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Les SQDC de Mascouche et Trois-Rivières, officiellement syndiqués CSN

Le Tribunal administratif du travail (TAT) a fait savoir aujourd’hui que le Syndicat des employé-es de magasins et de bureaux de la SAQ (CSN) était accrédité pour représenter les salarié-es de la Société québécoise du cannabis de Mascouche et Trois-Rivières.

« Nous sommes très heureux d’accueillir ce premier groupe d’employé-es de la SQDC, a réagi la présidente du SEMB–SAQ (CSN), Katia Lelièvre. Très bientôt, les travailleuses et les travailleurs de ces succursales se réuniront pour mettre sur pied leur syndicat autonome et se donner des règles de fonctionnement. Les salarié-es de la SQDC seront entièrement maîtres de toutes leurs décisions, notamment en ce qui a trait à la négociation d’une première convention collective. Mais ils sont loin d’être seuls : ils pourront compter sur tout le soutien et le savoir-faire de notre syndicat pour faire progresser leurs conditions de travail au sein du monopole d’État ».

Au sein de la CSN, ces travailleuses et ces travailleurs de la SQDC feront partie de la Fédération des employé-es de services publics. « La FEESP–CSN est en mesure d’offrir dès maintenant tous les services à ces nouveaux membres. Nous mettrons tout en œuvre afin de pouvoir entreprendre rapidement la négociation d’une première convention collective », explique la présidente de la FEESP–CSN, Nathalie Arguin.

Entente de principe à la SAQ

Au cours des dernières heures, le comité de négociation du Syndicat des employé-es de magasins et de bureaux de la SAQ a conclu une entente de principe avec la partie patronale pour le renouvellement de la convention collective.

Cette entente de principe sera soumise au conseil général du syndicat dans les prochaines semaines ainsi qu’aux 5500 membres du syndicat au cours du mois de janvier. Le syndicat n’émettra aucun commentaire quant au contenu de cette entente avant de l’avoir présenté à ses membres.

Les 5500 membres du SEMB–SAQ (CSN) sont sans convention collective depuis le 31 mars 2017. Il s’agit des salarié-es des succursales et des bureaux de la SAQ. Le SEMB–SAQ (CSN) est affilié à la Fédération des employé-es de services publics (FEESP–CSN).

Une dixième journée de grève à la SAQ, jeudi

Les membres du Syndicat des employé-es de magasins et de bureaux de la SAQ (CSN) feront grève le jeudi 29 novembre. Ils réclament la protection de leur pouvoir d’achat.

Un grand nombre de ces 5500 grévistes se rendront à Québec et défileront dans les rues de la Capitale, jeudi. Malgré les avancées réalisées dans la foulée des dernières journées de grève, l’impasse persiste sur la question salariale.

« Nos membres, ce sont 5500 familles qui n’accepteront pas de s’appauvrir, explique la présidente du SEMB–SAQ (CSN), Katia Lelièvre. En négociation, nous tenons une entente sur tous les aspects normatifs. Une entente satisfaisante pour les deux parties. Nous avons accepté de bouger sur des sujets qui étaient importants aux yeux de la SAQ. Mais il est clair depuis le début que, pour nous, une entente globale devra protéger notre pouvoir d’achat. La SAQ doit revoir ses offres salariales. Si c’est au niveau du Conseil du trésor et du gouvernement que cela bloque, il est urgent pour la SAQ de faire les représentations nécessaires. »

La FEESP–CSN, fédération à laquelle le SEMB–SAQ est affilié a d’ailleurs demandé une rencontre d’urgence avec le ministre des Finances, Éric Girard. Aucune date n’a encore été fixée.

Les 5500 membres du SEMB–SAQ (CSN) sont sans convention collective depuis le 31 mars 2017. La journée de grève de jeudii sera la dixième depuis le début du conflit. Le syndicat a le mandat d’utiliser jusqu’à 14 autres journées de grève pour faire progresser les négociations.

La FEESP demande une rencontre d’urgence avec le ministre des Finances

La Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN), à laquelle est affilié le SEMB–SAQ représentant 5500 salarié-es de la société d’État, demande au ministre des Finances, Éric Girard, de se pencher rapidement sur les enjeux au cœur du conflit de travail secouant actuellement la SAQ.

« Nous pensons qu’en tant que ministre responsable de la SAQ, Éric Girard n’a pas le portrait complet de l’état de la négociation, explique la vice-présidente de la FEESP–CSN, Stéphanie Gratton. Quant à nous, un règlement satisfaisant pour les deux parties demeure à portée de main. Nous pensons qu’étirer le conflit actuellement en cours nuira tant à la SAQ qu’aux salarié-es et à leur famille. Après plus d’une centaine de séances de négociations au cours desquelles la SAQ nous répète ne pas avoir les mandats nécessaires pour conclure une entente globale, et ce, malgré les compromis que le syndicat est prêt à faire, il nous apparaît justifié de nous assurer que le ministre comprend bien notre position. »

Rappelons que le SEMB–SAQ et la partie patronale ont pu convenir d’une entente sur l’ensemble des enjeux de négociation à l’exception de la question salariale. Les offres de la SAQ, sous l’inflation, constitueraient un appauvrissement pour les travailleuses et les travailleurs, ce que refuse le syndicat.

Les 5500 membres du SEMB–SAQ (CSN) sont sans convention collective depuis le 31 mars 2017. Il s’agit des salarié-es des succursales et des bureaux de la SAQ. Le syndicat a le mandat d’utiliser jusqu’à 15 autres journées de grève pour faire progresser les négociations.

Trois jours de grève à la SAQ à compter du 16 novembre

À moins qu’une entente n’intervienne dans les prochaines heures, les 5500 membres du Syndicat des employé-es de magasin et de bureau de la SAQ (SEMB–SAQ–CSN) tiendront une grève de trois jours soit vendredi, samedi et dimanche prochains.

« Au cours des dernières semaines, nous avons vraiment laissé toute la place à la négociation. La semaine dernière, nous avons même décidé de suspendre notre plan d’action en espérant que la partie patronale saisirait cette occasion pour compléter la négociation, explique la présidente du SEMB–SAQ (CSN), Katia Lelièvre. Nous avons fait de grands bouts de chemin en négociation pour en arriver à une entente. Mais pour que nous nous rejoignions, il faudra que la SAQ fasse aussi son bout de chemin, notamment sur l’enjeu salarial. Nous n’accepterons pas que nos membres s’appauvrissent avec des augmentations sous l’indice des prix à la consommation ».

Depuis près d’un mois, les parties mènent des travaux en mode exploratoire afin de trouver une issue au conflit. Sans entrer dans les détails de ces discussions qui doivent demeurer à huis clos, il est clair, pour l’équipe de négociation du SEMB–SAQ (CSN) qu’un règlement satisfaisant est à portée de main. Toutefois, le syndicat attend toujours une offre salariale acceptable. Rappelons que les matières à incidences financières doivent en principe recevoir l’aval du Conseil du trésor, puisque la SAQ est une société d’État.

« Même si nous annonçons une grève de trois jours, nous demeurons entièrement disponibles pour poursuivre la négociation, poursuit Katia Lelièvre. Il va de soi que si nous concluons une entente de principe, cela mettrait fin à tous les moyens de pression, y compris la grève. Bref, cette grève peut être évitée et la SAQ sait exactement ce qui manque pour régler le conflit. »

Rappelons que le 28 septembre, les membres du SEMB–SAQ se sont prononcés en faveur d’une banque de 18 journées de grève, et ce dans une proportion de 96 %. Celles-ci seront utilisées au moment jugé opportun par le syndicat. Par ailleurs, les négociations se poursuivent. Les parties se sont engagées à ne pas discuter publiquement des détails de ces discussions pendant qu’elles ont cours.

À propos
Le Syndicat des employé-es de magasins et de bureau (SEMB–SAQ–CSN) représente les 5500 employé-es des succursales de la SAQ ainsi que le personnel de bureau, qui est affilié à la Fédération des employé-es de services publics (FEESP–CSN). Pour sa part, la CSN réunit quelque 300 000 travailleuses et travailleurs de tous les milieux d’activité.

Le SEMB–SAQ appelle Christian Dubé à une relance des négociations dès aujourd’hui

Le Syndicat des employé-es de magasins et de bureaux de la SAQ (SEMB–SAQ), affilié à la CSN, espère que le changement de garde au Conseil du trésor permettra une relance des négociations pour le renouvellement de la convention collective, échue depuis le 1er avril 2017.

Trois journées de négociation sont prévues cette semaine, soit mardi, mercredi et vendredi. Le SEMB–SAQ espère que la partie patronale aura les mandats nécessaires du Conseil du trésor pour conclure la convention collective satisfaisante comme l’a souhaité François Legault lors de la récente campagne électorale.

« J’ai pu parler quelques instants avec François Legault, en campagne électorale, lorsque son autobus s’est arrêté à Terrebonne, fin septembre, rappelle la présidente du SEMB–SAQ, Katia Lelièvre. À cette occasion, M Legault m’a assurée formellement qu’il entendait tout mettre en œuvre pour en arriver à un règlement satisfaisant. Lorsque je lui ai souligné que les offres actuelles de la SAQ auraient pour effet de nous appauvrir, il a répliqué que ce n’était pas son intention et qu’il y aurait une entente «raisonnable» dans notre dossier. Nous espérons que ces paroles se concrétiseront cette semaine ! »

L’échange entre Katia Lelièvre et François Legault est intervenu le 28 septembre, soit quelques jours avant l’élection.

En négociation depuis janvier 2017, le SEMB–SAQ et l’employeur ont réalisé certains progrès. Toutefois, en ce qui a trait notamment aux clauses à incidence financière, les propositions de la SAQ sont inférieures à la hausse du coût de la vie, ce qui équivaudrait dans les faits à l’appauvrissement des quelque 5500 salarié-es des succursales et des bureaux de la SAQ qui assurent notamment le service à la clientèle et le fonctionnement optimal au quotidien du réseau de la SAQ.

Rappelons que le 28 septembre, les membres du SEMB–SAQ se sont prononcés en faveur d’une banque de 18 journées de grève, et ce, dans une proportion de 96 %. Celles-ci seront utilisées au moment jugé opportun par le syndicat. Par ailleurs les négociations se poursuivent. Les parties se sont engagées à ne pas discuter publiquement des détails de ces discussions pendant qu’elles ont cours.

À propos
Le Syndicat des employé-es de magasins et de bureau (SEMB–SAQ–CSN) représente les 5500 employé-es des succursales de la SAQ ainsi que le personnel de bureau. Il est affilié à la Fédération des employé-es de services publics (FEESP–CSN). En tout, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) compte plus de 6000 membres à l’emploi de la SAQ. Au Québec, la CSN réunit quelque 300 000 travailleuses et travailleurs de tous les milieux d’activités.

Dépôt d’une requête en accréditation provinciale pour la SQDC

Après avoir compilé l’ensemble des cartes de membres signées par les travailleuses et les travailleurs de la Société québécoise du cannabis, le Syndicat des employé-es de magasin et de bureau de la SAQ (CSN) a déposé une requête en accréditation syndicale pour représenter l’ensemble des salarié-es de cette nouvelle filiale de la SAQ, partout au Québec.

« Dès que la question de la légalisation s’est posée, la CSN s’est mise en marche pour s’assurer, d’abord et avant tout, que le commerce du cannabis au Québec soit sous la responsabilité de l’État, rappelle le président de la CSN, Jacques Létourneau. Pour nous, cela était essentiel pour assurer la santé et la sécurité publiques ainsi que des conditions de travail dignes. Le premier objectif a été atteint avec la création de la SQDC. Nous mettrons maintenant tout notre poids et toute notre expertise au service de ce nouveau syndicat afin que ces travailleuses et ces travailleurs voient des améliorations dans leur quotidien au travail »

« Comme travailleuses et travailleurs de la SAQ, nous comprenons parfaitement la réalité de leur travail, explique la présidente du SEMB–SAQ (CSN), Katia Lelièvre. Nous sommes les mieux placés pour offrir des services à ces nouveaux membres dès maintenant puisque nous sommes déjà déployés sur tout le territoire à travers le réseau de la SAQ. C’est ce que les travailleuses et les travailleurs de la SQDC ont reconnu et nous en sommes très fiers ! »

Une unité provinciale
Pour la CSN, l’établissement d’un rapport de force en faveur des salarié-es de la SQDC devra s’exercer sur le plan national. Tous les salarié-es doivent négocier ensemble une seule et unique convention collective avec un même employeur. C’est pour cette raison que le syndicat a présenté une requête en accréditation provinciale.

Organisation sur le terrain
Le travail d’organisation se poursuit. Des représentants de la CSN et du SEMB–SAQ poursuivront leurs efforts dans les prochains jours afin de rejoindre le maximum de personnes travaillant à la SQDC pour mettre en place les conditions favorisant la négociation d’une première convention collective.

 

Histoire d’un marathon

Le Syndicat des employé-es de magasins et de bureaux de la SAQ a entamé les travaux entourant la renégociation du contrat de travail en janvier 2017. La course de fond se poursuit toujours quelque 21 mois plus tard.

Réunis en assemblée générale le 28 septembre dernier, les membres du Syndicat des employé-es de magasins et de bureaux de la SAQ (SEMB-SAQ–CSN) ont voté à 96 % en faveur d’une banque de 18 journées de grève supplémentaires à utiliser au moment jugé opportun. Bien que la convention collective soit échue depuis le 31 mars 2017, le syndicat entend bien prendre le temps de négocier une entente qui permettra d’améliorer le quotidien de milliers de travailleuses et de travailleurs précaires.

La négociation pas à pas
Le 18 janvier 2017, le syndicat représentant les 5500 employé-es de magasins et de bureaux de la SAQ entreprend la renégociation de la convention collective avec notamment l’objectif d’améliorer le quotidien des quelque 70 % de ses membres qui n’ont pas accès à des postes à temps complet. De plus, les travailleuses et les travailleurs souhaitent améliorer la conciliation famille-travail, par exemple, en demandant à l’employeur de concevoir les horaires de travail plusieurs jours à l’avance.

La SAQ quant à elle veut revoir les horaires de travail d’une façon qui imposerait encore plus de difficultés à la conciliation famille-
travail des salarié-es tout en pénalisant les plus précaires d’entre eux. Bref, la table est mise pour une négociation ardue !

Dès février 2017, la SAQ fait appel à la conciliation. De son côté, le SEMB–SAQ a amorcé ses préparatifs bien avant le dépôt de son projet de négociation. Une structure de mobilisation provinciale est déjà en place à ce moment. Un comité de coordination national réunissant des représentants du syndicat et des services de la CSN planche déjà sur un calendrier à long terme.

Le syndicat utilise des moyens de communication novateurs pour joindre ses membres, dont une application mobile et des bulletins de nouvelles vidéo dynamiques sur la négociation et la mobilisation. Près de 60 % d’entre eux sont par ailleurs réunis dans un groupe Facebook fermé où ils échangent entre autres sur les tactiques de mobilisation.

Photo : Patrick Sicotte

Fin juin 2017, le syndicat obtient le mandat d’exercer des moyens de pression excluant la grève à près de 95 %. En août, les parties tentent de donner un nouveau souffle aux négociations en menant un blitz en mode exploratoire, mais sans succès. Le syndicat demande à ses membres de commencer à modifier leur uniforme de travail. Un tablier aux couleurs du syndicat fait son apparition dans les succursales. En parallèle, le mot d’ordre du syndicat est d’accorder la priorité absolue au service à la clientèle comme le demande l’employeur… C’est-à-dire que, par exemple, les caisses de bouteilles ne seront plus manipulées lorsque des clients sont présents !

Plusieurs « innovations » quant à la présentation des produits en tablette voient le jour. En effet, rares sont les clients de la SAQ qui n’ont pas remarqué de changements dans leur succursale ces derniers mois. Si certains cadres et patrons en doutaient encore, les salarié-es sont prêts à démontrer qu’ils entendent se tenir pour défendre leurs revendications. Ce n’est pas pour rien qu’ils ont choisi comme slogan de négociation : 5500 à la table !

Cependant, malgré tous ces moyens de pression, la SAQ maintient la ligne dure sur ses demandes. Par ailleurs, en ce qui a trait aux salaires, l’offre de la SAQ s’avère inférieure à ce qui a été octroyé aux salarié-es du secteur public ne couvrant même pas la hausse du coût de la vie.

Intensification des moyens de pression
Dans ce contexte, fin juin 2018, le syndicat annonce avoir obtenu un mandat de grève de six jours, à l’issue d’une vaste tournée de consultation provinciale. Une première journée de grève se tient le 17 juillet, puis une autre le 22 août. Le dimanche 9 septembre, le syndicat déclenche une grève-surprise de 48 h après avoir publiquement annoncé un débrayage de 24 h le 10 septembre. Le syndicat prend la direction au dépourvu, qui se voit forcée de rappeler en catastrophe des cadres pour travailler le dimanche dans la soixantaine de succursales que la SAQ maintient ouvertes durant les journées de grève. Le coup semble porter puisque les négociations prennent tout à coup une nouvelle tournure, le SEMB–SAQ parlant de déblocage dans une vidéo d’information à l’intention de ses membres.

Ces journées de grève ont permis de raffermir les liens entre les membres à l’occasion de grands rassemblements régionaux et nationaux et de donner un nouveau souffle à la mobilisation dans cette négociation qui s’avère un marathon. « Les membres sentent bien l’appui de toute la machine CSN qui est derrière nous. Ils savent que si le conflit de travail doit se durcir, on ne sera pas seuls, qu’on aura tout ce qu’il faut pour pouvoir tenir la minute de plus, c’est un atout important », déclare la présidente du syndicat, Katia Lelièvre.

Les employé-es de la SAQ votent massivement pour 18 jours de grève

À l’issue d’une assemblée générale qui s’est tenue à Montréal aujourd’hui, les employé-es de magasins et de bureaux de la SAQ se sont prononcés, dans une proportion de 96 % en faveur d’un mandat de 18 journées de grève. « Nous espérions que la démarche de négociation exploratoire entreprise depuis le 17 septembre nous permettrait d’en arriver à une entente, mais ce n’est pas le cas. Nous sommes tenus de conserver la confidentialité sur la teneur des discussions qui ont eu cours à la table, mais ce qu’on peut dire, c’est que l’employeur demeure sur ses positions. Nous allons donc utiliser ces journées lorsque nous le jugerons nécessaire pour faire pression sur lui », a d’abord commenté la présidente du syndicat, Katia Lelièvre.

Précarité
Les questions de la précarité pour les employé-es à temps partiel constituent encore des écueils importants dans la négociation, estime la présidente du syndicat. « Dans une période de pénurie de main-d’œuvre, on ne comprend pas que la SAQ ne tienne pas davantage à conserver ses employé-es. Cette année, le nombre de démissions est impressionnant : depuis le 1er janvier, il s’élève à près de 600. Les gens sont exaspérés de ne pas travailler, ça se comprend! » explique-t-elle. « Bien que l’employeur ait mis un peu d’eau dans son vin, les mesures proposées pour contrer la précarité sont loin d’être suffisantes, explique-t-elle. Nous sommes encore loin de la coupe aux lèvres pour régler le manque d’heures de travail des temps partiels. Nous demandons des solutions concrètes pour endiguer ce problème sérieux. »

Appauvrissement demandé par l’employeur
« L’employeur demande plus de concessions dans les conditions de travail des employé-es que l’argent qu’il est prêt à leur donner. Une telle dynamique de négociation n’est tout simplement pas soutenable », déplore par ailleurs la présidente de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN), Nathalie Arguin.

Pour le président de la CSN, Jacques Létourneau, il n’est pas normal qu’après 21 mois de négociation, l’employeur fasse preuve d’autant de fermeture et de rigidité envers ses employé-es. « Les offres qui leur sont faites se situent en deçà de l’augmentation qui a été consentie aux employé-es de l’État! s’exclame Jacques Létourneau. Cette position est difficile à comprendre, quand on sait les revenus pharaoniques que génère la SAQ chaque année. Ce que l’employeur leur demande, c’est ni plus ni moins de réduire leur pouvoir d’achat et de s’appauvrir. On va s’opposer à ces demandes jusqu’à ce qu’il entende raison. Nous voulons une entente qui ne viendra pas piger dans les poches des travailleuses et des travailleurs. Nous voulons une entente satisfaisante pour eux et la CSN combattra à leurs côtés tant qu’ils ne l’auront pas décrochée », conclut le président de la CSN.

À propos
Le Syndicat des employé-es de magasins et de bureaux de la SAQ représente quelque 5500 travailleuses et travailleurs au Québec. Il est affilié à la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN) qui regroupe plus de 60 000 syndiqué-es œuvrant dans le domaine des services publics et parapublics. Pour sa part, la Confédération des syndicats nationaux compte 300 000 membres présents dans tous les secteurs d’activité, tant publics que privés.

« La SAQ veut nous appauvrir », dénoncent les syndiqué-es à Montréal et à Québec

Au lendemain de la grève-surprise des syndiqué-es de la SAQ qui s’est tenue hier partout au Québec, des travailleuses et travailleurs des quatre coins de la province ont manifesté aujourd’hui devant le centre de distribution de la SAQ à Montréal et devant la SAQ-Sélection de l’édifice Jules Dallaire à Québec afin de protester contre l’intransigeance de leur employeur à la table de négociation. Ils ont notamment dénoncé l’appauvrissement que l’employeur cherche à leur faire subir avec ses demandes de recul inacceptables.

« C’est simple, explique la présidente du SEMB–SAQ, Katia Lelièvre. Chaque dollar que l’employeur met sur la table doit être prélevé de nos conditions de travail. En d’autres mots, il faut qu’on autofinance chaque proposition qu’il nous fait », ajoute-t-elle. La SAQ nous demande plus de concessions dans nos conditions de travail que ce qu’elle est prête à mettre sur la table, souligne aussi la présidente du syndicat. Sans compter que l’employeur refuse de nous accorder la rétroactivité salariale pour les années passées sans convention », dénonce-t-elle.

« Non seulement les membres n’améliorent pas leur pouvoir d’achat, mais ils n’obtiennent même pas l’augmentation de l’indice des prix à la consommation (IPC). En plus, ils doivent accepter de renoncer à des aspects importants de leurs conditions de travail qui touchent notamment la conciliation famille-travail-études. C’est un vrai jeu de dupes! » souligne pour sa part la présidente de la Fédération des employées et des employés de services publics (FEESP–CSN), Nathalie Arguin.

« La SAQ est en très bonne santé financière et engrange des profits faramineux grâce au travail dévoué de ses employé-es, ajoute la présidente du Conseil central du Montréal métropolitain (CSN), Dominique Daigneault. C’est plus de 1 milliard de dollars qui sont remis chaque année par la SAQ au gouvernement. Un milliard! Mais au lieu de travailler à la rétention des employé-es qu’elle embauche, la SAQ les pousse vers la sortie. Le nombre de personnes qui sont parties cette année est d’ailleurs impressionnant en la matière : depuis le 1er janvier, 524 personnes ont démissionné de la SAQ. Ce n’est vraiment pas normal. »

« Si la SAQ doit aller chercher les mandats nécessaires pour élargir sa marge de manœuvre, qu’elle s’en occupe, a pour sa part lancé le président de la CSN, Jacques Létourneau. Les travailleurs et travailleuses de la Société des alcools ne peuvent accepter les propositions faites dans le contexte actuel. C’est une insulte à leur intelligence. La CSN va les appuyer sans relâche et les accompagner dans leurs prochains moyens de pression tant qu’une entente satisfaisante n’aura pas été signée », a-t-il conclu.

 

Grève-surprise partout au Québec

Dimanche, 10 h 15. Une journée de grève surprise vient d’être déclenchée par les syndiqué-es de la Société des alcools du Québec (SAQ) à la grandeur du Québec. Exaspérés devant le refus de bouger de leur employeur, ils comptent bien se faire entendre. Pour l’occasion, des escouades spécialement dédiées à l’opération, dans toutes les régions du Québec, feront du piquetage et iront distribuer des tracts à la population.

Rappelons qu’une autre journée de grève et d’actions-surprises a également été annoncée lundi le 10 septembre. Le détail sera divulgué aux médias lundi matin première heure.

« L’employeur est intraitable : il insiste sur son cadre financier hyper rigide et refuse d’en démordre, dénonce Katia Lelièvre, présidente du syndicat. Il maintient ses exigences sur le plancher d’emplois. Il n’apporte aucune solution viable concernant la précarité du travail. D’ailleurs, on enregistre un nombre impressionnant de démissions depuis le début de 2018. La SAQ ne pourra continuer à jouer à l’autruche éternellement : nous lui demandons de trouver des solutions concrètes pour pouvoir apporter des propositions dignes de ce nom à la table de négociation. »

Katia Lelièvre est disponible toute la journée pour accorder des entrevues sur l’état des négociations.

 

Pour des détails sur les actions partout au Québec:

Montréal
Contactez Ariane Gagné au 514 349-1300, ariane.gagne@csn.qc.ca

Québec
Contactez Nicolas Lefebvre-Legault au 418 997-6726, Nicolas.LefebvreLegault@csn.qc.ca

Lanaudière
Contactez Francine Ranger, présidente du Conseil central de Lanaudière (CSN), 450 757-2429, Francine.Ranger@csn.qc.ca

Laurentides
Contactez Chantal Maillé, présidente du Conseil central des Laurentides (CSN), 819 421-4492, Chantal.Maille@csn.qc.ca

Montérégie
Contactez Louis-André Boulay, secrétaire-trésorier du conseil central de la Montérégie (CSN), 514 206-2172, Louis-Andre.Boulay@csn.qc.ca

Trois-Rivières
Contactez Paul Lavergne, président du Conseil central Cœur-du-Québec (CSN), 819 692-5055, Paul.Lavergne@csn.qc.ca

Rouyn-Noranda
Contactez Daniel Bernard, 819 355-9573

Saguenay
Contactez Engelbert Cottenoir, président du Conseil central du Saguenay-Lac-Saint-Jean, 418 817-2367, Engelbert.Cottenoirjr@csn.qc.ca

Bas Saint-Laurent
Contactez Nancy Legendre, présidente du Conseil central du Bas-Saint-Laurent (CSN), 418 750-9575, Nancy.Legendre@csn.qc.ca

Estrie
Contactez Denis Beaudin, président du Conseil central de l’Estrie (CSN), 819 570-4391, DenisP.Beaudin@csn.qc.ca

Outaouais
Vous pouvez contacter :
– Michel Quijada, président du Conseil central de l’Outaouais (CSN), 819 360-5717, Michel.Quijada@csn.qc.ca
– Nicole Dupuis, trésorière du conseil central et membre du SEMB–SAQ au 819-208-3543
– Ou Pierre-André Champoux, 819 360-8753, Pierre-Andre.Champoux@csn.qc.ca

Gaspésie
Contactez Jean-Sébastien Martineau, 418 680-3987, Jean-Sebastien.Martineau@csn.qc.ca

Îles-de-la-Madeleine
Contactez Alain Chevarie, vice-président du Conseil central Gaspésie Îles-de-la-Madeleine, secteur Îles-de-la-Madeleine, 418 937-6198, Alain.Chevarie@csn.qc.ca

Côte-Nord
Contactez Réjean Bradley, 418 964-6066, Rejean.Bradley@csn.qc.ca
Contactez Alain Therrien, 418 297-0245, Alain.Therrien@csn.qc.ca

 

Le jour de la marmotte

Blogue de Jacques Létourneau

À chaque campagne électorale, c’est la même rengaine : les disciples du néolibéralisme se font un devoir de ramener dans l’actualité leur plaidoyer pour la privatisation totale ou partielle de la SAQ. La semaine dernière, c’est par la bouche du premier ministre Philippe Couillard, celui qui dirigera les troupes libérales lors de la prochaine campagne électorale, que le sujet a resurgi.

C’est pourtant cette même équipe libérale qui, il y a à peine quatre ans, après avoir pris connaissance du rapport de la Commission Robillard sur la révision des programmes, choisissait de miser sur une amélioration de la performance de la SAQ plutôt que sur la déréglementation. Une décision qui s’est avérée judicieuse, puisque les frais d’administration de la société d’État n’ont jamais été aussi bas qu’aujourd’hui et que les revenus versés par la SAQ au trésor québécois sont plus élevés que jamais.

C’est aussi ce même gouvernement qui, il y a tout juste quelques mois, dans la foulée de la légalisation du cannabis, annonçait en grande pompe la création de la Société québécoise du cannabis, une filiale à part entière de la SAQ, qui assurera, dès octobre prochain, la vente en ligne et en succursales des produits du cannabis. Par cette annonce, le gouvernement réitérait l’importance de confier la vente au détail de produits présentant certains enjeux de santé publique, comme l’alcool ou certaines drogues, à une société d’État avec un mandat social lié à la prévention et à la consommation responsable.

Alors, pourquoi les libéraux reviennent-ils encore avec cette attaque en règle contre le monopole de la SAQ? Par opportunisme, tout simplement. Pour se coller aux idées de la CAQ en avance dans les sondages. Pourtant, qu’ils soient mis de l’avant par les caquistes, les libéraux ou tout autre chroniqueur fervent admirateur du sacro-saint libre marché, les arguments pour la déréglementation de la vente d’alcool au Québec ont tous été déconstruits les uns après les autres. Selon les partisans de la concurrence, les consommateurs seraient les grands gagnants de la fin du monopole; ils bénéficieraient d’un plus grand choix de produits et d’une baisse des prix. Toutefois, si l’on regarde les diverses études comparatives menées au cours des dernières années, ces arguments ne tiennent pas la route. En Alberta, où la vente d’alcool a été privatisée il y a plus de 20 ans, les prix ont augmenté deux fois plus vite qu’au Québec et les clients ont accès à environ 65 % des produits offerts ici. Les résultats vont dans le même sens pour la Colombie-Britannique, où le privé concurrence le public depuis 2013.

La question reste donc entière : puisqu’elle ne profiterait pas aux consommateurs et encore moins à l’ensemble des citoyennes et citoyens du Québec, qui se priveraient des dividendes de la SAQ qui dépassent le milliard annuellement, à qui bénéficierait la fin du monopole sur la vente d’alcool? Se pourrait-il que le manque à gagner important que toute forme de privatisation de la SAQ entraînerait dans le budget provincial serve à justifier un retour aux mesures d’austérité qui ont asphyxié les réseaux de la santé et de l’éducation? Cela pourrait permettre, une fois de plus, au privé de s’immiscer dans les missions de l’État et aux « amis » du pouvoir de s’en mettre plein les poches.

Ne soyons pas dupes. Refusons de cautionner ces passe-droits à la garde rapprochée de la classe dirigeante et plaidons pour le maintien de la SAQ, une société d’État performante qui rapporte gros pour l’ensemble de la population québécoise.

Débrayage immédiat des employé-es qui entament une première journée de grève

À 10 h 05 ce matin, les salarié-es des 404 succursales de la Société des alcools du Québec, membres du Syndicat des employé(e)s de magasins et de bureaux de la SAQ (SEMB-SAQ) ont quitté leur lieu de travail et entamé une première journée de grève. En juin dernier, après 16 mois de négociation, les 5500 membres du SEMB-SAQ avaient voté à 91 % pour un mandat de six jours de grève.

Cette première journée de débrayage survient après deux séances de négociation qui se sont déroulées les 12 et 13 juillet. « On dirait que l’employeur ne nous prend pas au sérieux, et ce, malgré le vote massif des membres en faveur de la grève. Il est encore en demande pour modifier les horaires et couper des heures. Aujourd’hui, notre message est on ne peut plus clair : nous n’accepterons aucun recul sur nos conditions de travail. Si la SAQ veut régler, qu’elle retire ses demandes sur nos planchers de postes et d’horaires », affirme Katia Lelièvre, présidente du SEMB-SAQ.

Les points en litige demeurent les mêmes depuis le début de la négociation. Pour les membres du syndicat, améliorer la conciliation travail-famille-études et diminuer la précarité d’emploi restent les grandes priorités alors que l’employeur, de son côté, souhaite qu’il y ait un maximum de salarié-es disponibles en tout temps, tout en diminuant le nombre d’heures.

« Ce n’est jamais de gaieté de cœur que les travailleuses et les travailleurs choisissent de faire la grève, ajoute Nathalie Arguin, présidente de la Fédération des employé-es de services publics (FEESP–CSN). Les demandes de la SAQ viendraient fragiliser davantage bon nombre d’emplois déjà précaires, et ça, ça ne passe tout simplement pas. Avec 70 % de ses salarié-es à temps partiel et une moyenne de douze ans pour obtenir un poste régulier, la SAQ n’a pas de quoi se vanter. »

Jacques Létourneau, président de la CSN, a tenu à saluer la détermination des membres. « Vous avez raison de mener cette lutte. Cette année, les résultats financiers de la SAQ ont augmenté de 2,6 % par rapport à l’année dernière. Il y a assurément une partie de ce succès qui vous revient, vous qui travaillez au quotidien auprès de la clientèle. Vous assurer une plus grande stabilité d’emploi devrait faire partie des priorités de l’organisation. »

Le comité de négociation du SEMB–SAQ espère que cette première journée de grève fera bouger les choses. Plusieurs séances de négociation sont prévues au cours des prochaines semaines, dont une aujourd’hui même.

Non au démantèlement de la SAQ !

Pour la Confédération des syndicats nationaux, la Société des alcools du Québec (SAQ) constitue une grande réussite à tous points de vue. La CSN appelle les politiciens à mettre le bien commun au cœur de toutes leurs réflexions quant à l’avenir de la société d’État.

 « Encore une fois, le débat sur l’avenir de la SAQ s’engage sur une base idéologique ne reposant sur aucun fait, constate le président de la CSN, Jacques Létourneau. Il est complètement faux de prétendre qu’il y aurait plus de choix pour le consommateur en libéralisant le commerce. Parlez-en aux Albertains qui trouvent deux fois moins de produits différents sur les tablettes ! Pour ce qui est des prix, ceux de la SAQ tiennent bien la comparaison avec ceux d’ailleurs. C’est particulièrement vrai des produits les plus populaires auprès des consommateurs qui sont moins chers ici qu’en Ontario. »

La CSN s’inquiète par ailleurs des conséquences du démantèlement de la SAQ sur les finances publiques. « La SAQ, c’est un milliard chaque année pour nos services publics, et ce, sans compter les revenus en taxes, poursuit Jacques Létourneau. En toute transparence, la CAQ doit nous dire ce qu’elle fera pour pallier cette perte. Des coupes supplémentaires dans les services? De nouvelles taxes? Il faut être clair sur ce que ça veut dire. Quant à nous, nous croyons que l’État n’a tout simplement pas les moyens de se priver de ces revenus. »

La CSN n’est pas plus rassurée de la position affichée par le ministre des Finances, Carlos Leitão, qui estime nécessaire d’étudier, encore, différents projets de privatisation et de libéralisation. « C’est le bien commun qui devrait guider les choix politiques, explique le président de la CSN. L’État a une responsabilité sociale importante dont notamment des préoccupations quant à la santé publique. La SAQ, c’est la vente responsable, des profits qui financent nos services publics et des salaires décents par rapport à ce qu’on trouve ailleurs dans le commerce de détail où c’est le rendement aux actionnaires qui prime. La SAQ, c’est aussi du personnel bien formé, passionné, qui assure un service à la clientèle inégalé. Nous avons un joyau collectif entre les mains. Nous ne laisserons personne le dilapider pour enrichir quelques privilégié-es. »

À propos
La Confédération des syndicats nationaux réunit plus de 300 000 travailleuses et travailleurs de tous les secteurs d’activité, dont près de 6000 œuvrent à la SAQ.

Le Syndicat des employé-es de magasins et de bureau (SEMB–SAQ–CSN) représente les 5500 employé-es de la SAQ. Il est affilié à la Fédération des employé-es de services publics (FEESP–CSN).

Quant au Syndicat du personnel technique et professionnel de la SAQ (SPTP-SAQ–CSN), il regroupe quelque 500 membres qui travaillent en partie à Québec, mais principalement à Montréal. On y compte notamment les secrétaires, techniciens et analystes du siège social et des centres de distribution. C’est d’ailleurs ce centre qui est responsable d’approvisionner en vin l’ensemble du réseau de la SAQ. Le SPTP-SAQ est affilié à la Fédération des professionnèles (FP–CSN).

Pour plus d’informations sur les succès de la SAQ, visitez le www.saqnotrefierte.com.

Rouges et blancs, au pays de l’or noir

 

Vers une grève des 5500 employé-es de la SAQ?

Réunis en conseil général cette semaine à Joliette, les délégué-es du Syndicat des employé(e)s de magasins et de bureaux de la SAQ (FEESP–CSN) ont décidé de consulter leurs 5500 membres sur un mandat de grève totalisant jusqu’à six journées. Si ce mandat lui est octroyé, le syndicat utilisera cette banque de jours de grève au moment jugé opportun, selon l’évolution des négociations.

Ce midi, les délégué-es ont profité de l’ajournement de leurs travaux pour manifester devant une succursale de Joliette.

« Après plus de 16 mois de négociation, la SAQ maintient la ligne dure, explique la présidente du syndicat, Katia Lelièvre. Nous nous sommes engagés dans cette négociation avec comme priorités, la conciliation famille-travail et la stabilisation des emplois de nos membres, dont 70 % sont confinés au temps partiel. Comme dans toute négociation, nous sommes prêts à faire des compromis, mais certainement pas à empirer la situation ». Certaines demandes de la SAQ entraîneront plus de précarité pour le personnel et compliqueront davantage la conciliation famille-travail.

« Un conflit de travail peut être évité, précise la secrétaire générale de la Fédération des employé-es de services publics (FEESP–CSN), Nathalie Arguin. La consultation de tous les membres prendra quelques semaines. Nous invitons la SAQ à reconsidérer ses positions, à l’aube d’un conflit potentiel. S’ils doivent avoir recours à la grève pour empêcher la SAQ de sabrer leurs droits, ces travailleuses et ces travailleurs compteront sur l’appui de toute la CSN. Il faut saluer leur détermination. »

Le succès de la SAQ repose d’abord et avant tout sur l’engagement de ses travailleuses et travailleurs, rappelle pour sa part la vice-présidente de la FEESP–CSN, Stéphanie Gratton. « L’employeur devrait être le premier à reconnaître la contribution des salarié-es et à répondre à leur besoin de stabilité. Cela peut prendre dans certains cas plus de 15 ans pour obtenir un poste régulier à la SAQ. C’est difficile de boucler le budget familial quand on ne sait pas combien d’heures on va travailler la semaine suivante. C’est difficile de concilier sereinement le travail et la vie familiale quand on ne sait pas quel jour on travaille ni à quelle heure. Alors, quand la SAQ leur demande aujourd’hui encore plus de flexibilité et de mobilité, elle doit savoir que ça ne passe pas. »

« Le message des salarié-es est très clair, conclut la présidente du Conseil central de Lanaudière (CSN), Francine Ranger. Dans Lanaudière comme ailleurs au Québec, les salarié-es seront très visibles au cours des prochaines semaines. Nous irons à la rencontre de la population et des clients de la SAQ pour leur expliquer pourquoi nous refusons les reculs que veut imposer l’employeur. Nous démontrerons qu’augmenter la précarité chez les salarié-es aura des effets négatifs tant pour la clientèle que pour le bon fonctionnement de la SAQ. »

À propos

Le SEMB-SAQ (CSN) représente les 5500 travailleuses et travailleurs des magasins et des bureaux de la SAQ. Il est affilié à la Fédération des employé-es de services publics (FEESP–CSN) et à la Confédération des syndicats nationaux (CSN).

La ministre fait volte-face

Dernière heure: lors de la présentation de la CSN à la commission parlementaire, la ministre Charlebois a fait volte-face en annonçant que le projet de loi 157 sera amendé pour permettre aux employé-es de la SAQ de travailler dans l’éventuelle Société québécoise du cannabis, une demande formulée par la CSN. Nous suivrons attentivement l’évolution de ce dossier.

Nous vous invitons à consulter la présentation du président de la CSN, Jacques Létourneau, lors de la commission parlementaire.


Le 16 janvier, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) a présenté son mémoire aux parlementaires qui étudient, en commission, le projet de loi 157 encadrant le cannabis. La CSN dénonce vigoureusement une disposition du projet de loi qui aurait pour effet d’interdire aux salarié-es de la SAQ de travailler dans la nouvelle Société québécoise du cannabis (SQC), ce qui constitue un dangereux précédent.

Pour la CSN, le débat sur l’encadrement du cannabis doit reposer en priorité sur les enjeux de la santé et de la sécurité publiques. « Nous partageons l’objectif de ne pas mélanger le commerce de l’alcool et celui du cannabis, explique son président, Jacques Létourneau. Mais interdire aux employé-es de la SAQ de travailler à la SQC n’ajoute rien aux autres balises déjà prévues par le projet de loi. »

Les employé-es de la SAQ sont les seules personnes au Québec à qui le projet de loi interdirait d’obtenir un emploi à la future SQC (article 5 modifiant l’article 23.19 de la Loi sur la SAQ). Il n’y aucun autre exemple récent d’une telle clause dans un projet de loi. La CSN y voit un dangereux précédent.

« Nous trouvons scandaleux que la SAQ ne proteste même pas. Quel manque de reconnaissance à l’égard du travail accompli par ses salarié-es dont 70 % travaillent à temps partiel », dénonce la présidente par intérim du Syndicat des employé-es de magasin et de bureau de la SAQ (SEMB–SAQ–CSN), Katia Lelièvre.

Un choix malavisé
Dans son mémoire, la CSN souligne qu’en interdisant à ses propres salarié-es de la SAQ de mettre leur expertise au service de la nouvelle société, le gouvernement se prive d’un bassin d’expertise important. Les employé-es des magasins ont en effet une bonne partie de la formation exigée par le projet de loi. Ils font face au quotidien à des situations où la prévention ainsi que la santé et la sécurité publiques doivent l’emporter sur les impératifs commerciaux. Dans le contexte actuel de pénuries de main-d’œuvre, la SQC aura fort à faire pour être prête à fonctionner dans moins de six mois.

En outre, la CSN déplore que le projet de loi ouvre la porte à un dédoublement des fonctions professionnelles spécialisées existant déjà au sein de la SAQ, qu’on pense au contrôle de la qualité, à la mise en marché responsable ou à la chaîne d’approvisionnement. Forcer la SQC à tout construire en parallèle ou à avoir recours à la sous-traitance nécessitera à coup sûr des investissements plus importants.

« Le projet de loi est paradoxal. L’encadrement ressemble beaucoup à ce qu’on fait avec l’alcool, qui est un succès ne serait-ce que sur les plans de la santé et de la sécurité publiques. On reconnaît notre expertise, mais du même souffle on décide de s’en priver collectivement.  Ça ne tient pas la route », poursuit la présidente du Syndicat du personnel technique et professionnel (SPTP–SAQ–CSN), Sandrine Thériault

Porte ouverte au secteur privé
Globalement, la CSN a accueilli positivement le projet de loi 157 malgré ses irritants, notamment parce qu’il mise sur le secteur public dans l’encadrement du cannabis. « Si je me fie à ce que nous avons entendu lors des consultations, c’est la voie qui est la plus rassembleuse pour toute la population, poursuit Jacques Létourneau. C’est donc inquiétant que le projet de loi garde ouverte la porte à une privatisation éventuelle par la mise en route de projet-pilote. Nous pensons qu’il faudrait exclure le secteur privé à but lucratif de la vente de cannabis au Québec. Il y a de nombreux lobbies qui, dans l’antichambre, militent encore pour la privatisation du cannabis : il faut envoyer un message clair ».

À propos
Le SEMB-SAQ (CSN) représente les 5500 travailleuses et travailleurs des magasins et des bureaux de la SAQ. Il est affilié à la Fédération des employé-es de services publics.

Le SPTP-SAQ regroupe quelque 500 membres qui travaillent en partie à Québec, mais principalement à Montréal. On y compte notamment les secrétaires, techniciens et analystes du siège social et des centres de distribution. C’est d’ailleurs ce centre qui est responsable d’approvisionner en vin l’ensemble du réseau de la SAQ. Le SPTP-SAQ est affilié à la Fédération des professionnèles (FP–CSN).

Le rôle de l’État reconnu se réjouit la CSN

Pour la Confédération des syndicats nationaux, le gouvernement du Québec fait le bon choix en confiant le monopole de la commercialisation du cannabis récréatif à une société d’État, et ce, en s’appuyant sur l’expertise développée au fil des ans par la SAQ. La CSN estime qu’il s’agit de la meilleure façon d’atteindre les objectifs poursuivis par la légalisation, soit la santé et la sécurité publiques.

« Tout au long de ce débat, de même que lors des consultations sur la question, on a vu un consensus très large émerger sur le fait que l’État a un rôle important à jouer, souligne le président de la CSN, Jacques Létourneau. Recourir à l’expertise acquise par la SAQ dans le commerce de l’alcool est la façon la plus efficiente de mettre ce nouveau réseau en marche sur le plan opérationnel. »

La présidente du Syndicat du personnel technique et professionnel de la SAQ, Sandrine Thériault, salue la reconnaissance de l’expertise et du savoir-faire des professionnel-les, techniciennes et techniciens de la SAQ. « Nos membres sont certainement mieux placés que quiconque pour soutenir la mise en place de ce nouveau réseau sur le plan technique et administratif. Cela contribuera à consolider nos emplois à la SAQ et évitera à cette nouvelle société de devoir bâtir complètement une expertise interne à partir de rien. »

Un problème majeur
Du côté du Syndicat des employé-es de magasin et de bureau de la SAQ, on déplore toutefois que le projet de loi semble exclure toute participation à la nouvelle société des salarié-es qui offre le service au quotidien dans les succursales de la SAQ. Rappelons qu’en Ontario, ce sont des employé-es de la LCBO, l’équivalent de la SAQ, qui assureront le service dans les magasins où le cannabis sera commercialisé.

« Nous ferons valoir au gouvernement qu’il aurait avantage à suivre sa logique jusqu’au bout, explique le président du syndicat, Alexandre Joly. L’expertise et le savoir-faire de la SAQ passent beaucoup par le personnel en place dans les succursales. Par exemple, nous sommes déjà formés à la gestion de situations particulières avec la clientèle. Nous connaissons parfaitement les façons de faire de la SAQ qui inspireront la nouvelle société. De plus, il faut souligner que la moyenne d’heures travaillées par un caissier-vendeur en succursale de la SAQ est actuellement d’à peine 17 heures par semaine. Avec un peu de créativité, on pourrait probablement combler tous les besoins en main-d’œuvre de la nouvelle société sans procéder à une seule nouvelle embauche. Nous nous expliquons mal que le gouvernement évacue complètement cette avenue ».

À propos
Le SPTP-SAQ regroupe quelque 500 membres qui travaillent en partie à Québec, mais principalement à Montréal. On y compte notamment les secrétaires, techniciens et analystes du siège social et des centres de distribution. C’est d’ailleurs ce centre qui est responsable d’approvisionner en vin l’ensemble du réseau de la SAQ. Le SPTP-SAQ est affilié à la Fédération des professionnèles (FP–CSN).

Le SEMB-SAQ (CSN) représente les 5500 travailleuses et travailleurs des magasins et des bureaux de la SAQ. Il est affilié à la Fédération des employé-es de services publics.

Les deux syndicats de la SAQ sont affiliés à la Confédération des syndicats nationaux qui réunit plus de 300 000 travailleuses et travailleurs de tous les secteurs d’activité.

Le jupon du démantèlement dépasse encore

« On ne peut passer sous silence qu’un des auteurs de l’étude, Robert Gagné, faisait également partie de la Commission Robillard, souligne le président du Syndicat des employé(e)s de magasins et de bureaux de la SAQ (SEMB–SAQ), Alexandre Joly. Comme ce fut le cas lors des travaux de cette commission, personne de la SAQ n’a été rencontré afin de permettre un éclairage complet sur la question étudiée par ce rapport. Selon nous, ce rapport est fort incomplet ; c’est un argumentaire politique dogmatique mis en avant par des tenants du démantèlement de la SAQ. Il est bien évident pour nos membres qui offrent le service au quotidien, que la productivité de la SAQ est loin d’avoir stagné au cours des 20 dernières années ! »

 Pour la présidente du Le Syndicat du personnel technique et professionnel de la SAQ (SPTP-SAQ), Sandrine Thériault, faire croire à la population que la SAQ ne s’est pas améliorée au cours des deux dernières décennies tient de la supercherie et démontre le caractère absurde et biaisé de cette nouvelle étude. « Au contraire, la SAQ, grâce, entre autres, au travail considérable de ses employés-es, a démontré sa grande souplesse et sa créativité en faisant passer ses charges d’exploitation sur les ventes de 25 % à moins de 18 % à ce jour, la rendant plus efficiente. » De plus, elle a pratiquement doublé son dividende à l’actionnaire, le faisant franchir le cap du milliard de dollars depuis 2005.

Les dénigreurs de la SAQ semblent déstabilisés par les dernières annonces visant une réduction de prix sur des milliers de produits. « Les efforts entrepris par la société d’État ne seront vraisemblablement jamais satisfaisants pour ceux qui ne prêchent que pour notre démantèlement. Si le gouvernement était moins gourmand au niveau du dividende attendu, la SAQ pourrait rapidement éliminer la différence de prix observée entre la SAQ et la LCBO », poursuit-elle.

Par ailleurs, rappelons que depuis 2008 la SAQ a suivi toutes les recommandations de firmes externes visant à améliorer la productivité des salarié-e, à «optimiser» le travail. Trop souvent, c’est sur le dos des salarié-es que ces gains ont été réalisés. Chaque fois, la SAQ martelait que ces efforts supplémentaires étaient nécessaires afin de protéger le monopole public contre les vautours de la privatisation.

Pour les syndicats CSN, il est déplorable que la SAQ ne se soit pas défendue avec plus de vigueur aujourd’hui, après tous ces efforts consentis par les salarié-es.
« Nous défendons le monopole public depuis des années, par tous les moyens, rappelle Alexandre Joly. Si la SAQ ne démontre pas plus de détermination qu’aujourd’hui dans la défense de cet acquis considérable, qui profite à toutes les Québécoises et tous les Québécois, nos syndicats le feront à sa place, avec l’appui de toute la CSN ».

À propos
Le Syndicat des employé(e)s de magasins et de bureaux de la SAQ (FEESP–CSN) représente quelque 5500 membres répartis sur tout le territoire du Québec. Le Syndicat du personnel technique et professionnel de la SAQ (FP–CSN) compte quelque 620 membres, principalement à Montréal et à Québec.

 

 

Une réalité a été complètement occultée

À la suite de la publication du rapport de la Vérificatrice générale sur la gestion de la SAQ, le Syndicat des employé-es de magasins et de bureaux de la SAQ (FEESP-CSN) tient à souligner une réalité complètement occultée du rapport.

Dans de nombreux commerces de détail comparables aux succursales de la SAQ, on procède au marchandisage en dehors des heures d’ouverture des commerces. Toutefois, à la SAQ, tout le travail lié à la réception et la mise en tablette des marchandises, à la mise en place des promotions, à la gestion des étalages, aux changements de prix, à la prise d’inventaire et à la planographie s’effectue durant les heures d’ouverture. La SAQ a instauré ce modèle en 2008, à la suite d’un rapport de la firme Price-Watherhouse-Cooper sur l’optimisation des ressources.

Il va de soi que ces tâches ne peuvent être effectuées lors des périodes d’achalandage important. De fait, c’est en début de semaine, alors que l’achalandage moindre le permet, que les travailleuses et les travailleurs remplissent ces obligations incontournables pour tout commerce de détail. Il s’agit d’une caractéristique importante de la gestion de la SAQ dont la Vérificatrice générale ne semble pas tenir compte lorsqu’elle relève que les heures de travail attribuées aux salarié-es ne sont pas équilibrées par rapport à l’achalandage. « Nous déplorons que la SAQ n’ait pas mis en perspective cette réalité qui échappe à la Vérificatrice générale et au public, réagit le président du syndicat, Alexandre Joly.»

« De plus, on demande toujours à la SAQ d’avoir les prix les plus bas, en ignorant complètement les effets qu’une telle politique peut avoir sur la santé publique, enchaîne-t-il. On oublie aussi de mettre l’accent sur les dividendes versés par la SAQ qui ont augmenté de 64 % en dix ans. Que se passerait-il si la SAQ n’atteignait pas les objectifs de dividendes demandés par le gouvernement ? On peut facilement avancer que nos détracteurs habituels demanderaient la privatisation de la SAQ sous prétexte qu’elle n’est pas assez rentable. Dans une telle logique, on ne s’en sort jamais parce qu’on nous demande une chose et son contraire ! Et on met de côté, encore une fois, le rôle social de la SAQ, conclut-il. »

Le SEMB-SAQ et la CSN mènent activement campagne depuis plusieurs mois contre la privatisation de la SAQ. De nombreuses études démontrent que la vente de la SAQ et la libéralisation du marché iraient à l’encontre du bien commun, et ce, à de nombreux égards.