Les RMU et employé-es de bureau votent la grève

Réunis en assemblée générale, hier, les répondantes et répondants médicaux d’urgence (RMU) de l’Estrie, de la Capitale nationale et de Montréal ainsi que le personnel de bureau de Montréal (Urgences-Santé) ont voté massivement en faveur d’un mandat de grève.

Les RMU prodiguent les premiers soins téléphoniques dans des moments cruciaux, par exemple en donnant les instructions pour amorcer des manœuvres de réanimation, en cas d’étouffement ou d’accouchement, en attendant l’arrivée de l’ambulance ou des premiers répondants.

Les fins de semaine sont particulièrement pénibles pour les RMU et le personnel de bureau. La surcharge de travail et les heures supplémentaires font partie de leur quotidien.

De toute évidence, malgré le rôle crucial que jouent les RMU dans le système préhospitalier d’urgence, les conditions de travail en vigueur ne permettent pas d’attirer la relève Leurs conditions de travail se sont vraiment érodées si bien que les centrales ont maintenant de la misère à attirer la relève pour venir travailler comme RMU ou comme employÉe de bureau.

Négociations

« Les négociations pour renouveler les conventions collectives doivent permettre d’apporter des solutions pour tout le personnel du secteur préhospitalier enchaîne le représentant du secteur préhospitalier à la FSSS–CSN, Jean Gagnon. Tous les maillons de la chaîne sont importants. Ils ont beau œuvrer dans l’ombre, ils sont indispensables et le Conseil du trésor doit le reconnaître. Nous nous attendons à ce que la partie patronale ait de nouveaux mandats lors de notre prochaine rencontre du 9 juin ».

Parmi les revendications communes aux trois syndicats CSN représentant les RMU ainsi que les employé-e-s de bureau d’Urgences-Santé, notons un relèvement des salaires, une bonification des congés pour tenir compte des enjeux de santé mentale et de conciliation famille-travail ainsi que la formation. Ils sont sans convention collective depuis le 31 mars 2020.

Grève
« Le travail des RMU est tellement essentiel que l’État a choisi de restreindre considérablement leur droit de faire la grève, ajoute la vice-présidente de la FSSS–CSN, Lucie Longchamp. Mais les RMU savent se montrer créatifs. Nous sommes sûrs que les dernières avancées réalisées par la CSN dans la défense du droit constitutionnel d’exercer la grève, y compris dans le secteur préhospitalier, leur permettront d’exercer un meilleur rapport de force pour qu’enfin on nous dépose des chiffres sérieux. » Le mandat de grève prévoit l’exercice de moyens de pression pouvant aller jusqu’à la grève générale illimitée, au moment jugé opportun.

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) représente plus de 200 répondantes et répondants médicaux à Montréal, Québec et Sherbrooke ainsi que plus de 100 employé-e-s de bureau chez Urgences-Santé. Elle compte plus de 120 000 membres dans les secteurs publics et privés, dont plus de 100 000 du réseau public de la santé et des services sociaux, partout au Québec, et ce, dans toutes les catégories de personnel. La FSSS est la plus grande organisation syndicale dans le secteur de la santé et des services sociaux et dans les services de garde. La FSSS–CSN agit en faveur d’une société plus équitable, plus démocratique et plus solidaire.

 

Des jours cruciaux de négociation pour les paramédics

Le 20 avril les représentants des paramédics rencontrent de nouveau les négociateurs du gouvernement pour trouver une entente afin de renouveler les conventions collectives échues depuis plus de deux ans. Il est prévu que les enjeux majeurs des négociations seront abordés. Les paramédics espèrent, qu’enfin, les représentants patronaux auront les mandats.

Pour rappeler que leurs revendications visent directement la pérennité et l’amélioration des services à la population, les paramédics de la Montérégie appuyés de leur collègues d’Urgence Santé ont tenu une activité de visibilité aujourd’hui aux abords du pont et sur le pont Champlain à Brossard

Rappelons que les paramédics réclament un rattrapage immédiat pour amener les salaires à un niveau équitable par rapport à ceux offerts dans les autres emplois des services d’urgence et les hôpitaux. Ils veulent des moyens pour assurer aux paramédics qu’ils pourront généralement terminer leur quart de travail à l’heure prévue ainsi que prendre leur pause-repas. Parmi leurs autres revendications, notons l’élimination des horaires dits de faction, des horaires de travail désuets en vertu desquels les paramédics sont sur appel 24 h sur 24 durant sept jours consécutifs, ce qui entraîne des délais supplémentaires aux intervention ainsi qu’une attention aux enjeux de santé psychologique.

À cause des mauvaises conditions de travail, de nombreux paramédics quittent la profession ou songent à le faire alors que trop peu de jeunes choisissent de joindre le secteur préhospitalier. Résultat : il manque de main-d’œuvre partout, les délais d’intervention explosent et on observe de plus en plus d’épisodes de découverture ambulancière.

« Nous sommes choqués par le manque de respect du gouvernement à notre égard, dénonce le président du syndicat représentant les paramédics de la région, Gaétan Dutil. Nous pensons que ça doit préoccuper l’ensemble de la population parce que l’inaction du gouvernement actuellement remet en cause l’intégrité des services que nous offrons à la population. Bref, ce n’est pas qu’une question d’argent, c’est aussi une question d’arriver à temps pour sauver une vie ou limiter des complications pouvant diminuer considérablement la qualité de vie ».