GMF : le gouvernement facilite l’exode du personnel vers le secteur privé

La CSN dénonce la décision du ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) de permettre aux groupes de médecine familiale (GMF) d’embaucher leurs propres ressources humaines plutôt que de devoir recourir au personnel des CISSS et des CIUSSS.

«Alors qu’on a déjà de la difficulté à recruter et à garder le personnel dans le réseau, le gouvernement vient encore faciliter l’exode de précieuses ressources du public vers le secteur privé», déplore la présidente de la CSN, Caroline Senneville.

Jusqu’à présent, le personnel infirmier et les professionnel-les étaient des salarié-es du réseaupublic de santé que les CISSS et les CIUSSS attribuaient aux GMF. À la suite de cette décision – annoncée en catimini le 18 décembre dans le bas d’un communiqué du MSSS – les infirmières et les professionnel-les des GMF pourront sortir complètement du réseau public.

«On dirait que ce gouvernement prend plaisir à se tirer dans le pied en ouvrant de plus en plus notre réseau au secteur privé tout en favorisant l’exode du personnel essentiel, s’étonne Réjean Leclerc, président de la Fédération de la santé et des services sociauxCSN. Comment le réseau public est-il censé pouvoir rivaliser avec le secteur privé? Plutôt que d’imposer des compressions budgétaires de 1,5 milliard, la CAQ et Santé Québec doivent réinvestir dans le réseau public pour améliorer les conditions de travail. Le réseau public de santé et de services sociaux doit avoir les moyens d’attirer et de retenir les travailleuses et les travailleurs.»

«On aurait pu se réjouir que le gouvernement se soit au moins rendu compte que les GMF ne remplissent pas leurs promesses en matière d’amélioration de l’accès aux services de première ligne, ironise Jessica Goldschleger, présidente de la Fédération des professionnèles–CSN. Malheureusement, plutôt que de faire le choix courageux et nécessaire de ramener les ressources au sein du réseau public pour améliorer l’accès, il se rallie aux arguments des médecins entrepreneurs et met en place un programme qui viendra exacerber les problèmes d’accessibilité.»

 À propos

Forte de ses 330 000 membres, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) est présente dans l’ensemble des régions du Québec et ailleurs au Canada.

 La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSSCSN) compte plus de 145 000 membres dans les secteurs public, parapublic et privé. Plus de 120 000 de ses membres travaillent dans le réseau public de la santé et des services sociaux, partout au Québec, et ce, dans toutes les catégories de personnel. Plus grande organisation syndicale dans le secteur de la santé et des services sociaux, la FSSSCSN agit en faveur dune société plus équitable, plus démocratique et plus solidaire.

La Fédération des professionnèles (FP–CSN) représente quelque 10500 professionnèles, techniciennes et techniciens œuvrant dans les secteurs de la santé et des services sociaux, de l’éducation, des organismes gouvernementaux, de l’économie sociale et de l’action communautaire, ainsi que dans le secteur privé.

Le gouvernement Legault s’acharne sur les demandeuses d’asile au lieu de compléter le réseau des services de garde éducatifs à l’enfance

La Confédération des syndicats nationaux (CSN) déplore que le gouvernement fasse de l’acharnement judiciaire sur les demandeuses d’asile en poursuivant sa cause jusqu’en Cour suprême pour leur restreindre l’accès au réseau des services de garde éducatifs à l’enfance. Encore une fois, ce sont les femmes et leur famille qui en feront les frais.

« Il manque effectivement de places dans le réseau des services de garde éducatifs à l’enfance. On sonne l’alarme depuis longtemps. Les solutions sont pourtant connues. Et s’acharner sur les demandeuses d’asile n’en fait pas partie. Ce que ça prend, c’est plus de places dans les centres de la petite enfance (CPE) et dans les services de garde éducatifs en milieu familial », explique Caroline Senneville, présidente de la CSN.

La CSN rappelle que le gouvernement doit mettre toutes ses énergies à créer de nouvelles places en services de garde éducatif sans but lucratif. Il doit prioriser le développement de places en CPE et en services de garde éducatifs en milieu familial plutôt qu’en garderie privée subventionnée. Il doit aussi accélérer la cadence pour transformer des garderies privées en CPE. « Depuis qu’il est au pouvoir, il y a maintenant six ans, le gouvernement a promis qu’il compléterait le réseau. On peine pourtant encore à répondre à la demande », poursuit Mme Senneville.

L’autre enjeu majeur dans le réseau, c’est d’attirer et surtout de retenir les travailleuses. « Il faut hausser significativement et rapidement les conditions de travail et salariales des travailleuses, afin de rendre ces professions plus attrayantes. La négociation avec les travailleuses en CPE et les responsables des services de garde éducatifs en milieu familial est commencée, le gouvernement peut agir rapidement en répondant aux demandes des travailleuses », enchaîne Lucie Longchamp, vice-présidente de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) et responsables des secteurs parapublics et privés.

« Mais une chose est claire : s’acharner sur les demandeuses d’asile et leurs enfants n’est pas et ne sera jamais la solution », de conclure Caroline Senneville.