Un vote massif en faveur de l’entente

Après 25 rencontres de négociation ayant débuté en mai 2017, les membres du Syndicat du personnel du Collège Mont-Saint-Louis viennent d’adopter à 99 % une entente de principe conclue le 29 juin dernier.

« La convention collective de cinq ans qui vient d’être adoptée comporte de nombreuses avancées significatives pour nos membres, a souligné le président du syndicat, Marc-André Vigeant. La bonification des congés, la baisse du nombre d’élèves par classe au premier cycle, la reconnaissance de la charge de travail et la hausse de la participation de l’employeur aux libérations syndicales en constituent quelques exemples. Les parties ont fait preuve d’une grande écoute et d’ouverture, ce qui nous a aussi permis de clarifier plusieurs articles afin de nous assurer d’une compréhension commune de la convention collective. Les membres sont très heureux de ce qui leur a été présenté et leur important appui en faveur de l’entente en témoigne. »

Le vice-président de la Fédération nationale des enseignantes et enseignants du Québec (FNEEQ–CSN), Léandre Lapointe, se réjouit aussi de l’issue de la négociation menée par le syndicat qui représente 182 enseignantes et enseignants, professionnel-les et employé-es de soutien. « Les parties ont fait preuve d’une belle ouverture tout au long de la négociation; leur entente profitera autant aux travailleuses et aux travailleurs du collège qu’aux élèves qui fréquentent l’établissement. Nous ne pouvons qu’applaudir la conduite des parties en négociation et le résultat positif qui en découle », a-t-il affirmé.

Les chargé-es de cours : un apport inestimable au réseau universitaire québécois

La Fédération nationale des enseignantes et enseignants du Québec (FNEEQ-CSN) réitère que l’apport des chargé-es de cours au réseau universitaire québécois est inestimable.

Dans un article d’Ici Radio-Canada, « Universités : payer plus pour avoir moins », on sous-entend que le nombre important de chargé-es de cours a un impact négatif sur la formation universitaire. Or, la FNEEQ rappelle que les chargé-es de cours sont des professionnels et souvent des experts dans leur domaine respectif, ils sont choisis pour leurs connaissances et leurs compétences par les professeurs, ils sont appréciés des étudiants et ils sont également évalués par ces derniers.

« Les chargé-es de cours sont partie prenante de la mission des universités. Plusieurs d’entre eux font aussi de la recherche et de la création sans toutefois être payés pour le faire. Donc dire qu’à leur contact les étudiantes et étudiants sont peu sensibilisés à la recherche scientifique est une grave erreur. En fait les chargé-es de cours sont bien souvent plus près des réalités des étudiants de premier cycle que les professeurs eux-mêmes », soutient Richard Bousquet, vice-président de la FNEEQ et responsable du regroupement Université. 

Manque de reconnaissance

Les chargé-es de cours s’occupent d’environ 60 % des cours universitaires de 1er cycle et ils donnent de plus en plus de cours de 2e et 3e cycles.

Le rapport de l’Association canadienne de professeures et professeurs d’université rendu public par le Devoir ce matin rapporte que la précarité d’emploi chez les chargé-es de cours causait plusieurs problèmes de stress, d’angoisse et de santé mentale.

« Il s’agit là du réel problème chez les chargé-es de cours. Ils n’ont aucune sécurité d’emploi. Le manque de reconnaissance à leur endroit fait en sorte qu’ils se sentent méprisés et marginalisés. Il ne faut pas se demander s’ils sont compétents, ils le sont, il faut se demander s’ils sont reconnus à leur juste valeur », conclut Caroline Quesnel, présidente de la FNEEQ.

À propos

La FNEEQ représente près de 12 000 chargé-es de cours, tutrices et tuteurs dans la quasi-totalité des universités au Québec. Elle est l’organisation syndicale la plus représentative de l’enseignement supérieur au Québec. La FNEEQ est l’une des fédérations composant la Confédération des syndicats nationaux (CSN), qui regroupe plus de 300 000 membres, tant dans le secteur privé que dans le secteur public.

Un changement de cap s’impose

Bien que la ministre de l’Enseignement supérieur, madame Hélène David, semble prendre au sérieux le rapport d’enquête sur le partenariat entre l’Institut MATCI Montréal et l’université TÉLUQ, les principales organisations syndicales concernées par la situation espèrent que les correctifs qui seront apportés à la gestion de l’établissement ouvriront la porte à la collégialité.

« On fait le constat que le projet de restructuration de la direction de l’université TÉLUQ est en contradiction avec les intérêts des étudiantes et des étudiants. Il n’y a pas que la question de la privatisation de l’encadrement. La direction a créé un nouveau statut de personnes tutrices qualifiées ironiquement de professeurs sous contrat avec comme résultat l’élimination graduelle mais certaine de tutrices et de tuteurs chevronnés en formation à distance. Il faut redresser la situation, d’autant plus qu’on demande à ces nouveaux employés de donner trois fois moins de temps en encadrement aux étudiants que sous le modèle ayant auparavant fait ses preuves,» souligne Nancy Turgeon, présidente du Syndicat des tuteurs et des tutrices de la Télé-Université (STTTU).

La ministre a décidé de mener une vérification sur l’université TÉLUQ à la suite des pressions syndicales et politiques, et l’intervention de deux personnes tutrices membres du conseil d’administration dénonçant les irrégularités dans la gouvernance et l’entente secrète de partenariat.

« Nous souhaitons cependant qu’elle rende public ce rapport d’enquête et surtout qu’elle prenne les moyens pour que la direction de l’université travaille dans le respect des lois et dans le respect de sa communauté, » précise Caroline Quesnel, présidente de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN).

Selon Louise Briand, vice-présidente du secteur universitaire de la Fédération des professionnèles (FP-CSN), le véritable problème est celui de la sous-traitance des activités d’encadrement à une entreprise privée. « C’est une décision qui a des conséquences graves non seulement sur les emplois des tutrices et des tuteurs qui accompagnent depuis des années les étudiantes et les étudiants de l’établissement, mais aussi sur tout le réseau universitaire, car cette décision ouvre la porte à des entreprises privées pour former les étudiantes et les étudiants », conclut-elle.

Les organisations syndicales sont satisfaites que la ministre ait demandé une enquête et qu’elle prenne des décisions en conséquence. La ministre David doit cependant assumer pleinement ses responsabilités en enseignement supérieur en mettant en priorité la qualité de la formation et la réussite des étudiantes et des étudiants, et en clarifiant ses intentions quant à la suite des événements.

La TÉLUQ renie la mission sociale de l’Université du Québec

Alors que débute aujourd’hui un événement soulignant le 50e anniversaire de fondation du plus vaste réseau d’enseignement supérieur au Québec, les tutrices et les tuteurs de l’université TÉLUQ n’ont pas le cœur à la fête. Malgré l’indignation de la communauté universitaire et collégiale, la réorganisation entreprise par la direction de l’établissement se poursuit au mépris de sa mission sociale et du service aux étudiants.

Avec l’assentiment du Syndicat des professeures et professeurs de la Télé-Université, la direction a créé une nouvelle catégorie d’enseignants contractuels qui reprennent essentiellement les tâches jusqu’ici effectuées par les tutrices et les tuteurs. Pour Nancy Turgeon, présidente du Syndicat des tuteurs et des tutrices de la Télé-université-CSN (STTTU), ce sont les conditions d’études qui en souffriront. Le temps d’encadrement des étudiant-es a été radicalement réduit, passant de trois à une heure. «Ce n’est pas la qualité de la formation de ces nouveaux enseignants qui est discutable. Cependant, selon ce qu’on a pu constater, la plupart n’ont pas acquis la même expérience en formation à distance que les tuteurs et les tutrices. Le pire, selon nous, est que les tâches d’encadrement ne seront plus balisées, et cela, au détriment des étudiant-es,» s’indigne-t-elle.

«Aujourd’hui, on souligne les 50 ans de la création du réseau de l’Université du Québec. C’est un grand événement applaudi par toutes les personnes préoccupées par l’enseignement supérieur, dont les enseignantes et les enseignants. Malheureusement, une de ses composantes semble oublier sa mission première; soit donner une chance égale à tous et toutes en offrant une éducation de qualité basée sur des données éprouvées depuis longtemps.» souligne Richard Bousquet, vice-président et responsable du regroupement université de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN).

Pour Yves Fortin, secrétaire général du Conseil central de Québec Chaudière-Appalaches (CCQCA-CSN), cette situation n’est qu’un autre exemple de la rupture de l’université TÉLUQ avec les 50 années d’engagement du réseau de l’Université du Québec, avec une université proche de sa communauté. «La direction de la TÉLUQ a une approche managériale qui détonne. Elle manque terriblement de transparence. Prenez, par exemple, la relation d’affaires entre la TÉLUQ et l’Institut MATCI. La direction s’était engagée à collaborer à une enquête ministérielle, mais rien n’a transpiré. Il aura fallu une intervention juridique de la CSN pour finalement avoir une copie du contrat. Pourquoi mystifier autant les gens?» se questionne-t-il.

Le gouvernement crée beaucoup d’incertitude

Le plan d’action numérique en éducation et en enseignement du gouvernement est à peine dévoilé qu’il soulève déjà plusieurs questions pour la Confédération des syndicats nationaux (CSN) et ses fédérations membres. Pour la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants (FNEEQ-CSN), la Fédération des profesionnèles (FP-CSN) et la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP-CSN), le plan de plus de 80 pages apporte bien peu de précisions et contribue surtout à créer un climat d’incertitude pour les travailleuses et les travailleurs du milieu de l’éducation, et ce, quant à chacune des trois orientations.

« Le plan ne prévoit pas de comité directeur pour la mise en œuvre de ce vaste chantier, soulève Véronique de Sève, vice-présidente de la CSN. C’est le néant quant à l’intégration des partenaires dans l’élaboration de la stratégie, rien ne précise le rôle qu’ils devront jouer, quels objectifs ou axes doivent être développés par qui, dans quel ordre ou à quel moment. Bref, c’est un plan sans acteurs. Pour éviter un développement chaotique, nous réclamons la mise en place d’un comité incluant les représentantes et représentants des organisations syndicales et étudiantes. »

« D’entrée de jeu, on constate que le gouvernement mise sur la formation de tous les titres d’emploi, explique Sylvie Tremblay, vice-présidente-trésorière de la FEESP. C’est une bonne intention, mais il n’y a aucun détail concernant la mise en place de cette formation. Il n’y aucun calendrier prévu pour ces formations et nous savons déjà que les employé-es du milieu de l’éducation manquent de temps pour accomplir tous les volets de leur tâche. Impossible également de savoir qui donnera ces formations et si du personnel supplémentaire sera embauché pour les donner. Il en va de même pour la mise en place, le soutien technique et l’entretien. Il est important de ne pas recourir à des sous-traitants provenant du privé, et de plutôt privilégier la compétence du personnel du secteur public. »

« Concernant certains points plus précis du plan, le gouvernement souhaite mettre sur pied un campus virtuel et déployer davantage la formation à distance, remarque Caroline Quesnel, présidente de la FNEEQ. Il faut faire attention à ce que la formation virtuelle serve réellement à rendre l’éducation plus accessible sur le plan géographique et ne constitue pas une alternative « bon marché » à un enseignement en présentiel. En ce qui a trait au projet de campus virtuel, nous avons plusieurs craintes voulant que cette plateforme contribue à nourrir la concurrence entre les établissements, notamment par la course à la « clientèle » étudiante internationale. Nous craignons aussi une standardisation de la formation en enseignement supérieur. Les initiatives actuelles en formation à distance comportent aussi des écueils quant à la sous-traitance de l’enseignement, comme c’est le cas à la TÉLUQ. Le plan doit interdire ces dérives. »

« Nous sommes également préoccupés par la question de l’autonomie professionnelle, poursuit Louise Briand, vice-présidente de la FP. Il est impensable de mettre en place une stratégie qui aura des impacts potentiels sur la liberté académique, sur le droit d’auteur et sur la façon d’enseigner sans respecter la latitude qu’ont les professeurs. »

« Le gouvernement parle à plusieurs reprises du développement des compétences numériques, s’inquiète Véronique de Sève. Or, ces fameuses compétences ne sont jamais clairement définies, ce qui est particulier dans un plan qui touche l’éducation. On souhaite développer des compétences, sans savoir lesquelles. Nous craignons également que le programme mis en place pour le développement de ces compétences se fasse au détriment des autres matières enseignées. Il faut éviter de tomber dans un simple effet de mode qui répond aux impératifs des entreprises sans avoir de vision globale de l’éducation. »

« Ça fait maintenant quelques mois que le gouvernement délie les cordons de la bourse et annonce de grandes réformes et de grands chantiers. On sent bien que la campagne électorale est lancée officieusement. Voilà pourquoi nous ne lançons pas ces questions qu’au gouvernement, mais à tous les partis politiques. Nous souhaitons avoir l’heure juste et savoir où se situe chacun des partis quant au plan dans son ensemble et par rapport aux multiples questions qu’il soulève », conclut Véronique de Sève.

Une politique qui ne répond pas aux attentes

La nouvelle politique de financement des universités déposée aujourd’hui par le gouvernement libéral ne permettra pas de répondre aux attentes. « La ministre responsable de l’enseignement supérieur a fait fi de nombreuses recommandations largement partagées par la communauté universitaire. Rappelons que les travaux ont été effectués dans la plus grande opacité » a déploré d’entrée de jeu, Véronique De Sève, vice-présidente de la CSN.

La nouvelle formule de redistribution ne permettra pas de réduire la concurrence entre les établissements pour attirer davantage de clientèles. Le montant des subventions repose encore trop sur le nombre d’étudiants, sans compter l’apport financier que procurera l’effectif des étudiants internationaux. « Le sous-financement du réseau va continuer à accentuer les iniquités du modèle de financement », a précisé Mme De Sève. Une des faiblesses du financement basé sur le nombre d’étudiants équivalent à temps plein est qu’il ne tient pas compte des caractéristiques de l’effectif étudiant. « À cet effet, nous déplorons que les critères n’aient pas été modifiés pour mieux tenir compte des coûts associés aux services offerts aux étudiants à temps partiel, qui sont de plus en plus présents dans les universités ».

Du côté de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec, on s’oppose notamment à la libéralisation des droits de scolarité et à ce que les étudiantes et les étudiants internationaux permettent le désengagement de l’État dans le financement de l’enseignement supérieur. « Nous nous opposons à la déréglementation des droits de scolarité pour les étudiants internationaux qui sont plus que jamais perçus comme une source de financement additionnel. L’accueil d’étudiants internationaux doit s’inscrire dans une quête d’enrichissement culturel et intellectuel et non dans une vision utilitariste ou de désengagement financier de l’État » a précisé pour sa part Jean Murdock, président de la FNEEQ–CSN.

Pour sa part, la Fédération des professionnèles note que si certains éléments de la nouvelle politique apparaissent positifs, d’autres inquiètent. « Pour nous, le soutien accru aux établissements de petite taille et la réduction du nombre d’allocations spécifiques semblent intéressants. Toutefois, les mandats stratégiques qui permettront un financement basé sur l’atteinte de cibles convenues entre le gouvernement et les universités soulèvent, chez nous, des craintes. Cela ressemble étrangement à des contrats de performance qui orienteront la réalisation de la mission des universités et le développement des programmes » a conclut Ginette Langlois, présidente de la FP–CSN.

À propos
Fondée en 1921, la CSN regroupe plus de 300 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

La Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec–CSN regroupe quelque 35 000 membres dans 46 cégeps, 39 établissements privés et 13 syndicats d’université.

La Fédération des professionnèles de la CSN compte plus de 8 000 membres, principalement dans les secteurs de la santé, des services sociaux et de l’éducation, notamment des professeurs et des professionnel-les d’université.

Boycottage massif de la consultation sur les violences sexuelles

L’Association générale étudiante (AGE-UQO), le Comité femmes ainsi que trois syndicats de l’Université du Québec en Outaouais (UQO) ont décidé de boycotter la consultation menée par la direction de l’université concernant l’élaboration d’une politique de lutte contre les violences sexuelles. Le Syndicat des chargées et chargés de cours (SCCC-UQO), le Syndicat des professeures et professeurs (SPUQO) et le Syndicat des étudiantes et étudiants salariés (SEES-UQO) ne participeront pas à la consultation.

La loi 151 visant à prévenir et à combattre les violences à caractère sexuel dans les établissements d’enseignement supérieur obligeait l’UQO à consulter les associations étudiantes et les syndicats dans l’élaboration d’une politique. Or, les cinq organisations refusent de participer à cette consultation.

Dans une lettre datée du 14 mai, les trois syndicats demandaient au recteur de l’UQO que l’énoncé méthodologique de la recherche soit connu tout comme les règles éthiques. De plus, ils demandaient que les résultats soient rendus publics une fois la consultation terminée. Ces demandes ont toutes été refusées par le rectorat.

« L’UQO a choisi de sous-traiter la consultation à des étudiantes et des étudiants inscrits à la maîtrise de gestion de projets. L’AGE-UQO déplore que cet exercice soit confié à des personnes étudiantes non expertes, non outillées et non rémunérées. Si l’AGE puise dans ses poches pour embaucher une intervenante sociale afin de lutter contre les violences sexuelles, la lenteur de l’UQO à participer à des outils concrets et le peu de considération qu’elle porte à cette consultation démontrent un manque flagrant de volonté politique et une incompréhension des enjeux », a déclaré Bianca Schiffo Fuoco, conseillère générale de l’AGE-UQO.

« L’UQO n’a jamais pris au sérieux la lutte contre les violences sexuelles. Depuis, le début, le Comité consultatif pour une communauté exempte de harcèlement, de violence et d’agression à caractère sexuel a manqué de transparence. C’est d’ailleurs pourquoi trois chargées de cours avaient quitté ce comité le 13 décembre 2017 », a soutenu Marie-Josée Bourget, présidente du SCCC-UQO.

« Nous avons peur que la politique soit déjà écrite et que cette pseudo-consultation ne serve qu’à se conformer à la loi 151 », a pour sa part affirmé Sophie Potvin, présidente du SEES-UQO. « Nous avons l’impression d’être instrumentalisées par l’UQO. Nous accepterions d’être consultées si l’enquête était menée par des spécialistes des violences sexuelles et si nous avions l’assurance que notre opinion allait être prise en compte », a pour sa part déclaré Valérie La France-Moreau, porte-parole du Comité femmes UQO.

« Nous avons à coeur la lutte contre les violences sexuelles. Nous voulons participer à l’élaboration de la politique de lutte contre ces violences. La haute direction de l’UQO ne s’y prend pas de la bonne manière pour y arriver » a soutenu Stéphanie Demers, présidente du SPUQO.

Québec accroît l’iniquité entre les universités

La Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN) a pris connaissance des intentions de la ministre David, rapportées par La Presse aujourd’hui. La fédération s’oppose à la libéralisation des droits de scolarité et à ce que les étudiantes et les étudiants internationaux deviennent une source de financement permettant le désengagement de l’État dans le financement de l’enseignement supérieur.

Pour la FNEEQ-CSN, ces nouvelles règles créeront des iniquités entre les universités et auront notamment des impacts sur l’avenir et le développement des établissements en région. À McGill et Bishop’s, par exemple, les étudiants canadiens non résidents du Québec et les étudiants étrangers représentent près de la moitié de l’effectif total. Or, c’est loin d’être le cas des universités du réseau de l’Université du Québec en région. La déréglementation des frais de scolarité va donc grandement favoriser les universités des grands centres urbains au détriment des établissements du réseau de l’Université du Québec qui en accueillent très peu. Cette orientation fait des diplômes un bien qui se négocie sur le marché national et international et participe à la marchandisation de l’éducation.

Les universités en région semblent être les grands oubliés par cette annonce de la ministre qui prévoit aussi un financement plus généreux des programmes de maîtrise et de doctorat. Leur offre de formation de deuxième et troisième cycles étant beaucoup plus réduite, elles seront donc, encore une fois, nettement défavorisées par rapport aux «grandes» universités.

Jean Murdock, président de la FNEEQ-CSN, questionne la décision de la ministre de procéder par règle budgétaire pour encadrer les salaires et les bonifications des recteurs. «Il est temps de mettre fin à la tendance des dernières années qui a conduit les recteurs, principalement ceux des universités à charte, à s’apparenter à de hauts dirigeants d’entreprise», conclut-il.

Enfin, selon Jean Murdock, «ces annonces sont une autre démonstration des décisions prises à la pièce sans véritable vision du développement et de la mission des universités au Québec. C’est pourquoi la FNEEQ-CSN réclame la création d’un conseil des universités qui aurait une fonction de conseil et de coordination du développement du réseau universitaire. Plus encore, une loi-cadre devrait définir les assises du contrat social entre les universités et la société québécoise, ainsi que le cadre de référence entre les universités et l’État.»

Fondée en 1969, la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec-CSN regroupe quelque 35 000 membres dans 46 cégeps, 39 établissements privés et 13 syndicats d’université. Elle est l’organisation syndicale la plus représentative de l’enseignement supérieur au Québec. La fédération est l’une des huit fédérations affiliées à la Confédération des syndicats nationaux.

Un deuxième rendez-vous pour des solutions concrètes

Après avoir tenu un premier rendez-vous des États généraux de l’enseignement supérieur au printemps 2017, près de vingt-cinq organisations syndicales, professionnelles, étudiantes et communautaires tiendront le Deuxième rendez-vous du 3 au 5 mai 2018 à l’Université du Québec à Montréal.

Cet événement réunira près de 300 personnes préoccupées par l’avenir de l’enseignement supérieur au Québec. Les participantes et les participants tenteront de trouver des solutions concrètes aux difficultés et aux enjeux identifiés lors du premier rendez-vous l’année dernière. Trois grands thèmes ont été retenus : le financement des réseaux collégial et universitaire ; les multiples facettes de la précarité des étudiantes et des étudiants et du personnel en enseignement supérieur ; les principes au cœur de l’administration des collèges et des universités.

L’ouverture aura lieu le jeudi soir : cocktail, conférence et bilan des travaux des derniers mois seront à l’ordre du jour. Lors de la plénière du samedi matin, les participantes et les participants auront la possibilité d’échanger sur les cibles et les solutions avec des acteurs de l’enseignement supérieur. Bernard Tremblay, président-directeur général de la Fédération des cégeps, Johanne Jean, présidente de l’Université du Québec, Maryse Lassonde, directrice scientifique du Fonds de recherche du Québec – Nature et technologies (FRQNT) ainsi que les porte-paroles de l’opposition en enseignement supérieur, messieurs Alexandre Cloutier (PQ), Gabriel Nadeau-Dubois (QS) et Jean-François Roberge (CAQ) ont accepté de participer à cet exercice. Ce sera l’occasion pour eux de présenter leur vision sur les trois grands thèmes et de commenter les orientations qui ressortiront des discussions des participantes et des participants. Soulignons que madame Hélène David, ministre responsable de l’Enseignement supérieur, n’a toujours pas répondu à l’invitation du collectif. Francine Pelletier, journaliste au Devoir, animera cet événement.

À propos

Les membres du collectif des États généraux de l’enseignement supérieur sont :

Association des Étudiantes et des Étudiants de Laval inscrits aux Études supérieures (ÆLIÉS), Association pour la voix étudiante au Québec (AVEQ), Association québécoise des étudiants ayant des incapacités au postsecondaire (AQEIPS), Centrale des syndicats du Québec (CSQ), Confédération des associations d’étudiants et d’étudiantes de l’Université Laval (CADEUL), Confédération des syndicats nationaux (CSN), Conseil provincial du secteur universitaire (CPSU-FTQ), Fédération des associations étudiantes du campus de l’Université de Montréal (FAÉCUM), Fédération des associations étudiantes universitaires québécoises en éducation permanente (FAEUQEP), Fédération des employées et employés de services publics (FEESP-CSN), Fédération des enseignantes et enseignants de cégep (FEC-CSQ), Fédération des professionnèles (FP-CSN), Fédération du personnel de soutien de l’enseignement supérieur (FPSES-CSQ), Fédération du personnel professionnel des collèges (FPPC-CSQ), Fédération du personnel professionnel des universités et de la recherche (FPPU), Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ), Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN), Fédération québécoise des professeures et professeurs d’université (FQPPU), Fondation Paul Gérin-Lajoie, Institut de coopération pour l’éducation des adultes (ICEA), Nouveaux cahiers du socialisme (NCS), Nouvelle alliance pour la philosophie au collège (NAPAC), Regroupement des syndicats universitaires (RSU-CSQ), Syndicat des Étudiant-e-s Salarié-e-s de l’Université de Montréal (SÉSUM), Union étudiante du Québec (UÉQ).

La FNEEQ–CSN devant les tribunaux

La Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQCSN) salue la décision de la ministre de l’Enseignement supérieur, madame Hélène David, de confier à son ministère le mandat d’effectuer des vérifications auprès de l’Institut MATCI Montréal. La FNEEQCSN tient cependant à rappeler qu’elle dénonce sur toutes les tribunes la situation à l’Université TÉLUQ depuis plusieurs mois malgré les tentatives d’obstruction et les mises en demeure de l’université.

Ce matin, la FNEEQCSN a déposé une requête demandant l’émission d’une injonction provisoire et permanente à l’encontre de MATCI Montréal. La fédération prétend que l’entente TÉLUQ-MATCI est illégale en fonction de la Loi sur les établissements d’enseignement de niveau universitaire, la Loi sur l’Université du Québec et les règlements de l’UQ.

Pour la FNEEQCSN, le partenariat TÉLUQ-MATCI pourrait avoir des implications importantes sur la valeur des diplômes universitaires et l’avenir de l’enseignement supérieur au Québec. «Nous représentons des milliers d’enseignantes et d’enseignants des universités québécoises et nos membres sont très inquiets de ce dangereux précédent. Ce nouveau modèle d’affaires et l’arrivée du eCampus pourraient avoir des incidences importantes sur la qualité de l’enseignement dans leur établissement. Nous avons pris l’engagement envers eux d’empêcher ce virage vers la sous-traitance, la précarisation et la désyndicalisation des emplois et c’est ce que nous faisons,» souligne Jean Murdock, président de la FNEEQCSN.

Devant l’attitude de la direction de l’Université TÉLUQ et afin de préserver la place des tuteurs et des tutrices au sein de cette importante composante du réseau de l’Université du Québec, la FNEEQCSN et le Syndicat des tuteurs et des tutrices de la Télé-Université (STTTU) ont dû déposer plusieurs recours légaux. Ils entendent d’ailleurs démontrer devant les tribunaux que l’université a négocié de mauvaise foi et violé plusieurs dispositions du Code du travail.

«Il est grand temps de faire la lumière sur ce partenariat,» souligne monsieur Murdock. «Nous avons déjà demandé sans succès l’intervention de la ministre. Espérons que le mandat ministériel ne servira pas simplement à occulter le problème,» précise-t-il.

Des milliers de signatures pour appuyer les tuteurs et les tutrices

Alors que l’administration de l’Université TÉLUQ persiste dans l’opération de mises à pied de la presque totalité de ses tuteurs et tutrices, des représentant.es de toutes les universités québécoises sont venus appuyer ce midi le Syndicat des tuteurs et des tutrices de la Télé-université-CSN (STTTU).  La présidente du syndicat, madame Nancy Turgeon, doit rencontrer, à cette occasion, le directeur général, monsieur Martin Noël, à son bureau de la rue du Parvis à Québec pour lui remettre des cartes de protestation signées par près de trois milles étudiant.es, enseignant.es et citoyen.nes.

Cet appui de la communauté a accru la détermination des tuteurs et des tutrices qui s’opposent au transfert de l’encadrement des étudiantes et des étudiants à une entreprise privée, l’Institut MATCI, et à des professeur.es sous contrat et à statut précaire. « Les personnes que nous avons rencontrées ont été estomaquées de la situation. Leur appui a été spontané et inconditionnel. Toutes les signatures ont été récoltées en moins de deux semaines dans les universités » souligne la présidente du syndicat.

L’attitude de la direction de l’université en laisse plusieurs perplexes. Selon Caroline Quesnel, secrétaire générale et trésorière de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQCSN), « l’Université TÉLUQ manque de transparence; elle a, selon nous, négocié de mauvaise foi et violé plusieurs dispositions du Code du travail. Elle a tenté de museler le syndicat par l’envoi de mises en demeure. Elle a choisi la voie juridique pour préserver l’encadrement des étudiantes et des étudiants par un partenaire privé et refuse de s’expliquer. La direction semble oublier qu’elle gère un établissement public financé par des fonds publics. C’est troublant et la situation mérite d’être clarifiée et dénoncée ».

Le syndicat a déposé plusieurs recours contre l’université notamment pour contrer le virage vers la sous-traitance, la précarisation et la désyndicalisation des emplois. Les tribunaux devront se pencher sur les différents litiges au cours des prochains mois ce qui permettra de soulever enfin une partie du voile qui assombrit la réputation de l’Université TÉLUQ.

« Il est tout à fait compréhensible que l’université souhaite se positionner positivement avec l’arrivée du eCampus, mais son attitude envers ses employés d’expérience la place parmi les pires employeurs du Québec. Il y a des limites à mépriser le monde, » souligne Yves Fortin, secrétaire général du  Conseil central de Québec Chaudière-Appalaches (CCQCACSN).  « J’ai rarement eu affaire avec un employeur aussi arrogant. Un triste modèle pour les étudiantes et les étudiants de cet établissement » conclut-il.

Une grande manifestation pour sauver la musique

Des centaines de personnes ont pris d’assaut les rues du quartier Notre-Dame-de-Grâce à Montréal, dès 10 h ce matin, pour protester contre la fermeture prochaine de l’école de musique du collège Villa Maria. Les manifestantes et les manifestants ont répondu à l’appel du Collectif SOS Villa Maria, un comité de parents, d’élèves et de membres du personnel de l’école qui s’est formé à la suite de l’annonce brutale de cessation des activités de l’école de musique faite par la direction en janvier dernier.

Munis de pancartes aux slogans évocateurs tels La musique nous unit et SVP, n’arrêtez pas la musique !, les nombreux élèves présents en avaient long à dire sur l’importance de la formation musicale dans leur parcours scolaire. « Les cours de musique, ça nourrit ma passion, mais c’est aussi une façon de canaliser mon stress. Ça travaille ma capacité de concentration, ce qui se reflète dans mes autres cours », a affirmé Léa Caza-Oettel, étudiante de 3e secondaire à Villa Maria.

La musique occupe une place importante à Villa Maria depuis la fondation de l’école en 1854. La vingtaine de professeurs du programme actuel sont des musiciens et des musiciennes d’expérience qui donnent une formation musicale spécialisée. « Notre programme a remporté de nombreux prix prestigieux et plusieurs de nos anciens élèves ont poursuivi des carrières musicales », a ajouté Alfred Lagrenade, professeur de musique à Villa Maria depuis plus de 15 ans. « À l’heure où, un peu partout à travers le monde, on reconnaît les bienfaits de l’enseignement de la musique dans le parcours pédagogique, l’annonce de la fin du programme musical du collège n’a pas de sens. »

Pour Arnaud Bernadet, père d’une élève de l’école de musique, la décision de la direction, prise sans aucune consultation, est incompréhensible. « On nous dit que c’est pour des motifs budgétaires qu’on doit fermer l’école de musique, que les inscriptions étaient au plus bas. Pourtant, lorsqu’on regarde les chiffres, c’est faux. » Le Collectif SOS Villa Maria considère que le collège n’est plus ce qu’il était depuis l’arrivée de la directrice actuelle, Marie Anna Bacchi, une ex-gestionnaire de Bell Canada. « Faut-il rappeler à Mme Bacchi qu’un établissement d’enseignement, qui reçoit des subventions de l’État, ça ne se gère pas comme une business ? », a lancé M. Bernadet.

La marche s’est terminée par un événement festif au parc Girouard. Par d’éloquentes prises de paroles et des prestations musicales inspirantes, les parents, les enseignants et les élèves ont livré un plaidoyer convaincant pour la sauvegarde de leur école de musique.

Moratoire demandé

Réunis hier en réponse à l’invitation de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN), les représentant.tes des syndicats de professeur-es et des comités de programme de Sciences de la nature des collèges de toutes les régions du Québec réclament un moratoire sur le processus de révision du programme.

En parvenant à une déclaration commune, les représentantes et les représentants ont souhaité transmettre un message fort et sans équivoque. L’échéance de la consultation fixée au 27 avril prochain ne permet pas aux personnes et aux collectifs concernés de faire état des nombreux écueils et problèmes qu’entraînera la révision du programme de Sciences de la nature.

Les représentantes et les représentants présents à la rencontre nationale demandent au ministère de procéder à une nouvelle consultation basée notamment sur un échéancier raisonnable et sur la participation et la représentativité des enseignantes et des enseignants de toutes les instances pédagogiques à un comité national de programme.

Pour Nicole Lefebvre, vice-présidente et responsable du regroupement cégep de la FNEEQ-CSN, le message est clair et sera certainement entendu. «D’ailleurs la Fédération des cégeps, à l’instar de la FNEEQ-CSN, a déposé la même demande à la ministre», souligne-t-elle. Les représentant.tes des syndicats de professeur.es et des comités de programme ne souscrivent pas au projet actuel de révision du programme de Sciences de la nature. Sans moratoire, cela pourrait déboucher, entre autres, sur la perte du caractère national du DEC en Sciences de la nature ce qui, concrètement, nuira considérablement à la mobilité étudiante et au maintien d’un cursus qualifiant pour les programmes universitaires.

Fondée en 1969, la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec-CSN regroupe quelque 35 000 membres dans 46 cégeps, 39 établissements privés et 13 syndicats d’université. Elle est l’organisation syndicale la plus représentative de l’enseignement supérieur au Québec. La fédération est l’une des huit fédérations affiliées à la Confédération des syndicats nationaux.

Offre patronale rejetée à 80%

Réunis en assemblée générale, les membres du Syndicat des chargé-es de cours de l’École de technologie supérieure — Service des enseignements généraux ont pris la décision d’accroitre les moyens de pression pour inciter leur employeur à être moins intransigeant. Après trente-trois rencontres de négociations et malgré la présence d’un conciliateur, le fossé pour parvenir à une première convention collective demeure considérable. La dernière offre patronale, jugée déraisonnable, a été rejetée à 80% par les enseignantes et les enseignants présents aujourd’hui à l’assemblée.

Trois litiges importants séparent encore les parties, soit l’allocation complémentaire à la retraite, le salaire et la reconnaissance de l’excellence des contributions des chargé-es de cours à l’enseignement et à l’encadrement des étudiants. «Ce n’est jamais une décision facile que de choisir la confrontation. L’employeur ne nous laisse malheureusement pas le choix», précise Laurent Arel, président du syndicat.

En votant l’accroissement des moyens de pression, les membres du syndicat veulent envoyer un message fort et sans équivoque. La direction de l’École de technologie supérieure doit cesser de tergiverser et doit maintenant démontrer à la table de négociation son appréciation de la qualité de l’enseignement des chargé-es de cours. Après presque trois années de négociation, ce ne serait pas trop tôt!

Le Syndicat des chargé-es de cours de l’École de technologie supérieure — Service des enseignements généraux, est accrédité depuis le 31 juillet 2014 et est affilié à la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec-CSN. Le syndicat représente 121 chargé-es de cours spécialisés dans l’enseignement et les travaux pratiques en génie.

Fondée en 1969, la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec-CSN regroupe quelque 35 000 membres dans 46 cégeps, 39 établissements privés et 13 syndicats d’université. Elle est l’organisation syndicale la plus représentative de l’enseignement supérieur au Québec. La fédération est l’une des huit fédérations affiliées à la Confédération des syndicats nationaux.

La ministre Hélène David doit intervenir

Des manifestantes et manifestants réunis ce midi devant les bureaux de la rue Fullum du ministère de l’Éducation, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche demandent à la ministre Hélène David d’intervenir auprès de l’Université TÉLUQ pour contrer la restructuration entreprise par la direction de l’établissement. Les manifestant-es s’opposent au transfert de l’encadrement d’une portion importante des étudiantes et des étudiants à une entreprise privée, l’Institut MATCI, et à des professeur-es sous contrat et à statut précaire. Dans les prochains mois, de l’aveu même des représentants de l’établissement d’enseignement, c’est presque la totalité des étudiantes et des étudiants qui n’auront plus accès à l’expertise des tuteurs et des tutrices actuellement à l’emploi.

« À la table de négociation, la TÉLUQ nous a offert de conserver à peine 7000 assignations ce qui représente, selon nos calculs, 13.5 % de l’encadrement des étudiantes et des étudiants, et cela, pour un an seulement. Si la ministre n’intervient pas, c’est la fin d’un modèle d’encadrement qui a pourtant fait ses preuves depuis 1972. Et le nouveau modèle mis de l’avant aura des impacts négatifs sur l’encadrement des étudiants, qui s’en trouve réduit sur le plan de la durée. Le contact pédagogique est pourtant primordial en formation à distance, ce en quoi les tuteurs et tutrices ont développé une expertise particulière », s’inquiète Nancy Turgeon, présidente du Syndicat des tuteurs et des tutrices de la Télé-université-CSN (STTTU). « Des dizaines d’enseignantes et d’enseignants d’expérience vont perdre leur emploi », ajoute-t-elle.

Pour le syndicat, la direction de l’Université TÉLUQ semble mettre de côté les normes minimales de respect de ses employé-es au nom de l’impératif de compétition sur le marché de l’enseignement universitaire.

« La manifestation se veut un signal d’opposition au virage vers la sous-traitance de l’enseignement supérieur, la précarisation et la désyndicalisation des emplois. L’Université TÉLUQ pave la voie à la privatisation de l’enseignement au sein du réseau de l’Université du Québec. C’est une triste première à la veille du 50e anniversaire de la création du réseau », note Dominique Daigneault, présidente du Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM-CSN).

Des questions sans réponse

Les questions au Conseil d’administration (CA) de la TÉLUQ, notamment sur le contrôle de la qualité effectué par le personnel de l’Institut MATCI, sont restées sans réponse. Une administratrice et un observateur au CA ont transmis une lettre à tous les autres administrateurs, le 16 février dernier, pour dénoncer le fait que l’entente entre la TÉLUQ et le MATCI reste secrète, et n’aurait jamais été approuvée par le CA. La réaction de la direction a été d’exclure certains membres « irritants » du conseil d’administration de la réunion où le sujet serait discuté. La direction de la TÉLUQ, une composante du réseau public de l’Université du Québec, joue au chat et à la souris pour préserver l’encadrement des étudiantes et des étudiants par un partenaire privé et refuse de s’expliquer.

Des discussions politiques refusées

Afin de dénouer l’impasse, la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN) a demandé une rencontre avec la direction de l’Université TÉLUQ. Pour Jean Murdock, président de la FNEEQ-CSN, la priorité était et demeure la préservation des emplois et la qualité de l’encadrement et des diplômes de cette institution québécoise. « Nous souhaitions discuter avec eux, mais ils ont refusé que la présidente du syndicat assiste à la rencontre. Nous ne pouvions pas accepter l’exclusion de la représentante des tuteurs et des tutrices. La rencontre n’a donc jamais pu avoir lieu. »

Pour sa part, la ministre Hélène David n’a toujours pas répondu aux demandes de la FNEEQ pour discuter notamment du modèle de développement de l’Université TÉLUQ et de sa place au sein du eCampus. « Avec la tangente choisie par l’Université, les implications probables sur l’avenir de l’enseignement supérieur au Québec ont de quoi inquiéter. Le silence de la ministre est préoccupant », conclut Jean Murdock.

Pour de plus amples renseignements sur le STTTU, visitez http://stttu.ca/et suivez-nous sur Facebook.

Pour de plus amples renseignements sur le CCMM-CSN, visitez https://www.ccmm-csn.qc.ca/ et suivez-nous sur Facebook.

Pour de plus amples renseignements sur la FNEEQ-CSN, visitez http://fneeq.qc.ca et suivez-nous sur Facebook et Twitter.

Moratoire sur le processus de révision réclamé par la FNEEQ

En réaction à la consultation du ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur sur la refonte du programme de Sciences de la nature, la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQCSN) réclame un moratoire sur le processus de révision dans les collèges. Ce délai permettrait de poursuivre les analyses et les discussions afin de se positionner collectivement avec tous les acteurs impliqués sur la nouvelle structure du programme afin de préserver le caractère national du DEC.

Pour la FNEEQCSN, les modifications à l’étude sont majeures et pourraient ouvrir la porte à une grande variation des cursus d’un collège à l’autre, voire d’un étudiant à l’autre dans un même établissement. « Cette variation est extrêmement préoccupante et ces parcours à la carte pourraient limiter les choix de programmes d’études universitaires des étudiantes et des étudiants », affirme Nicole Lefebvre, vice-présidente et responsable du regroupement cégep de la FNEEQCSN.

« Les changements proposés sont si importants que nous ne pouvons pas faire l’économie d’un réel travail d’analyse en profondeur. L’approche par compétence qui est mise de l’avant se pose très différemment dans un programme préuniversitaire que dans un programme technique », précise-t-elle.

La FNEEQ propose donc aux comités de programme de Sciences de la nature locaux de faire conjointement les analyses nécessaires à leur pleine participation à la consultation organisée par le ministère. « Il n’est pas possible de réaliser tous ces travaux avant la date d’échéance du 27 avril prochain fixée par le ministère, d’où l’importance d’un moratoire », conclut madame Lefebvre.

Pour une vision large de la réussite éducative

La Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ–CSN) dénonce une vision réductrice de la réussite éducative véhiculée notamment par la notion de «contrats de réussite ». Certaines personnes ont réagi négativement en apprenant que les établissements d’enseignement n’hésitent pas à multiplier les moyens pour aider les cégépiens afin de leur permettre d’obtenir un diplôme.

La FNEEQ–CSN défend une vision beaucoup plus large de la réussite éducative qui englobe l’ensemble du développement de la personne. Elle n’est pas reliée uniquement à l’obtention d’un diplôme, mais contribue à former des citoyennes et des citoyens. La relation maître-élève, les troubles d’apprentissage, la motivation scolaire ou des conditions socioéconomiques difficiles sont quelques-uns des éléments qui peuvent avoir un impact significatif sur le parcours scolaire. La réussite éducative est beaucoup plus large et plus complexe que ne le démontrent les données statistiques colligées inégalement par les établissements d’enseignement.

Selon Nicole Lefebvre, vice-présidente et responsable du regroupement cégep de la FNEEQ–CSN, « on ne doit pas se cantonner à des positions idéologiques sur une question si complexe que certains voudraient limiter à une opération comptable. C’est tout aussi simpliste que de réduire cet enjeu à une question de course au financement imposée par le gouvernement aux établissements ».

Abdiquer devant l’échec d’une étudiante ou d’un étudiant, c’est refuser d’accompagner une personne pour qu’elle devienne une citoyenne ou un citoyen à part entière. Pour Nicole Lefebvre, cela irait à l’encontre même de la mission des cégeps. « La réussite est au cœur des préoccupations quotidiennes des enseignantes et des enseignants, et cela malgré les pressions pour limiter leur marge de manœuvre surgissant occasionnellement.  La lutte au décrochage scolaire et l’amélioration de la persévérance en enseignement supérieur sont essentielles pour le développement de la société québécoise, » conclut-elle.

Une coordination nationale pour une gouvernance plus collégiale

Lors des travaux de la Commission de la culture et de l’éducation sur le projet de loi modifiant la Charte de l’Université de Montréal, la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQCSN) a tenu à réaffirmer la nécessité d’instaurer une loi-cadre visant une véritable coordination des universités du Québec et une gouvernance plus collégiale au sein des établissements.

Pour la FNEEQ-CSN, la modernisation de la Charte doit assurer une participation représentative de chaque catégorie de personnel, notamment les personnes chargées de cours. En 1967, période de la dernière modification de la Charte, le portait des universités était bien différent d’aujourd’hui. Actuellement, plus de la moitié des cours au premier cycle à l’Université de Montréal sont donnés par ce groupe d’enseignantes et d’enseignants contractuels. En dépit des voix qui s’y opposent, l’exclusion des chargées et des chargés de cours au sein des instances décisionnelles est injustifiable.

Selon Jean Murdock, président de la FNEEQCSN, s’il n’a pas été possible d’obtenir un consensus au sein de la communauté universitaire, c’est d’abord et avant tout lié à une collégialité déficiente. Une véritable collégialité est incompatible avec l’exclusion d’un ou plusieurs groupes de la communauté universitaire. « L’Université de Montréal doit assurer une représentation équitable de tous dans toutes ses instances décisionnelles et c’est à cette condition qu’elle parviendra à améliorer les relations entre ses différents artisans » précise-t-il. Hélas, l’Université de Montréal n’est pas la seule à vivre de tels tiraillements à l’interne. C’est pour cela que la FNEEQCSN revendique une vision globale de nos universités et qu’elle considère urgent de lancer une réflexion sur une loi-cadre.

Cette loi-cadre, de laquelle émanerait le Conseil des universités du Québec, permettrait de dresser un portait actuel de nos universités, de réfléchir globalement à leur administration (gouvernance) et de moderniser leurs orientations. Pour Sylvain Marois, vice-président et responsable du regroupement université de la FNEEQCSN, « il faut donc éviter d’actualiser la Charte de l’Université de Montréal sans avoir à l’esprit les autres universités, sans avoir en tête les problèmes et les injustices évoqués en commissions par plusieurs groupes, car ces problèmes et ces injustices existent aussi dans les autres universités ».

Entente de principe pour les chargées et chargés de cours

Vendredi 26 janvier et samedi 27 janvier avaient lieu les vingtième et vingt-et-unième séances de négociation. Accompagnées de la conciliatrice, les parties patronale et syndicale en sont venues à une entente de principe. Les membres du Syndicat des chargées et chargés de cours à l’Université du Québec en Outaouais (SCCC-UQO) seront appelés à se prononcer sur cette entente le dimanche 4 février à 11 h.

« Nous avons conclu une entente qui améliore nos conditions, autant sur le plan monétaire que normatif », a déclaré Marie-Josée Bourget, présidente du SCCC-UQO. « Nous croyons que compte tenu de sa situation financière et des ententes avec les autres membres du personnel, l’UQO a offert tout ce qu’elle pouvait. Par ailleurs, le Syndicat a été responsable dans ses demandes », a poursuivi la présidente.

Avec près de 700 chargées et chargés de cours, le SCCC-UQO est le syndicat de l’UQO qui compte le plus de membres de l’UQO. Les chargés de cours étaient sans contrat de travail depuis le 31 décembre 2016. Ils ont voté en faveur de l’intensification des moyens de pression allant jusqu’à la grève générale illimitée le 27 novembre 2017.

À propos
Le SCCC-UQO est affilié à la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec-CSN qui regroupe quelque 35 000 membres, dont treize syndicats d’université. Elle est l’organisation syndicale la plus représentative de l’enseignement supérieur au Québec. La fédération est l’une des huit fédérations affiliées à la Confédération des syndicats nationaux.

Mises à pied et vote de grève des tuteurs et des tutrices

Rien ne va plus à la TÉLUQ. Face à l’intransigeance de leur employeur, les membres du Syndicat des tuteurs et des tutrices de la Télé-université (STTTU) ont pris la décision d’exercer tous les moyens de pression nécessaires, incluant la grève, pour préserver leur emploi. C’est au début du mois de décembre dernier que les tuteurs et les tutrices ont pu mesurer l’ampleur de la réorganisation initiée par leur employeur il y a un an. Ceux-ci vont perdre jusqu’à 75% de leurs tâches d’ici quelques semaines en raison de la restructuration. Ce chiffre ne tient pas compte des nombreux étudiants-es transféré-es l’an dernier à un sous-traitant privé, l’Institut Matci.

Pour Nancy Turgeon, présidente du Syndicat, les tuteurs et les tutrices sont acculés au pied du mur. «Nous n’avons pas le choix. Ce n’est pas de gaité de cœur que nous avons pris cette décision. La TÉLUQ jette à la rue des enseignantes et des enseignants après 10, 15 ou 25 années de bons et loyaux services et cela, dans l’indifférence générale», souligne-t-elle.

Jean Murdock, président de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQCSN), croit que la situation est tellement préoccupante qu’il souhaite  interpeller la ministre de l’Enseignement supérieur, madame Hélène David. «Les décisions prises par la direction de la TÉLUQ minent sa réputation et jettent un doute sur son avenir. Mettre à pied des enseignantes et des enseignants expérimentés ou transférer des étudiantes et des étudiants à un sous-traitant privé nous inquiètent», précise-t-il.

Pour le Syndicat et la FNEEQCSN, qu’une composante du réseau de l’Université du Québec se comporte ainsi devrait aussi préoccuper madame Sylvie Beauchamp, présidente de l’Université du Québec. C’est l’excellence même de la formation et du diplôme de la TÉLUQ qui risque d’être entachée. En ce 50e anniversaire du réseau de l’Université du Québec, il est bien triste de voir ainsi une université publique passer aux mains d’un sous-traitant privé.