McGill doit relancer son Conservatoire de musique

C’est avec consternation que le Syndicat des chargé-es de cours et des instructeurs-trices de McGill a appris la fermeture, annoncée pour la fin de l’été, du Conservatoire de musique de l’Université. « La direction doit faire marche arrière et reconsidérer sa décision afin de protéger ce joyau qui a su alimenter la passion de jeunes musiciennes et musiciens depuis plusieurs générations, réclame Raad Jassim, président du syndicat. C’est comme si McGill coupait l’inspiration aux artistes en herbe susceptibles de poursuivre en musique aux études supérieures. »

Les arguments invoqués par la direction pour faire disparaître cette institution vieille de 118 ans semblent difficilement défendables. Le syndicat conteste le manque d’espace disponible au sein de l’établissement. Il déplore également le motif d’une baisse conjoncturelle de la clientèle, alors qu’aucun effort de recrutement n’a été déployé depuis la fin de la pandémie afin de favoriser un retour à la normale en matière d’inscriptions.

L’éducation n’est pas une marchandise
Pis encore, on assiste tristement à un exemple sidérant d’une gestion marchande de l’éducation. « Cette vision de rentabilité à tout prix n’est pas du tout compatible avec la mission de l’université et n’est pas acceptable dans notre société démocratique, avance Christine Gauthier, vice-présidente de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ–CSN) responsable du regroupement université. Avec la fermeture du Conservatoire de musique de McGill, c’est toute la société qui y perd. »

Le syndicat, dont une centaine de membres subiront directement les effets de la fermeture du Conservatoire de musique, a convoqué d’urgence son assemblée générale ce soir pour évaluer les recours possibles afin de faire renverser cette décision.

Loi sur la liberté académique : restons vigilants malgré les avancées 

La Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ–CSN) est d’avis que les amendements apportés par la ministre de l’Enseignement supérieur, Danielle McCann, à son projet de loi 32 portant sur la liberté académique dans le milieu universitaire permettent d’avoir une loi acceptable et pertinente. « Les pressions politiques que la FNEEQ–CSN et d’autres acteurs syndicaux ont exercées sur cet enjeu ont véritablement porté fruit et devraient permettre d’assurer une meilleure protection de la liberté académique dans nos établissements, ce qui est une valeur fondamentale pour les chargées et chargés de cours que nous représentons », se réjouit Christine Gauthier, vice-présidente de la FNEEQ–CSN, responsable du regroupement université. 

En reconnaissant une définition plus consensuelle de la liberté académique et en restreignant la portée de l’article 6 sur les pouvoirs conférés au ministre afin d’éviter qu’il puisse intervenir directement dans les politiques institutionnelles des universités, comme le réclamait notre fédération syndicale, le gouvernement évite l’échec au feuilleton de son projet de loi.

Bémols sur le « devoir de loyauté »  

Puisque les universités ne sont pas des « employeurs » comme les autres et que les chargées et chargés de cours sont toujours des employé-es au statut précaire, la FNEEQ–CSN demandait que le « devoir de loyauté » soit explicitement inféodé au concept de liberté académique. « La pièce législative adoptée aujourd’hui ne garantit pas la protection d’un de nos membres qui critiquerait les positions de son employeur. Pour nous, c’est une omission qui commande une grande vigilance des syndicats », s’inquiète Christine Gauthier. 

La loi n’impose pas non plus d’obligation explicite aux directions d’établissements de prendre fait et cause pour des salarié-es qui seraient poursuivi-es par des tiers pour l’exercice de leur liberté académique. Ainsi, malheureusement, la loi ne vient pas corriger des situations déplorables vues dans le passé.  

L’amendement de l’article 4, qui reconnait l’intégration des personnels dans la composition des comités, constitue également une amélioration intéressante par rapport au projet de loi déposé initialement. Nous devrons toutefois nous assurer de la présence des chargées et chargés de cours au sein de ces comités, et ce, dans tous les établissements. Celle-ci est impérative compte tenu du rôle crucial qu’elles et ils jouent dans les établissements, donnant souvent plus de la moitié des cours de premier cycle à l’université. 

Enfin, faut-il rappeler que les menaces principales à la liberté académique proviennent de l’État et des entreprises privées (financement), du rétrécissement de la gouvernance collégiale et de la gestion managériale ? En cette matière, la FNEEQ–CSN va continuer de se battre pour protéger ses membres de ces acteurs externes. 

Les animatrices et animateurs en francisation du Cégep de l’Outaouais choisissent la CSN

Comme les animatrices et animateurs en francisation du Cégep de Saint-Laurent et du Collège de Bois-de-Boulogne, celles et ceux du Cégep de l’Outaouais ont décidé de se syndiquer en joignant le Syndicat national du personnel de francisation–CSN. Une demande d’accréditation en ce sens vient d’être déposée au Tribunal administratif du travail (TAT).

« Ces animatrices et animateurs font un travail exceptionnel auprès des personnes immigrantes et méritent pleine reconnaissance. C’est précisément pour améliorer leurs conditions de travail et pour profiter des gains négociés avec le gouvernement par notre fédération qu’ils viennent gonfler nos rangs », se réjouit Caroline Quesnel, présidente de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ–CSN) qui constate un effet boule de neige depuis que deux syndicats ont signé leur première convention collective en décembre dernier.

Rappelons qu’au Québec, les conditions de travail des animatrices et animateurs en francisation non syndiqués ne sont balisées que par les normes du travail, ce qui est synonyme de précarité. Ils sont trop souvent considérés comme des employés à contrat.

Des gains concrets
En se syndiquant avec la FNEEQ–CSN, ces travailleuses et travailleurs gagnent un meilleur salaire. À titre d’exemple, ils sont intégrés à la structure salariale du secteur public ; ils obtiennent une pleine reconnaissance de leur expérience et sont rémunérés adéquatement pour la préparation des cours, les rencontres d’équipe et le développement d’activités.

De plus, la nouvelle convention collective protège également le droit de propriété intellectuelle du matériel pédagogique qu’ils créent. Ils obtiennent aussi que les heures supplémentaires soient rémunérées adéquatement et que les droits parentaux soient mieux protégés. Enfin, ils ont droit à une paie de vacances bonifiée et à autant de congés sociaux et de congés de maladie payés que ceux accordés aux autres employé-es syndiqués des cégeps.

La FNEEQ–CSN souhaite la bienvenue à celles et ceux qui se joignent à elle et invite l’ensemble du personnel qui œuvre en francisation au Québec à faire partie du mouvement.

PL-32 : pas de « véritable liberté académique » sans profonds amendements

Dans le cadre des consultations particulières sur le projet de loi sur la liberté académique dans le milieu universitaire, la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ–CSN) et la Fédération québécoise des professeures et professeurs d’université (FQPPU) s’unissent pour exiger des amendements importants et essentiels au projet de loi 32 déposé par la ministre de l’Enseignement supérieur, Danielle McCann, début avril.

La FNEEQ–CSN et la FQPPU avaient accueilli avec satisfaction les conclusions et les recommandations de la Commission scientifique et technique indépendante sur la reconnaissance de la liberté académique dans le milieu universitaire (la commission Cloutier), qui a été mise sur pied par la ministre. Si l’objectif d’encadrer certaines obligations par voie législative afin de protéger la liberté académique et les membres de la communauté universitaire s’avère nécessaire, le projet de loi à l’étude doit être amendé pour répondre convenablement aux véritables difficultés vécues dans le monde universitaire comme aux recommandations de la commission Cloutier, selon les deux organisations qui comparaissent mardi à l’Assemblée nationale.

 

Le droit de critiquer son employeur

 La FNEEQ–CSN et la FQPPU réclament que soit modifiée la définition de la liberté académique retenue par le gouvernement à l’article 3 du projet de loi. Pour Christine Gauthier, vice-présidente de la FNEEQ–CSN et responsable du regroupement université, « la définition de la liberté académique apparaît incomplète, trop restrictive, et doit par conséquent être bonifiée de façon à intégrer le droit des membres d’exprimer librement leur opinion sur l’établissement ou le système au sein duquel ils travaillent ainsi que le droit de ne pas être soumis à la censure institutionnelle ». Les deux fédérations indiquent que les définitions de l’UNESCO et de la commission Cloutier sont, à ce titre, nécessaires pour assurer la préséance de la liberté académique sur le devoir de loyauté. Pourquoi ne pas les retenir ?

Ensuite, une disposition importante manque au projet de loi 32 concernant la protection des professeur-es et des chargé-es de cours face à des recours judiciaires. « Il est nécessaire de baliser l’obligation des établissements d’enseignement de prendre fait et cause en faveur du personnel enseignant ou de recherche, dans le cas de poursuites en justice par des tiers », indique Jean Portugais, président de la FQPPU. Il faut éviter une autre « affaire Maillé ». Rappelons qu’en 2016, la chercheuse doctorante de l’UQAM Marie-Ève Maillé avait été contrainte par un tribunal de remettre ses données à une entreprise, brisant ainsi son engagement de confidentialité auprès des participants interrogés dans le cadre de ses travaux. Elle a finalement obtenu gain de cause.

 

Danger pour la liberté académique

 L’article 6 du projet de loi, qui confère des pouvoirs exceptionnels et confie des responsabilités inédites au ministre, est particulièrement problématique et doit carrément être retiré ou modifié substantiellement. Permettre l’intervention directe du ministre dans les politiques institutionnelles va à l’encontre de l’autonomie des universités et contrevient au principe même de la liberté académique. Selon la FNEEQ–CSN et la FQPPU, cet article octroie des pouvoirs démesurés au gouvernement.

D’autres éléments du projet de loi demandent par ailleurs d’être précisés, pour éviter que le cadre imposé par la loi ne s’avère trop restrictif et néfaste au plein exercice de la liberté académique : ainsi, la diversité des formes de recherche et de création, leur nature interdisciplinaire et la multiplicité des interactions avec les milieux sociaux exigent de laisser de côté la restriction de la liberté académique à un domaine d’activité spécifique, comme le fait l’article 3.

Enfin, la FNEEQ–CSN et la FQPPU pressent le gouvernement d’apporter ces amendements rapidement afin que le projet de loi 32 ne meure pas au feuilleton, en raison du déclenchement de la prochaine campagne électorale.

UQAM : les membres du SPPEUQAM–CSN acceptent le règlement du conciliateur

Réunis en assemblée générale jeudi, les membres du Syndicat des professeures et professeurs enseignants de l’UQAM (SPPEUQAM–CSN) ont accepté, dans une proportion de 75%, l’hypothèse de règlement déposée par le conciliateur. Cette hypothèse a été présentée par le conciliateur, in extremis, au petit matin le 11 avril, quelques heures avant le déclenchement prévu d’une grève générale illimitée.

« Le règlement comporte plusieurs avancées dans différents aspects existants de la convention collective actuelle et en introduit de nouveaux. Surtout, il est un bon pas en faveur de la volonté des membres d’obtenir une stabilisation des emplois », se réjouit Olivier Aubry, président du SPPEUQAM–CSN. Ce besoin de reconnaissance est d’autant plus criant que les 2 500 membres du syndicat donnent 60% des cours de premier cycle à l’UQAM et font la fierté de l’établissement, réputé pour son enseignement ancré sur le terrain.

Parmi les gains syndicaux, on retrouve diverses mesures dont:

  • l’instauration d’un comté paritaire d’implantation de la stabilisation professionnelle;
  • la possibilité de déposer des dossiers d’exigences de qualification d’enseignement (EQE) dans toutes les unités académiques (faculté, école, département, institut) de l’UQAM afin de pouvoir donner d’autres cours;
  • la création du fonds de formation EQE d’une valeur de la rémunération de 35 charges de cours;
  • la poursuite des négociations afin que l’enseignement en ligne devienne une véritable formation à distance et que, si ces négociations achoppaient, un droit de grève puisse être exercé;
  • la révision des gabarits définissant les conditions de travail des superviseures, superviseurs de stage;
  • la possibilité de faire de la recherche ou de la recherche-création de façon autonome;
  • un montant forfaitaire unique pour les personnes qui ont donné des cours entièrement en ligne lors de quatre trimestres en 2020 et 2021.

« Ces bonifications à la convention liant les membres du SPPEUQAM–CSN et l’employeur sont le fruit d’un combat mené avec une détermination syndicale qu’il faut saluer. Cette entente survenue après une quarantaine de séances de négociation comporte plusieurs améliorations dans les conditions de travail susceptibles de faire boule de neige dans d’autres universités québécoises », estime Christine Gauthier, vice-présidente de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ–CSN), responsable du regroupement université.

La convention collective sera en vigueur jusqu’au 31 décembre 2025.

Réforme de la Loi sur le statut de l’artiste : François Legault doit respecter sa promesse, estiment les Québécoises et les Québécois

Dans une proportion de 75 %, la population du Québec considère que le premier ministre François Legault doit respecter son engagement à réformer la Loi sur le statut de l’artiste au cours de son premier mandat, indique un sondage Léger mené au cours des dernières semaines à la demande de neuf associations du secteur des arts et de la culture.

Alors que les résultats de ce sondage témoignent d’un fort appui de la population envers leurs revendications, ces associations – l’APASQ, l’AQAD, l’ARRQ, la GMMQ, la FNCC–CSN, la SARTEC, TRACE, l’UDA et l’UNEQ – demandent au premier ministre et à la ministre de la Culture et des Communications de déposer, avant la fin du mois d’avril, le projet de loi préparé en ce sens afin que les parlementaires puissent avoir le temps de compléter les travaux et procéder à l’adoption de la réforme avant l’ajournement de la session parlementaire et la tenue d’élections générales à l’automne.

Les artistes : des travailleuses et des travailleurs comme tout le monde
Pour ces organisations représentant plus de 26 000 artistes, toutes disciplines confondues, les résultats de ce sondage, mené par la firme Léger du 11 au 14 mars dernier auprès de 1009 répondants, démontrent la légitimité de leurs revendications :

  • 83 % des répondants considèrent que les artistes devraient bénéficier des mêmes droits et des mêmes protections que les autres travailleurs québécois;
  • 84 % de la population considère que les artistes devraient avoir droit à des conditions minimales de travail négociées, applicables à tous leurs contrats;
  • 87 % des répondants estiment que les artistes devraient être couverts par la Loi sur la santé et sécurité du travail et être protégés lors d’accidents de travail ou de maladies professionnelles;
  • Enfin, 83 % estiment que les artistes, comme les autres travailleurs, devraient bénéficier des dispositions en matière de harcèlement prévues par les normes du travail.

Bien qu’une majorité de producteurs établis acceptent de négocier des ententes avec les associations d’artistes reconnues, de nombreuses brèches de la loi actuelle permettent à certains de n’appliquer aucune forme de condition minimale de travail – tout en recevant, de surcroit, des subventions de la part du gouvernement et de ses sociétés publiques. Cette situation doit être corrigée, estime la population du Québec :

  • 84 % des Québécoises et des Québécois affirment que le gouvernement et les sociétés publiques devraient s’assurer que les entreprises culturelles qui reçoivent des subventions respectent des conditions minimales de travail;
  • Dans une même proportion, ils jugent que les producteurs qui ne respectent pas les conditions minimales de travail des artistes ne devraient plus avoir accès au financement public;
  • Seulement 19 % de la population juge acceptable que le revenu médian des artistes soit inférieur à 25 000 $ par année.

Les organisations à l’origine de ce sondage, dont les résultats complets sont disponibles à l’adresse www.commetoutlemonde.org/fichiers/SondageLeger_LSA.pdf, rappellent que c’est en constatant la précarité et la pauvreté qui prévalaient au sein de la communauté artistique que le Québec lui avait octroyé, en 1987, le droit de négocier des ententes collectives avec les associations de producteurs afin de baliser l’industrie et d’établir des conditions minimales de travail, les artistes n’étant protégés ni par les dispositions des Normes du travail ni par celles du Code du travail du Québec. Après 35 ans d’application, les nombreuses brèches doivent être corrigées, soutiennent-elles, afin que des conditions minimales de travail s’appliquent à tous et à toutes.

Elles s’entendent également sur la nécessité de mettre un terme aux disparités entre différentes catégories d’artistes soumises à des environnements légaux distincts. Elles demandent ainsi au gouvernement d’octroyer aux écrivaines et aux écrivains, ainsi qu’aux autrices et auteurs dramatiques, le droit, pourtant conféré aux artistes de la scène, du disque et du cinéma, de négocier des ententes collectives dont ils sont aujourd’hui privés.

Dans le même esprit, les neuf associations demandent au gouvernement d’intégrer au sein de la loi certaines disciplines artistiques qui demeurent exclues de son application : les scénographes, éclairagistes, costumières et costumiers et autres concepteurs et conceptrices des arts de la scène devraient bénéficier du même statut que les autres artistes. Elles rappellent que les dernières modifications apportées à la loi en 2009 n’ont pas intégré ceux-ci, contrairement à leurs collègues œuvrant en cinéma, en publicité et en vidéoclip.

L’ensemble de ces revendications peut être consulté à l’adresse suivante : www.commetoutlemonde.org

Représentant plus de 26 000 travailleuses et travailleurs de tous les secteurs confondus à travers le Québec, les neuf associations œuvrant dans le milieu des arts et de la culture sont les suivantes :

Les recommandations doivent rapidement être mises en place par la ministre Danielle McCann

La Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ–CSN), qui représente 85 % des chargées et chargés de cours universitaires, accueille avec satisfaction les recommandations de la Commission scientifique et technique indépendante sur la reconnaissance de la liberté académique dans le milieu universitaire.

« Une loi qui prévoirait que chaque établissement doive se doter d’une politique et d’un comité sur la liberté universitaire est en accord avec nos demandes, à condition que ceux-ci soient établis de façon collégiale, c’est-à-dire en partenariat avec les syndicats et les associations étudiantes », explique Christine Gauthier, vice-présidente de la FNEEQ–CSN et responsable du regroupement université. Un tel comité, établi en collégialité, est un bon outil afin de limiter les réactions précipitées basées sur les mesures disciplinaires par les directions lors d’un litige.

Rempart contre l’autocensure
« Les recommandations soumises par la Commission sont un bon rempart contre l’autocensure que plusieurs de nos membres avouent s’imposer pour éviter des plaintes aux conséquences sérieuses, compte tenu de leur statut précaire », se réjouit Christine Gauthier. La FNEEQ–CSN salue aussi l’avis de la Commission voulant que dans un contexte pédagogique, tous les sujets et enjeux de société – même controversés – doivent pouvoir être abordés, enseignés et discutés, dans le respect. C’est la nature même du rôle des universités.

Protection contre l’invocation abusive du devoir de loyauté
La FNEEQ–CSN se réjouit aussi de l’intégration au projet de loi recommandé d’une disposition précisant le statut supérieur que devrait avoir la liberté académique sur d’autres obligations juridiques des enseignantes et des enseignants, notamment le devoir de loyauté, lequel a été évoqué de façon abusive par certaines directions d’établissements d’enseignement supérieur au cours des dernières années.

Un oubli majeur : impasse sur le problème des conditions de travail
Si certaines recommandations constituent des avancées intéressantes, la FNEEQ–CSN déplore toutefois que les recommandations retenues par la Commission Cloutier ne s’attaquent pas directement au problème structurel qu’est la précarité d’emploi. « Le respect de la liberté académique sera toujours fragile tant qu’on ne s’attardera pas à sécuriser l’emploi des enseignant-es contractuel-les, qui donnent entre 50 et 60 % des cours universitaires » rappelle Christine Gauthier. « Face à l’absence de réelles protections du lien d’emploi, les personnes chargées de cours restent vulnérables quant aux plaintes étudiantes et vont plus difficilement choisir d’aborder des sujets complexes en classe, même si ceux-ci sont jugés importants pour l’avancement de nos savoirs ».

La FNEEQ–CSN estime que les recommandations sérieuses de la commission Cloutier devraient aussi être élargies à l’ordre d’enseignement collégial, appartenant aussi à l’enseignement supérieur.

La FNEEQ–CSN demande maintenant à la ministre de l’Enseignement supérieur, Danielle McCann, d’agir rapidement afin de déposer un projet de loi et de mettre en place les recommandations de la Commission Cloutier avant le prochain scrutin provincial. La fédération est impatiente de participer aux éventuels travaux d’une commission parlementaire.

Demi-journée de grève au Collège Esther-Blondin

Malgré deux récentes rencontres de conciliation, le corps professoral du Collège Esther-Blondin souligne son impatience en tenant une demi-journée de grève. La convention collective est échue depuis le 30 juin 2020, une dizaine de séances de négociation avec l’employeur avaient eu lieu avant qu’il ne demande à un conciliateur de s’impliquer, en septembre. « Pourtant, nous avons le sentiment de tourner en rond. Devant le conciliateur, l’employeur remet en doute les problématiques réelles soulevées par les membres et demande des précisions qui ont déjà été fournies dans le passé. C’est comme s’il souhaitait gagner du temps », déplore Gilbert Melançon, président du Syndicat des enseignantes et enseignants du Collège Esther-Blondin.

En effet, l’impasse persiste à propos de plusieurs enjeux cruciaux qui touchent directement la qualité des services aux élèves. Par exemple, au programme sports-études, les enseignantes et les enseignants sont obligés de condenser la matière et d’accepter de donner d’autres cours pour combler une pleine tâche. Mais, l’employeur n’accorde pas plus de temps pour la préparation des cours, le suivi et l’encadrement des élèves qui en font les frais.

Aussi, le nombre d’élèves à besoins spéciaux a plus que doublé depuis cinq ans. « Comment expliquer aux parents, qui s’attendent à obtenir des services de qualité, que nous ne sommes pas en mesure de tout mettre en place pour appliquer les plans d’intervention, par manque de temps », s’interroge Caroline Quesnel, présidente de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ–CSN).

Rappelons que, réunis en assemblée générale à la fin août, la soixantaine de membres du corps professoral du Collège Esther-Blondin se sont prononcés à 98% en faveur d’un mandat de cinq jours de grève.

« Pour le bien de la réputation du collège dans notre région, pour le bien des familles comme pour celui des élèves, nous souhaitons que l’employeur prenne au sérieux cette négociation et qu’il fournisse les mandats adéquats à ses négociateurs afin d’en arriver à une entente rapidement », conclut la présidente du Conseil central de Lanaudière (CCL–CSN), Patricia Rivest.

D’ailleurs, le syndicat, lui, est prêt à négocier sans relâche pour en arriver à un dénouement et ainsi limiter les impacts sur les parents et leurs enfants. À ce propos, il déplore que l’employeur ait choisi d’imposer aux élèves des travaux à la maison en après-midi le 6 octobre, alors que le corps professoral est tout à fait disposé à donner des cours en classe, comme à l’habitude.

Rentrée dans les établissements d’enseignement supérieur : oui, mais…  

La Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ–CSN) accueille favorablement la décision du gouvernement Legault de préconiser les cours en présence pour la rentrée automnale en enseignement supérieur. Les enseignantes et les enseignants affilié-es à la FNEEQ ne peuvent que se réjouir d’une telle annonce après avoir vécu durant dix-huit mois de nombreuses et fréquentes adaptations aux différents modes d’enseignement au gré de décisions gouvernementales prises, le plus souvent, à la dernière minute. Néanmoins, en ne portant pas une attention particulière aux enjeux relatifs aux transformations de l’enseignement supérieur, avec, notamment, la promotion des technologies de l’éducation par les gestionnaires des établissements, le gouvernement laisse la porte ouverte au maintien de ces différents modes de prestation des cours après la pandémie.   

 « Des directions d’établissement veulent tirer profit de “l’expérience” de la pandémie pour réduire les coûts et convertir au numérique le travail enseignant. Cela peut sembler louable, mais c’est un positionnement allant à l’encontre des données probantes, qui reconnaissent la valeur inestimable de l’enseignement en présence et ses avantages, notamment sur la santé psychologique des étudiantes et des étudiants », précise Caroline Quesnel, présidente de la FNEEQ–CSN.  

 La FNEEQ s’inquiète par ailleurs de l’impact du variant Delta sur les plus vulnérables, qu’il s’agisse d’enseignantes et d’enseignants, d’étudiantes et d’étudiants ou d’employé-es de soutien. Comment garantir la sécurité de toutes et de tous si la situation se détériore à nouveau? Nous savons déjà que la qualité de la ventilation dans les cégeps et les universités varie beaucoup d’un établissement à l’autre et d’une salle de classe à l’autre. 

 « Où en sont les analyses du ministère de l’Enseignement supérieur (MES) ? Cela fait pourtant des mois que le gouvernement envisage une rentrée en classe tout en sachant que les études ont clairement prouvé les dangers accrus de la transmission aérienne du coronavirus. Aucune enseignante ni aucun enseignant, aucune étudiante ni aucun étudiant, aucune travailleuse ni aucun travailleur de l’éducation ne doit ni ne devrait se retrouver dans une situation où sa santé et sa sécurité sont compromises. À quelques semaines de la rentrée, il s’avère essentiel que le MES prenne toutes les mesures nécessaires pour assurer la faisabilité et la stabilité d’une session d’automne entièrement en présence », conclut Caroline Quesnel. Pour assurer la réussite de la rentrée de l’automne, il est plus que temps de passer de la parole aux actes. 

Les 160 000 travailleuses et travailleurs du secteur public de la CSN se prononceront sur l’entente de principe

Au cours des derniers jours, près de 800 délégué-es des syndicats du secteur public de la CSN ont pris connaissance de l’entente de principe globale pour le renouvellement des conventions collectives. La lutte se poursuivant aux tables sectorielles des syndicats des organismes gouvernementaux, l’entente globale vise les travailleuses et les travailleurs de la santé et des services sociaux ainsi que de l’éducation, soit près de 160 000 membres de la CSN.

Réunis en instances sectorielles de négociation, les délégué-es ont fait l’évaluation que l’entente de principe comporte des gains intéressants tant sur le plan des conditions de travail négociées aux tables sectorielles que sur celui des salaires et des autres matières négociées à la table centrale. Par conséquent, elles et ils s’engagent à la présenter à l’ensemble des membres, en assemblée générale, selon les délais fixés par les fédérations en fonction des réalités des différents secteurs.

« La mobilisation impressionnante des dernières semaines, avec, notamment, les mouvements de grève, le blocage du Port de Montréal et la vigile de plus de 24 heures devant l’Assemblée nationale, a permis à la CSN de conclure une entente qui répond à plusieurs de nos revendications. Nous avons réussi à atteindre notre objectif de départ, qui était d’améliorer significativement les conditions de travail et de pratique et d’améliorer les salaires de toutes et tous, en accordant une attention particulière à celles et à ceux qui gagnent le moins dans les services publics », affirme Caroline Senneville, présidente de la CSN.

Mme Senneville rappelle que la CSN a été la première organisation à défendre la nécessité d’améliorer davantage la rémunération des bas salarié-es. « Cet enjeu-là, c’est la CSN qui l’a imposé dans cette négociation. C’était loin d’être une priorité de la CAQ. Nous l’avons forcée à le considérer en mettant cette revendication de l’avant dans notre cahier de consultation au printemps 2019. Notre acharnement à maintenir cette demande donne aujourd’hui le résultat suivant : des augmentations de salaire de 7 % à 10,4 % sur trois ans pour celles et ceux qui gagnent le moins. À la CSN, c’est plus de 75 % de nos membres qui obtiendront ces augmentations, soit parce qu’ils se situent dans les bas rangements (1 à 11) de la structure salariale ou parce qu’ils sont en début de carrière dans les rangements 12 à 28 (excluant les échelles particulières des enseignantes et des enseignants au collégial, qui obtiendront des bonifications particulières). » Pour les échelons supérieurs de ces mêmes rangements 12 à 28, les augmentations seront de 6 % sur trois ans.

La CSN considère aussi avoir réalisé des gains intéressants pour les ouvriers spécialisés, en réussissant à élargir la prime actuelle à divers titres d’emploi et en réglant plusieurs problèmes d’application. Alors que, jusqu’à maintenant, 70 % des ouvriers bénéficiaient de la prime, les nouvelles mesures feront en sorte que plus de 95 % d’entre eux y auront désormais accès.

Plusieurs autres avancées se sont également concrétisées en gains réels, notamment la contribution de l’employeur aux assurances collectives qui sera bonifiée et intégrée entièrement aux conventions collectives.

« Est-ce que cette entente règlera l’ensemble des problèmes des réseaux? La réponse est non, malheureusement. Cependant, les comités de négociation et les délégué-es des syndicats du secteur public de la CSN considèrent que les progrès s’avèrent significatifs et qu’ils serviront de tremplin pour la prochaine négociation, qui approche déjà à grands pas, puisqu’il s’agira d’une convention collective de trois ans. Maintenant, c’est aux 160 000 travailleuses et travailleurs du secteur public de la CSN de se prononcer », conclut la présidente de la CSN.

Entente de principe globale: la CSN consulte les délégué-es de ses syndicats du secteur public

À la suite d’importantes avancées réalisées par les équipes de négociation du secteur public de la CSN aux diverses tables sectorielles de la santé et des services sociaux et de l’éducation ainsi qu’à la table centrale, l’organisation syndicale qui représente 160 000 travailleuses et travailleurs des réseaux consultera les délégué-es de ses syndicats au cours des prochains jours sur une entente de principe globale.

Considérant que ces avancées répondent à plusieurs revendications que porte la CSN depuis le début de la négociation, tant sur le plan des conditions de travail et de pratique que sur celui des salaires et des autres matières intersectorielles, les fédérations du secteur public de la CSN recommanderont aux délégué-es de se prononcer en faveur de cette entente.

Si les délégué-es jugent l’entente satisfaisante, elle sera présentée aux membres en assemblée générale dans un délai qui sera fixé par les fédérations et ces derniers seront appelés à voter sur leur nouvelle convention collective. Ultimement, ce sont les travailleuses et les travailleurs du secteur public membres de la CSN qui décideront si cette proposition d’entente leur convient.

Aucun détail de l’entente ne sera divulgué avant qu’elle ne soit présentée aux délégué-es des syndicats lors des instances fédératives du secteur public qui se tiendront dans la prochaine semaine.

3e journée de grève

Les syndicats des enseignantes et des enseignants des cégeps de l’École des pêches et de l’aquaculture du Québec et du Centre d’études collégiales Baie-des-Chaleurs, affilié(s) à la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ–CSN), débraient pour une troisième journée, alors que les pourparlers achoppent avec le gouvernement. Le Syndicat des enseignantes et des enseignants de l’École des pêches et de l’aquaculture du Québec–CSN est en grève aujourd’hui. Le Syndicat des enseignantes et des enseignants du Centre d’études collégiales Baie-des-Chaleurs–CSN sera en grève le jeudi 10 juin. Le corps enseignant réclame des ressources adéquates pour permettre au réseau collégial de remplir sa mission de diplomation et ainsi continuer à contribuer à la vitalité socio-économique du Québec.

«Nous avons consacré beaucoup de temps et d’énergie à la négociation. Rappelons aussi que nous avons considérablement réduit le spectre de nos demandes pour les concentrer sur des enjeux de ressources essentielles pour les conditions d’apprentissage de notre population étudiante, notamment. Là, il faut que ça débloque, il faut que le gouvernement fasse preuve d’ouverture et entende nos propositions», explique Colin Henderson, président du Syndicat des enseignantes et des enseignants de l’École des pêches et de l’aquaculture du Québec–CSN.

Les conditions d’apprentissage et d’enseignement au cœur des revendications
La correction d’une iniquité majeure, qui perdure depuis des décennies et qui met à mal les conditions d’apprentissage ainsi que les conditions de travail à la formation continue, figure parmi les préoccupations.

«On a entendu le premier ministre affirmer qu’il ne souhaitait pas qu’il y ait deux catégories d’enseignantes et d’enseignants au Québec. Visiblement, il n’est pas au courant que c’est une réalité bien présente dans le réseau collégial. Nos collègues à la formation continue, qui enseignent notamment à des gens en requalification professionnelle, travaillent pour 50 % de la rémunération du personnel œuvrant au régulier. Ce fossé énorme crée des problèmes d’attraction et de rétention des personnes qualifiées pour donner la formation, alors que le Québec vit une crise de la main-d’œuvre dans plusieurs domaines», ajoute Sylvie Tremblay, présidente du Syndicat des enseignantes et des enseignantes du Centre d’études collégiales Baie-des-Chaleurs–CSN.

Les enseignantes et enseignants de la FNEEQ–CSN exigent aussi des ressources dédiées pour mieux encadrer les étudiantes et les étudiants en situation de handicap (EESH) ainsi que celles et ceux ayant eu une faible moyenne générale au secondaire.

«Nous le martelons depuis un bon moment : ça nous prend des ressources dédiées pour le corps enseignant, car, dans le cas des EESH, c’est une population qui a augmenté de plus de 1500 % au cours des dernières années dans le réseau. Nous sommes également préoccupé-es par les prochaines cohortes à faire leur entrée au cégep, qui se trouvent actuellement en secondaire 3, 4 et 5 et qui auront été éprouvées dans leur cheminement scolaire par la pandémie», commente monsieur Henderson.

Des ressources sont également exigées pour soutenir les programmes de techniques lourdes de la santé, qui forment notamment la prochaine génération d’infirmières et de professionnel-les de la santé. «La surcharge de travail et le manque de ressources exercent une pression énorme sur le corps enseignant. On constate là aussi un problème de rétention et d’attraction de gens qualifiés pour assurer la formation, et ce, alors que le réseau de la santé est aux prises avec un grave problème de pénurie de main-d’œuvre», souligne madame Tremblay.

Une troisième journée de grève par séquences
Il importe de souligner que cette troisième journée de grève est enclenchée par séquences dans les différents cégeps dont les syndicats sont affiliés à la FNEEQ–CSN à la fin de la session et selon les calendriers locaux, au moment où les étudiantes et les étudiants ont déjà remis leurs travaux et fait leurs examens.

«Nous souhaitons mettre de la pression sur nos administrations, nos établissements et le gouvernement, car tout le monde doit prendre conscience des enjeux que nous soulevons», conclut monsieur Henderson.

Troisième journée de grève pour 15 000 enseignantes et enseignants (FNEEQ–CSN) pour maintenir la pression

Les enseignantes et les enseignants de cégep des syndicats affiliés à la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN) demeurent convaincus que le gouvernement a la responsabilité de prendre la mesure des besoins dans le réseau collégial et n’a plus le luxe de faire la sourde oreille. Ainsi, bien qu’une troisième journée de grève soit désormais planifiée, le Conseil du trésor a encore le temps d’éviter le prochain débrayage en faisant preuve d’ouverture et en donnant des mandats à ses porte-paroles. Après 18 mois de négociation et une considérable priorisation des revendications par les syndicats, ce dernier ne peut continuer de bloquer les discussions.

« Le gouvernement, avec sa tribune quotidienne et ses millions investis en publicité, peut bien prétendre qu’il a été patient, mais c’est un mensonge qui ne tient tout simplement pas la route. La patience, elle est dans le cœur à l’ouvrage des centaines de milliers de travailleuses et travailleurs des services publics, dont le personnel enseignant des cégeps, qui a fait preuve d’une grande capacité d’adaptation et de beaucoup de créativité pour former les étudiantes et les étudiants dans un contexte inédit et avec un déficit de ressources. Dans ce contexte, nous avons tout de même consacré du temps et de l’énergie à la négociation et, à l’invitation de François Legault, nous avons réduit le spectre de nos demandes pour les concentrer sur des enjeux de ressources essentielles pour les conditions d’apprentissage de notre population étudiante, notamment. En ce moment, la fermeture du gouvernement est tout simplement consternante et incohérente avec ses propres orientations », martèle Yves de Repentigny, vice-président responsable du regroupement cégep de la FNEEQ.

Des revendications pour de meilleurs conditions d’apprentissage

Le corps enseignant revendique la correction d’une iniquité majeure qui perdure depuis des décennies et qui met à mal les conditions d’apprentissage ainsi que les conditions de travail à la formation continue.

« Le premier ministre a affirmé qu’il ne souhaitait pas qu’il y ait deux catégories d’enseignantes et d’enseignants au Québec. Or, il semble ignorer que c’est une réalité bien présente dans le réseau collégial. Nos membres qui enseignent à la formation continue contribuent à former des personnes en requalification professionnelle tout comme des techniciennes et techniciens en demande dans plusieurs secteurs d’activités, et sont un maillon important dans la formation d’une main-d’œuvre qui contribue à la relance et la vitalité économiques un peu partout au Québec. Or, enseigner à la formation continue, c’est donner le même cours qu’un-e collègue du régulier pour 50 % du salaire. Encore là, cet état de fait crée des problèmes d’attraction et de rétention des personnes qualifiées pour dispenser les formations. Alors, c’est inquiétant d’entendre le gouvernement faire la sourde oreille à nos enjeux en prétextant respecter la capacité de payer des contribuables pour ensuite le voir proposer un projet d’infrastructure de plus de 10 milliards de dollars. C’est indécent et cela n’est pas à la hauteur de l’engagement qu’il prétend avoir envers l’éducation au Québec », explique Yves de Repentigny.

Les enseignantes et enseignants de la FNEEQ–CSN exigent aussi des ressources dédiées pour mieux encadrer les étudiantes et étudiants en situation de handicap (EESH), ainsi que celles et ceux ayant eu une faible moyenne générale au secondaire. Dans le premier cas, c’est une population qui a augmenté de plus de 1 500 % dans les dernières années dans le réseau. Dans le second, le personnel enseignant est bien conscient que les prochaines cohortes à faire leur entrée au cégep, des élèves actuellement en secondaire 3, 4 et 5, auront été éprouvées dans leur cheminement scolaire par la pandémie.

Des ressources sont également exigées pour soutenir les programmes de techniques lourdes de la santé, qui forment notamment la prochaine génération d’infirmières et de professionnel-les de la santé. La surcharge de travail et le manque de ressources exercent une pression énorme sur le corps enseignant. De

plus, ils engendrent un problème de rétention et d’attraction de gens qualifiés pour assurer les formations, et ce, alors que le réseau de la santé est aux prises avec un grave problème de pénurie de main-d’œuvre.

Une troisième journée de grève par séquences

Si la partie patronale ne fait pas le nécessaire pour en arriver à une entente d’ici là, la troisième journée de grève sera enclenchée par séquences dans les différents cégeps (pour les syndicats affiliés à la FNEEQ – CSN) à la fin de la session, selon les calendriers locaux, au moment où les étudiantes et les étudiants auront déjà remis leurs travaux et fait leurs examens.

« Avec nos collègues du Secteur soutien cégeps de la FEESP–CSN, nous sommes mobilisé-es pour l’avenir du réseau. Alors qu’elles et ils viennent de terminer trois jours de grève consécutifs, nous souhaitons prendre le relais et affirmer l’importance d’investir dans nos collèges », conclut Yves de Repentigny.

Le DEC en soins infirmiers, plus pertinent que jamais 

En prévision des États généraux de la profession infirmière organisés par l’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (OIIQ) et en tant que principale représentante syndicale des enseignantes de Soins infirmiers, la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN) souhaite réaffirmer la pertinence du diplôme d’études collégiales (DEC) comme condition d’entrée dans la profession infirmière.

La Fédération est soucieuse que les études permettant d’exercer cette dernière demeurent accessibles tant régionalement que financièrement et personnellement, ce que permet le DEC en Soins infirmiers. Bien que la FNEEQ encourage la poursuite des études au niveau universitaire, la comparaison avec les formations des autres provinces et pays doit, selon elle, cesser : le Québec est le seul endroit à avoir mis sur pied un réseau collégial relevant de l’éducation supérieure. Les programmes offerts dans les cégeps ne constituent donc pas une simple prolongation de l’école secondaire, mais bien un ordre d’enseignement distinct reconnu pour la complexité des compétences et des connaissances qui y sont enseignées.

Pour la FNEEQ, une valorisation du DEC passe d’abord par la reconnaissance de sa qualité. Le contexte actuel de pandémie a d’ailleurs permis de mettre en lumière le caractère incontournable du réseau collégial dans la formation des infirmières. Si le niveau de préparation des nouvelles diplômées est adéquat, entre autres à cause des compétences acquises, des heures de laboratoire et de stage, et de l’accompagnement dont elles ont bénéficié pendant leurs études, la Fédération est tout de même d’avis qu’une révision en profondeur du programme s’impose afin d’actualiser le champ d’exercice occupé par les infirmières.  

« Nous pensons qu’une révision du programme doit cependant mettre au jeu les enseignantes de Soins infirmiers des cégeps. La création d’un comité national de programme permettrait d’ailleurs que l’expertise du personnel enseignant soit constamment prise en considération », souligne Yves de Repentigny, vice-président et responsable du regroupement cégep de la FNEEQ-CSN.

En terminant, la FNEEQ rappelle que le rôle du cégep (ou même de l’université) est de s’assurer que les étudiantes aient les compétences nécessaires lorsqu’elles arrivent dans la profession. Il ne peut se substituer au devoir des employeurs d’intégrer les nouvelles infirmières dans les milieux de travail et de dégager en cours de carrière les heures nécessaires à toute formation complémentaire pertinente. Ainsi, selon la Fédération, l’OIIQ devrait déployer son énergie à valoriser la profession infirmière en s’attaquant au cœur du problème, c’est-à-dire aux conditions d’exercice, que ce soit dans l’organisation du travail et des soins ou par des mesures d’insertion professionnelle.

15 000 enseignantes et enseignants (FNEEQ–CSN) exigent mieux pour le réseau collégial 

Alors que le gouvernement Legault continue de multiplier les opérations de communication concernant la négociation du secteur public, les enseignantes et enseignants de cégep des syndicats affiliés à la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQCSN) entament une grève dès ce midi, et ce, jusqu’à jeudi midi. Pour elles et eux, plutôt que de miser sur les relations publiques, ce dernier doit prendre acte des besoins dans le réseau collégial et cesser de gérer les services publics selon ses seules priorités électorales. 

Des revendications pourtant cohérentes avec les objectifs du gouvernement 
Les enseignantes et enseignants de cégep dénoncent le manque d’ouverture et le refus d’entendre le bien-fondé de nombreuses demandes, alors que celles-ci permettraient de contribuer à l’atteinte des objectifs en éducation du gouvernement.  

« Le manque d’écoute et de mouvement de la partie patronale est difficile à comprendre. Nos revendications apportent des solutions à des enjeux bien réels pour le réseau collégial. À titre d’exemple, la formation continue permet de former des éducatrices en CPE, des infirmières et des techniciennes et techniciens du réseau de la santé ou encore des techniciennes et techniciens en ingénierie tout comme plusieurs autres professionnel-les dispensant des services à la population et participant même à la relance économique. Or, enseigner à la formation continue, c’est donner le même cours qu’un enseignant au régulier pour 50 % du salaire. Ce n’est pas attrayant et nous allons avoir de plus en plus de difficulté à attirer des personnes qualifié-es pour assurer ces formations. Il nous semble que c’est une logique que le gouvernement peut comprendre et surtout en fonction de laquelle il peut voir l’importance de débloquer les ressources nécessaires afin de rehausser la rémunération des chargé-es de cours à la formation continue », explique Yves de Repentigny, vice-président responsable du regroupement cégep de la FNEEQ. 

Une situation similaire touche les programmes de techniques lourdes de la santé, où le manque de ressources alourdit considérablement la tâche et complique l’attraction d’infirmières enseignantes, par exemple, et ce, alors que qu’il s’agit de disciplines en grande demande et en situation de pénurie dans le réseau de la santé. Les enseignantes et enseignants revendiquent que des sommes supplémentaires soient débloquées afin de corriger la situation actuelle. 

Autre revendication majeure : l’ajout de ressources afin de mieux encadrer les étudiantes et étudiants en situation de handicap et ceux avec faible moyenne générale au secondaire. « Les cohortes qui entreront dans nos collèges sont les élèves de 4e et 5e secondaire de cette année, soit les plus affectés par la pandémie. Les retards s’avéreront importants et les ressources devront être au rendez-vous pour les soutenir; c’est, encore là, un objectif de diplomation post-secondaire cohérent avec les volontés du gouvernement. Bref, nous invitons François Legault à se détacher de ses priorités électorales et à faire preuve de vision pour l’ensemble des enjeux en éducation », ajoute Yves de Repentigny 

La liberté académique (liberté d’enseignement, liberté de recherche et de création, liberté d’expression) est protégée et reconnue pour les professeur-es et chargé-es de cours à l’université. Or, même si les enseignantes et enseignants du réseau collégial font partie de l’enseignement supérieur, il n’existe rien de tel dans leur convention. C’est une situation qui s’avère problématique et qui mérite d’être corrigée dans le cadre de l’actuelle négociation.

Cette importante mobilisation a également pour objectif de rappeler au gouvernement qu’il doit redresser la barre en matière de rémunération dans les services publics, où l’on trouve notamment une très forte proportion de travailleuses. Pour y arriver, la CSN revendique un mécanisme de protection du pouvoir d’achat et des augmentations de 2$ de l’heure la première année de la convention ainsi que le montant le plus avantageux entre 0,75 $ de l’heure ou 2,2 % pour les deux années subséquentes. 

Le secteur public de la CSN a maintenant tous ses mandats de grève 
« Aujourd’hui, c’est le début d’un vaste mouvement à la CSN, alors que des mandats de grève ont été adoptés dans tous les secteurs que nous représentons dans les services publics. Par ce mouvement, les travailleuses et les travailleurs de la santé et des services sociaux, de l’éducation et des organismes gouvernementaux expriment qu’ils en ont marre d’entendre le premier ministre dire qu’il a été patient, alors que son gouvernement reste campé sur ses positions depuis 2019. Nous voyons très clairement, qu’en ce moment, celui-ci préfère investir l’argent des contribuables dans des campagnes de publicité pour vanter son offre, au lieu de l’investir là où il doit l’être : dans les services à la population », affirme Caroline Senneville, vice-présidente de la CSN.

« Aucune stratégie de relations publiques, ni aucune campagne publicitaire ne pourront mettre en veilleuse ce que l’on sait trop bien et que l’on répète depuis le début de la négociation : il est urgent d’améliorer les salaires et les conditions de travail dans les services publics, car il y a des graves problèmes de surcharge, d’attractivité et de rétention de la main d’œuvre. Le gouvernement doit donner un coup de barre, sans quoi nous continuerons d’en payer collectivement le prix », conclut Dominique Daigneault, présidente du Conseil central du Montréal-métropolitain-CSN. 

Les professeur-es de cégep affilié-es à la FNEEQ–CSN annoncent des journées de grève

Exaspérés par la stagnation de leur négociation et par l’impasse dans laquelle les entraîne le gouvernement, les syndicats d’enseignantes et enseignants de cégep affiliés à la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ–CSN) seront en grève partout au Québec du 11 au 13 mai. Rappelons qu’au cours des dernières semaines, les assemblées générales des 45 syndicats de la FNEEQ, qui représentent plus de 15 000 enseignantes et enseignants, se sont dotés de mandats de débrayage de cinq jours à exercer au moment jugé opportun.

Un gouvernement qui nous pousse à bout
Après 18 mois de pourparlers et une convention collective échue depuis plus d’un an, l’incertitude a assez duré et les enseignantes et enseignants refusent de continuer à jouer dans un simulacre de négociation.

L’exaspération est bien là. On sent que le gouvernement joue la carte de l’usure et les pourparlers font du surplace depuis un bon moment. C’est dommage qu’au lieu de favoriser le dialogue et l’écoute, nos vis-à-vis nous poussent dans nos derniers retranchements, alors qu’ils devraient travailler avec nous pour améliorer les conditions d’enseignement et d’apprentissage dans le réseau collégial.  Nous avons des demandes importantes pour lutter contre la précarité, tant au secteur régulier qu’à la formation continue, où les enseignants gagnent, à travail équivalent, la moitié du salaire de l’enseignement régulier. Nous demandons aussi d’avoir suffisamment de ressources dans les techniques lourdes de la santé, ainsi que pour l’encadrement des étudiantes et étudiants en situation de handicap. Ce sont là certains des dossiers que nous souhaitons régler.  Si nous en sommes là aujourd’hui, c’est que nous sommes arrivés au bout de nos options pour faire progresser les discussions et nous n’hésiterons pas à exercer notre droit de grève si la situation ne débloque pas d’ici là », explique Yves de Repentigny, vice-président responsable du regroupement cégep de la FNEEQ.

« Aujourd’hui, ce sont nos enseignantes et enseignants de cégep qui dénoncent l’attitude de fermeture du gouvernement, mais les mandats de grève s’accumulent aussi dans les autres syndicats du secteur public de la CSN. Le gouvernement ne peut plus gérer cette négociation selon ses seules priorités électorales ou selon les crises médiatiques. Sur le terrain, il y a des centaines de milliers de travailleuses et de travailleurs, dont une forte proportion de femmes, qui doivent pallier les multiples problèmes d’attraction, de rétention et de surcharge de travail, alors, là, il doit faire le choix de soutenir tous les services publics », affirme Caroline Senneville, vice-présidente de la CSN.

La grève touchera 45 cégeps et aura lieu de midi le 11 mai à midi le 13 mai si la partie patronale persiste à rendre les pourparlers inopérants.

Liste des syndicats concernés :

Syndicat des enseignantes et enseignants du Cégep de Sept-Îles
Syndicat des enseignantes et des enseignants de l’École des pêches et de l’aquaculture du Québec
Syndicat des enseignantes et des enseignants du Centre d’études collégiales Baie-des-Chaleurs
Syndicat des Enseignantes et Enseignants du Collège de l’Outaouais
Heritage Faculty Association
Syndicat des enseignantes et des enseignants du Cégep Régional de Lanaudière à Joliette (FNEEQ-CSN)
Syndicat des enseignantes et des enseignants du Cégep régional de Lanaudière à L’Assomption
Syndicat des enseignantes et enseignants du cégep régional de Lanaudière à Terrebonne
Syndicat des professeures et des professeurs du Cégep de Saint-Jérôme
Syndicat des enseignantes et des enseignants du Collège Lionel-Groulx
Syndicat des professeurs du collège d’enseignement général et professionnel de Saint-Laurent
​​Syndicat des enseignantes et enseignants du cégep Montmorency
Syndicat des professeurs du Collège d’enseignement général et professionnel de Maisonneuve
Syndicat des professeurs du Collège d’enseignement général et professionnel du Vieux Montréal
John Abbott College Faculty Association
Syndicat du personnel enseignant du Collège d’enseignement général et professionnel d’Ahuntsic
Syndicat des professeurs du Collège Marie-Victorin
Syndicat des professeurs du Collège Dawson
Vanier College Teachers Association
Syndicat des professeurs du Collège d’enseignement général et professionnel de Rosemont
Syndicat de l’enseignement du Cégep André-Laurendeau (SECAL)
Syndicat du personnel enseignant du Centre d’études collégiales à Chibougamau – CSN
Syndicat des enseignantes et des enseignants du Cégep de l’Abitibi-Témiscamingue
Syndicat des enseignantes et des enseignants du Cégep Limoilou
Syndicat des professeures et professeurs du Collège d’enseignement général et professionnel de Lévis-Lauzon
Syndicat des professeur-e-s du Collège François-Xavier-Garneau
Champlain St-Lawrence College Teachers’ Union
Syndicat des enseignantes et enseignants du Cégep Beauce-Appalaches (CSN)
Syndicat des enseignantes et enseignants du Cégep de Thetford
Syndicat du personnel enseignant du Centre d’études collégiales en Charlevoix
Syndicat des enseignantes et enseignants des Campus de La Pocatière et de Montmagny
Syndicat du personnel enseignant du Collège de Chicoutimi (FNEEQ-CSN)
Syndicat des enseignantes et des enseignants du Cégep de Saint-Félicien
Syndicat des enseignants du Collège d’Alma (FNEEQ) (CSN)
Syndicat des professeurs et répartiteurs du Centre québécois de formation aéronautique
Syndicat du personnel enseignant du Cégep de Jonquière
Syndicat du personnel enseignant du Cégep de Sherbrooke – CSN
Syndicat des enseignantes et enseignants du Cégep de Granby-Haute-Yamaska
Syndicat des professeurs du Cégep de Saint-Hyacinthe
Syndicat des enseignantes et des enseignants du Cégep Saint-Jean-sur-Richelieu
Syndicat des professeures et professeurs du collège Édouard-Montpetit (CPPCEM)
Syndicat des enseignants du Cégep Champlain (St-Lambert) (CSN)
Syndicat des professeurs du Collège de Valleyfield
Syndicat des enseignantes et enseignants du Collège Shawinigan
Syndicat des professeurs du Collège d’enseignement général et professionnel de Trois-Rivières

 

 

Le budget provincial : des promesses séduisantes, un accueil mitigé

« L’enseignement supérieur a été déclaré comme un service essentiel ainsi qu’une priorité par le gouvernement Legault. On ne peut que se réjouir de l’attention qu’accorde enfin ce gouvernement aux études postsecondaires, mais le détail des investissements montre qu’il y aura finalement peu d’argent accordé aux enseignantes et aux enseignants des réseaux collégial et universitaire », constate Caroline Quesnel, présidente de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQCSN). 

Malgré un déficit prévu de 12,5 G$ en 2021-2022, le ministre des Finances, Éric Girard, injecte 700 M$ de dollars en enseignement supérieur jusqu’en 2026. Nous nous réjouissons qu’une bonne partie de ces sommes vienne en aide aux étudiantes et aux étudiants, qui ont particulièrement souffert des impacts de la pandémie. Nous nous interrogeons toutefois sur les mesures d’encouragement, qui ciblent des domaines particuliers (notamment les technologies de l’information) au détriment des autres. Nous tenons à rappeler que l’enseignement supérieur n’est pas au service des besoins du marché de l’emploi. 

Par ailleurs, nous constatons que, du primaire à l’université, le gouvernement mise de manière insistante sur le virage numérique, l’intelligence artificielle et le déploiement de solutions informatiques. Nous ne partageons pas cet engouement pour la technologie. L’enseignement en présence doit être maintenu et favorisé dans tous les ordres d’enseignement, et il ne faut surtout pas tirer de conclusions hâtives de la pandémie. Cependant, les décisions concernant l’utilisation des sommes annoncées devront refléter les préoccupations et les besoins exprimés par les enseignantes et les enseignants, qui ont été au premier plan de l’adaptation et de la poursuite des activités d’enseignement durant la dernière année. Nous craignons que de tels investissements ne fassent qu’alimenter la concurrence entre les établissements. 

Quant au primaire et au secondaire, la Fédération se réjouit des investissements de 170 millions annoncés pour « Soutenir la consolidation des apprentissages en contexte de crise sanitaire », mais signale que la nature de ces investissements devra être précisée en collaboration avec le personnel enseignant. De plus, les 70 M$ octroyés « afin de valoriser la profession enseignante et les carrières en éducation, de soutenir les étudiants en enseignement et leur intégration en emploi ainsi que de mobiliser les personnes qui travaillent au quotidien auprès des élèves du Québec » d’ici 2025-2026 risquent de s’avérer bien insuffisants. 

La Fédération accueille favorablement le soutien annoncé de 41 M$ d’ici 2025-2026 pour les établissements d’enseignement supérieur en région, mais elle souligne néanmoins que les besoins sont beaucoup plus importants. 

« L’éducation et l’enseignement supérieur forment les citoyennes et les citoyens qui façonneront la société québécoise. Dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre et de sortie de crise difficile, il s’avère important de bien les soutenir. Qu’enfin le déficit provincial ne représente plus un frein constitue une bonne nouvelle », souligne Caroline Quesnel. 

Vigilance et regrets
Personne ne peut ignorer que l’enseignement en mode non présentiel a accentué les inégalités et a eu un impact important sur la motivation ainsi que le parcours scolaire de milliers d’étudiantes et d’étudiants. La situation a alourdi considérablement la tâche des enseignantes et des enseignants et elle devrait perdurer durant les prochains mois, si ce n’est les prochaines années. L’annonce d’aujourd’hui est ainsi bien accueillie par la Fédération, qui, malgré tout, restera vigilante afin que les sommes injectées soutiennent concrètement le personnel enseignant des cégeps et des universités et répondent enfin aux besoins criants qu’ils expriment depuis plusieurs années. 

Par ailleurs, la Fédération attend avec impatience la publication du Plan d’action pour la réussite en enseignement supérieur, doté d’un budget de 150 M$ d’ici 2025-2026. Nous mettons toutefois en garde le ministère sur le danger de concevoir la réussite uniquement en fonction de l’atteinte de cibles de diplomation sans tenir compte des impacts de la pandémie sur la persévérance et la motivation étudiantes.   

La FNEEQ-CSN, qui représente notamment les enseignantes et des enseignants dans 45 établissements collégiaux publics, soit environ 85 % d’entre elles et eux, dénonce, à l’instar de la CSN, qu’aucune somme ne soit prévue afin de régler les négociations du secteur public. Si le gouvernement veut reconnaître la contribution des salarié-es de l’État dans la santé, dans les organismes gouvernementaux de même que dans l’éducation et l’enseignement supérieur, les bons mots ne suffisent pas : les actes doivent suivre la parole.  

Nous regrettons que le gouvernement ait décidé de maintenir les versements au Fonds des générations et qu’il ne procède pas à la révision majeure de la fiscalité souhaitée par la Coalition Main rouge, dont elle est membre. Ce faisant, l’État se prive encore une fois de ressources importantes pour soutenir les services publics. Aussi, la décision de la CAQ d’uniformiser le taux de taxe scolaire privera l’éducation et l’enseignement supérieur de plus de 3,6 G$ entre 2020 et 2026. Tout porte à croire qu’à la suite des prochaines élections provinciales, le Québec subira une autre cure d’austérité. Les membres de la FNEEQ-CSN seront une fois de plus prêts et prêtes à se battre !

La FNEEQ dénonce la composition du comité sur la reconnaissance de la liberté académique

La Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ–CSN) déplore que le comité sur la reconnaissance de la liberté académique mis sur pied par la ministre de l’Enseignement supérieur, Danielle McCann, soit composé uniquement de professeur-es d’université et d’une personne représentant le corps étudiant. On n’y trouve aucun membre provenant des chargé-es de cours universitaires ou des professeur-es de cégep, qui sont aussi au cœur de l’enseignement supérieur et qui ont des préoccupations légitimes à l’égard de la liberté académique.

« Durant les derniers mois, les cas les plus médiatisés ont impliqué exclusivement des personnes chargées de cours. Qu’aucune place sur ce comité ne soit accordée à un représentant de ce groupe est franchement décevant et mal avisé », souligne Caroline Quesnel, présidente de la FNEEQ–CSN.

Les enseignantes et enseignants contractuels assument plus de 60 % de l’enseignement au premier cycle, ce qui les place au centre du débat sur la liberté d’enseignement, laquelle est au cœur de la liberté académique. Ces enseignantes et enseignants précaires et vulnérables sont alors laissé-es à eux-mêmes ne sachant pas s’ils pourront compter sur le soutien de leur direction.

Les enjeux entourant la liberté académique, tout comme ceux de lutte aux discriminations, sont complexes et doivent faire l’objet d’un dialogue entre toutes les parties prenantes. La FNEEQ–CSN entend y prendre part.

« Pour que le comité puisse réaliser une analyse complète de l’état des lieux et proposer des pistes de solution, l’expertise de tous les personnels enseignants œuvrant dans les collèges et les universités doit être mise à contribution. J’invite la ministre McCann à réviser la composition de ce comité afin de mieux refléter la réalité », conclut Caroline Quesnel.

État de choc dans les cégeps, des femmes poussées vers la voie de garage

À l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ–CSN) rappelle que l’égalité des chances restera hors d’atteinte tant que le gouvernement restera indifférent aux impacts différenciés selon le genre qu’entraînent ses décisions. Dans cette perspective, la fédération dénonce vivement les récentes attaques contre des programmes collégiaux qui qualifient en grande majorité des femmes, et leur donnent accès à des professions intéressantes et recherchées.

D’abord, il est particulièrement gênant pour le ministère de l’Enseignement supérieur (MES) de penser éliminer le programme de Bureautique, qui qualifie durablement une grande majorité de femmes en leur offrant des perspectives d’avancement en cours de carrière que le diplôme d’études professionnelles (DEP) du secondaire n’offre pas. Alors que les employeurs s’arrachent les finissantes du diplôme d’études collégiales (DEC), trop peu nombreuses pour pourvoir les postes disponibles, le MES abolit le programme, puis propose une voie de sortie beaucoup moins riche en termes de contenu. La fermeture du programme limiterait une vaste majorité de femmes sur le plan professionnel puisque 90 % de l’effectif étudiant est féminin.

Il est aussi très préoccupant de voir l’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (OIIQ) et l’Ordre professionnel des inhalothérapeutes du Québec (OPIQ) ― qui représentent une vaste majorité de femmes, revendiquer que l’accès à la profession ne passe plus par des DEC qualifiants du collégial, mais par un diplôme universitaire. La Fédération ne s’oppose pas à la formation universitaire dans ces domaines, mais rappelle qu’elle vise des finalités différentes de celles du DEC et est moins accessible que la formation collégiale, notamment en termes de coûts et de nombre d’établissements qui l’offrent.

« La pandémie a exacerbé le manque criant d’infirmières et d’inhalothérapeutes dans le réseau. Ce n’est pas en mettant de nouveaux freins à l’entrée dans la profession qu’on attirera plus de candidates et qu’on palliera le manque de personnel qualifié dans la profession », affirme Caroline Quesnel, présidente de la FNEEQ–CSN.

Encore en 2021, on déplore que les femmes soient plus touchées par la précarité financière que les hommes et qu’elles assument également une plus grande part du travail invisible, notamment celui qui est lié à l’organisation familiale. Dans ce contexte, il est contraire à toute logique de priver une majorité d’étudiantes et de futures travailleuses de perspectives d’emploi intéressantes et très accessibles grâce au réseau public des cégeps, qui leur offre un enseignement supérieur gratuit dans toutes les régions du Québec.

L’enseignement à distance post-pandémie : pas si vite, dit la FNEEQ

À la suite de la publication aujourd’hui d’une lettre adressée à la ministre Danielle McCann et signée par 55 professeur-es de cégep, la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN), qui représente environ 85 % des gens enseignant dans le réseau collégial public, tient à réitérer la valeur inestimable de l’enseignement en présence et ses avantages incomparables.  

La dernière année a obligé le personnel enseignant à improviser et à multiplier les efforts pour diminuer sensiblement l’impact de la pandémie sur la réussite ainsi que sur la persévérance des étudiantes et des étudiants. Cela dit, elle n’a pas encore permis de réfléchir collectivement aux balises essentielles à l’intérieur desquelles le développement de l’enseignement à distance doit s’effectuer. La façon de dispenser la formation collégiale, par exemple en présence ou non, ou de manière synchrone ou asynchrone, doit pouvoir se justifier tant sur le plan de la pédagogie que sur celui du développement psychosocial. De plus, la fédération estime qu’il s’avère impératif que la qualité et la richesse des interactions ainsi que le développement de compétences relationnelles et communicationnelles restent des critères d’appréciation aussi importants pour les cours à distance que pour ceux qui sont donnés en mode présentiel. Il importe que tout mode de transmission de la formation vise le développement des personnes sur les plans humain, citoyen et professionnel de même que le développement de leur autonomie et de leur esprit critique.

 « La pandémie a fait en sorte que la formation en mode non présentiel s’impose sans réelle réflexion, préparation ou discussion. En raison de son caractère inédit, cette période ne doit surtout pas servir de modèle pour l’avenir de l’enseignement supérieur », souligne Caroline Quesnel, présidente de la FNEEQ-CSN. « Nous ne sommes pas encore sortis de la crise sanitaire et il serait prématuré, autant pour le ministère de l’Enseignement supérieur que pour les directions d’établissement, de prendre des décisions à cet égard, notamment en lien avec l’instauration généralisée de l’enseignement comodal. »

 Afin de permettre à toutes les enseignantes et à tous les enseignants de se faire entendre, la fédération demande que les conventions collectives prévoient la consultation des instances concernées (département, comité de programme, etc.) avant toute mise en œuvre d’un enseignement à distance.

« Nous ignorons encore où nous en serons l’automne prochain et la contribution de toutes les personnes préoccupées par l’avenir de l’enseignement supérieur est la bienvenue. Ce type de discussion doit se faire dans les lieux appropriés, par exemple les assemblées générales », conclut Yves de Repentigny, vice-président et responsable du regroupement cégep de la FNEEQ-CSN.