Aujourd’hui, la CSN demande au gouvernement de Philippe Couillard de prévoir un soutien d’urgence aux médias écrits dans son prochain budget. Deux mesures sont avancées à cet égard : un crédit d’impôt sur la masse salariale et l’intégration de la presse écrite aux programmes existants de modernisation technologique.
« Lors du dernier congrès de la CSN, qui s’est tenu en mai 2014 à Québec, nous avions déjà interpellé le gouvernement au moment même où le Bureau de la concurrence du Canada acceptait l’acquisition par Transcontinental de 74 journaux hebdomadaires de Québecor Média, transaction qui a par la suite entraîné une vingtaine de fermetures et plus d’une centaine de pertes d’emplois dans des régions du Québec. Ce déclin de la presse écrite qui se poursuit n’est pas sans conséquence : selon le Bilan 2016 : État de la nouvelle, d’Influence Communication, les régions n’existent tout simplement plus dans l’univers médiatique québécois, de déplorer Jacques Létourneau président de la CSN. Il est inconcevable que 50 % de la population de notre province n’entend presque plus parler d’elle-même, de ce qui se passe dans leur région, de leur vie culturelle et de leur vie communautaire ».
À ce sujet, au début de la présente semaine, la FNC–CSN a fait parvenir aux 125 député-es de l’Assemblée Nationale une correspondance incluant un résumé de 14 recommandations visant à soutenir l’ensemble des médias dans la crise actuelle.
« Les médias écrits ont urgemment besoin de soutien pour faire face aux multiples transformations qu’ils vivent depuis plusieurs années. La Fédération nationale des communications–CSN se penche depuis plus d’un an sur les avenues prometteuses qui s’offrent aux pouvoirs publics afin d’aider la presse écrite à traverser cette crise. L’introduction d’un crédit d’impôt sur la masse salariale de 25 % dans les grands centres et de 35 % dans les régions coûterait annuellement entre 10 et 13 millions de dollars, de souligner Pascale St-Onge, présidente de la FNC–CSN. Afin de soutenir le virage numérique de ces entreprises de presse, nous proposons d’inclure un volet presse écrite dans le Plan culturel numérique du Ministère de la culture ainsi que dans le volet Culture et numérique de la Stratégie numérique du Québec lancée par le ministère de l’Économie, de la Science et de l’Innovation qui en est responsable. La firme MCE Conseils a évalué que ces deux mesures seraient compensées par le maintien des recettes fiscales dans ce secteur ».
Nous vous invitons à prendre connaissance de l’étude complète de MCE Conseils commandée par la FNC–CSN et dévoilée en mai 2016. Plusieurs directions de médias écrits revendiquent également un soutien financier gouvernemental pour faire face aux bouleversements actuels.
« Nous assistons à un déclin général des médias, en grande partie à cause de l’instabilité économique créée par la perte des recettes publicitaires qui sont redirigées vers les géants du Web, tels Google et Facebook. Les entreprises qui produisent des contenus au Québec se retrouvent donc à financer les profits de multinationales qui ne contribuent pas à la vitalité de nos médias. En attendant des mesures concrètes pour contrer cette dynamique malsaine, le gouvernement doit garantir le droit du public à l’information et la diversité des voix, qui sont présentement fragilisés par des choix économiques. Voilà pourquoi nous demandons une action immédiate visant à stabiliser et renforcer une des bases incontournables de notre démocratie », de conclure madame St-Onge.