L’obstination orgueilleuse de l’employeur provoque la grève

En pleine rentrée littéraire, le Syndicat des employé-es de la Librairie Raffin Plaza St-Hubert–CSN et l’employeur se sont rencontrés pour une ultime journée de négociation, le dimanche 4 octobre 2020. Malheureusement, vers 19 h 30, la table s’est rompue au terme d’une journée intense de pourparlers. « Face à une obstination orgueilleuse de la partie patronale qui refuse d’injecter plus d’argent afin de bonifier les salaires, alors que le syndicat avait consenti à faire des pas de géant, le comité de négociation a conclu qu’il était allé au bout de son mandat », affirme le porte-parole du syndicat, Frédérique Saint-Julien Desrochers.

L’obtention d’un mandat de grève de 14 jours avait récemment forcé l’employeur à revoir sa position sur les questions salariales, la création de postes à temps plein et l’épineuse question de la stabilisation des horaires de travail. Dans un tel contexte, les représentants syndicaux s’étaient présentés avec optimisme, hier, devant le conciliateur. La journée de négociation a permis de faire quelques nouvelles avancées. Les parties étaient proches d’un règlement. Or, les négociations ont finalement achoppé sur les questions salariales.

« Après des années à ne recevoir que des miettes, à voir les échelles salariales disparaître sous l’effet de l’augmentation du salaire minimum et à n’obtenir aucune reconnaissance pour l’expérience et les études des libraires, il faut que ça cesse », s’indigne Frédérique Saint-Julien Desrochers.

La librairie roule à plein régime, malgré la pandémie. L’employeur doit cesser de voir les conditions de ses employé-es comme un simple poste de dépense budgétaire. Les libraires compétents de Raffin sont intimement liés au succès de l’entreprise.

Les membres du syndicat votent à 97 % pour une contre-proposition

En pleine pandémie, le Groupe Jean Coutu continue de maintenir en lock-out près de 700 travailleuses et travailleurs pour une 9e journée, causant ainsi un impact direct sur leurs familles et sur le remplissage des tablettes de plusieurs pharmacies, qui commencent à se dégarnir sérieusement à plusieurs endroits.

Le Syndicat des travailleurs et travailleuses de l’entrepôt Pharmacie Jean Coutu (CSN) déplore par ailleurs que Jean Coutu ait récemment annoncé qu’il coupait l’assurance-médicaments à ses employé-es, et ce, en pleine pandémie. Ceux-ci sont bien entendu incapables de payer 100 % de la prime en étant en lock-out.

Pour relancer de réelles négociations, les membres du Syndicat des travailleurs et travailleuses de l’entrepôt Pharmacie Jean Coutu (CSN) ont donc voté aujourd’hui à 97 % pour une contre-proposition à l’employeur qui comprend les demandes importantes pour lesquelles les discussions ne sont pas terminées ou qui, dans certains cas, ont été refusées par l’employeur sans plus d’explications. Ces demandes portent notamment sur le régime de retraite, l’assurance collective, la préretraite, les horaires de travail et la réduction du ratio d’employé-es temporaires. Cette contre-proposition sera présentée demain à la partie patronale en présence du conciliateur au ministère du Travail.

« Il est temps que l’employeur cesse ses manœuvres pour ralentir la négociation pendant qu’il exerce une pression brutale avec son lock-out qui appauvrit nos 700 membres et leurs familles. Les demandes de notre contre-proposition sont justifiées et il faut négocier de bonne foi », affirme Audrey Benoît, présidente du syndicat.

 Négociation de façade par l’employeur

La porte-parole de Metro (propriétaire de Jean Coutu) a laissé entendre que le syndicat n’avait pas fait ses devoirs pendant les journées de négociation des 21, 26 et 27 septembre. « Le plan du conciliateur pour ces journées, c’était de discuter d’une demande patronale et d’une demande syndicale. L’employeur a refusé de parler de sa demande et il n’a pas vraiment avancé sur la nôtre », précise Audrey Benoît, qui ajoute que l’assemblée permet maintenant de présenter une contre-proposition complète sur les sujets normatifs avec un appui très ferme des travailleuses et des travailleurs de Varennes.

« L’employeur a mené une négociation de façade. Aucune date n’est confirmée à part celle de samedi prochain. Le porte-parole patronal a même avoué que c’est Alain Champagne, le président de Jean Coutu, qui retenait les mandats pour la négociation », ajoute Audrey Benoît.

Le syndicat admet par ailleurs que certaines demandes ont été acceptées, mais les demandes réellement importantes n’ont reçu que des réponses partielles ou des refus. Ainsi, sur les demandes acceptées, une quarantaine portaient sur des modifications des adresses des sites prévus dans la convention collective qui n’avaient pas été révisées depuis le déménagement de l’entrepôt à Varennes. « Il faut se concentrer sur les vraies demandes et ça presse », ajoute Audrey Benoît.

Lock-out risqué pour plusieurs femmes

« L’inexpérience de ceux et celles qui font notre travail en ce moment comporte des risques d’accidents de travail et des risques dans la manipulation des médicaments et des produits cytotoxiques, soutient la présidente, qui s’inquiète en particulier pour les employé-es de bureau de Jean Coutu. Des sources internes nous parlent de femmes qui travaillent dans les bureaux, qui font des quarts de 16 heures par jour pour travailler à la fois au bureau et à l’entrepôt. Si c’est vrai, c’est inacceptable ». La présidente du syndicat fait valoir que l’inexpérience et la fatigue pourraient être une combinaison dangereuse, surtout après plusieurs jours de ce régime draconien.

À qui profite ce lock-out ?

« À qui sert ce conflit ? Certainement pas à nous, car nos familles vont s’appauvrir. Et ça ne sert pas plus la population qui risque d’avoir de moins bons services », conclut Audrey Benoît. La présidente du syndicat souhaite vivement que la négociation s’accélère et que les 700 familles qui subissent les conséquences du lock-out décrété par l’employeur pour une durée indéterminée, alors que la négociation sur le salaire n’est pas encore commencée, reprennent enfin une vie normale. Le syndicat s’inquiète de la véritable motivation de l’employeur et craint que celui-ci cherche à compenser indirectement le ralentissement des ventes chez Jean Coutu pendant le 3e trimestre.

 

Quelle est la solution de Jean Coutu pour mettre fin au lock-out ?

Jean Coutu maintient la ligne dure envers les 700 employé-es de son centre de distribution de Varennes. L’employeur a d’abord obtenu, dès jeudi dernier, une injonction pour limiter le nombre de piqueteurs pendant son lock-out.

En fin de semaine, il n’a déposé aucune nouvelle proposition pendant les deux journées de négociation de samedi et de dimanche derniers. Jean Coutu a malgré tout maintenu son lock-out à l’entrepôt central de Varennes. C’est le troisième lock-out de l’entreprise depuis 1992.

Le Syndicat des travailleurs et travailleuses de l’entrepôt Pharmacie Jean Coutu (CSN) déplore l’attitude des négociateurs du Groupe Jean Coutu (filiale de Metro) qui maintiennent obstinément leur position du 15 juillet dernier. « L’employeur n’a pas à nous tenir en otage parce qu’il n’arrive pas à se donner un mandat clair pour avancer dans la négociation », fait valoir la présidente du syndicat, Audrey Benoît, en précisant qu’en raison de l’injonction, un piquetage symbolique va maintenant se transporter devant certaines pharmacies.

Économies sur le dos des travailleurs ?

Le syndicat s’interroge sur les véritables motifs de Jean Coutu pour maintenir son lock-out sans proposer de solutions. « Est-ce que l’employeur veut financer son troisième trimestre en raison d’une perte de vitesse ou se préparer au recours collectif contre les frais supplémentaires chargés aux détenteurs d’assurances privées ? », s’interroge la présidente.

Très peu de dates de négociation

La prochaine séance de négociation ne sera possible que samedi prochain. Deux autres dates qui n’ont pas encore été confirmées officiellement, dont une en octobre et une en novembre, pourraient s’ajouter au calendrier. « Ce n’est pas à ce rythme et avec cette attitude que Jean Coutu va pouvoir régler ce conflit rapidement », estime Audrey Benoît en rappelant que l’entrepôt de Varennes est maintenant équipé pour approvisionner les pharmacies Brunet, qui font également partie de Metro. Cette situation devrait inciter Jean Coutu à négocier activement.

Les primes pour les employé-es doivent être versées à nouveau

Alors qu’au dire même du directeur national de santé publique le Québec est aux prises avec une deuxième vague de COVID-19, les employeurs tardent à verser les primes en ce qui a trait aux risques associés à la pandémie.

 Pour la Fédération du Commerce (FC–CSN), il est primordial que les employeurs, tant dans l’industrie du commerce au détail que dans celle de la production alimentaire, reprennent immédiatement le versement des primes qui avaient été octroyées lors de la première vague. « La situation est la même : nos membres, jugés essentiels, mettent leur santé en danger pour répondre à la demande, pour servir et nourrir les Québécoises et les Québécois. Ils méritaient amplement leurs primes ce printemps et ils les méritent à nouveau aujourd’hui », relate David Bergeron-Cyr, président de la FC–CSN.     

 

Des profits au rendez-vous

La pandémie de COVID-19 aura permis à plusieurs employeurs de faire des affaires d’or. « On sait que les grandes bannières alimentaires ont vu leurs profits augmenter de près de 10 % par rapport à l’an dernier. Les producteurs et les usines de transformation de la viande, notamment, ont aussi bénéficié de la crise. Ils ne peuvent prétendre ne pas être en mesure de verser ces primes. Rien ne justifie un tel refus », note David Bergeron-Cyr.

 

Matériel de protection et inspections de la CNESST

En plus de la reprise du versement des primes, les employeurs doivent s’assurer de l’accessibilité du matériel de protection pour les employé-es. « Même si la situation s’est nettement améliorée, il faut que chaque employeur fournisse du matériel de qualité en quantité suffisante à tout le monde. Aucun relâchement ne doit être permis. »

 Finalement, les inspecteurs de la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) devront être sur le terrain pour voir à la mise en place de mesures adéquates contre la COVID-19 et pour rectifier le tir auprès des employeurs récalcitrants. « La CNESST doit jouer son rôleinsi protéger les travailleuses et les travailleurs québécois », conclut le président de la FC–CSN.

Grève de 24 heures à l’entrepôt central de Jean Coutu à Varennes

La négociation entre les 700 travailleuses et travailleurs de l’entrepôt central de Jean Coutu et leur employeur est suspendue. Une grève de 24 heures a été déclenchée aujourd’hui.

« Nous voulons absolument obtenir du respect de l’employeur. Notre demande centrale repose sur une plus grande offre de formation. Or, après avoir démontré une ouverture devant le conciliateur lors de la rencontre de négociation du 21 septembre, le négociateur patronal a fait marche arrière sur cette question », s’indigne Audrey Benoît, présidente du Syndicat des travailleurs et travailleuses de l’entrepôt Pharmacie Jean Coutu (CSN). Cette volte-face est survenue après plus de 40 heures de négociation concernant cette demande syndicale importante qui vise le respect de l’ancienneté en tout temps dans l’attribution des tâches.

Très peu d’échanges directs

« Il est déplorable de voir les négociateurs de Jean Coutu se cacher derrière le conciliateur depuis le premier jour de négociation et refuser d’interagir directement avec le syndicat en lui présentant leurs arguments concernant ses demandes », ajoute la présidente. Cette dernière explique que dès le début des négociations, au printemps dernier, l’employeur avait immédiatement demandé l’intervention d’un conciliateur. Le syndicat n’a donc pas pu entendre de la bouche de l’employeur les arguments derrière ses demandes, dont celle qui vise à forcer les salarié-es permanents à travailler la fin de semaine. « Ça ne passe tout simplement pas », martèle-t-elle.

Coup de semonce

Pour toutes ces raisons, le syndicat a décidé de donner un premier coup de semonce avec une grève de 24 heures. Il veut ainsi obtenir de nouvelles dates de négociation, mais aussi amener l’employeur à négocier avec plus de respect, de sérieux et de diligence.

Rappelons que les membres du syndicat s’étaient prononcés pour un mandat de grève à 99 % en juin dernier. Ils étaient alors exaspérés en raison du non-respect par Jean Coutu de la convention collective en vigueur. Or, la partie patronale refuse depuis le début de la négociation de discuter d’une clause qui forcerait l’employeur à respecter la convention collective de façon plus constante.

Mentionnons que le salaire et les autres clauses à incidence financière ne sont pas encore sur la table.

 

« Le 12 août, j’achète un livre québécois » et j’appuie les libraires de Raffin

Des négociations rompues depuis près de deux mois, une précarité d’emploi qui s’aggrave et une rémunération qui frôle le salaire minimum : voilà les raisons qui poussent les libraires de Raffin à manifester leur ras-le-bol face à un employeur insensible à leurs conditions de travail.

 « Malheureusement, Raffin rime avec Séraphin ! En ce 12 août, nous voulons encourager les auteur-es d’ici, mais nous recherchons également un appui pour les libraires sous-payés », explique Delphine Naum, membre du Syndicat des employé-és de la Librairie Raffin Plaza St-Hubert–CSN, regroupant une vingtaine de personnes.

 La grande majorité des membres gagnent 13,39 $ l’heure ou moins, ce qui les place pratiquement au salaire minimum, sans considération de leur expérience et de leurs études. De plus, cinq libraires sur six travaillent à temps partiel avec des horaires instables. L’employeur refuse de discuter, malgré une convention collective échue depuis mai 2019.

 

Remercier et récompenser la clientèle qui nous appuie

Nous invitons les clientes et les clients à venir parler aux employé-es et à compléter le jeu-questionnaire à l’entrée de la succursale Raffin Plaza St-Hubert. Ils courent la chance de gagner l’une des deux cartes-cadeaux d’une valeur de 50 $ à cette même succursale.

 « Cette mobilisation n’est pas organisée pour créer du tort à Raffin, au contraire ! Nous croyons que des employé-es mieux traités seront davantage motivés à transmettre leur passion pour la littérature », précise Delphine Naum.

 

À propos  

Le Syndicat des employé-és de la Librairie Raffin Plaza St-Hubert–CSN est membre de la Fédération du commerce (FC–CSN) qui compte près de 30 000 membres, regroupés au sein de 330 syndicats.

Les employé-es d’un Tim Hortons joignent la CSN

Le Syndicat des employé-es de la restauration (SER–CSN), affilié à la Fédération du commerce (FC–CSN) est fier d’accueillir les employé-es du Tim Hortons des Galeries de la Capitale parmi ses rangs, tel que statué par le Tribunal administratif du travail le 28 juillet dernier. De meilleures conditions de travail, le respect des horaires et les salaires ont poussé les employé-es à former un syndicat.

« On souhaite la bienvenue à tous les travailleurs et travailleuses du Tim Hortons des Galeries de la Capitale à la CSN. Ils pourront compter sur le soutien entier de la CSN pour faire valoir leurs droits et obtenir de meilleures conditions de travail ! », s’est exclamé Jacques Létourneau, président de la CSN.

« On lance aujourd’hui un message à tous les employé-es de la restauration, peu importe le type. Appelez-nous, nous vous aiderons à faire respecter vos droits, c’est à ça que sert un syndicat », a ajouté David Bergeron-Cyr, président de la Fédération du commerce–CSN.

Des employé-es d’une succursale de la Cage se syndiquent à la CSN!

Le Syndicat des employé-es de la restauration (SER–CSN), affilié à la Fédération du commerce (FC–CSN), est heureux d’accueillir une quarantaine de nouveaux travailleuses et travailleurs dans ses rangs. Une requête en accréditation a été déposée aujourd’hui afin de syndiquer les serveuses, les plongeurs et les cuisiniers de la succursale La Cage Brasserie Sportive de Saint-Jérôme, dans les Laurentides.

« Nous sommes fiers de voir des nouveaux membres se tenir debout, malgré le contexte difficile. Ce restaurant devient la seule succursale syndiquée sous cette enseigne présentement et d’autres suivront assurément. Nous sommes conscients que la crise sanitaire a fragilisé de nombreux commerces, mais la relance de ce secteur ne peut pas se faire sur le dos de ses travailleuses et travailleurs, qui œuvraient déjà dans des conditions précaires avant l’arrivée de la COVID-19 », soutient le président du Syndicat des employé-es de la restauration et de la Fédération du commerce, David Bergeron-Cyr.

Au cœur du problème à la succursale de Saint-Jérôme : l’imposition d’une convention du partage des pourboires. L’exploitant de l’établissement impose une diminution de salaire aux cuisiniers et aux plongeurs et force un plus grand partage des pourboires des serveuses et des serveurs. En bout de ligne, tous les employé-es subissent une baisse de revenus. C’est un problème de plus en plus courant dans l’industrie.

« L’exploitant de La Cage Brasserie Sportive peut restructurer ses activités, mais ne peut enfreindre la loi en imposant une convention du partage des pourboires, d’autant plus que les pourboires sont déjà minimes par les temps qui courent. Les entreprises bénéficient d’une subvention salariale bonifiée du gouvernement fédéral, alors qu’elles cessent de s’acharner sur le sort de leurs travailleuses et travailleurs », défend David Bergeron-Cyr.

Huit syndicats affiliés à la CSN manifestent pour le maintien de la « prime COVID »

Quelques jours après avoir décidé de faire front commun, huit syndicats représentant plus de 4000 employé-es de l’industrie de la transformation de la viande manifestent lundi pour revendiquer le maintien de la « prime COVID » jusqu’à la fin de la pandémie.

« La décision des employeurs de mettre fin au versement de la prime, même si la crise sanitaire est loin d’être terminée, a outré les salarié-es de l’industrie, partout au Québec, explique le président de la Fédération du commerce (FC–CSN), David Bergeron-Cyr. Pourquoi retirer la prime maintenant alors que les travailleuses et les travailleurs continuent de risquer leur santé et de travailler avec des mesures sanitaires et de l’équipement de protection qui rendent leur travail encore plus laborieux. »

La FC–CSN, qui représente plus de 4500 salarié-es dans le secteur de la transformation de la viande, prévient que cette journée de manifestations coordonnées n’est que la première étape d’une longue série de moyens de pression qui seront mis en œuvre au cours des prochaines semaines.

« Nos membres sont en colère. La prime devrait continuer d’être versée tant et aussi longtemps que le risque est présent et nous n’en démordrons pas », insiste M. Bergeron-Cyr.

Vote de grève à 99 % à l’entrepôt de Jean-Coutu à Varennes

Malgré des bénéfices en hausse pendant la pandémie, Metro, qui détient maintenant le Groupe Jean Coutu, a décidé de mettre fin à sa prime COVID-19 hier, tout en refusant de négocier sans la présence d’un conciliateur, et ce, dès la première séance entre les deux parties. Les quelque 700 membres ont donc voté un mandat de grève à 99 % à exercer au moment jugé opportun. Quelque 504 membres ont voté dans une assemblée qui se tenait dans le parking avec le son des discours dans chaque automobile.

« Nous avons été au travail tout le long de la pandémie, nous avons adopté toutes les méthodes pour limiter la propagation du virus et continuer d’assurer une part importante de l’approvisionnement en médicaments au Québec. On mérite un plus grand respect de la part de l’employeur qui doit négocier de bonne foi », affirme Audrey Benoît, présidente du Syndicat des travailleurs et travailleuses de l’entrepôt Pharmacie Jean Coutu–CSN. Cette dernière précise que même lors de la première rencontre avec le conciliateur, l’employeur n’avait toujours pas jugé bon de négocier face à face avec le syndicat et avait préféré se concerter avec le représentant du ministère du Travail.

Les travailleuses et les travailleurs du syndicat demandent notamment un plus grand respect de l’ancienneté dans l’attribution des tâches chaque jour, de meilleurs horaires de travail, une voix au chapitre pour le contrat d’assurance des employé-es, aucune sous-traitance, une amélioration du programme de retraite progressive et une réduction du ratio d’employé-es travaillant à temps partiel.

Rappelons que Metro a vu son chiffre d’affaires augmenter de 9,7 % au deuxième trimestre de 2020 comparativement à la même période l’année précédente. Les bénéfices nets ont grimpé de 45 % pour cette même période. Le secteur pharmacie du groupe (PJC et Brunet) a quant à lui vu son chiffre d’affaires augmenté de 7,9 % pour ce même trimestre.

« Il n’y a pas de raison de ne pas négocier normalement. Le respect, ça commence par une bonne écoute de nos arguments pour chacune des demandes de nos membres », ajoute Audrey Benoît, qui souhaite voir la partie patronale revenir à la table de négociation avec une réelle volonté d’avancer.

Les mesures pour les travailleuses et les travailleurs se font toujours attendre

La Fédération du commerce (FC–CSN) déplore le fait que les plans dévoilés récemment par les gouvernements provincial et fédéral pour la relance de l’industrie touristique n’incluent aucune mesure visant à soutenir les travailleuses et les travailleurs du secteur.

« Les mesures annoncées par le gouvernement du Québec sont un pas dans la bonne direction, concède Michel Valiquette, responsable politique du tourisme à la FC–CSN. Nous avions nous-mêmes proposé plusieurs de ces initiatives, notamment en ce qui a trait à la stimulation de la demande intérieure et à l’aide à la rénovation. Par contre, nous sommes très déçus de voir qu’autant au provincial qu’au fédéral, aucune aide n’a été annoncée pour les salarié-es. »

Afin de venir en aide aux travailleuses et aux travailleurs, la FC–CSN demande notamment la prolongation de la Prestation canadienne d’urgence (PCU) et du Programme de subvention salariale d’urgence du Canada (SSUC) ainsi que la mise en place de programmes de formation professionnelle pour soutenir les employé-es mis à pied dans leurs démarches d’acquisition de nouvelles compétences.

« Les salarié-es de l’industrie touristique ont été parmi les premiers à être affectés par la crise de la COVID-19 et ils ont été durement touchés, rappelle M. Valiquette, qui est également trésorier de la FC–CSN. Plusieurs d’entre eux auront bientôt épuisé les 16 semaines de la PCU auxquelles ils avaient droit et n’auront pas accumulé suffisamment d’heures de travail pour recevoir de l’assurance-emploi. Les gouvernements doivent absolument s’arranger pour éviter que ces professionnel-les de l’industrie touristique se retrouvent sans revenus. »

La FC–CSN demande également au gouvernement du Québec de mettre sur pied un groupe de travail formé de représentants gouvernementaux, d’entrepreneurs, de groupes de consommateurs et de représentants syndicaux afin que tous les acteurs concernés puissent travailler ensemble à une relance durable de l’industrie touristique.

« Si on veut que le secteur retrouve son effervescence des dernières années, il faut que tout le monde travaille ensemble. Les travailleuses et les travailleurs sont au cœur de cette industrie, qui était déjà aux prises avec un problème d’attraction et de rétention de main-d’œuvre. Ils doivent absolument être pris en compte dans tout plan de relance économique. »

Les syndicats d’Olymel feront front commun

En réaction à l’annonce d’Olymel à l’effet qu’elle cessera, le 22 juin prochain, le paiement de la prime de 2 $ l’heure qu’elle versait à ses salarié-es en raison de la pandémie de la COVID-19, les sept syndicats des usines et de l’entrepôt d’Olymel affiliés à la Fédération du commerce (FC–CSN) consulteront leur conseil syndical afin d’obtenir un mandat pour créer un front commun en opposition à cette décision.

« Plusieurs exemples, au Québec et ailleurs, ont démontré que les travailleuses et les travailleurs du secteur de la transformation de la viande sont parmi ceux qui sont le plus à risque durant la pandémie, rappelle le président de la FC–CSN, David Bergeron-Cyr. La prime devrait continuer d’être appliquée tant et aussi longtemps que le risque est présent. »

La FC–CSN, qui représente plus de 4 500 salarié-es dans le secteur de la transformation de la viande, estime que la décision d’Olymel est d’autant plus injustifiée que les ventes de l’entreprise n’ont pas diminué de façon significative durant la crise.

« Ce sont les travailleuses et les travailleurs qui risquent leur santé et doivent composer avec des mesures sanitaires et de l’équipement de protection qui rendent leur travail encore plus laborieux, explique M. Bergeron-Cyr. Pendant ce temps, Olymel continue de s’en mettre plein les poches. »

La Fédération du commerce (FC–CSN) compte quelque 28 000 membres regroupés dans plus de 330 syndicats présents dans les secteurs du commerce de détail, de gros et de services divers, de l’agroalimentaire, des finances et du tourisme.

La ministre Lebouthillier incapable de rassurer les travailleuses et les travailleurs des usines de crevettes

Quelques jours après avoir interpellé la députée fédérale de Gaspésie—Les Îles-de-la-Madeleine et ministre du Revenu, Diane Lebouthillier, au sujet de la situation précaire dans laquelle se trouvent les salarié-es des usines de transformation de crevettes, la Fédération du commerce (FC–CSN) et les Conseils centraux du Bas-Saint-Laurent (CCBSL–CSN) et de la Gaspésie — Îles-de-la-Madeleine (CCGIM–CSN) se montrent déçus de sa réponse et exhortent le gouvernement fédéral à assurer un revenu aux travailleuses et aux travailleurs.

« Le gouvernement fédéral doit offrir aux employé-es des usines les mêmes conditions qu’il a offertes aux pêcheurs en leur garantissant le même niveau de prestations d’assurance-emploi que ce à quoi ils ont eu droit l’année dernière, argue le président de la FC–CSN, David Bergeron-Cyr. Comme les pêcheurs, ces employé-es sont vulnérables aux aléas du même marché, il est donc naturel qu’ils bénéficient des mêmes protections. »

Rappelons que les activités de transformation de crevettes ont été paralysées pendant plus de deux mois, alors que les transformateurs ont décidé de ne pas ouvrir les usines parce qu’ils estimaient que le prix fixé par la Régie des marchés agricoles était trop élevé.

« Les employé-es arrivent ou sont déjà arrivés au bout de leurs prestations d’assurance-emploi. La prestation canadienne d’urgence (PCU) donne un répit à certains d’entre eux pendant un petit bout, mais ils se demandent ce qui va leur arriver après, puisqu’ils n’auront pas accumulé assez d’heures de travail pour accéder à l’assurance-emploi, explique Pauline Bélanger, présidente par intérim du CCBSL–CSN. À ce jour, la ministre Lebouthilier ne nous a fourni aucune réponse concrète à ce sujet. »

« Cette précarité n’est pas seulement difficile à vivre pour les salarié-es, renchérit Serge St-Pierre, président du CCGIM–CSN. Des villages entiers dépendent de l’industrie de la pêche. Si le gouvernement n’assure pas un revenu décent à ses travailleuses et à ses travailleurs, c’est la santé économique de toute la région qui sera en péril. »

Industrie touristique : les travailleuses et les travailleurs oubliés par les gouvernements

À la suite de l’annonce par le gouvernement fédéral de son plan de relance de l’industrie touristique, et alors que celui du gouvernement du Québec se fait toujours attendre, la Fédération du commerce (FC–CSN) exige que des mesures soient mises en place pour soutenir les travailleuses et les travailleurs du secteur.

« Les salarié-es de l’industrie touristique ont été parmi les premiers à être affectés par la crise de la COVID-19 et ils ont été durement touchés, rappelle Michel Valiquette, responsable politique du tourisme à la FC–CSN. Plusieurs d’entre eux sont sans travail depuis le mois de mars, ce qui veut dire qu’ils auront bientôt épuisé les 16 semaines de Prestation canadienne d’urgence (PCU) auxquelles ils avaient droit et qu’ils n’auront pas accumulé les heures de travail leur permettant de recevoir de l’assurance-emploi. Les gouvernements doivent absolument s’arranger pour éviter que ces travailleuses et ces travailleurs se retrouvent sans revenus. »

M. Valiquette a d’ailleurs fait publier une lettre ouverte la semaine dernière dans laquelle la FC–CSN mettait de l’avant plusieurs idées afin de venir en aide aux travailleuses et aux travailleurs et à l’industrie dans son ensemble, notamment la prolongation de la PCU et du programme de subvention salariale.

« Si on veut que le secteur retrouve son effervescence des dernières années, il faut que tout le monde travaille ensemble. C’est pourquoi on a nous-mêmes proposé un programme d’incitatifs financiers pour aider les entreprises à rendre leurs établissements plus sécuritaires et écologiques, explique M. Valiquette, qui est également trésorier de la FC–CSN. Les travailleuses et les travailleurs sont au cœur de cette industrie, qui était déjà aux prises avec un problème d’attraction et de rétention de main-d’œuvre. Ils doivent absolument être pris en compte dans tout plan de relance économique. »

La CSN se réjouit de la reprise imminente des bouteilles de bière brunes par les détaillants

La Fédération du Commerce (FC–CSN) et la CSN se réjouissent de l’annonce du gouvernement concernant la reprise des bouteilles brunes par les détaillants. « L’industrie brassicole tourne au ralenti depuis des mois à cause de la pénurie de bouteilles de bière brunes. Il était temps que les détaillants reprennent les contenants consignés », explique David Bergeron-Cyr, président de la FC–CSN.   

 « Les détaillants n’ont plus le choix mentionne Jacques Létourneau. Ils doivent se montrer responsables et accepter de reprendre les bouteilles de bière brunes et ainsi préserver ce modèle qui fait ses preuves depuis des années », souligne le président de la CSN. Produites au Québec, les bouteilles brunes sont réutilisables de 15 à 20 fois, environ, avant d’être recyclées. De plus, elles représentent l’option la plus écologique par rapport aux autres contenants à remplissage unique. La consigne des bouteilles à des fins de réutilisation est reconnue pour être l’un des systèmes les plus performants et environnementaux qui soient. Celui du Québec, qui permet la récupération des bouteilles de bière à remplissage multiple, est l’un des meilleurs sur la planète.

Matériel de protection
En reprenant cette activité, les détaillants devront demeurer prudents afin d’éviter la contamination de leurs employé-es. « Tous les travailleurs et les travailleuses devront avoir à leur disposition de l’équipement de protection individuelle en quantité suffisante afin de ne pas tomber malades », note Bergeron-Cyr. « Nous nous réjouissons d’ailleurs que la reprise des activités soit repoussée pour la grande région de Montréal, qui est encore l’épicentre de la pandémie au Québec. »

Olymel soigne son image, mais se moque de ses employé-es

À la suite de l’annonce d’Olymel  confirmant qu’elle ouvrira ses usines les samedis 30 mai et 6 juin afin d’abattre plus de porcs et d’éviter « l’abattage humanitaire », la Fédération du commerce (FC – CSN) regrette que l’entreprise refuse toujours de payer ses salarié-es à taux double pour les heures supplémentaires qui devront être travaillées afin que cette initiative porte fruits.

« Ce sont les travailleuses et les travailleurs qui s’exposent au risque en travaillant une journée de plus, affirme le président de la FC – CSN, David Bergeron-Cyr. Olymel pourrait redonner à la communauté en acceptant de payer ses salarié-es à taux double, d’autant plus que l’offre des producteurs fait en sorte que cela se ferait à coût nul pour la compagnie. C’est ça que les employé-es veulent, pas un billet de tirage pour un panier d’épicerie. »

La FC – CSN, qui représente plus de 4 000 salarié-es dans le secteur de la transformation de la viande, estime qu’Olymel est davantage préoccupée par son image que par le sort des travailleuses et des travailleurs .

« Évidemment, on veut aider les producteurs qui sont aux prises avec des porcs en surplus, mais cette initiative est davantage une opération de relations publiques qui a pour objectif d’aider Olymel à redorer son blason, renchérit le président de la fédération. Si Olymel voulait vraiment faire une différence, elle donnerait une bien plus grande portion des profits de la vente des porcs abattus pendant ces deux jours à des organismes de la région. »

La Fédération du commerce (FC – CSN) compte quelque 28 000 membres regroupés dans plus de 330 syndicats présents dans les secteurs du commerce de détail, de gros et de services divers, de l’agroalimentaire, des finances et du tourisme.

Fin de la grève générale illimitée : une nouvelle convention collective signée pour deux ans

Après près de 14 semaines de grève, les membres du Syndicat des travailleuses et travailleurs de la Coop du Collège de Maisonneuve (STTCCM–CSN) ont adopté à l’unanimité une entente de principe en assemblée générale qui a mené à la signature, le 8 mai dernier, d’une convention collective d’une durée de deux ans. Le vote sur cette entente, effectué en ligne le 30 avril, s’est tenu à scrutin secret.

« Ce règlement constitue un immense soulagement pour nous, après plus de trois mois de grève. Nous avons réussi à bloquer les demandes de recul que voulait nous imposer l’employeur, en plus d’avoir réalisé quelques gains, notamment en ce qui a trait aux salaires. Malgré le goût amer que nous laisse cette lutte menée pendant des semaines, nous sommes aujourd’hui satisfaits. Cela dit, ce long conflit a laissé des traces durables, dont la fermeture du café étudiant. Les ponts devront être rebâtis, tout comme le lien de confiance avec l’employeur », a affirmé Jean-Sébastien Provencher, président du STTCCM–CSN.

Un conflit pas comme les autres

Cette négociation, qui devait s’ouvrir sous le signe de la réconciliation après le dernier conflit en 2017, a plutôt débuté avec des demandes de recul de la part de l’employeur, en plus de se dérouler dans des circonstances exceptionnelles de crise sanitaire. « Entre le départ de la direction générale, le changement de porte-parole du côté de l’employeur, la fermeture du café étudiant, la pandémie et la fermeture du collège, nous pouvons dire que rien dans ce conflit de travail n’a été ordinaire. Mais la détermination et le courage dont ont fait preuve les membres du STTCCM–CSN ont eu raison de l’entêtement de l’employeur, ce qui constitue une victoire dans les circonstances », a déclaré Alexandre Giguère, vice-président de la Fédération du commerce (FC–CSN).

Autre gain significatif dans ce contexte inédit : la solidarité qui s’est créée au sein de la communauté collégiale. « Ce qui est encourageant, malgré la durée du conflit, c’est de voir toute la solidarité qui s’est tissée au fil des mois avec, notamment, l’association étudiante du cégep et le Syndicat des professeures et professeurs du Collège de Maisonneuve. En période crise, on se rend compte plus que jamais à quel point la solidarité peut faire toute la différence. Aujourd’hui, je lève mon chapeau aux travailleuses et aux travailleurs de la Coop Maisonneuve qui se sont battus sans relâche pour se faire respecter et obtenir de meilleures conditions de travail. Votre fougue et votre ténacité sont tout à votre honneur ! », a ajouté Dominique Daigneault, présidente du Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM–CSN).

Le syndicat invite enfin tous les étudiants et le personnel du cégep à préserver ce lien de solidarité qui sera précieux pour la suite des choses. « Nous aurons besoin de cette solidarité et de la vigilance de chacun dans les semaines et les mois qui viennent pour assurer une reprise saine des activités de la Coop. C’est en restant unis que nous pourrons y arriver », de conclure M. Provencher.

Rappelons qu’un mandat de 72 heures de grève avait été voté le 7 janvier 2020, un mois avant que ne soit déclenchée la grève générale illimitée à la suite du rejet d’une offre qualifiée de « finale » par l’employeur. Il s’agissait de la deuxième négociation en deux ans pour le STTCCM–CSN et le deuxième conflit de travail en autant de temps.

Pénurie de bouteilles de bière brunes : que les acteurs de l’industrie trouvent une solution

Devant la rareté de plus en plus criante de bouteilles de bière brunes, la Fédération du commerce (FC–CSN) invite les acteurs de l’industrie à trouver un dénouement rapide à la situation. « Les brasseurs, les détaillants et le gouvernement, qui sont actuellement en négociation à ce sujet, doivent développer des solutions afin d’éviter qu’on se retrouve devant une pénurie complète de bouteilles brunes », explique David Bergeron-Cyr, président de la FC–CSN.

Une pratique responsable qui doit demeurer
L’industrie brassicole, incluant les micro-brasseries, se retrouvera bientôt devant l’impossibilité d’embouteiller ses produits dans ce contenant à remplissage multiple. Produites au Québec, les bouteilles brunes sont réutilisables de 15 à 20 fois, environ, avant d’être recyclées. De plus, elles représentent l’option la plus écologique par rapport aux autres contenants à remplissage unique. « Il ne faudrait surtout pas que l’interdiction de retourner ses bouteilles, entraînée par la COVID-19, vienne fragiliser cette pratique responsable. La consigne des bouteilles à des fins de réutilisation est reconnue pour être l’un des systèmes les plus performants et environnementaux qui soient. Celui du Québec, qui permet la récupération des bouteilles de bière à remplissage multiple, est l’un des meilleurs sur la planète. »

Pistes de solution
Alors que plusieurs détaillants s’opposent à un retour de l’ancienne pratique, du moins dans l’immédiat, une solution à court terme s’impose. « Il serait envisageable d’organiser des centres de dépôt à l’extérieur des commerces afin de minimiser les risques de contamination pour les travailleuses et les travailleurs. Cette solution temporaire permettrait d’alimenter les brasseurs et de maintenir la production, donc les emplois. »

Lorsqu’une solution temporaire sera mise en place, les différents acteurs bénéficieront du temps nécessaire pour concevoir le meilleur système afin de récupérer ce contenant. Toutefois, pour arriver à un consensus, il faudra que les discussions soient menées dans l’intérêt supérieur de tous.

Les travailleurs oubliés des centres funéraires méritent aussi une prime de risque

Alors que le gouvernement a déjà consenti à mettre en place des primes pour les travailleuses et travailleurs de la santé, les paramédics et les préposé-es aux bénéficiaires, les personnes qui s’occupent des défunts et de leur famille sont malheureusement délaissées. Parce que la nature des opérations les expose considérablement à un risque de contagion – plusieurs études démontrent que le virus survit après le décès d’un individu – la FC–CSN exige une prime de risque de 3 $ l’heure pour tous les employé-es des centres funéraires. La FC–CSN exige aussi que des visières et des masques N95 en quantité suffisante soient mis à leur disposition.

Des craintes bien réelles
Malgré les mesures de protection fournies par les employeurs, la peur est omniprésente chez les travailleurs qui ont à manipuler les corps. Les craintes sont d’autant plus grandes qu’on sait que les personnes qui décèdent n’ont pas nécessairement été toutes testées pour la COVID-19. Cette situation représente une menace silencieuse de contamination pour les travailleurs chargés du transport des personnes décédées, pour les opérateurs de four crématoire et pour ceux qui ont à pratiquer des actes de thanatopraxie. « Si le diagnostic de COVID n’a pas été déclaré par le médecin qui a constaté le décès, il n’y a aucun moyen de savoir si le défunt était infecté et s’il représente un important risque de contamination. C’est dans ce contexte inquiétant que des centaines de travailleurs entrent au boulot chaque jour. Ces gens mettent leur santé en danger dans le but de rendre un service dont la société ne peut se passer », précise David Bergeron-Cyr, président de la FC–CSN.

Le personnel administratif ainsi que le personnel de soutien aux familles doivent aussi être considérés et reconnus pour leur apport aux services offerts. Ces derniers demeurent en contact avec la clientèle et travaillent aussi dans des conditions stressantes liées à la pandémie. L’organisation du travail est chamboulée par l’application des nouvelles règles de distanciation sociale.

Retenir le personnel
« L’industrie funéraire est un milieu de travail difficile et hautement émotif. Pour plusieurs, il peut sembler moins attrayant. Mais il ne faudrait pas non plus en arriver à manquer d’employé-es dans ce secteur essentiel en temps de pandémie, faute d’avoir reconnu à juste titre leur contribution. Les difficultés de recrutement étaient déjà présentes dans plusieurs régions », relate David Bergeron-Cyr.

L’ensemble de la société compte sur des services professionnels et surtout essentiels à la santé publique. Il est plus que justifié d’accorder une prime de 3 $ l’heure à ces travailleuses et travailleurs oubliés.

Protocole d’urgence dans les abattoirs : la Fédération du commerce-CSN demande davantage de protection pour les employé-es

À la suite de la publication par l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) de recommandations intérimaires concernant l’industrie des abattoirs, le président de la Fédération du commerce (FC–CSN), David Bergeron-Cyr,  a fait parvenir une lettre au premier ministre du Québec François Legault pour lui faire part des inquiétudes de la FC en ce qui a trait à la sécurité des travailleuses et travailleurs de l’industrie de la transformation de la viande.

Dans sa lettre, M. Bergeron-Cyr affirme être tout à fait conscient « des enjeux importants qu’occasionnent les ralentissements de l’abattage et de la transformation des viandes pour l’avenir de l’industrie. Toutefois, nous pensons qu’en maintenant les opérations à un niveau normal, cela facilitera la mise en place de meilleures mesures de sécurité et permettra d’éviter la propagation du virus et l’éventuelle fermeture complète d’autres établissements. »

La FC–CSN, qui représente plus de 4 000 salarié-es dans le secteur de la transformation de la viande, déplore entre autres que le protocole demande aux employeurs de faire respecter une distance de deux mètres entre les personnes uniquement « dans la mesure du possible », ce qui leur donne trop de marge de manœuvre, selon M. Bergeron-Cyr.

« Il faut comprendre que souvent, pour que cette mesure puisse s’appliquer, l’entreprise doit diminuer la vitesse de la chaîne de production. Plusieurs employeurs seront donc tentés d’utiliser d’autres moyens de protection, moins efficace que la distanciation sociale, afin de ne pas ralentir leurs opérations », est-il expliqué dans le texte.

La lettre précise également que la fédération est « irritée au plus haut point » par le fait que, contrairement à OIymel – l’un des principaux employeurs de l’industrie – les organisations représentant les travailleuses et les travailleurs de la transformation de la viande n’ont pas été impliquées dans l’élaboration du protocole.

Dans le même ordre d’idées, le signataire dénonce également l’absence des organisations syndicales aux rencontres de la filière porcine organisées par le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ) et auxquelles sont invités à participer tous les autres intervenants de l’industrie.

Les travailleuses et les travailleurs de l’industrie de la transformation de la viande « sont fiers de jouer un rôle essentiel afin de permettre au peuple québécois de se nourrir et de passer à travers cette crise, mais il ne faut pas que cela se fasse au détriment de leur propre santé et celle de leurs proches », conclut la lettre.

La Fédération du commerce (FC–CSN) compte quelque 28 000 membres regroupés dans plus de 330 syndicats présents dans les secteurs du commerce de détail, de gros et de services divers, de l’agroalimentaire, des finances et du tourisme.