Service de garde en milieu familial : des pistes pour stopper l’effritement du réseau

Alors que le manque de places en garderie se fait toujours aussi criant et que le réseau actuel s’effrite rapidement, les responsables de service de garde éducatif en milieu familial (RSGE) membres de la CSN, proposent des solutions.

D’un côté, le gouvernement de la CAQ a promis de créer 37 000 nouvelles places subventionnées en garderie d’ici 2024-2025. De l’autre, la province a perdu près de 20 000 places en milieu familial entre 2018 et 2022, selon les données du ministère de la Famille.

Réunies en conseil sectoriel, des représentantes des quelque 3 000 RSGE affiliées à la CSN ont ciblé plusieurs pistes de solution qui permettraient d’endiguer l’exode des RSGE en milieu familial vers d’autres professions.

Les RSGE proposent notamment l’accès à un régime de retraite, l’inclusion de l’emploi comparateur (éducatrice en CPE, échelon 3, non qualifiée) à l’entente collective, une clause de non-appauvrissement de même que des primes pour la reconnaissance de l’expérience et pour les régions éloignées.

De la grande visite
Le 21 avril, les représentantes des RSGE ont déposé leurs demandes à la ministre de la Famille, Suzanne Roy. Il s’agit d’un geste symbolique puisqu’un tel dépôt du cahier de demandes directement au ministre constitue une première pour le secteur.

« Ce gouvernement répète que le développement des enfants lui tient à cœur. Ce développement démarre dès la période 0 à 5 ans. C’est nous, les éducatrices, qui outillons les tout-petits. Il nous faut plus de reconnaissance et du soutien pour que le réseau reste fort », indique Chantal Racicot, représentante du secteur des RSGE à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN).

« C’est une véritable vocation, mais il y a une limite à s’appauvrir. Actuellement, les responsables pigent à même leurs revenus pour fournir des repas équilibrés. La hausse du panier d’épicerie est l’un des éléments qui met en péril la situation financière de milliers de RSGE. Il faut rapidement établir un mécanisme de protection sans quoi plusieurs devront fermer leurs portes », souligne Lucie Longchamps, vice-présidente à la FSSS–CSN.

« Les RSGE peuvent compter sur le soutien des syndicats de toute la grande région de la Montérégie afin de faire reconnaître, une fois pour toutes, la véritable valeur de leur travail. Ces responsables, majoritairement des femmes, méritent de meilleures conditions », conclut Jean-Philippe Dell’Aniello, premier vice-président du Conseil central de la Montérégie–CSN.

Cinq ententes en une semaine pour les centres d’hébergement privés

La négociation coordonnée des centres d’hébergement privés (CHP) a le vent dans les voiles !

Le 13 avril, les membres des sections Pavillon Murray et Manoir Manrèse du Syndicat régional des travailleuses et travailleurs des centres d’hébergement de la région de Québec–CSN ont voté à l’unanimité deux ententes de principe pour le renouvellement de leur convention collective. Plus tôt cette semaine, leurs consœurs et confrères de la section Logidor avaient également voté en faveur d’une entente.

Du côté du Syndicat des travailleuses et travailleurs des résidences et centres d’hébergement privés de la Montérégie–CSN, les sections Résidences Richeloises et Clair Matin ont elles aussi obtenu un accord.

Pour leur part, les membres du Syndicat des travailleuses et travailleurs des Centres d’hébergement privés de la région Saguenay–Lac-Saint-Jean–CSN, section Villa d’Alma ont également accepté un règlement mettant fin à plus de quatre mois de grève.

Au cours de la semaine du 10 avril seulement, cinq ententes ont été adoptées, portant le compte à 24 règlements, soit la moitié des syndicats participants.

Centres d’hébergement privés : trois nouvelles ententes!

En quelques jours seulement, trois nouvelles ententes viennent d’être conclues dans l’actuelle ronde de négociation coordonnée des centres d’hébergement privés (CHP).

Le 6 avril 2023, les membres de la section Résidences Richeloises du Syndicat des travailleuses et travailleurs des résidences et centres d’hébergement privés de la Montérégie–CSN ont voté à 92 % en faveur d’une entente de principe pour le renouvellement de leur convention collective. Puis le 11 avril, c’était au tour de leurs collègues de la section Clair Matin d’adopter à 89 % une entente de principe.

Du côté du Syndicat des travailleuses et travailleurs des centres d’hébergement privés de la région de Québec–CSN, une entente a également été adoptée à l’unanimité par les membres de la section Jardins Logidor, le 11 avril.

Ces trois résidences de McMasterville, Longueuil et Sainte-Foy appartiennent au groupe Cogir. Les trois ententes respectent en tout point les revendications de la plateforme commune de la négociation coordonnée des centres d’hébergement privés (CHP).

Ces trois nouveaux règlements portent le compte à 21 ententes dans la négociation coordonnée.

Hôpital de Lachine : couper des services publics pour les donner au privé, c’est non !

L’hôpital de Lachine donne des services qui sont essentiels à la population du quartier et des alentours. Or, le Centre universitaire de santé McGill (CUSM) désire y fermer l’urgence, les soins intensifs, les soins spécialisés et refuse l’arrivée de patientes et de patients par ambulance depuis le 14 février 2022. Pour la Fédération de la Santé et des Services sociaux (FSSS–CSN) et le syndicat des employés du CUSM (SECUSM–CSN), il est primordial que ses services hospitaliers demeurent accessibles et publics, sur une base permanente, d’autant plus de que l’hôpital de Lachine est le seul hôpital francophone de l’Ouest de l’ile et qu’il dessert une population de plus de 300 000 personnes.

Pour justifier sa décision, le CUSM invoque un défi au niveau de la main-d’œuvre. Pour Shiaman Diawara, président du SECUSM, cela ne tient pas la route « Il y a des enjeux d’attraction et de rétention du personnel, mais la privatisation c’est une bien mauvaise solution et cela va juste empirer la situation. De plus, récemment des travaux importants de modernisation de l’hôpital ont eu lieu. On ne comprend pas ce revirement de situation, soit vouloir dilapider nos services publics pour les confier au privé ».

« Il est inconcevable de fermer des services alors qu’on sait que le réseau est partout en surcharge. Le gouvernement Legault veut faire construire de nouveaux hôpitaux privés prétextant vouloir désengorger le réseau, mais à côté il fait fermer des services publics et sous-utilise les installations déjà existantes. Ce n’est ni logique ni acceptable » de trancher Sébastien Gagné, vice-président de la FSSS–CSN pour la grande région de Montréal.

L’hôpital de Lachine a été classé le 26e meilleur hôpital au Canada parmi plus de 1300 hôpitaux selon le magazine Newsweek, publié en mars de cette année. De plus, rappelons-nous qu’en 2007, l’Assemblée nationale avait adopté une motion garantissant la vocation communautaire de l’hôpital de Lachine et le maintien de tous ses services – y compris l’urgence et l’unité des soins intensifs.

Pour Ariane Carmel-Pelosse, 2e vice-présidente du Conseil central du Montréal métropolitain–CSN « Il faut reconnaître que l’hôpital de Lachine est une ressource essentielle pour la population. La fermeture de l’urgence, des soins intensifs et de salles d’opération pourrait avoir des conséquences importantes pour les usagères et les usagers et sur leur santé.  En effet, passer plus de temps en ambulance pour se rendre à un autre hôpital pourrait être fatal pour certains, ce n’est pas ce qu’on l’on veut ». Le Conseil Central du Montreal-Métropolitain, la FSSS–CSN et le SECUSM–CSN donnent leur soutien au comité citoyen Sauvons l’hôpital de Lachine et demande au gouvernement de maintenir la vocation communautaire de l’hôpital de Lachine ainsi que l’ensemble de ses services.

SIGNEZ LA PÉTITION : https://www.assnat.qc.ca/fr/exprimez-votre-opinion/petition/Petition-9995/index.html

Les grévistes d’Urgences-santé visitent François Legault

En grève aujourd’hui, le personnel de bureau et les répondantes et répondants médicaux d’urgence (RMU) d’Urgences-Santé ont rendu visite au premier ministre Legault afin de le sensibiliser aux conséquences du blocage de la négociation chez Urgences-santé.

Sans convention collective depuis le 31 mars 2020, ces deux groupes de salarié-es jouent un rôle crucial au sein d’Urgences-santé. Les RMU sont notamment les personnes qui prodiguent les premiers soins par téléphone dans des moments cruciaux, par exemple en donnant les instructions pour amorcer des manœuvres de réanimation, en cas d’étouffement ou encore pour préparer un accouchement, en attendant l’arrivée de l’ambulance ou des premiers répondants. Ces personnes veillent également à la répartition des appels vers les ambulances. Maillon tout aussi essentiel de la chaîne des soins préhospitaliers, les employé-es de bureau assurent pour leur part tout le soutien administratif et voient, entre autres, à combler les effectifs des paramédics, des employé-es de soutien et des RMU. Les employé-es de bureau œuvrent à l’informatique, à l’entretien général, aux comptes clients et à la facturation ainsi qu’aux services des salaires et des ressources humaines.

« Il était important pour nous de nous adresser directement au premier ministre, parce que les services préhospitaliers sont absolument névralgiques pour la population, explique la présidente du Syndicat des employé-es d’Urgences-Santé–CSN, Anick Bélanger. Nous sommes constamment sur la corde raide, en sous-effectif, en heures supplémentaires. Notre travail exige un niveau de concentration à toute épreuve, car la moindre erreur pourrait avoir des conséquences dramatiques. François Legault ne peut pas demeurer insensible devant une telle situation. »

« Il faut souligner que les demandes des RMU et du personnel administratif ne sont pas déraisonnables. Le gouvernement ne leur offre que 2 % par année en sachant pertinemment que tous ceux qui effectuent un travail comparable ailleurs, par exemple au 911, gagnent beaucoup plus, rappelle le représentant du secteur préhospitalier de la Fédération de la santé et des services sociaux–CSN, Jean Gagnon. Toutes ces personnes-là sauvent des vies chaque jour ou y contribuent activement. On ne peut tout simplement pas se passer d’elles : elles sont indispensables. Le gouvernement doit sérieusement y réfléchir, car si l’on n’arrive plus à recruter du personnel ni à retenir les plus expérimenté-es chez Urgences-santé, il aura sur les bras un problème encore bien plus important. »

Puisque la visite avait lieu à L’Assomption, la présidente du Conseil central de la Lanaudière–CSN, Patricia Rivest, a pris part au rassemblement à l’extérieur du bureau du premier ministre. « Nous appuyons de tout cœur la lutte des RMU et du personnel administratif d’Urgences-Santé, notamment parce que la situation qu’ils dénoncent, elle est vécue partout au Québec, dans toutes les centrales de communication santé. Nous demandons au premier ministre de prendre la situation très au sérieux. Il y a toujours un prix à payer à refuser de reconnaître les travailleuses et les travailleurs à leur juste valeur. »

 

Rappelons que les RMU et le personnel de bureau d’Urgences-santé exercent une demi-journée de grève de temps toutes les deux semaines en plus d’autres moyens de pression tels que la grève de certaines tâches. Tous ces moyens de pression ont reçu l’aval du Tribunal administratif du travail qui s’assure du maintien des services essentiels. Les RMU de la Capitale nationale et ceux de l’Estrie, également membres de syndicats CSN, exercent eux aussi la grève de temps selon des modalités semblables.

Manifestation du Syndicat des travailleurs et travailleuses de Résidence plaisance des îles-CSN à Cap-aux-Meules pour réclamer le conventionnement

Depuis près d’un an, le Syndicat des travailleurs et travailleuses de Résidence Plaisance des îles a enchaîné les actions et les interventions auprès des autorités gouvernementales afin d’obtenir un statut d’établissement privé conventionné. Sans relâche, les représentants syndicaux n’ont cessé de dénoncer haut et fort le traitement inéquitable qui subsiste avec les employés du CISSS des îles et le profond sentiment d’injustice que cela entraîne chez les salariés. Comme le souligne la présidente du Syndicat, Valérie Bénard, « il faut se rappeler que nos membres qui travaillent à la Résidence Plaisance des îles exercent exactement le même travail que leurs collègues du secteur public, tout en ayant une rémunération et des avantages sociaux nettement inférieurs ».

Le 31 janvier dernier, à la suite d’une rencontre avec le syndicat, le député Joël Arseneau déposait une pétition à l’Assemblée nationale afin d’interpeller le Gouvernement du Québec sur ce sujet d’une importance vitale pour la communauté des îles. Cette pétition, signée par une cinquantaine de travailleurs et travailleuses, demandait que l’analyse du conventionnement de la Résidence Plaisance tienne compte de la situation d’insularité des Îles-de-la-Madeleine et des problématiques majeures que cela engendre sur l’attraction et la rétention du personnel. Malgré cette intervention, le syndicat est demeuré sans nouvelles depuis le dépôt de la pétition et c’est pourquoi les membres ont décidé de manifester aujourd’hui.

Parallèlement à cette manifestation, les représentants de la CSN ont effectué des démarches afin qu’une déclaration commune signée par plusieurs intervenants majeurs des îles soit acheminée au ministre de la Santé, M. Christian Dubé ainsi qu’à la ministre déléguée à la Santé et aux Aînés, Mme Sonia Bélanger. En effet, c’est d’une seule et même voix que le maire de la municipalité des îles, le député des îles à l’Assemblée nationale, la directrice générale du CHSLD Plaisance, le vice-président régional de la fédération de la santé et des services sociaux et le vice-président du Conseil central Gaspésie Îles-de-la-Madeleine CSN ont informé les autorités gouvernementales de l’urgence de la situation.

Selon Kent Denis, vice-président de la Fédération de la santé et des services sociaux : « la déclaration commune que nous avons envoyée aujourd’hui constitue la preuve que notre demande est légitime et appuyée par les acteurs de la communauté. Tout le monde reconnaît qu’il y a une question d’équité à corriger pour les travailleurs et travailleuses et que les impacts de cette injustice se font inévitablement sentir sur les services à la population. Il ne faut surtout pas attendre que la situation se dégrade davantage et qu’on doive couper des lits en CHSLD parce qu’il n’y a plus assez de personnel pour offrir les services aux usagers ». Quant au CISSS des îles, sa présidente-directrice générale n’a pas donné suite à la demande d’appui à cette déclaration.

Équité salariale : le personnel du CHUM attend son dû depuis 12 ans

Une centaine de militantes et de militants de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) ont déployé une gigantesque bannière sur le Centre Hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM) pour réclamer un règlement des plaintes de maintien de l’équité salariale pour le personnel de bureau et de l’administration. Entre autres, les agentes administratives, les adjointes à la direction et à l’enseignement universitaire, les acheteuses et les secrétaires médicales et juridiques, postes majoritairement occupés par des femmes, attendent depuis près de 12 ans que le gouvernement mette fin à la discrimination au niveau de leur salaire en réglant les plaintes de maintien de l’équité salariale de 2010.

Pour Anick Mailhot, présidente du syndicat des employé-es du CHUM–CSN, la situation doit se régler de toute urgence : « Nous continuerons de nous mobiliser tant que le dossier ne sera pas réglé parce qu’au CHUM la situation est critique. Le manque de personnel est criant, sans parler de celles et ceux qui pensent quitter. Le règlement des plaintes de maintien de l’équité salariale serait une forme de reconnaissance qui améliorerait les conditions salariales des travailleuses et travailleurs et qui permettrait ainsi de retenir le personnel dont on a tant besoin. »

« Ces emplois, traditionnellement occupés par des femmes, sont depuis trop longtemps dévalorisés par rapport aux emplois traditionnellement occupés par des hommes.  Il est plus que temps de mettre fin à cette iniquité! Le gouvernement doit régler les plaintes de maintien de l’équité salariale le plus rapidement possible. Ce n’est pas normal que ces travailleuses doivent attendre depuis si longtemps pour que le gouvernement les reconnaisse » de poursuivre Arianne Carmel-Pelosse, 2e vice-présidente du conseil central Montréal Métropolitain–CSN.

« Il est temps que la Loi sur l’équité salariale soit respectée. Nous souhaitons un engagement ferme de la part du gouvernement afin que le Conseil du trésor donne le mandat de régler ces plaintes qui touchent près de 30 000 personnes partout au Québec. Il est plus que temps que le gouvernement reconnaisse les changements dans leur travail et la juste valeur de leur emploi. On n’est plus à l’aire de la dactylo! » de renchérir Josée Marcotte, vice-présidente de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN).

Une rencontre constructive avec la ministre de la Famille

La vice-présidente de la CSN, Katia Lelièvre et celle de la FSSS–CSN, Lucie Longchamps, rencontraient hier la nouvelle ministre de la Famille, Suzanne Roy.

Lucie Longchamps souligne que ce type de rencontres peut avoir des effets positifs et constructifs tant pour les travailleuses des CPE que pour les responsables en services de garde éducatifs en milieu familial (RSGE). « Ce qui est important, c’est qu’on puisse faire avancer le réseau même si on n’est pas tout le temps d’accord sur tout ! ».

La rencontre était cordiale. Nous avons le sentiment que la ministre était, tout comme nous, en mode solutions. « Pour nous le modèle des services de garde au Québec est une richesse qui a permis de sortir des milliers de femmes de la pauvreté et de la dépendance économique, rappelle Katia Lelièvre. Nous avons dit à la ministre que nous souhaitions être des partenaires pour travailler à leur maintien et à leur élargissement ».

Pour la FSSS et la CSN, ce fut l’occasion de faire le point sur quelques chantiers des plus urgents. Notamment, il faut trouver des solutions pour stabiliser les services de garde régis. L’inflation a des impacts sur les coûts des opérations en CPE. Dans les RSGE, cela se fait sentir très lourdement, puisque cela a un impact direct et immédiat sur leurs revenus. C’est un appauvrissement total pour ces travailleuses qui assure la continuité alors que le réseau a déjà perdu plus de 24 000 places au cours des dernières années.

De plus, il a été question de l’éviction de 14 CPE annoncée par le Centre de services scolaires de Montréal et des mesures à mettre en place pour pallier les nombreux problèmes que cela engendre pour le personnel des CPE comme pour les tout petits et leur famille.

Lucie Longchamps a profité de l’occasion pour remettre à la ministre une copie du rapport final du Comité consultatif paritaire national portant sur les enfants en services de garde éducatifs à l’enfance et présentant des besoins de soutien particulier. Il en ressort un consensus sur l’urgence d’agir, notamment sur la charge de travail du personnel. Il faut proposer rapidement des solutions, car de nombreuses travailleuses en petite enfance vivent des surcharges de travail et de l’épuisement. Pour qu’elles continuent à offrir ces services si importants pour la population, il faut qu’elles sentent l’appui de tous, y compris de leur direction.

Par ailleurs, durant cette rencontre, nos représentantes CSN et FSSS ont eu l’occasion de revenir sur des propos récents de la ministre qui rappelaient que les dernières négociations avaient entraîné des hausses de salaire importantes. Nous tenions à rappeler à la ministre que ces sommes constituaient un rattrapage et que selon nous, il reste encore du chemin à faire pour la pleine reconnaissance de la valeur du travail dans les services de garde à l’enfance.

Enfin, elles ont abordé le problème des fiches d’assiduité qui doivent être remplies toutes les deux semaines dans les RSGE. La ministre a indiqué qu’elle était prête à se pencher sur cet aspect.

Urgence du CHUL : la sécurité des travailleuses et travailleurs et des usagères et usagers n’est pas assurée

Le Syndicat des travailleuses et travailleurs du Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de la Capitale-Nationale–CSN (STT du CIUSSS-CN–CSN) et le Syndicat des travailleuses et des travailleurs du CHU de Québec–CSN (STT du CHU de Québec) unissent leur voix pour dénoncer les situations de violence qui sévissent à l’urgence régulière et psychiatrique du Centre hospitalier de l’Université Laval (CHUL) depuis trop longtemps. Les deux syndicats dénoncent la lenteur des changements demandés et les incohérences administratives mettant à risque les usagères et les usagers et le personnel. Malgré le fait qu’ils n’aient pas été invités à rencontrer M. Carmant, ministre responsable des services sociaux, lors de sa visite prévue au CIUSSS, ils espèrent être entendus. Les syndicats proposent notamment la mise en place de détecteurs de métal individuels, d’une salle sécurisée, de même que la présence en tout temps d’agents d’intervention formés au lieu de gardes de sécurité provenant de firmes privées. Les syndicats demandent de plus que la trajectoire d’admission des patientes et des patients soit revue afin que la sécurité de tous soit assurée.

Une centralisation des services excessive amène des risques pour les usagères et usagers
Rappelons qu’à la suite de la réforme Barette en 2015, différentes fermetures ont eu lieu dont le département et l’urgence psychiatrique de l’Hôpital du Saint-Sacrement ainsi qu’à l’Hôpital de l’Enfant-Jésus. Les urgences psychiatriques de la région ont été concentrées, entre autres au CIUSSS-CN, amenant ainsi une surcharge pour le personnel. L’urgence psychiatrique se retrouve ainsi au milieu de l’urgence régulière du CHUL, qui est sous la responsabilité d’une autre direction, celle du CHU de Québec.

Ainsi, les soins psychiatriques adultes et ceux de nature pédiatrique partagent la même salle d’attente. « Ça donne lieu à des situations où des personnes très instables, souvent intoxiquées et présentant un fort potentiel d’agressivité, se retrouvent à côté de jeunes enfants qui deviennent témoins, malgré eux, de situations complètement surréalistes et potentiellement dangereuses. Est-ce qu’une personne doit mourir pour que les choses changent? » de s’indigner les deux syndicats. Cette situation est inconcevable d’autant plus qu’il existe des budgets pour améliorer la prévention et l’aménagement sécuritaire des lieux dans la convention collective actuelle. 

Des efforts insuffisants pour protéger la santé et la sécurité du personnel
Même son de cloche du côté du syndicat du CIUSSS qui avait aussi déposé une plainte. « Encore, le soir et la nuit, c’est entre autres des préposé-es aux bénéficiaires qui doivent intervenir s’il y a des agressions. Il y a quelques agents de sécurité d’une compagnie privée, mais aucun directement sur place. Ils arrivent le plus souvent quand la situation est revenue sous contrôle, et de toute façon, ils ne sont pas formés pour intervenir auprès des usagères et des usagers en psychiatrie. Ils bousillent nos interventions. Ça donne quoi de payer une entreprise privée pour ça? » de déclarer Roger Laprise, président par intérim du STT du CIUSSS-CN–CSN. Les deux syndicats sont d’avis que l’ajout d’agents d’intervention, formés pour intervenir auprès d’usagères et d’usagers violents ou armés, présents en tout temps à l’urgence du CHUL et à l’urgence psychiatrique, est essentielle.

En pleine pénurie de main-d’œuvre, il devient urgent de redresser la situation, car les difficultés de rétention et d’attraction du personnel s’accentuent. Les syndicats s’attendent à des changements rapides pour que leurs membres puissent travailler dans un environnement sain et sécuritaire.

À propos
Le Syndicat des travailleuses et travailleurs du Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de la Capitale-Nationale–CSN (STT du CIUSSS-CN–CSN) représente plus de 10 000 membres œuvrant dans le réseau de la santé et des services sociaux dans l’ensemble du territoire couvert par la Capitale-Nationale. Le Syndicat des travailleuses et des travailleurs du CHU de Québec–CSN (STT CHU de Québec–CSN) représente 3 200 membres. Les membres des syndicats sont notamment des préposé(es) aux bénéficiaires, des assistantes et assistants techniques au soins de la santé, des préposé(es) à l’entretien ménager, des préposé-es en retraitement des dispositifs médicaux, des ouvriers spécialisés, etc.

Augmentation des frais en RPA : un autre pas vers un système à deux vitesses

La fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) joint sa voix aux détracteurs du projet de règlement qui prévoit de réviser les critères de fixation du loyer dans les résidences privées pour aîné-es (RPA). Ce qui est proposé par la CAQ est l’ajout de frais pour des services qui devraient être assumés par le secteur public via les soins à domicile.

Dans le projet de règlement, on peut lire que ce changement pourrait se traduire par une augmentation des revenus pour les propriétaires de RPA, mais qu’en contrepartie, cette mesure augmenterait les dépenses des résidents. « Ce que propose la CAQ, c’est ni plus ni moins que l’appauvrissement des aîné-es, ce n’est pas acceptable. Cela aura des conséquences sur plusieurs d’entre eux et sur leurs familles qui devront reconsidérer leur choix et trouver d’autres lieux d’hébergement. Les RPA ne devraient avoir que le volet locatif et d’amusement pour les ainé-es qui en ont les moyens, mais la partie soins revient au réseau public et ne devrait pas être une occasion d’affaires » de se prononcer Lucie Longchamps, vice-présidente de la FSSS-CSN responsable des secteurs privés.

Le projet de règlement gouvernemental veut permettre des hausses dans le coût des soins de santé offerts aux résidentes et aux résidents. Pour Réjean Leclerc, président de la FSSS–CSN « Le gouvernement se déresponsabilise de devoir donner des services qui devraient être assumés par le secteur public. Ça ouvre la porte à une explosion des coûts, mais là, la facture sera refilée à celles et ceux qui peuvent se le payer. C’est un message clair que nous envoie le gouvernement : il poursuit dans sa logique néolibérale de privatisation en ajoutant une autre pierre sur le chemin d’un système de santé à deux vitesses et tant pis pour ceux qui n’ont pas les moyens. »

La politique canadienne de la santé vise à faciliter un accès satisfaisant aux services de santé, sans obstacle d’ordre financier ou autre. En somme, la santé est un droit et si l’on ne veut pas que le secteur public reste l’enfant pauvre du système, il faudra investir rapidement dans les services de soins à domicile, surtout considérant le vieillissement de la population. C’est ce que martèlent les différentes recommandations à ce sujet et c’est ce qui devrait être mis de l’avant.  C’est la seule manière d’assurer un accès équitable aux soins et aux services à l’ensemble de la population, incluant aux personnes qui vivent en RPA.

L’augmentation des frais en RPA : un autre pas vers un système à deux vitesses

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) joint sa voix aux détracteurs du projet de règlement qui prévoit de réviser les critères de fixation du loyer dans les résidences privées pour aînés (RPA). Ce qui est proposé par la CAQ est l’ajout de frais pour des services qui devraient être assumés par le secteur public via les soins à domicile. 

Dans le projet de règlement, on peut lire que ce changement pourrait se traduire par une augmentation des revenus pour les propriétaires de RPA, mais qu’en contrepartie, cette mesure augmenterait les dépenses des résidentes et des résidents. « Ce que propose la CAQ, c’est ni plus ni moins que l’appauvrissement des aîné-es, ce n’est pas acceptable.  Cela aura des conséquences sur plusieurs d’entre eux et sur leurs familles qui devront reconsidérer leur choix et trouver d’autres lieux d’hébergement. Les RPA ne devraient avoir que le volet locatif et d’amusement pour les ainé-es qui en ont les moyens, mais la partie soins revient au réseau public et ne devrait pas être une occasion d’affaires » de se prononcer Lucie Longchamps, vice-présidente de la FSSS–CSN, responsable des secteurs privés. 

Le projet de règlement gouvernemental veut permettre des hausses dans le coût des soins de santé offerts aux résidentes et résidents. Pour Réjean Leclerc, président de la FSSS–CSN, « Le gouvernement se déresponsabilise en donnant des services qui devraient être assumés par le secteur public. Ça ouvre la porte à une explosion des coûts, mais là, la facture sera refilée à celles et ceux qui peuvent se le payer. C’est un message clair que nous envoie le gouvernement : il poursuit dans sa logique néolibérale de privatisation en ajoutant une autre pierre sur le chemin d’un système de santé à deux vitesses et tant pis pour ceux qui n’ont pas les moyens ».   

La politique canadienne de la santé vise à faciliter un accès satisfaisant aux services de santé, sans obstacle d’ordre financier ou autre. En somme, la santé est un droit et si l’on ne veut pas que le secteur public reste l’enfant pauvre du système, il faudra investir rapidement dans les services de soins à domicile, surtout considérant le vieillissement de la population. C’est ce que martèlent les différentes recommandations à ce sujet et c’est ce qui devrait être mis de l’avant.  C’est la seule manière d’assurer un accès équitable aux soins et aux services à l’ensemble de la population, incluant aux personnes qui vivent en RPA.

Équité salariale : le personnel de bureau et de l’administration réclame son dû!

Des centaines de militantes et de militants de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) ont déployé une gigantesque bannière devant le centre ambulatoire du CISSS de Laval pour réclamer un règlement des plaintes de maintien de l’équité salariale pour le personnel du bureau et de l’administration. Entre autres, les agentes administratives, les adjointes à la direction et à l’enseignement universitaire, les acheteuses et les secrétaires médicales et juridiques, postes majoritairement occupés par des femmes, attendent depuis près de 12 ans que le gouvernement mette fin à la discrimination au niveau de leur salaire en réglant les plaintes de maintien de l’équité salariale de 2010.

« Nous souhaitons un engagement ferme de la part du gouvernement afin que le Conseil du trésor donne le mandat de régler ces plaintes qui touchent près de 30 000 personnes partout au Québec. Ça fait près de 12 ans que ces travailleuses attendent qu’on reconnaisse les transformations dans leur travail et la juste valeur de leur emploi. Il est temps que la Loi sur l’équité salariale soit respectée », lance Josée Marcotte, vice-présidente de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN).

Pour Nathalie Bourque, présidente du syndicat des travailleuses et des travailleurs du CISSS de Laval, la situation doit se régler de toute urgence : « Nous continuerons de nous mobiliser tant que le dossier ne sera pas réglé parce qu’à Laval la situation est critique. Le manque de personnel est criant, sans parler de celles et ceux qui pensent quitter. Le règlement des plaintes de l’équité salariale serait une forme de reconnaissance qui améliorerait les conditions salariales des travailleuses et travailleurs et qui permettrait ainsi de retenir le personnel dont on a tant besoin. »

« Ces emplois, traditionnellement occupés par des femmes, sont depuis trop longtemps dévalorisés par rapport aux emplois traditionnellement occupés par des hommes.  Il est plus que temps de mettre fin à cette iniquité! Le gouvernement doit régler les plaintes de maintien de l’équité salariale le plus rapidement possible.  Ce n’est pas normal que ces travailleurs, majoritairement des femmes, doivent attendre depuis si longtemps pour que le gouvernement les reconnaisse » de renchérir Chantal Ide, 1re vice-présidente du Conseil central Montréal-métropolitain–CSN.

À propos

Le syndicat des travailleuses et travailleurs du CISSS de Laval-CSN compte plus de 6 000 membres et est appuyé dans cette revendication par le Conseil central du Montréal-métropolitain–CSN qui regroupe plus de plus de 100 000 travailleuses et travailleurs ainsi que par la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) comptant plus de 145 000 membres, dont près de 120 000 dans le secteur public.

Une entente de principe aux Jardins Charlesbourg

Le 24 janvier, les travailleuses et les travailleurs de la résidence Les Jardins Charlesbourg à Québec ont entériné à 82 % une entente de principe.

Cette entente est la 7e de la ronde de négociation coordonnée de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) à atteindre la plateforme commune de revendications ainsi que l’objectif d’un salaire de 18 $/heure dès l’embauche.

Il faut rappeler que la CSN mène également une campagne pour un salaire minimum de 18 $/heure dans le cadre de la Coalition Minimum 18$. Cette demande salariale s’avère nécessaire pour contrer les conditions de pauvreté auxquelles sont soumis les travailleuses et les travailleurs des centres d’hébergement privés.

L’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec devra faire un examen de conscience et agir avec plus de transparence

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) ajoute sa voix à d’autres groupes pour réclamer plus de transparence de l’Ordre des infirmières et des infirmiers du Québec (OIIQ) afin qu’il rende disponible la copie de l’examen d’admission aux établissements d’enseignement en soins infirmiers, comme cela se fait habituellement dans les autres domaines.

À la suite de la publication du rapport d’étape du Commissaire à l’admission aux professions déposé en lien avec la vérification sur l’examen de l’OIIQ du 26 septembre dernier qui s’était soldé par un taux de réussite « historiquement bas », comme le mentionne le document, la FSSS–CSN se réjouit que la lumière soit faite et que l’enquête se poursuive.

Ce n’est un secret pour personne, l’OIIQ est en campagne depuis plusieurs mois pour rendre obligatoire le baccalauréat pour l’ensemble des infirmiers et infirmières. En ce sens, la FSSS–CSN se questionne à savoir si les récents résultats de l’examen de l’OIIQ ne font pas partie d’une stratégie pour parvenir à cet objectif. Nous saluons donc l’initiative du Commissaire et attendons avec impatience les résultats de son enquête, avec l’espoir qu’il apporte des éléments structurants qui permettront que cette situation d’échec historique vécue par les aspirants et aspirantes à la profession d’infirmière et d’infirmier en septembre ne se reproduise plus.

En effet, nous apprenions récemment dans le premier rapport d’étape du Commissaire que le taux de réussite à l’examen de l’OIIQ n’était pas de 51 %, mais bien de 45,4 % en tenant compte de l’ensemble des candidates et candidats qui se sont présentés à l’examen.  « Ce n’est pas normal que plus de la moitié des aspirantes infirmières aient obtenu un échec à leur examen, ça prouve que quelque chose ne fonctionne pas et que des mesures correctives doivent être mises en place pour les prochaines séances d’examen » de déclarer Frédéric Lapierre Justin, représentant du personnel en soins infirmiers et cardiorespiratoires à la FSSS–CSN.

« Ces résultats font-ils partie d’une stratégie de l’ordre ? Il y a lieu de se questionner et de réclamer plus de transparence sur le contenu de cet examen bâti par l’OIIQ lui-même afin de s’assurer de son impartialité » de renchérir le représentant de la FSSS–CSN.

Il n’est pas question ici de niveler vers le bas l’accès à la profession infirmière et infirmier. Cet examen est nécessaire afin d’accéder à la profession. Cependant, la FSSS–CSN croit que davantage de transparence serait de mise de la part de l’OIIQ. Cet examen doit être conçu notamment pour évaluer le jugement clinique de nos futures infirmières et infirmiers et nous devons avoir la certitude que cela ne sert pas à répondre à servir les objectifs de l’OIIQ.

« La formation collégiale en soins infirmiers nous offre la possibilité d’avoir des infirmières et infirmiers très compétents sur le terrain. Le réseau, qui est en crise actuellement, à grandement besoin de personnel en soins infirmiers. Il serait primordial que le contenu de cet examen reflète les réalités vécues dans notre réseau. On ne peut que déplorer que la situation ait eu des effets dommageables sur le parcours professionnel de certaines des personnes candidates et nous espérons qu’on évitera une telle situation à l’avenir » de conclure Frédéric Lapierre Justin.

Vote de moyens de pression dans deux résidences pour aîné-es

Après les membres de la section La Roseraie du Syndicat des travailleuses et travailleurs des centres d’hébergement privés de la région de Québec–CSN, voilà que leurs collègues de la résidence Les Marronniers adoptent à l’unanimité un mandat de moyens de pression.

Ces deux votes en deux jours visent à forcer l’employeur, le Groupe Sélection, à négocier le volet salarial des deux accréditations. Les travailleuses et travailleurs des deux résidences réclament notamment un salaire minimum de 18 $/heure.

Les demandes salariales des employé-es rejoignent celle de la CSN et de la Coalition Minimum 18$. Un salaire minimum de 18 $/heure s’avère essentiel pour contrer les conditions de pauvreté auxquelles sont soumis les préposé-es aux bénéficiaires, à l’entretien et aux services alimentaires des centres d’hébergement privés.

Des actions sont à venir dans les prochains jours dans ces deux résidences.

Les organisations syndicales en santé ne veulent pas rejouer dans le même mauvais film

Les organisations syndicales représentant plus de 200 000 travailleuses et travailleurs en santé et services sociaux réagissent d’une seule voix aux dépôts patronaux sectoriels. Pour la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN), l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS), le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP-FTQ), le Syndicat québécois des employées et employés de service (SQEES-FTQ), Fédération de la Santé du Québec (FSQ-CSQ), la Fédération des professionnèles (FP-CSN) et le Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ), ces dépôts ne reflètent pas l’urgence d’améliorer les conditions de travail du personnel du réseau.

Une réponse patronale floue qui ignore l’urgence d’améliorer les conditions de travail
Alors que les organisations syndicales ont chacune remis leur propre dépôt contenant plusieurs solutions pour améliorer les conditions de travail du personnel, elles ont toutes reçu le même dépôt patronal. Les organisations déplorent que le gouvernement semble vouloir utiliser les mêmes stratégies que lors des dernières rondes de négociations. Alors qu’il prétend vouloir implanter des mesures rapidement dans ses communications publiques, il dépose des offres floues aux tables de négociation. Plutôt que de poursuivre sa fixation de créer des lieux de discussion parallèles risquant de ralentir de façon importante la négociation et la mise en place rapide de solutions essentielles, il doit convenir avec les syndicats de mesures négociées pour aider les travailleuses et les travailleurs du réseau.

« Le gouvernement ne semble toujours pas comprendre que la crise que traverse actuellement le réseau touche de plein fouet l’ensemble du personnel de la santé et des services sociaux, pas seulement quelques titres d’emploi. À trop vouloir agir uniquement là où la situation est particulièrement difficile, on peut oublier que ce sont tous les titres d’emploi qui vivent de la détresse et de la surcharge. Si nous voulons améliorer les services à la population, il faut donner un coup de barre dans les conditions de travail de tout le personnel. Le réseau est complexe, nous devons travailler conjointement à la mise en place de solutions globales, durables et équitables, et ainsi éviter de déplacer ou de créer de nouvelles difficultés. Sinon, on ne fait que prolonger et aggraver la crise », indiquent les représentantes et les représentants de la FSSS-CSN, de l’APTS, du SCFP, du SQEES-FTQ, de la FSQ-CSQ, de la FP-CSN et du SPGQ.

Des dépôts patronaux inquiétants
Les dépôts patronaux sectoriels contiennent plusieurs mesures préoccupantes, particulièrement en ce qui concerne la présence au travail. De négociation en négociation, la partie patronale s’entête sur cet enjeu sans tenir compte des causes structurantes des absences du personnel dans le réseau.

« Si les travailleuses et les travailleurs sont si nombreux à être en absence, c’est parce que le réseau les rend malades. Comment pouvons-nous prendre bien soin de la population si nous sommes au bout du rouleau ? Si le gouvernement veut encore une fois taper sur la tête du personnel épuisé, il nous trouvera sur son chemin », de conclure les représentantes et les représentants syndicaux.

Une occasion ratée d’implanter les solutions du personnel pour un réseau plus humain

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) ressort perplexe de la lecture du dépôt du Comité patronal de négociation du secteur de la santé et des services sociaux (CPNSSS). Alors que le gouvernement prétend vouloir agir rapidement pour implanter des solutions sur le terrain, c’est le contraire qui ressort de ses offres au personnel de la santé et des services sociaux.

Pas grand-chose à se mettre sous la dent
Le dépôt patronal visant les conditions de travail du personnel de la santé et des services sociaux contient plusieurs grands principes sans toutefois mettre de l’avant des mesures concrètes et innovantes pour améliorer l’état déplorable du réseau. Pourtant, la FSSS–CSN propose 27 solutions concrètes pour agir du bord du personnel et ainsi améliorer les services à la population. Le dépôt patronal ne contient que peu de réponses à ces solutions, tout en soulevant plusieurs inquiétudes. En ce qui concerne les forums proposés par le gouvernement, la FSSS–CSN craint que cela ne ralentisse la cadence des négociations. Pour la fédération, ce qui importe pour le personnel du réseau, c’est de négocier rapidement des mesures concrètes et pérennes pour les épauler.

« Qu’est-ce qui se cache derrière les belles paroles du dépôt gouvernemental ? Si le passé est garant de l’avenir, il y a de bonnes raisons de croire qu’on est en train de se faire servir du réchauffé. Pendant ce temps, le personnel du réseau a tellement besoin d’un coup de main. Si le gouvernement reconnaît enfin les problèmes que nous vivons, nous attendons toujours qu’il se montre ouvert à implanter les solutions des travailleuses et des travailleurs », lance Josée Marcotte, vice-présidente de la FSSS–CSN.

Un silence préoccupant sur des solutions concrètes pour améliorer le réseau
Pour la FSSS–CSN, ce qui ressort de ce dépôt, c’est le silence qu’il garde sur plusieurs enjeux majeurs. Par exemple, le dépôt patronal fait référence au Plan santé du ministre Dubé, sans mentionner que ce celui-ci vise à accentuer la place du privé en santé, tandis qu’il faudrait plutôt mettre nos énergies à consolider le réseau public.

« Le gouvernement ne propose rien pour épauler le personnel qui doit accueillir la relève, rien pour reconnaître l’expérience, rien pour implanter des ratios, rien pour accorder plus de vacances au personnel épuisé, rien pour lutter contre la privatisation et pour miser sur l’expertise du réseau. Pas un mot non plus sur des mesures environnementales. Toutes ces propositions innovantes venant de notre large consultation de nos membres sont autant d’occasions à saisir pour remettre le réseau sur ses pieds », de conclure Josée Marcotte.

Équité salariale pour le personnel de bureau: des actions de visibilité

Des militantes et des militants de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) ont déployé une gigantesque bannière à l’hôpital du Haut-Richelieu de Saint-Jean-sur-Richelieu ainsi qu’à l’hôpital Charles-Lemoyne de Longueuil pour réclamer un règlement des plaintes de maintien de l’équité salariale pour le personnel du bureau et de l’administration. Entre autres, les agentes administratives, les adjointes à la direction et à l’enseignement universitaire, les acheteuses et les secrétaires médicales et juridiques, postes majoritairement occupés par des femmes, attendent depuis près de 12 ans que le gouvernement mette fin à la discrimination au niveau de leur salaire en réglant les plaintes de maintien de l’équité salariale de 2010.

« Nous souhaitons un engagement ferme de la part du gouvernement afin que le Conseil du trésor donne le mandat de régler les plaintes. Ça fait près de 12 ans que ces travailleuses attendent qu’on reconnaisse les transformations dans leur travail et la juste valeur de leur emploi. Il est temps que la Loi sur l’équité salariale soit respectée », lance Mélanie Bouchard, vice-présidente régionale de la Montérégie (FSSS–CSN).

« En Montérégie, c’est près de 4 000 travailleuses du secteur bureau et de l’administration qui attendent toujours leur dû. Des emplois, traditionnellement occupés par des femmes, sont depuis trop longtemps dévalorisés par rapport aux emplois traditionnellement occupés par des hommes. Il est plus que temps de mettre fin à cette iniquité! » ajoutent Jean-Philippe Dell’Aniello, premier vice-président, et Dany Chamberland, secrétaire-trésorier du Conseil central de la Montérégie CSN.

« Le rôle de ce personnel de soutien a grandement évolué au fil du temps. La pandémie nous a démontré que ces gens demeurent plus que jamais indispensables au bon fonctionnement des établissements du réseau. Le gouvernement doit régler les plaintes de maintien de l’équité salariale le plus rapidement possible. Ce n’est pas normal que ces travailleurs, majoritairement des femmes, doivent attendre depuis si longtemps pour que le gouvernement les reconnaisse. En pleine pénurie de main d’œuvre, le gouvernement doit saisir l’occasion et régler les plaintes au plus vite ! », explique Julien Houle, président du syndicat des travailleuses et travailleurs du CISSS de la Montérégie Centre–CSN. « Nous continuerons de nous mobiliser tant que le dossier ne sera pas réglé ».

Situation hors de contrôle à la DPJ du Nunavik : de graves conséquences sur les enfants

Le manque de familles d’accueil et de places en service de garde dans les différents villages de la baie d’Hudson est tel que le bien-être des enfants ne peut plus être assuré par la DPJ locale. Le Syndicat des travailleurs(euses) des dispensaires de la baie d’Hudson–CSN tire la sonnette d’alarme et demande à la Régie régionale de la santé et des services sociaux du Nunavik et au gouvernement de prendre des mesures concrètes immédiatement, cette situation intolérable perdurant depuis déjà plus de deux mois.

« Certains enfants ont fait 10 familles d’accueil différentes en 14 jours. Quand on sait que l’instabilité peut avoir des impacts sur le développement des jeunes enfants, c’est vraiment inquiétant de voir ça, surtout que plusieurs vivent déjà avec des problèmes liés à l’attachement. Deux enfants ont même été victimes de maltraitance physique, car faute de familles d’accueil, ils ont dû être retournés dans la famille d’où ils avaient été retirés. Va-t-il falloir qu’un autre enfant sous la responsabilité de la DPJ meure pour que des actions soient prises? » d’alarmer Roxanne Palardy, représentante des techniciens et professionnels en santé et services sociaux.

Faute de place dans les familles d’accueil et dans les services de garde de la région, ce sont alors les travailleuses sociales de la DPJ qui doivent prendre le relais en s’occupant des enfants dans leur bureau de travail, parfois 24/7. Cela donne lieu à des situations invraisemblables où c’est jusqu’à sept enfants de moins de cinq ans, dont une majorité de poupons, qui doivent être gardés par des travailleuses sociales dans un lieu inadéquat pour leur développement.

« Deux travailleuses sociales se relaient pour garder. Elles doivent s’occuper des soins de santé, administrer de la médication, traiter des plaies de lit, gérer les allergies ou les intolérances. Avec le roulement constant du personnel, il y a de grands risques d’erreur pouvant avoir des conséquences sévères sur les enfants. Elles ne peuvent plus continuer comme ça » dénonce Gailene Thomas, présidente par intérim du syndicat.

Ces soins constants qu’elles doivent donner aux enfants sans famille d’accueil ne permettent plus aux travailleuses d’effectuer ce pour quoi elles ont été embauchées. Bien que l’équipe de travailleuses de la DPJ affiche complet et qu’elle ne compte plus ses heures supplémentaires, les interventions et suivis nécessaires pour les autres enfants ne peuvent plus être réalisés à temps. Cela donne lieu à une escalade des problématiques où presque chaque dossier devient urgent, ouvrant la porte à des situations explosives où la DPJ ne peut plus assurer la protection des enfants qui doivent demeurer dans des familles où ils sont à risque de mauvais traitements.

Des discussions avec la direction de l’établissement ont été réalisées afin de trouver des solutions à ces problématiques, mais rien ne bouge. « Le gouvernement continue d’aller à l’encontre des recommandations formulées dans le rapport de la Commission Laurent. Pourtant, les particularités du contexte autochtone ont fait l’objet d’un chapitre complet dans le rapport. Si la situation de la DPJ est critique dans plusieurs régions du Québec, elle est encore plus dramatique dans le Nord! La situation actuelle est inacceptable, car elle met à risque la santé mentale de ces travailleuses, sans compter le bien-être des enfants qui est déjà affecté. Le gouvernement doit prendre des mesures immédiates pour corriger la situation et mettre en place des projets structurants en impliquant les parties prenantes. Si on souhaite une réelle réconciliation, les communautés locales doivent également être impliquées dans la recherche et la mise en place de solutions plus pérennes » de s’exclamer Josée Marcotte, vice-présidente de la FSSS–CSN.

La FSSS–CSN invite le ministre Dubé à ne pas rater l’occasion de devenir l’employeur de choix

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) a déposé les revendications identifiées par le personnel du réseau pour améliorer les conditions de travail. La négociation du secteur public qui débute intervient alors que la pression se maintient à un niveau intense sur les travailleuses et les travailleurs du réseau.

La plus grande organisation en santé et services sociaux dépose ses revendications pour améliorer les conditions de travail
Le comité de négociation de la FSSS–CSN a rencontré le comité patronal de négociation du secteur de la santé et des services sociaux (CPNSSS) le 27 octobre dernier pour déposer les revendications de la négociation sectorielle. Ce dépôt est le résultat d’une vaste opération démocratique où les travailleuses et les travailleurs ont décidé des propositions à mettre de l’avant pour cette négociation.

Les revendications de cette négociation portent sur cinq grandes orientations rassembleuses : humaniser les soins et les services, valoriser le personnel et rehausser le sentiment d’appartenance, régler les iniquités et les problèmes de justice, prendre soin des travailleuses et des travailleurs et enfin, miser sur les services publics et la décentralisation.

« Si on veut convaincre le personnel de rester dans le réseau, il faut écouter leurs solutions. Dans le précédent mandat, le gouvernement a plutôt fait le contraire. Il a imposé sa vision à coups d’arrêtés ministériels et ça n’a qu’empiré les choses. Si on veut humaniser les services donnés à la population, il faut mieux prendre soin du personnel. Cette négociation est une occasion à ne pas rater pour y arriver ! », explique Josée Marcotte, vice-présidente de la FSSS–CSN.

« Il est urgent de remettre le réseau sur ses pieds et ce sont les travailleuses et les travailleurs qui répondent aux besoins de la population jour après jour qui sont les mieux placés pour identifier ce qu’il faut faire. Avec cette négociation qui commence, on lance le message qu’il faut agir du bord du personnel de la santé et des services sociaux ! », de conclure Réjean Leclerc, président de la FSSS–CSN.