Le personnel n’a pas rechargé ses batteries durant l’été

Un sondage mené par la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) révèle que 70 % du personnel du réseau a subi une surcharge de travail au retour de leurs vacances estivales en raison de leur non-remplacement.

La période estivale est synonyme de vacances dans bien des milieux de travail. Pourtant, les 1980 répondant-es au sondage mené par la FSSS-CSN témoignent en grand nombre des problèmes qu’ils ont vécus avec la prise des vacances et leur retour au travail dans le réseau de la santé et des services sociaux. Le sondage de la FSSS-CSN a permis de recueillir plus de 1200 commentaires de travailleuses et travailleurs provenant de plusieurs titres d’emploi et de l’ensemble des régions du Québec.

La prime estivale très restrictive mise en place par le gouvernement a donc raté sa cible. La Fédération avait d’ailleurs interpellé le gouvernement Legault pour demander de mettre en place des mesures attractives ambitieuses pour parvenir à maintenir les services durant l’été et permettre au personnel de souffler. L’état de santé du personnel du réseau a de quoi inquiéter avec une hausse importante des arrêts de travail.

Voici ce qui ressort de l’analyse des commentaires des répondant-es du sondage :

Plusieurs travailleuses ayant des années d’expérience n’ont pas pu prendre leurs vacances au moment désiré ;

  • Plusieurs témoignent d’une augmentation du TSO durant l’été pour le remplacement des vacances ;
  • Certaines personnes ont même dû interrompre leurs vacances pour venir travailler ou ont reçu plusieurs appels de leur employeur pour rentrer au travail durant leurs vacances ;
  • La charge de travail atteint des sommets durant l’été alors que celles et ceux qui sont au travail doivent assumer les tâches de celles qui sont en vacances ;
  • Plusieurs se sont retrouvés avec une pile de dossiers à leur retour de vacances et aucune aide pour les épauler ;
  • Plusieurs remarquent que les listes d’attente ont augmenté durant leurs vacances ;
  • Des gestionnaires imposent la prise des vacances en ne respectant pas les règles des conventions collectives ;
  • Il manque de formation pour aider les personnes qui viennent épauler les équipes durant l’été ;
  • Il y a un manque de stabilité dans le remplacement des vacances.

« Les moyens n’ont pas été pris pour donner de l’air au personnel du réseau. Comme si c’était la première fois qu’on vivait un été dans le réseau ! Le résultat, c’est qu’on commence l’automne avec plein de monde qui ont la langue à terre ! Depuis un an, le gouvernement Legault n’a pas fait ce qu’il faut pour mettre fin à la crise de détresse du personnel. Le manque de personnel est criant et ce n’est certainement pas l’été qui se termine qui va convaincre des gens de venir dans le réseau », lance Jeff Begley, président de la FSSS-CSN.

La réforme du système préhospitalier doit s’attaquer à la surcharge du personnel

La CSN salue l’initiative du Ministère de la Santé et des service sociaux de créer un Comité national de transformation du système préhospitalier d’urgence et assure son entière collaboration.

« Ce travail de réflexion, nous l’avons entamé depuis un bon moment avec ceux et celles qui connaissent le mieux la réalité du système préhospitalier, soit les travailleuses et les travailleurs. Nous avons déjà mis sur pied plusieurs comités au sein de notre organisation et nous espérons que notre voix soit entendue pendant ces travaux », a souligné Lucie Longchamps, vice-présidente à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN).

« Je me réjouis de voir la décision du ministère, mais je tiens à leur rappeler qu’ils n’ont toujours pas respecté les engagements qu’ils ont pris quant à notre charge de travail et à l’amélioration du service auprès de la population. Dans plusieurs régions, nous sommes encore en attente de rajouts d’heures de service et du déploiement complet des heures de service octroyées en 2017, tandis que dans d’autres, on attend la conversion des horaires de faction en horaire à l’heure. Une révision à plus long terme est nécessaire, mais il ne faut pas oublier la réalité actuelle qui nécessite qu’on s’occupe des paramédics » a rajouté Jean Gagnon, représentant du secteur préhospitalier à la FSSS-CSN.

Le cycle néfaste du manque de personnel fait mal

Le manque de personnel chronique fait mal au Centre intégré de santé et des services sociaux de l’Outaouais. Cela crée une surcharge de travail continuelle pour le personnel. Pour la CSN, il est temps que le CISSS de l’Outaouais et le gouvernement améliorent les conditions de travail et salariales du personnel afin de parvenir à attirer et retenir le personnel dans le réseau.

Profitant d’une tournée pour aller à la rencontre des travailleuses et travailleurs du CISSS de l’Outaouais, la CSN s’inquiète de l’incapacité des établissements de la région à être attractifs. Les données compilées par le syndicat illustrent qu’en seulement deux mois, il y a eu plus de 100 départs de personnel des établissements de l’Outaouais. De plus, plusieurs professions du réseau font partie de la liste des déficits importants de main-d’oeuvre en Outaouais pour la période 2019-2023 selon les données des partenaires du marché du travail. Seulement en ce qui a trait aux préposé-es aux bénéficiaires, les besoins sont estimés à plus de 2600 employé-es pour cette période. Alors que le nombre de départs se rapproche sans cesse du nombre d’embauches, le CISSS de l’Outaouais est actuellement loin du compte.

« Les travailleuses et travailleurs du CISSS de l’Outaouais sont au bout du rouleau. C’est ce qu’ils nous répètent chaque fois qu’on les rencontre. Et les chiffres parlent d’eux-mêmes : le CISSS de l’Outaouais n’arrive pas à attirer du personnel alors qu’on a des besoins criants », explique Josée McMillan, présidente du Syndicat des travailleuses et travailleurs de la santé et des services sociaux de l’Outaouais — CSN.

« Le manque de personnel entraîne un cycle néfaste de surcharge de travail pour le personnel du CISSS de l’Outaouais. C’est pas rien : nous avons calculé que les agentes administratives ne sont pas remplacées dans 95 % des cas. Qu’est-ce que vous pensez qui arrive ? C’est aussi le cas des métiers auxiliaires comme le service alimentaire, en pharmacie et surveillant d’établissement pour ne nommer que ceux-là. Cela ne fait que reporter la charge de travail sur les épaules du reste de l’équipe », poursuit Julie Legault, vice-présidente régionale de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN).

« La proximité de l’Outaouais avec l’Ontario est une cause importante de nos problèmes dans les établissements de la région. Tant et aussi longtemps qu’on n’améliorera pas les conditions de travail du personnel, il ne faudra pas s’étonner que les gens veuillent améliorer leur sort en allant travailler de l’autre bord de la rivière des Outaouais », lance Alfonso Ibarra, président du Conseil central des syndicats nationaux de l’Outaouais (CCSNO–CSN).

« Le gouvernement Legault doit passer en cinquième vitesse pour mettre fin à la crise du réseau. Ça dure depuis trop longtemps. La solution est pourtant simple. Rien ne pourra être fait, tant et aussi longtemps que le gouvernement n’acceptera pas d’améliorer les conditions de travail et les salaires du personnel du réseau. La prochaine négociation approche à grands pas. C’est l’occasion de mettre fin à l’hémorragie », de conclure Julie Legault, vice-présidente régionale de la FSSS-CSN.

Le gouvernement doit respecter ses engagements

En marge du Tournoi de golf du whip de la Coalition avenir Québec, des représentants de la FSSS-CSN et de la CSN ont réitéré leur demande envers le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS).

« Lors de notre dernière négociation du secteur préhospitalier au Québec, en 2017, le MSSS s’est engagé par écrit envers les paramédics à réduire la charge de travail des horaires à l’heure et à transformer des horaires de faction en horaire à l’heure. Près de trois ans plus tard, alors que les seuils et les déclencheurs qu’il a lui-même établis pour l’ajout de véhicules à l’heure et la transformation d’horaire de faction en horaire à l’heure sont atteints, voire dépassés dans plusieurs régions, l’actuel gouvernement ne respecte aucun des engagements en cette matière. Nous sommes exaspérés par le manque criant de véhicules d’urgence sur la route. On n’arrive tout simplement plus à répondre aux besoins dans les temps requis, ce qui a des effets sur la santé et la sécurité tant de la population desservie que celle des paramédics », souligne Jean Gagnon, paramédic et représentant du secteur préhospitalier à la CSN.

« À titre d’exemple, sur les 77 641 heures de service supplémentaires annoncées par le MSSS en 2017, une grande majorité de ces heures de service supplémentaires n’ont toujours pas été déployées. Le gouvernement doit respecter les engagements qu’il a pris envers la population et les 3500 paramédics de la CSN pour une offre de services d’urgence adéquats et conformes aux normes. Puisque les mesures annoncées par le précédent gouvernement permettaient de ramener le délai de réponse à un niveau acceptable, il est plus que temps que la ministre Danielle McCann passe à l’action », d’ajouter monsieur Gagnon.

« Les paramédics sont les premiers répondants en matière de soins préhospitaliers d’urgence, et ce qu’ils nous disent depuis des années, c’est qu’ils n’arrivent plus à répondre dans les temps requis aux besoins identifiés, d’où leurs craintes pour la santé et la sécurité de la population. Tant que la ministre McCann n’injecte pas les fonds nécessaires pour garantir un meilleur accès à ces soins d’urgence, c’est la population qui se trouve en danger, particulièrement dans les régions où l’on constate des problèmes d’effectifs ambulanciers. La CAQ doit respecter les engagements pris en 2017 par l’ancien gouvernement libéral envers les paramédics. Ce n’est pas seulement une question de cohérence, mais aussi une question d’accès aux soins d’urgence pour la population », de conclure Isabelle Gélinas, vice-présidente du Conseil central du Cœur du Québec (CCCQ–CSN).

La CSN exige l’augmentation des effectifs sur la route

Près de deux ans après avoir conclu leur négociation, les syndicats du secteur préhospitalier affiliés à la CSN déplorent que le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) tarde à respecter ses engagements visant à augmenter les effectifs d’urgence sur les routes du Québec.

« Les paramédics de la CSN dénoncent depuis trop longtemps les délais d’attente entraînés par le manque de ressources pour desservir la population, fait remarquer le président de la CSN, Jacques Létourneau. Il est aberrant que nous arrivions toujours au même constat, année après année. Nous avons convenu de mesures visant à rehausser les effectifs lorsque les seuils déterminés avec le MSSS étaient atteints. Il est temps que le ministère donne suite aux modalités que nous avons négociées afin d’assurer un accès de qualité aux soins d’urgence. »

« Nous avons conclu cette négociation principalement parce que nous étions parvenus à convaincre le ministère d’ajouter des ressources pour améliorer l’accès aux soins d’urgence », affirme Jean Gagnon, représentant des paramédics de la CSN. Nous nous sentons floués par le ministère, qui refuse non seulement de nous divulguer l’information relative à l’état des seuils, mais qui, de plus, bloque l’octroi des budgets nécessaires à l’ajout des effectifs supplémentaires pour lesquels nous nous sommes entendus. »

« La région métropolitaine de Montréal comporte son lot de particularités, d’ajouter Dominique Daigneault, présidente du Conseil central du Montréal métropolitain–CSN. À Montréal, seulement 6 postes à temps complet et 8 postes à temps partiel ont été ajoutés sur les 70 postes à temps complet nécessaires au déploiement des heures de service promises en 2017. »

Pour Jeff Begley, président de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), « les mesures annoncées par le précédent gouvernement permettaient de ramener le délai de réponse à un niveau acceptable ; il est plus que temps que la ministre McCann passe à l’action. »

La CSN tient à rappeler que le MSSS s’était engagé à réduire la charge de travail des paramédics, notamment en augmentant le nombre d’horaires à l’heure et en transformant les horaires de faction (horaires qui consistent à demeurer disponibles 24 heures sur 24 durant sept jours). Plus de deux ans plus tard, alors que les seuils et les déclencheurs qu’il a lui-même établis pour l’ajout de véhicules à l’heure et la transformation d’horaires de faction en horaires à l’heure sont atteints, la CSN demande au gouvernement de respecter ses engagements.

La maternelle 4 ans pourrait nuire à la vitalité des villages de la Côte-Nord

L’ouverture de classes de maternelle 4 ans pourrait avoir un effet négatif insoupçonné dans les petites localités. Si on faisait le choix d’inscrire les enfants de 4 ans actuellement en CPE à la maternelle, ça pourrait mettre en péril certaines installations en raison de la faible densité de population.

« Dans un village nord-côtier, l’arrivée de la maternelle 4 ans pourrait aussi faire fermer un des services de garde en milieu familial en place et ainsi laisser en plan des enfants de moins de 4 ans », insiste Guillaume Tremblay, président du Conseil central Côte-Nord – CSN, qui souligne que la vitalité de plusieurs villages dépend de l’offre de services de garde éducatifs 0-5 ans pour tous les enfants.

Concertation régionale indispensable

Dernièrement, le ministre Jean-François Roberge a ouvert la porte à des comités de concertation au niveau régional et national sur les maternelles 4 ans. « Si on veut éviter de déséquilibrer le réseau des services de garde éducatifs par des fermetures, il faut absolument asseoir tous ceux qui s’occupent de la petite enfance dans notre région », soutient Steve Heppell, vice-président régional de la FSSS-CSN Côte-Nord, qui ajoute qu’un conseil consultatif sur l’organisation des services de garde éducatifs existe déjà dans chaque région. Pour être cohérent, il faudrait que les commissions scolaires y siègent avant d’ouvrir des places de maternelle 4 ans n’importe où. Sinon, on risque de déstabiliser l’offre de services de garde éducatifs dans certains secteurs.

Le travail en silo des ministères (Famille, Santé, Éducation) ne permettra pas d’utiliser toutes les ressources spécialisées, comme les orthophonistes, peu importe si celles-ci sont à l’emploi du réseau de la santé et des services sociaux ou de celui de l’éducation. « L’accès à un spécialiste pour un enfant fragilisé de 2, 3 ou 4 ans ne devrait pas dépendre du réseau dans lequel le ou la professionnelle disponible travaille », soutient Julie Pellerin, présidente du Syndicat des travailleuses et des travailleurs des CPE de la Manicouagan–CSN.

Atouts des services de garde éducatifs

« Il ne faut pas oublier que pour certaines familles la maternelle 4 ans n’est pas gratuite. Elle peut même coûter plus cher que le CPE puisqu’il faut payer pour les lunchs, le service de garde scolaire et le camp de jour pendant l’été », rappelle par ailleurs Stéphanie Tanguay, présidente du Syndicat des travailleuses et de travailleurs de CPE de Sept-Îles–CSN. Cette dernière s’inquiète par ailleurs du manque d’enseignant-es et de ressources professionnel-les spécialisées pour les enfants fragilisés dans le réseau scolaire.

« Nous avons, au Québec, un réseau de service de garde éducatif qui donne le choix aux parents. Ils ont le choix d’envoyer leur tout-petit en CPE ou en milieu familial régis et subventionnés. La maternelle n’est pas ce qui convient le mieux pour tous les enfants de 4 ans » explique, Guillaume Tremblay. « Si on veut préserver ce choix, il faut se coordonner pour faire une offre qui convient aux besoins de l’ensemble des tout-petits, pas seulement ceux qui ont 4 ans », ajoute Julie Pellerin.

À propos

 Fondée en 1921, la CSN est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 300 000 travailleuses et travailleurs, principalement sur le territoire du Québec.

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) compte plus de 13 000 membres dans les services de garde éducatifs, soit en CPE et dans les milieux familiaux régis et subventionnés (RSG).

Le Conseil central Côte-Nord–CSN regroupe plus de 50 syndicats représentant sur une base régionale plus de 5500 travailleuses et travailleurs de tous les secteurs d’activité.

Non-reconnaissance de l’expérience – Les établissements doivent agir

Des centaines de salarié-es de la santé et des services sociaux, notamment de l’Institut de cardiologie de Montréal et du CHU Saint-Justine, se rassemblent aujourd’hui autour de ce dernier établissement pour exiger la pleine reconnaissance de leur expérience acquise. La non-reconnaissance de toute leur expérience est vécue par les salarié-es comme une injustice et un manque de respect que doivent corriger les établissements.

« Partout au Québec, les établissements du réseau sont aux prises avec des difficultés majeures pour attirer la relève et retenir le personnel plus expérimenté, explique le président de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), Jeff Begley. Dans ce contexte, il est extrêmement contre-productif pour les établissements d’adopter une posture rigide qui a pour effet de nier l’expérience acquise par les salarié-es. C’est extrêmement irrespectueux à leur égard. Ils ont donné toute leur carrière à ce réseau! J’invite le CHU Sainte-Justine, l’Institut de cardiologie de Montréal et tous les établissements du Québec à trouver des solutions ».

« Le personnel du réseau s’engage chaque jour, corps et âme, afin d’accomplir sa mission, poursuit-il. Chacun de ces jours compte pour les personnes dont nous nous occupons. Chacun de ces jours travaillé compte dans l’état de santé physique et psychologique des salarié-es. Il n’est pas normal que chacun de ces jours ne compte pas dans le calcul de notre expérience ».

Rappelons que, le 2 avril dernier, tous les salarié-es ont été intégrés dans une nouvelle structure salariale. Or, plusieurs travailleuses et travailleurs se retrouvent plus bas dans leur nouvelle échelle salariale que l’échelon qu’ils occupaient au 1er avril, car toutes les années d’expérience accumulées n’ont pas été prises en compte pour l’intégration des salariés aux nouvelles échelles. Cette non-reconnaissance de la pleine expérience est d’autant plus frustrante pour les salarié-es que l’expérience acquise à l’extérieur de l’établissement est pleinement reconnue aux travailleuses et aux travailleurs qui y obtiennent un nouvel emploi. Par conséquent, on se retrouve avec des situations incohérentes : par exemple, une préposée aux bénéficiaires qui a travaillé 20 ans dans le même établissement est intégrée au 4e échelon et reçoit 21,87 $ l’heure, alors qu’une personne embauchée depuis le 2 avril par l’établissement peut faire reconnaître son expérience acquise dans un autre établissement et intégrer son poste directement au 5e  échelon, recevant 22,35 $ l’heure. Pour certains titres d’emploi, la dévalorisation est encore plus marquée. S’ensuit une démotivation certaine du personnel devant la non-reconnaissance de toutes ces années d’engagement auprès de leur employeur.

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) compte plus de 110 000  membres dans les secteurs de la santé et des services sociaux et des services de garde. Elle est l’organisation syndicale regroupant le plus grand nombre de membres en santé et services sociaux et la seule organisation à regrouper des salarié-es de toutes les catégories de personnel. Elle est une des huit fédérations composant la Confédération des syndicats nationaux, forte de 300 000 adhérents dans tous les secteurs d’activités.

La majorité des préposés aux bénéficiaires subissent de la détresse psychologique, démontre un sondage de la FSSS-CSN

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) dévoile un sondage-choc qui montre que 74 % des préposés aux bénéficiaires (contre 18 % des autres salarié-es québécois) vivent une détresse psychologique élevée alors que le réseau de la santé et des services sociaux traverse une crise inégalée.

La dégradation des conditions de travail des préposé-es aux bénéficiaires (PAB) fait la manchette depuis plusieurs semaines. Mais le sondage mené par la FSSS-CSN est le premier à chiffrer l’ampleur du problème. Plus de 80 % des répondantes subissent de la détresse psychologique depuis au moins un an, ce qui illustre le risque de voir augmenter davantage les arrêts de travail si rien n’est fait. Cela dans le contexte où les arrêts de travail sont en hausse constante. En 2017-18, le ratio d’assurance salaire des PAB était 21 % plus élevé que pour l’ensemble du personnel du réseau. Le sondage de la FSSS-CSN révèle aussi que le deuxième bain tant mis de l’avant est loin de se matérialiser dans les établissements.

Un sondage-choc sur la détresse des PAB

La consultation de la FSSS-CSN a été menée du 15 février au 5 mai 2019. Ce sont plus de 8500 préposé-es aux bénéficiaires qui ont répondu à ce sondage, ce qui représente plus de 20 % des PAB du réseau. Les répondantes, très majoritairement des femmes, proviennent de toutes les régions du Québec et œuvrent dans tous les types d’établissements du réseau (CHSLD, hôpitaux, santé mentale).

Les résultats indiquent l’urgence d’agir :

  • Plus de 70 % des répondantes ont fait du temps supplémentaire au cours des 6 derniers mois ;
  • Plus de 40 % ont fait du temps supplémentaire obligatoire (TSO) au cours des 12 derniers mois ;
  • Près de 30 % ont été menacées de sanctions disciplinaires en cas de refus de faire du TSO ;
  • Plus de 75 % n’ont pas suffisamment de temps pour donner les bains ;
  • Plus de 90 % affirment être constamment pressé par le temps à cause d’une forte charge de travail ;
  • 80 % indiquent vivre une grande fatigue physique et mentale à la fin de leur quart ;
  • Plus de 95 % indiquent que des PAB absents ne sont pas remplacés ;
  • 100 % sont exposées à une demande psychologique élevée et 90 % à une faible latitude décisionnelle ;
  • Plus de 95 % ont été exposées à au moins une forme de violence ;
  • Plus de 90 % identifient le manque de personnel et l’alourdissement des bénéficiaires comme les problèmes principaux, suivis de l’instabilité des équipes de travail (60 %).

Cette surcharge a un impact direct sur les soins, alors que :

  • Près de 90 % des répondantes affirment qu’elles n’ont plus le temps d’établir une relation d’aide ;
  • Plus de 35 % affirment que personne n’est en mesure d’effectuer les tâches qu’elles n’ont pas eu le temps d’effectuer ;
  • Seulement 16 % indiquent réussir chaque semaine sans exception à donner un minimum d’un bain par semaine à tous les résidents qui sont dans leur charge de travail ;
  • Seulement 15 % affirment que tous les résidents qui sont dans leur charge de travail et qui le désirent bénéficient du 2e bain chaque semaine ;
  • 70 % doivent faire des compromis sur la qualité du travail ;
  • 60 % indiquent devoir laisser des résident-es couchés alors qu’ils devraient être levés ;
  • 55 % voient une augmentation des délais pour répondre aux demandes des résident-es ce qui peut occasionner des chutes.

« Les résultats prouvent une chose : les préposé-es aux bénéficiaires sont au bord de l’épuisement généralisé. C’est un signal d’alarme très clair, le gouvernement ne peut le nier. Quand on se rend compte que certains employeurs forcent des PAB à prendre en charge jusqu’à 100 résident-es dans certains contextes, c’est que ça ne tourne pas rond. Et avec cette surcharge, ce qui prend le bord, c’est la relation d’aide qui est si essentielle pour prendre soin de la population », explique Jeff Begley, président de la FSSS-CSN.

Les solutions, les PAB les ont !

La FSSS-CSN propose des solutions pour améliorer les conditions de travail des préposé-es aux bénéficiaires et de l’ensemble du personnel. Le sondage de la FSSS-CSN permet de mettre de l’avant des solutions identifiées par les PAB :

  • Près de 90 % des répondantes demandent l’embauche de personnel et la réduction de la charge de travail ;
  • Plus de 70 % affirment qu’il faut améliorer la gestion ;
  • Plus de 65 % souhaitent pouvoir participer aux décisions qui ont un impact sur leur travail ;
  • Plus de 60 % affirment vouloir avoir accès à des mesures de conciliation travail-famille.

« J’invite les ministres McCann et Blais à prendre connaissance des résultats du sondage. Elles doivent faire quelque chose rapidement. La négociation s’en vient. Il faut en profiter pour augmenter substantiellement les salaires du personnel et pour améliorer les conditions de travail. C’est pour ça que la FSSS-CSN propose notamment à ses membres d’exiger qu’on interdise le recours au TSO. Il faut donner un coup pour mettre fin à la crise ! », de conclure Jeff Begley.

Le gouvernement doit respecter ses engagements

Lors de la dernière négociation des conventions collectives dans le secteur préhospitalier au Québec, en 2017, le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) s’est engagé envers les paramédics à réduire la charge de travail des horaires à l’heure et à transformer des horaires de faction en horaire à l’heure. Plus de deux ans plus tard, alors que les seuils et les déclencheurs qu’il a lui-même établis pour l’ajout de véhicules à l’heure et la transformation d’horaire de faction en horaire à l’heure sont atteints, voire dépassés dans plusieurs régions, force est de constater que l’actuel gouvernement ne respecte aucun de ses engagements.

« Nous sommes exaspérés par le manque criant de véhicules d’urgence sur la route. On n’arrive tout simplement plus à répondre aux besoins dans les temps requis, ce qui a des effets sur la santé et la sécurité tant de la population desservie que celle des paramédics », souligne Jean Gagnon, paramédic et représentant du secteur préhospitalier à la CSN. À titre d’exemple, sur les 77 641 heures de services supplémentaires annoncées par le MSSS en 2017, une grande majorité de ces heures de service supplémentaires n’ont toujours pas été déployées. Pour Jeff Begley, président de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), « le gouvernement doit respecter les engagements pris envers la population et les 3500 paramédics de la CSN pour des services d’urgence adéquats et conformes aux normes. Les mesures annoncées par le précédent gouvernement permettaient de ramener le délai de réponse à un niveau acceptable, il est plus que temps que la ministre McCann passe à l’action. »

« Les paramédics sont les premiers répondants en matière de soins préhospitaliers d’urgence, et ce qu’ils nous disent depuis des années, c’est qu’ils n’arrivent plus à répondre dans les temps requis aux besoins identifiés, d’où leurs craintes pour la santé et la sécurité de la population. Tant que la ministre McCann n’injecte pas les fonds nécessaires pour garantir un meilleur accès à ces soins d’urgence, c’est la population qui se trouve en danger, particulièrement dans les régions où l’on constate des problèmes d’effectifs ambulanciers. La CAQ doit respecter les engagements pris en 2017 par l’ancien gouvernement libéral envers les paramédics. Ce n’est pas seulement une question de cohérence, mais aussi une question d’accès aux soins d’urgence pour la population », défend Sol Zanetti, responsable solidaire en matière de santé et services sociaux.

À propos de la CSN et de la FSSS

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) représente la majorité des paramédics au Québec, soit environ 3500. Elle compte près de 110 000 syndiqué-es œuvrant dans les secteurs public et privé. Pour sa part, la CSN regroupe plus de 300 000 membres présents dans la plupart des secteurs d’activité.

La CSN en faveur d’un investissement massif pour la petite enfance

La CSN accueille favorablement la volonté du gouvernement d’investir davantage pour nos enfants de quatre ans, mais souhaite qu’il le fasse aussi pour l’ensemble de la petite enfance. « Le réseau des services éducatifs à l’enfance a été conçu pour les enfants de 0 à 5 ans et il a fait ses preuves pour bien préparer les enfants à la maternelle 5 ans. Le problème, c’est qu’il manque cruellement de places et les parents attendent souvent pendant des années avant d’avoir accès à un service de garde éducatif », affirme Jacques Létourneau, président de la CSN. Ce dernier demande donc au gouvernement de prendre les budgets prévus pour les enfants de quatre ans afin d’offrir un réel choix aux parents en donnant un accès aux CPE et aux milieux familiaux régis et subventionnés à ceux qui le souhaitent, et ce, à un coût équivalent à celui de la maternelle. Il n’est pas judicieux d’offrir des maternelles 4 ans mur à mur. La centrale demande plutôt la gratuité des services de garde éducatifs pour les familles à faible revenu ainsi que pour tous les enfants de quatre ans.

« Pourquoi dépenser près de deux milliards de dollars en béton, alors que les mesures les plus urgentes seraient de réinvestir dans le réseau de l’éducation et de la petite enfance et de rendre disponibles les services éducatifs et les professionnel-les nécessaires pour les enfants plus vulnérables », ajoute Jacques Létourneau, qui rappelle que les coupes dans le réseau scolaire et dans celui de la santé et des services sociaux ont rendu l’accès à ces spécialistes très difficiles, même dans les écoles.

Ratio avantageux

Une autre raison qui milite pour privilégier les services de garde éducatifs pour la petite enfance à l’école, c’est le ratio adulte-enfants. « Limiter le nombre d’enfants par éducatrice est primordial pour la qualité des interactions », soutient Lucie Longchamps, vice-présidente de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS—CSN), qui représente plus de 13 000 membres dans le réseau des services de garde éducatifs. Ce dernier permet un ratio adulte-enfants avantageux (1 pour 6 ou 1 pour 10 au maximum).

Diagnostic avant 4 ans

En plus du ratio plus avantageux, les services de garde éducatifs permettent un diagnostic plus précoce des troubles de l’apprentissage, bien avant quatre ans. « Quand on parle de diagnostic précoce à l’âge de quatre ans, pour un pédiatre, c’est comme si vous me demandiez d’agir dans un CHSLD de bébés », a lancé récemment le pédiatre reconnu Jean-François Chicoine en entrevue avec la CSN. Ce dernier précise que plusieurs diagnostics importants peuvent se faire à 18 mois avec un accès au spécialiste approprié.

Formation adaptée

En ce qui concerne la formation, rappelons qu’une majorité d’éducatrices des services de garde ont suivi une formation entièrement axée sur les enfants de 0-5 ans, tandis que les enseignantes et enseignants détiennent une formation adaptée pour les 5 à 12 ans et non sur les besoins des tout-petits. Ces derniers ne sont pas aussi bien préparés pour l’apprentissage par le jeu.

Que veulent les parents ?

Un récent sondage Léger montre que les parents préfèrent les services de garde éducatifs à la maternelle 4 ans. Le seul obstacle est le manque de places en CPE et chez les responsables en services de garde régis et subventionnés. L’argent prévu pour les maternelles 4 ans pourrait cependant résoudre ce dernier problème tout en permettant l’embauche de plus de professionnel-les. Par ailleurs, rien ne permet de croire que les 20 % d’enfants qui, pour le moment, échappent à toute forme de services éducatifs avant 5 ans seront inscrits par leurs parents à la maternelle 4 ans. Ces parents tiennent peut-être à garder leur enfant à la maison ou attendent une place en services de garde à l’enfance ou encore travaillent avec des horaires atypiques. « Il faudrait en savoir plus sur ces parents avant de créer à grands frais un 2e réseau parallèle pour la petite enfance », insiste Lucie Longchamps, vice-présidente de la FSSS-CSN qui est l’organisation la plus représentative du personnel des CPE.

Un réseau inachevé

Le précédent gouvernement a malheureusement imposé des freins au développement de places subventionnées pour les enfants, notamment en finançant seulement 50 % du coût des nouvelles installations. Cette mesure a favorisé l’essor des garderies privées, d’autant plus que des crédits d’impôt avantageux ont aussi été instaurés. Pour des familles de la classe moyenne, ces crédits peuvent rendre la garderie privée plus avantageuse financièrement au détriment du volet éducatif qui est beaucoup moins encadré dans ce type de service. La CSN demande donc la poursuite du développement des places en milieu familial régi et en CPE, la fin de la modulation des tarifs ainsi que la fin du crédit d’impôt pour frais de service de garde.

La CNESST doit prendre soin du personnel de la santé et des services sociaux

Les principales organisations syndicales représentant le personnel du secteur de la santé et des services sociaux accueillent très favorablement l’ensemble des recommandations formulées par la Vérificatrice générale, Guylaine Leclerc, dans l’audit de performance de la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) en prévention en santé et en sécurité au travail. « Les organisations syndicales demandent depuis longtemps que la CNESST joue un rôle plus proactif dans le réseau de la santé et des services sociaux. Quotidiennement, nous sommes les témoins des constats dressés par madame Leclerc et il est grand temps que ça change », souligne Linda Lapointe, vice-présidente de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec – FIQ.

Dans son rapport, la Vérificatrice générale invite notamment la CNESST à utiliser pleinement tous ses pouvoirs règlementaires afin de contribuer à la modernisation du régime de santé et de sécurité au travail.

« Le réseau de la santé et des services sociaux traverse actuellement une crise. Il est donc urgent que les quatre mécanismes de prévention soient intégralement implantés dans le secteur de la santé et des services sociaux », affirme Jeff Begley, président de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN).

Le rapport indique aussi que la prévention doit prendre plus de place et être organisée de manière plus efficace par la CNESST.

« La prévention doit devenir LA priorité. Pour ce faire, il faut que la CNESST mette en place sans tarder des incitatifs plus efficaces, qu’elle consacre plus de ressource à ce volet, et qu’elle conçoive des outils mieux adaptés », souligne Christian Naud, Représentant politique du dossier santé et sécurité au travail de la Fédération des Professionnèles (FP-CSN).

La Vérificatrice générale met en outre la lumière sur des lacunes en matière d’inspection. Par exemple, bien que le secteur de la santé soit une nouvelle priorité pour la Commission depuis 2017, le rapport estime que ce secteur est « laissé pour compte » en matière d’inspection. La CNESST attend en effet un « plan d’action du milieu » avant de procéder.

« La CNESST ne peut plus tarder à intervenir. Il y a longtemps que nous l’avons saisie de la crise qui prévaut en santé et services sociaux. Le milieu de la santé et des services sociaux ne peut être laissé à lui-même. Des inspections doivent donc être faites dans le secteur de la santé et des services sociaux », affirme Frédéric Brisson, Président du CPAS-SCFP. « Les lésions au travail sont en hausse et la situation est inacceptable, tant d’un point de vue humain que financier. La CNESST doit notamment s’assurer que la prévention est organisée comme il se doit et qu’elle est efficace partout dans le secteur et qu’elle s’effectue de manière paritaire avec les syndicats, à toutes les étapes. C’est son rôle. », ajoute Line Camerlain, première vice-présidente de la CSQ.

Santé mentale négligée

La Vérificatrice demande aussi à la CNESST d’être plus « proactive » en ce qui concerne les risques latents et émergents pour la santé des travailleuses et de travailleurs. Le rapport souligne en particulier que la santé psychologique « préoccupe » la CNESST, mais que cette dernière n’en a pourtant pas fait une priorité dans son plan 2017-2019. Le rapport de la Vérificatrice souligne que l’OCDE a pourtant indiqué, dès 2012, que la santé psychologique était un « nouveau défi prioritaire » du monde du travail. « Il faut que la CNESST intervienne en reconnaissant que de nombreux problèmes de santé mentale sont liés au travail », indique Sylvie Nelson, présidente du Syndicat québécois des employées et employés de service (FTQ). « La CNESST doit soutenir concrètement le processus d’identification des risques qui existent dans les milieux et exiger leur élimination. Elle doit s’assurer que le tout se fasse efficacement », précise Madame Nelson.

Le rapport souligne aussi qu’aucune nouvelle maladie n’a été reconnue par la CNESST depuis 1985 et qu’aucun plan d’action n’est prévu pour les troubles musculo-squelettiques qui représentent pourtant un pourcentage important des lésions.

« La CNESST doit agir sans tarder sur la question de la santé psychologique qui est un nouveau fléau partout dans le réseau », conclut Carolle Dubé, présidente de l’APTS.

L’acharnement patronal doit impérativement cesser   

Des travailleuses du Syndicat des CPE de Montréal-Laval–CSN ont mené une action surprise afin d’afficher à nouveau leur mécontentement face à une offensive patronale qui brime leurs droits.

Alors qu’une pénurie de personnel sévit, 27 directions de CPE de l’Association patronale des CPE (APCPE) de Montréal et de Laval ont coupé les banques de congés de maladie et de vacances annuelles de leurs employées, en contravention avec la nouvelle convention collective de leur secteur. En appui aux travailleuses, la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) revendique que les directions de ces CPE reviennent sur cette décision insensée.

Depuis le début de 2019, ces représailles envers les travailleuses visent à faire payer le prix de la grève légale menée par le syndicat dans le cadre de la dernière négociation. Même si l’APCPE a signé un protocole de retour au travail dans lequel elle s’entend avec le syndicat sur la fin de la grève, elle persiste à attaquer ses travailleuses, ce qui mine les relations de travail. D’autres tactiques patronales s’ajoutent à ce stratagème de représailles, ce qui force les travailleuses à prendre des mesures appropriées pour défendre leurs droits.

« Nous manifestons à nouveau notre colère contre cet acharnement patronal incompréhensible qui vise les travailleuses de CPE. La dernière négociation est terminée et il est temps de passer à autre chose. Lorsque des parties s’entendent pour mettre un terme à un conflit de travail, il n’y a plus de place pour ce genre de rancune inutile manifestée par les directions de CPE. Les menaces actuelles du projet de maternelles pour les 4 ans du gouvernement Legault devraient inciter les directions de CPE à déployer leur énergie afin de défendre le réseau des services de garde éducatifs plutôt que de s’en prendre aux travailleuses », lance Carolina Cerpa, présidente par intérim du Syndicat des CPE de Montréal-Laval–CSN.

À propos de la FSSSCSN

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) compte plus de 110 000 membres dans les secteurs public et privé. La FSSS est la plus grande organisation syndicale dans le secteur de la santé et des services sociaux et dans les services de garde. La FSSS-CSN agit en faveur d’une société plus équitable, plus démocratique et plus solidaire.

 

 

Un acharnement patronal qui ne passe pas

Des travailleuses de CPE affiliées à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) ont manifesté leur mécontentement face à une offensive patronale qui vient brimer leurs droits. En pleine période de pénurie de personnel et en contradiction avec la nouvelle convention collective du secteur, des employeurs de plusieurs CPE de Montréal et Laval ont coupé dans la banque de congés de maladie et de vacances annuelles de leurs employées. La FSSS-CSN réclame que les CPE fautifs reviennent sur leur décision insensée.

Au début 2019, 26 CPE de l’Association patronale des CPE (APCPE) à Montréal et Laval ont coupé dans la banque de congés de maladie et de vacances annuelles en guise de représailles envers le syndicat. Cette tactique patronale vise à s’en prendre à la grève légale menée par les travailleuses de CPE dans le cadre de la dernière négociation. L’APCPE a pourtant signé un protocole de retour au travail dans lequel elle s’engageait sur la fin de la grève. D’autres tactiques patronales s’ajoutent à ce stratagème de représailles, ce qui force les travailleuses à se mobiliser pour faire reconnaître leurs droits.

« Cet acharnement patronal contre les travailleuses de CPE ne fait aucun sens. La dernière négociation est terminée, il est temps d’aller de l’avant. Il va falloir que ces directions de CPE pilent sur leur orgueil et respectent nos droits. Avec les menaces qui pendent au-dessus de nous avec le projet de maternelles 4 ans mur-à-mur du gouvernement Legault, les directions de CPE devraient mettre leurs énergies à valoriser le réseau des services de garde éducatifs plutôt qu’à s’en prendre aux travailleuses », lance Carole Leroux, présidente du syndicat des CPE de Montréal-Laval – CSN.

    Le gouvernement doit investir notre argent judicieusement

    La CSN constate que les coûts pour l’implantation de la maternelle 4 ans sont beaucoup plus élevés que prévu et propose de développer considérablement plus de places avec le même argent dans le réseau des CPE ou des services de garde en milieu familial régis et subventionnés.

    « Si le ministre veut mettre autant d’argent pour la petite enfance, nous avons une chance historique de compléter le réseau des services de garde éducatifs subventionnés et de créer beaucoup plus de places pour le même montant », lance Jacques Létourneau. Il fait également valoir que le réseau des CPE et des milieux familiaux régis et subventionnés permet l’identification des vulnérabilités chez les enfants dès les premières années, et ce, avant même l’âge de quatre ans et qu’il dispose d’un programme éducatif et d’un horaire qui convient mieux aux familles et aux tout-petits. « D’autant plus que nous pourrions également embaucher du personnel supplémentaire pour dépister efficacement les troubles d’apprentissage et en assurer le suivi, et ce, dès le plus jeune âge », d’ajouter le président de la CSN.

    La CSN demande au gouvernement de donner clairement toutes les informations relatives aux coûts des maternelles 4 ans, en comparaison avec ceux des services de garde subventionnés (CPE et milieu familial régi), autant au niveau de la construction que pour le fonctionnement.

    « Il est surprenant que le gouvernement continue tête baissée vers son objectif de maternelles 4 ans mur à mur, alors que les parents préfèrent les CPE (sondage Léger) ou les milieux familiaux régis et subventionnés et que ceux-ci conviennent mieux aux enfants de 4 ans », insiste Lucie Longchamps, vice-présidente de la FSSS—CSN qui représente plus de 13 000 membres travaillant dans les CPE et les milieux familiaux.

    1,9 G$ en construction de classes seulement

    Le ministre Jean-François Roberge veut aller de l’avant même s’il confirme qu’il en coûtera 10 300 $ par an par enfant en frais récurrents et 800 000 $ par classe construite.

    Or, selon un sondage rendu public par le ministre, les commissions scolaires du Québec peuvent fournir 959 classes pour les groupes de prématernelles. Comme le projet du gouvernement est d’ajouter 3400 classes de maternelle 4 ans au total, il faudra donc en construire plus de 2400. Une facture de plus de 1,9 G$ ! On ne compte pas dans ce montant les rénovations qui sont probablement nécessaires dans les classes déjà disponibles. Ce serait moins cher dans le réseau des services de garde éducatifs. Un CPE de 65 places peut coûter près de 1,5 M$ à construire et c’est l’équivalent de quatre classes en nombre de places disponibles. C’est donc environ la moitié moins cher en coût de construction.

    L’économie de ce dernier réseau serait ensuite récurrente en ce qui concerne les frais annuels de fonctionnement. Selon des chiffres dévoilés par la députée Marwah Rizky en commission parlementaire, les services aux enfants en CPE et en milieu familial coûtent au plus 5400 $ par an par enfant pour 200 jours (l’équivalent du calendrier scolaire). Or, ce montant s’élève à 10 300 $ dans le réseau scolaire.

    « Le gouvernement doit faire la lumière sur tous ces chiffres et expliquer pourquoi il ne prend pas l’option la plus populaire, la plus économique et celle qui donne des résultats probants. C’est la solution la plus censée, tant pour les enfants que pour les parents », insiste Jacques Létourneau.

    À propos

    La CSN représente plus de 13 000 travailleuses dans le secteur des services de garde éducatifs au sein de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS—CSN).

    Fondée en 1921, la CSN est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 300 000 travailleuses et travailleurs, principalement sur le territoire du Québec.

    La santé publique n’a pas les moyens de faire face aux changements climatiques

    Alors que des milliers de personnes manifesteront demain pour marquer la Semaine de la Terre, le réseau de la santé et des services sociaux n’a pas les moyens de faire face aux effets des changements climatiques comme les canicules ou les inondations. C’est ce que constate la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) en analysant le budget de la santé publique.

    Depuis 2013-2014, le budget dédié à la santé publique accuse un manque à gagner de plus de 580 millions de dollars. Ce manque à gagner est plus important que le budget de 420 millions de dollars consenti à la santé publique en 2019-2020. L’austérité des dernières années fait mal à la santé publique, mission pourtant essentielle pour planifier les actions gouvernementales dans le dossier des changements climatiques. La compression de près de 10 % du budget de la santé publique en 2015-2016 a entraîné un lourd manque à gagner jamais rétabli depuis.

    L’effet grandissant des changements climatiques entraîne des risques pour la santé mentale et physique qui doivent être mieux évalués pour trouver des mesures de mitigation. Le manque à gagner dans le budget de la santé publique ne permet pas de réaliser ce travail actuellement.

    « Les inondations que nous vivons illustrent l’urgence d’agir pour la transition écologique. L’épisode de canicule de l’été dernier a démontré l’impact majeur des changements climatiques sur la santé de la population, notamment sur les résident-es des CHSLD. Le personnel du réseau est appelé à intervenir pour aider la population face à ces conséquences des changements climatiques. Pour y parvenir, le gouvernement Legault doit investir en prévention et dans la santé publique », lance Jeff Begley, président de la FSSS-CSN.

    Le gouvernement continue d’improviser

    Avec la pénurie actuelle d’enseignantes, d’enseignants et de professionnel-les, on ne sait toujours pas qui pourra occuper les deux postes requis pour chaque classe de maternelle 4 ans. Le poste à mi-temps pour accompagner l’enseignante ou l’enseignant sera-t-il occupé par des éducatrices, des techniciennes en éducation spécialisée ou par un autre type de professionnel? Dans tous les cas, il risque de manquer de personnel. « Le ministre Roberge doit improviser au gré des pressions populaires et des problèmes qui surgissent », affirme Véronique De Sève, vice-présidente de la CSN, qui rappelle que le ministre a récemment évoqué l’idée d’embaucher des éducatrices en CPE pour combler le manque anticipé d’enseignante pour la maternelle 4 ans.

    On signale par ailleurs un nombre d’inscriptions aux maternelles 4 ans plus bas que prévu, ce qui fera en sorte d’augmenter les coûts puisqu’il faudra quand même embaucher une enseignante et une éducatrice à mi-temps pour chaque classe.

    Pas d’impact

    La prémisse de base du gouvernement est que les maternelles 4 ans apporteraient une plus-value pour la scolarisation des enfants. Or, rien n’est moins sûr. Selon la chercheure Christa Japel de l’Université de Montréal, dans une étude réalisée au Québec et publiée en 2017, les maternelles 4 ans « ont très peu d’effet sur la préparation à l’école et, ainsi, ne réduisent pas de façon significative l’effet des conditions sociodémographiques des enfants sur leur préparation à l’école. »

    En fait, le pédiatre de Sainte-Justine, Jean-François Chicoine, estime que les enfants les plus fragiles, qui ont des problématiques affectives, ont besoin d’un milieu plus « apaisant » avec un « référent » plus accessible, comme dans un service de garde éducatif. « Si l’enfant n’est pas capable de faire quelque chose, il faut lui dire en s’agenouillant, en le regardant dans les yeux : “je vais t’aider.” Et pour faire ça, ça prend une relation d’un individu à un autre. Un bon rapport entre l’éducatrice et l’enfant », a expliqué Jean-François Chicoine en entrevue avec le journal de la CSN.

     Des solutions

    « Depuis le début, ce qu’il faut, c’est compléter l’offre de places en CPE et en milieu familial régi et subventionné pour pouvoir offrir un service de qualité aux enfants de 0 à 5 ans, partout au Québec », insiste Lucie Longchamps, vice-présidente de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN). Il manque encore aujourd’hui des places en CPE et chez les responsables en services de garde (RSG) dans certaines régions du Québec. Les parents n’ont donc pas vraiment de choix.

    Dans le dernier budget du Québec, on voit qu’il faudra attendre 2022-2023 pour obtenir la fin de la contribution additionnelle pour la garde d’enfants, ce que la CAQ avait dénoncé sous le vocable de la « taxe famille ». Pour mieux respecter le choix des parents, la CSN demande au gouvernement d’aller beaucoup plus vite pour respecter sa promesse et rétablir le tarif unique. « Pourquoi ne pas éliminer la taxe famille dès l’an prochain? », suggère Véronique De Sève.

    La CSN propose aussi de mettre fin au crédit d’impôt pour les services de garde non régis et pour les garderies non subventionnées. Les services de garde privés en milieu familial ne devraient pas être financés par les fonds publics. Le crédit d’impôt accordé pour les services de garde vient démontrer que ce sont tous les Québécois qui financent ce service de garde alors que l’encadrement y est minimaliste. Si le gouvernement est sérieux dans sa volonté d’améliorer le sort de la petite enfance, il doit prendre tous les moyens pour favoriser les services de garde éducatifs encadrés.

    À propos

    Fondée en 1921, la CSN est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 300 000 travailleuses et travailleurs, principalement sur le territoire du Québec.

    La FSSS–CSN compte plus de 13 000 membres dans les services de garde éducatifs, soit en CPE et dans les milieux familiaux régis et subventionnés (RSG).

    Renseignements :

    Thierry Larivière, Service des communications de la CSN

    Cellulaire : 514 966-4380 ; bureau : 514 598-2139 ; thierry.lariviere@csn.qc.ca

    Un budget qui confirme l’abandon du réseau des services de garde éducatif

    Ce que craignaient les travailleuses et travailleurs du réseau des services de garde éducatif se confirme dans le budget 2019 : le gouvernement les abandonne. La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) déplore que le développement de places dans les CPE et dans le milieu familial régi ne figure pas à l’agenda du gouvernement Legault, alors qu’il garde le cap sur son projet insensé de maternelles 4 ans mur-à-mur.

    Un gouvernement qui s’entête avec des maternelles 4 ans mur-à-mur dont personne ne veut

    Malgré les interventions de la FSSS–CSN, le gouvernement Legault continue d’aller de l’avant avec un projet qui ne prend pas en considération les besoins des familles et des travailleuses. Jusqu’à récemment, le gouvernement prévoyait investir environ 400 millions de dollars dans son projet de maternelles 4 ans. Le budget 2019 nous apprend maintenant que le gouvernement est prêt à mettre 1 milliard de dollars dans le 1er mandat dans ce projet mur-à-mur qui ne répond pas aux besoins des familles et des milieux.

    « Partout au Québec, les travailleuses des CPE et les RSG rencontrent les député-es. Ce que le gouvernement nous annonce aujourd’hui, c’est que nous devons continuer de leur mettre de la pression parce qu’ils n’ont rien compris! », lance Lucie Longchamps, vice-présidente de la FSSS–CSN.

    Le gouvernement avance timidement dans la fin de la modulation des tarifs instaurée par le gouvernement libéral. Pour la FSSS–CSN, il faut mettre fin à cette modulation des tarifs et réinvestir dans le réseau pour donner une place à plus de 45 000 enfants qui sont en attente. Les 13 500 places annoncées récemment par le ministre de la Famille sont insuffisantes pour répondre aux besoins. Il faut de plus s’assurer d’alléger les règles pour le financement des infrastructures pour permettre un réel développement des places en CPE.

    « Le réel choix des parents, c’est d’aller dans les CPE et chez les RSG. Et ce n’est pas étonnant parce que c’est là que la qualité se trouve pour le développement de nos enfants. Pour respecter le réel choix des parents, il faut ouvrir des places dans le réseau des services de garde éducatif », lance Louise Labrie, représentante des syndicats de CPE à la FSSS–CSN.

    Le gouvernement forcé d’investir dans le personnel, mais continue de faire augmenter le manque à gagner

    Face à l’ampleur de la crise du réseau de la santé et des services sociaux, le gouvernement Legault est forcé de répondre en partie aux demandes de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN). Mais comme il refuse de s’attaquer à la rémunération médicale et aux médicaments, il porte à 9 milliards de dollars le manque à gagner des établissements du réseau depuis 2013-2014. Il annonce de plus le retour à l’austérité dès l’an prochain.

    Le gouvernement forcé de répondre aux demandes de la FSSS–CSN

    La FSSS–CSN a soumis trois mesures à inscrire au budget 2019 pour mettre fin à la détresse du personnel du réseau. Le gouvernement Legault répond partiellement à ces trois mesures. L’ampleur de la crise et les interventions répétées de la FSSS–CSN ont forcé le gouvernement à agir. Si le gouvernement investit des sommes qui aideront à donner de l’air au personnel, une grande question demeure : comment s’y prendra-t-il ?

    Pour la FSSS–CSN, le gouvernement doit maintenant miser sur des initiatives qui permettront d’attirer et de retenir le personnel dans le secteur public : amélioration des conditions de travail et salariales, formation à l’embauche et formation continue rémunérées, mesures de conciliation travail-famille-études, stabilisation des équipes, fin du recours aux heures supplémentaires obligatoires, rehaussement de postes, etc. La FSSS–CSN s’inquiète que le gouvernement profite plutôt de l’occasion pour accentuer le recours au privé, que ce soit dans le soutien à domicile ou encore avec les maisons des aîné-es. Le gouvernement doit intégrer ce projet de maisons des aîné-es dans le secteur public, aussi bien pour la gestion pour que la prestation de services.

    Demandes de la FSSS–CSN pour le budget 2019 :
    – Un montant de 500 millions de dollars pour l’embauche et l’amélioration des conditions de travail des préposé-es aux bénéficiaires;
    – Un ajout immédiat de 500 millions de dollars dédiés à des mesures d’attraction et de rétention du personnel;
    – Un financement récurrent de 500 millions de dollars en soins à domicile pour augmenter le personnel des CLSC et répondre aux besoins grandissants de la population.

    Le gouvernement Legault annonce :

    • 15 millions de dollars récurrents à compter de 2019-2020 pour former de nouveaux préposé-es aux bénéficiaires (PAB)
    • 70 millions récurrents pour 900 places d’hébergement de longue durée
    • L’embauche de PAB et de personnel, ce qui permettra de réduire la surcharge de travail
    • 280 millions de dollars pour le soutien à domicile
    • 10 millions pour la première ligne en CLSC
    • 200 millions pour l’amélioration des services, notamment par l’ajout de personnel en CLSC, CH et CHSLD, pour améliorer les conditions de travail et ajouter des effectifs
    • 18 millions pour la mission jeunesse
    • 40 millions récurrents pour la consolidation des infirmières praticiennes spécialisées

    « Si nous voulons vraiment maîtriser notre avenir, les investissements annoncés par le gouvernement Legault doivent servir à mettre en place des solutions dans le réseau public. Le gouvernement reconnaît l’essoufflement du personnel et l’échec de la réforme Barrette. Il faut maintenant s’assurer que les traitements nécessaires pour sauver le réseau sont les bons », explique Jeff Begley, président de la FSSS–CSN.

    Le manque à gagner depuis 2013-2014 se chiffre maintenant à 9 milliards

    Le gouvernement hausse de 5,9 % les investissements en santé et services sociaux. Mais comme la rémunération médicale coûte maintenant près de 8 milliards de dollars et que le financement des établissements privés augmente de 6 %, la hausse réelle est de seulement 4 % pour les établissements publics du réseau. Cela est en deçà des besoins réels qui sont de 5,2 % par année, ce qui a pour conséquence d’augmenter de 1,5 milliard de dollars le manque à gagner cette année par rapport à 2013-2014.

    « Le gouvernement avait promis de remettre de l’ordre dans la rémunération médicale. On a beau chercher, il n’y pas de trace du 1 milliard promis par le gouvernement dans le budget. Il faut revoir le mode de rémunération des médecins et instaurer une assurance médicaments 100 % publique pour assurer le financement adéquat de notre réseau public », poursuit Jeff Begley.

    L’austérité au programme dès l’an prochain

    Le gouvernement nous annonce un retour ferme à l’austérité dès l’année prochaine avec un taux de croissance des investissements en santé et services sociaux de 4,1 %. « On a un an pour convaincre le gouvernement de ne pas faire rejouer le mauvais film de l’austérité envers le personnel du réseau et les usagères et usagers », de conclure Jeff Begley.

    La détermination du syndicat CSN permet d’obtenir une bonne convention au CISSS de Laval

    Ce matin est intervenue une entente de principe dans la négociation locale du personnel affilié à la CSN au CISSS de Laval. Le syndicat est satisfait de cette entente et les travailleuses et travailleurs seront appelés à la voter dans les prochaines semaines. C’est la détermination du syndicat CSN qui a permis d’obtenir une bonne convention collective locale aussi bien pour le personnel que pour la population.

    Le syndicat représentant le personnel paratechnique, des services auxiliaires et métiers et le personnel de bureau et de l’administration du CISSS de Laval a conclu une entente de principe ce matin dans le cadre du processus de médiation-arbitrage. Cette entente intervient après des mois de négociation avec l’employeur, le tout dans un contexte de crise de surcharge et d’épuisement du personnel. Le syndicat est parvenu à obtenir des gains pour accentuer la stabilité pour le personnel et la continuité des services pour la population.

    « Le personnel du CISSS est surchargé depuis trop longtemps. Avec cette négociation locale, on a réussi à obtenir ce qu’il faut pour améliorer les choses à Laval. C’est une bonne convention pour les travailleuses et travailleurs et pour la population », explique Marjolaine Aubé, présidente du Syndicat des travailleuses et des travailleurs du CISSS de Laval–CSN.

    Trois mesures pour redonner espoir au personnel surchargé

    Le premier budget du gouvernement Legault doit être l’occasion de réparer les erreurs de l’ère libérale, selon la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN). L’état de crise du réseau illustre l’urgence de mettre les sommes nécessaires pour combler le manque à gagner des dernières années. Pour donner une nouvelle impulsion au réseau, la FSSS–CSN suggère trois mesures phares à inscrire dans le budget.

    Le gouvernement Legault déposera le 21 mars prochain son premier budget. Ce sera l’occasion de prendre acte de ce qu’il entend faire pour régler la crise de détresse du personnel engendrée par la réforme Barrette et des années d’austérité. Depuis 2013-2014, les établissements du réseau de la santé et des services sociaux doivent s’organiser avec un manque à gagner de 7,5 milliards de dollars, comme l’avait dévoilé la FSSS–CSN dans les suites du dépôt du budget de 2018.

    Pour redonner espoir au personnel surchargé et aux usagères et usagers exaspérés par l’attente, la FSSS–CSN propose trois mesures à financer dans le budget du 21 mars :

    1. Un montant de 500 millions de dollars pour l’embauche et l’amélioration des conditions de travail des préposé-es aux bénéficiaires;
    2. Un ajout immédiat de 500 millions de dollars dédiés à des mesures d’attraction et de rétention du personnel;
    3. Un financement récurrent de 500 millions de dollars en soins à domicile pour augmenter le personnel des CLSC et répondre aux besoins grandissants de la population.

    Pour la FSSS–CSN, ces trois mesures sont le minimum pour redresser le réseau. « Il suffit de parler avec n’importe qui qui travaille dans le réseau pour comprendre l’urgence de réinvestir. Pour que le personnel voit la lumière au bout du tunnel, ça prend des sommes pour aider les préposé-es aux bénéficiaires, pour agir de manière plus large sur la pénurie qui touche l’ensemble du personnel du réseau et un financement récurrent pour enfin prendre le virage vers les soins à domicile », explique Jeff Begley, président de la FSSS–CSN.

    La première mesure doit permettre de trouver des solutions pour améliorer les soins dans les CHSLD et les conditions de travail des préposé-es aux bénéficiaires. Mais comme la pénurie de personnel et la surcharge touchent l’ensemble du personnel, des professionnel-les en soins, en passant par le personnel paratechnique, des services auxiliaires et métiers, au personnel de bureau, aux techniciennes/techniciens et professionnel-les, un financement distinct de 500 millions de dollars pour la valorisation des emplois permettrait d’améliorer les choses. Pour ce qui est des soins à domicile, une étude de l’IRIS identifiait récemment la nécessité d’un financement de 4 milliards de dollars pour élargir les services offerts à la population. Selon la FSSS-CSN, un financement récurrent de 500 millions de dollars permettra d’attirer le personnel et de le former pour améliorer l’offre publique de soins à domicile.