Première convention collective pour les syndiqués du Groupe ADF à Terrebonne

Une première convention collective a été signée ces derniers jours par le Syndicat des travailleuses et travailleurs de ADF-CSN et par les représentants du Groupe ADF dont l’usine est située au 300, rue Henry-Bessener dans le parc industriel de Terrebonne. Lors d’une assemblée générale tenue à la fin novembre, c’est par un vote à scrutin secret que les membres du syndicat avaient entériné à 80,2 % l’entente de principe intervenue entre les parties.

C’est au terme de douze rencontres de négociations tenues à compter de septembre dernier et sans aucun moyen de pression qu’est intervenue cette entente entre les parties. La convention collective, d’une durée de cinq ans, prévoit des augmentations salariales d’un minimum de 2 % par année et une protection du pouvoir d’achat si l’indice des prix à la consommation (IPC) dépasse 2,5 % par année.

La nouvelle convention collective contient également des améliorations significatives telles que : l’introduction d’une clause pour limiter la sous-traitance, l’amélioration de la clause concernant les mises à pied dont le maintien du lien d’emploi en cas de mise à pied, la bonification des dispositions concernant les mouvements de main-d’œuvre, l’octroi d’un jour férié supplémentaire, l’amélioration des règles d’obtention des congés mobiles et du paiement lors du travail en heures supplémentaires ainsi que de nouveaux droits syndicaux.

« Cette première convention collective CSN, en plus d’améliorer les conditions salariales ainsi que les conditions de travail de travailleuses et des travailleurs membres du syndicat, permet à l’entreprise ADF de s’assurer d’une paix industrielle pour les cinq prochaines années. ADF pourra ainsi poursuivre le développement de ses marchés dans le domaine de la fabrication des charpentes métalliques complexes ainsi que de composantes lourdes en acier pour l’industrie de la construction non résidentielle. Voici un bel exemple d’une entente satisfaisante pour les deux parties » de déclarer Alain Lampron, président de la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM-CSN).

Rappelons que cette signature intervient après qu’une décision unanime de la Cour d’appel du Québec rendue le 3 mai dernier soit venue mettre un terme à une saga juridique qui durait depuis près de trois ans à la suite d’une contestation du syndicat indépendant qui représentait auparavant les salariés de l’établissement. Cette décision du plus haut tribunal québécois est venue confirmer la décision de la Commission des relations du travail (CRT) qui avait accrédité le Syndicat des travailleuses et travailleurs de ADF-CSN le 3 septembre 2010.

« Nous tenons à souligner la détermination des travailleuses et des travailleurs du syndicat qui n’ont jamais perdu espoir d’être représentés par la CSN et je veux les féliciter au nom de nos 84 syndicats regroupant plus de 13 000 membres pour l’obtention de cette première convention collective », a conclu Francine Ranger, présidente du Conseil central de Lanaudière (CSN).

Le Syndicat des travailleuses et travailleurs de ADF-CSN représente près de 200 travailleuses et travailleurs.

Devant un employeur intraitable, les surveillant-es et surveillant-es-concierges déclenchent la grève

Depuis le 11 juillet dernier, les surveillants et les surveillants-concierges sont en grève générale illimitée. Le président du Syndicat des employé-es manuels de la Ville de Terrebonne-CSN, Denis Renaud, explique la situation : « En négociation depuis le mois de février dernier, il s’est tenu seulement une dizaine de rencontres de négociation. Chacune de ces rencontres a à peine duré deux heures. En tout et pour tout, les dirigeants de la Ville de Terrebonne n’ont daigné nous consacrer qu’une vingtaine d’heures de négociation en cinq (5) mois. Depuis le mois de février, nous répétons à l’employeur que nous entendons recourir à la grève s’il n’accorde pas plus de sérieux à la négociation. Aujourd’hui, la partie patronale se dit surprise de notre geste ! Afin de démontrer notre sérieux à l’employeur, dans le dernier mois et demi, nous avons tenu trois (3) journées de grève. Rien n’y fait ! »

Comble de mépris, le 27 juin dernier, l’employeur nous indiquait qu’il n’entendait pas nous rencontrer avant le 20 août prochain. Difficile de ne pas voir là une stratégie pour passer la période des camps de jours et tenter de nous retirer une partie de notre rapport de force ! Et malgré tout cela, l’employeur continue de prétendre que le syndicat tient la population en otage. Denis Renaud a poursuivi en soulignant : « Ce que l’employeur ne dit pas, c’est qu’il avait la possibilité de poursuivre la négociation, puisque nous lui avons clairement dit que nous étions disponibles le jour, le soir et même la nuit s’il le fallait, afin d’intensifier les rencontres de négociation. C’est donc de son propre chef qu’il a suspendu la négociation. »

Le syndicat ne tient pas la population en otage

L’employeur tente de faire croire que nous prenons la population en otage. Encore ce même vieux refrain, ce vieux discours de la droite qui, dans le cas qui nous occupe et la démonstration en est faite, ne tient plus. C’est plutôt l’employeur qui, de par ses décisions et son intransigeance, tient la population en otage. Pour des raisons purement stratégiques, les dirigeants de la Ville de Terrebonne mettent en péril les camps de jour et, par le fait même, les vacances des enfants qui les fréquentent. Posons-nous la question : en tant que citoyens, ne serions-nous pas un peu responsables de ce genre de situation ? En effet, en cautionnant ce vieux discours démagogique du genre « Le syndicat tient la population en otage », nous encourageons certains employeurs à appliquer une stratégie toute simple : pousser les syndicats à la grève et, par la suite, leur faire porter l’odieux de la situation! Mais poussons notre réflexion un peu plus loin : si on analysait plus souvent le comportement des employeurs qui utilisent ces stratégies, de nombreuses grèves pourraient être évitées. »

Un soutien pour le Lac-Mégantic

Nous ne pouvons passer sous silence la tragédie qui a frappé Lac-Mégantic. Tous nos vœux de sympathies vont aux familles éprouvées. Nous tenons à souligner que toutes et tous au fond de notre cœur, nous portons un peu de ce deuil. En guise de solidarité, le Syndicat des employé-es manuels de la Ville de Terrebonne affilié à la CSN remettra à la municipalité de Lac-Mégantic un montant de 500$. Pour Francine Ranger, présidente du Conseil central de Lanaudière (CSN), « les travailleuses et les travailleurs peuvent compter sur l’appui indéfectible du conseil central et sur celui des 13 000 membres des 85 syndicats, issus de tous les secteurs d’activité que nous représentons dans la région de Lanaudière. Nous allons déployer tous les moyens à notre disposition pour qu’ils puissent tenir la minute de plus pour un règlement à la satisfaction des membres du syndicat. » Rappelons que le Syndicat des concierges et surveillants-concierges compte une centaine de membres.

Les salariés remportent une grande victoire syndicale

La démocratie l’a finalement emporté. Après trois années d’un long processus juridique, la Cour d’appel du Québec a donné raison à la Commission des relations du travail qui reconnaissait, en 2010, le syndicat CSN accrédité pour représenter les 150 salarié-es de l’entreprise Au Dragon forgé située à Terrebonne.

« C’est là une excellente nouvelle, a souligné Gilles Lapierre, conseiller syndical de la CSN dans le dossier. Les travailleuses et les travailleurs ont librement choisi un syndicat CSN en 2010, et il est enfin reconnu. Les salarié-es peuvent être fiers de s’être tenus debout dans cette affaire. » Ceux-ci ne l’ont d’ailleurs pas eu facile. À la suite d’une série d’allégations du syndicat indépendant d’Au Dragon Forgé inc., la Commission des relations du travail (CRT) avait tenu une audience sur le caractère représentatif du syndicat CSN.

La CRT donne raison à la CSN

Le 3 septembre 2010, la Commission rendait sa décision en déclarant que les travailleurs entendus en audience avaient adhéré de façon libre et volontaire au syndicat CSN. Mécontent de cette décision, le syndicat indépendant avait adressé une demande de révision judiciaire à la Cour supérieure. De façon tout à fait surprenante, cette demande avait été accueillie. Le juge avait estimé que les adhésions au syndicat CSN n’avaient pas été obtenues de façon libre et volontaire. Selon lui, la CRT aurait dû acquiescer à la demande du syndicat afin de lui donner accès au rapport de l’agent de la Commission pour qu’il puisse ainsi connaître l’identité de certains adhérents dont le nom avait été retranché des effectifs du syndicat CSN.

La Cour supérieure rend une étrange décision

La Cour remettait ainsi en question une longue tradition historique de la CRT sur la manière d’apprécier le caractère strictement confidentiel de l’identité des adhérents contenue dans le rapport de l’agent. Devant ce qui lui apparaissait complètement injustifié, le syndicat CSN en a appelé à la Cour d’appel du Québec.

La Cour d’appel nous donne raison

À notre grande satisfaction, la Cour d’appel a annulé, le 3 mai dernier, le jugement de la Cour supérieure. Elle a en outre rétabli la décision de la CRT du 3 septembre 2010, considérée à l’unanimité par les trois juges raisonnable et tout à fait correcte. La Cour a conclu que les salarié-es entendus par la Commission avaient adhéré de façon libre et volontaire au syndicat CSN.

« Cette décision nous réjouit, s’est exclamée la présidente du Conseil central de Lanaudière, Francine Ranger. Nous sommes heureux de pouvoir enfin laisser de côté notre devoir de réserve et donner aux travailleurs du Dragon forgé tous les services auxquels ils ont accès en tant que membres d’un syndicat affilié à la CSN. Les 85 syndicats de Lanaudière et les 13 000 membres de la région leur souhaitent la bienvenue dans la grande famille CSN et leur assurent toute la solidarité nécessaire. »