Les syndicats dénoncent les engagements rompus du gouvernement Couillard

Un regroupement de trois syndicats, représentant des travailleuses et des travailleurs du secteur public à Amos, dénonce le gouvernement qui a rompu les engagements qu’il avait pris lors des dernières négociations. Le Syndicat des travailleuses (eurs) du CSSS Les Eskers de l’Abitibi-CSN,  le Syndicat des employé(es) de soutien de la Commission scolaire Harricana-CSN et le Syndicat régional des travailleuses et travailleurs de Clair Foyer inc.-CSN invitent leurs membres à appuyer les ouvriers d’entretien spécialisés du secteur public qui gagnent en moyenne 34 % de moins que leurs collègues du secteur privé. Un dîner se tient sous le chapiteau au coin des 4 eRue Ouest et 5 e Avenue Ouest à Amos entre 11 h et 13 h 30 où les travailleurs prendront les moyens de se faire entendre par le président du Conseil du trésor.

Le gouvernement s’était engagé en 2010 à collaborer avec les organisations syndicales pour apporter des solutions concrètes à ce problème. Cependant, le gouvernement affirme ne plus avoir les effectifs nécessaires pour poursuivre ces travaux.  « Le Conseil du trésor et ses représentants doivent tenir leurs engagements et démontrer plus de respect pour l’expertise et les compétences des salarié-es du secteur public », de déclarer Donald Rheault, président du Conseil central de l’Abitibi-Témiscamingue – Nord-du-Québec (CCATNQ).

C’est donc dans la même lignée que l’action tenue mercredi par les enseignants du Cégep de l’Abitibi-Témiscamingue sur la reconnaissance des tâches et du rendement salarial 24. Par ailleurs, des syndicats CSN mènent également des actions aujourd’hui dans d’autres établissements de santé de la région, dont les secteurs de La Sarre et Val-d’Or, en lien avec les engagements rompus.

Les syndicats souhaitent que les travaux relatifs à la lettre d’intention no 3, concernant la reconnaissance des ouvriers spécialisés, soient réglés avant la prochaine ronde de négociation. « Le temps est venu de régler ce dossier pour entamer les prochaines négociations, parce que les enjeux prioritaires ont changé. Dans toutes les régions du Québec, des actions ont lieu pour dénoncer les engagements rompus des libéraux », de mentionner Jacques Loiselle, vice-président régional de la Fédération de la santé et des services sociaux.

« Le travail de proximité de nos membres qui pratiquent leur métier de façon très humaine, dans le respect des usagers des services que nous offrons, est essentiel au bon fonctionnement et au maintien des services publics de qualité », affirme pour sa part Mélissa Michaud, présidente du STT du CSSS Les Eskers de l’Abitibi-CSN.

« Si ces gens-là continuent d’être sous-payés en comparaison avec le privé, on risque de les voir s’exiler. À partir de là, les coûts vont exploser lorsque les établissements devront faire appel à des entreprises privées, quand sera venu le temps d’effectuer des travaux de plomberie ou d’électricité, par exemple », de s’inquiéter Marie-Josée St-Sauveur, président du SE de soutien de la Commission scolaire Harricana-CSN.

Pour Patrice Larivière, président du SRTT de Clair Foyer inc. (CSN) : « L’action d’aujourd’hui touche également huit autres dossiers qui, d’autre part, n’ont pas encore été complétés depuis 2010, faute de budget, dont la relativité salariale. Cette dernière vise les emplois mixtes, contrairement à l’équité salariale qui vise les emplois à prédominance féminine. Ces dossiers doivent avoir toute l’attention du gouvernement et être réglés en priorité ».

 

À propos de la FSSS-CSN et du CCATNQ

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) compte près de 130 000 membres dans les secteurs privé et public.

Le Conseil central de l’Abitibi-Témiscamingue – Nord-du-Québec représente plus de 7 000 membres répartis dans 75 syndicats, autant dans le secteur privé que dans le secteur public.

 

 

Marche citoyenne de mobilisation contre les suppressions de postes

Le Syndicat des travailleuses et travailleurs du Centre de santé et de services sociaux de la Vallée-de-l’Or-CSN, en collaboration avec les autres organisations syndicales de l’établissement, ont participé à une marche citoyenne de mobilisation contre les suppressions de postes au Centre de santé et de services sociaux de la Vallée-de-l’Or (CSSSVO).

Ce sont 27 postes de préposé-es aux bénéficiaires qui seront coupés, en plus des 36 postes d’infirmières ou infirmiers auxiliaires. « C’est au-delà de 45 000 heures de soins qui ne seront plus disponibles pour les personnes les plus vulnérables de notre région », de souligner Lyne Lapointe, présidente du syndicat FSSS-CSN. De plus, 15 lits qui se trouvent à l’hôpital de Val-d’Or seront déplacés vers une ressource intermédiaire de Malartic.

Le Centre de santé et de services sociaux de la Vallée-de-l’Or a présenté une situation déficitaire chronique au cours des cinq dernières années, ce qui porterait le déficit accumulé à plus de 13 millions $ à la fin de l’exercice 2013-2014. Le ministère de la Santé et des Services sociaux demande donc au CSSSVO de présenter un budget équilibré dans les prochaines années. Les employés ont l’impression de faire les frais du déficit accumulé par l’ancienne direction.

« Ces coupures auront un impact direct sur les services à la population à laquelle nous demandons de se mobiliser pour maintenir des soins de qualité en région. Le ministère veut donc que non seulement les travailleuses et les travailleurs payent pour les mauvaises décisions de gestion rendues publiques par l’enquête de l’Agence de la Santé et des services sociaux de l’Abitibi-Témiscamingue, mais également la population en général », enchaîne Jacques Loiselle, vice-président régional de la Fédération de la santé et des services sociaux-CSN.

Le président du Conseil central de l’Abitibi-Témiscamingue-Nord-du-Québec (CSN), Donald Rheault, se dit très inquiet : « Avec les mesures d’austérité annoncées par les libéraux, d’autres coupures vont survenir et s’ajouter à celles déjà prévues par le CSSSVO. Il est donc très important d’agir maintenant et de s’opposer à ce plan de démolition pour éviter de mettre en péril les services de santé offerts en région ».

À propos de la FSSS-CSN et du CCATNQ

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) compte près de 130 000 membres dans les secteurs privé et public.

Le Conseil central de l’Abitibi-Témiscamingue-Nord-du-Québec (CCATNQ-CSN) représente plus de 7000 membres répartis dans 75 syndicats, autant dans le secteur privé que dans le secteur public.

Moyens de pression envisagés par les paramédics de la région

Le Syndicat des paramédics de l’Abitibi-Témiscamingue Nord-du-Québec-CSN, affilié à la Fédération de la santé et des services sociaux, a voté à 91 % en faveur de l’exercice de moyens de pression en lien avec la nouvelle directive sur l’occupation des logements de la compagnie. Selon cette politique, les techniciens ambulanciers paramédics ayant un poste à temps plein ne pourront plus occuper les logements de la compagnie dans le secteur de leur poste.

Selon cette directive de l’employeur, à compter du 1er juillet 2014, les travailleuses et les travailleurs qui accepteront un poste à temps plein auront 90 jours calendrier pour se trouver un logement dans ledit secteur à l’intérieur d’un rayon de 5 minutes de trajet du point de service. Il faut donc ajouter cette variante au taux très bas d’inoccupations des logements en région qui se situe à 2,7 % à Amos et à 1,3 % à Rouyn-Noranda en avril 2014, selon les données de la Société canadienne d’hypothèque et de logement.

Ces mesures apporteront donc des contraintes financières, sociales, familiales et psychologiques dues au stress que toute cette gestion amène. De plus, le temps de réponse des techniciens ambulanciers paramédics se verra augmenter s’il leur est impossible de se loger sur place. Ce qui représente un risque pour la population. Le Syndicat des paramédics de l’Abitibi-Témiscamingue Nord-du-Québec-CSN envisage donc de mettre en place une vaste mobilisation auprès de ses membres et d’appliquer des moyens de pression au moment jugé opportun s’il ne parvient pas à une entente avec l’employeur.

À propos de la FSSS-CSN et du CCATNQ

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) est la plus importante organisation syndicale dans le secteur des soins et des services préhospitaliers d’urgence au Québec avec plus de 2 200 membres. Dans l’ensemble, la FSSS compte près de 130 000 membres dans les secteurs privé et public.

Le Conseil central de l’Abitibi-Témiscamingue-Nord-du-Québec (CCATNQ-CSN) représente plus de 7 000 membres répartis dans 75 syndicats, autant dans le secteur privé que dans le secteur public.

Contre les politiques d’austérité : Contre-attaquons !

C’est sur le thème Contre les mesures d’austérité, contre-attaquons qu’est célébrée cette année la Fête internationale des travailleuses et des travailleurs. En ce sens, le Réseau vigilance de l’Abitibi-Témiscamingue dénonce le discours politique actuel, qui évoque sans cesse la privatisation, les compressions budgétaires et les hausses de tarifs, et invite toute la population à lutter pour la préservation des services publics et contre toutes les politiques d’austérité en cours et à venir.

Des représentantes et des représentants de la société civile et des différents groupes sociaux, dont une délégation de l’Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSÉ) qui mène une campagne contre l’austérité depuis maintenant un an, se sont réunies pour l’occasion à Rouyn-Noranda afin d’envoyer un message clair aux différents paliers de gouvernement : nous n’accepterons aucun recul social.

En fait, les conséquences néfastes des politiques d’austérité se font ressentir directement sur la population. «Année après année, nos gouvernements imposent toujours aux mêmes de se serrer la ceinture, sous prétexte que la caisse est vide. L’austérité budgétaire s’attaque aux conditions de vie de la classe moyenne et des plus précaires ce qui ne fait qu’accentuer les inégalités sociales», s’indigne monsieur Laporte.

« Pour réussir à imposer des mesures d’austérité, les gouvernements limitent les droits démocratiques des citoyennes et des citoyens avec une panoplie de lois antisyndicales. La Fêtes des travailleuses et des travailleurs est un moment pour rappeler que nous revendiquons le droit au travail décent, à des revenus décents, bref le droit à la dignité humaine», a rappelé Donald Rheault président du conseil central Abitibi-Témiscamingue Nord du Québec-CSN.

«Les gouvernements nous disent qu’ils n’ont pas le choix. Pourtant, l’austérité budgétaire n’est pas une fatalité, c’est un choix idéologique » conclut Justin Arcand de l’Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSÉ). Chaque année depuis 1972, des milliers de Québécoises et de Québécois descendent dans les rues afin de souligner la Fête internationale des travailleuses et des travailleurs. C’est le moment de célébrer la contribution de ceux et de celles qui produisent la véritable richesse de notre société et de rêver d’un monde plus juste.

Être ou ne pas être présent ? La question se posait.

Toujours en attente des reprises des négociations dans les trois conflits des marchés d’alimentation de la bannière Loblaw en Abitibi-Témiscamingue (soit le Maxi en lock-out depuis août 2012, le Provigo Témiscaming en lock-out depuis décembre 2012 et le Loblaw de Rouyn-Noranda en grève depuis juin 2013), les syndicats CSN en sont venus à la conclusion suivante, après mûres réflexions :

« Certes, après plus d’un an sur le trottoir, nous avions pensé nous présenter au téléthon de la Ressource puisque Loblaw en est commanditaire », de dire Donald Rheault, le président du Conseil central de l’Abitibi-Témiscamingue-Nord-du-Québec (CSN).

« Cependant, le téléthon de la Ressource est un événement très important pour toute la région et nous considérons que cette organisation ne doit pas être la cible de nos actions, bien que depuis trop longtemps, Loblaw tienne en otage la ville de Témiscaming et pénalise également la population de Rouyn-Noranda en les privant de leurs marchés d’alimentation », de poursuivre le porte-parole de la CSN en région, et ça, c’est vraiment indécent.

En fait, nous allons poursuivre nos efforts pour forcer la reprise des négociations dans chaque dossier et trouver une solution nous conduisant à un règlement à la satisfaction de chacune des parties.

« Nous profitons de l’occasion pour inviter tous nos membres et toute la population à participer au téléthon en y souscrivant généreusement. Quant à Loblaw, être socialement responsable, c’est aussi s’occuper correctement de ses ressources », de conclure de président, Donald Rheault.

Un an de lock-out au Provigo, la seule épicerie de Témiscaming

Hier soir, une trentaine de travailleuses et de travailleurs syndiqués du magasin Provigo de Témiscaming – en lock-out depuis un an demain – se sont préparés à vivre un autre Noël sombre en soulignant ce triste anniversaire par un souper communautaire.

Les employé-es de la seule épicerie de cette ville frontalière de la région d’Abitibi-Témiscamingue sont sans convention collective valide depuis le mois d’avril 2012. La dernière séance de négociation a eu lieu le 14 août, malgré les demandes du Syndicat des travailleuses et travailleurs du Provigo Témiscaming – CSN de poursuivre les pourparlers.

Conscients de l’impact social de la décision prise par le géant de l’alimentation Loblaw sur les 2500 habitants de Témiscaming, la CSN organise depuis presque un an une navette – opérée par les membres du syndicat – à la ville de North Bay, Ontario, afin que les résidents puissent s’approvisionner de façon plus économique.

« Il est impensable qu’une corporation qui vaut des milliards puisse être si inconsciente de sa responsabilité sociale envers cette ville et envers ses propres employé-es, a commenté la vice-présidente de la CSN, Denise Boucher, lors d’un point de presse à Témiscaming, aujourd’hui. L’impact économique local est énorme, mais il semble que l’avidité de Loblaw est sans limite. »

Refus de négocier

À l’exception des sujets de moindre importance, les négociateurs de Loblaw n’ont eu qu’un mot à dire devant les principales revendications raisonnables du syndicat : non. Loblaw refuse la demande créer davantage de postes permanents pour les employé-es de longue date. De fait, plus de 70 % des employé-es du Provigo de Témiscaming travaillent à temps partiel, et ce, pour un taux horaire maximum de 12,40 $.

« Cette approche de bulldozer à la table de négociation n’est pas digne d’un employeur avec autant de moyens que Loblaw, se désole Serge Fournier, président de la Fédération de commerce – CSN. Toutefois, nous sommes tous conscients des morts tragiques des employé-es sous-contractés par Loblaw au Bangladesh afin de fabriquer les vêtements de la marque Joe Fresh. Et nous nous demandons si Loblaw aimerait importer les mêmes conditions de travail au Québec. »

Pour le président du Conseil central d’Abitibi-Témiscamingue-Nord-du-Québec, (CCATNQ-CSN), Donald Rheault, il est primordial que Loblaw se remette au travail et retourne à la table avec un vrai mandat de négocier. C’est toute l’économie locale qui en écope, malgré une entente entre la CSN et la Chambre de commerce de Témiscaming de favoriser l’achat local autant que possible lors des rencontres avec la population.

« Loblaw a longtemps profité de la ville de Témiscaming en exploitant sa seule épicerie. Il est étonnant qu’il puisse démontrer autant de mépris, non seulement pour ses propres employé-es, mais aussi pour sa fidèle clientèle. Il est temps que cette puissante corporation reconnaisse que des salaires raisonnables et des conditions de travail acceptables sont un échange honorable pour les profits monopolistiques tirés de la ville de Témiscaming. »

Conflits sans fin

Ce lock-out à Témiscaming n’est pas le seul conflit de travail provoqué par Loblaw dans la région. Le 10 juin dernier, les syndiqué-es du Loblaws de Rouyn-Noranda ont déclenché la grève devant l’offre globale inacceptable de l’employeur. Les salarié-es en question sont sans convention collective depuis le 1er novembre 2012.

Il est à noter que le 27 juin 2013, une décision rendue par la Commission des relations du travail (CRT) a reproché à l’employeur d’entraver les activités du syndicat, d’avoir négocié de mauvaise foi et d’avoir porté atteinte à la liberté d’association. En plus d’une série d’autres mesures, la CRT a ordonné à Loblaw de verser au syndicat la somme de 5000 $ à titre de dommages et intérêts punitifs.

Le conflit du Loblaws de Rouyn-Noranda est venu s’ajouter au lock-out qui perdure au Maxi de Rouyn-Noranda depuis le mois d’août 2012.

Un Noël difficile

Cathy Presseault, la présidente du syndicat et une travailleuse au Provigo depuis 22 ans, a remarqué que, pour un deuxième Noël de suite, les paniers de ses membres sont loin d’être pleins.

« Nous savons qu’il en coûte de se faire respecter et d’être déterminés, a-t-elle dit. Mais nous restons solidaires devant Loblaw. Cet employeur peut nous priver de notre gagne-pain, mais il n’a pas droit à notre dignité. Avec l’appui de la CSN, nous passerons au travers ! »

Les trois centrales expriment leurs propositions pour une amélioration du régime d’assurance-emploi en faveur de la Jamésie

En marge des audiences de la Commission nationale d’examen sur l’assurance-emploi à Chibougamau, le Syndicat de l’enseignement de l’Ungava et de l’Abitibi-Témiscamingue (CSQ), le Conseil central de l’Abitibi-Témiscamingue-Nord-du-Québec-CSN et le Conseil régional FTQ Abitibi-Témiscamingue et Nord-du-Québec ont exprimé un ensemble de propositions pour que le régime retrouve sa vocation d’origine en protégeant efficacement les travailleuses et les travailleurs victimes du chômage.

La Commission a été mise sur pied dans le sillage de la réforme de l’assurance-emploi du gouvernement Harper, décriée par une large coalition de syndicats et d’organismes. Cette réforme accentuera l’insécurité et la précarité sur le marché du travail, en plus de frapper de plein fouet certaines industries.

Une réforme injustifiée et injustifiable

Instauré en 1940, le régime fédéral d’assurance-chômage, rebaptisé en 1996 assurance-emploi, jouait la fonction d’assurance sociale. Cette assurance permettait également de stabiliser l’économie en période de ralentissement et de redistribuer la richesse entre les régions, les secteurs d’activités et certaines catégories de salarié-e-s. Des réformes successives ont dénaturé cette assurance pour la convertir en un programme d’assistance. Les règles d’admissibilité ont été resserrées et la durée ainsi que le niveau des prestations ont été réduits. Ainsi, au plus fort de la crise économique de la dernière décennie, en 2009, à peine un chômeur sur deux avait accès à des prestations.

La récente réforme du régime, annoncée dans le budget de 2012 et mise en œuvre depuis janvier 2013, accentue cette dérive. Elle occulte le fait que le chômage est une caractéristique permanente du système économique. Sous prétexte de vouloir jumeler les travailleurs avec les emplois disponibles, le gouvernement conservateur nie la réalité du chômage.

Non seulement le gouvernement conservateur s’enferme dans une vision idéologique voulant que le chômage résulte essentiellement du comportement des individus et qu’un programme d’assurance-chômage trop généreux réduise l’incitation au travail, mais en plus, il laisse entendre que les prestataires sont tous des fraudeurs potentiels. De victimes d’un système économique qui produit du chômage, les travailleuses et les travailleurs deviennent les coupables.

Une réforme qui aggrave le problème dans la région

« Historiquement, la région de la Jamésie a souffert d’un taux de chômage supérieur à la moyenne québécoise. En tant que région ressource et avec un faible niveau de transformation de ses propres ressources, la Jamésie est dépendante des aléas des prix de matières premières et de la demande des ressources. En période de croissance économique, la demande de main-d’œuvre est forte. Cependant, lorsque la demande de matières premières diminue, cela se traduit par des pertes d’emploi.

Dans une région aussi vaste que la nôtre, non seulement cela affecte la qualité de vie des travailleurs et des travailleuses, mais cela a aussi un énorme impact économique dans la région. Avec la nouvelle réforme de l’assurance-emploi, ces mêmes travailleurs et travailleuses sont exposés à voyager des longues distances pour occuper d’autres emplois, alors qu’ils et elles n’ont pas toujours les moyens de se payer de tels voyages », a exprimé David Maden, conseiller régional de la FTQ en Abitibi-Témiscamingue et Nord-du-Québec.

« Limiter l’accès à l’assurance-emploi pour les travailleurs et travailleuses de notre région, c’est condamner notre région à une lente agonie. L’économie de notre région est constituée, entre autres, de travail saisonnier comme l’agriculture, la construction et la foresterie. Permettre aux travailleurs et aux travailleuses qui occupent ces emplois saisonniers d’accéder à un revenu d’appoint est essentiel pour que la population puisse assurer une viabilité économique toute l’année. Un régime d’assurance-emploi accessible et efficace assure à notre région une qualité de vie et un dynamisme économique. Autrement, la région risque de se vider de sa population », a expliqué Donald Rheault, président du Conseil central de l’Abitibi-Témiscamingue-Nord-du-Québec-CSN.

« Dans le domaine de l’enseignement primaire et secondaire, les contrats à temps partiel et la suppléance sont chose courante. Un pourcentage important des personnes œuvrant dans ce domaine est donc à statut précaire et les modifications au régime viennent les fragiliser davantage. Dans les commissions scolaires, plusieurs postes ne deviennent disponibles qu’en cours d’année. Si une personne se fait offrir un emploi jugé convenable dans un autre domaine, elle pourrait devoir l’accepter sous peine de perdre son droit aux prestations. Ainsi, elle ne sera plus disponible pour les suppléances occasionnelles et les contrats à temps partiel. Ceci a pour effet de priver le domaine de l’enseignement d’une relève compétente dans notre région et, par la même occasion, d’un personnel qualifié et expérimenté », a déclaré Luc Gravel, président du Syndicat de l’enseignement de l’Ungava et de l’Abitibi-Témiscamingue (CSQ).

Des changements s’imposent

Pour la CSQ, la CSN et la FTQ, il est clair que l’assurance-chômage est un régime d’assurance fondé sur le partage du risque de chômage par l’ensemble de la société. Il ne s’agit donc pas d’un régime d’assistance ni de dernier recours comme les gouvernements successifs à Ottawa tentent de l’y rabaisser depuis plus de 20 ans. Lorsque les travailleuses et les travailleurs vivent des épisodes de chômage, ils ont droit à des prestations, ce doit être la norme plutôt que l’exception, comme ce fut le cas en 2011 quand seulement 41,3 % des chômeuses et des chômeurs ont eu droit aux prestations.

Les trois organisations syndicales enjoignent le gouvernement à prendre ses responsabilités en ce qui a trait au mode de financement du régime, auquel seuls les travailleuses et les travailleurs, ainsi que les employeurs sont appelés à participer à l’heure actuelle.

Si le gouvernement fédéral persistait à restreindre les droits des chômeuses et des chômeurs et qu’il refusait de bonifier le régime d’assurance-emploi dans le sens de nos propositions, la FTQ, la CSN et la CSQ seraient favorables à la création d’un régime québécois d’assurance-chômage dans la mesure où les paramètres de ce nouveau régime en matière de couverture, de financement et de gouvernance répondraient aux revendications de nos organisations.

Une profession essentielle qui nécessite de bonnes conditions de travail

Dans le cadre des négociations de leur convention collective, le Syndicat des pompiers forestiers de l’Abitibi-Témiscamingue et de la Baie-James (FIM–CSN) se réunit aujourd’hui afin de faire une démonstration de sa solidarité et de son soutien à son comité de négociation. Afin de faire un appel au maintien des discussions et à un règlement rapide, les membres du syndicat se sont réunis pour le temps d’un repas qui leur a permis de fraterniser tout en soulignant leur mobilisation interne.

La négociation avance

« Nous avons eu trois jours de négociation la semaine dernière et deux jours sont prévus dans les prochaines semaines pour tenter d’en arriver à une entente de principe », de déclarer Sylvain Royer, président du syndicat. Naturellement, nous ne pouvons dévoiler le contenu de nos discussions, étant donné que nous rencontrons les membres ce soir en assemblée générale et qu’ils ne sont pas encore informés des avancées réalisées dans la dernière semaine », précise-t-il par la suite. Bien que les dernières rencontres de négociation se soient bien passées, cette fois-ci, nous n’accepterons pas que le renouvellement de notre contrat de travail traîne en longueur. En ce sens, nous avons déjà le mandat de déclencher la grève au moment jugé opportun et nous sommes à analyser la conception des services essentiels pour être prêts à toute éventualité.

Le conseil central offre son soutien

Donald Rheault, président du Conseil central de l’Abitibi-Témiscamingue-Nord-du-Québec, a tenu à être présent pour affirmer le soutien des syndicats de la région. « Les pompiers forestiers ne sont pas considérés comme un service essentiel pour rien. Leur rôle de prévention et de protection au Québec en cas de catastrophe naturelle a été bien démontré au début de l’été quand la problématique des feux de forêt ici et sur la Côte-Nord a fait surface. Il est avantageux pour toute la population que ces travailleurs aient de bonnes conditions de travail afin qu’ils soient motivés et concentrés sur leur tâche. En outre, de bonnes conditions de travail et d’exercice favorisent la rétention de cette main-d’œuvre qualifiée et par le fait même peaufinent leur expertise».

Les négociations reprendront donc dans les prochaines semaines et le syndicat espère fortement en arriver à une entente qui sera à la satisfaction de leurs membres.

Les syndiqué-es du Maxi Rouyn-Noranda toujours debout

Il y a un an, jour pour jour, les travailleuses et les travailleurs du Maxi Rouyn-Noranda déclenchaient la grève pour faire cesser les menaces et l’intimidation. Cette grève prenait fin le 19 août à minuit dans l’espoir de travailler en l’absence de toute forme de harcèlement. Le 20 août, à 7 h, l’employeur décréta un lock-out.

Le mépris de Loblaws

Aujourd’hui, la CSN tient à souligner la signification particulière que prend cette journée. « Après un an de conflit, le quotidien des travailleurs s’est considérablement modifié », a expliqué Denise Boucher, vice-présidente à la CSN. « Ce n’est pas une situation facile pour ceux et celles qui ont à la vivre, mais les syndiqué-es se tiennent debout pour en arriver à une bonne convention négociée », a-t-elle poursuivi. « Près de 99 % de nos syndicats règlent leur contrat avec leur employeur sans conflit. Or, au Maxi Rouyn-Noranda, comme dans deux autres épiceries de la région, les syndicats se heurtent à une bannière qui a oublié l’un des principes importants en relations de travail au Québec : le respect des employé-es. » Selon le président de la Fédération du commerce – CSN, M. Serge Fournier, il est inconcevable qu’après cinq séances de négociation, sept rencontres de conciliation en 2012, aucune rencontre réelle de négociation ne se soit tenue depuis le 8 novembre 2012, si ce n’est une vidéoconférence le 25 mars dernier en présence du conciliateur pour connaître les intentions des parties. « Depuis le tout début du conflit, Loblaws tente par tous les moyens de maintenir les salarié-es dans la précarité, quand ce n’est pas d’abaisser leurs conditions de travail en tenant des propos complètement faux, par exemple sur de supposées négociations coordonnées », a-t-il expliqué. Cette façon de faire est odieuse et ce que vivent les travailleuses et les travailleurs qui oeuvrent sous la bannière Loblaws en Abitibi-Témiscamingue nous préoccupe au plus haut point ».

On reste solidaires

Depuis un an, les syndiqué-es du Maxi et du Provigo Témiscaming n’ont pas chômé. Ils ont été reçus dans plusieurs régions du Québec pour expliquer leur dossier et sans réserves, les syndicats CSN leur ont exprimé une solidarité tant sur le plan humain que par un soutien financier. Enfin, le président du Conseil central de l’Abitibi-Témiscamingue-Nord-du-Québec (CCATNQ), M. Donald Rheault, souligne le courage des lockoutés depuis un an. « Aujourd’hui on doit, comme citoyens et citoyennes de la région, avoir une pensée pour ceux et celles qui ont été mis sur le trottoir pour avoir demandé d’être respectés. D’ailleurs, la population exprime régulièrement son appui aux syndiqué-es sur la rue Larivière. Je peux vous dire que c’est grandement apprécié. » Le conseil central tient à souligner qu’il va continuer à soutenir les syndicats en conflit, et ce, tant et aussi longtemps que les syndiqué-es n’en décideront pas autrement. « Une manifestation s’est tenue aujourd’hui dans les rues de Rouyn-Noranda. Nous avons accompagné les représentants des syndicats à une rencontre avec le député régional, M. Chapadeau. De plus, la population est invitée à assister à notre soirée de solidarité, où se fera entendre l’orchestre Kayou. Après un an de conflit, les travailleuses et travailleurs du Maxi Rouyn-Noranda méritent que l’on souligne leur courage. Ils méritent également que toute la région leur exprime ce que Loblaws leur refuse : du respect », a conclu le président du CCATNQ.

Provigo (Loblaws) déclarée coupable de négociation de mauvaise foi

En raison du comportement de l’employeur dans le cadre des négociations qui ont cours au magasin Loblaws de Place Rouanda, le syndicat s’est vu forcé de déposer une plainte, le 28 mars 2013, à la Commission des relations du travail (CRT). Celle-ci dénonçait la mauvaise foi de l’employeur pour négocier et ses tentatives d’entraver les activités du syndicat.

Contenu de la décision

Après deux jours et demi d’audition, le 27 juin 2013, la CRT a rendu une décision, qui a été corrigée le 15 juillet 2013 à la demande de l’employeur. On peut lire dans la version révisée que « Provigo distribution Inc. a intentionnellement contrevenu aux articles 3, 12 et 53 du Code du travail ainsi qu’à l’article 3 de la Charte des droits et libertés de la personne ». La Commission souligne également que Provigo a négocié de mauvaise foi, entravé les activités du syndicat et porté atteinte à la liberté d’association. La CRT ordonne donc à l’employeur de transmettre la décision aux salarié-es, de restreindre ses sorties publiques au sujet du renouvellement de la convention collective à des propos factuels et objectifs, de s’abstenir de communiquer directement avec les salarié-es à propos des négociations au sujet du renouvellement de la convention collective, et enfin, de verser au syndicat la somme de 5000 $ à titre de dommages-intérêts punitifs.

Considérant l’importance de la décision, Me Robert Fuoco est présent dans la région pour la commenter. « Celle-ci s’avère intéressante du fait qu’elle réitère le monopole de représentation en insistant sur le fait que l’employeur doit respecter le syndicat dans son rôle d’agent négociateur. L’ordonnance reprend aussi le principe émis par la Cour suprême du Canada qui reconnaît le droit des salarié-es de négocier collectivement dans le cadre de la liberté d’association », a-t-il précisé.

De plus, le juge cite un texte où il est question du devoir de la CRT de mettre en œuvre les mesures de dédommagement prévues par la Charte québécoise des droits et libertés et condamne Provigo à verser la somme de 5000 $ au syndicat à titre de dommages punitifs.

Enfin, la CRT précise que l’employeur jouit de la liberté d’expression, certes, mais que celle-ci doit être exempte de toute inexactitude dans le cadre de la négociation d’une convention collective.

« Cette décision constitue une victoire pour tout le mouvement ouvrier syndiqué au Québec. Nous sommes extrêmement soulagés de voir qu’enfin, cet employeur est blâmé pour son manque de respect des travailleuses et des travailleurs dont les représentants syndicaux, eux, négocient de bonne foi », a souligné le président du Conseil central de l’Abitibi-Témiscamingue-Nord-du-Québec (CSN), Donald Rheault.

Et pour la suite

« Bien entendu, nous savons déjà que l’employeur s’est adressé à la Cour supérieure afin de tenter d’amoindrir la portée de certains éléments de la décision. À ce jour, nous attendons encore d’être entendus dans cette requête », a-t-il aussi souligné.

Pour Donald Rheault, « il s’avère évident que Loblaws cherche par tous les moyens à dominer les salariés et leur syndicat. Loblaws doit accepter que ce n’est pas de cette façon que l’on négocie au Québec. Le respect de la législation québécoise, et par ricochet des travailleuses et des travailleurs, est indispensable à la conclusion d’une convention collective qui permettra la réouverture du magasin Loblaws de Rouyn-Noranda. À présent, il n’appartient qu’à l’employeur de s’asseoir à la table de négociation et d’agir en conséquence. »

Le président du Conseil central de l’Abitibi-Témiscamingue-Nord-du-Québec (CSN) a finalement conclu : « Une séance de négociation est prévue demain, le 13 août 2013. Souhaitons que l’employeur ait bien saisi le message et qu’il se présente prêt à régler cette négociation à la satisfaction des deux parties. »

Les lockoutés CSN et la population de Témiscaming marchent pour la fin…

Afin de souligner la fin de l’année 2012 et près de deux semaines d’un lock-out décrété par le Provigo de Témiscaming (Loblaws) le 15 décembre dernier, les salariés-es marcheront dans les rues de la municipalité pour que l’employeur comprenne qu’il faut redonner la quiétude aux citoyens en mettant fin à ce coup de force lors de la prochaine séance de négociation toujours prévue le 8 janvier prochain.

Pour la présidente du Syndicat des travailleuses et travailleurs de Provigo Témiscaming, affilié à la Fédération du commerce-CSN, Cathy Presseault, la population a déjà assez payé malgré le fait que nous ayons mis sur pied des moyens de transport pour atténuer les effets de ce geste. « Le 8 janvier, la négociation doit conduire à un règlement de notre nouveau contrat de travail afin que nous puissions retourner au travail et continuer de rendre les services à la population. Nous sommes d’avis qu’avec un peu de volonté, les parties peuvent en venir à une entente et convenir, comme il se doit, d’un protocole de retour au travail ».

« Il s’agit que leur porte-parole se présente à Témiscaming avec tous les mandats nécessaires pour éviter une fois de plus que cette négociation se prolonge indûment », de poursuivre la porte-parole syndicale.

De notre côté, les membres se présentent chaque jour face au Provigo depuis le 15 décembre afin de faire quelques heures de piquetage, sachant que le 8 janvier, la négociation doit reprendre pour obtenir leur nouveau contrat de travail puisque les dernières négociations ont été passablement difficiles, des compromis ayant été faits pour tenir compte de la réalité locale.

« Ce soir, nos membres seront présents et la population est aussi la bienvenue puisque tout comme nous, Provigo (Loblaws), lui est redevable », de conclure Cathy Presseault, présidente du syndicat CSN.

Les lock-outés CSN au service de la population de Témiscaming, de Kipawa et des environs

Réunis avec la population hier soir à Témiscaming, où plus d’une centaine de citoyennes et citoyens ont répondu à l’invitation du Syndicat des travailleuses et travailleurs de Provigo-CSN mis en lock-out depuis samedi matin (15 décembre 2012), le message a été bien entendu. Devant le coup de force, la population a été invitée à se serrer les coudes et faire de l’achat local. D’ailleurs, les commerçants de la municipalité sont à pied d’œuvre depuis l’annonce pour augmenter leurs inventaires et permettre aux citoyen-nes d-être desservis dans la municipalité. « Nous avons d’ailleurs rencontré en après-midi un représentant de la Chambre de commerce », de dire Donald Rheault, président du Conseil central de l’Abitibi-Témiscamingue Nord-du-Québec (CSN). « Comme organisation syndicale, nous avons mis à la disposition de la population trois véhicules afin de répondre aux déplacements des gens et trans-porter leur épicerie. De plus, les travailleuses et travailleurs vont accompagner les résident-es et les commerçants qui auraient besoin de coup de pouce », a poursuivi le porte-parole de la CSN en région.

« Si la demande se présente, nous accompagnerons la population pour qu’elle puisse se rendre dans un marché d’alimentation, que ce soit à Lorrainville ou ailleurs. Cependant, comme syndi-cat, notre position est claire : Ailleurs signifie toute épicerie autre que la bannière Loblaws », de préciser Donald Rheault. Hier, nous avons exprimé le souhait que la prise en charge se fasse au niveau local et demandé à la population de laisser la chance à tout le monde de s’organiser, considérant qu’aucun préavis n’a été donné par la direction de Loblaws. Déjà, même les fournis-seurs de l’extérieur ont accepté de s’ajuster à la situation d’urgence vécue à Témiscaming, Kipa-wa et les environs. Cela est très apprécié.

« D’avoir créé une crise sociale à Témiscaming, Kipawa et les environs pour un T-Shirt noir avec la mention « Le respect avant tout », alors que tous les services à la clientèle étaient maintenus, face à tout cela, la population portera son propre jugement », de conclure Donald Rheault, prési-dent du CCATNQ, affilié à la CSN.

Un mépris envers les employé-es et la population

La décision de Provigo de mettre en lock-out, à quelques jours des fêtes, ses employé-es du Provigo de Témiscaming, fait preuve, pour la Fédération du commerce (FC-CSN), du mépris de l’employeur non seulement envers ses employés, mais aussi envers sa propre clientèle.

La FC déplore que l’employeur se soit empressé de déclarer un lock-out alors que les membres du Syndicat des travailleuses et des travailleurs de Provigo Témiscaming (FC-CSN) n’ont que posé un geste de solidarité. « Il s’agit d’une réponse disproportionnée par rapport à un moyen de visibilité fréquemment utilisé – celui de porter un chandail – et qui n’affecte en rien le service à la clientèle du magasin, précise le président de la FC-CSN, Serge Fournier. De plus, imposer aux résidents de Témiscaming, de Kipawa et des environs de rouler dorénavant des kilomètres pour s’approvisionner, dénote du peu de respect que la direction de Provigo porte à sa clientèle. »

L’envenimement récent des relations de travail étonne le président de la fédération. « Au cours des dernières années, les négociations avec l’employeur se sont toujours déroulées rondement. On a l’impression maintenant que les décisions se prennent dans un autre pays… et que tout à coup, Provigo est complètement déconnecté de la réalité des relations de travail au Québec! »

La FC tient à réitérer son appui indéfectible au Syndicat des travailleuses et des travailleurs de Provigo Témiscaming, dans leur lutte pour en venir à une entente satisfaisante. « Après huit mois de stagnation à la table de négociations, les employé-es méritent respect et considération. Les choses n’en resteront pas là, assure Serge Fournier. La CSN n’est pas le genre à baisser les bras, n’en déplaise à Provigo. » Affilié à la Fédération du Commerce, le Syndicat des travailleuses et des travailleurs de Provigo Témiscaming compte une trentaine d’employé-es.

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 300 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

Des salarié-es sur le trottoir, des citoyens obligés d’être sur la route

Depuis le 15 décembre, à 7 h 30, la direction de Provigo de Témiscaming a pris la décision de décréter un lock-out, à quelques jours de Noël. En plus de mettre la trentaine de salarié-es sur le trottoir, les citoyennes et citoyens de Témiscaming, de Kipawa et des environs devront prendre la route pour faire leur épicerie à l’extérieur de la municipalité.

Pour la présidente du Syndicat des travailleuses et travailleurs de Provigo Témiscaming, affilié à la Fédération du commerce-CSN, le geste que vient de poser la direction à Témiscaming démontre clairement l’attitude méprisante envers les salarié-es, mais surtout le manque de respect de cette entreprise envers la clientèle. « Bien sûr, la direction va tenter de justifier son geste parce qu’on a augmenté nos moyens de visibilité vendredi dernier en portant un chandail noir avec nos uniformes tout en servant la clientèle. D’ailleurs, le seul dérangement survenu a été quand le directeur local, M. Laderoute, a monté le ton au comptoir de la boulangerie vers 15 h 10, de dire la présidente du syndicat. Depuis le 14 novembre, nous avons informé les représentants de Provigo (Loblaws) à la table de négociation que nos membres réagiraient après avoir laissé passer huit mois sans qu’aucune avancée ne soit faite ». D’ailleurs, leur porte-parole, conscient de la situation, nous a indiqué à plusieurs reprises d’un ton sarcastique : « Si vous n’êtes pas contents, vous ferez ce que vous avez à faire », de poursuivre la porte-parole syndicale.

De son côté, le président du Conseil central de l’Abitibi-Témiscamingue Nord-du-Québec (CSN), Donald Rheault, est estomaqué de voir l’attitude de Provigo dans ce dossier. « Jamais, comme organisation syndicale, nous n’aurions osé poser un geste de cette ampleur envers toute une population », de dire le porte-parole de la CSN en région.

Depuis le mois d’octobre, la colère gronde chez nos membres, mais jamais la clientèle n’a été affectée. Nous avons été à plusieurs reprises sur la place publique pour sensibiliser la population et l’alerter du peu de respect qu’avait Provigo (Loblaws) envers les salarié-es. D’ailleurs, malgré l’attitude de leur employeur, la priorité des travailleuses et des travailleurs n’a jamais été abandonnée : le service à la clientèle.

« Depuis samedi matin, nos services à la CSN sont à pied d’œuvre pour organiser la suite des choses et déjà nous avons eu des échanges avec certains élus des municipalités avoisinantes pour rassurer la population, mais aussi pour permettre aux citoyens dans le besoin de se rendre faire leurs achats à l’extérieur, et bien sûr, pas dans une épicerie appartenant à Provigo », d’ajouter Donald Rheault.

« On ne peut pas d’une part bafouer toute une population et leur demander d’aller faire sonner la caisse enregistreuse au profit de la même compagnie. J’espère que la population de Témiscaming fera entendre sa voix à ce chapitre », poursuit le président du CCATNQ.

Aujourd’hui, nous rencontrons les membres à 14 h et nous leur présenterons un plan de travail pour la situation d’urgence à laquelle Provigo (Loblaws) nous confronte et la CSN ne baissera jamais les bras devant une compagnie, quelle qu’elle soit. Nous avons toujours travaillé avec la population au Québec. La population de Témiscaming, de Kipawa et des environs aura les services auxquels elle a droit, n’en déplaise à Provigo (Loblaws). Au Québec, les citoyens ont le droit de s’exprimer et surtout d’être informés. C’est ce que les travailleuses et travailleurs font depuis le mois d’octobre, puisque sans contrat de travail depuis le 31 mars 2012, en espérant que le message se rende au bureau chef à Toronto.

« À la sortie de l’assemblée générale, le comité exécutif syndical émettra ses commentaires et connaissant leur professionnalisme, la population pourra elle aussi avoir une belle période des Fêtes pour contrecarrer le cadeau empoisonné de Provigo (Loblaws) offert à la clientèle et aux membres du personnel », de conclure le président du conseil central de la CSN.