Le syndicat d’Amcor–CSN rejette à nouveau les offres patronales et vote encore pour la grève

Le 6 mai en après-midi, le Syndicat des travailleuses et travailleurs d’Amcor–CSN a de nouveau rejeté les dernières offres patronales et a voté à 73 % en faveur d’une banque de quatre semaines de grève à déclencher au moment jugé opportun.

« Nous sommes en négociation depuis le mois de juin 2023 et nous avons tenu plusieurs rencontres de négociation infructueuses au point où nous avons même demandé la présence d’un conciliateur. Malgré sa présence, la négociation piétine et l’employeur refuse toujours de nous verser des salaires compétitifs. Or, comme tout le monde, nous devons vivre avec les impacts de l’inflation qui nous a durement frappés. Plusieurs autres enjeux restent en suspens, notamment en ce qui a trait à notre assurance collective, à nos congés personnels et à la valorisation de l’ancienneté », déclare la présidente du syndicat, Stéphanie Boulay.

En assemblée générale, le 7 mars 2024, le syndicat avait également procédé à un rejet des offres patronales en plus de voter à 90 % pour un bloc de sept jours de grève en continu.

« Le syndicat vient tout juste de rejeter une seconde fois des propositions jugées nettement insuffisantes par les membres. Nous espérons que l’employeur comprendra le message cette fois-ci, souligne Jérémy Temes-Dubé, secrétaire général de la Fédération de l’industrie manufacturière–CSN. Il s’agit d’un employeur mondial dans un domaine spécialisé qui n’a aucune concurrence au Québec. Leurs derniers états financiers sur neuf mois révèlent des revenus totalisant 10,1 milliards $ et un revenu net de 497 millions $. Sa position stratégique lui permet de contrôler le marché des capsules dévissables utilisées sur les bouteilles à usage unique. Il a les moyens de bien rémunérer son monde et c’est dans cet esprit que nous allons poursuivre la négociation ».

« Partout en Montérégie, même si les employeurs s’arrachent les salarié-es dans le contexte de pénurie de main-d’œuvre, Amcor semble vivre dans son monde, où les décisions des membres du syndicat n’existent pas. L’employeur ne semble pas à l’écoute de ses salarié-es, mais nous les soutenons pour qu’ils parviennent à le ramener à la réalité. Il devra comprendre que pour garder ses employé-es, il faudra les traiter avec respect tout en leur offrant des conditions qui vont rivaliser avec celles des autres entreprises de la région », conclut Annette Herbeuval, présidente du Conseil central de la Montérégie–CSN.

Le Syndicat des travailleuses et travailleurs d’Amcor–CSN regroupe 97 membres et est affilié à la Fédération de l’industrie manufacturière–CSN, qui compte plus de 320 syndicats affiliés représentant environ 25 000 membres qui œuvrent dans le domaine industriel québécois. Le Conseil central de la Montérégie–CSN rassemble plus de 31 000 travailleuses et travailleurs réunis au sein de quelque 205 syndicats provenant de toutes les fédérations de la CSN.

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle regroupe plus de 330 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations ainsi que sur une base régionale dans 13 conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

48 heures de grève pour le Syndicat des chauffeurs scolaires de Pointe-Aux-Outardes

Ce mardi 7 mai, le Syndicat des chauffeurs scolaires de Pointe-Aux-Outardes (CSN) déclenche une grève de 48 heures.

« Nous en sommes à notre cinquième séquence de grève et ce n’est jamais de gaieté de cœur que nous exerçons une grève. L’employeur, Sogesco, ne nous laisse pas le choix, la négociation actuelle piétine et les salarié-es veulent leur juste part des nouvelles sommes que l’employeur encaisse déjà depuis le printemps 2023. Malgré la présence d’un conciliateur, la prochaine rencontre de négociation n’aura lieu que le 16 mai prochain. Même si nous souhaitons un règlement rapide et que nous travaillons en ce sens, la balle est dans le camp de l’employeur », déclare Guillaume Tremblay, président du Conseil central de la Côte-Nord–CSN.

« Nous rappelons qu’au mois de février 2023, le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, est lui-même intervenu sur la place publique afin d’appuyer les revendications du secteur du transport scolaire de la Fédération des employées et employés de services publics–CSN (FEESP–CSN) en soulignant que les chauffeuses et chauffeurs doivent avoir leur juste part, précise Josée Dubé, présidente de ce secteur. Il a même réitéré cet appui lors d’une entrevue avec Paul Arcand sur les ondes du 98,5 FM à Montréal, vendredi dernier. Les salarié-es du syndicat font partie d’un mouvement de travailleuses et de travailleurs qui doivent recourir à la grève pour aller chercher leur juste part et nous allons être à leurs côtés jusqu’à ce qu’ils l’obtiennent. »

« Tous les employeurs ont reçu une bonification variant entre 15 et 30 % de la valeur de leurs contrats et une partie de cet argent doit se rendre dans les poches de celles et ceux qui conduisent les autobus, souligne Stéphanie Gratton, vice-présidente de la FEESP–CSN. En observant la rémunération totale de la haute direction de Sogesco, on remarque que son président-directeur général, Mario Provost, a touché 390 992 $ en 2022 et 505 899 $ en 2023, ce qui équivaut à une augmentation de 114 907 $ en une année, soit 29,4 %. Nous constatons donc qu’avec de l’argent public, il y a des boss qui s’enrichissent par de très bons salaires alors que pour celles et ceux qui conduisent les autobus scolaires, on ne réserve que des miettes ».

Sans convention collective depuis le 30 juin 2022, le Syndicat des chauffeurs scolaires de Pointe-Aux-Outardes (CSN) regroupe 17 membres travaillant pour les Autobus de l’Estuaire inc. La FEESP–CSN compte plus de 425 syndicats affiliés représentant 65 000 membres œuvrant dans le domaine des services publics et parapublics. Le Conseil central de la Côte-Nord–CSN regroupe plus de 50 syndicats et 5500 membres sur tout le territoire de la région.

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle regroupe plus de 330 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans 13 conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

Entente de principe conclue et acceptée chez Autobus B. Dion

Hier, le 2 mai 2024, une entente de principe est intervenue en fin de journée entre le Syndicat des travailleuses et travailleurs des Autobus B. Dion–CSN (STTABD–CSN) et l’employeur. Réunis en assemblée générale ce 3 mai, les membres du syndicat ont adopté à 93 %, par voie de scrutin secret, cette même entente. La grève prévue jusqu’au 15 mai est donc levée.

« L’entente de principe a fait passer notre taux horaire à 30,33 $, rétroactif au 1er juillet 2023 et nous serons augmentés à 31,49 $ au 1er juillet de cette année. Ainsi, depuis le réinvestissement du gouvernement en 2022-2023, nous aurons obtenu près de 20 % d’augmentation au total. Notre nouveau contrat de travail de 5 ans prévoit désormais cinq congés de maladie payés et nous toucherons le 10 % d’indemnités de vacances à partir de 15 ans au lieu de 25 ans », déclare Bianka Mailhot, présidente du syndicat.

« Nous saluons la lutte menée par les membres du syndicat qui ont réussi à bonifier considérablement leurs conditions de travail. Nous souhaitons maintenant que les autres employeurs du secteur en Estrie comprennent que les règlements et l’arrêt des moyens de pression, incluant les grèves actuelles, ça passe par la répartition des sommes que le gouvernement leur donne depuis l’automne 2022 », ajoute Denis Beaudin, président du Conseil central des syndicats nationaux de l’Estrie–CSN.

« Les travailleuses et travailleurs de ce syndicat ont lutté afin d’obtenir une bonification tout à fait méritée de leurs conditions de travail. Ces personnes rejoignent ainsi des milliers de salarié-es qui, grâce à leur mobilisation, contribuent à améliorer le niveau de vie de tout un secteur qui a longtemps manqué de reconnaissance. Depuis plus d’un an, la nouvelle norme salariale dans ce secteur est reconnue et tous les employeurs savent que, pour attirer et pour retenir leurs salarié-es, ils doivent s’y conformer », conclut Stéphanie Gratton, vice-présidente de la FEESP–CSN.

À propos

Le Syndicat des travailleuses et travailleurs des Autobus B. Dion–CSN rassemble environ 30 membres et est affilié à la FEESP–CSN, qui compte plus de 425 syndicats affiliés représentant 65 000 membres œuvrant dans le domaine des services publics et parapublics. Le Conseil central des syndicats nationaux de l’Estrie–CSN regroupe quelque 12 500 membres issus de tous les secteurs d’activité, privés et publics, réunis au sein de 120 syndicats sur une base régionale.

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle regroupe plus de 330 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans 13 conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

 

 

 

Les travailleuses affiliées à la CSN amorcent leur négociation

Après plus d’un an d’attente, les 12 400 travailleuses des centres de la petite enfance (CPE) affiliées à la CSN déposeront leurs demandes au ministère de la Famille le 8 mai prochain, donnant ainsi le coup d’envoi à leur négociation nationale.

Cette nouvelle ronde de négociation s’avère cruciale pour la survie du réseau des CPE. Ce dernier peine à conserver les travailleuses en place et à en recruter de nouvelles.

« Il était urgent de commencer les pourparlers afin de régler ces problématiques qui plombent le secteur, indique la représentante des CPE à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), Stéphanie Vachon. Nos revendications constituent des solutions pour freiner l’exode du personnel qui frappe durement les CPE. Ces demandes ont été établies par nos membres, lors de consultations », précise-t-elle.

D’ici 2026, le gouvernement a promis de recruter 18 000 nouvelles éducatrices. Or, près de 3 000 travailleuses ont quitté le réseau en 2021-2022 seulement. Le portrait n’est guère plus reluisant du côté de la création de places. Selon le tableau de bord du gouvernement, plus de 29 500 enfants n’avaient toujours pas accès au réseau en février dernier.

« Le ministère et la ministre doivent être prêts à négocier sérieusement et rapidement. Nous proposons des solutions pour améliorer les conditions de travail en CPE et aider ces établissements, véritables fleurons des services de garde éducatifs à l’enfance, à passer à travers cette crise hors du commun », souligne la vice-présidente responsable des secteurs privés à la FSSS–CSN, Lucie Longchamp.

« Un coup de barre important est nécessaire. Les travailleuses en CPE sont essoufflées. Le ministère de la Famille doit agir promptement pour améliorer les conditions de travail et les services éducatifs à l’enfance », ajoute la présidente de la CSN, Caroline Senneville.

Fortement mobilisées
Les travailleuses en CPE de partout au Québec étaient prêtes à négocier depuis longtemps. Elles se sont d’ailleurs dotées d’un mandat de moyens de pression, excluant la grève. Depuis le début d’avril, un premier outil de visibilité a été déployé afin de dénoncer une première année passée sans convention collective et signifier leur impatience à négocier.

À propos
La FSSS–CSN constitue l’organisation syndicale la plus importante dans le secteur des CPE au Québec. Elle représente quelque 12 400 travailleuses et travailleurs provenant de plus de 420 CPE.

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle regroupe plus de 330 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans 13 conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

Estrie : cinq syndicats du transport scolaire de nouveau en grève demain

Ce jeudi 2 mai au matin, le Syndicat des travailleuses et travailleurs des Autobus B. Dion–CSN sera en grève pour 14 jours, du 2 au 15 mai. Pour leur part, le Syndicat des travailleuses et travailleurs d’Autobus Coaticook–CSN, le Syndicat des travailleuses et travailleurs des Autobus de l’Estrie–CSN et le Syndicat des travailleuses et travailleurs des Autobus La Sapinière–CSN déclencheront une grève de deux jours, les 2 et 3 mai. Finalement, le Syndicat des travailleuses et travailleurs du transport scolaire des Autobus des Cantons–CSN sera également en grève les 6 et 7 mai prochains.

« Le 29 mars chez B. Dion, le syndicat a déposé une offre de règlement à l’employeur. L’employeur n’était pas en mesure de faire un retour sur cette offre. Il y aura négociation le 2 mai, lors de la première journée de grève de la séquence de 14 jours consécutifs. Nous nous attendons à ce que l’employeur réponde sérieusement à cette offre, considérant sa capacité de payer », précise Denis Beaudin, président du Conseil central des syndicats nationaux de l’Estrie–CSN.

« Aux Autobus Coaticook, le représentant de l’employeur a peu de disponibilité et vient d’annuler une des deux rencontres prévues en mai. L’employeur tarde à donner des mandats à ses représentants. Il refuse toutes demandes normatives déposées par le syndicat et n’est pas revenu sur les demandes monétaires », souligne monsieur Beaudin.

« Aux Autobus de l’Estrie, l’employeur ne négocie pas sérieusement, aucune offre monétaire sensée n’a été déposée. Il veut allonger l’échelle salariale pour économiser et veut retirer plusieurs clauses de mouvement de main-d’œuvre, permettant aux salarié-es d’obtenir un nombre d’heures adéquat par ancienneté en cours d’année : le syndicat refuse catégoriquement ces reculs », ajoute le président du conseil central.

« Chez La Sapinière, l’employeur prétend faussement être au maximum de sa capacité de payer. Or, nous avons vu les contrats et, à moins de gérer très mal son entreprise, nous savons qu’il a la capacité de bonifier ses offres considérant la valeur de ces contrats et de ce que représente la masse salariale sur ceux-ci », renchérit monsieur Beaudin.

« Aux Autobus des Cantons, l’employeur repousse sans cesse les discussions sur le volet monétaire depuis le début de la négociation. Maintenant, il offre des augmentations ridicules et il demande de couper dans la garantie des 200 jours rémunérés. C’est une attaque frontale envers les conditions de travail des membres alors que l’employeur a reçu une bonification importante de ses revenus, signale Denis Beaudin. En bref, tout ceci manque terriblement de sérieux ».

« Tous ces employeurs qui refusent d’entendre raison devront reconnaître les nouvelles données salariales qui sont en vigueur dans le secteur du transport scolaire. Plusieurs règlements au Québec prouvent enfin la reconnaissance du difficile travail des conductrices et des conducteurs. Tous les employeurs ont reçu une bonification variant de 15 à 30 % de la valeur de leurs contrats et cet argent doit se rendre dans les poches de celles et ceux qui conduisent les autobus. Si ces employeurs veulent régler leurs négociations rapidement, ils savent très bien ce qu’ils ont à faire et le plus tôt sera le mieux », conclut Stéphanie Gratton, présidente par intérim de la Fédération des employées et employés de services publics–CSN (FEESP–CSN).

En tout, ces grèves touchent 213 circuits, ce qui représente environ 15 000 élèves.

La FEESP–CSN compte plus de 425 syndicats affiliés représentant 65 000 membres œuvrant dans le domaine des services publics et parapublics. Le Conseil central des syndicats nationaux de l’Estrie–CSN regroupe quelque 12 500 membres issus de tous les secteurs d’activité, privés et publics, réunis au sein de 120 syndicats sur une base régionale.

La CSN lance une offensive de syndicalisation dans l’industrie du jeu vidéo

À l’occasion de la Journée internationale des travailleuses et des travailleurs, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) annonce une campagne de syndicalisation qui touchera l’industrie du jeu vidéo partout à travers le Québec.

« Les studios vendent du rêve aux travailleuses et aux travailleurs, mais derrière la façade, la réalité est tout autre. Ce n’est pas vrai que les gens doivent vivre ça seuls et c’est là qu’un syndicat comme la CSN peut agir comme porte-voix pour la collectivité », explique Caroline Senneville, présidente de la centrale syndicale.

L’offensive est lancée conjointement aux côtés de Game Workers Unite Montréal, une organisation de défense des droits et de promotion de la syndicalisation des travailleuses et des travailleurs de l’industrie du jeu vidéo partout dans le monde.

Après les années fastes de la pandémie, l’industrie du jeu vidéo a récemment connu des vagues de licenciements massifs, en plus d’offrir un milieu de travail que plusieurs jugent propice à l’épuisement professionnel. Notamment au banc des accusés, les périodes de crunch, ou de travail intense dans le développement d’un jeu vidéo.

« Nous pouvons transformer l’industrie pour qu’elle reflète nos priorités: faire du jeu vidéo un milieu humain où tout le monde se sent libre de créer et d’innover dans des conditions stables et dignes », ajoute Carolyn Jong, de Game Workers Unite Montréal.

« Le syndicat national du jeu vidéo assurera le développement d’une solidarité entre studios et d’un partage autour des enjeux communs du secteur. Ainsi, le syndicat tirera vers le haut les conditions de travail dans toute l’industrie », explique Annick Charette, présidente de la Fédération de la culture et des communications–CSN (FNCC–CSN).

Au Québec, l’industrie du jeu vidéo emploie quelque 15 000 personnes et génère annuellement 1.4 milliard de dollars.

À propos

La FNCC–CSN regroupe 6000 membres dans 80 syndicats œuvrant dans les domaines des communications, du journalisme et de la culture. Elle est l’une des huit fédérations de la CSN qui réunit près de 330 000 travailleuses et travailleurs des secteurs public et privé, et ce, dans l’ensemble des régions du Québec.

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. Elle regroupe quelque 330 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

Geneviève Biron à la tête de Santé Québec : la CSN inquiète

La nomination de Geneviève Biron à titre de PDG de Santé Québec soulève l’inquiétude de la Confédération des syndicats nationaux (CSN). La centrale syndicale et ses organisations affiliées s’inquiètent notamment que le passé entrepreneurial de la nouvelle PDG, qui a œuvré pendant plus de 30 ans dans le secteur privé, vienne teinter sa vision et influencer sa gestion du réseau public de santé et de services sociaux. 

« Mme Biron s’est dite préoccupée des enjeux d’accès à la santé, c’est aussi le cas de la CSN et des milliers de travailleuses et de travailleurs de la santé. Pour nous, les solutions devront passer par le public et c’est pourquoi nous voulons en discuter rapidement avec la nouvelle équipe de Santé Québec », insiste Caroline Senneville, présidente de la CSN.  

Le groupe Biron est une entreprise privée spécialisée dans les services de laboratoire et de génétique et les services d’imagerie médicale. Dans un article paru en 2020, Geneviève Biron estimait notamment que le rôle du privé était complémentaire au réseau public. « Maintenant qu’elle est à la tête de Santé Québec, ce ne sont plus des clients que Mme Biron devra servir, mais bien des citoyennes et des citoyens qui paient son salaire », poursuit Mme Senneville. 

« Il est alarmant de voir que le gouvernement de la CAQ est prêt à confier les rênes de notre réseau public de santé et de services sociaux à une personne issue du secteur privé », s’inquiète Danny Roy, président de la Fédération des professionnèlesCSN. « Il est maintenant clair que le virage déjà amorcé par le gouvernement vers une plus grande présence du privé dans le réseau sera non seulement perpétué, mais accéléré », ajoute-t-il.  

« Incroyable! En nommant une entrepreneure à la tête de Santé Québec, la CAQ confie ouvertement notre réseau public aux loups du privé. En plus, on apprend que certains des proches de Geneviève Biron ont des contrats avec le réseau public et le ministre cautionne cette situation », critique vivement le président de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), Réjean Leclerc. « La CAQ fait l’exact contraire de ce qu’il faut pour régler les problèmes du réseau. Rien ne démontre qu’une telle centralisation – ce sera le plus grand employeur du Canada – peut améliorer le réseau. Gérer le réseau public avec une logique inspirée du privé, du monde des affaires, ne fonctionnera pas. Ce n’est pas en gérant le réseau comme une entreprise, en payant des salaires de PDG du privé, qu’on va l’améliorer », conclut-il. 

Malgré les nombreux défis qui demeurent et les inquiétudes que soulève la nomination de Mme Biron, la CSN poursuivra son travail afin que les préoccupations légitimes des travailleuses et des travailleurs du réseau soient entendues par l’équipe de direction de Santé Québec, et espère qu’elle saura se montrer à l’écoute des solutions mises de l’avant par la confédération pour préserver nos services publics. 

À propos 

La Fédération des professionnèles (FP–CSN) compte quelque 8000 membres répartis partout au Québec et œuvrant dans plusieurs secteurs, notamment en santé et en services sociaux et en développement régional et local. 

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) compte plus de 140000 membres dans les secteurs public et privé, dont plus de 120000 dans le réseau public de la santé et des services sociaux, partout au Québec, et ce, dans toutes les catégories de personnel. La FSSS–CSN est la plus grande organisation syndicale dans le secteur de la santé et des services sociaux ainsi que dans celui des services de garde. La FSSS-CSN agit en faveur d’une société plus équitable, plus démocratique et plus solidaire. 

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle regroupe quelque 330000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec. 

Il est grand temps de stopper la destruction des espaces verts de Montréal

Le comité environnement du Conseil central du Montréal métropolitain de la CSN (CCMM–CSN) a organisé une tournée, le 27 avril dernier, pour sensibiliser les membres à l’importance de la préservation de trois milieux naturels menacés qui équivalent ensemble à 1,2 fois le parc du Mont-Royal ! Il s’agit du Technoparc Oiseaux, de la forêt Fairview et du boisé Steinberg. Trois groupes citoyens sont déjà impliqués depuis des années dans la lutte pour la préservation de chacun de ces milieux. La CSN tient à les appuyer parce que leur combat est important.

De 2000 à 2022, la verdure urbaine a diminué de 9,3 % à Montréal. C’est à Montréal que Statistique Canada a constaté la pire chute de verdure au pays en 20 ans ! Or, ces trois boisés totalisent 229 hectares et sont visés par divers projets de développement.

« À l’heure où une partie du réchauffement climatique est malheureusement inévitable et où les ilots de chaleur deviennent plus étouffants, se débarrasser de boisés et de milieux humides à Montréal est tout simplement inacceptable et incohérent. Il faut préserver ces trois boisés », affirme Yvan Duceppe, trésorier et porte-parole de la CSN dans les dossiers environnementaux. Ce dernier demande donc à la ville de Montréal, au gouvernement du Québec et à celui du Canada de jouer leur rôle pour protéger ces zones forestières urbaines qui sont également un milieu de vie pour la faune.

Dans la foulée de la COP 15, la Communauté métropolitaine de Montréal s’était justement engagée à atteindre l’objectif de 30 % de milieux naturels protégés dans le Grand Montréal en 2030. « Ce n’est pas en rasant des arbres au cœur de la ville qu’on arrivera à nos objectifs de protection des milieux naturels », ajoute Arianne Carmel-Pelosse, deuxième vice-présidente du CCMM–CSN, rappelant que les travailleuses et les travailleurs sont directement touchés par les changements climatiques.

Trois boisés menacés

 1-Technoparc

200 hectares de milieux humides, boisés et champs qui appartiennent à 85 % à la ville et au fédéral. C’est un vaste excédent qui était réservé pour le parc industriel de Saint-Laurent. Aéroports de Montréal y prévoit la construction d’une usine. Du développement immobilier est aussi en vue. La lutte de préservation est menée par Technoparc Oiseaux : https://www.technoparcoiseaux.org/

2-Boisé Steinberg

Situé dans Hochelaga-Maisonneuve, ce boisé de neuf hectares appartient à la ville de Montréal et au ministère des Transports. Il contient un milieu humide caractérisé par Canards illimités. Il est menacé par le prolongement prévu du boulevard de l’Assomption jusqu’au site de Ray-Mont Logistiques qui y possède un dépôt de conteneurs près du port de Montréal. Lutte menée par Mob 6600 Parc-Nature MHM : https://www.facebook.com/groups/mobilisation6600/?locale=fr_CA

3-Forêt Fairview

Un boisé de 20 hectares qui est menacé par un projet de condos, de restaurants et d’hôtels, rendu plus accessible en raison d’un futur tronçon du REM. Quelque 45 des 50 acres seraient rasés. Or, 20 acres de la forêt contiennent des arbres centenaires !

Lutte menée par Sauvons la forêt Fairview : https://sauvonslaforetfairview.org/fr/accueil-francais/

À propos

Le CCMM–CSN regroupe plus de 100 000 membres des secteurs public et privé répartis au sein de 360 syndicats à Montréal, à Laval, au Nunavik et à Baie-James.

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle regroupe plus de 330 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations ainsi que sur une base régionale dans 13 conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

28 avril : des données toujours aussi dérangeantes pour l’année 2023

Le 28 avril, la Confédération des syndicats nationaux souligne chaque année la Journée internationale de commémoration des travailleuses et des travailleurs décédés ou blessés au travail. Les données de 2023 demeurent toujours aussi dérangeantes et, plus que jamais, une prise de conscience collective est de mise en ce jour de mémoire.

« En 2023, ce sont 210 travailleuses et travailleurs, des sœurs, des frères, des pères, des mères, des ami-es et des collègues, qui sont décédés et qui ont laissé dans le deuil leurs proches à cause du travail. L’exposition à l’amiante et à la silice cristalline représente encore une fois les causes principales des maladies professionnelles meurtrières au Québec. Pour changer ces tristes statistiques, on doit constamment agir en prévention auprès de nos collègues qui utilisent des équipements et des machines dangereuses, on doit assainir l’organisation du travail afin de corriger les climats toxiques et l’on doit encourager et soutenir les bonnes pratiques en matière de santé et sécurité du travail (SST) », déclare Caroline Senneville, présidente de la CSN.

« Au Québec, en 2023, c’était près de 115 000 accidents du travail et lésions professionnelles, soit plus de 315 personnes touchées chaque jour de l’année, un nombre toujours aussi préoccupant. Ces désolantes données nous invitent à redoubler d’ardeur dans notre prise de conscience, dans nos gestes de prévention et dans nos actes concrets qui changent vraiment ces bilans annuels en matière de SST. Le 28 avril, nous invitons donc tous les milieux de travail à tenir une minute de silence, à porter un ruban noir ou à tenir des activités de sensibilisation afin que l’on se souvienne de toutes ces travailleuses et de tous ces travailleurs décédés ou blessés au travail », poursuit David Bergeron-Cyr, vice-président de la CSN et responsable politique de la SST.

« Depuis plus de deux ans maintenant, des mécanismes de prévention et de participation sont déployés dans les milieux de travail au Québec. Malheureusement, force est d’admettre que ces mécanismes offrent des pouvoirs et des responsabilités moindres par rapport aux groupes prioritaires, ce qui explique en partie le lourd bilan lésionnel de l’année 2023. Si l’on désire vraiment que ce triste tableau change, les mécanismes de prévention et de participation doivent être pleinement étendus aux milieux de travail, les comités partiaires de SST doivent pouvoir agir et les représentantes et représentants en SST doivent bénéficier du temps nécessaire afin d’assainir nos milieux de travail », conclut Chantal Ide, vice-présidente du Conseil central du Montréal métropolitain-CSN et responsable du dossier Santé et sécurité au travail.

À propos

Affilié à la Confédération des syndicats nationaux, le Conseil Central du Montréal métropolitain-CSN regroupe plus de 100 000 membres des secteurs public et privé répartis au sein de 360 syndicats de la région du Montréal métropolitain, de Laval, du Nunavik et du territoire Eeyou Istchee Baie-James.

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle regroupe quelque 330 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

 

Les employé-es de la SAQ en grève contre la précarité d’emploi

Après plus d’un an de négociation, toujours sans entente sur les aspects normatifs de leur convention, les 5000 employé-es de la SAQ en ont assez et veulent accélérer le rythme de négociation : ils seront en grève aujourd’hui et demain.

La question de la précarité d’emploi est au cœur des discussions. Le syndicat déplore que la SAQ maintienne un bassin de milliers d’employé-es à temps partiel et sur appel plutôt que de consolider l’ensemble des heures travaillées dans des postes permanents donnant notamment accès à l’assurance collective.

« C’est près de 70 % des employé-es de la SAQ qui sont à temps partiel et sur appel, qui ne savent jamais quand, ni combien d’heures, ils pourront travailler à la prochaine séquence de paye », rappelle la présidente du SEMB-SAQ–CSN, Lisa Courtemanche. « Attendre sept années avant d’avoir accès à des assurances, ça n’a aucun bon sens en 2024, encore moins quand tu travailles pour l’État québécois. »

Pour la présidente de la CSN, la SAQ va à contre-courant des meilleures pratiques pour attirer et retenir la main-d’œuvre. « La direction de la SAQ se plaint du fort taux de roulement de ses employé-es, mais on dirait qu’elle fait tout pour les faire fuir. Les employé-es de la SAQ ont le droit d’avoir un horaire stable, prévisible et adéquat », d’affirmer Caroline Senneville.

« La SAQ procure de grands bénéfices financiers à la société québécoise, certes. Mais il y a des limites à les faire sur le dos des travailleuses et des travailleurs », déclare Stéphanie Gratton, présidente par intérim de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN).

Avenir des emplois

Dans le cadre de la présente négociation, le syndicat des employé-es de la SAQ désire améliorer l’accès du personnel à la formation et augmenter le nombre de conseillers en vin et de coordonnateurs en succursale afin de renforcer le service à la clientèle.

Le personnel souhaiterait également pouvoir préparer en magasin les commandes effectuées sur Internet. À cet effet, le syndicat reproche à la direction de s’entêter à concentrer dans son centre de distribution de Montréal la préparation des commandes pour l’ensemble du Québec ; centralisation responsable des délais de livraison de cinq jours et des résultats décevants des ventes effectuées en ligne.

Par ailleurs, la partie syndicale dénonce le souhait de la direction de chercher à faciliter la fermeture de succursales de la SAQ en région afin de les remplacer par des permis privés d’agence. En plus de constituer un recul des emplois, une telle mesure viendrait miner l’offre à la clientèle en région, estiment les employé-es.

Le Syndicat des employé(e)s de magasins et de bureaux de la SAQ (SEMB-SAQ–CSN) représente les 5000 employé-es de magasins et de bureaux de la SAQ, partout au Québec. Il est affilié à la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN), qui compte plus de 425 syndicats affiliés représentant 65 000 membres œuvrant dans le domaine des services publics et parapublics. Forte de 330 000 membres, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) est présente dans l’ensemble des régions du Québec et ailleurs au Canada.

« Nous aussi, on veut notre part ! » – Jean-Guy Picard

Le Syndicat des travailleuses et travailleurs des Autobus Voltigeurs–CSN et le Syndicat du transport de la région Grand-Portage–CSN, rattaché aux Autobus Camille Mailloux de Rivière-du-Loup, ont manifesté ce 23 avril 2024 devant les bureaux de Sogesco, à Drummondville. Respectivement en grève générale illimitée et en grève d’une semaine se terminant le 24 avril, les deux syndicats tentent actuellement de négocier de nouveaux contrats de travail avec Sogesco qui possède plus d’une trentaine d’entreprises dans le secteur du transport scolaire au Québec.

« Alors que les chauffeuses et chauffeurs se battent pour obtenir des hausses salariales conséquentes aux sommes que le gouvernement a versées aux transporteurs, Sogesco s’obstine à n’offrir que des miettes à ses salarié-es, dénonce Josée Dubé, présidente du Secteur transport scolaire de la Fédération des employées et employés de services publics–CSN (FEESP–CSN). Quand on observe la rémunération totale de la haute direction de Sogesco, on remarque que son président-directeur général, Mario Provost, a touché 390 992 $ en 2022 et 505 899 $ en 2023, ce qui équivaut à une augmentation de 114 907 $ en une année, soit 29,4 %. Nous constatons donc qu’avec de l’argent public, il y a des boss qui s’enrichissent par de très bons salaires alors que pour celles et ceux qui conduisent les autobus scolaires, on ne réserve que des miettes ».

Toujours chez Sogesco, selon les données disponibles, Dave Girardin, le président exécutif du conseil d’administration, a également touché une hausse salariale de 114 770 $ entre 2022 et 2023. Louise L’Italien, vice-présidente aux finances, a quant à elle reçu une augmentation à hauteur de 66 187 $.

« Le financement du transport scolaire, c’est vraiment 100 % d’argent public. Contrairement aux salaires de la haute direction, nos salaires sont si bas que les employeurs ont de la misère à attirer et surtout, à retenir leur main-d’œuvre, ce qui menace le service à la population. À l’automne 2022, le gouvernement a bonifié la valeur des contrats de chaque route d’environ 15 à 30 %. De cet argent, une partie devait servir à augmenter substantiellement les salaires de celles et ceux qui conduisent les autobus chaque matin. Or, nous sommes parmi les plus mal payés dans notre secteur et l’employeur ne nous offre rien de mieux pour les années à venir », renchérit Jean-Guy Picard, président du STT des Autobus Voltigeurs–CSN.

« Nous rappelons qu’au mois de février 2023, le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, est lui-même intervenu sur la place publique afin d’appuyer les revendications du secteur du transport scolaire de la FEESP–CSN en soulignant que les chauffeuses et chauffeurs doivent avoir leur juste part, précise Martin Plourde, président du ST de la région Grand-Portage–CSN. Nous, les salarié-es de ce secteur, faisons partie d’un mouvement de travailleuses et de travailleurs qui doivent recourir à la grève pour justement aller chercher notre juste part et nous allons nous battre jusqu’à ce que les employeurs nous la donnent ».

À propos

Le Syndicat des travailleuses et travailleurs des Autobus Voltigeurs–CSN rassemble 38 membres et le Syndicat du transport de la région Grand-Portage–CSN regroupe 40 membres, tous affiliés à la FEESP–CSN qui compte plus de 425 syndicats affiliés représentant 65 000 membres œuvrant dans le domaine des services publics et parapublics.

Le Conseil central du Cœur du Québec–CSN regroupe quelque 19 000 membres issus de tous les secteurs d’activité, privés et publics, réunis au sein de 130 syndicats sur une base régionale. Le Conseil central du Bas-Saint-Laurent–CSN représente près de 8600 membres répartis dans plus de 97 syndicats dans toutes les MRC de la région – de La Pocatière aux Méchins – et tous les secteurs d’activité confondus, qu’ils soient privés, publics ou parapublics.

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle regroupe plus de 330 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans 13 conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

Le syndicat d’Amcor–CSN déclenche une grève d’une semaine

Ce matin, le Syndicat des travailleuses et travailleurs d’Amcor–CSN a déclenché une grève de 7 jours, jusqu’au 28 avril inclusivement. Le 7 mars dernier, les membres ont adopté à 90 %, par voie de scrutin secret, une banque de sept jours de grève à déclencher au moment jugé opportun. Une grève de 24 heures avait également été exercée le 18 février dernier.

« Nous sommes toujours en négociation depuis le mois de juin 2023, forts de l’appui d’un conciliateur. Malgré sa présence, l’employeur refuse toujours de verser des salaires compétitifs, à la hauteur du coût actuel de la vie. Comme tout le monde, nous devons vivre avec les impacts de l’inflation qui continue de nous frapper collectivement. Plusieurs autres enjeux restent en suspens, notamment en ce qui a trait à notre assurance collective, à nos congés personnels et à la valorisation de l’ancienneté », déclare Stéphanie Boulay, présidente du syndicat.

« Les membres du syndicat veulent simplement obtenir des conditions d’emploi à la hauteur du travail accompli chaque jour. De la part d’un employeur mondial dans un domaine spécialisé qui ne rencontre aucune concurrence au Québec, nous nous attendons à mieux. Sa position stratégique lui permet de contrôler le marché des capsules dévissables utilisées sur les bouteilles à usage unique, une position très rentable. Il a donc les moyens de bien rémunérer ses salarié-es et c’est dans cet esprit que nous allons soutenir le syndicat jusqu’au bout dans cette négociation », souligne Louis Bégin, président de la Fédération de l’industrie manufacturière–CSN.

« Partout en Montérégie, les entreprises rivalisent pour attirer et surtout, pour garder les salarié-es, dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre qui exige l’établissement de bonnes conditions de travail. Amcor doit entendre raison et se rendre à l’évidence que pour garder ses employé-es, il faut les traiter avec respect en offrant des conditions égales aux autres entreprises de la région », ajoute Annette Herbeuval, présidente du Conseil central de la Montérégie–CSN.

Le Syndicat des travailleuses et travailleurs d’Amcor–CSN regroupe 97 membres et est affilié à la Fédération de l’industrie manufacturière–CSN, qui compte plus de 320 syndicats affiliés représentant environ 25 000 membres qui œuvrent dans le domaine industriel québécois. Le Conseil central de la Montérégie–CSN rassemble plus de 31 000 travailleuses et travailleurs réunis au sein de quelque 205 syndicats provenant de toutes les fédérations de la CSN.

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle regroupe plus de 330 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations ainsi que sur une base régionale dans 13 conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

Les auxiliaires d’enseignement de McGill obtiennent 15,5 % d’augmentation

Réunis en assemblée générale jeudi soir, les 1600 auxiliaires d’enseignement de l’Université McGill ont mis fin à leur grève qui aura duré presque un mois. Ces derniers repartent avec des hausses de salaire de 15,5 % réparties sur les quatre prochaines années ainsi que des garanties de transparence sur l’allocation des budgets d’auxiliaires d’enseignement. 

« Notre bataille était une bataille pour des conditions de vie décentes pour les étudiantes et les étudiants des cycles supérieurs de McGill. On doit nos gains à la mobilisation extraordinaire de nos membres, mais aussi à la solidarité dont a fait preuve l’ensemble de la communauté universitaire », explique Dallas Jokic, membre du comité de négociation du syndicat des étudiant-e-s diplômé-es employé-es de McGill (AÉÉDEM-CSN). 

Le syndicat condamne tout de même le refus de McGill de reconnaître dans le texte de la nouvelle convention collective que la mégenration et l’utilisation de morinoms représentent une forme de harcèlement envers les auxiliaires d’enseignement transgenre. Le syndicat demande à McGill d’inclure dans sa politique sur le harcèlement et la discrimination, en cours de révision pour l’année universitaire à venir, un libellé clarifiant le fait que la mégenration est une forme de harcèlement. 

Le règlement du conflit de travail survient à temps pour éviter le pire des impacts négatifs qu’il aurait eu sur la fin de session, officiellement prévue le 30 avril. La grève affectait le bon déroulement de près de 1000 cours de l’Université.  

« La démonstration du rôle essentiel des auxiliaires d’enseignement dans la qualité de l’éducation que McGill fournit n’est plus à faire. Les membres du syndicat peuvent être fiers d’avoir tenu tête à une institution comme McGill, quel aplomb ! », s’est exclamée Caroline Senneville, présidente de la Confédération des syndicats nationaux (CSN).  

« La crise du coût de la vie affecte durement les auxiliaires d’enseignement qui vivent souvent dans des conditions précaires. Les gains qu’ils sont allés chercher prouvent une fois de plus que c’est en se tenant debout qu’on se fait respecter comme travailleuse ou travailleur », ajoute Dominique Daigneault, présidente du Conseil central du Montréal métropolitain–CSN.  

« Après huit mois à démontrer très peu de flexibilité à la table de négociation, il aura fallu aller jusqu’à la grève pour que l’employeur fasse une offre respectueuse aux auxiliaires d’enseignement. Nous saluons la ténacité du syndicat », conclut Christine Gauthier, vice-présidente de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec–CSN (FNEEQ–CSN). 

Avenir de la forêt : La CSN s’inquiète de l’avenir de la scierie Petit Paris

La CSN s’inquiète de l’avenir de Produits Forestiers Petit Paris à Saint-Ludger-de-Milot, au Lac-Saint-Jean. L’entreprise pourrait bien être vendue pour qu’une autre usine récupère son approvisionnement en bois de la forêt publique.

Le syndicat a appris de la bouche de hauts dirigeants de l’entreprise, laquelle est une coopérative à 50 %, que l’usine serait vendue et que les volumes de bois de la forêt publique, actuellement alloués à Saint-Ludger, seraient transférés à l’usine d’Arbec-Rémabec de l’Ascension-de-Notre-Seigneur. Une partie des employé-es suivrait également, sans qu’on sache si l’ancienneté serait respectée en fonction des règles qui s’appliquent normalement dans une telle situation.

« Pour Saint-Ludger c’est une catastrophe, l’économie locale dépend énormément de la scierie. On ne comprend pas que notre coopérative, qui est bien ancrée dans notre milieu, puisse avoir accepté un tel transfert. On se sent trahis », affirme Pierre Godin, vice-président du Syndicat des travailleurs de la Scierie Petit-Paris–CSN.

Selon la FIM–CSN, la ministre des Ressources naturelles et des Forêts, Maïté Blanchette Vézina, ne doit pas accepter le transfert de volume de bois de la forêt publique tant et aussi longtemps qu’un projet viable pour Saint-Ludger-de-Milot est encore possible. « La forêt fait vivre plus d’une centaine de municipalités au Québec. On ne doit pas décider du jour au lendemain de vider certains villages pour faire de plus grosses usines ailleurs », affirme, Jérémy Temes-Dubé, secrétaire général de la FIM–CSN. Ce dernier s’inquiète qu’une vision strictement économique, comme celle du ministre de l’Économie, Pierre Fitzgibbon, soit plaquée sur le secteur forestier. Le développement régional doit être pris en considération. Le transport de billes de bois brutes sur de longues distances n’est par ailleurs pas aussi économique en carburant que le transport de bois d’œuvre scié et séché.

La FIM–CSN en appelle au député du Lac-Saint-Jean, Éric Girard, pour qu’il demande un moratoire sur le transfert de volume de bois de la forêt publique. « La récente consultation du gouvernement sur l’avenir de la forêt ne doit pas être un écran de fumée pour cacher la fermeture d’usines dans les petites localités », ajoute le secrétaire général de la FIM–CSN.

« Le maire de Saint-Ludger-de-Milot, Marc Laliberté, est également sollicité pour aider à construire l’avenir de la scierie Petit Paris dans sa municipalité », ajoute Marie-Pier Ouellet, vice-présidente du Conseil central des syndicats nationaux du Saguenay–Lac-Saint-Jean–CSN.

À propos 

La CSN est composée de près de 1600 syndicats et regroupe quelque 330 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans 8 fédérations, ainsi que sur une base régionale dans 13 conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

La Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN) rassemble plus de 30 000 travailleuses et travailleurs réunis au sein de 320 syndicats, partout au Québec. Elle représente notamment les usines de Kénogami et d’Alma.

Le Conseil central des syndicats nationaux du Saguenay–Lac-Saint-Jean–CSN regroupe quelque 160 syndicats de la région et représente 16 000 membres issus de tous les secteurs d’activité.

Budget fédéral 2024 – Toujours pas assez de logements d’ici 2030

Les nouvelles dépenses d’Ottawa pour le logement, annoncées avant le budget, représentent un effort louable d’augmentation du nombre de logements, mais cela demeure insuffisant.

La Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) prévoit qu’il faudrait construire 3,4 millions de logements d’ici 2030 pour avoir une offre suffisante afin d’assurer un retour à l’abordabilité. Or, si ce n’est pas abordable, c’est impossible de se loger.

« L’intention du gouvernement est bonne, mais ça ne permettra pas d’atteindre l’abordabilité dans le secteur du logement d’ici 2030. La demande est telle, qu’une stratégie canadienne en consultation avec tous les partenaires impliqués, dont les provinces, serait essentielle pour faire en sorte que toute la population puisse avoir accès à un logement décent, et ce, à coût accessible », affirme Caroline Senneville, présidente de la CSN, précisant que le financement et la main-d’œuvre devront être au rendez-vous si l’on veut que ce méga chantier aboutisse enfin.

La CSN estime que le déficit ne devrait pas empêcher de voir plus grand sur cet enjeu crucial. Le directeur parlementaire du budget estimait l’an dernier que le gouvernement fédéral pouvait accroître ses dépenses de 1,7 % du PIB, ou 49,5 G$, sans nuire à sa viabilité financière à long terme. Il serait par ailleurs possible d’augmenter les revenus d’Ottawa tout en assurant une meilleure redistribution de la richesse. La CSN propose, par exemple, une taxe sur les services numériques pour les géants du web, laquelle avait déjà été envisagée par le gouvernement fédéral. Comme il n’y a toujours pas d’entente multilatérale pour imposer ces entreprises, le Canada devrait mettre en place une telle taxe, dès 2024, comme annoncé dans le précédent budget.

Des promesses toujours en plan

Alors que le gouvernement Trudeau est en place depuis 2015, la réforme de l’assurance-emploi n’a toujours pas été réalisée et quelque 60 % des Canadiennes et des Canadiens qui perdent leur emploi n’ont pas le droit à des prestations. Les syndicats et plusieurs groupes communautaires exigent depuis plusieurs années des changements fondamentaux. Rien n’est fait.

Le régime d’assurance médicaments universel n’est pas encore en place, mais la CSN salue le premier pas dans cet important dossier. Il faudra toutefois aller plus loin que la couverture de deux médicaments et pour cela, il faudra une entente avec les provinces.

La décarbonisation de l’économie canadienne piétine. Ottawa doit être au rendez-vous pour appuyer des moyens concrets de réduction des émissions de carbone, comme l’augmentation de l’offre en transport en commun. « Les intentions sont là, mais l’atteinte des objectifs prend énormément de temps », conclut la présidente de la CSN, qui estime qu’il serait pourtant possible de se donner les moyens de faire ce qui doit être fait pour l’avenir de nos enfants.

À propos

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle regroupe plus de 330 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans 13 conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

Vote de grève à l’unanimité chez les Autobus Brissette & Frères

Hier soir, lors d’une assemblée générale extraordinaire, les membres du Syndicat des chauffeurs d’autobus de Brissette & Frères (CSN) ont adopté à 100 % un mandat de moyens de pression pouvant aller jusqu’à la grève générale illimitée, par la voie d’un scrutin secret.

« Comme tous les employeurs, le nôtre a reçu une importante bonification de ses contrats dont une partie doit servir à augmenter nos salaires pour régler les problèmes d’attraction et de rétention de la main-d’œuvre. Actuellement, l’offre patronale n’est vraiment pas à la hauteur. De plus, nous refusons la rémunération par des primes parce que nous voulons une bonification durable, incorporée à notre salaire global, sans risque d’un retrait potentiel », précise Jocelyn Bonin, président du syndicat.

« Tous les employeurs ont reçu une bonification variant de 15 à 30 % de la valeur de leurs contrats et une partie de cet argent doit se rendre dans les poches de celles et de ceux qui conduisent les autobus. Rappelons qu’au mois de février 2023, le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, est lui-même intervenu sur la place publique afin d’appuyer les revendications du secteur du transport scolaire de la Fédération des employées et employés de services publics–CSN (FEESP–CSN) en soulignant que les chauffeuses et les chauffeurs doivent avoir leur juste part », ajoute Josée Dubé, présidente de ce secteur.

« L’employeur doit reconnaître les nouvelles données salariales qui sont en vigueur dans le transport scolaire de Lanaudière. Chez Autobus Transco à Mascouche, les salarié-es ont obtenu des augmentations de 53 % sur six ans lors de leur dernier renouvellement, l’an dernier. Ces règlements reconnaissent enfin le travail des conductrices et des conducteurs et nous allons entièrement les soutenir en ce sens », conclut Patricia Rivest, présidente du Conseil central de Lanaudière–CSN.

À propos

Le Syndicat des chauffeurs d’autobus de Brissette & Frères (CSN) compte 13 membres. La FEESP–CSN compte plus de 425 syndicats affiliés représentant 65 000 membres œuvrant dans le domaine des services publics et parapublics. Le Conseil central de Lanaudière–CSN regroupe 81 syndicats représentant plus de 14 000 membres sur l’ensemble du territoire de Lanaudière.

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle regroupe plus de 330 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans 13 conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

Faire reculer la privatisation sur  tous les fronts !

(Bulletin Vraiment public no 6) La CSN poursuit sa campagne en 2024 pour un réseau Vraiment public. L’objectif principal des prochains mois sera de faire reculer la privatisation du réseau de la santé et des services sociaux (RSSS). Le printemps sera consacré à la recherche-action afin de recueillir des informations et des récits sur les différentes formes de privatisation qui ont cours et des conséquences qu’elles entraînent sur nos membres et la population. Il faut aussi mettre en lumière les liens unissant les milieux d’affaires et les élu-es avec l’accélération de la privatisation du RSSS.

Le 15 mars 2024, lors du conseil confédéral, l’instance démocratique de la CSN entre les congrès, les délégué-es ont adopté une résolution plaçant la lutte contre la privatisation au sommet des priorités de la CSN. Pour les travailleuses et les travailleurs de tous les secteurs, la défense de l’accès universel à des services publics de qualité est une nécessité.

Par ailleurs, l’amélioration de la situation exige qu’on remette en cause le rôle de plus en plus prépondérant des entreprises privées. Par exemple, en 2024, force est de constater que la première ligne, la porte d’entrée du réseau, est presque entièrement contrôlée par des entreprises privées. Est-ce à des entrepreneurs de décider où et quand doivent être offerts des services sociaux ou de santé ? Est-ce souhaitable que la possibilité d’accumuler des actes facturables oriente l’offre de services ? Est-ce équitable que la rémunération des médecins constitue 20 % du budget total en santé et services sociaux ?

Le mantra des chambres de commerce voulant que le secteur privé fasse toujours mieux que le secteur public est tout simplement faux. L’offre de la première ligne en est un exemple patent. En effet, la création des Groupes de médecine de famille (GMF), des entités privées, a lamentablement échoué dans sa mission à améliorer l’accès à un médecin de famille et à désengorger les urgences. Le statu quo n’est plus possible. Le vrai changement aujourd’hui, c’est de reprendre en main collectivement, dans le secteur public, les services de première ligne.

La CSN entend militer en ce sens au cours des prochains mois. Les tenantes et les tenants de la privatisation trouveront sur leur chemin une CSN résolue à exiger un changement de cap. Il ne suffit plus de stopper la privatisation, il faut la faire reculer. Il faut déprivatiser le système en faveur d’un réseau Vraiment public.

Le privé en santé – Pas une erreur de parcours

Le conseil confédéral de mars recevait la chercheuse Anne Plourde de l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques(IRIS), pour nous amener à réfléchir aux raisons qui poussent les gouvernements à refaire toujours les mêmes erreurs, d’une réforme à l’autre. Pour Anne Plourde, ce n’est pas par incompétence. « En fait, nous dit-elle, bien que les citoyennes et les citoyens constatent l’échec de nos élu-es à améliorer les choses, il y a, dans notre société, certains milieux pour qui ces réformes sont, au contraire, un véritable succès ! »

En réalité, il faut remonter à la création du réseau public au début des années 70 pour trouver la dernière grande victoire des travailleuses et des travailleurs : la mise en place de l’assurance maladie. À l’époque, les milieux d’affaires ont farouchement résisté. La raison de leur opposition était simple : l’existence d’un système public qui fonctionne bien est incompatible avec la génération de profits. De plus, le système québécois se voulait au départ des plus démocratique et décentralisé. Chaque hôpital, chaque CLSC et chaque CHSLD comptait un conseil d’administration indépendant formé par des citoyennes et des citoyens. Rappelons que l’approche était résolument avant-gardiste : le système public québécois a dès le départ intégré la dimension de la médecine communautaire, en plus des CLSC, qui se voulaient la porte d’entrée idéale pour la population.

Pour Anne Plourde, le capitalisme a de tout temps été bien mauvais pour la santé. Par exemple, lorsque la recherche de profits conditionne l’offre de service en santé, plus la population est malade, meilleures sont les perspectives de profits pour le privé. À l’inverse, la prévention et l’absence de maladie entraînent une contraction pour le marché privé. Pour offrir des services à moindre coût, les entreprises privées doivent soit rogner sur les conditions de travail des employé-es, soit rogner sur la qualité des services. Et que dire du fait qu’en pleine période de pénurie de personnel, un médecin, qui n’est plus rémunéré par la RAMQ, limite l’accès universel et gratuit à ses soins pour les prodiguer plutôt à une clientèle aisée qui a statistiquement moins de problèmes de santé ?

Opposés dès le jour un
Suivant cette grande victoire des travailleuses et des travailleurs au début des années 70, l’opposition à la création d’un régime entièrement public n’a jamais baissé les bras. C’est ainsi qu’on a assisté à des vagues successives de privatisation. De leur côté, la plupart des médecins ont toujours résisté à intégrer le système public, s’inscrivant davantage comme des travailleurs autonomes et des entrepreneurs indépendants, alliés naturels, en quelque sorte, des élites économiques. De cette manière, les cliniques privées se sont multipliées et l’on voit aujourd’hui apparaître des chaînes de cliniques où les médecins-entrepreneurs sont propriétaires aux côtés d’autres entreprises à but lucratif. Loin d’être source d’efficacité, au contraire, le capitalisme en santé et en services sociaux est la principale cause du manque d’accès au réseau pour la population.
C’est pourquoi il faut absolument sortir la logique marchande de notre réseau public, au nom de la santé globale de la population et de l’intérêt public. Le défi est de taille, car le gouvernement de la CAQ poursuit la voie empruntée par tous ses prédécesseurs depuis 30 ans, à toute vapeur.

À lire
Les deux derniers ouvrages d’Anne Plourde, Santé inc. – Mythes et faillites du privé en santé et Le capitalisme, c’est mauvais pour la santé, sont disponibles chez PôleDoc, Service de documentation de la CSN.
https://csn.inlibro.net/

Santé-Québec, OÙ en sommes-nous ?

Suivant l’adoption sous bâillon du projet de loi 15, en décembre 2023, la nouvelle agence de gestion Santé Québec se met graduellement en place. Malgré l’adoption de la loi, la CSN demeure résolue à revendiquer un changement d’approche de la part du gouvernement. Nous sommes loin de baisser les bras pour contrer cette réforme néfaste ! Toutefois, nous avons l’obligation de nous préparer en vue de la création d’un employeur unique pour l’ensemble du réseau public de la santé et des services sociaux. Notons que la date exacte d’un éventuel vote d’allégeance syndicale n’est toujours pas connue. Nous vous tiendrons informés dès que nous en saurons davantage.

À terme, tous les salarié-es du réseau public devront voter afin de choisir l’organisation syndicale qui les représentera à l’avenir. En bref, l’ensemble des accréditations syndicales existantes, qu’il s’agisse des CISSS et des CIUSSS ou des établissements n’ayant pas été fusionnés lors des réformes précédentes, seront fusionnées pour former six grandes unités nationales. Ces six unités sont issues d’un certain redécoupage des quatre catégories de personnel du réseau, existant depuis la réforme Couillard de 2005. La CSN représente actuellement des membres dans chacune des six nouvelles catégories.

Personnel en soins infirmiers

Les salarié-es dont la pratique est régie par la Loi sur les infirmières et les infirmiers, les salarié-es membres de l’Ordre des infirmières et infirmiers auxiliaires ainsi que les salarié-es qui ont pour fonction d’assurer la qualité des soins infirmiers.
Ex. : Infirmière auxiliaire, conseillère
en soins infirmiers, infirmière.

Personnel de soutien opérationnel et de métiers

Les salarié-es des services auxiliaires de type manuel ainsi que les métiers spécialisés ou non spécialisés pouvant requérir un certificat de qualification.
Ex. : Salubrité, cuisine, ouvrière ou ouvrier.

Personnel d’assistance aux soins cliniques

Les salarié-es dont l’emploi est caractérisé par l’exécution de tâches semi-spécialisées pour apporter un soutien fonctionnel à des professionnel-les ou à des techniciennes et techniciens de la santé et des services sociaux.
Ex. : Préposé-es aux bénéficiaires, agentes et agents d’intervention.

Personnel de soutien de nature administrative

Les salarié-es dont l’emploi est caractérisé par l’exécution de travaux administratifs,
professionnels, techniques.
Ex. : Acheteuse, agente administrative, magasinière.

Techniciennes, techniciens et  professionnel-les de la santé  et des services sociaux

Les salarié-es dont l’emploi est caractérisé par la dispensation de services de santé et de services sociaux aux usagères et aux usagers par des techniciennes et techniciens et des professionnel-les pour des travaux de nature professionnelle ou technique exécutés dans le cadre des services de santé et des services sociaux.
Ex. : Éducatrice et éducateur, psychothérapeute, psychologue.

Techniciennes, techniciens et professionnel-les de soutien spécialisé et en soins cardiorespiratoires

Les salarié-es dont l’emploi est caractérisé par un soutien aux soins dans les secteurs spécialisés et dans le domaine des soins cardiorespiratoires par des techniciennes
et techniciens et des professionnel-les.
Ex. : Technologiste médical, inhalothérapeute.

La liste complète des titres d’emploi par catégorie se retrouvera en annexe de la loi qui n’est pas encore disponible sur le Web. La création de l’employeur unique annonce une centralisation inédite des relations de travail. À la CSN, nous entendons continuer d’offrir des services de proximité aux travailleuses et aux travailleurs, à leur donner une voix démocratique forte et à les soutenir dans leurs luttes au quotidien.

les 5 catégories

 

 

 

 

 

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Mandat de grève chez Autobus B. Dion et déclenchement de grève dans cinq syndicats de l’Estrie

Réunis en assemblée générale ce 3 avril au soir, les membres du Syndicat des travailleuses et travailleurs des Autobus B. Dion–CSN (STTABD–CSN) ont adopté à 95 %, par voie de scrutin secret, un mandat de moyens de pression pouvant aller jusqu’à la grève générale illimitée, à déclencher au moment jugé opportun. Par ce vote, le syndicat rejoint le mouvement de grève d’une journée qui sera déclenchée le 18 avril prochain.

« Ce n’est jamais de gaieté de cœur que les chauffeuses et chauffeurs décident d’envisager la grève comme moyen de pression ultime. Or, tous les transporteurs du Québec, incluant leur employeur, ont reçu du gouvernement une bonification importante de leurs contrats, dont une partie doit servir à verser de meilleurs salaires. Nous espérons donc que les offres salariales de l’employeur considèreront dorénavant l’argent qu’il a reçu à cette fin. Par ce vote, le syndicat se joint au mouvement des autres syndicats en Estrie qui sont déterminés à aller chercher leur dû et à obtenir un règlement rapide », déclare Josée Dubé, présidente du secteur transport scolaire.

« La nouvelle réalité salariale dans le secteur du transport scolaire ne peut pas être ignorée par les transporteurs. Tous les employeurs doivent bonifier les salaires s’ils désirent attirer et retenir la main-d’œuvre dans le contexte actuel de pénurie, qui laisse chaque matin des routes sans chauffeuses ni chauffeurs. Nous revendiquons cette bonification importante des salaires afin que l’argent versé par le gouvernement se rende dans les poches de celles et ceux qui conduisent les véhicules scolaires », ajoute Denis Beaudin, président du Conseil central des syndicats nationaux de l’Estrie–CSN.

« En février 2023, le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, est lui-même intervenu sur la place publique afin d’appuyer les revendications du secteur du transport scolaire de la Fédération des employées et employés de services publics–CSN (FEESP–CSN) en soulignant que “les chauffeuses et chauffeurs doivent avoir leur juste part”, précise Stéphanie Gratton, vice-présidente de la FEESP–CSN. Les salarié-es du syndicat font partie d’un mouvement de travailleuses et de travailleurs qui doivent malheureusement recourir à la grève pour aller chercher cette juste part et nous allons être à leurs côtés jusqu’à ce qu’ils l’obtiennent. »

Grève le 18 avril prochain
Ce 4 avril au matin, cinq avis de grève, dont un pour le STTABD–CSN, ont été envoyés au ministère du Travail. Les quatre autres syndicats suivants ont également envoyé leur avis respectif : le Syndicat des travailleuses et travailleurs du transport scolaire des Autobus des Cantons–CSN, le Syndicat des travailleuses et travailleurs d’Autobus Coaticook–CSN, le Syndicat des travailleuses et travailleurs des Autobus de l’Estrie–CSN et le Syndicat des travailleuses et travailleurs des Autobus La Sapinière–CSN.

À propos

Le Syndicat des travailleuses et travailleurs des Autobus B. Dion–CSN rassemble environ 30 membres et est affilié à la FEESP–CSN, qui compte plus de 425 syndicats affiliés représentant 65 000 membres œuvrant dans le domaine des services publics et parapublics. Le Conseil central des syndicats nationaux de l’Estrie–CSN regroupe quelque 12 500 membres issus de tous les secteurs d’activité, privés et publics, réunis au sein de 120 syndicats sur une base régionale.

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle regroupe plus de 330 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans 13 conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

Un mandat de grève pour ramener MDA Espace sur terre

Face à une offre monétaire insultante, les travailleurs et travailleuses de MDA Espace ont adopté à 99 % un mandat de séquences de grève pouvant aller jusqu’à la grève générale illimitée pour faire débloquer la négociation. Après des mois de négociation, l’entreprise spécialisée en robotique et en opérations spatiales propose des offres salariales en deçà de l’inflation et des reculs au régime de retraite.

Si le syndicat représentant plus de 150 travailleurs et travailleuses est parvenu à régler les éléments normatifs de la négociation, un monde sépare les parties sur la question salariale. Après des semaines à interpeller l’employeur pour connaître son offre, les travailleurs et travailleuses ont reçu avec colère sa proposition d’augmentations salariales de 2 % par année. À cela s’ajoute la volonté de l’employeur d’imposer des reculs au régime de retraite. L’entreprise, en pleine croissance et bien reconnue dans son secteur, n’a pas les moyens de se passer de l’expertise du personnel. C’est pour accentuer la pression sur l’entreprise que les travailleurs et travailleuses de la production et de l’entretien se sont dotés d’un mandat de grève lors d’une assemblée générale tenue le 2 avril 2024.

« L’employeur est littéralement sur une autre planète avec son offre salariale. En pleine période d’inflation, il propose à ses travailleurs et travailleuses de s’appauvrir. Si MDA Espace est devenu un précurseur dans l’industrie aérospatiale, c’est grâce à notre travail quotidien. Ce n’est pas avec une offre monétaire méprisante, insultante et incomplète que l’employeur va réussir à atteindre ses objectifs », explique Michel Mercier, président du Syndicat des travailleuses et travailleurs de MDA Espace–CSN.

« C’est inacceptable qu’une entreprise en pleine croissance refuse de reconnaitre les efforts de ses travailleurs et travailleuses. Surtout que tout ça survient en pleine pénurie de personnel et avec une inflation importante. Avec un mandat de grève en poche, on envoie le message à l’employeur qu’il est temps d’arrêter de mépriser les travailleurs et les travailleuses et de venir négocier sérieusement », de conclure Louis Bégin, président de la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN) et Dominique Daigneault, présidente du Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM-CSN).