La CSN réclame une loi-cadre au plus vite, mais pas sans dialogue social

La CSN salue, de manière générale, les recommandations contenues dans le rapport que le Conseil de l’innovation du Québec a rendu public aujourd’hui relativement à l’intelligence artificielle (IA), mais réclame que la société civile – nommément les organisations syndicales et les travailleuses et travailleurs qu’elles représentent – soit au cœur de la démarche menant à l’adoption, dans les meilleurs délais, d’une loi-cadre en matière d’IA et à son application éventuelle dans les milieux de travail.

« Là où nous rejoignons le ministre Fitzgibbon, c’est dans la nécessité, pour le Québec, de se doter d’une gouvernance basée sur la confiance qui va nous permettre de développer l’IA de manière éthique, durable et responsable, tout en limitant la perte d’emplois. Cela dit, l’essentiel se jouera sur le plan de l’application et de la mise en œuvre de la future loi-cadre que le gouvernement souhaite confier à une autorité indépendante. Pour nous, il est clair que la société civile – et les syndicats au premier chef – devra être partie prenante des décisions entourant le déploiement de cette loi, car les travailleuses et les travailleurs sont les premières personnes concernées par cette révolution technologique », a martelé la présidente de la CSN, Caroline Senneville.

En ce qui concerne la question de l’emploi et du travail, la CSN répondra présente à l’appel d’un chantier visant à moderniser les lois du travail et les politiques sociales. « À l’instar des recommandations du conseil, nous devons nous inspirer des mesures les plus avant-gardistes pour protéger les travailleuses et les travailleurs face aux risques posés par l’IA, telles que la reconnaissance d’un droit à la décision humaine, comme c’est prévu dans le Règlement général sur la protection des données (RGPD) européen », ajoute Mme Senneville.

Quant à l’encadrement de l’utilisation de l’IA dans le secteur public, la CSN appuie la recommandation de renforcer le cadre de gouvernance de l’administration, mais souligne que de nombreuses discussions devront se poursuivre avec les représentantes et les représentants syndicaux. « La venue de l’intelligence artificielle dans des réseaux aussi névralgiques que l’éducation et l’enseignement supérieur pose d’importants problèmes en ce qui a trait aux risques de plagiat et à la détérioration de la relation pédagogique entre les étudiants et le personnel », poursuit Caroline Senneville.

Rappelons que la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ), affiliée à la CSN, avait réclamé d’urgence, au printemps dernier, un moratoire sur le développement des systèmes d’intelligence artificielle afin de permettre un encadrement international, national et local. « Maintenant que le rapport est déposé, il est impératif de légiférer, et ce, pour le bénéfice de l’ensemble de la société », de conclure la présidente.

 

 

Les employés municipaux des loisirs et de la culture étaient en grève les 3 et 4 février

Les membres du Syndicat des travailleuses et travailleurs municipaux de la Ville de Saint-Georges–CSN, qui représente les salariés du service des loisirs et de la culture, étaient en grève les 3 et 4 février. Un piquet de grève a été érigé devant le Centre sportif Lacroix-Dutil et des porte-paroles syndicaux étaient sur place pour donner des entrevues à 10h, le samedi 3 février.

Le syndicat ne s’explique toujours pas la décision de l’employeur d’annuler le Tournoi de Hockey Comrie qui devait se tenir en fin de semaine. « Nous sommes profondément déçus de la situation et aurions préféré de loin régler sans avoir besoin de faire la grève », explique Mario Boissé, président du syndicat, « à ce jour, nous sommes convaincus qu’il était possible de régler avant l’échéance de la grève, malheureusement la partie patronale n’a pas cru possible de le faire et n’a même pas vraiment essayé. »

« La convention collective est échue depuis le 31 décembre 2022, c’est clair que rendu là, c’est une question de volonté politique », ajoute Barbara Poirier, présidente du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN), « ultimement, c’est la Ville qui est responsable de la situation, le syndicat est aussi déçu que la population de l’annulation du Tournoi Comrie. » Pour la présidente du conseil central, la déception des membres que le syndicat représente est double : « ils sont déçus de ne pas pouvoir accueillir le tournoi et ils sont déçus de ne toujours pas avoir de règlement. »

Kuang Selao, secrétaire du secteur municipal de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP-CSN), explique que, malgré certaines avancées durant les dernières journées de négociation, l’impasse demeure sur la question des salaires. « C’est clair que pour régler, il va falloir que le conseil municipal fasse descendre les mandats nécessaires pour en arriver à une entente satisfaisante », conclut-il, « les demandes des membres à Saint-Georges sont loin d’être extravagantes: elles sont collées sur l’indice des prix à la consommation, je ne peux pas croire qu’on ne peut pas arriver à s’entendre. »

Malgré l’exercice de son droit de grève, le Syndicat des travailleuses et travailleurs municipaux de la Ville de Saint-Georges–CSN indique qu’il demeure disponible en tout temps, ouvert à la négociation, et prêt à régler. La balle, pour le syndicat, est clairement dans le camp de la partie patronale.

Rappelons que le Syndicat des travailleuses et travailleurs municipaux de la Ville de Saint-Georges – CSN a été accréditée le 23 août 2022 pour représenter la soixantaine de travailleuses et de travailleurs du service des loisirs et de la culture qui travaillent au Centre sportif Lacroix-Dutil, au Centre culturel Marie-Fitzbach, au Pavillon Alfred-Leblond du parc des Sept-Chutes et au complexe multisport.

Réforme de la construction : il faut rendre les métiers plus attirants, plus stables et pas le contraire! estime la CSN

La crise du logement et les nombreux projets de construction au Québec exigent que l’on attire plusieurs milliers de nouvelles personnes dans les métiers de la construction. Pour y arriver, il faut rendre ces métiers plus attirants et plus stables, et pas le contraire !

« La vraie solution n’est pas de permettre à un métier d’exercer les tâches d’un autre métier, mais d’attirer plus de monde en formation et de développer les compétences. La vraie productivité passe par là. On a eu 47 000 inscriptions dans le nouveau programme de formation accélérée. Il faut plus de moyens pour favoriser l’inscription à des formations plus complètes, ça presse », affirme Caroline Senneville, présidente de la CSN. Le projet de loi dans sa forme actuelle risque au contraire d’enlever de la valeur aux métiers et même de compliquer les formations. Les jeunes ne peuvent pas, en effet, apprendre rapidement plusieurs métiers en même temps. La polyvalence a des limites.

De l’ouvrage en masse

Rappelons que la Société canadienne d’hypothèques et de logement estime qu’il manquera 860 000 nouveaux logements d’ici 2030 au Québec, selon Hydro-Québec, ses seuls chantiers nécessiteront 35 000 travailleurs et travailleuses de la construction au cours des prochaines années et qu’il faudra en plus bâtir de nouvelles écoles, de nouveaux hôpitaux et de nouvelles usines ! « Ce n’est pas en pressant le citron de celles et de ceux qui sont déjà en place qu’on va y arriver. Ça va prendre des milliers de nouvelles personnes compétentes », ajoute Pierre Brassard, président de la CSN–Construction. Ce dernier rappelle que la spécialisation des métiers a une raison d’être. « Ce sont les patrons qui ont souhaité une spécialisation des métiers dans le passé et je suis convaincu que c’est ce qu’ils vont vouloir à nouveau quand la pénurie de main-d’œuvre actuelle sera réglée. La demande de “flexibilité” des entrepreneurs en construction, qui se retrouve en partie dans le projet de loi, est une position à courte vue », explique Pierre Brassard.

Démocratie syndicale et emplois en région

La CSN–Construction demande par ailleurs que le projet de loi facilite la démocratie syndicale en rendant le vote plus simple et en éliminant la paperasse qui tire la participation à un taux anémique depuis plusieurs périodes de changement d’allégeance syndicale. 

La CSN-Construction estime aussi qu’il est primordial de continuer à accorder une priorité aux travailleuses et aux travailleurs de la région où se trouve le chantier. Or, le projet de loi interdit aux futures conventions collectives de limiter la mobilité interrégionale. L’accès aux chantiers de sa région est un élément important pour stabiliser les emplois et pour attirer des jeunes de toutes les régions dans le secteur. « Il n’y a aucune raison que les emplois en construction soient précaires quand on voit la montagne de chantiers qui va nous occuper pendant les prochaines décennies », ajoute Pierre Brassard. Le projet de loi ne reconnaît pas les efforts de celles et de ceux qui ont fait des études, comme les arpenteurs, qui ont un diplôme d’études professionnelles de 1800 heures. Il est décevant que cette tâche importante ne soit encore qu’un simple titre occupationnel et qu’elle ne soit pas reconnue comme un métier », ajoute-t-il.

Le président de la CSN–Construction salue par ailleurs la nouvelle possibilité de négocier la rétroactivité dans les prochaines conventions collectives.

La CSN–Construction réagira plus en détail après une étude approfondie du projet de loi dans la perspective de protéger les travailleuses et les travailleurs de toutes les régions. 

À propos 

CSN

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 1600 syndicats et regroupe quelque 330 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans 8 fédérations, ainsi que sur une base régionale dans 13 conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec. 

CSN–Construction

Fondée en 1924, par et pour les travailleuses et les travailleurs, la CSN–Construction offre à ses membres tous les outils nécessaires pour défendre et pour améliorer leurs conditions de travail. Présente et engagée partout au Québec, la CSN–Construction représente 15 000 travailleuses et travailleurs de l’industrie de la construction.

Mandat de grève chez Autobus Camille Mailloux

Réunis en assemblée générale le 30 janvier au soir, les membres du Syndicat du transport de la région Grand-Portage–CSN, salarié-es des Autobus Camille Mailloux R.D.L. Inc., ont adopté à l’unanimité, par voie de scrutin secret, un mandat de moyen de pression pouvant aller jusqu’à la grève générale illimitée à déclencher au moment jugé opportun.

L’entreprise appartient à Sogesco, un des plus gros transporteurs scolaires du Québec qui a déjà conclu des ententes ailleurs en sol québécois. « L’offre sur la table est ridiculement basse si on la compare aux autres ententes conclues dans les derniers mois. Bien que l’on ne puisse pas comparer également l’ensemble des contrats au Québec, puisqu’ils n’ont pas tous la même valeur financière, Sogesco insiste pour commencer toutes ses négociations le plus bas possible, espérant ainsi régler au rabais. Cette stratégie est absurde et constitue une perte de temps », déclare le président du syndicat, Martin Plourde.

« Il est clair que Sogesco veut faire porter l’odieux d’un éventuel conflit sur ses employé-es. Avec une offre aussi dérisoire, le propriétaire cherche la confrontation, ce qui place les parents dans l’incertitude face à une grève éventuelle. Les nouvelles sommes gouvernementales allouées par le centre de services scolaire ne servent pas seulement à remplir les poches des propriétaires : elles doivent aussi servir à assurer un salaire décent aux conductrices et aux conducteurs dont le travail ne se limite pas à s’asseoir derrière un volant », ajoute Pauline Bélanger, présidente du Conseil central du Bas-Saint-Laurent–CSN.

« Nous tenons à rappeler qu’en février 2023, le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, est lui-même intervenu sur la place publique afin d’appuyer les revendications du secteur du transport scolaire de la Fédération des employées et employés de services publics–CSN en soulignant que les chauffeuses et chauffeurs doivent avoir leur juste part, précise la présidente du secteur, Josée Dubé. Les salarié-es du syndicat font partie d’un mouvement de travailleuses et de travailleurs qui doivent malheureusement recourir à la grève pour aller chercher leur juste part, et nous allons être à leurs côtés jusqu’à ce qu’ils l’obtiennent. »

« Les employeurs dans le secteur du transport scolaire qui veulent régler leur négociation rapidement savent très bien ce qu’ils doivent faire. Ils sont également très au fait qu’en donnant davantage à leurs salarié-es, ils vont régler les importants problèmes d’attraction et de rétention de main-d’œuvre qu’ils connaissent. On se demande vraiment pourquoi il nous faut passer par des moyens de pression lourds pour leur faire entendre raison », conclut Caroline Senneville, présidente de la CSN.

À propos

Le Syndicat du transport de la région Grand-Portage–CSN rassemble 40 membres et est affilié à la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN). La FEESP–CSN compte plus de 425 syndicats affiliés représentant 65 000 membres œuvrant dans le domaine des services publics et parapublics. Le Conseil central du Bas-Saint-Laurent–CSN représente près de 8600 membres répartis dans plus de 97 syndicats dans toutes les MRC de la région – de La Pocatière à Les Méchins – et tous les secteurs d’activité confondus, qu’ils soient privés, publics ou parapublics.

Mandat de grève chez Autobus Voltigeurs de Drummondville

Réunis en assemblée générale le 29 janvier au soir, les membres du Syndicat des travailleuses et travailleurs des Autobus Voltigeurs–CSN ont adopté par voie de scrutin secret à 96 % un mandat de grève de sept jours à déclencher au moment jugé opportun.

Déçus et même insultés par une récente proposition patronale, les salariés-es n’ont eu d’autre choix que de se doter d’un mandat de grève. « Les membres veulent que leur travail soit reconnu et demandent d’être rémunérés selon la nouvelle réalité du secteur du transport scolaire. Même si nous n’avons pas les contrats qu’il a signés avec le centre de services scolaire (CSS), nous savons que notre employeur a la capacité de bonifier nos conditions de travail. Avec ce mandat en poche, nous souhaitons un règlement rapide et nous travaillons entièrement en ce sens. La balle est maintenant dans le camp de l’employeur », déclare Jean-Guy Picard, président du syndicat.

« Le salaire que verse actuellement Autobus Voltigeurs, propriété du groupe Sogesco, se retrouve parmi les plus bas du secteur du transport scolaire. Sa dernière offre équivaut à 15 % d’augmentation pour certains, mais se traduit par une baisse de salaire pour d’autres. Or, l’employeur a touché plus de 20 % d’augmentation de leurs contrats avec le CSS depuis 2021-2022 et ses salarié-es sont actuellement parmi les moins bien payés au Québec. Alors que le salaire moyen hebdomadaire de 2022 avant la bonification du financement était de 625 $, les chauffeuses et les chauffeurs sont actuellement à 442 $ », ajoute Pascal Bastarache, président du Conseil central du Cœur-du-Québec–CSN.

« Nous rappelons qu’en février 2023, le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, est lui-même intervenu sur la place publique afin d’appuyer les revendications du secteur du transport scolaire de la Fédération des employées et employés de services publics–CSN en soulignant que les chauffeuses et chauffeurs doivent avoir leur juste part, précise Josée Dubé, présidente de ce secteur. Les salarié-es du syndicat font partie d’un mouvement de travailleuses et de travailleurs qui doivent malheureusement recourir à la grève pour aller chercher leur juste part et nous allons être à leurs côtés jusqu’à ce qu’ils l’obtiennent. »

« Il est clair que si l’employeur veut régler la négociation rapidement, il sait très bien ce qu’il doit faire. De plus, en donnant davantage à son monde, il va régler ses problèmes d’attraction et de rétention de ses travailleuses et de ses travailleurs et ça aussi, il le sait très bien », conclut Caroline Senneville, présidente de la CSN.

À propos

Le Syndicat des travailleuses et travailleurs des Autobus Voltigeurs–CSN rassemble 38 membres et est affilié à la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN). La FEESP–CSN compte plus de 425 syndicats affiliés représentant 65 000 membres œuvrant dans le domaine des services publics et parapublics. Le Conseil central du Cœur du Québec–CSN regroupe quelque 19 000 membres issus de tous les secteurs d’activité, privés et publics, réunis au sein de 130 syndicats sur une base régionale.

Les avocates et les avocats de l’Abitibi-Témiscamingue–Nord-du-Québec viennent grossir les rangs de la CSN

Une vingtaine d’avocates et d’avocats de l’aide juridique de l’Abitibi-TémiscamingueNord-du-Québec fait le choix de grossir les rangs de la Confédération des syndicats nationaux (CSN).

Ce groupe de travailleuses et de travailleurs de l’aide juridique est le quatrième à rejoindre la CSN au cours des derniers mois. « Avec l’arrivée de ce nouveau groupe, ce sont maintenant sept syndicats d’avocates et d’avocats qui sont affiliés à la Fédération des professionnèles (FP–CSN). C’est un plaisir et un honneur de les accueillir dans notre grande famille », souligne Danny Roy, le président de la FP–CSN.

En avril dernier, les syndicats CSN ont obtenu une entente de principe permettant aux avocates et aux avocats de l’aide juridique de maintenir leur parité salariale avec les procureur-es de la Couronne.

« Nous sommes toujours heureux d’accueillir de nouveaux groupes de travailleuses et de travailleurs dans nos rangs », a commenté Félix-Antoine Lafleur, président du Conseil central de l’Abitibi-TémiscamingueNord-du-Québec (CSN), « les avocates et avocats de l’aide juridique de l’Abitibi-TémiscamingueNord-du-Québec peuvent être assurés qu’ils trouveront à la CSN, toute l’écoute et le soutien dont ils ont besoin pour améliorer leurs conditions de travail. »

« Au nom des 330 000 membres de la CSN et du comité exécutif, je tiens à souhaiter la bienvenue aux avocates et aux avocats de l’aide juridique de l’Abitibi-Témiscamingue–Nord-du-Québec. Vous faites désormais partie de ce grand mouvement qui nous permet d’améliorer au quotidien le sort des centaines de milliers de travailleuses et travailleurs », a souligné la présidente de la CSN, Caroline Senneville.

À propos
Le Syndicat des avocates et avocats de l’aide juridique de l’Abitibi-Témiscamingue–Nord-du-Québec–CSN est affilié à la Fédération des professionnèles (FP–CSN), au Conseil central de l’Abitibi-Témiscamingue–Nord-du-Québec (CCATNQ–CSN) ainsi qu’à la Confédération des syndicats nationaux.

Manifestation-surprise devant La Presse : la solidarité en action

Hier, le mercredi 17 janvier 2024, devant le siège social de La Presse, environ 400 manifestantes et manifestants solidaires avaient répondu à l’appel du Syndicat des employés de bureau et de journaux (SEBJ–CSN), en grève depuis décembre.

« Pour la moitié des employé-es de La Presse en grève, la valorisation salariale s’est élevée à 1 % d’augmentation sur presque une décennie ! Et quatre employé-es sur six ont plus de 20 ans d’ancienneté ! Il y a un manque de respect qui dure depuis bien trop longtemps de la part de l’employeur, mais nous n’allons pas accepter une fois de plus ce mépris », explique Marie-Ève Phaneuf, présidente intérimaire du SEBJ–CSN.

Yvan Duceppe, trésorier de la CSN, souligne le refus d’avancer sur des propositions raisonnables : « On parle de 4500 dollars pour 3 employé-es. Trop souvent, nous constatons lors des négociations que la crispation idéologique de l’employeur lui coûte plus cher qu’une conciliation salariale. »

« Le matin, l’employeur est un professionnel de l’information reconnu qui traite de l’inflation et de ses effets. Mais l’après-midi, il devient un patron qui feint de ne pas voir les effets de cette inflation sur ses salarié-es. Aujourd’hui, nous sommes venus rappeler que l’inflation existe bel et bien pour toutes et tous, comme la solidarité syndicale », résume Annick Charette, présidente de la Fédération nationale des communications et de la culture–CSN.

Malgré le froid mordant, ils étaient en effet nombreux à venir manifester leur solidarité dans la bonne humeur et tout en musique, selon Dominique Daigneault, présidente du Conseil central du Montréal métropolitain–CSN : « On est ici avec des conductrices et des conducteurs d’autobus scolaire de chez Transco à Montréal, qui en sont à près de trois mois de grève et qui, comme le SEBJ–CSN, sont confrontés au manque de respect de l’employeur ; on est aussi avec des salarié-es, des élu-es et des militantes et militants de la CSN de toutes les régions, pour affirmer notre solidarité avec ces travailleuses et travailleurs qui méritent respect et dignité ! ».

La CSN dénonce les mensonges de Transco Montréal

En ce lundi 15 janvier 2024, à la suite d’un communiqué de presse diffusé par l’employeur jeudi dernier, le Syndicat des travailleuses et travailleurs de Transco–CSN (STTT–CSN) a déposé au Tribunal administratif du travail une plainte pour négociation de mauvaise foi et pour ingérence et entrave aux activités du Syndicat. En grève générale illimitée depuis le 31 octobre, le syndicat fait face à Transco Montréal qui multiplie les interventions trompeuses dans le cadre des négociations avec ses salarié-es.

« Jeudi dernier, l’employeur a procédé à l’envoi d’un communiqué de presse mensonger aux médias qui s’adresse clairement à nos membres, ce qui est interdit et les boss le savent très bien. Depuis le début de la grève générale illimitée, entre autres, ce n’est pas la première fois que Transco Montréal tente de négocier directement avec les salarié-es. À cet égard, nous avons envoyé une mise en demeure contre ces manœuvres, le 3 novembre dernier. Il s’agit donc d’une récidive qui vise à miner à nouveau la crédibilité du comité de négociation. Nous avons rarement vu autant de manœuvres antisyndicales de la part d’un employeur qui fait face à des travailleuses et des travailleurs qui sont toujours plus en colère et qui ne vont pas se satisfaire d’un règlement au rabais », déclare Carole Laplante, présidente du STTT–CSN.

Transco Montréal répète à qui veut bien l’entendre que les demandes du syndicat sont déraisonnables et irréalistes, cherchant à négocier sur la place publique et à faire pression sur les salarié-es plutôt que de négocier de bonne foi avec le syndicat.

« Nous le répétons : Transco Montréal a toujours de la difficulté à recruter et à garder son monde avec les salaires versés avant le début de la grève. L’inflation et le prix élevé du logement poussent plusieurs salarié-es de l’entreprise à fréquenter des banques alimentaires chaque semaine pour arriver à combler leurs besoins de base. Les boss de Transco devraient avoir honte de mentir ainsi sur la place publique et d’agir de la sorte avec leurs salarié-es, souligne Josée Dubé, présidente du secteur du transport scolaire de la Fédération des employées et employés de services publics–CSN. Rappelons qu’Autobus Transco (1988) inc. à Mascouche, détenu par le même propriétaire que Transco Montréal, a accepté une augmentation de 53 % sur six ans qui a été négociée et entérinée par ses salarié-es, en février 2023. L’argent a été versé par le gouvernement, la capacité de payer est là et nous le savons parce que nous avons accès à toute l’information pertinente à cet effet. »

Selon les documents obtenus, Transco Montréal a reçu une bonification de ses contrats d’environ 25 % depuis l’année scolaire 2021-2022. Cet argent versé au transporteur doit, entre autres, servir à bonifier les conditions de travail parfois faméliques dans ce secteur.

À propos

En négociation depuis près d’un an, le STTT–CSN compte près de 350 membres responsables d’autant de parcours de transport scolaire. La FEESP–CSN compte plus de 425 syndicats affiliés, représentant 65 000 membres œuvrant dans le domaine des services publics et parapublics. Le Conseil central du Montréal métropolitain–CSN rassemble tous les membres de la CSN de la région du Montréal métropolitain, de Laval, du Nunavik et d’Eeyou Istchee Baie-James.

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle regroupe plus de 330 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans 8 fédérations, ainsi que sur une base régionale dans 13 conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

Transco Montréal : une grève générale illimitée qui traîne inutilement

Ce matin, les membres du Syndicat des travailleuses et travailleurs de Transco–CSN (STTT–CSN) ont tenu un piquetage symbolique afin de rappeler à la haute direction du Centre de services scolaire de Montréal qu’ils sont en grève générale illimitée depuis le 31 octobre dernier.

« Alors que les élèves retournent en classe ce matin, nous ne sommes pas heureux d’en priver plusieurs de leur transport pour obtenir le salaire décent auquel nous avons droit. Ça fera bientôt trois mois que nous sommes en grève et près deux ans que nous négocions avec notre employeur et celui-ci refuse toujours de nous verser la part des sommes qu’il a pourtant bien reçues du gouvernement afin de bonifier nos salaires. Nous le précisons à nouveau : les salaires qui nous étaient versés au moment du déclenchement de notre grève ne parviennent même pas à attirer et à retenir les salarié-es dont nous avons besoin pour effectuer nos routes chaque jour et ce sont les enfants et leurs parents qui en paient le prix », déclare Carole Laplante, présidente du STTT–CSN.

« L’employeur devra l’admettre : de nouvelles données salariales sont en vigueur dans le secteur du transport scolaire. Plusieurs règlements reconnaissent enfin le difficile travail des conductrices et des conducteurs. Tous les employeurs ont reçu une bonification variant de 15 à 30 % de la valeur de leurs contrats et cet argent doit se rendre dans les poches de celles et de ceux qui conduisent les autobus, ajoute Frédéric Brun, président par intérim de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN). L’employeur mène une guerre d’usure et laisse inutilement traîner la négociation ; pour la régler rapidement, il sait très bien ce qu’il a à faire. »

« Plusieurs des membres du syndicat doivent recourir aux banques alimentaires afin de répondre à leurs besoins essentiels et nous ne sommes pas les seuls à trouver que ça n’a pas de maudit bon sens. First Student, dont le siège social est à Cincinnati, fait partie des employeurs dans le transport scolaire qui refusent de verser l’argent reçu du gouvernement et, de ce fait, qui maintiennent leurs salarié-es sous les seuils de revenus viables. Pour vivre décemment à Montréal, l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques a fixé ce seuil à 32 525 $ en 2023, insiste Dominique Daigneault, présidente du Conseil central du Montréal métropolitain–CSN. Voilà pourquoi nous appuyons sans réserve ces femmes et ces hommes qui sont toujours très mobilisés et déterminés à aller chercher leur juste part de cet argent. »

« Nous rappelons qu’au mois de février dernier, le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, est lui-même intervenu sur la place publique afin d’appuyer les revendications du secteur du transport scolaire de la FEESP–CSN en soulignant que les chauffeuses et chauffeurs doivent avoir leur juste part, précise Caroline Senneville, présidente de la CSN. Les salarié-es du syndicat font partie d’un mouvement de travailleuses et de travailleurs qui doivent malheureusement recourir à la grève pour aller chercher ce qui doit leur revenir et nous allons être à leurs côtés jusqu’à ce qu’ils l’obtiennent. »

À propos

Le STTT–CSN compte près de 350 membres responsables d’autant de parcours de transport scolaire. La FEESP–CSN compte plus de 425 syndicats affiliés représentant 65 000 membres œuvrant dans le domaine des services publics et parapublics. Le Conseil central du Montréal métropolitain–CSN rassemble tous les membres de la CSN de la région du Montréal métropolitain, de Laval, du Nunavik et d’Eeyou Istchee Baie-James.

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle regroupe plus de 330 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans 13 conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

Proposition d’entente de principe à la table centrale pour les 420 000 travailleuses et travailleurs du Front commun

Le Front commun annonce être parvenu à conclure une proposition d’entente de principe à la table centrale pour le renouvellement des conventions collectives du secteur public, après 11 jours de grève et de nombreuses semaines de travaux intensifs aux tables de négociation.

« Sur le plan des salaires, les objectifs du Front commun reposaient sur deux principes phares : protéger nos 420 000 travailleuses et travailleurs contre l’inflation, et obtenir un certain rattrapage général des salaires pour l’ensemble des travailleuses et des travailleurs. Et c’est ce qui nous a guidé tout au long de ce blitz de négociation pour parvenir à une proposition d’entente. Nous souhaitons maintenant en faire d’abord la présentation à nos instances respectives », ont expliqué les porte-paroles du Front commun François Enault, premier vice-président de la CSN, Éric Gingras, président de la CSQ, Magali Picard, présidente de la FTQ et Robert Comeau, président de l’APTS.

Les organisations syndicales convoqueront leurs délégations au cours des prochains jours dans le but de leur présenter le contenu des propositions d’ententes intervenues à la table centrale et à chacune des tables sectorielles afin de déterminer si oui ou non elles constituent une entente de principe globale. Après quoi, les membres seront appelés à se prononcer en assemblée générale afin de l’entériner. « La présente ronde de négociation sera officiellement réglée lorsque les conditions de travail et de pratique ainsi que les conditions salariales seront jugées satisfaisantes. »

D’ici la tenue de leurs instances respectives, les porte-paroles du Front commun n’accorderont pas d’entrevues.

À propos du Front commun

Ensemble, la CSN, la CSQ, la FTQ et l’APTS représentent plus de 420 000 travailleuses et travailleurs de l’État québécois dans les secteurs publics, en éducation, en santé et dans les services sociaux ainsi qu’en enseignement supérieur.

Grève aux Jardins de Renoir : les travailleuses et les travailleurs méritent d’être payés à leur juste valeur

Les travailleuses et les travailleurs du centre d’hébergement privé Les Jardins de Renoir amorcent trois jours de grève. Depuis des mois, ils tentent d’obtenir, sans succès, de meilleures conditions de travail.

L’employeur demeure intraitable sur la question des salaires. Le 15 novembre dernier, les membres du syndicat ont voté massivement en faveur d’une banque de 10 jours de grève. Devant le manque de sérieux de l’employeur à la table de négociation, ils n’ont d’autres choix que d’exercer une première séquence de trois jours de grève, soit les 20, 21 et 22 décembre. Pendant cette période, seuls les services essentiels seront assurés.

À leur juste valeur
Les demandes des quelque 80 travailleuses et travailleurs sont tout à fait légitimes. À titre d’exemple, il y a quelques mois, les salaires de certains titres d’emploi ont été rattrapés par le salaire minimum. Ils ont par la suite dû être majorés.

« Nous sommes malheureusement devant un employeur qui refuse de nous accorder un salaire décent, à la hauteur de nos tâches essentielles pour assurer les services de qualité aux aîné-es ainsi que le bon fonctionnement de la résidence », dénonce la présidente du Syndicat des travailleuses et travailleurs des centres d’hébergement du Grand Montréal–CSN, Véronique Girouard.

Pourtant, la situation financière de l’employeur le lui permet amplement. L’entreprise propriétaire est un partenariat entre le géant québécois de l’immobilier Cogir et l’américaine Welltower, une compagnie cotée en Bourse dont la valeur totale des actions est évaluée à près de 50 milliards de dollars !

« Tant que le Québec ne se dotera pas d’un modèle avec des soins publics, nous serons confrontés à ce genre de situation et à des propriétaires qui mettent leurs propres profits bien loin devant les conditions de travail de leurs employé-es », dénonce la vice-présidente responsable des secteurs privés à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), Lucie Longchamp.

« Dans ses publicités, l’employeur se targue pourtant que “vous offrir du personnel attentionné, pour nous comme pour vous, c’est inestimable !”. En réalité, il fait preuve d’un grand manque de considération, se désole Dominique Daigneault, présidente du Conseil central du Montréal métropolitain–CSN. Ces travailleuses et travailleurs qui œuvrent en première ligne des soins aux aîné-es peuvent compter sur l’appui des quelque 100 000 membres du Conseil central », conclut Mme Daigneault.

À propos
Le Syndicat des travailleuses et travailleurs des centres d’hébergement du Grand Montréal–CSN, section Jardins Le Renoir, est affilié à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) qui regroupe plus de 145 000 membres ainsi qu’au Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM–CSN). Pour sa part, la CSN est la première grande centrale syndicale québécoise. Composée de près de 1 600 syndicats, elle défend plus de 330 000 travailleuses et travailleurs.

Municipaux de Grande-Rivière : une entente de principe adoptée

Grande-Rivière, 19 décembre 2023 – Une entente de principe a été adoptée hier soir par le Syndicat des employés municipaux de la Ville de Grande-Rivière–CSN. Les travailleuses et les travailleurs, sans convention collective depuis deux ans, bénéficieront notamment de 18,5 % d’augmentation au cours des cinq prochaines années. 

« Nous sommes très satisfaits de l’entente que nous avons obtenue, ces conditions de travail permettront de faire face à l’inflation, mais aussi de faciliter l’attraction et la rétention d’employé-es », explique le président du syndicat, Dave Couture. 

« Pour le bien des travailleuses et des travailleurs, mais aussi des services donnés par la ville, ça prenait au moins des conditions de travail similaires à celles d’autres municipalités de la région. Nous sommes fiers d’avoir obtenu gain de cause », ajoute Simon Mathieu Malenfant, vice-président-trésorier de la Fédération des employées et employés de services publics–CSN (FEESP–CSN). 

« Je lève mon chapeau aux travailleuses et travailleurs qui ont gardé le cap et qui sont restés mobilisés malgré les exagérations portées par la partie patronale dans les médias ces derniers mois », conclu Serge St-Pierre, président du Conseil central de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine–CSN (CCGÎM). 

Sans contrat de travail depuis décembre 2021, la vingtaine d’employé-es municipaux de la Ville de Grande-Rivière étaient engagés dans une médiation avec leur employeur depuis septembre 2023. Des conditions salariales permettant de faire face à la hausse du coût de la vie, mais aussi d’assurer la qualité des services aux citoyennes et aux citoyens se trouvaient au cœur des revendications des travailleuses et des travailleurs. 

Fin de la grève au Cimetière Notre-Dame-des-Neiges

Réunis en assemblée générale aujourd’hui, les membres du Syndicat des employé-es de bureau du Cimetière Notre-Dame-des-Neiges–CSN ont adopté à 100 % l’entente de principe qui leur a été présentée. Après 15 mois de conflit de travail, la grève est ainsi levée et le groupe retournera travailler le 9 janvier 2024.

Ouverture chaotique

Bien que la fin du conflit du personnel de l’entretien ait permis la réouverture du cimetière le 11 septembre dernier, dans les faits, les opérations de l’établissement tournaient au ralenti alors que le personnel administratif était toujours en grève, et ce, depuis le 20 septembre 2022.

Selon Éric Dufault, président du syndicat des employé-es de bureau, « le but était d’aller chercher le meilleur contrat de travail possible pour nos membres et c’est ce que nous avons obtenu. Après de si longs mois passés dehors, nous rentrerons au travail la tête haute. Nous pourrons enfin accueillir les familles endeuillées qui méritent d’être traitées dans la plus grande humanité qui soit. Je suis heureux de la mobilisation de notre équipe. Je remercie toutes et tous les camarades du fond du cœur pour la bataille qu’ils ont menée », avance-t-il.

La nouvelle convention collective des travailleuses et travailleurs prévoit des augmentations de salaire de 22,4 % couvrant les années 2018 à 2026. De plus, un règlement est intervenu sur les litiges concernant le plancher d’emploi et l’utilisation des briseurs de grève. Le maintien du plancher d’emploi est ainsi sécurisé pour les employé-es de bureau. Enfin, un protocole de retour au travail respectueux des salarié-es a également été approuvé par les deux parties.

« Les travailleuses et les travailleurs du cimetière viennent de mener une bataille qui passera à l’histoire du mouvement syndical québécois. Ils ont tenu la minute de plus, celle qui est souvent la plus exigeante, mais la plus payante en matière de gains. Je tiens à féliciter, au nom de toute la CSN, chacun des membres du syndicat pour cette belle victoire ! », affirme Caroline Senneville, présidente de la CSN.

« La fédération n’est pas près d’oublier cette année et demie de conflit vécue par les camarades du cimetière ainsi que leur exceptionnelle mobilisation. Soyez fiers de vous et des gains remportés ! », formule Linda Tavolaro, secrétaire générale de la Fédération des employées et employés de services publics–CSN.

« C’est effectivement une page d’histoire syndicale qui se tourne aujourd’hui. Le conseil central et ses syndicats affiliés sont aujourd’hui très heureux de se tenir debout auprès des militantes et des militants du cimetière qui ont fait preuve d’un courage exemplaire au fil des derniers mois », déclare Dominique Daigneault, présidente du Conseil central du Montréal métropolitain–CSN.

À voir en vidéo

À propos

Le Syndicat des employé-es de bureau du Cimetière Notre-Dame-des-Neiges–CSN qui compte une quinzaine de membres était en grève depuis le 20 septembre 2022 et sans convention collective depuis 2017. Ils retourneront au travail le 9 janvier 2024.

La Fédération des employées et employés de services publics–CSN (FEESP–CSN), à laquelle est affilié le syndicat du cimetière, compte plus de 425 syndicats représentant environ 65 000 membres qui œuvrent dans le domaine des services publics et parapublics. Le Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM–CSN) regroupe près de 100 000 membres issus de tous les secteurs d’activité, répartis au sein de quelque 400 syndicats à Montréal, à Laval et dans le Grand Nord. La FEESP–CSN et le CCMM–CSN sont tous les deux affiliés à la CSN, qui regroupe plus de 330 000 membres.

Les paramédics n’en peuvent plus de la gestion chaotique du gouvernement

Des représentants du secteur du préhospitalier de Montréal et de la Montérégie affiliés à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) ont fait le point en conférence de presse ce matin sur la gestion chaotique du gouvernement qui leur crée davantage de surcharge.

« Il faut comprendre que l’imposition de nouveaux protocoles ministériels exige, notamment dans la région métropolitaine de Montréal, de demeurer disponible après la fin de notre quart de travail jusqu’à notre retour en caserne. Du jamais vu pour les paramédics d’Urgences-santé à Montréal et à Laval. De plus, à l’extérieur de Montréal et de Laval, nous devons nous montrer disponibles pour un nouvel appel en centre hospitalier, même si notre matériel n’est pas décontaminé ni prêt pour une nouvelle intervention. Ces mesures nous obligent à accomplir encore plus d’heures supplémentaires à la fin de nos quarts de travail. Or, nous revendiquons depuis plusieurs années la fin de nos quarts de travail à l’heure afin de limiter les heures supplémentaires obligatoires qui nous sont imposées, précise Jean Gagnon, représentant du secteur préhospitalier de la FSSS–CSN. En voulant s’attaquer au temps de réponse des appels urgents, ce qui est un objectif louable, la direction nationale des soins préhospitaliers d’urgence augmente la pression sur les paramédics au lieu de régler à la base les problèmes de surcharge. Pour nous, le gouvernement fait encore une fois fausse route. »

« Un véhicule sale sur la route, c’est un danger pour les patients et pour les paramédics. Alors qu’on manque de paramédics et de véhicules, la solution consiste pour le ministère à nous forcer à rester au travail plus longtemps. Ces mesures accentuent la dégradation de nos conditions de travail dans un secteur déjà en pénurie de personnel, ce qui risque d’augmenter les bris de services que nous connaissons depuis plusieurs années, ajoute Mathieu Lacombe, vice-président à l’information, à la mobilisation et à la vie syndicale du Syndicat des paramédics et du préhospitalier de la Montérégie–CSN. Nous le savons parce que nous le vivons : ces nouvelles mesures vont inciter de plus en plus de paramédics à tout simplement quitter la profession ou à précipiter leur retraite. »

Depuis le 1er janvier 2023, chez Urgence-santé, les paramédics cumulent plus de 240 000 heures supplémentaires tandis qu’à la Coopérative des techniciens ambulanciers de la Montérégie (CETAM), ce sont plus de 4200 heures supplémentaires qui sont enregistrées.

« À l’image des négociations actuelles dans le secteur public, le gouvernement de François Legault est complètement déconnecté du réseau préhospitalier. En imposant encore plus d’heures supplémentaires, il nous dit qu’il veut sauver plus de vies, mais ça se fera sur le dos des paramédics, au détriment de leur qualité de vie, souligne Lucie Longchamps, vice-présidente de la FSSS–CSN et responsable des secteurs privés. Il faut cesser de presser le citron de celles et de ceux qui jouent un rôle central dans la prestation de soins à la population, puisque nous savons que cette pression accentue l’exode de notre réseau déjà en grande pénurie de main-d’œuvre. Les solutions existent et nous savons également que la bonification des conditions de travail en fait partie. »

La FSSS–CSN est la plus importante organisation syndicale dans le secteur des soins et des services préhospitaliers d’urgence au Québec. Elle représente plus de 3600 syndiqué-es parmi lesquels on retrouve des paramédics en soins primaires et en soins avancés, des répondantes et des répondants médicaux d’urgence (RMU), du personnel de bureau ainsi que du personnel de soutien, comme les mécaniciens et les préposés. Dans l’ensemble, la FSSS–CSN compte plus de 145 000 membres dans les secteurs privé et public.

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle regroupe plus de 330 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans 8 fédérations, ainsi que sur une base régionale dans 13 conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

Le gouvernement encore coupable de négociations de mauvaise foi et d’entrave aux activités syndicales

Dans une décision tranchante, le Tribunal administratif du travail (TAT) remet à sa place le gouvernement, le ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé et ses négociateurs, en trouvant ces derniers coupables de négocier de mauvaise foi et d’entrave aux activités syndicales. Le TAT, dans son jugement rendu hier, impose des dommages punitifs exemplaires de l’ordre de 45 000 $ par organisation syndicale, pour un total de 315 000 $.

Les organisations syndicales avaient déposé des plaintes pour donner suite à l’imposition de mesures COVID par directives ministérielles unilatérales venant modifier les conditions de travail entravant ainsi le travail de représentation syndicale.

« Après avoir fait plusieurs déclarations antisyndicales dans les derniers jours, le gouvernement Legault se fait taper sur les doigts en pleine période de négociations. Les organisations syndicales en santé et services sociaux invitent le gouvernement à changer d’attitude et appellent ce dernier à mieux collaborer afin d’offrir de meilleures conditions de travail et salariales aux travailleuses et travailleurs des services publics » lancent d’une seule voix Réjean Leclerc, président de la FSSS–CSN, Jessica Goldschleger, première vice-présidente de la FP–CSN, Josée Fréchette, première vice-présidente de l’APTS, Isabelle Dumaine, présidente de la FSQ-CSQ, Sylvie Nelson, présidente du SQEES-FTQ, Maxime Ste-Marie, président du Conseil provincial des affaires sociales (CPAS-SCFP) et Julie Bouchard, présidente de la FIQ.

En modifiant unilatéralement les conditions de travail du personnel sans négociation avec les organisations syndicales, le gouvernement a, une fois de plus, fait de l’entrave syndicale. Dans sa décision, le TAT déplore un « un irrespect total du processus de négociation collective » et « une attitude délinquante » du ministre de la Santé, de ses négociateurs et de son ministère. En plus des dommages punitifs, le TAT force le MSSS à afficher la décision en ligne, mais surtout à cesser d’entraver les activités syndicales et de négocier de mauvaise foi. Rappelons que le gouvernement n’en est pas à sa première condamnation. Des décisions récentes du TAT ont déjà reconnu ses entraves syndicales et sa négociation de mauvaise foi.

« Qu’est-ce que ça va prendre pour que le gouvernement comprenne que ce n’est pas en agissant seul qu’il va arriver à améliorer les conditions de travail pour le personnel du réseau de la santé et des services sociaux? Le gouvernement n’est pas au-dessus des lois. Non seulement il refuse d’écouter les solutions proposées par le personnel en négociation, mais, maintenant, c’est le tribunal qui lui envoie un message clair et le ramène à l’ordre. Il est grand temps qu’il se montre ouvert aux solutions proposées par les représentants syndicaux qui sont d’ailleurs la voix des membres qu’ils et elles représentent », de conclure les organisations syndicales.

Lutte contre l’homophobie et la transphobie : la CSN salue les orientations du plan de lutte, mais dénonce l’incohérence gouvernementale

La Confédération des syndicats nationaux (CSN) salue l’octroi par le gouvernement du Québec de près de 24 millions de dollars au Plan de lutte contre l’homophobie et la transphobie 2023-2028, qui bonifie enfin l’aide à l’action communautaire. Toutefois, la CSN s’interroge sur le peu de ressources allouées à la défense des droits en milieu de travail et à la poursuite des initiatives dans les réseaux de l’éducation.

« Ce plan représente une bonne nouvelle pour les organismes communautaires qui œuvrent auprès des personnes LGBTQ+, indique Caroline Senneville, présidente de la CSN. Malheureusement, les budgets octroyés à la défense des droits en milieu de travail s’avèrent limités. Avec un investissement de 1 M$ sur cinq ans, ces nouvelles ressources nous apparaissent trop limitées pour avoir un impact significatif. »

Comité de sages
Par contre, le gouvernement du Québec manque de cohérence. D’un côté, il nous annonce une stratégie intéressante qui prône l’inclusion. Mais de l’autre, il annonce la mise sur pied d’un comité de sages sur l’identité de genre, dont on peut remettre en question la nécessité et la composition. « La CSN tient à rappeler l’absence de personnes trans ou non binaire au sein du comité, souligne Mme Senneville. Nous faisons écho aux propos du Conseil québécois LGBT et à la communauté qui se questionne sur la raison d’être de ce comité de sages. »

L’autre exemple d’incohérence gouvernementale est le report de l’ajout du marqueur X sur le permis de conduire et la carte d’assurance maladie. Alors que le plan de lutte prône la reconnaissance de la diversité sexuelle et la pluralité des genres, le respect et l’exercice des droits, il est consternant de constater que le gouvernement retarde lui-même la mise en place de mesures porteuses pour lesquelles il a légiféré il y a moins d’un an et demi. Pour la CSN, il doit faire preuve de plus de courage pour faire avancer les droits LGBTQ+.

Pour sa part, la CSN est engagée dans le travail d’éducation concernant la diversité sexuelle et la pluralité des genres. Elle est également active du côté de la mise en œuvre des modifications relatives aux récents changements législatifs dans nos conventions collectives, nos communications et nos syndicats.

À propos
Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle regroupe plus de 330 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans 8 fédérations, ainsi que sur une base régionale dans 13 conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

 

 

La CSN dénonce l’usage du bâillon pour l’adoption de la réforme Dubé

La Confédération des syndicats nationaux (CSN) dénonce l’usage du bâillon pour forcer l’adoption de la réforme Dubé, la plus vaste réforme que le réseau de la santé et des services sociaux n’a jamais vue.

« S’il y a une chose que je peux vous assurer, c’est que la CSN va se battre pour que les travailleuses et les travailleurs du réseau ne fassent pas les frais des réformes nocives du gouvernement », a expliqué Caroline Senneville, présidente de la CSN.

Le projet de loi, vivement critiqué par la CSN, ouvre la porte toute grande à l’usage du privé en santé, de même qu’à la centralisation du réseau. La centrale syndicale craint notamment que ces transformations n’exacerbent les problèmes criants de pénurie de main-d’œuvre dans le milieu.

« Le Québec est pris dans une relation toxique avec le privé, particulièrement dans le domaine de la santé et des services sociaux. Plus on va donner de la marge de manœuvre aux cliniques privées, plus on va créer des fuites de personnel vers ce secteur, plus on va augmenter la pression sur le public et surtout, sur les travailleuses qui le tiennent à bout de bras », a ajouté Caroline Senneville.

En plus d’un rebrassage inutile des structures syndicales, la réforme verra aussi la création d’un employeur unique pour les 310 000 travailleuses et travailleurs du réseau de la santé et des services sociaux. À plusieurs reprises, le ministre Dubé a présenté sa réforme comme l’achèvement des transformations entamées par les ministres Couillard et Barrette. Ces réformes ont d’ailleurs elles aussi été adoptées sous bâillon.

Récemment, une coalition de plus de 300 organisations syndicales, communautaires et médicales, dont la CSN fait partie, remettait en question l’adoption précipitée et antidémocratique de la réforme.

« Pour un gouvernement qui gouverne à coups de sondages, je trouve qu’il ignore pas mal ce que la société civile pense de sa réforme. Une chose est certaine, les Québécoises et les Québécois ne veulent pas d’une américanisation du réseau », a conclu Mme Senneville.

Le prix Pierre-Vadeboncoeur remis à Dahlia Namian

Le prix Pierre-Vadeboncoeur, créé par la CSN en 2011, a été remis à la sociologue Dahlia Namian pour son essai La société de provocation, publié chez Lux éditeur. Ce prix est doté d’une bourse de 5000 $ et a été remis à la lauréate par la secrétaire-générale de la CSN, Nathalie Arguin.

L’annonce en a été faite aujourd’hui à l’occasion d’une réunion du conseil confédéral de la centrale qui se tient à Lévis. Pierre Vadeboncoeur, considéré par plusieurs comme l’un des plus importants essayistes québécois, a été conseiller syndical à la CSN de 1950 à 1975.

Cette œuvre, dont le sous-titre est Essai sur l’obscénité des riches, illustre de manière absolument convaincante à quel point l’étalage de la richesse de milliardaires comme Elon Musk, Jeff Bezos ou Bernard Arnault constitue un outrage à l’égard de la multitude qui peine à se nourrir et à se loger. La présidente du jury, Claudette Carbonneau, qui a présidé la CSN de 2002 à 2011, a déclaré en remettant le prix : « Les militantes et les militants vont trouver dans cet essai matière à nourrir leur argumentaire quand il s’agira de faire la démonstration de ces injustices et de ces inégalités qu’il nous faut combattre au quotidien. »

Outre la présidente, le jury était composé des lauréats de l’année dernière, l’auteure Mélikah Abdelmoumen, le journaliste Jean-François Nadeau du Devoir et Catherine Ladouceur, professeure de littérature au Cégep de Sherbrooke et syndiquée à la CSN.

Madame Namian enseigne à l’École de travail social de l’Université d’Ottawa. Ses travaux de recherche portent sur la pauvreté et l’exclusion.

À propos

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle regroupe plus de 330 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans 8 fédérations, ainsi que sur une base régionale dans 13 conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

Entente de principe acceptée chez Autobus Robert

Lors d’une assemblée générale extraordinaire tenue ce dimanche 3 décembre, les membres du Syndicat des travailleuses et travailleurs des Autobus Robert–CSN (STTAR–CSN) ont adopté l’entente de principe intervenue vendredi dernier à 95 %, par voie de scrutin secret.

« Les membres du syndicat ont obtenu de 21 à 30 % d’augmentations salariales à la signature, dont une partie est rétroactive au 1er janvier 2023. Si l’on tient compte de la durée complète de leur nouveau contrat de travail, il s’agit d’augmentations de 32 à 42 % sur 5 ans et demi, incluant une protection fixée sur l’indice des prix à la consommation (IPC) chaque année, avec un minimum de 2 %. Le résultat du vote révèle clairement la satisfaction des membres », précise Josée Dubé, présidente du secteur transport scolaire de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN).

« Les travailleuses et travailleurs de ce syndicat ont lutté afin d’obtenir une bonification tout à fait méritée de leurs conditions de travail. Ces personnes rejoignent ainsi des milliers de salarié-es dans ce secteur qui, grâce à leur mobilisation, contribuent à améliorer le niveau de vie de tout un secteur qui a longtemps manqué de reconnaissance. La nouvelle norme salariale dans ce secteur est désormais reconnue et tous les employeurs savent que, pour attirer et pour retenir leurs salarié-es, ils vont devoir s’y conformer », ajoute Frédéric Brun, président par intérim de la FEESP–CSN.

« Nous sommes très heureux d’avoir soutenu la lutte de ces femmes et de ces hommes qui accomplissent un travail difficile chaque matin, alors que des milliers d’élèves doivent se rendre à l’école. La mobilisation exemplaire de ces conductrices et de ces conducteurs tout au long de leur importante lutte a porté ses fruits et les membres peuvent être fiers d’avoir obtenu de tels gains », de conclure Annette Herbeuval, présidente du Conseil central de la Montérégie–CSN.

À propos

Le STTAR–CSN compte 70 membres responsables d’autant de parcours de transport scolaire. La FEESP–CSN compte plus de 425 syndicats affiliés représentant 65 000 membres œuvrant dans le domaine des services publics et parapublics. Le Conseil central de la Montérégie–CSN regroupe quelque 35 000 membres issus de tous les secteurs d’activité, privés et publics, sur une base régionale.

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle regroupe plus de 330 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans 8 fédérations, ainsi que sur une base régionale dans 13 conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

 

 

 

6 décembre : pour une prise de conscience collective

Chaque année, le 6 décembre marque une journée sombre de l’histoire du Québec : en 1989, 14 jeunes femmes tombaient sous la haine antiféministe.

Malheureusement, chaque année à l’approche du 6 décembre, le bilan des féminicides s’avère toujours trop lourd. Tout récemment, un rapport de l’Organisation des Nations Unies (ONU) qualifiait le féminicide de « tragédie mondiale aux proportions pandémiques ». Selon l’ONU, « beaucoup d’autres femmes risquent de mourir à cause de la violence sexiste parce que les États manquent à leur devoir de protéger efficacement la vie des victimes et d’assurer leur sécurité ».

Plus près de nous, des femmes et des filles continuent d’être tuées au Canada – environ une tous les deux jours, révèle l’Observatoire canadien du féminicide. Entre 2018 et 2022, les féminicides ont d’ailleurs bondi de 27 % au Canada. De plus, les femmes marginalisées, comme les femmes et les filles autochtones, continuent de courir davantage de risques de féminicide.

Derrière ces chiffres se trouve une femme : une maman, une sœur, une amie, une fille, une collègue de travail, une voisine. Ces chiffres ne révèlent pas non plus l’immensité de la perte ressentie par les proches de ces victimes et les conséquences sur ceux et celles qui restent.

Les mesures déjà prises par le gouvernement sur cette question – le Tribunal spécialisé en matière de violence sexuelle et de violence conjugale, les bracelets antirapprochements GPS et les sommes accordées aux groupes qui soutiennent les victimes – ne suffisent pas. Il faut en faire encore plus pour enrayer ce fléau.

Pour mieux prévenir cette haine des femmes, il importe de comprendre où elle prend sa source. Selon la professeure émérite de sociologie à l’Université du Québec à Montréal, Francine Descarries, le féminicide représente l’aboutissement fatal de ce que le patriarcat a toujours reproduit comme système de pensées et d’appropriation. Dans le reportage « F comme féminicides », cette pionnière en études féministes rappelle qu’il est primordial de nommer le féminicide comme tel pour le sortir des « faits divers » ou du caractère intime de ce qu’on appelait auparavant « crimes passionnels ». C’est de cette façon que nous pourrons mettre en place une véritable égalité entre les hommes et les femmes et stopper toutes les formes de violences faites aux femmes.

« Pas une de plus »
Tous les 6 décembre, nous soulignons la Journée nationale de commémoration et d’action contre la violence faite aux femmes. Mais qu’en est-il des 364 autres jours de l’année ? Et si nous agissions toutes et tous sur nos lieux de travail, dans la rue, à l’école, dans toute la société, en ne baissant pas les yeux devant les paroles et les gestes méprisants qui banalisent la haine antiféministe ?

Ne rien faire devant ces situations contribue à les faire perdurer. En tant qu’organisation syndicale soucieuse du bien-être au travail, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) a développé la campagne Agis pour que ça cesse afin d’outiller ses membres. Nous pouvons toutes et tous contribuer à mettre un frein aux violences si nous agissons.

Caroline Senneville
Présidente de la Confédération des syndicats nationaux


Lettre ouverte publiée dans La Presse +, édition du 4 décembre 2023