Le syndicat de CARE Montréal officiellement accrédité

Le personnel de CARE Montréal sera désormais syndiqué, a tranché hier soir le Tribunal administratif du travail (TAT) à la suite d’une requête en accréditation déposée par la CSN. Les 115 salarié-es de l’organisme communautaire venant en aide à la population en situation d’itinérance sur le territoire montréalais seront représentés par le Syndicat des travailleuses et des travailleurs en intervention communautaire (STTIC), affilié à la FSSS–CSN.

Cette décision met ainsi un terme à une longue bataille entamée en janvier dernier par la centaine d’employé-es, composée d’intervenantes et intervenants psychosociaux, chefs d’équipe, de chauffeurs et de préposé-es à l’accueil et à l’alimentaire. Le TAT confirme ainsi l’unité d’accréditation ciblée par la CSN dans sa requête, à savoir tous les salarié-es à l’exception du personnel de sécurité.

Depuis plusieurs semaines, les employé-es de CARE Montréal dénonçaient le manque flagrant de respect dont ils étaient victimes de la part de certains membres de la direction de l’organisme. Ils se plaignaient aussi des nombreux changements de tâches, voire de lieux de travail, apportés sans préavis par la direction et auxquels ils devaient se plier. La piètre qualité des équipements de protection individuelle rendus disponibles par l’employeur, que ce soit en lien avec la pandémie ou en raison du caractère particulier de leur travail, était également dénoncée par les employé-es, qui entameront sous peu des négociations avec l’employeur afin de stabiliser et d’améliorer les conditions de travail du personnel.

Pour le président du STTIC–CSN, Jason Jammet, la syndicalisation de CARE Montréal démontre toute la pertinence de la représentation syndicale dans le milieu communautaire. « Pour nous, il est inacceptable qu’en 2022 des employeurs agissent de manière aussi arbitraire et refusent de reconnaître la volonté collective de ses employé-es. Nous travaillons dans un contexte difficile, mais ce n’est pas parce que nos intervenantes et intervenants communautaires ont le cœur sur la main que nos employeurs doivent en abuser, comme c’était le cas chez CARE Montréal. Oui, nous répondons à un besoin essentiel pour Montréal et pour la population en situation d’itinérance, mais encore faut-il nous donner les moyens de jouer notre rôle au meilleur de nos capacités. En se dotant d’un syndicat pour faire valoir leurs droits, les employé-es de CARE se donnent les moyens de protéger la raison d’être de leur engagement professionnel, tout en se prémunissant contre l’arbitraire et les mauvaises décisions de l’employeur.  Nous tenons à les féliciter pour cette belle victoire !»

Pour le vice-président de la CSN, David Bergeron-Cyr, cette décision du TAT vient clore une saga qui a malheureusement démontré les difficultés à faire respecter les droits du travail en matière de syndicalisation au Québec. « Encore une fois, des travailleuses et des travailleurs ont dû se syndiquer en cachette. Ils ont été victimes d’intimidation et de représailles de la part d’un employeur totalement opposé à la syndicalisation de ses employé-es. La CSN continuera de défendre ces travailleuses et ces travailleurs qui, nous l’espérons, pourront réaliser les gains qu’ils méritent au cours de la négociation à venir. »

La CSN demande l’intervention de Bruno Marchand

À la suite des récentes tensions entre la direction et les membres du Syndicat des salariés(ées) d’entretien du RTC–CSN, la Confédération des syndicats nationaux demande à Bruno Marchand, maire de Québec, d’intervenir.

« Nous savons que les tensions entre le RTC et ses salarié-es durent depuis plusieurs années. Le syndicat a tenté à plusieurs reprises de remédier à ce climat malsain, mais malheureusement, ses tentatives se sont toutes soldées par des échecs. Or, dans tous les milieux de travail, quand il y a des tensions ou des conflits, le travail d’assainissement repose sur les épaules des deux parties, précise Barbara Poirier, présidente du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches–CSN. Voilà donc pourquoi nous demandons au maire de Québec d’intervenir afin de faire entendre raison à la direction du RTC. »

« Pour tenter de régler ces importants problèmes de relations de travail, le syndicat a présenté un énoncé de principe à l’employeur en 2014. Or, le RTC n’a finalement signé le document qu’en mai 2020, dans le cadre d’une médiation et depuis, la direction agit comme si cette lettre d’entente n’existait tout simplement pas, de dénoncer Simon Mathieu Malenfant, vice-président et trésorier de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN). Et depuis mai 2020, l’employeur n’a pas respecté sa signature et il allègue même que le syndicat n’avait rien à dire sur les questions disciplinaires, ce qui n’a tout simplement aucun bon sens. »

Pour donner une seconde chance au processus, au début de l’année 2020, le comité exécutif du syndicat a proposé à l’employeur la création de quatre tables visant à assainir les relations de travail. Malheureusement, les récents événements confirment que l’employeur préfère la confrontation et la judiciarisation des relations de travail.

« Malgré les récentes attaques de la direction du RTC à notre égard, le comité exécutif du syndicat réaffirme qu’il demeure toujours disponible et surtout prêt à s’assoir avec l’employeur pour chercher des solutions concrètes aux mauvaises relations de travail. Ces tensions et cette situation toxique ont assez duré et le tout doit impérativement se régler si nous voulons vraiment un milieu de travail sain », conclut Kevin Roy, président du SSERTC–CSN.

À propos

Le Syndicat des salariés(ées) d’entretien du RTC–CSN regroupe 350 membres affiliés à la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN). Fondée en 1947, la FEESP–CSN compte plus de 425 syndicats affiliés représentant environ 65 000 membres œuvrant dans le domaine des services publics et parapublics. Il est également affilié au Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches–CSN qui a été fondé en 1918 et qui regroupe les syndicats CSN sur le territoire de la Capitale-Nationale et de la région de Chaudière-Appalaches. Il représente quelque 240 syndicats et près de 45 000 membres issus de tous les secteurs d’activité.

Une manifestation exige le respect des travailleuses et des travailleurs du Hilton-Québec

Une grande manifestation de solidarité avec les grévistes du Hilton s’est tenue aujourd’hui à Québec. Outre un imposant cortège de grévistes, plusieurs syndicats de la région et quelques groupes communautaires ont tenu à prendre la rue pour manifester leur solidarité après six mois de grève et exiger le respect des travailleuses et des travailleurs.

Les grévistes du Hilton font face à un employeur intransigeant qui exige des reculs dans leurs conditions de travail. « On fait face à un manque de respect total de l’employeur, » dénonce la présidente du Syndicat des travailleuses et des travailleurs de Hilton Québec (CSN), Louise Jobin, « il ne tient aucun compte des sacrifices qu’ont fait et que continuent de faire les employés qui ont vécu une fermeture d’un an pour des rénovations et qui sont revenu au travail dans un contexte très difficile à cause de la pénurie de main d’œuvre et des mesures sanitaires. Plutôt que de reconnaître et valoriser notre expertise, l’employeur tente de profiter de la situation pour nous faire reculer, c’est totalement inacceptable. »

Le Syndicat des travailleuses et des travailleurs de Hilton Québec (CSN) participe à la négociation coordonnée de l’hôtellerie qui regroupe 23 syndicats affiliés à la CSN. « Il n’y a aucune bonne raison qui justifie qu’il n’y ait pas de règlement au Hilton-Québec, » juge le président de la Fédération du commerce (CSN), Alexandre Laviolette, dont l’organisation s’est entendue avec 17 hôtels depuis un an. « Innvest, le propriétaire du Hilton, n’a pas l’air d’avoir compris que nous sommes en pénurie de main d’œuvre et que des professionnels qualifiés et motivés sont aujourd’hui de l’or en barre, » s’étonne-t-il, « le printemps s’en vient, l’hôtellerie va repartir, ça ne pourra pas durer éternellement de laisser les gens sur le trottoir. J’exhorte la partie patronale à revenir rapidement à la table de négociation et s’entendre avec le syndicat comme l’ont fait les propriétaires de tous les autres grands hôtels que nous représentons. »

Il faut respecter les travailleuses et les travailleurs
« Nous avons le plus grand respect pour les travailleuses et les travailleurs du Hilton, » ajoute la présidente du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN), Barbara Poirier, « il ne faut jamais oublier que sans professionnels dévoués, un hôtel c’est juste une bâtisse. » Pour la syndicaliste, les grévistes du Hilton-Québec mènent une lutte importante et juste qui a valeur de symbole. « La vérité c’est qu’Innvest est loin d’être le seul employeur méprisant et déconnecté de la réalité sociale et économique, » dit-elle, « au travers des employés du Hilton, ce sont toutes les travailleuses et tous les travailleurs qui sont visés. C’est aussi pour ça qu’on a voulu envoyer un message clair de solidarité aujourd’hui. »

Le syndicat du Hilton-Québec est un précurseur, rappelle Caroline Senneville, la présidente de la CSN, « c’est le premier hôtel à s’être syndiqué à la CSN dans les années 1970, ce sont des pionniers de la négociation coordonnée qui a permis au fil des ans d’améliorer grandement les conditions de travail dans l’hôtellerie jusqu’à en faire une carrière, ce n’est pas rien. Et on veut que ça continue, que ça reste un emploi intéressant avec des bonnes conditions pour attirer une relève et permettre aux prochaines générations de bien en vivre elles aussi. » « À la CSN, tous les syndicats sont importants, on pratique une solidarité active et vivante, c’est pour ça qu’on participait à la manifestation d’aujourd’hui, c’est pour ça que l’on va soutenir les travailleuses et les travailleurs du Hilton jusqu’au bout et que l’on va tout faire pour qu’il y ait un règlement satisfaisant dans ce dossier, » conclu la présidente de la CSN.

Le syndicat du RTC rectifie les faits

À la suite d’un article publié le 5 mars 2022 dans le Journal de Québec, le Syndicat des salariés(ées) d’entretien du RTC–CSN tient à rectifier les faits.

« Pour nous, il n’y a rien de nouveau sous le soleil : nous faisons face à un employeur qui ne fait absolument rien pour assainir les relations de travail et qui orchestre des sorties médiatiques pour faire porter le poids de sa mauvaise gestion à ses salarié-es, de dénoncer Kevin Roy, président du SSERTC. Pour tenter de régler ces importants problèmes de relations de travail, en 2014, nous avons présenté un énoncé de principe à l’employeur. Or, le RTC n’a finalement signé le document qu’en mai 2020, dans le cadre d’une médiation et depuis, il agit comme si cette lettre d’entente n’existait tout simplement pas. »

L’histoire se répète

« Non seulement l’employeur n’a pas respecté sa signature de mai 2020, mais il allègue maintenant que le syndicat n’a pas à se prononcer sur les questions disciplinaires. Pour donner une seconde chance au processus, au début de l’année 2020, le comité exécutif du syndicat a proposé à l’employeur la création de quatre tables visant à assainir les relations de travail. Malheureusement, nous en sommes encore témoins, l’employeur a préféré la confrontation et la judiciarisation des relations de travail. S’il y a une chose de vraie dans ce que dit l’employeur, c’est que les officiers syndicaux se font intimider et accuser de manœuvres illégales alors qu’aucun recours juridique n’a été déposé devant les tribunaux en lien avec ces accusations gratuites. Plus que jamais, nous croyons que derrière ces attaques non fondées, le RTC cherche à nous faire porter le poids de ses mauvaises décisions », de poursuivre le président du syndicat.

Mauvaise gestion au RTC ?

« Au contraire de ce qu’affirme l’employeur, nous tentons de tout mettre en œuvre afin d’offrir un service impeccable aux usagers du RTC. Nous sommes conscients qu’un mauvais service éloignerait la clientèle du réseau et que cette désertion nuirait grandement à nos emplois. Malgré nos efforts en ce sens, nous contestons grandement plusieurs décisions sous la responsabilité du RTC qui nuisent à notre travail », de souligner monsieur Roy.

Des exemples concrets

« Depuis le jeudi 3 mars dernier, au centre Métrobus, les dix vérins qui nous servent à lever les autobus pour leur entretien sont verrouillés et inutilisables à cause d’un manque d’entretien. Or, en mai 2019, nous avions déjà signalé de graves problèmes menaçant notre santé-sécurité en lien avec au moins un de ces vérins qui montrait des signes de défaillance lorsqu’un autobus y était monté. Il va sans dire que dans les prochains jours et les prochaines semaines, ce problème majeur aura des impacts sur notre capacité à entretenir les véhicules. Aussi, 40 % des 64 véhicules de type Midibus – qui ne sont pas reconnus pour leur fiabilité – sont continuellement à l’arrêt, ce qui affecte le service offert par le RTC. Ajoutons qu’il y a un manque de formation sur les nouvelles technologies. Même si plus de la moitié de la flotte du RTC comprend désormais des véhicules hybrides, à ce jour, les mécaniciens ne sont pas tous formés sur les systèmes d’hybridation, ce qui nuit à notre productivité. Finalement, comme dans tous les milieux de travail, la rareté de main-d’œuvre pose plusieurs problèmes, au point où l’employeur nous a rencontrés le 10 février dernier pour nous préciser qu’il prévoyait des coupures de service l’été prochain dû au manque de personnel d’entretien. Tous ces faits sont connus par les salarié-es du RTC et les nombreux départs et arrêts de travail du personnel nous démontrent que la toxicité de ces relations de travail est néfaste pour tout le monde », de conclure Kevin Roy.

Bien que le RTC semble vouloir continuer à jeter de l’huile sur le feu, le Syndicat de l’entretien demeure toujours prêt et est résolu à s’assoir avec l’employeur pour chercher des solutions aux enjeux liés aux relations de travail. Il ne donnera cependant pas d’entrevues sur le sujet, car il croit que cette situation doit se régler avec l’employeur et non dans les médias, sur la place publique.

À propos

Le Syndicat des salariés(ées) d’entretien du RTC–CSN regroupe 350 membres affiliés à la Fédération des employées et employés de services publics–CSN.

L’avenir se conjugue au nous

La Journée internationale des droits des femmes est l’occasion parfaite de réfléchir sur ce qui a été accompli au nom de l’égalité, de se féliciter des combats durement gagnés et de dénoncer au porte-voix et au stylo les réalités parfois difficiles que vivent encore trop de femmes. Plusieurs vivront cette journée en se questionnant sur leur salaire inférieur à leurs homologues masculins, à leur trop lourde charge mentale, ou aux doubles standards qui teintent leur vie quotidienne.

Des femmes courageuses sont au front, en première ligne de la crise sanitaire, et elles subissent âprement les conséquences de la pénurie de main-d’œuvre dans les professions majoritairement féminines comme les CPE, le secteur de la santé, des services sociaux et du communautaire, le secteur de l’éducation et le commerce de détail. De plus, contrairement aux hommes, qui ont recouvré leur emploi perdu en raison de la COVID-19, les femmes québécoises, elles, ont perdu environ 60 000 postes.

Le Collectif 8 mars présente cette année son slogan « L’avenir est féministe ». Il nous a inspiré à partager un message d’espoir et d’inclusion qui, sans nier le passé et les victoires déjà acquises, regarde vers l’avant pour nous permettre d’attaquer les enjeux qu’il nous reste à surmonter. Car le féminisme, bien qu’on le connaisse aussi comme un mouvement de revendication et de dénonciation, incarne avant tout une manière d’être dans le monde. Nous devons matérialiser par des actions concrètes les valeurs d’égalité et de justice pour qu’il puisse y avoir un réel changement. Et ces valeurs doivent être portées par toutes et tous : être féministe, c’est s’allier à d’autres êtres humains pour construire une société plus inclusive, plus juste, plus égalitaire.

Nous souhaitons, dans les mois et les années à venir, vivre libérés des stéréotypes de genre et que toutes les voix soient entendues. Nous souhaitons par exemple que les hommes puissent se sentir libres de vivre pleinement leurs émotions, que les victimes d’agression sexuelle puissent s’exprimer sur la place publique, être écoutées et crues, que les réalités que vivent les femmes migrantes et racisées soient reconnues. Nous souhaitons que celles et ceux qui sont au pouvoir comprennent que les difficultés amenées par le patriarcat sont ancrées dans le système économique et social actuel. Nous vivons dans une société où presque tout a été développé par des hommes, pour des hommes. Les lunettes par lesquelles nous concevons le monde sont masculines et il est plus que temps aujourd’hui de changer les verres.

Nous souhaitons, dans les mois et les années à venir, être représentés par des gens assez courageux pour apporter des changements à la fois sociaux, culturels et économiques, afin que les femmes puissent enfin obtenir la pleine reconnaissance de leurs droits. Par exemple, il est inconcevable de penser que l’équité salariale ne soit pas chose faite, en 2022 !

Même si ce n’est pas une mince tâche, le réel changement viendra également du tout un chacun. Par ces mères et ces pères qui élèvent leurs enfants dans le respect et en leur inculquant la notion de consentement, par ces collègues de travail qui dénoncent les situations de harcèlement, par ces jeunes qui apprennent à ne pas siffler ou « sexhuer » les femmes dans la rue. C’est grâce à notre compassion et à notre engagement à rendre le monde meilleur qu’il le sera demain.

La voix de la CSN porte loin. En tant que représentant de milliers de travailleuses et de travailleurs, c’est le devoir de tout notre mouvement syndical de se lever pour défendre ces injustices. Notre micro servira toujours à faire porter les voix fatiguées, les voix exploitées, celles vis-à-vis lesquelles le gouvernement fait encore la sourde oreille. Ces luttes, nous les mènerons 365 jours par année. Nous vous le promettons.

Caroline Senneville, Présidente de la CSN

« Maintenir les travailleuses et les travailleurs au salaire minimum dans la pauvreté : quel choix consternant ! » 

Dans le cadre des consultations portant sur le projet de règlement modifiant le salaire minimum, la coalition Minimum18$ dépose aujourd’hui un avis portant sur le salaire minimum au Québec. Les avantages d’une hausse du salaire minimum à 18 $ l’heure sont trop nombreux pour que le ministre du Travail, Jean Boulet, refuse d’en tenir compte. 

Les avantages d’un salaire minimum à 18 $ 
D’entrée de jeu, les membres de la coalition Minimum18$, qui regroupe plusieurs acteurs syndicaux, communautaires et de défense des droits des travailleuses et des travailleurs, rappellent que, selon les principaux indicateurs, il faut au moins 18 $ l’heure au Québec pour qu’une personne travaillant à temps plein puisse espérer sortir de la pauvreté.  

Selon la porte-parole du Collectif pour un Québec sans pauvreté, Virginie Larivière, « en décidant de hausser le salaire minimum à un maigre 14,25 $ l’heure le 1er mai prochain, le gouvernement a fait un choix consternant : celui de maintenir dans la pauvreté des centaines de milliers de travailleuses et de travailleurs qui gagnent moins de 18 $ l’heure, dont une majorité sont des femmes. Pour une semaine de 35 heures, cela fait à peine 500 $… avant les déductions. Comment les membres du gouvernement croient-ils que tous ces travailleurs et travailleuses peuvent arriver à la fin du mois à payer leur loyer et leur nourriture et à prendre soin de leurs enfants avec un tel revenu? » 

Par ailleurs, l’avis présenté au ministre Boulet aujourd’hui détaille les nombreux avantages qu’une hausse du salaire minimum à 18 $ pourrait avoir également pour les employeurs dans le contexte actuel du marché de l’emploi. Ceux-ci pourraient épargner sur les coûts engendrés par le roulement de personnel (notamment en matière de formation et d’encadrement), améliorer leur productivité en comptant sur une main-d’œuvre motivée offrant un meilleur rendement et se concentrer sur la qualité de la production plutôt que sur la stabilisation de leur main-d’œuvre.  

Des arguments macroéconomiques sans fondement 
L’autre pan de l’avis de Minimum18$ démontre que les arguments macroéconomiques mis de l’avant par le gouvernement pour justifier une approche conservatrice dans la fixation du salaire minimum sont sans fondement. 

« Pourquoi le gouvernement s’obstine-t-il à plafonner le salaire minimum à 50 % du salaire horaire moyen? Ce ratio est pourtant dépassé par l’Ontario, l’Alberta et la Colombie-Britannique sans que l’on ait constaté la dévastation annoncée. Différentes études ont largement dédramatisé les impacts prévus par l’économiste Pierre Fortin », rappelle le secrétaire général de la FTQ, Denis Bolduc. 

Alors que l’inflation atteint des sommets, certaines voix s’élèvent pour dénoncer l’impact multiplicateur qu’aurait une hausse substantielle du salaire minimum.  

Mais Denis Bolduc rappelle que « limiter la hausse du salaire minimum n’est pas seulement une mauvaise manière d’aborder le problème; c’est une façon de faire qui pénalise ceux et celles qui sont touchés le plus durement par les variations à la hausse des prix des biens de première nécessité comme l’alimentation et l’habitation. Il ne faut pas oublier que les travailleuses et les travailleurs à bas salaire correspondent à une fraction réduite de la masse salariale globale du Québec : une hausse significative de leur rémunération ne peut, par définition, qu’avoir un impact limité sur les prix. Selon que l’on considère les effets directs seulement ou également les effets indirects d’une hausse à 18 $ sur les coûts des entreprises, les prix varieraient de manière assez limitée avec une hausse se maintenant sous la barre du 1 %. » 

Lutter contre la pauvreté tout en stimulant l’économie 
Au final, l’avis de la coalition Minimum18$ tend à démontrer que le contexte de relance économique post-COVID, doublé d’un contexte de rareté et de pénurie de main-d’œuvre, offre une occasion inespérée pour s’attaquer à la pauvreté en augmentant substantiellement le salaire minimum tout en stimulant l’économie. Déjà, rappelle la coalition, de nombreux employeurs du secteur du commerce au détail, de la restauration et du tourisme, qui regroupe une forte part des travailleuses et des travailleurs au salaire minimum, n’ont eu d’autre choix que de hausser leur salaire pour obtenir la main-d’œuvre recherchée. 

À propos 

La coalition Minimum18$ revendique la hausse du salaire minimum à 18 $, et ce, le plus rapidement possible. Les organisations qui en font partie : APTS, CSN, CSQ, CSD, FTQ, SFPQ, SPGQ, Collectif pour un Québec sans pauvreté, Front de défense des non-syndiqué-es, Centre des travailleurs et travailleuses immigrants.

Déclaration intersyndicale de soutien à l’Ukraine

Alors que la guerre fait rage en Ukraine et que ses habitants se battent courageusement pour défendre leur pays, les centrales syndicales québécoises – la FTQ, la CSN, la CSQ et la CSD – condamnent vivement l’invasion injustifiable de ce pays par la Russie.

Il s’agit d’une guerre en violation de la souveraineté d’un pays, en violation du droit international et des principes fondateurs de la Charte des Nations unies. Les centrales souhaitent envoyer un message de solidarité et de soutien sans équivoque à leurs camarades travailleuses et travailleurs ukrainiens, ainsi qu’à l’ensemble de la population de ce pays durement affecté depuis trop longtemps par le régime d’un dictateur russe.

« Nous appelons à la paix et à la diplomatie, ainsi qu’à l’arrêt immédiat de cette agression et au retrait des troupes russes du territoire ukrainien. Parce que des millions de vies sont en jeu, parce que les conséquences de cette guerre entraîneront des répercussions pendant de nombreuses années dans la société ukrainienne, mais également chez la population russe pacifique, et que les invasions et la guerre ne sont pas des moyens acceptables de résolution des conflits dans nos sociétés dites modernes », affirment les présidences des centrales.

« Comme centrales syndicales, nous sommes extrêmement sensibles au fait que cette agression aura des conséquences humanitaires catastrophiques, mais aussi un impact négatif considérable sur l’économie du pays, ses enfants, ses lieux de travail et ses emplois. Nous appelons à la solidarité syndicale mondiale pour la paix immédiate, et offrons tout notre soutien à l’importante diaspora ukrainienne du Québec, affligée par le sort de son pays d’origine. Camarades ukrainiens, vous n’êtes pas seul-es. La communauté syndicale internationale doit faire entendre sa voix face à cette agression et défendre haut et fort le droit de l’Ukraine de demeurer maître de son avenir », de conclure les centrales syndicales.

Nouveau coup d’éclat des agents correctionnels

Ce mercredi matin, les agents des services correctionnels du Québec ont à nouveau déployé une immense bannière au bureau de la circonscription de Geneviève Guilbault, ministre de la Sécurité publique afin de maintenir leur pression sur le gouvernement visant à conclure leur négociation.

« Notre contrat de travail est échu depuis près de deux ans et nous espérons toujours que le Conseil du trésor prendra rapidement la juste mesure des problèmes d’attraction et de rétention de main-d’œuvre qui minent les services correctionnels du Québec, de déclarer Mathieu Lavoie, président du Syndicat des agents de la paix en services correctionnels du Québec (SAPSCQ–CSN). Nous sommes des travailleuses et des travailleurs essentiels et nous exerçons un métier difficile et dangereux. Nous méritons davantage de reconnaissance de la part du gouvernement. »

Le Conseil du trésor a invité les porte-paroles syndicaux à revenir à la table de négociation la semaine dernière, après que ceux-ci aient mis fin aux négociations en décembre parce qu’ils jugeaient les offres salariales du gouvernement nettement insuffisantes.

« Parce qu’ils travaillent dans l’ombre, les agents correctionnels figurent parmi les oubliés de la pandémie de COVID-19, explique Stéphanie Gratton, vice-présidente de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN). Les nombreuses éclosions de coronavirus vécues dans leurs milieux de travail ont ajouté un poids considérable au travail excessivement stressant et dangereux qu’elles et ils accomplissent dans les établissements de détention québécois. »

Un sondage commandé à la firme Léger par le SAPSCQ–CSN confirme que moins du quart de la population québécoise accepterait de travailler comme agente ou agent de services correctionnels, ce qui explique en partie les difficultés de recrutement et de rétention.

« Ce nouveau coup d’éclat expose encore une fois toute l’exaspération des agents correctionnels, ajoute Barbara Poirier, présidente du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CCQCA–CSN). Nous demandons donc au gouvernement de prendre ses responsabilités et d’enfin donner un mandat clair au Conseil du trésor afin que celui-ci règle leur négociation, et ce, dans les plus brefs délais. »

Rappelons qu’en novembre dernier, les membres du SAPSCQ–CSN ont voté à 97 % en faveur d’un mandat de moyens de pression lourds afin d’exercer leur influence au moment jugé opportun.

Les salarié-es du Palais des congrès en grève du 10 au 13 mars

Le Syndicat des préposé-e-s aux événements du Palais du Congrès (CSN) et le Syndicat des employé(e)s de la Société du Palais des Congrès de Montréal (CSN) déclencheront une grève de 72 heures à compter du jeudi 10 mars 2022, dès 6 h.

Sans convention collective depuis le 31 mars 2020, ces 159 travailleuses et travailleurs réclament les mêmes conditions que celles négociées par la CSN dans le secteur public, notamment en ce qui a trait aux augmentations de salaire, pour un contrat de travail d’une durée de trois ans. Traditionnellement, le Palais des congrès, une société d’État, a toujours accepté d’octroyer ces mêmes conditions par l’entremise d’une clause dite « remorque ». Les syndicats s’expliquent bien mal que la partie patronale refuse cette façon de faire cette fois-ci.

Soulignons que la Palais des congrès s’apprête à reprendre ses activités normales, à la suite des assouplissements des mesures sanitaires de la Santé publique. Un premier grand événement, le Salon national de l’habitation, se tiendra d’ailleurs du 10 au 13 mars.

Pour le président des deux syndicats CSN, Daniel Potvin, le Palais des congrès est responsable de la situation. « Du côté syndical, nous avons fait notre part en proposant de reconduire le statu quo de la convention collective, explique-t-il. Pour nous, c’est majeur de nous assurer que les salaires demeurent en phase avec ceux qui sont versés aux autres salarié-es de l’État, et ceci pour la même durée que dans le secteur public. Tout ce que nous demandons au Palais des congrès c’est de reconduire ce modèle qui a fait ses preuves jusqu’à maintenant, notamment d’éviter les conflits de travail ». Rappelons que les négociations se déroulent en présence d’un conciliateur.

Ces travailleuses et travailleurs veillent à la planification des salles, à l’organisation des événements de même qu’à l’accueil des congressistes et au bon déroulement des activités qui s’y tiennent.

Si la grève doit être déclenchée, des piquets de grève seront érigés devant les entrées du Palais des congrès et des activités de visibilité se tiendront autour du plus important centre de congrès de la métropole.

Les agents correctionnels marquent la reprise des négociations avec un coup d’éclat

Les agents des services correctionnels du Québec ont déployé une immense bannière sur l’édifice abritant les bureaux du Conseil du trésor à Montréal vendredi matin, afin d’accentuer la pression sur le gouvernement au moment où reprenaient les négociations entre les parties syndicale et patronale.

« Nous espérons que le Trésor nous démontrera finalement qu’il comprend toute l’étendue des problèmes d’attraction et de rétention de main-d’œuvre qui minent les services correctionnels », affirme Mathieu Lavoie, président du Syndicat des agents de la paix en services correctionnels du Québec (SAPSCQ–CSN). « Les agentes et agents des services correctionnels sont des travailleurs essentiels qui exercent un métier difficile et dangereux. Ils méritent plus de reconnaissance de la part du gouvernement. »

Le Conseil du trésor a invité les porte-paroles syndicaux à revenir à la table de négociation cette semaine, après que ceux-ci aient mis fin aux négociations en décembre parce qu’ils jugeaient les offres salariales du gouvernement largement insuffisantes.

« Parce qu’ils travaillent dans l’ombre, les agents correctionnels figurent parmi les oubliés de la pandémie de COVID-19, explique Stéphanie Gratton, vice-présidente de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN). L’exercice de leur travail, déjà excessivement stressant et dangereux, l’est devenu encore plus avec le coronavirus qui continue de faire des ravages dans les établissements de détention. »

D’ailleurs, selon un sondage commandé à la firme Léger par le SAPSCQ–CSN, moins du quart des Québécoises et des Québécois affirment qu’ils accepteraient de travailler comme agente ou agent de services correctionnels, ce qui explique en partie les difficultés de recrutement.

« Le coup d’éclat d’aujourd’hui démontre que les agents en ont vraiment ras le bol, tonne Dominique Daigneault, présidente du Conseil central du Montréal Métropolitain (CCMM–CSN). Leur convention collective est échue depuis bientôt deux ans ; il est temps que le gouvernement prenne ses responsabilités et leur témoigne la reconnaissance qu’ils méritent. »

En novembre dernier, les membres du syndicat ont d’ailleurs voté à 97 % en faveur d’un mandat de moyens de pression lourds afin de faire monter la pression au moment jugé opportun.

À propos

Le SAPSCQ–CSN est un syndicat autonome affilié à la FEESP–CSN et à la Confédération des syndicats nationaux (CSN) depuis 2006. Il représente plus de 2800 agentes et agents de la paix en services correctionnels, répartis dans 18 établissements de détention partout au Québec.

Le syndicat d’Olymel Princeville s’entend avec son employeur

Le Syndicat des employé-es d’Olymel Princeville–CSN vient tout juste d’accepter à 93 % une prolongation de sa convention collective jusqu’en 2030 en échange d’une bonification sans précédent des salaires et des avantages sociaux.

« Durant les années touchées par la nouvelle entente, les salarié-es recevront des augmentations variant de 7,44 à 7,64 $ l’heure, soit une bonification d’environ 35 %. L’augmentation à la signature totalise plus de 1,50 $ l’heure et une seconde augmentation de 0,80 $ l’heure sera appliquée dès le 1er octobre 2022, de préciser Steve Houle, président du Syndicat des employé-es d’Olymel Princeville–CSN. Même si notre convention collective a atteint une maturité dans notre secteur, nous avons également obtenu d’autres avancées, dont un cadre sur les travailleurs étrangers, des modifications importantes aux régimes des samedis obligatoires et une clause de transparence économique. »

« Avec les bonifications salariales qui viennent d’être adoptées, les travailleuses et les travailleurs de Princeville sont désormais au sommet en matière de rémunération globale, en partie grâce au régime de retraite déjà actif et aux contributions de l’employeur aux assurances collectives, de souligner Nancy Mathieu, secrétaire générale de la Fédération du commerce–CSN. L’atteinte du sommet de l’échelle salariale passe de 24 à 4 mois seulement et les primes atteignent maintenant 2 $ l’heure pour le soir et la nuit, puis 1,75 $ l’heure pour la formation. L’employeur augmentera sa contribution aux assurances collectives de 4 % par année jusqu’à l’échéance du nouveau contrat de travail. »

« Il faut se souvenir que les syndicats de Princeville et de Vallée-Jonction ont tracé la voie des règlements dont nous sommes témoins dans l’industrie de l’abattage. Les deux syndicats sont montés au front et ont vécu de longues grèves, respectivement de huit semaines et de dix-huit semaines. Ce sont elles et eux qui ont forcé leur employeur à reconnaître ses problèmes d’attraction et de rétention de main-d’œuvre – particulièrement dans le contexte de rareté qui persiste toujours actuellement –, et à y faire face en bonifiant substantiellement les conditions de travail offertes dans leurs usines. Ce nouveau règlement s’inscrit donc directement dans la foulée de ces luttes pour améliorer leurs conditions de travail », de conclure Paul Lavergne, président du Conseil central du Cœur du Québec–CSN.

Le Syndicat des employé-es d’Olymel Princeville–CSN regroupe 350 membres affiliés à la Fédération du commerce (FC–CSN), qui compte quelque 28 000 membres regroupés dans plus de 330 syndicats présents dans les secteurs du commerce de détail, de gros et de services divers, de l’agroalimentaire, des finances et du tourisme. Ils sont également affiliés au Conseil central du Cœur-du-Québec–CSN qui regroupe près de 17 000 membres réunis au sein de 130 syndicats de tous les secteurs d’activité.

Les travaux en prévision de la négociation 2023 débutent

Rassemblés devant l’Assemblée nationale, des dizaines de travailleuses et de travailleurs des services publics ont marqué le coup d’envoi des travaux entourant leur négociation avec le gouvernement, dont les pourparlers devraient débuter à l’automne. Elles et ils ont été rejoints virtuellement par plusieurs centaines de leurs collègues qui sont réunis aujourd’hui et demain dans le cadre d’instances du secteur public CSN, pour discuter des enjeux entourant le prochain renouvellement de leurs conventions collectives.

En présence de Barbara Poirier, présidente du Conseil central de Québec-Chaudière-Appalaches (CSN), de Caroline Senneville, présidente de la CSN, ainsi que de François Enault, premier vice-président de la CSN, les délégué-es en ont profité pour dévoiler leur slogan du secteur public CSN pour cette prochaine négociation : Du bon bord.

Vaste consultation
Une partie des travaux en prévision du dépôt des demandes syndicales – prévu en octobre 2022 – est déjà entamée; la vaste consultation menée par la CSN du 17 janvier au 6 février a permis de récolter plus de 25 000 réponses de la part des travailleuses et des travailleurs œuvrant en santé et en services sociaux, en éducation et en enseignement supérieur. Les résultats alimenteront la réflexion entourant l’élaboration des demandes d’ordre salarial ainsi qu’en matière de régime de retraite et de disparités régionales, notamment. Des consultations supplémentaires auront lieu au cours des prochains mois afin de préparer les demandes touchant aux conditions de travail et de pratique.

Instances du secteur public CSN
Les instances, qui se tiennent en mode virtuel jusqu’au 25 février, regroupent des centaines de membres du personnel des réseaux de l’éducation, de la santé et des services sociaux ainsi que des organismes gouvernementaux dont les syndicats sont affiliés à la Fédération des Professionnèles (FP–CSN), à la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ–CSN), à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) ainsi qu’à la Fédération des employées et employés des secteurs publics (FEESP–CSN).

Rappelons qu’avec plus de 170 000 travailleuses et travailleurs issus des réseaux de l’éducation, de la santé et des services sociaux et des organismes gouvernementaux, la CSN est la centrale la plus représentative dans le secteur public au Québec.

Citations
« C’était primordial pour nous d’écouter nos membres et nous sommes extrêmement satisfaits d’avoir réussi à rejoindre 25 000 répondantes et répondants. Cette participation exceptionnelle, qui se situe au-delà de nos attentes, démontre l’importance qu’ils accordent à leur négociation. Il ne fait aucun doute que nous n’avons pas à être gênés de demander une rémunération et des conditions de travail et de pratique à la hauteur de l’importance des services publics, incluant des hausses de salaire permettant de mieux vivre. Les travailleuses et les travailleurs sont du bon bord, celui des services publics forts, au service des Québécoises et des Québécois » – François Enault, premier vice-président de la CSN.

« Après deux ans de pandémie, les travailleuses et les travailleurs des services publics sont en droit de s’attendre à une réelle reconnaissance de la part du gouvernement. Après avoir louangé leur dévouement au fil des différentes vagues de la pandémie, ce dernier devra faire la démonstration que la vraie reconnaissance de leur travail, essentielle au bon fonctionnement de notre société, passe par une rémunération et des conditions de travail attrayantes » – Caroline Senneville, présidente de la CSN.

« Cette pandémie aura permis de démontrer à l’ensemble des Québécoises et des Québécois à quel point le travail du personnel des services publics est crucial. Sans des réseaux solides, ce sont des centaines de milliers de personnes qu’on risque d’échapper, des gens à la santé fragile jusqu’aux étudiantes et étudiants en difficulté, aux élèves aux besoins particuliers, en passant par toutes celles et tous ceux qui ont besoin de soutien et de services. Il faut des travailleuses et des travailleurs en nombre suffisant qui veulent venir y travailler et y rester grâce à des conditions satisfaisantes » – Barbara Poirier, présidente du Conseil central de Québec-Chaudière-Appalaches (CSN).

Les grévistes de la COOP Lanaudière et du Hilton Québec dénoncent le mépris de leurs employeurs

À la suite de la fermeture sauvage de leur quincaillerie, les grévistes du Syndicat des travailleuses et travailleurs de la COOP Lanaudière (CSN) ont reçu les grévistes du Syndicat des travailleuses et des travailleurs de Hilton Québec (CSN) lors d’une manifestation ce matin devant les bureaux de la Coopérative fédérée et de la succursale BMR à Joliette. Les membres des deux syndicats ont joint leurs voix afin de dénoncer leurs employeurs.

« Avec cette nouvelle attaque, Novago tente à nouveau de casser notre syndicat. Mais après quatre mois de conflit, après avoir refusé une proposition patronale odieuse et antisyndicale en décembre, après avoir bravé le froid sibérien de janvier et maintenant face à cette fermeture sauvage de notre quincaillerie, j’ai de mauvaises nouvelles pour cet employeur, parce que notre détermination demeure intacte et à toute épreuve. Avec l’appui de la CSN et de ses syndicats, nous disposons de toutes les ressources pour mener notre lutte. Et nous savons très bien qu’aujourd’hui ou demain, nous obtiendrons gain de cause », souligne Nicole Lambert, présidente du Syndicat des travailleuses et travailleurs de la COOP Lanaudière (CSN).

« En grève depuis le 30 septembre dernier, les salarié-es de Novago sont confrontés à un employeur intransigeant qui renie la convention collective actuelle et qui veut imposer des baisses de salaire variant de 14 % à 29 %, ce qui signifie pour certains des baisses draconiennes de taux horaires de 22 à 15 $ l’heure. Novago, un affilié à Sollio Groupe Coopératif (anciennement la Coopérative fédérée), ne cache aucunement ses intentions de vouloir casser le syndicat, de s’en débarrasser. Il s’agit donc d’une bataille sans merci contre le mépris, mais également et surtout pour le maintien des conditions durement acquises lors de luttes syndicales passées », ajoute Patricia Rivest, présidente du Conseil central de Lanaudière–CSN.

« La situation n’est guère plus reluisante pour nous au Hilton Québec. Nous faisons aussi face à Innvest, un employeur également reconnu pour son intransigeance. En grève générale illimitée depuis le 7 septembre 2021, nos membres gardent le moral grâce à l’appui indéfectible de la CSN et des autres syndicats. Nous refusons de voir nos conditions de travail reculer, nous maintenons le cap et nous avons bon espoir d’obtenir un règlement satisfaisant », déclare Louise Jobin, présidente du Syndicat des travailleuses et des travailleurs de Hilton Québec (CSN).

« Bien que le Hilton Québec soit l’hôtel québécois ayant le moins souffert de la pandémie – puisqu’il a été fermé durant l’année 2020 pour des rénovations majeures –, son propriétaire veut profiter de la crise pour imposer des reculs invraisemblables dans les conditions de travail de ses employé-es. En pleine rareté de main-d’œuvre, ce mépris de la part d’Innvest est tout simplement incroyable et déconnecté de la réalité et nous allons le combattre aussi longtemps qu’il le faudra » de relancer Pierre Emond, vice-président au Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches–CSN.

« Les négociations étant toutes deux dans des impasses, nous interpellons vivement la direction de Novago et celle du Hilton Québec afin de les ramener à la raison et à la table de négociation. Novago, qui fait pourtant partie du mouvement coopératif, se comporte en citoyen corporatif de dernière classe en multipliant les attaques envers ses salarié-es et les manœuvres contre un syndicat présent depuis plus de 50 ans. Pour sa part, la société Innvest, qui possède le Hilton de Québec et avec qui nous avons pourtant conclu une entente au Holiday Inn de Laval, devrait suivre l’exemple des 17 autres hôtels où nous avons obtenu des règlements dans le cadre de notre négociation coordonnée, des ententes qui respectent les professionnel-les de l’hôtellerie qui participeront à la relance de cet important secteur du Québec », de préciser Alexandre Laviolette, président de la Fédération du commerce–CSN.

« Que ce soit pour les travailleuses et les travailleurs de Novago ou ceux du Hilton Québec, la CSN déploie déjà toutes ses énergies dans le soutien de leur lutte pour obtenir le respect auquel ces salarié-es ont droit. Nous sommes en présence d’employeurs qui ne semblent pas comprendre que leurs profits dépendent intégralement de ces deux catégories de professionnels et que la rareté de main-d’œuvre ne peut se régler qu’en offrant plus et non en sabrant dans les conditions de travail », de conclure François Enault, vice-président de la CSN.

Projet de règlement des services de garde en milieu scolaire : un encadrement insuffisant

En matière d’encadrement des services de garde en milieu scolaire, le projet de règlement déposé aujourd’hui par le ministre de l’Éducation ne va pas assez loin, déplorent les syndicats du secteur scolaire de la Fédération des employé-es de services publics (FEESP–CSN). Les mesures qui y sont contenues ne permettront pas de garantir le respect des ratios éducatrice/élève, encore moins de l’abaisser, ni d’empêcher le détournement des frais admissibles aux parents.

« Dans un trop grand nombre d’écoles, le ratio une éducatrice pour 20 élèves est régulièrement dépassé. Or, la seule mesure concrète proposée aujourd’hui se limite à interdire d’inclure nos collègues concierges et secrétaires, ou encore le directeur de l’école, du calcul de ce ratio, s’étonne Annie Charland, présidente du secteur scolaire de la FEESP–CSN. Nous demandions un abaissement de ce ratio, nous voulions également des ratios particuliers pour les groupes d’élèves de 4 et 5 ans qui se retrouvent trop souvent dans des groupes de 25 élèves et plus… Malheureusement, rien de concret à cet égard. »

Depuis plusieurs années, les syndicats du secteur scolaire déplorent que les frais de services de garde admissibles aux parents soient détournés de leur mission première afin pallier le sous-financement des écoles. « Il n’est pas normal que les frais de 8,55 $ par jour chargés aux parents soient utilisés pour financer le matériel scolaire, l’achat d’équipement ou l’entretien des bâtiments, rappelle Annie Charland. Le projet de règlement fait un pas dans la bonne direction en limitant la capacité des conseils d’établissement à faire des surplus, car c’est grâce à ces surplus que d’autres activités de l’école sont ainsi financées. Cependant, le projet de règlement n’empêchera pas cette forme de détournement des cotisations payées par les utilisateurs des services de garde, ce qui nuit grandement au renforcement des services de garde à remplir leur mission première. »

La représentante syndicale rappelle qu’il y a 15 ans, le Conseil supérieur de l’éducation et le vérificateur général du Québec faisaient déjà la démonstration de plusieurs points défaillants dans la gestion et le développement des services de garde en milieu scolaire. Depuis, les différents gouvernements qui se sont succédé ont laissé aller les choses.

« La pandémie a montré comment les services de garde en milieu scolaire sont essentiels pour la conciliation travail-famille des parents, mentionne Annie Charland. Aujourd’hui, plus de la moitié des enfants du Québec fréquentent un tel service, une large proportion y passant quatre heures par jour. Malheureusement, le projet de règlement déposé aujourd’hui ne semble pas être accompagné d’une réflexion globale sur le rôle des services de garde en milieu scolaire ni d’une volonté de valoriser l’emploi pour répondre au défi de pénurie de main-d’œuvre que nous vivons présentement. »

À propos
Le secteur scolaire de la FEESP–CSN représente plus de 35 000 employé-es de soutien des centres de services et commissions scolaires du Québec.

Transport aérien régional – Québec doit soutenir le projet de coopérative

Au cours d’une conférence de presse tenue aujourd’hui à l’Assemblée nationale, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) a pressé le gouvernement du Québec de soutenir la coopérative de transport aérien régional (TREQ), un projet qui permettra d’améliorer le service en région, de réduire les tarifs et de rétablir la concurrence sur les vols intérieurs.

« Qu’attend le gouvernement Legault pour participer au montage financier du projet avec les autres partenaires publics et privés qui sont prêts à investir ? » a demandé la troisième vice-présidente de la CSN, Katia Lelièvre.

L’appel de la CSN fait écho à la pétition de 4561 signataires déposée la semaine dernière à l’Assemblée nationale par le député des Îles-de-la-Madeleine, Joël Arseneau.

Au cours des derniers mois, la TREQ a reçu l’appui de milliers de citoyens, de nombreux maires et mairesses, de plusieurs industriels, du gouvernement fédéral et de grandes institutions financières. Déjà, plus de 15 000 sociétaires ont souscrit leur part dans la coopérative.

Un seul passager manque à l’appel
« La prospérité économique du Québec repose en grande partie sur le dynamisme de ses régions, a expliqué Katia Lelièvre. À titre de gouvernement, Québec doit assumer sa souveraineté sur son territoire. Il doit aussi donner aux régions les moyens d’exploiter leur plein potentiel. Aujourd’hui, l’avion attend en bout de piste le moment du décollage. Et un seul passager manque encore à l’appel. »

À terme, la CSN est convaincue que la présence d’une coopérative régionale permettra d’augmenter l’offre de transport aérien, d’abaisser les tarifs souvent prohibitifs et de ramener la concurrence dans des marchés trop souvent contrôlés par des monopoles.

Selon une étude de l’Institut de recherche en économie contemporaine (IRÉC), la sous-performance du transport aérien régional prive le produit intérieur brut (PIB) d’une croissance potentielle de 3,8 milliards de dollars. Et l’État perd chaque année plus de 800 millions de dollars en recettes fiscales.

À l’heure actuelle, le gouvernement subventionne des billets vendus hors de prix. « Québec doit cesser de subventionner les transporteurs privés et appuyer une initiative citoyenne qui profitera à tous les Québécois et à toutes les Québécoises », a fait valoir Katia Lelièvre.

Un service essentiel en région
Pour Guillaume Tremblay, président du Conseil central de la Côte-Nord (CSN), « les dessertes aériennes constituent des services essentiels pour les régions du Québec, ne serait-ce que pour obtenir des soins de santé spécialisés dispensés seulement dans les grands centres ». « C’est aussi un des moyens les plus efficaces pour freiner l’exode des populations qui prive les régions d’une partie de leurs ressources et de leurs talents  », a-t-il insisté.

Selon la CSN, un service aérien de qualité peut apporter de nouveaux investissements en région, faciliter l’attraction et la rétention d’une main-d’œuvre de qualité et contribuer au plein essor de l’industrie touristique québécoise.

Le développement régional fait partie de l’ADN de la CSN. La centrale est présente dans toutes les régions du Québec. Par le biais de ses conseils centraux, la CSN a pignon sur rue dans 23 villes à travers le territoire. Elle s’affirme comme un acteur important dans le développement des économies locales.

Bâtir une économie plus durable, résiliente et solidaire

Les présidents et la présidente des quatre centrales syndicales, Daniel Boyer (FTQ), Caroline Senneville (CSN), Éric Gingras (CSQ) et Luc Vachon (CSD), rencontrent cet après-midi, à 13 h 30, le ministre des Finances, Éric Girard, dans le cadre des consultations prébudgétaires.

« Il est clair, pour nous, que la crise sanitaire des deux dernières années illustre la nécessité de changer d’approche en matière de finances publiques. La pandémie a jeté un éclairage cru sur l’héritage de décennies de compressions dans les services publics en révélant leurs failles et l’essoufflement de leur personnel. Le gouvernement doit continuer à intervenir pour consolider une reprise économique durable dans tous les secteurs et répondre, notamment, aux défis de la rareté de main-d’œuvre », soutiennent d’emblée les leaders syndicaux.

Dans un mémoire conjoint, les centrales présentent, au total, seize recommandations déployées autour de quatre grands axes, soit la gestion de la dette publique et éviter un retour à l’austérité budgétaire; un réinvestissement dans les services publics pour prévenir l’essoufflement total du personnel dans les réseaux; le développement économique postpandémie; et la nécessité de répondre aux besoins des travailleuses et travailleurs, notamment sur les enjeux liés à la rareté de la main-d’œuvre et à la formation.

« De plus, dans la perspective de privilégier des mesures qui répondent d’abord et avant tout aux besoins de la population québécoise, le gouvernement doit cesser les versements au Fonds des générations et éviter tout retour à l’austérité budgétaire. »

Elles font aussi valoir que, bien que l’économie dans son ensemble, les revenus de l’État de même que le marché du travail ont retrouvé un dynamisme certain, il est vrai que quelques secteurs, plus touchés par les mesures sanitaires, roulent toujours au ralenti.

La pandémie aura évidemment entraîné des bouleversements qui s’échelonneront sur plusieurs années, même après un retour à une certaine normalité. Les centrales mettent donc en garde le gouvernement contre une fin abrupte du financement des mesures de soutien et de relance, autant en santé et services sociaux, en éducation, en enseignement supérieur que dans les autres ministères. Dans la même perspective, elles demandent aussi à Québec de déployer des efforts sur les mesures de soutien à long terme afin que les entreprises demeurent viables et en activité pour alimenter la croissance économique à venir.

« Les Québécoises et les Québécois ont besoin que l’on investisse dans l’avenir. C’est pourquoi le prochain budget doit être un appui ferme à une véritable relance afin de bâtir une économie plus durable, résiliente, solidaire et verte. Et, pour y arriver, l’instauration d’un dialogue social ouvert et constructif sera nécessaire pour que les travailleuses et les travailleurs puissent faire valoir leurs besoins et leurs préoccupations en matière d’emploi, de formation, de protection sociale ou de soutien du revenu », soutiennent Daniel Boyer, Caroline Senneville, Éric Gingras et Luc Vachon, ajoutant que les organisations syndicales connaissent leurs secteurs d’activités et peuvent jouer un rôle de premier plan dans cette relance.

Projet de loi 15 en protection de la jeunesse : Ce ne doit pas être la fin, mais le début

La Confédération des syndicats nationaux (CSN) appuie globalement le projet de loi 15 modifiant la Loi sur la protection de la jeunesse, lequel sera étudié cette semaine en commission parlementaire.

Pour la CSN, c’est l’occasion de réitérer la nécessité de décentraliser le système de santé et d’assurer le financement adéquat des services en protection de la jeunesse. Le manque de budget, le délestage, le roulement de personnel et les nombreux postes non comblés dans les centres jeunesse compromettent des programmes destinés aux jeunes vulnérables.  Il faudra également renforcer la première ligne en CLSC pour offrir des services aux familles vulnérables, au moment opportun. On doit donc aller au-delà du projet de loi 15, dans l’intérêt des enfants.

« La protection de la jeunesse, c’est aussi s’assurer que tous les enfants puissent avoir un toit, manger à leur faim, accéder à des services de garde éducatifs, à la culture et à des services professionnels au moment voulu, et que leurs parents aient un revenu adéquat pour assurer ces frais.. En ce sens, la CSN veut qu’on aille beaucoup plus loin et surtout que l’on agisse de façon préventive », explique la présidente de la CSN, Caroline Senneville.

Pas de refondation sans décentralisation

Caroline Senneville, présidente de la CSN

Depuis quelques semaines, le gouvernement annonce son intention de procéder à une refondation du réseau de la santé et des services sociaux. La pandémie a démontré hors de tout doute que l’organisation du réseau doit être revue aussi bien pour répondre aux besoins de la population que pour freiner la détresse du personnel.

En 2017, une coalition réunissant la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) et la Fédération des professionnèles (FP–CSN), représentant les salarié-es de toutes les catégories de personnel, ainsi que l’Alliance des patients pour la santé, l’Association médicale du Québec et l’Association des cadres supérieurs de la santé et des services sociaux, proposait 15 pistes de solutions. La crise de la COVID-19 a montré que ces solutions sont plus pertinentes que jamais pour améliorer et pérenniser le réseau de la santé et des services sociaux.

Pour une réelle décentralisation
Décentraliser le système de santé et de services sociaux, c’est beaucoup plus que de saupoudrer quelques postes de cadres par-ci par-là dans les établissements. Il faut revoir l’organisation du réseau et s’attaquer en priorité à la situation des services aux aîné-es et des services de protection de la jeunesse. Les CHSLD et les centres jeunesse se trouvent noyés dans les mégastructures que sont les CISSS et les CIUSSS, au sein desquels les centres hospitaliers sont des poids lourds.

Décentraliser le réseau, c’est aussi redonner une voix à celles et ceux qui donnent les services comme à celles et ceux qui les reçoivent. La refondation du réseau doit permettre une plus grande participation aux décisions de la part du personnel, en misant sur son expertise et son autonomie professionnelle et celles de la population, notamment au sein des conseils d’administration.

Redevenir un réseau où il fait bon travailler
Après deux ans de pandémie, le personnel est à bout de souffle. Il faut mettre fin à la surcharge de travail et au temps supplémentaire obligatoire (TSO). La meilleure manière d’attirer la relève, c’est de donner de meilleures conditions de travail, dès maintenant, en ouvrant le dialogue entre le gouvernement et les organisations syndicales, comme cela a été fait lors de la 5e vague de COVID-19. Il n’y a qu’une cible à viser et c’est de retrouver la fierté de travailler pour attirer les jeunes dans leur choix de carrière.

Réinvestir pour effacer les ravages de l’austérité
Le réseau peine toujours à se relever de l’austérité des dernières années. Non seulement ces coupes ont miné son fonctionnement, mais ce manque à gagner n’a jamais été comblé. Une refondation du réseau apparaît irréalisable sans investir les sommes nécessaires pour y parvenir. Pensons seulement aux coupes à la santé publique qui ont rendu impossibles la préparation et l’adaptation de la stratégie nationale lorsque la pandémie a frappé. Elles expliqueraient l’hécatombe vécue dans les CHSLD, selon la commissaire à la santé et au bien-être. De plus, un réinvestissement en santé mentale est absolument crucial.

Le renforcement du soutien à domicile est non seulement une nécessité pour la qualité de vie des citoyennes et des citoyens, c’est aussi un choix budgétaire tout à fait cohérent. À cet égard, le Québec a un énorme retard à combler par rapport à des États comparables et aux autres provinces. Il doit donc y avoir des sommes dédiées aux soins en santé physique et mentale à domicile.

Mieux investir là où ça compte n’est pas tant une question de ressources disponibles que de choix politiques. À elles seules, deux mesures comme l’instauration d’une assurance médicaments universelle et une révision du mode de rémunération des médecins permettraient d’octroyer des sommes importantes vers ces priorités structurantes.

Le gouvernement aura-t-il le courage nécessaire pour procéder à une véritable refondation du réseau, notamment sur ces trois axes prioritaires que nous proposons ? L’heure n’est plus aux belles paroles. Il faut intervenir. Il y a urgence d’agir !

La CSN salue le lancement de l’appel de projets du programme Ambition-Compétences par le ministre Jean Boulet

La CSN salue l’annonce ce matin par le ministre du Travail et la Commission des partenaires du marché du travail (CPMT), dont fait partie la centrale syndicale, d’un budget de 46 millions de dollars pour soutenir le rehaussement des compétences et la requalification dans les entreprises en transformation. Tant au niveau de la transition verte que de la transition technologique, les travailleuses et travailleurs affectés ont un besoin urgent de formation et de requalification pour leur permettre de conserver leur emploi ou de développer leurs compétences.

Transition verte et juste
Depuis plusieurs années, la CSN est préoccupée par l’impact des changements climatiques sur les travailleurs et travailleuses et réclame une transition juste, c’est-à-dire la création d’emplois de qualité dans les technologies propres et des mesures permettant de limiter les pertes d’emplois dans les secteurs à risque. « Les changements climatiques engendrent de grands bouleversements en matière d’emploi. Des mesures phares pour favoriser la requalification des travailleuses et des travailleurs sont attendues depuis longtemps », déclare Nathalie Arguin, secrétaire générale de la CSN et représentante de la centrale à la CPMT.

Un exemple concret ? Les alumineries et la production d’acier, dont la modernisation pour une transition écologique est incontournable. « Les travailleurs reçoivent des formations pointues pour œuvrer dans ces domaines, mais d’intégrer à leur formation des éléments concernant la transition verte aidera grandement les entreprises à passer au niveau supérieur. Le travailleur a un rôle concret à jouer dans la transition de son entreprise, et ça passe par la formation », ajoute Mme Arguin.

Transition technologique
Un autre exemple : le secteur des médias, qui est en pleine transformation numérique. Soutenir cette transition, notamment pour les plus petits joueurs souvent régionaux, est nécessaire. Aussi, certains secteurs du monde de la culture, comme les musées par exemple, pourraient développer davantage de diversité dans leur offre et rejoindre un public plus large s’ils avaient la possibilité de se développer numériquement. Idem pour le milieu de l’agroalimentaire, où l’on fait face à de nombreux enjeux en lien avec l’automatisation des procédés de travail.

« Tout est en place pour que les joueurs concernés dans les secteurs qui en ont le plus besoin présentent des projets permettant le rehaussement des compétences et la requalification des salarié-es, conclut la secrétaire générale. C’est dès maintenant qu’il faut passer à l’action. »

Soucy International : des augmentations de 22 % dès la première année

Les 250 travailleuses et travailleurs de l’entreprise Soucy International, à Drummondville, ont entériné cette semaine l’entente de principe intervenue entre leur syndicat CSN et l’employeur.

Dès la première année, tous les salarié-es de l’usine toucheront des augmentations salariales de 22 %. Au terme de la convention, d’une durée de cinq ans, le salaire à la base de l’échelle passera ainsi de 20,29 $ à 27,46 $ l’heure. Le salaire au sommet de l’échelle grimpera de près de 10 $ pour atteindre 37,51 $ l’heure. Avec la nouvelle prime de fidélité négociée (1 $ l’heure après 10 ans, 2 $ après 20 ans), plusieurs employés toucheront 30 % d’augmentation à la signature de la convention, prévue au cours des prochains jours.

Les employé-es ont également négocié une clause leur permettant de faire face à l’augmentation du coût de la vie : ils toucheront des augmentations minimales de 3 % en 2023 et de 2,5 % pour chacune des années subséquentes. Si l’inflation venait à dépasser ces seuils, les augmentations seraient corrigées jusqu’à hauteur de 4 % par année.

« Quand on se tient debout, quand on est solidaires, ça rapporte !, se réjouit le président du syndicat CSN, Paul Ferron. Notre monde a fait preuve d’une très belle solidarité. On a accepté de concentrer toutes nos énergies sur ce que nous avons en commun. Nous avons misé sur de bonnes augmentations salariales au bénéfice de tout le monde. Quand on regarde le résultat, on voit que ça a été payant ! »

Le Syndicat des travailleurs et travailleuses de Soucy International est affilié à la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN) et au Conseil central du Cœur-du-Québec (CCCQ–CSN). Il représente 250 soudeurs, mouleurs, machinistes et assembleurs des deux usines Soucy International de Drummondville, qui assemblent le matériel destiné à la fabrication des VTT et de certains équipements agricoles et militaires.