Les employé-es municipaux de Bonaventure obtiennent une première convention

Trois ans après avoir rejoint les rangs de la CSN, les employé-es de la municipalité de Bonaventure ont finalement signé mercredi leur toute première convention collective.

Le Syndicat des travailleuses et des travailleurs de la municipalité de Bonaventure (CSN) a obtenu son accréditation syndicale en avril 2019 et les négociations ont débuté l’année suivante. Une entente de principe est finalement intervenue en octobre 2021.

Mais avant cette fin heureuse, les deux parties ont fait appel à médiateur mandaté par le ministère du Travail. Et les syndiqué-es ont dû brandir la menace d’une grève pour obtenir un déblocage à la table des négociations.

La solidarité démontrée par les employé-es a permis d’obtenir de meilleures conditions d’emploi, a expliqué le président Conseil central de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine, Serge St-Pierre. « Ils méritent le plus grand respect », a-t-il souligné.

Cette première convention collective, pour la petite municipalité de 2700 habitants du sud de la péninsule gaspésienne, sera en vigueur jusqu’en décembre 2026.

Le gouvernement veut continuer de décréter les conditions de travail

La Confédération des syndicats nationaux (CSN) était entendue aujourd’hui en commission parlementaire sur le projet de loi 28. Si ce projet de loi a pour objectif affiché de mettre fin à l’état d’urgence, dans les faits, le gouvernement entend continuer d’imposer les conditions de travail des salarié-es du réseau de la santé et des services sociaux, sans aucune négociation avec leurs représentants syndicaux. La CSN réclame que les syndicats soient partie prenante dans l’élaboration du processus transitoire.

La présidente de la CSN, Caroline Senneville était accompagnée du président de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), Réjean Leclerc, ainsi que du président de la Fédération des professionnèles (FP–CSN), Danny Roy, représentant plus de 120 000 travailleuses et travailleurs du réseau de toutes les catégories de personnel.

« Ce n’est pas vrai que le gouvernement a besoin de tels pouvoirs exceptionnels pour agir contre les manques de personnel, rappelle Caroline Senneville. C’est bien plus en écoutant les travailleuses et les travailleurs qu’on va corriger les problèmes. Parce que dans les milieux de travail, les membres ont plein de solutions à proposer. Il faut mettre un terme à cette approche autoritaire. ! »

« Il faut mettre fin dès maintenant à la gestion du personnel par arrêtés ministériels. Des lieux d’échanges sont déjà en place et nous ne sommes pas obligés d’attendre la prochaine négociation pour les utiliser. Avec l’état actuel du réseau, il y a urgence de le faire ! », renchérit-elle.

Iniquités et discrimination
La gestion des relations de travail par décrets à laquelle le gouvernement a eu recours tout au long de la crise sanitaire a laissé des stigmates importants. Plusieurs travailleuses et travailleurs ont été exclus de différentes mesures, par ailleurs souvent mal adaptées aux réalités vécues sur le terrain. Elles ont été source d’injustices et de discrimination.

« Ça n’a aucun bon sens que ce décret d’urgence ait déjà été reconduit plus de 100 fois sans même passer entre les mains de l’Assemblée nationale, poursuit Caroline Senneville. Rien ne justifie que le gouvernement contourne ainsi son obligation, comme employeur, de négocier les conditions de travail avec les syndicats et il n’y a aucune raison de persister dans cette voie jusqu’en décembre 2022. »

Rappelons que les conventions collectives prévoient déjà des mesures de force majeure qui, justement, visent à assurer un équilibre entre la nécessité de répondre aux situations d’urgence et le respect des droits des salarié-es.

Le conflit dans les CPE ? À Montréal et Laval, une association patronale refuse de régler !

Alors que toutes et tous pensaient le conflit des Centres de la petite enfance (CPE) bel et bien terminé depuis décembre 2021, un regroupement patronal de 115 CPE au Québec, qui compte 83 installations à Montréal et Laval, reste imperturbable et refuse la proposition de règlement du syndicat qui est plus que raisonnable. En effet, l’Association patronale nationale des CPE (APNCPE) exige du syndicat des reculs importants concernant la définition même de l’équipe de travail et du rôle de celle-ci et de la semaine normale de travail. Ces reculs touchent aussi les horaires de travail, les choix de groupe et les pauses ainsi que l’abolition des comités de sélection et de permanence. L’APNCPE rejette aussi une partie de l’accord national et ses lettres d’entente qui concernent les enfants à besoins particuliers, la charge de travail et l’évaluation des tâches des responsables en alimentation. Malgré la volonté du syndicat d’avoir une paix industrielle, de nouvelles perturbations sont à prévoir.

Le syndicat avait fait une offre difficile à refuser
Le 17 mars dernier, le STCPEML déposait pourtant à l’association patronale une proposition généreuse, finale et globale, pour faire entériner l’entente : laisser tomber toutes ses demandes touchant les clauses régionales, si elle acceptait les termes de l’entente nationale déjà conclue en décembre 2021.

Selon Anne-Joelle Galipeau, présidente par intérim du syndicat : « On préfèrerait reporter le règlement de ces clauses à une prochaine négociation justement pour prévenir une nouvelle vague de moyens de pression. Nous sommes la seule région au Québec où une association patronale nous demande de faire des reculs majeurs afin d’obtenir l’entente nationale résultant d’une lutte à l’automne dernier. Mais plutôt qu’accepter de maintenir les CPE dans des conditions statu quo qui sont acceptables pour une majorité d’employeurs, les CPE membres de l’APNCPE provoquent et choisissent le conflit. »

L’histoire se fait attendre
Rien n’est simple dans les CPE. Certaines directions de CPE font appel à des associations patronales pour gérer certains aspects de la convention collective. L’APNCPE avait refusé de s’asseoir à la table de négociation nationale à l’automne dernier. Elle répétait ce qu’elle avait aussi fait en 2017 alors qu’elle quittait la table nationale. « Les clauses salariales sont habituellement toutes déjà réglées au niveau national. La ministre Lebel avait qualifié l’entente nationale d’historique en décembre 2021. Il ne reste que certaines clauses régionales. L’APNCPE se montre capricieuse. Il semble bien que l’histoire se fasse attendre à Montréal et Laval » affirme Anne-Joelle Galipeau.

Nouveaux moyens de pression
La conciliation avec l’association patronale était commencée depuis septembre dernier et elle a été suspendue le 25 février. Les parties se rencontraient de nouveau le 17 mars. Le syndicat restait dans l’attente jusqu’à hier, de la réponse à sa proposition. Le syndicat se tourne maintenant vers ses membres. De nouveaux moyens de pression sont à prévoir.

Consultez la carte des CPE touchés à l’adresse suivante https://bit.ly/35tZzK2

Les installations impactées par le refus de l’APNCPE sont :

  1. ARCHE DE NOÉ, 330, rue Jacques, Laval, QC H7P 5Y8
  2. BÉCASSEAUX, 7665, rue Claire-Fauteux, Montréal, QC H1K 5B6
  3. BÉCASSINE, 201, avenue Mercier, Montréal, QC H1L 5G5
  4. BILLE DE VERRE, 7470, rue Jarry Est, Anjou, QC H1J 1H3
  5. BOBINO-BOBINETTE, 12505, 28e Avenue, Montréal, QC H1E 3V3
  6. BOTTINE FILANTE 1 ET 2, 6970, avenue Christophe-Colomb, Montréal, QC H2S 2H5
  7. BOTTINE FILANTE 3, 6241, rue Louis-Hémon, Montréal, QC H2G 2K8
  8. BOUTON ÉCLAIR, 7000, rue Jarry Est, Montréal, QC H1J 0B1
  9. CÂLINS, 6115, boulevard Lévesque Est, Laval, QC H7C 1N9
  10. CARTIERVILLE, 11760, avenue Robert-Giffard, Montréal, QC H4J 2C6
  11. CHÂTEAU DES NEIGES 1, 4565, chemin Queen-Mary, Montréal, QC H3W 1W5
  12. CHÂTEAU DES NEIGES 2, 5514, chemin Queen-Mary, Montréal, QC H3X 3V3
  13. CHATOUILLE, 2335, avenue Laurier Est, Montréal, QC H2J 1C5
  14. CHEZ-NOUS CHEZ-VOUS 1, 8605, rue Berri, Montréal, QC H2P 2G5
  15. CHEZ-NOUS CHEZ-VOUS 2, 185, rue de Castelnau Est, Montréal, QC H2R 1P3
  16. COPAINS D’ABORD DE MTL, 5355, avenue West Hill, Montréal, QC H4V 2W8
  17. DE LA CÔTE, 6700, chemin de la Côte-des-Neiges, Montréal, QC H3S 2A8
  18. DOLMEN 1, 585, rue de Saint-Just, Montréal, QC H1L 6B1
  19. DOLMEN 2, 600, rue Georges-Bizet, Montréal, QC H1L 5S9
  20. DOLMEN 3, 610, rue Georges-Bizet, Montréal, QC H1L 5S9
  21. DOMAINE ST-SULPICE, 1300, rue Antoine-Déat, Montréal, QC H2M 2R1
  22. DULUTH, 3820, rue Saint-Dominique, Montréal, QC H2W 2A3
  23. ENFANTS DE TOUS PAYS, 11905, rue Grenet, Montréal, QC H4J 2J2
  24. ÉTOILES DU FAUBOURG 1 ET 2, 5115, rue de Contrecœur, Montréal, QC H1K 0L2
  25. ÉVANGÉLINE, 3650, avenue Calixa-Lavallée, Montréal, QC H2L 1M3
  26. FUNVILLE, 7000, boulevard Champlain, Verdun, QC H4H 1A8
  27. GALOP 1, 4120, 43e Rue, Montréal, QC H1Z 1R2
  28. GALOP 2, 4300, rue Jean-Rivard, Montréal, QC H1Z 2A8
  29. GARDELUNES, 6789 rue Saint-André, Montréal, QC H2S 2L1
  30. GARDIENS DES RÊVES, 3757, avenue Van Horne, Montréal, QC H3S 1R9
  31. GÉNIES EN HERBES, 1, Place Laval, Bureau 156, Laval, QC H7N 1A1
  32. GRAFFITI 1, 1150, rue Everett, Montréal, QC H2R 1N4
  33. GRAFFITI 2, 300, rue de Castelnau Est, Montréal, QC H2R 1P7
  34. IDÉE FIXE, 1825, rue de Champlain, Montréal, QC H2L 2S9
  35. ÎLE DES SŒURS 1, 532, rue de Gaspé, Verdun, QC H3E 1E7
  36. ÎLE DES SŒURS 2, 550, chemin du Golf, Verdun, QC H3E 1A8
  37. JARDIN CHARMANT, 2545, avenue Bennett, Montréal, QC H1V 3N3
  38. JARDINS DE FRUITS, 5075, rue Jean-Talon Ouest, Montréal, QC H4P 1W7
  39. JARDINS DE FRUITS (BC), 5101, rue Buchan, bureau 240, Montréal, QC H4P 1S4
  40. JARDIN DE LA RELÈVE, 1611, boulevard Crémazie Est, Montréal, QC H2M 2R9
  41. JOYEUX CARROUSEL, 6715, rue Beaulieu, Montréal, QC H4E 3G2
  42. PARMINOU, 25, rue Troy, Verdun, QC H4G 3C6
  43. LIEU DES PETITS 1, 9081, boulevard Saint-Michel, Montréal, QC H1Z 3G6
  44. LIEU DES PETITS 2, 5851, chemin Upper Lachine, Montréal, QC H4A 2B7
  45. LUMINOU, 16115, boulevard Gouin Ouest, Sainte-Geneviève, QC H9H 1C7
  46. MADEMOISELLE PLUCHE, 15140, rue Sherbrooke Est, Montréal, QC H1A 3X1
  47. MARIE-AUXILIATRICE 1, 8550, avenue Joliot Curie, Montréal, QC H1E 4C3
  48. MARIE-AUXILIATRICE 2, 8906, boulevard Maurice-Duplessis, Montréal, QC H1E 6X5
  49. MARMAILLE 1, 4125, boulevard de la Concorde Est, Laval, QC H7E 5A5
  50. MARMAILLE 2, 4121, boulevard de la Concorde Est, Laval, QC H7E 5A5
  51. MARMAILLE 3, 1455, rue du Plateau-Ouimet, Laval, QC H7L 2X4
  52. MARMAILLE 4, 3900, boulevard de la Concorde Est, Laval, QC H7E 2E3
  53. MARMOUSETS 1, 85, rue Sauvé Ouest, Montréal, QC H3L 1Y2
  54. MARMOUSETS 2, 9904, boulevard Saint-Laurent, Montréal, QC H3L 2N7
  55. MINI-FÉE, 359, rue Monty, bureau 12, Laval, QC H7A 2B9
  56. P’TITES FRIMOUSSES DE LA MERCI, 575, boulevard Gouin Ouest, Montréal, QC H3L 1K6
  57. PETIT CHEVAL, 8000, 8e Avenue, Montréal, QC H1Z 2V9
  58. PETIT MONDE DU COLLÈGE AHUNTSIC, 8945, rue Saint-Hubert, Montréal, QC H2M 1Y7
  59. PETIT RÉSEAU, 50, rue Sainte-Catherine Ouest, Montréal, QC H2X 3V4
  60. PETIT SENTIER, 10775 Grande-Allée, Montréal, QC H3L 2M8
  61. PETIT TALON 1, 7120, rue de Lanaudière, Montréal, QC H2E 1X9
  62. PETIT TALON 2, 1300, rue Jean-Talon Est, Montréal, QC H2E 1S1
  63. PETIT TALON 3, 7809, rue Boyer, Montréal, QC H2R 2S3
  64. PETITE STATION, 25, rue Legendre Est, Montréal, QC H2M 1E8
  65. PETITS CARILLONS, 6565, rue Marquette, Montréal, QC H2G 2Y6
  66. PETITS PIERROTS, 33, avenue du Moulin, Lachine, QC H8R 1N6
  67. PICOTINE 1, 722, rue de l’Église, Verdun, QC H4G 2M8
  68. PICOTINE 2, 720, rue de l’Église, Verdun, QC H4G 2M8
  69. PISSENLIT, 554, rue Sauriol Est, Montréal, QC H3L 2C9
  70. POINTE SAINT-CHARLES 1, 255, avenue Ash, Montréal, QC H3K 2R1
  71. POINTE SAINT-CHARLES 2, 237, avenue Ash, Montréal, QC H3K 2R1
  72. ROSERAIES, 6500, boulevard des Galeries d’Anjou, Anjou, QC H1M 1W2
  73. SAINT-ÉDOUARD 1, 6844, rue Drolet, Montréal, QC H2S 2T2
  74. SAINT-ÉDOUARD 2, 237, avenue Ash, Montréal, QC H3K 2R1
  75. SAINTE-ROSE, 2230, rue Gilford, Montréal, QC H2H 1H6
  76. SAINT-LOUIS, 2230, rue Gilford, Montréal, QC H2H 1H6
  77. SAINT-MARC, 7395, rue Garnier, Montréal, QC H2E 2A1
  78. SOLEIL DU QUARTIER, 1130, boulevard Saint-Joseph Est, Montréal, QC H2J 1L4
  79. TECHNOFLOS, 531, rue Jean d’Estrées, Montréal, QC H3C 6T7
  80. TRAIN DE BOURGOGNE, 2515, rue Delisle, 2e étage, Montréal, QC H3J 1K8
  81. TRÉSORS DE DÉMOSTHÈNE 1, 1565, boulevard Saint-Martin Ouest, Laval, QC H7S 1N1
  82. TRÉSORS DE DÉMOSTHÈNES 2, 627, rue Principale, Laval, QC H7X 1C7
  83. VERMOUILLEUSE, 2611, avenue Valois, Montréal, QC H1W 3M7

Secteur public : CSN, CSQ, FTQ, FIQ et FIQP conviennent d’un protocole de solidarité

La CSN, la CSQ, la FTQ, la FIQ et la FIQP ont entériné cette semaine un protocole de non-maraudage en prévision de la période de changement d’allégeance prévue en juillet prochain. Cette entente traduit la volonté des parties signataires au protocole de concentrer leurs efforts autour de la préparation à la prochaine négociation nationale des conventions collectives dans le secteur public, dont les travaux devraient débuter à l’automne.

Ce protocole de non-maraudage s’appliquera à toutes les organisations syndicales signataires du protocole et leurs affiliés. Celles-ci ont convenu de ne pas solliciter les membres d’une autre organisation et de n’appuyer aucune initiative locale allant en ce sens.

La pandémie a révélé l’apport indispensable des travailleuses et des travailleurs dans le maintien des services publics, ainsi qu’elle a exacerbé la dégradation de leurs conditions de travail avec l’imposition d’arrêtés ministériels. Cette solidarité syndicale donnera à chacune des organisations les coudées franches pour s’y attaquer.

Chaque organisation syndicale, en vertu de ses structures démocratiques, prendra les décisions relatives à la prochaine négociation nationale. Les conventions collectives du secteur public viendront à échéance le 31 mars 2023.

Votre milieu de travail est-il bien protégé ?

Ce 6 avril marque l’entrée en vigueur du régime intérimaire sur les mécanismes de prévention prévu par la modernisation de la Loi sur la santé et sécurité du travail (LSST). Un dossier qui parait dense et qui interpelle trop peu le public, mais qui a pourtant un impact massif dans la vie au travail des Québécois et des Québécoises.

Depuis ce 6 avril, en plus de l’obligation de se doter d’un comité en santé et sécurité du travail, tous les milieux de travail ayant au moins 20 personnes salariées, qu’ils soient syndiqués ou non, devront choisir une personne représentante en santé et sécurité. Sélectionnée par les travailleurs et les travailleuses, cette personne aura comme mission de protéger les intérêts des travailleuses et des travailleurs de son établissement afin d’agir en prévention et diminuer les risques de lésions professionnelles. D’ailleurs, les milieux de moins de 20 personnes salariées devront également nommer un agent de liaison en santé et sécurité, un représentant aux pouvoirs plus restreints, mais qui aura sensiblement le même rôle. Cette fonction de chien de garde, auparavant exclusivement réservée à certains secteurs d’activité, est essentielle pour assurer un milieu de travail sain et sécuritaire autant sur le plan physique que psychologique. Les secteurs d’activités prioritaires qui y avaient droit dans l’ancienne mouture de la LSST ont vu chuter drastiquement leur nombre de décès liés aux accidents du travail.

La généralisation de cette fonction à tous les secteurs d’activités est une revendication que les centrales syndicales portent depuis plus de 40 ans déjà. La personne représentante à la santé et la sécurité peut faire la différence pour que personne n’ait à risquer sa vie au travail. Nous unissons donc nos voix aujourd’hui pour encourager tous les travailleurs et les travailleuses du Québec à se prévaloir de ce nouveau droit pour rendre nos milieux de travail sécuritaire.

Nous nous sommes exprimées à plusieurs reprises publiquement ainsi qu’auprès de la CNESST et du ministre Jean Boulet pour dire que le projet de loi de la CAQ en santé et sécurité du travail menaçait les droits acquis des groupes prioritaires, imposait des reculs importants pour les femmes et n’allait pas assez loin là où il y avait certains gains. N’oublions pas non plus que le projet de la CAQ comporte d’immenses reculs en matière d’indemnisation. Nous avons présenté plusieurs solutions au ministre, qui a plus souvent préféré mettre en œuvre celles des organisations patronales. Ces pressions nous ont certes permis de faire quelques gains, dont celui du régime intérimaire, mais il faut toutefois le dire, nous sommes encore très loin de ce que nous espérions quand le gouvernement nous faisait miroiter une modernisation de ladite loi. Notamment, il faut s’assurer que le temps prévu pour que les personnes en santé et sécurité soient suffisant pour qu’ils puissent jouer efficacement leur rôle.

Nous souhaitons cela dit que les milieux de travail saisissent aujourd’hui toute l’importance de ce nouveau poste crucial et assurent sa mise sur pied dès aujourd’hui.

Chaque année, c’est plus de 100 000 personnes qui sont victimes de lésions professionnelles à la suite d’expositions à des risques dans leurs milieux de travail. En plus des nombreux décès, le dernier rapport de la CNESST à ce sujet dénombrait 173 décès causés par le travail, seulement qu’en 2020. Un seul décès sera toujours inacceptable. Il est donc essentiel que tous les acteurs du milieu de travail, syndiqués ou non, se mettent de la partie. Le régime intérimaire est une occasion pour les employeurs de se mettre en action, d’ouvrir le dialogue et de considérer la voix des travailleurs et travailleuses qui connaissent les risques présents dans leur milieu de travail ainsi que les solutions pérennes pour y remédier.

Mais la Loi 27 n’est pas entièrement finalisée : au cours des prochains mois, les organisations syndicales seront à l’affût et participeront à un processus d’élaboration de certains règlements à la CNESST afin, entre autres, d’établir des balises règlementaires sur plusieurs aspects – notamment les soins et traitements offerts aux victimes –, et de veiller au déploiement des mécanismes de prévention dans les différents milieux de travail du Québec. Les organisations syndicales profiteront de chaque occasion qui leur est donnée pour que la modernisation du régime en SST soit une occasion de protéger davantage les travailleuses et les travailleurs, et redevenir le chef de file en matière de santé et sécurité au travail.

Nous avons désormais des outils qui peuvent sauver des vies et protéger l’intégrité de milliers d’autres, il faut s’en prévaloir dès maintenant !

 

Daniel Boyer, président de la FTQ

Caroline Senneville, présidente de la CSN

Éric Gingras, président de la CSQ

Luc Vachon, président de la CSD

 

 

La CSN lance sa campagne nationale en santé-sécurité du travail

Le 6 avril 2022 marque l’entrée en vigueur du régime intérimaire des mécanismes de prévention et de participation de la nouvelle loi 27. La Confédération des syndicats nationaux (CSN) saisit cette occasion pour lancer sa nouvelle campagne nationale en santé-sécurité du travail, qui a pour but d’enraciner cet enjeu crucial dans tous les milieux de travail sans exception et de le placer dans les priorités de notre action syndicale.

« C’est sous le thème Pour vraiment protéger tout le monde que nous lançons notre nouvelle campagne puisque les contrecoups de la loi 27 que devront encaisser les syndiqué-es et les non-syndiqué-es sont nombreux. La CSN s’assura que les organisations patronales siégeant à la Commission des normes, de l’équité et de la santé et sécurité du travail (CNESST) ne soient pas tentées d’imposer des reculs aux travailleuses et aux travailleurs couverts par les mécanismes de prévention des groupes prioritaires, de souligner Caroline Senneville, présidente de la CSN. Plus que jamais, nous devrons revendiquer que les mêmes protections soient appliquées de façon intégrale à toutes et à tous, et ce, peu importe le secteur d’activité dans lequel s’effectue le travail. »

 « Notre campagne s’étalera sur cinq ans et vise une bonification des lois en SST du fait que nous pouvons encore revendiquer des modifications à la loi 27 durant cette période cruciale. Malgré les reculs imposés, il est important de souligner que la loi comporte de nouvelles obligations pour tous les employeurs. En voici quelques exemples : de nouvelles responsabilités avec l’introduction des comités paritaires dans tous les milieux de travail de 20 salarié-es et plus ; l’identification obligatoire de tous les risques en SST liés à l’emploi, incluant les risques psychosociaux et ; l’introduction des représentants des travailleuses et travailleurs en SST dans tous les milieux de travail, de renchérir David Bergeron-Cyr, vice-président de la CSN et responsable politique de la SST. Il s’agit donc d’une occasion à saisir pour tous les milieux où la SST n’est pas encore à l’ordre du jour. »

« Depuis leurs fondations, les treize conseils centraux de la CSN au Québec travaillent de très près avec tous les syndicats de leurs régions respectives en matière de SST. Ils offrent les formations, le soutien et l’appui aux blessé-es et aux victimes d’une lésion ou d’un accident de travail devant les instances et les tribunaux. Nous serons donc plus que jamais au front pour constater les failles des nouvelles lois, en plus de faire appliquer les nouvelles règles qui toucheront désormais tous les milieux de travail. Pour nous, il s’agit de faire avancer la cause des travailleuses et des travailleurs, de lutter pour défendre leurs droits », de conclure Chantal Ide, vice-présidente du Conseil Central du Montréal métropolitain–CSN et responsable politique de la SST.

La CSQ, la CSN et la FTQ annoncent la formation d’un front commun

La Centrale des syndicats du Québec (CSQ), la Confédération des syndicats nationaux (CSN) et la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ) annoncent la constitution du Front commun en vue des négociations pour le renouvellement des conventions collectives des travailleuses et des travailleurs du secteur public. Les trois centrales soulignent également que cette annonce coïncide avec le 50e anniversaire de la formation du premier front commun de 1972.

« Il y a de quoi être fiers aujourd’hui! Unir nos voix et joindre nos forces en formant un front commun, une demande qui vient des membres. C’est ce qui est notamment ressorti des consultations menées : les membres ont exprimé leur volonté que l’on travaille en alliance pour envoyer un message clair au gouvernement devant l’ampleur de la tâche à venir », de déclarer Éric Gingras, président de la CSQ, François Enault, premier vice-président de la CSN et responsable de la négociation du secteur public et parapublic, et Daniel Boyer, président de la FTQ.

« Nous avons à peine terminé une négociation hier que déjà, demain, nous en entamerons une autre, mais le contexte est bien différent, cette fois!, poursuivent les leaders syndicaux. Pour nous, il est clair que les résultats de la dernière négociation, menée dans un contexte extraordinairement difficile, ne sont qu’un tremplin pour celle qui vient. Cette fois, il faut s’attaquer aux problèmes de fond, nos membres ont été très clairs là-dessus. On en parle beaucoup, et depuis longtemps; c’est le temps d’agir concrètement, et des solutions, nous en avons. Et à ce chapitre, nous rappelons au gouvernement que ça passe nécessairement par les négociations! »

Au nombre des différents défis à relever, notons l’amélioration des conditions de travail et de pratique, l’attraction et la rétention du personnel et l’amélioration des conditions salariales – pour tenir compte notamment de l’inflation qui frappe durement les travailleuses et les travailleurs –, qui feront évidemment partie des éléments soulevés par le Front commun. De façon plus précise, les revendications syndicales du Front commun seront constituées à partir des consultations menées auprès des membres, un processus qui s’enclenchera au cours des prochains mois.

Ces problèmes, déjà présents avant la pandémie, se sont exacerbés au cours des deux dernières années, tout particulièrement dans le contexte de la crise sanitaire qui a secoué davantage les réseaux de l’éducation, de la santé et des services sociaux, de l’enseignement supérieur et des organismes gouvernementaux. Sans compter les enjeux liés à la pénurie de main-d’œuvre qui frappe de plein fouet les réseaux publics, notamment en raison des conditions de travail non concurrentielles et difficiles.

« C’est un message de solidarité et d’unité qui émane de ce front commun. Au cours des derniers mois, nos trois organisations ont parlé à plusieurs reprises de l’importance du dialogue social afin de trouver, ensemble, des solutions qui amélioreront les conditions de travail et d’exercice d’emplois de celles et de ceux qui œuvrent au quotidien dans les réseaux de l’éducation, de la santé et des services sociaux et de l’enseignement supérieur. Nous sommes les porte-parole de celles et ceux qui offrent les services et les soins à la population et nous allons nous assurer qu’on les écoute et qu’on prend en considération leurs besoins. Bref, ces solutions sont urgentes pour donner de l’air à notre monde, qui en a besoin, et pour pérenniser nos réseaux à long terme. On a largement dépassé l’étape des mesures temporaires », lancent les chefs syndicaux, en conclusion.

Après avoir mené des consultations auprès des membres, le Front commun déposera ses demandes au Conseil du trésor à l’automne prochain. Rappelons également que les conventions collectives viendront déjà à échéance dans un an, soit le 31 mars 2023.

Profil du Front commun
Ensemble, la CSQ, la CSN et la FTQ représentent plus de 355 000 travailleuses et travailleurs de l’État québécois dans les secteurs publics, en éducation, en santé et dans les services sociaux ainsi qu’en enseignement supérieur.

Faire du réseau un employeur de choix ? Oui et ça presse !

La Confédération des syndicats nationaux (CSN) accueille avec ouverture le plan présenté mardi par le ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé, tout en demeurant sceptique sur certaines orientations. La CSN y retrouve de nombreuses pistes de solution qu’elle met de l’avant depuis plusieurs années. L’intention du gouvernement de faire plus de place au secteur privé constitue toutefois une mauvaise idée, tant pour le personnel que pour les citoyennes et citoyens et la CSN s’emploiera à en faire la démonstration. À l’instar de toute l’Intersyndicale en santé et services sociaux, la centrale syndicale appelle le ministre à mettre en place un lieu où les représentants des salarié-es pourront contribuer à bonifier le plan Dubé et participer à sa mise en œuvre.

« Nous tendons la main aujourd’hui au ministre Dubé pour que le rôle des organisations syndicales soit reconnu, plaide la présidente de la CSN, Caroline Senneville. Nous souhaitons être des alliés du gouvernement dans cette vaste entreprise, parce que nous sommes attachés au réseau public de santé et de services sociaux. Nous sommes convaincus que l’amélioration des services à la population passe entre autres par une meilleure écoute des travailleuses et des travailleurs, en les plaçant au cœur de la recherche de solutions. »

Convenir paritairement de mesures pérennes
La CSN relève plusieurs mesures intéressantes dans le plan ministériel dévoilé aujourd’hui, lesquelles devront toutefois être précisées. Notons en premier lieu l’engagement du gouvernement à faire du réseau un employeur de choix, ce qui implique d’améliorer les conditions de travail du personnel, de favoriser la conciliation famille-travail-études et de procéder à plus d’embauches. La pandémie a révélé à quel point les conditions de travail sont inadéquates. La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) et la Fédération des professionnèles (FP–CSN) invitent le gouvernement à discuter sans attendre avec les agents négociateurs sur des solutions à mettre en place rapidement, considérant l’urgence d’agir.

Hébergement et soins de longue durée
La Confédération des syndicats nationaux salue la volonté gouvernementale de créer de nouvelles places en CHSLD et de rénover les installations existantes. D’un même souffle, elle enjoint le gouvernement à intégrer les centres d’hébergement privés non conventionnés dans le secteur public afin que la qualité des soins de longue durée ne soit plus menacée par la recherche de profit de certains propriétaires. Une solution à long terme doit aussi être mise en place dans les résidences pour personnes âgées (RPA), notamment en intégrant aux équipes de soutien à domicile des établissements publics le personnel qui y dispense des soins et services. Encore une fois, pour mettre en place des solutions durables, il faut inclure davantage les travailleuses et les travailleurs, ce qu’ils réclament depuis des années, car des solutions, ils en ont à proposer. 

Accessibilité
En matière d’accessibilité, la CSN considère qu’il est grand temps de permettre à des professionnel-les, autres que les médecins, de recevoir des patientes et des patients pour des consultations. Ce décloisonnement doit assurer que les personnes requérant des soins et services seront prises en charge par le ou la professionnelle la mieux outillée pour évaluer son cas.

Préhospitalier
Quant à la volonté d’élargir le rôle des paramédics dans le système de santé en leur accordant plus d’autonomie, la CSN souligne que les syndicats font de telles propositions en ce sens depuis longtemps. Toutefois, doit-on rappeler qu’ils sont sans convention de travail depuis le 31 mars 2020 et que les négociations visant à établir un juste salaire piétinent actuellement ?

Rémunération médicale
Selon la centrale syndicale, il faut sortir du mode de rémunération à l’acte, qui crée un lien direct entre le volume d’actes posés et le revenu du médecin, sans tenir compte de la qualité ni de la pertinence des soins. Des formules mixtes de capitation et de salariat devraient être envisagées.

Plan d’urgence
Le gouvernement semble tirer leçon de la pandémie de COVID-19, notamment en voulant doter le réseau de la santé et des services sociaux de plans solides pour faire face à de prochaines crises. Pour la CSN, il est important que les organisations syndicales en soient parties prenantes, car la gestion par arrêtés ministériels sans consultation génère d’énormes frustrations sur le terrain.

Décentralisation et protection des missions sociales
Pour la CSN, la décentralisation du réseau doit constituer la pierre d’assise de la refondation. Elle salue notamment l’engagement du gouvernement à compléter la mise en œuvre les recommandations de la Commission Laurent pour réformer le système de protection de la jeunesse et protéger les enfants vulnérables.

La CSN insiste toutefois sur la nécessité d’une réelle décentralisation basée sur l’autonomie organisationnelle des missions sociales, ce qui implique aussi l’octroi d’un financement qui y est dédié. Elle invite donc le gouvernement à mettre en place des échanges avec l’ensemble des partenaires pour revoir en profondeur l’organisation du réseau.

Des écueils
Plusieurs éléments du plan suscitent de vives inquiétudes

La volonté affirmée du gouvernement d’aller de l’avant avec le financement axé sur le patient est inquiétante, étant donné les risques de dérives associés à ce type de financement. C’est l’analyse des besoins de la population qui doit primer.

Plus grande place au secteur privé
Le gouvernement doit s’atteler dès maintenant à développer la capacité du réseau public à répondre adéquatement aux besoins de la population. La CSN réclame un moratoire sur tout nouveau projet de privatisation. Le plan présenté par le ministre repose en grande partie sur des acteurs privés, entre autres les Groupes de médecine familiale (GMF), alors qu’une réelle solution doit plutôt reposer sur le réseau public.

Agences de placement
La centrale syndicale déplore également que le gouvernement se contente dorénavant de vouloir mieux encadrer les agences privées de placement de personnel plutôt que de viser l’indépendance complète du réseau public à l’égard de la main-d’œuvre indépendante.

Des interrogations
Pour la CSN, le plan annoncé comporte également des zones de grandes incertitudes.

Soutien à domicile
La CSN suivra de près les travaux de la Commissaire à la santé et au bien-être portant sur l’analyse et l’amélioration du soutien à domicile. Le virage majeur en faveur du soutien à domicile que doit prendre le Québec ne peut plus attendre. La Confédération des syndicats nationaux espère que cette démarche permettra notamment de confirmer le pont essentiel que sont les auxiliaires aux services de santé et sociaux (ASSS) entre la personne à domicile et l’équipe multidisciplinaire de professionnel-les et de techniciennes et techniciens du CLSC. En ce sens, si la CSN revendique l’amélioration des conditions de travail dans les EESSAD, elle s’oppose à ce que le personnel du secteur privé ou communautaire se substitue au travail des ASSS. La CSN souhaite un investissement massif dédié aux services de soutien à domicile, en santé physique comme mentale.

Rôle des CLSC
La CSN s’explique mal le silence du gouvernement quant au renforcement du rôle des CLSC en matière notamment de soutien à domicile, d’aide psychosociale et de services sociaux en général. Les CLSC sont pourtant la pierre d’assise du renforcement des services de première ligne dans le secteur public, tant sur le plan médical que psychosocial.

Financement
Enfin, toutes ces mesures ne pourront être mises en place si elles ne s’accompagnent pas du financement nécessaire. À cet égard, la CSN croit qu’il faudra faire davantage notamment en revoyant la fiscalité, afin d’assurer un financement adéquat, stable et prévisible des services publics.

COOP Lanaudière : une longue grève, des scabs et une négociation qui piétine

Dans une décision rendue le 25 mars dernier, le Tribunal administratif du travail (TAT) a reconnu la présence de six briseurs de grève et a ordonné la Coop Novago à ne plus avoir recours aux services de ces salarié-es non syndiqués dans leurs activités réduites. Il s’agit d’une victoire pour le Syndicat des travailleuses et travailleurs de la COOP Lanaudière (CSN) qui avait déposé une plainte au TAT.

« Depuis le tout début, la direction de Novago tente par tous les moyens de casser notre syndicat. Nous avons désormais la preuve que des moyens illégaux sont mis de l’avant pour nous briser. Malgré ces attaques répétées, nous en sommes au sixième mois de notre conflit et, plus que jamais, nous sommes déterminés à lutter pour nos emplois et pour des conditions de travail décentes. Cette récente décision nous rappelle qu’avec l’appui de la CSN et de ses syndicats, nous disposons de toutes les ressources pour mener notre lutte. Et nous savons très bien qu’aujourd’hui ou demain, nous obtiendrons gain de cause », souligne Nicole Lambert, présidente du Syndicat des travailleuses et travailleurs de la COOP Lanaudière (CSN).

« En grève depuis le 30 septembre 2021, les salarié-es de la Coop Novago sont toujours confrontés à un employeur intransigeant qui multiplie les manœuvres légales et illégales afin d’en découdre avec le syndicat. La partie patronale renie la convention collective actuelle et veut imposer des baisses salariales variant de 14 % à 29 %, ce qui signifie pour certains des baisses draconiennes de taux horaires de 22 $ à 15 $ l’heure. Il s’agit donc d’une bataille sans merci contre le mépris, contre un employeur antisyndical, mais également et surtout pour le maintien des développements durement acquis durant nos luttes syndicales passées », ajoute Patricia Rivest, présidente du Conseil central de Lanaudière–CSN.

« La récente décision du TAT vient interdire clairement à l’employeur d’avoir recours au télétravail exécuté par des salarié-es à l’externe afin de remplir des fonctions qui incombent aux salarié-es en grève. Sérieusement, c’est vraiment honteux de voir une coopérative agir de la sorte. Si j’étais à la place de la direction de Novago, je présenterais des excuses aux membres et aux salarié-es et je m’empresserais de revenir à la table de négociation pour conclure une entente satisfaisante et de bonne foi avec celles et ceux qui ont rendu la coop prospère », de conclure Alexandre Laviolette, président de la Fédération du commerce–CSN.

À propos

Le Syndicat des travailleuses et des travailleurs de la Coop Lanaudière (CSN) rassemble 25 membres affiliés au Conseil central de Lanaudière–CSN qui regroupe 81 syndicats représentant plus de 14 000 membres sur l’ensemble du territoire de Lanaudière. Le syndicat est également affilié à la Fédération du commerce–CSN qui compte 30 000 membres regroupés au sein de 360 syndicats œuvrant dans les domaines du commerce de gros et de détail, de l’agroalimentaire, de la finance et du tourisme.

Les grévistes manifestent chez SSQ (Beneva)

Ce lundi 28 mars, devant le siège social de SSQ (Beneva) à Québec, les membres en grève du Syndicat des employés de bureau de SSQ Vie (CSN) et du Syndicat des salarié-e-s de SSQ Société d’assurances générales (CSN) se sont rassemblés et ont manifesté leur solidarité dans les rues de la ville. Les deux groupes de salarié-es disposent de mandats de grève dans le cadre des négociations en cours pour le renouvellement de leurs conventions collectives.

« Même si nous travaillons pour un employeur qui enregistre des résultats financiers records, comme vous pouvez le constater, nous devons actuellement nous battre afin d’obtenir simplement des augmentations salariales protégeant notre pouvoir d’achat et qui reconnaissent, pour plusieurs d’entre nous, les nombreuses années que nous accumulons à l’emploi de SSQ (Beneva) », de déplorer Chantal Joly, présidente du Syndicat des employés de bureau de SSQ Vie (CSN).

« Alors que d’autres salarié-es du groupe ont obtenu des bonifications significatives de l’ordre d’un minimum de 10 %, l’employeur ne nous offre que des miettes à la table de négociation. Nous avons pourtant toutes et tous contribué aux excellents résultats financiers de l’entreprise, alors pour nous, il est clair que nous méritons autant que ces salarié-es », de renchérir Éric Tremblay, président du Syndicat des salarié-e-s de SSQ Société d’assurances générales (CSN).

En négociation depuis le 2 novembre 2021, la question des salaires est abordée à une table centrale regroupant les unités affiliées à la CSN. Face à des pourparlers qui piétinent toujours, une demande de conciliation a été déposée le 4 février dernier au Tribunal administratif du travail.

D’une seule et unique voix, Barbara Poirier, présidente du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches–CSN, Annette Herbeuval, présidente du Conseil central de la Montérégie–CSN et Mario Pellerin, vice-président du Conseil central du Cœur du Québec–CSN ont tenu à rappeler que, « en ces temps de rareté de main-d’œuvre et d’inflation dépassant les 5 %, nous sommes toujours étonnés de faire face à des employeurs qui agissent comme si tout allait bien. Beneva vient tout juste de réaliser des bénéfices de près du double à ses prévisions et malgré des actifs de plus de 25 milliards de dollars, la haute direction ne semble pas vouloir investir dans ce qu’elle a de plus précieux, c’est-à-dire ses travailleuses et ses travailleurs. Non seulement nous sommes ici aujourd’hui pour soutenir leur lutte, mais nous serons à leur côté jusqu’au bout ».

Le Syndicat des employés de bureau de SSQ Vie (CSN) rassemble environ 570 membres et le Syndicat des salarié-e-s de SSQ Société d’assurances générales (CSN) en regroupe près de 520 qui sont tous affiliés à la Fédération du commerce de la CSN (FC–CSN). Celle-ci compte quelque 28 000 membres regroupés dans plus de 330 syndicats présents dans les secteurs du commerce de détail, de gros et de services divers, de l’agroalimentaire, des finances et du tourisme.

Un nouveau mandat de grève chez SSQ (Beneva)

Lors d’une assemblée générale tenue ce jeudi 24 mars à Trois-Rivières, les membres du Syndicat des employés de bureau de SSQ Vie (CSN) ont voté en faveur de la poursuite de leur grève à 78 %, celle-ci pouvant désormais aller jusqu’à la grève générale illimitée. Juste avant la tenue de leur assemblée générale, les membres du syndicat ont manifesté leur solidarité dans les rues de la ville.

« Au même moment où notre employeur enregistre des résultats financiers records, nous devons nous battre afin d’obtenir simplement des augmentations salariales qui protégeront notre pouvoir d’achat, tout en reconnaissant les nombreuses années que plusieurs d’entre nous avons accumulées à l’emploi de SSQ (Beneva), de déplorer Chantal Joly, présidente du Syndicat des employés de bureau de SSQ VieCSN. Nous savons qu’un autre groupe de salarié-es a obtenu des bonifications significatives de l’ordre d’un minimum de 10 % et que de ce fait, un traitement inéquitable nous est servi à notre table de négociation. Nous ne méritons pas moins que ces salarié-es. Voilà pourquoi nous avons renouvelé notre mandat de grève aujourd’hui et nous souhaitons vivement que l’employeur en saisisse la juste mesure. »

En négociation depuis le 2 novembre 2021, la question des salaires est abordée à une table centrale regroupant les trois unités affiliées à la CSN. Une demande de conciliation a été déposée le 4 février dernier au Tribunal administratif du travail.

« Pour un employeur de cette taille qui vient tout juste de réaliser des bénéfices de près du double de ses prévisions, la SSQ (Beneva) n’offre actuellement que des miettes à ses salarié-es. On dirait qu’ils n’ont pas encore compris que la rareté de la main-d’œuvre qui frappe tous les employeurs est encore bien présente et que l’importante inflation qui nous frappe déjà a des impacts sur celles et ceux qui leur font réaliser ces bénéfices records », de conclure Alexandre Laviolette, président de la Fédération du commerce de la CSN.

Outre le Syndicat des employés de bureau de SSQ Vie (CSN), deux autres groupes d’employé-es affiliés à la CSN possèdent des mandats de moyens de pression lourds incluant la grève.

Le Syndicat des employés de bureau de SSQ Vie (CSN) rassemble environ 570 membres, le Syndicat des salarié-e-s de SSQ Société d’assurances générales (CSN) en regroupe près de 520 et le Syndicat du personnel de vente de SSQ, Société d’Assurance-Vie inc. (CSN) en compte 35. Ils sont tous affiliés à la Fédération du commerce (FC–CSN) qui compte quelque 28 000 membres regroupés dans plus de 330 syndicats présents dans les secteurs du commerce de détail, de gros et de services divers, de l’agroalimentaire, des finances et du tourisme.

Budget provincial : un budget électoraliste et des mesures non ciblées

La Confédération des syndicats nationaux (CSN) déplore que le budget 2022-2023 du gouvernement provincial, présenté aujourd’hui par le ministre Éric Girard, en fasse trop peu pour réparer un Québec et des services publics mis à mal par des années d’austérité et deux ans de pandémie. Qui plus est, le gouvernement fait preuve d’une prudence financière inexplicable alors que la dette est amplement maîtrisée et que la situation financière ne justifie absolument pas une telle prudence.

Les services publics ont encore mal
Malgré des annonces positives pour le secteur de l’éducation et de l’enseignement supérieur, la CSN demeure prudente. « On a hâte de connaître les détails pour voir où va aller l’argent. Pour voir si l’on va assister à une véritable relance post-COVID, ou bien si ce seront des mesures saupoudrées. Pour ce qui est de la santé, les montants annoncés sont navrants : ils ne feront que maintenir le niveau actuel du réseau, qui est dans un état lamentable et qui fait face à de graves pénuries de main-d’œuvre », déclare Caroline Senneville, présidente de la CSN.

« Il va falloir que quelqu’un comprenne, à Québec, que ne pas faire de rattrapage massif en santé, après des années de coupures et des mois de délestage, c’est en quelque sorte maintenir l’austérité. La santé et les services sociaux sont un rouage essentiel de l’économie. Sans réinvestissement important, pas d’attractivité pour les travailleuses et travailleurs. Et ce n’est certainement pas le recours au privé qui va régler les choses : ça va plutôt favoriser l’exode du personnel », selon Mme Senneville.

Des mesures peu porteuses pour ceux qui en ont besoin
Pour la centrale syndicale, le montant de 500 $ qui sera remis à plus de 90 % des contribuables est une mesure non ciblée, trop généreuse pour les personnes à hauts revenus, et insuffisante pour ceux qui en ont le plus besoin. Une mesure plus circonscrite contre la hausse du coût de la vie devrait passer entre autres par des hausses de salaires conséquentes pour soutenir efficacement et durablement la population. Et une majoration beaucoup plus importante du salaire minimum, sur lequel le gouvernement pourra prélever taxes et impôts. À propos d’une éventuelle baisse d’impôts, la centrale syndicale est catégorique : cette stratégie profite aux plus nantis tout en nuisant au financement des services donnés à l’ensemble de la population.

En plus des services publics, la relance économique doit passer par des investissements majeurs dans les infrastructures, la formation et la requalification de la main-d’œuvre et dans les milieux qui sont et seront affectés par la transition écologique.

Une « réserve » insensée
« En annonçant vouloir réviser les cibles de réduction de la dette pour les 10 ou 15 prochaines années, le gouvernement détournera des dizaines de milliards de dollars de revenus vers le Fonds des générations et se privera ainsi de réinvestir de façon majeure dans les services publics et le développement économique. Cela laisse croire que les finances sont en mauvais état, ce qui n’est absolument pas le cas. On creuse notre déficit social pour payer une dette qui est largement maîtrisée. Nous, ce qu’on demande, c’est d’investir dans notre présent avant de se priver pour l’avenir », conclut la présidente.

Médicaments et soins dentaires, une occasion à saisir pour le Canada

La Confédération des syndicats nationaux (CSN) encourage les partis politiques à Ottawa à s’engager dans la mise en place concrète d’un régime universel d’assurance-médicaments au Canada et de politiques assurant l’accès à des services dentaires pour les Canadiennes et les Canadiens qui en ont le plus besoin. Ces mesures, ainsi qu’un soutien accru du gouvernement fédéral au logement abordable, sont au cœur d’une alliance annoncée plus tôt aujourd’hui entre le Parti libéral du Canada et le Nouveau parti démocratique. Ce dernier s’engage à appuyer le gouvernement à la Chambre des communes pour l’adoption des prochains budgets en échange de l’engagement du gouvernement à travailler activement à la mise en place de ces mesures.

« Pour nous, il en va de la responsabilité de tous les élu-es de la Chambre des communes de travailler activement à la mise en œuvre de ces politiques, explique la présidente de la CSN, Caroline Senneville. Nous appelons toutes et tous les députés à mettre l’intérêt collectif au sommet des priorités pour que ces projets deviennent réalité. Il est grand temps que toutes les Canadiennes et tous les Canadiens aient accès aux médicaments dont ils ont besoin. Ce sont aussi de bonnes politiques sur le plan économique, car cela permet de renforcer les services publics partout au pays, notamment au Québec tout en permettant un meilleur contrôle de la croissance des coûts du système, les médicaments en étant une composante importante. »

La CSN se montrera très vigilante pour s’assurer que les Québécoises et les Québécois bénéficient de ce nouveau régime universel, car le régime québécois actuel d’assurance-médicaments ne correspond plus à nos besoins collectifs, notamment en raison des problèmes d’accessibilité, d’équité et de contrôle des coûts.

En parallèle, la CSN réitère l’importance pour le gouvernement fédéral d’augmenter le niveau de ses transferts aux provinces en matière de santé et de services sociaux.

Notons enfin que l’entente d’alliance PLC–NPD prévoit la présentation d’un projet de loi visant à interdire l’emploi de travailleurs de remplacement (briseurs de grève) lors de conflit de travail dans des entreprises sous juridiction fédérale.

La CSN demande la fin des versements au Fonds des générations

Alors que Québec prévoit avoir atteint sa propre cible d’endettement au 31 mars de cette année, la CSN réclame la fin du versement annuel au Fonds des générations afin que ces milliards, qui auront finalement eu depuis 2006 un effet limité sur la réduction du ratio dette brute/PIB, soient réinvestis en financement des services publics, dans les programmes sociaux, les infrastructures, la formation des salarié-es et des mesures environnementales.

« Il faut se rappeler que ces milliards ne sont pas de nouveaux revenus, mais des sommes qui, pour l’essentiel, étaient destinées au financement des services publics avant la création du fonds. Pour la CSN, il est inacceptable que le Québec se prive de marges de manœuvre récurrentes de 4 milliards $ pour rembourser une dette qui est sous contrôle. Surtout dans un contexte de grave sous-financement des services publics, après des années d’austérité et deux ans de pandémie » dénonce Caroline Senneville, présidente de la confédération.

Les constats émis par de nombreux économistes réputés vont dans le même sens. « Ce qu’ils nous disent, c’est qu’il n’est pas normal que, lors de la première vague, moins de 300 personnes COVID-positives aient suffi à mettre sur pause une économie de 8 millions d’habitants. Pas normal non plus que le Québec soit la province qui a le moins de lits d’hôpitaux par habitant, que nous soyons parmi les provinces qui dépensent le moins par élève ou par étudiant en éducation et en enseignement supérieur, que la bonification du nombre de places dans les services de garde éducatifs en CPE n’aboutisse pas, que les CHSLD et les RPA soient en piteux état, que les pénuries de main-d’œuvre frappent un peu partout. Nous, ce qu’on demande, c’est d’investir dans notre présent avant de se saigner pour l’avenir », ajoute la présidente.

« Le Fonds des générations, malgré son nom très “marketing”, est en fait constitué de montants extrêmement importants qui vont au remboursement de la dette alors que les finances sont déjà en bon état. Ce détournement budgétaire explique en partie le sous-financement des services publics et des programmes sociaux. Si le gouvernement décide de prolonger la mécanique du fonds et d’y investir chaque année des milliards, il va falloir se poser de sérieuses questions sur ses priorités et son engagement envers ses citoyens », déclare pour sa part Yvan Duceppe, trésorier de la CSN.

Les projections du gouvernement témoignent des sommes excessives consacrées au remboursement de la dette. « Ce que les économistes nous disent, c’est que la dette est beaucoup moins coûteuse qu’il y a 15 ou 20 ans, en raison des faibles taux d’intérêt, qui devraient rester bas dans un avenir prévisible. Ils disent également qu’il faut maintenant investir de manière importante dans les domaines qui favoriseront le développement économique et social, ajoute le trésorier. En plus de réinvestir massivement dans nos réseaux publics, il faut maintenir des aides aux milieux les plus touchés par la pandémie (les arts et la culture, l’hôtellerie, la restauration, les commerces de détail) et offrir aux travailleuses et aux travailleurs de meilleures formations et requalification de la main-d’œuvre », affirme M. Duceppe.

« L’humain doit être placé au centre de notre vision économique. Il n’y aura pas de développement digne de ce nom tant que des gens seront incapables d’aller travailler à cause de problèmes d’épuisement ou de santé mentale. Tant que le corps professoral et les parents devront se battre dans un système scolaire malmené et en manque de ressources. Tant que des milliers de gens attendront une chirurgie pour leur cancer ou pour reconstruire leur genou. Tant qu’il n’y aura pas de formation adéquate pour les travailleuses et les travailleurs, de mesures contre la pénurie de main-d’œuvre et de transition juste pour s’adapter aux changements climatiques, conclut Mme Senneville. Il y a urgence de réinvestir maintenant pour un demain plus prospère pour toutes et tous. »

Une entente de cinq ans à l’usine de La Pocatière

Le Syndicat des employés de Bombardier à La Pocatière (CSN) vient d’adopter un nouveau contrat de travail de cinq ans qui assure de meilleures conditions de travail et pave la voie à l’obtention de nouveaux contrats. Les deux tiers des membres ont accepté la dernière offre patronale, qui prévoit des augmentations moyennes cumulatives de 13,95 % en cours de convention collective. Dans le cas précis des soudeurs, la hausse salariale totalise 23,56 %.

Selon le conseiller syndical au dossier, Christian Beaulieu, l’employeur cotisera davantage au régime de retraite et l’assurance collective continuera à être payée à 100 % par la compagnie. Autrefois propriété de la division ferroviaire de Bombardier, l’usine de la multinationale d’origine française Alstom emploie actuellement environ 150 des 300 employé-es qu’elle comptait durant ses belles années. « En l’absence de contrats d’importance, l’usine vivote depuis quelques années, admet le conseiller syndical. Mais avec de nouveaux contrats, le bon temps va revenir. »

« Le niveau d’emploi est à son plus bas et, chaque fois qu’il y a des mises à pied, il y a aussi des travailleurs qui partent et qui se replacent ailleurs », reconnaît aussi Louis Bégin, président de la Fédération de l’industrie manufacturière de la CSN.

En route pour le TGF
Mais l’optimisme reste de rigueur. « Toutes les planètes sont maintenant bien alignées, ajoute le président de la FIM. Toutes les bonnes cases sont cochées pour permettre à la compagnie de décrocher le contrat de fabrication du train à grande fréquence (TGF). » Il y a quelques semaines, Ottawa a lancé un appel de propositions pour le matériel roulant de ce lien ferroviaire projeté entre le Québec et l’Ontario. « La conclusion d’une nouvelle convention collective démontre la qualité des relations de travail chez Alstom. Elle est désormais bien positionnée pour obtenir cet important contrat fédéral. »

Unanimes, les députés enjoignent le gouvernement à négocier

Par un vote unanime, l’Assemblée nationale du Québec a enjoint mercredi le gouvernement caquiste à négocier avec le Regroupement Les sages-femmes du Québec (RSFQ), qui est sans contrat de travail depuis deux ans.

« Nous espérons que cette motion sera le coup d’envoi de la négociation, s’est réjouie la présidente du RSFQ, Josyane Giroux. Après deux ans sans véritable discussion, il est plus que temps d’obtenir la reconnaissance professionnelle que nous méritons et une véritable équité dans nos conditions de travail. »

Adoptée « sans débat », la motion a été introduite au Salon bleu par la députée solidaire de Rouyn-Noranda, Émilise Lessard-Therrien. Trois ministres concernés par la négociation ont voté en faveur de son adoption : Christian Dubé (ministre de la Santé et des Services sociaux), Lionel Carmant (ministre délégué à la Santé et aux Services sociaux), et Sonia Lebel (présidente du Conseil du trésor). Les cinq partis politiques représentés à l’Assemblée et les 101 député-es présents ont appuyé la motion.

Cette motion appelle à débuter les négociations « sans délai », reconnaît « le travail exceptionnel » de ces professionnelles de la santé et « les avantages connus du suivi sage-femme ».

Depuis avril 2020, seulement quelques rencontres avaient eu lieu entre le regroupement et les autorités du ministère de la Santé et des Services sociaux. Jusqu’à maintenant, les négociateurs gouvernementaux affirmaient qu’ils n’avaient aucun mandat pour négocier et donc, aucune offre à proposer.

Plus de 6500 courriels inondent les bureaux ministériels
Plus tôt en journée mercredi, les sages-femmes ont envoyé plus de 6500 courriels aux membres du Conseil des ministres. « Après deux ans sans négociation, ont-elles écrit, le travail doit commencer ! »

« Le Conseil des ministres a le pouvoir d’ordonner au Conseil du trésor de déposer une réponse à nos demandes, a rappelé la présidente du RSFQ. Avec la motion unanime de l’Assemblée nationale, le gouvernement n’a plus de faux-fuyant. »

« Dans le contexte difficile qui sévit présentement en obstétrique, il est totalement inacceptable que la CAQ laisse traîner la négociation, a ajouté le président de la Fédération des professionnèles de la CSN, Danny Roy. Il est grand temps que le gouvernement démontre que les femmes et les familles sont une priorité en donnant des mandats clairs à sa table de négociation. »

Les paramédics déclenchent une grève plus perturbatrice

Dès 6 h, en ce matin du 16 mars, les 3500 paramédics membres de la FSSS–CSN ont déclenché la grève légale la plus perturbatrice de l’histoire du secteur préhospitalier au Québec. En plus de tous les autres moyens de pression qu’ils appliquent depuis l’été dernier, dont la grève de nombreuses tâches, les paramédics exerceront une pression supplémentaire. Notamment, une partie du personnel-cadre sera tenu de contribuer au maintien des services essentiels en prenant la route, au moins 4 h par semaine, afin de remplacer des grévistes. Une telle grève, d’ampleur provinciale, est inédite. Le Tribunal administratif du travail (TAT) a rendu lundi sa décision concernant la liste des services essentiels.

Les travailleuses et les travailleurs du secteur préhospitalier sont sans convention collective depuis le 31 mars 2020. Ils réclament un redressement salarial permettant d’assurer l’équité avec les autres emplois des secteurs de la sécurité publique et hospitalier. Ils veulent trouver des solutions pour permettre aux paramédics de terminer leur quart de travail à l’heure et de manger à l’heure prévue. De plus, ils réclament l’élimination des horaires dits de faction, des horaires de travail désuets en vertu desquels les paramédics sont sur appel 24 h sur 24 durant sept jours consécutifs.

« Ce n’était pas notre premier choix de déclencher cette grève, rappelle le représentant du secteur préhospitalier à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), Jean Gagnon. Près de deux ans après l’échéance des conventions collectives, presque rien n’a bougé. C’est pour ça qu’aujourd’hui on y met tout ce qu’on peut. Nous savons que ce sera difficile. Les représentants patronaux ont tout tenté pour convaincre le TAT de ne pas nous accorder ce moyen de pression concernant le travail des cadres. Mais il y a une façon de faire lever la pression très rapidement : c’est de négocier à la table de négociation. Nous avons deux journées de rencontres en conciliation dans les prochains jours. Nous ne pouvons qu’espérer que la partie patronale ait enfin les mandats ! »

« C’est bien parce que notre travail est essentiel pour la population que le tribunal limite les moyens de pression que nous pouvons exercer, enchaîne Jean Gagnon. Il serait grand temps que le gouvernement fasse preuve de plus de respect et qu’il fasse de notre négociation un dossier prioritaire. »

Lock-out sauvage chez Rolls-Royce : les salarié-es déclenchent la grève

Rolls-Royce Canada a choisi aujourd’hui de mettre ses salarié-es en lock-out, de façon sauvage, au moment même où ils étaient réunis en assemblée générale pour faire le point sur les négociations. À l’issue de cette assemblée, les travailleuses et les travailleurs de Rolls-Royce Canada ont donné à leur syndicat le mandat de déclencher la grève au moment jugé opportun, et ce, dans une proportion de 94 %. Face à la situation, le syndicat a décidé de mettre le mandat en œuvre immédiatement et de déclencher la grève.

Sans convention collective depuis mars 2020, ces 530 travailleuses et travailleurs spécialisés dans l’entretien de moteurs d’avion demandent un contrat de travail de cinq ans. Ils veulent notamment éliminer les clauses « orphelines » des régimes de retraite et d’assurances collectives, améliorer les salaires et les horaires de travail, ainsi que bonifier les congés.

« Cela fait des mois que nous plaidons à la table de négociation pour que les besoins des travailleuses et des travailleurs de Rolls-Royce soient pris en compte, explique le président du syndicat, Frédéric Labelle. Mais les réponses de l’employeur nous déçoivent. Plus il fait preuve de mépris à notre égard, plus notre sentiment d’appartenance envers cette entreprise s’effrite. Nous sommes le cœur de cette entreprise. Sans notre travail, reconnu dans l’industrie comme étant de qualité exceptionnelle, Rolls-Royce ne pourrait aspirer être parmi les grands du secteur. Nous voulons retrouver le respect chez Rolls-Royce. »

Face à l’usine du Chemin de la Côte-de-Liesse, le Syndicat des travailleuses et des travailleurs de Rolls-Royce Canada (CSN) affiche d’ailleurs depuis quelques semaines le message suivant sur un panneau publicitaire : « Exigeons le respect chez Rolls-Royce Canada ». Avant de tenir la consultation d’aujourd’hui sur un mandat de grève, le syndicat a organisé plusieurs activités de mobilisation pour faire comprendre à l’employeur que les salarié-es tiennent à leurs revendications. Les membres y participent en grand nombre et se tiennent informés de l’évolution des négociations, car 25 séances de négociation ont eu lieu au cours des derniers mois. L’appui au comité de négociation est palpable.

Appui indéfectible de la CSN
La présidente de la CSN, Caroline Senneville, rappelle que les revendications du syndicat sont terre à terre. « Rolls-Royce Canada doit comprendre que c’est légitime pour les travailleuses et les travailleurs d’établir leur priorité et de vouloir améliorer leurs conditions de travail, particulièrement au moment où l’industrie s’arrache la main-d’œuvre qualifiée. C’est inconcevable qu’une entreprise aussi prospère ne soit pas capable de s’entendre avec ses salarié-es. C’est clair que toute la CSN va soutenir les travailleuses et les travailleurs de Rolls-Royce. Leur lutte est juste. »

Des syndicats de la fonction publique québécoise réclament des actions concrètes

Afin d’endiguer les problèmes de pénurie de main-d’œuvre qui mettent à mal les services publics, des syndicats représentant plus de 40 000 travailleurs et travailleuses de la fonction publique au Québec réclament des actions concrètes du gouvernement Legault. « Tous les employeurs du Québec font présentement des pieds et des mains afin d’attirer et de retenir le personnel nécessaire à leurs activités. Tous, sauf la fonction publique du Québec, qui semble penser qu’elle existe en dehors des contraintes du marché de l’emploi. Cette inaction pèse de plus en plus lourd sur les services publics au Québec et sur leur capacité à demeurer disponibles pour la population », expriment les organisations syndicales regroupant le SFPQ, le SPGQ, l’APIGQ, le SAPSCQ-CSN et le SAPFQ. Ces dernières demandent de rencontrer rapidement la présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel, pour discuter des solutions à mettre en place et elles espèrent voir apparaître des mesures dans le budget du Québec la semaine prochaine.

« Les conséquences du manque de personnel dans les services à la population ne cessent de s’accumuler et d’être répertoriées dans les médias : surcharge de travail au Curateur public, attente interminable au téléphone pour obtenir de l’aide, activités au ralenti dans les palais de justice. Le travail dans la fonction publique doit être valorisé au même titre que certains emplois en santé, en éducation et dans les services de garde », affirme Christian Daigle, président général du Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ).

Ces impacts sur les services offerts à la population sont en lien direct avec les difficultés pour l’État d’attirer et de retenir du personnel expérimenté. « La liste des emplois en pénurie dans la fonction publique est longue comme le bras : psychologues, médecins vétérinaires, agronomes, inspecteurs, architectes, informaticiens, et j’en passe. La réalité, c’est que le personnel de la fonction publique ne cesse de s’appauvrir et ils sont de plus en plus nombreux à aller chercher de meilleures conditions ailleurs », déplore Line Lamarre, présidente du Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ).

Cette rareté de la main-d’œuvre se traduit également par un manque criant de personnel au sein de certains établissements de détention. Laissant craindre pour la santé et la sécurité du personnel, mais aussi des détenus. « À force d’ignorer le travail essentiel des agentes et agents en services correctionnels, le gouvernement récolte ce qu’il a semé. La profession n’est guère attirante et la relève est difficile parce que le gouvernement ne déploie aucun incitatif », indique Mathieu Lavoie, président national du Syndicat des agents de la paix en services correctionnels au Québec (SAPSCQ-CSN).

Le manque de personnel entraîne aussi l’affaiblissement de l’expertise interne du gouvernement de plus en plus dépendant de ressources externes, que ce soit dans les technologies de l’information ou dans les travaux publics. Près de 1000 postes sont actuellement disponibles en informatique et des centaines au ministère des Transports, pour ne nommer que ceux-là.

L’affaiblissement de l’expertise interne du gouvernement en ingénierie est dénoncé chaque année par tous les experts crédibles, notamment le Vérificateur général du Québec. La précarité troublante de nos infrastructures publiques, que l’on connaît aujourd’hui, est symptomatique d’une fonction publique affaiblie. Cette triste situation est l’héritage d’une orientation politique qui s’est instituée au début des années 2000 et qui est fondée sur la sous-traitance disproportionnée. La rareté de la main-d’œuvre qualifiée est un frein au renforcement de l’expertise interne du gouvernement. « Ainsi, l’encadrement gouvernemental des travaux d’infrastructures se détériore en fonction des impératifs du marché. L’attraction d’une expertise confirmée devient des plus urgente comme jamais auparavant » déplore Marc-André Martin, président de l’Association professionnelle des ingénieurs du gouvernement du Québec (APIGQ).

L’impact de la pénurie se fait sentir autant dans les activités des ministères et organismes dans les grands centres que dans les régions. « Il manque cruellement d’agentes et d’agents de protection de la faune pour être en mesure d’assurer une couverture territoriale efficace, sécuritaire et opérationnelle. Moins de personnel pour veiller sur la ressource faunique entraîne une plus grande facilité pour le braconnage. La chute drastique d’effectif des dernières années constitue une menace pour toute l’industrie de la chasse et de la pêche, laquelle engendre près de deux milliards de dollars en retombées économiques annuellement. Bientôt, ça sera nous, les agents et agentes de protection de la faune, qui seront une espèce en voie de disparition; il faut agir dès maintenant ! », lance Martin Perreault, président provincial du Syndicat des agents de protection de la faune du Québec (SAPFQ).

Des gains pour les salarié-es de la Ferme Saint-Zotique

Les quelque 130 salarié-es de la Ferme Saint-Zotique, membre de la famille corporative des fermes Burnbrae, ont accepté à 83 % une entente de principe leur permettant de réaliser des gains majeurs autant au niveau salarial qu’au niveau de leurs conditions de travail. Réunis en assemblée générale, à Saint-Polycarpe, le dimanche 6 mars 2022, les membres du syndicat CSN ont accepté la recommandation de leur comité de négociation mettant ainsi un terme à un processus de négociation qui aura duré cinq mois et au cours duquel les salarié-es ont dû exercer leur droit de grève à deux reprises.

Rappelons qu’en septembre 2021, les membres avaient mandaté leur représentant d’un volumineux projet de négociation, l’enjeu était de réécrire en grande partie la convention collective pour mieux encadrer les conditions de travail au quotidien. « Pour plusieurs de nos membres, il s’agissait de la négociation de la dernière chance, si les choses ne changeaient pas maintenant et drastiquement, ils allaient partir, indique Marc Binet, président du syndicat. Nous avons donc été chercher des gains majeurs qui permettront de mettre de l’ordre dans les relations de travail et les conditions de travail ».

L’entente de principe prévoit une convention collective de quatre ans avec des hausses de salaire totales de 15 % à 20 % selon les différents postes, l’équité salariale pour certaines fonctions à prédominances féminines, l’instauration d’une prime équivalente à 5 % du salaire pour compenser les heures supplémentaires obligatoires pour les salarié-es de l’expédition et une majoration de près de 25 % des différentes primes. Les syndiqué-es ont également obtenu à l’arraché le report des jours fériés tombant la fin de semaine et la fin du travail obligatoire les jours fériés, qui semble être une norme dans l’industrie de l’œuf. Aussi, les salarié-es ont obtenu des gains notables sur les procédures d’octroi des vacances et l’élimination des semaines où la prise de vacances était interdite, un encadrement plus strict du recours au personnel d’agence et des clauses de libertés syndicales améliorées.

À la Fédération du Commerce–CSN, on rappelle que les augmentations de salaire de 1,25 $ de l’heure, rétroactives au mois de novembre 2021, s’ajoutent aux hausses moyennes de 1,50 $ de l’heure obtenues, en cours de convention, à la suite d’une importante lutte des membres, en septembre 2020. Pour Nancy Mathieu, secrétaire générale de la Fédération, « les salarié-es ont lutté en 2020 et ils ont obtenu la transformation de la prime COVID en salaire, maintenant en mobilisant et en luttant de nouveau, ils vont en chercher davantage. En novembre 2022, certains salarié-es auront été chercher plus de 15 % d’augmentation en deux ans. La lutte et la solidarité, c’est ainsi qu’on gagne ».

Annette Herbeuval, présidente du Conseil central de la Montérégie–CSN, accueille très favorablement ce règlement et y voit une très bonne chose pour le marché de l’emploi dans la région du Suroît. « Les salarié-es de la Ferme Saint-Zotique viennent de faire passer le salaire d’embauche à 18,81 $ de l’heure, c’est un syndicat de plus à passer la barre des 18 $ de l’heure qui représente pour nous le salaire minimum pour vivre convenablement en 2022. C’est un pas dans la bonne direction pour l’ensemble de la Montérégie, particulièrement le Suroît ».