Seconde grève générale illimitée au Cimetière Notre-Dame-des-Neiges

À la suite de l’adoption d’un mandat de grève générale illimitée (GGI) le 21 novembre dernier, le Syndicat des travailleuses et des travailleurs du Cimetière Notre-Dame-des-Neiges (STTCNDDN–CSN) a déclenché la GGI à minuit ce jeudi 12 janvier 2023.

Sans contrat de travail depuis le 31 décembre 2018, le STTCNDDN–CSN a entrepris la négociation en novembre 2019.

Les employé-es de bureau sont toujours en grève
Pour leur part, les 17 membres du Syndicat des employées et employés de bureau du Cimetière Notre-Dame-des-Neiges–CSN ont déclenché la grève le 20 septembre 2022. Ils sont en grève générale illimitée depuis le 20 octobre dernier.

À propos
Le Syndicat des travailleuses et des travailleurs du Cimetière Notre-Dame-des-Neiges–CSN rassemble une centaine de membres.

Les salarié-es de Chemtrade déclenchent la grève

C’est ce jeudi matin 5 janvier que les membres du Syndicat des travailleurs et travailleuses des produits performants General Chemical–CSN ont commencé leur mouvement de grève à l’usine Chemtrade située à Salaberry-de-Valleyfield.

« Après seulement deux jours de négociation, dont une demi-journée en conciliation, le porte-parole de l’employeur a déposé une offre finale et globale qui n’est pas à la hauteur des demandes du syndicat. Les hausses de nos salaires sont actuellement au centre de notre négociation. Nous revendiquons des augmentations dès la première année qui vont compenser l’inflation qui nous frappe toutes et tous de plein fouet, déclare Jean-Sébastien Tessier, président du syndicat. Comme tout le monde, nous ne voulons pas nous appauvrir et nous savons que notre employeur a largement les moyens de répondre à nos demandes légitimes ».

Le syndicat a tenu un vote de grève à scrutin secret le 10 décembre 2022 et a adopté une banque de cinq jours de grève à 100 % à exercer au moment jugé opportun.

Chemtrade fournit des produits chimiques d’assainissements utilisés dans le traitement des eaux.

À propos

Le Syndicat des travailleurs et travailleuses des produits performants General Chemical–CSN regroupe neuf salarié-es.

Le rôle des syndicats plus important que jamais !

C’est ce matin que la présidente de la CSN, Caroline Senneville, faisait connaître aux médias quelques grands dossiers et enjeux qui mobiliseront la centrale syndicale en 2023. Accompagnée d’une travailleuse et de deux travailleurs venus illustrer concrètement ces sujets par leur histoire poignante, la présidente a notamment fait état des situations problématiques liées à l’inflation, aux pénuries de main-d’œuvre, aux enjeux des réseaux publics, au travail des enfants, à l’immigration temporaire et à la transition écologique juste.

Des droits bafoués… et des témoignages éloquents
« Si quelqu’un doutait encore de l’utilité du syndicalisme de nos jours, 2022 nous a clairement montré pourquoi la défense des travailleuses et des travailleurs, que ces personnes soient syndiquées ou non, est plus nécessaire que jamais, a affirmé d’entrée de jeu Mme Senneville. Il est faux de dire que les salaires ont rattrapé l’inflation. Si les salaires étaient si attrayants, on ne se retrouverait pas avec une pénurie de main-d’œuvre si grave. »

La CSN attendra notamment du gouvernement des solutions pour pallier les ruptures de services dans les réseaux de la santé et des service sociaux, de l’éducation et de l’enseignement supérieur. « L’organisation du travail n’a aucun sens, les conditions sont terribles. L’équation est la suivante : surcharge + faible rétention = attractivité quasi nulle, ajoute la présidente. Et les offres salariales du gouvernement au secteur public sont risibles. » Claudine Léveillé, technicienne en éducation spécialisée depuis 25 ans souffrant d’une commotion cérébrale liée au travail, ajoute : « Dans mon milieu, on est rendu à offrir des services qui ne sont pas à la hauteur tout en mettant en péril la santé et la sécurité des gens qui y travaillent. Les ruptures de services et la surcharge sont la cause de mon accident de travail. »

Même son de cloche en ce qui a trait aux droits des travailleurs étrangers temporaires (TET). Steve Houle, président d’un syndicat du milieu de la transformation alimentaire employant un bon nombre de TET, déclare : « Même si la CAQ dit qu’elle veut “en prendre moins, mais en prendre soin…”, on s’aperçoit que dans bien des cas, les soins ne sont pas au rendez-vous. On est témoins de nombreux retards dans le renouvellement des permis de travail ou des visas qui privent les TET de soins de santé ou de la possibilité de sortir du pays. Aussi, les logements fournis sont souvent sur le bord de l’insalubrité et les droits élémentaires des locataires, dont le droit à la vie privée, ne sont pas respectés. On les accompagne comme on peut, mais c’est difficile avec les employeurs. »

Transition juste : où est le capitaine du bateau ?
Le contexte climatique entraînera des conséquences graves sur des milliers de personnes en emploi. Certaines vont perdre leur gagne-pain, d’autres devront se recycler après parfois des décennies dans le même emploi. « La situation exige du gouvernement des mesures rapides de formation et d’accompagnement, parce que les impacts du réchauffement climatique sont déjà là. Qu’on pense aux insectes qui dévastent les forêts et qui nuisent à l’industrie du bois et du tourisme, ou encore aux impacts de la décarbonisation sur le transport, par exemple. »

André Giguère, mécanicien depuis 32 ans à Sherbrooke, enchaîne : « Les gens de ma profession sont loin d’être suffisamment formés pour s’occuper des véhicules électriques. On doit s’adapter et ça presse. Une formation pointue existe, mais les employeurs tardent à l’implanter. Le gouvernement pourrait commencer par assujettir tous les garages pour qu’ils offrent cette formation. »

« Trop de choses manquent de bon sens dans l’organisation du travail : on veut un “virage vert” sans se préoccuper des conséquences sur les emplois ; on tolère le travail des enfants de moins de 14 ans même si les blessures dans ce groupe d’âge sont en très forte hausse ; on recrute des personnes non formées pour travailler en santé et en éducation sans vraiment les accompagner. Ça suffit, l’exploitation, c’est assez le manque de vision cohérente. La CSN va toujours dénoncer ça haut et fort. Et au gouvernement, je dis ceci : on ne trouvera pas de solution pérenne sans écouter celles et ceux qui travaillent sur le terrain et les syndicats qui les représentent. »

Les RMU et les employé-es de bureau toujours sans convention

Près de trois ans après l’échéance des conventions collectives, le 31 mars 2020, les répondantes et répondants médicaux d’urgence (RMU) du Québec et le personnel administratif d’Urgences-santé attendent toujours un signal de la part du Conseil du trésor. « Ils sont les premiers à répondre aux appels d’urgence médicale et malheureusement, ils passent en dernier aux yeux du Conseil du trésor, déplore la présidente de la CSN, Caroline Senneville. Pourtant, ces travailleuses et travailleurs contribuent à sauver des vies tous les jours et à limiter la dégradation de la qualité de vie. »

Ce midi, des représentantes et représentants de tous les syndicats composant la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) ont tenu un rassemblement en appui aux RMU et au personnel administratif d’Urgences-santé.

Le vice-président de la CSN, David Bergeron-Cyr, était sur place. « Les RMU sont le premier contact avec les citoyennes et les citoyens, qui se trouvent souvent démunis devant une urgence médicale. Ils administrent par téléphone les premiers soins dans des situations cruciales, en attendant les secours. On leur impose régulièrement des heures supplémentaires obligatoires malgré un travail qui exige un très haut niveau de concentration. Il manque de personnel tout le temps, même au sein du personnel administratif, notamment parce que les salaires ne sont pas à la hauteur. Il faut prendre mieux soin de celles et de ceux qui choisissent d’effectuer ce travail indispensable à notre qualité de vie. »

« On ne peut pas accepter que le Conseil du trésor laisse traîner les négociations comme ça, dénonce le président de la Fédération de la santé et des services sociaux–CSN, Réjean Leclerc. Ça fera bientôt trois ans que les RMU de tout le Québec et le personnel administratif d’Urgences-santé sont sans convention. Qu’est-ce qui cloche au Conseil du trésor ? Pendant ce temps, la situation sur le terrain se détériore. On n’est plus capable de retenir le personnel, plus capable d’attirer la relève. C’est irresponsable. »

« Nous ne baisserons pas les bras, poursuit la présidente du Syndicat des employé-es d’Urgences-santé–CSN, Anick Bélanger. Nos demandes sont réalistes et légitimes. Nous avons récemment présenté à l’employeur une nouvelle proposition globale centrée sur la pleine reconnaissance de la valeur de notre travail, afin de relancer la négociation. Tout est en place pour conclure une entente satisfaisante. »

En ce qui a trait aux salaires, les RMU et le personnel administratif réclament les paramètres salariaux négociés dans le secteur public. Parmi les autres revendications, notons des mesures pour favoriser l’attraction et la rétention du personnel, la réévaluation de certains titres d’emploi et des solutions aux enjeux de santé psychologique.

À propos
Les RMU sont notamment les personnes qui prodiguent les premiers soins par téléphone dans des moments cruciaux, par exemple en donnant les instructions pour amorcer des manœuvres de réanimation en cas d’étouffement ou encore pour préparer un accouchement, en attendant l’arrivée de l’ambulance ou des premiers répondants. Maillon tout aussi essentiel au sein d’Urgences-santé, les employé-es de bureau assurent pour leur part tout le soutien administratif. Ils voient, entre autres, à combler les effectifs des paramédics, des employé-es de soutien et des RMU. Ils œuvrent à l’informatique, à l’entretien général, aux compte-clients et à la facturation ainsi qu’aux services de la paye et des ressources humaines.

 

Une révolution dans l’univers des médias

La Coopérative nationale de l’information indépendante (Cn2i), ses médias membres et les syndicats représentant ses travailleuses et travailleurs viennent de conclure une convention collective qui fait place à l’innovation et qui met de l’avant un mode de gestion unique dans l’univers médiatique. L’entente prévoit notamment l’implantation de la gestion participative et un mode de gestion du temps de travail qui s’appuie sur le sens des responsabilités des membres.

Le contrat de travail d’une durée de deux ans a été négocié sur une période d’un peu plus d’un an. Pour la première fois depuis la création de la CN2i, l’exercice a permis de revoir les conditions de travail de manière approfondie dans les médias du groupe (Le Droit, Le Nouvelliste, Le Quotidien, Le Soleil, La Tribune, La Voix de l’Est, ainsi que le nouveau média pour enfants Les as de l’info).

« Notre entreprise coopérative n’est pas traditionnelle en soi, nous avons voulu conclure une nouvelle convention collective qui ne le soit pas non plus. Depuis le début de notre aventure, il y a maintenant trois ans, nous avons voulu adopter un mode de gestion innovant et notre entente de travail pousse cette approche plus loin, sur plusieurs aspects », déclarent conjointement Stéphane Lavallée, directeur général de la CN2i, et Karine Tremblay, porte-parole du regroupement des sept syndicats des travailleuses et travailleurs de la CN2i-CSN.

« D’emblée, nous avons carrément éliminé le statut de surnuméraire de la convention collective afin de régulariser le statut de toutes les personnes salariées. Nous avons amélioré certaines échelles de salaires, notamment celles des photographes. Aussi, notre nouvelle convention définit la notion d’équipes de travail et remet des responsabilités traditionnellement dévolues au personnel-cadre entre les mains des équipes elles-mêmes, notamment en ce qui touche la gestion des salles de nouvelles, des services de ventes et de production. Il s’agit d’une approche de gestion participative à part entière », ajoute Karine Tremblay.

« Nous avons la conviction, comme organisation, que les relations de travail doivent évoluer en fonction d’une vision modernisée de l’entreprise qui inclut un nouveau partage des responsabilités et, du même coup, une plus grande responsabilisation de chacune et de chacun », commente Stéphane Lavallée.

Ainsi, la gestion en équipe de travail vise à offrir plus de flexibilité pour la prise de congés personnels, plus d’occasions de développement professionnel pour les travailleuses et les travailleurs, plus de souplesse pour le choix du lieu de travail, etc. Puisque la gestion participative entraîne néanmoins de nouvelles façons de faire, les parties se sont entendues sur la création d’un poste d’ombudsman à la gestion participative ; cette personne neutre, qui n’est ni une représentante de l’employeur ni une représentante syndicale, a le mandat d’accompagner les équipes dans cette nouvelle voie et d’agir en tant que médiatrice lorsque la situation le commandera. D’ailleurs, la convention intègre également des mécanismes de déjudiciarisation des relations de travail au profit du dialogue et des modes de résolution d’enjeux novateurs.

Fondée le 11 décembre 2019 pour assurer la relance des médias d’information régionaux du Québec et de l’est ontarien, la CN2i, aussi connue sous le vocable Les coops de l’information, est le plus grand groupe de presse coopératif au Canada.

À propos

Les sept syndicats des travailleuses et travailleurs de la CN2i–CSN regroupent environ 300 membres affiliés à la Fédération nationale des communications et de la culture–CSN (FNCC–CSN). Il s’agit du Syndicat de la rédaction du Soleil–CSN, du Syndicat des travailleurs et des travailleuses de la Coopérative de solidarité Le Droit–CSN, du Syndicat des publicitaires du Saguenay–CSN, du Syndicat des employé-es de La Tribune–CSN, du Syndicat national des employé-es de La Voix de l’Est–CSN, du Syndicat du service de la publicité du Nouvelliste (1982) Inc.–CSN et du Syndicat de l’information du Nouvelliste–CSN.

La colère gronde au sein de Novago et de Sollio Groupe Coopératif

Les grévistes du Syndicat des travailleuses et travailleurs de la COOP Lanaudière et des syndicats du secteur agroalimentaire CSN de la Montérégie, du Centre-du-Québec et de Lanaudière se sont réunis à Trois-Rivières, région d’activités économiques importante pour ce secteur.

Après 15 mois de conflit, les grévistes de la Coopérative Novago de Lanaudière ont posé cette semaine un geste inédit à la table de négociation. « Devant le refus persistant de la partie patronale à négocier, nous avons déposé formellement à l’employeur une proposition de règlement globale et avons exigé qu’elle soit présentée au conseil d’administration de la Coopérative Novago. Nous n’avons pas le choix. Près d’un an et demi s’est écoulé depuis le début du conflit et les mandats des représentants de l’employeur à la négociation demeurent encore nébuleux. Le conseil d’administration nous semble tenu à l’écart des décisions qui lui sont imputables dans cette négociation », affirme Nicole Lambert, présidente du Syndicat des travailleuses et travailleurs de la COOP Lanaudière–CSN. Cette offre du syndicat tient compte du contexte économique actuel ainsi que des réalités du marché du travail. Les grévistes souhaitent avoir l’heure juste en obtenant une position claire du conseil d’administration qui permettra de reprendre rapidement les négociations et de mettre fin au conflit de travail.

Les syndicats des usines d’Olymel de Berthierville, de Saint-Jean-Baptiste, de Sainte-Rosalie, de Princeville et de Drummondville ont tenu à être présents aujourd’hui. Inspirés par la ténacité et la détermination des grévistes, ils souhaitent s’inspirer de ceux-ci pour se mobiliser et dénoncer le traitement irrespectueux que réserve Sollio Groupe Coopératif aux travailleuses et aux travailleurs de ses divisions corporatives. Ceux-ci souhaitent également manifester publiquement leur appui aux grévistes et entendent le démontrer par des gestes de solidarité concrets au cours des semaines et des mois à venir. Rappelons notamment que les usines d’Olymel vivent actuellement de grandes incertitudes. Les six syndicats présents font tous partie de Sollio Groupe Coopératif.

« Sollio doit rappeler à l’ordre Novago et ses autres filiales. C’est d’une tristesse inouïe de voir que ce grand fleuron québécois qu’était la Coopérative fédérée est devenu aujourd’hui un monopole agricole du champ à l’assiette qui entraîne ses travailleuses et ses travailleurs du champ à la rue. Il n’y a aucune raison économique ou idéologique évidente ni justifiable pour que Sollio cautionne les artisans du plus long conflit de travail actif au Québec », insiste Alexandre Laviolette, président de la Fédération du Commerce–CSN.

Le contexte économique et social est actuellement favorable à l’amélioration des conditions de travail.  Nous nous trouvons en pleine pénurie de main-d’œuvre, avec un taux de chômage à un plancher historique de 3,8 % et un indice des prix à la consommation à un sommet depuis 30 ans. C’est dans ce contexte que les grévistes s’apprêtent à passer un deuxième hiver sur le trottoir. L’employeur, lui, a été incapable d’expliquer ses motivations et de les justifier à la table de négociation. Par surcroît, les négociateurs patronaux ont candidement avoué n’avoir aucun mandat provenant du conseil d’administration, et ce, même après 14 mois de conflit. Ceci soulève de sérieux doutes sur les motivations réelles de l’employeur Novago et sur sa volonté de trouver une sortie honorable à la crise.

« Il est plus que temps que Novago et Sollio s’ajustent aux conditions actuelles du marché de l’emploi. Il est inconcevable de mettre autant de pression sur des travailleuses et des travailleurs et espérer avoir un succès économique en pleine pénurie de main-d’œuvre. La position de Novago est intenable et complètement irrationnelle dans ce contexte. Depuis le début du conflit, une vingtaine de travailleuses et de travailleurs ont quitté leur emploi. Une perte nette de plus de 20 années et plus d’expérience dans certains cas. Quel employeur peut se permettre une telle réalité de nos jours ? », soutient Paul Lavergne, président du Conseil central du Cœur du Québec–CSN.

Voici le nom des syndicats d’Olymel qui étaient sur place aujourd’hui en appui à leurs camarades de la Coop Novago :

  • Syndicat des employé-es de l’Abattoir de Berthierville–CSN
  • Syndicat des travailleuses et travailleurs d’abattoir de volaille de Saint-Jean-Baptiste–CSN
  • Syndicat des employé-es de l’usine de transformation de volaille de Sainte-Rosalie–CSN
  • Syndicat des employé-es du groupe Olymel (Princeville)–CSN
  • Syndicat des travailleuses et travailleurs de Bacon Inter-América–CSN

Le prix Pierre-Vadeboncoeur de la CSN va à Mélikah Abdelmoumen et à Jean-François Nadeau

Le prix Pierre-Vadeboncoeur, décerné par la CSN à l’essai s’étant le plus démarqué durant l’année, a été remis à Mélikah Abdelmoumen, pour son essai Baldwin, Styron et moi, publié chez Mémoire d’encrier, et à Jean-François Nadeau, pour Sale temps, un recueil de chroniques publié chez Lux éditeur.

Doté d’une bourse de 5 000 $, le prix a été remis aujourd’hui à l’occasion du conseil confédéral de la CSN, qui se déroule les 14 et 15 décembre au Centre des congrès de Lévis. Le jury, présidé par l’ex-présidente de la CSN Claudette Carbonneau, compte aussi la professeure de littérature Catherine Ladouceur, membre de la CSN, et l’éditeur Mark Fortier, lauréat de l’année précédente.

« Plusieurs considèrent à juste titre Pierre Vadeboncoeur comme l’un des plus grands essayistes québécois. Il a joué un rôle de premier plan dans la construction de la CSN moderne et dans l’édification d’un type de syndicalisme unique en Amérique du Nord. C’est son héritage syndical et intellectuel qui a amené la CSN à créer un prix portant son nom », affirme Nathalie Arguin, secrétaire générale de la CSN, qui remettait les bourses aux lauréats.

Ce prix, remis pour une première fois en 2011, veut souligner la contribution majeure d’un essai publié au Québec au cours de l’année écoulée. Encore cette fois-ci, une quinzaine de maisons d’édition québécoises ont soumis plusieurs dizaines d’œuvres.

Dans sa présentation des œuvres récompensées, Claudette Carbonneau a souligné, chez Mélikah Abdelmoumen, la façon dont elle nous plonge au cœur d’un débat qui n’a pas cessé de nous interpeler ces dernières années : celui de l’appropriation culturelle et de la liberté de l’écrivain. De là l’appel à la barre des deux auteurs étasuniens, James Baldwin et William Styron. Il s’agit de l’amitié improbable d’un écrivain blanc, Styron, dont les ancêtres étaient propriétaires d’esclaves, et d’un écrivain noir, James Baldwin, lui-même descendant d’esclaves. Quand des Afro-Américains ont attaqué Styron pour avoir écrit au « je » son roman Les confessions de Nat Turner, l’accusant de s’approprier la vie d’un esclave noir, Baldwin s’était courageusement porté à sa défense.

« Le jury a trouvé dans cette œuvre une expérience intime du monde, qui invite à un dialogue nécessaire ancré dans un réel confrontant, qui appelle son lecteur et sa lectrice à l’engagement, tout cela reposant sur une rigueur intellectuelle réjouissante qui se déploie dans une structure fort originale », a fait valoir la présidente du jury.

Quant à l’autre lauréat, le journaliste Jean-François Nadeau, madame Carbonneau a rappelé que nous sommes plusieurs à attendre avec un intérêt toujours soutenu sa chronique du lundi dans Le Devoir. Ce sont entre autres ces chroniques, rédigées dans l’urgence sur une période de cinq ans, que Nadeau a peaufinées et a accompagnées de quelques nouveaux inédits pour nous les présenter dans le recueil intitulé Sale temps.

« Dans cette œuvre aux accents pamphlétaires bien sentis et magnifiquement écrits, a ajouté le jury, Nadeau s’efforce d’éveiller les consciences sur des enjeux bien de notre temps. » L’auteur se livre à une « réflexion sur le temps, sur notre rapport à celui-ci, sur son rôle comme instrument de pouvoir sur le
« monde ordinaire ». Il invite à revoir un contrat social profondément aliénant, injuste et inégalitaire fondé sur la productivité, le consumérisme et ses nombreuses servitudes. »

En outre, le jury a accordé une mention spéciale à l’essai de Pierre Nepveu, Géographie du pays proche. Le jury a apprécié sa conclusion portant sur la « majesté du réel », laquelle est présentée comme l’importance de cultiver notre attachement au pays proche, dans la mesure où celui-ci conduit, du même coup, à demeurer ouvert sur le monde. Voilà qui rappelle les élans d’un Vigneault, qui chante son pays qui n’en est pas un, en insistant sur la nécessité de posséder ses hivers !

Parmi les lauréats qui ont reçu le prix Pierre-Vadeboncoeur depuis 12 ans, notons Bernard Émond, Serge Bouchard, Yvan Lamonde, Aurélie Lanctôt, Josée Boileau, Normand Balllargeon, Yvon Rivard et Mathieu Bélisle.

Grève des cols bleus à Sorel-Tracy

Les cols bleus de Sorel-Tracy sont en grève. Celle-ci a été déclenchée à minuit hier soir et va durer trois jours, les 15, 16 et 17 décembre.

La dernière offre patronale de hausse salariale est de 1,9 % en moyenne pendant cinq ans ! Or, l’inflation oscille autour de 6,4 % en ce moment. Le syndicat demande 4,9 % par an sur 5 ans en moyenne, avec un accent sur la première année étant donné la hausse actuelle du coût de la vie.

L’offre patronale ferait en sorte que Sorel-Tracy deviendrait progressivement un employeur de second ordre et les services à la population en souffriraient inévitablement. On pense notamment à l’enlèvement de la neige, à l’aqueduc ou encore au Colisée Cardin où un match des Éperviers de Sorel-Tracy de la LNAH était prévu. Des grévistes seront d’ailleurs présents au Colisée aujourd’hui.

« Il faut que le nouveau maire, Patrick Péloquin, prenne les choses en main et exerce son leadership pour faire débloquer ces négociations où on sent que les négociateurs n’ont pas de mandat clair sur les aspects financiers », affirme Martin Gingras, président du syndicat. Le maire Péloquin disait vouloir agir pour éviter la grève, il est encore temps pour lui de régler ça rapidement.

Une séance de négociation est prévue aujourd’hui, 15 décembre. « Il est temps de mettre cette mauvaise histoire derrière nous avant Noël. Le nouveau maire peut certainement faire mieux que son prédécesseur Serge Péloquin et que le maire intérimaire qui a suivi », conclut le président.

Les employé-es du Casino de Montréal et de Jeux en ligne tiennent un vote de grève

À la veille des fêtes de fin d’année, les employé-es du Casino de Montréal et de Jeux en ligne, membres de la CSN, tiendront les 20 et 21 décembre prochains un vote de grève pour faire débloquer leur négociation.

Après 24 séances de négociation avec leur employeur, les quatre unités syndicales concernées ne se sont toujours pas entendues avec la Société des casinos sur les moyens d’attraction et de rétention de la main-d’œuvre, notamment l’injection importante d’argent pour rendre les emplois attrayants et pour que l’employeur retrouve une place de choix dans le marché de l’emploi.

Au Casino de Montréal et à Jeux en ligne, la CSN représente plus de 1 000 salarié-es qui travaillent dans l’unité générale, la restauration, la sécurité et le jeu en ligne (casino virtuel).

Au bout du rouleau
« Depuis 25 ans et 6 négociations, je n’ai jamais vu les gens aussi excédés et au bout du rouleau, a déclaré Riccardo Scopelleti, président du Syndicat des employé-es de la sécurité physique du Casino et Montréal–CSN et porte-parole de l’ensemble des unités. On travaille le soir et la fin de semaine en bas des conditions du marché. On manque de personnel et on est en surcharge de travail depuis mars 2022. »

À la fin du mois dernier, 97 % des syndiqué-es des 4 unités ont voté en faveur de l’exercice de moyens de pression. Malheureusement, l’employeur n’a pas saisi l’occasion pour trouver un terrain d’entente.

La tenue de moyens de pression et l’éventualité d’un débrayage risquent de compliquer la vie aux clients du Casino et de Jeux en ligne, dont plusieurs ont déjà réservé leur accès à l’établissement pour la période de réjouissances des Fêtes, la plus achalandée de l’année.

Le syndicat garde espoir que l’ultime séance de négociations prévue aujourd’hui permettra de trouver une issue à l’impasse actuelle.

À propos
Parmi ses 65 000 membres répartis dans 425 syndicats à travers la province, la Fédération des employées et employés des services publics (FEESP–CSN) représente la très large majorité des syndiqué-es des casinos québécois.

Pour un réseau Vraiment public

 

Déprivatiser, décentraliser, démocratiser le système de santé et de services sociaux pour remettre le réseau public sur ses rails. C’est ce que propose la CSN. La Confédération des syndicats nationaux dévoile aujourd’hui une nouvelle campagne d’action et d’information visant à contrer la privatisation du réseau et à mettre en lumière une foule de solutions visant à renforcer l’universalité et l’accessibilité dans un réseau Vraiment public de santé et services sociaux.

Car en réalité, notre réseau est de moins en moins Vraiment public. Sous le coup des compressions budgétaires et des réformes centralisatrices, le secteur privé y joue un rôle en constante augmentation. La crise actuelle a révélé ces faiblesses que les travailleuses et les travailleurs du réseau connaissaient depuis longtemps. Des changements s’imposent très certainement. Mais pour la CSN, encore plus de marchandisation ne peut pas être une solution acceptable. Rappelons que le gouvernement a présenté, le printemps dernier, un plan santé annonçant certains projets de privatisation, dont la cession d’activités de deux mini-hôpitaux privés.

« Bien des gens découvrent aujourd’hui dans quel état se retrouve le réseau, explique la présidente de la CSN, Caroline Senneville. Ils peuvent avoir l’impression que c’est un échec pour le réseau public, mais dans les faits il n’y a jamais eu autant de privé dans la santé au Québec ! Nous sommes convaincus, au contraire, que nos propositions solidifieront le réseau, en assureront la pérennité ».

« Nous sommes loin d’être seuls à vouloir défendre ce joyau collectif qu’est notre réseau public universel et accessible, poursuit-elle. Nous avons des alliés à réunir et des indécis à convaincre. Nous sommes conviés à un très important débat de société et il est primordial que la voix des travailleuses et des travailleurs soit entendue. »

Le site Web de la campagne https://www.csn.qc.ca/vraiment-public présente plusieurs solutions pour le réseau public ainsi qu’une foire aux questions visant à rétablir certains faits, par exemple quant à la présence véritable du privé dans la santé au Québec. La CSN adoptera le printemps prochain une plate-forme complète sur le réseau de la santé qui guidera le mouvement dans ses prises de position futures. La CSN prépare également une mise à jour de la plate-forme sur le continuum de soins aux aîné-es qui jette un éclairage complet sur leurs besoins actuels et futurs.

 

Les RSS le 1er janvier 2023 sur les chantiers : les syndicats sont prêts

Le 1er janvier 2023 est la date prévue d’entrée en vigueur des nouveaux mécanismes de prévention sur les chantiers du Québec à la suite de la réforme de la Loi sur la santé et sécurité du travail (Loi 27). Cette réforme a enfin intégré le représentant ou la représentante en santé et sécurité (RSS) sur tous les chantiers de 10 travailleurs et travailleuses et plus; une demande syndicale depuis plus de 40 ans.

La FTQ, la CSN, la CSD et les cinq syndicats de la construction (FTQ-Construction, Conseil provincial (International), Syndicat québécois de la construction (SQC), CSD Construction et CSN–Construction) ont convié leurs membres, ce mardi 13 décembre, devant les bureaux de la CNESST. Toutes les associations représentant des travailleurs et travailleuses de la construction ont uni leur voix pour affirmer haut et fort que des représentantes et des représentants en santé et sécurité devront être mis en poste sur les chantiers, le 1er janvier, comme prévu.

L’absence de prévention sur les chantiers a coûté la vie à trop de travailleurs et travailleuses et blessé de nombreux autres. Malheureusement, les employeurs font maintenant de l’obstruction à la table de consultation des mécanismes de prévention et tentent par tous les moyens d’arrêter l’entrée en vigueur de la nouvelle réglementation. La CNESST doit continuer de résister à la pression.

Les syndicats de la construction sont donc unis pour dire qu’ils sont prêts. Il est grand temps qu’il y ait des représentants et représentantes en santé et sécurité sur le terrain. Les bons outils doivent être déployés sur nos chantiers de construction et aucun délai ne sera toléré.

CITATIONS :
« Bravo au ministre du Travail et à la CNESST de ne pas céder aux pressions des employeurs voulant retarder le processus de mise en place des représentants et représentantes en santé et sécurité (RSS) sur les chantiers de construction du Québec. Il n’y a absolument aucun argument valable pour obstruer ce processus. Faut-il rappeler aux employeurs qu’il ne s’agit pas d’un dossier de relations de travail, mais bien d’un dossier de santé et de sécurité dont l’objectif est de sauver des vies? Le 1er janvier, on veut des RSS sur nos chantiers, un point c’est tout. » – Daniel Boyer, président de la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ)

« Si nous avions toujours écouté le patronat, tout ce qui s’est fait et tout ce qui se fait encore en matière de prévention et de réparation en santé et sécurité du travail n’aurait tout simplement pas existé. Les mouvements syndicaux et populaires doivent donc poursuivre leur lutte afin de maintenir cette pression sur les employeurs qui priorisent leurs profits avant la vie des travailleuses et des travailleurs. Nous attendons ces représentantes et ces représentants en santé et en sécurité depuis trop longtemps et il n’est pas question de reporter la mise en application de ces nouvelles mesures essentielles. » – Caroline Senneville, présidente de la CSN.

« La santé et la sécurité au Québec est une affaire qui concerne tout le monde. La Loi 27 a malheureusement concentré la prévention davantage entre les mains des employeurs. Nous sommes réunis aujourd’hui pour revendiquer la pleine place au représentant ou à la représentante en santé et sécurité dans les chantiers, le meilleur mécanisme à la fois pour faire valoir les droits des travailleuses et des travailleurs et pour intervenir auprès des employeurs. Pour la CSD, tout doit entrer en vigueur dès le 1er janvier 2023. La prévention dans l’industrie de la construction n’est pas négociable ! » – Kaven Bissonnette, vice-président de la CSD.

« Il est grand temps que l’industrie de la construction cesse de banaliser les accidents de travail. Les représentantes et les représentants en santé et sécurité vont sauver des vies, prévenir des blessures et faire de la prévention. Il n’y a pas d’excuse patronale qui puisse excuser que l’on retarde l’entrée en vigueur de ces mécanismes de prévention. » – Simon Lévesque, responsable à la santé et sécurité au travail, FTQ-Construction.

« La construction a attendu près de 40 ans avant d’obtenir des mécanismes de prévention. Quarante longues années où il aurait été possible de mettre en place des mécanismes qui auraient pu éviter des accidents et sauver des vies. C’est le temps de démontrer que nous sommes unis et que nous allons travailler ensemble pour intégrer ces mécanismes-là dans nos milieux de travail afin de nous assurer que ceux-ci fonctionnent. » Patrick Bérubé, directeur général, Conseil provincial (International)

« Avec le nombre trop grand d’accidents et de décès dans notre industrie, il n’est plus question d’attendre. On a droit à des milieux de travail sains et sécuritaires, et c’est en janvier que ça commence. Le RSS fait partie de la solution. » – Steve Prescott, coordonnateur en santé et sécurité, Syndicat québécois de la construction (SQC)

« Lors de la fondation de la CSN–Construction en 1924, les questions de santé et de sécurité au travail figuraient déjà au centre des revendications de ceux et celles qui œuvraient dans le domaine de la construction. Nous n’avons jamais abandonné cet objectif moral, cette obligation fondamentalement éthique de protéger la vie et la santé des travailleuses et des travailleurs qui ont bâti le Québec et nous allons toujours nous mobiliser pour les défendre. » -Félix Ferland, vice-président SST de la CSN–Construction.

« Les travailleurs et travailleuses de la construction ont assez souffert des accidents et des maladies professionnelles. Ils en ont assez de la peur de ne pas rentrer chez eux et du strict minimum sur les chantiers. L’industrie de la construction est la plus meurtrière et ça doit cesser! Pour sauver des vies et donner les moyens aux travailleuses et aux travailleurs de défendre leurs droits, il est maintenant temps de déployer les représentantes et représentants en santé et sécurité dans tous les chantiers du Québec. » – Carl Dufour, président de la CSD Construction.

Nos organisations de la construction représentent 215 000 travailleurs et travailleuses.

Le bien commun comme boussole

La présidente de la CSN, Caroline Senneville, rencontrait hier le ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé, au moment où le réseau public a besoin de nouvelles idées et de réinvestissement substantiel. Accompagnée du président de la Fédération de la santé et des services publics (FSSS–CSN), Réjean Leclerc, et du président de la Fédération des professionnèles–CSN (FP–CSN), Danny Roy, elle a insisté sur quelques grands changements qui apparaissent nécessaires aux yeux des travailleuses et des travailleurs, soit la déprivatisation des services, leur décentralisation et la démocratisation du système.

Pour la CSN, le réseau public se trouve à un moment charnière. L’intention du gouvernement de faire davantage appel au secteur privé est d’autant plus inquiétante qu’une foule de solutions publiques existent afin de pallier les lacunes en ce qui a trait, notamment, à l’accessibilité et au temps d’attente. La CSN entend promouvoir ces pistes de solution, ciblées par les travailleuses et les travailleurs qui assurent les soins et les services au quotidien, à l’occasion d’une campagne publique qui sera lancée prochainement.

Rappelons que des représentantes et représentants de la CSN participent actuellement à un forum de discussions avec le ministère de la Santé et des Services sociaux autour d’une table réunissant presque tous les acteurs du système afin d’échanger sur les changements que souhaite apporter le ministre.

Déclarations

– CAROLINE SENNEVILLE, présidente de la CSN
En tant qu’organisation syndicale représentant du personnel dans toutes les catégories d’emploi du réseau public de même que dans de nombreux autres services gravitant autour du réseau, par exemple dans le secteur communautaire, le préhospitalier ou les ressources de type familial nous faisons partie de la solution. Aujourd’hui, le ministre a pris soin de nous présenter sa vision. Le ministre doit aussi entendre ce que nous avons à proposer. Nous voulons un réel dialogue. C’est nécessaire car le réseau public a besoin de changements importants maintenant et pour qu’on améliore vraiment les choses, la participation et la consultation des travailleuses et des travailleurs sera cruciale.

– RÉJEAN LECLERC, président de la FSSS–CSN
L’ouverture de mini-hôpitaux privés est une mauvaise idée, et ce, même si les services y sont couverts par l’assurance maladie. D’une part, le privé, en santé, ça coûte plus cher que le public. C’est vérifié partout dans le monde. L’argent qu’on investit là, on ne l’investit pas dans les besoins urgents ailleurs ! Rappelons-nous seulement toute la saga des CHU en PPP, les scandales qui les ont entourés, les dépassements de coûts et d’échéancier pour des installations qu’il a fallu réparer, dès le jour un. Par ailleurs, on ne fera pas apparaître du personnel comme par magie. On ne fera qu’aggraver la crise dans le secteur public qui peine déjà à retenir ses salarié-es. Nous ne voyons pas en quoi le secteur privé serait une solution gagnante pour les citoyennes et les citoyens alors qu’il est déjà bien implanté partout, des agences de personnel aux CHSLD privés en passant par la sous-traitance, le soutien à domicile et les groupes de médecine familiale, et que cette présence nuit à l’atteinte des objectifs de santé publique.

–DANNY ROY, président de la FP–CSN
Les solutions que nous proposons sont porteuses. Elles sont aussi concrètes et réalistes. Par exemple, nous pensons que les CLSC devraient jouer pleinement leur rôle de véritable porte d’entrée pour les citoyennes et les citoyens. Comme ils sont déjà présents partout sur le territoire, ils sont tout désignés pour être les établissements vers lesquels se tourner pour toute consultation ne nécessitant pas un passage à l’urgence de l’hôpital, qu’il s’agisse de voir une infirmière, un ou une autre professionnel-le ou encore un médecin. Si on pouvait compter sur des CLSC ouverts tous les jours et toutes les nuits, il y a fort à parier que la pression sur les hôpitaux, notamment sur les urgences, serait moins forte. À cet égard, les groupes de médecine familiale et les cliniques privées ont clairement échoué.

Où sont les mesures structurantes ?

Alors que le ministre de l’Économie Éric Girard livrait aujourd’hui à Québec sa mise à jour budgétaire, la CSN constate avec inquiétude que les cinq priorités d’action de la CAQ – la santé et l’éducation, l’économie, l’environnement et le français – sont essentiellement absentes de ce qui a été présenté. En effet, il est plutôt question de mesures saupoudrées non structurantes, et on y parle davantage d’équilibre budgétaire que de véritables enjeux sociaux.

Malgré le ralentissement économique prévu en 2023, des surplus budgétaires sont prévus pour les années à venir. Or, les réinvestissements sont carrément absents pour les Québécoises et les Québécois qui peinent à obtenir les biens et les services dont ils ont besoin. « Ça va prendre plus qu’un “bouclier anti-inflation” pour que le monde puisse correctement gagner leur vie et mettre à manger sur la table. Ce qu’il faut, ce sont des salaires décents et des conditions de travail qui favorisent la rétention du personnel. Et des mesures beaucoup plus équitables que la remise de 800 $ à un couple qui fait 200 000 $ par année, contre 600 $ à une mère monoparentale qui fait 30 000 $ », affirme Caroline Senneville, présidente de la CSN.

Les milliards promis à coup de chèques mal ciblés et de maigres baisses d’impôts puisées à même le Fonds des générations pourraient servir à former du personnel qualifié dans les milieux qui en ont le plus besoin, qu’ils soient publics ou privés. Le Québec pourrait aussi s’offrir la gratuité scolaire aux cycles supérieurs et des mesures d’aide pour le secteur privé en vue d’une transition juste. « L’enrichissement oui, mais pas à tout prix. On a besoin de plus que des mesures anti-inflation à courte vue, Monsieur Legault. Le gouvernement devrait se laisser guider par des indicateurs sociaux et environnementaux, pas simplement par des indicateurs économiques. Pensez aux gens : le PIB n’est pas l’indice de mesure du bonheur », ajoute-t-elle.

Encore la population qui paie le prix
En effet, la centrale syndicale en appelle à un réinvestissement massif dans les services publics, alors que les hôpitaux et les écoles sont vétustes, le personnel des réseaux de la santé et de l’éducation est dans un état plus qu’inquiétant, les services se détériorent chaque jour un peu plus et, dans tous les milieux, la pénurie de main-d’œuvre est criante. « Il y a quelques mois à peine, les aîné-es y ont goûté et maintenant, ce sont les plus jeunes qui en paient le prix, alors que les urgences pédiatriques sont à un fil du point de rupture et que nos enfants doivent garder leur manteau en classe, faute de ventilation.

Pire : ce qu’on nous annonce depuis quelque temps, ce sont des investissements au privé en santé, même si on a déjà joué dans ce film-là et qu’on s’y est cassé les dents. D’autres pays l’ont fait avant nous et sont depuis revenus à un système public. Le privé, c’est un mirage. Ce n’est pas en ouvrant deux mini-hôpitaux qu’on va inventer des médecins et des préposé-es : on fait juste déplumer encore plus le réseau. Il faut réinvestir au public, là où tous les services sont accessibles et où les soins sont offerts sans recherche de profits », martèle la présidente.

Économie verte ou transition juste ?
Des milliers de travailleuses et de travailleurs vont voir leur emploi changer ou disparaître à cause des changements climatiques. La CSN craint que peu ne soit fait pour les accompagner, les former et limiter les dégâts causés par les GES. « Après la COP27 et en pleine COP15, encore une fois, on manque une occasion de prévoir un plan structuré et financé pour accompagner les travailleuses et les travailleurs dont l’emploi est en péril à cause des changements environnementaux. On parle d “économie verte », mais c’est malheureusement le mot économie qui prime », conclut Mme Senneville.

Alliance CSQ–CSN pour faire débloquer les négociations des infirmières et des infirmières auxiliaires d’Héma-Québec

Sans contrat de travail depuis près de quatre ans, les infirmières et les infirmières auxiliaires d’Héma-Québec, affiliées à la CSQ et à la CSN, joignent leurs forces afin d’assurer le maintien des échelles salariales en vigueur ailleurs dans le secteur public. Les deux syndicats tiendront notamment des mobilisations communes. De premières manifestations simultanées sont prévues dès le 18 décembre, à Montréal et à Québec.

Pertes importantes
Héma-Québec maintient la ligne dure en négociation. L’organisme gouvernemental veut imposer aux professionnel-les en soins des échelles salariales différentes de celles en vigueur dans le réseau public. Cela entraînerait des conséquences importantes, notamment une perte de salaire pouvant aller jusqu’à plus de 72 000 $ sur toute la durée de la carrière pour une infirmière auxiliaire et à plus de 11 000 $ pour une infirmière.

Autre illustration des incohérences engendrées par le projet patronal : selon la proposition d’Héma-Québec, une infirmière qui choisirait de commencer sa carrière à Héma-Québec se retrouverait éventuellement avec un salaire inférieur par rapport à une collègue qui aurait commencé la sienne dans le réseau public avant d’aller travailler pour Héma-Québec après quelques années !

Pour les syndicats d’Héma-Québec, les propositions patronales nuiraient grandement aux efforts de l’organisme pour attirer et pour retenir la main-d’œuvre.

« Nous demandons simplement que notre travail soit reconnu à sa pleine valeur, explique la présidente du Syndicat du personnel infirmier d’Héma-Québec–CSQ, Nancy Landry. On voit déjà les effets du manque de main-d’œuvre sur nos charges de travail et sur l’augmentation des heures supplémentaires obligatoires. Évidemment, le fait que nous gagnons actuellement le taux de salaire qu’une infirmière du réseau public recevait en 2018 n’aide pas. Et constater que notre employeur se bat actuellement contre nous pour ne pas nous verser plus tard les taux de salaire en vigueur dans le réseau public, c’est reçu comme un gros manque de respect. »

« En s’alliant, nos deux syndicats envoient un message clair, tant à Héma-Québec qu’au Conseil du trésor : la parité avec les professionnel-les en soins du réseau public, on y tient, poursuit la présidente du Syndicat des infirmières et infirmières auxiliaires d’Héma-Québec–CSN, Vanessa Poirier. Même après près de quatre ans de négociation, nous ne sommes pas près de baisser les bras. Notre PDG, Nathalie Fagnan, ne manque pas une occasion de souligner à quel point elle a de l’estime pour son personnel. Il serait temps qu’elle le démontre concrètement en allant chercher les mandats nécessaires auprès du Conseil du trésor. »

Les conventions collectives des deux syndicats représentant notamment les infirmières et les infirmières auxiliaires d’Héma-Québec sont échues depuis le 31 mars 2019. Le Syndicat des infirmières et infirmières auxiliaires d’Héma-Québec–CSN représente celles qui travaillent dans la région de Québec, alors que le Syndicat du personnel infirmier d’Héma-Québec–CSQ, celles travaillant dans le Grand Montréal.

Transport scolaire : rien n’est réglé et une nouvelle mise au point s’impose

Pour de trop nombreux parents et élèves qui vivent quotidiennement avec les bris de services à plusieurs endroits au Québec, rien n’est réglé dans le domaine du transport scolaire, bien au contraire. Face aux problèmes structurels du secteur, la Fédération des employées et employées de services publics (FEESP–CSN) estime qu’une nouvelle mise au point s’impose.

« Lors des négociations de la fin de l’été avec le gouvernement, les transporteurs scolaires ont reçu des bonifications significatives de l’ordre de 15 à 30 % de leurs contrats. À ce jour, plusieurs employeurs n’ont pas augmenté les salaires des chauffeurs en conséquence. Ils sont donc responsables de leurs propres problèmes d’attraction et de rétention. Plusieurs transporteurs semblent plus intéressés par leur marge de profit que par le service aux élèves. Pour nous, il n’y a pas 36 solutions pour attirer et retenir les conductrices et les conducteurs de véhicules scolaires : il faut des augmentations salariales drastiques », souligne Stéphanie Gratton, vice-présidente de la Fédération des employées et employés de services publics–CSN.

La pression est forte dans le transport scolaire
La semaine dernière, les membres du syndicat des Autobus la Montréalaise ont organisé un piquetage symbolique devant les bureaux de leur employeur au moment même où les salarié-es des Autobus Chambly ont dû menacer de faire la grève pour obtenir un nouveau contrat de travail qui prévoit des augmentations de 30 à 36 % sur 4 ans.

D’autres votes ont également été tenus dans les assemblées générales des syndicats suivants affiliés à la CSN :

– Association des chauffeurs d’autobus scolaires Matanais inc. : le mercredi 26 octobre, vote à 100 % de moyens de pression incluant la grève à déclencher au moment jugé opportun ;

– Syndicat des employé-es de transport Autobus B.R. (CSN) : le 3 novembre, vote d’une banque de 14 jours de grève à 100 % ;

– Syndicat des employés du transport scolaire Tremblay et Paradis (CSN) : le 3 novembre également, vote d’une banque de 14 jours de grève à 98 %.

« Malgré les hausses importantes du financement des contrats des transporteurs, les conductrices et les conducteurs doivent tout de même se mobiliser pour obtenir leur dû, ce qui ne serait pas le cas si les transporteurs priorisaient vraiment le service aux élèves. À la fin de l’été dernier, à la suite des négociations entre le gouvernement et la Fédération des transporteurs par autobus (FTA), nous sommes intervenus sur la place publique afin de bien expliquer que ce processus de négociation ne mettait pas un terme aux graves problèmes de rareté de main-d’œuvre persistante dans le transport scolaire. Quatre mois plus tard, l’actualité nous démontre que nous avions malheureusement trop raison, ajoute Josée Dubé, présidente du secteur du transport scolaire de la FEESP–CSN. Tant que les sommes allouées à la bonification des salaires ne se rendront pas dans les poches des conductrices et des conducteurs, les graves problèmes d’attraction et de rétention ne seront pas réglés. »

Deux grands absents lors des négociations
« Le processus de négociation s’est tenu avec seulement deux des quatre intervenants du secteur. Les centres de services scolaires (CSS), et surtout, les conductrices et les conducteurs brillaient par leur absence. Pourtant, après l’octroi des sommes du gouvernement qui seront envoyées vers les CSS, chaque transporteur doit négocier les circuits individuels avec ces centres de services scolaires qu’ils desservent. À la toute fin du processus, ce sont les conductrices et les conducteurs qui doivent négocier leurs salaires avec chaque transporteur. Or, actuellement, pour gonfler leurs profits, les transporteurs refusent de remettre certaines sommes dans les poches de celles et de ceux qui conduisent les enfants tous les matins. On a même un CSS qui retient les sommes que le gouvernement a pourtant octroyées au lieu de les rediriger vers les transporteurs, ce qui exacerbe les problèmes que nous connaissons actuellement », conclut madame Dubé.

À propos  
Le secteur du transport scolaire de la Fédération des employées et employés de services publics–CSN regroupe 63 syndicats totalisant plus de 3000 conductrices et conducteurs de véhicules scolaires travaillant dans une dizaine de régions administratives du Québec.

Le ministre Drainville doit venir à la rescousse du réseau de l’éducation

La CSN et ses fédérations estiment que le réseau de l’éducation va continuer à accumuler les problèmes si un coup de barre important n’est pas donné rapidement. Il faut une intervention proactive du ministre de l’Éducation si l’on veut pouvoir donner une éducation de qualité à tous les élèves. C’était l’un des messages clés livrés par la CSN, la FNEEQ–CSN et la FEESP–CSN lors de leur discussion avec le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, dans une rencontre plus tôt aujourd’hui. 

Dans son discours de victoire électorale, le premier ministre François Legault a déclaré que l’éducation était « la priorité des priorités », mais quelle sera la priorité précise du gouvernement dans les années à venir ? Le financement sera-t-il à la hauteur pour pouvoir embaucher et retenir tout le personnel nécessaire, des employé-es de soutien aux professionnel-les en passant bien entendu par les enseignantes et les enseignants ? 

À ce propos, le gouvernement devrait consulter davantage celles et ceux qui transmettent quotidiennement le savoir aux élèves fréquentant nos établissements publics et privés. Ces experts de l’enseignement sont les mieux placés pour garantir leur réussite. 

CITATIONS 

– CAROLINE SENNEVILLE, présidente de la CSN 

« Il faut cesser de s’intéresser seulement aux manchettes qui accaparent l’attention des médias. Le ministre Drainville devra se rendre compte que le réseau de l’éducation public est en danger par manque de personnel et par manque d’investissements. Il faudra continuer à parler aux syndicats pour trouver des solutions pérennes et globales afin d’assurer un meilleur avenir à nos enfants en améliorant de façon notable les conditions de travail et l’organisation de celui-ci. » 

– BENOÎT MALENFANT, président de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN) 

 « Sans le personnel de soutien, l’école prend le bord. Sans les services de garde, les services directs aux élèves (éducatrices spécialisées, préposé-es aux élèves handicapés, surveillantes d’élèves, etc.), l’entretien des bâtiments et le personnel administratif, le réseau de l’éducation cesse tout simplement de fonctionner. C’est le message que nous portons aujourd’hui au nouveau ministre. Nous lui demandons de reconnaître concrètement l’apport essentiel des employé-es de soutien dans nos établissements scolaires en travaillant avec nous à trouver des solutions aux graves problèmes d’attraction et de rétention qui sévissent actuellement dans le réseau. Il faut améliorer la rémunération et aussi s’attaquer à la surcharge de travail, notamment en fixant des ratios réalistes personnel/élèves dans l’ensemble des services, y compris pour les secrétaires d’école. L’intégration des services de garde au projet éducatif doit aussi faire partie des priorités du ministre. »   

– CAROLINE QUESNEL, présidente de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ–CSN) 

« Pas une semaine ne passe sans que plusieurs de nos membres ne vantent les mérites d’instaurer de façon permanente un calendrier scolaire divisé en deux étapes. Cette modification au régime pédagogique s’avère nécessaire pour améliorer la qualité des apprentissages et la consolidation des acquis par les élèves. Dans cet esprit, nous demandons également au ministre Drainville qu’il reporte d’un an (en septembre 2024) l’implantation du cours de Culture et citoyenneté québécoise afin de bien outiller le personnel enseignant et d’assurer le succès de ce nouveau cours. »    

Pour consulter la plateforme de la CSN en éducation et en enseignement supérieur 

https ://bit.ly/3EAf0PY 

La ministre Pascale Déry ne doit pas marchandiser l’enseignement supérieur

La CSN et ses fédérations ont rencontré aujourd’hui la ministre de l’Enseignement supérieur Pascale Déry pour lui faire part de certaines inquiétudes sur les nouvelles orientations qui semblent se dessiner pour les cégeps et les universités du Québec.

Dans son discours inaugural du 1er décembre, le premier ministre a évoqué l’enseignement supérieur à plusieurs reprises, mais en ajoutant qu’il souhaite « mettre ensemble » la recherche universitaire et les entreprises. Il espère aussi que les étudiantes et étudiants se dirigent vers les « domaines stratégiques ». Dans son discours de victoire électorale, le premier ministre François Legault a déclaré que l’éducation était « la priorité des priorités », mais quelle sera la priorité précise du gouvernement pour l’enseignement supérieur dans les années à venir ? Le financement sera-t-il à la hauteur pour pouvoir embaucher et conserver les profs et le personnel de soutien nécessaire ?

CITATIONS

– CAROLINE SENNEVILLE, présidente de la CSN

« Nous souhaitons vivement que la nouvelle ministre de l’Enseignement supérieur, Pascale Déry, n’ait pas une vision réductrice et marchande de notre secteur qui s’appuierait de plus en plus sur des formations courtes pour répondre aux besoins du marché et sur la formation à distance pour réduire les coûts. Les étudiantes et étudiants ne sont pas des clients et l’enseignement supérieur n’est pas un simple marché. Notre mission est d’abord et avant tout de transmettre un savoir aux nouvelles générations », a déclaré Caroline Senneville, présidente de la CSN, qui représente plus de 80 000 membres dans le secteur de l’éducation et de l’enseignement supérieur.

– BENOÎT MALENFANT, président de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN)

« Dans les cégeps, ce sont les employé-es de soutien qui procurent aux étudiantes et aux étudiants un milieu de vie qui favorisent les apprentissages. Que ce soit par l’accompagnement pédagogique, par la gestion administrative des affaires étudiantes ou par l’entretien des bâtiments, ils contribuent grandement à la réussite éducative et ils doivent être reconnus à leur juste valeur. Nous demandons à la nouvelle ministre de l’Enseignement supérieur de poser des gestes concrets pour rendre ces emplois attractifs et pour réussir à freiner l’exil du personnel expérimenté. Mme Déry doit également travailler avec nous pour que cesse la sous-traitance dans nos établissements, puisque celle-ci entraîne une perte d’expertise et participe à l’effritement de nos services publics. »

– CAROLINE QUESNEL, présidente de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ–CSN)

« Les douze travaux de Pascale Déry devraient commencer par assurer aux universités un financement adéquat, prévisible et équitable dans toutes les régions, sans égard à la “performance”. Au cégep, il s’avère primordial d’encadrer l’enseignement à distance afin qu’il ne concurrence pas la formation en présence. Dans les deux réseaux, la ministre doit s’éloigner de la logique de concurrence malsaine entre les institutions. Les chantiers sont nombreux et nous avons hâte de discuter à nouveau avec elle pour l’avancement de nos dossiers en enseignement supérieur. »  

– DANNY ROY, président de la Fédération des professionnèles (FP–CSN)

« Dans un contexte généralisé de pénurie de main-d’œuvre, le manque d’effectifs se fait également sentir au sein du réseau universitaire, notamment au niveau des professionnel-les et du corps professoral. Dans le réseau collégial, on constate que près de 40 % des professionnel-les qui y travaillent cumulent moins de deux ans d’ancienneté. Pour faire face à cette crise d’attractivité et de rétention du personnel, la ministre de l’Enseignement supérieur doit miser sur un financement stable qui permettra aux universités de réaliser leur mission fondamentale, en plus de miser sur la nécessaire reconnaissance de l’ensemble des professionnel-les qui contribuent quotidiennement au bien-être psychologique et à la réussite éducative des étudiantes et des étudiants. »

Pour consulter la plateforme de la CSN en éducation et en enseignement supérieur

https ://bit.ly/3EAf0PY

Entente de principe acceptée à 97 % chez Autobus Chambly

Réunis en assemblée générale ce jeudi 1er décembre, les membres du Syndicat des travailleuses et travailleurs des Autobus Chambly–CSN (STTAC–CSN) ont accepté à 97 % par voie de scrutin secret l’entente de principe survenue le lundi 28 novembre dernier avec leur employeur.

« D’une durée de quatre ans, notre nouvelle convention collective prévoit des augmentations salariales variant de 4,42 $ à 4,90 $ l’heure à la signature, ce qui signifie des majorations de l’ordre de 20 à 30 %. Sur quatre ans, ça représente des augmentations de 30 à 36 %. Aussi, nous recevrons ces hausses rétroactivement au 29 août 2022, depuis le début de la présente session scolaire, souligne Nancy Lafond, présidente du syndicat. Nous avons également obtenu une protection sur les heures garanties par le guide hebdomadaire, tout en retirant la notion d’heures estimées qui créait de la distorsion dans les horaires de travail. Finalement, nous avons aussi obtenu l’ajout de journées payées pour de la formation et un congé férié supplémentaire. »

« Nous saluons la lutte du syndicat qui a mené à cette nouvelle convention collective qui bonifie substantiellement les conditions de travail de ces conductrices et conducteurs de véhicules scolaires. Nous souhaitons vivement que ces avancées aideront à améliorer l’attraction et la rétention dans ce domaine qui souffre de sous-financement depuis trop longtemps. Plusieurs autres négociations se dessinent à l’horizon et nous souhaitons également que les autres transporteurs partout au Québec prennent la juste mesure de ces paramètres qui tracent de nouvelles normes salariales dans ce domaine », ajoute Stéphanie Gratton, vice-présidente de la Fédération des employées et employés de services publics–CSN.

« Le Conseil central de la Montérégie se réjouit de cette nouvelle convention collective qui vient enfin reconnaître la valeur du travail accompli par celles et ceux qui transportent nos enfants à chaque jour d’école. Quand ça fait plus de 20 ans que nous nous battons aux côtés des conductrices et des conducteurs de véhicules scolaires, nous ne pouvons que nous réjouir d’en arriver à des conditions de travail qui donnent raison aux revendications portées durant toutes ces années », conclue Annette Herbeuval, présidente du Conseil central de la Montérégie–CSN.

À propos

Le Syndicat des travailleuses et travailleurs des Autobus Chambly–CSN rassemble 40 membres et est affilié à la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN).

Réaction du Front commun au rapport de l’ISQ sur la rémunération des employé-es de l’administration québécoise

L’écart persiste et le rattrapage est nécessaire
Encore cette année et à l’aube des négociations dans le secteur public, le constat de l’Institut de la statistique du Québec (ISQ) est sans appel : l’écart de la rémunération globale (incluant les avantages sociaux) persiste. Au 1er avril 2022, ce retard pour les travailleuses et les travailleurs du secteur public était donc de -3,9 % par rapport aux autres salarié-es du Québec.

« Sur le plan des salaires, année après année, l’écart reste important. Il est de -11,9 % avec l’ensemble des autres salarié-es québécois. Après cela, le gouvernement s’étonne qu’en plein contexte de pénurie de main-d’œuvre, on peine à attirer et à retenir le personnel dans nos réseaux publics, en éducation, en santé et en services sociaux et en enseignement supérieur.

Ce n’est pas pour rien que nous demandons une clause d’indexation à l’inflation pour protéger le pouvoir d’achat des travailleuses et des travailleurs, ainsi que des hausses de salaire à la hauteur des services rendus à la population », déclarent les leaders syndicaux Éric Gingras, président de la CSQ, Caroline Senneville, présidente de la CSN, Robert Comeau, président de l’APTS, et Daniel Boyer, président de la FTQ.

En accordant une attention particulière aux différentes données présentées dans le rapport, on remarque certains écarts notables, entre autres avec les entreprises privées syndiquées qui offrent une rémunération globale de 9,3 % supérieure au secteur public. Les écarts sont aussi importants avec des catégories aux conditions comparables, notamment avec l’administration municipale (-34,6 %), les entreprises publiques (-19,6 %), le secteur universitaire (-15 %) et l’administration fédérale (-11,6 %).

Chez les ouvriers spécialisés (menuisiers, électriciens, plombiers et autres), le retard est encore très important, soit de 30,7 %. Pas étonnant qu’il soit extrêmement difficile pour les établissements de santé et de services sociaux et des réseaux scolaire et collégial de recruter cette main-d’œuvre qualifiée, indispensable à l’entretien de nos installations.

« Au-delà des chiffres présentés par l’ISQ, c’est le constat des enjeux qui minent nos réseaux publics auxquels il faut s’attaquer. Et ça passe par la négociation. Le gouvernement Legault devra bien prendre la mesure des offres salariales qu’il doit déposer aux employé-es de l’État à la fin décembre. Celles-ci devront permettre un véritable enrichissement. Il faut plus que de la bonne volonté, de grandes orientations et une flopée de mercis. Le statu quo n’est pas acceptable », concluent les leaders syndicaux.

Statistiques pour mieux comprendre les enjeux de cette négociation

  • Moyenne salariale des employé-es du secteur public du Front commun : 43 916 $;
  • Retard salarial : -11,9 %;
  • Retard de rémunération globale : -3,9 %;
  • Pourcentage de femmes représentées par le Front commun : 78 %.

Pour bien comprendre la négociation : https://www.frontcommun.org/.

À propos du Front commun

Ensemble, la CSN, la CSQ, la FTQ et l’APTS représentent plus de 420 000 travailleuses et travailleurs de l’État québécois dans les secteurs publics, en éducation, en santé et dans les services sociaux ainsi qu’en enseignement supérieur. Les conventions collectives viendront à échéance le 31 mars 2023.

Piquetage symbolique chez Autobus la Montréalaise

Les membres du Syndicat des travailleuses et travailleurs des Autobus La Montréalaise–CSN (STTAM–CSN) ont tenu un piquetage symbolique devant le garage et les bureaux de leur employeur afin de dénoncer une disparité de traitement à leur égard.

« En plein contexte d’importante inflation, nous vivons une disparité de traitement que nous dénonçons ici aujourd’hui avec ce piquetage symbolique. Alors que nos collègues de Montréal ont récemment reçu une indexation provenant de la bonification des enveloppes du Centre de services scolaires de l’ordre de 5,79 %, pour notre part, nous n’avons rien reçu du tout de ces sommes dédiées aux salaires, dénonce Françoise Desmarteau, présidente du STTAM–CSN. Nous faisons le même travail, nous avons le même employeur, alors ce qui est dû à nos collègues de Montréal, nous y avons droit nous aussi. »

Pour leur part, les membres du STT des Autobus la Montréalaise–CSN Division Montréal, touchent l’indexation de 5,79 % depuis le mois de septembre dernier, rétroactivement au 1er juillet 2022. Les deux syndicats ont le même employeur, les Autobus la Montréalaise inc., et l’entreprise est détenue par un actionnaire majoritaire, Transport scolaire Sogesco Inc. qui regroupe 32 entreprises dans le domaine.

« Lors de leurs récentes négociations avec le gouvernement, les transporteurs scolaires ont reçu des bonifications significatives de l’ordre de 15 à 30 % de leurs contrats, ce qui leur donne une nouvelle capacité de bien payer leurs conductrices et leurs conducteurs. Notre secteur vit toujours avec de graves problèmes d’attraction et de rétention, ce qui menace toujours le service de transport aux élèves que nous offrons tous les jours. Pour nous, il est temps que ça cesse et la seule solution, c’est de verser de bons salaires qui attireront des travailleuses et des travailleurs dans notre secteur, ajoute Stéphanie Gratton, vice-présidente de la Fédération des employées et employés de services publics–CSN. Dans le cas des Autobus la Montréalaise, les bonifications de 5,79 % pour indexer les salaires ont été versées à l’employeur. Il doit donc les verser à son tour à ses salarié-es. »

« Il faut comprendre que ça fait plus de 20 ans que les conductrices et les conducteurs de véhicules scolaires se battent pour une reconnaissance de leur difficile métier, et que, dans bien des cas, les salaires décents ne sont toujours pas au rendez-vous. Actuellement, cet employeur a imposé des bris de service aux parents des élèves qui doivent se déplacer en autobus, et les circuits en retard ou même annulés sont monnaie courante. Or, une seule bonification améliore ces salaires et le versement récent de sommes dédiées à cet effet doit être versé aux conductrices et aux conducteurs », de conclure Bertrand Guibord, secrétaire général du Conseil central du Montréal métropolitain–CSN.

À propos

Le Syndicat des travailleuses et travailleurs des Autobus la Montréalaise–CSN rassemble 38 membres et est affilié à la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN).