5 ans au public : Réaction de la CSN

Réaction de la présidente de la CSN, Caroline Senneville, au nouveau projet de loi annoncé par le ministre Dubé qui forcera les nouveaux diplômés en médecine à exercer cinq ans au public avant de pouvoir se désaffilier pour exercer au privé.

« Avec son projet de loi, le ministre admet que l’exode des médecins et du reste du personnel vers le privé nuit à l’accès aux soins de santé. C’est un bon premier pas, mais il reste du chemin à faire.

Les enjeux d’accès sont criants aujourd’hui, pas dans quelques années, quand les futures cohortes de médecins auront gradué. En ce moment, plus de 700 médecins sont désaffiliés du réseau public, c’est eux qu’on doit rapatrier. 700, c’est plus que toutes les autres provinces réunies !

À terme, le gouvernement devrait viser à déprivatiser le réseau. La crainte de la CSN, c’est que le projet de loi 83 normalise le chemin vers la désaffiliation et ultimement, normalise le profit sur le dos de la maladie. »

Les membres du syndicat des professeur-es enseignants de l’UQAM affiliés à la CSN se dotent d’un mandat de grève à 86 %

Une centaine de membres du Syndicat des professeures et professeurs enseignants de l’UQAM (SPPEUQAM–CSN), réunis en assemblée générale lundi après-midi, ont adopté à 86 % une proposition mandatant leur comité exécutif de déclencher des séquences de grève pouvant aller jusqu’à la grève générale illimitée, et ce, en tenant compte de la conjoncture de la négociation. Le syndicat dont les membres donnent près de 60 % des cours à l’UQAM peut déclencher la grève à compter du 22 décembre.

Le comité de négociation a expliqué aux membres que les pourparlers stagnent sur les principales revendications en rapport avec les conditions d’enseignement en ligne. Ces revendications portent sur la reconnaissance et la rémunération du travail additionnel qu’exige l’adaptation des cours virtuels ; l’établissement de balises pour le développement de ces cours afin qu’ils ne se fassent pas au détriment des cours en présence et l’assurance que les groupes-cours demeurent à taille humaine. La direction souhaite plutôt pérenniser les pouvoirs qu’elle s’est arrogés durant la pandémie alors que les chargé-es de cours étaient contraints d’enseigner en visioconférence, en refusant maintenant d’en négocier les conditions de travail.

Les deux parties vont se rencontrer à trois reprises d’ici le moment où le syndicat va acquérir le droit de grève. « Avec un vote qui s’élève à 86 %, les membres ont envoyé un message fort et nous espérons que la partie patronale va le comprendre et va arriver à la table de négociation avec de nouvelles avancées pour dénouer l’impasse », a affirmé le président du syndicat, Olivier Aubry.

L’ensemble des syndicats membres de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ–CSN), réunis la semaine dernière en conseil fédéral, a donné son appui aux chargé-es de cours de l’UQAM. « Ils peuvent compter sur leurs collègues de tous les collèges, cégeps et universités du Québec », a soutenu le président de la FNEEQ–CSN, Benoit Lacoursière, présent à l’assemblée générale.

« Les membres du syndicat ont bien raison de se doter de ce mandat de grève. Les revendications qu’elles et ils portent sont déterminantes pour l’avenir. Nous sommes solidaires de leur lutte à 100% », ajoute Dominique Daigneault, présidente du Conseil central du Montréal métropolitain–CSN).

Un enjeu qui dépasse l’UQAM

« Le SPPEUQAM–CSN négocie sur un enjeu unique qui touche l’ensemble de la profession d’enseignantes, d’enseignants et de professeur-es. La CSN estime que les demandes du syndicat sont justes et raisonnables. Ce n’est pas parce qu’une activité se passe en ligne que les règles normales et des conditions de travail adéquates devraient cesser de s’appliquer », affirme Caroline Senneville, présidente de la CSN. Cette dernière espère que la nouvelle chancelière de l’UQAM, Pauline Marois, saura voir en cette négociation l’occasion de tracer la voie qui servira à mettre la technologie au service de l’humain et non l’inverse.

À propos

Fondée en 1921, la CSN est la première grande centrale syndicale québécoise et elle compte près de 80 000 membres dans le secteur de l’éducation et de l’enseignement supérieur qui sont répartis dans trois fédérations.

 La Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ–CSN) parle au nom de 80 % des chargé-es de cours des universités québécoises (11 000 membres). Elle regroupe quelque 35 000 membres dans 46 cégeps, 43 établissements privés et 12 universités.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Drame inacceptable à l’établissement de détention de Sorel-Tracy: le SAPSCQ-CSN, la FEESP-CSN et la CSN témoignent leur soutien et exigent des actions immédiates

À la lumière de l’agression violente survenue à l’établissement de détention de Sorel-Tracy, Mathieu Lavoie, pour le Syndicat des agents de la paix en services correctionnels du Québec (SAPSCQ-CSN), Stéphanie Gratton, 1ère vice-présidente de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP-CSN) et Caroline Senneville, présidente de la Confédération des syndicats nationaux (CSN) tiennent à exprimer leur solidarité envers l’agent blessé, ses collègues et ses proches, tout en dénonçant vigoureusement l’inaction qui a menée à cette tragédie.

« C’est avec une grande colère que nous avons appris que l’un de nos membres a été sauvagement agressé, a déclaré Mathieu Lavoie, président du SAPSCQ-CSN. Nos pensées vont d’abord à lui, à ses proches, et à ses collègues qui subissent les répercussions de cet événement bouleversant. Personne ne devrait avoir à affronter une telle violence dans le cadre de son travail. »

M. Lavoie a rappelé que ce drame met en lumière une réalité dénoncée par le syndicat depuis des années : « Le manque flagrant de personnel dans nos établissements est une bombe à retardement. À plusieurs reprises, nous avons averti les gens concernés que cette situation critique mènerait à des accidents incidents. Malheureusement, aujourd’hui cela s’est produit. »

Il a également souligné l’urgence d’agir pour assurer la sécurité des agents correctionnels : « Nous exigeons que le gouvernement comble les postes vacants et mette fin à cette surcharge insupportable. Il faut aussi fournir des ressources adaptées pour gérer les crises et soutenir les agents qui subissent des traumatismes au quotidien. La santé psychologique, tout comme la sécurité physique, doit être une priorité. Nous sommes à 100 % aux côtés de notre collègue blessé. Il ne traversera pas cette épreuve seul. »

Stéphanie Gratton, 1ère vice-présidente de la FEESP-CSN, a ajouté : « C’est avec une immense tristesse et beaucoup d’empathie que nous témoignons notre solidarité envers cet agent correctionnel qui a vécu l’horreur au travail. Nous souhaitons de tout cœur qu’il se rétablisse rapidement et qu’il ait accès à toutes les ressources nécessaires pour surmonter ce traumatisme. »

Mme Gratton a dénoncé l’inaction prolongée du ministère de la Sécurité publique : « Cela fait trop longtemps que cette situation perdure dans nos établissements correctionnels provinciaux. L’inaction est honteuse, et ce drame illustre de manière brutale les conséquences de leur immobilisme. Nous exigeons des actions immédiates et concrètes pour garantir la sécurité des membres et éviter d’autres tragédies. »

Caroline Senneville, présidente de la CSN, a également exprimé son soutien et insisté sur les enjeux plus larges de la violence en milieu de travail : « Je suis profondément émue et bouleversée par ce drame. À cet agent blessé, à ses proches et à ses collègues, je veux témoigner de tout mon soutien et leur dire qu’ils ne sont pas seuls dans cette épreuve. »

Mme Senneville a rappelé l’urgence d’une mobilisation collective : « Aucun travailleur ne devrait craindre pour sa vie en se rendant au travail. La violence sous toutes ses formes est inacceptable dans une société qui aspire à la justice et à l’équité. La CSN renouvelle son engagement à se battre pour la sécurité et la dignité de toutes les travailleuses et de tous les travailleurs. Nous sommes solidaires et déterminés à faire en sorte que personne n’ait à revivre un tel drame. »

N.B. Les organisations syndicales ne commenteront pas sur les détails de la situation ou sur l’état de santé de l’agent correctionnel.

 

Santé Québec: un chaos annoncé

À quelques jours du 1er décembre, date à laquelle Santé Québec deviendra l’employeur unique des salarié-es du réseau public de la santé et des services sociaux, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) constate que la naissance de l’agence de gestion s’accompagne d’un nuage d’incertitude, d’improvisation… et de coupes budgétaires imposées par le gouvernement.

« Il n’y a personne, que ce soit parmi le personnel, les organismes communautaires, les chercheurs ou les représentants des patients, qui croit vraiment que cette réforme-là va améliorer les services ou le réseau », explique la présidente de la CSN, Caroline Senneville. « Les Québécoises et les Québécois non plus ne le pensent pas, en grande majorité. Cette réforme, comme celles qui l’ont précédée, c’est plus de centralisation et plus de privatisation. La CAQ ne fait que répéter les erreurs du passé. »

De plus, le tout se déroule alors que le gouvernement impose une cure d’austérité aux soins de santé et aux services sociaux. Sans aucune transparence, des objectifs de coupes totalisant au moins 1,5 milliard $ ont déjà été identifiés.

Comme les autres réformes hyper centralisatrices imposées ces 20 dernières années, celle-ci s’accompagne d’une ronde de compressions budgétaires, avec pour conséquence assurée un secteur public encore plus mal en point. Par le fait même, le privé poursuivra son essor pour occuper l’espace laissé vacant par le secteur public.

Centralisation, privatisation, austérité… voilà les ingrédients d’un vieux remède maintes fois servi au réseau public et n’ayant jamais amélioré son état !

 

Des choix politiques de la CAQ

Dès lundi, Santé Québec devra jongler avec les nombreux cadeaux empoisonnés que lui lègue le gouvernement. Des commandes d’austérité aux retards de paiements de l’équité salariale en passant par le gel d’embauche, c’est bien le gouvernement de la CAQ qui a fait tous ces choix politiques. Pour la CSN, agence ou pas, le gouvernement devra répondre de ses choix.

« Depuis que le ministre a annoncé sa réforme centralisatrice, nous avons soulevé les problèmes qui nous attendent et nous avons des pistes de solutions. Or, le ministre fonce sans nous écouter et sans nous parler, déplore le président de la Fédération de la santé et des services sociaux, Réjean Leclerc. Présentement, Santé Québec nage dans l’improvisation complète et l’employeur n’a pas de réponse à nos questions. Il y a 350 000 personnes qui se demandent ce qui va changer ou pas pour elles à compter de lundi et elles n’ont aucune réponse. Leurs gestionnaires eux-mêmes n’en savent souvent rien. C’est inadmissible. »

 

Responsabilité gouvernementale

« Le gouvernement joue un jeu dangereux », renchérit la vice-présidente de la Fédération des professionnèles, Jessica Goldschleger. « Notre réseau public de la santé et des services sociaux n’est pas un jouet qu’on peut s’amuser à démolir et à rebâtir. Les conséquences de cette improvisation peuvent être désastreuses, non seulement sur le plan financier, mais également sur le plan humain. Le gouvernement aura beau tenter de refiler la responsabilité de cet échec aux dirigeants de Santé Québec, le personnel du réseau et la population québécoise ne sont pas dupes. Nous savons très bien que c’est lui qui en est véritablement responsable. »

 

Pour un réseau vraiment public

Rappelons que la CSN propose un plan d’urgence pour stopper l’hémorragie vers le privé :

  • en mettant fin à l’exode des médecins vers le secteur privé ;
  • en cessant d’octroyer des permis de cliniques privées à but lucratif ;
  • en décrétant un moratoire sur tous les projets de privatisation du travail et des tâches effectués par le personnel du réseau public.

« À la CSN, nous continuerons de travailler sans relâche pour assurer des emplois et des services de qualité dans le secteur public », conclut Caroline Senneville. « Pour nous, c’est très clair : Pas de profit sur la maladie ! »

 

À propos

Fondée en 1921, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) regroupe 330 000 travailleuses et travailleurs des secteurs public et privé, et ce, dans l’ensemble des régions du Québec et ailleurs au Canada. En santé et services sociaux, la CSN, c’est plus de 125 000 travailleuses et travailleurs de toutes les catégories de personnel réunis au sein de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) et de la Fédération des professionnèles (FP–CSN)

 

Grève chez Renaud-Bray : la CSN dénonce l’usage de scabs

Après avoir été jugée coupable d’entrave, d’ingérence et de négociation de mauvaise foi, l’entreprise Renaud-Bray devra se défendre à nouveau de contrevenir au Code du travail, cette fois pour avoir utilisé des briseurs de grève lors des journées de grève exercées par les employé-es de ses succursales de Laurier Québec et des Galeries de la Capitale.

Dans une requête déposée auprès du Tribunal administratif du travail, hier soir, la CSN reproche à Renaud-Bray d’avoir sciemment fait travailler des cadres embauchés après le début de la présente négociation collective, ce qui lui est explicitement interdit par l’article 109.1 du Code du travail relatif aux briseurs de grève.

La centrale syndicale déplore également les entraves et l’ingérence de Renaud-Bray dans les affaires syndicales, notamment en expulsant le président du syndicat des lieux de travail à deux reprises au cours des dernières semaines.

« Il est extrêmement choquant de constater qu’une compagnie bien de chez nous puisse bafouer à ce point le cadre légal qui vient baliser les relations de travail au Québec », déplore la présidente de la CSN, Caroline Senneville. « Nous demandons aux tribunaux d’intervenir pour protéger le droit de grève des employé-es afin que nous puissions en arriver à un règlement négocié satisfaisant pour eux. »

Les 60 employé-es des succursales de Laurier Québec et des Galeries de la Capitale exercent une deuxième journée de grève consécutive aujourd’hui. Après avoir fait du piquetage devant les Galeries de la Capitale hier, les grévistes manifesteront devant la succursale de Place Laurier aujourd’hui. Ils avaient également débrayé vendredi et samedi derniers.

« Plus que jamais, nos collègues sont déterminés à améliorer leurs conditions de travail, il n’y a aucun doute là-dessus », affirme le président du Syndicat des travailleuses et travailleurs de Librairie Renaud-Bray–CSN, Jimmy Demers. « Renaud-Bray doit respecter son obligation de négocier de bonne foi. Ça fait plus d’un an qu’on négocie avec des gens qui n’ont pas de mandat pour nous répondre. Le cirque a assez duré. »

Les salaires sont au cœur de la négociation : en raison d’une structure salariale trop contraignante et trop complexe, la vaste majorité des employé-es ne gagnent que 15 cents au-dessus du salaire minimum, même si certains cumulent plus de 15 ans de service pour le même employeur.

Les employé-es demandent que le salaire d’embauche soit fixé à 1,15 $ au-dessus du salaire minimum pour les commis ainsi qu’à 1,40 $ de plus pour les libraires. Ils réclament également une progression salariale en fonction des années de service. Les discussions achoppent par ailleurs sur l’accès à la formation et à des pauses, notamment. De son côté, l’employeur voudrait imposer différents reculs quant à la prise de congés et exige un rehaussement des disponibilités minimales des salarié-es.

Dans une décision rendue le 5 août dernier à la suite d’une plainte déposée par le syndicat, le Tribunal administratif du travail déclarait la direction des succursales de Laurier Québec et des Galeries de la Capitale coupable d’avoir entravé les activités syndicales et d’avoir manqué à son obligation de négocier de bonne foi. Le tribunal reprochait à l’employeur ses nombreuses communications envoyées aux salarié-es pour discréditer le syndicat, tout comme son attitude intransigeante à la table de négociation.

À propos
La convention collective des 60 employé-es des librairies Renaud-Bray de Laurier Québec et des Galeries de la Capitale est échue depuis le 31 décembre 2023. Depuis le début de la négociation, en novembre 2023, une douzaine de rencontres ont eu lieu, les neuf dernières en présence d’une conciliatrice du ministère du Travail. Réunis en assemblée générale le 13 novembre dernier, les salarié-es ont adopté à 85 % un mandat de grève pouvant aller jusqu’à la grève générale illimitée.

Le Syndicat des travailleuses et travailleurs de Librairie Renaud-Bray–CSN est affilié à la Fédération du commerce–CSN et au Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches–CSN. Forte de ses 330 000 membres, la Confédération des syndicats nationaux est présente dans l’ensemble des régions du Québec et ailleurs au Canada.

L’entente du Front commun a permis de diminuer l’écart de rémunération

Les données présentées par l’Institut de la statistique du Québec (ISQ) confirment que le règlement conclu entre le Front commun et le gouvernement a permis de réduire l’écart salarial et l’écart de la rémunération globale entre les travailleuses et les travailleurs des services publics et les autres salariés du Québec.

« Grâce à la lutte des 420 000 travailleuses et travailleurs réunis en Front commun, l’écart de rémunération a globalement diminué, et ce, malgré différentes ententes survenues dans d’autres secteurs sur lesquels se basent les comparatifs de l’ISQ. C’est un pas dans la bonne direction, mais nous avons encore du chemin à parcourir! », de faire valoir les porte-parole du Front commun, François Enault, 1er vice-président de la CSN, Éric Gingras, président de la CSQ, Magali Picard, présidente de la FTQ, et Robert Comeau, président de l’APTS.

« Nous l’avons dit dès le départ, si cette entente n’est pas parfaite, elle constitue tout de même une base solide pour amorcer un rattrapage avec les autres secteurs. Si les écarts de rémunération diminuent, c’est bon pour l’attractivité de nos réseaux, mais encore faut-il pouvoir retenir les travailleuses et les travailleurs! Les membres nous ont clairement indiqué qu’il reste beaucoup de travail à faire sur les conditions de travail et d’exercice dans nos réseaux publics. On doit continuer la lutte et on peut y travailler sans attendre la prochaine convention collective. Ce n’est certainement pas avec des gels d’embauches et le non-renouvellement des contrats temporaires qu’on permet aux effectifs de reprendre leur souffle. »

Sur le plan de la rémunération globale (qui tient compte à la fois des salaires, des avantages sociaux de la semaine normale de travail et des congés), le retard des travailleuses et des travailleurs des services publics comparativement aux autres salariés du Québec est de 2,1 %. Le retard des salaires est quant à lui de 11,4 % comparativement à 16,6 % en 2023.

L’enquête de l’ISQ démontre par ailleurs, de manière indirecte, que le gouvernement peine à conserver les travailleuses et les travailleurs d’expérience. En effet, lorsqu’on compare le taux de progression, on constate que la force vive du secteur public se retrouve plus bas dans les échelles salariales, ce qui traduit une main-d’œuvre moins expérimentée par rapport aux autres secteurs.

Les chiffres mis de l’avant par l’ISQ concernent l’ensemble des salariés québécois. Ainsi, on constate que les travailleuses et les travailleurs des services publics accusent du retard avec l’administration municipale (28,2 %), les entreprises publiques (11,9 %) et l’administration fédérale (12,2 %). Chez les ouvriers spécialisés (menuisiers, électriciens, plombiers et autres), le retard est passé de 32,6 % à 24,4 %.

En bref

  • Retard salarial avec les autres salariés québécois : 11,4 %;
  • Retard de rémunération globale avec les autres salariés québécois : 2,1 %;
  • Pourcentage de femmes parmi les membres représentés par le Front commun : 78 %.

Rappelons que le Front commun a négocié une convention collective qui prévoyait des augmentations de 6 % rétroactives au 1er avril 2023 et de 2,8 % en 2024. Pour les trois dernières années de la convention, les augmentations prévues sont de 8,6 % et sont bonifiées par une clause de protection du pouvoir d’achat pouvant aller jusqu’à 1 % de plus par année.

À propos du Front commun

Ensemble, la CSN, la CSQ, la FTQ et l’APTS représentent plus de 420 000 travailleuses et travailleurs de l’État québécois dans les secteurs publics, en éducation, en santé et dans les services sociaux ainsi qu’en enseignement supérieur.

Plusieurs milliers de personnes réunies contre le privé en santé

Sous le thème Pas de profit sur la maladie, le rassemblement contre la privatisation du réseau de la santé et des services sociaux a réuni plusieurs milliers de militantes et militants de la CSN au Colisée de Trois-Rivières, ce samedi.

« C’est une véritable démonstration de force qu’on a réalisée. Que le gouvernement se le tienne pour dit : les Québécoises et les Québécois ont à cœur leur réseau public et sont prêts à se mobiliser pour le défendre », s’est exclamée la présidente de la CSN, Caroline Senneville.

Lors de l’événement animé par la comédienne Eve Landry, on a pu voir la rappeuse Sarahmée, le groupe Valaire et l’humoriste Christian Vanasse sur scène, en plus de la chercheuse Anne Plourde et de la Dre Élise Girouard-Chantal de Médecins Québécois pour un régime public (MQRP), qui se sont adressés à la foule. Gabriel Nadeau-Dubois, porte-parole de Québec solidaire et Paul St-Pierre-Plamondon, chef du parti Québécois se sont également joints à l’événement.

Un plan d’urgence
Durant cette journée électrisante, trois revendications politiques ont également été rendues publiques afin de répondre rapidement à la crise d’accès aux soins de santé. Tout d’abord, la CSN demande au ministre de la Santé de freiner l’exode des médecins vers le secteur privé, une fois pour toutes. Pour y arriver, le ministre pourrait tout simplement signer un arrêté ministériel, comme il l’a récemment fait pour les optométristes.

La CSN demande aussi au gouvernement de cesser d’octroyer des permis de cliniques privées à but lucratif dès maintenant. Pour la centrale, rien ne justifie la propagation d’entreprises dont le seul objectif est de profiter de la maladie des gens. Finalement, la CSN demande au gouvernement d’instaurer un moratoire sur tous les types de privatisation du travail et des tâches présentement accomplies au public. On parle d’agences de placement, de buanderies, de l’entretien des bâtiments, du transport de patients, etc. La centrale demande au gouvernement de mettre en place ses trois revendications d’ici le 1er mai prochain, sinon elle promet de faire monter la pression.

Dubé fait la démonstration qu’il a les pouvoirs d’agir pour rapatrier les médecins au public

Réagissant à la décision du ministre Dubé de forcer le rapatriement des optométristes sous le régime public, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) constate que lorsque le ministre a la volonté de contraindre des professionnels de la santé à exercer dans le réseau public, il a les pouvoirs de le faire. Elle insiste donc pour qu’il fasse preuve de lamême volonté avec les médecins du réseau qui exercent au privé.

« L’heure n’est plus aux mesurettes, il faut une solution structurante pour freiner l’exode des médecins vers le privé. Le gouvernement le démontre ce matin, tout ce dont on a besoin, c’est de volonté politique et de manière soutenue », explique Caroline Senneville, présidente de la CSN.

Le 27 octobre dernier, la CSN exhortait justement le gouvernement à agir par voie d’arrêté ministériel pour freiner cet exode.

« Quand un médecin part vers le privé, il ne part pas seul : il amène toute une équipe de travailleuses et de travailleurs avec lui. Cette désertion affaiblit notre réseau, amplifie le cercle vicieux du manque de ressources et allonge les listes d’attente », ajoute Mme Senneville.

Un grand rassemblement

Ce samedi 23 novembre, la CSN rassemblera des milliers de militantes et de militants au Colisée Vidéotron de Trois-Rivières dans un événement à grand déploiement contre le privé en santé. L’événement sera animé par la comédienne engagée Eve Landry et réunira des invité-es de marque comme la rappeuse Sarahmée, le groupe Valaire, l’humoriste Christian Vanasse, la chercheuse Anne Plourde ainsi que la Dre Élise Girouard-Chantal du regroupement des Médecins québécois pour un régime public (MQRP).

Gabriel Nadeau-Dubois de Québec solidaire ainsi que Paul St-Pierre-Plamondon du Parti Québécois prendront également la parole lors de ce rassemblement.

Un plan d’urgence pour freiner l’érosion du réseau de la santé et des services sociaux sera notamment présenté sur place et fait suite à la campagne Pas de profit sur la maladie que la CSN mène depuis plusieurs mois.

Les trois syndicats en grève font front uni

En assemblée générale jeudi dernier, le Syndicat des travailleuses et travailleurs de Transcollin–CSN, le Syndicat des chauffeurs d’autobus de Brissette & Frères–CSN et le Syndicat des travailleuses et travailleurs des Autobus Gaudreault–CSN ont adopté une résolution à l’unanimité qui les rassemblent désormais en front uni face au propriétaire des trois entreprises. Les trois unités négocient donc ensemble et un règlement satisfaisant et adopté par les trois syndicats mettra fin aux trois conflits.

« En grève générale illimitée depuis le 11 novembre, les négociations des trois syndicats piétinent depuis trop longtemps. Les dernières offres patronales ne sont toujours pas à la hauteur des règlements qui ont récemment été conclus dans la région pour le secteur du transport scolaire, souligne Carole Laplante, présidente du secteur du transport scolaire de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN). Nous réitérons que l’employeur a reçu plus de 30 % de bonification de ses contrats depuis 2021-2022 et que pour contrer les nombreux bris de service qui laissent des enfants sans transport vers leur école, une part de ces sommes doit servir à verser de meilleurs salaires. »

Le Groupe Gaudreault est propriétaire et exploitant des trois entreprises en grève qui touchent le Centre de services scolaire des Samares et le Collège Esther-Blondin.

« Rappelons que dans Lanaudière, en 2022-2023, avec les nouvelles sommes versées par le gouvernement, ce sont des augmentations totales de 48 % qui ont été consenties aux Autobus Terremont ltée et de 45 % chez Autobus R.M., renchérit Patricia Rivest, présidente du Conseil central de Lanaudière–CSN. Si le Groupe Gaudreault veut attirer et retenir ses chauffeuses et ses chauffeurs et mettre fin aux bris de service, ça prend de bons salaires. Avec ce front uni, le règlement devra être accepté par les trois syndicats pour être valide. »

À propos

Les trois syndicats regroupent environ 60 membres affiliés à la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN). La FEESP–CSN compte plus de 425 syndicats affiliés et 65 000 membres œuvrant dans le domaine des services publics et parapublics. Le Conseil central de Lanaudière–CSN regroupe 84 syndicats représentant plus de 14 000 membres sur l’ensemble du territoire de Lanaudière.

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle regroupe plus de 330 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans 8 fédérations ainsi que sur une base régionale dans 13 conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

La CSN salue le plan de Québec pour un meilleur accès à l’avortement

La Confédération des syndicats nationaux (CSN) accueille favorablement le plan d’action gouvernemental sur l’accès à l’avortement de la ministre responsable de la Condition féminine, Mme Martine Biron, qui vise à protéger le droit à l’avortement des Québécoises. Ce plan, qui comprend 28 mesures, a officiellement été lancé à 10 h ce matin.

Le Comité de la condition féminine de la CSN a toujours milité, entre autres, pour que les femmes aient le plein contrôle de leur corps. « À cet égard, les militantes de la condition féminine de la centrale syndicale manifestent depuis longtemps pour une plus grande accessibilité à l’avortement et à des méthodes abortives, partout en province. La CSN appuiera certainement les mesures du plan de la ministre Biron qui visent à améliorer et diversifier de tels soins en région », confirme Mme Caroline Senneville, présidente de la CSN.

Les principaux objectifs du plan de Mme Biron, dont l’optimisation de l’accès à l’avortement à l’extérieur de Montréal, la lutte contre la désinformation entourant l’avortement, l’amélioration de l’information au sujet de la contraception et la bonification de la recherche dans le secteur, sont bien entendu encouragés par la CSN et toutes ses constituantes.

Dans le contexte politique actuel des États-Unis, la CSN est rassurée que des mesures concrètes soient mises en place pour éviter que l’accès à l’avortement soit ici menacé. « Le Québec, tout comme le reste du Canada, n’est pas à l’abri de dérapages politiques en matière d’avortement. Nous devons à tout prix protéger ce droit fondamental et inconditionnel des femmes de pouvoir disposer librement de leur corps », conclut Mme Senneville. 

À propos
Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 1600 syndicats et regroupe quelque 330 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

Quatre syndicats s’unissent pour dénoncer la situation critique à l’Hôpital de Thetford Mines : Le gouvernement doit agir immédiatement

Les syndicats représentant le personnel de santé et des services sociaux ont déposé leur déclaration commune, dénonçant la situation et demandant au gouvernement d’agir, devant le bureau de la députée provinciale locale ce matin. D’une voix, le Syndicat des professionnelles en soins de Chaudière-Appalaches (SPSCA), le Syndicat québécois des employées et employés de services (SQEES), l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS) et le Syndicat du personnel de bureau, technicien et professionnels de l’administration de Chaudière-Appalaches – CSN , demandent à Isabelle Lecours, députée de la Coalition Avenir Québec (CAQ), de faire pression et d’être la porte-parole dont la région a besoin auprès du gouvernement. La députée laisse aller, en toute connaissance de cause, une situation à l’Hôpital de Thetford Mines dont elle devrait être responsable, mettant en danger la santé et la sécurité de la population locale.

Depuis plus de deux ans, la gestion inadéquate de l’hôpital a entraîné la fermeture d’une vingtaine de lits, des bris de services, un manque de personnel et une surcharge de travail intenable. La situation est exacerbée par l’imposition de temps supplémentaire obligatoire (TSO) et une planification déficiente des soins. On effectue une gestion de dernière minute se reposant sur le personnel en constants sous-effectifs pour combler les manques.

Les syndicats lancent un mandat clair au gouvernement de la CAQ, en particulier à la députée Isabelle Lecours, de prendre leurs responsabilités et d’agir sans délai. Les hôpitaux régionaux sont d’une importance capitale – on ne peut se fier qu’aux établissements en centres urbains, car ils débordent eux aussi. Élus, donnez la chance aux régions d’être autonomes dans les soins et services qu’elles peuvent donner à la population, tout le monde en sortira gagnants. La population de Thetford Mines mérite un accès aux soins de qualité.

 

Citations des élues syndicales :

« La gestion des soins infirmiers est carrément absente en Chaudière-Appalaches : on tire la sonnette d’alarme dans une chambre d’écho vide. Mais qu’attendent les gestionnaires pour mettre en place un plan concret? Ils ne planifient jamais en amont et ce sont nos membres qui en paient le prix en effectuant des heures supplémentaires et des heures supplémentaires obligatoires. Elles ne pourront pas tenir encore longtemps en sous-effectifs constants. Le bateau coule et personne ne fait quoi que ce soit : pire encore, on refuse d’embaucher de nouvelles professionnelles en soins et on refuse de donner du temps complet à celles qui veulent travailler davantage. Quand est-ce que ce sera assez? » ‒ Carole Mercier, présidente du SPSCA (FIQ)

 « En tant que citoyenne de la région de Chaudière-Appalaches, je trouve ça extrêmement inquiétant ce qui se passe à l’Hôpital de Thetford Mines. D’un côté on entend constamment le gouvernement dire que l’accès aux soins de santé est une priorité, mais concrètement, c’est de pis en pis sur le terrain. Comme présidente de syndicat, c’est une préoccupation constante de savoir que la situation est maintenant aussi intenable à Thetford. À l’urgence, nos membres sont parmi les plus sollicitées par les patients quand ça ne tourne pas rond et ce n’est pas rare qu’elles subissent les contrecoups de l’impatience que suscitent des situations comme celle-là. » ‒ Manon Douville-Cadrin, présidente du Syndicat du personnel de bureau, technicien et professionnels de l’administration de Chaudière-Appalaches – CSN.

« Avant de penser à de grandes réformes de structure dans le milieu de la santé et des services sociaux, le gouvernement de la CAQ devrait agir pour s’assurer d’un accès aux soins dans nos milieux. On le voit ici, on prive la population de Thetford Mines d’accès à cause de bris de services, et rien n’est fait dans l’immédiat pour y remédier. C’est inacceptable et le gouvernement doit agir ici et maintenant. »‒ Karine Hudon, présidente du SQEES-FTQ au CISSS-CA

 « Cela fait déjà plus de 2 ans que l’on sonne l’alarme en lien avec les risques réels de bris de services à l’Hôpital de Thetford Mines, notamment pour nos travailleurs et travailleuses de laboratoire. Les impacts d’un tel bris de services seraient considérables: opérations majeures reportées ou déplacées en dehors du territoire, soins intensifs eux-mêmes sur le respirateur artificiel, ambulances détournées et accouchements non réalisables » ‒ Mélanie Lapointe, représentante nationale de l’APTS dans la région de Chaudière-Appalaches

Équité salariale – Plusieurs dizaines de travailleuses débarquent au Conseil du Trésor pour demander des comptes

Plusieurs dizaines de travailleuses des établissements du réseau de la santé et des services sociaux des régions de la Capitale-Nationale et de Chaudière-Appalaches se sont rendu cet avant-midi devant les bureaux du Conseil du Trésor afin de demander des comptes. En effet, le gouvernement est incapable de verser les augmentations négociées et les sommes dues en matière d’équité salariale aux femmes du réseau.

« Pour mémoire, selon la parole donnée et les ententes signées, les sommes dues aux travailleuses devaient se retrouver au plus tard sur la paie versée aujourd’hui, » rappelle Aldijana Pasalic, vice-présidente catégorie 3 du Syndicat des travailleuses et des travailleurs du CIUSSS de la Capitale-Nationale (CSN). Or, il n’en est rien et aucune nouvelle date n’a encore été annoncée. « Ça fait plus de 10 mois que les travailleuses savent qu’elles recevront des montants parfois très importants et aujourd’hui le gouvernement n’est même pas capable de leur dire quand elles recevront leur argent, c’est extrêmement frustrant, » d’ajouter Manon Douville-Cadrin, présidente du Syndicat du personnel de bureau, des techniciens et des professionnels de l’administration de Chaudière-Appalaches (CSN).

« Il faut savoir que les plaintes en équité salariale qui ont été réglées lors de la dernière négociation du secteur public dataient de 14 ans pour les plus anciennes, » relève Carole Duperré, vice-présidente secteur public de la Fédération de la santé et des services sociaux (CSN), « c’est tellement long que l’on peut craindre que certaines femmes qui ont droit à des redressements ne soient même plus parmi nous pour les toucher personnellement, c’est incroyable. » La fédération rappelle que l’entente de principe devant clore le dossier est intervenue il y a maintenant 10 mois et que la convention collective a été signée il y a 4 mois. « Le gouvernement a raté toutes les échéances qu’il s’était lui-même données, comment faire autrement que d’y voir du mépris pour les femmes du réseau ? » demande la représentante syndicale.

Pour le Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN), la grande question qui demeure c’est : pourquoi ? « Pourquoi les sommes ne sont pas versées aux travailleuses comme prévu ? Personne ne semble en mesure de répondre clairement à cette question, » dénonce Barbara Poirier, présidente du conseil central. La syndicaliste rappelle que ce n’est pas la première fois que le gouvernement est confronté au même défi avec exactement les mêmes acteurs privés et les mêmes outils informatiques. « Ce n’est pas la première fois que le gouvernement règle des plaintes d’équité salariale avec des groupes de travailleuses dans le cadre des négociations du secteur public, c’est arrivé aussi lors de la dernière ronde, comment ça se fait que ça bloque cette fois-ci ? » questionne Barbara Poirier, « c’est quand même particulier que ça arrive en plein milieu d’un exercice d’austérité budgétaire. Il y a quelqu’un qui ne dit pas toute la vérité quelque part… On peut légitimement se poser la question : est-ce qu’on est en train de régler le déficit du réseau sur le dos des travailleuses ? »

La CSN n’a pas l’intention d’en rester là, que ce soit sur la question de l’équité salariale ou sur celle de la privatisation galopante du réseau de la santé et des services sociaux. « On se mobilise pour faire respecter les droits des travailleuses et ceux de la population pour un réseau de la santé et des services sociaux vraiment publics, on n’a pas dit notre dernier mot » conclut Barbara Poirier. Rappelons que les militantes de la CSN et leurs alliées de la société civile sont attendues en très grand nombre le samedi 23 novembre, à Trois-Rivières, pour un rassemblement festif et revendicatif sur le système de santé et de services sociaux. Des transports gratuits sont d’ailleurs organisés des quatre coins de la région.

Le premier syndicat chez Starbucks au Québec s’entend avec l’employeur

Réunis en assemblée générale ce jeudi 14 novembre, les membres du Syndicat des employé-es de la restauration–CSN, section Café Starbucks, ont accepté à 66 %, par voie de scrutin secret, l’hypothèse de règlement intervenue entre les parties, et appuyée par le conciliateur dans ce processus.

« D’une durée de trois ans, le nouveau contrat de travail vient encadrer un grand nombre d’enjeux qui normalisent désormais les relations de travail, incluant la reconnaissance de l’expérience et de l’ancienneté. À la signature, il y aura une rétroactivité salariale au 1er mai 2024, date d’entrée en vigueur des nouveaux taux horaires bonifiés d’environ 5 à 10 % la première année et de 2 % chaque année suivante. En plus d’un ajout de plusieurs congés sociaux, la convention collective prévoit également un encadrement sur la gestion des pourboires, selon une convention de partage entre les salarié-es, applicable aux absences ainsi qu’aux vacances, afin de maintenir les salaires durant ces périodes. Nous partageons la fierté du travail accompli des membres pendant cette négociation », souligne Alexandre Laviolette, président de la Fédération du commerce (FC–CSN).

« Les membres du syndicat ont tenu bon face à un employeur qui n’a pas été de tout repos dans le cadre de cette syndicalisation. L’obtention de leur premier contrat de travail qui contient d’importants gains en matière de conciliation travail-études ainsi qu’en santé et sécurité, contribue grandement à assainir leur milieu de travail », ajoute Manon Tremblay, présidente du Conseil central des syndicats nationaux du Saguenay–Lac-Saint-Jean–CSN.

« La CSN est très heureuse d’avoir soutenu la lutte historique de ces salarié-es contre un géant œuvrant dans un domaine où la syndicalisation est très difficile et demeure hors norme. Nous sommes très fiers que ces femmes et ces hommes aient tracé une voie vers une amélioration générale des conditions de travail dans ce secteur », conclut Caroline Senneville, présidente de la CSN.

À propos
Regroupant les 29 salarié-es de la seule et première succursale accréditée le 23 novembre 2023 au Québec, le Syndicat des employé-es de la restauration–CSN, section Café Starbucks est affilié à la Fédération du commerce (FC–CSN). La FC–CSN compte près de 30 000 membres partout au Québec, dans les secteurs du commerce de gros et de détail, de l’agroalimentaire, de la finance et du tourisme. Le Conseil central des syndicats nationaux du Saguenay–Lac-Saint-Jean–CSN regroupe quelque 160 syndicats de la région et représente 16 000 membres issus de tous les secteurs d’activité.

Trois grèves déclenchées dans le transport scolaire

Ce lundi 11 novembre 2024 au petit matin, le Syndicat des travailleuses et travailleurs de Transcollin–CSN, le Syndicat des chauffeurs d’autobus de Brissette & Frères–CSN et le Syndicat des travailleuses et travailleurs des Autobus Gaudreault–CSN ont tous déclenché une grève générale illimitée.

« Pour les trois unités en négociation, les dernières offres patronales ne sont vraiment pas à la hauteur des règlements qui ont récemment été conclus dans la région pour le secteur du transport scolaire, souligne Carole Laplante, présidente du secteur du transport scolaire de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN). Tous les contrats des transporteurs québécois ont été bonifiés, dont ceux de l’employeur à plus de 30 % depuis 2021-2022. Le gouvernement a été clair : pour contrer les nombreux bris de service qui laissent des enfants sans transport vers leur école, une part de ces sommes devait servir à verser de meilleurs salaires. »

Le Centre de services scolaire des Samares et le Collège Esther-Blondin sont les deux clients principaux touchés du Groupe Gaudreault, qui est propriétaire et exploitant des trois entreprises en négociation.

« Ce n’est pas normal que les chauffeuses et les chauffeurs soient forcés d’exercer la grève pour obtenir leur juste part. En 2023-2024, sur 32 négociations du secteur dans autant de syndicats, 30 se sont dotés d’un mandat de grève et 19 l’ont exercé, provoquant des bris de service, exactement ce que nous cherchons à régler, dénonce Josée Dubé, vice-présidente de la FEESP–CSN. Les employeurs ont reçu l’argent, ils doivent maintenant remettre une part de ces sommes à celles et à ceux qui les enrichissent. »

« Dans Lanaudière, en 2022-2023, avec les nouvelles sommes versées par le gouvernement, ce sont des augmentations totales de 48 % qui ont été consenties aux Autobus Terremont ltée et de 45 % chez Autobus R. M., précise Nathalie Chaput, vice-présidente du Conseil central de Lanaudière–CSN. Il n’y a donc aucune raison pour que le Groupe Gaudreault ne réponde pas favorablement aux revendications de ses travailleuses et de ses travailleurs, sinon que de s’enrichir sur leur dos. Pour mettre fin aux bris de service, ça prend de bons salaires. »

« Toutes les composantes de la CSN ont soutenu solidement et solidairement tous les syndicats du transport scolaire qui ont décidé démocratiquement d’exercer leur mandat de grève pour aller chercher des conditions de travail à la hauteur du travail qu’ils accomplissent chaque jour. Nous serons donc à leurs côtés jusqu’à ce qu’ils obtiennent un règlement satisfaisant », conclut Caroline Senneville, présidente de la CSN.

À propos

Les trois syndicats regroupent environ 60 membres affiliés à la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN). La FEESP–CSN compte plus de 425 syndicats affiliés et 65 000 membres œuvrant dans le domaine des services publics et parapublics. Le Conseil central de Lanaudière–CSN regroupe 84 syndicats représentant plus de 14 000 membres sur l’ensemble du territoire de Lanaudière.

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle regroupe plus de 330 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans 8 fédérations ainsi que sur une base régionale dans 13 conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

 

 

Plan santé : La CAQ se trompe d’avenue

En réaction au bilan d’étape du Plan santé présenté par le ministre de la Santé hier après-midi, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) a martelé que le gouvernement devait cesser sa dépendance au privé s’il espère que tous les Québécois et les Québécoises aient accès à des soins de première ligne. 

«Force est de constater que l’accès aux soins de santé se dégrade au même rythme où le réseau se privatise. Le gouvernement va devoir changer de recette et donner les moyens au réseau public s’il veut atteindre ses cibles», explique Caroline Senneville, présidente de la CSN. 

Avant de faire volte-face plus tôt cette semaine, le ministre de la Santé semblait pourtant abonder dans le même sens que la CSN et les nombreuses organisations de la société civile, qui veulent sevrer le réseau de la santé du privé.  

En plus de créer un système à deux vitesses pour les Québécoises et les Québécois, la présidente de la CSN explique que le privé coûte cher à la collectivité : «Il ne faut pas se leurrer, les gens d’affaires qui sont dans le milieu de la santé ne sont pas philanthropes. Ils sont là pour se faire du profit sur la maladie», ajoute-t-elle. Dans le cas des agences de placement, le ministre a même dû se rendre à l’évidence, rappelle la présidente : les agences de placement détournent des salarié-es du réseau public vers le privé et sont loin d’être économiques.  

En route vers le 23 novembre 

En action depuis bientôt deux ans Pour un réseau vraiment public!, la CSN organise un grand rendez-vous syndical pour ses membres et leurs proches, le 23 novembre prochain à Trois-Rivières. L’événement réunira plusieurs milliers de travailleuses et de travailleurs prêts à se mobiliser pour lutter contre la privatisation. Beaucoup d’entre eux sont notamment aux premières loges pour constater le lent démantèlement que subit le réseau public. 

Sous le thème Pas de profits sur la maladie, l’événement aura lieu au Colisée Vidéotron, dès 10 h 30.

Le syndicat des Autobus Laval adopte son nouveau contrat de travail

Réunis en assemblée générale ce 7 novembre au soir, les membres du Syndicat des travailleuses et travailleurs d’Autobus Laval (STTAL–CSN) ont adopté à 81 %, par voie de scrutin secret, l’hypothèse de règlement de la conciliatrice.

« Les membres sont satisfaits de l’entente conclue avec leur employeur. Le taux horaire maximal pour la conduite des autobus standards passe de 21,93 $ à 28 $ en 2023, pour culminer à 30,30 $ en 2027. Rétroactivement au 1er juillet 2023, ça signifie un maximum de près de 28 % de bonification salariale à la signature et des augmentations cumulatives qui atteignent 38 % durant la durée totale de leur nouveau contrat de travail de cinq ans, souligne le président du syndicat, Raynald Auger. La rémunération des voyages spéciaux passe de 28 à 30 %, et nous avons obtenu une banque d’heures de libérations syndicales, à laquelle s’ajoute une bonification des vacances de 8 à 10 % pour les salarié-es les plus anciens. »

« Les travailleuses et les travailleurs de ce syndicat ont obtenu une bonification tout à fait justifiée de leurs conditions de travail. Ils rejoignent ainsi des milliers de salarié-es qui, grâce à leur mobilisation, ont contribué à améliorer le niveau de vie de tout un secteur qui a longtemps manqué de reconnaissance. L’obtention de cette nouvelle norme salariale dans notre secteur, sans recourir à la grève cette fois-ci, nous indique que nos revendications sont désormais reconnues par les employeurs », ajoute Josée Dubé, vice-présidente de la Fédération des employées et employés de services publics–CSN.

« Nous sommes très heureux d’avoir soutenu la lutte de ces femmes et de ces hommes qui accomplissent un travail difficile chaque matin alors que des milliers d’élèves doivent se rendre à leur lieu d’enseignement. La mobilisation de ces conductrices et de ces conducteurs a porté ses fruits et les membres peuvent être fiers d’avoir obtenu de tels gains », déclare Barbara Poirier, présidente du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches–CSN.

À propos

Le Syndicat des travailleuses et travailleurs d’Autobus Laval–CSN regroupe environ 150 salarié-es. La Fédération des employées et employés de services publics–CSN compte plus de 425 syndicats affiliés représentant 65 000 membres œuvrant dans le domaine des services publics et parapublics. Le Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches–CSN regroupe 240 syndicats représentant plus de 45 000 membres. Son territoire s’étend sur les régions de la Capitale-Nationale et de Chaudière-Appalaches.

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle regroupe plus de 330 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans 8 fédérations, ainsi que sur une base régionale dans 13 conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

Couper 350 M$ dans les transports collectifs va nuire au service

Les audits demandés par la ministre Geneviève Guilbault à une firme privée n’amélioreront en rien l’offre de transport en commun, bien au contraire. Les recommandations qui en sortent comportent par ailleurs des éléments clairement antisyndicaux. Encore une fois, le privé milite pour le privé.

« Faire des économies en misant sur la sous-traitance n’est pas une bonne façon de voir les choses. On perdrait de l’expertise et on créerait des problèmes de coordination dans le réseau en n’étant plus maître d’œuvre de toutes ses composantes. La CAQ voulait des emplois de qualité pour les Québécoises et les Québécois, elle ne donne vraiment pas l’exemple », affirme Caroline Senneville, présidente de la CSN.

 La CSN estime qu’il faut mettre tous les moyens en place pour faire augmenter le nombre de déplacements en transport collectif et ainsi stimuler l’économie, faire baisser nos émissions de GES et améliorer la fluidité du transport dans nos villes. Couper les budgets de la façon proposée n’est manifestement pas la bonne voie à emprunter.

« Il ne sert à rien d’investir des milliards dans les transports structurants, comme le REM ou le tramway, sans d’abord s’assurer que le reste du réseau fonctionne de façon optimale. Il faut convaincre les gens de faire le choix du transport collectif avec un réseau à la hauteur de leurs attentes », ajoute la présidente. La CSN estime que le déficit actuel ne devrait pas se régler par des mesures d’austérité sur le dos du transport collectif. « L’argent semble être disponible à coup de milliards quand il s’agit du 3e lien s. Là, on parle de beaucoup moins d’argent et c’est pour assurer du transport collectif dans l’ensemble du Québec », fait valoir Caroline Senneville.

Antisyndical

Les recommandations issues des audits semblent vouloir s’attaquer à des contrats de travail qui ont été négociés de bonne foi par les deux partis, et ce, depuis des années.

« C’est encore le même vieux disque des experts du privé: tous les torts reposeraient sur la rigidité syndicale. Les chauffeuses, les chauffeurs et le personnel d’entretien sont des spécialistes de leur domaine, ils ont une expertise et offrent un service de qualité. S’attaquer aux travailleuses et aux travailleurs, c’est s’attaquer à une compétence développée depuis longtemps et la donner “gratuitement” au privé. C’est irresponsable », explique Simon-Mathieu Malenfant, vice-président-trésorier de la FEESP–CSN. Ce dernier précise que les économies potentielles restent à démontrer: « Au Québec, les sociétés de transport collectif sont déjà gérées de façon efficace. Ajouter le privé dans l’équation gonflerait la facture et fragiliserait le service. »

Insuffisant

 Non seulement les moyens proposés pour tenter d’économiser 350 M$ causeraient un tort important aux transports collectifs, mais en plus cela représente moins de la moitié des déficits actuels combinés de toutes les sociétés de transport.  « La seule solution viable, c’est d’investir dans le transport collectif et de faire tourner la roue dans le bon sens », conclut la présidente de la CSN.

 À propos

La CSN est composée de près de 1600 syndicats et regroupe quelque 330 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans 8 fédérations, ainsi que sur une base régionale dans 13 conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

La Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN) compte plus de 425 syndicats affiliés représentant 65 000 membres œuvrant dans le domaine des services publics et parapublics. Elle compte 20 syndicats et plus de 5 000 membres dans le transport en commun.

Pour information

 Thierry Larivière, conseiller aux communications de la CSN

514 966-4380

thierry.lariviere@csn.qc.ca

 

Hôpital vétérinaire du Roussillon – Les travailleuses se syndiquent

Les travailleuses et les travailleurs de l’Hôpital vétérinaire du Roussillon ont fait le choix de se syndiquer à la CSN afin d’améliorer leurs conditions de travail, de garantir des protections accrues et de promouvoir un environnement de travail plus équitable pour l’ensemble du personnel.

 « Les techniciennes, aide-techniciennes et réceptionnistes ont pour volonté de renforcer leur voix au sein de la clinique et d’assurer la prise en compte de leurs préoccupations dans les décisions importantes relatives à l’organisation du travail, à la santé et sécurité, et aux conditions salariales », précise Marie-Ève DesGagnés, présidente du Syndicat des travailleuses et travailleurs de l’Hôpital vétérinaire du Roussillon–CSN.

« La décision de nous syndiquer découle notamment de la nécessité de garantir une meilleure répartition des horaires et de la charge de travail. Nous souhaitons également obtenir des salaires compétitifs. Enfin, nous sommes convaincues que la collaboration avec la direction permettra de bâtir un avenir plus juste pour tous les membres de l’équipe », explique pour sa part Roxanne Tremblay, secrétaire générale du syndicat.

 

Climat de travail tendu

Malgré la volonté du syndicat de collaborer avec la direction, le climat de travail actuel demeure tendu en raison, notamment, du refus de la direction de pourvoir les postes laissés vacants par le départ des travailleuses depuis un an. « Cela a des impacts sur la clientèle de l’Hôpital vétérinaire du Roussillon. Les heures d’ouverture ont été réduites, et plusieurs services ne sont plus offerts. Nous déplorons cette situation qui nous empêche d’offrir à la clientèle tous les soins professionnels dont ont besoin les animaux. Les travailleuses ont donc décidé de porter un macaron dénonçant cette situation.

 

Une première convention collective

Par ailleurs, une étape importante s’amorcera sous peu. Les membres du syndicat se prononceront, dans le cadre d’une assemblée générale, sur les propositions à inclure dans leur premier cahier de négociation.

« Notre motivation, on la puise dans notre engagement envers les animaux et la clientèle. Nous sommes convaincues que cette démarche collective renforcera la qualité des soins prodigués, en permettant au personnel de travailler dans de meilleures conditions », conclut de son côté Gabrielle Dagenais, trésorière du Syndicat des travailleuses et travailleurs de l’Hôpital vétérinaire du Roussillon –CSN.

Collège Trinité – Entente adoptée à l’unanimité

Réunie en assemblée générale mardi en soirée, la soixantaine de membres du Syndicat du personnel du Collège Trinité a voté à 100 % en faveur de l’entente de principe survenue avec l’employeur la semaine dernière.

Après des mois de négociation, le syndicat a finalement réussi à obtenir des améliorations concernant la diminution du nombre maximal d’élèves par groupe, la répartition équilibrée des élèves détenant un plan d’intervention dans les groupes et la reconnaissance de la charge de travail associée à un grand nombre de plans d’intervention dans une même classe par une compensation salariale. « Pour le personnel de soutien, nous avons réussi à intégrer le concept de télétravail à la convention et nous avons bonifié les vacances de ces membres qui, pour la plupart, sont mis à pied durant l’été », explique la présidente du syndicat, Sonya Veilleux. « Nous nous sommes également entendus sur la manière d’intégrer une semaine de relâche automnale au calendrier scolaire ».

« Nous sommes extrêmement fiers des résultats obtenus. La persévérance de tous les membres a permis des améliorations importantes à notre contrat de travail », conclut la présidente.

Pour la Fédération nationale des enseignantes et enseignants du Québec (FNEEQ–CSN), qui représente près d’une cinquantaine d’établissements d’enseignement privé, cette entente est le résultat de la bataille acharnée menée par le personnel du collège. « Le syndicat a fait la preuve irréfutable que la lutte paie : plutôt que courber l’échine devant la menace de lock-out de l’employeur, il s’est tenu debout et s’est doté d’un mandat pouvant aller jusqu’à la grève générale illimitée. Il s’agit d’une première pour le secteur privé de la FNEEQ–CSN », explique Léandre Lapointe, vice-président de la fédération. « Ils sont une source d’inspiration pour les prochains collèges qui auront à négocier dans les prochains mois ».

« La mobilisation a été exemplaire », lance pour sa part Annette Herbeuval, présidente du Conseil central de la Montérégie–CSN. « Les syndicats affiliés à la CSN peuvent compter sur son soutien direct pour mener des luttes efficaces, qui se traduisent en réelles améliorations des conditions de travail. La CSN et ses syndicats sont combatifs et c’est ce qui fait leurs forces ».

Rappelons que les enseignantes et les enseignants, le personnel de soutien et les professionnel-les du collège ont dû exercer sept journées de grève avant d’en arriver à une entente avec la direction.

Coupes dans les cégeps : le personnel dénonce les conséquences désastreuses qui en découlent

Des établissements aux installations désuètes, des budgets d’infrastructures amputés de moitié, des travaux de réparation stoppés net ou reportés et de nouveaux livres qu’on n’achète plus… Ce à quoi s’ajoute maintenant un gel d’embauche de certaines catégories de personnel de soutien et professionnel des cégeps annoncé par le gouvernement la semaine dernière.

« Pour un gouvernement qui dit que l’éducation est une priorité, il est clair pour nous qu’il est surtout déconnecté des réalités des cégeps. Comment peut-il sérieusement prétendre que ça n’aura pas d’impact ? », font valoir Caroline Senneville, présidente de la Confédération des syndicats nationaux (CSN), et Éric Gingras, président de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ).

Comme dans un mauvais film d’horreur, la tronçonneuse du gouvernement Legault coupe sans ménagement dans les cégeps. Le personnel membre de la CSN et de la CSQ se mobilise pour dénoncer les conséquences bien concrètes qui découlent de ces compressions budgétaires.

Demain, jour de l’Halloween, celles et ceux qui tiennent à bout de bras nos établissements collégiaux sont invités à multiplier les actions de visibilité pour démasquer l’improvisation gouvernementale de même que ses conséquences sur la qualité de la formation. Des membres vont photographier et partager sur les réseaux sociaux des lieux et du matériel désuets ou endommagés tout en déplorant les projets mort-nés, d’autres vont écrire aux député-es de leurs circonscriptions afin d’exercer de la pression sur la présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel. Certains cégeps seront également ornés d’affiches et de bannières. Des tracts (des compressions qui font peur) seront aussi distribués alors que s’organiseront des rassemblements aux abords des collèges.

« Cesser de garnir nos bibliothèques de nouveautés, empêcher la réfection de piscines ou annuler des cours à la formation continue pendant que la population étudiante augmente et que la vérificatrice générale conclut à la vétusté des deux tiers des cégeps, c’est plus que préoccupant, c’est carrément irresponsable ! Au déficit budgétaire réduit s’ajoutera un déficit éducatif gonflé… bien plus dommageable pour l’avenir du Québec. Cela porte un nom : austérité ! », s’offusque Caroline Senneville.

Des coupes déguisées

Pour comble d’insulte, le coup de hache a été annoncé en catimini, en plein été, par la ministre de l’Enseignement supérieur, Pascale Déry. Aucun débat public n’a été tenu. Le gouvernement choisit de pelleter par en avant les travaux qui s’imposent.

« Il est clair pour nous que le gouvernement joue sur les mots. Or, le gel d’embauche et les restrictions budgétaires se traduisent concrètement par des coupes dans nos milieux. Et les premiers à en faire les frais, ce sont le personnel et les étudiants. Nos cégeps manquent d’amour, et ces compressions en catimini n’arrangeront pas les choses, au contraire ! On a dit à la sortie des négos qu’il fallait un coup de barre pour assurer un investissement majeur dans le réseau collégial. Avec l’annonce de vendredi dernier, on s’éloigne sérieusement de cet objectif ! », conclut Éric Gingras.

Le personnel des collèges, déterminé à se lever pour les cégeps, va redoubler d’efforts, particulièrement à l’approche de la mise à jour économique du gouvernement Legault, afin de faire reculer la CAQ sur les compressions dommageables imposées au réseau.