La direction de la SAQ doit avoir les coudées franches pour négocier, demande la CSN

Une manifestation devant la succursale de la SAQ d’Arvida, à Saguenay, a rassemblé des dizaines d’employé-es et de membres de la CSN, en fin de journée. Les manifestantes et les manifestants déplorent qu’après un an et demi de pourparlers, la direction de la SAQ n’ait toujours pas le mandat du gouvernement pour aborder les enjeux financiers reliés à cette négociation.

La présidente du syndicat représentant les 5000 employé-es de magasins et de bureaux de la SAQ, Lisa Courtemanche, a dénoncé la lenteur des travaux. « Après un an et demi de discussion, le volet normatif n’est toujours pas réglé. On est encore à discuter de la façon de stabiliser nos horaires de travail. Moindrement que l’on tente de s’attaquer à la précarité qui affecte nos membres, on nous répond que c’est de l’ordre financier. »

La vice-présidente de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN), Stéphanie Gratton, a demandé au gouvernement d’octroyer les mandats nécessaires à la direction de la SAQ afin que cette négociation puisse progresser. « On le constate à plusieurs tables de négociation du secteur parapublic : les tables sont bloquées. Les employeurs ajoutent de nouvelles demandes ou indiquent carrément qu’ils n’ont pas les mandats de la part du gouvernement. Maintenant que les conventions collectives du secteur public sont sur le point d’être signées, il n’y a plus aucune raison pour que la SAQ n’obtienne pas du gouvernement toute la latitude nécessaire pour convenir d’une entente satisfaisante », a souligné la dirigeante syndicale.

La vice-présidente du Conseil central du Saguenay–Lac-Saint-Jean, Marie-Pier Ouellet, était également présente à la manifestation. « C’est près de 70 % des employé-es de la SAQ qui travaillent à temps partiel et sur appel, et qui ne savent jamais quand ni combien d’heures, ils pourront travailler à la prochaine séquence de paye », a-t-elle tenu à rappeler. « Attendre sept années avant d’avoir accès à des assurances ou douze ans pour avoir un poste régulier, ça n’a aucun bon sens en 2024, encore moins quand tu travailles pour l’État québécois. »

Avenir des emplois

Dans le cadre de la présente négociation, le syndicat des employé-es de la SAQ désire notamment améliorer l’accès du personnel à la formation, augmenter le nombre de conseillers en vin et maintenir le nombre de coordonnateurs en succursale afin de renforcer le service à la clientèle.

Le personnel souhaiterait également pouvoir préparer en magasin les commandes passées sur Internet. À cet effet, le syndicat reproche à la direction son entêtement à concentrer dans son centre de distribution de Montréal la préparation des commandes pour l’ensemble du Québec ; centralisation responsable des délais de livraison de cinq jours et des résultats décevants des ventes effectuées en ligne.

Par ailleurs, la partie syndicale dénonce que la direction cherche à faciliter la fermeture de succursales de la SAQ en région afin de les remplacer par des permis privés d’agence. En plus de constituer un recul des emplois, une telle mesure viendrait miner l’offre à la clientèle en région, estiment les employé-es.

À propos

Le Syndicat des employé(e)s de magasins et de bureaux de la SAQ (SEMB-SAQ–CSN) représente les 5000 employé-es de magasins et de bureaux de la SAQ, partout au Québec. Il est affilié à la Fédération des employées et employés de services publics, qui compte plus de 425 syndicats affiliés représentant 65 000 membres oeuvrant dans le domaine des services publics et parapublics. Le Conseil central des syndicats nationaux du Saguenay–Lac-Saint-Jean–CSN regroupe quant à lui quelque 100 syndicats représentant, sur une base régionale, plus de 15 000 membres issus de tous les secteurs d’activité, publics et privés. Forte de 330 000 membres, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) est présente dans l’ensemble des régions du Québec et ailleurs au Canada.