Université Laval: les chargé-es de cours acceptent l’hypothèse de règlement à 97%

Aujourd’hui, les membres du Syndicat des chargées et chargés de cours de l’Université Laval (SCCCUL–CSN) ont accepté dans une proportion de 97 % l’hypothèse de règlement proposée par le conciliateur. L’entente prévoit que la convention se terminera le 31 décembre 2027 et inclut de nombreuses améliorations pour les membres.

« Grâce à la mobilisation historique de nos membres, nous avons fait des avancées qui auraient été impossibles autrement. Nos demandes, diminuer la précarité et protéger le pouvoir d’achat étaient raisonnables et l’employeur n’a pas eu le choix d’y faire droit devant la mobilisation de nos membres et les appuis unanimes venant de la communauté universitaire », se réjouit Louis Emond, président du SCCCUL–CSN.

Les membres vont donc bénéficier d’augmentations totalisant 22,6 % sur 5 ans, d’une amélioration de l’aide pédagogique ainsi que de la stabilisation de l’emploi pour une bonne partie des personnes chargées de cours. Pour le président du syndicat, un tel changement sera bénéfique pour l’ensemble de la communauté universitaire : « Maintenant, nos membres auront plus facilement accès à du soutien pédagogique, et pour plusieurs parmi ceux qui donnent le plus de cours, plus de stabilité. Ça va permettre à nos membres de pouvoir s’investir davantage auprès des étudiantes et étudiants dans leur tâche première qu’est l’enseignement ».

« Nous l’avons dénoncé ouvertement dans les dernières semaines : la précarité d’emploi de nos membres était un enjeu majeur et se devait d’être corrigée. En permettant maintenant la signature de contrats à durée indéterminée, nous venons enfin d’augmenter la sécurité d’emploi de nos membres face à leur profession. Ils sont l’un des piliers centraux de l’Université et il est grand temps de les traiter de la sorte », rappelle Christine Gauthier, vice-présidente de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ–CSN), responsable du regroupement université.

« L’Université Laval est un acteur central dans notre région. C’est l’un des plus grands employeurs, et un endroit de savoir et de connaissance névralgique pour le Québec. Il aura fallu plusieurs jours de grève pour que l’administration en vienne enfin à comprendre que pour accomplir son rôle, elle doit miser sur le travail essentiel des personnes chargées de cours. Sans leur présence, l’Université Laval ne serait pas ce qu’elle est aujourd’hui. Il était grand temps que les membres reçoivent le respect qu’elles et ils méritent », indique François Proulx-Duperré, secrétaire général du Conseil central de Québec-Chaudière-Appalaches (CCQCA–CSN).

Les chargé-es de cours de l’Université Laval étaient sans contrat de travail depuis décembre 2022 et ont exercé quatre jours de grève en février dernier avant d’en arriver à une entente de principe.

Cependant, seule ombre au tableau, l’Université Laval, lors du versement de la paie suivant l’entente, a retenu des sommes à l’ensemble des personnes chargées de cours, sans vérifier au préalable si l’exercice des moyens de pression par le syndicat avait généré un impact sur l’enseignement de leurs cours et malgré que bon nombre d’entre elles donneront leur pleine prestation de travail au terme de la session. « Ce ne sont pas tous les cours et toutes les tâches qui ont été affectés de la même manière par la grève. Les retenues de salaires auraient dû être discutées avec le Syndicat et faites en fonction du travail non accompli, pas aveuglément, sans consulter personne et avec un empressement que je m’explique mal », conclut le président du syndicat, en précisant que, devant la fermeture de l’Université Laval à revoir sa décision, le syndicat étudie les recours possibles pour indemniser les membres lésés par cette décision unilatérale.

Préhospitalier : un nouveau plan d’action incomplet

Le nouveau plan d’action gouvernemental du système préhospitalier d’urgence au Québec contient plusieurs éléments positifs attendus et revendiqués depuis longtemps par la Fédération de la Santé et des Services Sociaux (FSSS–CSN), comme la mise en place de mécanismes pour éliminer les horaires de faction et l’uniformisation des protocoles opérationnels pour l’ensemble des centres de communication santé. Cependant, la plus importante organisation syndicale dans le secteur des soins et des services préhospitaliers d’urgence au Québec se désole du fait que ce plan ne propose rien pour soulager la surcharge de travail qui affecte les paramédics. Bien que les nouvelles mesures puissent faire une différence sur le plan des temps de réponse et être mieux adaptées aux besoins, encore faudrait-il avoir des paramédics sur le terrain pour y remédier. La FSSS–CSN demande donc au gouvernement de repenser son plan afin que soient ajoutées des ambulances et des heures pour les paramédics sur la route.

« Alors que les besoins sont criants dans de nombreuses régions, nous sommes sidérés de voir que ce plan d’action national ne propose de mettre aucun véhicule ambulancier supplémentaire et rien pour faire baisser la pression qui pesse sur les épaules des paramédics », de s’indigner Lucie Longchamp, vice-présidente de la FSSS–CSN responsable des secteurs privés.

« Les rapports des vingt dernières années à ce sujet recommandaient d’ajouter des effectifs sur la route, mais cela n’a pas été fait. On en vit les conséquences aujourd’hui avec des surcharges de travail incroyable pour les paramédics. Si on veut qu’ils demeurent dans la profession, il faut arriver à les décharger en mettant plus de paramédics sur le terrain et améliorer leurs conditions de travail », renchérit Jean Gagnon, représentant du secteur préhospitalier à la FSSS–CSN.

Le manque flagrant d’effectif dans le milieu préhospitalier pourrait également être résolu par une augmentation des capacités d’admission dans le programme de techniques de soins préhospitaliers d’urgence dans les cégeps. Selon les données du SRAM, en 2023 c’est 119 candidatures qui ont été refusées pour 502 étudiantes et étudiants admis à l’échelle de la province. En 2020, pour les 496 admis, presque autant (453) ont été refusés. Aujourd’hui, ils auraient pu être sur la route. « Ce n’est pas normal de refuser annuellement un peu plus d’une centaine de candidats, faute de place pour la formation. Il est grand temps que le ministre de la Santé et que les collèges d’enseignement revoient à la hausse le nombre possible d’étudiantes et étudiants et qu’ils mettent en place des programmes, que ce soit perspectives ou autres. La profession ne pourra se sortir de cette pénurie sans un coup de barre majeur, et pour cela, ça prend des paramédics bien formés et de meilleures conditions de travail », soutient Mme Longchamp.

« Il faut aussi dire que dans certaines régions, des paramédics s’inquiètent de savoir si des ajouts temporaires de véhicules seront maintenus. Dans certains cas, le ministère de la Santé refuse même de leur octroyer des heures de travail. En pleine crise du secteur préhospitalier, cette situation est vraiment surréaliste et, malheureusement, le plan déposé ce matin ne nous propose rien pour les rassurer », précise Jean Gagnon, représentant du secteur préhospitalier à la FSSS-CSN.

Le nouveau plan d’action propose de favoriser l’intervention citoyenne, ce qui est une bonne chose, mais cela n’élimine pas nécessairement le besoin d’ambulance. « Il faut être conscient que, même si les premiers répondants sont sur place, le plus souvent, l’ambulance est tout de même appelée dans ces situations et que les paramédics doivent se déplacer », poursuit Jean Gagnon.

En terminant, la Fédération de la Santé et des Services sociaux propose l’élargissement du rôle des paramédics. Ceux-ci pourraient alors prendre en charge plusieurs cas qui se retrouvent sinon aux urgences.

 

À propos

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) compte plus de 140 000 membres dans les secteurs public et privés. La FSSS est la plus importante organisation syndicale dans le secteur des soins et des services préhospitaliers d’urgence au Québec. Elle représente plus de 3 600 syndiqué-es parmi lesquels on retrouve des paramédics en soins primaires et en soins avancés, des répondants médicaux d’urgence (RMU), du personnel de bureau ainsi que du personnel de soutien comme les mécaniciens et les préposé-es. La FSSS–CSN agit en faveur d’une société plus équitable, plus démocratique et plus solidaire.

Éclipse solaire et protection des élèves – la CSN demande des consignes claires

« C’est une situation extrêmement particulière, qui demande qu’on prenne des décisions concertées et éclairées. » Le secteur soutien scolaire de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN), qui représente le plus grand nombre d’employé-es de soutien dans le réseau de l’éducation, a interpelé la Fédération des centres de services scolaires afin que celle-ci formule des consignes claires quant au déroulement de la journée du 8 avril, jour de l’éclipse solaire. Selon les informations obtenues par la FEESP–CSN, la fédération ne prévoit toujours pas émettre de recommandation à cet effet.

Au cours de la dernière semaine, plusieurs centres de services scolaires (CSS) du Québec ont annoncé leur décision de suspendre les cours le 8 avril, tout en maintenant ouverts les services de garde. « Il n’y a aucune logique dans cette décision. Les CSS craignent que les enseignantes et les enseignants ne soient pas en mesure de gérer les élèves pendant l’éclipse, mais ils ne sont pas inquiets de les laisser au service de garde, et ce, même si les ratios éducatrices/élèves explosent dans bien des écoles », soutient Annie Charland, présidente du secteur soutien scolaire de la FEESP.

Tout comme l’Association pour l’enseignement de la science et de la technologie au Québec (AESTQ), Annie Charland soutient que ce phénomène rare peut constituer une occasion d’apprentissage intéressante pour les élèves. Mais, elle soutient du même souffle que, pour ce faire, des recommandations doivent être communiquées à tout le personnel scolaire dès maintenant.

« Le manque de cohérence dans les mesures prises par divers centres de services scolaires entraîne beaucoup d’inquiétudes et insécurise tant les élèves que les parents et les travailleuses et les travailleurs du réseau de l’éducation. Ça prend des lignes claires et uniformes pour toutes et tous », conclut la présidente du secteur soutien scolaire de la FEESP–CSN.

À propos

Le secteur soutien scolaire de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN) est l’organisation la plus représentative du personnel de soutien scolaire au Québec. Il regroupe 37 syndicats représentant plus de 35 000 employés-es de soutien présents dans 31 centres de services scolaires francophones et deux commissions scolaires anglophones.

Assurance médicaments au fédéral : un pas essentiel dans la bonne direction

La CSD, la CSN, la CSQ et la FTQ accueillent favorablement le dépôt d’un projet de loi sur l’assurance médicaments par le gouvernement fédéral, lequel jette les bases d’un éventuel régime public et universel d’assurance médicaments. Plusieurs éléments de ce projet de loi sont encourageants pour la suite des choses, notamment la prise en compte des principes de la Loi canadienne sur la santé (gestion publique, intégralité, universalité, transférabilité et accessibilité), le maintien du financement à long terme de la part du palier fédéral, l’inclusion des contraceptifs et des produits connexes au diabète, ainsi qu’une couverture au premier dollar. Beaucoup de travail reste à faire avant d’arriver à un régime d’assurance médicaments qui répond véritablement aux besoins de la population. Le projet de loi laisse poindre une importante phase de négociations entre Ottawa et les provinces. Les centrales surveillent l’évolution de l’ensemble des travaux et prendront le temps de bien étudier le projet de loi et souhaitent participer aux consultations à son sujet.

« Le régime hybride du Québec, avec un régime public et des régimes privés, n’a pas rempli ses promesses. Selon nous, il ne doit en aucun cas servir de modèle au reste du Canada. C’est un régime coûteux, inefficace et inéquitable. Les Québécois et les Québécoises méritent mieux. Ils ont besoin le plus rapidement possible d’un régime public et universel d’assurance médicaments », rappelle le secrétaire-trésorier de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), Luc Beauregard.

« Avec la hausse du coût de la vie, plusieurs Québécois et Québécoises ont de la difficulté à joindre les deux bouts. Chaque année, plus d’une personne sur dix se prive de médicaments d’ordonnance, faute de moyens financiers. Ça n’a aucun sens de tolérer une telle situation. Les médicaments devraient être gratuits parce que personne ne fait le choix d’être malade et de consommer des médicaments », déplore la présidente de la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ), Magali Picard.

Les centrales syndicales croient que le Québec fait actuellement fausse route en demandant un droit de retrait inconditionnel. « Pour nous, il ne serait pas acceptable que le Québec reçoive des fonds fédéraux sans condition dans le but de maintenir un régime dysfonctionnel et inéquitable, explique la présidente de la Confédération des syndicats nationaux, Caroline Senneville. Par contre, le gouvernement fédéral doit se montrer ouvert envers les provinces qui souhaitent bénéficier de transferts en vue de financer des régimes publics universels provinciaux et c’est la voie que devrait tenter le gouvernement du Québec. »

«Il est inconcevable que la santé d’une personne dépende de ses revenus ou fasse l’objet de négociations. Et même si le Québec a son propre régime, son régime discrimine les personnes ayant un moins bon revenu. Un régime réellement public et universel doit consacrer le droit pour toutes et tous à l’accès aisé aux médicaments. Tant au Québec qu’au Canada, il existe un fort consensus pour la mise en place d’un régime public et universel d’assurance médicaments, et le moment est venu d’aller au-delà des chicanes constitutionnelles pour que l’ensemble de la population ait réellement accès à des médicaments abordables», avance le président de la CSD, Luc Vachon.

La FTQ, la CSN, la CSQ et la CSD représentent plus d’un million de travailleuses et de travailleurs. Ensemble, elles mènent la campagne La pièce manquante visant la mise en œuvre d’un régime public et universel d’assurance médicaments.

Réformer l’assurance-emploi, ça presse !

II est grand temps pour le Parti libéral du Canada de tenir sa promesse de 2015, soit celle de réformer l’assurance-emploi. C’est le message que sont venus porter aujourd’hui près de 200 militantes et militants de plusieurs régions du Québec et du Nouveau-Brunswick au bureau du ministre de l’Emploi, Randy Boissonnault, à Gatineau.

« Le gouvernement Trudeau doit cesser de se traîner les pieds dans ce dossier et montrer qu’il soutient véritablement les travailleuses et les travailleurs », lance David Bergeron-Cyr, vice-président de la CSN. Ce dernier précise que les partis politiques, qui affirment se placer derrière les Canadiennes et Canadiens qui travaillent devraient le démontrer concrètement en déposant ou en appuyant une réforme qui leur soit enfin favorable, ce qui n’a pas eu lieu depuis 1971 !

« Seuls 40 % des chômeuses et des chômeurs se qualifient pour des prestations. C’est complètement inacceptable. Il nous faut une assurance qui couvre vraiment celles et ceux qui perdent leur emploi », affirme Alfonso Ibarra Ramirez, président du Conseil central des syndicats nationaux de l’Outaouais. Ce dernier rappelle que, faute d’un cumul d’heures suffisant, plusieurs travailleuses et travailleurs dans les industries saisonnières n’ont plus de revenu à la fin de leur période de chômage. C’est ce qu’on appelle le fameux trou noir. « Le temps des projets pilotes est passé, il faut régler ce problème de trou noir une bonne fois pour toutes et avant les prochaines élections », insiste Alfonso Ibarra Ramirez.

« L’accessibilité aux prestations d’assurance-emploi devrait être une normalité, lorsqu’on perd notre emploi, même un emploi saisonnier, mais ce n’est pas le cas. La pandémie l’a bien montré puisque le Canada, contrairement à d’autres pays, a été obligé de créer un nouveau programme (la PCU) pendant ce coup dur », ajoute Guillaume Tremblay, président du Conseil central Côte-Nord–CSN et porte-parole de l’Alliance interprovinciale pour l’assurance-emploi.

La CSN estime par ailleurs que l’assurance-emploi est parfois discriminatoire envers les femmes. On pense notamment à celles qui sont en congé de maternité et ne peuvent pas cumuler l’assurance-emploi et les prestations du congé parental (RQPAP).

Que devrait contenir une réforme acceptable

La CSN et les autres centrales syndicales présentes au Québec demandent au moins quatre changements à l’assurance-emploi :

  1. Régler la question du trou noir en ajoutant 15 semaines de prestations.
  2. Donner une admissibilité au régime après 420 heures ou 12 semaines de travail assurable.
  3. Permettre de cumuler les prestations régulières et des prestations spéciales, comme celles du Régime québécois d’assurance parentale.
  4. Limiter les critères d’exclusion, comme le départ volontaire.

 

À propos
Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 1600 syndicats et regroupe quelque 330 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

TÉLUQ : les robots conversationnels en voie de remplacer les tuteurs et les tutrices ?

Ce sont des robots conversationnels nourris par l’intelligence artificielle (IA) qui peuvent répondre aux questions des personnes étudiantes de sept cours d’administration, de communication, d’éducation, d’environnement, de finance et d’informatique à l’Université TÉLUQ au trimestre d’hiver 2024. Ce projet pilote, inédit dans le réseau universitaire québécois, a été mis en place en janvier sans consulter le Syndicat des tuteurs et des tutrices de la Télé-université (STTTU–CSN). Pourtant, à terme, il risque d’avoir un impact direct sur la qualité de l’accompagnement des étudiantes et des étudiants et sur les emplois.

« Au nom de l’avancement technologique et sur un ton frôlant le jovialisme, voilà un exemple concret d’une déshumanisation de l’enseignement. La direction de l’établissement est pourtant hésitante à répondre aux demandes répétées du syndicat afin d’aborder ce nouvel enjeu aux impacts collectifs, préférant plutôt discuter avec des individus sur une base personnelle. C’est une stratégie contraire au principe de collégialité qui devrait caractériser le fonctionnement de l’université », déplore Nathalie Ebnoether, présidente du STTTU–CSN.

Les tutrices et les tuteurs accompagnent les personnes qui nécessitent des compléments d’information dans les cours ou qui ont besoin d’une mise en contexte individuelle pour poursuivre leur réflexion et leurs apprentissages. Cet accompagnement humain permet de nouer un lien de confiance, favorisant la réussite. De plus, les tutrices et les tuteurs procèdent à la correction et assurent la rétroaction, tout aussi indispensables et formatrices.

« Aucun robot ne pourra remplacer la relation pédagogique au cœur de la profession enseignante, y compris à la TÉLUQ. Depuis l’accélération effrénée de l’IA en enseignement, notre fédération s’inquiète de la tentation facile pour les établissements d’enseignement de remplacer des humains par des machines pour des raisons évidentes d’économies dans un contexte de sous financement. Est-ce vraiment le genre d’enseignement que l’on souhaite au Québec ? », se questionne Caroline Quesnel, présidente de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ–CSN).

Attaque contre la profession enseignante

Les délégué·es des syndicats de la FNEEQ–CSN, réunis en conseil fédéral, ont d’ailleurs adopté à l’unanimité une résolution pour dénoncer cette nouvelle attaque à la profession enseignante à la TÉLUQ au début du mois. Pourquoi la TÉLUQ ne consulte-t-elle pas le syndicat ? Pourquoi refuse-t-elle de confirmer noir sur blanc qu’aucun emploi n’est en péril si le projet pilote devenait généralisé et permanent ?

La FNEEQ–CSN, à l’instar de son syndicat affilié STTTU–CSN, s’oppose à toute utilisation de l’IA visant à remplacer l’humain dans des contextes de relation d’aide ou de relation pédagogique. Elle croit que l’ensemble de la société, de manière démocratique, autonome et publique, devrait mener une réflexion éthique et critique sur le recours à l’intelligence artificielle en éducation et en enseignement supérieur. À cet égard, un vrai forum national sur l’IA –indépendant des intérêts commerciaux– devrait rapidement être organisé.

Résolution adoptée par le conseil fédéral de la FNEEQ–CSN

« […] Que le conseil fédéral dénonce la décision de l’Université TÉLUQ de recourir à des robots conversationnels (IA) dans le cadre d’un projet pilote qui vise à procurer une aide pédagogique aux étudiant·es ainsi que le recours accru à l’utilisation de l’automatisation des évaluations.

Que le conseil fédéral dénonce que cette décision ait été prise sans consulter le Syndicat et qu’elle ait le potentiel de menacer la tâche enseignante des tutrices et des tuteurs.

Que le conseil fédéral appuie le Syndicat des tutrices et tuteurs de la TÉLUQ dans ses actions pour la défense de l’intégrité de la tâche enseignante et pour contrer la précarité. »

Consulter les dix recommandations de la FNEEQ–CSN sur l’intelligence artificielle

 

Les employés municipaux des loisirs et de la culture adoptent un mandat de GGI

Réunis en assemblée générale hier, les membres du Syndicat des travailleuses et travailleurs municipaux de la Ville de Saint-Georges–CSN, qui représente les salarié-es du service des loisirs et de la culture, ont adopté un mandat de grève générale illimitée à 96%. Un avis de grève pour le 2 mars vient d’ailleurs d’être envoyé au ministère du Travail. La grève est encore évitable selon le syndicat.

« Nous sommes déçus de devoir en arriver là, mais il est évident que la seule manière de parvenir à une entente est de mettre de la pression sur la négociation », explique Mario Boissé, président du syndicat, « nous sommes formels : il est possible d’éviter la grève si la partie patronale accepte enfin de négocier sérieusement. »

La convention collective est échue depuis le 31 décembre 2022 et les négociations n’ont pas permis, jusqu’à maintenant, de trouver un terrain d’entente. « Il reste certains points en litige dont les salaires et les horaires en saison estivale, » explique Simon-Mathieu Malenfant, vice-président trésorier de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN). Pour la fédération, on est loin d’être devant une situation insurmontable. « Il y a deux journées de négociation qui se sont récemment ajouté au calendrier, c’est tout à fait possible de régler et de la faire rapidement pourvu que la municipalité donne les mandats nécessaires à ses représentants, » estime le syndicaliste.

« On en revient toujours au même constat : fondamentalement c’est une question de volonté politique, » conclut Louis Hamel, trésorier du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches–CSN, « est-ce que la Ville de Saint-Georges est prête à mettre l’argent sur la table pour payer ses employés à leur juste valeur. » Le trésorier du conseil central rappelle que les syndiqués ne demandent pas la lune. « Tout ce que les travailleuses et les travailleurs veulent c’est de ne pas s’appauvrir et avoir des salaires comparables aux municipalités de taille similaire, » dit-il.

Rappelons que le Syndicat des travailleuses et travailleurs municipaux de la Ville de Saint-Georges–CSN a été accréditée le 23 août 2022 pour représenter la soixantaine de travailleuses et de travailleurs du service des loisirs et de la culture qui travaillent au Centre sportif Lacroix-Dutil, au Centre culturel Marie-Fitzbach, au Pavillon Alfred-Leblond du parc des Sept-Chutes et au complexe multisport.

Les syndicats de la FSSS–CSN entérinent l’entente de principe sectorielle

Les travailleuses et les travailleurs représentés par la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), la plus grande organisation syndicale en santé et services sociaux, ont adopté l’entente de principe sectorielle permettant d’améliorer leurs conditions de travail. Les salarié-es des quatre catégories de personnel ont accepté l’entente.

Tout au long de la négociation, les travailleuses et les travailleurs ont fait face à un gouvernement entêté n’ayant que ses solutions à l’esprit et voulant donner encore plus de pouvoir aux gestionnaires. Grâce à la mobilisation exemplaire des travailleuses et des travailleurs, la FSSS–CSN est parvenue à le forcer à accorder des améliorations aux conditions de travail. Au cours des dernières semaines, les travailleuses et les travailleurs ont exprimé dans leurs assemblées générales que plusieurs mesures permettront de faire des avancées intéressantes, notamment sur les primes, le temps supplémentaire, les dispositions pour certaines régions et la nomenclature des titres d’emploi. Néanmoins, plusieurs questions demeurent et illustrent que le gouvernement aurait pu en faire davantage pour aider le personnel surchargé du réseau.

« Avec cette négociation, on a réussi à mettre le pied dans la porte sur plusieurs enjeux majeurs pour les travailleuses et les travailleurs. Nous interviendrons à tous les niveaux pour continuer d’améliorer les conditions de travail du personnel épuisé du réseau. Il est clair que nous ne pourrons pas régler tous les problèmes du réseau en une négociation. Mais après des années à subir des reculs et des attaques, on peut se dire qu’on a repris le chemin des victoires pour celles et ceux qui donnent des services et prennent soin de la population », lance Réjean Leclerc, président de la FSSS–CSN.

Il est encore temps de changer de cap sur la réforme Dubé

Dans les prochains mois, la FSSS–CSN travaillera d’arrache-pied pour s’assurer que les gains obtenus s’implanteront véritablement dans les milieux de travail. Elle suivra également de près les développements de la réforme Dubé. Particulièrement préoccupée par l’ouverture grandissante au privé, elle interviendra à toutes les tribunes pour renforcer et améliorer notre réseau public. Pensons notamment au soutien à domicile, où il est plus que nécessaire de développer le réseau public et de valoriser les professions qui y œuvrent. Ce secteur est névralgique pour nous assurer d’être en mesure de garantir des soins à l’ensemble de la population.

« La réforme Dubé dans sa forme actuelle, c’est plus de ce qui n’a jamais marché et qui ne marchera jamais. Le réseau a tout sauf besoin d’une nouvelle centralisation bureaucratique. Autant la population que les travailleuses et les travailleurs savent ce que ce type de réforme donne. On a besoin de tout le contraire. Si on veut améliorer l’offre de services, ça nous prend un réseau plus décentralisé, démocratique et vraiment public », de conclure Réjean Leclerc.

À propos de la FSSS-CSN

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) compte plus de 140 000 membres partout au Québec dans les secteurs public et privé, dont près de 120 000 dans le réseau public de la santé et des services sociaux, et ce, dans toutes les catégories de personnel. La FSSS est la plus grande organisation syndicale dans le secteur de la santé et des services sociaux ainsi que dans celui des services de garde. La FSSS–CSN agit en faveur d’une société plus équitable, plus démocratique et plus solidaire.

Entente de principe pour les chargé-es de cours de l’Université Laval

Une entente de principe est intervenue tard hier soir entre le Syndicat des chargées et chargés de cours de l’Université Laval (SCCCUL–CSN) et l’employeur. Le tout sera présenté en assemblée générale dans les prochains jours pour permettre aux membres de se prononcer sur son contenu.

De plus amples informations seront fournies au moment de soumettre l’entente aux syndiqué-es par respect pour leur autonomie et leur processus de négociation. Rappelons que les membres du syndicat ont tenu quatre journées de grève depuis le début du conflit. Cette entente suspend les six jours de grève annoncés pour la semaine prochaine.

À propos

La Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec–CSN parle au nom de 80 % des chargées et chargés de cours des universités québécoises (11 000 membres). Elle regroupe quelque 35 000 membres dans 46 cégeps, 43 établissements privés et 12 universités.

Le Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CCQCA–CSN) regroupe quelque 240 syndicats et 45 000 membres dans les secteurs public et privé.

Fondé en 1987, le Syndicat des chargées et chargés de cours de l’Université Laval (SCCCUL–CSN) représente 1700 membres, dont aucun ne bénéficie de la sécurité d’emploi.

La FNCC et la CSN mettent de l’avant cinq mesures pour contrer la crise de l’information

Devant l’ampleur de la crise qui secoue le secteur des médias d’information, les différents paliers de gouvernement doivent sans délai prendre les mesures appropriées afin de préserver l’accès à l’information des citoyennes et des citoyens et de contrer les reculs démocratiques entraînés par les fermetures et les pertes d’emploi au sein des salles de rédaction, estiment la CSN et la Fédération nationale des communications et de la culture (FNCC–CSN).

Alors que son programme de crédit d’impôt à la masse salariale de la main-d’œuvre journalistique vient à échéance, Québec doit sans délai annoncer son intention de le reconduire. Compte tenu du fait que les secteurs de la télé et de la radio sont à leur tour lourdement frappés par l’exode des revenus publicitaires, le gouvernement doit, par ailleurs, étendre la portée du programme aux salles de rédaction radio et télé, en fonction des emplois liés à l’information actuellement visés par le programme. Pour le secteur de la presse écrite, le crédit d’impôt doit dorénavant couvrir l’ensemble des emplois nécessaires au fonctionnement de ces médias.

Un fonds réservé pour soutenir l’information

Au cours des 10 dernières années, rappellent les organisations syndicales, les médias d’information québécois ont perdu 75 % de leurs revenus publicitaires. Une perte nette de 800 millions de dollars.

Afin de préserver l’accès à l’information et contrer les risques de reculs démocratiques, le gouvernement Legault doit mettre sur pied un fonds réservé et récurrent pour contrer les réductions d’effectif au sein des salles de rédaction des régions du Québec. À cet effet, la CSN et la FNCC–CSN lui demandent d’instaurer un « infofrais » de 2 % sur les achats d’appareils munis d’un écran (téléphones, tablettes, ordinateurs) ainsi que sur les services Internet et mobiles. En générant des revenus de l’ordre de 200 millions à l’échelle du Québec, cette contribution-redevance établit un mécanisme direct entre le consommateur de contenu d’information et le producteur du contenu en question.

La centrale syndicale demande également à Québec et à Ottawa de se doter d’une réelle politique gouvernementale d’achat publicitaire en appui aux médias d’information. La CSN et la FNCC–CSN demandent expressément aux gouvernements québécois et canadien, ainsi qu’à leurs ministères et organismes publics de cesser de faire affaire avec les géants du numérique qui ne se conforment pas à l’esprit des règles fiscales en vigueur.

Les annonceurs du secteur privé ayant déserté les médias d’information devraient pouvoir bénéficier d’incitatifs pour y revenir. Ainsi, les organisations syndicales demandent que les entreprises puissent déduire de leurs impôts le double de leurs dépenses effectuées auprès de médias d’information locaux. À portée de main des gouvernements du Québec et du Canada, une telle mesure favoriserait la canalisation des budgets publicitaires vers nos médias d’information.

Enfin, les membres des syndicats du secteur de l’information de la FNCC–CSN interpelleront, au cours des prochains mois, les villes du Québec et leurs communautés quant au rôle qu’elles peuvent jouer pour soutenir les médias d’information de leur région.

Toute l’information relative aux demandes de la CSN et de la FNCC–CSN pour contrer la crise du secteur de l’information se retrouve ici : www.csn.qc.ca/information

Déclarations 

« Seuls les gouvernements du Québec et du Canada ont la capacité structurante pour soutenir un secteur qui a perdu les trois quarts de ses revenus. Les enjeux sont immenses : il en va de notre accès à l’information, de nos droits démocratiques et du rayonnement social, économique et culturel de nos communautés. Le Québec a son histoire, sa langue, sa culture : une identité collective qui ne demeure possible qu’en conservant notre capacité à produire de l’information à propos de nos différentes réalités. » – Caroline Senneville, présidente de la CSN

« Les impacts sont terribles présentement, particulièrement en régions : les fermetures et les pertes d’emplois se multiplient, tout comme les vides médiatiques ainsi entraînés. Le crédit d’impôt à la main-d’œuvre journalistique ne peut plus se limiter à la presse écrite. Les récentes annonces à TVA, à Radio-Canada et à Bell Média démontrent que les secteurs de la télé et de la radio sont tout aussi affectés par la perte de revenus publicitaires. Québec et Ottawa doivent élargir leur programme afin de tenir compte de cette réalité. Et il faut s’assurer de mettre en place des mesures qui garantissent le réinvestissement des sommes publiques directement dans la production de l’information. » – Annick Charette, présidente de la FNCC–CSN

« Ce n’est pas seulement nos emplois qu’on veut protéger : on se bat pour défendre le droit du public à l’information. Leur droit d’être informés et de s’exprimer sur les enjeux qui les concernent directement. Or, on le voit partout, à Sherbrooke comme ailleurs au Québec : les salles de rédaction fondent à vue d’œil. On est de moins en moins de journalistes à couvrir les enjeux, que ce soit la vie municipale, la scène culturelle, le secteur des affaires… C’est autant de voix citoyennes qu’on entend moins, parce que nous sommes moins de journalistes pour rapporter ces nouvelles. Pour l’essor et le rayonnement de nos communautés, c’est un grave recul. » –Karine Tremblay, journaliste, vice-présidente de la FNCC–CSN

La FNCC–CSN regroupe 6000 membres dans 80 syndicats œuvrant dans les domaines des communications, du journalisme et de la culture. Elle est l’une des huit fédérations de la CSN qui réunit près de 330 000 travailleuses et travailleurs des secteurs public et privé, et ce, dans l’ensemble des régions du Québec.

Les chargé-es de cours de l’Université Laval déclenchent la grève

Après un blitz de deux jours intensifs de négociation et après moult avertissements depuis les derniers mois, le Syndicat des chargées et chargés de cours de l’Université Laval (SCCCUL–CSN) décide d’exercer le mandat de grève voté à 93 % par les membres en novembre 2023. À compter de 9 h ce matin, pour quatre jours (jusqu’à mardi prochain), les membres vont débrayer.

« Ce n’est jamais de gaieté de cœur que l’on décide de faire la grève, surtout lorsqu’on mesure l’impact important d’un tel débrayage sur la formation des étudiantes et des étudiants. Mais l’entêtement de l’employeur à vouloir maintenir l’appauvrissement des chargé-es de cours est inacceptable. Nos membres donnent plus de la moitié de l’enseignement au premier cycle. Ils méritent reconnaissance, d’autant plus que l’Université réalise des surplus et a la capacité de payer », s’indigne Louis Emond, président du SCCCUL–CSN.

En effet, l’employeur refuse de consentir à ces piliers de l’enseignement une augmentation salariale qui tiendrait compte de l’inflation effrénée des dernières années et de la rémunération versée dans les autres universités du Québec. « En toute logique, un rattrapage salarial s’impose si l’Université Laval veut continuer d’attirer les cerveaux. Comment se fait-il que la direction refuse d’agir pour éviter une répétition de la grève dévastatrice tenue l’an dernier par les professeur·es », se questionne Christine Gauthier, vice-présidente de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ–CSN), responsable du regroupement université.

Danger pour la réputation de l’Université Laval 

Dans la grande région de Québec, l’Université est un moteur économique indispensable. « Je m’inquiète pour la réputation enviable de l’Université Laval, visiblement incapable d’éviter les conflits de travail avec ses employé·es. Chaque jour de grève entache ici, mais également au-delà de nos frontières, la renommée de l’établissement. Pourtant, cette évidence de base en matière de relation industrielle est enseignée dans les murs mêmes de l’Université Laval », ironise François Proulx-Duperré, secrétaire général du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CCQCA–CSN).

Déclencher une grève est un geste ultime. Mais les 1700 chargé-es de cours du SCCCUL–CSN savent qu’ils ne sont pas seuls dans leur combat pour la reconnaissance. Ils peuvent compter sur l’appui d’une résolution adoptée à l’unanimité par les membres de la FNEEQ–CSN lors d’une instance tenue il y a deux semaines. La solidarité entre les douze syndicats universitaires affiliés à la fédération prend ainsi tout son sens.

Les membres du SCCCUL–CSN sont sans contrat de travail depuis décembre 2022. Près d’une quarantaine de journées de négociation se sont déroulées jusqu’à maintenant, dont plusieurs en présence d’un conciliateur. Le syndicat dispose d’un mandat de dix jours de grève au total.

Les chargé-es de cours de l’Université Laval en grève dès jeudi

Parce que la question salariale demeure objet de litige avec l’employeur, les membres du Syndicat des chargées et chargés de cours de l’Université Laval (SCCCUL–CSN) n’auront d’autre choix que de déclencher la grève jeudi le 15 février, si aucune entente de principe n’est convenue entre les parties d’ici là. Ce moyen de pression ultime est conforme au mandat de dix jours de grève obtenu à 93 %, lors d’une assemblée syndicale à la participation historique, en novembre dernier. Les chargé-es de cours sont des joueurs clés à l’Université et méritent reconnaissance, c’est-à-dire un salaire comparable à celui offert dans les autres universités du Québec et qui tient compte de l’inflation galopante des dernières années.

Depuis la mi-janvier, les négociations avec l’Université se sont accélérées, progressant à certains égards, particulièrement sur les enjeux normatifs. Cependant, l’impasse demeure quant aux clauses salariales.

« L’Université réalise des surplus actuellement et a la capacité de mieux payer celles et ceux qui, malgré leur statut précaire, sont responsables de plus de la moitié de l’enseignement, principalement au premier cycle. Elle a les moyens de donner leur juste part aux personnes chargées de cours », estime Louis Emond, président du SCCCUL–CSN, qui se désole du même souffle de l’impact d’une grève pour les étudiantes et les étudiants. Dans les faits, les chargé·es de cours de l’Université Laval doivent obtenir un rattrapage salarial afin d’atteindre une rémunération comparable à celle offerte dans les autres universités du Québec.

« Notre fédération constate que l’Université maintient dans la précarité ses piliers de l’enseignement alors que son succès dépend de leur dévouement auprès de la population étudiante. Le SCCCUL–CSN peut compter sur la solidarité de notre douzaine de syndicats universitaires affiliés représentant près de 11 000 personnes chargées de cours », rappelle Christine Gauthier, vice-présidente de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ–CSN), responsable du regroupement université.

« Depuis plus d’un an, le SCCCUL–CSN multiplie les approches pour tenter d’accélérer la négociation. C’est quand même déplorable qu’il faille en arriver au déclenchement de la grève pour espérer obtenir un salaire décent, alors que tout le monde dans la Capitale constate l’augmentation fulgurante du coût de la vie. L’Université Laval, l’un des moteurs économiques de notre région, devrait comprendre la réalité des chargé·es de cours », analyse François Proulx-Duperré, secrétaire général du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CCQCA–CSN).

Les chargé-es de cours de l’Université Laval sont sans contrat de travail depuis décembre 2022.

La CSN réclame une loi-cadre au plus vite, mais pas sans dialogue social

La CSN salue, de manière générale, les recommandations contenues dans le rapport que le Conseil de l’innovation du Québec a rendu public aujourd’hui relativement à l’intelligence artificielle (IA), mais réclame que la société civile – nommément les organisations syndicales et les travailleuses et travailleurs qu’elles représentent – soit au cœur de la démarche menant à l’adoption, dans les meilleurs délais, d’une loi-cadre en matière d’IA et à son application éventuelle dans les milieux de travail.

« Là où nous rejoignons le ministre Fitzgibbon, c’est dans la nécessité, pour le Québec, de se doter d’une gouvernance basée sur la confiance qui va nous permettre de développer l’IA de manière éthique, durable et responsable, tout en limitant la perte d’emplois. Cela dit, l’essentiel se jouera sur le plan de l’application et de la mise en œuvre de la future loi-cadre que le gouvernement souhaite confier à une autorité indépendante. Pour nous, il est clair que la société civile – et les syndicats au premier chef – devra être partie prenante des décisions entourant le déploiement de cette loi, car les travailleuses et les travailleurs sont les premières personnes concernées par cette révolution technologique », a martelé la présidente de la CSN, Caroline Senneville.

En ce qui concerne la question de l’emploi et du travail, la CSN répondra présente à l’appel d’un chantier visant à moderniser les lois du travail et les politiques sociales. « À l’instar des recommandations du conseil, nous devons nous inspirer des mesures les plus avant-gardistes pour protéger les travailleuses et les travailleurs face aux risques posés par l’IA, telles que la reconnaissance d’un droit à la décision humaine, comme c’est prévu dans le Règlement général sur la protection des données (RGPD) européen », ajoute Mme Senneville.

Quant à l’encadrement de l’utilisation de l’IA dans le secteur public, la CSN appuie la recommandation de renforcer le cadre de gouvernance de l’administration, mais souligne que de nombreuses discussions devront se poursuivre avec les représentantes et les représentants syndicaux. « La venue de l’intelligence artificielle dans des réseaux aussi névralgiques que l’éducation et l’enseignement supérieur pose d’importants problèmes en ce qui a trait aux risques de plagiat et à la détérioration de la relation pédagogique entre les étudiants et le personnel », poursuit Caroline Senneville.

Rappelons que la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ), affiliée à la CSN, avait réclamé d’urgence, au printemps dernier, un moratoire sur le développement des systèmes d’intelligence artificielle afin de permettre un encadrement international, national et local. « Maintenant que le rapport est déposé, il est impératif de légiférer, et ce, pour le bénéfice de l’ensemble de la société », de conclure la présidente.

 

 

Les employés municipaux des loisirs et de la culture étaient en grève les 3 et 4 février

Les membres du Syndicat des travailleuses et travailleurs municipaux de la Ville de Saint-Georges–CSN, qui représente les salariés du service des loisirs et de la culture, étaient en grève les 3 et 4 février. Un piquet de grève a été érigé devant le Centre sportif Lacroix-Dutil et des porte-paroles syndicaux étaient sur place pour donner des entrevues à 10h, le samedi 3 février.

Le syndicat ne s’explique toujours pas la décision de l’employeur d’annuler le Tournoi de Hockey Comrie qui devait se tenir en fin de semaine. « Nous sommes profondément déçus de la situation et aurions préféré de loin régler sans avoir besoin de faire la grève », explique Mario Boissé, président du syndicat, « à ce jour, nous sommes convaincus qu’il était possible de régler avant l’échéance de la grève, malheureusement la partie patronale n’a pas cru possible de le faire et n’a même pas vraiment essayé. »

« La convention collective est échue depuis le 31 décembre 2022, c’est clair que rendu là, c’est une question de volonté politique », ajoute Barbara Poirier, présidente du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN), « ultimement, c’est la Ville qui est responsable de la situation, le syndicat est aussi déçu que la population de l’annulation du Tournoi Comrie. » Pour la présidente du conseil central, la déception des membres que le syndicat représente est double : « ils sont déçus de ne pas pouvoir accueillir le tournoi et ils sont déçus de ne toujours pas avoir de règlement. »

Kuang Selao, secrétaire du secteur municipal de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP-CSN), explique que, malgré certaines avancées durant les dernières journées de négociation, l’impasse demeure sur la question des salaires. « C’est clair que pour régler, il va falloir que le conseil municipal fasse descendre les mandats nécessaires pour en arriver à une entente satisfaisante », conclut-il, « les demandes des membres à Saint-Georges sont loin d’être extravagantes: elles sont collées sur l’indice des prix à la consommation, je ne peux pas croire qu’on ne peut pas arriver à s’entendre. »

Malgré l’exercice de son droit de grève, le Syndicat des travailleuses et travailleurs municipaux de la Ville de Saint-Georges–CSN indique qu’il demeure disponible en tout temps, ouvert à la négociation, et prêt à régler. La balle, pour le syndicat, est clairement dans le camp de la partie patronale.

Rappelons que le Syndicat des travailleuses et travailleurs municipaux de la Ville de Saint-Georges – CSN a été accréditée le 23 août 2022 pour représenter la soixantaine de travailleuses et de travailleurs du service des loisirs et de la culture qui travaillent au Centre sportif Lacroix-Dutil, au Centre culturel Marie-Fitzbach, au Pavillon Alfred-Leblond du parc des Sept-Chutes et au complexe multisport.

Une seconde grève pour les employés-es de la ville de Château-Richer

Les employés-es municipaux de la ville de Château-Richer sont en grève toute la journée, aujourd’hui. C’est la seconde séquence de grève à survenir depuis le début du mois de janvier. Bien qu’une entente de principe soit intervenue entre le syndicat et la ville, l’employeur serait revenu sur sa parole en reniant l’entente. C’est cette mauvaise foi qui pousse les syndiqué-es à exercer une seconde journée de grève.

« Encore une autre journée de grève qui aurait pu être évitée si le maire avait tenu parole. Si lui et son équipe n’ont pas été capables de faire leur travail convenablement et d’évaluer correctement l’entente que nous avions, ce n’est pas à nous ni à la population de payer pour cela. », pestent les représentants du Syndicat des employés municipaux de la Côte-de-Beaupré (CSN). En effet, le maire de la ville indique que l’entente actuelle, ayant été présentée et préalablement acceptée par le conseil municipal, n’avait pas été calculée proprement et couterait maintenant trop cher à la ville.

Du côté du syndicat, l’abolition d’un échelon de l’échelle salariale ne concernerait que huit syndiqués. Les coûts d’un tel changement sont évalués à environ 9000$ par année pour la durée de la convention, loin des 130 000$ énoncés par la ville. « Ce ne serait pas la première fois que la ville nous démontrerait son incapacité en matière de mathématiques… Ils doivent gérer la ville et ne sont même pas capables d’analyser convenablement une entente de principe qu’ils ont négociée et par la suite approuvée. Si j’étais un citoyen de Château-Richer, je me poserais de sérieuses questions sur leur capacité à gérer la ville. » s’indigne Louis Hamel, trésorier du Conseil Central de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN).

Pour la Fédération des employées et employés de services publics (CSN), la situation est plutôt insultante. « On a une ville et une administration qui n’arrivent pas à faire son travail convenablement, et qui décident en plus d’engager un avocat patronal à hauts frais pour un litige de 9000$? Déjà aujourd’hui, leurs frais d’avocat sont surement plus élevés que le coût de la convention collective. Il serait temps qu’ils mettent leur égo de côté et qu’ils respectent les contribuables qui en font les frais. » déclare Simon-Mathieu Malenfant, vice-président trésorier de la FEESP.

La grève s’étendra sur toute la journée du 22 janvier 2024. Des plaintes ont aussi été déposées au Tribunal administratif du travail pour négociation de mauvaise foi et entrave aux activités syndicales de la part du syndicat, l’audience est prévue pour le 30 janvier. Entre-temps, le syndicat a proposé à l’employeur des séances de conciliation jeudi et vendredi dernier, soit le 18 et le 19 janvier, pour dénouer l’impasse. Aucune réponse de la part de l’administration n’a été fournie au Tribunal face à cette proposition.

Les employé-es de la municipalité de Château-Richer en grève

Les employé-es municipaux de Château-Richer sont en grève depuis minuit, et ce, jusqu’à midi aujourd’hui. « Il s’agit d’une grève qui aurait pu être évitée », peste André Tanguay, délégué syndical de la ville de Château-Richer au Syndicat des employés municipaux de la Côte de Beaupré (CSN). Le seul point en litige porte sur les salaires.

Sans convention collective depuis le 31 décembre 2022, les négociations avec la municipalité avaient abouti à une entente de principe qui avait été présentée et adoptée par le conseil municipal, mais reniée ensuite par… la municipalité. « Comme la partie patronale a reniée sa parole à la dernière minute, nous avons été contraints d’annuler notre assemblée générale et de déposer un avis de grève », explique André Tanguay.

Pour la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN), la situation est plutôt inusitée. « C’est assez rare qu’une partie renie sa parole après avoir conclu une entente de principe », confie Simon-Mathieu Malenfant, vice-président trésorier de la FEESP–CSN, « nous avons bien tenté de dénouer l’impasse, mais la partie patronale n’a pas voulu se rendre disponible pour nous rencontrer avant le déclenchement de la grève. Ça démontre le peu de respect qu’ils portent à leurs employé-es et à la population. »

« Nous soutenons les employé-es de Château-Richer dans leurs démarches pour se faire respecter et obtenir des conditions de travail convenables », ajoute Louis Hamel, trésorier du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN), « c’est complètement inacceptable qu’une municipalité se comporte de la sorte, les grévistes peuvent compter sur toute notre solidarité pour surmonter cette impasse. Ce n’est pas vrai qu’on va laisser les choses trainer, ça doit se régler, et se régler rapidement. »

À propos
Le Syndicat des employés municipaux de la Côte de Beaupré (CSN) est affilié à la FEESP–CSN, qui regroupe 65 000 membres répartis dans 425 syndicats dans les services publics et parapublics, ainsi qu’au Conseil Central de Québec–Chaudière-Appalaches (CCQCA–CSN) qui compte 45 000 membres dans 240 syndicats de toutes provenances. Pour sa part, la CSN compte plus de 330 000 membres syndiqués provenant tant des secteurs privé que public.

Négociations du secteur public – À défaut d’une entente, le Front commun déclenchera la grève générale illimitée en début d’année 2024

Réunies hier dans leurs instances respectives, les délégations de la CSN, de la CSQ, de la FTQ et de l’APTS ont réitéré le mandat de déclencher la grève générale illimitée (GGI), ultime moyen de pression. Elles ont déterminé qu’à défaut d’entente satisfaisante d’ici là pour les 420 000 travailleuses et travailleurs qu’elles représentent la GGI sera exercée rapidement au moment opportun en début d’année 2024.

« Le message envoyé par nos instances pourrait se résumer en deux mots : ouverture et détermination. Après 11 jours de grève, forts de la mobilisation historique de 420 000 travailleuses et travailleurs et avec l’appui de la population à nos revendications, nous sommes ouverts à négocier une entente – favorable autant pour nos membres que pour la population du Québec – mais nous sommes aussi déterminés à obtenir les conditions nécessaires pour maintenir la pression tant qu’il le faudra », font valoir les porte-paroles du Front commun François Enault, premier vice-président de la CSN, Éric Gingras, président de la CSQ, Magali Picard, présidente de la FTQ et Robert Comeau, président de l’APTS.

Une entente possible, si la volonté politique est au rendez-vous

Au lendemain de ces instances, les porte-paroles du Front commun rappellent qu’une entente demeure possible d’ici la fin de l’année mais que pour y parvenir, il est essentiel que le gouvernement accepte de garantir la protection du pouvoir d’achat et d’assurer un enrichissement réel, permettant un rattrapage général des salaires et une amélioration des conditions de travail et d’exercice pour que les réseaux publics puissent faire face à la pénurie de main-d’œuvre qui les frappe de plein fouet. Des ouvertures ont été démontrées par les organisations syndicales, notamment sur la durée de la convention, mais, devant un contexte économique volatile, le gouvernement doit garantir aux 420 000 travailleuses et travailleurs qu’ils et elles ne courront pas le risque de voir leur pouvoir d’achat s’effriter au cours des prochaines années.

À la veille du temps des fêtes, le Front commun continuera de négocier et de mettre les bouchées doubles pour conclure une entente favorable dans les meilleurs délais pour les 420 000 travailleuses et travailleurs ainsi que pour la population. Ces avancées sont possibles, à condition que le gouvernement trouve des solutions pour répondre aux priorités des travailleuses et des travailleurs. Devant l’état actuel des réseaux l’heure n’est pas au statu quo, et encore moins aux attaques. Des mandats pour répondre aux propositions syndicales devront être confiés dès aujourd’hui aux tables sectorielles afin d’arriver à un règlement global.

« La balle est maintenant dans le camp du gouvernement. Nos membres sont mobilisés et déterminés. Nous avons un mandat clair pour avoir recours à la grève générale illimitée afin d’obtenir les conditions de travail nécessaires pour mettre un terme à la pénurie de main-d’œuvre. Nous allons exercer ce mandat si nécessaire et au moment jugé opportun en début d’année. Maintenant, ce que l’on veut d’abord et avant tout, c’est négocier sérieusement », concluent les porte-paroles.

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Statistiques pour mieux comprendre les enjeux de cette négociation
  • Moyenne salariale des employées et employés du secteur public membres du Front commun : 43 916 $ ;
  • retard salarial : 16,6 % ;
  • retard de rémunération globale : 7,4 % ;
  • proportion de femmes parmi les membres du Front commun : 78 %.
À propos du Front commun

Ensemble, la CSN, la CSQ, la FTQ et l’APTS représentent plus de 420 000 travailleuses et travailleurs de l’État québécois dans les secteurs publics, en éducation, en santé et dans les services sociaux ainsi qu’en enseignement supérieur.