Le gouvernement Legault a-t-il déjà renoncé aux recommandations du rapport Laurent?

Quelques semaines après avoir assuré que les recommandations du rapport Laurent seraient mises en application, le gouvernement Legault continue d’agir en contradiction avec les principales recommandations de ce rapport. Avec ce qui s’est passé cette semaine, c’est à se demander pourquoi on a investi autant de temps, d’énergie et d’argent sur cette commission.

Le gouvernement interdit l’affichage de postes d’intervenantes!
Tout récemment, on apprenait que le ministère de la Santé et des Services sociaux interdit aux établissements de pourvoir les postes vacants ou d’ouvrir des postes pour plusieurs services de première ligne, on y énumère notamment, les services suivants : « jeunes en difficulté ; dépendances/itinérance ; déficience intellectuelle, trouble du spectre de l’autisme et déficience physique ; programme de soutien aux organismes communautaires ; services sociaux généraux ainsi que services mère-enfant ».

Il nous apparait pour le moins paradoxal que d’un côté, on affirme vouloir agir en prévention, en amont des problèmes vécus par les familles, afin d’éviter qu’on se tourne vers les « services d’urgence » des Centres Jeunesse et de l’autre côté, on empêche la création et l’affichage de postes dans les services de prévention ou en réadaptation. Comment instaurer « une société bienveillante envers les enfants et les jeunes » comme le souhaite le rapport Laurent, sans agir et réinvestir massivement à tous les niveaux; que ce soit dans les services de prévention, les services sociaux et les services en santé mentale de première ligne et en réadaptation ?

Le gouvernement agit ainsi pour empêcher les intervenantes et les intervenants des centres jeunesse de changer de poste. Il tente de freiner l’exode massif des intervenantes. Il est vrai que les conditions de travail actuelles, les surcharges de travail, l’augmentation des charges de cas, la complexité croissante des dossiers, les listes d’attente qui s’allongent et la pression vécue dans les services à la protection de la jeunesse font en sorte que plusieurs songent à quitter ce contexte insoutenable et d’aller travailler ailleurs. C’est parfois la seule façon de survivre et d’éviter les départs en maladie. La solution devrait logiquement passer par l’amélioration des conditions de travail et de pratique en centres jeunesse.

Finalement, revenons sur ce qui se passe à la table de négociation. En présence du Secrétariat du Conseil du Trésor, nous y négocions les revendications sectorielles de la catégorie des techniciens et professionnels en santé et services sociaux qui sont au cœur de tous les services à la jeunesse.

À cette table, le gouvernement propose des pistes de solutions mur à mur, sans égard aux réalités vécues dans les milieux inuits et autochtones. Pourtant, un chapitre complet du rapport de la commission Laurent est consacré à cette réalité. À la FSSS–CSN, nous partageons la plupart des constats et des recommandations du rapport Laurent à cet égard. La FSSS–CSN est fière de représenter le personnel œuvrant en santé et services sociaux, notamment dans le Grand Nord. Elle se bat pour instaurer des conditions de travail adaptées aux communautés autochtones et inuit. Un élément majeur ressorti dans ce rapport concerne justement les différences importantes entre le travail d’intervention dans le « sud » et dans le « nord » du territoire. Pour répondre aux enjeux spécifiques des communautés autochtones et inuit, il faut absolument développer des solutions qui tiennent compte de leurs spécificités.

Or le gouvernement ferme jusqu’à maintenant la porte et nous sommes forcés de constater que les solutions qu’il propose sont insuffisantes, même pour les centres jeunesse. Il est également regrettable de voir que le dossier des centres jeunesse est abordé en vase clos, comme si les difficultés et le sous-financement des autres secteurs n’avaient aucun impact sur la situation déplorable vécue en protection de la jeunesse.

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Il nous apparait évident que le gouvernement devrait dès maintenant réinvestir massivement et démontrer un réel engagement pour offrir des conditions attrayantes pour les intervenant.es et des mesures permettant de retenir celles et ceux qui sont déjà en place. Malheureusement, actuellement, ce qu’il met sur la table ne répond en rien aux besoins des techniciennes et techniciens et professionnel-les en santé et services sociaux. On peut même qualifier ces offres de méprisantes, tandis que la négociation des conventions collectives traîne depuis plus d’un an et demi. Ce qu’il nous propose principalement, ce sont des reculs : le gouvernement choisit de forcer les intervenantes à travailler plus d’heures. Il souhaite ouvrir 500 postes dans les centres jeunesse, mais qui ira pourvoir ces postes dans les conditions actuelles ?

Nous, les intervenantes et intervenants, sommes témoins au quotidien du désastre où nous ont menées la réforme Barrette avec ses les politiques d’austérité et les compressions dans les services sociaux. Les services sociaux sont dans l’angle mort du réseau depuis si longtemps qu’aujourd’hui, le statu quo est intenable.

Pour le véritable bien de tous les jeunes du Québec, il faut que le gouvernement revoie son approche. Déterminées, nous ne baisserons pas les bras. Il y a urgence d’agir, maintenant.

Le syndicat rend visite à un haut dirigeant de l’usine

Lors d’une manifestation tenue aujourd’hui dans les rues de Vallée-Jonction, les membres du Syndicat des travailleurs d’Olymel Vallée-Jonction–CSN (STOVJ) et leurs allié-es ont visité un des hauts dirigeants de leur usine.

« Ce matin, nous avons manifesté dans les rues de Vallée-Jonction et nous nous sommes rendus à la résidence de Maïco Rodrigue, le vice-président, porc frais d’Olymel, un citoyen respecté de la ville, afin de lui livrer le message suivant : les travailleuses et les travailleurs de notre usine méritent autant le respect que la haute direction de l’entreprise. Depuis 2003, il a, entre autres, été directeur de notre usine et il connaît très bien les conditions difficiles dans lesquelles nous travaillons, de déclarer Martin Maurice, président du STOVJ. Depuis le début du conflit le 28 avril dernier, l’employeur n’est même pas revenu sur les demandes salariales que nous leur avons pourtant déposées le 19 avril. Pire encore, lors de la dernière séance de conciliation, l’employeur a déposé de nouvelles demandes de reculs qui n’étaient pas incluses dans leur premier dépôt. Pour nous, il est clair qu’Olymel n’a pas du tout l’intention de régler rapidement le conflit actuel. »

« À chaque négociation, c’est sensiblement le même scénario : l’employeur affiche constamment un mépris envers ses salarié-es en déposant des demandes de reculs totalement déraisonnables, ce qui mène presque toujours au conflit, de souligner Nancy Mathieu, secrétaire générale de la Fédération du commerce–CSN. Or, depuis 2007, les plus bas salarié-es de cet abattoir touchent, à ce jour, seulement 1,13 $ de plus l’heure, ce qui les a fortement appauvris. Quand un employeur vit un grave problème de rétention qui lui révèle que depuis 2015, plus de 1800 personnes ont été engagées et que près de 1700 salarié-es ont quitté leur milieu de travail, il est clair qu’il doit agir en bonifiant les conditions de travail qu’il offre. »

« Il est décevant de voir un citoyen corporatif de l’ampleur d’Olymel traiter si cavalièrement ses salarié-es. Dans notre région, sa mauvaise réputation est bien connue et nous nous souvenons très bien des autres conflits que nous avons traversés ailleurs au Québec, de confier Barbara Poirier, vice-présidente du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches–CSN. Olymel nous connaît aussi très bien et la haute direction devra comprendre à nouveau que nous restons solidaires des revendications du syndicat, que nous allons lutter à leurs côtés jusqu’à ce qu’ils obtiennent un règlement à la hauteur de leurs attentes. »

« Reconnus essentiels durant la pandémie, les travailleuses et les travailleurs de Vallée-Jonction sont demeurés au front depuis mars 2020 et ont maintenu la production, parfois même au péril de leur santé. Malgré leur important engagement en ces temps plus que difficiles, l’employeur se comporte comme nous l’avons toujours connu et ne démontre pas la moindre reconnaissance envers elles et eux. La CSN va donc tout mettre en œuvre pour soutenir la lutte et les efforts acharnés de ces travailleuses et travailleurs parce qu’ils méritent le respect, le salaire et les conditions de travail qui reconnaissent la dureté de leur labeur », de conclure David Bergeron-Cyr, vice-président de la CSN.

Le Syndicat des travailleurs d’Olymel Vallée-Jonction représente environ 1050 membres. Il est affilié à la Fédération du commerce–CSN, qui compte 30 000 membres regroupés au sein de 360 syndicats œuvrant dans les domaines du commerce de gros et de détail, de l’agroalimentaire, de la finance et du tourisme. Le Conseil central de Québec-Chaudière-Appalaches–CSN, fondé en 1918, regroupe les syndicats CSN sur le territoire de la capitale nationale et de la région de Chaudière-Appalaches. Il représente quelque 240 syndicats et près de 45 000 membres issus de tous les secteurs d’activité.

Le gouvernement doit répondre aux recommandations du rapport Laurent dans la négociation

La Fédération des professionnèles de la CSN (FP-CSN) a dévoilé aujourd’hui une courte vidéo pour illustrer les contradictions qui persistent dans la façon qu’est traité le personnel des centres jeunesse. Le rapport de la Commission spéciale sur les droits des enfants et la protection de la jeunesse confirme plusieurs problématiques dénoncées depuis de nombreuses années par la fédération. La négociation qui se poursuit dans le secteur public est l’opportunité d’agir sur les conditions de travail et de pratique. La FP-CSN réclame du gouvernement Legault la mise en place de mesures concrètes.

Le but de la Fédération des professionnèles, en diffusant cette courte vidéo sur les réseaux sociaux, est de révéler l’incohérence par rapport au manque de ressources pour mieux outiller et pour protéger tout le personnel qui œuvre auprès de la jeunesse. L’inspiration est tirée du rapport alors qu’un extrait présente la position d’un policier qui affirmait à une intervenante que « vous autres, c’est quand même drôle parce que vous vous en aller dans des milieux que nous, on y va armés, à deux, trois policiers, puis vous autres, vous arrivez avec vos pads puis vos crayons. »

« Alors qu’il a devant lui la possibilité de mettre en place des solutions, le gouvernement Legault attend-il un autre drame pour agir, questionne Danny Roy, responsable de la négociation à la FP-CSN? La logique que l’on applique aux différents services d’urgence devrait aussi s’appliquer en intervention jeunesse », ajoute-t-il.

La FP-CSN, en point de presse devant le centre jeunesse du Mont d’Youville, à Québec, réclame des actions rapides du gouvernement et s’étonne que ce dernier ne soit pas plus actif, alors que la négociation permettrait d’introduire de meilleures pratiques dans l’ensemble du réseau. « Nos membres en ont soupé des projets-pilotes. Maintenant, nous devons aller de l’avant. Ce n’est pas très compliqué ce qu’on demande pour améliorer les choses, explique M. Roy. Il faut offrir un réel soutien aux intervenantes, une prime équivalente à celle qui est offerte en urgence hospitalière et cinq jours de congés pour pouvoir prendre du repos lors des moments difficiles. Il est aussi grand temps que nos intervenantes aient accès à de la co-intervention ».

Inquiet de voir qu’une commission spéciale était nécessaire pour mettre la lumière sur leurs conditions de travail difficiles, Martin Gaudreault, responsable de secteur au centre jeunesse de Québec pour le Syndicat des professionnèles, techniciennes et techniciens de la santé et des services sociaux Capitale-Nationale (SPTSSS), travaille d’arrache-pied avec ses collègues pour sensibiliser la population et la partie patronale afin que des changements soient apportés.

« Le rapport fait très bien état des difficultés à garder en poste les intervenantes et les intervenants en raison des conditions de travail qui se dégradent. Ce constat, nous le vivons quotidiennement. Nos collègues sont en épuisement professionnel, les postes vacants prennent plus de temps à être pourvus et les plus jeunes salarié-es qui arrivent se réorientent rapidement et quittent le secteur, dénonce M. Gaudreault. Répondre positivement aux solutions que nous mettons sur la table nous donnerait un nouveau souffle », conclut-il.

Les prochaines semaines laisseront place à davantage d’actions de mobilisation pour faire débloquer les budgets.

La plus récente séance de négociation, tenue le mercredi 19 mai, a permis à la FP-CSN de constater, une fois de plus, que les mandats du gouvernement sont donnés au compte-gouttes à leurs négociateurs, et ce, malgré une invitation claire du premier ministre d’en arriver à des ententes au courant du mois de mai. Le manque de volonté et de ressources de la partie patronale n’indique pas un règlement rapide.

Lien vers la vidéo publiée sur les réseaux sociaux : https://www.facebook.com/fpcsn/

Le DEC en soins infirmiers, plus pertinent que jamais 

En prévision des États généraux de la profession infirmière organisés par l’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (OIIQ) et en tant que principale représentante syndicale des enseignantes de Soins infirmiers, la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN) souhaite réaffirmer la pertinence du diplôme d’études collégiales (DEC) comme condition d’entrée dans la profession infirmière.

La Fédération est soucieuse que les études permettant d’exercer cette dernière demeurent accessibles tant régionalement que financièrement et personnellement, ce que permet le DEC en Soins infirmiers. Bien que la FNEEQ encourage la poursuite des études au niveau universitaire, la comparaison avec les formations des autres provinces et pays doit, selon elle, cesser : le Québec est le seul endroit à avoir mis sur pied un réseau collégial relevant de l’éducation supérieure. Les programmes offerts dans les cégeps ne constituent donc pas une simple prolongation de l’école secondaire, mais bien un ordre d’enseignement distinct reconnu pour la complexité des compétences et des connaissances qui y sont enseignées.

Pour la FNEEQ, une valorisation du DEC passe d’abord par la reconnaissance de sa qualité. Le contexte actuel de pandémie a d’ailleurs permis de mettre en lumière le caractère incontournable du réseau collégial dans la formation des infirmières. Si le niveau de préparation des nouvelles diplômées est adéquat, entre autres à cause des compétences acquises, des heures de laboratoire et de stage, et de l’accompagnement dont elles ont bénéficié pendant leurs études, la Fédération est tout de même d’avis qu’une révision en profondeur du programme s’impose afin d’actualiser le champ d’exercice occupé par les infirmières.  

« Nous pensons qu’une révision du programme doit cependant mettre au jeu les enseignantes de Soins infirmiers des cégeps. La création d’un comité national de programme permettrait d’ailleurs que l’expertise du personnel enseignant soit constamment prise en considération », souligne Yves de Repentigny, vice-président et responsable du regroupement cégep de la FNEEQ-CSN.

En terminant, la FNEEQ rappelle que le rôle du cégep (ou même de l’université) est de s’assurer que les étudiantes aient les compétences nécessaires lorsqu’elles arrivent dans la profession. Il ne peut se substituer au devoir des employeurs d’intégrer les nouvelles infirmières dans les milieux de travail et de dégager en cours de carrière les heures nécessaires à toute formation complémentaire pertinente. Ainsi, selon la Fédération, l’OIIQ devrait déployer son énergie à valoriser la profession infirmière en s’attaquant au cœur du problème, c’est-à-dire aux conditions d’exercice, que ce soit dans l’organisation du travail et des soins ou par des mesures d’insertion professionnelle.

Les salarié-es exaspérés adoptent le port du t-shirt syndical et promettent d’autres actions

Cela fait plus de deux ans que les cinq Syndicats unis d’Héma-Québec, affiliés à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), sont sans convention collective. « Les salarié-es s’impatientent de plus en plus devant le manque de respect d’Héma-Québec à leur endroit. C’est pourquoi à compter du mercredi 19 mai, nos membres porteront leur t-shirt de négociation, à l’effigie des cinq Syndicats unis. Nous le porterons aussi lors des jours de négociations locales », annonce Simon Poulin, président du Syndicat des techniciens(nes) de laboratoire d’Héma-Québec et porte-parole des Syndicats unis.

Depuis le 1er avril 2019, date depuis laquelle les salarié-es d’Héma-Québec syndiqué-es CSN n’ont plus de convention collective, Héma-Québec trouve tous les subterfuges possibles pour retarder le processus de négociation. « Cela a pris plus d’un an à ce que les représentants patronaux acceptent de s’asseoir avec nous, après une réprimande du Tribunal administratif du travail. Mais depuis, le processus stagne et les blocages ne viennent pas de notre côté », déplore M. Poulin.

Pour les cinq syndicats, il n’est pas normal que leur employeur agisse de la sorte. « Si les services d’Héma-Québec sont reconnus, c’est entre autres grâce à la qualité de notre travail, qui nous est cher. Nous avons droit à de meilleures conditions de travail et nous sommes déterminés à les obtenir. Justement parce que notre travail nous est cher ! Mais cela ne semble pas être une préoccupation pour Héma-Québec », continue le porte-parole.

Le port du t-shirt n’est que le début de cette accélération de moyens de pression. « Dans les prochaines semaines, nos cinq syndicats qui représentent autour de 70 % du personnel syndiqué d’Héma-Québec à la grandeur du Québec tiendront d’autres actions de mobilisation et de visibilité. Nous méritons une convention collective à la hauteur de la qualité de notre travail et nous refusons de passer quatre ans à la négocier », conclut M. Poulin.

Les personnes en situation de handicap et les enfants, victimes collatérales de la pandémie

La Fédération des professionnèles (FP–CSN) met la population et le gouvernement en garde contre les conséquences graves de l’allongement de l’attente pour des soins dans la vie d’enfants et de personnes en situation de handicap. Ces personnes doivent souvent attendre deux fois plus longtemps qu’avant la pandémie pour des services de réadaptation qui sont pourtant essentiels à un retour dans la vie active ou pour un bon départ à l’école. Le succès de leur réadaptation est souvent compromis par cette situation, ce qui cause souvent une grande détresse et une détérioration des cas.

« Le délestage en raison de la pandémie a allongé les listes d’attente en réadaptation de façon très importante. La désorganisation actuelle ne permet pas de penser que nous pourrons venir à bout du problème dans un temps raisonnable. Il faut créer des postes supplémentaires et prendre des moyens pour que le personnel reste », affirme Danny Roy, vice-président de la Fédération des professionnèles (FP–CSN).

De fait, à l’Institut de réadaptation en déficience physique de Québec (IRDPQ) :

  • L’attente pour le programme d’évaluation de la conduite automobile est passée de 3 mois pour la clientèle externe à plus d’un an.
  • L’attente pour le programme de soutien à l’intégration sociale, lequel offre des services aux personnes présentant des incapacités sévères a plus que doublé et est maintenant de plus d’un an.
  • Les programmes de réadaptation au travail et de prise en charge des douleurs chroniques ont été fermés pendant cinq mois et les délais d’attente sont passés de 3-6 mois à 8-12 mois.

En plus de ces retards, il existe aussi un manque de cohérence entre les services. Cela fait en sorte qu’une personne doit parfois attendre plus longtemps entre deux interventions qui, normalement, se succèdent rapidement l’une après l’autre pour obtenir de bons résultats. Pour beaucoup de personnes, c’est le manque de services qui crée le handicap.

« Oui, nos membres ont été déplacés de leur travail en réadaptation en raison de la COVID-19. Par contre, plusieurs partent aussi en maladie en raison de la surcharge. Cela affecte la motivation des personnes qui restent en poste. Ils ont l’impression que la réadaptation (c’est-à-dire le retour à la vie sociale de la personne souffrant d’incapacité) n’est plus une mission », souligne Nicole Cliche, présidente du Syndicat des professionnèles, techniciennes et techniciens de la santé et des services sociaux Capitale-Nationale–CSN (SPTSSS–CSN). Cette dernière ajoute que les personnes en attente qui ont les moyens n’ont souvent d’autre choix que de se tourner vers le secteur privé. Les personnes moins bien nanties ou qui ont un cas trop lourd pour le privé n’ont cependant pas le choix d’attendre et perdent leur qualité de vie, en plus des revenus de travail pendant cette période.

Impact sur les enfants
Au Centre de réadaptation Marie Enfant du CHU Sainte-Justine, on signale un allongement très sérieux des listes d’attente qui vont retarder le langage et la socialisation de plusieurs enfants, de même que la prise en charge de leurs problèmes moteurs. L’attente se situe maintenant autour de 12 mois pour le bégaiement et de près de 24 mois pour les problèmes de langage.

« Ces délais vont retarder des diagnostics et les orientations scolaires qui seraient pourtant nécessaires. Les interventions tardives auront donc des impacts à long terme pour plusieurs enfants. La réorganisation des services a été faite, il est maintenant temps d’ajouter des ressources pour pouvoir sortir de la pandémie sans laisser de côté un trop grand nombre d’enfants », estime Jessica Goldschleger, présidente du Syndicat des techniciens-nes et professionnels-les de la santé et des services sociaux du Québec—CSN. Cette dernière ajoute que l’on devrait aussi avoir un plan pour diminuer le nombre des congés de maladie, simplifier le système de prise de rendez-vous et minimiser le délestage causé par la COVID-19 si nous voulons reprendre le dessus dans un délai raisonnable.

Sans nous, les cégeps ferment leurs portes

Les syndicats représentant le personnel de soutien dans les cégeps entament aujourd’hui trois journées consécutives de grève, partout au Québec. Ils constatent que, malgré les sorties médiatiques du premier ministre qui dit vouloir en arriver rapidement à une entente, les représentants patronaux ne se sont pas engagés dans le mouvement et n’ont toujours pas les mandats nécessaires pour négocier de réelles améliorations, tant sur le plan des conditions de travail que sur celui des salaires.

Des patrons qui ne sont pas au rendez-vous de la négociation
« Depuis l’annonce du premier ministre, le 2 mai dernier, les représentants patronaux n’ont donné que très peu de disponibilités. Après quelques séances prometteuses, ils ont quitté la table », mentionne Martine Moreau, présidente du Secteur soutien cégeps FEESP-CSN. Leur attitude n’a finalement pas réellement changé, si on se réfère à ce que nous avons observé dans la dernière année. Pour les satisfaire, nous devrions accepter leurs demandes de reculs, ce qui aurait pour effet d’augmenter la précarité du personnel; c’est donc totalement inacceptable pour nous! Pour réussir à attirer le personnel dans les cégeps, il faut donner de bonnes conditions de travail à celles et ceux qui viennent d’y commencer leur carrière. Ce sont les conditions d’apprentissage des étudiantes et des étudiants qui sont en jeu », ajoute-t-elle.

 Des conditions de travail pour l’avenir du réseau collégial
« Le gouvernement se magasine des problèmes pour le futur, s’il continue de négliger les membres du personnel de soutien dans les cégeps, car le réseau collégial leur doit son bon fonctionnement. C’est nous qui nous occupons de garder les bâtiments en bon état et qui assurons le soutien à l’enseignement », signale Nathalie Arguin, présidente de la FEESP-CSN. « Nous le disons souvent et depuis longtemps : le gouvernement doit cesser d’avoir les yeux rivés sur seulement deux ou trois titres d’emploi et considérer les réseaux dans leur ensemble. S’il ne le fait pas, les pénuries de personnel dans les cégeps vont augmenter et elles auront inévitablement des impacts sur la qualité de l’enseignement supérieur », renchérit-elle.

 Des services publics portés par l’ensemble des travailleuses et des travailleurs
« C’est déplorable que le gouvernement refuse toujours d’agir pour relever les services publics. En ramenant encore une fois, et ce, depuis plus d’un an et demi, les mêmes offres insuffisantes d’augmentations salariales de 5 % sur trois ans, il nous fait la démonstration qu’il ne saisit pas l’ampleur de la crise qui sévit dans les réseaux. On le disait déjà en 2019, et, malheureusement, on doit le répéter encore aujourd’hui : il manque de monde partout pour assurer les services à la population. Pour remédier à la situation, il faut améliorer significativement les conditions de travail et les salaires des travailleuses et des travailleurs des services publics. C’est urgent! », affirme Caroline Senneville, vice-présidente de la CSN.

Déception face aux nouvelles demandes de reculs de l’employeur

Lors de la seconde rencontre de conciliation tenue ce matin, le comité de négociation du Syndicat des travailleurs d’Olymel Vallée-Jonction–CSN (STOVJ) a reçu la contre-proposition d’Olymel sur les clauses normatives.

« Ce matin, nous avons reçu de nouvelles demandes de reculs qui n’étaient pas incluses dans leur premier dépôt. Pour nous, il s’agit donc d’une autre insulte, d’un nouveau manque flagrant de respect qui nous indique qu’Olymel n’a pas du tout l’intention de régler rapidement le conflit actuel, de déclarer Martin Maurice, président du STOVJ. Rappelons simplement que depuis 2007, les plus bas salarié-es de notre usine touchent, à ce jour, seulement 1,13 $ de plus l’heure, un appauvrissement qui cause un grave problème de rétention à Vallée-Jonction. Depuis 2015, plus de 1800 personnes ont été engagées chez Olymel Vallée-Jonction et près de 1700 salarié-es ont quitté leur emploi. Il y a donc un sérieux problème et seule une amélioration générale des conditions de travail pourra en venir à bout ».

Augmentation du nombre de porcs en attente à près de 74 000

« Bien entendu, nous sommes sensibles à la réalité des éleveurs de porcs qui doivent composer avec cette attitude intransigeante à notre égard. Nous ne pouvons leur dire simplement que nous sommes prêts à négocier et qu’actuellement, la balle est dans le camp de l’employeur s’il veut régler cette négociation rapidement », de conclure monsieur Maurice.

Le Syndicat des travailleurs d’Olymel Vallée-Jonction représente environ 1050 membres. Il est affilié à la Fédération du commerce–CSN, qui compte 30 000 membres regroupés au sein de 360 syndicats œuvrant dans les domaines du commerce de gros et de détail, de l’agroalimentaire, de la finance et du tourisme.

Négo bloquée : Les syndicats prêts pour la grève dès le début juin

Depuis quelques jours, la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) représentant 110 000 salarié-es du réseau public, de toutes les catégories de personnel, détient le mandat d’exercer la grève, et ce jusqu’à une durée illimitée, si nécessaire. Face à une négociation bloquée depuis plus d’un an, la FSSS–CSN mène aujourd’hui des coups d’éclat partout au Québec et annonce entreprendre les préparatifs pour une grève qui sera déclenchée au début du mois de juin, si cela s’avère nécessaire

« J’ai entendu M. Legault dire que sa patience avait des limites. Disons que les travailleuses et des travailleurs du réseau public, après l’année qu’on a vécue, nous sommes encore plus impatients que lui d’améliorer nos conditions de travail. Depuis plus d’un an, on présente nos solutions en négociation aux représentants du gouvernement, on propose des alternatives, mais il les ignore », déplore le président de la FSSS–CSN, Jeff Begley.

« En plus de ne pas négocier sérieusement, le gouvernement rajoute l’insulte à l’injure en balançant des faussetés en conférence de presse, poursuit-il. Il ne nous offre pas des augmentations de 8 % sur 3 ans, mais bien de 5 %. Il n’offre pas un redressement salarial de 23 % aux préposé-es aux bénéficiaires (PAB) et aux auxiliaires aux services de santé et sociaux (ASSS), mais plutôt des primes pour certains PAB, et ce, uniquement en CHSLD. De plus, le gouvernement veut que nous renoncions au maintien de l’équité salariale pour ces catégories d’emploi et aux sommes importantes qui leur sont dues depuis plusieurs années. On est très loin du coup de barre nécessaire dans ce réseau ». Rappelons que la CSN revendique des augmentations de salaire en montant fixe ayant un impact plus marqué pour celles et ceux qui gagnent le moins dans les services publics. La CSN demande une augmentation de 2 $ l’heure, pour 2020 et de 0,75 $ l’heure pour 2021 et 2022.

Pour la FSSS–CSN, la balle est clairement dans le camp du gouvernement. « Après 68 rencontres de négociation sur les conditions de travail propre au réseau de la santé et des services sociaux, les négociateurs du gouvernement connaissent bien les attentes des travailleuses et des travailleurs. On pourrait faire beaucoup de progrès rapidement à la table de négociation, si le gouvernement le voulait vraiment explique la vice-présidente de la FSSS–CSN, Josée Marcotte. Nous avons proposé des pistes concrètes, notamment pour renforcer la santé et la sécurité au travail, favoriser la conciliation famille-travail-études, diminuer les heures supplémentaires, éliminer les surcharges de travail. Ce sont des priorités pour nos membres. Il va falloir que toutes et tous trouvent leur compte dans une entente. ».

Vers la grève en santé et services sociaux
Les syndicats de la FSSS–CSN se préparent à exercer la grève dès le début du mois de juin. Ils pourront exercer un rapport de force inédit dans le secteur de la santé et des services sociaux en vertu d’une récente décision du Tribunal administratif du travail ayant notamment pour effet de mettre le personnel cadre à contribution dans le maintien des services essentiels, en remplaçant des grévistes dans les divers services et unités de soins.

« Ce n’est pas de gaieté de cœur que nous en sommes rendus là, mais nous sommes maintenant prêts à recourir à ce moyen ultime si cela s’avère nécessaire. Le gouvernement a encore l’opportunité de s’activer aux tables de négociation afin de conclure une entente et éviter la grève. L’heure n’est plus aux mercis en conférence de presse, mais à une véritable reconnaissance en se donnant la peine de régler des problèmes qui minent notre quotidien et convenir de solutions qui auront un impact positif pour les services à la population ».

Les conventions collectives du secteur public sont échues depuis le 31 mars 2020.

Le personnel de soutien scolaire affilié à la FEESP–CSN annonce 2 demi-journées de grève en mai

Exaspérés par le blocage des négociations, les 35 000 membres CSN du personnel de soutien dans les centres de service scolaire francophones et les commissions scolaires anglophones annoncent qu’ils seront en grève à compter de midi le 26 mai jusqu’à la même heure le 27 mai, et ce, partout dans la province.

Au cours des dernières semaines, les syndicats du Secteur scolaire affiliés à la FEESP–CSN se sont dotés, en assemblées générales, de mandats de débrayage de cinq jours à exercer au moment jugé opportun.

Des demandes patronales pour faire reculer nos conditions de travail
« Ça fait plus d’un an que le personnel de soutien scolaire porte le réseau sur son dos », mentionne Annie Charland, présidente du Secteur scolaire FEESPCSN. « Dès le début de la crise sanitaire, nous avons été au front pour permettre la mise en place des services de garde d’urgence et assurer tout le travail supplémentaire de désinfection et d’entretien. Nous avons redoublé nos efforts pour pallier l’extrême fragilité de notre réseau, causé par des décennies de sous-financement. Or, les comités patronaux de négociation souhaitent tout de même imposer des reculs dans les conditions de travail du personnel de soutien, notamment en augmentant la précarité du personnel et en réduisant les droits des travailleuses et travailleurs. Tout ceci n’augure rien de bon pour les années à venir. Le gouvernement devrait en prendre acte plutôt qu’attendre que la pénurie de personnel fasse des dommages irréversibles », renchérit Mme Charland.

Toujours ouverts à négocier
« Lors de son annonce du 2 mai dernier, le premier ministre a annoncé vouloir régler les conventions collectives dans les prochaines semaines. C’est possible de le faire, signale Nathalie Arguin, présidente de la FEESPCSN. Mais le fait est que le personnel est épuisé et que la reconnaissance du gouvernement n’est pas là. Il se contente de quelques priorités ciblées et n’a pas de vue d’ensemble. Pourtant, on va se le dire franchement : sans le personnel de soutien, les élèves ne peuvent recevoir aucun service. Si le gouvernement cesse de regarder l’arbre qui cache la forêt et qu’il prend enfin acte de l’importance du personnel de soutien, je suis certaine que nous pouvons arriver rapidement à un règlement satisfaisant pour nos membres », rajoute-t-elle.

Des services publics portés par l’ensemble des travailleuses et des travailleurs
« L’ampleur de la crise actuelle dans les réseaux le démontre comme jamais; pour que la population ait accès à des services de qualité, il faut remédier au plus vite aux graves problèmes d’attraction et de rétention qui sévissent dans tous les secteurs », affirme Caroline Senneville, vice-présidente de la CSN.

« Depuis quelques semaines, M. Legault tente de manipuler l’opinion publique à coup de campagne publicitaire. En maquillant les chiffres, il essaie de faire croire à la population que ses offres sont généreuses. Dans les faits, ce que son gouvernement propose actuellement, c’est 5 % sur trois ans. C’est insuffisant pour réussir à freiner l’exode du personnel », conclut Mme Senneville.

L’APTS, la CSN, la CSQ et la FTQ répondent publiquement à la campagne publicitaire trompeuse du gouvernement Legault

Représentant près de 400 000 travailleuses et travailleurs œuvrant quotidiennement en santé et services sociaux, en éducation et dans les organismes gouvernementaux, l’APTS, la CSN, la CSQ et la FTQ annoncent le déploiement d’une campagne publicitaire d’envergure interpellant le grand public sur l’insuffisance des offres du gouvernement de François Legault dans la présente négociation des conventions collectives touchant le secteur public.

Sur le thème « Sans nous, il n’y a plus de services publics », la campagne lancée aujourd’hui par les organisations syndicales dénonce les faussetés colportées par le gouvernement Legault à propos des syndicats et de ses offres, tout en invoquant l’insuffisance de la proposition salariale actuelle de 5 % d’augmentation, échelonnée sur trois ans, pour toutes les travailleuses et tous les travailleurs qui se dévouent au quotidien pour la population du Québec. Les organisations syndicales considèrent que le gouvernement maquille la vérité dans l’objectif de cacher la faiblesse de ses offres à l’endroit du personnel œuvrant dans les services, composé d’une forte majorité de femmes. « Les travailleuses et les travailleurs des réseaux de la santé et des services sociaux, de l’éducation et des organismes gouvernementaux sont les piliers des services publics. Le gouvernement n’écoute pas les signaux d’alarme que nous lançons depuis plusieurs années. De toute évidence, le premier ministre François Legault ne prend pas la pleine mesure de la crise qui sévit dans les différents réseaux responsables d’offrir des services à la population, et nous n’avons d’autre choix que de lancer un cri du cœur pour les milliers de femmes et d’hommes qui portent nos établissements sur leurs épaules, chaque jour. Sans nous, tout s’écroule. Notre message au gouvernement est sans équivoque : la vraie reconnaissance de nos emplois passe par un salaire juste et équitable et de meilleures conditions de travail », clament les porte-parole de l’APTS, de la CSN, de la CSQ et de la FTQ.

Des offres insuffisantes
Malgré des négociations qui s’étirent depuis plus de 18 mois, l’APTS, la CSN, la CSQ et la FTQ constatent avec exaspération que le gouvernement reste campé sur ses positions de départ, sans donner de marge de manœuvre qui permettrait une véritable négociation. « Alors que la pandémie est venue mettre en lumière l’extrême fragilité des réseaux, monsieur Legault et ses ministres s’entêtent à vouloir imposer leurs seules priorités électorales; des priorités déconnectées de la crise qui sévit dans l’ensemble des secteurs des services publics. Pour défendre ses offres d’augmentation insuffisantes de 5 %, échelonnées sur trois ans, soit les mêmes offres présentées par Québec en décembre 2019, le gouvernement se rabat sur son argument ultime, celui que réitèrent les décideurs lors de chaque négociation : la capacité de payer des Québécoises et Québécois. Pourtant, la vraie question à se poser n’est-elle pas : le Québec a-t-il les moyens de se priver de services publics accessibles et de qualité? Parce que, sans nous, il n’y a plus de services publics », concluent les représentants des organisations syndicales.

Les publicités seront diffusées à partir du 12 mai sur les ondes radio, télé ainsi que dans les médias imprimés et numériques.

Pour plus de détails sur la campagne de l’APTS, de la CSN, de la CSQ et de la FTQ : https://sansnouspasde.quebec/.

15 000 enseignantes et enseignants (FNEEQ–CSN) exigent mieux pour le réseau collégial 

Alors que le gouvernement Legault continue de multiplier les opérations de communication concernant la négociation du secteur public, les enseignantes et enseignants de cégep des syndicats affiliés à la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQCSN) entament une grève dès ce midi, et ce, jusqu’à jeudi midi. Pour elles et eux, plutôt que de miser sur les relations publiques, ce dernier doit prendre acte des besoins dans le réseau collégial et cesser de gérer les services publics selon ses seules priorités électorales. 

Des revendications pourtant cohérentes avec les objectifs du gouvernement 
Les enseignantes et enseignants de cégep dénoncent le manque d’ouverture et le refus d’entendre le bien-fondé de nombreuses demandes, alors que celles-ci permettraient de contribuer à l’atteinte des objectifs en éducation du gouvernement.  

« Le manque d’écoute et de mouvement de la partie patronale est difficile à comprendre. Nos revendications apportent des solutions à des enjeux bien réels pour le réseau collégial. À titre d’exemple, la formation continue permet de former des éducatrices en CPE, des infirmières et des techniciennes et techniciens du réseau de la santé ou encore des techniciennes et techniciens en ingénierie tout comme plusieurs autres professionnel-les dispensant des services à la population et participant même à la relance économique. Or, enseigner à la formation continue, c’est donner le même cours qu’un enseignant au régulier pour 50 % du salaire. Ce n’est pas attrayant et nous allons avoir de plus en plus de difficulté à attirer des personnes qualifié-es pour assurer ces formations. Il nous semble que c’est une logique que le gouvernement peut comprendre et surtout en fonction de laquelle il peut voir l’importance de débloquer les ressources nécessaires afin de rehausser la rémunération des chargé-es de cours à la formation continue », explique Yves de Repentigny, vice-président responsable du regroupement cégep de la FNEEQ. 

Une situation similaire touche les programmes de techniques lourdes de la santé, où le manque de ressources alourdit considérablement la tâche et complique l’attraction d’infirmières enseignantes, par exemple, et ce, alors que qu’il s’agit de disciplines en grande demande et en situation de pénurie dans le réseau de la santé. Les enseignantes et enseignants revendiquent que des sommes supplémentaires soient débloquées afin de corriger la situation actuelle. 

Autre revendication majeure : l’ajout de ressources afin de mieux encadrer les étudiantes et étudiants en situation de handicap et ceux avec faible moyenne générale au secondaire. « Les cohortes qui entreront dans nos collèges sont les élèves de 4e et 5e secondaire de cette année, soit les plus affectés par la pandémie. Les retards s’avéreront importants et les ressources devront être au rendez-vous pour les soutenir; c’est, encore là, un objectif de diplomation post-secondaire cohérent avec les volontés du gouvernement. Bref, nous invitons François Legault à se détacher de ses priorités électorales et à faire preuve de vision pour l’ensemble des enjeux en éducation », ajoute Yves de Repentigny 

La liberté académique (liberté d’enseignement, liberté de recherche et de création, liberté d’expression) est protégée et reconnue pour les professeur-es et chargé-es de cours à l’université. Or, même si les enseignantes et enseignants du réseau collégial font partie de l’enseignement supérieur, il n’existe rien de tel dans leur convention. C’est une situation qui s’avère problématique et qui mérite d’être corrigée dans le cadre de l’actuelle négociation.

Cette importante mobilisation a également pour objectif de rappeler au gouvernement qu’il doit redresser la barre en matière de rémunération dans les services publics, où l’on trouve notamment une très forte proportion de travailleuses. Pour y arriver, la CSN revendique un mécanisme de protection du pouvoir d’achat et des augmentations de 2$ de l’heure la première année de la convention ainsi que le montant le plus avantageux entre 0,75 $ de l’heure ou 2,2 % pour les deux années subséquentes. 

Le secteur public de la CSN a maintenant tous ses mandats de grève 
« Aujourd’hui, c’est le début d’un vaste mouvement à la CSN, alors que des mandats de grève ont été adoptés dans tous les secteurs que nous représentons dans les services publics. Par ce mouvement, les travailleuses et les travailleurs de la santé et des services sociaux, de l’éducation et des organismes gouvernementaux expriment qu’ils en ont marre d’entendre le premier ministre dire qu’il a été patient, alors que son gouvernement reste campé sur ses positions depuis 2019. Nous voyons très clairement, qu’en ce moment, celui-ci préfère investir l’argent des contribuables dans des campagnes de publicité pour vanter son offre, au lieu de l’investir là où il doit l’être : dans les services à la population », affirme Caroline Senneville, vice-présidente de la CSN.

« Aucune stratégie de relations publiques, ni aucune campagne publicitaire ne pourront mettre en veilleuse ce que l’on sait trop bien et que l’on répète depuis le début de la négociation : il est urgent d’améliorer les salaires et les conditions de travail dans les services publics, car il y a des graves problèmes de surcharge, d’attractivité et de rétention de la main d’œuvre. Le gouvernement doit donner un coup de barre, sans quoi nous continuerons d’en payer collectivement le prix », conclut Dominique Daigneault, présidente du Conseil central du Montréal-métropolitain-CSN. 

Le personnel de soutien des cégeps affilié à la FEESP-CSN annonce 3 journées consécutives de grève en mai

Exaspérés par le blocage des négociations, les syndicats représentant le personnel de soutien dans les cégeps annoncent qu’ils seront en grève du 19 au 21 mai inclusivement, partout dans la province. Au cours des dernières semaines, les assemblées générales des syndicats du Secteur soutien cégeps affiliés à la FEESP-CSN, représentant près de 6300 membres, se sont dotés de mandats de débrayage de cinq jours à exercer au moment jugé opportun.

Des demandes patronales pour faire reculer nos conditions de travail
« Le gouvernement ne le dit pas dans ses conférences de presse, mais la partie patronale nous a déposé des demandes de reculs dans nos conditions de travail. Ainsi, non seulement il nous offre des montants insuffisants en termes de salaire, mais ses demandes feraient en sorte d’augmenter la précarité d’emploi vécue par beaucoup de nos membres », mentionne Martine Moreau, présidente du Secteur soutien cégeps FEESP-CSN. « Depuis des mois, nous nous présentons à la table de négociation et les représentants patronaux ne font que répéter leurs demandes et ne démontrent aucune ouverture aux priorités du personnel de soutien. En ce moment, nous n’assistons pas à un processus de négociation, mais plutôt à une tentative d’imposer unilatéralement des reculs sur les conditions de travail », ajoute-t-elle.

2-3 semaines pour régler
« Lors de son annonce du 2 mai dernier, le premier ministre a annoncé vouloir régler les conventions collectives dans les prochaines semaines. Nous nous inscrivons dans cette volonté », signale Stéphanie Gratton, vice-présidente de la FEESP-CSN. « Toutefois, encore faut-il que le gouvernement adopte une vue d’ensemble quant aux différentes situations et problématiques ayant cours dans les secteurs public et parapublic, notamment dans les cégeps, où la pénurie de personnel se fait déjà sentir dangereusement pour les classes d’emploi de soutien. Il est encore temps d’agir et nous sommes prêts à négocier jour et nuit s’il le faut! »

Des services publics portés par l’ensemble des travailleuses et des travailleurs
« M. Legault doit cesser de tout regarder à travers le seul prisme de ses priorités électorales. L’ampleur de la crise actuelle dans les réseaux le démontre comme jamais; pour que la population ait accès à des services de qualité, il faut remédier au plus vite aux graves problèmes d’attraction et de rétention qui sévissent dans tous les secteurs. Et ce n’est pas avec 5 % d’augmentation salariale sur 3 ans et des investissements insuffisants pour les conditions de travail qu’on va y arriver », affirme Caroline Senneville, vice-présidente de la CSN. 

 Notons qu’à ce stade, seulement les membres du Secteur soutien cégeps affiliés à la FEESP-CSN seront en grève. Les autres secteurs et regroupements de la FEESP-CSN sont encore en consultation sur un mandat identique de 5 jours de grève à exercer au moment jugé opportun.

 Profil du Secteur soutien cégeps de la FEESP-CSN
Le Secteur soutien cégeps regroupe près de 6300 membres (39 accréditations) répartis dans 34 établissements collégiaux et un centre informatique, situés dans onze régions administratives sur les treize que compte le Québec. Il représente notamment les manœuvres, l’ensemble du personnel technique (travaux pratiques, administration, informatique, etc.), les agentes et agents de soutien administratif ainsi que les ouvrières et ouvriers spécialisés. Le Secteur soutien cégeps est affilié à la Fédération des employées et employés de services publics de la CSN.

Liste des syndicats concernés

Syndicat du personnel de soutien du Cégep de Baie-Comeau CSN
Syndicat des employés de soutien du Cégep de Sept-Îles (CSN)
Syndicat du personnel de soutien du Cégep de la Gaspésie et des Îles à Gaspé
Syndicat des employé-e-s du Centre spécialisé en pêches de Grande-Rivière (CSN)
Syndicat des employés de soutien du Cégep des Îles (CSN)
Syndicat des employés et employées de soutien du Campus de Carleton-sur-Mer
Syndicat des employés(es) de soutien du CEGEP de l’Outaouais – CSN
Association soutien du Collège Héritage (Heritage College Support Staff Association) CSN
Syndicat du personnel de soutien du Cégep régional de Lanaudière-CSN
Syndicat du personnel de soutien du Collège Lionel-Groulx
Syndicat des employés(es) de soutien du Cegep de St-Jérôme
Syndicat des employés et employées du Cégep du Vieux Montréal (CSN)
Syndicat des employés du Cégep Rosemont CSN
Syndicat des employé(e)s de soutien du C.E.G.E.P. de Saint-Laurent
Syndicat des employés du Cégep Montmorency (CSN)
Syndicat des employés de soutien du Cégep André Laurendeau (CSN)
Syndicat des employées et employés du Collège Gérald-Godin – CSN
Syndicat du personnel de soutien du Cégep de Lévis-Lauzon (CSN)
Syndicat du personnel de soutien du Cégep de Sainte-Foy
Syndicat du personnel de soutien du Collège de Limoilou
Syndicat du personnel de soutien du Cégep Beauce-Appalaches – CSN
Syndicat du personnel de soutien du Cégep de Rimouski (CSN)
Syndicat national des employés du Cégep de Rivière-du-Loup
Syndicat du personnel de soutien du Cégep de Matane (CSN)
Syndicat du personnel de soutien du Cégep de La Pocatière
Syndicat des employé(e)s de soutien du Cégep de Jonquière (CSN)
Syndicat des employées et employés de soutien du Cégep d’Alma
Syndicat des employés de soutien du Cégep de Saint-Félicien
Syndicat des employé.es de service du Collège de Chicoutimi
Syndicat des employé(e)s de soutien du Cégep de Sorel-Tracy (CSN)
Syndicat des employé(e)s de soutien du Cégep de Saint-Hyacinthe (CSN)
Syndicat des employés du Cegep St-Jean-sur-Richelieu
Syndicat des employé(e)s de soutien du Cégep Champlain Campus St-Lambert (CSN)
Syndicat des employé(e)s de soutien du Cégep de Drummondville (CSN)
Syndicat des employés du Cégep de Trois-Rivières (CSN)
Syndicat du personnel de soutien du Collège de Shawinigan

 

Violence envers les femmes : il est grand temps d’agir

OPINIONS / Il y a quelques semaines, le gouvernement québécois a annoncé un investissement de 223 millions de dollars pour lutter contre la violence conjugale envers les femmes. Cette annonce est tout à fait louable, car une femme qui vit une telle violence en est une de trop. C’est tout de suite, alors que le mois de mai est désormais le mois de la sensibilisation et de la prévention des agressions à caractère sexuel, que nous devons donner aux victimes un véritable accès aux services et à la justice afin de mieux les accompagner dans ces moments difficiles de leur vie.

Nous, représentantes syndicales de la CSN qui sommes en contact avec beaucoup de travailleuses, constatons que l’actuelle succession de féminicides et la médiatisation du procès de Gilbert Rozon amènent plusieurs de nos membres à se confier à nous. Ces personnes nous racontent les violences vécues, que ce soit dans le cadre d’une relation intime ou au travail. Celles dont l’emploi n’est pas stable peinent encore plus à faire valoir leurs droits. Quand dénoncer peut rimer avec jeûner, elles y réfléchissent à deux fois avant de passer à l’acte.

Larguées par le système
Ces femmes qui nous interpellent nous disent souvent se sentir abandonnées par le système. Elles lui reprochent notamment de les laisser se débrouiller seules avec le cortège d’erreurs qui peut s’ensuivre ou de leur barrer tout simplement la route dans leur quête vers une véritable justice. Devant la difficulté de se faire entendre par cette justice trop imparfaite, plusieurs se tournent vers le tribunal du Web. Malheureusement, cette tribune qu’elles utilisent pour tenter de mettre un baume sur leurs plaies et faire la paix avec leur malheureuse expérience peut les plonger dans des situations périlleuses, comme le vivent actuellement les initiatrices de la page Facebook Dis Son Nom. Ces dénonciations sont toutefois pleines d’enseignement et traduisent une volonté de ces femmes de se libérer de leur boulet. Un vent de changement souffle! Ne fermons pas les yeux quand elles sortent de l’ombre pour dévoiler sur la place publique les préjudices qu’elles subissent. L’heure n’est plus aux études de toutes sortes : le gouvernement a le devoir d’agir et de leur offrir les moyens d’obtenir une vraie justice. Et il doit le faire maintenant.

Écouter les femmes du terrain
En avril 2019, un comité formé de spécialistes des questions de violences conjugale et sexuelle a été mandaté pour réfléchir à la question et y apporter des pistes de solution. Dans son rapport final dévoilé en décembre dernier, ledit comité a proposé 190 recommandations toutes plus pertinentes les unes que les autres pour contrer le fléau des violences à l’endroit des femmes. Parmi celles-ci, notons la mise en place d’un tribunal spécialisé en matière d’agressions sexuelles et de violence conjugale qui aurait comme tâche de développer une expertise et une approche particulières concernant ces questions omniprésentes dans notre société. Lors de la mise sur pied d’un groupe de travail visant à évaluer la faisabilité de cette recommandation phare du rapport, le ministre de la Justice Jolin-Barrette n’a pas cru bon d’intégrer à l’exercice les intervenantes de première ligne. Ce faisant, il n’entend que d’une oreille les vœux des autrices du rapport et des groupes de femmes œuvrant sur le terrain. Erreur! On ne bâtit pas une maison en négligeant les fondations et en commençant par le toit: ces groupes sont les mieux placés pour connaître les écueils rencontrés par les victimes de violences. S’en tenir à la recommandation telle que formulée aurait démontré une réelle intention de répondre aux revendications des femmes. Le ministre attache manifestement une grande importance à la lutte qu’il souhaite mener contre les violences faites aux femmes et pour une justice plus humaine et équitable. La reconnaissance de l’apport incontournable de femmes du terrain serait un grand pas dans la mise en action de ce rapport.

Avec ces 190 recommandations, nous avons en main tous les outils pour que les femmes prises dans les filets de la violence sexuelle ou de la violence conjugale puissent emprunter la voie la mieux adaptée à leur situation. Grâce à une réelle volonté politique du gouvernement, elles pourront enfin bénéficier du grand principe du droit à l’égalité de traitement devant la loi.

Annick Charette
Secrétaire générale-trésorière de la Fédération nationale des communications et de la culture–CSN et plaignante dans le procès de Gilbert Rozon

Caroline Senneville
Vice-présidente de la CSN

Katia Lelièvre
Vice-présidente de la CSN

Sans négocier avec le syndicat, Olymel négocie sur la place publique

Depuis le déclenchement de la grève générale illimitée le 28 avril dernier, alors que des dates de négociation étaient déjà prévues aux agendas des deux parties, Olymel a décidé d’ignorer le syndicat et de diffuser des informations trompeuses liées à la négociation sur la place publique.

« Au lieu de négocier sur la place publique et de diffuser des informations trompeuses, l’employeur devrait revenir à la table de négociation en présence du conciliateur qu’il a lui-même demandé afin d’en arriver à une entente négociée, et ce, dans les plus brefs délais. Dans les médias, Olymel a déclaré qu’il y avait urgence, au même moment où il refuse de négocier avec diligence avec notre syndicat, de dénoncer Martin Maurice, président du Syndicat des travailleurs d’Olymel Vallée-Jonction–CSN (STOVJ). Aujourd’hui même, dans le cadre de notre première rencontre de conciliation, l’employeur nous a dit qu’il n’avait aucune intention de revenir sur notre dépôt monétaire alors qu’il s’était engagé à un retour global sur l’ensemble de nos demandes la semaine dernière. Pire encore, à l’issue du rendez-vous d’aujourd’hui, l’employeur ne s’est pas rendu disponible avant le 18 mai pour la prochaine rencontre, malgré deux autres dates proposées par le conciliateur ».

« Depuis le début de cette pandémie, la haute direction de Vallée-Jonction est demeurée enfermée à double tour dans leurs bureaux alors que plusieurs travailleuses et travailleurs qui rentraient à l’usine tombaient malades. Le travail est toujours aussi difficile dans un abattoir et la pandémie ajoute du stress à tout le monde, de renchérir monsieur Maurice. Olymel sait très bien que nous faisons face à un sérieux problème de rétention de la main-d’œuvre : depuis 2015, plus de 1800 personnes ont été engagées à Vallée-Jonction et près de 1700 salarié-es ont quitté leur emploi. L’employeur devra comprendre que pour retenir son monde, il doit bonifier les conditions de travail. En 15 ans, nos taux horaires ont simplement augmenté d’un peu plus d’un dollar, ce qui nous a appauvris chaque année durant cette période. Finalement, dans toutes nos négociations avec Olymel, qui se déroulent rarement sans qu’il y ait un conflit, nous sentons cette culture de mépris, ce manque de respect à notre égard. Voilà pourquoi nous en sommes encore rendus au stade de la confrontation avec eux ».

Le Syndicat des travailleurs d’Olymel Vallée-Jonction représente environ 1050 membres. Il est affilié à la Fédération du commerce–CSN, qui compte 30 000 membres regroupés au sein de 360 syndicats œuvrant dans les domaines du commerce de gros et de détail, de l’agroalimentaire, de la finance et du tourisme.

Réforme des lois sur le statut de l’artiste: des engagements qui rassurent le secteur culturel

L’APASQ, l’AQAD, l’ARRQ, la FNCC–CSN, la GMMQ, la SARTEC, TRACE, l’UDA et l’UNEQ saluent l’engagement des parlementaires de l’Assemblée nationale qui ont adopté aujourd’hui à l’unanimité la motion reconnaissant que les artistes ont été durement touchés par la pandémie et que leur travail exceptionnel doit être mieux encadré par une réforme en profondeur des Lois sur le statut de l’artiste.

Constatant jour après jour, données concrètes à l’appui, que les deux lois actuelles ne parviennent pas à améliorer les conditions socio-économiques des artistes — alors que c’est leur raison d’être — les organisations réclament une révision majeure de ces lois depuis plusieurs décennies et ont déposé au ministère des Communications et de la Culture des mémoires détaillés allant tous dans ce sens, en février dernier.

La pandémie ayant subitement aggravé une situation déjà extrêmement précaire pour les artistes, créateurs et professionnels de la culture, il y a, plus que jamais, urgence d’agir afin d’assurer la pérennité de notre culture et de permettre à celles et ceux qui lui donnent une âme de gagner leur vie adéquatement. Ainsi, nous sommes rassurés par les déclarations de la ministre Nathalie Roy qui s’est engagée, encore aujourd’hui, à respecter les promesses de son gouvernement de déposer un projet de loi et de régler cet enjeu durant son mandat actuel.

En cette matière, notre regroupement, qui représente quelque 26 000 membres, réitère sans réserve son entière collaboration afin de mener à bien cette réforme essentielle dès maintenant. Les Lois sur le statut de l’artiste ont été conçues pour les artistes, qui sont les mieux placés pour connaître leurs réalités et leurs besoins.

Nous sommes impatients de discuter avec la ministre Roy afin d’accélérer les travaux de son ministère, malgré la pandémie, pour aboutir à un dépôt de son projet de loi dès la rentrée de l’Assemblée nationale l’automne prochain, et nous comptons sur l’appui de tous les députés afin qu’une nouvelle loi soit promulguée avant les prochaines élections.

Le personnel syndiqué des CPE de la FSSS–CSN accentue la pression

Aux prises avec un problème aggravé de pénurie de main-d’œuvre, les travailleuses et les travailleurs des centres de la petite enfance, représentés par la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), se dotent de mandats forts partout au Québec, pour accentuer les moyens de pression sur le gouvernement Legault.

«Ce gouvernement promet de créer de nouvelles places, mais sait très bien que cet objectif est inatteignable dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre qualifiée en CPE, exacerbée depuis un an par la pandémie. Une seule solution permettra de retenir ou d’attirer des ressources : de meilleures conditions de travail», explique logiquement Stéphanie Vachon, représentante du secteur des CPE à la FSSS–CSN.

Or, au détriment des familles québécoises, les demandes patronales qui viennent d’être déposées à la table de négociation nationale s’inscrivent en parfaite contradiction avec la volonté de mettre un terme à la pénurie. «Les demandes formulées visent à presser le citron davantage et ainsi détériorer les conditions de travail de celles et ceux qui éduquent nos tout-petits. Cette stratégie contreproductive risquerait de décourager d’éventuelles recrues et de pousser vers la sortie les personnes épuisées et sous-payées qui tiennent le réseau à bout de bras », ajoute Stéphanie Vachon.

Ainsi, au cours des prochaines semaines, les parents seront informés de l’escalade des moyens de pression et seront appelés à appuyer les travailleuses et les travailleurs des centres de la petite enfance dans leurs démarches pour bonifier et assurer la pérennité du réseau des CPE.

Des demandes légitimes pour stopper la pénurie

Les travailleuses et les travailleurs des centres de la petite enfance demandent, entre autres, une augmentation salariale équitable comparativement à une formation du même niveau dans le réseau de l’éducation. Aussi, elles souhaitent plus de moyens pour donner de meilleurs services aux enfants, dont du temps pour mieux planifier, pour remplir le dossier de l’enfant et pour soutenir les enfants à besoins particuliers. Il faut également faire respecter le ratio éducatrices/enfants en tout temps.

«Avec le transfert prochain de 6 milliards de dollars du gouvernement fédéral, le gouvernement Legault a plus que jamais les moyens de mieux répondre aux besoins des familles québécoises qui nécessitent plus de places en CPE et de meilleurs services grâce au personnel qualifié», conclut Lucie Longchamps, vice-présidente de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN).

Réforme de la DPJ : le gouvernement doit agir dès maintenant

La CSN se réjouit de l’accueil favorable qu’a réservé le gouvernement du Québec au rapport final de la commission Laurent, déposé lundi. « L’heure n’est plus à la réflexion, mais bien à l’action. Il faut agir rapidement pour le bien des enfants du Québec. Il doit y avoir un avant et un après commission Laurent », souligne d’emblée le vice-président de la CSN, David Bergeron-Cyr.

La CSN salue au passage le travail d’enquête colossal abattu par l’équipe de la Commission spéciale sur les droits des enfants et la protection de la jeunesse. Plusieurs constats et recommandations détaillés par la commission Laurent sont en parfaite harmonie avec les demandes formulées par la CSN, à la suite d’une enquête menée auprès de ses membres et de ses organisations affiliées.

Le rapport de la commission insiste notamment sur la nécessité d’agir en amont pour le bien-être des enfants. Parmi les recommandations émises, on y retrouve en outre celles qui visent à favoriser la prévention, à revoir la gouvernance et la structure des services aux jeunes en difficulté, à rehausser et à protéger les budgets dédiés aux services aux jeunes, et à s’attaquer impérativement au problème de surreprésentation des enfants noirs et des enfants autochtones en protection de la jeunesse. Le volumineux rapport énonce également la nécessité d’améliorer l’organisation du travail, de reconnaître la pratique spécialisée en protection de la jeunesse, de revoir la charge de travail des intervenantes et intervenants et d’assurer leur sécurité physique et psychologique.

Des promesses à tenir

La CSN va s’assurer que les promesses faites par le ministre délégué à la Santé et aux Services sociaux, Lionel Carmant, ne soient pas que des paroles et que le groupe d’action interministériel soit efficace. La qualité et la stabilité des services aux jeunes en difficulté passent impérativement par la qualité des conditions de pratique et de travail des intervenantes et des intervenants du milieu.

« Les enfants du Québec méritent mieux que le sous-investissement et la désorganisation qui gangrènent notre système, depuis des décennies d’austérité. Les travailleuses et les travailleurs du réseau sont épuisés, mais certainement pas désabusés. Le gouvernement doit leur donner les moyens de mieux protéger nos enfants, comme ils y ont droit », conclut David Bergeron-Cyr.

Les agents correctionnels du Québec exigent davantage de reconnaissance

Les agents de services correctionnels ont manifesté devant les établissements de détention de Québec et de Laval mardi matin pour exprimer leur frustration envers le gouvernement au moment où les représentants patronaux et syndicaux reprenaient les négociations en vue du renouvellement de la convention collective.

« Ça fait un an que le gouvernement reste campé sur ses positions et qu’il ne démontre aucune volonté de faire avancer les négociations, s’insurge Mathieu Lavoie, président du Syndicat des agents de la paix en services correctionnels du Québec (SAPSCQ–CSN). Il est temps de lui faire comprendre qu’il doit faire des offres sérieuses et reconnaître le travail des agentes et agents de la paix qui maintiennent le réseau correctionnel du Québec à bout de bras. »

Après avoir observé le refus du gouvernement de négocier de bonne foi lors de la négociation soi-disant accélérée du printemps 2020 et de la tentative avortée de reprise de la négociation « normale » l’automne dernier, le syndicat a été insulté de voir que les offres patronales étaient restées essentiellement inchangées le 31 mars dernier.

« Le gouvernement et le Conseil du trésor sont complètement déconnectés de la réalité, déplore M. Lavoie. On est aux prises avec de graves problèmes d’attraction et de rétention de main-d’œuvre depuis plusieurs années, mais l’employeur continue de jouer à l’autruche et ne propose absolument rien pour améliorer la situation. »

« En public, le gouvernement dit vouloir régler au plus vite, mais arrivé aux tables de négociation, il se traîne les pieds, affirme la présidente de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN), Nathalie Arguin. Les agentes et agents des services correctionnels mettent leur santé et leur sécurité à risque chaque jour au service du gouvernement et de la société québécoise. Il est impératif que ces sacrifices soient enfin reconnus. Et cela passe par une convention collective et des conditions dignes du travail périlleux que le personnel des services correctionnels du Québec effectue au quotidien. »

À propos

Le SAPSCQ–CSN est un syndicat autonome affilié à la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN) et à la Confédération des syndicats nationaux (CSN) depuis 2006. Il représente plus de 2800 agentes et agents de la paix en services correctionnels, répartis dans 18 établissements de détention partout au Québec.

La commission Laurent va dans le sens de recommandations de la CSN

La Fédération des professionnèles (FP–CSN) salue plusieurs des recommandations du rapport Laurent qui vont dans le sens de ce qu’elle demandait comme la reconnaissance de l’importance de la première ligne, la reconnaissance de la surcharge de travail à la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ) ainsi qu’en centres jeunesse et l’importance de la prévention et des déterminants sociaux.

La FP–CSN réaffirme en particulier qu’il est absolument nécessaire de pourvoir tous les postes et de maintenir une stabilité des équipes dans les centres jeunesse. « Sans efforts supplémentaires pour rendre le travail à la DPJ et en centres jeunesse plus vivable, l’ajout de postes ne fonctionnera pas et tout un pan des recommandations de Mme Laurent va tomber à l’eau », insiste Jessica Goldschleger, responsable du secteur de la santé et des services sociaux à la FP–CSN. Pour la fédération, la balle est clairement dans le camp du gouvernement qui doit enfin passer à l’action et réinvestir en première ligne, en incluant le secteur communautaire ainsi que les centres locaux de services communautaires (CLSC), et faire plus de prévention.

Les recommandations de la commission Laurent sont malheureusement encore très loin de la réalité sur le terrain. À la DPJ et au Centre jeunesse de Québec, par exemple, on compte encore aujourd’hui une trentaine de postes vacants et cent-cinquante postes qui sont présentement affichés. « Nous sommes très loin d’un climat de travail qui permettrait la stabilité des équipes », déplore Nicole Cliche, présidente du Syndicat des professionnèles, techniciennes et techniciens de la santé et des services sociaux de la Capitale-Nationale (SPTSSS-CSN), qui souligne que la stabilité du personnel fait partie intégrante des recommandations du rapport Laurent.

Dans une enquête menée auprès de ses membres en 2020, la FP–CSN avait tiré six recommandations essentielles, dont plusieurs sont reprises dans le rapport Laurent, comme la nécessaire bienveillance envers les enfants, une plus grande prise en compte de leurs besoins, le renforcement de la première ligne et la nécessité de diminuer la charge et la complexité du travail des intervenantes et intervenants. La FP–CSN salue particulièrement la plus grande place recommandée pour les intervenants psychosociaux par rapport à une approche plus médicale de la jeunesse qui a pris énormément de place depuis la réforme Barrette.

Un impact pour plusieurs membres de la FP–CSN
La Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse (CDPDJ), comme son nom l’indique, joue un rôle essentiel pour la protection des droits de la jeunesse et elle a développé une grande expertise dans le cadre de l’exercice de son mandat. La FP–CSN se questionne sur la recommandation du rapport Laurent qui vise à mettre fin à ce rôle pour le transférer ailleurs.

Au surplus, plusieurs recommandations du rapport pourraient avoir des contrecoups importants sur de nombreux membres de notre fédération. La FP–CSN demeurera à l’affut de tout développement qui pourrait avoir un impact sur plusieurs travailleuses et travailleurs et procédera à une analyse plus approfondie du rapport dans les prochains jours.