Les infirmières et infirmières auxiliaires d’Héma-Québec, en grève le 10 mars

Le vendredi 10 mars, le Syndicat des infirmières et infirmières auxiliaires d’Héma-Québec–CSN tiendra une journée de grève. Pour l’occasion, il n’y aura aucun prélèvement de sang des groupes B Rh -, AB Rh -, B Rh+ et AB Rh+, tant en centres Globules que dans les cliniques mobiles. De même, il n’y aura pas de prélèvement de plasma durant cette journée. Héma-Québec devra contacter toutes les personnes qui ont un rendez-vous pour le 10 mars afin de le déplacer un autre jour.

La convention collective est échue depuis le 31 mars 2019. Un seul élément demeure en litige : alors que les infirmières et les infirmières auxiliaires ont toujours bénéficié d’une parité salariale avec les professionnel-les en soins infirmiers du réseau public, Héma-Québec veut maintenant leur imposer une nouvelle échelle salariale pour mettre fin à cette parité. Trois journées de conciliation sont prévues les 13, 15 et 16 mars.

« Le 17 février, nous avons exercé une grève de quatre heures, rappelle la présidente du syndicat, Vanessa Poirier. Vendredi, presque un mois plus tard, nous ferons grève durant une journée complète. Personne ne pourra dire qu’on ne donne pas toutes les chances à la négociation. Nous sommes toutefois déterminées. Pour nous, remettre en question la parité, c’est vraiment un énorme manque de respect à notre égard. Nous avons un mandat de grève pouvant aller jusqu’à la grève générale illimitée. Nous sommes prêtes à nous rendre jusqu’où il le faudra pour obtenir le respect que nous méritons. »

Héma-Québec joue à la cachette
La conclusion d’une entente sur le maintien des services essentiels n’a pas été de tout repos. Le 28 février, le syndicat a dû demander l’intervention du Tribunal administratif du travail afin de forcer Héma-Québec à s’assoir avec la partie syndicale pour négocier ces services. Le TAT a donné raison au syndicat et a ordonné à l’employeur, séance tenante, de remplir son obligation de négocier l’entente, et ce, avec diligence.

« Héma-Québec est un organisme public en situation de monopole, rappelle la vice-présidente de la Fédération de la santé et des services sociaux–CSN, Lucie Longchamps. Il est complètement anormal que nous devions nous battre pour obtenir des informations de base comme l’état des réserves de sangs. C’est majeur, parce que c’est ce qui nous permet de nous assurer que les moyens de pression auront un impact sur Héma-Québec sans toucher à la santé et à la sécurité du public. Il nous fallait ces informations pour déterminer, par exemple, que la grève ne touchera pas les prélèvements auprès de donneurs de type O et A, parce que dans ces cas, les réserves d’Héma-Québec sont actuellement en deçà des objectifs. »

La parité, une question de principe
« Nous appuierons jusqu’au bout les infirmières et les infirmières auxiliaires d’Héma-Québec, ajoute la présidente du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches – CSN, Barbara Poirier. Il est inconcevable qu’elles doivent exercer la grève simplement pour conserver ce qu’elles ont déjà, après quatre ans de négociation ! Héma-Québec connaît déjà des difficultés d’attraction et de rétention de son personnel, dans une période où tous les secteurs économiques sont aux prises avec une pénurie de main-d’œuvre comme on en a rarement vu. En ces temps d’inflation galopante, Héma-Québec se distingue comme l’un des seuls employeurs du Québec qui demande à son personnel de diminuer sa rémunération ! Pourtant, il s’agit bien d’un service des plus névralgique. À quoi joue Héma-Québec ? »

Rappelons que les infirmières et les infirmières auxiliaires d’Héma-Québec de la région de Québec, affiliées à la CSN, ont conclu une alliance avec celles de Montréal, affiliées à la CSQ, car elles refusent également de mettre fin à la parité avec les professionnel-les en soins du réseau public.

12e et 13e ententes dans les centres d’hébergement privés

Les membres du Syndicat des travailleuses et travailleurs des centres d’hébergement de la Vallée-de-l’Or–CSN ainsi que leurs camarades de la section Villa du Boisé du Syndicat régional des travailleuses et travailleurs des centres d’hébergement du Centre du Québec–CSN viennent d’adopter à l’unanimité l’entente de principe pour le renouvellement de leur convention collective respective.

Les deux nouvelles conventions correspondent à tous les paramètres de la plateforme commune de la négociation coordonnée des centres d’hébergement privés (CHP), dont l’échéance au 31 mars 2025 et le salaire de 18 $ l’heure dès l’embauche. Cette dernière demande répond aux objectifs de la CSN et de la Coalition Minimum 18 $, lesquelles font valoir qu’un salaire minimum de 18 $ l’heure s’avère essentiel pour contrer les conditions de pauvreté auxquelles sont soumis les travailleurs et les travailleuses des CHP.

Ces deux nouvelles ententes représentent les 12e et 13e de la négociation coordonnée des CHP. Depuis le début du mois de mars seulement, trois ententes ont été conclues.

Vote de grève dans le transport scolaire à Lotbinière

Le Syndicat des travailleuses et des travailleurs du transport scolaire de la région de Lotbinière–CSN a adopté une banque de 14 jours de grève à 77 % par voie de scrutin secret lors d’une assemblée générale qui s’est tenue ce mercredi 1er mars au soir.

« Les salaires qui nous sont versés dans le transport scolaire ne sont pas à la hauteur de nos responsabilités. Notre métier doit être valorisé et nos salaires doivent reconnaître le fait que nous conduisons un véhicule lourd, que nous avons des horaires coupés qui nous font travailler de très tôt le matin à tard en fin de journée, sans compter que nous avons jusqu’à 72 élèves derrière nous selon le type de véhicule, avec tout ce que ça implique. Nous nous sommes serré la ceinture depuis trop longtemps et nous voulons notre part des nouveaux budgets qui viennent d’être octroyés à notre employeur », déclare Serge Robitaille, président du syndicat.

« Lors de leurs récentes négociations avec le gouvernement, les transporteurs scolaires ont reçu des bonifications importantes de l’ordre de 15 à 30 % de leurs contrats, ce qui leur donne une nouvelle capacité de bien payer leurs conductrices et leurs conducteurs. Notre secteur vit toujours avec de graves problèmes d’attraction et de rétention, ce qui menace toujours le service de transport aux élèves que nous offrons tous les jours. Il est temps que ça cesse et la seule solution, c’est de verser de bons salaires qui attireront des travailleuses et des travailleurs dans notre secteur », souligne Stéphanie Gratton, vice-présidente de la Fédération des employées et employés de services publics–CSN.

« Dans le transport scolaire, les boss ont très longtemps misé sur le fait qu’on pouvait engager du monde sans bonifier leurs conditions de travail de manière à bien rémunérer les salarié-es. Ils ont fait beaucoup d’argent sur leur dos et, actuellement, on voit très bien que cette vision à court terme nous a menés à la rareté de main-d’œuvre que nous connaissons et aux bris de services que nous observons partout au Québec. Pour régler le problème, c’est simple : payez bien votre monde et vous allez en avoir, des candidatures », conclut Barbara Poirier, présidente du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches–CSN.

À propos
Sans contrat de travail depuis le 30 juin 2022, le Syndicat des travailleuses et des travailleurs du transport scolaire de la région de Lotbinière–CSN regroupe environ 30 membres qui sont affiliées à la Fédération des employées et employés de services publics–CSN (FEESP–CSN).

Le Syndicat des chauffeurs d’autobus de la Rive-Sud accepte l’entente à 72 %

Le Syndicat des chauffeurs d’autobus de la Rive-Sud (CSN) a accepté à 72 % l’entente de principe présentée en assemblée générale. La présente convention collective se terminera le 31 décembre 2027. Elle inclut des modalités encadrant la fin de la sous-traitance sur le territoire ainsi qu’une augmentation du nombre de postes permanents.

« Nos demandes ont toujours été claires, mettre fin à la sous-traitance et l’augmentation du nombre de postes permanents. Aujourd’hui on est fiers d’avoir obtenu les gains recherchés. On a 15 postes permanents de plus et une confirmation que le contrat de sous-traitance a une date d’expiration prévue à la convention » se félicite Alain Audet, président du Syndicat des chauffeurs d’autobus de la Rive-Sud.

« La ville de Lévis fait un premier pas dans la bonne direction pour redresser son réseau de transport en commun. La situation actuelle au Québec traçait déjà la voie pour des investissements importants en transport. On espère que la ville de Lévis gardera le cap et augmentera substantiellement le financement de son réseau de transport. Les citoyennes et les citoyens de Lévis le méritent! », souligne Barbara Poirier, présidente du Conseil central de QuébecChaudière-Appalaches.

Un rattrapage salarial aura aussi lieu pour éviter un trop grand appauvrissement des chauffeurs. « On a une hausse salariale la première année qui permet un rattrapage, suivi de hausses qui offrent une protection contre l’inflation à nos membres si elle devait rester aussi élevée qu’actuellement. Dans l’environnement économique actuel, ces augmentations étaient essentielles pour s’assurer que les chauffeurs ne s’appauvrissent pas aujourd’hui ni dans le futur », indique Simon Mathieu Malenfant, vice-président et trésorier de la Fédération des employées et employés de services publics.

Pour le syndicat, moins de postes occasionnels aura des effets positifs sur l’attractivité de nouvelles et de nouveaux employés. Le président du syndicat, Alain Audet termine d’ailleurs en indiquant : « Rares sont les personnes qui acceptent aujourd’hui des postes occasionnels sans aucune garantie d’heures en situation de pénurie de main-d’œuvre. Pour être de nouveau attractif, modifier cette condition de travail était indispensable! La survie de notre réseau de transport en dépendait. »

La signature de cette entente met donc fin à la grève générale illimitée. Le service reprendra donc dès demain, samedi 24 février. Toutes les lignes normalement assurées par la StLévis reprendront leur service selon l’horaire habituel.

Des emplois durables, oui, mais pas sans une transition juste

La Confédération des syndicats nationaux (CSN) se réjouit du lancement aujourd’hui par le gouvernement fédéral du Programme pour des emplois durables, qui conjugue finalement environnement et emploi, mais se questionne sur l’absence de mesures touchant à la transition juste. En rappel, la transition juste, économique et écologique, consiste à assurer que les travailleuses et les travailleurs œuvrant dans les secteurs touchés par les changements climatiques aient une place à la table pour élaborer des solutions durables quand il est question de leur travail.

Pour la CSN, bien que les objectifs du programme soient tout à fait louables et qu’elle accueille favorablement l’approche tripartite des ministères concernés, la décision d’écarter la transition juste met en péril son succès.

« Ça fait maintenant plus de vingt ans que les syndicats parlent de la transition juste, économique et écologique. Le gouvernement Trudeau ne peut pas faire l’autruche sur ces enjeux, déplore Caroline Senneville, présidente de la CSN. Il sait très bien qu’il est primordial que les travailleuses et les travailleurs aient une place à la table pour décider de l’avenir des secteurs d’activités touchés par les bouleversements climatiques, en plus de leur offrir des formations et des garanties de revenus adéquats pour les aider à faire la transition vers de nouveaux secteurs plus écologiques. »

La confédération applaudit le programme qui vise la création de milliers d’emplois durables dans les prochaines années et qui ouvre la porte à un dialogue constructif entre les gouvernements, les employeurs, et le mouvement syndical. La CSN insiste pour que le gouvernement, dès le lancement du programme, mette en place des mesures qui impliqueront directement le personnel des secteurs visés.

« Le gouvernement Trudeau est doué pour fixer des objectifs ambitieux qui semblent bien beaux sur papier, mais il oublie souvent de nous donner les moyens de les atteindre. Il nous paraît irréaliste de promettre la création d’autant d’emplois durables sans passer par une transition juste des travailleuses et des travailleurs des secteurs qui sont affectés par les changements climatiques, » conclut la présidente.

Les syndicats des autobus B. R. et Tremblay et Paradis déclenchent une grève générale illimitée

En ce matin du 16 février à 6 h, les membres du Syndicat des employé-es de transport Autobus B.R.–CSN et du Syndicat des employé-es du transport scolaire Tremblay et Paradis–CSN ont déclenché la grève générale illimitée. Le 3 février dernier, les deux syndicats ont respectivement voté à 100 % et à 96 %, par voie de scrutin secret, en faveur d’un mandat de grève générale illimitée à déclencher au moment jugé opportun.

« Nous rappelons qu’au début du mois de février, le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, est lui-même intervenu sur la place publique afin d’appuyer les revendications du secteur du transport scolaire de la Fédération des employées et employés de services publics–CSN en soulignant que les chauffeurs doivent avoir leur juste part, précise Josée Dubé, présidente de ce secteur. Les salarié-es de chez B.R. et de Tremblay et Paradis font partie d’un mouvement de travailleuses et de travailleurs qui n’ont pas hésité à recourir à la grève pour justement aller chercher leur juste part et nous allons être à leurs côtés jusqu’à ce qu’ils l’obtiennent. »

« L’employeur ne peut ignorer les nouvelles données salariales qui sont en vigueur depuis peu dans le secteur du transport scolaire. Celles-ci reconnaissent enfin le difficile travail des conductrices et des conducteurs. Tous les employeurs ont reçu une bonification variant entre 15 et 30 % de la valeur de leurs contrats et cet argent doit se rendre dans les poches de celles et de ceux qui conduisent les autobus, ajoute Stéphanie Gratton, présidente par intérim de la Fédération des employées et employés de services publics–CSN. Si l’employeur veut régler l’actuel conflit, il sait très bien ce qu’il a à faire. Et j’ai de bonnes nouvelles pour lui : en donnant plus à son monde, il va également régler ses problèmes d’attraction et de rétention de ses travailleuses et de ses travailleurs et ça aussi, il le sait très bien. »

« En moins de 48 heures, nous avons deux syndicats de la CSN de la région de Lanaudière qui ont obtenu des majorations salariales de plus de 40 % sur la durée de leur nouveau contrat de travail. Il y a donc un mouvement clair, net et précis dont nous faisons aussi partie qui vise à bonifier substantiellement les salaires dans le secteur. Malgré cette évidence, l’employeur tient actuellement tête au syndicat. Vu le contexte de rareté de main-d’œuvre, il met en péril sa propre capacité à garder ses salarié-es à son emploi et donc, à respecter les contrats qu’il a signés avec ses clients », conclut Pierre Émond, vice-président du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches–CSN.

À propos

Sans contrat de travail depuis le 30 juin 2022, partageant le même établissement et les mêmes propriétaires, le Syndicat des employé-es de transport Autobus B.R.–CSN regroupe une quinzaine de membres alors que le Syndicat des employé-es du transport scolaire Tremblay et Paradis–CSN en compte 70. Les deux unités sont affiliées à la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN).

La StLévis cherche la confrontation par son inaction!

Les membres du Syndicat des chauffeurs d’autobus de la Rive-Sud (CSN) s’indignent face à la perte de temps orchestrée par la StLévis dans les négociations. La nouvelle journée de négociation d’aujourd’hui n’aura pas permis de faire avancer le dossier d’un centimètre.

Le président du syndicat des chauffeurs d’autobus de la Rive-Sud, Alain Audet, dénonce cette attitude. « L’employeur arrive continuellement sans mandat pour négocier et aucune idée d’où se diriger. On s’assoit avec lui et on perd notre temps. C’est comme ça depuis trop longtemps maintenant. »

Le syndicat a soumis à l’employeur la semaine dernière des propositions pour continuer de négocier. L’employeur a demandé plusieurs jours pour se pencher sur la situation, car le jour même, le directeur général n’était pas présent et le reste du comité de négociation patronale n’avait pas le mandat pour se pencher sur les propositions. Le syndicat a attendu jusqu’à samedi avant d’avoir un retour. Au moment de se rejoindre samedi, l’employeur a fait savoir au syndicat qu’il n’était pas disponible pour négocier plus de 2 heures.

« On n’arrête pas de nous dire du côté de la ville qu’on fait confiance au comité de négociation et que les choses vont bien se dérouler. Comment on peut croire ça quand on a un comité de négociation qui ne planifie que deux heures dans son horaire pour essayer de régler un dossier 2 jours avant une grève? », scande Barbara Poirier, présidente du Conseil centrale de Québec–Chaudière-Appalaches CSN.

À la suite de la rencontre de samedi, l’employeur a de nouveau demandé quelques jours au syndicat pour planifier son retour. Malheureusement, le retour aujourd’hui était pitoyable. « L’employeur nous demande 4 jours pour faire ses devoirs, et quand on se revoit on n’a encore rien de fait, et on n’a rien à proposer. Rendu là, on pourrait leur laisser encore 1 an et on n’aurait pas avancé. Le maire dit garder confiance, mais je suis désolé de lui apprendre que son comité de négociation ne travaille pas. Il ne fait pas ses devoirs et perd son temps même quand on est tous à table », s’indigne Simon-Mathieu Malenfant, vice-président et trésorier de la Fédération des employées et employés de services publics.

« On a été de bonne foi depuis la première journée de négociation. On laisse la chance aux négociations et on reste sympathique envers notre interlocuteur. Malheureusement, aujourd’hui, c’était la goûte de trop. On ne peut plus faire comme si tout allait bien, ça ne va pas bien, car ça ne travaille pas, et c’est comme ça depuis des semaines! », déplore Alain Audet.

Le syndicat continuera de se présenter à la table de négociation avec des propositions et fera ses devoirs entre les rencontres pour essayer de mettre fin au conflit de travail actuel. Rappelons que le syndicat a déclenché une grève générale illimitée le lundi 13 février dernier après 13 mois de négociations infructueuses.

Un pas dans le bon sens… sans grande audace

L’idéal d’un système VRAIMENT public commande l’affranchissement du réseau public de toute dépendance à l’égard de l’entreprise privée à but lucratif. La première mesure pour redevenir un employeur de choix est d’abolir les agences de personnel et de mettre fin à la concurrence qui prévaut actuellement entre les conditions du secteur public et celles des agences. En outre, il est crucial d’assurer au personnel du réseau public de bonnes conditions de travail et de rémunération pour y ramener les travailleuses et les travailleurs et retenir celles et ceux qui y sont demeurés.

La CSN aurait voulu que le gouvernement fasse preuve de plus d’audace en s’engageant dès maintenant dans un plan visant le rapatriement de l’ensemble des ressources dans le secteur public. Elle invite donc le gouvernement de la CAQ à aller plus loin pour éradiquer complètement les recours aux entreprises de placement de main-d’œuvre en santé et services sociaux.

« Pour mettre fin définitivement aux recours aux agences privées, il lui faudra travailler avec nous, les organisations syndicales, souligne la présidente de la CSN, Caroline Senneville. Redevenir un employeur de choix, comme réseau public, constitue la pierre angulaire de toute solution à long terme. Pour cela, ce que nous demandons, c’est que le gouvernement soit en mode écoute. Parce que des solutions, le personnel du réseau en a tout plein. Elles sont concrètes et réalistes, mais trop souvent ignorées. »

La CSN réitère la nécessité d’avoir un échéancier indiquant clairement les étapes pour s’affranchir complètement et définitivement de cette dépendance envers l’entreprise privée à but lucratif, parce que l’heure est grave. En définitive, il faudra voir le règlement qui sera adopté par le gouvernement pour savoir si on assiste à un véritable changement de cap.

Un problème généralisé
Le recours à des agences de placement de personnel crée aussi de l’instabilité pour les équipes de travail et nuit à la sécurité et à la qualité des soins et des services. Les agences sont dorénavant partout dans le réseau ! Dans les soins infirmiers, chez les préposé-es aux bénéficiaires, dans les services alimentaires, dans les services sociaux…  Bref, le problème touche plusieurs titres d’emplois et il a également pris beaucoup d’ampleur dans le secteur des centres d’hébergement privés ces dernières années. Là aussi, il faut agir, sinon on ne fait que déplacer le problème.

Pour la CSN, cette situation de dépendance doit alerter toute la population quant aux conséquences réelles de la privatisation en santé et services sociaux, et ce, même quand les frais sont couverts par l’assurance maladie publique. Elle entraîne inévitablement la fuite des ressources et de l’expertise du secteur public vers des entreprises à but lucratif dont l’objectif premier est de réaliser des profits. Des groupes de médecine familiale et centres médicaux spécialisés aux centres d’hébergement privés, aucun exemple de privatisation en santé et services sociaux n’a permis à l’État de payer moins cher que dans le secteur public tout en atteignant les objectifs, notamment en matière d’accessibilité.

Pour connaître les solutions mises en avant par la CSN, visitez le https://www.csn.qc.ca/vraiment-public/

Un chantier maritime historique grâce à l’action syndicale

Le chantier maritime Davie a été fondé en 1887 pour la construction de navires, bien avant l’arrivée de la Confédération des travailleurs catholiques du Canada (CTCC), ancêtre de la CSN ; et il existe encore aujourd’hui en bonne par­tie grâce à ses syndicats CSN.

Avant la construction de navires, en 1829, la famille Davie réparait des navires dans la paroisse de Pointe-Lévy. Quelques années après la 2e Guerre mondiale – période pendant laquelle le chantier a tourné à plein régime –, les travailleurs décident de délaisser les accréditations syndicales internationales par métiers. La raison est simple et légitime : ils veulent être réunis sous un même syndicat. Il faut dire que les salaires ne suffisent plus à payer les loyers qui avaient monté en flèche – jusqu’à 45 $ par mois – à la fin de la guerre à Montréal. Ce sera l’entrée en scène du Syndicat des travailleurs du chantier naval de Lauzon (STCNL–CSN) en 1949, qui réalisera un gain important grâce à une grève conjointe avec le chantier naval Vickers de Montréal dès 1951. La lutte se poursuivra en 1958 avec une grève de deux mois.

Vue de la première cale sèche de la compagnie George T. Davie & Sons,
août 1903.

« Depuis les années 80, c’est le STCNL–CSN qui fait en sorte que le chantier reste ouvert », raconte le président du syndicat, Jean Blanchette, en entrevue avec Le Point syndical. Les propriétaires et les gros contrats se succèdent, mais il y a en effet des périodes creuses où le syndicat est pratiquement le seul à bord du chantier Davie. De 2010 à 2013, il n’y a que deux travailleurs sur le chantier, simplement pour maintenir les installations.

« J’ai connu l’achat par Marine Industries à la fin de 1988. Ils ont fermé les chantiers de Montréal et de Sorel-Tracy », se souvient le président du syndicat. Il faut dire que Jean Blanchette est entré à la Davie en 1981 !

En 1996, le travail sur les frégates est terminé et un creux se fait sentir jusqu’en 2000. « On tombait dans des faillites », explique-t-il.

En 2007, le chantier est vendu à des Norvégiens qui font faillite. Les membres du STCNL–CSN restent trois ans à la maison.

En 2011, une convention collective est signée pour faciliter l’arrivée d’un acheteur italien, Ficantieri, le même constructeur à l’origine du traversier F.-A.-Gauthier. Malgré une baisse de 4 $ l’heure et la perte de certains métiers, les membres acceptent, il faut sauver le chantier. « Les Italiens décident de ne pas acheter en fin de compte, par manque de contrats fédéraux », précise Jean Blanchette. C’est finalement Upper Lake, en Ontario et SNC-Lavalin qui acquièrent Davie. « Les gars voulaient travailler, ils ont accepté ces mêmes conditions », précise le président.

Le chantier est finalement vendu à Inocea en 2012. Les propriétaires actuels entrent en scène : Alex Vicefield et James Davies. Un rappel au travail intervient en 2013, un navire hauturier est fabriqué pour Cecon et deux traversiers pour le Québec.

Stratégie nationale de construction navale
Le STCNL–CSN s’attend à l’inclusion prochaine de Davie dans la Stratégie nationale de construction navale. Une fois confirmée, cette inclusion, au même titre que les chantiers de Halifax et de Vancouver, permettra d’importantes mises à niveau du chantier, à hauteur de 750 M $, dont un important prêt du gouvernement du Québec. Davie serait alors en mesure d’entreprendre de très importants chantiers, notamment sur les brise-glaces de la garde côtière. « En faisant partie de la Stratégie nationale, on peut avoir des contrats directement du fédéral », explique Jean Blanchette en ajoutant que plusieurs anciens du chantier ne croient toujours pas à cette bonne nouvelle, tant ils ont été échaudés par le passé. « À partir du moment où on va être nommé, il y aura un bel avenir pour les plus jeunes », croit néanmoins Jean Blanchette.

Jean Blanchette, président du Syndicat des travailleurs du chantier naval de Lauzon–CSN, 2023. // Pascal Ratthé

« On a négocié notre convention comme si on était le troisième chantier de la Stratégie nationale », poursuit-il en parlant des gains de novembre 2021, qui incluent notamment un rattrapage salarial de 25,5 % à la signature, le 18 avril 2022.

Dans toute cette saga, il faut souligner l’apport des deux autres syndicats de la CSN présents à la Davie, le Syndicat des employé-es du corps de sécurité de Davie–CSN et le Syndicat des employé-es de bureau du chantier naval de Lévis–CSN. Leur rôle essentiel auprès de leurs membres a certainement contribué à faire du chantier ce qu’il est aujourd’hui.

Connaître le passé
« Il faut connaître le passé pour savoir pourquoi les choses se font d’une certaine façon », estime le président du STCNL–CSN. Ce dernier conseille d’ailleurs de choisir des dirigeants syndicaux qui « montent tranquillement » dans l’organisation, afin d’assurer une connaissance et une continuité. Ça n’a pas toujours été le cas à Davie, ce qui a mené à des chicanes, car beaucoup de choses avaient été oubliées. « Le matin, on va souvent sur le chantier et les membres l’apprécient », conclut Jean Blanchette qui a fait son bout de chemin pour assurer quelques décennies de plus à ce chantier plus que centenaire.

 

Prendre la route, tout ce temps

Chauffeuse d’autobus depuis vingt ans, Hélène Fortin n’a pas connu toutes les tempêtes rencontrées par son syndicat au fil des ans. Cela dit, elle incarne à merveille l’intelligence collective qui s’est développée au sein de son groupe. « À l’époque, on était sur des tramways et on va y retourner bientôt. C’est beau, cette roue qui tourne. On retire une grande fierté de traîner toute cette histoire avec soi », témoigne la présidente du Syndicat des employé-es du transport public du Québec métropolitain–CSN.

Faire partie du plus vieux syndicat de la CSN ne rend pas les batailles faciles pour autant. Le projet de tramway est sans cesse menacé par l’humeur politique, souligne Hélène Fortin, tout de même encouragée par l’appui renouvelé du maire de Québec, Bruno Marchand. Or, même si les recours juridiques d’un groupe citoyen voulant voir ce projet enterré ont échoué, les sondages d’opinion hésitent. L’issue demeure donc incertaine, malgré l’urgence.

Pour apaiser les taxis floués par Uber, souligne aussi Hélène, Québec a modifié la Loi sur les transports. La promesse était de les mettre à contribution pour raccorder les banlieues au réseau de transport public. Mais le projet a tôt fait de prendre le pli individualiste. En parallèle avec le réseau d’autobus, des jeunes vont en taxi à l’école. Des gens prennent aussi ce moyen pour se rendre au travail. « Le privé est partout, sur les mêmes routes que nous ! On nous disait que les taxis allaient amener du monde sur nos lignes alors qu’ils ramassent plutôt les gens à nos propres arrêts », regrette la chauffeuse.

Hélène Fortin, présidente du Syndicat des employé-es du transport public du Québec métropolitain–CSN // Photo : Pascal Ratthé

« On nous a menti. Il ne devait pas y avoir de coupes de services en banlieue alors qu’on voit des départs de lignes être retirés. Des services flexibus être élargis. Des zones être fusionnées pour permettre les longs déplacements, ce qu’on disait vouloir éviter ! »

À la trace
Il y a aussi cette fâcheuse habitude de vouloir savoir précisément quand l’autobus se pointera. Le système de géolocalisation indique aux usagères et aux usagers, à la seconde près, l’heure de passage des lignes. Cette heure se déploie en direct sur les écrans du centre de contrôle de l’administration. Des messages électroniques sont ainsi envoyés en temps réel pour signaler les moindres retards. De la même façon, des appels ordonnent aux chauffeurs et aux chauffeuses de se ranger lorsqu’ils sont trop en avance sur l’horaire prévu – comme si le chantier qui s’en venait n’avait pas été prévu par la personne au volant de l’autobus. En outre, la direction peut imposer une rencontre avec l’employé-e en défaut.

Entre deux runs, l’employeur a aussi réduit le temps à rien, l’autobus devant poursuivre sans arrêt son chemin. « La cadence des lignes, c’est l’enfer. On n’a pas le temps d’aller pisser. Si on le fait, on se met dans le trouble pour le reste de la journée. »

Une trentaine d’employé-es ont récemment démissionné. « On voyait pas ça avant. Des gens avec dix-neuf, vingt ans d’ancienneté… Ils sont pu capables ! » Alors, le monde s’organise. « Les jeunes sont présents dans les assemblées, au conseil syndical, au comité de mob… Ils sont partout, je les aime d’amour. » Quelque 700 t-shirts rouges ont été épuisés en deux jours et ont pris d’assaut les routes de Québec. Tous les membres les portent pour conduire leur autobus, arborant à l’épaule un gros 99,4 % : le score du vote de grève pris avant Noël.

« On s’est délogués il n’y a pas longtemps, ajoute la présidente du syndicat. La clientèle ne pouvait pas nous suivre. C’était pas où est Charlie, c’était où est la 58 ? Et pourtant, on a donné exactement le même service qu’à l’habitude. »

Les horaires et la sous-traitance figurent au cœur du projet de négociation. « Pis les salaires, surtout ! Avec l’inflation, on a vraiment l’impression d’avoir reculé dans le temps. »

En dépit de son âge respectable, le plus vieux syndicat de la CSN vit encore des premières. « On est trois femmes sur le comité exécutif. On est enfin majoritaires. On a pris le contrôle ! », lance-t-elle par bravade, ricaneuse.

Ça, mettons que ça a pris un peu trop de temps.

Un mariage heureux

Au cours de ses 100 ans d’action collective, la CSN a pu compter dans ses rangs des femmes d’exception qui ont fait avancer la cause syndicale.

En 1921, lors de la fondation de la CSN, connue alors comme la Confédération des travailleurs catholiques du Canada (CTCC), les femmes sont relativement peu nombreuses sur le marché du travail. Néanmoins, l’un des premiers grands combats de la CTCC sera mené par les allumettières de la compagnie Eddy Match. Depuis 1921, la centrale est passée « d’une approche défensive et paternaliste à l’égard des syndiquées à un engagement actif et militant envers l’égalité », souligne Claudette Carbonneau dans un récent article du Bulletin d’histoire politique. Il s’agit d’un parcours qui, bien qu’ayant grandement subi l’influence de l’Église, a su s’adapter à l’évolution de la société québécoise.

Celle qui a dirigé la CSN de 2002 à 2011 se remémore des « grèves courageuses et historiques » menées à la CTCC/CSN par des femmes, comme celles du textile et de la chaussure. Fatiguées d’être méprisées par leur employeur qui leur accorde un salaire de misère, les employées de Dupuis frères mènent la grève en 1952. Leur lutte bénéficiera à toutes les travailleuses des autres grandes enseignes. L’histoire se rappellera également les infirmières de l’hôpital Sainte-Justine en 1963. Épuisées et inquiètes de la qualité des soins offerts, elles déclenchent la grève et forcent « la Reine à négocier avec ses sujets », pour paraphraser l’ancien premier ministre du Québec, Jean Lesage.

Assemblée des travailleuses de garderies, années 1970. // Archives CSN

Au sein même de la centrale, un comité féminin sera mis en place en 1953. Les femmes veulent qu’on cesse de voir leurs problèmes comme des « affaires de bonnes femmes » !

Dans les années 1990, peu de femmes occupent des postes de responsabilités à la CSN. « Au comité exécutif, je trouvais que ça n’avait pas de bon sens d’être la seule femme sur six personnes, alors que 50 % de nos effectifs sont des femmes ! » L’ancienne présidente de la CSN évoque la « conviction profonde et la mobilisation des femmes » qui ont mené les batailles pour les centres de la petite enfance, les congés parentaux et l’équité salariale. Ce dernier enjeu, une véritable saga, a entraîné les militantes à multiplier les manifestations. Face aux stratagèmes juridiques et gouvernementaux, la CSN a porté à bout de bras ce dossier devant les tribunaux, et la bataille pour l’équité salariale se poursuit.

Viser la parité
Le comité exécutif de la CSN est aujourd’hui à parité. « Ça prêche par l’exemple », fait valoir la secrétaire générale de la CSN, Nathalie Arguin. Au milieu des années 90, la cigarette est toujours autorisée dans les lieux publics. Son syndicat du Casino de Montréal se bat pour que les employées enceintes puissent bénéficier du retrait préventif ». « Je suis bien fière de cette lutte qui a contribué, avec le soutien d’autres organisations, à faire changer les choses. » D’un point de vue militant, la touche féminine, tout comme la diversité en général, « amène une meilleure action syndicale et crée moins d’angles morts. »

Agir pour l’avenir
L’intersectionnalité, c’est lorsqu’une même personne subit une accumulation de discriminations en lien avec son origine, son sexe, son âge, sa religion, son orientation sexuelle, sa classe sociale ou ses capacités physiques. Ramatoulaye Diallo, trésorière du Conseil central du Montréal métropolitain–CSN, peut en témoigner. À son arrivée au Québec dans les années 90, la Guinéenne envoie plusieurs curriculums vitae pour tenter de décrocher un poste de technicienne de laboratoire. Cette diplômée universitaire en microbiologie ne reçoit même pas un appel !

« Il y a des alliances à faire avec d’autres mouvements sociaux pour lutter contre les systèmes qui nous oppriment », note pour sa part Emilia Castro, militante depuis plus de 30 ans et ex-vice-présidente du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches–CSN.

Au dernier congrès de la CSN, une proposition demandant l’engagement de la CSN pour un modèle inclusif et intersectionnel des milieux de travail a été adoptée. Il y a de l’espoir !

Les infirmières d’Héma-Québec, en grève le 17 février

Le Syndicat des infirmières et infirmières auxiliaires de Héma-Québec–CSN annonce la tenue d’une demi-journée de grève le vendredi 17 février 2023, de 7 h à 11 h. Par conséquent, les citoyennes et les citoyens de la région de Québec qui avaient un rendez-vous prévu entre 7 h et 9 h pour faire un don de plasma, de plaquettes ou de sang sont invités à le reporter à un moment ultérieur. De 9 h à 11 h, seuls les rendez-vous pour le prélèvement de plaquette et de plasma se tiendront. Le syndicat demande donc la collaboration du public, car seulement trois membres du personnel infirmier seront sur place pour effectuer les prélèvements.

« L’employeur maintient la ligne dure, explique la présidente du syndicat, Vanessa Poirier : il veut nous imposer des conditions inférieures à celles des autres infirmières. Nous ne pouvons pas accepter un tel recul ! Nos membres ont voté la grève à 100 %. Déjà, plusieurs d’entre nous ont pensé à quitter Héma-Québec. Ce n’est certainement pas en mettant fin à la parité avec le réseau public, qui a toujours existé, qu’on va nous retenir ! »

Le syndicat appelle par ailleurs la population à donner du sang à tout autre moment, car ce geste simple contribue à sauver des vies.

« Ce n’est pas de gaieté de cœur qu’elles en sont rendues à faire la grève, rappelle la vice-présidente de la FSSS–CSN, Lucie Longchamps. Malheureusement, Héma-Québec ne leur donne pas d’autre choix. Ça fera quatre ans, le 31 mars prochain, que la convention collective est échue. Elles ont tout tenté à la table de négociation. Héma-Québec connaît déjà des difficultés d’attraction et de rétention de son personnel, notamment chez les infirmières et les infirmières auxiliaires. Nous invitons la présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel, à se pencher d’urgence sur la situation, car, en définitive, c’est elle qui doit octroyer les mandats nécessaires pour sortir de cette impasse. »

« Vendredi sera une première demi-journée de grève, mais il y en aura d’autres, tant qu’Héma-Québec ne changera pas son fusil d’épaule, prévient la présidente du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches–CSN, Barbara Poirier. Les 75 infirmières et infirmières auxiliaires d’Héma-Québec sont loin d’être seules dans cette bataille. Toute la CSN se tiendra à leurs côtés, aussi longtemps qu’il le faudra, jusqu’à ce qu’elles obtiennent le respect qu’elles méritent. »

À propos
La grève touche les deux centres GLOBULE de Québec ainsi que les collectes mobiles. Rappelons que les infirmières et les infirmières auxiliaires de Héma-Québec de la région de Québec, affiliées à la CSN, ont conclu une alliance avec celles de Montréal, affiliées à la CSQ, car elles refusent également de mettre fin à la parité avec les professionnel-les en soins du réseau public.

Grève générale illimitée des chauffeurs d’autobus de la Rive-Sud

Les membres du Syndicat des chauffeurs d’autobus de la Rive-Sud (CSN) seront en grève à compter de lundi matin 13 février. La dernière journée de négociation d’hier n’a pas permis d’en arriver à une entente, malgré tous les efforts du syndicat à fournir des solutions.

« Nous espérons toujours en arriver à une entente négociée. Nous faisons plusieurs propositions constructives régulièrement pour permettre au dossier d’évoluer. Nous avons fait une offre à l’employeur mardi dernier et avons eu un retour aujourd’hui uniquement. On espère que le rythme va accélérer dans les prochains jours », souligne Alain Audet, président du syndicat.

« Nous avons tendu la main au maire cette semaine pour éviter une grève. Il a répondu faire confiance au processus de négociation avant de faire une demande de mandataire spécial. Aujourd’hui, on se rend compte que la grève est inévitable. On va peut-être, bientôt, se décider du côté de la ville à mettre les efforts nécessaires pour en arriver à une entente et un service de transport en commun respectable », s’indigne Barbara Poirier, présidente du Conseil centrale de Québec–Chaudière-Appalaches CSN.

La table de négociation est maintenue et reprendra en milieu de semaine avec un retour de l’employeur à la suite de nos propositions.

Manque de leadership de la StLévis et du maire Lehouillier

Les membres du Syndicat des chauffeurs d’autobus de la Rive-Sud (CSN) sont dégoutés par le manque de volonté de la Société de transport de Lévis à régler le conflit qui les sépare.

« On a été disponible toute la semaine pour continuer les négociations. Malheureusement, le seul moment où la StLévis était présente, le directeur général brillait par son absence. Comment voulez-vous dénouer une impasse comme la nôtre quand l’employeur n’est même pas présent à la table de négociation ? Tout notre temps et nos efforts étaient consacrés à éviter une grève la semaine prochaine, mais il semblerait que la StLévis en ait décidé autrement », s’indigne Alain Audet, président du syndicat.

« On a tout essayé. Nous avons même tendu la main au maire Lehouillier pour tenter de trouver des solutions. Notre demande a été rejetée du revers de la main. Malgré 13 mois de négociations infructueuses, sept jours de grève et l’annonce d’une grève générale illimitée imminente, il croit encore que le tout va se régler magiquement sans se parler. C’est un manque flagrant de jugement et de leadership », scande Barbara Poirier, présidente du Conseil centrale de Québec–Chaudière-Appalaches–CSN.

De son côté, Simon-Mathieu Malenfant, vice-président et trésorier de la Fédération des employées et employés de services publics martèle : « Se faire accuser d’être de mauvaise foi quand, de son côté, l’employeur tarde à se présenter sérieusement pour négocier et qu’il dépense des milliers de dollars en publicités trompeuses, c’est décourageant en 2023. Ce que la StLévis omet de mentionner, ce sont les conditions dans lesquels elle garde ses employé-es. Une situation de précarité incessante qui n’améliore pas du tout les conditions de travail de ses employé-es. Si elle veut réellement être attractive, elle a simplement à nous écouter, on a proposé plusieurs solutions tout au long des négociations. Ça pourrait lui éviter de perdre des employé-es et de devoir payer des milliers de dollars en publicités ».

Aucune rencontre de négociation n’a eu lieu cette semaine, malgré la pleine disponibilité du syndicat. Une rencontre est prévue samedi, sans confirmation de la présence du directeur général. Rappelons que le syndicat a annoncé la tenue d’une grève générale illimitée qui débutera le lundi 13 février, à moins d’en arriver à une entente d’ici là.

La ministre Pascale Déry devrait présenter ses priorités

La CSN, la centrale syndicale la plus représentative en enseignement supérieur au Québec, estime que Pascale Déry tarde à faire connaître ses priorités, comme l’a fait son collègue Bernard Drainville, alors que les collèges et les universités ont pourtant des besoins criants.

Dans une récente nouvelle de TVA, la ministre Déry a raison de vouloir augmenter le taux de diplomation, mais cela n’arrivera pas par magie. « Il faudra donner aux cégeps et aux universités les moyens nécessaires pour avoir un personnel suffisant, tant pour l’enseignement et l’aide aux étudiantes et aux étudiants en difficulté, que du côté des employé-es de soutien », soutient Caroline Senneville, présidente de la CSN, qui précise que le manque de personnel et la surcharge actuelle de travail ne permettent pas de faire un travail optimal. Les établissements d’enseignement supérieur souffrent d’un sous-financement chronique depuis plusieurs années.

La pandémie a provoqué des retards d’apprentissage et de formation qui se répercutent sur l’enseignement supérieur et il faudra des moyens suffisants pour assurer la réussite éducative du plus grand nombre. On pense notamment à l’apprentissage du français écrit qui cause des difficultés à un nombre grandissant d’étudiantes et d’étudiants. Il faut s’en occuper sérieusement.

La CSN déplore que la ministre semble préoccupée seulement par les besoins actuels du marché. Elle cite les bourses Perspectives qui ciblent certaines professions au détriment des autres. « Ces bourses ne fonctionnent pas et ne garantissent pas une rétention des personnes une fois en emploi », précise Caroline Senneville, qui estime que la vision de la ministre Déry devra dépasser cette approche centrée uniquement sur la photo des pénuries de main-d’œuvre actuelles.

Pour consulter la plateforme de la CSN en éducation et en enseignement supérieur

https ://bit.ly/3EAf0PY

Le rehaussement de l’âge minimal de la retraite totalement inutile, affirme la CSN

C’est aujourd’hui que la Confédération des syndicats nationaux était entendue en commission parlementaire, alors que s’amorçait une importante consultation publique sur le Régime de rentes du Québec (RRQ). Le régime, en très bonne santé financière, est assuré pour au moins les 50 prochaines années, selon le ministère. La CSN s’étonne donc de la proposition de repousser à 62 ou à 65 ans l’âge d’admissibilité aux prestations, mesure phare de l’actuelle proposition gouvernementale. La première grande centrale au Québec est plutôt d’avis que le moment est opportun pour améliorer certaines dispositions du RRQ sans effectuer de réduction de bénéfices.

« Selon le questionnaire de Revenu Québec, la consultation, obligatoire tous les six ans, est nécessaire pour “accroître la sécurité financière des retraité-es”. Du même coup, on propose d’appauvrir celles et ceux qui en ont le plus besoin, alors que près de 3 travailleurs sur 10 n’ont que le RRQ comme revenu à partir de 60 ans. On ne comprend tout simplement pas l’objectif, affirme Caroline Senneville, présidente de la CSN. La très bonne santé financière du régime rend tout à fait superflue et même nuisible une hausse de l’âge d’admissibilité aux prestations du RRQ. Au contraire, la situation actuelle appelle à une bonification du régime pour les personnes qui y ont cotisé toute leur vie. »

Pour la CSN, le report de l’âge d’accès aux prestations se veut une solution bien imparfaite au problème conjoncturel que représente l’actuel défi de la main-d’œuvre au Québec et aura plus d’effets négatifs sur le maintien de la main-d’œuvre expérimentée que de bénéfices. Elle serait encore plus néfaste pour la population moins bien nantie.

« Si on repousse l’âge d’accès, ce sont encore une fois les femmes et les moins nantis qui seront affectés de façon disproportionnée, puisque leur revenu moyen de cotisation au RRQ est significativement moins élevé. Forcer un report du début de la rente de retraite du RRQ conduirait inévitablement de futurs retraité-es à la pauvreté. À la CSN, on défend des valeurs de justice et de solidarité et, justement, le RRQ revêt un caractère social de redistribution pour les personnes à faible revenu. »

La CSN est en faveur d’une modification des règles de calcul de la rente afin d’éviter que les gains reliés au travail de quelqu’un qui demande sa rente après 65 ans réduisent la moyenne des gains utilisés pour le calcul de sa rente. Elle se montre également favorable aux propositions visant à mieux soutenir les travailleuses et travailleurs qui agissent comme proches aidantes et proches aidants et qui doivent s’occuper d’un enfant à charge ou encore d’une personne en invalidité. Finalement la CSN privilégie le mécanisme d’ajustement actuel en cas de déséquilibre du régime de base du RRQ, et ce, autant pour le régime de base que pour le régime supplémentaire du RRQ.

Pour consulter le mémoire de la CSN : https://www.csn.qc.ca/wp-content/uploads/2023/02/2023-02-02_memoire_rrq_csn.pdf

Envoi du second avis de grève chez B.R. et Tremblay & Paradis

À la suite de la rencontre de négociation du 4 février avec leur employeur et la conciliatrice, le Syndicat des employé-es de transport Autobus B.R.–CSN et le Syndicat des employé-es du transport scolaire Tremblay et Paradis–CSN ont envoyé ce 6 février leur second avis de grève au ministère du Travail dans le but de déclencher une grève générale illimitée au matin du 16 février prochain.

Rappelons qu’à leur assemblée générale du 3 février dernier, les deux syndicats ont respectivement voté à 100 % et à 96 % par voie de scrutin secret, en faveur d’un mandat de grève générale illimitée à déclencher au moment jugé opportun.

À propos

Sans contrat de travail depuis le 30 juin 2022, partageant le même établissement et les mêmes propriétaires, le Syndicat des employé-es de transport Autobus B.R. –CSN regroupe une quinzaine de membres alors que le Syndicat des employé-es du transport scolaire Tremblay et Paradis–CSN en compte 70. Les deux unités sont affiliées à la Fédération des employées et employés de services publics–CSN.