Les syndicats des autobus Matanais et du transport scolaire de Lotbinière manifestent devant le bureau de Bernard Drainville

Ce 5 avril à midi, les membres de l’Association des chauffeurs d’autobus scolaires Matanais Inc.–CSN et du Syndicat des travailleuses et des travailleurs du transport scolaire de la région de Lotbinière–CSN, ont manifesté devant le bureau de circonscription de Bernard Drainville, ministre de l’Éducation.

« Nous sommes venus ici pour dire à Bernard Drainville que son appui à la bonification de nos salaires a été très apprécié, mais qu’il y a encore des employeurs, dont Autobus scolaires Matanais, qui n’ont pas du tout entendu son message. Depuis le début de ce que nous ne pouvons même pas appeler une négociation tellement l’employeur nous niaise, celui-ci n’est pas du tout pressé de négocier et refuse de nous donner notre juste part des sommes qu’il a reçues du gouvernement. Notre grève générale illimitée traîne et le seul responsable, c’est l’employeur », souligne Maryse Boulay, porte-parole du syndicat.

Rappelons que le syndicat a déclenché la grève générale illimitée le lundi 13 mars dernier.

« Bernard Drainville est sorti sur la place publique le 1er février dernier afin d’appuyer nos revendications actuelles dans le transport scolaire. Il a souligné à juste titre que les chauffeuses et les chauffeurs doivent avoir leur juste part. Notre employeur aussi ne semble pas pressé de comprendre son message, et voilà pourquoi nous avons adopté une banque de 14 jours de grève à 77 % lors d’une assemblée générale tenue le mercredi 1er mars dernier », ajoute Serge Robitaille, président du Syndicat des travailleuses et des travailleurs du transport scolaire de la région de Lotbinière–CSN.

« Dans le transport scolaire, les boss ont très longtemps misé sur le fait qu’on pouvait engager du monde sans bonifier leurs conditions de travail. Ils ont fait beaucoup d’argent sur leur dos et, actuellement, on voit très bien que cette vision à court terme nous a menés à la rareté de main-d’œuvre que nous connaissons et aux bris de services que nous observons partout au Québec. Pour régler le problème, c’est simple : payez bien votre monde, donnez-leur la part d’argent que vous avez reçu du gouvernement qui doit leur revenir et vous allez en avoir des candidatures », renchérit Barbara Poirier, présidente du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches–CSN.

« Depuis le début du conflit, la détermination des membres du transport scolaire est exceptionnelle, précise Pauline Bélanger, présidente par intérim du Conseil central du Bas-Saint-Laurent–CSN. Chez Autobus Matanais, la partie patronale ment sur la place publique, diffuse des informations inexactes à la population et ne se soucie guère de l’impact du conflit sur les parents. Or, si l’employeur pense qu’on va le laisser s’enrichir sur le dos des travailleuses et des travailleurs, il se trompe amèrement. Les conductrices et les conducteurs de véhicules scolaires ont droit à un bon salaire et à de bonnes conditions de travail. »

« Lors de leurs récentes négociations avec le gouvernement, les transporteurs scolaires ont reçu des bonifications importantes de l’ordre de 15 à 30 % de leurs contrats, ce qui leur donne une nouvelle capacité de bien payer leurs conductrices et leurs conducteurs. Notre secteur vit toujours avec de graves problèmes d’attraction et de rétention de la main-d’œuvre, ce qui menace toujours le service de transport aux élèves que nous offrons tous les jours. Pour nous, il est temps que ça cesse et la seule solution, c’est de verser de bons salaires qui attireront des travailleuses et des travailleurs dans notre secteur », conclut Frédéric Brun, vice-président de la Fédération des employées et employés de services publics–CSN.

À propos

Les deux syndicats sont sans contrat de travail depuis le 30 juin 2022. L’Association des chauffeurs d’autobus scolaires Matanais Inc. regroupe 31 membres et le Syndicat des travailleuses et des travailleurs du transport scolaire de la région de Lotbinière–CSN regroupe environ 30 membres affiliés à la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN).

La CSN salue l’inclusion du chantier Davie dans la Stratégie nationale en matière de construction navale

La CSN tient à saluer l’inclusion officielle annoncée aujourd’hui à Lévis, du chantier Davie dans la Stratégie nationale en matière de construction navale (SNCN). « C’est une excellente nouvelle pour les travailleuses et les travailleurs que nous représentons, mais également pour le Québec », s’est réjouie Caroline Senneville, présidente de la CSN.

L’inclusion dans la SNCN ouvre la porte à des contrats fédéraux évalués à plus de 10 milliards de dollars qui échappaient jusqu’à maintenant au Québec. « L’annonce d’aujourd’hui met un terme à une injustice historique que nous avons dénoncée sur toutes les tribunes depuis 2011 », ajoute la présidente de la CSN, « c’est toute une filière industrielle qui peut enfin respirer et envisager l’avenir avec optimisme. »

Jean Blanchette, président du Syndicat des travailleurs du chantier naval de Lauzon (CSN) et porte-parole des deux autres syndicats de l’entreprise, a toujours cru au potentiel de la Davie. « Ça fait plus de quarante ans que je travaille à la Davie, comme la plupart de mes camarades de travail, je me suis accroché malgré les faillites et les passages à vide parce que je croyais à l’avenir du chantier », explique-t-il, « je voudrais d’ailleurs remercier tous les collègues qui y ont cru autant que moi, qui ont peut-être pris leur retraite aujourd’hui, mais qui ont mis tous les efforts au fil des ans et qui ont permis de garder le chantier ouvert. » Le syndicaliste est heureux de penser que les jeunes qui commencent n’auront pas à vivre les difficultés qu’a connues sa génération. « Avec l’annonce d’aujourd’hui, on sait qu’il y aura du travail au chantier pour au moins une génération de travailleuses et de travailleurs, sinon plus, ça va de nouveau être possible d’y faire sa carrière sans interruption majeure », se réjouit-il.

« On a réussi à ramener les conditions de travail en tête de peloton dans la région lors des dernières négociations, ce qui est une bonne chose et augure bien pour l’avenir », estime Jean Blanchette, « mais nous comptons demeurer vigilants malgré tout et poursuivre notre mission syndicale de protection des droits et des intérêts des travailleuses et des travailleurs. »

« Il faut célébrer les victoires, c’est important, et aujourd’hui c’est une grande victoire », poursuit Louis Bégin, président de la Fédération de l’industrie manufacturière (CSN). « Nous sommes fiers d’avoir accompagné les syndicats du chantier et l’entreprise dans cette bataille pour la reconnaissance et l’inclusion », dit-il, « soyez assurés que la CSN et ses composantes seront là également pour la suite et les autres batailles à mener. » Le syndicaliste cite notamment les enjeux de recrutement dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre, mais également ceux liés à l’organisation du travail. « Il reste du travail à faire et on a bien l’intention de le faire en collaboration avec les syndicats et l’employeur. »

« On a beaucoup mis l’accent sur “les grands hommes” dans les derniers jours, que ce soit les politiques qui ont fait des représentations et accompagné l’entreprise ou encore les propriétaires qui ont cru au chantier et y ont investi, et c’est normal », ajoute Barbara Poirier, présidente du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN), « mais j’aimerais que l’on ait une pensée aujourd’hui pour les générations de travailleuses et de travailleurs qui se sont succédé à la Davie. » Pour la présidente du conseil central, ça devrait être eux les vrais héros de l’histoire ! Elle poursuit : « qui a fait des sacrifices négo après négo pour sauver le chantier ? Qui s’est donné corps et âme pour faire de ce chantier le meilleur en Amérique du Nord ? Ce sont les travailleuses et les travailleurs. »

« Depuis près de 75 ans, des générations de syndicalistes affiliés à la CSN ont défendu leurs collègues puis l’outil de travail lui-même, le chantier, pour maintenir en vie une tradition de construction navale plus que centenaire, il y a de quoi être fiers », conclut Barbara Poirier, « ce n’est pas la fin de l’histoire, loin de là, c’est un nouveau chapitre qui commence et que nous allons écrire ensemble. »

Projet de loi Dubé, un remède pire que le mal

La CSN s’oppose vivement à une plus grande concentration administrative du réseau de la santé et des services sociaux.

Les différentes phases de centralisation n’ont pas prouvé leur efficacité lors de la dernière décennie et n’ont surtout pas réglé la pénurie de main-d’œuvre. La CSN craint que cet immense paquebot que sera l’Agence santé Québec soit très difficile à faire virer de bord lorsque nécessaire. En plus, il sera plus ardu de tenir compte des particularités régionales tellement les grandes décisions seront prises loin du terrain, à Québec. « La CSN demande une plus grande décentralisation et une démocratisation du réseau », déclare la présidente de la CSN, Caroline Senneville.

Centralisation et privatisation
Le ministre a déclaré vouloir des « top gun » du privé à la tête de l’agence santé. Il prévoit aussi deux hôpitaux privés. « On sent que le gouvernement est dirigé par des gens d’affaires qui croient aux vertus du secteur privé, mais il faut se questionner sur les coûts de cette option auxquels il faudra additionner les profits du privé. La facture sera payée par les contribuables, au bout du compte. Nous craignons par ailleurs une nouvelle saignée du réseau public avec le personnel qui va migrer vers les établissements privés. « La privatisation n’est pas la solution », ajoute Caroline Senneville.

Déresponsabilisation du gouvernement et fragilisation du réseau
Réjean Leclerc, président de la Fédération de la santé et des services sociaux–CSN, est sans équivoque. « Depuis 2020, on remarque un accroissement de la détresse psychologique dans la population, mais particulièrement chez les travailleuses et les travailleurs du réseau de la santé en raison du stress chronique généré par la pandémie. Le personnel du réseau est dans la pire situation possible pour vivre d’autres bouleversements, surtout d’une si grande importance et imposé d’en haut sans que ne soit pris en compte l’avis des gens sur le terrain. »

« On nous dit que l’Agence Santé Québec veut accroître la performance du réseau, mais elle est conçue comme un centre de contrôle, notamment dans la gestion des ressources humaines. Or, ce dont les travailleuses et les travailleurs ont besoin pour améliorer les services, c’est de plus de soutien et d’autonomie, pas d’être encore plus contrôlés. En plus, cette agence pourra servir d’écran de fumée derrière lequel le gouvernement pourra se cacher quand la situation sera intenable sur le terrain. Sous couvert d’une réforme ambitieuse, on assiste finalement à une réforme qui manque d’ambition », ajoute Réjean Leclerc.

Une fusion de trop
Selon Danny Roy, président de la FP–CSN, « le projet de loi déposé aujourd’hui annonce une fusion sans commune mesure, une centralisation totale. Huit ans après la création des CISSS et des CIUSSS, les grands bouleversements vécus par le personnel et la démobilisation qui a suivi demeurent bien présents. Les fusions de Barrette visaient – comme celles d’aujourd’hui – à améliorer les services à la population, à donner plus d’agilité au réseau et à le rendre plus performant. Le résultat a été précisément l’inverse et la raison est simple : la centralisation n’est pas la solution, mais le problème qui afflige le réseau. En poussant plus loin la centralisation après que Barrette a grièvement blessé le réseau, Dubé a choisi de l’achever. »

À table !
Nous avons devant nous un gouvernement qui continue de vouloir tout décider seul. Plutôt que de discuter des enjeux propres aux conventions collectives à la table de négociation – là où nous sommes et où nous proposons des solutions – il impose implacablement sa vision et ses mesures par une loi.

Étant donné l’ampleur des éléments à analyser dans ce nouveau projet de loi, nous ne sommes toutefois pas encore en mesure de nous positionner sur les nombreux éléments qui y sont soulevés.

Pour connaître les solutions mises de l’avant par la CSN, visitez le https://www.csn.qc.ca/vraiment-public/

La CSN se réjouit du dépôt du projet de loi sur le travail des enfants, développé en collaboration avec les syndicats

La CSN tient à saluer le projet de loi déposé aujourd’hui par le ministre du Travail, M. Jean Boulet, visant à encadrer le travail des enfants. Le travail conjoint du gouvernement et des grandes organisations syndicales et patronales a permis d’en arriver à un consensus clair quant aux balises nécessaires pour assurer le plein développement de nos enfants. Il était temps : de plus en plus d’employeurs embauchent des jeunes de 11, 12 ou 13 ans. Résultat : les accidents de travail sont à la hausse et la motivation scolaire, elle, est en baisse.

Le projet de loi prévoit de façon générale l’interdiction de travailler aux moins de 14 ans et limite à 17 heures par semaine le travail des 14-16 ans, avec un maximum de 10 heures du lundi au vendredi. « À la CSN, nous sommes hautement préoccupés par la situation actuelle. La rareté de main-d’œuvre a mis au grand jour les dérives de certains employeurs qui embauchent des candidates et des candidats de plus en plus jeunes. Il était urgent d’agir et nous sommes fiers d’avoir participé activement aux travaux menant au dépôt de ce projet de loi », déclare Caroline Senneville, présidente de la CSN.

Il existe tout de même une préoccupation : la question des exceptions. « Pourquoi un enfant de 12 ans qui travaille au restaurant ou à la ferme de ses parents ne serait-il pas protégé par la loi alors que les autres enfants le seront ? Les risques pour sa santé et sa sécurité sont les mêmes. Son risque de décrochage également. On ouvre ici une brèche qui sera difficile à refermer. »

Il faut savoir par ailleurs que Québec accuse un grand retard sur le resserrement des normes entourant le travail des enfants, alors que la plupart des autres provinces l’ont déjà effectué. La dernière révision de la loi date d’il y a 25 ans, et le monde du travail a énormément évolué depuis.

« En 2021 seulement, les accidents de travail ont augmenté de 36 % chez les moins de 16 ans. Trop de jeunes travaillent dans des environnements peu sécuritaires pour lesquels ils n’ont ni la maturité ni la compétence nécessaire. Ils travaillent également un grand nombre d’heures, ce qui nuit à leur développement psychologique et social, ainsi qu’à la persévérance scolaire. Aucun emploi ne devrait nuire à leur santé ou à leur développement physique et psychologique ni compromettre leur éducation », ajoute la présidente.

Cette nouvelle législation, développée à la suite de l’avis du Comité consultatif sur le travail et la main-d’œuvre où siègent les principales organisations syndicales et patronales, illustre bien le résultat positif du travail de collaboration entre le gouvernement et les personnes qui sont sur le terrain pour en arriver à des solutions efficaces.

Reste à savoir à quel moment sera mise en œuvre la loi. « Il est impératif que la loi sur l’encadrement du travail des enfants et les règlements qui l’accompagneront entrent en vigueur avant la rentrée scolaire de septembre. Et il est tout aussi important que les organismes responsables d’appliquer les normes qui seront mises en place aient concrètement les moyens de les faire respecter. Sinon, ç’aura été beaucoup de bon travail pour rien », de conclure Mme Senneville.

Le gouvernement Trudeau s’attaque aux mères : début des audiences au Tribunal de la sécurité sociale

Le Mouvement Action-Chômage (MAC) de Montréal, le Conseil d’Intervention pour l’accès des femmes au travail (CIAFT), le Réseau des Tables régionales de groupes de femmes du Québec, avec l’appui de groupes syndicaux et communautaires, tiennent à souligner que c’est aujourd’hui que le Tribunal de la sécurité sociale du Canada entendra l’appel de la Commission de l’assurance-emploi du Canada, qui conteste la décision selon laquelle la Loi sur l’assurance-emploi enfreint la Charte canadienne des droits et libertés. Le mouvement syndical et communautaire suivra attentivement le déroulement de l’audience des six plaignantes qui se sont vues privées de leur assurance-emploi du fait qu’elles ont pris un congé parental.

À la suite d’un recours entrepris par le MAC de Montréal en 2018, le Tribunal de la sécurité sociale avait jugé que les dispositions de la Loi sur l’assurance-emploi limitant le droit des mères à recevoir des prestations d’assurance-emploi lorsqu’elles perdent leur emploi pendant ou à la suite d’un congé de maternité, constitue de la discrimination basée sur le sexe : « parce qu’elles sont des femmes qui ont eu une grossesse, elles ne peuvent pas obtenir les avantages des autres assuré-es ». De plus, « [s]i une femme perd son emploi pendant son congé de maternité et parental, elle n’a plus de protection. Elle doit donc se fier à ses économies ou au revenu de son conjoint. Cela maintient les femmes dans la pauvreté et dans un lien de dépendance. C’est considérer les revenus des femmes comme un salaire d’appoint qui ne mérite pas la même protection. »

S’il est maintenant clair que la Commission d’assurance-emploi entend défendre jusqu’au bout les dispositions sexistes de la Loi sur l’assurance-emploi, nos organisations demandent aujourd’hui au gouvernement d’intervenir et de régler la question par voie législative. La ministre Qualtrough a déclaré à plusieurs reprises vouloir corriger la discrimination envers les femmes dans le régime en assurance-emploi; elle se fait désormais beaucoup plus discrète.

Le gouvernement doit modifier la Loi sur l’assurance-emploi pour que toutes les travailleuses aient droit à une protection en cas de chômage, indépendamment de toute absence au marché du travail liée à la grossesse, à la maternité et aux responsabilités familiales. Tant qu’à légiférer, pourquoi ne pas procéder à la réforme en profondeur du régime d’assurance-emploi promise depuis trois ans?

Appuyé par l’APTS, la CSQ, la CSN, la FIQ, la FTQ, le SPGQ, le MAC Pabok Inc. Gaspésie-Îles-de-la-Madeline, le Comité chômage de l’Est, le MAC Lac-St-Jean, Action populaire Rimouski-Neigette, L.A.S.T.U.S.E. du Saguenay, le MAC Trois-Rivières et le MASSE.

La CSN amasse un montant record pour le Camp Vol d’été Leucan–CSN

La Confédération des syndicats nationaux (CSN) a fracassé des records en amassant plus de 135 000 $ lors de la première édition de Marche-don Cours-don, une course à relais hivernale au profit de Leucan. Ces sommes sont consacrées à la tenue du Camp Vol d’été Leucan–CSN, le seul camp estival permettant aux enfants atteints de cancer et à leur famille de vivre ensemble des moments de répit.

« La CSN et Leucan, c’est une histoire d’amour, confie Caroline Senneville, présidente de la CSN. Depuis maintenant plus de 25 ans, nos membres s’organisent année après année pour venir en appui aux familles traversant des périodes charnières. La solidarité et la bienveillance sont au cœur de notre mouvement depuis 1921, et c’est toujours touchant de voir nos membres se mobiliser pour la collectivité québécoise. »

Les dons récoltés pendant Marche-don Cours-don permettent au mouvement de financer entièrement la prochaine édition du Camp Vol d’été Leucan–CSN. Somme toute, ce sont près de 400 personnes provenant des quatre coins du Québec qui ont accepté ce défi enneigé en parcourant plus de 3 750 kilomètres, ce qui correspond à un aller-retour entre les bureaux de la CSN à Chandler et à Rouyn.

« C’est incroyable de voir ce que le mouvement CSN peut accomplir quand il décide de relever un défi, commente Lysanne Groulx, directrice, engagement et relations aux donateurs de Leucan. Jamais une activité de financement n’a réussi à atteindre de tels sommets en 25 ans de partenariat. Au nom de Leucan, je lève mon chapeau bien bas aux militantes et aux militants de la CSN pour leur solidarité indéfectible envers les enfants atteints de cancer et leur famille. »

La SAQ doit revenir sur sa décision de fermer sa succursale de Plaza Laval au cœur de Sainte-Foy

Le Syndicat des employé(e)s de magasins et de bureaux de la SAQ (SEMB-SAQ–CSN) a annoncé le dépôt imminent d’une pétition de 2 000 noms pour dénoncer la fermeture programmée de la succursale de la SAQ du Centre commercial Plaza Laval, au cœur de Sainte-Foy. Accompagné de représentants du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN) et du député de Taschereau, Étienne Grandmont, le syndicat exhorte la SAQ de revenir sur sa décision.

« Lorsque la direction régionale de la SAQ a fait connaitre son intention de fermer sa succursale de Plaza Laval, notre délégué régional s’est immédiatement mis en action », raconte Alexandre Bolduc, vice-président à la mobilisation, à la vie syndicale et à l’information du SEMB-SAQ–CSN, « il a informé la communauté et lancé une pétition citoyenne qui a récolté à ce jour plus de 2 000 noms. » Le syndicat compte d’ailleurs déposer cette pétition au conseil d’administration de la SAQ dans les prochains jours.

Le syndicat s’explique mal cette décision de la SAQ. « Les chiffres que nous avons ne nous semblent pas justifier une fermeture précipitée », explique Alexandre Bolduc, « le chiffre d’affaires de cette succursale était de 3 300 000 $ l’an dernier, malgré les circonstances particulières que nous avons vécues à cause de la pandémie. On est loin d’un commerce en difficulté ! » Cette succursale de la SAQ est ouverte depuis plus de 30 ans, c’est l’un des plus vieux commerces du coin, ce serait une erreur de la fermer. De plus, le syndicat souligne que la SQDC, une société sœur de la SAQ, vient tout juste d’ouvrir une succursale au même endroit il y a environ deux ans, ce qui n’est pas très cohérent.

Pour François Proulx-Duperré, secrétaire général du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN), la SAQ a des responsabilités particulières à titre de société d’État et de monopole public. « La SAQ se doit d’offrir un certain niveau de service à la population sur l’ensemble du territoire », estime François Proulx-Duperré, « le quartier est vieillissant, c’est important de garder des services de proximité, ce n’est pas vrai que tout le monde peut faire le virage vers le commerce électronique ou se déplacer toujours plus loin pour faire ses emplettes. »

Même si la fermeture est programmée pour le 25 mars, les organisations syndicales estiment qu’il est encore temps d’agir. « Nous avions vécu un scénario similaire en 2016 avec la succursale Campanile dont on avait annoncé la fermeture », rappelle François Proulx-Duperré, « la levée de boucliers syndicale et citoyenne avait fait reculer la SAQ et c’est ce que nous avons l’intention de faire à nouveau. »

Appui politique
Étienne Grandmont, député de Taschereau et porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière de développement économique régional, s’élève également contre la fermeture annoncée. « À l’heure où l’on veut encourager les transports actifs, la vitalité commerciale locale et le vivre ensemble, fermer la SAQ est une très mauvaise idée », estime le député, « les artères commerciales et les petits centres d’achats comme Plaza Laval jouent ce rôle dans des communautés comme le Plateau de Sainte-Foy, un secteur qui se renouvelle et qui se densifie. Fermer la SAQ, qui attire de nombreux clients et clientes, viendrait miner tous les efforts qui sont actuellement déployés pour dynamiser le Plateau. »

Le député de Taschereau s’est engagé à porter la voix des opposantes et des opposants à la décision de la SAQ. « Plus de 2 000 citoyennes et citoyens ont signé la pétition, c’est énorme pour un enjeu local comme ça », estime-t-il, « ces gens-là ont le droit d’être entendus. » Le député compte faire les représentations politiques nécessaires pour tenter de faire renverser la décision.

Les membres du Syndicat des infirmières et infirmières auxiliaires d’Héma-Québec–CSN acceptent l’entente de principe à l’unanimité!

Les membres du Syndicat des infirmières et infirmières auxiliaires d’Héma-Québec–CSN ont accepté, en assemblée générale, l’entente de principe qui leur a été présentée à l’unanimité. La présente convention collective se terminera le 31 mars 2025. Elle permet notamment aux membres de maintenir leur parité salariale avec les infirmières et les infirmières auxiliaires du réseau.

« Pour nous, la parité avec le réseau était essentielle, rappelle la présidente du syndicat, Vanessa Poirier. Notre travail est névralgique pour la population et nous devons avoir des conditions attrayantes qui incitent les infirmières et les infirmières auxiliaires à venir travailler avec nous. Aujourd’hui, non seulement nous avons la parité, mais nous allons la maintenir jusqu’en 2025, car nos salaires seront arrimés avec ceux du réseau. C’est une victoire importante et nous pouvons en être fières ! »

De son côté, la vice-présidente de la Fédération de la santé et des services sociaux-CSN, Lucie Longchamps, ne manque pas de souligner les avancées pour les membres du secteur. « C’est un travail exceptionnel que ces syndiquées ont fait dans les derniers mois pour se faire respecter et considérer. Elles peuvent être fières de ce qu’elles ont réussi à obtenir. La parité avec le réseau de la santé offrira dans les prochaines années une stabilité dans leurs conditions de travail, et ce, pour de nombreuses années. On a la preuve que c’est possible. »

« Aujourd’hui, les membres se sont prononcées sur une entente de principe qui découle intégralement de leurs efforts et de leur solidarité. C’est le fruit d’une lutte acharnée qui a été payante. Elles se sont tenues debout, malgré les revers, malgré les temps durs, et peuvent enfin crier victoire. La solidarité et la mobilisation ça paye vraiment ! », ajoute fièrement la présidente du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches–CSN, Barbara Poirier.

À propos
Le Syndicat des infirmières et infirmières auxiliaires d’Héma-Québec-CSN regroupe 80 membres dans la région de Québec.

La Fabrique Notre-Dame doit ouvrir les portes de son cimetière aux familles

Aujourd’hui 18 mars, les membres du Syndicat des employées et employés de bureau du Cimetière Notre-Dame-des-Neiges (SEEBCNDDN–CSN), du Syndicat des travailleuses et des travailleurs du Cimetière Notre-Dame-des-Neiges (STTCNDDN–CSN) et leurs allié-es demandent à la Fabrique Notre-Dame d’ouvrir les portes du cimetière aux familles qui ne peuvent actuellement se recueillir auprès de leurs défuntes et leurs défunts.

« Après 27 semaines de grève, nous sommes toujours aussi déterminés à obtenir une entente de principe à la hauteur de nos attentes qui nous permettra de soutenir adéquatement les familles endeuillées du Cimetière Notre-Dame-des-Neiges. Avant même le début de notre grève, la haute direction avait décidé de fermer l’accès du cimetière aux familles et à leurs proches, ce qui leur cause beaucoup de frustrations et de colère. Les portes doivent s’ouvrir, et ce, le plus rapidement possible », déclare Éric Dufault, président du SEEBCNDDN–CSN.

« Notre employeur se moque complètement des familles. Nous le savons parce que tous les jours, nous les rencontrons sur notre ligne de piquetage et nous parlons avec elles du mépris qu’elles vivent actuellement, ajoute Patrick Chartrand, président du STTCNDDN–CSN. Nous avons toujours soutenu les familles dans leurs moments difficiles et maintenant, elles prennent la juste mesure de l’attitude inacceptable des dirigeants de la Fabrique Notre-Dame. »

Respectivement sans contrat de travail depuis le 31 décembre 2017 et depuis le 31 décembre 2018, les négociations du SEEBCNDDN et du STTCNDDN n’avancent plus.

« Nous en sommes toutes et tous témoins sur la place publique que ce sont les familles qui paient le fort prix de l’entêtement de la Fabrique Notre-Dame à ne pas régler cette négociation. Même si l’employeur dit publiquement qu’il veut négocier, il n’y a aucune date prévue actuellement à l’agenda. Pour régler, ça prend des dates et rapidement », précise Linda Tavolaro, secrétaire générale de la FEESP–CSN.

« Les deux syndicats se battent toujours pour un plancher d’emploi et pour des salaires qui vont assurer la pérennité du Cimetière Notre-Dame-des-Neiges. Ces deux éléments sont cruciaux pour que les travailleurs et les travailleuses soient en mesure de bien répondre aux demandes des familles endeuillées. Et les portes closes du cimetière sont le puissant symbole de la fermeture complète de l’employeur face à ces questions », poursuit Dominique Daigneault, présidente du Conseil central du Montréal métropolitain–CSN.

« Nous sommes partis de Québec ce matin afin d’appuyer les membres de ces deux syndicats qui se battent pour la dignité et le respect de leurs membres qui sont intimement liés aux familles qui ont choisi ce lieu de recueillement pour honorer leurs proches défuntes et défunts. Cette lutte, c’est celle de milliers de femmes et d’hommes qui veulent simplement de la décence et de la bienveillance dans leurs vies », renchérit Barbara Poirier, présidente du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches–CSN.

« Miguel Castellanos, président du conseil d’administration et curé de la Fabrique Notre-Dame, doit impérativement intervenir pour régler ces deux conflits. Il a la responsabilité morale et légale de bien servir les familles qui leur ont confié une partie cruciale de leurs vies qui nécessite un engagement entier, sincère et solidaire de la part de la Fabrique. Et actuellement, le comportement de l’employeur nous démontre tout le contraire de la décence », conclut François Enault, premier vice-président de la CSN.

À propos
En grève depuis le 20 septembre dernier, le Syndicat des employées et employés de bureau du Cimetière Notre-Dame-des-Neiges–CSN compte 17 membres. Pour sa part, le Syndicat des travailleuses et des travailleurs du Cimetière Notre-Dame-des-Neiges–CSN, responsable de l’entretien, rassemble environ 100 membres qui sont en grève depuis le jeudi 12 janvier 2023.

Entente de principe entre le Syndicat des infirmières et infirmières auxiliaires d’Héma-Québec–CSN et leur employeur

Une entente de principe est intervenue hier en journée entre le Syndicat des infirmières et infirmières auxiliaires d’Héma-Québec–CSN et leur employeur. Le tout sera présenté en assemblée générale dans les prochains jours pour permettre aux membres de se prononcer sur son contenu.

De plus amples informations seront fournies au moment de soumettre l’entente aux syndiqué-es par respect pour leur autonomie et leur processus de négociation. Rappelons que les membres du syndicat ont tenu une journée de grève le 10 mars dernier pour dénouer l’impasse.

À propos
Le Syndicat des infirmières et infirmières auxiliaires d’Héma-Québec–CSN regroupe 80 membres dans la région de Québec.

Rencontre avec la ministre Biron – Le Collectif 8 mars reste sur sa faim

En marge de la Journée internationale des droits des femmes le Collectif 8 mars – qui représente près de 800 000 femmes au Québec – a rencontré Martine Biron, la ministre responsable de la Condition féminine, le 16 mars dernier. Cette première rencontre devait être l’occasion de connaître sa vision sur l’importance du mouvement féministe au Québec ainsi que ses priorités pour défendre et faire avancer les droits de toutes les Québécoises.

L’ensemble des représentantes du Collectif sont malheureusement déçues de cette rencontre. « La ministre en charge de défendre les intérêts des Québécoises devant le Conseil des ministres n’a pas de plan d’action concret ni de priorités pour les femmes marginalisées. « Les membres du Collectif se désolent du ton de la ministre, peu propice à des échanges constructifs pour améliorer les conditions de vie de toutes les femmes. Nous restons sur notre faim », se navre Marie-Andrée Gauthier, porte-parole du Collectif 8 mars.

Les participantes ont insisté sur la nécessité de tenir compte des différentes réalités vécues par les femmes et des enjeux distincts auxquels elles peuvent être confrontées. « Cette rencontre a été l’occasion d’expliquer le sens de notre slogan – Résistances féministes. Le thème du 8 mars est basé sur nos diversités, alimenté par nos colères, nourri par notre sororité. Toutes les femmes ont le droit d’être respectées et défendues équitablement », explique Karine Drolet, également porte-parole du Collectif.

L’analyse différenciée selon les sexes dans une perspective intersectionnelle (ADS+)

En raison du rejet gouvernemental de la motion traitant de l’ADS+ proposée par le Collectif 8 mars et les partis d’opposition le 21 février dernier à l’Assemblée nationale, une large part de la rencontre a été consacrée à l’importance de cet outil. Pour le Collectif, l’ADS+ permettrait au gouvernement de prévenir la reproduction ou la création d’inégalités entre les femmes et les hommes dans les actions gouvernementales ainsi que de contrer la discrimination systémique qui peut se produire dans le cadre d’interventions en apparence neutres. C’est également un outil important pour faire obstacle aux discriminations croisées vécues par les femmes marginalisées.

Les services publics et les programmes sociaux

La pandémie a prouvé le caractère essentiel du travail des femmes dans les services publics, notamment dans le réseau de la santé et des services sociaux ainsi que dans celui de l’éducation. Ce sont les femmes, que ce soit à titre de travailleuses dans les services publics et les programmes sociaux ou en tant qu’utilisatrices majoritaires, qui subissent les plus grands impacts du sous-financement chronique de ces secteurs.

À moins d’une semaine du dépôt du budget du Québec, le Collectif réitère qu’il est nécessaire de réinvestir massivement dans les services publics pour répondre aux besoins et aux attentes légitimes de la population. Le gouvernement doit voir l’argent qu’il injecte dans les services publics comme un investissement et non comme une dépense. 

De nombreuses femmes rencontrent d’ailleurs plus d’obstacles dans l’accès aux services publics et aux programmes sociaux, notamment de par leur situation de handicap, leur âge, leur apparence, leur identité de genre, leur religion, leur couleur de peau, leur orientation ou leur statut migratoire.

Les discriminations sur le marché du travail

La participation des femmes au marché du travail contribue à leur autonomie financière ainsi qu’à l’enrichissement de l’ensemble de la société. Malheureusement, les femmes issues de communautés marginalisées y accèdent plus difficilement et plusieurs sont surreprésentées dans les emplois à risque et faiblement rémunérés.

Alors que le gouvernement s’évertue à trouver de nouvelles façons de pallier la pénurie de main-d’œuvre, il a là une occasion à saisir pour mettre fin aux discriminations dont les femmes marginalisées sont victimes sur le marché du travail.

Le droit au logement

De plus, la crise actuelle du logement combine un manque de logements sociaux avec une montée en flèche des loyers et des prix des propriétés alors que le pouvoir d’achat recule en raison de l’inflation et que la pauvreté augmente. Cette crise n’affecte pas toute la population de la même façon. Les femmes, les familles et les personnes racisées y sont particulièrement vulnérables.

Le Collectif 8 mars encourage donc Québec à reconnaître formellement le droit au logement. Il s’agit d’un déterminant social important de la santé globale des individus. Lorsque l’accès au logement constitue un problème, une préoccupation constante s’ajoute à la charge mentale des femmes – déjà très lourde – plutôt que de les aider à se créer un espace où la qualité de vie et la sécurité sont assurées.

Enfin, les membres du Collectif 8 mars souhaitent maintenir des collaborations fructueuses avec les équipes de travail du gouvernement. C’est une étape incontournable pour que tous les enjeux présentés à la ministre puissent être abordés et que les problèmes qui en découlent soient réglés rapidement.

À propos

Le Collectif 8 mars est composé d’organisations syndicales et d’organisations féministes d’action communautaire autonome représentant près de 800 000 femmes, 17 Tables régionales de concertation en condition féminine et plus de 450 groupes de femmes et mixtes.

Les chargé-es de cours de l’UQAR préparent un vote de grève

Devant le dépôt d’offres salariales nettement insuffisantes, les 700 membres du Syndicat des chargées et chargés de cours de l’UQAR (SCCCUQAR–CSN) à Lévis et Rimouski sont dans l’obligation d’accentuer leurs moyens de pression, préparant un vote de grève.

« L’UQAR avance à reculons. Les dernières offres salariales déposées par l’employeur sont tout simplement insultantes et inacceptables. Nous avons même dû inviter l’employeur à sortir sa calculatrice, pour qu’il s’aperçoive de l’absurdité de sa proposition. Elle représente une baisse du salaire réel comparativement à la précédente offre présentée et rejetée massivement en novembre dernier par l’Assemblée générale », souligne Michèle Tessier-Baillargeon, vice-présidente à l’information et à la mobilisation du SCCCUQAR–CSN. Dans un contexte de forte inflation, accepter ce qui est offert équivaudrait à un appauvrissement assuré des personnes chargées de cours.

L’UQAR doit donc retourner à la table à dessin pour présenter une contre-offre respectant la dignité et la valeur du travail des chargées et chargés de cours.

« Nos membres, piliers de l’UQAR, méritent respect et reconnaissance. Ils donnent plus de la moitié des cours de premier cycle. Ils n’accepteront pas une entente au rabais en s’agenouillant devant une proposition salariale qui menace leur sécurité financière à long terme », explique Christine Gauthier, vice-présidente de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ–CSN), responsable du regroupement université. Sans la présence des personnes chargées de cours, l’UQAR éprouverait de grandes difficultés à assumer sa mission d’enseignement.

Accélérer le rythme de la négo
L’employeur laisse entendre que la négociation piétine parce que le syndicat étire les discussions. Pourtant, le SCCCUQAR–CSN invite la direction à négocier intensivement pour conclure une entente avant la fin du présent trimestre universitaire.

« Si l’université veut éviter les désagréments d’une grève aux campus de Lévis et de Rimouski, elle doit négocier de façon soutenue et de bonne foi », avertissent Pauline Bélanger, présidente par intérim du Conseil central du Bas-Saint-Laurent (CCBSL–CSN) et Barbara Poirier, présidente du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CCQCA–CSN).

Le syndicat garde espoir de signer une convention collective à la hauteur de ses attentes d’autant plus que quelques avancées ont été réalisées à la table de négociation. Au chapitre des gains, l’employeur a notamment accepté de revoir le processus de l’appréciation étudiante de l’enseignement, fortement décrié dans les médias. Aussi, la plupart des autres clauses non pécuniaires font l’objet d’un accord.

La prochaine séance de négociation se déroulera mardi prochain.

Personne ne devrait être prisonnier de son employeur

Lettre de Caroline Senneville, présidente de la CSN

L’arrivée massive de personnes immigrantes sur le marché du travail québécois force la prise de conscience de nos besoins de main-d’oeuvre, mais aussi du traitement qui leur est réservé. Bienvenue en 2023 !

Le ministre du Travail Jean Boulet a admis, lors d’une conférence de presse tenue avec la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST), qu’il y a une forte augmentation des accidents de travail chez les travailleuses et les travailleurs étrangers temporaires. Ensemble, ils ont annoncé des mesures visant à réduire le nombre d’accidents et à mieux protéger ce personnel qui ne parle pas toujours français et qui ne connaît aucunement la législation québécoise.

Avec l’augmentation exponentielle du nombre d’immigrantes et d’immigrants au statut temporaire dans les dernières années, le gouvernement a annoncé l’ajout de 10 employé-es à « l’escouade prévention » de la CNESST. À moins que cette escouade ne possède une baguette magique, cette mesure n’est qu’une goutte d’eau dans l’océan.

Vu les milliers d’entreprises qui font appel à cette main-d’oeuvre, cet ajout est nettement insuffisant pour qu’on explique à ces personnes l’ensemble de leurs droits et de leurs recours. D’autant plus qu’elles ne connaissent ni nos lois ni nos institutions et ne maîtrisent pas encore le français. Même si l’escouade est trilingue, les documents explicatifs et les répondantes et les répondants à la CNESST le sont rarement. Il faut aussi avouer que même pour les gens nés au Québec, se dépatouiller avec la CNESST est un défi en soi.

Le ministre prétend aussi qu’il va s’assurer que les entreprises, les agences de placement et les agences de recrutement à l’étranger suivent les règles. Pourtant, plusieurs règles existent, et elles sont allègrement outrepassées par des employeurs qui n’ont aucun scrupule à utiliser des humains comme une marchandise productive.

Les exemples ont frappé l’actualité des derniers mois et ont démontré que même des multinationales lourdement subventionnées à même nos impôts ne se gênent pas pour utiliser les travailleuses et les travailleurs étrangers temporaires d’une façon que des expertes et des experts n’hésitent plus à qualifier d’esclavagisme moderne.

Plutôt que de saupoudrer quelques ressources pour essayer de cerner le problème, la CNESST doit jouer pleinement son rôle, intervenir, et faire appliquer les lois afin qu’elles aient un réel effet dissuasif sur ces employeurs qui nous font honte.

Pensons-y : ces personnes sont recrutées par des entreprises qui les font venir ici. Ces compagnies doivent s’assurer que leurs besoins de base sont comblés et que leurs droits sont respectés. Mais quels sont les recours de ces personnes si elles sont maltraitées ? Il leur est impossible de changer de travail, même pour un autre identique, puisque leur permis n’est valide que pour un seul employeur. La concurrence est inexistante entre les différents « donneurs d’ouvrage », les salarié-es sont captifs et ont souvent très peur. Peur de se faire retourner chez eux, peur de représailles.

La véritable solution passe par des permis ouverts qui permettent aux travailleuses et aux travailleurs de quitter une entreprise pour aller travailler dans une autre.

Il faut aussi que l’offre de cours de francisation soit accessible dans toutes les entreprises et pour toutes les personnes immigrantes, et ce, peu importe leur statut. C’est par le français que passe la prévention des accidents dans les milieux de travail.

Il est honteux qu’en 2023, au Québec, nous traitions des êtres humains comme une sous-classe de citoyennes et de citoyens, alors que nous en avons cruellement besoin et que nous prétendons former une société démocratique.

À cette fin, les gouvernements doivent avoir la volonté et le courage de mettre fin aux contrats de travail fermés et abolir les permis fermés, parce qu’ici, chez nous, personne ne devrait être prisonnier de son employeur.

Projet de loi 10 : Les agences de placement privées doivent cesser de cannibaliser le réseau public

La CSN se présentera aujourd’hui en commission parlementaire pour dénoncer la cannibalisation du réseau public de santé et de services sociaux par les agences de placement privées et le manque de transparence du projet de loi 10, qui est pourtant censé en restreindre l’accès. La centrale syndicale propose des moyens concrets pour mettre fin au recours aux agences. Plusieurs gouvernements, dont celui de la CAQ, ont laissé péricliter le réseau public pour justifier l’arrivée du privé. Ce petit jeu néfaste doit cesser.

« Avec les agences, nous sommes face à un véritable cercle vicieux. Le réseau agit à court terme en recourant aux agences sans s’attaquer aux conditions de travail et ce faisant, il amplifie le problème de pénurie de main-d’œuvre qui est le problème numéro un du réseau public en ce moment », explique Caroline Senneville, présidente de la CSN.

La présidente dénonce également cette injustice : « Les employé-es d’agence de placement de personnel ont bien souvent de meilleurs salaires et de meilleurs horaires que leurs collègues du public. Pour ajouter l’insulte à l’injure, il revient régulièrement au personnel du réseau public de superviser et de former les employé-es d’agences qui ne savent habituellement pas grand-chose de leur nouvel environnement de travail temporaire. »

Le problème des agences touche bien entendu les infirmières, mais aussi d’autres professions. De 2010-2011 à 2020-2021, le nombre d’heures octroyées à des agences a augmenté de 347 % pour les préposé-es aux bénéficiaires, de 601 % pour les préposé-es à l’entretien ménager, de 917 % pour les éducatrices et les éducateurs et de 326 % pour les diététistes. En 2022, c’est 960 M$ qui sont allés aux agences, en hausse de 380 % depuis 2016.

Un projet de loi qui manque de substance
La CSN estime que le gouvernement doit mettre fin à ce régime avec du personnel « à deux vitesses » le plus tôt possible. Le projet de loi 10 n’explique pas quand et comment le gouvernement compte vraiment agir. Il faudrait que le projet de loi prévoie un échéancier contraignant et pas seulement des vœux pieux. « Remettre le contenu du projet de loi à un futur règlement démontre le manque de détermination et de transparence du gouvernement », critique la présidente de la CSN. Il faudrait aussi définir le type d’organismes qui seront touchés par les restrictions dans le recours aux agences privées de placement. La CSN conseille d’exclure complètement les agences de toutes les parties du réseau public et de tous les titres d’emploi, pas seulement les infirmières dans les hôpitaux.

Pour connaître les solutions mises de l’avant par la CSN, visitez le https://www.csn.qc.ca/vraiment-public/

Grève au restaurant de l’Assemblée nationale

Les membres du Syndicat des travailleuses et travailleurs des restaurants de l’Assemblée nationale–CSN seront en grève pour deux jours à compter d’aujourd’hui. Leurs services regroupent le restaurant Le Parlementaire, ainsi que la cafétéria située à l’intérieur de l’Assemblée nationale. Sans convention de travail depuis juin 2020, les membres réclament du sérieux dans leur négociation et une accélération dans les discussions pour en arriver enfin à une entente négociée.

La présidente du Syndicat des travailleuses et travailleurs des restaurants de l’Assemblée nationale–CSN, Marie-Hélène Sansfaçon, dénonce le manque de collaboration de l’employeur. « Cela va bientôt faire trois ans qu’on se fait niaiser. Trois ans à attendre d’être respectés par l’employeur. On tourne en rond sans aucune proposition concrète de leur part ! Pendant ce temps-là, on continue de les servir, de leur offrir leur repas. Aujourd’hui, on leur annonce que c’est assez ! Les parlementaires ne peuvent plus continuer leur vie comme si de rien n’était. »

Le syndicat devait rencontrer l’employeur pour une première séance de conciliation le 10 mars dernier. Malheureusement, cette première séance a été annulée par l’employeur qui a jugé avoir d’autres sujets plus urgents à traiter. « On a un employeur qui se trouve à être le Bureau de l’Assemblée nationale et qui est dirigé par des député-es, qui ne juge pas prioritaire de rencontrer ses employé-es pour négocier des conditions de travail, même après trois ans. Le syndicat a pourtant déposé le 26 octobre dernier des propositions salariales. C’est regrettable, mais depuis, aucun retour concret de leur part », s’indigne Stéphanie Gratton, vice-présidente de la Fédération des employées et employés de services publics–CSN.

De son côté, François Proulx-Duperré, secrétaire général du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN) revendique le respect. « J’espère que les syndiqué-es seront respectés par les parlementaires dans leur droit de grève. J’espère que nos parlementaires feront le choix juste et solidaire d’aller manger ailleurs pendant la durée du conflit. Chaque personne qui ira se procurer de la nourriture dans l’enceinte de l’Assemblée nationale aujourd’hui et demain nous indiquera à toutes et tous qu’elle n’a aucun respect pour les travailleuses et les travailleurs qui l’entourent. »

Rappelons que les membres du syndicat se sont dotés à 94 % d’une banque de journées de grève de sept jours en janvier dernier. Le syndicat espère que ces premières journées de grève historique sauront réveiller l’employeur et qu’il commencera enfin à négocier de bonne foi, et sérieusement. « Nous n’attendrons pas trois années de plus ! L’employeur a assez perdu de temps, maintenant on règle ! », d’indiquer la présidente du syndicat.

À propos
Le syndicat des travailleuses et travailleurs des restaurants de l’Assemblée nationale–CSN regroupe une trentaine de membres.

Entente de principe acceptée chez Autobus B.R. et Tremblay & Paradis

L’entente de principe intervenue le 10 mars a été adoptée à 66 % par les membres du Syndicat des employé-es de transport Autobus B.R.–CSN et à 85 % par le Syndicat des employé-es du transport scolaire Tremblay et Paradis–CSN par voie de deux scrutins secrets, tenus en assemblée générale ce 12 mars au matin.

« Chez Autobus B.R., le taux horaire maximal passe de 18,73 $ à 24,50 $ l’heure, rétroactif au début de la présente année scolaire. La garantie d’heures passera de 20 à 23 heures, suivant une hausse progressive. Au total, les membres toucheront des augmentations totales variant entre 45 et 67 % sur les 6 ans de la durée de la nouvelle convention collective. Chez Tremblay & Paradis, le taux horaire maximal passe de 21,92 $ à 27 $ l’heure, également rétroactif au début de l’année scolaire. Notre garantie d’heures passe aussi de 20 à 23 heures sur la durée de 6 ans de la nouvelle convention collective. Pour notre part, nous toucherons des augmentations totales variant entre 36 et 56 % sur la durée de notre nouveau contrat de travail », précise Hélène Thibault, présidente du Syndicat des employé-es du transport scolaire Tremblay et Paradis–CSN, porte-parole pour les deux unités.

« Nous sommes vraiment satisfaits de constater que les conductrices et les conducteurs de ces deux syndicats reçoivent enfin leur part du gâteau. Ces importantes augmentations témoignent de la reconnaissance de leur métier et de leurs nombreuses responsabilités. Ce nouveau règlement qui survient après une grève générale illimitée démontre clairement la légitimité de leurs revendications. Nous le disions depuis longtemps, le gouvernement devait obligatoirement bonifier les enveloppes budgétaires versées aux transporteurs afin de régler la question des faibles salaires dans le secteur », ajoute Stéphanie Gratton, présidente par intérim de la Fédération des employées et employés de services publics–CSN.

« Ces conductrices et conducteurs de véhicule scolaire ont obtenu des gains hors de l’ordinaire, parce qu’ils se sont tenus debout et ont réclamé leur dû. Nous sommes fiers d’avoir soutenu leur lutte à leurs côtés, et surtout, de constater leurs gains qui améliorent grandement leurs conditions générales d’emploi. Cette reconnaissance était attendue depuis très longtemps. Encore une fois, il s’agit d’un message très clair envoyé à tous les autres employeurs de notre région qui veulent régler leurs problèmes d’attraction et de rétention de leurs salarié-es », conclut Pierre Émond, vice-président du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches–CSN.

À propos

Le Syndicat des employé-es de transport Autobus B.R.–CSN regroupe une quinzaine de membres alors que le Syndicat des employé-es du transport scolaire Tremblay et Paradis–CSN en compte 70. Les deux unités sont affiliées à la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN).

La langue devrait être maîtrisée avant les études supérieures 

La Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ–CSN) souligne le paradoxe entre le discours officiel du gouvernement Legault qui se targue d’être un défenseur de la langue française et l’année qui s’est écoulée avant de rendre public le Rapport du comité d’expertes sur la maîtrise du français au collégial. « Pourquoi une telle attente si le français est une priorité pour le gouvernement ? A-t-il choisi de ne pas faire de vagues avant les élections de l’automne dernier ? » se questionne Caroline Quesnel, présidente de la FNEEQ–CSN.  

Ce rapport risque de choquer les membres de la FNEEQ–CSN qui enseignent la littérature au collégial. « Le rapport insinue qu’après onze années de formation au primaire et au secondaire, il faudrait repartir à zéro. C’est comme si on demandait aux profs de mathématiques d’enseigner les tables de multiplication au cégep. Quand on arrive en enseignement supérieur, il faut que la langue soit maîtrisée en amont, pour que l’on puisse bâtir sur des acquis », souligne Caroline Quesnel.  

Du même souffle, le rapport semble enfoncer des portes ouvertes en recommandant un enseignement explicite du fonctionnement de la langue en relation étroite avec la lecture et l’écriture : cela se fait déjà au quotidien dans le cadre de l’enseignement de l’analyse littéraire. 

Le numérique : obsession du premier ministre 
Le rapport, visiblement rédigé avant l’utilisation accélérée des robots conversationnels, fait écho au plan d’action numérique gouvernemental et à l’amour démesuré du premier ministre Legault pour la technologie comme gage de solution à tous les maux. « Le numérique fait partie de nos vies, mais on ne doit pas se fier qu’aux machines et aux robots pour écrire à notre place. Il faut maîtriser la langue et comprendre comment elle fonctionne. C’est capital », martèle Caroline Quesnel. 

Par ailleurs, la FNEEQ–CSN partage le constat des chercheuses avançant que la valorisation de la langue est une responsabilité partagée et l’affaire de tout le milieu, de tous les enseignantes et enseignants, peu importe la discipline. Le ministère doit fournir des données supplémentaires pour dresser un portrait plus complet et doit consulter les spécialistes de l’enseignement que sont les profs.

La Fédération, qui représente 85 % des profs de cégep, s’intéresse de près au dossier. En décembre dernier, les syndicats membres ont mandaté la fédération pour réfléchir aux moyens de valoriser la langue : le chantier en cours prévoit une consultation des membres qui enseignent en français littérature et langue seconde.  

Entente de principe chez B.R. et Tremblay & Paradis

Une entente de principe est intervenue en ce 10 mars entre le Syndicat des employé-es de transport Autobus B.R.–CSN, le Syndicat des employé-es du transport scolaire Tremblay et Paradis–CSN et leur employeur. Celle-ci sera prochainement soumise aux membres.

Aucune entrevue ne sera accordée d’ici là.

À propos

Sans contrat de travail depuis le 30 juin 2022, partageant le même établissement et les mêmes propriétaires, le Syndicat des employé-es de transport Autobus B.R.–CSN regroupe une quinzaine de membres alors que le Syndicat des employé-es du transport scolaire Tremblay et Paradis–CSN en compte 70. Les deux unités sont affiliées à la Fédération des employées et employés de services publics–CSN.

La CSN dénonce l’austérité postpandémique dans les écoles

La CSN dénonce les compressions budgétaires que doivent effectuer plusieurs centres de services scolaires pour pouvoir payer toutes les factures de frais extraordinaires liés à la pandémie.

Dans ce contexte, il est très difficile de concevoir que le gouvernement Legault puisse accorder des baisses d’impôt tout en réinvestissant suffisamment en santé et en éducation pour assurer à la population des services de qualité. « Il vaut mieux pour le gouvernement de revenir sur sa promesse que de compromettre l’avenir de milliers d’enfants. Ce serait la chose responsable à faire », affirme la présidente de la CSN, Caroline Senneville.

Comme le rapporte Radio-Canada aujourd’hui, des centres de services scolaires ont diminué leurs services de soutien aux élèves, comme les services en orthopédagogie et en psychologie ou encore ceux qui sont effectués par les techniciennes en éducation spécialisée. Au CSSC, dans la Capitale, c’est près de 1,5 M$ de manque à gagner qui doivent être récupérés dans le budget existant.

« C’est inadmissible de nuire aux enfants les plus vulnérables en provoquant une sorte d’austérité postpandémique. Il faut impérativement augmenter les budgets pour éponger tous les frais imprévus liés à la pandémie et pour permettre non seulement de maintenir, mais d’améliorer les services. La pandémie a eu des effets dévastateurs sur plusieurs élèves, ce n’est vraiment pas le moment de baisser les bras ; j’espère que le ministre Drainville va pouvoir défendre son ministère adéquatement », a déclaré Caroline Senneville, présidente de la CSN. La confédération estime en outre que le déficit scolaire des élèves vulnérables est majeur.

Notons que la facture pandémique est également très lourde dans les secteurs de la santé et des services sociaux ainsi que du transport en commun, pour ne nommer que ceux-là. Ne pas tenir compte de cela équivaut à plonger plusieurs administrations publiques en période d’austérité postpandémique.

Le Front commun revendique de meilleurs salaires pour les femmes dans les services publics

À l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, une centaine de militantes du Front commun – dont 78 % des membres sont des femmes – se sont réunies devant le Secrétariat du Conseil du trésor afin de lancer un message fort au gouvernement Legault au moment même où les discussions s’amorcent à la table de négociation en ce qui concerne les augmentations de salaire pour les prochaines conventions collectives : « Nous, d’une seule voix, résistons pour de meilleurs salaires et de meilleures conditions de travail! »

Cette prise de parole publique dénonce l’appauvrissement impliqué par l’offre soumise aux femmes et aux hommes qui donnent des services à la population par la présidente du Conseil du trésor et ancienne ministre de la Condition féminine, Sonia LeBel. En effet, alors que le gouvernement prévoit une inflation de 16,6 % sur 5 ans dans sa dernière mise à jour économique, il n’offre que 9 % d’augmentations salariales pour la même période. Quand les salaires du secteur public ne suivent pas, ce sont en grande majorité des femmes qui s’appauvrissent.

« Quand on regarde les conditions dans lesquelles travaillent les femmes pour éduquer, soigner et offrir des services à la population, on doit faire le constat qu’il reste encore beaucoup de chemin à faire pour atteindre une pleine reconnaissance en 2023. Quand on voit un gouvernement leur demander – encore une fois – de se serrer la ceinture alors que l’inflation les frappe de plein fouet, comme tout le monde, il y a de quoi s’insurger. Boucler le budget du Québec et réduire les impôts sur le dos des femmes du Front commun, ça ne passera pas! », dénoncent vivement les porte-parole du Front commun, Magali Picard, présidente de la FTQ, François Enault, premier vice-président de la CSN, Éric Gingras, président de la CSQ, et Robert Comeau, président de l’APTS.

Pour revaloriser les emplois du secteur public, le Front commun réclame un mécanisme permanent de protection contre l’inflation d’une part et, d’autre part, un enrichissement visant un rattrapage salarial général. Ainsi, il revendique 100 $ par semaine pour l’année 2023 ou l’indice des prix à la consommation (IPC) +2 % (selon la formule la plus avantageuse), l’IPC +3 % pour 2024 et, finalement, l’IPC +4 % pour 2025.

Le compte à rebours est commencé

Cette action symbolique du Front commun a lieu alors que les conventions collectives des travailleuses et des travailleurs des services publics viendront à échéance le 31 mars prochain. Pour marquer le coup, le Front commun amorce un compte à rebours sur les réseaux sociaux afin de rappeler à la présidente du Conseil du trésor que l’heure est à la négociation. Un rassemblement de militantes et militants de la CSN, de la CSQ, de la FTQ et de l’APTS se tiendra également le 30 mars prochain, à Québec, afin de faire le point sur la négociation en cours et d’échanger sur la mobilisation à venir pour le renouvellement des conventions collectives du secteur public.

« Le temps file, nos réseaux publics ont besoin d’air. Les membres du Front commun se sont prononcés sur des propositions pour mettre fin à la pénurie de main-d’œuvre en éducation, en enseignement supérieur et dans la santé et les services sociaux. Nous demandons au gouvernement d’être actif aux tables de négociation, de travailler sérieusement et d’être à l’écoute des propositions qui viennent de celles et ceux qui sont les mieux placés pour savoir de quoi nos services ont besoin », concluent les porte-parole syndicaux.

Statistiques pour mieux comprendre les enjeux de cette négociation

  • Moyenne salariale des employées et employés du secteur public membres du Front commun : 43 916 $ ;
  • Retard salarial : -11,9 % ;
  • Retard de rémunération globale : -3,9 % ;
  • Proportion de femmes parmi les membres du Front commun : 78 %.

Pour plus d’information sur la négociation en cours : https://www.frontcommun.org/.

À propos du Front commun

Ensemble, la CSN, la CSQ, la FTQ et l’APTS représentent plus de 420 000 travailleuses et travailleurs de l’État québécois dans les secteurs publics, en éducation, en santé et dans les services sociaux ainsi qu’en enseignement supérieur.