Alliance CSQ–CSN pour faire débloquer les négociations des infirmières et des infirmières auxiliaires d’Héma-Québec

Sans contrat de travail depuis près de quatre ans, les infirmières et les infirmières auxiliaires d’Héma-Québec, affiliées à la CSQ et à la CSN, joignent leurs forces afin d’assurer le maintien des échelles salariales en vigueur ailleurs dans le secteur public. Les deux syndicats tiendront notamment des mobilisations communes. De premières manifestations simultanées sont prévues dès le 18 décembre, à Montréal et à Québec.

Pertes importantes
Héma-Québec maintient la ligne dure en négociation. L’organisme gouvernemental veut imposer aux professionnel-les en soins des échelles salariales différentes de celles en vigueur dans le réseau public. Cela entraînerait des conséquences importantes, notamment une perte de salaire pouvant aller jusqu’à plus de 72 000 $ sur toute la durée de la carrière pour une infirmière auxiliaire et à plus de 11 000 $ pour une infirmière.

Autre illustration des incohérences engendrées par le projet patronal : selon la proposition d’Héma-Québec, une infirmière qui choisirait de commencer sa carrière à Héma-Québec se retrouverait éventuellement avec un salaire inférieur par rapport à une collègue qui aurait commencé la sienne dans le réseau public avant d’aller travailler pour Héma-Québec après quelques années !

Pour les syndicats d’Héma-Québec, les propositions patronales nuiraient grandement aux efforts de l’organisme pour attirer et pour retenir la main-d’œuvre.

« Nous demandons simplement que notre travail soit reconnu à sa pleine valeur, explique la présidente du Syndicat du personnel infirmier d’Héma-Québec–CSQ, Nancy Landry. On voit déjà les effets du manque de main-d’œuvre sur nos charges de travail et sur l’augmentation des heures supplémentaires obligatoires. Évidemment, le fait que nous gagnons actuellement le taux de salaire qu’une infirmière du réseau public recevait en 2018 n’aide pas. Et constater que notre employeur se bat actuellement contre nous pour ne pas nous verser plus tard les taux de salaire en vigueur dans le réseau public, c’est reçu comme un gros manque de respect. »

« En s’alliant, nos deux syndicats envoient un message clair, tant à Héma-Québec qu’au Conseil du trésor : la parité avec les professionnel-les en soins du réseau public, on y tient, poursuit la présidente du Syndicat des infirmières et infirmières auxiliaires d’Héma-Québec–CSN, Vanessa Poirier. Même après près de quatre ans de négociation, nous ne sommes pas près de baisser les bras. Notre PDG, Nathalie Fagnan, ne manque pas une occasion de souligner à quel point elle a de l’estime pour son personnel. Il serait temps qu’elle le démontre concrètement en allant chercher les mandats nécessaires auprès du Conseil du trésor. »

Les conventions collectives des deux syndicats représentant notamment les infirmières et les infirmières auxiliaires d’Héma-Québec sont échues depuis le 31 mars 2019. Le Syndicat des infirmières et infirmières auxiliaires d’Héma-Québec–CSN représente celles qui travaillent dans la région de Québec, alors que le Syndicat du personnel infirmier d’Héma-Québec–CSQ, celles travaillant dans le Grand Montréal.

Réaction du Front commun au rapport de l’ISQ sur la rémunération des employé-es de l’administration québécoise

L’écart persiste et le rattrapage est nécessaire
Encore cette année et à l’aube des négociations dans le secteur public, le constat de l’Institut de la statistique du Québec (ISQ) est sans appel : l’écart de la rémunération globale (incluant les avantages sociaux) persiste. Au 1er avril 2022, ce retard pour les travailleuses et les travailleurs du secteur public était donc de -3,9 % par rapport aux autres salarié-es du Québec.

« Sur le plan des salaires, année après année, l’écart reste important. Il est de -11,9 % avec l’ensemble des autres salarié-es québécois. Après cela, le gouvernement s’étonne qu’en plein contexte de pénurie de main-d’œuvre, on peine à attirer et à retenir le personnel dans nos réseaux publics, en éducation, en santé et en services sociaux et en enseignement supérieur.

Ce n’est pas pour rien que nous demandons une clause d’indexation à l’inflation pour protéger le pouvoir d’achat des travailleuses et des travailleurs, ainsi que des hausses de salaire à la hauteur des services rendus à la population », déclarent les leaders syndicaux Éric Gingras, président de la CSQ, Caroline Senneville, présidente de la CSN, Robert Comeau, président de l’APTS, et Daniel Boyer, président de la FTQ.

En accordant une attention particulière aux différentes données présentées dans le rapport, on remarque certains écarts notables, entre autres avec les entreprises privées syndiquées qui offrent une rémunération globale de 9,3 % supérieure au secteur public. Les écarts sont aussi importants avec des catégories aux conditions comparables, notamment avec l’administration municipale (-34,6 %), les entreprises publiques (-19,6 %), le secteur universitaire (-15 %) et l’administration fédérale (-11,6 %).

Chez les ouvriers spécialisés (menuisiers, électriciens, plombiers et autres), le retard est encore très important, soit de 30,7 %. Pas étonnant qu’il soit extrêmement difficile pour les établissements de santé et de services sociaux et des réseaux scolaire et collégial de recruter cette main-d’œuvre qualifiée, indispensable à l’entretien de nos installations.

« Au-delà des chiffres présentés par l’ISQ, c’est le constat des enjeux qui minent nos réseaux publics auxquels il faut s’attaquer. Et ça passe par la négociation. Le gouvernement Legault devra bien prendre la mesure des offres salariales qu’il doit déposer aux employé-es de l’État à la fin décembre. Celles-ci devront permettre un véritable enrichissement. Il faut plus que de la bonne volonté, de grandes orientations et une flopée de mercis. Le statu quo n’est pas acceptable », concluent les leaders syndicaux.

Statistiques pour mieux comprendre les enjeux de cette négociation

  • Moyenne salariale des employé-es du secteur public du Front commun : 43 916 $;
  • Retard salarial : -11,9 %;
  • Retard de rémunération globale : -3,9 %;
  • Pourcentage de femmes représentées par le Front commun : 78 %.

Pour bien comprendre la négociation : https://www.frontcommun.org/.

À propos du Front commun

Ensemble, la CSN, la CSQ, la FTQ et l’APTS représentent plus de 420 000 travailleuses et travailleurs de l’État québécois dans les secteurs publics, en éducation, en santé et dans les services sociaux ainsi qu’en enseignement supérieur. Les conventions collectives viendront à échéance le 31 mars 2023.

La FTQ, la CSN et la CSQ demandent une banque de congés d’isolement de 10 jours

« Pour s’assurer que les consignes de la Santé publique puissent être respectées, encore faut-il que les travailleuses et les travailleurs aient les moyens de le faire! », plaident la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ), la Confédération des syndicats nationaux (CSN) et la Centrale des syndicats du Québec (CSQ).

Les trois centrales syndicales ont demandé au ministre de la Santé et des Services sociaux, au ministre du Travail et à la Santé publique d’accorder une banque de congés de maladie COVID-19 de 10 jours à l’ensemble des travailleuses et travailleurs qui ne peuvent basculer en télétravail s’ils sont malades en raison de la nature de l’emploi occupé.

Constatant le nombre insuffisant de congés de maladie des travailleuses et des travailleurs des grands réseaux (santé, éducation et petite enfance, mais aussi plusieurs autres secteurs confrontés à cette réalité), elles craignent que cela ne devienne un frein au respect des consignes pour plusieurs dont la situation n’est pas déjà prévue dans leur contrat de travail, notamment en n’ayant pas la possibilité d’effectuer leur travail à distance.

« Il est vrai que les consignes d’isolement en cas de fièvre et les règles à suivre en cas de symptômes grippaux ont récemment été réduites, mais il n’en demeure pas moins que l’expérience des dernières années devrait nous laisser quelques leçons. La dernière chose que l’on souhaite, c’est que nos milieux de travail deviennent des lieux de propagation parce que les gens n’avaient d’autre choix que d’aller travailler, même malades. Les dernières semaines, et probablement celles à venir, nous rappellent quand même que tout n’est pas terminé et qu’il vaut mieux prévenir. C’est le message qu’on lance au gouvernement avec cette demande. On entend les appels à la prudence du ministre de la Santé et des Services sociaux et de la Santé publique pour prévenir la transmission des différents virus respiratoires actuellement en circulation. Mais pour poser les bons gestes et rester à la maison quand cela s’impose, il faut avoir les conditions pour le faire », font valoir Daniel Boyer, président de la FTQ, François Enault, premier vice-président de la CSN, et Éric Gingras, président de la CSQ.

Or, la circulation active des virus et les épisodes d’isolement ont pour effet d’amputer sérieusement la totalité ou la presque totalité des banques de congés de maladie. Pire, des syndicats ont rapporté que certains de leurs membres avaient évoqué à regret la possibilité d’être contraints de se présenter au travail malgré la présence d’un test positif à la COVID-19, et ce, afin de ne pas être pénalisés. C’est exactement ce que les trois organisations souhaitent éviter à tout prix dans le but de freiner la transmission de la maladie.

Les trois leaders syndicaux invitent donc le gouvernement à passer de la parole aux actes, à l’instar du gouvernement fédéral, qui a octroyé 10 jours de congé de maladie à toutes ses travailleuses et travailleurs par le biais d’une modification du Code canadien du travail pour éviter justement une situation où une travailleuse ou un travailleur doive choisir entre aller travailler malade et risquer de contaminer son environnement ou perdre du salaire. La mesure sera effective le 1er décembre prochain.

« Il est maintenant temps pour le Québec d’emboîter le pas et de l’offrir aux travailleuses et travailleurs sous sa juridiction. Mettons toutes les chances de notre côté pour protéger la population et renforcer notre lutte commune contre la COVID-19 », ont conclu les trois dirigeants.

La FTQ, la CSN, la CSQ représentent plus de 1 140 000 travailleuses et travailleurs partout à travers le Québec, tant dans les secteurs public que privé.

Distribution 2020 : une première journée de grève aujourd’hui

Le Syndicat des employé-es de Distribution 2020 (CSN), une quincaillerie spécialisée, annonce la première journée de grève de son histoire ce mercredi 23 novembre. Des piquets de grève ont été dressés à 7 h 30 ce matin devant le magasin du 4500, boulevard Hamel et l’entrepôt du 1510, rue Semple.

Rien ne va plus
Le litige principal porte sur les salaires. Les dernières offres patronales, rejetées à l’unanimité lors d’une assemblée générale tenue lundi soir, ne tiennent ni compte de l’IPC ni des sacrifices des employé-es qui sont restés fidèles au poste, sans prime COVID, pendant la pandémie. De son côté, le syndicat revendique une augmentation de salaire de 3 $ de l’heure dès la première année.

Pour continuer de compter sur des employé-es d’expérience, dont plusieurs sont spécialisés, dans le contexte actuel du marché de l’emploi, la partie patronale devra délier les cordons de sa bourse et offrir des salaires compétitifs.

Il s’agit de la première grève de l’histoire du syndicat. Pour l’heure, il n’est question que d’une journée de grève de 24 h. Les représentantes et représentants du syndicat assurent qu’il est encore possible d’éviter un conflit de travail et demeurent disponibles en tout temps pour négocier la bonne convention collective à laquelle leurs membres aspirent.

Journée nationale des chargées et chargés de cours : donner la moitié des cours universitaires sans obtenir de reconnaissance

Alors que la nouvelle ministre de l’Enseignement supérieur, Pascale Déry, amorce son mandat, la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ–CSN) lui rappelle une injustice urgente à corriger : le manque flagrant de reconnaissance de la contribution essentielle des chargées et chargés de cours universitaires. Dans les faits, ces personnes hautement compétentes et spécialistes dans leur domaine donnent environ cinquante pour cent des cours de premier cycle au Québec, bien plus qu’ailleurs au Canada. Puisque « la moitié des cours universitaires, on s’en charge ! », sans le travail des chargées et chargés de cours, c’est l’équivalent d’une université québécoise sur deux qui s’écroulerait.

« Malgré cet apport considérable à la mission des universités, nous sommes constamment menacés par la précarité. Nos contrats sont attribués de trimestre en trimestre et nous sommes continuellement dans l’attente du renouvellement de notre accès et de notre participation aux institutions du savoir, bien que nous soyons extrêmement qualifié-es, dénonce Christine Gauthier, vice-présidente de la FNEEQ–CSN. Il faut l’admettre, le système universitaire actuel renforce les inégalités entre les corps d’emploi et traite les chargées et chargés de cours comme du personnel périphérique. »

Soutenir la reconnaissance et réduire la précarité
Parce que la précarité ne saurait être un mode de vie, nous demandons à la ministre Déry de travailler politiquement pour accroître la reconnaissance et réduire la précarité :

  • En garantissant un financement stable des universités ;
  • En s’assurant qu’elles incluent des chargées et chargés de cours au sein des comités sur la liberté académique qu’elles devront former en vertu de la loi adoptée en juin dernier ;
  • Et en facilitant l’accès des chargées et chargés de cours aux fonds de recherche des organismes subventionnaires québécois afin que la communauté scientifique ne soit plus privée de leur expertise en matière de recherche.

« Les personnes chargées de cours sont au cœur de nos universités. Il est grand temps qu’elles obtiennent la reconnaissance qui leur est due », de conclure Christine Gauthier.

Pour consulter le lien de la campagne annuelle de la Journée nationale des chargées et chargés de cours : LA MOITIÉ DES COURS UNIVERSITAIRES, ON S’EN CHARGE ! https://fneeq.qc.ca/fr/journee-nationale-des-chargees-et-charges-de-cours/

 

Une véritable crise se profile, dans l’ombre

Les répondantes et répondants médicaux d’urgence (RMU) et le personnel de bureau d’Urgences-santé œuvrent dans l’ombre du système préhospitalier québécois tout en étant indispensables. Plus que jamais sous pression, constamment en sous-effectif ou en temps supplémentaire obligatoire (TSO) ces travailleuses et ces travailleurs n’en peuvent plus. Refusant d’attendre qu’un malheur survienne pour agir, ces travailleuses et ces travailleurs entendent prendre les grands moyens pour forcer leur employeur à prendre le problème au sérieux.

En effet, réunis en assemblées générales cette semaine, les RMU de la Capitale nationale, de l’Estrie et ceux d’Urgences-santé à Montréal, de même que le personnel de bureau d’Urgences-santé ont voté, par scrutin secret, en faveur d’un mandat de grève de tâches et de temps, pouvant aller jusqu’à la grève générale illimitée. Parmi les impacts concrets de cette grève, les syndicats entendent forcer le personnel-cadre à participer au maintien des services essentiels.

« Notre travail est émotionnellement exigeant. Avec ces mauvaises conditions de travail viennent des risques accrus de commettre une erreur, d’échapper un appel dans la file d’attente ou de perdre une seconde de concentration. Résultat : les délais de traitement des appels augmentent et les employé-es de bureau croulent sous le travail. Cela a des impacts non seulement sur les employé-es, mais également sur la qualité du service dont la population est en droit de recevoir dénonce la présidente du Syndicat des employé-e-s d’Urgences-santé (CSN), Anick Bélanger. Ça ne devrait pas préoccuper que nous, mais aussi notre employeur et le Conseil du trésor. Et ce n’est pas du tout ce qu’on sent à la table de négociation ! »

« Considérant les conditions de travail difficiles et l’épuisement des RMU, cela accentue les risques de faire une erreur. Chaque seconde de concentration est nécessaire pour effectuer notre métier et ça devient de plus en plus difficile, dénonce la présidente du Syndicat des travailleuses et travailleurs de la Centrale de Coordination santé de la région de Québec (CSN), Marjorie Guay. Ça ne devrait pas nous préoccuper seulement nous mais aussi notre employeur et le Conseil du trésor. Et ce n’est pas du tout ce qu’on sent à la table de négociation ! »

« L’employeur agit comme si la pénurie de main-d’œuvre ça n’existait pas pour nous. C’est un total manque de respect envers nous, dénonce la présidente du Syndicat des RMU de l’Estrie, Josée Marchessault. Maintenant que nos collègues paramédics ont une nouvelle convention collective, il est inadmissible que le Conseil du trésor laisse encore traîner ces négociations. »

Pour les syndicats, un des plus importants problèmes est la rémunération insuffisante, ce qui mine les efforts pour recruter le personnel nécessaire. Dans ses offres, le Conseil du trésor ne tient pas compte des importantes pénuries de main-d’œuvre qui sévissent.

« Nous espérons qu’en venant travailler pendant la grève du personnel, l’employeur et ses cadres prendront conscience de la pression ressentie au quotidien par les RMU et les employé-es de bureau sur le terrain, complètement débordés, explique le représentant du secteur préhospitalier à la FSSS–CSN, Jean Gagnon. »

« Faut-il rappeler que leur rôle est si névralgique que l’État limite fortement leur droit de faire la grève, enchaîne la vice-présidente de la FSSS–CSN, Lucie Longchamps. Le Conseil du trésor profite de ce rapport de force déséquilibré pour laisser traîner les négociations et refuser toute amélioration à la situation, c’est honteux. »

« Ces travailleuses et travailleurs sont sans convention collective depuis le 31 mars 2020, ajoute la présidente de la CSN, Caroline Senneville. Ils méritent plus de respect. S’ils n’ont plus d’autres options que d’exercer une grève encore plus perturbatrice, le Conseil du trésor n’a que lui-même à blâmer ».

Les RMU sont notamment les personnes qui prodiguent les premiers soins par téléphone dans des moments cruciaux, par exemple en donnant les instructions pour amorcer des manœuvres de réanimation, en cas d’étouffement ou encore pour préparer un accouchement, en attendant l’arrivée de l’ambulance ou des premiers répondants et répondantes. Maillon tout aussi essentiel au sein d’Urgences-santé, les employé-es de bureau assurent pour leur part tout le soutien administratif. Ils voient, entre autres, à combler les effectifs des paramédics, des employé-es de soutien et des RMU. Ils œuvrent à l’informatique, à l’entretien général, aux comptes clients et à la facturation, ainsi qu’aux services des salaires et des ressources humaines.

La Fédération nationale des communications et de la culture–CSN célèbre ses 50 ans

La Fédération nationale des communications et de la culture (FNCC–CSN) célèbre aujourd’hui le cinquantième anniversaire de sa fondation. Ce sont 50 années de présence syndicale dans le secteur des médias, des communications et de la culture qui ont largement contribué à la défense des personnes qui y travaillent et à la reconnaissance du caractère essentiel de leur profession au sein de la société québécoise.

« Depuis 50 ans, la FNCC–CSN s’est portée à l’avant-garde non seulement des conditions de pratique professionnelle de celles et de ceux qui y œuvrent, mais tout autant des luttes pour l’établissement d’une société démocratique où l’accès à l’information et à la culture s’avère crucial », de déclarer Caroline Senneville, présidente de la CSN.

« La FNCC–CSN existe depuis aussi longtemps grâce à la détermination de nombreux syndicats qui ont su traverser les différentes vagues qui se sont abattues sur leur secteur, a tenu à rappeler la présidente de la FNCC–CSN, Annick Charette. D’abord pour la reconnaissance de l’indépendance professionnelle du métier de journaliste, pour le rôle des médias d’information au sein de notre démocratie et pour le respect de conditions de travail décentes pour l’ensemble des personnes qui y gagnent leur vie. »

Quand le gouvernement confisquait les bandes…
C’est à l’initiative de journalistes membres de syndicats CSN que la Fédération nationale des communications, selon son appellation d’origine, fut constituée le 18 novembre 1972, en plein congrès du Parti libéral du Québec. Les fondateurs voulaient ainsi donner une voix aux journalistes syndiqués afin de faire respecter leurs droits de pratique et leurs clauses professionnelles après la confiscation de rubans magnétiques et magnétoscopiques par des organisateurs du parti, alors dirigé par Robert Bourassa, et par son directeur de l’information. La toute nouvelle fédération y avait vu un « geste symptomatique de la volonté du parti au pouvoir de créer un climat d’oppression pour empêcher une discussion saine sur les problèmes auxquels sont confrontés les travailleuses et travailleurs et l’ensemble de la population. »

Provenant du syndicat de Télé-Québec, Annick Charette estime que cette présence syndicale s’avère tout aussi pertinente aujourd’hui. « Encore récemment, rappelle-t-elle, les syndicats du Soleil, du Droit, du Nouvelliste, de la Tribune, du Quotidien et de la Voix de l’Est sont parvenus à sauver de la faillite ces six quotidiens appartenant au groupe Capitales Médias en fondant la Coopérative nationale de l’information indépendante (CN2i). Un sauvetage qui s’est avéré d’une importance capitale pour l’accès à l’information au Québec. »

Cette victoire syndicale faisait suite à l’obtention par la fédération, en pleine crise de la presse écrite, du crédit d’impôt sur la masse salariale des salles d’information, tant au fédéral qu’au provincial. Encore aujourd’hui, la FNCC–CSN multiplie les interventions parlementaires pour enjoindre le gouvernement fédéral à baliser et à taxer ces géants du numérique ayant mis en péril les conditions de production et de diffusion de l’information et de la culture au Québec et au Canada.

Du côté de Québec, la FNCC–CSN a également démontré toute sa pertinence en participant activement aux consultations ayant mené à la réforme de la Loi sur le statut de l’artiste en amenant le gouvernement à enfin reconnaître les droits constitutionnels en matière de travail que sont les droits d’association et de négocier collectivement dans le secteur des arts, de la culture et de la littérature. La fédération est actuellement à l’œuvre pour pousser Québec à adopter le même type de législation pour les journalistes indépendants et les pigistes du secteur des médias.

Après avoir documenté, dans une étude menée avec le Service aux collectivités de l’UQAM en mai dernier, les effets désastreux de l’intimidation et du cyberharcèlement dont sont victimes les travailleuses et les travailleurs de l’information, la FNCC–CSN a lancé, cet automne, un vaste chantier de recherche portant sur le harcèlement sexuel dans le secteur de la culture et des communications.

Par le biais d’une équipe de salarié-es et de l’ensemble des services confédéraux de la CSN, la fédération dessert de nombreux syndicats au Québec et au Nouveau-Brunswick en matière de négociation collective et de droits du travail. Elle représente les employé-es de plusieurs musées, tant à Montréal qu’en région, ainsi que les salarié-es de Radio-Canada, de La Presse, du Journal de Montréal, du réseau Cogeco et de plusieurs entreprises de communications privées.

La FNCC–CSN regroupe 6 000 membres issus de 80 syndicats et œuvrant dans les domaines des communications, du journalisme et de la culture. Elle est l’une des 8 fédérations de la CSN qui réunit plus de 330 000 travailleuses et travailleurs des secteurs public et privé, et ce, dans l’ensemble des régions du Québec.

Solidarité avec nos membres dans les magasins de la SAQ

Avec la période des Fêtes qui approche, plusieurs d’entre nous s’apprêtent à faire le plein de bouteilles de vin et d’alcools de tous types. Puisque les membres du Syndicat des employé-es de magasins et de bureaux de la SAQ (SEMB-SAQ–CSN) entament une lutte pour conserver des emplois, et par conséquent, un bon service-conseil dans les diverses régions du Québec, agissons solidairement et achetons directement dans nos succursales locales.

Pour rappel, la SAQ mise de plus en plus sur le commerce électronique via son site SAQ.com et souhaite ainsi centraliser toutes les préparations de commandes en ligne dans un entrepôt de Montréal. Cette opération nuira grandement à l’offre de produits en région et générera une quantité importante de GES, puisque toutes les livraisons partiront de la métropole. Même les conseils seraient de plus en plus informatisés par le biais de la carte Inspire, et ce, au détriment des personnes conseillères en vin des succursales!

Le SEMB-SAQ–CSN demande donc à chacune et à chacun d’entre nous de se limiter à la consultation du catalogue en ligne et d’appeler sa succursale de proximité pour faire mettre de côté les produits désirés.

Et si certains des produits recherchés ne sont pas disponibles, pourquoi ne pas profiter des conseils avisés des employé-es compétents et passionnés, syndiqués à la CSN, pour faire de belles découvertes !

En toute solidarité,

Katia Lelièvre
3e vice-présidente de la CSN

 

Des gains majeurs pour les employés de bureau du chantier Davie

Réunis en assemblée générale cet après-midi, les membres du Syndicat des employés de bureau du chantier naval de Lévis (CSN) ont adopté à 97 % l’entente de principe intervenue mercredi dernier. D’une durée de huit (8) ans, la nouvelle convention collective prévoit notamment des hausses de salaire à la signature allant de 20 % à 45 % selon le cas. En outre, le salaire minimum au chantier Davie passera de 18,10 $ de l’heure à 26,10 $.

Des gains majeurs
Outre les augmentations de salaire de 20 % à 45 % à la signature, la nouvelle convention collective prévoit également un mécanisme de protection contre l’inflation. En effet, les augmentations de salaire des années subséquentes seront de 5 % ou l’IPC + 0,5 % en 2024, le meilleur des deux, et 2,5% ou l’IPC + 0,5 %, le meilleur des deux, pour chaque année de 2025 à 2030. De plus, différentes primes sont bonifiées et un mécanisme plus avantageux de calcul du temps supplémentaire est instauré.

Les conditions de travail sont également sensiblement améliorées. Les syndiqués bénéficieront dorénavant de deux semaines de fermeture rémunérée durant le temps des fêtes et de deux congés supplémentaires pour raisons familiales. Les employés auront la possibilité de faire du télétravail selon les besoins opérationnels, des horaires plus flexibles sont instaurés ainsi que la possibilité d’un horaire de 40 h par semaine étalé sur 4 ou 5 jours, également selon les besoins opérationnels. Finalement, le syndicat obtient une banque de libération syndicale pouvant aller jusqu’à 520 heures payées par l’employeur.

Réactions syndicales
« C’est une entente qui va changer des vies à la Davie, » a commenté Jonathan Daraîche, le président du syndicat, « nous sommes extrêmement satisfaits du résultat et les membres le sont également comme en témoigne le taux d’appui. Avec cette entente, on peut dire que Davie redevient un employeur de choix pour tous les corps d’emplois. »

« Il faut souligner que cette entente aurait été impossible sans la mobilisation des membres derrière leur comité de négociation, » ajoute Louis Bégin, président de la Fédération de l’industrie manufacturière – CSN, « rappelons que, pour la première fois de leur histoire, les employés de bureau de la Davie ont adopté un mandat de grève et qu’elles et ils étaient prêts à l’exercer, un avis de grève avait même été déposé. » Pour le syndicaliste, il ne fait aucun doute que l’exercice du rapport de force au bon moment a été déterminant dans l’obtention d’un tel résultat.

« Les conditions de travail à la Davie sont maintenant dignes de la Stratégie nationale de construction navale pour tous les groupes du chantier, » se réjouit Barbara Poirier, présidente du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN), « il ne manque plus que la conclusion tant attendue d’une entente pour formaliser le choix de la Davie comme troisième chantier de la SNCN, après ça on pourra se dire que la boucle est bouclée et que l’injustice historique faite au chantier de Lévis aura été réparée. »

« S’il faut faire des pressions pour y arriver, nous serons au rendez-vous, comme toute la CSN d’ailleurs », conclut la présidente du conseil central, « mais pour l’heure, le moment appartient au Syndicat des employés de bureau du chantier naval de Lévis (CSN), je les salue pour leur détermination et les félicite pour l’excellente entente de principe que leurs membres viennent d’adopter. Bravo! »

Le Syndicat des chauffeurs de la Rive-Sud en grève contre la précarité

Les membres du Syndicat des chauffeurs de la Rive-Sud (CSN) ont dressé des piquets de grève dès 5 h ce matin devant le siège social de la Société de transport de Lévis au 1100, rue Saint-Omer. Il s’agit du premier conflit de travail à frapper le transport en commun sur la rive-sud depuis plus de quarante ans. Le syndicat n’exclut pas la possibilité d’autres journées de grève et demeure disponible en tout temps pour la négociation.

« Nous en sommes rendus là parce que l’employeur ne croit pas au sérieux de notre démarche » estime Alain Audet, président du syndicat. « Pour cette première journée de grève, nous avons choisi une journée pédagogique afin de limiter les inconvénients pour les usagères et les usagers et démontrer notre bonne foi. » Pour le syndicaliste, il n’en tient qu’à l’employeur de donner les mandats afin de parvenir à un règlement s’il veut éviter que d’autres journées de grève ne viennent perturber plus sérieusement le service.

« Le monde du travail a changé et le modèle d’affaire de la STL, basé sur le recours à la sous-traitance et la précarité d’une partie des chauffeurs, ne tient plus la route, » estime Simon-Mathieu Malenfant, vice-président trésorier de la Fédération des employées et employés de services publics–CSN. « Actuellement, sur 115 chauffeurs à la STL environ, il y en a 35 qui sont à temps partiel et sur appel. Ça fonctionnait peut-être dans le passé avec la promesse d’une permanence et d’un temps plein après avoir “fait son temps”, mais aujourd’hui ce n’est plus suffisant pour recruter des chauffeurs et les garder, » explique-t-il. 

La revendication principale du syndicat concerne la permanence pour tous et la fin de la sous-traitance pour garantir à tous les chauffeurs un horaire à temps complet. « Ça ne concerne pas que les conditions de travail de nos membres, » conclut Barbara Poirier, présidente du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches–CSN, « ça concerne aussi la pérennité et la qualité du service à Lévis. Le maire Lehouillier ne peut pas prétendre développer la ville sans améliorer le transport en commun. Si on veut développer le service à la population, ça va prendre des conditions décentes pour attirer des travailleuses et des travailleurs, c’est aussi simple que ça. »

À propos

Le Syndicat des chauffeurs d’autobus de la Rive-Sud (CSN) regroupe 115 chauffeurs environ à l’emploi de la Société de transport de Lévis. Il est affilié à la FEESP–CSN, qui regroupe 60 000 membres répartis dans 425 syndicats dans les services publics et parapublics ainsi qu’au Conseil central de QuébecChaudière-Appalaches (CCQCACSN) qui compte 45 000 membres dans 240 syndicats de toutes provenances. Pour sa part, la CSN compte plus de 330 000 membres syndiqués provenant tant du secteur privé que public.

Grève des chauffeurs d’autobus de la Rive-Sud ce lundi

Veuillez prendre note qu’un avis de grève de 24 h a été déposé par le Syndicat des chauffeurs d’autobus de la Rive-Sud (CSN) pour le lundi 14 novembre 2022. À moins d’un revirement de dernière minute à la table de négociation et l’atteinte d’une entente de principe (auquel cas un communiqué sera publié), des piquets de grève seront dressés devant le siège social de la STL, au 1100, rue Saint-Omer, à Lévis, dès 5 h du matin.

Entente de principe au chantier Davie

Le Syndicat des employés de bureau du chantier naval de Lévis (CSN) est heureux d’annoncer qu’une entente de principe est intervenue ce soir au chantier Davie. En conséquence, il n’y aura pas de grève mercredi 9 novembre 2022. Les détails de l’entente de principe seront communiqués aux membres du syndicat qui pourront se prononcer lors d’une assemblée générale spéciale dont la date, l’heure et le lieu seront annoncés sous peu.

Par respect pour les membres, le syndicat n’émettra pas de commentaires sur le contenu de l’entente de principe avant de leur avoir présenté.

Vote de grève chez Transport autobus B. R. et Autobus Tremblay et Paradis

Réunis en assemblée générale jeudi dernier, les membres des syndicats de chauffeurs d’autobus scolaire de Transport autobus B. R. et Autobus Tremblay et Paradis ont adopté leurs cahiers de revendications pour la négociation de leur convention collective ainsi qu’une banque de 14 journées de grève à utiliser au moment jugé opportun. Le mandat de grève a été adopté à 100 % et à 98 % respectivement. Les deux syndicats se sont également dotés d’un protocole de solidarité de négociation et vont collaborer étroitement pour améliorer les conditions de travail de leurs membres.

« Notre secteur accuse un retard salarial important, c’est une lutte qui dure depuis longtemps et nous avons bien l’intention de progresser dans le cadre de la négociation qui s’annonce », a déclaré Hélène Thibault, présidente du Syndicat des employés du transport scolaire Tremblay et Paradis (CSN). « La négociation n’est pas encore commencée, mais nous avons décidé d’innover en unissant nos forces et en adoptant dès maintenant une banque de journées de grève pour manifester la détermination de nos membres à améliorer leur sort », ajoute Manon Beauchesne, présidente du Syndicat des employé-es de Transport autobus B. R. (CSN).

« Lors de leurs récentes négociations avec le gouvernement, les transporteurs scolaires ont reçu des bonifications significatives de l’ordre de 15 à 30 % de leurs contrats, ce qui leur donne une nouvelle capacité de bien payer leurs conductrices et leurs conducteurs. Notre secteur vit toujours avec de graves problèmes d’attraction et de rétention, ce qui menace toujours le service de transport aux élèves que nous offrons tous les jours. Pour nous, il est temps que ça cesse et la seule solution, c’est de verser de bons salaires qui attireront des travailleuses et des travailleurs dans notre secteur », déclare Stéphanie Gratton, vice-présidente de la FEESP–CSN.

Pour Mélanie Pelletier, vice-présidente du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN), les astres sont alignés pour obtenir des gains dans le secteur du transport scolaire. « On tient les conductrices et les conducteurs d’autobus scolaire pour acquis depuis trop longtemps, mais là, avec la pénurie de main-d’œuvre et l’inflation, il faut que ça change et qu’on commence à leur verser un salaire décent à la hauteur du travail essentiel et des responsabilités importantes qui leurs incombent », dit-elle, « le conseil central va les appuyer jusqu’au bout dans leur lutte pour améliorer leurs conditions de travail. »

Mobilisations dans cinq villes québécoises pour réclamer un programme de régularisation véritablement inclusif des personnes sans-papiers

Trente organisations communautaires et syndicales se rassemblent, appuyées par de nombreux groupes et individus des milieux académiques, religieux et patronaux, pour réclamer la mise en place d’un programme véritablement inclusif visant la régularisation des personnes sans statut migratoire. Dans le cadre de la « Journée québécoise pour la régularisation des personnes sans statut migratoire », les mobilisations se déroulent à Montréal, à Québec, à Rimouski, à Sherbrooke et à Chicoutimi, où les organisations demandent aux gouvernements du Canada et du Québec de s’engager concrètement dans ce processus, et ce, en collaboration avec la société civile.

Pour un programme véritablement inclusif
Le Ministère de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté Canada (IRCC) soumettra au cours des prochaines semaines un projet de programme de régularisation des personnes sans statut migratoire aux gouvernements provinciaux et au conseil des ministres du gouvernement fédéral. Les organisations impliquées dans cette journée de mobilisation revendiquent ainsi la mise en place d’un programme de régularisation, véritablement inclusif, au Canada et au Québec.

« Au Canada, l’absence ou la précarité d’un statut migratoire plonge des centaines de milliers de personnes dans une situation de vulnérabilité extrême, affectant leur droit à la sécurité, à la santé, au logement, à un niveau de vie suffisant, pour n’en mentionner que quelques-uns. Il s’agit d’une situation entraînant de graves violations des droits humains. Les gouvernements, tant québécois que canadien, ont la responsabilité de protéger et de respecter les droits de ces personnes et doivent mettre en place dès maintenant un programme de régularisation complet, inclusif et accessible, qui accordera la résidence permanente à toutes les personnes sans statut », souligne Mme Laurence Guénette, coordonnatrice de la Ligue des droits et libertés.

Dans le même d’ordre d’idée, Mme Camille Bonenfant, organisatrice communautaire de la Clinique pour la justice migrante, avance que « nous croyons fermement en l’accès à la justice, et cette dernière repose sur la mise en œuvre des droits. Il n’y a pas de façon plus efficace et équitable pour assurer le respect des droits des personnes migrantes marginalisées que de leur donner un statut. La résidence permanente leur permettrait finalement de vivre pleinement dans la dignité ».

Me Stéphanie Valois et Me Guillaume Cliche-Rivard, respectivement présidente et président sortant de l’Association québécoise des avocats et avocates en droit de l’Immigration (AQAADI) affirment aussi que « l’AQAADI appuie sans réserve un programme large et généreux visant la régularisation du statut des personnes immigrantes à statut précaire au Canada. En effet, nous avons devant nous une occasion historique de mettre fin à la détresse sans pareille causée par une vie dans la marge, sans statut d’immigration, à la merci de l’instabilité et sans filet social. Nous estimons que la compassion et la dignité humaine devront être au cœur de ce nouveau programme qui permettra du même souffle de pérenniser la contribution économique, culturelle, professionnelle, communautaire et sociale inestimable qu’apportent ces personnes au Canada ».

Mobilisations dans cinq villes québécoises
Selon les organisations œuvrant auprès de ces populations, les personnes à statut précaire ou sans statut sont de plus en plus présentes au Québec, non seulement à Montréal mais aussi dans diverses régions du Québec. Dans ce contexte, des activités sont organisées dans cinq villes québécoises. À Rimouski, un rassemblement s’est déjà tenu le 5 novembre, et deux rassemblements ont lieu le 6 novembre respectivement à Montréal et à Québec. En même date, deux ateliers formatifs portant sur la régularisation des personnes sans statut sont organisés respectivement à Chicoutimi et à Sherbrooke.

« Au cours des dernières années, on constate une croissance des personnes à statut temporaire dans notre région, et certaines d’entre elles ont perdu leur statut à la suite d’un abus de leur employeur. Des gens peuvent devenir ainsi sans statut en raison de la lacune de protection publique, et c’est un phénomène répandu dans des régions québécoises. Ce n’est pas acceptable », affirme M. Florian Freuchet, organisateur communautaire du Centre des travailleurs et travailleuses immigrants au Bas-Saint-Laurent, pour expliquer la raison de l’organisation de l’événement à Rimouski.

« Les mouvements au Québec sont très souvent à l’avant-plan dans les luttes pour la justice. Encore une fois, c’est notre société ici, notamment les personnes sans papiers, leurs voisines et voisins et collègues, qui sont arrivés à bâtir un mouvement et ont poussé le gouvernement du Canada à entamer ce chemin pour le bien de toutes et tous. Car la régularisation nous avance vers l’idéal où toute personne vive librement et dignement au Canada », soutient Mme Samira Jasmin, membre de Solidarité sans frontières.

Dans ces luttes, des centrales syndicales sont aussi engagées. « Il est important que les travailleuses et les travailleurs du Québec soient présents pour appuyer les personnes migrantes sans statut. Nous nous inquiétons que les personnes sans statut migratoire puissent être exploitées dans des conditions de travail déplorables et qu’elles doivent travailler dans une grande précarité pour survivre. En leur accordant un statut, elles pourront bien plus dignement gagner leur vie et il sera beaucoup plus aisé d’intervenir pour protéger leurs droits. Au nom des centrales syndicales, nous joignons notre voix solidaire à cette mobilisation », souligne M. Luc Vachon, président de la Centrale des syndicats démocratiques.

Les organisations signataires confirment d’ailleurs leur volonté de continuer les luttes pour la régularisation. « Ce week-end, nous, des personnes sans statut et nos allié-es, nous mobilisons à travers le Québec. Mais ce n’est qu’un début de nos mobilisations. Derrière nous, il y a un plus grand nombre de personnes appuyant notre cause, et même plusieurs employeurs et leurs groupes ont exprimé leur appui. Au cours des prochaines semaines et mois, nous continuerons de lutter ensemble pour qu’un programme de régularisation véritablement inclusif soit mis en place au Canada et au Québec », déclare Mme Nina Gonzalez, membre du Centre des travailleurs et travailleuses immigrants.

À propos
Ces activités sont organisées en collaboration notamment avec

  • Amnistie internationale Canada francophone
  • Association québécoise des avocats et avocates en droit de l’immigration (AQAADI)
  • Carrefour d’animation et de participation à un monde ouvert (CAPMO)
  • Centrale des syndicats démocratiques (CSD)
  • Centrale des syndicats du Québec (CSQ)
  • Centre des travailleurs et travailleuses immigrants (CTTI)
  • Centre justice et foi (CJF)
  • Clinique pour la justice migrante (CJM)
  • Collectif de lutte et d’action contre le racisme (CLAR)
  • Collectif Églantine
  • Collectif La Camarine
  • Comité d’action de Parc-Extension (CAPE)
  • Comité d’action des personnes sans statut (CAPSS)
  • Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches–CSN (CCQCA–CSN)
  • Conseil central du Montréal métropolitain–CSN (CCMM–CSN)
  • Conseil régional FTQ Montréal métropolitain (CRFTQMM)
  • Confédération des syndicats nationaux (CSN)
  • Debout pour la dignité
  • Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ)
  • Illusion Emploi de l’Estrie
  • Inter-Elles
  • L’Écho des femmes de la Petite Patrie
  • Le Québec c’est nous aussi
  • Ligue des droits et libertés (LDL)
  • Médecins du Monde Canada
  • Migrante Québec
  • PINAY
  • Réseau d’aide aux travailleuses et travailleurs migrants agricoles du Québec (RATTMAQ)
  • Solidarité sans frontières (SSF)
  • Table de concertation des organismes au service des personnes réfugiées et immigrantes (TCRI)

Résidences privées pour aîné-es : la FTQ et la CSN revendiqueront un salaire minimum à 18 $ l’heure

La FTQ et la CSN coordonneront leurs négociations dans le secteur des résidences privées pour aîné-es afin d’y établir un salaire minimum à 18 $ l’heure pour l’ensemble du personnel qui y travaille.

Lors d’une conférence de presse tenue à Montréal ce matin, le président de la FTQ, Daniel Boyer, et le premier vice-président de la CSN, François Enault, ont expliqué la nécessité de ce rehaussement salarial en raison de l’état critique de trop nombreux centres d’hébergement privés et des conditions de pauvreté auxquelles y sont soumis les préposé-es aux bénéficiaires, à l’entretien et aux services alimentaires.

« Le gouvernement reconnait lui-même les problèmes criants entraînés par les faibles salaires des centres d’hébergement privés. Voilà pourquoi, en pleine pandémie, il a été forcé de verser une subvention salariale de 4 $ l’heure aux propriétaires de résidences afin de contrer l’exode du personnel, a rappelé Daniel Boyer. La fin progressive de cette aide financière, à compter du 31 décembre prochain, ne fera qu’accentuer les difficultés d’attirer et de retenir le personnel des résidences pour aîné-es, en plus d’aggraver les conséquences désastreuses sur le plan des services aux usagères et aux usagers. »

Pour François Enault, il est complètement indécent que les fortes marges de profit des principaux acteurs de ce secteur se fassent sur le dos des travailleuses et des travailleurs. « Les marges bénéficiaires d’exploitation du secteur de l’hébergement privé au Québec frisent les 14 %, l’un des plus hauts taux au Canada. À eux seuls, les groupes Chartwell, Sélection, Maurice, Savoie et Cogir possèdent 35 % des logements de l’ensemble des résidences pour aîné-es au Québec. On parle d’entreprises dont les actifs respectifs se chiffrent en milliards de dollars et qui ont certainement la capacité financière de payer leurs employé-es convenablement. »

La présidente du Syndicat québécois des employées et employés de service (SQEES–FTQ), Sylvie Nelson, a pour sa part souligné la responsabilité du gouvernement de veiller à la qualité des services qui y sont livrés. « Seulement par l’entremise des crédits d’impôt, les résidences privées pour aîné-es grugent près du tiers du budget total du ministère de la Santé et des Services sociaux alloué aux services à domicile. Des salaires à 14,50 $ l’heure, ça entraîne du manque de personnel et des taux de roulement totalement inacceptables », a-t-elle martelé.

C’est pourquoi la vice-présidente de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), Lucie Longchamps, en appelle à l’intervention de la ministre déléguée à la Santé et aux Aînés, Sonia Bélanger. « Il est grand temps que la ministre convie à la même table l’ensemble des intervenants de ce secteur pour trouver des solutions durables à la rémunération du personnel des résidences pour aîné-es. Avec le vieillissement de la population auquel le Québec fait face, on ne peut plus se permettre d’attendre en laissant se dégrader de la sorte les conditions de travail du personnel et les conditions de vie des résidentes et des résidents. »

La FTQ représente 178 résidences privées pour aîné-es, dans toutes les régions du Québec, et plus de 11 000 salarié-es qui sont touchées par les négociations qui s’amorcent dans ce secteur. La CSN est présente dans 90 centres d’hébergement privés partout au Québec et rassemble plus de 3500 membres. Ensemble, la FTQ et la CSN représentent près d’un million de travailleuses et de travailleurs. Les deux centrales syndicales sont membres actifs de la Coalition Minimum 18, qui revendique l’établissement d’un salaire minimum à 18 $ l’heure au Québec.

La CSN salue les mesures d’aide aux moins nantis et attend toujours une réforme de l’assurance-emploi

La CSN souhaite souligner la présence de mesures d’aide ciblées dans l’énoncé économique de la ministre Chrystia Freeland présenté aujourd’hui. Du même coup, la centrale syndicale se doit de dénoncer l’absence de soutien nécessaire à ceux qui perdront leur emploi en cette période de resserrement économique causé par la hausse draconienne des taux d’intérêt.

« La CSN salue toutes les mesures d’aide aux citoyennes et citoyens les plus démunis pour faire face à l’inflation, alors même que cette dernière est nettement plus élevée que ce qui était anticipé dans le dernier budget fédéral. Par exemple, la bonification de l’Allocation canadienne pour les travailleurs, destinée aux salarié-es qui peinent à joindre les deux bouts, est une bonne nouvelle. Les mesures déjà annoncées au cours des dernières semaines pour aider les familles à faible revenu à affronter la hausse du coût de la vie, soit le doublement du crédit d’impôt pour la TPS et, surtout, le supplément de l’Allocation canadienne pour le logement, sont également des mesures qui vont dans le bon sens », affirme Caroline Senneville, présidente de la CSN.

« En revanche, la réforme du programme d’assurance-emploi qu’on attend depuis trop longtemps n’est nulle part en vue, alors que le ralentissement économique actuel et la possible récession à venir accentueront inévitablement les pertes d’emplois. Puisque le gouvernement et la banque centrale provoquent sciemment le recul de la croissance pour casser l’inflation, il ne serait que normal qu’un programme d’assurance-emploi bonifié soit au rendez-vous pour soutenir celles et ceux qui perdront leur emploi. Malheureusement, c’est silence radio sur toute la ligne », déplore la présidente.

« Par ailleurs, il est prometteur de voir que le gouvernement fédéral mise sur un crédit d’impôt pour les technologies propres, une mesure intéressante tant du point de vue environnemental qu’industriel. Il encouragera notamment la création de bons emplois inclusifs, décents et propres pour les personnes qui rêvent de faire partie de la classe moyenne. »

La santé et la sécurité au travail seront de toutes les négociations de la CSN

Au cours des prochaines années, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) mettra de l’avant des revendications en matière de santé et de sécurité au travail dans toutes les négociations de convention collective, qu’elles soient dans le secteur public ou le secteur privé.

Deux des vice-présidents de la CSN, David Bergeron-Cyr et François Enault, en ont fait l’annonce jeudi dans le cadre du 14e colloque Bilan et perspectives qui a réuni cette semaine à Sherbrooke plus de 350 militantes et militants. Cette stratégie vise à obtenir des protections supérieures aux garanties réduites du nouveau régime de santé et de sécurité au travail (SST) imposé par le gouvernement Legault.

Dans son intervention, David Bergeron-Cyr, responsable du dossier SST à la CSN, a indiqué que « la lutte allait se poursuivre ». « Le gouvernement de la CAQ a fait un cadeau de plusieurs milliards de dollars au patronat. Mais on va se retrousser les manches. On va conscientiser nos membres à l’importance de la santé et de la sécurité au travail. Et on ne lâchera pas. La solidarité, c’est la force du mouvement syndical. »

Des conventions qui vont plus loin que la loi
« Les 170 000 travailleuses et travailleurs du secteur public ont déjà déposé cette année des revendications en SST, a expliqué de son côté son collègue François Enault. Et l’ensemble des fédérations du secteur privé se sont entendues pour faire de même au cours des cinq prochaines années. »

« Il faut se protéger quand les gouvernements décident de changer les lois et de nous enlever des droits, a-t-il plaidé. On va demander plus que ce que la loi nous donne. Et ça va se faire aux tables de négociation. On va s’assurer que tout le monde présente des demandes en santé et sécurité au travail. »

La CSN mettra ainsi en œuvre les résolutions adoptées lors de ses dernières instances. Les fédérations seront chargées d’ajuster les clauses aux problèmes vécus sur le terrain par les syndicats locaux et de coordonner les stratégies pour atteindre les objectifs.

Vers un sommet de la société civile
Parmi les clauses envisagées figurent l’établissement et le fonctionnement des comités paritaires, le renforcement des fonctions d’enquête et de prévention des agents ouvriers, le mécanisme de traitement des plaintes, le traitement des conditions dangereuses, les conditions sécuritaires de travail et la procédure à suivre lorsque survient un accident.

David Bergeron-Cyr a aussi estimé que « la CSN est à l’avant-garde du mouvement syndical dans ce dossier ». D’ailleurs, a-t-il annoncé, le prochain colloque Bilan et perspectives coïncidera en 2025 avec un « Sommet sur la santé et la sécurité au travail », un événement organisé par la CSN qui réunira « des membres de la société civile, les autres organisations syndicales et des groupes communautaires ».

Le gouvernement fait fi des solutions publiques à portée de main

Pour la Confédération des syndicats nationaux, les mesures annoncées aujourd’hui par le gouvernement pour répondre à l’engorgement des établissements de santé et de services sociaux n’ont rien de neuf. La CSN appelle à des changements en profondeur pour assurer la pérennité du réseau. Cela passe par des services 100% publics.

« Les annonces faites aujourd’hui ne changent rien aux problèmes de fond concernant la pénurie de main-d’œuvre, le retard du Québec en soutien à domicile, le manque de lits en milieu hospitalier, le manque de places en CHSLD ou le sous-financement de certains services », rappelle la présidente de la CSN, Caroline Senneville.

« Pour renforcer l’accès à la première ligne et s’assurer que chaque patient voit le bon professionnel, il faut miser sur les CLSC, souligne-t-elle encore. Au fil des ans, les CLSC ont été charcutés dans leur mission. C’est pour cette raison qu’on a ces problèmes-là aujourd’hui. Les Groupes de médecine familiale sont des entreprises privées. Jamais ils ne pourront offrir des équipes multidisciplinaires, partout au Québec, 24 heures sur 24 et 7 jours par semaine. C’est pourtant ce qu’il faut faire pour diminuer la pression dans les établissements. »

La CSN ne croit pas que le gouvernement fait le bon choix en confiant encore davantage de places en hébergement au secteur privé. Au contraire, ces besoins devront convaincre le gouvernement de créer de nouvelles places en CHSLD publics.

Par ailleurs, la CSN déplore que le gouvernement repousse encore l’inévitable virage vers les soins à domicile. L’incapacité du réseau public à offrir les services nécessaires contribue sans aucun doute à l’engorgement du système auquel nous assistons actuellement. De plus, les services en soutien à domicile sont beaucoup moins dispendieux que l’hébergement de longue durée. La CSN croit aussi qu’il faut miser davantage sur la prévention et sur les services sociaux, notamment en ce qui a trait à la santé mentale.

Les protections qu’offre le nouveau régime de SST sont insuffisantes

« Déployés depuis le 6 octobre dernier, les mécanismes intérimaires de participation et de prévention en santé et sécurité du travail (SST) sont malheureusement insatisfaisants », a déclaré mardi la présidente de la Confédération des syndicats nationaux (CSN), Caroline Senneville.

La présidente a fait cette déclaration à la veille de l’ouverture du colloque Bilan et perspectives qui réunit, chaque trois ans, les militantes et militants ainsi que les conseillères et conseillers qui œuvrent en santé et en sécurité du travail. Cette année, l’événement se tient au Centre des congrès de l’hôtel Delta à Sherbrooke les 2 et 3 novembre et rassemble environ 350 personnes.

« Depuis plusieurs années, la CSN et les autres organisations syndicales exigeaient l’arrêt de la discrimination qui existe en matière de prévention, a expliqué Caroline Senneville. Jusqu’à maintenant, les mécanismes de participation et de prévention ne couvraient qu’environ 12 % des travailleuses et des travailleurs, ceux qu’on appelle les groupes prioritaires. »

« On a demandé d’étendre partout ces mécanismes afin de protéger adéquatement tout le monde, qu’importe le secteur professionnel, a-t-elle rappelé. Malheureusement, le gouvernement de la CAQ n’a pas écouté cette demande et nous a donné un régime qui couvre tout le monde, mais d’une manière insuffisante. »

La riposte s’organise
Au cours des cinq prochaines années, la CSN mènera une campagne nationale en santé et sécurité dans le but d’enraciner cet enjeu dans tous les milieux de travail et de le placer au sein des priorités de l’action syndicale. La campagne intitulée Pour vraiment protéger tout le monde dénonce les impacts des nouvelles lois en matière de santé et de sécurité du travail sur les syndiqué-es tout comme sur les non-syndiqué-es.

Selon le vice-président de la CSN responsable du dossier, David Bergeron-Cyr, « la centrale va s’assurer que les organisations patronales qui siègent à la Commission des normes de l’équité de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) ne soient pas tentées d’imposer des reculs aux personnes couvertes par les mécanismes de prévention des groupes prioritaires. »

« Plus que jamais, a-t-il insisté, nous devrons revendiquer l’application uniforme des mêmes protections à toutes et à tous, et ce, peu importe le secteur d’activité dans lequel s’effectue le travail. »

Pour vraiment protéger tout le monde
C’est dans ce contexte que se tient cette année le colloque Bilan et perspectives. Avec l’appui de Jean-Pierre Brun, fondateur de la Chaire en gestion de la santé et de la sécurité au travail de l’Université Laval, les participantes et les participants pourront échanger mercredi et jeudi avec une bonne demi-douzaine de spécialistes.

Le militant et ancien président de la CSN, Marc Laviolette, ainsi que Ana Maria Seifert, ancienne conseillère syndicale et collaboratrice pendant près de 20 au collectif L’invisible qui fait mal, illustreront l’importance de l’implication syndicale dans les luttes en matière de SST. De plus, plusieurs professeures et chercheuses renommées exploreront différentes pistes d’action, dont Geneviève Baril-Gingras (Université Laval), Jessica Riel (UQAM), Estelle Morin (HEC) et Arina Grigorescu (Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale).