Négo bloquée : Les syndicats prêts pour la grève dès le début juin

Depuis quelques jours, la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) représentant 110 000 salarié-es du réseau public, de toutes les catégories de personnel, détient le mandat d’exercer la grève, et ce jusqu’à une durée illimitée, si nécessaire. Face à une négociation bloquée depuis plus d’un an, la FSSS–CSN mène aujourd’hui des coups d’éclat partout au Québec et annonce entreprendre les préparatifs pour une grève qui sera déclenchée au début du mois de juin, si cela s’avère nécessaire

« J’ai entendu M. Legault dire que sa patience avait des limites. Disons que les travailleuses et des travailleurs du réseau public, après l’année qu’on a vécue, nous sommes encore plus impatients que lui d’améliorer nos conditions de travail. Depuis plus d’un an, on présente nos solutions en négociation aux représentants du gouvernement, on propose des alternatives, mais il les ignore », déplore le président de la FSSS–CSN, Jeff Begley.

« En plus de ne pas négocier sérieusement, le gouvernement rajoute l’insulte à l’injure en balançant des faussetés en conférence de presse, poursuit-il. Il ne nous offre pas des augmentations de 8 % sur 3 ans, mais bien de 5 %. Il n’offre pas un redressement salarial de 23 % aux préposé-es aux bénéficiaires (PAB) et aux auxiliaires aux services de santé et sociaux (ASSS), mais plutôt des primes pour certains PAB, et ce, uniquement en CHSLD. De plus, le gouvernement veut que nous renoncions au maintien de l’équité salariale pour ces catégories d’emploi et aux sommes importantes qui leur sont dues depuis plusieurs années. On est très loin du coup de barre nécessaire dans ce réseau ». Rappelons que la CSN revendique des augmentations de salaire en montant fixe ayant un impact plus marqué pour celles et ceux qui gagnent le moins dans les services publics. La CSN demande une augmentation de 2 $ l’heure, pour 2020 et de 0,75 $ l’heure pour 2021 et 2022.

Pour la FSSS–CSN, la balle est clairement dans le camp du gouvernement. « Après 68 rencontres de négociation sur les conditions de travail propre au réseau de la santé et des services sociaux, les négociateurs du gouvernement connaissent bien les attentes des travailleuses et des travailleurs. On pourrait faire beaucoup de progrès rapidement à la table de négociation, si le gouvernement le voulait vraiment explique la vice-présidente de la FSSS–CSN, Josée Marcotte. Nous avons proposé des pistes concrètes, notamment pour renforcer la santé et la sécurité au travail, favoriser la conciliation famille-travail-études, diminuer les heures supplémentaires, éliminer les surcharges de travail. Ce sont des priorités pour nos membres. Il va falloir que toutes et tous trouvent leur compte dans une entente. ».

Vers la grève en santé et services sociaux
Les syndicats de la FSSS–CSN se préparent à exercer la grève dès le début du mois de juin. Ils pourront exercer un rapport de force inédit dans le secteur de la santé et des services sociaux en vertu d’une récente décision du Tribunal administratif du travail ayant notamment pour effet de mettre le personnel cadre à contribution dans le maintien des services essentiels, en remplaçant des grévistes dans les divers services et unités de soins.

« Ce n’est pas de gaieté de cœur que nous en sommes rendus là, mais nous sommes maintenant prêts à recourir à ce moyen ultime si cela s’avère nécessaire. Le gouvernement a encore l’opportunité de s’activer aux tables de négociation afin de conclure une entente et éviter la grève. L’heure n’est plus aux mercis en conférence de presse, mais à une véritable reconnaissance en se donnant la peine de régler des problèmes qui minent notre quotidien et convenir de solutions qui auront un impact positif pour les services à la population ».

Les conventions collectives du secteur public sont échues depuis le 31 mars 2020.

Des mesures qui ont enfin du mordant

La CSN applaudit le dépôt du projet de loi sur la réforme de la loi 101 attendue depuis des mois et se réjouit à première vue de voir le gouvernement se pencher enfin sur le sort des travailleuses et des travailleurs francophones du Québec. « Il était temps qu’on arrête de jouer à l’autruche en refusant d’admettre la lente anglicisation de l’ensemble du Québec, et du Grand Montréal en particulier. Des mesures s’imposaient et nous sommes soulagés aujourd’hui de constater les efforts notoires du ministre Jolin-Barrette en ce sens », a souligné d’entrée de jeu le président de la CSN, Jacques Létourneau.

Exigence de l’anglais
L’un des principaux indicateurs de l’anglicisation est l’omniprésence des exigences en anglais dans les critères d’embauche. Malheureusement, peu de moyens étaient disponibles pour faire respecter le droit de travailler en français contenu dans la loi 101. Avec le projet de loi déposé aujourd’hui, l’employeur aura l’obligation de démontrer que le bilinguisme est absolument nécessaire avant de pouvoir en faire un critère d’embauche. « La réécriture des articles portant sur l’exigence d’une autre langue est un message clair envers les employeurs et les tribunaux : l’exigence du bilinguisme lorsqu’elle n’est pas justifiée n’a tout simplement pas lieu d’être », soutient le président de la CSN, Jacques Létourneau.

« Malheureusement, depuis quelques années, nous constatons une dérive de différents ministères à bilinguiser les emplois, enchaîne-t-il. Le ministère de la Santé et des Services sociaux est particulièrement un mauvais élève à cet égard. En effet, il n’est pas rare que certaines directions exigent le bilinguisme tous azimuts sans en démontrer le besoin concret. Espérons que les ministères comprendront le message envoyé aujourd’hui et qu’ils prendront les mesures nécessaires pour faire respecter la loi. »

Francisation
Le président de la CSN souligne par ailleurs que la francisation des lieux de travail et des personnes, particulièrement dans le Grand Montréal, a été trop souvent mise de côté. « La simple traduction des affiches au travail ne suffit pas à franciser les milieux. Le gouvernement doit valoriser, promouvoir et soutenir la francisation des travailleurs et des travailleuses ainsi que des cadres dans les PME et les grandes entreprises. En ce sens, la création de l’organisme Francisation Québec est une excellente nouvelle », ajoute-t-il.

Jacques Létourneau est également satisfait de voir que le rôle des travailleuses et travailleurs sera enfin reconnu au sein des comités de francisation dans les grandes entreprises. « Ces comités, qui réunissent travailleurs et employeurs, aident les milieux de travail à trouver les meilleures solutions en matière de francisation. En y officialisant le rôle des travailleurs, ces comités deviendront de véritables mécanismes de valorisation de la langue française au travail. »

Le personnel de soutien scolaire affilié à la FEESP–CSN annonce 2 demi-journées de grève en mai

Exaspérés par le blocage des négociations, les 35 000 membres CSN du personnel de soutien dans les centres de service scolaire francophones et les commissions scolaires anglophones annoncent qu’ils seront en grève à compter de midi le 26 mai jusqu’à la même heure le 27 mai, et ce, partout dans la province.

Au cours des dernières semaines, les syndicats du Secteur scolaire affiliés à la FEESP–CSN se sont dotés, en assemblées générales, de mandats de débrayage de cinq jours à exercer au moment jugé opportun.

Des demandes patronales pour faire reculer nos conditions de travail
« Ça fait plus d’un an que le personnel de soutien scolaire porte le réseau sur son dos », mentionne Annie Charland, présidente du Secteur scolaire FEESPCSN. « Dès le début de la crise sanitaire, nous avons été au front pour permettre la mise en place des services de garde d’urgence et assurer tout le travail supplémentaire de désinfection et d’entretien. Nous avons redoublé nos efforts pour pallier l’extrême fragilité de notre réseau, causé par des décennies de sous-financement. Or, les comités patronaux de négociation souhaitent tout de même imposer des reculs dans les conditions de travail du personnel de soutien, notamment en augmentant la précarité du personnel et en réduisant les droits des travailleuses et travailleurs. Tout ceci n’augure rien de bon pour les années à venir. Le gouvernement devrait en prendre acte plutôt qu’attendre que la pénurie de personnel fasse des dommages irréversibles », renchérit Mme Charland.

Toujours ouverts à négocier
« Lors de son annonce du 2 mai dernier, le premier ministre a annoncé vouloir régler les conventions collectives dans les prochaines semaines. C’est possible de le faire, signale Nathalie Arguin, présidente de la FEESPCSN. Mais le fait est que le personnel est épuisé et que la reconnaissance du gouvernement n’est pas là. Il se contente de quelques priorités ciblées et n’a pas de vue d’ensemble. Pourtant, on va se le dire franchement : sans le personnel de soutien, les élèves ne peuvent recevoir aucun service. Si le gouvernement cesse de regarder l’arbre qui cache la forêt et qu’il prend enfin acte de l’importance du personnel de soutien, je suis certaine que nous pouvons arriver rapidement à un règlement satisfaisant pour nos membres », rajoute-t-elle.

Des services publics portés par l’ensemble des travailleuses et des travailleurs
« L’ampleur de la crise actuelle dans les réseaux le démontre comme jamais; pour que la population ait accès à des services de qualité, il faut remédier au plus vite aux graves problèmes d’attraction et de rétention qui sévissent dans tous les secteurs », affirme Caroline Senneville, vice-présidente de la CSN.

« Depuis quelques semaines, M. Legault tente de manipuler l’opinion publique à coup de campagne publicitaire. En maquillant les chiffres, il essaie de faire croire à la population que ses offres sont généreuses. Dans les faits, ce que son gouvernement propose actuellement, c’est 5 % sur trois ans. C’est insuffisant pour réussir à freiner l’exode du personnel », conclut Mme Senneville.

L’APTS, la CSN, la CSQ et la FTQ répondent publiquement à la campagne publicitaire trompeuse du gouvernement Legault

Représentant près de 400 000 travailleuses et travailleurs œuvrant quotidiennement en santé et services sociaux, en éducation et dans les organismes gouvernementaux, l’APTS, la CSN, la CSQ et la FTQ annoncent le déploiement d’une campagne publicitaire d’envergure interpellant le grand public sur l’insuffisance des offres du gouvernement de François Legault dans la présente négociation des conventions collectives touchant le secteur public.

Sur le thème « Sans nous, il n’y a plus de services publics », la campagne lancée aujourd’hui par les organisations syndicales dénonce les faussetés colportées par le gouvernement Legault à propos des syndicats et de ses offres, tout en invoquant l’insuffisance de la proposition salariale actuelle de 5 % d’augmentation, échelonnée sur trois ans, pour toutes les travailleuses et tous les travailleurs qui se dévouent au quotidien pour la population du Québec. Les organisations syndicales considèrent que le gouvernement maquille la vérité dans l’objectif de cacher la faiblesse de ses offres à l’endroit du personnel œuvrant dans les services, composé d’une forte majorité de femmes. « Les travailleuses et les travailleurs des réseaux de la santé et des services sociaux, de l’éducation et des organismes gouvernementaux sont les piliers des services publics. Le gouvernement n’écoute pas les signaux d’alarme que nous lançons depuis plusieurs années. De toute évidence, le premier ministre François Legault ne prend pas la pleine mesure de la crise qui sévit dans les différents réseaux responsables d’offrir des services à la population, et nous n’avons d’autre choix que de lancer un cri du cœur pour les milliers de femmes et d’hommes qui portent nos établissements sur leurs épaules, chaque jour. Sans nous, tout s’écroule. Notre message au gouvernement est sans équivoque : la vraie reconnaissance de nos emplois passe par un salaire juste et équitable et de meilleures conditions de travail », clament les porte-parole de l’APTS, de la CSN, de la CSQ et de la FTQ.

Des offres insuffisantes
Malgré des négociations qui s’étirent depuis plus de 18 mois, l’APTS, la CSN, la CSQ et la FTQ constatent avec exaspération que le gouvernement reste campé sur ses positions de départ, sans donner de marge de manœuvre qui permettrait une véritable négociation. « Alors que la pandémie est venue mettre en lumière l’extrême fragilité des réseaux, monsieur Legault et ses ministres s’entêtent à vouloir imposer leurs seules priorités électorales; des priorités déconnectées de la crise qui sévit dans l’ensemble des secteurs des services publics. Pour défendre ses offres d’augmentation insuffisantes de 5 %, échelonnées sur trois ans, soit les mêmes offres présentées par Québec en décembre 2019, le gouvernement se rabat sur son argument ultime, celui que réitèrent les décideurs lors de chaque négociation : la capacité de payer des Québécoises et Québécois. Pourtant, la vraie question à se poser n’est-elle pas : le Québec a-t-il les moyens de se priver de services publics accessibles et de qualité? Parce que, sans nous, il n’y a plus de services publics », concluent les représentants des organisations syndicales.

Les publicités seront diffusées à partir du 12 mai sur les ondes radio, télé ainsi que dans les médias imprimés et numériques.

Pour plus de détails sur la campagne de l’APTS, de la CSN, de la CSQ et de la FTQ : https://sansnouspasde.quebec/.

L’équipe de Québec Cinéma se syndique avec la FNCC–CSN

C’est avec enthousiasme que l’équipe de Québec Cinéma a déposé, vendredi dernier, une requête en accréditation au Tribunal administratif du travail pour joindre les salarié-es du Festival du nouveau cinéma au sein du Syndicat de l’événementiel–CSN.

Le milieu culturel étant déjà aux prises avec de nombreux problèmes de précarité d’emploi, l’actuelle crise sanitaire n’a fait qu’exacerber les problèmes vécus par les travailleuses et les travailleurs du secteur de l’événementiel. En se regroupant avec les employé-es du Festival du nouveau cinéma, déjà syndiqués, les employé-es de Québec Cinéma désirent davantage de reconnaissance, une plus grande sécurité d’emploi ainsi que de meilleures possibilités d’avancement.

Les salarié-es de Québec Cinéma désirent négocier, au cours des prochaines semaines, une première convention collective leur permettant d’améliorer leurs conditions de travail. Ils souhaitent grandement que la direction y voit une occasion pour établir des relations de travail saines et équitables au sein de l’équipe afin d’améliorer la capacité de Québec Cinéma à retenir l’expertise au sein de ses rangs.

« Nous avons bon espoir que la direction, le conseil d’administration et les grands partenaires publics et privés de Québec Cinéma respecteront le choix des salariés, a indiqué la présidente de la Fédération nationale des communications et de la culture, Pascale St-Onge. Le milieu des festivals est un secteur où il y a encore beaucoup de précarité et il est tout-à-fait normal que les gens qui permettent l’organisation et la tenue de ces grands événements souhaitent améliorer leur sort. »

Rappelons que par le passé, les travailleuses et travailleurs québécois de l’événementiel ont toujours échappé à l’application de la Loi sur les normes du travail, notamment car certains étaient considérés comme des travailleurs autonomes. La syndicalisation des travailleuses et travailleurs du Festival du nouveau cinéma, en 2018, a permis de faire reconnaître leur statut de salarié-es au sens du Code du travail, ce qui leur a procuré la protection des lois du travail et la possibilité de négocier une convention collective, une première au Québec dans ce secteur.

15 000 enseignantes et enseignants (FNEEQ–CSN) exigent mieux pour le réseau collégial 

Alors que le gouvernement Legault continue de multiplier les opérations de communication concernant la négociation du secteur public, les enseignantes et enseignants de cégep des syndicats affiliés à la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQCSN) entament une grève dès ce midi, et ce, jusqu’à jeudi midi. Pour elles et eux, plutôt que de miser sur les relations publiques, ce dernier doit prendre acte des besoins dans le réseau collégial et cesser de gérer les services publics selon ses seules priorités électorales. 

Des revendications pourtant cohérentes avec les objectifs du gouvernement 
Les enseignantes et enseignants de cégep dénoncent le manque d’ouverture et le refus d’entendre le bien-fondé de nombreuses demandes, alors que celles-ci permettraient de contribuer à l’atteinte des objectifs en éducation du gouvernement.  

« Le manque d’écoute et de mouvement de la partie patronale est difficile à comprendre. Nos revendications apportent des solutions à des enjeux bien réels pour le réseau collégial. À titre d’exemple, la formation continue permet de former des éducatrices en CPE, des infirmières et des techniciennes et techniciens du réseau de la santé ou encore des techniciennes et techniciens en ingénierie tout comme plusieurs autres professionnel-les dispensant des services à la population et participant même à la relance économique. Or, enseigner à la formation continue, c’est donner le même cours qu’un enseignant au régulier pour 50 % du salaire. Ce n’est pas attrayant et nous allons avoir de plus en plus de difficulté à attirer des personnes qualifié-es pour assurer ces formations. Il nous semble que c’est une logique que le gouvernement peut comprendre et surtout en fonction de laquelle il peut voir l’importance de débloquer les ressources nécessaires afin de rehausser la rémunération des chargé-es de cours à la formation continue », explique Yves de Repentigny, vice-président responsable du regroupement cégep de la FNEEQ. 

Une situation similaire touche les programmes de techniques lourdes de la santé, où le manque de ressources alourdit considérablement la tâche et complique l’attraction d’infirmières enseignantes, par exemple, et ce, alors que qu’il s’agit de disciplines en grande demande et en situation de pénurie dans le réseau de la santé. Les enseignantes et enseignants revendiquent que des sommes supplémentaires soient débloquées afin de corriger la situation actuelle. 

Autre revendication majeure : l’ajout de ressources afin de mieux encadrer les étudiantes et étudiants en situation de handicap et ceux avec faible moyenne générale au secondaire. « Les cohortes qui entreront dans nos collèges sont les élèves de 4e et 5e secondaire de cette année, soit les plus affectés par la pandémie. Les retards s’avéreront importants et les ressources devront être au rendez-vous pour les soutenir; c’est, encore là, un objectif de diplomation post-secondaire cohérent avec les volontés du gouvernement. Bref, nous invitons François Legault à se détacher de ses priorités électorales et à faire preuve de vision pour l’ensemble des enjeux en éducation », ajoute Yves de Repentigny 

La liberté académique (liberté d’enseignement, liberté de recherche et de création, liberté d’expression) est protégée et reconnue pour les professeur-es et chargé-es de cours à l’université. Or, même si les enseignantes et enseignants du réseau collégial font partie de l’enseignement supérieur, il n’existe rien de tel dans leur convention. C’est une situation qui s’avère problématique et qui mérite d’être corrigée dans le cadre de l’actuelle négociation.

Cette importante mobilisation a également pour objectif de rappeler au gouvernement qu’il doit redresser la barre en matière de rémunération dans les services publics, où l’on trouve notamment une très forte proportion de travailleuses. Pour y arriver, la CSN revendique un mécanisme de protection du pouvoir d’achat et des augmentations de 2$ de l’heure la première année de la convention ainsi que le montant le plus avantageux entre 0,75 $ de l’heure ou 2,2 % pour les deux années subséquentes. 

Le secteur public de la CSN a maintenant tous ses mandats de grève 
« Aujourd’hui, c’est le début d’un vaste mouvement à la CSN, alors que des mandats de grève ont été adoptés dans tous les secteurs que nous représentons dans les services publics. Par ce mouvement, les travailleuses et les travailleurs de la santé et des services sociaux, de l’éducation et des organismes gouvernementaux expriment qu’ils en ont marre d’entendre le premier ministre dire qu’il a été patient, alors que son gouvernement reste campé sur ses positions depuis 2019. Nous voyons très clairement, qu’en ce moment, celui-ci préfère investir l’argent des contribuables dans des campagnes de publicité pour vanter son offre, au lieu de l’investir là où il doit l’être : dans les services à la population », affirme Caroline Senneville, vice-présidente de la CSN.

« Aucune stratégie de relations publiques, ni aucune campagne publicitaire ne pourront mettre en veilleuse ce que l’on sait trop bien et que l’on répète depuis le début de la négociation : il est urgent d’améliorer les salaires et les conditions de travail dans les services publics, car il y a des graves problèmes de surcharge, d’attractivité et de rétention de la main d’œuvre. Le gouvernement doit donner un coup de barre, sans quoi nous continuerons d’en payer collectivement le prix », conclut Dominique Daigneault, présidente du Conseil central du Montréal-métropolitain-CSN. 

Le personnel de soutien des cégeps affilié à la FEESP-CSN annonce 3 journées consécutives de grève en mai

Exaspérés par le blocage des négociations, les syndicats représentant le personnel de soutien dans les cégeps annoncent qu’ils seront en grève du 19 au 21 mai inclusivement, partout dans la province. Au cours des dernières semaines, les assemblées générales des syndicats du Secteur soutien cégeps affiliés à la FEESP-CSN, représentant près de 6300 membres, se sont dotés de mandats de débrayage de cinq jours à exercer au moment jugé opportun.

Des demandes patronales pour faire reculer nos conditions de travail
« Le gouvernement ne le dit pas dans ses conférences de presse, mais la partie patronale nous a déposé des demandes de reculs dans nos conditions de travail. Ainsi, non seulement il nous offre des montants insuffisants en termes de salaire, mais ses demandes feraient en sorte d’augmenter la précarité d’emploi vécue par beaucoup de nos membres », mentionne Martine Moreau, présidente du Secteur soutien cégeps FEESP-CSN. « Depuis des mois, nous nous présentons à la table de négociation et les représentants patronaux ne font que répéter leurs demandes et ne démontrent aucune ouverture aux priorités du personnel de soutien. En ce moment, nous n’assistons pas à un processus de négociation, mais plutôt à une tentative d’imposer unilatéralement des reculs sur les conditions de travail », ajoute-t-elle.

2-3 semaines pour régler
« Lors de son annonce du 2 mai dernier, le premier ministre a annoncé vouloir régler les conventions collectives dans les prochaines semaines. Nous nous inscrivons dans cette volonté », signale Stéphanie Gratton, vice-présidente de la FEESP-CSN. « Toutefois, encore faut-il que le gouvernement adopte une vue d’ensemble quant aux différentes situations et problématiques ayant cours dans les secteurs public et parapublic, notamment dans les cégeps, où la pénurie de personnel se fait déjà sentir dangereusement pour les classes d’emploi de soutien. Il est encore temps d’agir et nous sommes prêts à négocier jour et nuit s’il le faut! »

Des services publics portés par l’ensemble des travailleuses et des travailleurs
« M. Legault doit cesser de tout regarder à travers le seul prisme de ses priorités électorales. L’ampleur de la crise actuelle dans les réseaux le démontre comme jamais; pour que la population ait accès à des services de qualité, il faut remédier au plus vite aux graves problèmes d’attraction et de rétention qui sévissent dans tous les secteurs. Et ce n’est pas avec 5 % d’augmentation salariale sur 3 ans et des investissements insuffisants pour les conditions de travail qu’on va y arriver », affirme Caroline Senneville, vice-présidente de la CSN. 

 Notons qu’à ce stade, seulement les membres du Secteur soutien cégeps affiliés à la FEESP-CSN seront en grève. Les autres secteurs et regroupements de la FEESP-CSN sont encore en consultation sur un mandat identique de 5 jours de grève à exercer au moment jugé opportun.

 Profil du Secteur soutien cégeps de la FEESP-CSN
Le Secteur soutien cégeps regroupe près de 6300 membres (39 accréditations) répartis dans 34 établissements collégiaux et un centre informatique, situés dans onze régions administratives sur les treize que compte le Québec. Il représente notamment les manœuvres, l’ensemble du personnel technique (travaux pratiques, administration, informatique, etc.), les agentes et agents de soutien administratif ainsi que les ouvrières et ouvriers spécialisés. Le Secteur soutien cégeps est affilié à la Fédération des employées et employés de services publics de la CSN.

Liste des syndicats concernés

Syndicat du personnel de soutien du Cégep de Baie-Comeau CSN
Syndicat des employés de soutien du Cégep de Sept-Îles (CSN)
Syndicat du personnel de soutien du Cégep de la Gaspésie et des Îles à Gaspé
Syndicat des employé-e-s du Centre spécialisé en pêches de Grande-Rivière (CSN)
Syndicat des employés de soutien du Cégep des Îles (CSN)
Syndicat des employés et employées de soutien du Campus de Carleton-sur-Mer
Syndicat des employés(es) de soutien du CEGEP de l’Outaouais – CSN
Association soutien du Collège Héritage (Heritage College Support Staff Association) CSN
Syndicat du personnel de soutien du Cégep régional de Lanaudière-CSN
Syndicat du personnel de soutien du Collège Lionel-Groulx
Syndicat des employés(es) de soutien du Cegep de St-Jérôme
Syndicat des employés et employées du Cégep du Vieux Montréal (CSN)
Syndicat des employés du Cégep Rosemont CSN
Syndicat des employé(e)s de soutien du C.E.G.E.P. de Saint-Laurent
Syndicat des employés du Cégep Montmorency (CSN)
Syndicat des employés de soutien du Cégep André Laurendeau (CSN)
Syndicat des employées et employés du Collège Gérald-Godin – CSN
Syndicat du personnel de soutien du Cégep de Lévis-Lauzon (CSN)
Syndicat du personnel de soutien du Cégep de Sainte-Foy
Syndicat du personnel de soutien du Collège de Limoilou
Syndicat du personnel de soutien du Cégep Beauce-Appalaches – CSN
Syndicat du personnel de soutien du Cégep de Rimouski (CSN)
Syndicat national des employés du Cégep de Rivière-du-Loup
Syndicat du personnel de soutien du Cégep de Matane (CSN)
Syndicat du personnel de soutien du Cégep de La Pocatière
Syndicat des employé(e)s de soutien du Cégep de Jonquière (CSN)
Syndicat des employées et employés de soutien du Cégep d’Alma
Syndicat des employés de soutien du Cégep de Saint-Félicien
Syndicat des employé.es de service du Collège de Chicoutimi
Syndicat des employé(e)s de soutien du Cégep de Sorel-Tracy (CSN)
Syndicat des employé(e)s de soutien du Cégep de Saint-Hyacinthe (CSN)
Syndicat des employés du Cegep St-Jean-sur-Richelieu
Syndicat des employé(e)s de soutien du Cégep Champlain Campus St-Lambert (CSN)
Syndicat des employé(e)s de soutien du Cégep de Drummondville (CSN)
Syndicat des employés du Cégep de Trois-Rivières (CSN)
Syndicat du personnel de soutien du Collège de Shawinigan

 

Manifestation de respect au cimetière Notre-Dame-des-Neiges

En ce jour de la fête des Mères, les membres du Syndicat des travailleuses et des travailleurs du cimetière Notre-Dame-des-Neiges–CSN ont manifesté leur respect à la clientèle de leur milieu de travail.

« Nous sommes venus aujourd’hui afin de manifester notre respect à la clientèle de notre cimetière en leur remettant une rose blanche. Nous savons très bien que si nous ne manifestons pas cette marque de reconnaissance à celles et ceux qui viennent honorer leurs défunts, notre employeur ne le fera pas. La preuve en est qu’aujourd’hui même, en cette fête des Mères fortement achalandée, la direction a décidé de ne garder qu’une seule porte d’accès au cimetière, de souligner Benoît Simard, président du Syndicat des travailleuses et des travailleurs du cimetière Notre-Dame-des-Neiges–CSN. Parlant de respect, nous avons récemment appris que l’employeur n’avait pas l’intention de respecter le plancher d’emploi de 62 employé-es réguliers qui s’occupe de l’entretien du cimetière. En plus des 26 abolitions de postes du 17 mars dernier, la direction a annoncé jeudi dernier un important virage vert en vertu duquel notre joyau montréalais n’aurait tout simplement plus du tout besoin d’entretien. Nous avons bien compris que la Fabrique Notre-Dame qui gère le cimetière veut tout simplement envoyer nos emplois en sous-traitance. »

Sans contrat de travail depuis le 31 décembre 2018, le syndicat est en négociation depuis le mois de novembre 2019. Les négociations étant au point mort, le 26 mars dernier, le syndicat s’est doté d’une banque de dix jours de grève.

« Lorsque les négociations arrivent, la haute direction invoque toujours des problèmes financiers pour justifier ses décisions irrationnelles et ses abolitions de postes. Nous aimerions bien connaître sa situation financière pour comprendre, mais l’employeur refuse toujours, après deux demandes, d’ouvrir ses livres comptables. Plusieurs épisodes d’intimidation de l’employeur envers les membres du syndicat s’ajoutent à ce portrait peu reluisant. Les derniers développements confirment cette volonté de briser les membres d’un syndicat qui devra à nouveau se battre pour se faire respecter. Et nous serons fièrement à leurs côtés », de déclarer Jean-Pierre Bourgault, vice-président et trésorier de la Fédération des employées et employés de services publics–CSN.

« Dans cette tradition de manque de respect, souvenons-nous qu’en 2007, les membres du STTCNDDN ont lutté férocement contre ce même employeur lors d’un lock-out cruel de 17 semaines. Et ils sont sortis debout de ce difficile conflit, la tête haute, obtenant satisfaction pour la majorité de leurs revendications. Pour sa part, l’employeur avait été forcé d’accepter une entente à l’amiable d’une valeur de 1,2 million intervenue entre les familles et les concessionnaires du cimetière et la Fabrique Notre-Dame, pour compenser la fermeture forcée du lieu de culte par l’employeur. Depuis toujours, les salarié-es mettent tout en œuvre pour offrir un service respectueux aux familles endeuillées et cette journée est le reflet de cet engagement envers les familles qui sont ici aujourd’hui », de conclure Chantale Ide, vice-présidente du Conseil central du Montréal métropolitain–CSN.

Le Syndicat des travailleuses et des travailleurs du cimetière Notre-Dame-des-Neiges–CSN rassemble 125 membres.

Violence envers les femmes : il est grand temps d’agir

OPINIONS / Il y a quelques semaines, le gouvernement québécois a annoncé un investissement de 223 millions de dollars pour lutter contre la violence conjugale envers les femmes. Cette annonce est tout à fait louable, car une femme qui vit une telle violence en est une de trop. C’est tout de suite, alors que le mois de mai est désormais le mois de la sensibilisation et de la prévention des agressions à caractère sexuel, que nous devons donner aux victimes un véritable accès aux services et à la justice afin de mieux les accompagner dans ces moments difficiles de leur vie.

Nous, représentantes syndicales de la CSN qui sommes en contact avec beaucoup de travailleuses, constatons que l’actuelle succession de féminicides et la médiatisation du procès de Gilbert Rozon amènent plusieurs de nos membres à se confier à nous. Ces personnes nous racontent les violences vécues, que ce soit dans le cadre d’une relation intime ou au travail. Celles dont l’emploi n’est pas stable peinent encore plus à faire valoir leurs droits. Quand dénoncer peut rimer avec jeûner, elles y réfléchissent à deux fois avant de passer à l’acte.

Larguées par le système
Ces femmes qui nous interpellent nous disent souvent se sentir abandonnées par le système. Elles lui reprochent notamment de les laisser se débrouiller seules avec le cortège d’erreurs qui peut s’ensuivre ou de leur barrer tout simplement la route dans leur quête vers une véritable justice. Devant la difficulté de se faire entendre par cette justice trop imparfaite, plusieurs se tournent vers le tribunal du Web. Malheureusement, cette tribune qu’elles utilisent pour tenter de mettre un baume sur leurs plaies et faire la paix avec leur malheureuse expérience peut les plonger dans des situations périlleuses, comme le vivent actuellement les initiatrices de la page Facebook Dis Son Nom. Ces dénonciations sont toutefois pleines d’enseignement et traduisent une volonté de ces femmes de se libérer de leur boulet. Un vent de changement souffle! Ne fermons pas les yeux quand elles sortent de l’ombre pour dévoiler sur la place publique les préjudices qu’elles subissent. L’heure n’est plus aux études de toutes sortes : le gouvernement a le devoir d’agir et de leur offrir les moyens d’obtenir une vraie justice. Et il doit le faire maintenant.

Écouter les femmes du terrain
En avril 2019, un comité formé de spécialistes des questions de violences conjugale et sexuelle a été mandaté pour réfléchir à la question et y apporter des pistes de solution. Dans son rapport final dévoilé en décembre dernier, ledit comité a proposé 190 recommandations toutes plus pertinentes les unes que les autres pour contrer le fléau des violences à l’endroit des femmes. Parmi celles-ci, notons la mise en place d’un tribunal spécialisé en matière d’agressions sexuelles et de violence conjugale qui aurait comme tâche de développer une expertise et une approche particulières concernant ces questions omniprésentes dans notre société. Lors de la mise sur pied d’un groupe de travail visant à évaluer la faisabilité de cette recommandation phare du rapport, le ministre de la Justice Jolin-Barrette n’a pas cru bon d’intégrer à l’exercice les intervenantes de première ligne. Ce faisant, il n’entend que d’une oreille les vœux des autrices du rapport et des groupes de femmes œuvrant sur le terrain. Erreur! On ne bâtit pas une maison en négligeant les fondations et en commençant par le toit: ces groupes sont les mieux placés pour connaître les écueils rencontrés par les victimes de violences. S’en tenir à la recommandation telle que formulée aurait démontré une réelle intention de répondre aux revendications des femmes. Le ministre attache manifestement une grande importance à la lutte qu’il souhaite mener contre les violences faites aux femmes et pour une justice plus humaine et équitable. La reconnaissance de l’apport incontournable de femmes du terrain serait un grand pas dans la mise en action de ce rapport.

Avec ces 190 recommandations, nous avons en main tous les outils pour que les femmes prises dans les filets de la violence sexuelle ou de la violence conjugale puissent emprunter la voie la mieux adaptée à leur situation. Grâce à une réelle volonté politique du gouvernement, elles pourront enfin bénéficier du grand principe du droit à l’égalité de traitement devant la loi.

Annick Charette
Secrétaire générale-trésorière de la Fédération nationale des communications et de la culture–CSN et plaignante dans le procès de Gilbert Rozon

Caroline Senneville
Vice-présidente de la CSN

Katia Lelièvre
Vice-présidente de la CSN

Réforme des lois sur le statut de l’artiste: des engagements qui rassurent le secteur culturel

L’APASQ, l’AQAD, l’ARRQ, la FNCC–CSN, la GMMQ, la SARTEC, TRACE, l’UDA et l’UNEQ saluent l’engagement des parlementaires de l’Assemblée nationale qui ont adopté aujourd’hui à l’unanimité la motion reconnaissant que les artistes ont été durement touchés par la pandémie et que leur travail exceptionnel doit être mieux encadré par une réforme en profondeur des Lois sur le statut de l’artiste.

Constatant jour après jour, données concrètes à l’appui, que les deux lois actuelles ne parviennent pas à améliorer les conditions socio-économiques des artistes — alors que c’est leur raison d’être — les organisations réclament une révision majeure de ces lois depuis plusieurs décennies et ont déposé au ministère des Communications et de la Culture des mémoires détaillés allant tous dans ce sens, en février dernier.

La pandémie ayant subitement aggravé une situation déjà extrêmement précaire pour les artistes, créateurs et professionnels de la culture, il y a, plus que jamais, urgence d’agir afin d’assurer la pérennité de notre culture et de permettre à celles et ceux qui lui donnent une âme de gagner leur vie adéquatement. Ainsi, nous sommes rassurés par les déclarations de la ministre Nathalie Roy qui s’est engagée, encore aujourd’hui, à respecter les promesses de son gouvernement de déposer un projet de loi et de régler cet enjeu durant son mandat actuel.

En cette matière, notre regroupement, qui représente quelque 26 000 membres, réitère sans réserve son entière collaboration afin de mener à bien cette réforme essentielle dès maintenant. Les Lois sur le statut de l’artiste ont été conçues pour les artistes, qui sont les mieux placés pour connaître leurs réalités et leurs besoins.

Nous sommes impatients de discuter avec la ministre Roy afin d’accélérer les travaux de son ministère, malgré la pandémie, pour aboutir à un dépôt de son projet de loi dès la rentrée de l’Assemblée nationale l’automne prochain, et nous comptons sur l’appui de tous les députés afin qu’une nouvelle loi soit promulguée avant les prochaines élections.

Le personnel syndiqué des CPE de la FSSS–CSN accentue la pression

Aux prises avec un problème aggravé de pénurie de main-d’œuvre, les travailleuses et les travailleurs des centres de la petite enfance, représentés par la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), se dotent de mandats forts partout au Québec, pour accentuer les moyens de pression sur le gouvernement Legault.

«Ce gouvernement promet de créer de nouvelles places, mais sait très bien que cet objectif est inatteignable dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre qualifiée en CPE, exacerbée depuis un an par la pandémie. Une seule solution permettra de retenir ou d’attirer des ressources : de meilleures conditions de travail», explique logiquement Stéphanie Vachon, représentante du secteur des CPE à la FSSS–CSN.

Or, au détriment des familles québécoises, les demandes patronales qui viennent d’être déposées à la table de négociation nationale s’inscrivent en parfaite contradiction avec la volonté de mettre un terme à la pénurie. «Les demandes formulées visent à presser le citron davantage et ainsi détériorer les conditions de travail de celles et ceux qui éduquent nos tout-petits. Cette stratégie contreproductive risquerait de décourager d’éventuelles recrues et de pousser vers la sortie les personnes épuisées et sous-payées qui tiennent le réseau à bout de bras », ajoute Stéphanie Vachon.

Ainsi, au cours des prochaines semaines, les parents seront informés de l’escalade des moyens de pression et seront appelés à appuyer les travailleuses et les travailleurs des centres de la petite enfance dans leurs démarches pour bonifier et assurer la pérennité du réseau des CPE.

Des demandes légitimes pour stopper la pénurie

Les travailleuses et les travailleurs des centres de la petite enfance demandent, entre autres, une augmentation salariale équitable comparativement à une formation du même niveau dans le réseau de l’éducation. Aussi, elles souhaitent plus de moyens pour donner de meilleurs services aux enfants, dont du temps pour mieux planifier, pour remplir le dossier de l’enfant et pour soutenir les enfants à besoins particuliers. Il faut également faire respecter le ratio éducatrices/enfants en tout temps.

«Avec le transfert prochain de 6 milliards de dollars du gouvernement fédéral, le gouvernement Legault a plus que jamais les moyens de mieux répondre aux besoins des familles québécoises qui nécessitent plus de places en CPE et de meilleurs services grâce au personnel qualifié», conclut Lucie Longchamps, vice-présidente de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN).

Réforme de la DPJ : le gouvernement doit agir dès maintenant

La CSN se réjouit de l’accueil favorable qu’a réservé le gouvernement du Québec au rapport final de la commission Laurent, déposé lundi. « L’heure n’est plus à la réflexion, mais bien à l’action. Il faut agir rapidement pour le bien des enfants du Québec. Il doit y avoir un avant et un après commission Laurent », souligne d’emblée le vice-président de la CSN, David Bergeron-Cyr.

La CSN salue au passage le travail d’enquête colossal abattu par l’équipe de la Commission spéciale sur les droits des enfants et la protection de la jeunesse. Plusieurs constats et recommandations détaillés par la commission Laurent sont en parfaite harmonie avec les demandes formulées par la CSN, à la suite d’une enquête menée auprès de ses membres et de ses organisations affiliées.

Le rapport de la commission insiste notamment sur la nécessité d’agir en amont pour le bien-être des enfants. Parmi les recommandations émises, on y retrouve en outre celles qui visent à favoriser la prévention, à revoir la gouvernance et la structure des services aux jeunes en difficulté, à rehausser et à protéger les budgets dédiés aux services aux jeunes, et à s’attaquer impérativement au problème de surreprésentation des enfants noirs et des enfants autochtones en protection de la jeunesse. Le volumineux rapport énonce également la nécessité d’améliorer l’organisation du travail, de reconnaître la pratique spécialisée en protection de la jeunesse, de revoir la charge de travail des intervenantes et intervenants et d’assurer leur sécurité physique et psychologique.

Des promesses à tenir

La CSN va s’assurer que les promesses faites par le ministre délégué à la Santé et aux Services sociaux, Lionel Carmant, ne soient pas que des paroles et que le groupe d’action interministériel soit efficace. La qualité et la stabilité des services aux jeunes en difficulté passent impérativement par la qualité des conditions de pratique et de travail des intervenantes et des intervenants du milieu.

« Les enfants du Québec méritent mieux que le sous-investissement et la désorganisation qui gangrènent notre système, depuis des décennies d’austérité. Les travailleuses et les travailleurs du réseau sont épuisés, mais certainement pas désabusés. Le gouvernement doit leur donner les moyens de mieux protéger nos enfants, comme ils y ont droit », conclut David Bergeron-Cyr.

Les agents correctionnels du Québec exigent davantage de reconnaissance

Les agents de services correctionnels ont manifesté devant les établissements de détention de Québec et de Laval mardi matin pour exprimer leur frustration envers le gouvernement au moment où les représentants patronaux et syndicaux reprenaient les négociations en vue du renouvellement de la convention collective.

« Ça fait un an que le gouvernement reste campé sur ses positions et qu’il ne démontre aucune volonté de faire avancer les négociations, s’insurge Mathieu Lavoie, président du Syndicat des agents de la paix en services correctionnels du Québec (SAPSCQ–CSN). Il est temps de lui faire comprendre qu’il doit faire des offres sérieuses et reconnaître le travail des agentes et agents de la paix qui maintiennent le réseau correctionnel du Québec à bout de bras. »

Après avoir observé le refus du gouvernement de négocier de bonne foi lors de la négociation soi-disant accélérée du printemps 2020 et de la tentative avortée de reprise de la négociation « normale » l’automne dernier, le syndicat a été insulté de voir que les offres patronales étaient restées essentiellement inchangées le 31 mars dernier.

« Le gouvernement et le Conseil du trésor sont complètement déconnectés de la réalité, déplore M. Lavoie. On est aux prises avec de graves problèmes d’attraction et de rétention de main-d’œuvre depuis plusieurs années, mais l’employeur continue de jouer à l’autruche et ne propose absolument rien pour améliorer la situation. »

« En public, le gouvernement dit vouloir régler au plus vite, mais arrivé aux tables de négociation, il se traîne les pieds, affirme la présidente de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN), Nathalie Arguin. Les agentes et agents des services correctionnels mettent leur santé et leur sécurité à risque chaque jour au service du gouvernement et de la société québécoise. Il est impératif que ces sacrifices soient enfin reconnus. Et cela passe par une convention collective et des conditions dignes du travail périlleux que le personnel des services correctionnels du Québec effectue au quotidien. »

À propos

Le SAPSCQ–CSN est un syndicat autonome affilié à la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN) et à la Confédération des syndicats nationaux (CSN) depuis 2006. Il représente plus de 2800 agentes et agents de la paix en services correctionnels, répartis dans 18 établissements de détention partout au Québec.

La commission Laurent va dans le sens de recommandations de la CSN

La Fédération des professionnèles (FP–CSN) salue plusieurs des recommandations du rapport Laurent qui vont dans le sens de ce qu’elle demandait comme la reconnaissance de l’importance de la première ligne, la reconnaissance de la surcharge de travail à la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ) ainsi qu’en centres jeunesse et l’importance de la prévention et des déterminants sociaux.

La FP–CSN réaffirme en particulier qu’il est absolument nécessaire de pourvoir tous les postes et de maintenir une stabilité des équipes dans les centres jeunesse. « Sans efforts supplémentaires pour rendre le travail à la DPJ et en centres jeunesse plus vivable, l’ajout de postes ne fonctionnera pas et tout un pan des recommandations de Mme Laurent va tomber à l’eau », insiste Jessica Goldschleger, responsable du secteur de la santé et des services sociaux à la FP–CSN. Pour la fédération, la balle est clairement dans le camp du gouvernement qui doit enfin passer à l’action et réinvestir en première ligne, en incluant le secteur communautaire ainsi que les centres locaux de services communautaires (CLSC), et faire plus de prévention.

Les recommandations de la commission Laurent sont malheureusement encore très loin de la réalité sur le terrain. À la DPJ et au Centre jeunesse de Québec, par exemple, on compte encore aujourd’hui une trentaine de postes vacants et cent-cinquante postes qui sont présentement affichés. « Nous sommes très loin d’un climat de travail qui permettrait la stabilité des équipes », déplore Nicole Cliche, présidente du Syndicat des professionnèles, techniciennes et techniciens de la santé et des services sociaux de la Capitale-Nationale (SPTSSS-CSN), qui souligne que la stabilité du personnel fait partie intégrante des recommandations du rapport Laurent.

Dans une enquête menée auprès de ses membres en 2020, la FP–CSN avait tiré six recommandations essentielles, dont plusieurs sont reprises dans le rapport Laurent, comme la nécessaire bienveillance envers les enfants, une plus grande prise en compte de leurs besoins, le renforcement de la première ligne et la nécessité de diminuer la charge et la complexité du travail des intervenantes et intervenants. La FP–CSN salue particulièrement la plus grande place recommandée pour les intervenants psychosociaux par rapport à une approche plus médicale de la jeunesse qui a pris énormément de place depuis la réforme Barrette.

Un impact pour plusieurs membres de la FP–CSN
La Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse (CDPDJ), comme son nom l’indique, joue un rôle essentiel pour la protection des droits de la jeunesse et elle a développé une grande expertise dans le cadre de l’exercice de son mandat. La FP–CSN se questionne sur la recommandation du rapport Laurent qui vise à mettre fin à ce rôle pour le transférer ailleurs.

Au surplus, plusieurs recommandations du rapport pourraient avoir des contrecoups importants sur de nombreux membres de notre fédération. La FP–CSN demeurera à l’affut de tout développement qui pourrait avoir un impact sur plusieurs travailleuses et travailleurs et procédera à une analyse plus approfondie du rapport dans les prochains jours.

M. Legault, la patience des travailleuses et des travailleurs du secteur public a ses limites

« M. Legault nous a conviés, encore aujourd’hui, à une autre déplorable opération médiatique aux dépens des travailleuses et des travailleurs des services publics. Depuis plus de 18 mois, nous sommes présents aux tables de négociation et on nous sert encore le même message, la même offre. Notre patience aussi a ses limites. » C’est le constat que fait la CSN au sortir de la rencontre qui s’est tenue cet après-midi, à Montréal, entre les organisations syndicales et le premier ministre du Québec.

La CSN, qui représente 160 000 travailleuses et travailleurs du réseau de la santé et des services sociaux, celui de l’éducation et des organismes gouvernementaux, déplore l’entêtement du gouvernement qui refuse toujours de bonifier ses offres pour répondre aux besoins réels des réseaux. « Ce qui est sur la table présentement, on l’a déjà rejeté, deux fois plutôt qu’une. Si M. Legault veut que les choses aillent plus vite, c’est très simple, il suffit que l’argent et les mandats soient au rendez-vous pour améliorer les salaires et les conditions de travail », lance Caroline Senneville, 1re vice-présidente de la CSN.

L’organisation syndicale affirme que les travailleuses et les travailleurs des réseaux ne sont pas dupes et qu’ils ne se laisseront pas berner par les beaux discours du gouvernement. « Sur les salaires, le premier ministre et la présidente du Conseil du trésor ont beau essayer de maquiller les chiffres, dans les faits, ce sont, encore et toujours depuis décembre 2019, les mêmes augmentations qu’ils proposent. Ce qu’il y a sur la table, ce n’est pas 8 % d’augmentation, mais plutôt des augmentations de salaire de 5 % sur 3 ans et des montants forfaitaires qui sont des mesures éphémères et qui n’améliorent pas les salaires », ajoute Mme Senneville.

Alors qu’il y a une pénurie de main-d’œuvre et que la rémunération du personnel des services publics accuse un retard de plus de 9 % par rapport à l’ensemble des autres salarié-es du Québec, la vice-présidente de la CSN réitère qu’il faut poursuivre les négociations pour mettre en place des mesures pérennes. « Si on veut réussir à régler les graves problèmes d’attraction et de rétention qui frappent tous les secteurs et qui plombent les services publics, il n’y a pas 36 000 solutions : ça prend de meilleurs salaires pour toutes et tous et des investissements significatifs pour améliorer les conditions de travail. »

En attendant que le gouvernement montre qu’il est prêt lui aussi à négocier, il est clair pour la CSN que la mobilisation se poursuit. La centrale syndicale consulte actuellement ses membres sur un mandat de grève à exercer au cours des prochaines semaines, si le gouvernement reste campé sur ses positions. « Les mandats de grève s’accumulent, tant en santé et services sociaux qu’en éducation et dans les organismes gouvernementaux; nous en sommes déjà à plus de 100 syndicats dont les membres ont voté pour la grève. Nous avons d’ailleurs annoncé jeudi dernier que les 15 000 enseignantes et enseignants de cégep affiliés à la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN) débrayeront du 11 au 13 mai, si le gouvernement continue à faire la sourde oreille », ajoute Mme Senneville.

La CSN a tenu à conclure avec une mise en garde pour le premier ministre : « un règlement rapide passe par une réelle volonté du gouvernement d’améliorer les services à la population, à défaut de quoi, il y aura d’autres mouvements de grève, dans plusieurs secteurs. Ça ne peut plus continuer comme ça. Nous allons agir pour toutes les Québécoises et tous les Québécois, pour qu’ils aient accès aux services auxquels ils ont droit. »

Marche du 1er mai à Montréal

À l’occasion de la Journée internationale des travailleuses et des travailleurs, la Coalition montréalaise du 1er mai soulève l’importance des enjeux sociétaux mis en lumière par la crise sanitaire et marchera aujourd’hui sous le thème : sortons de la crise en santé et en sécurité.

Le rassemblement est prévu à 13 h à la place Charles de Gaulle, au parc La Fontaine, pour entamer la marche à 13 h 30.

Le thème Sortons de la crise en santé et en sécurité se décline en 5 revendications :

Sortir de la crise avec un travail qui ne rend pas malade
La Coalition demande de mieux protéger au quotidien la santé des travailleuses et des travailleurs. La pandémie de COVID-19 aura été un exemple frappant pour le personnel de la santé et les travailleuses et travailleurs essentiels.

Non seulement la santé physique des travailleuses et travailleurs doit être mieux protégée, mais il faut assurer leur bonne santé mentale, notamment par une meilleure reconnaissance des maladies psychologiques. En plus d’une meilleure culture de prévention, la Coalition demande un meilleur accompagnement des victimes d’accident de travail ou de maladies professionnelles.

Sortir de la crise avec un salaire décent
Pour la Coalition, la santé et la sécurité passent également par un salaire décent. Alors que de nombreux travailleurs et travailleuses peinent à joindre les deux bouts financièrement, offrir de meilleures conditions de travail constitue un levier concret qui permet de réduire les inégalités en favorisant une plus grande justice sociale.

Sortir de la crise avec des droits renforcés
La Coalition demande de renforcer les droits dans l’ensemble des sphères de la société, que ce soit les droits sociaux et économiques, les droits du travail, la sécurité sociale ou les droits des immigrantes et immigrants; il nous faut tendre vers un plus grand respect des droits en tirant les leçons de la crise.

Sortir de la crise avec des services publics forts
Pour assurer la santé et la sécurité de tous, la Coalition demande un réinvestissement majeur dans les services publics et des mesures importantes pour assurer de meilleures conditions de travail pour celles et ceux qui les dispensent. Il faut pouvoir garantir à la population le droit d’avoir des services publics de qualité.

Sortir de la crise avec un réel engagement environnemental
Dans l’urgence de la crise, les gouvernements ont misé sur des mesures à court terme. La Coalition demande aux gouvernements de s’engager dans une relance économique qui ne se fasse pas au détriment de l’environnement. Il faut déployer une plus grande énergie pour s’attaquer aux changements climatiques à l’aide d’une économie plus verte, des énergies renouvelables et du développement durable.

Rappel historique
La Journée internationale des travailleuses et des travailleurs est née à la suite d’un mouvement de grève lancé à Chicago le 1er mai 1886 par 300 000 travailleuses et travailleurs qui voulaient obtenir la journée de travail de huit heures. Une répression policière sanglante est alors survenue : des militantes et des militants syndicaux furent arrêtés et condamnés à mort. Quatre d’entre eux ont été pendus. Six ans plus tard, ils furent innocentés.

À propos de la Coalition montréalaise du 1er mai

Organisations syndicales :

Centrale des syndicats démocratiques (CSD), Confédération des syndicats nationaux (CSN), Centrale des syndicats du Québec (CSQ), Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ), Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS), Fédération autonome de l’enseignement (FAE), Fédération Interprofessionnelle de la santé du Québec – FIQ, Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ), Syndicat de professionnels et de professionnelles du gouvernement du Québec (SPGQ)

Organismes communautaires et groupes de la société civile :

Centre des travailleurs et travailleuses immigrants (CTI), Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ), Table régionale des organismes volontaires d’éducation populaire de Montréal (TROVEP), Union étudiante du Québec (UEQ), Union des travailleuses et travailleurs accidentés ou malades (UTTAM)

Salaire minimum à 15$ l’heure : qu’attend le Québec ?

Alors que le gouvernement canadien annonce son intention d’établir un salaire minimum fédéral de 15 $ l’heure, le gouvernement du Québec continue de traîner de la patte dans le dossier avec une hausse ridicule de 40 cents du salaire minimum. La campagne 5-10-15 s’explique mal ce refus d’aider les travailleuses et travailleurs à bas salaire à sortir de la pauvreté.

Rappelons que l’augmentation du salaire minimum à 15 $ l’heure fait partie des mesures annoncées dans le dernier budget du gouvernement canadien pour permettre aux travailleuses et aux travailleurs sous sa juridiction de « gagner leur vie décemment ». Il s’est engagé à déposer un projet de loi en ce sens. Pendant ce temps, au Québec, le salaire minimum passera de 13,10 $ à 13,50 $ l’heure le 1er mai.

La co-porte-parole de la campagne 5-10-15, Virginie Larivière, ne comprend pas cette différence d’approche. « Le discours du gouvernement du Québec veut que l’emploi soit la voie la plus sûre pour sortir de la pauvreté. Pourtant, le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale, Jean Boulet, refuse d’offrir un salaire minimum en conséquence ! Une augmentation de 40 cents du salaire minimum représente tout juste une augmentation de 14 $ par semaine pour une personne qui travaille 35 heures ! C’est nettement insuffisant pour permettre aux gens de sortir de la pauvreté ! »

Mélanie Gauvin, également porte-parole de la campagne 5-10-15, ajoute : « Ce sont environ 446 000 personnes qui gagnent moins de 15 $ l’heure au Québec. Comme la majorité n’est pas syndiquée, ces travailleuses et travailleurs dépendent du gouvernement pour voir leur situation s’améliorer. Il est plus que temps que le salaire minimum passe à 15 $ l’heure. »

Voilà maintenant cinq ans que la campagne 5-10-15 porte cette revendication d’un salaire minimum à 15 $ l’heure. Plus que jamais, ce taux horaire représente le seuil minimal à atteindre, un seuil qui aurait dû être franchi il y a longtemps. Pour les membres de la campagne 5-10-15, il est évident que le gouvernement devrait d’ores et déjà s’intéresser à des études comme celle publiée le 28 avril par l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques (IRIS), qui fait la démonstration que le salaire minimum devrait dépasser les 15 $ l’heure pour permettre aux travailleuses et travailleurs de sortir de la pauvreté.

À de nombreuses reprises pendant la crise sanitaire, le gouvernement a chanté les louanges des travailleuses et travailleurs à bas salaire comme les préposé∙e∙s aux bénéficiaires, le personnel d’entretien, les commis d’épicerie, etc. Plusieurs ont pu obtenir des primes temporaires au plus fort de la crise. Mais cela ne saurait remplacer un salaire régulier qui permette de vivre dignement, un salaire d’au moins 15 $ l’heure.

Quelques données sur le salaire minimum
En 2019, l’Institut de la statistique du Québec indiquait que 74 % des personnes rémunérées au salaire minimum occupaient un emploi permanent et 58 % étaient des femmes. Selon le gouvernement, 287 000 personnes gagnent 13,50 $ l’heure ou moins.

À propos de la campagne 5-10-15
La campagne 5-10-15 mise sur trois grandes revendications : connaître son horaire cinq jours à l’avance, avoir 10 jours de congé payé en cas de maladie ou de responsabilités familiales et un salaire minimum de 15 $ l’heure.

Les sept organisations membres de la campagne sont : le Front de défense des non-syndiquéEs, le Collectif pour un Québec sans pauvreté, la Centrale des syndicats démocratiques (CSD), la Confédération des syndicats nationaux (CSN), la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), le Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ) et le Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ).

Ottawa peut et doit empêcher la faillite des universités

« On ne peut pas traiter l’Université Laurentienne ou tout autre établissement similaire comme une simple compagnie. L’accès au savoir dans toutes les régions du pays ne devrait pas dépendre des mauvaises décisions des administrateurs qui sont en place à un moment donné », insiste Ginette Langlois, présidente de la FP–CSN.

La Fédération des professionnèles (FP–CSN) demande au gouvernement fédéral de revoir sa Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies (LACC) afin qu’elle ne puisse pas s’appliquer pour les universités ou autres organismes publics importants.

« On ne peut pas traiter l’Université Laurentienne ou tout autre établissement similaire comme une simple compagnie. L’accès au savoir dans toutes les régions du pays ne devrait pas dépendre des mauvaises décisions des administrateurs qui sont en place à un moment donné », insiste Ginette Langlois, présidente de la FP–CSN qui représente près de 2000 professionnèles de l’enseignement supérieur au Québec. La FP–CSN demande donc au gouvernement Trudeau de jouer un rôle beaucoup plus actif afin d’assurer le maintien des formations universitaires en français partout au Canada.

Cette demande de revoir la LACC est par ailleurs soutenue par l’Association canadienne des professeures et professeurs d’université (ACPPU).

Dur coup pour les sages-femmes
« L’abolition par l’Université Laurentienne d’un des deux seuls programmes de formation pour les sages-femmes en français au Canada est un dur coup pour cette profession. Les sages-femmes pourraient jouer un rôle encore plus grand pour assurer les suivis de grossesses et les naissances dans les régions en pénurie d’obstétriciens. On doit assurer un plus grand accès à cette formation et non l’inverse », affirme Ginette Langlois, dont la fédération représente les sages-femmes du Québec.

Problème récurrent de financement des universités
« Tout comme en Ontario, les universités du Québec sont dans un étau financier qui les force trop souvent à prendre des décisions qui ne vont pas dans l’intérêt des étudiant-es ou de l’avancement de la recherche publique. Ce qui arrive à l’Université Laurentienne devrait servir de signal d’alarme avant qu’une des régions du Québec perde son université », met en garde Ginette Langlois.

Notons que l’ACCPU et l’Association des professeures et professeurs de l’Université Laurentienne (APPUL) ont été surprises que l’administration ait fait appel à la protection de la LACC, alors que l’Université Laurentienne avait déclaré un budget équilibré pour la septième année consécutive en 2017, puis de nouveau en 2019. Un autre coup de théâtre est survenu quand l’APPUL a constaté que les subventions de recherche avaient disparu et ces fonds avaient été utilisés pour les opérations quotidiennes.

La FP–CSN craint que les universités du Québec ne soient pas à l’abri d’un tel tour de passe-passe financier qui permet de cacher les problèmes pendant des années, jusqu’à ce qu’il soit trop tard.

Les professeur-es de cégep affilié-es à la FNEEQ–CSN annoncent des journées de grève

Exaspérés par la stagnation de leur négociation et par l’impasse dans laquelle les entraîne le gouvernement, les syndicats d’enseignantes et enseignants de cégep affiliés à la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ–CSN) seront en grève partout au Québec du 11 au 13 mai. Rappelons qu’au cours des dernières semaines, les assemblées générales des 45 syndicats de la FNEEQ, qui représentent plus de 15 000 enseignantes et enseignants, se sont dotés de mandats de débrayage de cinq jours à exercer au moment jugé opportun.

Un gouvernement qui nous pousse à bout
Après 18 mois de pourparlers et une convention collective échue depuis plus d’un an, l’incertitude a assez duré et les enseignantes et enseignants refusent de continuer à jouer dans un simulacre de négociation.

L’exaspération est bien là. On sent que le gouvernement joue la carte de l’usure et les pourparlers font du surplace depuis un bon moment. C’est dommage qu’au lieu de favoriser le dialogue et l’écoute, nos vis-à-vis nous poussent dans nos derniers retranchements, alors qu’ils devraient travailler avec nous pour améliorer les conditions d’enseignement et d’apprentissage dans le réseau collégial.  Nous avons des demandes importantes pour lutter contre la précarité, tant au secteur régulier qu’à la formation continue, où les enseignants gagnent, à travail équivalent, la moitié du salaire de l’enseignement régulier. Nous demandons aussi d’avoir suffisamment de ressources dans les techniques lourdes de la santé, ainsi que pour l’encadrement des étudiantes et étudiants en situation de handicap. Ce sont là certains des dossiers que nous souhaitons régler.  Si nous en sommes là aujourd’hui, c’est que nous sommes arrivés au bout de nos options pour faire progresser les discussions et nous n’hésiterons pas à exercer notre droit de grève si la situation ne débloque pas d’ici là », explique Yves de Repentigny, vice-président responsable du regroupement cégep de la FNEEQ.

« Aujourd’hui, ce sont nos enseignantes et enseignants de cégep qui dénoncent l’attitude de fermeture du gouvernement, mais les mandats de grève s’accumulent aussi dans les autres syndicats du secteur public de la CSN. Le gouvernement ne peut plus gérer cette négociation selon ses seules priorités électorales ou selon les crises médiatiques. Sur le terrain, il y a des centaines de milliers de travailleuses et de travailleurs, dont une forte proportion de femmes, qui doivent pallier les multiples problèmes d’attraction, de rétention et de surcharge de travail, alors, là, il doit faire le choix de soutenir tous les services publics », affirme Caroline Senneville, vice-présidente de la CSN.

La grève touchera 45 cégeps et aura lieu de midi le 11 mai à midi le 13 mai si la partie patronale persiste à rendre les pourparlers inopérants.

Liste des syndicats concernés :

Syndicat des enseignantes et enseignants du Cégep de Sept-Îles
Syndicat des enseignantes et des enseignants de l’École des pêches et de l’aquaculture du Québec
Syndicat des enseignantes et des enseignants du Centre d’études collégiales Baie-des-Chaleurs
Syndicat des Enseignantes et Enseignants du Collège de l’Outaouais
Heritage Faculty Association
Syndicat des enseignantes et des enseignants du Cégep Régional de Lanaudière à Joliette (FNEEQ-CSN)
Syndicat des enseignantes et des enseignants du Cégep régional de Lanaudière à L’Assomption
Syndicat des enseignantes et enseignants du cégep régional de Lanaudière à Terrebonne
Syndicat des professeures et des professeurs du Cégep de Saint-Jérôme
Syndicat des enseignantes et des enseignants du Collège Lionel-Groulx
Syndicat des professeurs du collège d’enseignement général et professionnel de Saint-Laurent
​​Syndicat des enseignantes et enseignants du cégep Montmorency
Syndicat des professeurs du Collège d’enseignement général et professionnel de Maisonneuve
Syndicat des professeurs du Collège d’enseignement général et professionnel du Vieux Montréal
John Abbott College Faculty Association
Syndicat du personnel enseignant du Collège d’enseignement général et professionnel d’Ahuntsic
Syndicat des professeurs du Collège Marie-Victorin
Syndicat des professeurs du Collège Dawson
Vanier College Teachers Association
Syndicat des professeurs du Collège d’enseignement général et professionnel de Rosemont
Syndicat de l’enseignement du Cégep André-Laurendeau (SECAL)
Syndicat du personnel enseignant du Centre d’études collégiales à Chibougamau – CSN
Syndicat des enseignantes et des enseignants du Cégep de l’Abitibi-Témiscamingue
Syndicat des enseignantes et des enseignants du Cégep Limoilou
Syndicat des professeures et professeurs du Collège d’enseignement général et professionnel de Lévis-Lauzon
Syndicat des professeur-e-s du Collège François-Xavier-Garneau
Champlain St-Lawrence College Teachers’ Union
Syndicat des enseignantes et enseignants du Cégep Beauce-Appalaches (CSN)
Syndicat des enseignantes et enseignants du Cégep de Thetford
Syndicat du personnel enseignant du Centre d’études collégiales en Charlevoix
Syndicat des enseignantes et enseignants des Campus de La Pocatière et de Montmagny
Syndicat du personnel enseignant du Collège de Chicoutimi (FNEEQ-CSN)
Syndicat des enseignantes et des enseignants du Cégep de Saint-Félicien
Syndicat des enseignants du Collège d’Alma (FNEEQ) (CSN)
Syndicat des professeurs et répartiteurs du Centre québécois de formation aéronautique
Syndicat du personnel enseignant du Cégep de Jonquière
Syndicat du personnel enseignant du Cégep de Sherbrooke – CSN
Syndicat des enseignantes et enseignants du Cégep de Granby-Haute-Yamaska
Syndicat des professeurs du Cégep de Saint-Hyacinthe
Syndicat des enseignantes et des enseignants du Cégep Saint-Jean-sur-Richelieu
Syndicat des professeures et professeurs du collège Édouard-Montpetit (CPPCEM)
Syndicat des enseignants du Cégep Champlain (St-Lambert) (CSN)
Syndicat des professeurs du Collège de Valleyfield
Syndicat des enseignantes et enseignants du Collège Shawinigan
Syndicat des professeurs du Collège d’enseignement général et professionnel de Trois-Rivières

 

 

Malgré 173 morts, le gouvernement s’entête à faire reculer le Québec

En cette Journée internationale de commémoration des travailleuses et des travailleurs morts ou blessés au travail, le Québec pleure les 173 personnes qui ont perdu la vie en 2020 en tentant de la gagner. La province se souvient aussi de tous ceux et celles qui se sont blessés en travaillant. En cette année de pandémie, la CSN exprime également sa solidarité avec les victimes de la COVID-19, virus souvent propagé au travail.

« Ayons une pensée pour les 40 000 personnes des secteurs de la santé et des services sociaux, et tout le personnel qui participe à l’éducation de nos enfants, bien souvent des femmes, qui ont contracté le virus. N’oublions pas, non plus, les milliers de travailleuses et de travailleurs du secteur privé qui ont souffert de la maladie », rappelle David Bergeron-Cyr, vice-président de la CSN. Pour l’ensemble de ces gens, la CSN encourage ses membres, ses syndicats et ses organisations affiliées à observer une minute de silence à 10 heures, aujourd’hui, dans tous les milieux de travail.

«C’est quand même ironique qu’au cœur de cette funeste tragédie sanitaire, le gouvernement ne profite pas de l’occasion pour aller plus loin en matière de protection avec sa réforme en santé-sécurité. Le PL-59 fait reculer les droits des travailleuses et des travailleurs en limitant l’indemnisation et en reculant sur des acquis en prévention pour certains secteurs », s’indigne David Bergeron-Cyr.

En effet, la réforme va compliquer et judiciariser la réadaptation des victimes en échange de trop maigres avancées en prévention. Pire encore, l’abolition des groupes prioritaires prévus par la loi actuelle privera les milieux de travail industriels des mécanismes éprouvés depuis les 40 dernières années.

« La prévention, c’est non négociable. Ce qu’il faut, pour que le Québec cesse d’être le cancre en matière de santé-sécurité au Canada, est plutôt de ne pas seulement étendre les mécanismes de prévention à l’ensemble des milieux de travail, mais également leur donner tous les outils nécessaires à leur prise en charge. Les travailleuses et les travailleurs ne doivent pas devenir les victimes de la réforme qui semble plutôt vouloir économiser sur leur dos », déplore le vice-président de la centrale.

Des conséquences pour longtemps  

Il est minuit moins une pour bonifier le projet de loi 59, toujours à l’étude. À quand, par exemple, une vraie reconnaissance des problèmes d’épuisement au travail ? Quand va-t-on répandre les mécanismes de prévention efficaces, décentralisés avec des moyens encadrés pour les faire fonctionner ? Quand va-t-on admettre que lorsque le travail nous blesse, physiquement et psychologiquement, il faut le reconnaitre, sans tracasseries administratives ?

« Il aura fallu 40 ans pour accoucher d’une nécessaire réforme en santé-sécurité au travail. Nous sommes en train de rater un rendez-vous historique. Les conséquences du PL-59 risquent de nous affliger collectivement pour longtemps. Cette réforme ne doit pas être un affront à la mémoire des disparu-es dont nous nous souvenons en ce 28 avril », conclut-il.