Les syndicats de la santé et des services sociaux déplorent le manque de collaboration gouvernementale

Les leaders des organisations syndicales représentant le personnel en soins infirmiers et cardiorespiratoires déplorent le manque de collaboration pour convenir, ensemble, de solutions pouvant améliorer les conditions de travail et répondre à la crise importante de pénurie de personnel en soins infirmiers et cardiorespiratoires.

À la suite de rencontres intensives pour ramener les travailleuses et les travailleurs de la santé dans le réseau et implanter le changement de culture tant réclamé par leurs membres, les représentants ministériels ont écouté une partie des propositions syndicales sans juger bon de faire un retour.

Les organisations syndicales voulaient que ce comité de travail se penche sur des solutions pérennes, valorisantes et reconnaissantes de tout le travail accompli dans le quotidien par le personnel de la santé. Elles proposaient des solutions sans mesure coercitive, disqualifiante et inéquitable pour les membres. Cependant, l’exercice des derniers jours était tronqué et a escamoté notre volonté de trouver de telles solutions.

Depuis le début de la pandémie, le ministre de la Santé et des Services sociaux a cherché systématiquement à écarter les syndicats des discussions. Il a préféré la coercition, la division et la menace, plutôt que de s’engager dans la voie légitime de la concertation pour atteindre ses objectifs.

« On a l’impression de faire partie d’une belle stratégie de relations publiques du gouvernement, mais, à la suite de ces rencontres, nous refusons de servir de légitimation aux actions de ce dernier. Encore une fois, nous apprendrons lors d’une conférence de presse les pistes de solutions retenues par le ministre et celles qu’il a rejetées. Pourtant, les organisations syndicales sont d’avis que ces solutions sont à considérer dans une perspective globale et non à la pièce », dénoncent ensemble la FSQ-CSQ, la FIQ, la FSSS–CSN, le SQEES-FTQ et le SCFP.

Il a été largement démontré que gouverner à coup d’arrêtés ministériels (155 depuis la déclaration d’urgence sanitaire, dont 105 visant des conditions de travail), la méthode du bâton contre des travailleuses et des travailleurs de la santé, cela ne donne pas les résultats escomptés, bien au contraire.

Par exemple :

  • L’arrêté ministériel 2020-007 a accentué la détresse et l’épuisement des travailleuses et des travailleurs de la santé, de même qu’il a accéléré leur départ vers le privé.
  • Les mesures restrictives et coercitives contenues dans l’arrêté 2021-071 concernant les primes d’attraction et de rétention sont un frein massif au recrutement, alors que le réseau peine à offrir les soins et les services essentiels à la population et que les bris de services se multiplient. Plusieurs des mesures vont aussi carrément à l’encontre du nouveau contrat de travail. Un travail de collaboration dans la mise en place de ces mesures aurait pu faire en sorte d’éviter qu’elles soient reçues assez froidement sur le terrain.

L’urgence sanitaire utilisée de façon abusive pour se faire du capital politique
Pour les leaders syndicaux, l’urgence sanitaire n’est plus une excuse pour justifier le gouvernement de continuer à imposer des mesures inéquitables et discriminatoires, et passer outre les conditions prévues au contrat de travail négociées en toute bonne foi.

« Les syndicats sont les seuls agents négociateurs légitimes pour parler au nom des travailleuses et des travailleurs de la santé. Le gouvernement doit agir en conséquence et discuter avec nous pour en arriver à une entente lorsqu’il est question des conditions de travail de nos membres. Il ne peut pas unilatéralement imposer ses volontés et nous interpeller seulement lorsque ses initiatives autoritaires échouent », expliquent les leaders syndicaux.

« Le ministre de la Santé est en train de saborder ses propres mesures visant l’attraction et la rétention du personnel. Nos membres sont à bout du manque de respect et de reconnaissance. L’abus de pouvoir et la division ne conduisent jamais au succès. Il est temps que le ministre le réalise », concluent les leaders syndicaux.

« On rate la cible », dénonce le réseau intersyndical pour le climat

Exaspérés par l’inaction des gouvernements face à la crise climatique, des travailleuses et travailleurs membres des organisations formant le Réseau intersyndical pour le climat (RIC) ont décidé de se mettre en marche pour dénoncer la situation et réclamer des mesures suffisantes pour atteindre la cible de réduction des gaz à effet de serre de l’Accord de Paris. Réunis au parc du Mont-Royal, ils ont affirmé haut et fort leur volonté de changement.

Le RIC a ciblé le parc du Mont-Royal, le poumon de Montréal, afin de souligner l’importance de protéger l’environnement. La crise sanitaire est importante, mais elle ne doit pas nous faire perdre de vue l’urgence climatique. Pour contrer la menace des changements climatiques à l’échelle mondiale, des transitions vers des économies sobres en carbone doivent s’opérer.

« Les scientifiques ne cessent de nous mettre en garde, il faut les écouter. En l’absence de mesures importantes pour redresser la situation et atteindre la cible fixée, nous courrons tous à la catastrophe, plaident les organisations membres RIC. Au Québec seulement, on estime que l’augmentation de la température entraînera 20 000 décès d’ici 2065. Il n’est pas trop tard pour agir. Nous pouvons apporter des solutions durables pour le mieux-être de tous. Faisons en sorte que la transition soit juste pour les travailleuses et travailleurs de même que pour la santé l’ensemble de la société! »

L’action du RIC a lieu dans le cadre de la Journée mondiale d’action pour la justice climatique. La manifestation du Québec s’inscrit parmi 75 autres à travers le monde à l’occasion de la COP26. À l’initiative de syndicats internationaux, ces actions ont pour objectif de rappeler aux gouvernements qu’ils doivent accroitre considérablement leur ambition climatique. Actuellement, trop de pays ratent la ciblé fixé par l’Accord de Paris.

La coalition syndicale formée des onze principales organisations représentant les travailleuses et travailleurs du Québec revendique que le gouvernement s’engage dans un processus de transition juste. Celle-ci doit permettre d’éviter que les travailleuses et travailleurs subissent des effets négatifs des transformations environnementales nécessaires de l’économie. Favoriser la création d’emplois d’utilité environnementale et sociale et mettre en place des programmes de formation et de requalification de la main-d’œuvre sont des avenues à mettre de l’avant. Les politiques d’austérité et de privatisation ne sont pas une option. Une transition juste doit réduire les inégalités socioéconomiques, notamment en s’assurant que l’ensemble du Québec soit bien desservi en termes de services publics. Le RIC revendique une politique fiscale plus progressiste qui redistribue mieux les richesses, qui finance adéquatement les services publics et qui privilégient des initiatives porteuses pour relever le défi climatique. Finalement, la participation civile est essentielle à la réussite de la transition juste et le RIC revendique la mise en place de forums et autres lieux de concertation civile.

Le RIC regroupe les organisations syndicales québécoises suivantes : APTS, CSD, CSN, CSQ, FAE, FIQ, FTQ, SFPQ et SPGQ.

Les syndiqué-es du STT de la Coop Lanaudière manifestent devant le siège social de Sollio

Aujourd’hui, les membres du Syndicat des travailleuses et des travailleurs de la Coop Lanaudière–CSN (STTCL–CSN) et leurs alliés ont manifesté devant le siège social de Sollio, dont la Coopérative Novago fait partie de ses divisions.

« Nous sommes en grève depuis le 30 septembre dernier et nous faisons face à un employeur affilié à Sollio qui désire casser notre syndicat. Après deux ans de négociation, il a eu le culot de déposer une offre qu’il a qualifiée de finale et globale qui imposerait à la majorité des syndiqué-es des baisses de salaire variant de 14 % à 29 %, ce qui est totalement inacceptable pour nous, de dénoncer Nicole Lambert, présidente du STTCL–CSN. Concrètement, en plein contexte de rareté de main-d’œuvre, l’employeur veut imposer une baisse drastique de 22 à 15 $ l’heure pour certains salarié-es, ce qui inciterait plusieurs d’entre nous à tout simplement quitter leur emploi ».

L’employeur, la coopérative Novago, se spécialise dans les conseils et la vente de produits agricoles et offre également des services de quincaillerie.

« À la suite de ce dépôt complètement farfelu et déconnecté de la réalité, l’employeur refuse carrément de retourner à la table de négociation. Il traite cavalièrement les employé-es membres d’un syndicat qui existe depuis 50 ans qui ont largement contribué au succès d’une coopérative connue et très appréciée par ses coopérants. Au fil des ans, ils ont obtenu un régime de retraite et des assurances collectives, deux arguments majeurs d’attraction et de rétention de la main-d’œuvre en ces temps où les employeurs déploient justement de multiples stratégies pour recruter les employé-es », de souligner Nancy Mathieu, secrétaire générale de la Fédération du commerce–CSN.

« L’employeur entretient un climat malsain où les menaces et l’intimidation nuisent grandement à la négociation. Devant l’établissement de Joliette, on compte presque autant de gardes de sécurité que de piqueteurs et le syndicat a dû déposer une plainte qui allègue que l’employeur a recours à des briseurs de grève. Celui-ci a procédé à des réductions de salaire punitives arbitraires de 30 minutes et à des annulations unilatérales de périodes de vacances à des salarié-es syndiqués, de préciser Patricia Rivest, présidente du Conseil central de Lanaudière–CSN. Avec ses stratégies moyenâgeuses, l’employeur veut faire reculer les conditions de travail de 10 à 15 ans, ce qu’aucune travailleuse, aucun travailleur n’acceptera ».

« Le Conseil central du Montréal métropolitain–CSN appuie inconditionnellement les membres du STTCL–CSN dans leur lutte pour obtenir le respect de cet employeur peu scrupuleux. Le mouvement des coopératives s’est construit sur des bases d’entraide, de solidarité et de mutualité et les comportements de l’employeur actuel vont dans une direction diamétralement opposée à ces idéaux, ce qui remet radicalement en question la mission même de Novago. Nous interpellons vivement la haute direction de Sollio afin qu’elle rappelle à l’ordre cet employeur qui fait honte au mouvement coopératif », de conclure Chantal Ide, vice-présidente du Conseil central du Montréal métropolitain–CSN.

À propos

Le Syndicat des travailleuses et des travailleurs de la Coop Lanaudière–CSN rassemble 25 membres.

Des briseurs de grève au Marriott Château Champlain

Le Marriott Château Champlain a fait appel à huit personnes embauchées après le début des négociations pour le renouvellement de la convention collective afin de faire le travail des syndiqué-es lorsque ceux-ci ont exercé des journées de grève en septembre et en octobre. C’est ce que révèle le rapport d’un enquêteur du ministère du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale.

Fort de ce rapport d’enquête, le syndicat CSN du Marriott Château Champlain et la CSN évaluent actuellement les options légales à leur disposition afin d’empêcher l’hôtel d’avoir recours de nouveau à ces personnes si d’autres journées de grève doivent être exercées, puisque le syndicat considère qu’il s’agit des briseurs de grève.

Rappelons que le Code du travail du Québec interdit à un employeur d’avoir recours à des briseurs de grève pour maintenir un certain équilibre dans le rapport de force et éviter l’allongement inutile des conflits de travail.

Ce syndicat fait partie de la ronde de négociation coordonnée de l’hôtellerie aux côtés de 24 autres syndicats CSN. Rappelons que neuf de ces hôtels ont conclu une entente au cours des dernières semaines. En plus du Marriott Château Champlain, des enquêteurs ont constaté l’utilisation de briseurs de grève dans deux autres hôtels.

« C’est bien certain que lorsqu’on exerce la grève, il y a des conséquences pour les hôteliers, réagit le trésorier de la Fédération du commerce (FC–CSN), Michel Valiquette. Ce n’est pas de gaieté de cœur qu’on fait ça. On préférerait ne pas avoir à l’exercer pour négocier des ententes satisfaisantes parce que c’est ça notre objectif. J’appelle tous les hôteliers à leurs responsabilités. Nous sommes sans convention collective depuis maintenant plus d’un an. Nos demandes sont réalistes. Elles sont en phase avec la conjoncture de l’industrie. Il y a une seule voie à prendre, c’est celle de la négociation ».

Deux mois de grève au Hilton DoubleTree

Rien n’entrave la détermination des travailleuses et des travailleurs du Hilton DoubleTree de Montréal. Les salarié-es de l’hôtel du Complexe Desjardins ont déclenché la grève le 2 septembre pour augmenter la pression sur l’employeur qui refuse de négocier les priorités que se sont données les membres des syndicats CSN de l’hôtellerie.

Pourtant, des règlements négociés sont intervenus dans neuf autres hôtels et les travailleuses et les travailleurs du Delta Sherbrooke se prononceront cette semaine sur une dixième entente de principe, toujours sur la base de la plate-forme commune que les syndicats se sont donnée. En plus des mêmes augmentations de salaire pour tous, environ 8 % sur quatre ans, les travailleuses et les travailleurs de l’industrie veulent notamment protéger leur lien d’emploi, car il importe qu’ils soient véritablement au cœur de la relance de l’industrie après la crise que nous avons vécue. De son côté le Hilton DoubleTree propose, bien au contraire, d’imposer des reculs aux conditions de travail.

Ce mardi midi, les travailleuses et les travailleurs ont donc souligné deux mois de conflit par un rassemblement bruyant devant leur hôtel.

Pour le président du syndicat CSN du Hilton DoubleTree, Claude Harrison, il n’est pas question de lâcher ! « Nos membres gardent le moral malgré tout. Ils refusent de voir leurs conditions de travail reculer. Ailleurs, dans d’autres hôtels, il y a eu des ententes alors nous savons que c’est possible d’y arriver ».

 

manifestation doubletree
Des travailleuses et travailleurs déterminés

La vice-présidente de la CSN, Katia Lelièvre était sur place : « Les travailleuses et les travailleurs ont décidé de se mobiliser et de faire preuve de solidarité. La façon dont se comporte cet employeur qui veut faire reculer les conditions de travail en pleine pénurie de main-d’œuvre, c’est inacceptable. Nous allons les soutenir jusqu’au bout ».

Le trésorier de la Fédération du commerce (FC–CSN), Michel Valiquette, souligne qu’une entente demeure possible : « L’employeur va devoir s’asseoir à la table de négociation et faire preuve d’ouverture. Parce que le syndicat, de son côté, apporte des solutions, mais elles sont repoussées du revers de la main par l’employeur ».

Quant à elle, la présidente du Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM–CSN), Dominique Daigneault, souligne que cette lutte est importante. « Je salue la détermination des membres du syndicat qui se tiennent debout jour après jour pour défendre leurs conditions de travail. Il n’y a qu’un moyen d’amener un employeur comme celui-là à mener des négociations sérieuses, c’est par la mobilisation, par la solidarité. C’est ce qu’on voit ici au Hilton DoubleTree ».

Pour vraiment décentraliser le réseau de la santé et des services sociaux

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) demande au gouvernement d’aller plus loin dans la décentralisation du réseau de la santé et des services sociaux. Uniquement rajouter des gestionnaires ne permettra pas de donner un nouveau souffle au réseau. Grâce à un récent sondage, la Fédération a identifié plusieurs solutions pour mieux organiser le réseau.

Les travailleuses et travailleurs disent ce qu’ils pensent d’une refonte du réseau
Dans les dernières semaines, le gouvernement Legault a indiqué son intention d’apporter des changements au réseau de la santé et des services sociaux, notamment pour aller vers une plus grande décentralisation. C’est pour connaître l’opinion de ses membres que la FSSS–CSN a lancé un sondage du 20 au 27 octobre, auquel plus de 3400 salarié-es ont répondu.

« La décentralisation, ça veut dire quoi ? Pour le ministre Dubé, ça semble s’arrêter à ajouter des cadres. Mais si on veut se donner une chance que ça aille mieux dans le réseau, ça va prendre plus que ça. Ça va prendre une gestion plus humaine des ressources, plus d’autonomie pour les équipes de travail, une participation à la gestion pour le personnel et la population et une approche globale moins médico-hospitalière », explique Jeff Begley, président de la FSSS–CSN.

La réforme Barrette nous a mal préparés à faire face à la pandémie
Pour 79 % des répondantes et répondants, le réseau aurait été en meilleure posture pour faire face à la pandémie si la réforme Barrette n’avait pas eu lieu. La centralisation à outrance a enlevé les leviers aux milieux de travail pour bien prendre soin du personnel et de la population et pour agir efficacement en prévention de la santé et sécurité du travail (SST). La FSSS–CSN a sondé ses membres et ils souhaitent une amélioration de la prévention, notamment en mettant en place des comités de SST pour agir en prévention dans les milieux de travail et en ayant un regard externe pour faire le bilan de la prévention dans le réseau.

Six solutions pour que ça aille mieux
La FSSS–CSN identifie six solutions prioritaires pour instaurer le changement de cap nécessaire pour répondre à la détresse du personnel et mieux répondre aux besoins de la population.

  • Démocratisation

Pour 80 % des répondantes et répondants au sondage de la FSSS–CSN, un projet de loi qui viendrait réviser le réseau devrait miser sur la démocratisation, notamment une plus grande participation du personnel et de la population à la gestion.

  • Des équipes de travail plus autonomes

C’est 83 % des répondantes et répondants qui pensent qu’un projet de loi qui viendrait réviser le réseau devrait miser sur des équipes de travail plus autonomes.

  • Freiner la place du privé

C’est 85 % des répondantes et répondants qui pensent que le ministre doit profiter de ce projet de loi pour freiner la place du privé et utiliser les ressources et les sommes économisées pour réinvestir dans le réseau public. La FSSS–CSN réclame notamment que le gouvernement intègre dès maintenant le personnel des agences privées dans le réseau, toutes catégories de personnel confondues.

  • Effacer les ravages de l’austérité

Depuis la réforme Barrette, les gouvernements ont récupéré plus de 11,5 milliards de dollars dans le financement des établissements publics. Il sera impossible de parvenir à remettre le réseau sur pied si ce manque à gagner n’est pas réinvesti, selon la FSSS–CSN.

  • Améliorer de manière permanente les conditions de travail

Le gouvernement met de plus en plus le doigt sur les bons bobos. Mais il refuse jusqu’à maintenant de prendre les moyens qu’il faut pour attirer et retenir le personnel. Pour cela, il doit améliorer les conditions de travail et mieux reconnaître le personnel de manière permanente et non par des primes temporaires et inéquitables. Pour y arriver, il doit cesser d’agir seul à coups d’arrêtés ministériels et négocier de bonne foi avec les syndicats.

  • Sortir les centres jeunesse et les soins de longue durée des CISSS et CIUSSS

Les CISSS et CIUSSS ont montré leur incapacité à prendre en charge toutes les missions du réseau. Ils ont particulièrement échoué pour les centres jeunesse et les soins de longue durée (CHSLD et soutien à domicile). C’est pourquoi la FSSS–CSN réclame une réorganisation du réseau permettant de donner une structure autonome à ces missions centrales.

Sit-in de professionnel-les en soins pour dénoncer les conditions de travail de la néonatalogie

Des infirmières et infirmières auxiliaires de la néonatalogie du CHU Sainte-Justine ont pris part à un sit-in spontané dans la nuit du 31 octobre. Pour la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), ce signal d’alarme rappelle l’urgence d’agir pour mettre fin à la détresse du personnel.

Ces professionnel-les en soins ont pris la décision de mener cette action spontanée, sans quoi elles se retrouvaient à donner des soins non sécuritaires. Cette situation rappelle l’ampleur des problèmes d’attraction et de rétention de la néonatalogie comme de plusieurs secteurs dans le réseau. Si l’employeur reconnaît les problèmes vécus en néonatalogie, la FSSS–CSN invite le ministère de la Santé et des Services sociaux à se mettre en mode écoute pour implanter des solutions rapidement. Plusieurs semaines après l’entrée en vigueur des primes temporaires décrétées par le gouvernement, force est de constater que cela n’a pas permis jusqu’à maintenant d’attirer et de retenir les professionnel-les en soins.

« Les professionnel-les en soins de la néonatalogie envoient un signal clair : il est temps que ça change si on veut donner des soins de qualité ! Cela fait longtemps qu’on propose des solutions pour améliorer les choses, notamment en exigeant d’ajouter des infirmières auxiliaires en néonatalogie », explique Félix-Olivier Bonneville, président du Syndicat des professionnel-les en soins infirmiers et cardiorespiratoires du CHU Sainte-Justine (SPSIC–CSN).

« Le gouvernement doit arrêter de faire la sourde oreille et enfin écouter les propositions des professionnel-les en soins. Ce qu’elles veulent, c’est de la reconnaissance et la fin du TSO, pas des primes temporaires », de conclure Frédéric Lapierre Justin, représentant des professionnel-les en soins à la FSSS–CSN.

Les syndiqué-es appuient les familles et rendent hommage à leurs défunts

En ce jour de la fête des morts, les membres du Syndicat des travailleuses et des travailleurs du cimetière Notre-Dame-des-Neiges–CSN (STTCNDDN–CSN) et leurs alliés ont manifesté leur appui aux familles et ont rendu hommage à leurs défunts.

« En ce jour de la fête des morts, nous sommes venus manifester notre appui aux familles et rendre hommage à celles et ceux que nous avons accompagnés à leur dernier repos. Malgré la demande des familles d’ouvrir le cimetière les dimanches, elles n’ont eu que partiellement gain de cause, la direction du CNDDN ayant décidé de leur donner accès que de 9 h à 12 h, de déclarer Patrick Chartrand, président du STTCNDDN–CSN. Alors que la direction du CNDDN déclarait fermer les dimanches afin de nous laisser procéder à la désinfection des lieux, nous devons rétablir les faits en précisant que nous n’avons jamais effectué ce travail durant cette plage de fermeture. De plus, l’état lamentable de plusieurs monuments et le mauvais entretien généralisé du cimetière sont directement liés aux coupes de postes et d’heures imposées par notre employeur. Ce n’est pas normal qu’il y ait certains syndiqués qui ont désormais honte de travailler ici. Nous, ce que l’on veut c’est travailler au bien-être des familles en entretenant le cimetière, ce qui contribue à l’embellissement de ce joyau montréalais et qui honore les défunts qui reposent ici en paix ».

« Sans contrat de travail depuis le 31 décembre 2018, le syndicat est en négociation depuis le mois de novembre 2019. Et sans aucune raison valable, le 17 mars dernier, l’employeur a procédé à l’abolition de 26 postes à l’entretien. De plus, il n’a pas respecté le plancher d’emploi de 62 employé-es réguliers qui doivent s’occuper de l’entretien du cimetière. S’il y a donc un responsable de la détérioration de ce magnifique lieu, c’est bien à la Fabrique Notre-Dame que nous devons demander des comptes », de dénoncer Linda Tavolaro, secrétaire générale de la Fédération des employées et employés de services publics–CSN.

« Malgré l’annonce faite le 6 mai 2021 de son important virage vert en vertu duquel notre joyau montréalais n’aurait plus du tout besoin d’entretien, à la vue des lieux depuis plusieurs semaines, il est évident que ce virage est une triste farce et une catastrophe. Nous avons bien compris que la Fabrique Notre-Dame qui gère le cimetière veut briser le syndicat afin d’envoyer les emplois syndiqués en sous-traitance. La haute direction invoque toujours des problèmes financiers pour justifier ses décisions irrationnelles et ses abolitions de postes, mais refuse toujours d’ouvrir ses livres comptables afin de nous le prouver », de souligner Dominique Daigneault, présidente du Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM–CSN).

« Ce n’est pas la première fois que la Fabrique Notre-Dame manque de respect envers les familles. En 2007, les membres du STTCNDDN ont vécu un brutal lock-out de 17 semaines et l’employeur a été forcé d’accepter une entente à l’amiable de 1,2 million $ intervenue entre les familles et les concessionnaires du cimetière et la Fabrique Notre-Dame, afin de compenser la fermeture forcée du lieu de culte par l’employeur. Depuis toujours, les salarié-es du CNDDN mettent tout en œuvre pour offrir un service respectueux aux familles endeuillées et cette journée de fête des morts est le reflet de cet engagement indéfectible envers elles », de conclure Nathalie Arguin, secrétaire générale de la CSN.

À propos

Le Syndicat des travailleuses et des travailleurs du cimetière Notre-Dame-des-Neiges–CSN rassemble 125 membres.

Les agents correctionnels manifestent à Montréal et à Québec

Les agents des services correctionnels du Québec ont accentué la pression en manifestant aujourd’hui devant les établissements de détention de Montréal et de Québec afin d’accélérer leurs négociations avec le gouvernement.

« Nos membres sont venus des quatre coins du Québec pour manifester à Montréal et à Québec. Ça montre qu’ils en ont vraiment ras le bol », tonne Mathieu Lavoie, président du Syndicat des agents de la paix en services correctionnels du Québec (SAPSCQ–CSN). « Ça fait dix-huit mois que notre convention est échue. On attend que l’employeur nous propose des solutions concrètes pour résoudre les problèmes vécus au quotidien par les agentes et les agents et pour améliorer les relations de travail, qui sont excessivement mauvaises à l’heure actuelle. »

Le manque de personnel figure parmi les problèmes qui minent grandement le réseau carcéral québécois, estime le président du SAPSCQ–CSN. À l’heure actuelle, près de  400 postes demeurent vacants, et ce, depuis plusieurs mois – sans compter presque 300 agents qui sont en absence prolongée.

Selon un sondage commandé à la firme Léger par le SAPSCQ–CSN, moins du quart des Québécoises et des Québécois affirment qu’ils accepteraient de travailler comme agente ou agent de services correctionnels, ce qui explique en partie les difficultés de recrutement.

« Ça fait un an et demi que le gouvernement reste campé sur ses positions, déplore Benoît Malenfant, président de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN). Il est temps qu’il cesse de faire l’autruche, qu’il prenne la pleine mesure des problèmes d’attraction et de rétention de la main-d’œuvre qui plombent les services correctionnels et qu’il agisse en conséquence à la table de négociation. »

Trois autres journées de grève pour les 11 000 salarié-es des CPE syndiqués à la CSN

Après une autre journée de négociation infructueuse mardi, la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) annonce que les 11 000 travailleuses et travailleurs de CPE syndiqués à la CSN seront en grève les 2, 3 et 4 novembre prochain.

« Nous avons le devoir de continuer à mettre de la pression sur le gouvernement, déclare Lucie Longchamps, vice-présidente à la FSSS-CSN. Accepter ce que le gouvernement nous offre et signer une entente à rabais sont les pires choses que nous pourrions faire en ce moment. Ça ferait en sorte que les travailleuses et les travailleurs continueraient d’être surchargées, continueraient d’être sous-payés, et continueraient de quitter leur emploi. »

Le comité de négociation syndical a notamment profité de cette rencontre avec les porte-paroles patronaux pour présenter sa contre-proposition aux offres faites la semaine dernière sur la place publique par la secrétaire du Conseil du trésor, Sonia Lebel. Les deux parties n’ont eu d’autres choix que de se rendre compte qu’un fossé considérable les sépare toujours.

« C’est surprenant qu’un gouvernement qui continue de promettre de plus en plus de places dans les services de garde approche cette négociation comme n’importe quelle autre, c’est-à-dire en essayant de faire le moins de concessions possible aux travailleuses et aux travailleurs, se désole Stéphanie Vachon, responsable du secteur des CPE à la FSSS–CSN. Nous devrions plutôt travailler ensemble dans l’objectif commun d’assurer non seulement la pérennité, mais la croissance du réseau des CPE. »

Les trois journées de grève annoncées seront les quatrième, cinquième et sixième journées d’un mandat de grève de 10 jours adopté à 97 % par les travailleuses et les travailleurs de CPE au début de l’automne.

Une première signature de convention collective pour les professionnelles et les techniciennes du réseau de la santé et des services sociaux

 Alors que la crise de la main-d’œuvre fait rage dans le réseau, une première entente visant plus de 6000 professionnel-les, techniciens et techniciennes affiliés à la FP-CSN a été signée avec le gouvernement ce jeudi, permettant ainsi de répondre à certains problèmes criants qui font les manchettes depuis des mois.

La nouvelle convention collective s’appliquera dès ce dimanche 24 octobre, permettant l’application immédiate d’augmentations salariales et de primes qui favoriseront l’attraction et la rétention des salarié-es, alors que la crise de la main-d’œuvre se traduit notamment par des bris de services et des heures supplémentaires obligatoires pour plusieurs catégories de salarié-es.

Ces salarié-es, qui œuvrent au Centre hospitalier universitaire Sainte-Justine et au CIUSSS de la Capitale-Nationale, avaient entériné à 92 % l’entente de principe intervenue avec le gouvernement. L’entente signée ce jeudi 21 octobre prévoit, entre autres, de meilleures primes pour le personnel en centre jeunesse, les psychologues, le personnel en psychiatrie, en soins critiques, en CHSLD, la coordination d’équipe, la prise en charge de stagiaires et les quarts de travail de soir. Les membres toucheront aussi à des augmentations salariales pouvant atteindre jusqu’à 7,2 % sur trois ans, accompagnées de montants forfaitaires. Une bonification du budget de la formation pour le développement de la pratique professionnelle est également à souligner parmi les nombreuses améliorations prévues.

« Il était temps que le personnel puisse finalement bénéficier de ces nouvelles mesures avantageuses, souligne le président de la Fédération des professionnèles (FP-CSN), Danny Roy. L’entrée en vigueur de cette convention collective nous permet aussi d’amorcer des travaux importants sur la charge de travail, le télétravail et le droit à la déconnexion », ajoute-t-il.

Cependant, selon M. Roy, la nouvelle convention ne pourra à elle seule régler l’ensemble des problèmes liés à la pénurie de main-d’œuvre dans le réseau. La FP-CSN réclame donc que le gouvernement mette en place un véritable chantier qui aura pour objectif de trouver des solutions pérennes aux problématiques d’attraction et de rétention qui sont vécues par ses membres.

« Les améliorations que nous apportons dès maintenant permettront une reconnaissance immédiate de la contribution des professionnel-les, des techniciens et des techniciennes du réseau, affirme Danny Roy. C’est un grand pas dans la bonne direction. Cependant, les bris de services, les heures supplémentaires et l’ensemble de l’organisation du travail constituent un vaste chantier qui demandera une consultation des syndicats et des efforts colossaux. La crise est loin de toucher uniquement les infirmières :  les professionnelles et les techniciennes doivent aussi être au cœur de la réflexion du ministre Dubé quant aux changements à venir dans le réseau. »

PCRE : pour plusieurs, la pandémie est pourtant loin d’être terminée

Alors que le gouvernement fédéral annonce ne pas prolonger la PCRE, qui prend fin dès ce samedi 23 octobre, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) s’inquiète des « trous » en termes de revenus pour certaines catégories de travailleuses et travailleurs.

La nouvelle prestation pour travailleurs en confinement est moins accessible que la PCRE puisqu’elle sera offerte uniquement aux travailleurs dont l’interruption de travail est directement imputable à un ordre de confinement imposé par un gouvernement. « On ne sait pas ce que les mois à venir nous réservent. Dans la dernière année et demie, l’aide gouvernementale a été cruciale pour bien du monde. On souhaite que le gouvernement fédéral continue à jouer son rôle essentiel auprès des travailleuses et travailleurs pour éviter les faillites et les drames humains », affirme Caroline Senneville, présidente de la CSN.

« Le gouvernement de Justin Trudeau doit maintenant s’engager clairement à régler, une fois pour toutes et de toute urgence, le problème du “trou noir”, cette période où une personne au chômage, ayant souvent un emploi saisonnier, a épuisé ses prestations d’assurance-emploi sans avoir été en mesure de retrouver un emploi. Celui-ci affecte un trop grand nombre de travailleuses et de travailleurs, ajoute la présidente. Cette réforme devra également garantir l’admissibilité au programme des personnes travaillant à temps partiel, majoritairement des femmes, tout comme l’accès des travailleuses et des travailleurs. »

La Fédération nationale des communications et de la culture (FNCC-CSN) s’inquiète pour sa part du sort réservé aux nombreux artistes qui étaient admissibles à la PCRE, mais qui n’ont pas accès au programme d’assurance-emploi. « Les travailleuses et les travailleurs autonomes sont nombreux dans le secteur des arts et de la culture, l’un des plus frappés par la pandémie, rappelle sa présidente, Annick Charette. Il leur arrive quoi lundi matin? Ces personnes doivent avoir accès à une forme de supplément de revenu : le gouvernement a pris cet engagement de façon très claire en campagne électorale. »

Une ambulance 100% électrique n’améliorera pas les conditions de travail des paramédics

Le 18 octobre, une trentaine de paramédics sont allés accueillir le ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé, qui était très fier de dévoiler à Belœil la première ambulance 100 % électrique.

Alors que les paramédics sont en négociation depuis mai 2020 et que les offres patronales déposées le 6 octobre dernier sont loin d’être satisfaisantes, lors de son point de presse, le ministre a osé dire ceci : « Les travailleurs de la santé nous sont si précieux, qu’il faut absolument tout faire pour en prendre soin ».

Monsieur Dubé, ça prend plus que des ambulances 100 % électriques pour « prendre soin » des paramédics, il faut faire plus que des opérations de communication. Il faut déposer des offres qui amélioreront concrètement les conditions de travail et salariales !

La partie ne fait que commencer, les paramédics travailleront fort dans les coins pour obtenir la reconnaissance qui leur revient. Un appel au respect !

 

Les PRDM interpellent les PDG des établissements du réseau de la santé

Les préposé-es en retraitement des dispositifs médicaux (PRDM) de partout au Québec interpellent leur PDG cette semaine pour les inviter à venir les rencontrer pour mieux comprendre le rôle central qu’elles et ils jouent dans les hôpitaux. Les PRDM de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) leur demande d’intervenir auprès du gouvernement pour qu’il règle enfin leur plainte de maintien de l’équité salariale.

Tout au long de la semaine, les PRDM affilié-es à la FSSS–CSN transmettent des lettres aux PDG des établissements pour les inviter à venir à leur rencontre et à porter leurs revendications auprès du gouvernement. Sans la contribution des 2000 PRDM du Québec, il n’est pas possible de rattraper le retard des chirurgies dues à la pandémie. Pourtant, le gouvernement refuse toujours d’utiliser le meilleur moyen à sa portée pour les convaincre de rester dans le réseau, soit de reconnaître enfin la juste valeur de leur emploi. La FSSS–CSN empresse le gouvernement de régler la plainte de maintien de l’équité salariale de 2010 et de poser rapidement un geste concret de reconnaissance envers ces femmes.

« Les PRDM maintiennent la pression sur le gouvernement et elles et ils veulent se faire entendre ! On espère que les PDG prendront acte de l’urgence de la situation et qu’ils interviendront eux aussi auprès du gouvernement pour qu’il arrête de se traîner les pieds sur le maintien de l’équité salariale. Parce que sans les PRDM, on n’opère pas ! », indique Josée Marcotte, vice-présidente de la FSSS–CSN.