Les organisations syndicales en santé ne veulent pas rejouer dans le même mauvais film

Les organisations syndicales représentant plus de 200 000 travailleuses et travailleurs en santé et services sociaux réagissent d’une seule voix aux dépôts patronaux sectoriels. Pour la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN), l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS), le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP-FTQ), le Syndicat québécois des employées et employés de service (SQEES-FTQ), Fédération de la Santé du Québec (FSQ-CSQ), la Fédération des professionnèles (FP-CSN) et le Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ), ces dépôts ne reflètent pas l’urgence d’améliorer les conditions de travail du personnel du réseau.

Une réponse patronale floue qui ignore l’urgence d’améliorer les conditions de travail
Alors que les organisations syndicales ont chacune remis leur propre dépôt contenant plusieurs solutions pour améliorer les conditions de travail du personnel, elles ont toutes reçu le même dépôt patronal. Les organisations déplorent que le gouvernement semble vouloir utiliser les mêmes stratégies que lors des dernières rondes de négociations. Alors qu’il prétend vouloir implanter des mesures rapidement dans ses communications publiques, il dépose des offres floues aux tables de négociation. Plutôt que de poursuivre sa fixation de créer des lieux de discussion parallèles risquant de ralentir de façon importante la négociation et la mise en place rapide de solutions essentielles, il doit convenir avec les syndicats de mesures négociées pour aider les travailleuses et les travailleurs du réseau.

« Le gouvernement ne semble toujours pas comprendre que la crise que traverse actuellement le réseau touche de plein fouet l’ensemble du personnel de la santé et des services sociaux, pas seulement quelques titres d’emploi. À trop vouloir agir uniquement là où la situation est particulièrement difficile, on peut oublier que ce sont tous les titres d’emploi qui vivent de la détresse et de la surcharge. Si nous voulons améliorer les services à la population, il faut donner un coup de barre dans les conditions de travail de tout le personnel. Le réseau est complexe, nous devons travailler conjointement à la mise en place de solutions globales, durables et équitables, et ainsi éviter de déplacer ou de créer de nouvelles difficultés. Sinon, on ne fait que prolonger et aggraver la crise », indiquent les représentantes et les représentants de la FSSS-CSN, de l’APTS, du SCFP, du SQEES-FTQ, de la FSQ-CSQ, de la FP-CSN et du SPGQ.

Des dépôts patronaux inquiétants
Les dépôts patronaux sectoriels contiennent plusieurs mesures préoccupantes, particulièrement en ce qui concerne la présence au travail. De négociation en négociation, la partie patronale s’entête sur cet enjeu sans tenir compte des causes structurantes des absences du personnel dans le réseau.

« Si les travailleuses et les travailleurs sont si nombreux à être en absence, c’est parce que le réseau les rend malades. Comment pouvons-nous prendre bien soin de la population si nous sommes au bout du rouleau ? Si le gouvernement veut encore une fois taper sur la tête du personnel épuisé, il nous trouvera sur son chemin », de conclure les représentantes et les représentants syndicaux.

Une occasion ratée d’implanter les solutions du personnel pour un réseau plus humain

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) ressort perplexe de la lecture du dépôt du Comité patronal de négociation du secteur de la santé et des services sociaux (CPNSSS). Alors que le gouvernement prétend vouloir agir rapidement pour implanter des solutions sur le terrain, c’est le contraire qui ressort de ses offres au personnel de la santé et des services sociaux.

Pas grand-chose à se mettre sous la dent
Le dépôt patronal visant les conditions de travail du personnel de la santé et des services sociaux contient plusieurs grands principes sans toutefois mettre de l’avant des mesures concrètes et innovantes pour améliorer l’état déplorable du réseau. Pourtant, la FSSS–CSN propose 27 solutions concrètes pour agir du bord du personnel et ainsi améliorer les services à la population. Le dépôt patronal ne contient que peu de réponses à ces solutions, tout en soulevant plusieurs inquiétudes. En ce qui concerne les forums proposés par le gouvernement, la FSSS–CSN craint que cela ne ralentisse la cadence des négociations. Pour la fédération, ce qui importe pour le personnel du réseau, c’est de négocier rapidement des mesures concrètes et pérennes pour les épauler.

« Qu’est-ce qui se cache derrière les belles paroles du dépôt gouvernemental ? Si le passé est garant de l’avenir, il y a de bonnes raisons de croire qu’on est en train de se faire servir du réchauffé. Pendant ce temps, le personnel du réseau a tellement besoin d’un coup de main. Si le gouvernement reconnaît enfin les problèmes que nous vivons, nous attendons toujours qu’il se montre ouvert à implanter les solutions des travailleuses et des travailleurs », lance Josée Marcotte, vice-présidente de la FSSS–CSN.

Un silence préoccupant sur des solutions concrètes pour améliorer le réseau
Pour la FSSS–CSN, ce qui ressort de ce dépôt, c’est le silence qu’il garde sur plusieurs enjeux majeurs. Par exemple, le dépôt patronal fait référence au Plan santé du ministre Dubé, sans mentionner que ce celui-ci vise à accentuer la place du privé en santé, tandis qu’il faudrait plutôt mettre nos énergies à consolider le réseau public.

« Le gouvernement ne propose rien pour épauler le personnel qui doit accueillir la relève, rien pour reconnaître l’expérience, rien pour implanter des ratios, rien pour accorder plus de vacances au personnel épuisé, rien pour lutter contre la privatisation et pour miser sur l’expertise du réseau. Pas un mot non plus sur des mesures environnementales. Toutes ces propositions innovantes venant de notre large consultation de nos membres sont autant d’occasions à saisir pour remettre le réseau sur ses pieds », de conclure Josée Marcotte.

Appauvrir les travailleuses et les travailleurs des services publics, la pire des solutions

« Les services publics font face à une crise de main-d’œuvre sans précédent, à laquelle s’ajoute une inflation historique. Que fait le gouvernement? Il offre d’appauvrir les femmes, en majorité, et les hommes qui portent sur leurs épaules tout le poids de nos réseaux publics. » C’est en ces termes qu’ont réagi les porte-paroles du Front commun, François Enault, premier vice-président de la CSN, Éric Gingras, président de la CSQ, Daniel Boyer, président de la FTQ, et Robert Comeau, président de l’APTS, après avoir pris connaissance des offres du gouvernement caquiste.

Salaires 
Dans ses offres présentées ce matin aux partenaires du Front commun, le gouvernement propose des augmentations faméliques de 3 % pour la première année et de 1,5 % pour les suivantes, pour un contrat de cinq ans. Qui plus est, il fait fi de l’inflation stratosphérique actuelle en ne présentant aucune mesure permettant une protection du pouvoir d’achat. Quant au montant forfaitaire proposé de 1 000 $, il est insultant pour les femmes et les hommes qui tiennent à bout de bras les services publics puisque ces sommes ne sont versées qu’une seule fois et ne sont pas calculées lorsque vient le temps de comptabiliser les revenus de retraite et les vacances. Il ne s’agit pas d’une solution structurante pour résoudre la pénurie de main-d’œuvre.

L’offre salariale du gouvernement est non seulement inférieure à ce qui va être offert dans le privé, mais va provoquer un appauvrissement des travailleuses et des travailleurs, car les prévisions d’inflation du gouvernement sont largement supérieures à ce qui est sur la table. Alors que le gouvernement prévoit une inflation de 6,8 % en 2022, son offre de 3 % à la première année ne permettra pas aux personnes salariées de se protéger de la hausse du coût de la vie.

« Est-ce que le gouvernement est sérieux quand il affirme que les services publics sont importants? Si oui, pourquoi maintient-il les réseaux en situation d’échec? Pourquoi offre-t-il si peu sachant que les salaires des autres travailleuses et travailleurs vont augmenter davantage? Les deux dernières années de pandémie nous ont pourtant offert un cruel constat de ce qui ne tourne pas rond dans nos services publics. En mettant sur la table des conditions de travail si désavantageuses, c’est la pénurie de main-d’œuvre et tous les problèmes qu’elle engendre qu’il choisit de pérenniser », ont ajouté les porte-paroles du Front commun.

Rappelons que les travailleuses et les travailleurs des services publics accusent un retard de 3,9 % de leur rémunération globale par rapport aux autres travailleuses et travailleurs québécois, un gouffre qui s’élève à 11,9 % en ce qui concerne les salaires. « Devant de tels chiffres, pensez-vous que les gens vont choisir les services publics ou des emplois offrant de meilleures conditions? Ce n’est pas au personnel des services publics de faire encore une fois les frais de la reprise économique ou de la lutte contre l’inflation. Va-t-on demander à nos membres – des femmes, à 78 % – de se serrer la ceinture encore une fois pour favoriser la reprise économique? Si le gouvernement est sérieux dans sa volonté d’apporter des solutions durables pour les services à la population, il devra retourner à la table à dessin et reconsidérer ses offres », ont précisé les porte-paroles.

Le Front commun revendique, d’une part, un mécanisme permanent de protection contre l’inflation et, d’autre part, un enrichissement visant un rattrapage salarial général. Ainsi, pour l’année 2023, il revendique 100 $ par semaine ou l’IPC + 2 % (selon la formule la plus avantageuse), pour 2024, l’IPC + 3 %, et finalement, pour 2025, l’IPC + 4 %.

Retraite et enjeux régionaux
Le gouvernement cible de surcroît la retraite, une des dernières conditions de travail intéressantes pour les travailleuses et les travailleurs de l’État, en obligeant celles et ceux ayant 35 ans de carrière à attendre à 57 ans avant la prise de leur retraite. « Il ne s’agit pas d’une mesure de rétention, mais plutôt de détention. Cela risque de provoquer un exode prématuré des travailleuses et des travailleurs vers la retraite. » Le Front commun juge toutefois intéressante la réponse du gouvernement à nos revendications dans le but de maintenir l’expertise en place de manière volontaire.

Il s’attaque aussi au Régime de retraite des employé-es du gouvernement et des organismes publics (RREGOP), une mesure qui réussit tant bien que mal à retenir les personnes œuvrant depuis plus longtemps dans les réseaux. Il propose ainsi de réduire la rente du RREGOP en invoquant la récente bonification du Régime de rentes du Québec (RRQ). « Ce qu’il donne d’une main, l’employeur veut le reprendre de l’autre en prétextant qu’il est trop généreux. »

Forums patronaux et intersyndicaux
Le gouvernement revient avec des forums parallèles aux tables de négociation alors que les organisations syndicales avaient unanimement rejeté cette formule à la dernière ronde de négociations.

Conditions de travail et de pratique
Finalement, en ce qui concerne les conditions de travail, le Front commun surveillera de près les offres qui seront déposées aux diverses tables sectorielles à partir d’aujourd’hui et d’ici le congé des fêtes. « Il faut que des sommes significatives soient investies pour permettre des améliorations concrètes et durables dans les réseaux de l’éducation, de la santé et des services sociaux ainsi qu’en enseignement supérieur. Il serait impensable que le gouvernement choisisse de sabrer les conditions de travail en imposant des reculs. Ce serait complètement incohérent avec les constats généralisés concernant les services publics. Si le gouvernement souhaite redevenir un employeur de choix comme il le prétend, il doit donner le coup de barre nécessaire pour renverser la tendance. C’est l’avenir même des services publics qui en dépend. »

Statistiques pour mieux comprendre les enjeux de cette négociation

  • Moyenne salariale des employées et employés du secteur public membres du Front commun : 43 916 $;
  • Retard salarial : -11,9 %;
  • Retard de rémunération globale : -3,9 %;
  • Pourcentage de femmes parmi les membres du Front commun : 78 %.

Pour bien comprendre la négociation : https://www.frontcommun.org/.

À propos du Front commun
Ensemble, la CSN, la CSQ, la FTQ et l’APTS représentent plus de 420 000 travailleuses et travailleurs de l’État québécois dans les secteurs publics, en éducation, en santé et dans les services sociaux ainsi qu’en enseignement supérieur. Les conventions collectives viendront à échéance le 31 mars 2023.

Les employé-es du Casino de Montréal et de Jeux en ligne tiennent un vote de grève

À la veille des fêtes de fin d’année, les employé-es du Casino de Montréal et de Jeux en ligne, membres de la CSN, tiendront les 20 et 21 décembre prochains un vote de grève pour faire débloquer leur négociation.

Après 24 séances de négociation avec leur employeur, les quatre unités syndicales concernées ne se sont toujours pas entendues avec la Société des casinos sur les moyens d’attraction et de rétention de la main-d’œuvre, notamment l’injection importante d’argent pour rendre les emplois attrayants et pour que l’employeur retrouve une place de choix dans le marché de l’emploi.

Au Casino de Montréal et à Jeux en ligne, la CSN représente plus de 1 000 salarié-es qui travaillent dans l’unité générale, la restauration, la sécurité et le jeu en ligne (casino virtuel).

Au bout du rouleau
« Depuis 25 ans et 6 négociations, je n’ai jamais vu les gens aussi excédés et au bout du rouleau, a déclaré Riccardo Scopelleti, président du Syndicat des employé-es de la sécurité physique du Casino et Montréal–CSN et porte-parole de l’ensemble des unités. On travaille le soir et la fin de semaine en bas des conditions du marché. On manque de personnel et on est en surcharge de travail depuis mars 2022. »

À la fin du mois dernier, 97 % des syndiqué-es des 4 unités ont voté en faveur de l’exercice de moyens de pression. Malheureusement, l’employeur n’a pas saisi l’occasion pour trouver un terrain d’entente.

La tenue de moyens de pression et l’éventualité d’un débrayage risquent de compliquer la vie aux clients du Casino et de Jeux en ligne, dont plusieurs ont déjà réservé leur accès à l’établissement pour la période de réjouissances des Fêtes, la plus achalandée de l’année.

Le syndicat garde espoir que l’ultime séance de négociations prévue aujourd’hui permettra de trouver une issue à l’impasse actuelle.

À propos
Parmi ses 65 000 membres répartis dans 425 syndicats à travers la province, la Fédération des employées et employés des services publics (FEESP–CSN) représente la très large majorité des syndiqué-es des casinos québécois.

Les RSS le 1er janvier 2023 sur les chantiers : les syndicats sont prêts

Le 1er janvier 2023 est la date prévue d’entrée en vigueur des nouveaux mécanismes de prévention sur les chantiers du Québec à la suite de la réforme de la Loi sur la santé et sécurité du travail (Loi 27). Cette réforme a enfin intégré le représentant ou la représentante en santé et sécurité (RSS) sur tous les chantiers de 10 travailleurs et travailleuses et plus; une demande syndicale depuis plus de 40 ans.

La FTQ, la CSN, la CSD et les cinq syndicats de la construction (FTQ-Construction, Conseil provincial (International), Syndicat québécois de la construction (SQC), CSD Construction et CSN–Construction) ont convié leurs membres, ce mardi 13 décembre, devant les bureaux de la CNESST. Toutes les associations représentant des travailleurs et travailleuses de la construction ont uni leur voix pour affirmer haut et fort que des représentantes et des représentants en santé et sécurité devront être mis en poste sur les chantiers, le 1er janvier, comme prévu.

L’absence de prévention sur les chantiers a coûté la vie à trop de travailleurs et travailleuses et blessé de nombreux autres. Malheureusement, les employeurs font maintenant de l’obstruction à la table de consultation des mécanismes de prévention et tentent par tous les moyens d’arrêter l’entrée en vigueur de la nouvelle réglementation. La CNESST doit continuer de résister à la pression.

Les syndicats de la construction sont donc unis pour dire qu’ils sont prêts. Il est grand temps qu’il y ait des représentants et représentantes en santé et sécurité sur le terrain. Les bons outils doivent être déployés sur nos chantiers de construction et aucun délai ne sera toléré.

CITATIONS :
« Bravo au ministre du Travail et à la CNESST de ne pas céder aux pressions des employeurs voulant retarder le processus de mise en place des représentants et représentantes en santé et sécurité (RSS) sur les chantiers de construction du Québec. Il n’y a absolument aucun argument valable pour obstruer ce processus. Faut-il rappeler aux employeurs qu’il ne s’agit pas d’un dossier de relations de travail, mais bien d’un dossier de santé et de sécurité dont l’objectif est de sauver des vies? Le 1er janvier, on veut des RSS sur nos chantiers, un point c’est tout. » – Daniel Boyer, président de la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ)

« Si nous avions toujours écouté le patronat, tout ce qui s’est fait et tout ce qui se fait encore en matière de prévention et de réparation en santé et sécurité du travail n’aurait tout simplement pas existé. Les mouvements syndicaux et populaires doivent donc poursuivre leur lutte afin de maintenir cette pression sur les employeurs qui priorisent leurs profits avant la vie des travailleuses et des travailleurs. Nous attendons ces représentantes et ces représentants en santé et en sécurité depuis trop longtemps et il n’est pas question de reporter la mise en application de ces nouvelles mesures essentielles. » – Caroline Senneville, présidente de la CSN.

« La santé et la sécurité au Québec est une affaire qui concerne tout le monde. La Loi 27 a malheureusement concentré la prévention davantage entre les mains des employeurs. Nous sommes réunis aujourd’hui pour revendiquer la pleine place au représentant ou à la représentante en santé et sécurité dans les chantiers, le meilleur mécanisme à la fois pour faire valoir les droits des travailleuses et des travailleurs et pour intervenir auprès des employeurs. Pour la CSD, tout doit entrer en vigueur dès le 1er janvier 2023. La prévention dans l’industrie de la construction n’est pas négociable ! » – Kaven Bissonnette, vice-président de la CSD.

« Il est grand temps que l’industrie de la construction cesse de banaliser les accidents de travail. Les représentantes et les représentants en santé et sécurité vont sauver des vies, prévenir des blessures et faire de la prévention. Il n’y a pas d’excuse patronale qui puisse excuser que l’on retarde l’entrée en vigueur de ces mécanismes de prévention. » – Simon Lévesque, responsable à la santé et sécurité au travail, FTQ-Construction.

« La construction a attendu près de 40 ans avant d’obtenir des mécanismes de prévention. Quarante longues années où il aurait été possible de mettre en place des mécanismes qui auraient pu éviter des accidents et sauver des vies. C’est le temps de démontrer que nous sommes unis et que nous allons travailler ensemble pour intégrer ces mécanismes-là dans nos milieux de travail afin de nous assurer que ceux-ci fonctionnent. » Patrick Bérubé, directeur général, Conseil provincial (International)

« Avec le nombre trop grand d’accidents et de décès dans notre industrie, il n’est plus question d’attendre. On a droit à des milieux de travail sains et sécuritaires, et c’est en janvier que ça commence. Le RSS fait partie de la solution. » – Steve Prescott, coordonnateur en santé et sécurité, Syndicat québécois de la construction (SQC)

« Lors de la fondation de la CSN–Construction en 1924, les questions de santé et de sécurité au travail figuraient déjà au centre des revendications de ceux et celles qui œuvraient dans le domaine de la construction. Nous n’avons jamais abandonné cet objectif moral, cette obligation fondamentalement éthique de protéger la vie et la santé des travailleuses et des travailleurs qui ont bâti le Québec et nous allons toujours nous mobiliser pour les défendre. » -Félix Ferland, vice-président SST de la CSN–Construction.

« Les travailleurs et travailleuses de la construction ont assez souffert des accidents et des maladies professionnelles. Ils en ont assez de la peur de ne pas rentrer chez eux et du strict minimum sur les chantiers. L’industrie de la construction est la plus meurtrière et ça doit cesser! Pour sauver des vies et donner les moyens aux travailleuses et aux travailleurs de défendre leurs droits, il est maintenant temps de déployer les représentantes et représentants en santé et sécurité dans tous les chantiers du Québec. » – Carl Dufour, président de la CSD Construction.

Nos organisations de la construction représentent 215 000 travailleurs et travailleuses.

Où sont les mesures structurantes ?

Alors que le ministre de l’Économie Éric Girard livrait aujourd’hui à Québec sa mise à jour budgétaire, la CSN constate avec inquiétude que les cinq priorités d’action de la CAQ – la santé et l’éducation, l’économie, l’environnement et le français – sont essentiellement absentes de ce qui a été présenté. En effet, il est plutôt question de mesures saupoudrées non structurantes, et on y parle davantage d’équilibre budgétaire que de véritables enjeux sociaux.

Malgré le ralentissement économique prévu en 2023, des surplus budgétaires sont prévus pour les années à venir. Or, les réinvestissements sont carrément absents pour les Québécoises et les Québécois qui peinent à obtenir les biens et les services dont ils ont besoin. « Ça va prendre plus qu’un “bouclier anti-inflation” pour que le monde puisse correctement gagner leur vie et mettre à manger sur la table. Ce qu’il faut, ce sont des salaires décents et des conditions de travail qui favorisent la rétention du personnel. Et des mesures beaucoup plus équitables que la remise de 800 $ à un couple qui fait 200 000 $ par année, contre 600 $ à une mère monoparentale qui fait 30 000 $ », affirme Caroline Senneville, présidente de la CSN.

Les milliards promis à coup de chèques mal ciblés et de maigres baisses d’impôts puisées à même le Fonds des générations pourraient servir à former du personnel qualifié dans les milieux qui en ont le plus besoin, qu’ils soient publics ou privés. Le Québec pourrait aussi s’offrir la gratuité scolaire aux cycles supérieurs et des mesures d’aide pour le secteur privé en vue d’une transition juste. « L’enrichissement oui, mais pas à tout prix. On a besoin de plus que des mesures anti-inflation à courte vue, Monsieur Legault. Le gouvernement devrait se laisser guider par des indicateurs sociaux et environnementaux, pas simplement par des indicateurs économiques. Pensez aux gens : le PIB n’est pas l’indice de mesure du bonheur », ajoute-t-elle.

Encore la population qui paie le prix
En effet, la centrale syndicale en appelle à un réinvestissement massif dans les services publics, alors que les hôpitaux et les écoles sont vétustes, le personnel des réseaux de la santé et de l’éducation est dans un état plus qu’inquiétant, les services se détériorent chaque jour un peu plus et, dans tous les milieux, la pénurie de main-d’œuvre est criante. « Il y a quelques mois à peine, les aîné-es y ont goûté et maintenant, ce sont les plus jeunes qui en paient le prix, alors que les urgences pédiatriques sont à un fil du point de rupture et que nos enfants doivent garder leur manteau en classe, faute de ventilation.

Pire : ce qu’on nous annonce depuis quelque temps, ce sont des investissements au privé en santé, même si on a déjà joué dans ce film-là et qu’on s’y est cassé les dents. D’autres pays l’ont fait avant nous et sont depuis revenus à un système public. Le privé, c’est un mirage. Ce n’est pas en ouvrant deux mini-hôpitaux qu’on va inventer des médecins et des préposé-es : on fait juste déplumer encore plus le réseau. Il faut réinvestir au public, là où tous les services sont accessibles et où les soins sont offerts sans recherche de profits », martèle la présidente.

Économie verte ou transition juste ?
Des milliers de travailleuses et de travailleurs vont voir leur emploi changer ou disparaître à cause des changements climatiques. La CSN craint que peu ne soit fait pour les accompagner, les former et limiter les dégâts causés par les GES. « Après la COP27 et en pleine COP15, encore une fois, on manque une occasion de prévoir un plan structuré et financé pour accompagner les travailleuses et les travailleurs dont l’emploi est en péril à cause des changements environnementaux. On parle d “économie verte », mais c’est malheureusement le mot économie qui prime », conclut Mme Senneville.

Alliance CSQ–CSN pour faire débloquer les négociations des infirmières et des infirmières auxiliaires d’Héma-Québec

Sans contrat de travail depuis près de quatre ans, les infirmières et les infirmières auxiliaires d’Héma-Québec, affiliées à la CSQ et à la CSN, joignent leurs forces afin d’assurer le maintien des échelles salariales en vigueur ailleurs dans le secteur public. Les deux syndicats tiendront notamment des mobilisations communes. De premières manifestations simultanées sont prévues dès le 18 décembre, à Montréal et à Québec.

Pertes importantes
Héma-Québec maintient la ligne dure en négociation. L’organisme gouvernemental veut imposer aux professionnel-les en soins des échelles salariales différentes de celles en vigueur dans le réseau public. Cela entraînerait des conséquences importantes, notamment une perte de salaire pouvant aller jusqu’à plus de 72 000 $ sur toute la durée de la carrière pour une infirmière auxiliaire et à plus de 11 000 $ pour une infirmière.

Autre illustration des incohérences engendrées par le projet patronal : selon la proposition d’Héma-Québec, une infirmière qui choisirait de commencer sa carrière à Héma-Québec se retrouverait éventuellement avec un salaire inférieur par rapport à une collègue qui aurait commencé la sienne dans le réseau public avant d’aller travailler pour Héma-Québec après quelques années !

Pour les syndicats d’Héma-Québec, les propositions patronales nuiraient grandement aux efforts de l’organisme pour attirer et pour retenir la main-d’œuvre.

« Nous demandons simplement que notre travail soit reconnu à sa pleine valeur, explique la présidente du Syndicat du personnel infirmier d’Héma-Québec–CSQ, Nancy Landry. On voit déjà les effets du manque de main-d’œuvre sur nos charges de travail et sur l’augmentation des heures supplémentaires obligatoires. Évidemment, le fait que nous gagnons actuellement le taux de salaire qu’une infirmière du réseau public recevait en 2018 n’aide pas. Et constater que notre employeur se bat actuellement contre nous pour ne pas nous verser plus tard les taux de salaire en vigueur dans le réseau public, c’est reçu comme un gros manque de respect. »

« En s’alliant, nos deux syndicats envoient un message clair, tant à Héma-Québec qu’au Conseil du trésor : la parité avec les professionnel-les en soins du réseau public, on y tient, poursuit la présidente du Syndicat des infirmières et infirmières auxiliaires d’Héma-Québec–CSN, Vanessa Poirier. Même après près de quatre ans de négociation, nous ne sommes pas près de baisser les bras. Notre PDG, Nathalie Fagnan, ne manque pas une occasion de souligner à quel point elle a de l’estime pour son personnel. Il serait temps qu’elle le démontre concrètement en allant chercher les mandats nécessaires auprès du Conseil du trésor. »

Les conventions collectives des deux syndicats représentant notamment les infirmières et les infirmières auxiliaires d’Héma-Québec sont échues depuis le 31 mars 2019. Le Syndicat des infirmières et infirmières auxiliaires d’Héma-Québec–CSN représente celles qui travaillent dans la région de Québec, alors que le Syndicat du personnel infirmier d’Héma-Québec–CSQ, celles travaillant dans le Grand Montréal.

Réaction du Front commun au rapport de l’ISQ sur la rémunération des employé-es de l’administration québécoise

L’écart persiste et le rattrapage est nécessaire
Encore cette année et à l’aube des négociations dans le secteur public, le constat de l’Institut de la statistique du Québec (ISQ) est sans appel : l’écart de la rémunération globale (incluant les avantages sociaux) persiste. Au 1er avril 2022, ce retard pour les travailleuses et les travailleurs du secteur public était donc de -3,9 % par rapport aux autres salarié-es du Québec.

« Sur le plan des salaires, année après année, l’écart reste important. Il est de -11,9 % avec l’ensemble des autres salarié-es québécois. Après cela, le gouvernement s’étonne qu’en plein contexte de pénurie de main-d’œuvre, on peine à attirer et à retenir le personnel dans nos réseaux publics, en éducation, en santé et en services sociaux et en enseignement supérieur.

Ce n’est pas pour rien que nous demandons une clause d’indexation à l’inflation pour protéger le pouvoir d’achat des travailleuses et des travailleurs, ainsi que des hausses de salaire à la hauteur des services rendus à la population », déclarent les leaders syndicaux Éric Gingras, président de la CSQ, Caroline Senneville, présidente de la CSN, Robert Comeau, président de l’APTS, et Daniel Boyer, président de la FTQ.

En accordant une attention particulière aux différentes données présentées dans le rapport, on remarque certains écarts notables, entre autres avec les entreprises privées syndiquées qui offrent une rémunération globale de 9,3 % supérieure au secteur public. Les écarts sont aussi importants avec des catégories aux conditions comparables, notamment avec l’administration municipale (-34,6 %), les entreprises publiques (-19,6 %), le secteur universitaire (-15 %) et l’administration fédérale (-11,6 %).

Chez les ouvriers spécialisés (menuisiers, électriciens, plombiers et autres), le retard est encore très important, soit de 30,7 %. Pas étonnant qu’il soit extrêmement difficile pour les établissements de santé et de services sociaux et des réseaux scolaire et collégial de recruter cette main-d’œuvre qualifiée, indispensable à l’entretien de nos installations.

« Au-delà des chiffres présentés par l’ISQ, c’est le constat des enjeux qui minent nos réseaux publics auxquels il faut s’attaquer. Et ça passe par la négociation. Le gouvernement Legault devra bien prendre la mesure des offres salariales qu’il doit déposer aux employé-es de l’État à la fin décembre. Celles-ci devront permettre un véritable enrichissement. Il faut plus que de la bonne volonté, de grandes orientations et une flopée de mercis. Le statu quo n’est pas acceptable », concluent les leaders syndicaux.

Statistiques pour mieux comprendre les enjeux de cette négociation

  • Moyenne salariale des employé-es du secteur public du Front commun : 43 916 $;
  • Retard salarial : -11,9 %;
  • Retard de rémunération globale : -3,9 %;
  • Pourcentage de femmes représentées par le Front commun : 78 %.

Pour bien comprendre la négociation : https://www.frontcommun.org/.

À propos du Front commun

Ensemble, la CSN, la CSQ, la FTQ et l’APTS représentent plus de 420 000 travailleuses et travailleurs de l’État québécois dans les secteurs publics, en éducation, en santé et dans les services sociaux ainsi qu’en enseignement supérieur. Les conventions collectives viendront à échéance le 31 mars 2023.

Piquetage symbolique chez Autobus la Montréalaise

Les membres du Syndicat des travailleuses et travailleurs des Autobus La Montréalaise–CSN (STTAM–CSN) ont tenu un piquetage symbolique devant le garage et les bureaux de leur employeur afin de dénoncer une disparité de traitement à leur égard.

« En plein contexte d’importante inflation, nous vivons une disparité de traitement que nous dénonçons ici aujourd’hui avec ce piquetage symbolique. Alors que nos collègues de Montréal ont récemment reçu une indexation provenant de la bonification des enveloppes du Centre de services scolaires de l’ordre de 5,79 %, pour notre part, nous n’avons rien reçu du tout de ces sommes dédiées aux salaires, dénonce Françoise Desmarteau, présidente du STTAM–CSN. Nous faisons le même travail, nous avons le même employeur, alors ce qui est dû à nos collègues de Montréal, nous y avons droit nous aussi. »

Pour leur part, les membres du STT des Autobus la Montréalaise–CSN Division Montréal, touchent l’indexation de 5,79 % depuis le mois de septembre dernier, rétroactivement au 1er juillet 2022. Les deux syndicats ont le même employeur, les Autobus la Montréalaise inc., et l’entreprise est détenue par un actionnaire majoritaire, Transport scolaire Sogesco Inc. qui regroupe 32 entreprises dans le domaine.

« Lors de leurs récentes négociations avec le gouvernement, les transporteurs scolaires ont reçu des bonifications significatives de l’ordre de 15 à 30 % de leurs contrats, ce qui leur donne une nouvelle capacité de bien payer leurs conductrices et leurs conducteurs. Notre secteur vit toujours avec de graves problèmes d’attraction et de rétention, ce qui menace toujours le service de transport aux élèves que nous offrons tous les jours. Pour nous, il est temps que ça cesse et la seule solution, c’est de verser de bons salaires qui attireront des travailleuses et des travailleurs dans notre secteur, ajoute Stéphanie Gratton, vice-présidente de la Fédération des employées et employés de services publics–CSN. Dans le cas des Autobus la Montréalaise, les bonifications de 5,79 % pour indexer les salaires ont été versées à l’employeur. Il doit donc les verser à son tour à ses salarié-es. »

« Il faut comprendre que ça fait plus de 20 ans que les conductrices et les conducteurs de véhicules scolaires se battent pour une reconnaissance de leur difficile métier, et que, dans bien des cas, les salaires décents ne sont toujours pas au rendez-vous. Actuellement, cet employeur a imposé des bris de service aux parents des élèves qui doivent se déplacer en autobus, et les circuits en retard ou même annulés sont monnaie courante. Or, une seule bonification améliore ces salaires et le versement récent de sommes dédiées à cet effet doit être versé aux conductrices et aux conducteurs », de conclure Bertrand Guibord, secrétaire général du Conseil central du Montréal métropolitain–CSN.

À propos

Le Syndicat des travailleuses et travailleurs des Autobus la Montréalaise–CSN rassemble 38 membres et est affilié à la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN).

Menace de grève à l’ITHQ : la table c’est aussi pour négocier

Après quatre séances de conciliation et trente-deux séances de négociation depuis mars 2021, le Syndicat des enseignantes et des enseignants de l’Institut de tourisme et d’hôtellerie du QuébecCSN (SEEITHQCSN) témoigne son impatience devant la lenteur des négociations. Les membres ont voté à 97 % en faveur d’une banque de huit jours de grève à utiliser au moment jugé opportun.

« Encore jeudi dernier, l’ITHQ s’enorgueillissait avec raison de sa solide réputation nationale et internationale en s’associant à Ferrandi, une grande école de gastronomie française. Nous lui rappelons que cette réputation n’existerait pas sans ses enseignantes et ses enseignants, souligne Éric Guay, président du SEEITHQ. Actuellement, on se distingue des autres écoles par nos mauvaises conditions de travail. »

Pourtant, le personnel dévoué et compétent gagne de moins bons salaires pour des charges de travail plus grandes que dans le réseau de l’éducation. Aussi, de façon injustifiée, il faut en moyenne une décennie pour acquérir une permanence.

« L’employeur ne tient jamais compte de l’ancienneté dans l’attribution des tâches aux professeur-es. Il ne reconnaît pas non plus l’expérience d’enseignement acquise ailleurs pour l’avancement d’échelon salarial. La direction refuse même qu’une personne enseignante puisse être accompagnée d’une ou d’un représentant syndical lorsqu’elle est rencontrée ! Ces traitements inéquitables doivent cesser rapidement », tranche Léandre Lapointe, vice-président de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec, responsable du regroupement privé (FNEEQ–CSN).

Contexte
Depuis 2019, l’ITHQ a gagné en autonomie et est devenue un organisme du gouvernement hors fonction publique. Le syndicat souhaite donc que la convention collective s’inspire de celle des enseignantes et des enseignants de la province et non de celle des fonctionnaires de l’État.

« Cette négociation piétine depuis trop longtemps ! L’ITHQ joue un rôle indispensable pour la notoriété de Montréal et de tout le Québec, et ce, grâce au travail précieux des enseignantes et des enseignants. Qu’attend la directrice générale, l’honorable Liza Frulla, pour faire débloquer la négociation ? », demande Dominique Daigneault, présidente du Conseil central du Montréal métropolitain–CSN.

Les quelque 140 membres syndiqués sont sans contrat de travail depuis le 31 mars 2020.

La FTQ, la CSN et la CSQ demandent une banque de congés d’isolement de 10 jours

« Pour s’assurer que les consignes de la Santé publique puissent être respectées, encore faut-il que les travailleuses et les travailleurs aient les moyens de le faire! », plaident la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ), la Confédération des syndicats nationaux (CSN) et la Centrale des syndicats du Québec (CSQ).

Les trois centrales syndicales ont demandé au ministre de la Santé et des Services sociaux, au ministre du Travail et à la Santé publique d’accorder une banque de congés de maladie COVID-19 de 10 jours à l’ensemble des travailleuses et travailleurs qui ne peuvent basculer en télétravail s’ils sont malades en raison de la nature de l’emploi occupé.

Constatant le nombre insuffisant de congés de maladie des travailleuses et des travailleurs des grands réseaux (santé, éducation et petite enfance, mais aussi plusieurs autres secteurs confrontés à cette réalité), elles craignent que cela ne devienne un frein au respect des consignes pour plusieurs dont la situation n’est pas déjà prévue dans leur contrat de travail, notamment en n’ayant pas la possibilité d’effectuer leur travail à distance.

« Il est vrai que les consignes d’isolement en cas de fièvre et les règles à suivre en cas de symptômes grippaux ont récemment été réduites, mais il n’en demeure pas moins que l’expérience des dernières années devrait nous laisser quelques leçons. La dernière chose que l’on souhaite, c’est que nos milieux de travail deviennent des lieux de propagation parce que les gens n’avaient d’autre choix que d’aller travailler, même malades. Les dernières semaines, et probablement celles à venir, nous rappellent quand même que tout n’est pas terminé et qu’il vaut mieux prévenir. C’est le message qu’on lance au gouvernement avec cette demande. On entend les appels à la prudence du ministre de la Santé et des Services sociaux et de la Santé publique pour prévenir la transmission des différents virus respiratoires actuellement en circulation. Mais pour poser les bons gestes et rester à la maison quand cela s’impose, il faut avoir les conditions pour le faire », font valoir Daniel Boyer, président de la FTQ, François Enault, premier vice-président de la CSN, et Éric Gingras, président de la CSQ.

Or, la circulation active des virus et les épisodes d’isolement ont pour effet d’amputer sérieusement la totalité ou la presque totalité des banques de congés de maladie. Pire, des syndicats ont rapporté que certains de leurs membres avaient évoqué à regret la possibilité d’être contraints de se présenter au travail malgré la présence d’un test positif à la COVID-19, et ce, afin de ne pas être pénalisés. C’est exactement ce que les trois organisations souhaitent éviter à tout prix dans le but de freiner la transmission de la maladie.

Les trois leaders syndicaux invitent donc le gouvernement à passer de la parole aux actes, à l’instar du gouvernement fédéral, qui a octroyé 10 jours de congé de maladie à toutes ses travailleuses et travailleurs par le biais d’une modification du Code canadien du travail pour éviter justement une situation où une travailleuse ou un travailleur doive choisir entre aller travailler malade et risquer de contaminer son environnement ou perdre du salaire. La mesure sera effective le 1er décembre prochain.

« Il est maintenant temps pour le Québec d’emboîter le pas et de l’offrir aux travailleuses et travailleurs sous sa juridiction. Mettons toutes les chances de notre côté pour protéger la population et renforcer notre lutte commune contre la COVID-19 », ont conclu les trois dirigeants.

La FTQ, la CSN, la CSQ représentent plus de 1 140 000 travailleuses et travailleurs partout à travers le Québec, tant dans les secteurs public que privé.

Journée nationale des chargées et chargés de cours : donner la moitié des cours universitaires sans obtenir de reconnaissance

Alors que la nouvelle ministre de l’Enseignement supérieur, Pascale Déry, amorce son mandat, la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ–CSN) lui rappelle une injustice urgente à corriger : le manque flagrant de reconnaissance de la contribution essentielle des chargées et chargés de cours universitaires. Dans les faits, ces personnes hautement compétentes et spécialistes dans leur domaine donnent environ cinquante pour cent des cours de premier cycle au Québec, bien plus qu’ailleurs au Canada. Puisque « la moitié des cours universitaires, on s’en charge ! », sans le travail des chargées et chargés de cours, c’est l’équivalent d’une université québécoise sur deux qui s’écroulerait.

« Malgré cet apport considérable à la mission des universités, nous sommes constamment menacés par la précarité. Nos contrats sont attribués de trimestre en trimestre et nous sommes continuellement dans l’attente du renouvellement de notre accès et de notre participation aux institutions du savoir, bien que nous soyons extrêmement qualifié-es, dénonce Christine Gauthier, vice-présidente de la FNEEQ–CSN. Il faut l’admettre, le système universitaire actuel renforce les inégalités entre les corps d’emploi et traite les chargées et chargés de cours comme du personnel périphérique. »

Soutenir la reconnaissance et réduire la précarité
Parce que la précarité ne saurait être un mode de vie, nous demandons à la ministre Déry de travailler politiquement pour accroître la reconnaissance et réduire la précarité :

  • En garantissant un financement stable des universités ;
  • En s’assurant qu’elles incluent des chargées et chargés de cours au sein des comités sur la liberté académique qu’elles devront former en vertu de la loi adoptée en juin dernier ;
  • Et en facilitant l’accès des chargées et chargés de cours aux fonds de recherche des organismes subventionnaires québécois afin que la communauté scientifique ne soit plus privée de leur expertise en matière de recherche.

« Les personnes chargées de cours sont au cœur de nos universités. Il est grand temps qu’elles obtiennent la reconnaissance qui leur est due », de conclure Christine Gauthier.

Pour consulter le lien de la campagne annuelle de la Journée nationale des chargées et chargés de cours : LA MOITIÉ DES COURS UNIVERSITAIRES, ON S’EN CHARGE ! https://fneeq.qc.ca/fr/journee-nationale-des-chargees-et-charges-de-cours/

 

Une autre grève générale illimitée possible au cimetière Notre-Dame-des-Neiges

Lors d’une assemblée générale qui s’est tenue ce lundi soir, les membres du Syndicat des travailleuses et des travailleurs du cimetière Notre-Dame-des-Neiges (STTCNDDN–CSN) ont adopté à 71 %, par voie de scrutin secret, un mandat de grève pouvant aller jusqu’à la grève générale illimitée à déclencher au moments jugé opportun.

« Depuis longtemps, le climat de travail dégénère au cimetière Notre-Dame-des-Neiges et l’employeur ne fait rien pour que celui-ci s’assainisse, bien au contraire. La zizanie règne dans les opérations courantes et nous arrivons seulement à honorer les crémations et les mises en terre à l’horaire, sans possibilité de répondre aux urgences. Nous sommes à bout et, pour nos membres, le seul moyen de nous sortir de cette situation désastreuse, c’est d’arrêter complètement d’y participer », précise Patrick Chartrand, président du STTCNDDN–CSN. Le syndicat des bureaux, dont la négociation traîne depuis cinq ans et qui compte 17 membres, a également déclenché la grève générale illimitée. « Nous allons désormais faire front commun pour que nos deux négociations se règlent, et ce, le plus rapidement possible. »

Sans contrat de travail depuis le 31 décembre 2018, le STTCNDDN–CSN est en négociation depuis le mois de novembre 2019. En grève depuis le 20 septembre dernier, le Syndicat des employées et employés de bureau du Cimetière Notre-Dame-des-Neiges (SEECNDDN–CSN) a pour sa part déclenché la grève générale illimitée le 20 octobre dernier.

« Ces travailleuses et ces travailleurs sont sans contrat de travail depuis quatre ans. Au lieu de proposer une piste de règlement constructive, la Fabrique Notre-Dame fait traîner les négociations. Sans aucune transparence budgétaire à l’appui, l’employeur prétend encore et toujours ne pas détenir les ressources financières pour répondre aux demandes des salarié-es. Or, selon chacune des deux unités syndicales, ça fait depuis quatre et cinq ans que les salarié-es n’ont pas touché d’augmentation et l’inflation actuelle les appauvrit à chaque chèque de paie », souligne Linda Tavolaro, secrétaire générale de la Fédération des employées et employés de services publics–CSN.

« Nous connaissons très bien l’arrogance de la Fabrique Notre-Dame et nous serons aux côtés de ces femmes et de ces hommes jusqu’au bout de leur combat pour obtenir le respect que méritent ces personnes. Ça n’a pas de sens qu’une entreprise qui doit honorer des services aussi sensibles et cruciaux pour des familles en deuil agisse de la sorte avec ses salarié-es. La confiance devra être rebâtie envers la clientèle, et ce sont les travailleuses et les travailleurs qui devront faire face à cette insatisfaction des clientes et clients dont l’employeur devra assumer l’entière responsabilité », conclut Dominique Daigneault, présidente du Conseil central du Montréal métropolitain–CSN.

À propos
Le Syndicat des travailleuses et des travailleurs du Cimetière Notre-Dame-des-Neiges–CSN rassemble 125 membres.

Une véritable crise se profile, dans l’ombre

Les répondantes et répondants médicaux d’urgence (RMU) et le personnel de bureau d’Urgences-santé œuvrent dans l’ombre du système préhospitalier québécois tout en étant indispensables. Plus que jamais sous pression, constamment en sous-effectif ou en temps supplémentaire obligatoire (TSO) ces travailleuses et ces travailleurs n’en peuvent plus. Refusant d’attendre qu’un malheur survienne pour agir, ces travailleuses et ces travailleurs entendent prendre les grands moyens pour forcer leur employeur à prendre le problème au sérieux.

En effet, réunis en assemblées générales cette semaine, les RMU de la Capitale nationale, de l’Estrie et ceux d’Urgences-santé à Montréal, de même que le personnel de bureau d’Urgences-santé ont voté, par scrutin secret, en faveur d’un mandat de grève de tâches et de temps, pouvant aller jusqu’à la grève générale illimitée. Parmi les impacts concrets de cette grève, les syndicats entendent forcer le personnel-cadre à participer au maintien des services essentiels.

« Notre travail est émotionnellement exigeant. Avec ces mauvaises conditions de travail viennent des risques accrus de commettre une erreur, d’échapper un appel dans la file d’attente ou de perdre une seconde de concentration. Résultat : les délais de traitement des appels augmentent et les employé-es de bureau croulent sous le travail. Cela a des impacts non seulement sur les employé-es, mais également sur la qualité du service dont la population est en droit de recevoir dénonce la présidente du Syndicat des employé-e-s d’Urgences-santé (CSN), Anick Bélanger. Ça ne devrait pas préoccuper que nous, mais aussi notre employeur et le Conseil du trésor. Et ce n’est pas du tout ce qu’on sent à la table de négociation ! »

« Considérant les conditions de travail difficiles et l’épuisement des RMU, cela accentue les risques de faire une erreur. Chaque seconde de concentration est nécessaire pour effectuer notre métier et ça devient de plus en plus difficile, dénonce la présidente du Syndicat des travailleuses et travailleurs de la Centrale de Coordination santé de la région de Québec (CSN), Marjorie Guay. Ça ne devrait pas nous préoccuper seulement nous mais aussi notre employeur et le Conseil du trésor. Et ce n’est pas du tout ce qu’on sent à la table de négociation ! »

« L’employeur agit comme si la pénurie de main-d’œuvre ça n’existait pas pour nous. C’est un total manque de respect envers nous, dénonce la présidente du Syndicat des RMU de l’Estrie, Josée Marchessault. Maintenant que nos collègues paramédics ont une nouvelle convention collective, il est inadmissible que le Conseil du trésor laisse encore traîner ces négociations. »

Pour les syndicats, un des plus importants problèmes est la rémunération insuffisante, ce qui mine les efforts pour recruter le personnel nécessaire. Dans ses offres, le Conseil du trésor ne tient pas compte des importantes pénuries de main-d’œuvre qui sévissent.

« Nous espérons qu’en venant travailler pendant la grève du personnel, l’employeur et ses cadres prendront conscience de la pression ressentie au quotidien par les RMU et les employé-es de bureau sur le terrain, complètement débordés, explique le représentant du secteur préhospitalier à la FSSS–CSN, Jean Gagnon. »

« Faut-il rappeler que leur rôle est si névralgique que l’État limite fortement leur droit de faire la grève, enchaîne la vice-présidente de la FSSS–CSN, Lucie Longchamps. Le Conseil du trésor profite de ce rapport de force déséquilibré pour laisser traîner les négociations et refuser toute amélioration à la situation, c’est honteux. »

« Ces travailleuses et travailleurs sont sans convention collective depuis le 31 mars 2020, ajoute la présidente de la CSN, Caroline Senneville. Ils méritent plus de respect. S’ils n’ont plus d’autres options que d’exercer une grève encore plus perturbatrice, le Conseil du trésor n’a que lui-même à blâmer ».

Les RMU sont notamment les personnes qui prodiguent les premiers soins par téléphone dans des moments cruciaux, par exemple en donnant les instructions pour amorcer des manœuvres de réanimation, en cas d’étouffement ou encore pour préparer un accouchement, en attendant l’arrivée de l’ambulance ou des premiers répondants et répondantes. Maillon tout aussi essentiel au sein d’Urgences-santé, les employé-es de bureau assurent pour leur part tout le soutien administratif. Ils voient, entre autres, à combler les effectifs des paramédics, des employé-es de soutien et des RMU. Ils œuvrent à l’informatique, à l’entretien général, aux comptes clients et à la facturation, ainsi qu’aux services des salaires et des ressources humaines.

La Fédération nationale des communications et de la culture–CSN célèbre ses 50 ans

La Fédération nationale des communications et de la culture (FNCC–CSN) célèbre aujourd’hui le cinquantième anniversaire de sa fondation. Ce sont 50 années de présence syndicale dans le secteur des médias, des communications et de la culture qui ont largement contribué à la défense des personnes qui y travaillent et à la reconnaissance du caractère essentiel de leur profession au sein de la société québécoise.

« Depuis 50 ans, la FNCC–CSN s’est portée à l’avant-garde non seulement des conditions de pratique professionnelle de celles et de ceux qui y œuvrent, mais tout autant des luttes pour l’établissement d’une société démocratique où l’accès à l’information et à la culture s’avère crucial », de déclarer Caroline Senneville, présidente de la CSN.

« La FNCC–CSN existe depuis aussi longtemps grâce à la détermination de nombreux syndicats qui ont su traverser les différentes vagues qui se sont abattues sur leur secteur, a tenu à rappeler la présidente de la FNCC–CSN, Annick Charette. D’abord pour la reconnaissance de l’indépendance professionnelle du métier de journaliste, pour le rôle des médias d’information au sein de notre démocratie et pour le respect de conditions de travail décentes pour l’ensemble des personnes qui y gagnent leur vie. »

Quand le gouvernement confisquait les bandes…
C’est à l’initiative de journalistes membres de syndicats CSN que la Fédération nationale des communications, selon son appellation d’origine, fut constituée le 18 novembre 1972, en plein congrès du Parti libéral du Québec. Les fondateurs voulaient ainsi donner une voix aux journalistes syndiqués afin de faire respecter leurs droits de pratique et leurs clauses professionnelles après la confiscation de rubans magnétiques et magnétoscopiques par des organisateurs du parti, alors dirigé par Robert Bourassa, et par son directeur de l’information. La toute nouvelle fédération y avait vu un « geste symptomatique de la volonté du parti au pouvoir de créer un climat d’oppression pour empêcher une discussion saine sur les problèmes auxquels sont confrontés les travailleuses et travailleurs et l’ensemble de la population. »

Provenant du syndicat de Télé-Québec, Annick Charette estime que cette présence syndicale s’avère tout aussi pertinente aujourd’hui. « Encore récemment, rappelle-t-elle, les syndicats du Soleil, du Droit, du Nouvelliste, de la Tribune, du Quotidien et de la Voix de l’Est sont parvenus à sauver de la faillite ces six quotidiens appartenant au groupe Capitales Médias en fondant la Coopérative nationale de l’information indépendante (CN2i). Un sauvetage qui s’est avéré d’une importance capitale pour l’accès à l’information au Québec. »

Cette victoire syndicale faisait suite à l’obtention par la fédération, en pleine crise de la presse écrite, du crédit d’impôt sur la masse salariale des salles d’information, tant au fédéral qu’au provincial. Encore aujourd’hui, la FNCC–CSN multiplie les interventions parlementaires pour enjoindre le gouvernement fédéral à baliser et à taxer ces géants du numérique ayant mis en péril les conditions de production et de diffusion de l’information et de la culture au Québec et au Canada.

Du côté de Québec, la FNCC–CSN a également démontré toute sa pertinence en participant activement aux consultations ayant mené à la réforme de la Loi sur le statut de l’artiste en amenant le gouvernement à enfin reconnaître les droits constitutionnels en matière de travail que sont les droits d’association et de négocier collectivement dans le secteur des arts, de la culture et de la littérature. La fédération est actuellement à l’œuvre pour pousser Québec à adopter le même type de législation pour les journalistes indépendants et les pigistes du secteur des médias.

Après avoir documenté, dans une étude menée avec le Service aux collectivités de l’UQAM en mai dernier, les effets désastreux de l’intimidation et du cyberharcèlement dont sont victimes les travailleuses et les travailleurs de l’information, la FNCC–CSN a lancé, cet automne, un vaste chantier de recherche portant sur le harcèlement sexuel dans le secteur de la culture et des communications.

Par le biais d’une équipe de salarié-es et de l’ensemble des services confédéraux de la CSN, la fédération dessert de nombreux syndicats au Québec et au Nouveau-Brunswick en matière de négociation collective et de droits du travail. Elle représente les employé-es de plusieurs musées, tant à Montréal qu’en région, ainsi que les salarié-es de Radio-Canada, de La Presse, du Journal de Montréal, du réseau Cogeco et de plusieurs entreprises de communications privées.

La FNCC–CSN regroupe 6 000 membres issus de 80 syndicats et œuvrant dans les domaines des communications, du journalisme et de la culture. Elle est l’une des 8 fédérations de la CSN qui réunit plus de 330 000 travailleuses et travailleurs des secteurs public et privé, et ce, dans l’ensemble des régions du Québec.

Solidarité avec nos membres dans les magasins de la SAQ

Avec la période des Fêtes qui approche, plusieurs d’entre nous s’apprêtent à faire le plein de bouteilles de vin et d’alcools de tous types. Puisque les membres du Syndicat des employé-es de magasins et de bureaux de la SAQ (SEMB-SAQ–CSN) entament une lutte pour conserver des emplois, et par conséquent, un bon service-conseil dans les diverses régions du Québec, agissons solidairement et achetons directement dans nos succursales locales.

Pour rappel, la SAQ mise de plus en plus sur le commerce électronique via son site SAQ.com et souhaite ainsi centraliser toutes les préparations de commandes en ligne dans un entrepôt de Montréal. Cette opération nuira grandement à l’offre de produits en région et générera une quantité importante de GES, puisque toutes les livraisons partiront de la métropole. Même les conseils seraient de plus en plus informatisés par le biais de la carte Inspire, et ce, au détriment des personnes conseillères en vin des succursales!

Le SEMB-SAQ–CSN demande donc à chacune et à chacun d’entre nous de se limiter à la consultation du catalogue en ligne et d’appeler sa succursale de proximité pour faire mettre de côté les produits désirés.

Et si certains des produits recherchés ne sont pas disponibles, pourquoi ne pas profiter des conseils avisés des employé-es compétents et passionnés, syndiqués à la CSN, pour faire de belles découvertes !

En toute solidarité,

Katia Lelièvre
3e vice-présidente de la CSN

 

Syndicat des professionnels et des professionnelles du collège de Rosemont–CSN

À la suite du dépôt de sa requête en accréditation, le 3 août 2022, le Syndicat des professionnels et des professionnelles du collège de Rosemont–CSN a été accrédité pour représenter :

« Tous les professionnels et professionnelles non-enseignants, salariés au sens du Code du travail. »

C’est dans le cadre du maraudage du secteur public que cette requête en accréditation a été déposée le 3 août dernier. Ces travailleuses et travailleurs représentent le premier groupe de professionnels à obtenir leur accréditation dans le cadre du maraudage s’étant déroulé cet été.

Ils et elles ont fait le choix de quitter le SPGQ pour obtenir de meilleurs services de la part d’une centrale syndicale forte, d’une fédération qui saura les représenter à la hauteur de leurs attentes ainsi que d’un conseil central qui saura les appuyer dans leurs luttes à venir. Ces travailleuses et travailleurs sont dorénavant confiants que leur syndicat sera bien outillé pour faire avancer leurs conditions de travail et pour mener à terme les négociations à venir. L’arrivée de ce nouveau syndicat au sein de la Fédération des professionnèles permettra par ailleurs la création du Bureau fédéral des collèges (BFC).

Ce nouveau syndicat sera affilié à la Fédération des professionnèles, au Conseil central du Montréal métropolitain et, bien entendu, à la Confédération des syndicats nationaux.

Mobilisations dans cinq villes québécoises pour réclamer un programme de régularisation véritablement inclusif des personnes sans-papiers

Trente organisations communautaires et syndicales se rassemblent, appuyées par de nombreux groupes et individus des milieux académiques, religieux et patronaux, pour réclamer la mise en place d’un programme véritablement inclusif visant la régularisation des personnes sans statut migratoire. Dans le cadre de la « Journée québécoise pour la régularisation des personnes sans statut migratoire », les mobilisations se déroulent à Montréal, à Québec, à Rimouski, à Sherbrooke et à Chicoutimi, où les organisations demandent aux gouvernements du Canada et du Québec de s’engager concrètement dans ce processus, et ce, en collaboration avec la société civile.

Pour un programme véritablement inclusif
Le Ministère de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté Canada (IRCC) soumettra au cours des prochaines semaines un projet de programme de régularisation des personnes sans statut migratoire aux gouvernements provinciaux et au conseil des ministres du gouvernement fédéral. Les organisations impliquées dans cette journée de mobilisation revendiquent ainsi la mise en place d’un programme de régularisation, véritablement inclusif, au Canada et au Québec.

« Au Canada, l’absence ou la précarité d’un statut migratoire plonge des centaines de milliers de personnes dans une situation de vulnérabilité extrême, affectant leur droit à la sécurité, à la santé, au logement, à un niveau de vie suffisant, pour n’en mentionner que quelques-uns. Il s’agit d’une situation entraînant de graves violations des droits humains. Les gouvernements, tant québécois que canadien, ont la responsabilité de protéger et de respecter les droits de ces personnes et doivent mettre en place dès maintenant un programme de régularisation complet, inclusif et accessible, qui accordera la résidence permanente à toutes les personnes sans statut », souligne Mme Laurence Guénette, coordonnatrice de la Ligue des droits et libertés.

Dans le même d’ordre d’idée, Mme Camille Bonenfant, organisatrice communautaire de la Clinique pour la justice migrante, avance que « nous croyons fermement en l’accès à la justice, et cette dernière repose sur la mise en œuvre des droits. Il n’y a pas de façon plus efficace et équitable pour assurer le respect des droits des personnes migrantes marginalisées que de leur donner un statut. La résidence permanente leur permettrait finalement de vivre pleinement dans la dignité ».

Me Stéphanie Valois et Me Guillaume Cliche-Rivard, respectivement présidente et président sortant de l’Association québécoise des avocats et avocates en droit de l’Immigration (AQAADI) affirment aussi que « l’AQAADI appuie sans réserve un programme large et généreux visant la régularisation du statut des personnes immigrantes à statut précaire au Canada. En effet, nous avons devant nous une occasion historique de mettre fin à la détresse sans pareille causée par une vie dans la marge, sans statut d’immigration, à la merci de l’instabilité et sans filet social. Nous estimons que la compassion et la dignité humaine devront être au cœur de ce nouveau programme qui permettra du même souffle de pérenniser la contribution économique, culturelle, professionnelle, communautaire et sociale inestimable qu’apportent ces personnes au Canada ».

Mobilisations dans cinq villes québécoises
Selon les organisations œuvrant auprès de ces populations, les personnes à statut précaire ou sans statut sont de plus en plus présentes au Québec, non seulement à Montréal mais aussi dans diverses régions du Québec. Dans ce contexte, des activités sont organisées dans cinq villes québécoises. À Rimouski, un rassemblement s’est déjà tenu le 5 novembre, et deux rassemblements ont lieu le 6 novembre respectivement à Montréal et à Québec. En même date, deux ateliers formatifs portant sur la régularisation des personnes sans statut sont organisés respectivement à Chicoutimi et à Sherbrooke.

« Au cours des dernières années, on constate une croissance des personnes à statut temporaire dans notre région, et certaines d’entre elles ont perdu leur statut à la suite d’un abus de leur employeur. Des gens peuvent devenir ainsi sans statut en raison de la lacune de protection publique, et c’est un phénomène répandu dans des régions québécoises. Ce n’est pas acceptable », affirme M. Florian Freuchet, organisateur communautaire du Centre des travailleurs et travailleuses immigrants au Bas-Saint-Laurent, pour expliquer la raison de l’organisation de l’événement à Rimouski.

« Les mouvements au Québec sont très souvent à l’avant-plan dans les luttes pour la justice. Encore une fois, c’est notre société ici, notamment les personnes sans papiers, leurs voisines et voisins et collègues, qui sont arrivés à bâtir un mouvement et ont poussé le gouvernement du Canada à entamer ce chemin pour le bien de toutes et tous. Car la régularisation nous avance vers l’idéal où toute personne vive librement et dignement au Canada », soutient Mme Samira Jasmin, membre de Solidarité sans frontières.

Dans ces luttes, des centrales syndicales sont aussi engagées. « Il est important que les travailleuses et les travailleurs du Québec soient présents pour appuyer les personnes migrantes sans statut. Nous nous inquiétons que les personnes sans statut migratoire puissent être exploitées dans des conditions de travail déplorables et qu’elles doivent travailler dans une grande précarité pour survivre. En leur accordant un statut, elles pourront bien plus dignement gagner leur vie et il sera beaucoup plus aisé d’intervenir pour protéger leurs droits. Au nom des centrales syndicales, nous joignons notre voix solidaire à cette mobilisation », souligne M. Luc Vachon, président de la Centrale des syndicats démocratiques.

Les organisations signataires confirment d’ailleurs leur volonté de continuer les luttes pour la régularisation. « Ce week-end, nous, des personnes sans statut et nos allié-es, nous mobilisons à travers le Québec. Mais ce n’est qu’un début de nos mobilisations. Derrière nous, il y a un plus grand nombre de personnes appuyant notre cause, et même plusieurs employeurs et leurs groupes ont exprimé leur appui. Au cours des prochaines semaines et mois, nous continuerons de lutter ensemble pour qu’un programme de régularisation véritablement inclusif soit mis en place au Canada et au Québec », déclare Mme Nina Gonzalez, membre du Centre des travailleurs et travailleuses immigrants.

À propos
Ces activités sont organisées en collaboration notamment avec

  • Amnistie internationale Canada francophone
  • Association québécoise des avocats et avocates en droit de l’immigration (AQAADI)
  • Carrefour d’animation et de participation à un monde ouvert (CAPMO)
  • Centrale des syndicats démocratiques (CSD)
  • Centrale des syndicats du Québec (CSQ)
  • Centre des travailleurs et travailleuses immigrants (CTTI)
  • Centre justice et foi (CJF)
  • Clinique pour la justice migrante (CJM)
  • Collectif de lutte et d’action contre le racisme (CLAR)
  • Collectif Églantine
  • Collectif La Camarine
  • Comité d’action de Parc-Extension (CAPE)
  • Comité d’action des personnes sans statut (CAPSS)
  • Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches–CSN (CCQCA–CSN)
  • Conseil central du Montréal métropolitain–CSN (CCMM–CSN)
  • Conseil régional FTQ Montréal métropolitain (CRFTQMM)
  • Confédération des syndicats nationaux (CSN)
  • Debout pour la dignité
  • Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ)
  • Illusion Emploi de l’Estrie
  • Inter-Elles
  • L’Écho des femmes de la Petite Patrie
  • Le Québec c’est nous aussi
  • Ligue des droits et libertés (LDL)
  • Médecins du Monde Canada
  • Migrante Québec
  • PINAY
  • Réseau d’aide aux travailleuses et travailleurs migrants agricoles du Québec (RATTMAQ)
  • Solidarité sans frontières (SSF)
  • Table de concertation des organismes au service des personnes réfugiées et immigrantes (TCRI)

Résidences privées pour aîné-es : la FTQ et la CSN revendiqueront un salaire minimum à 18 $ l’heure

La FTQ et la CSN coordonneront leurs négociations dans le secteur des résidences privées pour aîné-es afin d’y établir un salaire minimum à 18 $ l’heure pour l’ensemble du personnel qui y travaille.

Lors d’une conférence de presse tenue à Montréal ce matin, le président de la FTQ, Daniel Boyer, et le premier vice-président de la CSN, François Enault, ont expliqué la nécessité de ce rehaussement salarial en raison de l’état critique de trop nombreux centres d’hébergement privés et des conditions de pauvreté auxquelles y sont soumis les préposé-es aux bénéficiaires, à l’entretien et aux services alimentaires.

« Le gouvernement reconnait lui-même les problèmes criants entraînés par les faibles salaires des centres d’hébergement privés. Voilà pourquoi, en pleine pandémie, il a été forcé de verser une subvention salariale de 4 $ l’heure aux propriétaires de résidences afin de contrer l’exode du personnel, a rappelé Daniel Boyer. La fin progressive de cette aide financière, à compter du 31 décembre prochain, ne fera qu’accentuer les difficultés d’attirer et de retenir le personnel des résidences pour aîné-es, en plus d’aggraver les conséquences désastreuses sur le plan des services aux usagères et aux usagers. »

Pour François Enault, il est complètement indécent que les fortes marges de profit des principaux acteurs de ce secteur se fassent sur le dos des travailleuses et des travailleurs. « Les marges bénéficiaires d’exploitation du secteur de l’hébergement privé au Québec frisent les 14 %, l’un des plus hauts taux au Canada. À eux seuls, les groupes Chartwell, Sélection, Maurice, Savoie et Cogir possèdent 35 % des logements de l’ensemble des résidences pour aîné-es au Québec. On parle d’entreprises dont les actifs respectifs se chiffrent en milliards de dollars et qui ont certainement la capacité financière de payer leurs employé-es convenablement. »

La présidente du Syndicat québécois des employées et employés de service (SQEES–FTQ), Sylvie Nelson, a pour sa part souligné la responsabilité du gouvernement de veiller à la qualité des services qui y sont livrés. « Seulement par l’entremise des crédits d’impôt, les résidences privées pour aîné-es grugent près du tiers du budget total du ministère de la Santé et des Services sociaux alloué aux services à domicile. Des salaires à 14,50 $ l’heure, ça entraîne du manque de personnel et des taux de roulement totalement inacceptables », a-t-elle martelé.

C’est pourquoi la vice-présidente de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), Lucie Longchamps, en appelle à l’intervention de la ministre déléguée à la Santé et aux Aînés, Sonia Bélanger. « Il est grand temps que la ministre convie à la même table l’ensemble des intervenants de ce secteur pour trouver des solutions durables à la rémunération du personnel des résidences pour aîné-es. Avec le vieillissement de la population auquel le Québec fait face, on ne peut plus se permettre d’attendre en laissant se dégrader de la sorte les conditions de travail du personnel et les conditions de vie des résidentes et des résidents. »

La FTQ représente 178 résidences privées pour aîné-es, dans toutes les régions du Québec, et plus de 11 000 salarié-es qui sont touchées par les négociations qui s’amorcent dans ce secteur. La CSN est présente dans 90 centres d’hébergement privés partout au Québec et rassemble plus de 3500 membres. Ensemble, la FTQ et la CSN représentent près d’un million de travailleuses et de travailleurs. Les deux centrales syndicales sont membres actifs de la Coalition Minimum 18, qui revendique l’établissement d’un salaire minimum à 18 $ l’heure au Québec.

La CSN salue les mesures d’aide aux moins nantis et attend toujours une réforme de l’assurance-emploi

La CSN souhaite souligner la présence de mesures d’aide ciblées dans l’énoncé économique de la ministre Chrystia Freeland présenté aujourd’hui. Du même coup, la centrale syndicale se doit de dénoncer l’absence de soutien nécessaire à ceux qui perdront leur emploi en cette période de resserrement économique causé par la hausse draconienne des taux d’intérêt.

« La CSN salue toutes les mesures d’aide aux citoyennes et citoyens les plus démunis pour faire face à l’inflation, alors même que cette dernière est nettement plus élevée que ce qui était anticipé dans le dernier budget fédéral. Par exemple, la bonification de l’Allocation canadienne pour les travailleurs, destinée aux salarié-es qui peinent à joindre les deux bouts, est une bonne nouvelle. Les mesures déjà annoncées au cours des dernières semaines pour aider les familles à faible revenu à affronter la hausse du coût de la vie, soit le doublement du crédit d’impôt pour la TPS et, surtout, le supplément de l’Allocation canadienne pour le logement, sont également des mesures qui vont dans le bon sens », affirme Caroline Senneville, présidente de la CSN.

« En revanche, la réforme du programme d’assurance-emploi qu’on attend depuis trop longtemps n’est nulle part en vue, alors que le ralentissement économique actuel et la possible récession à venir accentueront inévitablement les pertes d’emplois. Puisque le gouvernement et la banque centrale provoquent sciemment le recul de la croissance pour casser l’inflation, il ne serait que normal qu’un programme d’assurance-emploi bonifié soit au rendez-vous pour soutenir celles et ceux qui perdront leur emploi. Malheureusement, c’est silence radio sur toute la ligne », déplore la présidente.

« Par ailleurs, il est prometteur de voir que le gouvernement fédéral mise sur un crédit d’impôt pour les technologies propres, une mesure intéressante tant du point de vue environnemental qu’industriel. Il encouragera notamment la création de bons emplois inclusifs, décents et propres pour les personnes qui rêvent de faire partie de la classe moyenne. »