Semaine québécoise des services de garde éducatifs : reconnaître leur apport fondamental

La Semaine québécoise des services de garde éducatifs à l’enfance se déroulera du 29 mai au 4 juin 2023 sous le thème : « Le départ pour la grande aventure ».

Dès les premiers jours de fréquentation au CPE ou chez une responsable en service de garde éducatif (RSGE), pour le tout-petit ayant la chance d’avoir une place, « La grande aventure débute ». Ce milieu deviendra un peu sa 2e maison et saura mettre en place tout ce qu’il faut pour que chaque jour devienne un jour de fête et que chaque expérience complète son petit sac à dos de vie. En ce sens, la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) souligne qu’il reste du chemin à faire afin de reconnaitre à sa juste de valeur l’importance que les milieux éducatifs régis et subventionnés ont sur les premières années de vie des enfants, mais aussi sur leur avenir.

Les premières années, de 0 à 5 ans, fleurissent de moments cruciaux où tout se joue pour les tout-petits. C’est à ce moment qu’ils développent les assises fondamentales qui leur permettront de construire les adultes de demain, épanouis et équilibrés. « Il est plus qu’urgent de reconnaitre à sa juste de valeur l’importance que les milieux éducatifs régis et subventionnés ont dans la vie des enfants et de leurs familles, et ce, pendant la fréquentation, mais aussi des années plus tard. En effet, ils auront un impact dans toutes les sphères du développement de l’enfant, que ce soit en relation sociale, en savoir-être, en habileté verbale, motrice ou autres. Ces compétences et ces acquis sont tellement importants qu’il est impératif d’offrir à tous les acteurs de notre réseau le soutien et les services qui contribueront à ce que cette grande aventure soit l’élément clé du plein développement de nos tout-petits » de déclarer Lucie Longchamps, représentante du secteur de la petite enfance à la FSSS–CSN.

Or, on le voit avec le manque de place en service de garde éducatif, la pénurie de personnel est toujours très présente dans notre réseau. « Nous réitérons le souhait et la nécessité de reconnaitre à sa juste valeur ces professions si l’on veut attirer et surtout maintenir les jeunes recrues dans le métier. Nous souhaitons que notre réseau de service de garde éducatif demeure bien vivant et surtout attrayant pour le bien des générations futures » d’ajouter Chantal Racicot, représentante des RSGE à la FSSS–CSN.

« Trop souvent, les éducatrices nous quittent très rapidement, certaines même pendant leur période de stage, constatant la charge de travail et les conditions auxquelles elles devront faire face pour les vingt ou trente prochaines années. De plus, toutes peuvent malheureusement témoigner du nombre croissant d’enfants qui vivent des difficultés à divers niveaux et qui nécessitent des soins appropriés. Il faudra que le ministère soit plus créatif et agile, afin que des sommes soient mises à disposition pour améliorer le soutien à ces tout-petits, sans oublier les travailleuses pour qui la charge de travail s’est alourdie au fil des années » de poursuivre Stéphanie Vachon, représentante du secteur des CPE à la FSSS–CSN.

Depuis maintenant plusieurs années que le réseau des CPE et des RSGE est bien ancré dans notre société, toutefois, il a été souvent été malmené au fil des ans. Il reste donc énormément de chemin à faire pour en assurer son plein développement tout en y garantissant la qualité et l’amélioration des services, notamment auprès des enfants à besoins de soutien particulier.

Nouvelle entente dans les centres d’hébergement privés syndiqués CSN

Le 26 mai, les membres de la résidence Les Promenades du Parc ont signé une nouvelle convention collective.

Bien que cette section du Syndicat des travailleuses et des travailleurs des résidences et des centres d’hébergement privés de la Montérégie–CSN ne fasse pas partie de l’actuelle ronde de négociation coordonnée, elle a obtenu plusieurs gains notables, dont le salaire de 18 $ l’heure et plus à l’embauche pour certains titres d’emplois ainsi que le maintien des primes versées par le gouvernement dans l’éventualité où Québec y mettrait fin.

La nouvelle convention se terminera le 31 décembre 2025, ce qui permettra à l’accréditation de rejoindre la prochaine négociation coordonnée. Située à Longueuil, la résidence Les Promenades du Parc appartient au Groupe Maurice.

Quand le patron fait l’impasse

Devant une attitude aussi décevante et non constructive de la part de la partie patronale, les membres du Syndicat des chauffeurs de camion de la Ferme St -Zotique–CSN n’ont eu d’autres choix que de déclencher la grève le vendredi 26 mai 2023. Ce coup de semonce survient à la suite d’une autre séance de négociation (une cinquième) où l’employeur se présente sans mandat, sans s’être préparé et en ayant rien d’autre à offrir qu’une posture intransigeante.

Les négociations visant à renouveler la convention collective achoppent depuis le premier jour, l’employeur étant cantonné dans une posture de refus complet face à l’ensemble des demandes des membres du syndicat qui sont sans contrat de travail depuis le 19 avril dernier. Pire encore, il maintient plusieurs demandes de recul. Face à ce constat, les 30 membres du syndicat ont été convoqués en assemblée générale le 7 mai 2023 afin de renouveler leur confiance envers leur comité de négociation (100 %), de se prononcer contre les offres de reculs patronales (100 %) et en faveur d’un mandat de grève (100 %).

Michel Dulude, président du syndicat des chauffeurs de camion de la Ferme Saint-Zotique–CSN, demeure incrédule et s’explique mal l’attitude de l’employeur. « Nous nous sommes préparés depuis longtemps et nous étions prêts à négocier de bonne foi, de manière constructive et à la recherche de solutions. J’ai beau chercher à comprendre, j’en viens à la conclusion que si l’employeur agit de la sorte, c’est qu’il souhaite casser notre syndicat. Et ça, ça n’arrivera pas ! Nous serons debout, déterminés à aller jusqu’au bout pour obtenir de meilleures conditions de travail », ajoute M. Dulude.

Pour sa part, Serge Monette, vice-président de la Fédération du Commerce–CSN, estime qu’il « est temps que l’employeur réalise que nous sommes bel et bien en 2023. Partout au Québec, dans un contexte marqué par l’inflation et la pénurie de main-d’œuvre, patrons et syndicats parviennent à s’entendre sur la nécessité de bonifier substantiellement les conditions de travail. En jouant la carte de l’intransigeance, la Ferme Saint-Zotique/Burnbrae Farms se trompe royalement si elle pense être en mesure d’écraser une organisation syndicale comme la nôtre. L’employeur doit impérativement délaisser ses pratiques appartenant à une autre époque, s’assoir et négocier dans le respect et l’écoute des demandes des membres ».

Enfin, Annette Herbeuval, présidente du Conseil central de la Montérégie–CN, estime que « les enjeux de gestion ne sont pas nouveaux à la Ferme Saint-Zotique, puisque l’an dernier, la négociation de la convention collective des travailleuses et des travailleurs de l’usine, syndiqués également à la CSN, a été particulièrement ardue. On fait face ici à un employeur qui ne témoigne pas de beaucoup de respect envers ses travailleuses et travailleurs et cette posture patronale mène à des conflits. En Montérégie, on règle actuellement la grande majorité de nos négociations sans grève. À la Ferme Saint-Zotique, on est rendu à deux en deux ans ! À ce titre, les chauffeurs de camion peuvent se rassurer : ils bénéficieront de toute la solidarité de nos membres dans la région et nous serons avec eux autant que nécessaire ».

Des congressistes unis, la présidente Caroline Senneville réélue

C’est au palais des congrès de Montréal que se termine aujourd’hui le 67e Congrès de la CSN, où près de 2 000 participantes et participants ont pu échanger, débattre, fraterniser et identifier les priorités d’action pour les trois prochaines années. C’est également lors de ce grand rassemblement que les six membres du comité exécutif ont été reconfirmés dans leurs fonctions.

« Je suis fière d’avoir été réélue par un processus démocratique, au sein d’une centrale démocratique.

Je souhaite une CSN unie, qui parle d’une seule voix, et d’une voix forte. Je vois une CSN capable d’affronter vents et marées, une CSN leader au Québec et ailleurs. Qu’on prenne notre place, qu’on continue de changer le monde à notre manière, un jour à la fois », a déclaré Caroline Senneville.

Elle ajoute : « Les défis qui nous attendent sont nombreux, alors que la pénurie de main-d’œuvre nous frappe de plein fouet, que le gouvernement cherche à centraliser les services publics et n’écoute pas les travailleuses et les travailleurs et que le patronat se fait trop souvent tirer l’oreille pour offrir des conditions décentes à ses employé-es. C’est pour toutes ces raisons que le congrès a voté en faveur d’un budget qui nous permet de continuer à être combatifs, comme l’est l’ADN de notre organisation. Nos membres méritent d’obtenir les meilleures conditions de travail possible, et nous leur donnerons les moyens de le faire. »

Les congressistes ont eu de nombreuses occasions de réfléchir et de s’exprimer, que ce soit lors des ateliers de discussion sur la transformation du monde du travail et le développement du rapport de force, en séance plénière ou lors des dîners-causeries. Les personnes qui se sont exprimées se sont montrées très satisfaites de l’ambiance du congrès, de la qualité des préparatifs, des occasions de prise de parole et de l’écoute du comité exécutif.

« On souhaite continuer notre travail en mode inclusif, combatif, ouvert, présent. Nous serons là pour porter la parole des 330 000 membres de la CSN sur toutes les tribunes », conclut la présidente.

 Le comité exécutif de la CSN 2023-2026 :

Caroline Senneville, présidente
Nathalie Arguin, secrétaire générale
Yvan Duceppe, trésorier
François Enault, 1er vice-président
David Bergeron-Cyr, 2e vice-président
Katia Lelièvre, 3e vice-présidente

Les cols bleus de Sorel-Tracy dénoncent la campagne de peur menée par la Ville

En grève générale illimitée depuis le 17 mai, le Syndicat des employé-es municipaux de Sorel-Tracy–CSN se désole de la campagne de peur que la Ville mène auprès des citoyennes et des citoyens dans le but de discréditer les demandes salariales des cols bleus. Le Syndicat invite plutôt l’administration municipale à s’assoir à la table et à négocier de bonne foi.

« Nous, les cols bleus, souhaitons réitérer que nos demandes ne visent qu’à maintenir notre pouvoir d’achat et ne pas nous appauvrir davantage », affirme Martin Gingras, président du Syndicat des employé-es municipaux de Sorel-Tracy–CSN.

Les demandes salariales des cols bleus se basent sur l’indice des prix à la consommation (IPC) et l’inflation, un argument que le maire utilisait pourtant il y a quelques mois à peine pour justifier l’augmentation de taxes. « Nous avons déjà réduit nos demandes et nous sommes prêts à dialoguer depuis 15 mois. À l’opposé, l’administration Péloquin demeure fermée et préfère discréditer nos revendications sur la place publique plutôt que de négocier avec nous », dénonce M. Gingras.

Au surplus, le maire vient d’annoncer que la Ville a engrangé de meilleurs revenus que ceux anticipés soient 5,6 M$ pour la dernière année. Les cols bleus invitent la population à questionner les dirigeants de la Ville. Ils tiennent à rappeler qu’ils ont à cœur les citoyennes et les citoyens de Sorel-Tracy. Ils souhaitent pouvoir continuer de leur offrir des services de qualité.

Comparables
Le maire de Sorel-Tracy justifie son inaction à la table de négociation notamment par l’équité avec les autres villes. « Un simple comparatif de près d’une trentaine de municipalités québécoises de tailles diverses ayant récemment renouvelé leurs conventions collectives démontre un rattrapage salarial en 2022 et/ou 2023 afin de tenir compte de l’inflation », indique Simon Mathieu Malenfant, vice-président trésorier de la Fédération des employées et employés de services publics–CSN.

De plus, la directrice du Service des ressources humaines, madame Desbiens affirme qu’au cours des 10 dernières années, la Ville a été plus généreuse que l’IPC. Elle omet cependant de mentionner qu’en obtenant ces augmentations, les travailleuses et travailleurs ont aussi dû essuyer des reculs dans leurs avantages sociaux.

« Nous demandons aux citoyennes et aux citoyens de ne pas se laisser berner par la campagne de peur de l’administration Péloquin et plutôt d’appuyer les cols bleus dans leurs revendications. Trop de travailleurs ont quitté leur emploi à la Ville au cours de la dernière année. Travaillons ensemble pour que Sorel-Tracy redevienne un endroit où les emplois sont attrayants, en cette période de pénurie de main-d’œuvre », souligne pour sa part Annette Herbeuval, présidente du Conseil central de la Montérégie–CSN.

Là où le mot « nation » prend tout son sens

Ce n’est pas d’hier que la CSN entretient des liens étroits avec les représentantes et les représentants du syndicat basque ELA (Solidarité travailleurs basques). À preuve, le premier contact entre la CSN et Amaia Muñoa, l’actuelle secrétaire générale adjointe du syndicat présente au congrès de la CSN, remonte à 2001, au Sommet des Amériques à Québec. Amaia venait alors tout juste d’être élue trésorière de ELA.

Une amitié tissée serrée
Malgré les images brouillées par les gaz lacrymogènes qui demeurent à l’esprit de bien des gens, les souvenirs que garde Amaia de cet événement demeurent limpides : « Je m’en souviens comme si c’était hier. Bien sûr, il y avait beaucoup d’agitation parmi les manifestantes et les manifestants et les affrontements avec les forces de l’ordre étaient particulièrement musclés. Mais ce qui m’a le plus marquée à l’époque, c’est cet accueil si chaleureux que nous avait réservé la CSN. C’est comme si nos partenaires de ce mouvement s’étaient fait un devoir de nous protéger dans tout le tumulte ambiant. C’est là que j’ai tissé mes premiers liens d’amitié avec le Québec et la CSN ».

Nations sans État et convergence des luttes
Lorsqu’on questionne Amaia et son collègue Unai Oñederra – lui aussi délégué de ELA présent au congrès de la CSN – sur la nature des liens qui unissent les deux organisations syndicales, les deux répondent du tac au tac : « Nous sommes deux grandes organisations syndicales évoluant au sein de nations sans État. Nous avons une histoire et un passé similaires, traversés par plus d’un siècle de luttes pour l’amélioration des conditions de travail de nos membres, mais aussi pour l’émancipation de nos nations respectives. Nous avons beaucoup appris de nos expériences mutuelles et avons encore beaucoup à apprendre de nos défis communs. »

Unai est aussi directeur de la Fondation Manu Robles-Arangiz créée par ELA en 1991 afin de promouvoir et de développer les valeurs du mouvement syndical basque. Pour lui, ces deux luttes, nationale et syndicale, sont indissociables : « La lutte pour l’amélioration des conditions de travail et des conditions de vie de nos compatriotes va de pair avec celle pour l’indépendance du Pays basque. Il s’agit des deux côtés de la même médaille », insiste-t-il.

Syndicalisme de combat
En plus de ces traits de convergence historiques, le style de syndicalisme même que pratique ELA s’apparente à celui de la CSN. « Pour faire face aux enjeux actuels et aux nombreux défis auxquels nous sommes tous collectivement confrontés, ça prend du nerf et de la détermination, explique Amaia. C’est ce que j’ai toujours aimé à la CSN, cette combativité dans le militantisme. On l’a vu encore dans la rétrospective des luttes présentée lors de la journée d’ouverture du congrès. C’est là qu’on voit tous les gains concrets qu’on peut réaliser lorsqu’on se mobilise avec pugnacité. »

Transformation du monde du travail et beaucoup d’émotions

C’est au palais des congrès de Montréal que s’ouvrait ce matin le 67e Congrès de la CSN, où près de 2 000 participantes et participants se sont déplacés. Ce rassemblement permet aux centaines de syndicats présents de se prononcer démocratiquement sur les grands thèmes qui orienteront les actions de la centrale syndicale au cours des trois prochaines années.

Dans son allocution d’ouverture, la présidente de la centrale, Caroline Senneville, a souligné à grands traits les bouleversements profonds qui frappent le monde du travail. « La pandémie a laissé des traces. Nous nous sommes démenés pour que les services soient maintenus, pour que les industries roulent, pour que les biens soient transportés, les personnes logées, les bâtiments construits. Maintenant, nous devons nous adapter au télétravail, à la robotisation, à la numérisation, à l’intelligence artificielle, à la transition verte, aux impacts de la pénurie de main-d’œuvre et à l’inflation, notamment. »

La transformation des emplois – tout comme leur protection – est effectivement l’une des deux grandes orientations qui seront mises au jeu cette semaine. « À la CSN, on souhaite trois choses : tout d’abord, que nos syndicats soient alertés, qu’ils interpellent leur employeur sur ces enjeux et qu’ils soient mis au jeu pour orienter les transformations en cours dans leur milieu. Ensuite, comme centrale, c’est notre rôle d’outiller nos membres. Enfin, nous devons transmettre un message clair aux gouvernements pour qu’ils soutiennent ces transformations : si vous parlez aux patrons, vous devez parler aux syndicats. Toujours. »

Un nombre de conflits et un budget de soutien records

L’ouverture du congrès a également été l’occasion de souligner le nombre record de luttes qui se sont tenues au cours du dernier exercice. Ce sont d’ailleurs plus de 26 millions de dollars qui ont été remis aux grévistes CSN entre 2020 et 2023 en prestations de grève. Du jamais vu. « La CSN est la seule centrale syndicale qui s’est dotée de ce type de fond de grève, afin que nos membres gardent la tête haute… et hors de l’eau. La preuve que nous soutenons concrètement notre monde dans leur lutte pour obtenir des conditions de travail intéressantes ».

Des moments touchants

En conclusion de cette première journée, les ex-politiciennes Françoise David et Véronique Hivon sont venues parler aux participantes et aux participants de leur engagement militant et de la façon dont elles ont su rallier autour d’elles les personnes et les moyens nécessaires pour mener à bien les projets qui leur tenaient à cœur.

Le dernier acte du lundi fut sans doute le moment le plus émouvant et le plus attendu par les congressistes : la projection d’une vidéo retraçant l’ensemble des conflits du dernier mandat. Portées par la voix de la comédienne et dramaturge Évelyne de la Chenelière, les images de travailleuses et de travailleurs en conflit ont su tirer des larmes à de nombreuses personnes sur place.

Les congressistes seront en atelier demain avant-midi sur la question de la transformation des emplois. Les médias sont cordialement invités à y participer. Le congrès de la CSN se poursuit jusqu’au vendredi 19 mai.

Des gains qui passeront à l’histoire pour le Syndicat national des produits chimiques de Valleyfield–CSN

Les membres du Syndicat national des produits chimiques de Valleyfield–CSN (SNPCV–CSN) étaient réunis ce dimanche en assemblée générale afin de se prononcer sur une entente de principe survenue récemment entre les parties. Au terme de l’assemblée, c’est dans une proportion de 88 % que les membres ont entériné ce renouvellement de convention collective assorti de nombreux gains syndicaux d’une grande ampleur.

Les quelque 350 travailleuses et travailleurs de l’usine verront notamment leur salaire être haussé de manière substantielle, puisque leur nouveau contrat de travail collectif prévoit des hausses dépassant le 25 % sur une période de 5 ans. Lorsqu’on prend en compte l’ensemble des matières à incidence monétaire, la rémunération globale sera haussée de 42,5% sur la même période. En outre, les gains réalisés par les salarié-es couvrent pratiquement l’ensemble des matières abordées dans la convention collective. Ainsi, des gains majeurs ont été obtenus, puisque, notamment, les vacances et la contribution de l’employeur aux assurances et aux retraites ont été sensiblement bonifiées.

C’est donc avec énormément d’enthousiasme que le président du SNPCV–CSN, Jean-Sébastien Neiderer, a accueilli le résultat obtenu lors de l’assemblée. « Nous étions conscients que le rapport de force était de notre côté cette fois-ci et notre préparation à l’aube de la négociation a été exemplaire. Toutefois, ce qui a fait pencher la balance, en définitive, c’est l’appui indéfectible de nos membres tout au long du processus et leur mobilisation de tous les instants. Le succès obtenu aujourd’hui, nous le devons avant tout au fait que nos membres ont été, dès le début, unis, solidaires et mobilisés », s’est exclamé avec fierté M. Neiderer.

Pour sa part, M. Louis Bégin, président de la Fédération de l’industrie manufacturière–CSN, estime que « le SNPCV–CSN a réussi à merveille à capitaliser sur une conjoncture qui, pour une première fois depuis longtemps, nous est particulièrement favorable. Par exemple, les clauses touchant la retraite, les vacances et les assurances n’avaient pas été bonifiées depuis 25 ans chez General Dynamics. Pour moi, les gains obtenus par ce syndicat nous serviront de levier partout où nous négocions actuellement au Québec ».

Quant à Annette Herbeuval, présidente du Conseil central de la Montérégie–CSN, « le succès du SNPCV –CSN démontre que lorsque les membres d’un groupe sont tissés serrés, qu’ils pensent et qu’ils agissent de manière collective, tous les espoirs sont permis. De tout temps, les travailleuses et les travailleurs ont réussi à faire plier les patrons les plus récalcitrants lorsqu’ils étaient confrontés à la solidarité collective. Les nombreux gains réalisés par ce syndicat doivent faire école et servir d’exemple à l’ensemble des organisations syndicales de notre région ».

 

Projet de loi 15 – Il faut agir, mais par une véritable décentralisation du réseau, estime la CSN

En commission parlementaire aujourd’hui, la CSN estime que le projet de loi 15 doit être modifié en profondeur, dans le but de véritablement faciliter l’accès au réseau, de laisser tomber le recours au privé et de s’assurer d’une réelle décentralisation qui tienne compte des régions et des acteurs du réseau de la santé et des services sociaux.

Le projet de loi 15 du ministre Christian Dubé a été vendu sur la place publique comme une nécessité étant donné l’état actuel du réseau de la santé et des services sociaux. Les solutions proposées ne sont toutefois pas les plus efficaces pour améliorer à court terme les soins à la population du Québec.

« Ça va mal dans le réseau, il y a un problème d’accès et de manque de main-d’œuvre, il faut agir. Tout le monde le dit et nous aussi le disons. Cependant, le projet de loi actuel ne résout pas le problème d’accès, il risque même de l’empirer », affirme Caroline Senneville, présidente de la CSN, qui sera en commission parlementaire aujourd’hui en compagnie du président de la FSSS–CSN, Réjean Leclerc et de celui de la FP–CSN, Danny Roy.

Le projet de loi 15 mise également sur des mots avec lesquels il est difficile d’être en désaccord : efficacité et décentralisation. Mais au-delà des mots, où sont les mesures qui vont réellement en ce sens et qui règlent les problèmes constatés sur le terrain?

« Le réseau de la santé et des services sociaux, c’est notre filet social. Il est remis en question sans que le ministre Dubé ait fait des consultations préalables à son projet de loi », constate Caroline Senneville.

Le leitmotiv de l’efficacité pourrait par ailleurs mener à des décisions qui manquent d’humanité. « La mission d’efficacité de Santé Québec et la reddition de compte qui l’accompagnera vont se concentrer sur les statistiques de temps d’attente, sur la longueur des listes ou sur le temps consacré à chaque traitement. Cette approche comptable n’aura pas le bien-être de la population et des employé-es du réseau au centre de ses préoccupations », craint la présidente.

Pourquoi le privé?
Le projet de loi mise sur l’apport du privé plutôt que sur la valorisation du réseau public qui a été passablement ébranlé par trois réformes centralisatrices depuis 30 ans. Plus on avance, moins on s’améliore. Or, la solution du privé est loin d’être efficace. La santé ne devrait pas servir à générer du profit aux dépens des contribuables.

Sans attendre l’adoption du projet de loi, le gouvernement prévoit déjà lancer des appels d’offres auprès des cliniques privées d’ici la fin de l’été. « « Le choix du gouvernement de mettre le secteur public et celui à but lucratif sur un pied d’égalité sans tenir compte des différents impacts financiers ou humains n’est pas responsable. Le nombre de personnel disponible étant limité, celui-ci va se déplacer vers le privé, ce qui va aggraver la pénurie dans le secteur public, ce sont des vases communicants. C’est une improvisation dangereuse pour le maintien des soins à la population », déclare Réjean Leclerc, président de la FSSS–CSN.

Où est la décentralisation?
Sur le plan de la décentralisation, le projet de loi 15 ne tient pas plus la route. « Monsieur le Ministre, plutôt que de poursuivre dans la même direction que vos prédécesseurs en pensant obtenir des résultats différents, nous vous invitons à renverser la tendance actuelle en décentralisant véritablement les pouvoirs vers celles et ceux qui offrent les services sur le terrain. C’est là, de notre point de vue, la meilleure façon d’apporter un réel changement de culture et la méthode la plus efficace d’ébranler les colonnes du temple », affirme Danny Roy, président de la FP–CSN.

« Il nous semble que le moment pour déclencher des états généraux sur la santé est plus que jamais de mise », conclut Caroline Senneville.

Pour consultation du mémoire : memoire-pl15_CSN

Comportement sexualisé inapproprié ou discriminatoire : des constats accablants qui nécessitent une réponse urgente

Devant les constats accablants du rapport Mettre fin au harcèlement sexuel dans le cadre du travail : se donner les moyens pour agir, la CSN en appelle à une réforme législative majeure et urgente pour mettre fin à la banalisation des abus et à la souffrance des victimes.

Le portrait brossé par le comité d’expertes indépendantes donne froid dans le dos. On apprend qu’en 2020, au Québec, presque une personne sur deux (49 %) a observé ou subi un comportement sexualisé inapproprié ou discriminatoire en milieu de travail au cours des 12 mois précédant le sondage. De plus, les femmes ont été deux fois plus nombreuses que les hommes à déclarer avoir subi de tels comportements (26 % et 13 % respectivement).

Ces chiffres déjà alarmants ne constituent que la pointe de l’iceberg puisque seule une proportion minime des victimes fait une dénonciation formelle. « Prévenir et contrer la violence et le harcèlement au travail représente une responsabilité collective et le devoir de tout le monde », insiste Caroline Senneville, présidente de la CSN.

La CSN prendra le temps d’analyser en profondeur le rapport et ses 82 recommandations, mais déjà des constats se dessinent. « Il est impératif que ce rapport ne soit pas tabletté. Il faut que la santé psychologique soit traitée au même niveau que la santé physique, souligne Mme Senneville. Pour paraphraser les auteures de ce rapport coup de poing : le harcèlement sexuel produit des effets corrosifs sur le bien-être physique et psychologique des personnes victimes et infléchit indûment le parcours professionnel de celles-ci. »

La Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) doit aussi offrir plus de soutien. « Il faut de la proactivité de la part de la CNESST et de ses inspectrices et inspecteurs afin que les différents milieux de travail agissent en prévention en obligeant par exemple de la formation sur le sujet. La CSN invite le ministre du Travail, Jean Boulet, à agir rapidement. Le ministre peut compter sur l’entière collaboration de tout le mouvement pour faire changer les choses, une fois pour toutes », conclut la dirigeante.

Agir pour que ça cesse
En tant qu’organisation syndicale soucieuse du bien-être au travail, la CSN a développé la campagne Agis pour que ça cesse dans le but d’accroître les connaissances générales de ses membres. La campagne vise à les outiller et leur permettre de reconnaître les manifestations de harcèlement et de violence au travail et d’intervenir pour y mettre fin. Elle rejoint ainsi les objectifs des recommandations du rapport du comité d’expertes. La campagne peut être consultée ici :

https://www.csn.qc.ca/agir/

Le nouveau Conseil de l’enseignement supérieur perdrait une vision globale indispensable

Depuis 1964, dans la foulée du Rapport Parent, le Conseil supérieur de l’éducation (CSE) veille au développement de l’éducation au Québec, avec une vision globale et indépendante des enjeux, de la maternelle à l’université. Le projet de loi 23, dévoilé jeudi matin, circonscrit le mandat du nouveau Conseil de l’enseignement supérieur, appelé à le remplacer, uniquement aux questions relatives aux cégeps et aux universités.

« Tantôt critique et tantôt en accord avec les avis fournis aux ministres par le CSE, notre fédération n’a jamais remis en question la pertinence d’un regard étendu et interordres sur les défis rencontrés par l’ensemble de notre profession. Segmenter l’analyse ne ferait qu’encourager une vision en silo, nocive pour l’enseignement de façon générale. C’est insensé », tranche Caroline Quesnel, présidente de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ–CSN).

Par exemple, comment adopter une stratégie éclairée sur la problématique de la réussite en enseignement supérieur si les analyses ne peuvent porter sur tout le bagage transmis aux personnes étudiantes en amont, c’est-à-dire au primaire et au secondaire ? « Faut-il voir dans cette pièce législative une autre stratégie du gouvernement Legault pour donner plus de pouvoir aux ministres tout en s’assurant de réduire la portée des avis indépendants en provenance du milieu de l’éducation ? », se questionne Caroline Quesnel.

Par ailleurs, la FNEEQ–CSN s’oppose à la création d’un Institut d’excellence en éducation calqué sur l’Institut national d’excellence en santé et services sociaux (INESSS) où, malheureusement, la performance et la rentabilité sont les leitmotivs.

Tout en poursuivant son analyse du PL-23, la FNEEQ–CSN veut s’assurer d’être entendue en commission parlementaire afin d’expliquer l’importance de la cohérence en éducation et en enseignement supérieur au moment où le Québec fait face à des défis importants en matière de diplomation et de formation.

Pour consulter le mémoire que la CSN a présenté en 2017 au Groupe de travail sur la création d’un institut national d’excellence en éducation mis sur pied par le gouvernement libéral :

https://bit.ly/3HHZHWh

 

Sorel-Tracy : les négociations dans l’impasse

Après près de 15 mois à tenter de négocier de bonne foi et devant l’attitude fermée et méprisante de l’administration municipale, les cols bleus de Sorel-Tracy n’ont d’autre choix que de voter la grève générale illimitée.

Le 4 mai, ils se sont prononcés à 84 % en faveur d’un mandat de grève générale illimitée à utiliser au moment jugé opportun. « Depuis le début des pourparlers, nous nous butons au manque de volonté de négocier de l’administration du maire Patrick Péloquin », explique Martin Gingras, président du Syndicat des employé-es municipaux de Sorel-Tracy–CSN.

Jusqu’à tout récemment, l’administration Péloquin demeurait intraitable avec une offre d’augmentation salariale moyenne de 2,05 % par année pendant cinq ans. Puis, il y a une semaine, l’offre augmentait faiblement (entre 2,35 % et 2,45 % par année pendant cinq ans). Outre les salaires, certaines demandes de l’employeur présentent également des impacts importants sur la stabilité des horaires et la qualité de vie des salarié-es.

Le maire justifie son inaction avec les mêmes trois arguments, à savoir la capacité de payer de la Ville ainsi que l’équité avec les autres employé-es municipaux et avec les employé-es de municipalités comparables. « Le maire sait très bien que la comparaison avec d’autres villes est difficile, car il y en a très peu de taille similaire qui ont récemment renouvelé leurs conventions collectives. Malgré tout, des comparables existent et ceux-ci prouvent que nos demandes sont justifiées et réalistes », poursuit M. Gingras.

« Les augmentations octroyées dans 27 municipalités de tailles diverses en 2022 et 2023 démontrent toutes un rattrapage salarial durant l’une de ces deux années afin de tenir compte de l’inflation. Plusieurs municipalités ont introduit des clauses basées sur l’indice des prix à la consommation (IPC). Certaines ont même rouvert les conventions en vigueur pour le faire », souligne Simon Mathieu Malenfant, vice-président trésorier de la Fédération des employées et employés de services publics–CSN.

Arguments bidon
« Le maire Péloquin aime aussi se cacher derrière les conventions signées avec les autres catégories d’employés municipaux. Cet exercice boiteux revient à comparer des pommes avec des oranges », dénonce pour sa part Annette Herbeuval, présidente du Conseil central de la Montérégie–CSN.

La convention des pompiers a été signée en juin 2021, soit il y a près de deux ans, donc avant l’inflation actuelle. C’est le même scénario avec le contrat de travail des cols blancs, signé en décembre 2021. En 2022 seulement, l’inflation a battu un record vieux de 40 ans en atteignant 6,8 %.

À la table de négociation, l’administration Péloquin fait la sourde oreille devant cet argument. Pourtant, en janvier, le maire justifiait lui-même l’augmentation des taxes par la « plus forte hausse en 31 ans de l’inflation ».

« Les cols bleus ont tout fait pour dénouer l’impasse. Ils ont réduit sensiblement leurs demandes, demandes que l’employeur ridiculise. Les cols bleus ont tenté de se faire entendre par une gradation des moyens de pression. Devant le manque flagrant de bonne volonté de l’administration Péloquin, ils n’ont maintenant d’autre choix que de sortir en grève. Ils se désolent des inconvénients du conflit pour les citoyennes et les citoyens et leur demandent d’interpeler les élu-es de la Ville pour faire dénouer l’impasse », conclut le président du Syndicat des employé-es municipaux de Sorel-Tracy–CSN.

Réforme Drainville : un autre brassage de structure sans consultation, selon la CSN

Selon les premières informations disponibles, la réforme Drainville (projet de loi 23) du réseau de l’éducation vise avant tout à donner plus de pouvoir au ministre et à centraliser plusieurs décisions, ce qui préoccupe la CSN et ses syndicats du milieu de l’éducation.

« Est-ce que cette énième réforme viendra régler les importants problèmes que vivent les élèves et le personnel du réseau de l’éducation ? La réponse est non », lance Caroline Senneville, présidente de la CSN, qui reproche au ministre de l’Éducation de ne pas avoir consulté les employé-es ou plus largement, les parents, avant de ficeler son projet de loi. « Ça sent encore une fois l’improvisation », ajoute la présidente.

Tenir davantage compte des études et obtenir des données probantes en éducation est une bonne idée à la base. On pourrait, par exemple, clarifier le nombre d’écoles vétustes. « Il faut toutefois se méfier de l’uniformisation des directives strictes qui ne font pas toujours consensus dans la communauté scientifique et qui pourraient aussi donner l’impression au personnel du réseau de ne pas avoir de voix au chapitre », ajoute Caroline Senneville, qui craint la démotivation de plusieurs si tout est dicté à partir de Québec, sans consultation et sans discussion préalable.

« Vouloir garder le contrôle à Québec peut sembler rassurant pour les hauts fonctionnaires ou le ministre, mais c’est un mode de gestion dépassé qui ne tient pas compte de l’apport des travailleuses et des travailleurs du réseau, notamment du personnel de soutien. Par ailleurs, toutes les régions ne sont pas identiques et il n’est pas rare que des adaptations soient nécessaires », conclut la présidente.

Le Conseil supérieur de l’éducation a fait ses preuves
Le ministre enlève l’éducation primaire et secondaire au conseil supérieur de l’éducation. « Ce n’est pas une bonne idée de mettre fin aux travaux du Conseil supérieur de l’éducation en matière d’éducation primaire et secondaire. Il existe depuis 1964 et a fait ses preuves avec le primaire et le secondaire », estime Caroline Senneville.

La CSN va étudier le projet de loi en profondeur et commentera plus en détail par la suite.

Syndicat des chauffeuses et chauffeurs de Transbus Vaudreuil-Dorion–CSN

À la suite du dépôt de la requête en accréditation, le 5 mars 2023, le Syndicat des chauffeuses et chauffeurs de Transbus Vaudreuil-Dorion–CSN a été accrédité pour représenter : 

« Tous les chauffeurs et chauffeuses salariés au sens du Code du travail » 

Les chauffeuses et chauffeurs en transport urbain de la Ville de Vaudreuil-Dorion ont décidé de joindre les rangs de la CSN afin d’être solidaire devant un employeur qui faisait fi de leurs conditions de travail sur plusieurs aspects. Entretien désuet des autobus, aucun uniforme fourni depuis des années, disparité de traitement fréquente, ancienneté non reconnue pour toutes et tous, organisation désuète, etc. 

Cette démarche de syndicalisation leur permettra d’améliorer leurs conditions de travail, de tendre vers des conditions de travail se rapprochant des autres syndicats dans le même milieu de travail et d’obtenir le respect de leur employeur qu’ils méritent. 

Ce nouveau syndicat sera affilié à la Fédération des employées et employés de services publics, au Conseil central de la Montérégie et, bien entendu, à la Confédération des syndicats nationaux. 

Climat malsain au Cégep de Saint-Hyacinthe : les profs rejettent à l’unanimité la médiation 

C’est avec beaucoup de déception, voire de colère, que les membres du Syndicat des professeurs du Cégep de Saint-Hyacinthe–CSN ont constaté, une fois de plus, le déni total de la direction face au climat de travail qui se dégrade depuis longtemps au Collège. « Dans un entretien au Devoir ce matin, la direction actuelle semble refuser toute introspection; elle nie en bloc les affirmations de plusieurs profs, minimise les tensions, accuse notre syndicat et rejette notre main tendue. Il aurait été souhaitable que notre direction agisse de façon à fédérer les troupes pour le bien de toute la communauté collégiale », rappelle Selma Bennani, présidente du Syndicat des professeurs du Cégep de Saint-Hyacinthe–CSN.

Réuni dans une salle bondée mercredi après-midi, le personnel enseignant a donc décidé unanimement de maintenir le retrait de son offre du 20 mars dernier d’en appeler à un médiateur. Il estime que la partie patronale ne fait preuve d’aucune véritable ouverture et agit plutôt comme donneuse de leçons. « Nous sommes devant une direction qui cherche à imposer son autorité, qui souhaite avoir raison plutôt que trouver des solutions. Dans ce contexte, une médiation serait vouée à l’échec », déplore Yves de Repentigny, vice-président de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ–CSN), responsable du regroupement cégep. 

Collaborer avec la ministre Déry
Alors que la ministre de l’Enseignement supérieur, Pascale Déry, avoue à juste titre que les allégations faites au Devoir sont préoccupantes, la partie syndicale veut lui offrir sa pleine collaboration pour qu’elle obtienne un état complet de la situation au Collège.  

« Le personnel enseignant souhaite retrouver le climat d’écoute et de dialogue qui a déjà existé au Collège. On veut que le conflit se règle, rapidement, pour le bien de la population étudiante », conclut Selma Bennani. 

Le gouvernement veut dévaluer plusieurs titres d’emploi

Bien que les organisations syndicales soient satisfaites de certaines ententes dans le cadre des travaux du comité national des emplois, elles dénoncent la mauvaise foi de la partie patronale dans l’évaluation de plusieurs titres d’emploi créés il y a de cela plusieurs années.  Malgré une pénurie de personnel sans précédent, le gouvernement cherche à déprécier la valeur des titres d’emploi d’infirmière clinicienne spécialisée, d’acheteuse et de sexologue clinicienne/clinicien.

« On le sait, en ce moment, le personnel quitte massivement le réseau, et le gouvernement va malgré tout de l’avant avec des propositions qui visent à diminuer des cotes d’évaluation des infirmières cliniciennes spécialisées, des acheteuses et des sexologues cliniciennes/cliniciens. Là où sa mauvaise foi est flagrante, c’est que dans le cadre des travaux, il a cherché à diminuer l’évaluation qu’il nous avait lui-même déposée en 2015 », de dénoncer les porte-paroles de la FSSS–CSN, de l’APTS, de la FIQ, de la FP–CSN, de la FSQ-CSQ, du SCFP-FTQ, et du SQEES-FTQ.

Rappelons que selon les conventions collectives de ces organisations syndicales, il est prévu que lors de la création d’un nouveau titre d’emploi, ce dernier est inscrit à la nomenclature avec un rangement temporaire jusqu’à ce qu’une entente paritaire intervienne quant à son évaluation. Notons que ces ententes sont des plus importantes, car ce sont les rangements qui déterminent l’échelle salariale des différents titres d’emploi en fonction de leurs responsabilités. S’il n’y a pas d’entente sur l’évaluation, une décision arbitrale doit alors être rendue.

Dans les derniers mois, les titres d’emploi de sexologue, de sexologue clinicienne/clinicien, d’acheteuse, d’adjointe à la direction et d’infirmière clinicienne spécialisée ont été évalués dans le cadre du comité national des emplois. Bien qu’une entente soit survenue quant à l’évaluation des titres d’emploi d’ajointe à la direction et de sexologue, reste à déterminer la façon dont les ajustements salariaux seront portés. Il est maintenant prévu que les titres d’emploi d’acheteuse, de sexologue clinicienne/clinicien et d’infirmière clinicienne spécialisée soient pour leur part référés en arbitrage.

« Nous ne pouvons accepter le fait que c’est encore une fois des emplois que nous reconnaissons comme majoritairement féminins qui écopent. Les travailleuses et les travailleurs du réseau public ont besoin de plus de reconnaissance, pas d’une dévalorisation » de conclure les organisations syndicales.

Service de garde en milieu familial : des pistes pour stopper l’effritement du réseau

Alors que le manque de places en garderie se fait toujours aussi criant et que le réseau actuel s’effrite rapidement, les responsables de service de garde éducatif en milieu familial (RSGE) membres de la CSN, proposent des solutions.

D’un côté, le gouvernement de la CAQ a promis de créer 37 000 nouvelles places subventionnées en garderie d’ici 2024-2025. De l’autre, la province a perdu près de 20 000 places en milieu familial entre 2018 et 2022, selon les données du ministère de la Famille.

Réunies en conseil sectoriel, des représentantes des quelque 3 000 RSGE affiliées à la CSN ont ciblé plusieurs pistes de solution qui permettraient d’endiguer l’exode des RSGE en milieu familial vers d’autres professions.

Les RSGE proposent notamment l’accès à un régime de retraite, l’inclusion de l’emploi comparateur (éducatrice en CPE, échelon 3, non qualifiée) à l’entente collective, une clause de non-appauvrissement de même que des primes pour la reconnaissance de l’expérience et pour les régions éloignées.

De la grande visite
Le 21 avril, les représentantes des RSGE ont déposé leurs demandes à la ministre de la Famille, Suzanne Roy. Il s’agit d’un geste symbolique puisqu’un tel dépôt du cahier de demandes directement au ministre constitue une première pour le secteur.

« Ce gouvernement répète que le développement des enfants lui tient à cœur. Ce développement démarre dès la période 0 à 5 ans. C’est nous, les éducatrices, qui outillons les tout-petits. Il nous faut plus de reconnaissance et du soutien pour que le réseau reste fort », indique Chantal Racicot, représentante du secteur des RSGE à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN).

« C’est une véritable vocation, mais il y a une limite à s’appauvrir. Actuellement, les responsables pigent à même leurs revenus pour fournir des repas équilibrés. La hausse du panier d’épicerie est l’un des éléments qui met en péril la situation financière de milliers de RSGE. Il faut rapidement établir un mécanisme de protection sans quoi plusieurs devront fermer leurs portes », souligne Lucie Longchamps, vice-présidente à la FSSS–CSN.

« Les RSGE peuvent compter sur le soutien des syndicats de toute la grande région de la Montérégie afin de faire reconnaître, une fois pour toutes, la véritable valeur de leur travail. Ces responsables, majoritairement des femmes, méritent de meilleures conditions », conclut Jean-Philippe Dell’Aniello, premier vice-président du Conseil central de la Montérégie–CSN.