La FTQ, la CSN, la CSQ et la CSD déposent leurs demandes prébudgétaires au ministre des Finances

Dans le cadre des consultations prébudgétaires du ministre des Finances, la FTQ, la CSN, la CSQ et la CSD ont déposé aujourd’hui un mémoire contenant l’ensemble de leurs préoccupations.

Les centrales syndicales font état de plusieurs demandes communes au gouvernement du Québec au regard de la situation économique favorable dans laquelle se déroule l’exercice budgétaire. Dans le document remis aujourd’hui au ministre Éric Girard, les organisations de travailleuses et de travailleurs insistent sur la nécessité, après des années d’austérité imposées par le gouvernement du Québec, de réinvestir dans les services à la population et de revoir les priorités en matière de finances publiques.

Contexte économique
Sur le plan économique, les centrales mettent en lumière la vigueur actuelle du marché de l’emploi qui offre une performance enviable à bien des égards. Les organisations syndicales considèrent que ce contexte est propice à la mise en place de programmes qui permettent et facilitent la réinsertion sur le marché de l’emploi, tout en insistant sur la formation et l’instauration de mesures pour mieux répondre aux impératifs de la numérisation de l’économie et, surtout, à la rareté de main-d’œuvre. Finalement, le contexte économique actuel étant marqué par la lutte contre les changements climatiques, la FTQ, la CSN, la CSQ et la CSD réclament plusieurs gestes concrets pour reconnaître l’urgence de la crise climatique et amorcer une transition énergétique visant à réduire notre dépendance aux hydrocarbures, le tout accompagné d’une transition juste pour les travailleurs et travailleuses.

Orientations générales en matière de finances publiques
Du côté des finances publiques, dans l’objectif de favoriser les réinvestissements dans les services publics et les programmes sociaux, les organisations syndicales dénoncent que les surplus budgétaires engrangés ne soient pas suffisamment réinvestis dans les services publics et réclament une réduction des versements au Fonds des générations.

En matière de fiscalité, les centrales demandent la fin des baisses générales d’impôts et mentionnent qu’elles jugeront au mérite toute nouvelle mesure ciblée ou toute nouvelle dépense fiscale. Différentes propositions touchant les impôts des particuliers et des entreprises sont abordées, avec une insistance particulière concernant la taxation des géants numériques et la lutte contre les paradis fiscaux.

Services publics et programmes sociaux
La FTQ, la CSN, la CSQ et la CSD dénoncent dans leur mémoire le faible niveau des dépenses publiques par habitant au Québec, en comparaison des autres provinces. Après les années d’austérité imposées aux citoyens, les syndicats réclament des augmentations de dépenses afin de répondre aux besoins des familles et des citoyens.

En santé et en services sociaux, le constat est alarmant. Les centrales pointent du doigt le manque criant de ressources et de personnel pour couvrir les besoins et réclament un rehaussement important des conditions de travail dans les établissements de santé et de services sociaux. Par ailleurs, l’instauration d’un régime public et universel d’assurance médicaments est privilégiée, et ce, dans le respect des champs de compétence du Québec.

En éducation, le mémoire syndical demande davantage de ressources du gouvernement en faveur de la réussite éducative et de la persévérance scolaire. Du côté de l’enseignement supérieur, les organisations insistent sur l’augmentation du financement général, particulièrement afin d’offrir de meilleurs services aux étudiantes et étudiants en situation de handicap ou à besoins particuliers ainsi que pour octroyer de meilleures conditions de travail en formation continue dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre.

Un réinvestissement majeur est attendu dans les services de garde éducatifs à la petite enfance, et ce, dans l’objectif de renforcer le réseau public. Ceci passe notamment par une plus grande reconnaissance des intervenantes en petite enfance, de meilleures conditions de travail et, finalement, l’appui du personnel spécialisé dont elles ont besoin.

Responsabilité de l’État comme employeur
La situation économique favorable du Québec permet au gouvernement de donner le sérieux coup de barre nécessaire dans les conditions de travail du personnel du secteur public, estiment les centrales syndicales. Ce n’est pas avec les offres insultantes déposées par le Conseil du trésor dans le cadre des négociations que le gouvernement parviendra à attirer et retenir la main-d’œuvre nécessaire à nos services publics, surtout compte tenu du retard de rémunération globale de 6,2 % qu’accusent les salariés du secteur public par rapport aux autres travailleurs. Il est demandé que le gouvernement prévoie des augmentations de dépenses de programmes qui prennent en compte à la fois un rattrapage en matière de rémunération, des ajouts de services et de ressources dans les réseaux et la réalisation de ses engagements. Les syndicats clament que les besoins du personnel doivent être pris en compte dans les décisions budgétaires. L’État doit prendre ses responsabilités et s’assurer que les sommes seront disponibles afin d’attirer une relève suffisante dans les ministères et les réseaux et d’octroyer une juste rémunération et des conditions d’exercice soutenables au personnel qui offre, sur une base quotidienne, les services à la population.

Déclarations
« Le gouvernement doit prendre acte des défis que doivent relever quotidiennement la population du Québec et les travailleurs et travailleuses de l’État, et œuvrer pour nous donner une société plus juste, plus égalitaire, plus démocratique et plus verte. Les Québécois et Québécoises ont le droit d’aspirer à une vie meilleure. Nos demandes sont raisonnables et surtout réalisables » — Daniel Boyer, président de la FTQ.

« La situation économique très favorable du Québec permet au gouvernement de répondre aux besoins criants de nos services publics, tant du côté de l’offre de services à la population que de celui des conditions de travail des travailleuses et des travailleurs. Le contexte de négociation s’y prête, le ministre doit prendre compte de cette réalité dans son budget » — Jacques Létourneau, président de la CSN.

« Au regard des années d’austérité imposées par le gouvernement du Québec à l’endroit des services à la population, les demandes que nous déposons aujourd’hui sont légitimes. Nos idées audacieuses pour plus d’équité et de justice sociale à l’endroit des familles et des plus vulnérables ne manquent pas ! Il est plus que temps pour le gouvernement d’investir en éducation, en enseignement supérieur et en petite enfance. » — Sonia Ethier, présidente de la CSQ.

« Le Québec fait face à des défis importants : la pénurie de main-d’œuvre, la lutte contre les paradis fiscaux, le nécessaire rattrapage du financement dans les services publics et l’indispensable transition écologique, pour ne nommer que ceux-là. Nous joignons nos voix pour demander à Québec d’agir et d’opérer une réorientation majeure en matière de finances publiques. Nous n’avons plus le luxe de ne rien faire » — Luc Vachon, président de la CSD.

En rappel
Les centrales syndicales à l’origine du mémoire (FTQ, CSN, CSQ et CSD) représentent près de 1,2 million de membres issus des quatre coins du Québec.

Une année de congrès et de centenaire pour la CSN

C’est dans un monde du travail en pleines mutations que la CSN tiendra son 66e congrès, du 25 au 29 mai prochain. Ce rendez-vous triannuel marquera également le début de la commémoration du centenaire de la centrale syndicale, fondée en 1921.

« Nous constatons d’importantes transformations de nos milieux de travail », a indiqué d’emblée le président de la CSN, Jacques Létourneau, lors de la conférence de presse annuelle de la centrale syndicale. « L’évolution technologique, en particulier en matière d’informatisation et de robotisation, a un effet considérable sur les procédés de production. La crise climatique que nous traversons nous oblige également à réduire notre empreinte énergétique, tout en nous assurant que cette transition s’effectue de façon juste pour les travailleuses et les travailleurs. Enfin, ces transformations s’effectuent dans un contexte où les pénuries et la rareté de main-d’œuvre touchent l’ensemble de nos entreprises. Voilà pourquoi nous souhaitons profiter de notre 66e congrès pour réfléchir avec nos syndicats aux défis et aux perspectives offertes par ces importants changements, et ce, autant en matière de négociation que de mobilisation et de syndicalisation. »

Ce congrès marquera également le coup d’envoi des activités soulignant le centenaire de la CSN, qui s’échelonneront jusqu’en septembre 2021. « Peu d’organisations québécoises peuvent se targuer d’avoir traversé 100 ans d’histoire. Nous désirons profiter de cet anniversaire pour célébrer l’évolution du travail et des conditions dans lesquelles nous l’exerçons. Grâce aux luttes que nous avons menées, tant sur le plan du travail que sur le plan social, nous sommes loin des conditions dans lesquelles vivaient les allumetières de Hull, même si beaucoup d’améliorations sont encore nécessaires », a souligné Jacques Létourneau.

Négociations à venir
L’année 2020 sera bien sûr marquée par les négociations du secteur public. La CSN y représente 150 000 travailleuses et travailleurs des réseaux de la santé et des services sociaux, de l’éducation et des organismes gouvernementaux. Alors que les organisations syndicales demandent un important rattrapage salarial et une amélioration des conditions de travail et de pratique, le gouvernement Legault déposait, il y a quelques semaines, des offres qui condamneraient les travailleuses et les travailleurs du secteur public à un appauvrissement supplémentaire. « Le premier ministre et son président du Conseil du trésor doivent comprendre que pour attirer et maintenir la main-d’œuvre dont nos services publics ont cruellement besoin, un sérieux coup de barre s’impose, a mentionné le président de la CSN. Espérons que les négociations qui s’amorcent seront l’occasion de régler les problèmes récurrents que nous rencontrons, et ce, dans un souci d’améliorer la qualité et l’accessibilité aux services publics auxquels la population québécoise est en droit de s’attendre. »

Plusieurs renouvellements de conventions collectives sont également à prévoir du côté parapublic, notamment dans les secteurs universitaire, préhospitalier, de la petite enfance et des agents correctionnels. Le secteur privé n’est pas en reste : d’importantes négociations coordonnées auront lieu dans les milieux de l’hôtellerie et de l’alimentation, entre autres. Au total, plus des deux tiers des membres de la CSN seront en négociation au cours de l’année 2020.

Dossiers en cours
Plusieurs dossiers d’importance qui chemineront à l’Assemblée nationale auront une attention toute particulière de la centrale syndicale. C’est le cas de la réforme des lois en matière de santé et de sécurité du travail. « Nos lois n’ont pas été revues depuis une quarantaine d’années, a déploré M. Létourneau. Alors que le Québec était chef de file à l’époque en matière de santé et sécurité, il traine aujourd’hui en queue de peloton. Nous avons été clairs avec le ministre du Travail, Jean Boulet : nous devons impérativement étendre les mécanismes de prévention à l’ensemble des milieux de travail et mettre à jour – pour la première fois depuis 1985! – la liste des maladies professionnelles reconnues, notamment en incluant les maladies d’ordre psychologique. » En plus de maintenir le programme de maternité sans danger continuellement remis en question par les employeurs, la CSN exigera des mesures pour déjudiciariser le régime d’indemnisation.

L’actualité des dernières semaines, avec la mise sous protection du Groupe Capitales Médias contre ses créanciers, a démontré le manque flagrant de protection des régimes de retraite lors de faillite. « Depuis l’automne, nous avons évalué plusieurs pistes pour tenter d’amoindrir les conséquences extrêmement malheureuses de cette situation sur les retraités du Groupe Capitales Médias ainsi que sur de nombreux travailleurs actifs, qui ont perdu près de 30 % de leur rente, a précisé Jacques Létourneau. Les transactions entre les administrations antérieures font évidemment partie des pistes que nous analysons. Mais, au risque de me répéter, jamais la CSN n’acceptera de prendre le blâme pour la terminaison des régimes de retraite du Groupe Capitales Médias. »

La CSN suivra de près la poursuite des travaux parlementaires entourant le projet de loi 40 portant sur les commissions scolaires. « Nous l’avons maintes fois répété : ce n’est pas d’un brassage de structures dont nous avons besoin, mais d’une réelle consultation sur la place qu’occupe l’école publique dans notre société et les ressources que nous devons y consacrer afin d’assurer la réussite scolaire de toutes et de tous. Dans le même ordre d’idées, nous attendons impatiemment des mesures concrètes pour augmenter le nombre de places en CPE et en milieu familial régi pour l’ensemble de nos tout-petits. »

Entre autres dossiers, la CSN s’intéressera de près au plan d’électrification et de lutte aux changements climatiques promis par le gouvernement Legault ainsi qu’aux travaux portant sur la réforme du mode de scrutin. La révision du programme de l’expérience québécoise, dont les débuts furent pour le moins cahoteux, sera également suivie de près.

Les offres de la CAQ : appauvrir et asphyxier les services publics

« Le gouvernement ne comprend pas la nécessité de donner un coup de barre dès maintenant. Dans les services publics, rien ne va plus. Il y a urgence d’agir. » Ce sont les premières paroles lancées par la CSN après avoir pris connaissance des propositions du gouvernement en vue du renouvellement des conventions collectives du secteur public.

La CSN, qui représente plus de 150 000 travailleuses et travailleurs de la santé et des services sociaux, de l’éducation et des organismes gouvernementaux, est insultée par les offres déposées ce matin par le Conseil du trésor. « Le gouvernement a raté l’occasion de reconnaître la valeur du travail accompli par le personnel des réseaux », affirme Caroline Senneville, vice-présidente de la CSN et responsable de la négociation du secteur public.

Pour la CSN, il est clair que les offres salariales du gouvernement, qui sont de 1,75 % pour chacune des deux premières années, de 1,5 % pour la troisième année et de 1 % pour chacune des deux dernières années, sont nettement insuffisantes. « Les offres sur la table ne répondent absolument pas aux besoins. Pour bon nombre de travailleuses et de travailleurs des réseaux publics, le salaire actuel ne permet même pas de vivre décemment. Notre revendication d’une augmentation de 3 $ l’heure la première année vient répondre à ces besoins en ayant un plus grand impact pour celles et ceux qui gagnent le moins, tout en donnant un coup de barre pour toutes et tous. »

La CSN considère que le gouvernement caquiste, en tant que plus grand employeur du Québec, devrait montrer l’exemple plutôt que de poursuivre dans la même voie que ses prédécesseurs libéraux et d’appauvrir ses travailleuses et ses travailleurs. « Des hausses de salaire sous l’inflation, c’est inacceptable. Ne pas s’appauvrir en travaillant, s’assurer que la hausse des salaires couvre l’augmentation du coût de la vie, ça ne devrait même pas être un enjeu de négociation. C’est la base. Quant à la proposition du gouvernement de verser un montant de 1 000 $ non récurent, se limitant aux personnes étant au dernier échelon, c’est de la poudre aux yeux », ajoute Mme Senneville.

L’absence d’un engagement précis du gouvernement d’investir significativement pour apporter les changements qui s’imposent sur le terrain est aussi vivement dénoncée par la CSN. « Du côté des conditions de travail, nous sommes prêts depuis longtemps à mettre en œuvre des solutions pour améliorer la situation. Avec une augmentation de près de 25 % des absences pour maladie des travailleuses et des travailleurs du secteur public au cours des cinq dernières années, on se demande bien ce que ça prendra pour que le gouvernement réalise que la charge est devenue insoutenable et qu’il faut agir immédiatement. »

De plus, avec les coffres de l’État québécois qui débordent de surplus et une situation de rareté de main-d’œuvre qui entraîne déjà des pénuries dans divers emplois du secteur public, la CSN affirme que le gouvernement actuel a les moyens et le devoir de faire beaucoup mieux que ses prédécesseurs. « On dirait que M. Legault et ses ministres ne réalisent pas à quel point le manque de personnel affecte déjà les services. Il n’y a absolument rien dans ce qui a été déposé ce matin qui permet d’attirer et de retenir le personnel dans le secteur public. Ça devrait pourtant être la priorité du gouvernement », conclut Caroline Senneville, vice-présidente de la CSN.

Les sept vies d’un syndicat

Il aura finalement fallu plus de deux ans pour que le Syndicat des travailleuses et travailleurs du Groupe Vétéri-Médic–CSN signe sa première convention collective. Mais il faut le dire, le chemin pour y arriver aura été particulièrement cahoteux.

Retour sur la démarche syndicale des travailleuses du Centre Vétérinaire Rive-Sud (CVRS) qui ont découvert la valeur de la persévérance.

La légitimité du syndicat a été contestée par l’employeur dès le dépôt de la requête en accréditation. Ce dernier a même fait appel aux services de Me Corrado De Stefano, avocat patronal de renom s’étant notamment démarqué lors des litiges contentieux de la syndicalisation des dépanneurs Couche-Tard, ainsi que de la fermeture du Walmart à Jonquière.

Après une victoire éclatante du syndicat au Tribunal administratif du travail (TAT) en septembre 2017, on se serait attendu à ce que les choses se placent tranquillement pour les travailleuses et travailleurs du CVRS. Au contraire, le pire restait encore à venir : menaces et représailles, une première négociation sabotée et, finalement, le dépôt d’une requête en révocation.

Les stratégies orchestrées par l’employeur auraient sûrement été suffisantes pour décourager les plus chevronnés des syndicalistes. Alors, imaginez un moment ce que ces jeunes militantes devaient ressentir devant un tel barrage antisyndical. Certes, elles venaient d’effectuer une première syndicalisation au Québec dans le secteur des soins vétérinaires offerts dans des cliniques privées, mais avaient-elles réellement ce qu’il fallait pour survivre aux tactiques de division de l’employeur ?

Une « crinquée » déterminée
Si le STT du Groupe Vétéri-Médic–CSN tient toujours, c’est en grande partie grâce aux efforts titanesques de celle qu’on surnommait la « crinquée » lors de la première campagne de signature de cartes. Alexandra Fortin-Boulay, jeune technicienne en santé animale (TSA) et aujourd’hui présidente du syndicat, a tenu coûte que coûte à ce que le syndicat se mette en place au CVRS.

Ayant perdu ses élections lors de l’assemblée générale de fondation en novembre 2017, elle aurait pu facilement se désengager et perdre tout intérêt pour la négociation à venir, mais elle était trop convaincue du bien-fondé du syndicalisme pour abandonner.

« La première année s’est avérée excessivement difficile, parce que nous n’étions pas membres du comité exécutif et nous avions peu de pouvoir d’influence pour faire bouger les choses. Nous étions juste des filles qui tripaient sur l’idée du syndicat et qui voyaient le délai s’écouler », nous raconte Mme Fortin-Boulay. « L’ancien comité exécutif a commencé à négocier seulement cinq mois après la première assemblée générale. Moi, je voyais rapidement le temps filer et je craignais que l’employeur ne tente de nous en passer une vite si nous n’avions pas de convention signée avant le délai d’un an. Et voilà que, comme par magie, une pétition de révocation s’est mise à circuler dès que le délai a été échu. On savait déjà que l’employeur ne voulait pas de syndicat. C’était clair comme de l’eau de roche qu’il allait s’arranger pour que ça tombe. »

Mais tout n’était pas perdu. À l’insu de l’employeur, les militantes syndicales préparaient à leur tour un grand coup de théâtre. En même temps que la pétition de révocation circulait dans la bâtisse, une nouvelle campagne de signature de cartes se dessinait. Les militantes ont donc déposé une deuxième requête en accréditation quelques heures après que la révocation soit soumise au TAT. Elles se sont aussi organisées pour se faire élire au comité exécutif et finalement prendre le contrôle du navire.

Quelques mois et une conciliation plus tard, les membres ont adopté à 98 % une entente de principe menant à leur première convention collective. Mme Fortin-Boulay espère que les gains acquis motiveront les salarié-es d’autres cliniques à se syndiquer. « Les conditions de travail des TSA sont très difficiles. Souvent, les gens quittent leur emploi après trois ans pour retourner aux études parce que l’horaire est ingérable et la rémunération est faible. Nous avons besoin d’une vague de syndicalisation dans ce secteur qui est en pleine croissance. Nous avons besoin de nous faire entendre. »

Faire plier un géant mondial du chocolat

Après une courte grève, les 350 travailleuses et travailleurs de la plus grande usine de chocolat en Amérique ont obtenu une augmentation de 20,5 % en six ans, la création de 26 postes, la fin des disparités salariales et une prime de 2 $ l’heure pour les formateurs.

« C’est par notre solidarité sans failles que nous avons été en mesure de faire des gains importants malgré l’éloignement du centre décisionnel de Chicago », a affirmé Roland Piché, président du syndicat de Barry Callebaut dont l’usine est située à Saint-Hyacinthe. Le règlement a été adopté à 72 %, le 24 septembre dernier.

Tout au long de la négociation, le syndicat a insisté pour dire que la filiale canadienne de la multinationale suisse du chocolat était dans une situation économique très favorable et pouvait payer. Les résultats financiers publiés le 6 novembre ont d’ailleurs confirmé que le groupe Barry Callebaut a vu ses bénéfices nets s’envoler de 10,4 % pour l’exercice financier 2018-2019 comparativement à l’année précédente. « Nous avions raison de penser que notre employeur pouvait faire un effort considérable », ajoute Roland Piché.

Notons que la solidarité régionale et internationale a joué un rôle dans ce conflit de travail, puisque des syndiqué-es de Montérégie, de France et d’Allemagne ont donné leur appui à leurs camarades de Saint-Hyacinthe. Au total, c’est moins de cinq jours de grève qui se seront tenus, dont quelque 36 heures juste avant l’entente de principe.

Une contribution inestimable

La Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN) souligne le 22 novembre la Journée nationale des chargées et chargés de cours universitaires en lançant la dix-neuvième édition d’une campagne de valorisation amorcée en 2010. Sous le thème J’enseigne à l’université et…, cette campagne souligne la grande diversité des profils des personnes chargées de cours et leur apport inestimable à la formation des étudiantes et des étudiants.

Qu’ils soient chargés de cours, tuteurs en formation à distance, superviseurs de stage, chargés d’enseignement, chargés de formation pratique, chargés de clinique, coach ou accompagnateur musical, leur contribution n’est pas étrangère à la qualité de l’enseignement universitaire. Ils assument plus de 50 % de l’enseignement au premier cycle et de plus en plus aux cycles supérieurs. Les multiples facettes de leur implication sociale sont cependant méconnues, ce à quoi veut remédier cette campagne.

L’expertise et la passion de ces enseignantes et ces enseignants contractuels contrastent avec la précarité de leur statut. « C’est plutôt révoltant de voir des femmes et des hommes aussi qualifiés et socialement impliqués, être aussi peu reconnus, s’indigne Richard Bousquet, vice-président et responsable du regroupement université de la Fédération. Qu’attend le ministre Jean-François Roberge pour financer la stabilisation de leur emploi ? » questionne-t-il.

Pour souligner cette journée, la FNEEQ-CSN lance deux nouvelles capsules vidéos qui illustrent la diversité de ce corps d’emploi. Cette année, Selvin Cortez, chargé de cours en arts et design à l’Université Concordia, et Garrfield Du Couturier-Nichol, chargé de cours en psychologie industrielle à l’Université McGill, ont généreusement accepté de se prêter à l’exercice.

La FNEEQ-CSN regroupe quelque 35 000 membres, notamment, les membres des syndicats dans une douzaine d’institutions universitaires, dont 10 syndicats de chargées et chargés de cours, le Syndicat des tutrices et des tuteurs de la Télé-Université, l’Association des étudiants salariés diplômés de l’Université McGill et les chargées et chargés d’enseignement de l’ÉTS. Elle est l’organisation syndicale la plus représentative de l’enseignement supérieur au Québec.

Les travailleuses et les travailleurs manifestent au siège social d’Olymel

Ce matin, les travailleuses et travailleurs en grève d’Olymel Princeville ont manifesté devant le siège social de leur employeur.

« Ce matin, nous portons un message clair aux hauts dirigeants d’Olymel : depuis 2005, nous vivons avec moins d’argent dans nos poches et c’est l’entreprise que vous dirigez qui encaisse des millions grâce à nous. Cette baisse de 5,40 $ a plombé nos finances familiales et personnelles depuis près de 15 ans et sans cette correction salariale que nous revendiquons, rien ne se règlera, de souligner Steve Houle, président du Syndicat des employé-es d’Olymel Princeville–CSN. De plus, les problèmes d’attraction et de rétention de main-d’œuvre que nous vivons à Princeville peuvent se régler rapidement si l’employeur met l’effort qu’il faut, une logique qu’il a accepté et appliqué ailleurs dans son réseau d’usines. Nous attendons donc une offre à la hauteur de ce que nous n’avons pas gagné durant toutes ces années ».

« Nous appuyons sans réserve les revendications des salarié-es d’Olymel Princeville. Nous l’avons déjà dit : la prospérité actuelle d’Olymel s’est bâtie sur le dos des travailleuses et des travailleurs qui se pointent au travail chaque jour pour faire rouler leur usine. Les bons salaires qui augmentent équitablement à chaque année et qui suivent la hausse générale des prix, ce n’est pas juste pour les hauts dirigeants d’Olymel et de la Coop fédérée qui possède Olymel », de déclarer Alexandre Giguère, vice-président de la Fédération du commerce–CSN.

« Olymel roule sa bosse en Montérégie depuis longtemps. Nous avons vu passer des négociations difficiles, des fermetures sauvages, des conflits interminables et plusieurs décisions d’affaires froides qui ont eu des conséquences désastreuses sur les travailleuses, sur les travailleurs et leurs familles. Pour nous, il serait temps qu’on puisse entrevoir la haute direction d’Olymel autrement qu’au travers des luttes qui ternissent leur image et qui montrent un visage de mauvais citoyen corporatif », de conclure Annette Herbeuval, présidente du Conseil central de la Montérégie (CCM–CSN).

Le Syndicat des employé-es d’Olymel Princeville–CSN regroupe 350 membres affiliés à la Fédération du commerce (FC–CSN) qui compte quelque 28 000 membres regroupés dans plus de 330 syndicats présents dans les secteurs du commerce de détail, de gros et de services divers, de l’agroalimentaire, des finances et du tourisme. Ils sont également affiliés au Conseil central du Cœur du Québec–CSN qui regroupe près de 17 000 membres réunis au sein de 130 syndicats de tous les secteurs d’activité. Le Conseil central de la Montérégie (CCM–CSN) rassemble environ 31 000 membres, issus des secteurs privé et public, sur une base régionale.

Relations de travail difficiles chez Rio Tinto, Fer et Titane

Dans le cadre d’une mobilisation tenue tôt ce matin, les membres du Syndicat des ouvriers du fer et titane–CSN ont revendiqué un assainissement des relations de travail avec leur employeur.

« Depuis que nous avons signé notre dernière convention collective au printemps dernier, l’employeur néglige complètement les relations de travail. Il ne respecte pas les délais, que ce soit en lien avec les divers avis ou les griefs; il impose des mesures disciplinaires abusives; l’implantation des mécanismes de gestion des nouvelles clauses sont d’une lenteur incroyable; bref, la haute direction doit donner un sérieux coup de barre dans la gestion des ressources humaines et des relations de travail, de souligner Alexandre Poirier, président du syndicat. Même l’employeur reconnaît que nous sommes passés d’un service de RH cinq étoiles à un trois étoiles. Peu importe le nombre d’étoiles, il y a un manque évident de ressources, de responsables expérimentés et de sérieux actuellement du côté de l’employeur, ce qui nous cause tous ces problèmes qu’il faut régler rapidement ».

« Nous allons poursuivre notre travail sans relâche avec le syndicat afin de faire bouger cet employeur. Lorsqu’on s’entend sur un nouveau contrat de travail, on met tout en œuvre afin de le respecter, et ce, dans les moindres détails. Ça n’a pas de sens qu’un employeur comme Rio Tinto ait l’air de gérer ses relations de travail comme un snack bar de coin de rue », de dénoncer Kevin Gagnon, vice-président de la Fédération de l’industrie manufacturière–CSN.

« Venant d’une multinationale de l’ampleur de Rio Tinto, cette situation est plutôt inquiétante. Dans une usine comme celle de FET, entre autres, les questions de santé et de sécurité du travail (SST) sont d’une importance capitale. Or, il est clair que des relations de travail déficientes minent les bases d’une saine gestion de la SST et c’est la santé et la sécurité de ces salarié-es qui est en jeu », de renchérir Annette Herbeuval, présidente du Conseil central de la Montérégie (CCM–CSN).

« La CSN mettra tout en œuvre pour que cet employeur finisse par entendre raison. Ce n’est pas la première fois que nous devons intervenir et nous entendons bien le faire, tant et aussi longtemps que cette situation invraisemblable existera sur le terrain », de conclure Véronique De Sève, vice-présidente de la CSN.

Le Syndicat des ouvriers du fer et titane–CSN regroupe près de 850 travailleuses et travailleurs de Rio Tinto, Fer et Titane à Sorel-Tracy.

La FIM–CSN regroupe plus de 25 000 travailleuses et travailleurs réunis au sein de quelque 320 syndicats provenant de toutes les régions du Québec. Le Conseil central de la Montérégie (CCM–CSN) rassemble environ 31 000 membres, issus des secteurs privé et public, sur une base régionale.

Les demandes de la CSN: des services publics plus humains pour toutes les Québécoises et tous les Québécois

Aujourd’hui, les fédérations du secteur public de la CSN, qui représentent 150 000 personnes travaillant dans les réseaux de la santé et des services sociaux et de l’éducation ainsi que dans les organismes gouvernementaux déposent leurs demandes communes auprès du Conseil du trésor. Après avoir passé une année à consulter les membres et à débattre des solutions à proposer au gouvernement afin d’améliorer la situation dans les services publics, la CSN se présente à la table de négociation avec des revendications qui répondent aux besoins des travailleuses et des travailleurs, de même qu’à ceux de la population québécoise.

La négociation 2020 s’inscrit dans une conjoncture unique de crise sans précédent dans les réseaux après des années de compressions massives et d’une importante rareté de main-d’œuvre. La CSN considère que le gouvernement, avec des surplus budgétaires historiques, a pleinement les moyens de changer la donne en investissant substantiellement dans les services à la population. « Les surplus ne sont pas pour la CAQ. Ils doivent servir à améliorer la vie de l’ensemble des Québécoises et des Québécois, dont font partie les 500 000 travailleuses et travailleurs des services publics qui ont subi de plein fouet, et subissent encore, les conséquences désastreuses des mesures d’austérité des dernières années », affirme Caroline Senneville, vice-présidente de la CSN et responsable de la négociation du secteur public.

Pour le personnel des réseaux, membre de la CSN, la crise qui sévit dans les services publics et la problématique d’attraction et de rétention de la main-d’oeuvre font en sorte qu’un important coup de barre s’impose de façon urgente. « La pénurie est bien réelle et elle ne touche pas seulement deux ou trois titres d’emploi, comme le prétend M. Legault. On a de la difficulté à recruter du personnel dans les écoles, les cégeps, les centres de santé et de services sociaux, les centres administratifs, les organismes gouvernementaux. Il manque de monde dans tous les secteurs », ajoute Mme Senneville.

Le nécessaire coup de barre revendiqué par la CSN est de 3 $ l’heure dès la première année de la convention collective pour l’ensemble des travailleuses et des travailleurs des réseaux. Ce montant fixe représente une augmentation significative pour toutes et tous, tout en ayant un plus grand impact pour celles et ceux qui gagnent le moins dans le secteur public, soit parce qu’ils sont dans des emplois moins bien rémunérés, soit parce qu’ils sont en début de carrière et, donc, au bas de leur échelle salariale. Pour la deuxième et la troisième année de la convention collective, la CSN revendique une augmentation de 1 $ l’heure ou de 3 %, selon ce qui est le plus avantageux pour chaque salarié-e. La revendication salariale de la CSN inclut aussi une clause de protection contre l’inflation. « Plus jamais personne ne doit s’appauvrir en travaillant pour la population québécoise », poursuit Mme Senneville.

Pour la CSN, il est clair que l’attraction et la rétention du personnel des réseaux publics passent aussi par l’amélioration des conditions de travail et de pratique. « La surcharge est maintenant la norme pour le personnel des services publics. La situation est devenue insoutenable dans tous les secteurs. On le voit par l’explosion des coûts liés à l’assurance-salaire », déclare Mme Senneville. Pour remédier à cette situation de crise, la CSN a choisi d’inclure une revendication sur les conditions de travail dans son cahier de table centrale, et ce, même si ces enjeux se négocieront généralement aux tables sectorielles. « Nous tenons à indiquer au Conseil du trésor que des marges financières importantes doivent être dégagées pour améliorer les conditions de travail et de pratique, notamment pour permettre la création de postes. »

Des revendications à portée sociale
Dans son cahier de demandes déposé aujourd’hui, la CSN formule aussi des revendications sur d’autres matières négociées avec le Conseil du trésor. Certaines de ces revendications ont une portée au-delà du secteur public. Par exemple, parmi ses demandes concernant le régime de retraite (RREGOP), la CSN revendique que la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ), qui assume la gestion des fonds du RREGOP, procède rapidement au désinvestissement dans les énergies fossiles.

Un autre exemple d’une demande à portée sociale est celle sur les lanceurs d’alerte : la CSN revendique une clause garantissant aux travailleuses et aux travailleurs du secteur public la liberté de dénoncer une situation problématique qui surviendrait sur leur lieu de travail et qui nuirait au bien-être de la population. La loi du silence n’est pas une option, comme l’affirmait récemment Jean-François Roberge, ministre de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur.

« Le projet de négociation de la CSN est solide. Il est à la hauteur des besoins du personnel des services publics et bénéficiera à l’ensemble de la population québécoise », conclut Caroline Senneville.

À propos
La Confédération des syndicats nationaux (CSN) réunit plus de 300 000 travailleuses et travailleurs de tous les secteurs d’activité. Avec plus de 150 000 membres travaillant dans les réseaux de l’éducation et de la santé et des services sociaux ainsi que dans les organismes gouvernementaux, la CSN est la centrale la plus représentative dans le secteur public au Québec.

L’entente de principe acceptée par le syndicat

Lors d’une assemblée générale tenue ce soir, le Syndicat des travailleurs de Demix (LaSalle et Longueuil) a adopté à 71 %, par voie de scrutin secret, l’entente de principe intervenue avec leur employeur le 11 octobre dernier.

« Les membres sont satisfaits des résultats de cette négociation. Nous avons obtenu des augmentations salariales de l’ordre de 2,75% pour 2019, et de 2,5 % pour les quatre années suivantes. Aussi, l’employeur cotisera à parts égales à notre régime de retraite en nous versant 5 % pour les trois premières années de notre convention de cinq ans et 5,5 % pour 2022 et 2023. Nous avons également obtenu un nouveau régime d’assurances collectives entièrement assumé par l’employeur. Finalement, nous sommes parvenus à un accord qui règle les différents problèmes en lien avec les mouvements de main-d’œuvre à la suite de l’implantation du système de répartition assisté par ordinateur, mesure qui minait les relations entre les parties depuis plus d’un an », de préciser Pierre Langlois, porte-parole du syndicat.

« Au nom de la FIM–CSN, je tiens à saluer le travail du comité de négociation qui, dans un contexte difficile, est parvenu à s’entendre avec l’employeur. Depuis l’implantation du système de répartition assisté par ordinateur, les travailleurs vivaient de nombreux problèmes d’organisation du travail », de souligner Louis Bégin, président de la Fédération de l’industrie manufacturière–CSN.

« Je félicite les membres du syndicat qui ont réussi à trouver une entente avec un employeur qui leur a imposé un système qui a causé de nombreuses tensions dans les relations de travail. Ils ont également réussi à améliorer leurs conditions de travail et ce, à la satisfaction de leurs membres », d’ajouter Annette Herbeuval, présidente du Conseil central de la Montérégie (CCM–CSN).

« Je tiens à saluer chaleureusement le travail des comités de négociation et de mobilisation qui, très rapidement, ont réussi à boucler cette négociation avec brio, à la satisfaction des membres du syndicat », de conclure Dominique Daigneault, présidente du Conseil central du Montréal Métropolitain–CSN.

Le Syndicat des travailleurs de Demix regroupe environ 80 membres travaillant aux deux sites de Demix à LaSalle et à Longueuil. Le syndicat est affilié à la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN) qui regroupe 320 syndicats comptant plus de 30 000 membres au Québec. Le Conseil central de la Montérégie rassemble environ 31 000 membres, issus des secteurs privé et public, sur une base régionale. Le Conseil central du Montréal métropolitain regroupe plus de 100 000 membres des secteurs public et privé, répartis au sein de près de 400 syndicats à Montréal, à Laval et dans le Grand Nord du Québec.

Entente de principe adoptée au Collège Jean de la Mennais

Après plus d’une année de négociation et 11 rencontres de conciliation, les enseignantes et enseignants du Collège Jean de la Mennais ont accepté hier, à 92 %, l’entente de principe convenue avec le collège le 8 octobre dernier. « La partie patronale a décidé de donner suite aux demandes légitimes des syndiqué-es, souligne le vice-président de la Fédération des enseignantes et enseignants du Québec (FNEEQ–CSN), Léandre Lapointe. Nous sommes très heureux pour nos membres ainsi que pour les élèves du collège, qui, nous l’espérons, pourront bénéficier d’un encadrement pédagogique bonifié par les mesures à mettre en place. »

Les gains
« Notre demande principale portait sur la réduction de la tâche éducative au secondaire afin de nous permettre de mieux encadrer les élèves dans leur apprentissage. Nous avons obtenu une réduction de cette tâche, qui pourra passer graduellement de 1800 à 1720 minutes par cycle de huit jours pour les trois prochaines années scolaires. Nous en sommes satisfaits, même si notre objectif de départ était d’atteindre 1680 minutes », a d’abord souligné avec enthousiasme le président du syndicat, Mathieu Boutin.

Parmi les autres gains de cette négociation, notons la refonte du comité pédagogique, l’amélioration de la compensation d’un enseignant lorsqu’il participe à des activités autres que l’enseignement, l’augmentation du temps alloué aux professeurs du primaire pour corriger les épreuves ministérielles, la création d’un comité pour améliorer le soutien aux enseignantes et enseignants du primaire et faciliter l’aide aux élèves qui éprouvent des besoins particuliers, la bonification du budget de perfectionnement, des montants alloués pour les frais de déplacement, la participation du collège au paiement des frais de scolarité des enfants des enseignants du collège qui étudient au secondaire ainsi que l’amélioration des droits parentaux.

Autre fait important à noter : l’employeur a finalement reculé et maintient telle quelle sa participation au régime d’assurance collective.

En outre, malgré une négociation difficile, les parties pourront poursuivre le travail afin de consolider les relations de travail ainsi que le soutien aux enseignants et d’améliorer le service aux élèves.

« Le collège bénéficie d’une réputation enviable grâce aux syndiqué-es du collège. Ceux-ci se sont battus pour le mieux-être des élèves, ont décroché des gains en ce sens, et c’est tout à leur honneur », a conclu la présidente du Conseil central de Montérégie (CSN), Annette Herbeuval.

 

 

Réussir en prévention

Du 13 au 20 octobre se tient la Semaine nationale de la santé et de la sécurité du travail (SST). À cette occasion, la CSN souhaite rappeler à toutes les travailleuses et à tous les travailleurs, de même qu’à ses quelque 300 000 membres des secteurs privé et public l’importance de la prévention.

À titre d’exemple, le personnel du département de l’imagerie médicale du CHU Sainte-Justine compte une centaine de techniciennes et techniciens répartis dans huit secteurs. Avec l’augmentation constante des examens à effectuer, plusieurs d’entre eux ont éprouvé des symptômes d’épuisement, de stress, avec pour conséquence des arrêts de travail et un roulement de personnel.

Le syndicat a alors rencontré la partie patronale afin de créer un comité de travail pour résoudre cette problématique. Une démarche approfondie a alors été réalisée paritairement et une reconnaissance des problèmes de surcharge de travail et des facteurs de risque psychosociaux a permis d’élaborer des pistes de solutions sur le plan de l’organisation du travail.

Parmi ces solutions, on trouve la mise à jour des devis techniques, un plan de travail qui permet d’optimiser la distribution des tâches, un meilleur encadrement des nouveaux employé-es, ainsi qu’une révision des ressources financières allouées au département. Ces pistes de solution permettent de réduire la charge de travail et favorisent le climat de travail et la santé du personnel. Malgré les difficultés rencontrées au cours de la démarche, le syndicat est très heureux du climat de confiance qu’il a entretenu avec la direction et des résultats que cette démarche a apportés.

Entente de principe chez Demix

Cette nuit, une entente de principe est intervenue entre le Syndicat des travailleurs de Demix (LaSalle et Longueuil) et l’employeur.

Une assemblée générale se tiendra sous peu. Les membres se prononceront alors sur le contenu de l’entente. Aucune entrevue ne sera accordée d’ici là.

Le MAPAQ rate la note de passage

La Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec-CSN (FNEEQ-CSN) est solidaire des revendications des professeur-es de l’Institut de technologie agroalimentaire (ITA) – Campus de La Pocatière qui, à l’instar des étudiantes et des étudiants, demandent que les conditions d’enseignement et d’apprentissage soient à l’image des principes de santé et de sécurité et des normes environnementales qui sont enseignés en classe, comme c’est aussi le cas au campus de Saint-Hyacinthe. Les bâtiments de la ferme-école et les mesures de soutien à l’apprentissage se sont sérieusement dégradés durant les dernières années en raison d’un sous-financement chronique. Le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ) doit assumer ses responsabilités à l’égard de l’ITA et faire en sorte que la ferme-école soit un lieu propice à l’enseignement supérieur. Il est grand temps de rectifier le tir.

« La désinvolture avec laquelle le ministère gère cet établissement d’enseignement de niveau collégial est aberrante. Si le MAPAQ pense régler la situation simplement en payant les amendes infligées, il se trompe. S’il ne souhaite pas réellement assumer la pérennité de l’établissement, qu’il passe le flambeau à son collègue du ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur. C’est de l’avenir de l’établissement qu’il est ici question », de préciser Caroline Quesnel, présidente de la FNEEQ.

L’Institut est l’un des rares établissements d’enseignement de niveau collégial qui ne relèvent pas du ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur. Pour Caroline Quesnel, ce ne devrait pas être une raison suffisante pour justifier qu’un établissement de formation des futurs spécialistes du milieu agroalimentaire québécois soit en si mauvais état que les étudiant-es et les professeur-es craignent pour la sécurité et pour le bien-être des animaux.

Crédit photo : CIMT-CHAU

Syndicalisme 101 pour travailleuses et travailleurs immigrants

Les problèmes de recrutement dans plusieurs entreprises au Québec sont criants. Certaines peinent plus que d’autres à trouver des candidates et des candidats désireux d’entrer à leur service. C’est le cas de l’abattoir d’Olymel de Berthier qui a, notamment, décidé de recourir à un programme du gouvernement fédéral pour embaucher du personnel. Récit d’une réussite annoncée.

« Les jeunes ont l’embarras du choix sur le marché du travail ; ils y pensent deux fois avant d’aller travailler dans une usine d’abattage et de découpe de poulet avec une cadence dure à tenir dans des conditions parfois exécrables », souligne d’entrée de jeu le président du syndicat, Richard Rocheleau. Quand les problèmes de dotation s’accentuent chez Olymel à Berthier, l’entreprise doit agir rapidement pour pouvoir maintenir ses activités, voire éviter la délocalisation. Dans ce contexte, les dirigeants décident de recruter une vingtaine de Djiboutiens et de Mauriciens grâce au programme fédéral de travailleuses et travailleurs étrangers temporaires. Le syndicat, lui, réclame de pouvoir participer à leur accueil et à leur intégration. « On souhaitait les informer du syndicat en place et leur dire que nous sommes là pour les aider à s’adapter au Québec et à la vie syndicale à l’usine », explique encore Richard Rocheleau.

Photo de René Goyette à l'extérieur. Il porte un chandail du syndicat.

René Goyette : « L’arrivée des Djiboutiens et des Mauriciens à l’usine est très enrichissante. On apprend beaucoup en étant mutuellement en contact les uns avec les autres. Pour eux, le travail d’adaptation est énorme, bien plus que pour nous ! Ils doivent composer avec notre façon de parler et nos mœurs ; ils doivent se familiariser avec la façon de travailler ici ainsi qu’avec nos équipements. Par exemple, ce qu’ils ont connu de plus gros dans leur pays pour déplacer du matériel, c’est un transpalette à main. On en rit de bon cœur avec eux ! » // Photo : Dominic Morissette

Bien sûr, le syndicat tient aussi à conserver son rapport de force vis-à-vis de l’employeur. « Les nouveaux arrivants vont devenir une masse critique. Il faut les écouter et comprendre leurs attentes, car ils pourraient développer une sensibilité toute patronale qui deviendrait plus difficile à renverser », ajoute le président du syndicat qui tient à créer de bonnes relations entre tous les membres et qui pense déjà à la négociation de 2023. Celui-ci comprend pourquoi les nouvelles recrues n’ont pas le réflexe de critiquer « la main qui les nourrit », puisque l’employeur leur ouvre grandes ses portes. « Nous devons gagner leur confiance et leur démontrer qu’avec notre action syndicale, on réussit à se faire respecter et à améliorer nos conditions de travail. La prochaine négo pourrait être difficile. Il faut y voir dès maintenant. »

Aux premières loges
Aussitôt informé de l’arrivée des travailleurs immigrants, le comité exécutif du syndicat identifie les responsables qui les recevront à l’aéroport. Ceux-ci se munissent de la banderole syndicale, de tuques et de casquettes à distribuer et préparent leur discours de bienvenue dans lequel ils expliquent leur rôle syndical.

Le lendemain de leur arrivée, le vice-président du quart de soir, Jean-Guy Thérien, est libéré aux frais de l’employeur pour les aider à se familiariser avec le mode de vie québécois. Ouverture de compte bancaire, repérage des commerces de première nécessité, des hôpitaux, des écoles et autres organismes à connaître. Ce tour de ville est fort utile.

À l’automne, le syndicat organisera une journée thématique pour stimuler la fibre syndicale de tous ses membres, en collaboration avec le Conseil central de Lanaudière. « Nous leur présenterons une rétrospective historique des luttes dans la région, les batailles du syndicat avec des témoignages à l’appui et répondrons aussi à toutes leurs questions sur le fonctionnement démocratique de la CSN », explique Richard Rocheleau. Fort de toutes ses années de militantisme, celui-ci voit loin. Il estime qu’il serait stratégique de créer un siège de délégué au conseil syndical qui serait réservé à un camarade issu du programme de travailleurs étrangers. « Ce ne serait pas seulement utile pour bien intégrer les nouveaux camarades, mais aussi pour favoriser leur implication syndicale et leur mobilisation. D’ailleurs, j’ai déjà entendu l’un d’entre eux blaguer à l’endroit du vice-président du quart de soir en disant qu’il tentera de ravir sa place aux prochaines élections. C’est bon signe ! », dit-il avec un clin d’œil.

Bâtir la solidarité régionale pour développer une voix forte

Les conseils centraux de la CSN jouent un rôle politique important dans chacune de leur région, mais comment s’y prennent-ils pour que leur voix porte encore plus et que les préoccupations des travailleuses et des travailleurs soient entendues ?

Le Point syndical a interviewé les 13 présidentes et présidents de conseils centraux au sortir de leurs congrès pour qu’ils rendent compte des façons de faire qui ont fait leurs preuves, mais aussi des innovations en cours partout au Québec. Nous avons, du même coup, dressé un portrait des enjeux régionaux qui préoccupent le plus les conseils centraux à la veille de la rentrée.

S’appuyer sur la base
La participation des membres est au centre des préoccupations des conseils centraux. Leur proximité avec les syndicats qu’ils représentent a toujours été un atout, mais plusieurs approches nouvelles visent à renforcer ce lien.

On veut, par exemple, rendre les réunions moins formelles pour donner la parole aux membres dès le début, plutôt que de simplement valider des documents. Certaines régions mettent en place des réunions thématiques qui vont changer de secteur en fonction du sujet abordé. Cette façon de faire fonctionne d’ailleurs déjà très bien au Saguenay–Lac-Saint-Jean depuis trois ans. On veut aussi miser sur des rencontres informelles où il est plus facile de s’exprimer, même pour les membres qui ont tendance à rester muets dans les assemblées.

Photo des présidences des conseils centraux, prise d'un étage plus haut que les élu-e-s.

Présidences des conseils centraux // Photo : D. Morissette

Divers conseils misent par ailleurs sur un comité de mobilisation, souvent renouvelé, pour soutenir les enjeux des syndicats. Par endroits, les conseils centraux ont décidé de trouver le moyen de rendre davantage disponibles les membres du comité exécutif, même si cela signifiait parfois une diminution du nombre de personnes y siégeant. Des conseils ont aussi choisi de donner la responsabilité de secteurs (géographiques ou d’activité) à chacun des membres du comité exécutif, parfois en spécialisant une vice-présidence sur le secteur privé.

L’idée générale est de s’appuyer sur la base pour définir les enjeux régionaux et de mieux les porter, par une plus grande mobilisation des membres. On pense ici à des causes politiques ou sociales, mais aussi à la solidarité manifestée à l’égard des luttes des autres syndicats de la région.

Approches de communication
Pour communiquer avec les membres, au moins quatre conseils centraux ont déjà installé de l’équipement pour produire des vidéos, ou le feront bientôt. Ce dispositif sera offert aux syndicats qui veulent parler à leurs membres à distance.

Les régions ont toutes plus de facilité à communiquer avec les médias que la métropole. Les présidentes et présidents ont souvent des liens directs avec les journalistes depuis des années. Au Cœur-du-Québec, certains médias enregistrent même de longues entrevues qui servent dans différents topos dans les semaines suivantes.

Sur la Rive-Nord et la Rive-Sud dans la région de Montréal, c’est beaucoup plus difficile, et la présence de médias est plus aléatoire. Curieusement, la montréalisation de l’information n’aide pas vraiment à ce que la voix des travailleuses et travailleurs soit mieux entendue. La vente ou la fermeture de journaux a même empiré la situation par endroits.

Québec s’en tire mieux à cet égard, même si le conseil central a décidé de ne pas du tout compter sur les radios poubelles de la capitale.

En Outaouais, on mise sur des études chiffrées sur l’iniquité dont souffre la région en matière de services de santé, d’éducation et même en culture. Cette approche fonctionne bien avec les médias qui ont des données à se mettre sous la dent, qui sont basées sur des études.

Coalitions et rencontres
Les conseils centraux misent tous sur des coalitions intersyndicales ou basées sur des enjeux spécifiques pour se donner un plus grand poids régional. À Montréal, par exemple, on mise sur un comité intersyndical en place depuis plus de 45 ans, de même que sur des rencontres régulières avec les élu-es municipaux de tous les partis en place. De son côté, la coalition Équité Outaouais réussit à marteler son message, qui a même eu un impact électoral en 2018 en mettant fin au monopole d’un seul parti qui prévalait depuis plusieurs années. L’environnement est un sujet de plus en plus chaud et rassembleur un peu partout.


Ce que Les présidentes et présidents des conseils centraux ont dit :

« On veut attirer plus de monde pour les actions comme celle du 27 septembre. On mise beaucoup sur notre comité de mobilisation. »
– Manon Tremblay, Saguenay–Lac-Saint-Jean

« Il faut un meilleur réseau entre nous parce que le vent de droite souffle encore très fort. Quand tu t’intéresses plus aux autres syndicats, tu vas aussi t’intéresser plus au conseil central. »
– Patricia Rivest, Lanaudière

« Il faut s’investir dans différents milieux, se joindre à des tables et à différents groupes pour amener une vision CSN sur les façons de nous développer comme région. »
– Guillaume Tremblay, Côte-Nord

« Les membres participent déjà pas mal, mais ce sont souvent les mêmes. Notre défi, c’est d’essayer que ça descende plus. On veut inviter les gens à s’exprimer, notamment dans des activités informelles comme les 5 à 7. »
– Annette Herbeuval, Montérégie

« On veut consolider la solidarité intersyndicale avec notre réseau de mobilisation. »
– Dominique Daigneault, Montréal métropolitain

« Il faut se coller sur la réalité des syndicats, leurs enjeux sociaux. Quand ta voix et tes idées ont une importance, ça te donne plus envie de t’impliquer et on le constate. »
– Nancy Legendre, Bas-Saint-Laurent

« On croit que les liens entre les enjeux régionaux et nos syndicats sont là. Il faut les alimenter par une plus grande participation pour que nos luttes soient portées par les membres. »
– Alfonso Ibarra, Outaouais

« On a une bonne collaboration avec les médias régionaux, mais on veut redévelopper le réflexe des journalistes à nous interpeller. »
– Félix-Antoine Lafleur, Abitibi-Témiscamingue–Nord-du-Québec

« À toutes les interventions d’élu-es, on donne systématiquement notre opinion. Ça fait comprendre aux syndiqué-es à quoi sert le conseil central. On est un outil essentiel au développement régional. »
– Serge Saint-Pierre, Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine

« On a décidé d’interpeller davantage nos syndicats par téléphone et d’augmenter la présence des membres aux assemblées en rendant les rencontres moins formelles, en donnant plus de temps d’antenne aux membres. »
– Paul Lavergne, Cœur-du-Québec

« Les gens se sont aperçus qu’ils ne se connaissaient pas, mais qu’ils voulaient plus partager. On va organiser trois ou quatre rencontres par an sur les priorités régionales. »
– Chantal Maillé, Laurentides

« Plus nos membres sont au courant des luttes menées par d’autres syndicats, plus notre solidarité peut s’exprimer. Et si on peut syndiquer le concurrent d’à côté, plus notre rapport de force est grand. »
– Denis Beaudin, Estrie

« S’il y a une mauvaise nouvelle, le conseil central est tout de suite au jeu avec le syndicat. Le conseil central est un incontournable. »
– Ann Gingras, Québec–Chaudière-Appalaches.

Ils font plier un géant mondial du chocolat

C’est à la suite d’une grève d’une quarantaine d’heures, déclenchée le dimanche 22 septembre, que les travailleuses et travailleurs de Barry Callebaut ont voté en faveur d’une entente de principe avec leur employeur. Sur le plan salarial, les syndiqué-es ont notamment obtenu 20,5 % d’augmentation sur six ans : 5 % la première et la troisième année ainsi que 4,5 % la quatrième année. On note aussi que les primes pour les quarts de travail de soir, de nuit et de fin de semaine sont augmentées de 50 %.

Après une première grève de 36 heures, les syndiqué-es avaient déjà réalisé plusieurs gains relatifs aux conditions de travail comme une diminution de la surcharge de travail par la création de 26 postes réguliers à temps complet.

« C’est par notre solidarité sans failles que nous avons été en mesure de faire des gains significatifs malgré l’éloignement du centre décisionnel de Chicago », a résumé Roland Piché, président du Syndicat des salariés de Barry Callebaut Canada.

Le syndicat se dote d’un mandat pouvant aller jusqu’à la grève

Lors d’une assemblée générale tenue ce soir, le Syndicat des travailleurs de Demix (LaSalle et Longueuil) a voté à 95 % en faveur d’un mandat de moyens de pression pouvant aller jusqu’à la grève générale illimitée.

« Après la présentation des rapports de négociation et de mobilisation, les membres ont décidé de nous donner ce mandat. Nous avons déposé des demandes raisonnables à l’employeur et nous n’avons pas l’intention de laisser les négociations traîner en longueur. Personne n’y a intérêt, ni Demix ni nos clients. Le message est donc clair : nous n’hésiterons pas à exercer notre mandat de grève si le comité de négociation juge que les discussions piétinent. Demix doit négocier une convention collective qui rend justice à la contribution de ses travailleurs, s’il désire que ses affaires continuent de tourner rondement », de préciser Pierre Langlois, membre du comité de mobilisation.

Le Syndicat des travailleurs de Demix regroupe environ 80 membres travaillant aux deux sites de Demix à LaSalle et à Longueuil. Le syndicat est affilié à la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN) qui regroupe 320 syndicats comptant plus de 30 000 membres au Québec.

Fin de la grève à la plus grande usine de chocolat au Canada

La grève générale illimitée déclenchée dimanche dernier a pris fin avec l’acceptation d’une entente de principe avec l’employeur par 72 % des travailleuses et des travailleurs de Barry Callebaut.

« C’est par notre solidarité sans failles que nous avons été en mesure de faire des gains significatifs malgré l’éloignement du centre décisionnel de Chicago », a commenté Roland Piché, président du Syndicat des salariés de Barry Callebaut Canada inc. (usine de Saint-Hyacinthe) – CSN.

Les 350 membres du syndicat avaient voté un mandat de grève générale illimitée à pas moins de 95 %. Ils avaient déjà exercé ce mandat à deux reprises, dont le 26 août dernier. Après cette première grève de 36 heures, les syndiqué-es avaient obtenu plusieurs gains relatifs aux conditions de travail comme une diminution de la surcharge de travail par la création de 26 postes réguliers à temps complet. Ces postes étaient aussi une bonne nouvelle pour les employé-es temporaires. Au total, c’est moins de cinq jours de grève qui se seront tenus.

Sur le plan salarial, les syndiqué-es obtiennent 20,5 % d’augmentation sur six ans. Ce sera 5 % la première et la troisième année ainsi que 4,5 % la quatrième année. Les primes pour les quarts de travail de soir, de nuit et de fin de semaine sont augmentées de 50 %. On note aussi que l’assurance collective sera payée à 60 % par l’employeur plutôt que les 50 % actuels. Les disparités salariales à l’intérieur de l’usine seront éliminées, notamment pour les caristes. Une prime de 2 $ l’heure est aussi prévue pour ceux qui donneront des formations.

Conjoncture favorable
« Nous constatons dans les derniers mois que les employeurs accordent des avancées aux travailleuses et aux travailleurs dans une situation de pénurie de main-d’œuvre. Il est maintenant possible de faire des gains significatifs », indique Nancy Mathieu, secrétaire générale de la Fédération du commerce de la CSN.

Solidarité régionale et internationale
« La solidarité régionale a joué dans ce court conflit », ajoute Annette Herbeuval, présidente du Conseil central de la Montérégie, qui a visité les grévistes à quelques reprises, parfois en compagnie de membres du syndicat de l’entrepôt de Jean Coutu ou des Aliments BCI.

Notons aussi l’appui de syndicats d’usines de Barry Callebaut à Louviers en France et l’échange d’information avec d’autres camarades en Allemagne.

Entente adoptée à 94 % chez les préposé-es au péage de l’autoroute 30

Les préposé-es au péage de l’autoroute 30 ont entériné à 94 % l’entente de principe intervenue le 2 août dernier avec leur employeur, A30 Express. « Nous nous réjouissons de l’adoption de ce règlement qui nous permet de réaliser plusieurs avancées notoires sur de nombreux aspects de la convention. Cette entente confirme que nous avions raison de nous battre pour de meilleures conditions de travail. Nous avons cru en notre lutte et, aujourd’hui, nous en récoltons les fruits », a souligné d’entrée de jeu le président du syndicat, Alain Courtemanche.

« Grâce à leur détermination, les travailleuses et travailleurs sont allés chercher des gains appréciables et la reconnaissance concrète qu’ils réclamaient pour les conditions difficiles dans lesquelles ils travaillent. Nous sommes très heureux qu’ils aient réussi à tirer leur épingle du jeu dans cette négociation et à se faire respecter », a ajouté Jean-Pierre Bourgault, vice-président et trésorier de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN).

Des gains majeurs
Les membres du syndicat ont notamment décroché une augmentation salariale de près de 21 % sur cinq ans et demi. Cette augmentation s’accompagne d’un bonus de signature selon la durée de service, soit 100 $ pour les personnes embauchées depuis moins de neuf mois, 250 $ pour les personnes dont la durée d’emploi varie entre 9 et 18 mois et 600 $ pour celles qui cumulent 18 mois et plus d’ancienneté.

Les employé-es ont également obtenu de nouvelles primes, dont celle de fin de semaine de 1,25 $ et celle pour la formation de 1 $. La prime de nuit, quant à elle, passe de 1 $ à 1,25 $. Lorsqu’ils travailleront 8 heures dans la journée, ils pourront bénéficier d’une période de repas payée de 45 minutes. Le montant alloué pour le repas pris durant des heures supplémentaires sera pour sa part augmenté de 10 $ à 12 $.

Les préposé-es au péage de A30 express ont aussi réussi à avoir une quatrième semaine de vacances après sept ans au lieu de huit, un jour férié supplémentaire le lendemain de Noël à partir de décembre 2021 ainsi que d’autres améliorations des congés sociaux et personnels. Ils sont également assurés du maintien de neuf postes permanents au sein de leur équipe pour la durée de la convention.

« Une grande victoire comme celle d’aujourd’hui nous rappelle que les syndicats ont tout à gagner avec la machine CSN derrière eux. Je suis très fière d’appartenir à ce mouvement qui met tout en œuvre pour que ses travailleuses et travailleurs aillent chercher le maximum lors de la négociation de leur convention collective », a conclu la présidente du Conseil central de Montérégie–CSN, Annette Herbeuval.