Le gouvernement choisit enfin la voie de la raison

En réaction à l’annonce du gouvernement concernant le congé des fêtes pour les écoles québécoises, la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), la Confédération des syndicats nationaux (CSN) et la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ) se disent soulagées et joignent leurs voix pour saluer la décision qu’elles qualifient de responsable.

Les trois organisations syndicales considèrent qu’une décision du gouvernement obligeant les services de garde scolaires à ouvrir leurs portes à 100 % aurait été une consécration de l’incohérence dans les mesures sanitaires. Dans le contexte où le Québec ne connaît aucun relâchement dans sa lutte contre la COVID-19 et que plusieurs régions sont encore en zone rouge, le personnel des services de garde scolaires pourra aussi, comme tout le monde, limiter son exposition aux risques de contamination à l’aube de la période des fêtes. Si le gouvernement avait fermé les écoles à moitié, le personnel des services de garde scolaires aurait été traité, une fois de plus, comme des travailleurs de seconde zone puisque les risques de contamination auraient été maximisés alors que le concept de bulle-classe et la distanciation physique sont impossibles à appliquer. Dès lors, la raison principale invoquée par le gouvernement visant à limiter la propagation du virus pour Noël apparaissait comme un faux prétexte au regard des centrales.

Étant donné que les services de garde d’urgence qui seront mis sur pied pour le congé des fêtes s’effectueront sur une base volontaire des éducateurs et éducatrices, les organisations syndicales demandent au gouvernement de garantir des incitatifs financiers pour le personnel afin d’assurer le succès de l’opération.

Un gouvernement qui fait cavalier seul dans la pandémie
Malgré cette décision en faveur du personnel des services de garde scolaires, la CSQ, la CSN et la FTQ dénoncent qu’une fois de plus, elles sont encore obligées d’éteindre la panique générée par les ballons d’essai lancés par le gouvernement depuis plusieurs jours. Elles confirment ne pas avoir été parties prenantes de la réflexion entourant la démarche, à la seule exception de rencontres tenues sur le tard, hier. Les syndicats réitèrent qu’il aurait été préférable que toutes les parties prenantes puissent être associées à la décision afin de minimiser les impacts et, surtout, de garantir le succès de l’opération, qui touche des millions de personnes. Les organisations continuent à tendre la main pour l’avenir.

Citations
« La décision du gouvernement est responsable et constitue un soulagement pour le personnel des services de garde scolaires. Pour eux, c’était loin de passer comme une lettre du père Noël à la poste. Le gouvernement a peut-être fini par entendre raison sur l’importance de la cohérence dans les mesures sanitaires, mais il faut déplorer le manque d’écoute devant le processus unilatéral qui s’est déroulé depuis quelques jours. Dans le futur, le gouvernement gagnerait à associer le plus d’organisations possible à ses réflexions pour éviter un autre psychodrame. » – Sonia Ethier, présidente de la CSQ

« Le gouvernement avait plusieurs facteurs à prendre en considération. Nous sommes satisfaits que le premier ministre ait entendu nos arguments quant à l’incohérence des scénarios jusqu’ici envisagés. On ne pouvait régler la question en renvoyant tout simplement le fardeau sur le personnel des services de garde, déjà grandement sollicité par la crise mais si peu considéré par le gouvernement. C’est une décision mitoyenne qui nous semble beaucoup plus responsable en matière de santé publique. » –Jacques Létourneau, président de la CSN 

« On comprend que le gouvernement a finalement entendu les inquiétudes que nous lui avons exprimées lors de rencontres précédentes. Si nous avions été consultés avant les ballons d’essai lancés dans les médias, on aurait pu éviter toutes les spéculations qui ont insécurisé la population et le personnel du réseau. Le gouvernement doit retenir la leçon et consulter davantage les travailleurs et travailleuses qui œuvrent auprès de la population. » – Denis Bolduc, secrétaire général de la FTQ

Un urgent besoin de cohérence pour les écoles et les services de garde scolaires!

En réaction au scénario hypothétique de prolongement du congé des fêtes pour les écoles québécoises, la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), la Confédération des syndicats nationaux (CSN) et la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ), au terme d’une rencontre avec le cabinet du ministre de l’Éducation, ont réclamé de toute urgence de la cohérence dans le déploiement des mesures sanitaires visant à protéger la population.

Les centrales syndicales appellent le gouvernement à faire preuve de bon sens dans la mise en place des mesures sanitaires. Elles mentionnent que, si l’objectif du gouvernement est de limiter la propagation du virus avant et après Noël, fermer les écoles à moitié serait une grave erreur puisque les groupes de services de garde scolaires n’ont jamais été en mesure de respecter la distanciation physique ni le concept de bulle-classe. Dans ce contexte, où la priorité du gouvernement est de limiter la propagation du coronavirus pour la période des fêtes, les centrales jugent donc que le maintien des services de garde scolaires serait inacceptable puisqu’il viendrait directement nuire au respect du concept de bulle-classe et de la règle visant la réduction des contacts sociaux.

D’une même voix, les centrales déplorent aussi l’absence totale de sensibilité du gouvernement quant à la réalité quotidienne vécue sur le terrain par les milliers d’éducatrices et d’éducateurs en services de garde solaires. Après l’introduction de trois journées pédagogiques, qui ont mené à une augmentation directe de la charge de travail des services de garde scolaires, la CSQ, la CSN et la FTQ regrettent que ces derniers doivent continuer de se démener pour être considérés dans les processus décisionnels. Elles se désolent qu’une fois de plus, le gouvernement se soit avancé publiquement avec des ballons d’essai qui condamnent le personnel et les parents à l’incertitude, et ce, à l’aube des fêtes. Les organisations syndicales réitèrent au gouvernement l’importance de prendre le temps de faire les choses correctement. Cela aurait dû, d’abord, débuter avec une validation préalable auprès des acteurs concernés, à savoir les travailleuses et les travailleurs de l’éducation.

Citations
« Le personnel de soutien en a plus qu’assez du manque de considération de la part du ministre de l’Éducation. On invite le gouvernement à ne pas se mettre la tête dans le sable : fermer les écoles tout en maintenant ouverts les services de garde serait aussi efficace qu’un produit homéopathique. Il ne faut pas avoir fréquenté une salle de classe souvent dans sa vie pour penser que l’ouverture des services de garde ne viendrait pas compromettre les efforts de la Santé publique. » – Sonia Éthier, présidente de la CSQ

« Depuis le début de la crise, le gouvernement pense qu’on peut régler tous les problèmes en les renvoyant dans la cour des services de garde. Ça relève malheureusement de la pensée magique. Les services de garde ne sont pas des lieux de quarantaine. Les scénarios envisagés par le gouvernement n’ont rien de cohérent. » – Jacques Létourneau, président de la CSN

« Le personnel des services de garde est déjà épuisé et au bout du rouleau. Le gouvernement doit d’abord prioriser la santé, la sécurité des enfants, de leur famille et du personnel de l’éducation. La décision de prolonger le congé des fêtes tout en maintenant les services de garde serait irresponsable et incohérente. » – Denis Bolduc, secrétaire général de la FTQ

La CSN lance une grande campagne de sensibilisation à la violence et au harcèlement au travail

Toujours préoccupée par les phénomènes de violence et de harcèlement au travail ainsi que par leurs conséquences sur la santé et le climat de travail, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) est fière de lancer sa toute nouvelle campagne nationale de sensibilisation intitulée « Agis pour que ça cesse. »

« La responsabilité de créer un milieu de travail sain et sécuritaire incombe aux employeurs et la CSN veille à ce que ceux-ci respectent leur obligation à cet égard, rappelle Jean Lacharité, vice-président de la CSN et responsable de la santé et la sécurité du travail. Par contre, nous considérons aussi que prévenir et contrer la violence et le harcèlement au travail est une responsabilité collective et le devoir de toutes et tous. »

Partant du principe que nous pouvons toutes et tous contribuer à mettre fin à la violence et au harcèlement au travail, cette nouvelle campagne a pour objectif de sensibiliser et d’éduquer le public afin d’inciter les témoins, les complices, les victimes, et même les agresseurs à agir pour que ça cesse.

« Tout le monde doit comprendre que ne rien faire devant des situations de harcèlement ou de violence contribue à faire en sorte qu’elles perdurent, explique Caroline Senneville, vice-présidente de la CSN et responsable de la condition féminine. Il est donc important pour nous d’outiller nos syndicats et leurs membres afin qu’ils puissent reconnaître les différentes formes de violence et de harcèlement et qu’ils sachent comment intervenir. »

Afin d’atteindre ces objectifs, une grande variété d’outils ont été conçus et sont accessibles dès maintenant au agispourquecacesse.com, notamment, une brochure explicative et des vidéos traitant du harcèlement psychologique et du harcèlement sexuel au travail. Plusieurs autres outils seront également ajoutés dans les prochaines semaines.

Le virage vert sera-t-il fabriqué au Québec?

La Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN) ne comprend pas pourquoi le Plan pour une économie verte (PEV) du gouvernement Legault ne contient pas une clause pour favoriser les matériaux, les véhicules de transport en commun et les technologies fabriquées au Québec. Cette approche aurait grandement diminué le transport de ces marchandises (GES en moins) en plus de favoriser l’économie d’ici.

« Ce plan aurait été une excellente occasion pour le premier ministre Legault de réaffirmer son nationalisme économique. Il n’y a aucune raison pour que ce virage vert ne soit pas une occasion de stimuler les emplois et la relance économique des régions », soutient Louis Bégin, président de la FIM–CSN.

Le passé ne permet pas de penser que cette préoccupation pour les régions est constante à Québec. La FIM rappelle en effet quelques exemples récents où des sociétés d’État ont favorisé des entreprises étrangères au détriment de producteurs québécois chevronnés : les équipements pour Hydro-Québec que GE a finalement fait construire en Italie entraînant des pertes d’emplois à La Prairie; les trains du REM que la Caisse de dépôt et placement du Québec a fait fabriquer en Inde; les traversiers de la Société des traversiers du Québec qui ont aussi été construits en Italie. De plus, on peut penser aux nouvelles constructions du secteur public, comme les maisons des aîné-es, qui pourraient être fabriquées avec des poutres d’ingénierie en bois. Dans bien des cas, l’ajout de critères environnementaux et une plus grande exigence de contenu local dans les appels d’offres auraient avantagé les fournisseurs québécois.

« Ce sont autant d’occasions ratées pour que d’importants contrats octroyés par des sociétés d’État puissent aider l’économie régionale. Avec la crise de la COVID, nous avons plus que jamais besoin de ces emplois », conclut Louis Bégin.

PEV : un plan qui manque de cibles, de contraintes et d’ambition

« C’est un plan que nous aurions bien reçu… il y a 20 ans. » C’est ainsi que le président de la CSN, Jacques Létourneau, réagissait au Plan pour une économie verte présenté par le ministre Benoit Charette aujourd’hui.

Pour la CSN, le plan présenté ne reflète pas les consultations menées par le gouvernement auprès des groupes de travail justement formés en vue de son développement. L’urgence climatique impose au Québec un plan complet et intégré qui inclut des mécanismes de suivi et de reddition de comptes pour chacun des investissements. Ces mécanismes manquent au projet du ministre de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques.

« Il est bien d’avoir des mesures incitatives. Mais l’absence de contraintes et de cibles concrètes pour plusieurs secteurs fragilise grandement notre capacité à respecter les recommandations du GIEC et les nombreux engagements du Québec à cet égard », de déplorer le président de la CSN. « L’urgence climatique commande beaucoup plus que le saupoudrage de quelques incitatifs, sans contraintes réelles pour forcer le changement. Malgré les affirmations du premier ministre aujourd’hui, nous considérons que la stratégie du gouvernement ne répond pas aux demandes des jeunes qui l’implorent de les écouter et de gouverner pour les générations futures. »

La CSN partage par ailleurs certains des objectifs en matière d’électrification des transports. Il était plus qu’urgent de forcer la conversion du parc automobile aux véhicules électriques et hybrides rechargeables. Pourtant, les moyens proposés ne permettront pas de révolutionner notre façon de nous déplacer ni de réduire notre dépendance à la voiture, et ce, en dépit de certains investissements à venir — et annoncés à de multiples reprises — en matière de transport collectif. « À ce sujet, la disproportion entre les sommes prévues au PQI pour les infrastructures routières et les investissements prévus par le gouvernement pour l’électrification des transports parle d’elle-même », de souligner Jacques Létourneau.

C’est toutefois sur le plan de la décarbonisation des entreprises que se situe la plus grande déception, estime la centrale syndicale.

« Le parc industriel est à lui seul responsable du tiers des émissions de GES du Québec, rappelle M. Létourneau. Pourtant, aucune cible n’est déterminée par le gouvernement pour ce secteur. Celui-ci ne propose que des sommes incitatives offertes aux entreprises — et on ne parle ici que de 168 M$ par année. »

Enfin, la CSN est d’avis que les organisations syndicales doivent être parties prenantes de ce changement. Ces transformations doivent être menées dans une perspective de transition énergétique juste, seule avenue permettant de trouver des solutions lorsque les transformations liées à la transition ont des impacts sur les travailleuses et les travailleurs dont les emplois dépendent d’industries à haute émission de GES.

Manifestations en appui aux travailleuses et aux travailleurs des services publics

Partout à travers le Québec, des milliers de personnes participent aujourd’hui à des manifestations organisées par la CSN en appui au personnel du réseau de la santé et des services sociaux, de celui de l’éducation ainsi que des organismes gouvernementaux présentement en négociation pour le renouvellement de leurs conventions collectives. Les travailleuses et les travailleurs du secteur public, qui assurent les services à la population dans des conditions devenues extrêmement difficiles, réclament du gouvernement qu’il reconnaisse enfin l’ampleur de la crise qui sévit et qu’il donne un réel coup de barre en investissant significativement dans les réseaux publics.

À Montréal, plusieurs centaines de personnes ont marché dans les rues du centre-ville en scandant des messages à l’attention du premier ministre et de la présidente du Conseil du trésor : « Legault, LeBel, n’attendez pas la prochaine crise », « Urgence d’agir, services publics à rebâtir », « Des services plus humains, pour le Québec de demain ».

Pour Jacques Létourneau, président de la CSN, l’appui de la population aux revendications du personnel des réseaux témoigne de la nécessité pour le gouvernement actuel de faire les choix qui s’imposent et de mettre les ressources nécessaires pour répondre aux besoins des travailleuses et des travailleurs sur le terrain. « Nos services publics s’écroulent depuis trop longtemps. Aujourd’hui, on voit l’étendue des dégâts et c’est toute la population qui en souffre ».

Létourneau souligne que la raison principale invoquée par le gouvernement pour justifier les mesures de confinement actuelles, c’est justement la capacité affaiblie de réponse du système de santé, grandement hypothéqué par les compressions et les mesures d’austérité des dernières décennies. « M. Legault l’a dit à maintes reprises : nous sommes arrivés dans cette crise avec des réseaux fragilisés et c’est pourquoi il a dû, au cours des derniers mois, prendre des décisions qui, à leur tour, ébranlent l’ensemble du Québec. Pensons aux bris de service en santé et services sociaux qui se multiplient, avec des interventions chirurgicales annulées et des suivis qui tardent. Pensons au réseau de l’éducation, dont les ressources humaines et financières sont étirées au maximum depuis des mois, et qui montre des signes de plus en plus inquiétants d’épuisement généralisé. Pensons aussi à toutes les activités commerciales mises en suspens et les impacts que cela entraîne sur notre économie. »

La CSN, qui représente plus de 150 000 travailleuses et travailleurs dans les services publics, réitère qu’elle propose depuis fort longtemps de nombreuses solutions et que celles-ci ont été déposées aux diverses tables de négociation depuis plus d’un an. « Pour que la situation s’améliore, il faut impérativement régler une fois pour toutes les problèmes de pénuries de main-d’œuvre. Et pour y arriver, ça prendra plus que des mercis en conférence de presse. Il faut améliorer les conditions de travail et de pratique en s’attaquant sérieusement à la surcharge de travail qui est devenue insoutenable. Et ça prend aussi de meilleurs salaires, des augmentations significatives, particulièrement pour celles et ceux qui gagnent le moins », ajoute Jacques Létourneau.

« Au cours des prochaines semaines, les travailleuses et les travailleurs des services publics, mobilisé-es et solidaires, entendent utiliser tous les moyens à leur disposition pour faire comprendre au gouvernement qu’il y a urgence d’agir. Le personnel des réseaux et l’ensemble de la population du Québec méritent mieux. M. Legault doit faire mieux », conclut le président de la CSN.

Faire plus pour sortir de la crise en santé

La mise à jour économique du gouvernement Legault ne va pas chercher les marges nécessaires pour mettre fin à la crise en santé, services sociaux et dans les services de garde éducatifs. La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) préconise une réforme de la fiscalité audacieuse pour parvenir à améliorer nos services publics.

Une relance économique qui laisse peu de place aux services publics et aux travailleurs.
La mise à jour économique a pour objectif de revenir à l’équilibre budgétaire dans cinq ans, le tout sans aller chercher de nouveaux revenus. Pourtant, la pandémie montre à quel point nos services publics ont fait les frais des politiques d’austérité des dernières décennies. Le manque de personnel, les enjeux de santé mentale, la qualité des soins aux aîné-es sont autant d’enjeux qui nécessitent des investissements majeurs pour parvenir à répondre aux besoins de la population.

C’est pourquoi la FSSS–CSN souhaite que la relance économique mise davantage sur nos services publics. Le gouvernement compte sur une augmentation des transferts fédéraux en santé pour financer les mesures qu’il a annoncées dernièrement dans le réseau. Cette augmentation, bien que souhaitable, est loin d’être à portée de main et n’empêche en rien le gouvernement d’augmenter ses propres revenus.

« Si on ne veut pas aller chercher de nouveaux revenus tout en gardant le cap sur la réduction de la dette et un retour rapide à l’équilibre budgétaire, on peut craindre une nouvelle forme d’austérité. Le gouvernement doit sortir de son étau idéologique et prendre les moyens qui s’imposent pour sortir nos réseaux de la crise actuelle », explique Jeff Begley, président de la FSSS–CSN.

Des solutions fiscales pour renforcer le filet social
Selon la FSSS–CSN, la population du Québec a suffisamment souffert du désinvestissement dans les services publics, les programmes sociaux et l’action communautaire autonome.

En vue du prochain budget, qui déterminera en grande partie notre capacité collective à traverser cette crise, et les autres qui pourraient subvenir, la FSSS–CSN demande au gouvernement Legault d’adopter, dès le prochain budget, les solutions fiscales qui lui permettront de procéder aux investissements nécessaires pour renforcer le filet social.

L’organisation, qui est membre de la Coalition Main rouge, invite donc tous ses membres et la population à signer la pétition qu’elle lance aujourd’hui.

Le personnel enseignant, le grand oublié de la mise à jour économique

La Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ–CSN) accueille avec des sentiments partagés l’annonce du ministre des Finances, Éric Girard, qui, dans le cadre de la mise à jour économique du gouvernement, injecte 25 millions de dollars pour faciliter l’accès au réseau collégial et la diplomation. Une portion indéterminée, mais nettement insuffisante de cette somme est destinée à l’embauche ponctuelle de personnel enseignant et au soutien psychologique des profs de Cégep. Aucun investissement n’est cependant prévu pour soutenir les personnes chargées de cours universitaires, qui sont des enseignantes et des enseignants à statut précaire et dont les conditions de travail se sont particulièrement détériorées au cours des derniers mois. Ces fonds apparaissent terriblement dérisoires vu la crise dans laquelle a été plongé le monde de l’éducation et de l’enseignement supérieur depuis le début de la pandémie.

La FNEEQ–CSN réclame depuis plusieurs mois des ressources supplémentaires dédiées exclusivement aux ressources enseignantes de manière à alléger la tâche durant cette période inédite. Un récent sondage a d’ailleurs mis en relief tout le drame qui se joue actuellement derrière les écrans des enseignantes et des enseignants. Les attentes étaient grandes; la déception l’est tout autant.

Pour la fédération, le gouvernement envoie un mauvais signal aux enseignantes et aux enseignants, qui espéraient mieux respirer la session prochaine. Les sommes annoncées pour les Cégeps sont destinées à une longue liste de « mécanismes compensatoires » qui incluent le tutorat par les pairs, le soutien scolaire, l’achat de services et de matériel. L’exercice risque fort de se solder par un saupoudrage inefficace des ressources
.
« Afin de maintenir la mobilisation et l’engagement du personnel enseignant dans le contexte de la pandémie, le gouvernement doit investir des sommes substantielles pour faire une réelle différence dans leur travail. Nous martelons depuis des mois que les conditions d’apprentissage sont étroitement liées aux conditions d’enseignement. Le message ne semble pas avoir été bien compris. L’impact sur la persévérance et la réussite éducative pourrait se faire sentir sur des années », déplore Caroline Quesnel, présidente de la FNEEQ–CSN.

Un filet social à renforcer
Selon la FNEEQ–CSN, la population du Québec a suffisamment souffert du désinvestissement dans les services publics, l’éducation, l’enseignement supérieur, les programmes sociaux et l’action communautaire autonome.

En vue du prochain budget, qui déterminera en grande partie notre capacité collective à traverser cette crise et les autres qui pourraient survenir, la fédération demande au gouvernement Legault d’adopter, dès le prochain budget, les solutions fiscales qui lui permettront de procéder aux investissements nécessaires pour renforcer le filet social.

La FNEEQ–CSN, qui est membre de la Coalition Main rouge, invite donc les membres de tous ses syndicats et la population à signer la pétition qu’elle lance aujourd’hui.

Les travailleurs de Demix retournent au travail la tête haute

Après des nuits de discussions intenses avec l’employeur, les membres du Syndicat des travailleurs de Demix Béton (St-Hubert)–CSN ont voté en faveur de la recommandation de la conciliatrice, mettant ainsi fin au conflit qui dure depuis près de deux mois.  Les travailleurs rentreront donc prochainement au travail la tête haute et fiers d’avoir mené ce combat.

« Ce fut une décision difficile, mais les travailleurs ont mené un conflit exemplaire tout tout en se tenant debout contre une multinationale » a lancé Louis Bégin, président de la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN). « En plus des victoires juridiques gagnées pendant le conflit, ils ont réussi à faire disparaître une clause de la convention qui les laissait vulnérables à la sous-traitance » de rajouter M. Bégin.

Tout au long du conflit, l’employeur a conservé sa position illogique sur l’iniquité entre les travailleurs des différentes usines, même s’ils effectuent le même travail et livrent aux mêmes clients. « Si cette grève nous a permis de voir toute la considération que l’employeur démontre à notre égard, il a aussi pu voir de quel bois on se chauffe », s’est exclamé le président du syndicat, Patrick Durand.

« La solidarité syndicale n’est pas un vain mot : c’est notamment grâce à l’appui des syndicats et de la CSN que les travailleurs ont pu tenir le coup, et nous le ferons à nouveau s’il s’avère nécessaire » de conclure Annette Herbeuval, présidente du Conseil central de la Montérégie.

Jean Coutu : 78 % pour la nouvelle convention collective

En lock-out depuis le 24 septembre, les 680 travailleuses et travailleurs du centre de distribution de Jean Coutu à Varennes se sont prononcés par vote électronique pour un nouveau projet de convention collective de cinq ans dans une proportion de 78 %. Le retour au travail est prévu vers le 15 novembre.

« Malgré un long conflit, nous sommes satisfaits de cette nouvelle convention, car elle renouvelle complètement notre contrat de travail et nous donne la meilleure convention que nous avons eue jusqu’à maintenant. Je suis très fière de la mobilisation exemplaire de nos membres à toutes les étapes de cette négociation », affirme Audrey Benoît, présidente du Syndicat des travailleuses et travailleurs de PJC entrepôt–CSN.

Nombreux gains

Le syndicat a obtenu de nombreux gains sans aucun recul. Les trois anciennes classes salariales ont été intégrées à la classe supérieure. Cette nouvelle classe unique, jumelée à une offre de formation de 1000 heures par semaine, va donner à tous les membres la possibilité d’accéder à toutes les tâches en fonction de leur ancienneté.

De nouvelles clauses vont également permettre de limiter la sous-traitance et de plafonner à 10 % le nombre d’employé-es temporaires. Aucun employé-e permanent à temps complet ne sera forcé de travailler la fin de semaine, comme le souhaitait l’employeur. La nouvelle convention aura aussi comme effet la création de nombreux postes permanents à temps complet et facilitera la prise de vacances l’été. Le programme de préretraite sera accessible deux ans plus tôt et pour un plus grand nombre d’employé-es en même temps.

Sur le plan du salaire, les deux tiers des membres auront des augmentations de 11 % ou de 12,6 % sur cinq ans, soit du 1er janvier 2020 au 31 décembre 2024. Pour les 29 chauffeurs, ce sera 10,5 %. Pour ceux et celles qui étaient déjà dans la classe salariale la plus élevée et qui seront moins avantagés par l’intégration à la classe unique, la nouvelle convention prévoit le versement de montants forfaitaires pour un total de près de 5000 $ par personne qui s’ajoute aux augmentations.

Grande solidarité syndicale

« Je tiens à féliciter les travailleuses et les travailleurs de Jean Coutu pour leur ténacité et leur courage tout au long de ce conflit difficile. Depuis le vote de grève à 99 % en juin, ils n’ont jamais lâché », rappelle David Bergeron-Cyr, président de la Fédération du commerce (FC–CSN), qui a participé activement à la mobilisation tout au long du conflit.

« Bon nombre de syndicats de la région et de partout au Québec ont démontré une générosité exemplaire en donnant plusieurs milliers de dollars et même du bois de chauffage au syndicat de Jean Coutu. Beaucoup de militantes et de militants ont aussi participé aux piquetages symboliques et aux manifestations », ajoute Annette Herbeuval, présidente du Conseil central de la Montérégie–CSN.

Mise à jour économique : la CSN profondément déçue

En maintenant ses versements au Fonds des générations à hauteur de 2,7 milliards cette année et en conservant un horizon de cinq ans pour le retour à l’équilibre budgétaire, le gouvernement du Québec pave la voie à des mesures d’austérité budgétaire, s’inquiète la CSN. Pour la centrale syndicale, le ministre des Finances prive le Québec des moyens et des ressources qui s’imposent pour relancer son économie.

« Un consensus commence à se dégager au Québec : le gouvernement doit revoir sa stratégie budgétaire, souligne le président de la CSN, Jacques Létourneau. Le ministre des Finances aurait pu envoyer un message clair en indiquant d’emblée que le retour à l’équilibre budgétaire en 2025 ne figure pas dans les plans du gouvernement. Il avait l’occasion de suspendre les versements au Fonds des générations pour consacrer ces sommes aux besoins immédiats de la population du Québec et assurer une reprise économique vigoureuse. Malheureusement, c’est une occasion ratée. »

« C’est à des années d’austérité que le gouvernement de la CAQ nous prépare », prévient le président de la CSN. Malgré les sommes prévues pour la formation et la requalification de la main-d’œuvre, la centrale syndicale demeure déçue de la timidité des mesures de relance annoncées aujourd’hui.

Les objectifs fixés il y a 25 ans en matière de gestion du poids de la dette avaient été atteints avant la pandémie, rappelle Jacques Létourneau. « Si le Québec a été en mesure d’abaisser le ratio dette/PIB sous la barre du 45 %, c’est beaucoup plus en raison de sa croissance économique que des versements au Fonds des générations. Or, en maintenant intégralement ces versements, le Québec se prive des ressources financières permettant de renforcer la relance économique. Il se prive aussi des ressources permettant d’améliorer les conditions de travail du secteur public et d’embaucher le personnel nécessaire. C’est un non-sens absolu. »

La CSN rassure toutefois le gouvernement de son appui quant à la nécessité de rehausser les transferts fédéraux en santé dont le niveau actuel prive le Québec d’importantes ressources.

Jean Coutu: vote sur une recommandation des conciliateurs

En lock-out depuis le 24 septembre, les 680 travailleuses et travailleurs du centre de distribution de Jean Coutu de Varennes pourront se prononcer sur un projet de convention collective qui a fait l’objet d’une recommandation des conciliateurs du ministère du Travail.

Le Syndicat des travailleuses et travailleurs de PJC entrepôt – CSN ne fera aucun commentaire avant que le projet soit présenté à ses membres, en assemblée générale, ce jeudi 12 novembre.

 

Des travailleuses et des travailleurs des services publics, membres de la CSN, occupent les bureaux du Conseil du trésor

Des employé-es du réseau de la santé et des services sociaux, de celui de l’éducation et des organismes gouvernementaux occupent ce matin les bureaux montréalais du Conseil du trésor. Alors que le gouvernement a convié les différents secteurs des fédérations du secteur public de la CSN à un blitz de négociation ce week-end, force est de constater que les vis-à-vis patronaux n’ont toujours pas en main les marges financières pour mettre en place les solutions nécessaires. « Nous sommes ici aujourd’hui pour dire à la présidente du Conseil du trésor que, pour rebâtir les services publics qui vivent une crise sans précédent, les ressources doivent être au rendez-vous. La volonté de négocier que vous avez exprimée au cours des derniers jours ne doit pas être une simple façade; elle doit se traduire par des investissements importants », affirme Jacques Létourneau, président de la CSN.

Les militantes et les militants qui déploient cette action depuis 9 h 45 ce matin, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur des bureaux du Conseil du trésor, se font aujourd’hui les porte-parole de toutes celles et de tous ceux qui soutiennent la population au cœur de cette crise; une crise qui, par ailleurs, existait déjà dans les réseaux publics bien avant la pandémie. « Pour qu’il n’y ait plus de pénurie de personnel dans nos réseaux, il faudra plus que des mercis en point de presse. Il doit y avoir de meilleures conditions de travail et de pratique et, pour y arriver, il faut s’attaquer sérieusement à la surcharge de travail qui est devenue insoutenable. Et ça prend aussi de meilleurs salaires, des augmentations significatives, particulièrement pour celles et ceux qui gagnent le moins », ajoute Jacques Létourneau.

Pour le président de la CSN, il est impératif que le gouvernement actuel fasse les choix qui s’imposent et donne un réel coup de barre pour relever les réseaux. « Nos services publics s’écroulent depuis trop longtemps. Aujourd’hui, on voit l’étendue des dégâts et c’est toute la population qui en souffre ». Il souligne que la raison principale invoquée par le gouvernement pour justifier les mesures de confinement actuelles, c’est justement la capacité affaiblie de réponse du système de santé, grandement hypothéqué par les compressions et les mesures d’austérité des dernières décennies. « M. Legault l’a dit à maintes reprises : nous sommes arrivés dans cette crise avec des réseaux fragilisés et c’est pourquoi il a dû, au cours des derniers mois, prendre des décisions qui, à leur tour, ébranlent l’ensemble du Québec. Je pense notamment aux bris de service en santé et services sociaux qui se multiplient, avec des interventions chirurgicales annulées ainsi que des suivis qui tardent. Je pense au réseau de l’éducation, dont les ressources humaines et financières sont étirées au maximum depuis des mois et qui montre des signes de plus en plus inquiétants d’épuisement généralisé. Je pense aussi à toutes les activités commerciales mises en suspens et les impacts que cela entraîne sur notre économie. »

Il est maintenant on ne peut plus clair pour la CSN que la situation du Québec serait tout autre avec des services publics solides, soutenus adéquatement par l’État. « Personne ne veut repasser à travers ce qu’on vit aujourd’hui. Le gouvernement doit agir dans le meilleur intérêt de la population en répondant aux besoins des travailleuses et des travailleurs des réseaux afin qu’elles et ils puissent soigner, instruire et accompagner décemment les Québécoises et les Québécois au quotidien », conclut Jacques Létourneau.

Le tribunal expulse des scabs de l’entrepôt de Jean Coutu

Alors que Metro, propriétaire de Jean Coutu, affirme que son « plan de contingence » ne compte que sur du personnel-cadre pour faire perdurer un lock-out depuis le 24 septembre, le Tribunal administratif du travail (TAT) vient d’ordonner le retrait de 23 personnes qui étaient présentes lors de l’enquête du ministère du Travail au centre de distribution de Jean Coutu de Varennes, le 27 octobre dernier.

« C’est une première manche de gagnée devant les tribunaux et nous sommes sûrs de pouvoir faire toutes les démonstrations nécessaires lors de l’audience sur le fond. Au-delà de cette bataille juridique, nous pensons que Jean Coutu doit revenir à la table de négociation le plus rapidement possible avec une réelle intention de trouver un terrain d’entente », soutient Audrey Benoît, présidente du Syndicat des travailleuses et travailleurs de PJC Entrepôt–CSN. Cette dernière rappelle que 680 familles s’appauvrissent pendant que l’employeur viole le Code du travail.

Il y avait 68 personnes le jour de l’enquête du ministère à l’entrepôt de Varennes. La CSN estime que plus d’une trentaine de celles-ci n’étaient pas des cadres, mais des briseurs de grève. L’ordonnance provisoire du TAT lui donne en bonne partie raison dans cette première manche et il ne l’aurait pas fait si les arguments de la partie syndicale n’étaient pas fondés.

Il est important de dire également que les quarts de travail de soir et de nuit n’ont pas encore fait l’objet d’une enquête et qu’il est possible que de nouvelles personnes soient soupçonnées d’être des briseurs de grève. La CSN prendra tous les moyens nécessaires pour faire en sorte que le conflit actuel respecte la législation en vigueur au Québec.

Un pas dans la bonne direction

Voilà une trentaine d’années que le système réglementaire et l’écosystème de financement de la production et de diffusion du secteur de la culture et des médias au Canada n’ont pas été revus en profondeur. En ce sens, il faut saluer le projet de loi C-10 déposé aujourd’hui par le ministre du Patrimoine canadien, Steven Guilbeault.

« Pour nous, il s’agit d’un signe clair que le gouvernement comprend maintenant l’urgence de moderniser le cadre réglementaire et de l’adapter aux nouveaux modes de diffusion et de consommation de la culture et des médias, se réjouit d’emblée, Pascale St-Onge, présidente de la Fédération nationale des communications et de la culture (FNCC–CSN). Que le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) dispose de pouvoirs pour réglementer les pratiques et la contribution des géants du web et qu’il puisse exiger que le contenu canadien soit mis en vitrine devrait lui donner plus de mordant. Mais il faudra aller beaucoup plus loin ».

En effet, la concurrence accrue des nouveaux joueurs étrangers jusqu’à maintenant non soumis à des obligations de contribution financière ou à des obligations de contenu canadien provoque un déséquilibre grandissant. Les GAFAM, Netflix, Disney et Spotify, pour ne nommer que ceux-là, encaissent les revenus publicitaires collectés au Canada et les pompent directement à l’étranger bien souvent aux États-Unis sans payer ni taxes ni impôt chez nous ni même encourager sérieusement la production au Canada, faite par des artisans, créateurs et travailleurs d’ici.

« Cette concurrence mondiale mine notre souveraineté culturelle et érode notre capacité à produire du contenu exprimant la diversité culturelle et médiatique propre à notre société. Nous n’avons pas le luxe du temps », s’alarme Pascale St-Onge. Des preuves tangibles? La contribution au Fonds des médias canadien par les entreprises de radiodiffusion encadrées par la loi actuelle a chuté de 26% depuis 2015. Aussi, 22 000 emplois ont été supprimés au pays dans le secteur de la presse écrite entre 2014 et 2019.

Urgence d’agir

Compte tenu de l’urgence d’agir, la pandémie ayant accentué le déséquilibre entre les joueurs de l’audiovisuel, les travaux pour faire adopter le projet de loi présenté aujourd’hui doivent être menés à bien rapidement afin que le CRTC puisse agir. D’ailleurs, une fois investi de ses nouveaux pouvoirs, le CRTC devra être prêt à procéder rapidement à une réforme en profondeur de sa réglementation pour restaurer l’équité.

La FNCC–CSN, qui va analyser le projet de loi article par article dans les prochains jours, promet de participer activement aux travaux du Parlement. Surtout, nous continuerons d’exercer notre influence pour obtenir une réforme beaucoup plus en profondeur afin d’assurer la survie de notre écosystème culturel et médiatique en péril.

 

Ce sont les travailleuses et les travailleurs des services publics qui nous sortiront de la crise; le gouvernement doit les écouter

Après 40 séances de négociation à la table centrale ainsi qu’un nombre important de rencontres aux tables de négociation sectorielles et alors qu’une crise sans précédent affecte les services publics, la CSN dénonce l’immobilisme du Conseil du trésor et interpelle aujourd’hui le chef du gouvernement. « M. Legault, qu’attendez-vous pour aller écouter celles et ceux qui affrontent cette tempête? Allons-y ensemble, dès maintenant. » C’est le message que lance ce matin Jacques Létourneau, président de la CSN, au premier ministre du Québec. Il ajoute que les travailleuses et les travailleurs des réseaux sont les mieux placés pour évaluer les changements nécessaires qui doivent être apportés pour améliorer les services à la population, puisqu’ils vivent les problèmes au quotidien dans leur travail, et ce, depuis bien avant la pandémie.

M. Létourneau lance cet appel alors que, depuis plusieurs semaines, les personnels des établissements de santé et de services sociaux, des établissements scolaires, des collèges et des organismes gouvernementaux tentent de se faire entendre en multipliant les interventions publiques dans différentes régions du Québec. Ce matin, une action était d’ailleurs menée en plein cœur du centre-ville de Trois-Rivières. « Les travailleuses et les travailleurs ne veulent plus de ces pansements qui ne sont là que pour stopper l’hémorragie. Ils veulent des mesures durables qui permettent d’améliorer réellement leurs conditions de travail et, par conséquent, les services à la population. Pouvoir faire leur travail plus humainement, c’est ce qu’ils demandent. »

La CSN, qui revendique un réel coup de barre dans les services publics, tant sur le plan des conditions de travail et de pratique que sur celui du salaire, constate qu’à toutes les tables de négociation, c’est la même rengaine : les porte-parole du gouvernement n’ont pas de mandat, donc, aucune solution concrète n’est proposée pour régler les graves problèmes de pénurie de main-d’œuvre qui sévissent actuellement dans l’ensemble des réseaux publics.

Malgré les rencontres du premier ministre avec les PDG des CISSS et des CIUSSS et les discussions entre la présidente du Conseil du trésor et les comités patronaux de négociation en éducation et en santé et services sociaux, la situation s’aggrave et les bris de services se multiplient. « Les gestionnaires parlent de réorganisations temporaires… Mais dans les faits, quand on est forcé de fermer l’urgence de Gatineau, quand on ferme un service d’obstétrique pendant 10 jours à Ville-Marie ou quand on entend parler d’une direction d’école qui aurait pris en charge un groupe dans un service de garde scolaire, il s’agit de ruptures de services. Et il y en avait déjà avant l’arrivée de la COVID-19 », ajoute M. Létourneau.

Pour la CSN, il est impératif que le gouvernement donne des mandats aux personnes qui le représentent pour que la négociation progresse et que de vraies solutions puissent être mises en place dès maintenant. « Est-ce que M. Legault comprend vraiment ce qui se passe sur le terrain? Quand on entend certaines de ses déclarations en conférence de presse, qui ne reflètent pas du tout la réalité, on se pose la question. Avec la négociation, le gouvernement a l’occasion d’agir immédiatement pour que les Québécoises et les Québécois aient accès aux services auxquels ils ont droit. Il doit le faire », conclut Jacques Létourneau.

Les ZOOMbies sortent des cégeps

Cette année, la pandémie a fait naître une catégorie de créatures encore jamais observées au Québec : les ZOOMbies ! Ce matin, en effet, des centaines de profs de cégep de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN) sortent de leurs écrans et des nombreuses plateformes virtuelles d’enseignement qui les ont transformés en ZOOMbies pour grogner leur désarroi devant les bureaux du ministère de l’Enseignement supérieur (MES) à Montréal et à Québec ainsi que dans des cégeps de toutes les régions de la province. Aucun maquillage n’est cependant nécessaire tant leurs yeux sont cernés et leur dos est voûté par la surcharge de travail. Les ZOOMbies manifestent en appui aux porte-parole de la FNEEQ-CSN, qui revendiquent au même moment des ressources supplémentaires au MES.

Depuis le début de la crise sanitaire, la tâche enseignante est fortement alourdie par l’adaptation importante des cours, tant en présence qu’en modes hybride ou non présentiel, ainsi que par les besoins extraordinaires des étudiantes et des étudiants en termes d’encadrement. Transformés symboliquement en ZOOMbies, les profs lancent un cri du cœur et projettent l’image de ce qui les attend si elles et ils n’obtiennent pas de ressources enseignantes substantielles pour alléger le fardeau vécu cet automne.

À peine quelques semaines après le début de la session, la situation s’avérait déjà alarmante selon un sondage qui a démontré que la détresse psychologique touchait plus de la moitié des enseignantes et des enseignants. Les ressources supplémentaires accordées jusqu’ici par le gouvernement ont eu peu d’impact sur la tâche enseignante puisqu’elles ont été utilisées par les directions d’établissement pour combler d’autres besoins. « Nous espérons obtenir une enveloppe financière importante et dédiée exclusivement à l’allégement de la tâche enseignante durant la pandémie. La capacité à bien encadrer celles et ceux qui suivent nos cours est cruciale pour assurer la persévérance et la réussite éducative de toutes les populations étudiantes : les conditions d’apprentissage et les conditions d’enseignement vont de pair », précise Caroline Quesnel, présidente de la FNEEQ-CSN.

« Toutes les communautés sont actuellement mobilisées pour atténuer les impacts de la crise. Les enseignantes et les enseignants ne font pas exception et se trouvent aux premières loges pour former les citoyennes et les citoyens de demain au bénéfice de toute la société québécoise. Voulons-nous vraiment les abandonner ? Espérons que nous saurons redonner rapidement un visage plus humain à leur profession », conclut Yves de Repentigny, vice-président responsable du regroupement cégep de la FNEEQ-CSN.

PL65 : la CSN suggère des mesures pour améliorer la consigne et la collecte sélective

Pour que l’élargissement de la consigne permette de réelles améliorations en matière de récupération de matériaux et de collecte sélective, des renforcements doivent être apportés au projet de loi 65, préconise la CSN dans le cadre des travaux portant sur la Loi modifiant principalement la Loi sur la qualité de l’environnement en matière de consigne et de collecte sélective.

La CSN salue la volonté du gouvernement de moderniser la consigne et de l’élargir aux bouteilles de vin et de spiritueux. Afin de réduire les déplacements de la clientèle, la centrale demande à ce que la gestion des contenants consignés soit prise en charge, autant que possible, dans les succursales de la SAQ.

Alors que le projet de loi intègre le concept de la responsabilité des entreprises productrices, celle-ci doit viser à réduire à la source les matières produites, et ce, dès leur conception. En plus de s’assurer que les coûts supplémentaires ne seront pas refilés aux consommateurs, le gouvernement doit veiller à instaurer des mécanismes fiables et reconnus pour le recyclage des contenants, des emballages et des imprimés.

Consciente que bon nombre de modalités seront intégrées aux règlements qui permettront la mise en œuvre du projet de loi à l’étude, la CSN demeure malgré tout préoccupée par la croissance des contenants à remplissage unique au détriment des contenants à remplissage multiple comme la bouteille brune utilisée par les brasseurs de bière. Afin de promouvoir cette option plus écologique, la CSN propose de rehausser le montant de la consigne des contenants à usage unique.

L’organisation syndicale s’inquiète par ailleurs de constater que le gouvernement a permis l’arrêt d’une entente datant de 1984 et limitant le nombre de contenants à remplissage unique dans la commercialisation de la bière. Ce seuil maximal, fixé à 37,5 % du volume des ventes de chaque adhérent, permettait justement de favoriser le remplissage multiple.

Enfin, bien que le projet de loi 65 n’aborde aucunement la question cruciale des conditions de travail des gens qui œuvrent dans les centres de tri, notamment en matière de santé et de sécurité au travail, la CSN demande au gouvernement de s’attaquer rapidement aux problèmes fréquents qui y sont rencontrés.

Des scabs chez Jean Coutu

Jean Coutu ne respecte pas le Code du travail à son centre de distribution en lock-out. L’inspecteur du ministère du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale est passé à Varennes le 27 octobre. « Notre représentant syndical qui accompagnait l’inspecteur a été en mesure de constater la présence de plusieurs scabs dans le centre de distribution. Il est assez ironique de voir que l’employeur n’a pas hésité une seconde à demander des injonctions pour limiter le piquetage pendant son lock-out, pendant qu’il faisait entrer des scabs dans l’entrepôt en bafouant ainsi le Code du travail », soutient Audrey Benoît, présidente du Syndicat des travailleurs et travailleuses de l’entrepôt Pharmacie Jean Coutu–CSN.

« Nous souhaitons maintenant que le travail entamé par le ministère du Travail le 27 octobre se poursuive de façon efficace et rapide afin de ramener l’employeur à la table avec une réelle intention de régler. C’est pour le bien des travailleuses et des travailleurs et pour éviter les difficultés d’approvisionnement du plus grand réseau de pharmacies au Québec en pleine période de pandémie », conclut Audrey Benoît. Cette dernière tient d’ailleurs à préciser que Metro minimise les problèmes d’approvisionnement chez Jean Coutu. Plusieurs tablettes sont vides et les médicaments sont de plus en plus rationnés à 30 jours.

Après plusieurs jours d’attente, le syndicat pourra enfin négocier demain, le vendredi 30 octobre. Il est temps que ça avance. « On attend une offre à la hauteur des profits importants de Metro et non une offre basée sur l’usage de pratiques illégales et déloyales », conclut la présidente, qui rappelle que ses 680 membres sont à la rue depuis 34 jours.

Manifestation lundi

Les 680 syndiqué-es de Varennes sont encore plus en colère depuis qu’ils et elles savent que leur travail est effectué par d’autres personnes que des cadres de l’établissement.

Une manifestation se tiendra, le lundi 2 novembre, devant le bureau du ministre du Travail au 800, rue du Square-Victoria à Montréal. La manifestation se tiendra à partir de 11 h.

Régimes de retraite à prestations cibles : un outil d’épargne additionnel pour les travailleuses et les travailleurs

Présente en commission parlementaire aujourd’hui, la CSN a accueilli favorablement le projet de loi visant principalement à permettre l’établissement de régimes de retraite à prestations cibles.

« Il est clair pour nous que les régimes de retraite à prestations déterminées demeurent le meilleur véhicule d’épargne pour les travailleuses et les travailleurs, a souligné la vice-présidente de la CSN, Caroline Senneville. Mais malheureusement, ils ne sont pas accessibles à tous. En ce sens, les membres que nous représentons doivent avoir différentes possibilités qui répondent à la réalité de leur milieu de travail. »

Le président du Syndicat national des employés de l’aluminium de Baie-Comeau (CSN), Michel Desbiens, demande à ce que la mise en œuvre de la loi se fasse rapidement. « Cette loi permettra enfin aux syndicats affiliés à la CSN qui, comme nous, ont négocié de tels régimes de retraite au cours des derniers mois, de mettre en application leurs ententes. »

En rendant possible le partage des risques économiques et de ceux liés à la longévité, les régimes à prestations cibles constituent un outil supplémentaire intéressant, estime la CSN. Ils favorisent une mise en commun de plusieurs groupes de travailleuses et de travailleurs tout en respectant l’équité entre les différentes générations de cotisants au régime. Les mécanismes de financement et d’ajustement des prestations définis dans le projet de loi permettent d’établir un régime qui vise la sécurité et la stabilité des prestations. En ce sens, la CSN croit que ce projet de loi crée de nouvelles opportunités quant à la mise en place des régimes collectifs dans les milieux de travail, là où les régimes actuels ne sont pas adéquats.

La CSN a profité de son passage en commission pour rappeler aux parlementaires qu’un grand nombre de travailleuses et de travailleurs n’ont pas accès à un régime de retraite adéquat et que des iniquités importantes perdurent en matière de revenus accessibles à la retraite, notamment envers les femmes et les travailleurs autonomes. Pour la centrale syndicale, les travaux permettant une meilleure retraite pour toutes et pour tous sont loin d’être terminés.