Les travailleurs syndiqués interpellent le conseil d’administration

Excédés par la lenteur des négociations et par la mauvaise foi des porte-parole patronaux de la Régie à la table de négociation, les membres du Syndicat des travailleuses et travailleurs de la Régie intermunicipale des déchets de la Rouge – CSN ont assisté, hier, à la séance publique du Conseil d’administration de la Régie.

Les syndiqués ont obtenu, le 7 mars 2012, leur accréditation auprès du ministère du Travail. Neuf mois plus tard, en janvier 2013, les parties commençaient la négociation de la toute première convention collective de travail des syndiqués. Au total, 13 rencontres ont eu lieu entre les parties patronale et syndicale, sans que ceux-ci puissent en arriver à une entente. De ces 12 rencontres, neuf ont eu lieu en présence d’un conciliateur du ministère du Travail du Québec.

Rappelons que c’est à la demande du syndicat que le ministre du Travail a procédé à la nomination d’un conciliateur.

L’objectif syndical demeure toujours le même, c’est-à-dire l’intégration à la convention collective des conditions de travail existantes et en vigueur au moment où le syndicat a obtenu son accréditation, l’ajout des clauses usuelles régissant les activités syndicales, de légères modifications assurant le traitement juste et équitable de ces travailleuses et travailleurs et des augmentations salariales concurrentielles.

L’employeur, lui, ne l’entend pas ainsi. Il persiste à vouloir réduire les conditions de travail actuelles des syndiqué-es, en leur octroyant des droits inférieurs à ceux en vigueur au moment de la syndicalisation. Il propose, notamment, l’abolition des horaires de travail et des définitions de tâches et veut limiter l’action syndicale, en contestant l’ajout à la convention collective de dispositions permettant notamment des libérations syndicales.

« Nous avons interpellé le Conseil d’administration de la Régie, hier, afin de les sensibiliser au fait qu’il y a manifestement de la mauvaise volonté de la part de leurs représentants à la table des négociations et que nos revendications sont légitimes et loin d’être hors normes. Cette démarche, nous l’avons fait dans l’objectif d’en arriver rapidement à un règlement négocié de la convention collective tout en évitant l’affrontement », déclare Benoit Houle, le président du syndicat.

Ce dernier ajoute que si cette démarche de sensibilisation auprès du Conseil d’administration de la Régie ne permet pas d’accélérer le processus de négociation vers un règlement rapide de la convention collective, c’est sans hésitation que le syndicat accentuera l’intensité et la fréquence des moyens de pression au cours des prochaines semaines.

La Régie intermunicipale des déchets de la Rouge est située sur le chemin du parc industriel à Rivière-Rouge. Celle-ci emploie une dizaine d’ouvrières et ouvriers chargés de l’enfouissement de déchets domestiques, du tri de matières recyclables domestiques et de la gestion des déchets domestiques dangereux. 36 municipalités de trois MRC différentes de la région acheminent leurs déchets à la Régie.

Le Syndicat des travailleuses et travailleurs de la Régie intermunicipale de la Rouge – CSN représente une douzaine d’employé-es et est affilié à la Fédération des employées et employés des services publics de la CSN (FEESP) et au Conseil central des Laurentides CSN.

Les travailleurs syndiqués ont pris la parole et ont rappelé aux dirigeants que le conflit perdure

Accompagné du vice-président de la Fédération du commerce de la CSN (FC–CSN), monsieur David Bergeron-Cyr, le vice-président du Syndicat des travailleuses et travailleurs des Couche-Tard des Laurentides – CSN et préposé à Boisbriand, monsieur François Desjardins, a tenu à rappeler, à l’occasion de l’assemblée annuelle des actionnaires de Couche-Tard qui s’est tenue le mardi 25 septembre à Laval, que le conflit opposant les préposé-es syndiqués et Couche-Tard perdure toujours, près de trois ans après la syndicalisation du premier dépanneur. Plus encore, monsieur Desjardins a tenu souligner que la solidarité et la détermination de ses troupes étaient plus fortes à mesure que le temps passait, contrairement à ce que pourraient en penser les dirigeants.

« Les dirigeants de Couche-Tard semblent s’inspirer des vieilles méthodes américaines du Union busting, croyant qu’en laissant le conflit s’enliser, les gens vont s’essouffler. J’ai des petites nouvelles pour monsieur Bouchard : nous sommes bien en vie, plus solidaires que jamais et bien déterminés à nous faire enfin respecter ! » s’est exclamé hier monsieur Desjardins à la sortie de l’assemblée des actionnaires.

« À l’occasion de l’assemblée annuelle, des actionnaires soucieux de la responsabilité sociale de l’entreprise, tels que Bâtirente de même que le Fonds Basile-Moreau et le Fonds Guyard Éthique, ont pris la parole afin de sensibiliser les actionnaires et les dirigeants de Couche-Tard à une gestion plus respectueuse des conditions de travail et de sécurité des travailleurs. Il va sans dire que nous appuyons sans détour pareille initiative, qui a pour but de mettre au grand jour les lacunes des dirigeants en cette matière », a pour sa part affirmé monsieur Bergeron-Cyr.

Notons également qu’une actionnaire, en soutien à la syndicalisation des travailleurs, a cédé son droit de parole et de vote à monsieur Desjardins afin qu’il puisse représenter les travailleurs syndiqués à l’intérieur de l’assemblée des actionnaires. Ce dernier a d’ailleurs interpelé les dirigeants sur les franchisages récents de succursales de la bannière Couche-Tard, ce qui retarde la négociation.

« Le respect, ça n’a pas de prix et la CSN, en appuyant cette lutte, veut envoyer un message clair aux différents dirigeants du commerce de détail : en 2013, au Québec, faire travailler des gens dans ces conditions, ça relève soit de l’indécence, soit de l’ignorance ou soit de l’aveuglement volontaire. Dans tous les cas, c’est honteux et ça ne fait que confirmer le bien-fondé des revendications des travailleurs qui ont exigé et exigent toujours d’être respectés », a martelé le vice-président de la Fédération du commerce.

Rappelons qu’en 2013, le chiffre d’affaires de Couche-Tard a atteint 35 milliards et demi de dollars avec un profit net de 572 millions. Le revenu d’Alain Bouchard, le pdg, est de près de 8 millions de dollars en 2013 alors qu’il est passé au début de l’année au rang de milliardaire. Cet écart de richesse et de conditions entre les dirigeants de Couche-Tard et les travailleurs est grotesque, ces derniers demandant un minimum de respect : quatre journées de maladie, un système de communication en cas de vol à main armée, un suivi psychologique pour les victimes d’agression armée, des règles objectives pour les octrois de poste et les choix d’horaire et de vacances, le respect des normes du travail et des lois sur la santé et la sécurité, de même qu’une échelle salariale menant à un taux horaire de 12,80 $.

La CSN continuera d’appuyer les travailleuses et les travailleurs de Couche-Tard qui voudront se syndiquer et prendra toutes les mesures nécessaires pour informer et sensibiliser le grand public du bien-fondé de leurs revendications. À ce jour, une centaine de salarié-es de huit dépanneurs Couche-Tard sont syndiqués CSN, dont six succursales ouvertes à Montréal, Victoriaville, Boisbriand, Saint-Hubert et Saint-Liboire.

Nouveau contrat de travail pour les employé-es syndiqués

Réunis en assemblée générale le 18 septembre dernier, les employés syndiqués cols bleus et cols blancs de la Ville de Mont-Tremblant ont adopté leur nouveau contrat de travail dans une proportion de 96 %.

L’entente d’une durée de cinq ans prévoit notamment des augmentations générales des salaires de 14%, ainsi que la mise en place d’un régime de retraite à prestations déterminées.

Le Syndicat des travailleuses et travailleurs de la Ville de Mont-Tremblant – CSN représente une centaine de cols bleus et cols blancs. Celui-ci est affilié à la Fédération des employées et employés des services publics de la CSN (FEESP–CSN) et au Conseil central des Laurentides CSN.

Une première convention collective pour les travailleurs de Lumi-O de Saint-Jérôme

Réunis en assemblée générale le samedi 14 septembre 2013, les travailleuses et travailleurs de Lumi-O International, dont l’usine est située à Saint-Jérôme, ont adopté l’offre soumise par l’employeur. Il s’agira de leur première convention collective qui couvrira la période du 16 novembre 2012, date de leur requête en accréditation syndicale, au 30 septembre 2014.

Une fois les discussions terminées sur la syndicalisation et la décision de la Commission des relations du travail rendue, les négociations sont allées bon train. Les travailleurs de Lumi-O peuvent désormais compter sur des règles claires quant à l’ancienneté et le rappel au travail, sur des échelles salariales qui éviteront les discordances entre travailleurs qui occupent les mêmes fonctions, de même que sur des comités en santé-sécurité et en relations de travail qui favoriseront le règlement des problèmes au fur et à mesure.

Conscients de la conjoncture économique rendue plus difficile par une saison estivale qui n’a pas favorisé les ventes de la compagnie, les travailleurs ont fait preuve de sagesse en acceptant l’offre patronale. Ils ont convenu que l’échéance prochaine de la convention leur permettra de faire le point rapidement sur la hauteur des salaires.

Le président du syndicat, Robert De Roy, a déclaré : « La première étape visant un assainissement des conditions de travail peut maintenant être franchie, le prochain objectif portera sur la reconnaissance monétaire du travail accompli. Il ajoute «Nous nous sommes syndiqués pour obtenir le respect de l’employeur, nous avons maintenant un outil pour réaliser cet objectif, soit une première convention collective.»

Le Syndicat des travailleuses et des travailleurs de Lumi-O – CSN est affilié à la Fédération de l’industrie manufacturière FIM–CSN et au Conseil central des Laurentides CSN qui représente 16 000 membres provenant de 90 syndicats de tous les secteurs économiques des Laurentides.

Vote à 94 % en faveur du déclenchement de la grève

Réunis en assemblée générale, le 16 septembre, les employées et employés syndiqués cols blancs de la Ville de Sainte-Agathe-des-Monts ont adopté à l’unanimité une résolution permettant à leur syndicat de déclencher la grève au moment jugé opportun. Rappelons que la convention collective de ces travailleuses et travailleurs est échue depuis le 31 décembre 2010.

Depuis, près d’une vingtaine de rencontres de négociation ont eu lieu sans que les parties puissent en arriver à une entente. En décembre 2012, à la demande des deux parties, le ministre du Travail a procédé à la nomination d’un conciliateur au dossier. Les négociations ont été suspendues à l’arrivée de la saison estivale, à la fin du mois de juin, pour ainsi reprendre les 3 et 5 septembre dernier. Manifestement, ces deux dernières rencontres n’ont pas permis aux parties d’en arriver à une entente. À la veille du déclenchement des élections et de la dissolution du conseil municipal actuel, les membres du syndicat ont pris collectivement, dans une proportion de 94%, la décision de se doter du moyen ultime d’atteindre leurs objectifs. Ils en ont ras le bol de la lenteur des négociations et du manque flagrant d’intérêt et de volonté politique des élus municipaux pour clore définitivement cette négociation.

« Notre objectif est d’en arriver à une entente négociée rapidement. Nous revendiquons des conditions de travail à la hauteur du professionnalisme de nos membres et de la qualité du travail qu’ils offrent au quotidien. Nos membres méritent un traitement équitable et, en ce sens, il est tout à fait légitime de vouloir atteindre un niveau de rémunération comparable aux cols blancs d’autres municipalités, de la même envergure que celle de Sainte-Agathe-des-Monts. », souligne madame Janie Miron, présidente par intérim du syndicat. Bien que plusieurs enjeux de la négociation demeurent toujours en discussion, le cœur du litige concerne le rattrapage salarial de la majorité des titres d’emploi, les augmentations annuelles des salaires et la bonification de la contribution de l’employeur au REER collectif. « La détermination de nos membres est à son apogée. Notre patience a ses limites. Nous sommes sans contrat de travail depuis presque trois ans. En cette veille de campagne électorale municipale, nous sommes à la croisée des chemins. Si la Ville nous y contraint, c’est sans aucune hésitation que nous nous ferons voir, que nous nous ferons entendre et que nous exercerons notre mandat de grève », ajoute madame Miron. Les parties se rencontreront pour une prochaine séance de négociation au lendemain de la prochaine séance tenante du Conseil municipal qui aura lieu ce jour même, le 17 septembre.

Le Syndicat des cols blancs de la Ville de Sainte-Agathe-des-Monts – CSN représente une vingtaine d’employées et d’employés et est affilié à la Fédération des employées et employés des services publics de la CSN (FEESP–CSN) et au Conseil central des Laurentides CSN.

Agressions à la hausse à l’encontre du personnel

La CSST a pris la décision d’enquêter sur les méthodes de travail des agents d’intervention du Centre jeunesse des Laurentides du campus de Sainte-Sophie, à la suite du dépôt d’une plainte au service de prévention inspection de la CSST, le 8 avril dernier.

Tout comme le syndicat le dénonce depuis plusieurs années, la plainte fait état d’interventions physiques auprès de la clientèle en crise, de façon individuelle et sans équipement de protection.

« Depuis trop longtemps, nous tentons de trouver avec l’employeur des solutions à ce problème important, qui expose le personnel syndiqué à des situations dangereuses mettant ainsi leur intégrité physique et leur santé en jeu. Il aura malheureusement fallu l’intervention de la CSST afin de donner le poids nécessaire à l’application de nos recommandations », souligne monsieur Bernard Lanthier, président du Syndicat des employés du Centre jeunesse des Laurentides (CSN).

Au fils des ans, le profil de la clientèle, mais aussi du personnel, a passablement changé. Une proportion de plus en plus élevée de femmes (26 %) sont appelées à intervenir physiquement et seules auprès de la clientèle en crise. Une clientèle de 6 à 17 ans avec un gabarit imposant et plus costaud qu’auparavant.

Le nombre de blessures du personnel syndiqué affecté à ces tâches est lui aussi en hausse remarquable.

Il existe une procédure d’intervention appelée ITCA (Intervention thérapeutique lors de conduite agressive), qui guide les interventions auprès du personnel en crise dans tous les Centres jeunesse du Québec. Cette procédure précise notamment les conditions dans lesquelles une intervention physique est requise, mais surtout, elle précise que ladite intervention ne peut se faire seule par l’agent d’intervention et doit donc être soutenue par une, voire même deux personnes supplémentaires. C’est la problématique au cœur de la récente intervention de la CSST.

De plus, au moment de l’enquête, la CSST a constaté que seulement une seule des quatre personnes agente d’intervention avait reçu la formation de l’employeur sur cette procédure.

Dans son rapport, la CSST souligne aussi l’absence de méthodes d’intervention commune, l’absence de moyens de communication individuels et constate donc le risque de blessures pour les agents d’intervention, les éducateurs et les jeunes.

Ainsi, à la conclusion de son rapport d’intervention, la CSST a émis une décision qui force l’employeur à prendre quelques mesures permanentes afin de corriger la situation dont notamment :

·        préconise que le personnel ait sur lui un moyen de communication efficace, afin de lui permettre de requérir le support et l’aide nécessaire lors d’intervention;

·        ordonne que les interventions se fassent selon les méthodes enseignées par ITCA;

·        recommande que tout le personnel agent d’intervention soit formé par l’employeur selon les normes établies par l’ITCA.

Au moment d’écrire ces lignes, la direction du Centre jeunesse a informé le syndicat et la CSST qu’elle conteste cette décision.

« C’est une situation malheureuse, car ce rapport corrige une situation problématique que l’on dénonce depuis longtemps. Notre seul objectif est de préserver l’intégrité physique et la santé de nos membres syndiqués, mais aussi de la clientèle du Centre jeunesse. Il y a manifestement des coûts liés à l’application des recommandations de la CSST mais, pour nous, il n’y a pas de prix pour la santé et la sécurité. Il faut que l’employeur agisse rapidement. Ce n’est qu’une question de volonté politique et de choix budgétaire judicieux », conclut M. Lanthier.

Le Syndicat des employés du Centre jeunesse des Laurentides (CSN) représente un peu plus de 800 membres et est affilié à la Fédération de la santé et de services sociaux. Le syndicat est aussi affilié au Conseil central des Laurentides qui regroupe plus de 15 000 membres de tous les secteurs économiques de la région.

Renouvellement des conventions collectives

Les représentants syndicaux des municipalités de Lac-du-Cerf, Notre-Dame-de-Pontmain, Notre-Dame-du-Laus et St-Aimé-du-Lac-des-Îles ont signé leur convention collective les 13, 14 et 17 juin.

Cela met un terme au court processus de négociation qui s’est entamé au lendemain des échéances des quatre conventions collectives le 31 décembre dernier.

Rappelons que les quatre unités syndicales avaient été mandatées par leurs assemblées générales respectives, afin d’entamer des négociations sur une base regroupée à une seule table de négociation. C’est ainsi qu’ont débuté les négociations pour les deux premières rencontres et, par la suite, la négociation s’est poursuivie en quatre tables distinctes, jusqu’à sa conclusion. Au chapitre des gains, les nouvelles conventions collectives permettent notamment l’introduction d’un régime de retraite simplifié, avec contribution progressive de l’employeur jusqu’à 4% du salaire brut annuel.

Chacun des nouveaux contrats de travail prévoit des augmentations générales annuelles des salaires de 2% et une rétroactivité sur les salaires de 2%, à compter du 1er janvier 2013.

En plus, des augmentations générales annuelles des salaires, les travailleuses et travailleurs journaliers et préposés à la patinoire verront leur salaire réajusté jusqu’à 2 dollars de l’heure supplémentaire.

D’une durée de quatre ans, les nouvelles conventions collectives entrent en vigueur rétroactivement au 1er janvier 2013 pour se terminer le 31 décembre 2016.

Le Syndicat des travailleuses et travailleurs de la Lièvre-Sud – CSN regroupe les quatre certificats d’accréditation des 45 employés syndiqués cols bleus et cols blancs des municipalités de Notre-Dame-du-Laus, Notre-Dame-de-Pontmain, Lac-du-Cerf et St-Aimé-du-Lac-des-Îles. Il est affilié à la Fédération des employées et employés des services publics de la CSN (FEESP) et au Conseil central des Laurentides CSN.

La gare de Mirabel : un exemple de ce qu’il ne faut pas faire

Un grand nombre d’organisations ayant à cœur le développement durable ainsi que la protection de la zone agricole et de sa vocation nourricière dénoncent aujourd’hui le gaspillage des terres comme tendance alarmante du développement urbain des dernières décennies. La politique de souveraineté alimentaire annoncée récemment par le gouvernement devra y mettre fin, demandent les groupes.

Le dossier du projet de gare dans la municipalité de Mirabel est une démonstration éloquente de cette tendance. Rappelons, en effet, que Mirabel et l’Agence métropolitaine de transport (AMT) ont tenté, à deux reprises, ces dernières années, d’obtenir l’approbation d’implanter une gare de train de banlieue sur des terres agricoles de très grande qualité dans la municipalité de Mirabel. À deux reprises, la Commission de protection du territoire agricole du Québec (CPTAQ) a rejeté cette demande. Or, les promoteurs se réfugient aujourd’hui derrière l’article 105[1] de la Loi sur la protection du territoire et des activités agricoles (LPTAA) leur permettant d’aller de l’avant avec le projet en vertu d’un droit acquis.

« Installer une gare en pleine zone agricole, en utilisant, à mauvais escient, une disposition légale traitant d’aqueducs et d’égouts ne fait aucun sens et fait montre d’un manque flagrant de vision. Pourtant, en utilisant un terrain disponible en zone blanche au milieu de la zone habitée, l’occasion serait belle pour Mirabel de miser sur la réalisation d’un TOD (Transit Oriented Development), comme l’encourage le Plan métropolitain d’aménagement et de développement (PMAD) de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) », a déclaré le président général de l’Union des producteurs agricoles, M. Marcel Groleau, rappelant que les TOD sont des quartiers déployés autour des stations de transport en commun métropolitain (stations de métro, gares d’autobus et de train, etc.). M. Groleau a aussi précisé que ce cas s’inscrit dans un contexte où la pression de l’urbanisation sur la zone agricole dans les régions métropolitaines du Québec est forte et menace son intégrité, elle qui ne compte que pour 2 % du territoire québécois (comparativement à 58 % en France et 45 % aux États-Unis).

« Alors que le PMAD a dégagé un fort consensus quant à la protection du patrimoine agricole, il est inadmissible de songer encore à construire au milieu de terres cultivables lorsqu’on peut faire autrement. Rappelons qu’entre 2007 et 2009 seulement, sur le territoire de la Communauté métropolitaine de Montréal, la zone agricole a perdu 826 hectares, soit l’équivalent de 1530 terrains de football », a ajouté M. André Bourassa, président de l’Ordre des architectes du Québec.

Selon Vivre en Ville, regroupement québécois pour les développements urbain, rural et villageois viable, il faut absolument cesser de voir la zone verte comme un territoire en attente d’urbanisation. « Les pressions d’urbanisation qui s’exercent sur la zone agricole s’intensifient d’année en année. Ces pressions sont devenues telles qu’elles justifient pleinement le renforcement de la LPTAA, comme le souligne la nouvelle politique de souveraineté alimentaire québécoise déposée récemment », a indiqué M. Alexandre Turgeon, président exécutif de Vivre en Ville.

« Conserver les terres agricoles de la région de Montréal fait largement consensus, comme en témoignent de nombreuses consultations ces dernières années, ainsi que l’inclusion de ce principe fondamental dans le PMAD de la CMM. Ne pas protéger la zone agricole, c’est condamner à l’échec la création d’une éventuelle ceinture verte digne de ce nom », a indiqué M. Christian Simard, directeur général de Nature Québec. « Nous continuons de défendre le principe selon lequel la zone agricole, tout comme les boisés, les milieux humides et aquatiques, est une partie intégrante de la ceinture verte que nous souhaitons voir apparaître sur le territoire de la CMM. Le cas de Mirabel est un test important de la crédibilité des engagements de la région », a continué M. Karel Mayrand, directeur général pour le Québec de la Fondation David Suzuki.

Soulignons que les organisations suivantes appuient la sortie d’aujourd’hui : l’Association québécoise des spécialistes en sciences du sol, la Centrale des syndicats du Québec, la Confédération des syndicats nationaux, la Fédération de la relève agricole du Québec, La Coop fédérée, l’Ordre des agronomes du Québec et le Regroupement national des conseils régionaux de l’environnement.

——————————- [1] Une personne peut, sans l’autorisation de la Commission, aliéner, lotir et utiliser à une fin autre que l’agriculture un lot qui, après la date à laquelle les dispositions de la présente loi visant à exiger une autorisation de la commission lui ont été rendues applicables, est ou devient adjacent à un chemin public où les services d’aqueduc et d’égout sanitaire sont déjà autorisés par un règlement municipal adopté avant cette date et approuvé conformément à la Loi.

Les travailleuses et les travailleurs élèvent d’un cran leurs moyens de pression

À l’aube du demi Iron Man, à la fin du mois de juin, les employé-es syndiqués de la Ville de Mont-Tremblant n’ont d’autres choix que d’élever d’un cran la mobilisation en appui à leur négociation. Ce mercredi 5 juin, un diner syndical sera tenu devant la Mairie, afin de souligner le lancement de cette deuxième phase d’actions en appui à la négociation.

Rappelons que, lors de l’assemblée générale du 29 janvier dernier, la centaine de travailleuses et travailleurs de la Ville de Mont-Tremblant avaient voté en faveur du déclenchement de moyens de pression.

De plus, en février, la partie syndicale avait requis du ministre du Travail la présence d’un conciliateur afin de poursuivre les négociations.

Malgré l’engagement ferme du directeur de la Ville d’en arriver à une entente avant le début de l’été 2013, les cinq rencontres de négociations qui ont eu lieu depuis l’arrivée du conciliateur n’ont permis aucune avancée significative à la table de négociation. Les parties demeurent toujours en discussion sur les termes normatifs de la négociation.

« C’est aussi notre objectif d’en arriver à une entente avant l’été. Le problème est que la volonté de la Ville ne se traduit pas à la table de négociation. Nous n’avons d’autres choix que d’accentuer nos moyens de pression. Loin de nous l’idée de perturber les services, mais nous comptons bien nous faire entendre et nous faire voir. À défaut d’un règlement rapide de la négociation, nous n’hésiterons pas à utiliser des fenêtres importantes de visibilité, telles que le demi Iron Man, en juin, l’Iron Man en août et, s’il le faut, les élections municipales de novembre », souligne Kuang Selao, président du Syndicat.

Les travailleuses et travailleurs de la Ville de Mont-Tremblant sont sans contrat de travail depuis le 31 décembre 2011. Une douzaine de rencontres de négociation ont eu lieu depuis l’échéance de la convention collective, sans que l’employeur ait déposé d’offres à la partie syndicale.

Le Syndicat des travailleuses et travailleurs de la Ville de Mont-Tremblant – CSN représente une centaine de cols bleus et cols blancs. Celui-ci est affilié à la Fédération des employées et employés des services publics de la CSN (FEESP) et au Conseil central des Laurentides CSN.