Entraide et solidarité au cœur du mouvement, aujourd’hui comme hier

Le président de la CSN a commencé son discours d’ouverture du congrès en recensant l’ensemble des difficultés que la crise sanitaire — et économique — a engendrées pour les syndicats affiliés, les militantes et les militants, les membres et les personnes les plus vulnérables de notre société. Il a ensuite expliqué comment la pandémie a mis au grand jour les failles de notre système, notamment le sous-financement des milieux de vie de nos aîné-es, la surcentralisation de notre système de santé et la rareté de la main-d’œuvre dans le secteur public.

Selon M. Létourneau, cette situation sans précédent nous permet toutefois de constater une fois de plus toute la pertinence et l’importance du mouvement syndical, quoi qu’en disent ses détracteurs. Qu’il s’agisse de sécuriser les milieux de travail, d’accompagner les membres vers les mesures d’urgence mises en place par les gouvernements, ou d’interpeller les décideurs sur des problèmes criants à corriger, il était visiblement fier du travail accompli par l’ensemble du mouvement.

« Depuis bientôt un an, il n’y a pas eu une seule journée où je n’ai pas été aux premières loges de la combativité, du courage et de la résilience démontrés par les syndicats de la CSN dans les pires moments de l’histoire contemporaine du Québec, a-t-il affirmé. Au cours des derniers mois, c’est vous qui avez fait la meilleure démonstration de ce que ça veut dire, être ensemble pour chacun, et il n’y a pas meilleure démonstration des valeurs d’entraide et de solidarité qui animaient nos semblables au début du 20e siècle, au moment de la fondation de la CSN. »

Regard sur le travail accompli
Celui qui est président de la CSN depuis 2012 a par la suite passé en revue le travail effectué depuis le dernier congrès par la CSN, ses organisations affiliées ainsi que ses membres pour faire avancer les droits des travailleuses et des travailleurs et les causes politiques qui leur sont chères : transition énergétique juste, réforme du mode de scrutin, droits des autochtones, lutte contre le racisme systémique, équité salariale, réforme de l’assurance-emploi, salaire minimum à 15 $ l’heure, etc. Tout y est passé, y compris la lutte contre le harcèlement sexuel.

Le moment le plus touchant de l’allocution est d’ailleurs survenu lorsque M. Létourneau a tenu à souligner le courage d’Annick Charrette, militante de la CSN, « qui nous a révélé la plus belle victoire dans la plus cruelle des défaites. Un exercice fort intime et difficile pour toi, mais combien libérateur pour nombre de femmes et d’opprimé-es, souvent seuls dans leur silence. Je ne peux, Annick, que t’en remercier personnellement. »

Introspection nécessaire
S’il est évident que la pandémie entraîne de nombreux obstacles à la conduite de la majorité des activités syndicales, il n’en reste pas moins que certaines nouvelles façons de faire vont certainement perdurer au-delà de la crise, selon Jacques Létourneau.

« Vous avez été nombreux à nous signaler que la COVID-19 a eu raison des résistances que nous avions par rapport au mode virtuel comme mode de fonctionnement démocratique. Vous avez également été nombreux à nous indiquer que malgré les embûches, un retour en arrière ne sera plus possible. Que de nouveaux visages et de nouvelles voix se font entendre dans nos assemblées », a-t-il dit aux quelque 2000 participantes et participants avant de préciser que les syndicats doivent être appuyés et outillés afin de pouvoir maintenir une vie syndicale saine, même en temps de crise.

Ce sont d’ailleurs ces contraintes inhérentes à l’organisation d’une instance en mode virtuel qui a poussé le comité précongrès à effectuer un exercice de priorisation et à concentrer les propositions qui seront débattues autour de quatre grands thèmes, soit la santé et la sécurité des membres et des équipes syndicales, la vie syndicale et la mobilisation, les droits du travail et la relance post-covid.

Des défis pour le Québec
Par la suite, le président a tenu à esquisser le tableau des moments charnières qui surviendront au cours des prochains mois pour la CSN et pour tout le mouvement syndical ainsi que pour l’ensemble du Québec.

Il a d’abord formulé le vœu que le gouvernement du Québec propose un plan de relance en bonne et due forme et qu’il cesse « de nous présenter une série de micromesures éparpillées. » Puis, désignant le prochain budget provincial comme un autre moment déterminant, il a invité le gouvernement caquiste à se débarrasser de la « politique d’austérité permanente » qui règne depuis 25 ans et qui « constitue un frein important à notre relance économique et sociale. »

La réforme des lois en matière de santé et de sécurité au travail et la négociation du secteur public ont également été énumérées au chapitre des moments importants pour la CSN.

Irrité par l’attitude de François Legault qui modifie « unilatéralement les conditions de travail [des] membres » et qui « alimente la division », Jacques Létourneau a d’ailleurs conclu en indiquant au premier ministre la marche à suivre pour améliorer les services publics.

« François Legault doit comprendre qu’il n’y a pas douze mille chemins à prendre pour régler les problèmes d’attraction et de rétention de cette main-d’œuvre qui fait cruellement défaut aujourd’hui dans nos services publics : améliorer de façon importante les conditions salariales, particulièrement pour les bas salarié-es ; réduire les charges de travail et améliorer les conditions dans lesquelles nous exerçons nos professions. Et ça, c’est aux tables de négociation que ça doit se passer. Pas au détour d’une conférence de presse. »

Le 66e Congrès de la CSN est lancé !

Le 66e Congrès de la CSN, qui réunit jusqu’à jeudi 2000 participantes et participants provenant de plus de 400 syndicats, a été lancé ce matin en mode virtuel. Ce 66e Congrès, qui devait avoir lieu à Québec en mai dernier, marque d’une façon bien particulière le 100e anniversaire de la première centrale syndicale québécoise, fondée en 1921.

Les délégué-es réunis auront la semaine pour se pencher sur les orientations du prochain mandat de la CSN, pour se prononcer sur une proposition visant à bonifier son Fonds de défense professionnelle et pour procéder à l’élection des membres du comité exécutif de la centrale, dont le résultat sera connu jeudi.

Le président de la CSN, Jacques Létourneau, a ouvert le congrès en rendant hommage au travail remarquable des militantes et des militants syndicaux depuis le début de la pandémie. « Rarement, dans notre histoire, les syndicats de la CSN auront été aussi proches des valeurs d’entraide et de solidarité qui ont marqué l’ensemble des combats que nous avons menés depuis maintenant 100 ans », a-t-il déclaré.

Soulignant « l’extrême pression entraînée par l’hécatombe de nos services publics » sur les salarié-es de l’État, le président de la CSN a rappelé au gouvernement Legault que « toute relance économique et sociale doit pouvoir s’appuyer sur la consolidation de nos services publics. La crise du personnel du réseau de la santé, qui amplifie le délestage actuel, démontre à quel point il est nécessaire d’améliorer les conditions de travail dans le secteur public. Pour ce faire, le gouvernement doit se libérer du dogme des versements au Fonds des générations et d’un retour trop rapide à l’équilibre budgétaire en vue du prochain budget du Québec. »

Au cœur des orientations soumises aux congressistes figurent la santé et la sécurité au travail, la vie syndicale et la mobilisation, les droits du travail et la relance économique et sociale post-covid. Les délégué-es devront également adopter une proposition budgétaire pour l’exercice du prochain mandat de la CSN. Le 66e Congrès prendra fin jeudi avec l’installation des dirigeantes et dirigeants du comité exécutif de la CSN.

Santé et sécurité au travail, secteur public et relance économique au cœur des priorités syndicales

Alors que les impacts de la pandémie continuent à frapper de nombreux milieux de travail, la CSN cible trois chantiers majeurs pour 2021, une année qui marque le centième anniversaire de la fondation de la centrale syndicale : la santé et la sécurité au travail, les négociations du secteur public et la relance économique et sociale du Québec.

C’est la semaine prochaine que commenceront les travaux parlementaires entourant le projet de loi 59 visant à réformer les lois en matière de santé et de sécurité au travail. Pour la CSN, les reculs que subiraient certains secteurs portent malheureusement ombrage aux avancées dont pourraient bénéficier d’autres milieux de travail.

« Les mesures particulières dont bénéficiaient les secteurs prioritaires, notamment l’industrie lourde, ont démontré toute leur utilité au cours des trente dernières années, notamment au vu de la baisse importante d’accidents et de décès au travail, rappelle le président de la CSN, Jacques Létourneau. Il est inconcevable que le gouvernement puisse préconiser un retour en arrière, notamment en voulant réduire le temps alloué aux représentantes et aux représentants à la prévention pour qu’ils puissent faire leur travail. »

Pour le président de la CSN, le projet de loi doit être bonifié afin que soient reconnus les problèmes de santé mentale, notamment en matière d’épuisement professionnel. Les niveaux de risque associé aux différents secteurs d’emploi doivent également être revus. « Le réseau de la santé et des services sociaux est le secteur d’où provient le plus grand nombre de réclamations à la CNESST. C’était vrai avant la pandémie, ce l’est encore plus aujourd’hui. Que le gouvernement puisse considérer ce secteur comme étant à faible risque relève d’un raisonnement qui nous sidère, mais nous croyons que ces incohérences pourront être corrigées en commission parlementaire », déclare Jacques Létourneau.

Le président de la CSN demande par ailleurs au gouvernement et aux employeurs de renforcer les mesures de prévention afin de sécuriser les milieux de travail qui demeurent opérationnels malgré les mesures de confinement mises en place depuis les Fêtes.

Urgence d’agir pour les services publics
La CSN déplore que le premier ministre François Legault, après en avoir appelé à un règlement rapide des négociations du secteur public en avril dernier, ait modifié unilatéralement les conditions de travail du secteur public. À cette fin, il a multiplié les arrêtés ministériels pour ensuite se désintéresser complètement du renouvellement des conventions collectives des travailleuses et des travailleurs œuvrant dans les réseaux de la santé et des services sociaux, de l’éducation, de l’enseignement supérieur et des organismes gouvernementaux.

« On va se le dire clairement : c’est le point mort aux tables de négociation, signale le président de la CSN. À ce sujet, la pandémie ne peut tout excuser, surtout pas la lenteur du gouvernement à octroyer les mandats nécessaires à ses équipes de négociation pour régler des conventions collectives échues depuis bientôt un an. Si la pandémie a bien démontré une chose, après tant d’années de compressions et de sous-financement de nos services publics, c’est bien l’urgence d’améliorer les conditions de travail des employé-es de l’État et d’augmenter les salaires, particulièrement pour les bas salarié-es. La situation dans le réseau de la santé est tout à fait déplorable. Mais on sait très bien que le délestage actuel ne serait pas aussi catastrophique si nos services publics n’étaient pas aux prises avec les problèmes criants de rareté de main-d’œuvre, principalement occasionnés par des décennies de négligence gouvernementale. »

L’ensemble des syndicats du secteur public de la CSN, qui représentent plus de 160 000 salarié-es de l’État, se réuniront les 28 et 29 janvier prochains avant de consulter ceux-ci sur une amplification des moyens de pression incluant le recours possible à la grève.

Relance économique et sociale
Enfin, le président de la CSN réitère, une fois de plus, son appel au premier ministre à mettre en place les mécanismes de dialogue social visant à poser collectivement les bases de la relance sociale et économique du Québec.

« Le premier ministre annonce depuis des mois un plan de relance pour le Québec. Pour l’instant, nous n’avons eu droit qu’à une série de mesures d’urgence, mais rien de structurant pour l’économie et l’emploi », souligne Jacques Létourneau.

Le salaire minimum, qui ne sera haussé qu’à 13,50 $ l’heure en mai prochain, demeure un véritable frein pour l’économie du Québec tout en gardant des centaines de milliers de travailleuses et de travailleurs du Québec dans la pauvreté. «L’une des choses que la pandémie a bien mises en relief, c’est à quel point nos vies dépendent de travailleuses et de travailleurs essentiels qui vivent dans des conditions totalement déplorables. Le salaire minimum doit être haussé à 15 $ l’heure. Comme société, nous partageons collectivement cette obligation », de déclarer M. Létourneau.

En vue du prochain budget du Québec, la CSN demande au gouvernement de revoir sa stratégie budgétaire, adoptée il y a plus de vingt ans. « Le Québec doit suspendre ses versements au Fonds des générations et abandonner cette stratégie de gestion de la dette. L’ensemble des revenus du gouvernement doit pouvoir être consacré aux budgets de nos services publics, notamment en santé et en éducation, en fonction des problèmes ahurissants auxquels nous faisons face actuellement. »

Un 66e congrès en mode virtuel la semaine prochaine
Reporté en raison de la pandémie alors qu’il devait se dérouler au printemps dernier, le 66e Congrès de la CSN aura lieu du 18 au 21 janvier en mode totalement virtuel. Environ 2000 participantes et participants y sont attendus. Les délégué-es se pencheront sur les orientations du prochain mandat de la centrale syndicale et procéderont à l’élection des membres du comité exécutif de la CSN, dont le résultat sera connu jeudi prochain.

Les femmes veulent être écoutées… et entendues

Le Collectif 8 mars dévoile aujourd’hui le slogan et le visuel de la Journée internationale des droits des femmes 2021 qui se déroulera sur le thème Écoutons les femmes. Cette édition sera bien évidemment marquée par la crise du coronavirus qui se poursuit et qui vient intensifier les diverses formes de discriminations commises à leur endroit.

En effet, depuis près d’un an, les conditions de vie et de travail des femmes se détériorent à vue d’œil, et ces dernières en paient un lourd tribut : plus grandes pertes d’emploi et de revenus, escalade de la gravité de la violence conjugale, augmentation du travail invisible (charge mentale, soins aux enfants, aux aîné-es et aux personnes vulnérables, travaux domestiques, etc.), surexposition au risque de contamination, etc.

Comme les femmes composent la majeure partie du personnel de la santé et des services sociaux, du réseau de l’éducation, des services de garde éducatifs à l’enfance ainsi que du secteur du commerce de détail, elles ont été et sont encore sur la ligne de front. Les conséquences de la pandémie se sont donc avérées particulièrement éprouvantes pour elles. Nombreuses ont été les organisations — et au nombre de celles-ci la CSN — à exiger que le gouvernement mette enfin en pratique l’analyse différenciée selon les sexes en tenant compte des impacts de son projet de relance économique sur les femmes.

Le slogan Écoutons les femmes vise à mettre en lumière la nécessité d’agir pour une égalité durable : les femmes veulent des mesures concrètes et structurantes pour combattre la pauvreté et la violence qu’elles subissent.

Écoutons les femmes pour une société plus verte, plus juste et plus inclusive !

Voir et télécharger tous les outils de visibilité du 8 mars 2021

Des milliers de travailleurs mettent leur santé à risque, pendant que les employeurs regardent ailleurs et encaissent les profits.

« Comment les employeurs peuvent-ils ne pas reconnaître que leurs travailleuses et travailleurs mettent leur santé à risque et continuer à leur refuser des primes COVID-19 pourtant largement justifiées? »

 Pour le président de la Fédération du commerce (FC–CSN), David Bergeron-Cyr, les propriétaires de commerces jugés essentiels doivent agir. Alors qu’encore une fois les employé-es de ces industries seront au front au cours des prochaines semaines pour fournir aux Québécois ce dont ils ont besoin, les employeurs s’obstinent à faire la sourde oreille. « Le scénario est exactement le même qu’au printemps; le danger est le même, le nombre de cas est en explosion, le confinement est pratiquement total. Même les profits sont encore au rendez-vous. Pourtant, un seul joueur est absent : la prime. C’est rire du monde », déplore Bergeron-Cyr. 

 

Trois demandes pourtant simples

La Fédération du commerce, qui représente des milliers de travailleurs essentiels dans la transformation alimentaire, les entrepôts, les magasins d’alimentation, pharmacies et quincailleries, formule trois demandes simples. « Nous revendiquons le retour des primes COVID-19 telles que versées au printemps dernier. Nous réclamons le maintien et le renforcement, là où c’est nécessaire, des mesures de protections sanitaires et finalement, nous exigeons que les travailleurs qui doivent s’isoler en attendant les résultats de tests soient rémunérés », explique le président de la fédération.

Tous les employeurs, qu’ils soient dans les grands centres ou dans les régions, dans la transformation des viandes ou dans les commerces de détail, doivent cesser de jouer à l’autruche. « Nous rappelons qu’un décès est survenu cet automne à l’usine Olymel de Vallée-Jonction. Qu’est-ce que ça leur prend de plus comme preuve que c’est dangereux? », conclut David Bergeron-Cyr.

 

 

Fermeture du programme Techniques de bureautique : des femmes et des entreprises pénalisées.

La Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ–CSN) est choquée de voir que le ministère de l’Enseignement supérieur (MES) envisage toujours d’abolir le programme Techniques de bureautique dans les cégeps du Québec, et ce, après avoir dit montrer de l’ouverture à une réévaluation de la situation. Avec un taux de placement des finissantes et finissants qui frôle les 100 %, aucun argument probant ne soutient une décision aussi radicale alors que les employeurs s’arrachent les diplômé-es compte tenu du niveau de compétence élevé qui les distingue.

La FNEEQ trouve particulièrement inquiétant de voir que le MES songe à la fermeture d’un programme dont la pertinence demeure, sans même avoir cherché à le mettre à jour depuis 1999. Heureusement, les enseignantes et les enseignants n’ont pas attendu le ministère pour adapter le contenu des cours afin que les connaissances soient toujours en harmonie avec les besoins des milieux de travail. En effet, les personnes détentrices d’un diplôme d’études collégiales (DEC) en Bureautique accomplissent des tâches administratives qui touchent tant la gestion que la communication ou la technologie et qui requièrent une grande autonomie de même qu’un jugement critique et éthique bien développé.

D’ailleurs, en février 2018, le Palmarès des carrières plaçait pourtant le poste de « secrétaire de direction », au troisième rang de son Top 3 des professions les plus prometteuses pour les diplômé-es du collégial. « Nous sommes particulièrement préoccupé-es par une fermeture qui limiterait une vaste majorité de femmes sur le plan professionnel puisque 90 % de l’effectif étudiant est féminin. Les candidates potentielles n’auraient d’autre choix que de se tourner vers le diplôme d’études professionnelles (DEP) du secondaire, qui les limiterait tant sur le plan de l’avancement professionnel que sur celui du salaire », précise Caroline Quesnel, présidente de la FNEEQ–CSN.

« Les enseignantes et les enseignants font valoir depuis plusieurs années la nécessaire mise à jour du titre du programme et de ses voies de spécialisation pour les rendre plus attrayants et plus représentatifs des perspectives de carrière qu’offre véritablement le programme : pourquoi le MES n’envisage-t-il pas cette solution d’une simplicité frappante? Abandonner une mauvaise idée ne constitue jamais un aveu de faiblesse », affirme Yves de Repentigny, vice-président responsable du regroupement cégep de la FNEEQ–CSN.

La Fédération a réuni, les 15 et 16 octobre derniers, des professeur-es de Techniques de bureautique des 15 syndicats affiliés dont le collège qui offre le programme pour dégager des pistes de solutions afin d’en assurer l’avenir. Unanimement, celles-ci et ceux-ci lancent un appel au ministère afin qu’il s’engage plutôt sur la voie logique d’une révision en profondeur de la formation. Toutes et tous se disent prêts à y participer en grand nombre.

 

 

Entente de principe acceptée à la station Mont-Tremblant

Les membres du Syndicat des travailleurs et des travailleuses de la Station Mont-Tremblant (CSN), réunis en assemblée générale le 13 décembre, ont accepté à 86 % l’entente de principe intervenue vendredi avec l’employeur.

 L’entente, d’une durée d’un an, prévoit une augmentation de salaire de 2 % rétroactive au 1er novembre et une majoration de l’assurance salaire de longue durée, entièrement assumée par l’employeur, à compter d’avril prochain. De plus, le syndicat a réussi à négocier le maintien à l’emploi, pour la semaine du 13 au 19 décembre 2020, des salarié-es prévus à l’horaire malgré le décret annoncé vendredi dernier faisant passer Mont-Tremblant en zone rouge.

« Le syndicat a aussi profité de cette négociation pour régler plusieurs griefs, évitant ainsi que des sommes colossales soient consacrées aux paiements d’honoraires de frais d’avocats patronaux et faisant plutôt en sorte qu’elles servent aux travailleuses et aux travailleurs de la station », explique le président du STTSMT–CSN, Benoît Fillion.

 

Gel de salaire annoncé à l’automne

A la fin de l’automne, en raison des pertes subies dans ses installations au Canada et aux États-Unis, la compagnie propriétaire de la station Mont-Tremblant, Alterra, annonçait un gel de salaire pour l’ensemble de ses employé-es pour l’année 2021. En raison de la pandémie et de l’incertitude générée par les mesures sanitaires à l’approche du début de la saison de ski, les parties ont amorcé leurs négociations le 19 novembre dernier avec pour objectif une prolongation de la convention collective d’un an au lieu d’un renouvellement de contrat de trois ans.

Tout en maintenant sa position à propos du gel des salaires, Alterra offrait, le 2 décembre dernier, un boni à ses employé-es non syndiqués et à ses cadres pour l’ensemble de ses établissements calculé en fonction des revenus des employé-es au 31 juillet 2020. À ses
salarié-es syndiqués, Alterra proposait plutôt un montant forfaitaire calculé en fonction des revenus des employé-es dans l’année précédant la signature. Or, avec la fermeture de la station le 13 mars dernier, non seulement ledit boni était moins généreux que celui accordé aux non-syndiqué-es, mais qui plus est, il ne représentait, au bout du compte, qu’un très petit montant destiné à des salarié-es qui ont peu ou qui n’ont pas travaillé l’année dernière.

« Nos membres ont été clairs. Ils nous ont demandé de rejeter toute proposition forfaitaire et de revendiquer une augmentation de salaire raisonnable pour le personnel syndiqué. Dans les derniers jours des pourparlers, soit les 9 et 11 décembre dernier, faisant face à une campagne de visibilité syndicale sans précédent sur l’ensemble de la station, l’employeur nous a finalement annoncé qu’il était disposé à nous accorder une augmentation de salaire », relate Benoît Fillion.

 

Annonce du passage en zone rouge

En préparation d’une contre-proposition vendredi dernier, le syndicat apprenait le décret du gouvernement qui faisait passer les MRC des Pays-d’en-Haut ainsi que celles des Laurentides en zone rouge à compter du dimanche suivant. Anticipant du coup une série de mises à pied affectant plusieurs catégories d’emplois, le syndicat a décidé de remodeler in extremis sa contre-proposition en prévoyant le maintien à l’emploi des salarié-es prévus à l’horaire.

« Le syndicat de la Station Mont-Tremblant peut être fier d’avoir obtenu une augmentation de salaire, malgré la pandémie. La détermination et la mobilisation de ses membres ont été payantes », a conclu pour sa part Michel Valiquette, trésorier de la FC–CSN et responsable du secteur du tourisme au sein de la fédération.

 

À propos

Le Syndicat des travailleurs et des travailleuses de la Station Mont-Tremblant représente plus de 1200 membres. Il est affilié à la Fédération du Commerce–CSN qui regroupe près de 30 000 membres dont les employé-es des stations de ski Mont-Tremblant, Mont Sainte-Anne et Stoneham, le Massif de la Petite-Rivière-St-François, Mont Grands-Fonds, Val Saint-Côme, Mont Habitant, Mont Ste-Marie et Mont-Bélu.

Pas juste un mal de dos

Impossible d’oublier le vendredi 13 mars 2020. Le cauchemar appelé COVID venait chambouler notre société et forcer, notamment, la fermeture de nos établissements d’enseignement.

Habitués de bouger en classe, combien d’enseignantes et d’enseignants se sont aménagé un bureau de fortune sur la table de cuisine, étant désormais vissés devant leur écran pour une période indéterminée ? Et sont apparus ou se sont aggravés, notamment, les maux de dos, les migraines et les sécheresses oculaires.

Carol-Anne Gauthier, enseignante au collège Champlain dans la région de Québec, en témoigne. « Malgré mes connaissances de base en ergonomie et mon portable surélevé, après quelques semaines, mon dos commençait à faire mal. Au printemps, je me suis acheté une chaise et un second écran qui m’ont coûté 700 $. »

Outre le fait qu’elle a pigé dans son porte-feuilles, ce qui lui a fait bien plus mal, c’est la surcharge de travail qui prend des proportions démesurées au fur et à mesure que les mois passent. La fatigue s’installe. La fatigue plombe le moral.

« Mes collègues et moi, on doit travailler en double depuis l’enseignement en ligne. » N’importe quel pédagogue sait qu’il faut repenser les cours, les évaluations et les stratégies d’enseignement, pour communiquer via une plateforme de communication web, souvent instable. Ça représente un travail colossal d’adaptation, sans temps additionnel de préparation.

C’est sans compter les nouveaux cégépiens désemparés, qui confient leur propre détresse à l’adulte dans l’écran : le prof de psycho, de maths ou de français. « C’est un sentiment d’impuissance. Il y a une “souffrance éthique” chez les enseignants. On nous suggère d’abaisser les attentes. Mais, on veut bien faire notre travail. C’est comme dire à un médecin que ce n’est pas grave si les patients tombent malades parce qu’on n’a pas le temps de faire les tests médicaux. »

Carol-Anne Gauthier constate que certains de ses collègues sont brûlés et désespérés. L’un a même pris sa retraite plus tôt que prévu. Un autre renonce à vingt pour cent de son salaire pour s’assurer d’une tâche allégée, plus humaine.

Hélas, les pistes de solutions se transmettent moins rapidement que la pandémie. Mais, certains profs ont tout de même décidé de se fixer des limites, de prendre les courriels à des heures plus régulières et ils décompressent durant des 5 à 7… virtuels.

Le défi d’aider au téléphone plutôt qu’en personne
Tout comme Carol-Anne Gauthier, depuis la pandémie, Jacques Moquin, intervenant au Projet suivi communautaire, s’interroge sur la qualité de son travail. Il aide des usagers aux prises avec de graves problèmes de santé mentale à gagner de l’autonomie. Ses collègues et lui vivent de l’anxiété depuis que la majorité des accompagnements se réalisent au téléphone plutôt qu’en personne, les usagers ayant rarement accès aux outils de communications web. « Au téléphone, il y a plein d’information qu’on n’a pas, l’hygiène de l’usager et l’état physique de son logement, par exemple. Là, on a beau demander et tenter de décoder les infos, on n’est jamais certain. Est-ce qu’on aide comme on devrait ? Est-ce que notre service est suffisant ? »

Heureusement, l’employeur, Jacques Moquin et ses collègues ont formé une cellule de crise pour s’adapter au changement. Les réunions d’équipe, bien structurées, aident à prendre soin de chacun et à ventiler, même si ce n’est pas optimal.

Et puis, les membres de l’équipe apprennent à prendre des pauses. « Moi, j’ai deux chiens qui jappent parfois quand je suis au téléphone, mentionne M. Moquin. Mais, je suis content de les avoir pour aller marcher entre deux appels. Il faut prendre un peu de temps pour se construire un horaire plus sain. »

Donner du temps au temps pour réduire le stress, détendre le corps et l’esprit, c’est plus facile à dire qu’à faire, relativise Carol-Anne Gauthier. « Quand t’es stressée, que t’es surchargée, tu as tendance à t’asseoir tout croche, tu te lèves moins souvent. T’as mal dans le dos, t’as mal partout et tu dors mal. Puis là, t’es moins bonne le lendemain. Il faut briser cette spirale ».

CHSLD : un rapport accablant

Le rapport de la Protectrice du citoyen sur la crise liée à la COVID-19 dans les CHSLD confirme, une fois de plus, de nombreuses préoccupations partagées par la CSN depuis le début de la pandémie, voire bien avant pour certaines d’entre elles. Malgré leur « immense dévouement » souligné par Marie Rinfret, les travailleuses et les travailleurs de ces établissements n’ont pas reçu le soutien nécessaire de la part du gouvernement du Québec, estime la CSN.

La CSN partage amplement la vision de la Protectrice du citoyen pour qui « la pénurie de personnel dans les CHSLD a été au cœur des ratés pour assurer la qualité des soins », tout comme le recours à des moyens incitatifs et financiers préconisés par cette dernière.

« Les équipes de travail fonctionnaient déjà au maximum de leur capacité, souligne le président de la CSN, Jacques Létourneau. Quand le recours aux heures supplémentaires obligatoires devient une norme de gestion, c’est qu’il y avait déjà un problème. La suite est malheureusement connue : du personnel épuisé, des milliers de salarié-es infectés et un accroissement de la mobilité des équipes de zones chaudes à zones froides, contribuant ainsi aux éclosions. »

Pour le président de la CSN, le gouvernement doit saisir l’occasion du renouvellement des conventions collectives du secteur public pour apporter dès maintenant des réponses concrètes aux priorités d’action ciblées par Marie Rinfret. « Le premier ministre a beau prétendre qu’il aurait dû améliorer les conditions salariales du personnel dès son arrivée au pouvoir, on attend toujours des réponses concrètes aux tables de négociations. Tout le monde s’entend : c’est avec de meilleurs salaires et une amélioration des conditions de travail que le réseau de la santé et des services sociaux parviendra à recruter le personnel nécessaire. »

Par ailleurs, rappelant qu’en date du 14 juin, 13 581 salarié-es avaient été atteints du virus, dont onze en sont décédés, la Protectrice du citoyen souligne à juste titre la distribution insuffisante, tardive et inégale des équipements de protection qui aurait pu amplifier les éclosions. « Encore aujourd’hui, le gouvernement refuse d’appliquer le plus élémentaire des principes de précaution en s’opposant à la distribution de masques N95 pour de larges pans du personnel des CHSLD. En ignorant les appels d’experts, le gouvernement met la santé et la sécurité de tous les intervenants et les bénéficiaires à risque », déplore fortement Jacques Létourneau.

Pour la CSN, la lecture de ce rapport soulève à nouveau les nombreux problèmes entraînés par la vision hospitalo-centriste qui prévaut depuis des années au sein du réseau de la santé et des services sociaux ainsi que les effets désastreux de la centralisation des pouvoirs entraînés par la réforme Barrette. Le gouvernement, estime la CSN, devra se pencher sur ces questions lors de la mise en œuvre des recommandations de la Protectrice du citoyen, estime la CSN.

Oui à la réforme de la Charte de la langue française

Le ministre Jolin-Barrette a annoncé à plusieurs reprises l’arrivée imminente d’un plan d’action costaud pour réformer la Charte de la langue française. « Enfin », oserions-nous dire ! La CSD, la CSN, la CSQ et la FTQ appuient cette volonté. Nous partageons aussi la volonté du gouvernement québécois, confirmée par une motion unanime de l’Assemblée nationale, d’étendre la Charte aux entreprises sous juridiction fédérale. Il nous apparaît incompréhensible que des milliers d’employées et employés québécois n’aient pas les mêmes droits que les autres parce qu’ils et elles travaillent, entre autres, dans les banques, les télécommunications ou le transport. En ce sens, nous demandons au gouvernement fédéral de faire sa part pour assurer la pérennité du français au Québec.

Mais ne soyons pas dupes, cette réforme, bien que nécessaire, ne parviendra pas à elle seule à transformer la tendance actuelle à l’anglicisation des milieux de travail, et ce, particulièrement dans le Grand Montréal. Différentes enquêtes et analyses montrent clairement le déclin du français au Québec. Un des principaux indicateurs est l’omniprésence des exigences en anglais sur les postes d’emploi. Si ces exigences sont justifiées pour certains emplois qui demandent d’œuvrer à l’international ou avec la communauté anglophone du Québec, d’autres relèvent essentiellement d’un parti pris patronal pour le bilinguisme. Cette nouvelle coutume a non seulement un effet sur le paysage linguistique du Québec, mais est aussi discriminatoire pour les milliers de Québécois et Québécoises francophones, quelles que soient leurs origines, qui ne maîtrisent pas parfaitement, et qui n’ont pas à la maîtriser parfaitement, la langue de Shakespeare.

En outre, le gouvernement du Québec tarde toujours à appliquer les dispositions de protection et de promotion de la langue dans les PME québécoises. Pour nous, il faudrait dès maintenant systématiser des analyses linguistiques portant sur la francisation des entreprises, incluant la main-d’œuvre, et ce, dans toutes les entreprises du Québec, peu importe leur taille. De plus, les agences de placement devraient elles aussi être assujetties aux obligations de la Charte.

L’État québécois, à titre d’employeur, doit donner l’exemple. Malheureusement, plusieurs de nos membres se plaignent de la bilinguisation de leur milieu de travail. Le réseau de la santé est un exemple patent. Si, pour des raisons évidentes, un minimum d’accès aux services en anglais doit être garanti, est-ce dire que tous ceux et celles qui y œuvrent doivent être bilingues ? Il serait d’ailleurs assez aisé d’instaurer des comités de francisation dans les différents organismes publics pour en faire des gardiens du droit de travailler et d’être servis en français.

Si la saga du « Bonjour-Hi » a animé les esprits il y a peu, il demeure important de rappeler que la langue de commerce est aussi la langue de travail pour plusieurs personnes. Les employeurs doivent assumer une responsabilité quant à l’offre de services en français et à la francisation de leurs employés et employées.

D’ailleurs, la francisation du monde du travail doit nécessairement passer par la francisation des travailleuses et des travailleurs. À l’heure actuelle, les programmes de francisation des entreprises s’appliquent principalement au secteur des technologies et au chapitre des équipements de travail, alors qu’elles devraient aussi viser la francisation de la main-d’œuvre.

À ce propos, l’offre de francisation en entreprise demeure un enjeu primordial. Celle-ci permet aux travailleurs et aux travailleuses de concilier le besoin d’un emploi avec celui de l’apprentissage de la langue commune. Plusieurs syndicats ont d’ailleurs mené à bien des projets en ce sens. Il demeure impératif que ces initiatives soient facilitées par l’État et par les employeurs.

Défendre la langue française au Québec, c’est vouloir défendre une langue commune, un espace de partage, un trait d’union. La solidarité fleurit dans l’échange et le partage des réalités. Les centrales syndicales du Québec ont toujours milité pour défendre non seulement le droit de travailler en français, mais aussi le développement d’une culture commune forte et solidaire.

Comme toujours, les centrales syndicales que nous représentons seront actives dans ce grand chantier de valorisation du français. Pour nous, vivre au Québec signifie vivre et travailler en français !

Luc Vachon, Jacques Létourneau, Sonia Ethier et Denis Bolduc
Respectivement président de la CSD; président de la CSN; présidente de la CSQ; secrétaire général de la FTQ

Le gouvernement doit soutenir le personnel des CPE

Pour la CSN, les travailleuses des CPE doivent pouvoir accéder à des absences payées lorsqu’elles sont en attente du résultat d’un test COVID. C’est loin d’être toujours le cas en ce moment et c’est pourquoi des manifestations se tiennent partout au Québec aujourd’hui.

Depuis le début de la crise, elles doivent piger dans leur banque personnelle de congés de maladie ou dans leurs journées de vacances lors de périodes d’isolement imposées par la Santé publique ou par l’employeur, lorsqu’il y a des symptômes, ou encore lorsqu’elles sont en attente du résultat d’un test COVID. Dans un sondage mené par la CSN auquel 5200 membres de CPE ont répondu en novembre dernier, près de 25 % des éducatrices avaient déjà été testées pour la COVID et près de 80 % de ces dernières ont utilisé leur banque personnelle ou ont dû prendre un congé sans solde durant l’attente du résultat.

Il y a donc un risque qu’une travailleuse choisisse de taire des symptômes bénins afin d’éviter les conséquences financières pour sa famille. Selon une étude de la Direction de la santé publique de Montréal sur les cas de COVID survenus du 26 août au 30 septembre, la présence de personnes symptomatiques dans les services de garde éducatifs était le deuxième plus important facteur de transmission.

« Il est inadmissible que le ministère de la Famille ne finance pas de congés rémunérés pour l’isolement préventif, car celui-ci sert à diminuer le risque de transmission dans les CPE », affirme Jacques Létourneau, président de la CSN.

« On prend un risque inutile en forçant des travailleuses à faire un choix déchirant lorsqu’elles n’ont plus de jours dans leur banque de congés de maladie ou dans leurs journées de vacances. Il n’est pas normal que le personnel des CPE doive en payer le prix pour le bien collectif », affirme Stéphanie Vachon, nouvelle responsable du secteur des CPE à la FSSS–CSN. Cette dernière rappelle que les membres du personnel du réseau de l’éducation peuvent compter sur le maintien de leur rémunération en cas d’isolement préventif lié à la COVID. « Le personnel des CPE est injustement traité », affirme Stéphanie Vachon.

On sait qu’il y a plusieurs cas de COVID dans les CPE du Québec. Contrairement aux écoles, il n’y a cependant pas de compilation officielle des cas dans les CPE, ce qui contribue à l’inquiétude du personnel. Un sondage de l’INSPQ montre d’ailleurs que les répondants dans les écoles primaires et les services de garde éducatifs sont plus anxieux et inquiets par rapport au coronavirus que la population en général.

Personnel épuisé et manque d’écoute
Alors que le personnel des CPE est déjà épuisé, la récente annonce de l’interdiction des réunions de famille pour les Fêtes a eu l’effet d’une nouvelle douche froide. Le gouvernement aurait pu prévoir la fin du service habituel en même temps que la fermeture hâtive des écoles. « Que ce soit au sujet des congés en raison de la COVID ou concernant d’autres aspects, l’imposition de décisions sans consultation contribue à miner le moral des travailleuses des CPE. Le ministre Lacombe doit absolument reprendre les rencontres courantes avec ses partenaires qui ont pris fin en août dernier », insiste Lucie Longchamps, vice-présidente de la FSSS–CSN.

« Le gouvernement doit donner un coup de barre pour rassurer le personnel des CPE du Québec et envoyer un signal fort afin d’éviter que plus de travailleuses ne quittent nos CPE », conclut Lucie Longchamps.

Les mentalités ont la couenne dure

Billet de Caroline Senneville, vice-présidente de la CSN

Été 2020. Une autre vague de dénonciation d’agressions sexuelles secoue le Québec. Bien que les mouvements #MeToo et #AgressionNonDénoncée aient créé un certain élan pour faire bouger la classe politique en faveur des victimes, je peux affirmer une chose : il y a encore loin de la coupe aux lèvres pour venir à bout des comportements inacceptables qui sont légion dans bien des milieux de travail au Québec.

Depuis quelques années, on observe des changements législatifs qui découlent de l’action féministe contre les actes de violence sexuelle. En décembre 2017, le gouvernement libéral adopte une loi pour contrer ces violences dans les établissements d’enseignement supérieur. En 2018, la notion de harcèlement sexuel est nommément inscrite dans la Loi sur les normes du travail. En juin dernier, un projet de loi modifiant le Code civil est adopté pour mettre fin au délai de prescription qui limitait à 30 ans la possibilité de poursuivre au civil un présumé agresseur. Par ailleurs, le Comité d’experts sur l’accompagnement des victimes d’agressions sexuelles et de violence conjugale se prépare à déposer ses recommandations. Celles-ci devraient inclure la création d’un tribunal spécialisé afin d’aider les victimes à toutes les étapes du processus judiciaire.

Les dinosaures ont-ils encore de l’avenir ?
Les choses avancent, certes, mais les mentalités ont la couenne dure. Prenons le cas de la médecine, qui a longtemps été le boysclub le plus huppé du monde du travail. Même si les femmes ont investi la profession, cette culture semble y avoir imprégné sa marque. Récemment, une travailleuse syndiquée d’un hôpital réputé me racontait l’histoire qu’elle a vécue avec une personnalité connue du public. À l’époque, l’individu est médecin dans l’hôpital où elle travaille. Sa réputation de harceleur n’est plus à faire, mais personne n’ose le dénoncer en raison, notamment, de son aura de médecin et du processus de plaintes particulier lorsqu’il s’agit d’un membre du corps médical dans un établissement public. Notre disciple d’Esculape profite d’un colloque à l’extérieur de la ville pour inviter la jeune femme à souper, lui offrir à boire jusqu’à plus soif, insister pour aller prendre un dernier verre, la tirer de force sur une piste de danse pour la tripoter et se frotter contre elle, malgré les refus répétés de cette dernière. En dépit de ses réflexes affaiblis par l’alcool, elle réussit à s’esquiver. Quoi qu’il en soit, elle ne souhaite pas dénoncer l’homme intouchable parce que « quand tu te mets un médecin à dos dans ton milieu de travail, ta vie peut être de la marde. »

Dans les établissements du réseau public de la santé, la Loi sur les services de santé et les services sociaux prévoit l’examen des plaintes contre un médecin par un médecin « examinateur », lequel est désigné par le conseil d’administration de l’établissement sur recommandation du conseil des médecins, dentistes et pharmaciens. Le processus d’enquête sur la plainte et, s’il y a lieu, de la révision de la décision se déroule sous l’étroite supervision du corps médical à toutes les étapes, quelle que soit la nature de la plainte.

Il convient par ailleurs de souligner que des hommes peuvent aussi être victimes d’agressions et d’inconduites sexuelles au travail. Un employé administratif d’une organisation à but non lucratif m’a raconté avoir subi les assauts homophobes d’un de ses collègues qui lui a brusquement pris la tête pour la plaquer sur son entrejambe. Ce geste dégradant, empreint d’une grande violence, est à tous points de vue condamnable.

Stoppons le cortège des agressions de toutes sortes
À l’approche du 6 décembre, la Coordination du Québec pour la Marche mondiale des femmes dont la CSN est membre revendique l’élimination des violences faites aux femmes, notamment la violence sexuelle. Et comme les formes de violence et de harcèlement au travail sont d’une grande diversité et qu’elles concernent aussi les hommes, la CSN veille à ce que les employeurs respectent leur obligation légale d’assurer aux employé-es des milieux de travail sains et sécuritaires. Nous avons aussi, individuellement et collectivement, un rôle à jouer pour enrayer ce fléau, entre autres lorsque nous sommes témoins de telles situations. C’est pour cette raison que la CSN a décidé d’apporter sa contribution en lançant sa toute nouvelle campagne agispourquecacesse.com. Car personne ne devrait avoir à tolérer de la violence ou du harcèlement dans son milieu de travail. Car ensemble, nous devons agir pour que ça cesse, une bonne fois pour toutes.

Votre syndicat participe-t-il à la campagne du 1 $ du Camp Vol d’été Leucan?

Ce camp est unique pour les enfants atteints de cancer, leurs frère et sœurs ainsi que leurs parents. Les deux séjours estivaux d’une semaine au Centre de plein air Le Saisonnier au Lac-Beauport comblent un grand besoin de ressourcement et de répit. Chaque été, c’est 100 familles qui y participeront, entourés par plus de 125 bénévoles, dont certains membres de la CSN.

En 2020, vu la situation de la pandémie reliée à la Covid-19, le Camp a hélas dû être annulé pour suivre les recommandations de la santé publique. La sécurité des familles membres et des bénévoles étaient la priorité de Leucan. Maintenant, nous continuons à nous croiser les doigts pour qu’en 2021, ce camp ait lieu. Et pour se faire, la générosité des membres de la CSN est encore sollicitée.

D’ici le congé des fêtes, il est possible d’embrasser la cause officielle de la CSN et de participez à cette campagne simple et sécuritaire pour le prochain camp. Vérifiez avec votre syndicat s’il a rempli le formulaire. Vous pouvez aussi effectuer votre don en ligne.

La solidarité légendaire des membres de la CSN fait toute une différence pour ses familles. VOUS pouvez faire une différence! Merci d’être présents.

Édition 2020 de C’est Noël pour tout le monde

La période des fêtes arrive à grands pas et, comme chaque année, la CSN fait appel à la solidarité de nos membres afin que ces réjouissances offrent à toutes et à tous de bons moments et de chaleureux souvenirs. C’est pourquoi nous vous invitons à participer à la campagne des paniers de Noël.

Grâce aux contributions, nos camarades privés de revenus en raison d’une grève, d’un lock-out ou d’un congédiement pour activité syndicale pourront aussi prendre part aux festivités et célébrer avec leurs proches. Grâce à vous, nous pourrons dire : C’EST NOËL POUR TOUT LE MONDE!

La CSN occupe les bureaux du comité patronal de négociation des centres de services scolaires francophones

Des militantes et des militants du Secteur scolaire FEESP–CSN occupent aujourd’hui les bureaux du comité patronal de négociation des centres de services scolaires francophones. Ils dénoncent la lenteur des négociations et le manque d’intérêt du gouvernement face aux problèmes concrets que le personnel de soutien scolaire vit au quotidien.

« Cela fait plus d’un an que nous avons déposé nos demandes syndicales et depuis ce temps, le gouvernement répète qu’il veut en arriver à une entente rapide », mentionne Annie Charland, présidente du Secteur scolaire FEESP–CSN. « Or, le comité de négociation patronal n’a pas de mandats réels pour faire avancer la négociation, alors que de notre côté, nous sommes prêts à mettre en place des solutions immédiates pour répondre aux enjeux préoccupants que nous vivons sur le terrain! »

Des propositions patronales qui ne règlent rien
Pour le Secteur scolaire FEESP–CSN, qui représente plus de 30 000 employé-es de soutien dans le réseau de l’éducation au Québec, il est clair que, non seulement les patrons n’ont pas de mandats, mais sur le fond, leurs objectifs de négociations ne permettent pas de rendre le réseau attractif, bien au contraire.

« Les propositions patronales qui sont sur la table actuellement vont engendrer une augmentation de la précarité du personnel, et ce, dans un réseau en pleine pénurie de personnel. Nos demandes visent notamment à réduire la surcharge de travail en donnant plus de temps au personnel pour planifier les activités offertes aux élèves et prévoir des ratios élèves/personnel plus acceptables et sécuritaires. Nous voulons avoir les moyens d’offrir quotidiennement des services de qualité », souligne Mme Charland.

Personnel de soutien scolaire : Présents depuis le début de la crise
« Depuis le début de la crise sanitaire, le personnel de soutien est sur la ligne de front. Nous avons été sollicités dès les premiers jours pour les services de garde d’urgence et, depuis la réouverture des classes, nous sommes à pied d’œuvre pour participer à la réussite éducative des élèves du Québec tout en réduisant au maximum les risques d’éclosion. Le gouvernement doit nous écouter et prendre au sérieux le personnel de soutien. Si c’était le cas, nous n’aurions pas subi l’improvisation des dernières semaines concernant les congés de Noël », souligne Stéphanie Gratton, vice-présidente responsable de la négociation du secteur public de la FEESP–CSN.

 

 

On s’en va dans le mur, selon la vaste majorité du personnel du réseau de la santé

La vaste majorité du personnel du réseau de la santé et des services sociaux considère que les offres gouvernementales de la négociation ne permettront pas d’améliorer la situation. C’est ce qui ressort d’un sondage mené par la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN).

Des offres gouvernementales qui ne règlent pas la crise

Le sondage électronique a été mené du 17 au 24 novembre 2020 et a permis de recueillir les réponses de 2350 répondantes et répondants. C’est 96 % des répondants au sondage de la FSSS–CSN qui considèrent que les offres gouvernementales pour la négociation du secteur public ne vont pas permettre d’attirer et de retenir le personnel dans le réseau. Pour les répondants, les offres gouvernementales sont loin d’améliorer les choses, principalement :

  • Parce que l’offre salariale est insuffisante;
  • Parce que l’offre gouvernementale ne permet pas d’améliorer la situation pour l’ensemble des titres d’emploi du réseau;
  • Parce que l’offre gouvernementale ne permet pas de réduire la charge de travail du personnel.

Par son attitude dans la négociation, le gouvernement Legault ne prend pas en compte l’ampleur de l’épuisement et de la surcharge de travail du personnel selon 95 % des répondants.

Les solutions du personnel sont ignorées par le gouvernement

Pourtant, des solutions existent et le personnel en identifie plusieurs qui sont portées par la FSSS–CSN à la table de négociation. Pour le personnel, pour parvenir à améliorer la situation dans le réseau, il faut notamment :

  • Avoir de meilleurs salaires;
  • Rendre les emplois plus attrayants pour la relève et plus intéressants pour les expérimentés, en reconnaissant mieux les responsabilités et les compétences et en améliorant les compensations pour inconvénients;
  • Diminuer la charge de travail;
  • Avoir une plus grande stabilité des postes.

« Les travailleuses et travailleurs qui sont au front depuis le début de la pandémie sont insatisfaits de l’attitude du gouvernement dans la négociation. Ils le disent clairement dans ce sondage. Pour sortir notre réseau de la crise, ça va prendre un changement à la table de négociation et ça presse! », lance Jeff Begley, président de la FSSS–CSN.

La parole au personnel

  • « L’offre gouvernementale ne règle pas les problèmes structurels du réseau : gestion intransigeante, travail en silo, charge de travail, absence totale de reconnaissance, absence de suivis dans la prestation de soins auprès des patientes et des patients, climat de travail malsain. »
  • « Le manque d’écoute criant envers la détresse des salarié-es et l’attitude de je-m’en-foutisme du gouvernement envers nous font mal à notre besoin de reconnaissance. »
  • « Il est temps que le gouvernement reconnaisse l’importance de nos emplois et que l’on soit payé à notre juste valeur. On ne se le cachera pas, le salaire est la première forme d’attraction dans le système de la santé. Il est temps de rééquilibrer les budgets, et que les professions occupées majoritairement par les femmes soient reconnues. »
  • « Il faut redorer les emplois du réseau de la santé en valorisant tous les titres d’emploi. Le salaire n’est pas tout. Il faut considérer et prendre soin des employé-es afin de les mobiliser et les garder motivés. Il y a une grande iniquité actuellement dans le réseau avec la pandémie et toutes les primes offertes. »

 

 

 

 

Sans queue ni tête : le personnel de soutien démuni devant l’incohérence du ministre Roberge

La possibilité évoquée par le gouvernement à la mi-novembre de garder les services de garde en milieu scolaire ouverts pendant le prolongement du congé des Fêtes a causé un véritable branle-bas de combat chez les syndicats du personnel de soutien. En plus de la volonté de François Legault exprimée peu de temps avant d’ajouter trois journées pédagogiques au calendrier scolaire, son intention de maintenir ouverts les services de garde scolaires pendant le prolongement des vacances a eu l’effet d’une claque au visage pour les travailleuses et les travailleurs. Si le gouvernement est revenu sur sa décision de prolonger le congé des Fêtes, le personnel de soutien et les éducatrices en service de garde ne décolèrent pas face au manque de considération du ministre de l’Éducation Jean-François Roberge.

Samuel Fortin, président du syndicat du soutien scolaire Bellimont–CSN, ne mâche pas ses mots à l’endroit du ministre. « C’est du gros n’importe quoi. C’est géré au jour le jour, sans consultation. On fait partie de la solution, mais là, on est épuisés et exaspérés par ces décisions sans queue ni tête qui nous sont imposées ». Au printemps dernier, l’ensemble du personnel des services de garde s’était démené pour la mise en place des services de garde d’urgence. « Même si on a prouvé à maintes reprises le caractère essentiel de notre travail, on se bute à un manque de reconnaissance du personnel de soutien, sans compter qu’on évite soigneusement de nous impliquer dans la prise des décisions. Cela cause énormément de frustration », ajoute M. Fortin qui, avec ses collègues, a rendu visite à deux députées de la CAQ et au conseil d’administration de son centre de services.

De son côté, le Syndicat du personnel de soutien des Hautes-Rivières–CSN a décidé de prendre les choses en main, comme l’explique celle qui en est secrétaire, Mireille Gauvin. « On fait tout ce qu’on peut pour se faire entendre, parce ce qui se passe en ce moment, ça n’a pas d’allure. » Les membres du syndicat sont d’ailleurs allés manifester spontanément devant les bureaux de circonscription du ministre Roberge. Pour Mireille Gauvin, il y a une incompréhension totale de l’ensemble du travail effectué par les éducatrices. « Organiser une journée pédagogique, ça ne se fait pas en claquant des doigts. En plus de devoir respecter les bulles-classes au sein même des groupes, on doit composer avec le manque de locaux et une pénurie de personnel. »

Départs précipités à la retraite, réorientations de carrière, congés de maladie… d’une même voix, la représentante et le représentant syndical soulignent l’hémorragie de personnel que subit actuellement le secteur. « Les gens sont déchirés. D’un côté, ils ont à cœur leur emploi et la mission éducative des enfants, et de l’autre, ils sont au bout du rouleau, parce qu’en plus de la précarité du métier, le sentiment d’injustice et de non-reconnaissance les mine au quotidien », renchérit Mirelle Gauvin.

Si les derniers mois ont démontré la capacité d’adaptation, de résilience et de mobilisation du personnel de soutien dans les écoles, le ministre Roberge aura de sérieux comptes à rendre à la sortie de la crise sanitaire.

Un retard de rémunération indécent, alors que les services publics sont à bout de souffle

Actuellement en négociation pour le renouvellement des conventions collectives de plus de 160 000 travailleuses et travailleurs du secteur public, la CSN estime que le rapport de l’Institut de la statistique du Québec (ISQ) démontre, encore une fois et sans ambiguïté, l’urgence de donner un sérieux coup de barre en matière de rémunération.

« Nous sommes en plein cœur de la négociation et les chiffres révélés par l’enquête annuelle de l’ISQ illustrent amplement la détérioration des conditions salariales dans le secteur public. Il est clair que ce rapport vient appuyer le bien-fondé de nos demandes et il est temps que le gouvernement entende raison et assume ses responsabilités », affirme Caroline Senneville, vice-présidente de la CSN.

En effet, l’enquête menée par l’ISQ souligne que la rémunération globale des employé-es de l’État (ce qui inclut le salaire, le régime de retraite et les avantages sociaux) affiche un retard alarmant de 9,2 % par rapport à l’ensemble des salarié-es québécois; un retard qui s’est amplifié, puisqu’il était de 6,2 % l’année dernière. Du point de vue strictement salarial, le retard est encore plus manifeste, alors que les employés de l’État gagnent 16,5 % de moins que les autres salariés du Québec.

« C’est tout simplement indécent. Nos services publics étaient déjà en crise avant la pandémie et ils sont actuellement portés à bout de bras par des centaines de milliers de travailleuses et de travailleurs. En ce moment, l’élastique est tendu au maximum et les problèmes de surcharge de travail et de pénurie de main-d’œuvre continuent de fragiliser les services à la population, sans compter l’impact considérable pour les hommes et surtout pour les femmes qui y travaillent, puisqu’elles occupent plus de 75 % des emplois du secteur public », ajoute Caroline Senneville.

En négociation depuis plus d’un an, la CSN estime que l’heure est venue pour le gouvernement Legault de prendre acte de la situation et d’agir en conséquence. Actuellement, les augmentations salariales proposées par le gouvernement sont de 1,75 % en 2020 et en 2021 puis de 1,5 % en 2022.

« C’est une proposition tout simplement déconnectée de la réalité, car comme le démontre le rapport de l’ISQ, les salaires des syndiqué-es ne faisant pas partie du secteur public ont augmenté en moyenne de 2,6 % en 2020. L’offre sur la table ne ferait qu’accentuer l’écart entre les travailleuses et les travailleurs des services publics par rapport aux autres salariés du Québec. Le gouvernement ne peut plus ignorer ce que nous lui soulignons depuis plus d’un an, soit l’urgence d’agir et de soutenir nos services publics en donnant un sérieux coup de barre en matière de rémunération », explique la vice-présidente de la CSN.

La CSN a déposé cet automne une contre-proposition qui revendique une augmentation de 2 $ l’heure pour l’année 2020 et le plus avantageux entre 0,75 $ l’heure ou 2,2 % pour les deux années subséquentes. « Actuellement, les salaires d’un bon nombre de travailleuses et de travailleurs des services publics ne leur permettent pas de vivre décemment. Notre revendication en montants fixes vient directement répondre à cet enjeu, puisque ses impacts sont plus importants pour celles et ceux qui gagnent le moins. Notre demande répond aux besoins réels du personnel des réseaux », conclut Caroline Senneville.

Examens virtuels au cégep

La Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ–CSN) s’inquiète que le ministère de l’Enseignement supérieur (MES) envisage d’obliger les cégeps à basculer en mode complètement virtuel à partir du 17 décembre, comme c’est déjà le cas pour le primaire et le secondaire. La fédération estime qu’une telle décision porterait préjudice à l’équité entre les étudiantes et les étudiants quant à l’évaluation des compétences.

« On sait à quel point il est facile de recourir au plagiat et à la fraude à distance. L’exemple éloquent de l’application “PhotoMath”, qui permet d’avoir la solution à un problème de calcul différentiel ou intégral à l’aide d’une simple photo prise avec le cellulaire, suffit à lui seul à montrer tous les dangers liés à un passage à des examens en mode non présentiel seulement », précise Yves de Repentigny, vice-président responsable du regroupement cégep de la FNEEQ–CSN.

Beaucoup d’enseignantes et d’enseignants comptent sur les examens en présence pour véritablement jauger les apprentissages réalisés. En modifiant les plans à si brève échéance, on viendrait les en empêcher tout en ne leur laissant pas suffisamment de temps pour arriver avec des solutions de rechange qui permettront d’atteindre adéquatement cet objectif.

Pour Yves de Repentigny, le MES risque de mettre le feu aux poudres dans les collèges puisque cela viendrait obliger des enseignantes et des enseignants déjà surmenés et pas très éloignés du point de rupture tant physique que psychologique à chambarder à la dernière minute les évaluations qu’elles et ils avaient préparées.

Ajoutons que, compte tenu du nombre d’étudiantes et d’étudiants qui occupent un emploi dans des commerces et qui vont probablement beaucoup travailler durant la période des Fêtes, le basculement en mode virtuel à 100 % risque de ne pas avoir l’effet préventif escompté puisque, contrairement aux jeunes du primaire et du secondaire, ces personnes ne se retrouveront pas en situation d’isolement relatif.

La sortie de crise, c’est d’améliorer les conditions du personnel.

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) lance une vaste campagne publicitaire radio pour exiger que le gouvernement appuie et protège le personnel de la santé, des services sociaux et des services de garde éducatifs.

Urgence d’agir pour sortir nos réseaux de la crise
Cette campagne publicitaire diffusée partout au Québec envoie un message fort au gouvernement Legault : le personnel tombe au combat dans la lutte à la pandémie et il y a urgence d’agir pour améliorer leurs conditions de travail et salariales. Les négociations en cours dans le secteur public, des CPE et du préhospitalier sont des occasions à saisir pour reconnaître l’apport essentiel de ce personnel au front depuis le début de la pandémie.
La FSSS–CSN dénonce de plus la protection insuffisante du personnel. La transmission aérienne du virus est reconnue, mais le Québec refuse d’ajuster à la hausse les mesures de protection, notamment en rendant disponibles les masques N95. Non seulement le gouvernement n’améliore pas les niveaux de protection, mais il a tendance à tenter de mettre la faute des récentes éclosions sur les employé-es.

« Si le gouvernement continue à refuser d’améliorer le sort du personnel, on s’en va droit dans le mur ! En santé, services sociaux et dans les services de garde éducatifs, la pandémie aggrave l’état de santé psychologique du personnel. On ne tiendra pas le coup encore longtemps ! La sortie de crise, elle passe par un coup de barre pour le personnel. Il y a urgence d’agir ! », lance Jeff Begley, président de la FSSS–CSN.