Première journée de grève pour les employés de la ville de Mont-Laurier

Une première journée de grève, sur les trois prévues cette semaine, s’est tenue aujourd’hui par les employés de la ville de Mont-Laurier affiliés au Syndicat des travailleurs et des travailleuses de la Ville de Mont-Laurier (CSN), dont la convention collective est échue depuis le 31 décembre 2022.

Cette première journée de grève était rendue inévitable en raison des offres salariales insuffisantes et du refus systématique des représentants de la Ville d’aborder certains enjeux d’aménagement du temps de travail. Le syndicat espère que la présence d’un médiateur du gouvernement favorisera l’ouverture des représentants de l’employeur. Le médiateur devrait normalement être en présence des parties à la rencontre du 15 mars. Toutefois, si la stratégie du maire consiste à ridiculiser les demandes des employés de la ville, le syndicat s’interroge sur la volonté de la ville d’avoir des échanges constructifs.

Services fermés : la ville a aussi des responsabilités

Sur sa page web, la ville indiquait la liste des services municipaux fermés « en raison de la grève », écrit-elle. Francis Ouellette, président du syndicat explique : « Il va de soi que le recours à la grève a des impacts sur les travailleurs de la ville et les services qu’ils offrent. La loi sur le maintien des services essentiels et les décisions juridiques ont défini les paramètres et c’est pourquoi nous avons une entente avec le Tribunal à ce sujet. Ce que la ville ne dit pas, c’est que l’entente prévoit la possibilité pour les cadres d’effectuer des tâches. Si elle a décidé de laisser ses cadres à la maison en télétravail, le syndicat n’a pas à en porter la responsabilité. »

« Les travailleurs en grève font le sacrifice de leur salaire pour faire avancer la négociation et leurs conditions de travail, mais ils ne perdent pas de vue que celles-ci sont liées à la qualité des services municipaux. Il est absolument déplorable que la ville ait demandé à l’organisme la Soupe populaire de fermer son service sans tout autre effort ! Si cette attitude est la même à la table de négociation, il ne faut pas se surprendre des résultats », conclut Chantal Maillé, présidente du Conseil central des Laurentides–CSN.

Préhospitalier : un nouveau plan d’action incomplet

Le nouveau plan d’action gouvernemental du système préhospitalier d’urgence au Québec contient plusieurs éléments positifs attendus et revendiqués depuis longtemps par la Fédération de la Santé et des Services Sociaux (FSSS–CSN), comme la mise en place de mécanismes pour éliminer les horaires de faction et l’uniformisation des protocoles opérationnels pour l’ensemble des centres de communication santé. Cependant, la plus importante organisation syndicale dans le secteur des soins et des services préhospitaliers d’urgence au Québec se désole du fait que ce plan ne propose rien pour soulager la surcharge de travail qui affecte les paramédics. Bien que les nouvelles mesures puissent faire une différence sur le plan des temps de réponse et être mieux adaptées aux besoins, encore faudrait-il avoir des paramédics sur le terrain pour y remédier. La FSSS–CSN demande donc au gouvernement de repenser son plan afin que soient ajoutées des ambulances et des heures pour les paramédics sur la route.

« Alors que les besoins sont criants dans de nombreuses régions, nous sommes sidérés de voir que ce plan d’action national ne propose de mettre aucun véhicule ambulancier supplémentaire et rien pour faire baisser la pression qui pesse sur les épaules des paramédics », de s’indigner Lucie Longchamp, vice-présidente de la FSSS–CSN responsable des secteurs privés.

« Les rapports des vingt dernières années à ce sujet recommandaient d’ajouter des effectifs sur la route, mais cela n’a pas été fait. On en vit les conséquences aujourd’hui avec des surcharges de travail incroyable pour les paramédics. Si on veut qu’ils demeurent dans la profession, il faut arriver à les décharger en mettant plus de paramédics sur le terrain et améliorer leurs conditions de travail », renchérit Jean Gagnon, représentant du secteur préhospitalier à la FSSS–CSN.

Le manque flagrant d’effectif dans le milieu préhospitalier pourrait également être résolu par une augmentation des capacités d’admission dans le programme de techniques de soins préhospitaliers d’urgence dans les cégeps. Selon les données du SRAM, en 2023 c’est 119 candidatures qui ont été refusées pour 502 étudiantes et étudiants admis à l’échelle de la province. En 2020, pour les 496 admis, presque autant (453) ont été refusés. Aujourd’hui, ils auraient pu être sur la route. « Ce n’est pas normal de refuser annuellement un peu plus d’une centaine de candidats, faute de place pour la formation. Il est grand temps que le ministre de la Santé et que les collèges d’enseignement revoient à la hausse le nombre possible d’étudiantes et étudiants et qu’ils mettent en place des programmes, que ce soit perspectives ou autres. La profession ne pourra se sortir de cette pénurie sans un coup de barre majeur, et pour cela, ça prend des paramédics bien formés et de meilleures conditions de travail », soutient Mme Longchamp.

« Il faut aussi dire que dans certaines régions, des paramédics s’inquiètent de savoir si des ajouts temporaires de véhicules seront maintenus. Dans certains cas, le ministère de la Santé refuse même de leur octroyer des heures de travail. En pleine crise du secteur préhospitalier, cette situation est vraiment surréaliste et, malheureusement, le plan déposé ce matin ne nous propose rien pour les rassurer », précise Jean Gagnon, représentant du secteur préhospitalier à la FSSS-CSN.

Le nouveau plan d’action propose de favoriser l’intervention citoyenne, ce qui est une bonne chose, mais cela n’élimine pas nécessairement le besoin d’ambulance. « Il faut être conscient que, même si les premiers répondants sont sur place, le plus souvent, l’ambulance est tout de même appelée dans ces situations et que les paramédics doivent se déplacer », poursuit Jean Gagnon.

En terminant, la Fédération de la Santé et des Services sociaux propose l’élargissement du rôle des paramédics. Ceux-ci pourraient alors prendre en charge plusieurs cas qui se retrouvent sinon aux urgences.

 

À propos

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) compte plus de 140 000 membres dans les secteurs public et privés. La FSSS est la plus importante organisation syndicale dans le secteur des soins et des services préhospitaliers d’urgence au Québec. Elle représente plus de 3 600 syndiqué-es parmi lesquels on retrouve des paramédics en soins primaires et en soins avancés, des répondants médicaux d’urgence (RMU), du personnel de bureau ainsi que du personnel de soutien comme les mécaniciens et les préposé-es. La FSSS–CSN agit en faveur d’une société plus équitable, plus démocratique et plus solidaire.

Éclipse solaire et protection des élèves – la CSN demande des consignes claires

« C’est une situation extrêmement particulière, qui demande qu’on prenne des décisions concertées et éclairées. » Le secteur soutien scolaire de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN), qui représente le plus grand nombre d’employé-es de soutien dans le réseau de l’éducation, a interpelé la Fédération des centres de services scolaires afin que celle-ci formule des consignes claires quant au déroulement de la journée du 8 avril, jour de l’éclipse solaire. Selon les informations obtenues par la FEESP–CSN, la fédération ne prévoit toujours pas émettre de recommandation à cet effet.

Au cours de la dernière semaine, plusieurs centres de services scolaires (CSS) du Québec ont annoncé leur décision de suspendre les cours le 8 avril, tout en maintenant ouverts les services de garde. « Il n’y a aucune logique dans cette décision. Les CSS craignent que les enseignantes et les enseignants ne soient pas en mesure de gérer les élèves pendant l’éclipse, mais ils ne sont pas inquiets de les laisser au service de garde, et ce, même si les ratios éducatrices/élèves explosent dans bien des écoles », soutient Annie Charland, présidente du secteur soutien scolaire de la FEESP.

Tout comme l’Association pour l’enseignement de la science et de la technologie au Québec (AESTQ), Annie Charland soutient que ce phénomène rare peut constituer une occasion d’apprentissage intéressante pour les élèves. Mais, elle soutient du même souffle que, pour ce faire, des recommandations doivent être communiquées à tout le personnel scolaire dès maintenant.

« Le manque de cohérence dans les mesures prises par divers centres de services scolaires entraîne beaucoup d’inquiétudes et insécurise tant les élèves que les parents et les travailleuses et les travailleurs du réseau de l’éducation. Ça prend des lignes claires et uniformes pour toutes et tous », conclut la présidente du secteur soutien scolaire de la FEESP–CSN.

À propos

Le secteur soutien scolaire de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN) est l’organisation la plus représentative du personnel de soutien scolaire au Québec. Il regroupe 37 syndicats représentant plus de 35 000 employés-es de soutien présents dans 31 centres de services scolaires francophones et deux commissions scolaires anglophones.

Assurance médicaments au fédéral : un pas essentiel dans la bonne direction

La CSD, la CSN, la CSQ et la FTQ accueillent favorablement le dépôt d’un projet de loi sur l’assurance médicaments par le gouvernement fédéral, lequel jette les bases d’un éventuel régime public et universel d’assurance médicaments. Plusieurs éléments de ce projet de loi sont encourageants pour la suite des choses, notamment la prise en compte des principes de la Loi canadienne sur la santé (gestion publique, intégralité, universalité, transférabilité et accessibilité), le maintien du financement à long terme de la part du palier fédéral, l’inclusion des contraceptifs et des produits connexes au diabète, ainsi qu’une couverture au premier dollar. Beaucoup de travail reste à faire avant d’arriver à un régime d’assurance médicaments qui répond véritablement aux besoins de la population. Le projet de loi laisse poindre une importante phase de négociations entre Ottawa et les provinces. Les centrales surveillent l’évolution de l’ensemble des travaux et prendront le temps de bien étudier le projet de loi et souhaitent participer aux consultations à son sujet.

« Le régime hybride du Québec, avec un régime public et des régimes privés, n’a pas rempli ses promesses. Selon nous, il ne doit en aucun cas servir de modèle au reste du Canada. C’est un régime coûteux, inefficace et inéquitable. Les Québécois et les Québécoises méritent mieux. Ils ont besoin le plus rapidement possible d’un régime public et universel d’assurance médicaments », rappelle le secrétaire-trésorier de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), Luc Beauregard.

« Avec la hausse du coût de la vie, plusieurs Québécois et Québécoises ont de la difficulté à joindre les deux bouts. Chaque année, plus d’une personne sur dix se prive de médicaments d’ordonnance, faute de moyens financiers. Ça n’a aucun sens de tolérer une telle situation. Les médicaments devraient être gratuits parce que personne ne fait le choix d’être malade et de consommer des médicaments », déplore la présidente de la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ), Magali Picard.

Les centrales syndicales croient que le Québec fait actuellement fausse route en demandant un droit de retrait inconditionnel. « Pour nous, il ne serait pas acceptable que le Québec reçoive des fonds fédéraux sans condition dans le but de maintenir un régime dysfonctionnel et inéquitable, explique la présidente de la Confédération des syndicats nationaux, Caroline Senneville. Par contre, le gouvernement fédéral doit se montrer ouvert envers les provinces qui souhaitent bénéficier de transferts en vue de financer des régimes publics universels provinciaux et c’est la voie que devrait tenter le gouvernement du Québec. »

«Il est inconcevable que la santé d’une personne dépende de ses revenus ou fasse l’objet de négociations. Et même si le Québec a son propre régime, son régime discrimine les personnes ayant un moins bon revenu. Un régime réellement public et universel doit consacrer le droit pour toutes et tous à l’accès aisé aux médicaments. Tant au Québec qu’au Canada, il existe un fort consensus pour la mise en place d’un régime public et universel d’assurance médicaments, et le moment est venu d’aller au-delà des chicanes constitutionnelles pour que l’ensemble de la population ait réellement accès à des médicaments abordables», avance le président de la CSD, Luc Vachon.

La FTQ, la CSN, la CSQ et la CSD représentent plus d’un million de travailleuses et de travailleurs. Ensemble, elles mènent la campagne La pièce manquante visant la mise en œuvre d’un régime public et universel d’assurance médicaments.

Réformer l’assurance-emploi, ça presse !

II est grand temps pour le Parti libéral du Canada de tenir sa promesse de 2015, soit celle de réformer l’assurance-emploi. C’est le message que sont venus porter aujourd’hui près de 200 militantes et militants de plusieurs régions du Québec et du Nouveau-Brunswick au bureau du ministre de l’Emploi, Randy Boissonnault, à Gatineau.

« Le gouvernement Trudeau doit cesser de se traîner les pieds dans ce dossier et montrer qu’il soutient véritablement les travailleuses et les travailleurs », lance David Bergeron-Cyr, vice-président de la CSN. Ce dernier précise que les partis politiques, qui affirment se placer derrière les Canadiennes et Canadiens qui travaillent devraient le démontrer concrètement en déposant ou en appuyant une réforme qui leur soit enfin favorable, ce qui n’a pas eu lieu depuis 1971 !

« Seuls 40 % des chômeuses et des chômeurs se qualifient pour des prestations. C’est complètement inacceptable. Il nous faut une assurance qui couvre vraiment celles et ceux qui perdent leur emploi », affirme Alfonso Ibarra Ramirez, président du Conseil central des syndicats nationaux de l’Outaouais. Ce dernier rappelle que, faute d’un cumul d’heures suffisant, plusieurs travailleuses et travailleurs dans les industries saisonnières n’ont plus de revenu à la fin de leur période de chômage. C’est ce qu’on appelle le fameux trou noir. « Le temps des projets pilotes est passé, il faut régler ce problème de trou noir une bonne fois pour toutes et avant les prochaines élections », insiste Alfonso Ibarra Ramirez.

« L’accessibilité aux prestations d’assurance-emploi devrait être une normalité, lorsqu’on perd notre emploi, même un emploi saisonnier, mais ce n’est pas le cas. La pandémie l’a bien montré puisque le Canada, contrairement à d’autres pays, a été obligé de créer un nouveau programme (la PCU) pendant ce coup dur », ajoute Guillaume Tremblay, président du Conseil central Côte-Nord–CSN et porte-parole de l’Alliance interprovinciale pour l’assurance-emploi.

La CSN estime par ailleurs que l’assurance-emploi est parfois discriminatoire envers les femmes. On pense notamment à celles qui sont en congé de maternité et ne peuvent pas cumuler l’assurance-emploi et les prestations du congé parental (RQPAP).

Que devrait contenir une réforme acceptable

La CSN et les autres centrales syndicales présentes au Québec demandent au moins quatre changements à l’assurance-emploi :

  1. Régler la question du trou noir en ajoutant 15 semaines de prestations.
  2. Donner une admissibilité au régime après 420 heures ou 12 semaines de travail assurable.
  3. Permettre de cumuler les prestations régulières et des prestations spéciales, comme celles du Régime québécois d’assurance parentale.
  4. Limiter les critères d’exclusion, comme le départ volontaire.

 

À propos
Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 1600 syndicats et regroupe quelque 330 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

TÉLUQ : les robots conversationnels en voie de remplacer les tuteurs et les tutrices ?

Ce sont des robots conversationnels nourris par l’intelligence artificielle (IA) qui peuvent répondre aux questions des personnes étudiantes de sept cours d’administration, de communication, d’éducation, d’environnement, de finance et d’informatique à l’Université TÉLUQ au trimestre d’hiver 2024. Ce projet pilote, inédit dans le réseau universitaire québécois, a été mis en place en janvier sans consulter le Syndicat des tuteurs et des tutrices de la Télé-université (STTTU–CSN). Pourtant, à terme, il risque d’avoir un impact direct sur la qualité de l’accompagnement des étudiantes et des étudiants et sur les emplois.

« Au nom de l’avancement technologique et sur un ton frôlant le jovialisme, voilà un exemple concret d’une déshumanisation de l’enseignement. La direction de l’établissement est pourtant hésitante à répondre aux demandes répétées du syndicat afin d’aborder ce nouvel enjeu aux impacts collectifs, préférant plutôt discuter avec des individus sur une base personnelle. C’est une stratégie contraire au principe de collégialité qui devrait caractériser le fonctionnement de l’université », déplore Nathalie Ebnoether, présidente du STTTU–CSN.

Les tutrices et les tuteurs accompagnent les personnes qui nécessitent des compléments d’information dans les cours ou qui ont besoin d’une mise en contexte individuelle pour poursuivre leur réflexion et leurs apprentissages. Cet accompagnement humain permet de nouer un lien de confiance, favorisant la réussite. De plus, les tutrices et les tuteurs procèdent à la correction et assurent la rétroaction, tout aussi indispensables et formatrices.

« Aucun robot ne pourra remplacer la relation pédagogique au cœur de la profession enseignante, y compris à la TÉLUQ. Depuis l’accélération effrénée de l’IA en enseignement, notre fédération s’inquiète de la tentation facile pour les établissements d’enseignement de remplacer des humains par des machines pour des raisons évidentes d’économies dans un contexte de sous financement. Est-ce vraiment le genre d’enseignement que l’on souhaite au Québec ? », se questionne Caroline Quesnel, présidente de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ–CSN).

Attaque contre la profession enseignante

Les délégué·es des syndicats de la FNEEQ–CSN, réunis en conseil fédéral, ont d’ailleurs adopté à l’unanimité une résolution pour dénoncer cette nouvelle attaque à la profession enseignante à la TÉLUQ au début du mois. Pourquoi la TÉLUQ ne consulte-t-elle pas le syndicat ? Pourquoi refuse-t-elle de confirmer noir sur blanc qu’aucun emploi n’est en péril si le projet pilote devenait généralisé et permanent ?

La FNEEQ–CSN, à l’instar de son syndicat affilié STTTU–CSN, s’oppose à toute utilisation de l’IA visant à remplacer l’humain dans des contextes de relation d’aide ou de relation pédagogique. Elle croit que l’ensemble de la société, de manière démocratique, autonome et publique, devrait mener une réflexion éthique et critique sur le recours à l’intelligence artificielle en éducation et en enseignement supérieur. À cet égard, un vrai forum national sur l’IA –indépendant des intérêts commerciaux– devrait rapidement être organisé.

Résolution adoptée par le conseil fédéral de la FNEEQ–CSN

« […] Que le conseil fédéral dénonce la décision de l’Université TÉLUQ de recourir à des robots conversationnels (IA) dans le cadre d’un projet pilote qui vise à procurer une aide pédagogique aux étudiant·es ainsi que le recours accru à l’utilisation de l’automatisation des évaluations.

Que le conseil fédéral dénonce que cette décision ait été prise sans consulter le Syndicat et qu’elle ait le potentiel de menacer la tâche enseignante des tutrices et des tuteurs.

Que le conseil fédéral appuie le Syndicat des tutrices et tuteurs de la TÉLUQ dans ses actions pour la défense de l’intégrité de la tâche enseignante et pour contrer la précarité. »

Consulter les dix recommandations de la FNEEQ–CSN sur l’intelligence artificielle

 

Les syndicats de la FSSS–CSN entérinent l’entente de principe sectorielle

Les travailleuses et les travailleurs représentés par la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), la plus grande organisation syndicale en santé et services sociaux, ont adopté l’entente de principe sectorielle permettant d’améliorer leurs conditions de travail. Les salarié-es des quatre catégories de personnel ont accepté l’entente.

Tout au long de la négociation, les travailleuses et les travailleurs ont fait face à un gouvernement entêté n’ayant que ses solutions à l’esprit et voulant donner encore plus de pouvoir aux gestionnaires. Grâce à la mobilisation exemplaire des travailleuses et des travailleurs, la FSSS–CSN est parvenue à le forcer à accorder des améliorations aux conditions de travail. Au cours des dernières semaines, les travailleuses et les travailleurs ont exprimé dans leurs assemblées générales que plusieurs mesures permettront de faire des avancées intéressantes, notamment sur les primes, le temps supplémentaire, les dispositions pour certaines régions et la nomenclature des titres d’emploi. Néanmoins, plusieurs questions demeurent et illustrent que le gouvernement aurait pu en faire davantage pour aider le personnel surchargé du réseau.

« Avec cette négociation, on a réussi à mettre le pied dans la porte sur plusieurs enjeux majeurs pour les travailleuses et les travailleurs. Nous interviendrons à tous les niveaux pour continuer d’améliorer les conditions de travail du personnel épuisé du réseau. Il est clair que nous ne pourrons pas régler tous les problèmes du réseau en une négociation. Mais après des années à subir des reculs et des attaques, on peut se dire qu’on a repris le chemin des victoires pour celles et ceux qui donnent des services et prennent soin de la population », lance Réjean Leclerc, président de la FSSS–CSN.

Il est encore temps de changer de cap sur la réforme Dubé

Dans les prochains mois, la FSSS–CSN travaillera d’arrache-pied pour s’assurer que les gains obtenus s’implanteront véritablement dans les milieux de travail. Elle suivra également de près les développements de la réforme Dubé. Particulièrement préoccupée par l’ouverture grandissante au privé, elle interviendra à toutes les tribunes pour renforcer et améliorer notre réseau public. Pensons notamment au soutien à domicile, où il est plus que nécessaire de développer le réseau public et de valoriser les professions qui y œuvrent. Ce secteur est névralgique pour nous assurer d’être en mesure de garantir des soins à l’ensemble de la population.

« La réforme Dubé dans sa forme actuelle, c’est plus de ce qui n’a jamais marché et qui ne marchera jamais. Le réseau a tout sauf besoin d’une nouvelle centralisation bureaucratique. Autant la population que les travailleuses et les travailleurs savent ce que ce type de réforme donne. On a besoin de tout le contraire. Si on veut améliorer l’offre de services, ça nous prend un réseau plus décentralisé, démocratique et vraiment public », de conclure Réjean Leclerc.

À propos de la FSSS-CSN

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) compte plus de 140 000 membres partout au Québec dans les secteurs public et privé, dont près de 120 000 dans le réseau public de la santé et des services sociaux, et ce, dans toutes les catégories de personnel. La FSSS est la plus grande organisation syndicale dans le secteur de la santé et des services sociaux ainsi que dans celui des services de garde. La FSSS–CSN agit en faveur d’une société plus équitable, plus démocratique et plus solidaire.

La FNCC et la CSN mettent de l’avant cinq mesures pour contrer la crise de l’information

Devant l’ampleur de la crise qui secoue le secteur des médias d’information, les différents paliers de gouvernement doivent sans délai prendre les mesures appropriées afin de préserver l’accès à l’information des citoyennes et des citoyens et de contrer les reculs démocratiques entraînés par les fermetures et les pertes d’emploi au sein des salles de rédaction, estiment la CSN et la Fédération nationale des communications et de la culture (FNCC–CSN).

Alors que son programme de crédit d’impôt à la masse salariale de la main-d’œuvre journalistique vient à échéance, Québec doit sans délai annoncer son intention de le reconduire. Compte tenu du fait que les secteurs de la télé et de la radio sont à leur tour lourdement frappés par l’exode des revenus publicitaires, le gouvernement doit, par ailleurs, étendre la portée du programme aux salles de rédaction radio et télé, en fonction des emplois liés à l’information actuellement visés par le programme. Pour le secteur de la presse écrite, le crédit d’impôt doit dorénavant couvrir l’ensemble des emplois nécessaires au fonctionnement de ces médias.

Un fonds réservé pour soutenir l’information

Au cours des 10 dernières années, rappellent les organisations syndicales, les médias d’information québécois ont perdu 75 % de leurs revenus publicitaires. Une perte nette de 800 millions de dollars.

Afin de préserver l’accès à l’information et contrer les risques de reculs démocratiques, le gouvernement Legault doit mettre sur pied un fonds réservé et récurrent pour contrer les réductions d’effectif au sein des salles de rédaction des régions du Québec. À cet effet, la CSN et la FNCC–CSN lui demandent d’instaurer un « infofrais » de 2 % sur les achats d’appareils munis d’un écran (téléphones, tablettes, ordinateurs) ainsi que sur les services Internet et mobiles. En générant des revenus de l’ordre de 200 millions à l’échelle du Québec, cette contribution-redevance établit un mécanisme direct entre le consommateur de contenu d’information et le producteur du contenu en question.

La centrale syndicale demande également à Québec et à Ottawa de se doter d’une réelle politique gouvernementale d’achat publicitaire en appui aux médias d’information. La CSN et la FNCC–CSN demandent expressément aux gouvernements québécois et canadien, ainsi qu’à leurs ministères et organismes publics de cesser de faire affaire avec les géants du numérique qui ne se conforment pas à l’esprit des règles fiscales en vigueur.

Les annonceurs du secteur privé ayant déserté les médias d’information devraient pouvoir bénéficier d’incitatifs pour y revenir. Ainsi, les organisations syndicales demandent que les entreprises puissent déduire de leurs impôts le double de leurs dépenses effectuées auprès de médias d’information locaux. À portée de main des gouvernements du Québec et du Canada, une telle mesure favoriserait la canalisation des budgets publicitaires vers nos médias d’information.

Enfin, les membres des syndicats du secteur de l’information de la FNCC–CSN interpelleront, au cours des prochains mois, les villes du Québec et leurs communautés quant au rôle qu’elles peuvent jouer pour soutenir les médias d’information de leur région.

Toute l’information relative aux demandes de la CSN et de la FNCC–CSN pour contrer la crise du secteur de l’information se retrouve ici : www.csn.qc.ca/information

Déclarations 

« Seuls les gouvernements du Québec et du Canada ont la capacité structurante pour soutenir un secteur qui a perdu les trois quarts de ses revenus. Les enjeux sont immenses : il en va de notre accès à l’information, de nos droits démocratiques et du rayonnement social, économique et culturel de nos communautés. Le Québec a son histoire, sa langue, sa culture : une identité collective qui ne demeure possible qu’en conservant notre capacité à produire de l’information à propos de nos différentes réalités. » – Caroline Senneville, présidente de la CSN

« Les impacts sont terribles présentement, particulièrement en régions : les fermetures et les pertes d’emplois se multiplient, tout comme les vides médiatiques ainsi entraînés. Le crédit d’impôt à la main-d’œuvre journalistique ne peut plus se limiter à la presse écrite. Les récentes annonces à TVA, à Radio-Canada et à Bell Média démontrent que les secteurs de la télé et de la radio sont tout aussi affectés par la perte de revenus publicitaires. Québec et Ottawa doivent élargir leur programme afin de tenir compte de cette réalité. Et il faut s’assurer de mettre en place des mesures qui garantissent le réinvestissement des sommes publiques directement dans la production de l’information. » – Annick Charette, présidente de la FNCC–CSN

« Ce n’est pas seulement nos emplois qu’on veut protéger : on se bat pour défendre le droit du public à l’information. Leur droit d’être informés et de s’exprimer sur les enjeux qui les concernent directement. Or, on le voit partout, à Sherbrooke comme ailleurs au Québec : les salles de rédaction fondent à vue d’œil. On est de moins en moins de journalistes à couvrir les enjeux, que ce soit la vie municipale, la scène culturelle, le secteur des affaires… C’est autant de voix citoyennes qu’on entend moins, parce que nous sommes moins de journalistes pour rapporter ces nouvelles. Pour l’essor et le rayonnement de nos communautés, c’est un grave recul. » –Karine Tremblay, journaliste, vice-présidente de la FNCC–CSN

La FNCC–CSN regroupe 6000 membres dans 80 syndicats œuvrant dans les domaines des communications, du journalisme et de la culture. Elle est l’une des huit fédérations de la CSN qui réunit près de 330 000 travailleuses et travailleurs des secteurs public et privé, et ce, dans l’ensemble des régions du Québec.

Agents de la paix des services correctionnels du Qc : le ministre Bonnardel doit agir et ça presse

Les différents évènements violents des derniers jours visant des agents de la paix des services correctionnels du Québec et, plus précisément l’établissement de détention de Saint-Jérôme nous démontrent que le ministre de la Sécurité publique, François Bonnardel, doit agir et rapidement.

« Quand on observe les faits, on dirait que ce sont les détenus et leurs complices à l’externe qui gèrent l’établissement de détention. Ces événements nous démontrent toute l’importance de nos revendications liées à la sécurité de nos agents, aux établissements carcéraux et au périmètre de sécurité de ceux-ci. Le manque d’investissements sur les infrastructures carcérales gangrène la capacité d’offrir un milieu sécuritaire et à tout ceci, nous disons c’est assez », dénonce Mathieu Lavoie, président national du Syndicat des agents de la paix en services correctionnels du Québec–CSN.

« Les services correctionnels sont un rouage essentiel du milieu judiciaire et que ceux-ci doivent faire face à de l’intimidation et à des menaces du milieu criminalisé est totalement inacceptable. Il est temps que le ministre de la Sécurité publique, François Bonnardel, prenne action pour sécuriser les membres de son personnel, ses établissements carcéraux et la population afin de démontrer clairement que le contrôle des établissements appartient à la Sécurité publique et non aux criminels confiés à sa garde et à leurs complices », ajoute-t-il.

« Depuis trop longtemps, certains hauts dirigeants du ministère de la Sécurité publique optent pour offrir un service 5 étoiles aux personnes incarcérées au détriment de la sécurité carcérale et de celle de ses agents. Ils ont oublié que nous sommes responsables d’un établissement de détention et que ces personnes incarcérées ont une dette à payer à la population, renchérie monsieur Lavoie. Les événements de cette fin de semaine ne doivent pas restés impunis, des conséquences et de la discipline doivent être mises rapidement de l’avant auprès des personnes incarcérées fautives et de leurs complices externes, et ce, dans l’ensemble du réseau correctionnel. Pour nous, il en va du sérieux et du respect du système judiciaire ».

À propos

Le SAPSCQ–CSN est un syndicat autonome affilié à la Fédération des employées et employés de services publics de la Confédération des syndicats nationaux depuis 2006. Il représente plus de 2800 agentes et agents de la paix en services correctionnels, répartis dans 18 établissements de détention partout au Québec.

Mandat de grève générale illimitée à la Ville de Mont-Laurier

Le syndicat a reçu un mandat clair en assemblée générale et il se prépare au déclenchement de la grève. En effet, réunis en assemblée générale le 7 février au soir, les membres du Syndicat des travailleuses et travailleurs de la Ville de Mont-Laurier (CSN) ont voté à 100 % en faveur d’un mandat de moyens de pression pouvant aller jusqu’à une grève générale illimitée, à déclencher au moment jugé opportun.

Mécontents de la lenteur des négociations et des dernières offres patronales, les membres ont fait le constat qu’il n’y a pas d’autre option que de se préparer à la grève. « Les membres sont tannés de recevoir des rapports de négociation dans lesquels l’employeur bouge peu ou pas du tout et refuse de prendre en compte la réalité de 2024 au niveau de la flexibilité des horaires, du télétravail ainsi que des augmentations salariales. Nous souhaitons toujours un règlement rapidement, mais les membres exigent des résultats positifs, car il est important de rappeler que la convention est échue depuis le 31 décembre 2022 », déclare Francis Ouellette, président du syndicat.

« Les membres ont raison d’être déçus des offres patronales et du rythme des négociations. Non seulement leur pouvoir d’achat a diminué au cours des dernières années, mais les offres salariales actuelles vont encore appauvrir les travailleuses et les travailleurs », ajoute Chantal Maillé, présidente du Conseil centrale des Laurentides. « Le syndicat a finalisé ses travaux concernant les services essentiels et nous allons bientôt interpeller l’employeur », conclut Francis Ouellette.

 

 

La CSN réclame une loi-cadre au plus vite, mais pas sans dialogue social

La CSN salue, de manière générale, les recommandations contenues dans le rapport que le Conseil de l’innovation du Québec a rendu public aujourd’hui relativement à l’intelligence artificielle (IA), mais réclame que la société civile – nommément les organisations syndicales et les travailleuses et travailleurs qu’elles représentent – soit au cœur de la démarche menant à l’adoption, dans les meilleurs délais, d’une loi-cadre en matière d’IA et à son application éventuelle dans les milieux de travail.

« Là où nous rejoignons le ministre Fitzgibbon, c’est dans la nécessité, pour le Québec, de se doter d’une gouvernance basée sur la confiance qui va nous permettre de développer l’IA de manière éthique, durable et responsable, tout en limitant la perte d’emplois. Cela dit, l’essentiel se jouera sur le plan de l’application et de la mise en œuvre de la future loi-cadre que le gouvernement souhaite confier à une autorité indépendante. Pour nous, il est clair que la société civile – et les syndicats au premier chef – devra être partie prenante des décisions entourant le déploiement de cette loi, car les travailleuses et les travailleurs sont les premières personnes concernées par cette révolution technologique », a martelé la présidente de la CSN, Caroline Senneville.

En ce qui concerne la question de l’emploi et du travail, la CSN répondra présente à l’appel d’un chantier visant à moderniser les lois du travail et les politiques sociales. « À l’instar des recommandations du conseil, nous devons nous inspirer des mesures les plus avant-gardistes pour protéger les travailleuses et les travailleurs face aux risques posés par l’IA, telles que la reconnaissance d’un droit à la décision humaine, comme c’est prévu dans le Règlement général sur la protection des données (RGPD) européen », ajoute Mme Senneville.

Quant à l’encadrement de l’utilisation de l’IA dans le secteur public, la CSN appuie la recommandation de renforcer le cadre de gouvernance de l’administration, mais souligne que de nombreuses discussions devront se poursuivre avec les représentantes et les représentants syndicaux. « La venue de l’intelligence artificielle dans des réseaux aussi névralgiques que l’éducation et l’enseignement supérieur pose d’importants problèmes en ce qui a trait aux risques de plagiat et à la détérioration de la relation pédagogique entre les étudiants et le personnel », poursuit Caroline Senneville.

Rappelons que la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ), affiliée à la CSN, avait réclamé d’urgence, au printemps dernier, un moratoire sur le développement des systèmes d’intelligence artificielle afin de permettre un encadrement international, national et local. « Maintenant que le rapport est déposé, il est impératif de légiférer, et ce, pour le bénéfice de l’ensemble de la société », de conclure la présidente.

 

 

Négociations du secteur public – À défaut d’une entente, le Front commun déclenchera la grève générale illimitée en début d’année 2024

Réunies hier dans leurs instances respectives, les délégations de la CSN, de la CSQ, de la FTQ et de l’APTS ont réitéré le mandat de déclencher la grève générale illimitée (GGI), ultime moyen de pression. Elles ont déterminé qu’à défaut d’entente satisfaisante d’ici là pour les 420 000 travailleuses et travailleurs qu’elles représentent la GGI sera exercée rapidement au moment opportun en début d’année 2024.

« Le message envoyé par nos instances pourrait se résumer en deux mots : ouverture et détermination. Après 11 jours de grève, forts de la mobilisation historique de 420 000 travailleuses et travailleurs et avec l’appui de la population à nos revendications, nous sommes ouverts à négocier une entente – favorable autant pour nos membres que pour la population du Québec – mais nous sommes aussi déterminés à obtenir les conditions nécessaires pour maintenir la pression tant qu’il le faudra », font valoir les porte-paroles du Front commun François Enault, premier vice-président de la CSN, Éric Gingras, président de la CSQ, Magali Picard, présidente de la FTQ et Robert Comeau, président de l’APTS.

Une entente possible, si la volonté politique est au rendez-vous

Au lendemain de ces instances, les porte-paroles du Front commun rappellent qu’une entente demeure possible d’ici la fin de l’année mais que pour y parvenir, il est essentiel que le gouvernement accepte de garantir la protection du pouvoir d’achat et d’assurer un enrichissement réel, permettant un rattrapage général des salaires et une amélioration des conditions de travail et d’exercice pour que les réseaux publics puissent faire face à la pénurie de main-d’œuvre qui les frappe de plein fouet. Des ouvertures ont été démontrées par les organisations syndicales, notamment sur la durée de la convention, mais, devant un contexte économique volatile, le gouvernement doit garantir aux 420 000 travailleuses et travailleurs qu’ils et elles ne courront pas le risque de voir leur pouvoir d’achat s’effriter au cours des prochaines années.

À la veille du temps des fêtes, le Front commun continuera de négocier et de mettre les bouchées doubles pour conclure une entente favorable dans les meilleurs délais pour les 420 000 travailleuses et travailleurs ainsi que pour la population. Ces avancées sont possibles, à condition que le gouvernement trouve des solutions pour répondre aux priorités des travailleuses et des travailleurs. Devant l’état actuel des réseaux l’heure n’est pas au statu quo, et encore moins aux attaques. Des mandats pour répondre aux propositions syndicales devront être confiés dès aujourd’hui aux tables sectorielles afin d’arriver à un règlement global.

« La balle est maintenant dans le camp du gouvernement. Nos membres sont mobilisés et déterminés. Nous avons un mandat clair pour avoir recours à la grève générale illimitée afin d’obtenir les conditions de travail nécessaires pour mettre un terme à la pénurie de main-d’œuvre. Nous allons exercer ce mandat si nécessaire et au moment jugé opportun en début d’année. Maintenant, ce que l’on veut d’abord et avant tout, c’est négocier sérieusement », concluent les porte-paroles.

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Statistiques pour mieux comprendre les enjeux de cette négociation
  • Moyenne salariale des employées et employés du secteur public membres du Front commun : 43 916 $ ;
  • retard salarial : 16,6 % ;
  • retard de rémunération globale : 7,4 % ;
  • proportion de femmes parmi les membres du Front commun : 78 %.
À propos du Front commun

Ensemble, la CSN, la CSQ, la FTQ et l’APTS représentent plus de 420 000 travailleuses et travailleurs de l’État québécois dans les secteurs publics, en éducation, en santé et dans les services sociaux ainsi qu’en enseignement supérieur.

Le gouvernement encore coupable de négociations de mauvaise foi et d’entrave aux activités syndicales

Dans une décision tranchante, le Tribunal administratif du travail (TAT) remet à sa place le gouvernement, le ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé et ses négociateurs, en trouvant ces derniers coupables de négocier de mauvaise foi et d’entrave aux activités syndicales. Le TAT, dans son jugement rendu hier, impose des dommages punitifs exemplaires de l’ordre de 45 000 $ par organisation syndicale, pour un total de 315 000 $.

Les organisations syndicales avaient déposé des plaintes pour donner suite à l’imposition de mesures COVID par directives ministérielles unilatérales venant modifier les conditions de travail entravant ainsi le travail de représentation syndicale.

« Après avoir fait plusieurs déclarations antisyndicales dans les derniers jours, le gouvernement Legault se fait taper sur les doigts en pleine période de négociations. Les organisations syndicales en santé et services sociaux invitent le gouvernement à changer d’attitude et appellent ce dernier à mieux collaborer afin d’offrir de meilleures conditions de travail et salariales aux travailleuses et travailleurs des services publics » lancent d’une seule voix Réjean Leclerc, président de la FSSS–CSN, Jessica Goldschleger, première vice-présidente de la FP–CSN, Josée Fréchette, première vice-présidente de l’APTS, Isabelle Dumaine, présidente de la FSQ-CSQ, Sylvie Nelson, présidente du SQEES-FTQ, Maxime Ste-Marie, président du Conseil provincial des affaires sociales (CPAS-SCFP) et Julie Bouchard, présidente de la FIQ.

En modifiant unilatéralement les conditions de travail du personnel sans négociation avec les organisations syndicales, le gouvernement a, une fois de plus, fait de l’entrave syndicale. Dans sa décision, le TAT déplore un « un irrespect total du processus de négociation collective » et « une attitude délinquante » du ministre de la Santé, de ses négociateurs et de son ministère. En plus des dommages punitifs, le TAT force le MSSS à afficher la décision en ligne, mais surtout à cesser d’entraver les activités syndicales et de négocier de mauvaise foi. Rappelons que le gouvernement n’en est pas à sa première condamnation. Des décisions récentes du TAT ont déjà reconnu ses entraves syndicales et sa négociation de mauvaise foi.

« Qu’est-ce que ça va prendre pour que le gouvernement comprenne que ce n’est pas en agissant seul qu’il va arriver à améliorer les conditions de travail pour le personnel du réseau de la santé et des services sociaux? Le gouvernement n’est pas au-dessus des lois. Non seulement il refuse d’écouter les solutions proposées par le personnel en négociation, mais, maintenant, c’est le tribunal qui lui envoie un message clair et le ramène à l’ordre. Il est grand temps qu’il se montre ouvert aux solutions proposées par les représentants syndicaux qui sont d’ailleurs la voix des membres qu’ils et elles représentent », de conclure les organisations syndicales.

Le personnel de tous les cégeps du Québec doit être entendu!

Les porte-parole des organisations syndicales membres du Front commun représentant la quasi-totalité du personnel enseignant, de soutien et professionnel du réseau collégial public ainsi que des travailleuses et des travailleurs du réseau collégial se rassemblent ce matin devant les bureaux du ministère de l’Enseignement supérieur, à Montréal, afin de rappeler que le gouvernement doit appuyer sur la pédale d’accélération dans les négociations sectorielles les concernant.

Des attaques patronales injustifiées
Alors que les problèmes d’attraction et de rétention du personnel s’accentuent dans les cégeps, il est pour le moins renversant de constater que la partie patronale souhaite imposer des reculs aux tables de négociation du réseau collégial.Alors que des solutions existent, il est urgent que la partie patronale s’engage à réellement négocier. « Nos membres sont déterminés à ne pas s’appauvrir et à obtenir des conditions de travail modernes qui reconnaissent la valeur de leurs compétences professionnelles. De son côté, la Fédération du personnel professionnel des collèges (FPPC-CSQ) demeure tout aussi déterminée dans sa recherche de solutions et encourage la partie patronale à s’engager dans un blitz de négociations d’ici le congé des fêtes pour améliorer l’attractivité des emplois et, donc, la qualité des services professionnels offerts au collégial », affirme Matthieu St-Pierre-Poulin, vice-président de la FPPC-CSQ.« En restreignant l’accès au congé sans solde et au programme de réduction volontaire du temps de travail, le gouvernement s’attaque aux rares avantages qu’il restait de travailler dans le réseau public. Cette négociation ne peut pas être celle des reculs ou du statu quo. Si l’on n’améliore pas les conditions de travail, les départs massifs de professionnelles et de professionnels vers d’autres secteurs vont se poursuivre. Il en va de la survie des cégeps comme service public essentiel », souligne Kathrin Peter, deuxième vice-présidente de la Fédération des professionnèles (FP–CSN).
Où est la ministre de l’Enseignement supérieur?
Ce matin, les travailleuses et les travailleurs du réseau collégial aimeraient bien mieux être au chaud, dans les cégeps, à offrir des services aux étudiantes et aux étudiants plutôt que d’être encore obligés de faire la grève et de se rassembler devant le ministère de l’Enseignement supérieur!« Mais ce gouvernement ne nous donne pas d’autres choix. Notre négociation n’avance pas, malgré tout ce que les ministres du gouvernement Legault peuvent dire, à l’exception de la ministre responsable du réseau collégial, qu’on ne voit nulle part. À la veille du congé des fêtes, la partie patronale n’a toujours pas de mandats nous permettant d’avancer sur les demandes syndicales prioritaires : les assurances collectives, les congés rémunérés, les primes, les libérations syndicales, le télétravail et, enfin, le travail du personnel de soutien en cas de suspension des cours. Le Conseil du trésor doit donner les mandats nécessaires aux équipes de négociation pour négocier réellement avec nous, au plus vite. Pas demain, pas dans deux jours, maintenant! », enchaîne Riccardo Pavoni, président du Secteur soutien cégeps de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN).Encore une fois, le réseau collégial semble être complètement ignoré par le gouvernement Legault dans cette négociation pourtant cruciale pour les services publics.« Le personnel de soutien collégial est complètement invisible présentement. Personne n’est là, au ministère, pour soulever les enjeux de notre réseau. La ministre Déry représente-t-elle vraiment l’enseignement supérieur à l’Assemblée nationale? Pourtant, on vit les mêmes choses que les autres réseaux. Malgré ça, on veut toujours nous imposer des reculs qui vont complètement à l’encontre de l’attraction et de la rétention du personnel. Après un an de discussion, il est plus que temps que la partie patronale ait les mandats en poche pour régler cette négociation. C’est assez! », s’insurge Valérie Fontaine, présidente de la Fédération du personnel de soutien de l’enseignement supérieur (FPSES-CSQ).« Le gouvernement n’a pas de stratégies de négociation viables. Ces différents reculs et le refus obstiné depuis un an de parler des solutions syndicales ne peuvent plus durer. Mettons l’épaule à la roue et réglons pour le bien de tous les jeunes, qui méritent un système collégial efficace et florissant », ajoute Éric Gascon, président du Conseil provincial des collèges du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP-FTQ).

Les enseignantes et les enseignants grandement préoccupés
À l’instar des réseaux scolaire et de la santé, plusieurs enjeux sectoriels se négocient actuellement aux tables de négociation du réseau collégial. En ce qui concerne la profession enseignante, « si les cégeps constituaient un des réseaux “gérés par les syndicats”, comme l’a déclaré le premier ministre, nous n’aurions pas besoin de négocier. La réalité, c’est plutôt que, depuis 2010, le nombre de cadres a explosé, un phénomène rendu tangible par l’augmentation de 22 % de leur poids dans la masse salariale, alors que le poids des profs n’a crû que de 2 %. Afin de rétablir l’équilibre, il est grand temps que le gouvernement attribue de véritables mandats de négociation, car, en ce qui nous concerne, il s’avère clair qu’il n’y aura pas d’entente sans gains sectoriels significatifs », terminent Yves de Repentigny et Youri Blanchet, respectivement vice-président de la Fédération nationale des enseignantes et enseignants du Québec (FNEEQ–CSN) et président de la Fédération de l’enseignement collégial (FEC-CSQ), organisations qui ont joint leurs forces dans le cadre de cette négociation au sein de l’Alliance des syndicats de professeures et professeurs de cégep (ASPPC).
À propos
Regroupés en Front commun, la Fédération nationale des enseignantes et enseignants du Québec (FNEEQ–CSN), la Fédération de l’enseignement collégial (FEC-CSQ), la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN), la Fédération du personnel de soutien de l’enseignement supérieur (FPSES-CSQ), la Fédération du personnel professionnel des collèges (FPPC-CSQ), la Fédération des professionnèles (FP–CSN) et le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP-FTQ) représentent la quasi-totalité du personnel des cégeps du Québec.

Les 420 000 travailleuses et travailleurs du Front commun entament une grève de 7 jours

Plus de 2 500 travailleuses et travailleurs du Front commun ont marqué le déclenchement de la plus longue grève du secteur public des 50 dernières années en accueillant les députés en cette dernière journée de la session parlementaire régulière à Québec. C’était aussi l’occasion de rappeler haut et fort leurs revendications et que, même si les fêtes approchent à grands pas, pas question de mettre la pédale douce sur la mobilisation tant que des offres qui répondent à leurs besoins ne seront pas sur la table.

« Si le gouvernement cherche à profiter de la conjoncture actuelle et à nous coincer pour briser notre mouvement, les jours qui viennent lui donneront une idée de ce qui pourrait l’attendre s’il poursuit son entêtement. Notre mouvement ne s’essouffle pas, au contraire. Les dernières semaines ont été galvanisantes, et la population appuie clairement les travailleuses et les travailleurs de nos réseaux. La dernière offre était insuffisante, on continue de négocier et on ne lâche pas! », ont lancé les porte-paroles du Front commun, François Enault, premier vice-président de la CSN, Éric Gingras, président de la CSQ, Magali Picard, présidente de la FTQ, et Robert Comeau, président de l’APTS, en point de presse vendredi matin.

« Personne ne souhaite faire la grève, c’est un moyen, pas une fin en soi. Mais plus encore, personne ne souhaite que nos réseaux continuent de se détériorer de la sorte. La situation est intenable, et, cette fois, tout le monde comprend bien que l’amélioration passe en grande partie par cette négociation. Notre détermination est grande, celle des membres l’est plus encore. Notre monde mérite mieux, le Québec mérite mieux. Et c’est aussi ce que signale la population au gouvernement. C’est le temps de faire le choix politique qui s’impose : des conditions de travail et de pratique qui permettent enfin de revaloriser tout le travail investi par celles et ceux qui éduquent, soutiennent, accompagnent et prennent soin. »

L’objectif du Front commun demeure d’en arriver à un règlement avant les fêtes, et le mandat voté par les membres permettait d’utiliser des séquences de grève selon les besoins de la négociation. C’est donc une ultime séquence de journées de grève qui s’amorce aujourd’hui, et il s’agit aussi du dernier avertissement. Rappelons que le Front commun détient un mandat très fort, adopté à plus de 95 %, de déclencher une grève générale illimitée au moment jugé opportun.

Pour le Front commun, il est clair que le gouvernement porte une importante part de responsabilité face au recours à la grève. Son refus de proposer des offres à la hauteur des besoins urgents des travailleuses et des travailleurs crée le blocage actuel aux tables de négociations.

« C’est quand même fou d’en arriver là après plus d’un an de négociation! Et on est toujours devant les mêmes vieilles stratégies gouvernementales : d’abord, ne pas montrer de véritable volonté de négocier, puis le faire sur la place publique à coup de déclarations vaines, attendre que la mobilisation soit à son comble et que les moyens de pression éclatent pour tout précipiter en quelques semaines. Cette fois, notre monde en a eu assez et ils ne sont pas les seuls! Les solutions existent, et c’est le temps de prendre les enjeux qui secouent nos réseaux à bras le corps. Là, ça suffit! »

Rappelons que le gouvernement a présenté une nouvelle offre au Front commun mercredi après-midi, laquelle a été jugée insuffisante à sa face même. Mais le Front commun rappelle que tout est en place pour faire atterrir la négociation. Les équipes sont entièrement disponibles, et les instances respectives sont même prévues dans la semaine du 18 décembre afin de faire le point sur la négociation. L’objectif demeure un règlement satisfaisant pour l’ensemble des travailleuses et des travailleurs de nos réseaux. Et ce ne sera possible que si les conditions de travail ET le salaire sont à la hauteur de leurs attentes!

Le Front commun représente 420 000 travailleuses et travailleurs des secteurs de la santé et des services sociaux, de l’éducation et des cégeps, qui seront en grève du 8 au 14 décembre inclusivement. Le conflit touche l’ensemble des centres de services scolaires, des cégeps et des établissements de santé et de services sociaux du Québec.

Pas d’entente possible sans une garantie de la protection du pouvoir d’achat et un enrichissement permettant un rattrapage salarial

« Il n’y aura pas d’entente sans la protection du pouvoir d’achat et sans un enrichissement permettant un rattrapage pour nos membres. Nous ne laisserons personne s’appauvrir et ça, le gouvernement de la CAQ doit le comprendre ». C’est en ces termes que les porte-paroles du Front commun ont répondu à l’offre de table centrale déposée hier par le gouvernement.

Pour François Enault, premier vice-président de la CSN, Éric Gingras président de la CSQ, Magali Picard présidente de la FTQ et Robert Comeau, président de l’APTS, le gouvernement a finalement déposé hier – un an après le début des discussions – une première offre salariale qui permettra de négocier de manière plus sérieuse. Toutefois, il semble toujours aussi déconnecté de la réalité vécue par les travailleuses et les travailleurs des services publics, en offrant 12,7% sur cinq ans. « Pas 16,7% comme il l’affirme publiquement, mais bel et bien 12,7%, tel qu’écrit noir sur blanc dans le dépôt ».

Appauvrir les femmes

Rappelons que selon les chiffres du ministère du Travail, les conventions collectives signées en 2022 incluent une augmentation moyenne de 9 % pour la première année. Que propose le gouvernement aux travailleuses et aux travailleurs des réseaux publics pour la première année? Un maigre 4,3 %, alors que l’inflation de 2022 a été de 6,7 %.

« Est-ce que les médecins spécialistes, est-ce que les policiers de la SQ, est-ce que les juges accepteraient de s’appauvrir? La réponse est NON. Comment le gouvernement de la CAQ peut-il sérieusement proposer cela aux femmes des services publics? »

Aucun rattrapage

En plus de l’appauvrissement qui est sur la table, la nouvelle offre ne permet toujours pas un rattrapage. « Les travailleuses et les travailleurs continueront de subir un retard important par rapport aux autres salarié-es du Québec, tant sur les salaires que sur la rémunération globale, même quand on considère le régime de retraite. Il s’agit d’un enjeu primordial si le gouvernement souhaite remettre les services publics sur les rails en attirant et en retenant la main-d’œuvre nécessaire, au lieu de quoi, les travailleuses et les travailleurs actuels seront nombreux à choisir de fuir les réseaux. » Le plus récent rapport de l’Institut de la statistique du Québec indique d’ailleurs que ce retard dans la rémunération globale est de 7,4 % par rapport aux autres salariés du Québec.

La retraite

Rare point positif de cette nouvelle offre : le recul du gouvernement à propos de ses attaques sur le régime de retraite. « Enfin, le gouvernement s’est rendu à l’évidence : les travailleuses et les travailleurs n’avaient pas à être pénalisés par la bonification du Régime des rentes du Québec. En ayant réglé cette question, nous pourrons enfin parler des salaires, des assurances, des ouvriers spécialisés et des disparités régionales, des enjeux importants pour lesquels le statut quo est impensable ».

Statistiques pour mieux comprendre les enjeux de cette négociation

  • Moyenne salariale des employées et employés du secteur public membres du Front commun : 43 916 $ ;
  • Retard salarial : 16,6 % ;
  • Retard de rémunération globale : 7,4 % ;
  • Proportion de femmes parmi les membres du Front commun : 78 %.

Le prix Pierre-Vadeboncoeur remis à Dahlia Namian

Le prix Pierre-Vadeboncoeur, créé par la CSN en 2011, a été remis à la sociologue Dahlia Namian pour son essai La société de provocation, publié chez Lux éditeur. Ce prix est doté d’une bourse de 5000 $ et a été remis à la lauréate par la secrétaire-générale de la CSN, Nathalie Arguin.

L’annonce en a été faite aujourd’hui à l’occasion d’une réunion du conseil confédéral de la centrale qui se tient à Lévis. Pierre Vadeboncoeur, considéré par plusieurs comme l’un des plus importants essayistes québécois, a été conseiller syndical à la CSN de 1950 à 1975.

Cette œuvre, dont le sous-titre est Essai sur l’obscénité des riches, illustre de manière absolument convaincante à quel point l’étalage de la richesse de milliardaires comme Elon Musk, Jeff Bezos ou Bernard Arnault constitue un outrage à l’égard de la multitude qui peine à se nourrir et à se loger. La présidente du jury, Claudette Carbonneau, qui a présidé la CSN de 2002 à 2011, a déclaré en remettant le prix : « Les militantes et les militants vont trouver dans cet essai matière à nourrir leur argumentaire quand il s’agira de faire la démonstration de ces injustices et de ces inégalités qu’il nous faut combattre au quotidien. »

Outre la présidente, le jury était composé des lauréats de l’année dernière, l’auteure Mélikah Abdelmoumen, le journaliste Jean-François Nadeau du Devoir et Catherine Ladouceur, professeure de littérature au Cégep de Sherbrooke et syndiquée à la CSN.

Madame Namian enseigne à l’École de travail social de l’Université d’Ottawa. Ses travaux de recherche portent sur la pauvreté et l’exclusion.

À propos

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle regroupe plus de 330 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans 8 fédérations, ainsi que sur une base régionale dans 13 conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

Grève des casinos : les gains humains

Les travailleuses et les travailleurs des casinos du Québec ont une longue histoire syndicale qui prend racine au début des années 1990. Combattants et présents dans les jeux en ligne, mais aussi à Charlevoix, Gatineau, Mont-Tremblant et Montréal, ils et elles ont traversé de nombreux conflits et bâti un milieu de travail qui fait aujourd’hui l’envie de toutes et de tous.

Deux ans de pandémie et une inflation record ont terni ce lustre. L’échéance des conventions collectives au printemps 2022 a préparé le terrain pour une mobilisation sans précédent chez les syndiqué-es. Pour la première fois, les 1700 travailleuses et travailleurs des huit syndicats présents aux quatre coins du Québec ont négocié d’une même voix afin d’éviter le déclin de leurs conditions de travail.

Après un an de négociations et une grève de trois mois, on peut dire que c’est mission accomplie. Une recommandation du conciliateur a été acceptée par près des trois quarts des membres en septembre dernier, mettant ainsi fin au conflit de travail. Pour l’occasion, le Point syndical vous propose une incursion dans l’univers syndical des établissements de jeu.

Une longue tradition

Ancien policier pour les chemins de fer du Canadien National (CN), Riccardo Scoppeleti travaille à la sécurité du Casino de Montréal depuis 1993. Il se souvient avec amusement de la signature des cartes survenue deux ans après son embauche dans les salles de bain du casino, à l’abri des regards. Fort de son expérience de délégué syndical au CN, il s’implique dans son nouveau syndicat dès sa fondation.

Pour lui, la recette gagnante d’une grève se trouve dans l’appui des membres, de son exécutif et de la CSN, le « mothership » comme il l’appelle affectueusement. Au cœur de son engagement qui dure depuis bientôt vingt ans se trouve sa volonté de trouver des solutions, mais surtout, d’écouter.

« Ma mère m’a toujours dit qu’on avait deux oreilles et une seule bouche pour une bonne raison. Je pense qu’on doit écouter deux fois plus qu’on parle, c’est ce qui me permet de trouver des solutions », explique le président de l’unité de sécurité du Casino de Montréal.

L’écoute, c’est ce qui a fait la différence pour Valérie Bergeron, haute dirigeante syndiquée au Casino de Charlevoix. Au quotidien, elle s’assure que les clientes et clients exécutifs, ou VIP, ont tout ce dont ils ont besoin. Peu à peu, le stress de sa première grève a laissé place à une routine structurée autour des lignes de piquetage. Ce changement de perspective, elle l’attribue en grande partie à Éric Dufour, président de l’unité.

« Éric a vraiment été capable de nous mettre à l’aise, il répondait à toutes nos questions et je n’ai jamais eu l’impression de le déranger. C’était très rassurant de pouvoir nous appuyer sur lui », conclut Valérie, qui ressort de la grève forte des liens de solidarité qu’elle a tissés.

Attention : la CAQ met nos ainé-es en danger

Par crainte de rupture de service, le gouvernement de la Coalition Avenir Québec souhaite pérenniser un règlement mis en place dans l’urgence, en pleine pandémie. Alors même que durant cette période nous avons été témoins de situations désastreuses en résidence pour ainés (RPA), ce projet de modification permettrait à toute personne appelée à donner des soins aux usagères et usagers de RPA, mais non membre d’un ordre professionnel, de rester en poste pendant un an, et ce, sans qu’aucune formation ne soit exigée. La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) tire la sonnette d’alarme quant aux dangers d’une telle décision pour nos ainé-es et elle interpelle le gouvernement pour qu’il exige que les travailleuses et travailleurs en RPA reçoivent les formations de base beaucoup plus rapidement.

Avant la pandémie, le personnel de RPA devait, pour être embauché, avoir minimalement suivi la formation de réanimation cardiorespiratoire (RCR) et celle portant sur les Principes pour le déplacement sécuritaire des bénéficiaires (PDSB). Le gouvernement souhaite maintenant accorder un délai d’un an après l’embauche pour ces mêmes formations, pourtant très courtes et essentielles à l’exercice du métier.

Lorsque l’on travaille avec des ainé-es en résidence, il est fondamental de pouvoir intervenir en cas d’urgences cardiovasculaires ou d’étouffement. « La formation (RCR) ne dure qu’une journée, dont la moitié peut être faite en ligne. On comprend qu’il manque de personnel, mais de permettre une année complète sans que cette formation de base soit suivie dépasse l’entendement. Des situations d’horreur sont à prévoir parce que c’est carrément dangereux pour la santé et la sécurité nos ainé-es », s’indigne Lucie Longchamp, vice-présidente de la FSSS–CSN.

Marlène Ross, représentante du secteur des centres d’hébergement privés à la FSSS–CSN, souligne également le fait qu’aujourd’hui, dans les résidences pour aîné-es, on retrouve des personnes en déficience intellectuelle, qui sont en dépassement de soins ou encore qui ont des troubles mentaux. « Il est irresponsable de placer ces gens vulnérables et à risque entre les mains de personnes mal outillées pour composer avec leurs réalités. C’est contraire au principe de précaution et ça met nos ainé-es à risque. »

« De plus, ne pas recevoir la formation pour déplacer correctement les usagers et les usagères laisse présager de nombreux accidents de travail. On veut attirer plus de personnel, mais on ne met pas le cadre pour les garder en place. On comprend le besoin de plus de flexibilité, mais on pense que les travailleuses et les travailleurs devraient être formés à leur arrivée ou dans les semaines suivant leur embauche », de conclure la représentante syndicale du secteur.

Le Front commun sera en grève les 21, 22 et 23 novembre prochains

Alors que 420 000 travailleuses et travailleurs sont en grève partout au Québec depuis minuit, le Front commun annonce ce matin que la prochaine séquence de grève se déroulera du 21 au 23 novembre prochains, à moins de parvenir à une entente d’ici là.

« Nous annonçons aujourd’hui le moment de la deuxième séquence de grève qui se tiendra sur trois journées complètes. Notre message ce matin est clair : nos équipes de négociation sont entièrement disponibles pour les deux prochaines semaines. L’objectif, c’est d’arriver à un règlement qui sera gagnant-gagnant, pour les travailleuses et les travailleurs, ainsi que pour les services à la population. Personne ne souhaite une autre séquence de grève, mais nous serons prêts s’il le faut », ont lancé les porte-paroles du Front commun, François Enault, premier vice-président de la CSN, Éric Gingras, président de la CSQ, Magali Picard, présidente de la FTQ et Robert Comeau, président de l’APTS.

« Cela dit, il faut bien comprendre que ce mouvement est une démonstration de la détermination de nos membres, qui ont voté à 95 % en faveur de la grève et qui sont prêts à aller jusqu’au bout, jusqu’à la grève générale illimitée, si le gouvernement ne comprend pas le message », ont tenu à préciser les porte-paroles.  

Rappelons que le 29 octobre dernier, le Conseil du trésor a déposé une offre contenant une bonification dérisoire de seulement 1,3 %. L’offre salariale, qui est passée de 9 % sur cinq ans à 10,3 % pour la même période, ne réglerait en rien les problèmes causés par l’immense retard que subissent les 420 000 travailleuses et travailleurs regroupés en Front commun. Au contraire, elle les appauvrirait.

« Après que 100 000 personnes soient venues appuyer le Front commun dans les rues le 23 septembre, après un mandat de grève générale illimitée adopté à 95 % après un dépôt insultant dimanche dernier, le gouvernement nous pousse aujourd’hui à exercer la grève. Il récolte ce qu’il a semé, rien de moins. À l’heure actuelle, nous avons élagué nos demandes à l’ensemble des tables sectorielles. Mais une chose est certaine, les attentes des travailleuses et des travailleurs sont grandes. Laisser notre monde s’appauvrir, c’est non négociable ! », ont tonné les porte-paroles. 

Rappelons aussi que le gouvernement a choisi de donner aux parlementaires 30 % d’enrichissement et de rattrapage, auxquels viendront s’additionner d’autres augmentations annuelles, et qu’il a offert 21 % sur cinq ans aux policiers de la Sûreté du Québec, offre qui a été refusée. L’entente salariale à convenir avec le Front commun devra obtenir le même niveau de considération.