La Protectrice du citoyen confirme la tempête parfaite dans les résidences pour aîné-es

Le rapport final de la Protectrice du citoyen sur la gestion de la crise due à la COVID-19 dans les CHSLD durant la première vague confirme plusieurs problèmes soulevés par la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN).

Des CHSLD à terre avant le début de la pandémie
Le rapport de la Protectrice du citoyen montre bien à quel point les CHSLD étaient mal préparés pour faire face à une pandémie. Le manque de personnel, les méga-établissements trop centralisés et le manque d’équipements de protection individuelle sont des causes importantes de la crise qu’ont vécu les aîné-es en CHSLD.

Pour la FSSS–CSN, ce rapport illustre le fait que le réseau de la santé et des services sociaux n’est pas parvenu à protéger les aîné-es les plus vulnérables de notre société et le personnel. La FSSS–CSN salue particulièrement la recommandation visant à élaborer une stratégie nationale de lutte à la pénurie de main-d’œuvre et de promotion des métiers et des professions dans le domaine de la santé et des services sociaux et le développement d’un plan détaillé de renforcement de la capacité des CHSLD à appliquer des mesures de prévention et de contrôle des infections.

« Juste avant l’arrivée de la COVID-19, le personnel était encore à se relever d’années d’austérité et de la réforme Barrette. Avec cette réforme, on a mis de côté la prévention et on a enlevé encore plus d’autonomie aux équipes de travail. Le résultat, c’est qu’on était déjà à bout de souffle avant que la pandémie nous frappe. En plus, on n’avait plus les outils pour agir en prévention. Plus tôt que tard, il va falloir revoir l’organisation du réseau, réinvestir et améliorer les conditions de travail du personnel si on ne veut pas revivre une telle crise », explique Judith Huot, vice-présidente de la FSSS–CSN.

Les préposé-es en retraitement des dispositifs médicaux pour un règlement du maintien de l’équité salariale

Des centaines de préposé-es en retraitement des dispositifs médicaux (PRDM) de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) participent aujourd’hui à une manifestation nationale pour exiger du gouvernement qu’il règle leurs plaintes de maintien de l’équité salariale de 2010.

Depuis plusieurs semaines, les PRDM de la FSSS–CSN multiplient les actions partout au Québec pour que le gouvernement mette fin à leur discrimination salariale. Ce sont des PRDM de plusieurs régions du Québec qui se sont donnés rendez-vous aujourd’hui à Trois-Rivières pour manifester ensemble et demander à la présidente du Conseil du trésor, Sonia Lebel, d’intervenir pour reconnaître leur travail.

Ces 2000 travailleuses et travailleurs du réseau de la santé jouent un rôle crucial dans les hôpitaux. Les PRDM ont la responsabilité de stériliser le matériel médical, notamment celui nécessaire pour les chirurgies. Leurs plaintes de maintien de l’équité salariale de 2010 ne sont toujours pas réglées, ce qui nuit à attirer et retenir le personnel dans le réseau.

« Ça fait plus de 10 ans que les PRDM, comme d’autres travailleuses et travailleurs du réseau, attendent d’être reconnus à leur juste valeur. On souligne ces jours-ci le 25e anniversaire de la Loi sur l’équité salariale. Pourtant, il n’y a rien à fêter pour les PRDM! L’inaction du gouvernement a des conséquences négatives. Elles et ils sont nombreux à vouloir quitter la profession et il est difficile d’attirer la relève. Le gouvernement a tout en main pour régler ça. Qu’il se déniaise enfin et règle les plaintes de maintien de l’équité salariale », explique Josée Marcotte, vice-présidente de la FSSS–CSN.

Gouverner par arrêtés dans le réseau de la santé et des services sociaux : ça suffit!

Devant l’urgence d’agir pour soulager la pression insoutenable qui repose sur les épaules des professionnelles en soins et dans le but d’offrir à la population québécoise un accès à de meilleurs soins et services de santé, la FSSS–CSN, la FSQ-CSQ, la FIQ et la FIQP, le SQEES-FTQ et le SCFP ont déposé une plainte d’entrave au travail syndical au tribunal administratif du travail en vertu de l’article 12 du Code du travail. La démarche vise à stopper le recours abusif et systématique du gouvernement à l’état d’urgence et aux décrets des conditions de travail.

 La stratégie du ministre de la Santé et des Services sociaux de se placer au-dessus des lois du travail et de dicter unilatéralement les conditions de travail des professionnelles en soins n’aura pas eu les effets attractifs ni rétentifs, soutiennent les leaders des cinq organisations syndicales représentant le personnel en soins infirmiers et cardiorespiratoires.

« Depuis le début, nous avons salué la volonté du gouvernement de mettre sur la table un milliard de dollars supplémentaires pour tenter de renverser les effets de la crise de la pénurie de personnel et des conditions de travail qui sévit dans le réseau de la santé. Nous avons toujours levé la main pour collaborer à trouver des solutions pour continuer à offrir les services essentiels à la population. Devant le refus de ce gouvernement d’avoir des discussions franches avec les représentants des travailleuses et des travailleurs, nous n’avons malheureusement d’autres choix que de nous tourner vers la voie judiciaire. Les syndicats, à titre d’agents négociateurs nommés par la loi, sont incontestablement les mieux placés pour guider le gouvernement dans la mise en place de mesures efficaces. Aujourd’hui, c’est à nos membres et à la population que nous pensons, », soulignent les leaders de la FSSS–CSN, de la FSQ-CSQ, de la FIQ et de la FIQP, du SQEES-FTQ et du SCFP.

La plainte déposée par les organisations syndicales dénonce le contournement du processus de négociation par le gouvernement. Les syndicats rappellent que l’enjeu de pénurie de personnel dans le réseau de la santé et des services sociaux n’a rien à voir avec l’urgence sanitaire, car la crise des conditions de travail et la pénurie qui en découle existaient bien avant la pandémie. Le recours à un arrêté ministériel dans ce contexte est injustifiable.

« Faire fi des conventions collectives, du droit du travail et s’entêter à décider unilatéralement sans l’écho du terrain : ça suffit! Pour nous, seule la concertation est un gage de succès, n’en déplaise au ministre », concluent les cinq syndicalistes.

L’article 12 du Code du travail stipule : « Aucun employeur, ni aucune personne agissant pour un employeur ou une association d’employeurs, ne cherchera d’aucune manière à dominer, entraver ou financer la formation ou les activités d’une association de salariés ».

Équité salariale : une campagne pour rappeler qu’il reste encore du chemin à parcourir!

À l’aube du 25e anniversaire de la Loi sur l’équité salariale, la FTQ, la CSN et la CSQ unissent leur voix pour célébrer les avancées des femmes et rappeler qu’il ne faut pas baisser les bras, car il reste encore du chemin à parcourir.

La Loi sur l’équité salariale (LÉS) a transformé fondamentalement la façon dont le droit à l’équité salariale est protégé au Québec. Or, malgré les amendements à la loi en 2009 et en 2019, des problèmes de fond subsistent et portent encore préjudice aux femmes.

On poursuit la lutte!
La LÉS célèbrera donc son 25e anniversaire le 21 novembre prochain, en pleine effervescence autour de la relance économique du Québec. Dans ce contexte, il apparaît donc important pour les trois centrales syndicales de souligner que l’équité salariale est encore, à ce jour, un objectif inachevé et que la loi doit être modifiée afin que les iniquités salariales soient véritablement et durablement réparées.

En effet, l’expérience terrain nous permet d’affirmer que la loi n’atteint pas son objectif quant à la mise en œuvre et au maintien de l’équité salariale. Le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale a pourtant répété à maintes reprises qu’il y aurait une autre occasion pour apporter une réforme plus substantielle à la Loi sur l’équité salariale.

Les trois organisations profitent donc des 25 ans de la loi pour lui tendre la main afin que cela se fasse rapidement. Les prochaines modifications devront permettre d’atteindre à 100 % l’objectif de la loi : des salaires égaux pour des emplois équivalents.

La campagne On a fait du chemin
La FTQ, la CSN et la CSQ s’unissent donc pour déployer une campagne sur les réseaux sociaux qui se déroulera du 15 au 21 novembre. L’objectif de la campagne est de rappeler les avancées faites grâce à cette loi importante qui protège nos droits fondamentaux, mais aussi d’expliquer ce qu’est l’équité salariale, d’illustrer les différentes iniquités qui perdurent et de rappeler que des changements majeurs restent à faire pour permettre à toutes les femmes du Québec d’être rémunérées à la juste valeur de leur travail.

Pour en savoir plus, visitez onafaitduchemin.com. Sur les réseaux sociaux, surveillez les différentes publications du 15 au 21 novembre 2021 et rejoignez la conversation! #OnAFaitDuChemin

Nos organisations (CSQ, CSN, FTQ) représentent plus de 1 100 000 travailleurs et travailleuses dans tous les secteurs d’activités tant public que privé.

Télétravail : les centrales invitent syndicats et employeurs à se doter de balises claires et objectives

Alors que le retour dans les milieux de travail s’intensifie avec la fin de certaines mesures sanitaires encadrant les espaces de bureaux, la FTQ, la CSN et la CSD dévoilent aujourd’hui des modèles de politique et d’entente visant à baliser le recours au télétravail.

Imposé par la force des choses dès les premiers jours de la pandémie, le recours au télétravail est bel et bien là pour rester, estiment les centrales syndicales. Afin que ce mode de travail ne devienne source de tension ou d’insatisfaction, des balises concrètes, basées sur des principes partagés par l’ensemble des parties concernées, doivent en régir son attribution.

Ainsi, les centrales syndicales estiment que le télétravail doit conserver son caractère volontaire. La décision de l’autoriser doit être accordée en fonction de critères objectifs et applicables équitablement à un groupe de personnes salariées partageant les mêmes réalités.

La volonté des employeurs de superviser les prestations de travail ne doit toutefois pas enfreindre certains principes protégeant la vie privée à laquelle ont droit les travailleuses et les travailleurs, peu importe le lieu où ils exercent leur prestation de travail, soulignent la FTQ, la CSN et la CSD.

Le modèle de politique de télétravail développé par les centrales syndicales prévoit également des dispositions claires quant aux horaires de travail et leur flexibilité, à la charge des coûts d’équipement entraînés et de l’ensemble des obligations et responsabilités dévolues aux parties. Les enjeux, complexes, reliés à la santé et la sécurité au travail des personnes salariées en mode de télétravail sont également abordés, ainsi que ceux reliés à la protection des données.

Enfin, les centrales syndicales suggèrent aux parties concernées de consigner des ententes particulières de télétravail explicitant ses modalités et sa période d’application.

Citations 

« Les 18 derniers mois auront démontré que nous sommes très loin d’une appréciation unanime du télétravail, tant parmi les salarié-es eux-mêmes qu’auprès des employeurs. Certains y ont pris goût, alors que d’autres s’impatient de retrouver leur bureau. Une chose est sûre, le télétravail ne doit ni être imposé ni attribué aléatoirement au gré des humeurs. Des balises claires et objectives sont nécessaires. » – Caroline Senneville, présidente de la CSN 

« Ce que nous proposons aux organisations syndicales et patronales avec ce modèle de politique de télétravail, c’est un guide devant permettre à tous et à toutes d’être traités équitablement dans le respect des lois du travail. Peu importe ce qu’on en dit ou ce qu’on en pense, le télétravail est là pour de bon. Il s’agit maintenant de trouver un équilibre gagnant-gagnant pour les travailleurs et travailleuses et pour l’employeur. Ce guide doit permettre, entre autres, de baliser l’encadrement, la supervision, les horaires de travail, ainsi que la protection de la vie privée. Il s’agit d’un outil précieux. » – Daniel Boyer, président de la FTQ

« Le télétravail va demeurer une réalité dans l’organisation du travail pour plusieurs secteurs d’activité. Certes, si le télétravail apporte son lot d’avantages, il doit tenir compte autant des besoins des travailleurs et travailleuses que des besoins organisationnels. Pour que tous et toutes y trouvent une voie durable et satisfaisante, il est impératif que cela se fasse avec un encadrement qui assure aux travailleuses et aux travailleurs des conditions de travail qui respectent leurs droits. » – Luc Vachon, président de la CSD

La FSSS–CSN devant la coroner pour dénoncer la tempête parfaite dans les résidences pour aîné-es

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) témoignait cette semaine à l’enquête publique sur les décès dans les résidences pour aîné-es. La FSSS–CSN a fait valoir que l’état déplorable dans lequel le réseau s’est présenté à l’arrivée de la pandémie, jumelé à l’entêtement du Comité sur les infections nosocomiales du Québec de l’INSPQ (CINQ) et du gouvernement à ne pas appliquer adéquatement le principe de précaution, ont mis à risque le personnel et les personnes âgées hébergées.

Un réseau de la santé et des services sociaux à terre au début de la pandémie
Pour la FSSS–CSN, trouver des solutions efficaces afin d’agir sur ce qui a causé ces décès dans les résidences pour aîné-es passe par l’examen des causes systémiques de cette crise. À l’arrivée de la pandémie, le réseau était fragilisé, grandement sous-financé et désorganisé. La prévention en santé et sécurité du travail (SST) était le parent pauvre de l’organisation du réseau. Les manquements en matière de planification, malgré ce qu’on avait pourtant appris des crises passées, ont été nombreux. À cela s’ajoute le fait que la détérioration des conditions de travail et le manque de personnel ont entraîné un cercle vicieux de mobilité à outrance du personnel, de recours aux agences privées et d’épuisement professionnel généralisé.

Un refus de bien protéger le personnel
Le CINQ et le gouvernement se sont obstinés à ne pas appliquer le principe de précaution dans leurs recommandations, ce qui a contribué à exposer le personnel au virus. En faisant des recommandations du CINQ leurs « règles de l’art », la CNESST et les employeurs ont ainsi abdiqué à jouer pleinement leur rôle en prévention. La FSSS–CSN et ses syndicats ont dû multiplier les interventions à tous les niveaux pour dénoncer les lacunes en prévention et obtenir des correctifs.

Ce que ça va prendre pour ne plus jamais revivre un tel drame
La FSSS–CSN a profité de son passage pour expliquer ce qu’il faut changer pour ne plus jamais revivre un drame comme celui de la pandémie de COVID-19. Cela repose sur un réseau décentralisé et géré plus démocratiquement, bien financé et avec une culture de la prévention bien ancrée. Le Québec doit se doter d’un véritable régime public de soins de longue durée, aussi bien en hébergement que dans le soutien à domicile. Il faut aussi une meilleure planification de la main d’œuvre et de meilleures conditions de travail pour le personnel. Enfin, il faut mieux se préparer pour être en mesure de faire face à de telles situations, en se dotant de mécanismes de suivis rigoureux, permettant notamment d’assurer la disponibilité de tout le matériel et de tous les équipements nécessaires.

« Quand une pandémie survient, il est trop tard si on manque déjà de personnel, de matériel et qu’on est mal préparé. L’absence d’écoute et d’échanges pour entendre nos préoccupations a retardé la mise en place de réelles solutions. Ce sont malheureusement les aîné-es les plus vulnérables de notre société et les travailleuses et travailleurs qui œuvrent auprès d’eux qui ont subi les conséquences de la désorganisation en santé. Il faut beaucoup mieux se préparer, en priorisant dorénavant la prévention, pour ne plus revivre ça », explique Jeff Begley, président de la FSSS–CSN.

Les syndicats de la santé et des services sociaux estomaqués par le mépris du ministre Dubé

Les leaders des organisations syndicales représentant le personnel en soins infirmiers et cardiorespiratoires s’expliquent mal les commentaires du ministre Dubé lors de son point de presse. Pour les organisations syndicales, le ministre semble vouloir trouver un coupable pour les difficultés qu’il rencontre dans le recrutement de personnel.

Visiblement, le ministre Dubé n’a pas pris connaissance des nombreuses solutions1 mises de l’avant par les organisations syndicales au MSSS dans les derniers jours. Rappelons que les organisations syndicales représentant les professionnel-les en soins ont tendu la main au gouvernement récemment pour implanter des solutions pour parvenir à attirer et retenir le personnel dans le réseau. Nous proposons des solutions qui s’appuient sur les demandes de nos membres sur le terrain, sans mesure coercitive, sans mesure disqualifiante et inéquitable.

Plutôt que de s’engager dans des échanges et discussions permettant de rapidement implanter des mesures qui vont véritablement contribuer au retour des professionnel-les en soins, le gouvernement a refusé de nous faire un retour. Le ministre Dubé laisse entendre que nous n’en avons que pour les libérations syndicales, alors que c’est loin d’être l’aspect principal des solutions apportées lors des récentes rencontres avec le MSSS.

« Le plan de match gouvernemental pour recruter du personnel n’a pas porté fruit jusqu’à maintenant. Plutôt que de reconnaître ses erreurs et enfin accepter de collaborer avec les acteurs du terrain pour améliorer les choses, le ministre Dubé s’en prend encore une fois aux syndicats. C’est devenu une tactique usée à la corde. Ce qui ne marche pas, c’est la gestion autoritaire par arrêté ministériel. Les résultats ne sont pas au rendez-vous et ce ne sont pas les syndicats qu’il faut blâmer », dénoncent ensemble la FSQ-CSQ, la FIQ, la FSSS-CSN, le SQEES-FTQ et le SCFP.

1 Annexe : Les pistes de solution proposées par les organisations syndicales représentant le personnel des soins infirmiers et cardiorespiratoires

Aucune mesure coercitive, disqualifiante et inéquitable pour les membres

1. Toutes les journées rémunérées en vertu de la convention collective sont réputées être des journées de travail pour l’application des différents montants forfaitaires.
2. Toutes les absences sans solde ne sont pas considérées comme des journées travaillées donc le prorata s’applique.
3. Pour les personnes salariées bénéficiant des régimes de la SAAQ, de la CNESST, du RQAP et de l’assurance salaire, s’assurer que les montants forfaitaires soient versés en respect des lois d’ordre public.
4. En aucun temps, il ne peut y avoir réclamation des sommes déjà versées sauf en cas de démission à moins que la personne salariée ne change d’établissement.
5. Tout quart de travail effectué durant la fin de semaine donne droit aux montants forfaitaires sans disqualification possible.
6. Toute période consécutive de 4 semaines de soir ou de nuit donne droit aux montants forfaitaires de 2000 $ sans disqualification possible, mais avec application du prorata (vacances, fériées). Pour la personne salariée à temps partiel qui accepte de rehausser son poste en demeurant temps partiel, elle reçoit le montant forfaitaire au prorata sur ses quarts rehaussés.
7. Les montants forfaitaires sont accordés à compter de la date de l’engagement de rehaussement à temps complet ou de rehausser son poste à temps partiel en demeurant temps partiel, à toute personne qui accepte, à quelque moment que ce soit, de se porter volontaire.
8. Toute personne à temps partiel peut demander à être considérée à temps complet pour la période déterminée par l’entente. Elle reprendra son poste à temps partiel détenu au moment de son engagement initial.
9. Lorsqu’une personne démissionne, le temps travaillé à temps complet ou sur des quarts rehaussés à temps partiel est comptabilisé au prorata de cette période pour les montants déjà versés et dus. Si elle change d’établissement dans le réseau public, l’engagement est transféré au nouvel employeur.
10. La retraitée réembauchée est soumise aux dispositions des conventions collectives. Les parties locales peuvent convenir d’un aménagement d’horaire différent pour la période de l’engagement. Le montant forfaitaire doit être payé au prorata des journées travaillées.
11. Toutes mesures doivent respecter les règles de la convention collective en vigueur notamment la notion de déplacement.
12. Les personnes salariées à temps partiel qui acceptent de rehausser leur nombre d’heures sans rehaussement à temps complet reçoivent un montant forfaitaire pour chacun des quarts supplémentaires.
13. Pour les personnes salariées déjà à temps complet et pour celles qui acceptent de rehausser leur poste à temps partiel ou à temps complet, l’employeur s’engage à garantir une stabilité de poste, 1 quart de travail dans un service, ainsi qu’une prévisibilité dans l’octroi des horaires.
14. Quant aux mesures annoncées concernant l’ajout de personnel administratif ainsi que les bourses pour la formation d’infirmière auxiliaire, le gouvernement s’engage à déposer le plan de déploiement aux organisations syndicales.
15. Aucun contrat signé actuellement en vigueur ne peut être opposé à une personne salariée.

Les paramédics en conflit accueillent les parlementaires à l’Assemblée nationale

Près de 200 paramédics se sont réunis ce matin devant l’Assemblée nationale afin d’accueillir les ministres et les député-es à leur arrivée au Parlement. Des dizaines de boîtes jaunes de format géant ont aussi été déposées sur le terrain de la colline Parlementaire.

« Le gouvernement Legault semble oublier que dans les ambulances, il y a des paramédics qui travaillent d’arrache-pied et qui sauvent des vies tous les jours. Pourtant, leur travail n’est pas reconnu à sa juste valeur depuis trop longtemps. Les boîtes jaunes partout sur le terrain de l’Assemblée nationale sont là pour rappeler aux parlementaires qu’ils ont une responsabilité dans ce conflit de travail », déclare Caroline Senneville, présidente de la Confédération des syndicats nationaux (CSN).

« Nous appelons au respect, mais personne ne répond au bout de la ligne »
Présentement en négociation pour le renouvellement de leurs conventions collectives, la CSN presse le gouvernement Legault d’améliorer les conditions de travail et de redresser le salaire des paramédics en urgence. « Il est scandaleux que le secteur soit à une croisée des chemins et que le gouvernement refuse de se pencher sur les problèmes du système préhospitalier. Nous sommes à l’heure des choix : ou bien le gouvernement continue de dédaigner ces enjeux ou bien il décide de développer réellement le secteur en investissant dans ses travailleuses et travailleurs », poursuit la présidente.

Jean Gagnon, paramédic et représentant du secteur préhospitalier à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), rappelle que les paramédics sont un maillon indispensable de la chaîne de survie. « Nous méritons d’être reconnus et respectés pour ce métier qui est loin d’être fait pour tout le monde, mais nos conditions salariales et de travail ne le reflètent pas. Faut-il rappeler que nous avons le salaire le moins élevé des intervenantes et intervenants de l’urgence ? Que nous pouvons à peine prendre nos pauses repas et finir à l’heure, car il y a trop d’appels et pas assez d’effectifs pour y répondre ? Et que dans certaines régions, on nous demande d’être disponibles 24 heures sur 24, 7 jours sur 14, pour répondre aux appels, et ce, en étant payés une heure sur deux ? Avez-vous déjà vu ça ? », demande M. Gagnon.

Selon Jean Gagnon, il faut donner un sérieux coup de barre avant de frapper le mur vers lequel le secteur préhospitalier se dirige. « Ce coup de barre passe par la nécessaire amélioration de nos conditions salariales et de travail. Les négociations actuelles offrent l’occasion de redresser la situation. Mais les représentants du gouvernement font preuve d’un manque de compréhension de notre réalité quotidienne et minimisent nos demandes. Nous appelons au respect, mais malheureusement, jusqu’à maintenant, personne ne répond au bout de la ligne », termine M. Gagnon.

Les syndicats de la santé et des services sociaux déplorent le manque de collaboration gouvernementale

Les leaders des organisations syndicales représentant le personnel en soins infirmiers et cardiorespiratoires déplorent le manque de collaboration pour convenir, ensemble, de solutions pouvant améliorer les conditions de travail et répondre à la crise importante de pénurie de personnel en soins infirmiers et cardiorespiratoires.

À la suite de rencontres intensives pour ramener les travailleuses et les travailleurs de la santé dans le réseau et implanter le changement de culture tant réclamé par leurs membres, les représentants ministériels ont écouté une partie des propositions syndicales sans juger bon de faire un retour.

Les organisations syndicales voulaient que ce comité de travail se penche sur des solutions pérennes, valorisantes et reconnaissantes de tout le travail accompli dans le quotidien par le personnel de la santé. Elles proposaient des solutions sans mesure coercitive, disqualifiante et inéquitable pour les membres. Cependant, l’exercice des derniers jours était tronqué et a escamoté notre volonté de trouver de telles solutions.

Depuis le début de la pandémie, le ministre de la Santé et des Services sociaux a cherché systématiquement à écarter les syndicats des discussions. Il a préféré la coercition, la division et la menace, plutôt que de s’engager dans la voie légitime de la concertation pour atteindre ses objectifs.

« On a l’impression de faire partie d’une belle stratégie de relations publiques du gouvernement, mais, à la suite de ces rencontres, nous refusons de servir de légitimation aux actions de ce dernier. Encore une fois, nous apprendrons lors d’une conférence de presse les pistes de solutions retenues par le ministre et celles qu’il a rejetées. Pourtant, les organisations syndicales sont d’avis que ces solutions sont à considérer dans une perspective globale et non à la pièce », dénoncent ensemble la FSQ-CSQ, la FIQ, la FSSS–CSN, le SQEES-FTQ et le SCFP.

Il a été largement démontré que gouverner à coup d’arrêtés ministériels (155 depuis la déclaration d’urgence sanitaire, dont 105 visant des conditions de travail), la méthode du bâton contre des travailleuses et des travailleurs de la santé, cela ne donne pas les résultats escomptés, bien au contraire.

Par exemple :

  • L’arrêté ministériel 2020-007 a accentué la détresse et l’épuisement des travailleuses et des travailleurs de la santé, de même qu’il a accéléré leur départ vers le privé.
  • Les mesures restrictives et coercitives contenues dans l’arrêté 2021-071 concernant les primes d’attraction et de rétention sont un frein massif au recrutement, alors que le réseau peine à offrir les soins et les services essentiels à la population et que les bris de services se multiplient. Plusieurs des mesures vont aussi carrément à l’encontre du nouveau contrat de travail. Un travail de collaboration dans la mise en place de ces mesures aurait pu faire en sorte d’éviter qu’elles soient reçues assez froidement sur le terrain.

L’urgence sanitaire utilisée de façon abusive pour se faire du capital politique
Pour les leaders syndicaux, l’urgence sanitaire n’est plus une excuse pour justifier le gouvernement de continuer à imposer des mesures inéquitables et discriminatoires, et passer outre les conditions prévues au contrat de travail négociées en toute bonne foi.

« Les syndicats sont les seuls agents négociateurs légitimes pour parler au nom des travailleuses et des travailleurs de la santé. Le gouvernement doit agir en conséquence et discuter avec nous pour en arriver à une entente lorsqu’il est question des conditions de travail de nos membres. Il ne peut pas unilatéralement imposer ses volontés et nous interpeller seulement lorsque ses initiatives autoritaires échouent », expliquent les leaders syndicaux.

« Le ministre de la Santé est en train de saborder ses propres mesures visant l’attraction et la rétention du personnel. Nos membres sont à bout du manque de respect et de reconnaissance. L’abus de pouvoir et la division ne conduisent jamais au succès. Il est temps que le ministre le réalise », concluent les leaders syndicaux.

Pour vraiment décentraliser le réseau de la santé et des services sociaux

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) demande au gouvernement d’aller plus loin dans la décentralisation du réseau de la santé et des services sociaux. Uniquement rajouter des gestionnaires ne permettra pas de donner un nouveau souffle au réseau. Grâce à un récent sondage, la Fédération a identifié plusieurs solutions pour mieux organiser le réseau.

Les travailleuses et travailleurs disent ce qu’ils pensent d’une refonte du réseau
Dans les dernières semaines, le gouvernement Legault a indiqué son intention d’apporter des changements au réseau de la santé et des services sociaux, notamment pour aller vers une plus grande décentralisation. C’est pour connaître l’opinion de ses membres que la FSSS–CSN a lancé un sondage du 20 au 27 octobre, auquel plus de 3400 salarié-es ont répondu.

« La décentralisation, ça veut dire quoi ? Pour le ministre Dubé, ça semble s’arrêter à ajouter des cadres. Mais si on veut se donner une chance que ça aille mieux dans le réseau, ça va prendre plus que ça. Ça va prendre une gestion plus humaine des ressources, plus d’autonomie pour les équipes de travail, une participation à la gestion pour le personnel et la population et une approche globale moins médico-hospitalière », explique Jeff Begley, président de la FSSS–CSN.

La réforme Barrette nous a mal préparés à faire face à la pandémie
Pour 79 % des répondantes et répondants, le réseau aurait été en meilleure posture pour faire face à la pandémie si la réforme Barrette n’avait pas eu lieu. La centralisation à outrance a enlevé les leviers aux milieux de travail pour bien prendre soin du personnel et de la population et pour agir efficacement en prévention de la santé et sécurité du travail (SST). La FSSS–CSN a sondé ses membres et ils souhaitent une amélioration de la prévention, notamment en mettant en place des comités de SST pour agir en prévention dans les milieux de travail et en ayant un regard externe pour faire le bilan de la prévention dans le réseau.

Six solutions pour que ça aille mieux
La FSSS–CSN identifie six solutions prioritaires pour instaurer le changement de cap nécessaire pour répondre à la détresse du personnel et mieux répondre aux besoins de la population.

  • Démocratisation

Pour 80 % des répondantes et répondants au sondage de la FSSS–CSN, un projet de loi qui viendrait réviser le réseau devrait miser sur la démocratisation, notamment une plus grande participation du personnel et de la population à la gestion.

  • Des équipes de travail plus autonomes

C’est 83 % des répondantes et répondants qui pensent qu’un projet de loi qui viendrait réviser le réseau devrait miser sur des équipes de travail plus autonomes.

  • Freiner la place du privé

C’est 85 % des répondantes et répondants qui pensent que le ministre doit profiter de ce projet de loi pour freiner la place du privé et utiliser les ressources et les sommes économisées pour réinvestir dans le réseau public. La FSSS–CSN réclame notamment que le gouvernement intègre dès maintenant le personnel des agences privées dans le réseau, toutes catégories de personnel confondues.

  • Effacer les ravages de l’austérité

Depuis la réforme Barrette, les gouvernements ont récupéré plus de 11,5 milliards de dollars dans le financement des établissements publics. Il sera impossible de parvenir à remettre le réseau sur pied si ce manque à gagner n’est pas réinvesti, selon la FSSS–CSN.

  • Améliorer de manière permanente les conditions de travail

Le gouvernement met de plus en plus le doigt sur les bons bobos. Mais il refuse jusqu’à maintenant de prendre les moyens qu’il faut pour attirer et retenir le personnel. Pour cela, il doit améliorer les conditions de travail et mieux reconnaître le personnel de manière permanente et non par des primes temporaires et inéquitables. Pour y arriver, il doit cesser d’agir seul à coups d’arrêtés ministériels et négocier de bonne foi avec les syndicats.

  • Sortir les centres jeunesse et les soins de longue durée des CISSS et CIUSSS

Les CISSS et CIUSSS ont montré leur incapacité à prendre en charge toutes les missions du réseau. Ils ont particulièrement échoué pour les centres jeunesse et les soins de longue durée (CHSLD et soutien à domicile). C’est pourquoi la FSSS–CSN réclame une réorganisation du réseau permettant de donner une structure autonome à ces missions centrales.

Trois autres journées de grève pour les 11 000 salarié-es des CPE syndiqués à la CSN

Après une autre journée de négociation infructueuse mardi, la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) annonce que les 11 000 travailleuses et travailleurs de CPE syndiqués à la CSN seront en grève les 2, 3 et 4 novembre prochain.

« Nous avons le devoir de continuer à mettre de la pression sur le gouvernement, déclare Lucie Longchamps, vice-présidente à la FSSS-CSN. Accepter ce que le gouvernement nous offre et signer une entente à rabais sont les pires choses que nous pourrions faire en ce moment. Ça ferait en sorte que les travailleuses et les travailleurs continueraient d’être surchargées, continueraient d’être sous-payés, et continueraient de quitter leur emploi. »

Le comité de négociation syndical a notamment profité de cette rencontre avec les porte-paroles patronaux pour présenter sa contre-proposition aux offres faites la semaine dernière sur la place publique par la secrétaire du Conseil du trésor, Sonia Lebel. Les deux parties n’ont eu d’autres choix que de se rendre compte qu’un fossé considérable les sépare toujours.

« C’est surprenant qu’un gouvernement qui continue de promettre de plus en plus de places dans les services de garde approche cette négociation comme n’importe quelle autre, c’est-à-dire en essayant de faire le moins de concessions possible aux travailleuses et aux travailleurs, se désole Stéphanie Vachon, responsable du secteur des CPE à la FSSS–CSN. Nous devrions plutôt travailler ensemble dans l’objectif commun d’assurer non seulement la pérennité, mais la croissance du réseau des CPE. »

Les trois journées de grève annoncées seront les quatrième, cinquième et sixième journées d’un mandat de grève de 10 jours adopté à 97 % par les travailleuses et les travailleurs de CPE au début de l’automne.

PCRE : pour plusieurs, la pandémie est pourtant loin d’être terminée

Alors que le gouvernement fédéral annonce ne pas prolonger la PCRE, qui prend fin dès ce samedi 23 octobre, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) s’inquiète des « trous » en termes de revenus pour certaines catégories de travailleuses et travailleurs.

La nouvelle prestation pour travailleurs en confinement est moins accessible que la PCRE puisqu’elle sera offerte uniquement aux travailleurs dont l’interruption de travail est directement imputable à un ordre de confinement imposé par un gouvernement. « On ne sait pas ce que les mois à venir nous réservent. Dans la dernière année et demie, l’aide gouvernementale a été cruciale pour bien du monde. On souhaite que le gouvernement fédéral continue à jouer son rôle essentiel auprès des travailleuses et travailleurs pour éviter les faillites et les drames humains », affirme Caroline Senneville, présidente de la CSN.

« Le gouvernement de Justin Trudeau doit maintenant s’engager clairement à régler, une fois pour toutes et de toute urgence, le problème du “trou noir”, cette période où une personne au chômage, ayant souvent un emploi saisonnier, a épuisé ses prestations d’assurance-emploi sans avoir été en mesure de retrouver un emploi. Celui-ci affecte un trop grand nombre de travailleuses et de travailleurs, ajoute la présidente. Cette réforme devra également garantir l’admissibilité au programme des personnes travaillant à temps partiel, majoritairement des femmes, tout comme l’accès des travailleuses et des travailleurs. »

La Fédération nationale des communications et de la culture (FNCC-CSN) s’inquiète pour sa part du sort réservé aux nombreux artistes qui étaient admissibles à la PCRE, mais qui n’ont pas accès au programme d’assurance-emploi. « Les travailleuses et les travailleurs autonomes sont nombreux dans le secteur des arts et de la culture, l’un des plus frappés par la pandémie, rappelle sa présidente, Annick Charette. Il leur arrive quoi lundi matin? Ces personnes doivent avoir accès à une forme de supplément de revenu : le gouvernement a pris cet engagement de façon très claire en campagne électorale. »

Une ambulance 100% électrique n’améliorera pas les conditions de travail des paramédics

Le 18 octobre, une trentaine de paramédics sont allés accueillir le ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé, qui était très fier de dévoiler à Belœil la première ambulance 100 % électrique.

Alors que les paramédics sont en négociation depuis mai 2020 et que les offres patronales déposées le 6 octobre dernier sont loin d’être satisfaisantes, lors de son point de presse, le ministre a osé dire ceci : « Les travailleurs de la santé nous sont si précieux, qu’il faut absolument tout faire pour en prendre soin ».

Monsieur Dubé, ça prend plus que des ambulances 100 % électriques pour « prendre soin » des paramédics, il faut faire plus que des opérations de communication. Il faut déposer des offres qui amélioreront concrètement les conditions de travail et salariales !

La partie ne fait que commencer, les paramédics travailleront fort dans les coins pour obtenir la reconnaissance qui leur revient. Un appel au respect !

 

Les PRDM interpellent les PDG des établissements du réseau de la santé

Les préposé-es en retraitement des dispositifs médicaux (PRDM) de partout au Québec interpellent leur PDG cette semaine pour les inviter à venir les rencontrer pour mieux comprendre le rôle central qu’elles et ils jouent dans les hôpitaux. Les PRDM de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) leur demande d’intervenir auprès du gouvernement pour qu’il règle enfin leur plainte de maintien de l’équité salariale.

Tout au long de la semaine, les PRDM affilié-es à la FSSS–CSN transmettent des lettres aux PDG des établissements pour les inviter à venir à leur rencontre et à porter leurs revendications auprès du gouvernement. Sans la contribution des 2000 PRDM du Québec, il n’est pas possible de rattraper le retard des chirurgies dues à la pandémie. Pourtant, le gouvernement refuse toujours d’utiliser le meilleur moyen à sa portée pour les convaincre de rester dans le réseau, soit de reconnaître enfin la juste valeur de leur emploi. La FSSS–CSN empresse le gouvernement de régler la plainte de maintien de l’équité salariale de 2010 et de poser rapidement un geste concret de reconnaissance envers ces femmes.

« Les PRDM maintiennent la pression sur le gouvernement et elles et ils veulent se faire entendre ! On espère que les PDG prendront acte de l’urgence de la situation et qu’ils interviendront eux aussi auprès du gouvernement pour qu’il arrête de se traîner les pieds sur le maintien de l’équité salariale. Parce que sans les PRDM, on n’opère pas ! », indique Josée Marcotte, vice-présidente de la FSSS–CSN.

Les travailleuses forcent le gouvernement à agir en santé et dans les services de garde

Le discours d’ouverture de la nouvelle session parlementaire de François Legault prouve que les actions des travailleuses et travailleurs du réseau de la santé et des services sociaux et du réseau des services de garde éducatifs portent fruit. À un an des élections, la crise de nos réseaux devient une priorité incontournable.

La crise de nos réseaux comme enjeu préélectoral
La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) constate que le gouvernement place les problèmes du réseau de la santé et des services sociaux et du réseau des services de garde éducatifs à la tête de ses préoccupations. Étant la plus grande organisation syndicale dans ces deux secteurs, la FSSS-CSN ne peut que se féliciter que le gouvernement entend enfin agir.

La volonté de décentraliser le réseau de la santé et des services sociaux est la voie à suivre, comme le demande la FSSS–CSN depuis plusieurs années. De plus, pour arriver à régler la crise, elle invite le gouvernement à laisser tomber les mesures d’urgence temporaires et à agir en profondeur par des mesures qui touchent l’ensemble du personnel de ces secteurs. Pour la FSSS–CSN, c’est la seule manière de régler l’enjeu du manque de personnel qui touche de nombreux titres d’emploi, aussi bien en santé et services sociaux que dans les services de garde éducatifs. Pour y arriver, le gouvernement doit cesser de contourner les lieux de négociation et travailler en collaboration avec nous.

« C’est vrai que les choses doivent changer. Mais pour ça, il faut faire autrement et se mettre à l’écoute. Depuis son arrivée au pouvoir, le gouvernement s’entête à agir seul et à ne mettre de l’avant que des propositions pour régler les problèmes les plus urgents. Il faut faire plus pour régler la crise de nos réseaux. Pour que les choses changent, il faut enfin répondre aux demandes des travailleuses et travailleurs qui font face à la pandémie depuis plus d’un an et demi », lance Jeff Begley, président de la FSSS–CSN.

Réaction de la FSSS-CSN aux annonces du discours d’ouverture
Dans le réseau des services de garde éducatifs, le gouvernement indique son intention depuis plusieurs semaines de compléter le réseau pour répondre au manque de places. La FSSS–CSN appuie cette volonté, tout en rappelant que ces places doivent se créer dans les CPE et les milieux familiaux régis et subventionnés pour offrir la meilleure qualité aux parents. Pour parvenir à créer de nouvelles places, le gouvernement a besoin de personnel. C’est pourquoi la FSSS–CSN lui rappelle l’urgence de régler la négociation des CPE à la satisfaction des travailleuses et travailleurs.

Dans le réseau de la santé et des services sociaux, l’enjeu du manque de personnel doit être au cœur des actions gouvernementales. Pour la FSSS–CSN, à court terme, le gouvernement devrait intégrer le personnel des agences privées pour permettre au personnel du réseau de souffler. Le gouvernement doit aussi cesser de préconiser les primes temporaires, parce que le personnel réclame une amélioration des conditions de travail et une reconnaissance permanente de leurs efforts pour lutter contre le manque de personnel, comme le révèle un récent sondage de la Fédération. À cela s’ajoute le fait qu’il faut réinvestir pour combler le manque à gagner causé par l’austérité, notamment par un investissement de 2,5 milliards de dollars cette année seulement. Pour la FSSS–CSN, il faut renforcer les services sociaux et les soins de longue durée et accentuer la participation du personnel à l’organisation du travail.

Plus que jamais, il nous faut revendiquer et agir en SST

À la suite de l’adoption du projet de loi no 59, devenu la nouvelle loi 27, plus que jamais, tous les milieux de travail devront revendiquer et agir en matière de santé et de sécurité du travail (SST).

« Même si nous reconnaissons certaines avancées, au lieu de réellement moderniser la Loi sur la santé et la sécurité du travail (LSST) et la Loi sur les accidents du travail et les maladies professionnelles (LATMP), le projet de loi no 59 du ministre du Travail, Jean Boulet, nous a imposé des reculs historiques importants avec lesquels nous devons maintenant composer », de dénoncer David Bergeron-Cyr, vice-président de la CSN, responsable politique de la SST.

« Nous devons donc redoubler de vigilance en agissant dans chaque milieu de travail dès que des enjeux de SST doivent être soulevés. En ce sens, j’incite toutes les travailleuses et tous les travailleurs du Québec à prendre la juste mesure des enjeux de SST dans leur milieu. Ça fait plus de 100 ans que nous luttons pour les travailleuses et les travailleurs et, plus que jamais, il est primordial de poursuivre la défense de notre droit de travailler sans risquer nos vies et notre santé », de conclure monsieur Bergeron-Cyr.

Du 17 au 23 octobre 2021, lors de la Semaine nationale de la santé et de la sécurité du travail, la CSN réitère l’importance de revendiquer des mécanismes de prévention et d’agir rapidement afin d’éliminer les dangers à la source.

Des milliers de travailleuses de CPE manifestent à Québec

Après avoir fait du piquetage devant leurs établissements respectifs jeudi, plus de 6 000 travailleuses et travailleurs de CPE ont convergé vers la Capitale-Nationale vendredi afin de conclure leur deuxième journée de grève consécutive en manifestant devant l’hôtel du Parlement du Québec.

« C’est plus de la moitié des travailleuses et des travailleurs de CPE syndiqués à la CSN qui se sont déplacés aujourd’hui pour faire entendre leur mécontentement, s’exclame Caroline Senneville, présidente de la CSN. Si le gouvernement pensait que nos membres allaient se satisfaire de son annonce d’hier, il est à même de constater aujourd’hui que ce n’est pas le cas : nous sommes plus soudées et plus déterminées que jamais. »

La CSN considère que les sommes promises la veille par la secrétaire du Conseil du trésor, Sonia Lebel, et le ministre de la Famille, Mathieu Lacombe, ne changent rien à la négociation en cours, qu’elles sont nettement insuffisantes et qu’il reste encore plusieurs questions à régler avant d’en venir à une entente.

« On se réjouit de voir que le gouvernement se rend à l’évidence que les éducatrices sont sous-payées, plaisante Stéphanie Vachon, représentante du secteur des CPE à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN). S’il pouvait maintenant prendre conscience du fait qu’il y a d’autres travailleuses et travailleurs dans le réseau qui sont tout aussi importants et tout aussi sous-payés, les négociations pourraient peut-être progresser un peu. »

« Les augmentations octroyées par le gouvernement sont un pas dans la bonne direction, estime Lucie Longchamps, vice-présidente de la FSSS-CSN. Par contre, quand Mme Lebel prétend que la CSN ne veut pas négocier, alors que ça fait des mois qu’on attend la réponse du gouvernement sur plusieurs enjeux cruciaux que nous avons soulevés à la table de négociation – comme la surcharge de travail, le respect des ratios du nombre d’enfants par éducatrice et le soutien pour les enfants à besoins particuliers, c’est une distorsion de la réalité et c’est carrément insultant. »

La FEESP–CSN réclame qu’on double la prime annuelle de rétention et d’attraction du personnel

Presque deux ans jour pour jour après le dépôt du rapport du Comité de réflexion sur les enjeux de la pénurie de main-d’œuvre dans le secteur du transport scolaire, la problématique pourtant bien connue au ministère de l’Éducation, loin de se résorber, continue de s’aggraver, et ce, malgré les nombreuses propositions formulées par les acteurs du milieu, causant des bris de services au quotidien dans toutes les régions du Québec.

Pour tenter de corriger cette fâcheuse situation dans les meilleurs délais, la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN) réclame aujourd’hui que l’aide financière de rétention et d’attraction destinée aux conductrices et conducteurs de véhicules scolaires passe de 2000 $ à 4000 $, comme déjà demandé en 2019 à la suite d’études de marché. Elle demande en outre que les chauffeurs de berlines puissent aussi être admissibles à cette prime et que des ressources soient mises à la disposition des conductrices et conducteurs, dont la moyenne d’âge oscille autour de 60 ans, pour les accompagner dans le processus de demande en ligne.

« Ça fait des années qu’on sait que des incitatifs pour attirer et surtout retenir la main-d’œuvre dans le secteur du transport scolaire s’imposent. Déjà, en 2019, on évaluait que l’écart annuel moyen entre le salaire des conductrices et conducteurs d’autobus scolaires et ceux des autres emplois similaires dans le domaine du transport de personnes variait entre 4000 $ et 11 000 $, d’où notre demande de fixer minimalement le montant de la prime à 4000 $. Or, le gouvernement en a décidé autrement en le limitant à 2000 $, engendrant les conséquences que l’on connaît aujourd’hui. Pas surprenant que les employeurs de transport scolaire peinent actuellement à recruter avec un tel retard salarial, sans parler des conditions de travail extrêmement exigeantes du métier qui se sont aggravées avec la pandémie », a affirmé Josée Dubé, présidente du Secteur transport scolaire de la FEESP–CSN et présidente du Syndicat des travailleurs des Autobus Gil-Ber–CSN.

Une prime peu accessible
En plus de l’insuffisance évidente du montant de la prime de rétention et d’attraction, celle-ci est loin d’être accessible pour une majorité de conductrices et conducteurs d’autobus, en plus d’exclure les chauffeurs de berlines. « Pour ma part, j’ai dû remplir moi-même plus d’une quinzaine de demandes en ligne sur les quelque 70 membres de mon syndicat, et je sais que je suis loin d’être la seule dans cette situation. Nos membres, qui ont pour la plupart plus de 60 ans, sont généralement très peu familiers avec la navigation en ligne. Certains n’avaient même pas d’adresses courriel ! C’est vous dire si le programme d’aide financière mis en place demeure peu accessible pour eux, poursuit Mme Dubé. Si le ministère de l’Éducation souhaite que la prime se rende à celles et ceux à qui elle est destinée, il se doit de mettre les ressources nécessaires à leur disposition pour les accompagner dans le processus de réclamation. »

Le transport scolaire : une condition de base d’accessibilité à l’éducation
Pour la présidente par intérim de la FEESP–CSN, Stéphanie Gratton, un sérieux coup de barre doit impérativement être donné pour corriger la situation et surtout, pour mettre un terme à l’incertitude et l’angoisse constantes que vivent les parents à chaque jour relativement au transport scolaire de leurs enfants. « Presque tous les jours, depuis la rentrée, on voit les reportages à la télé se multiplier, faisant état des nombreux bris de services dans le transport scolaire. Chaque fois, ça impacte des centaines, voire des milliers de familles dans leur planification au quotidien. On comprend les parents d’être en colère. Nous le sommes tout autant face à l’inaction du gouvernement et à son manque de vision », a affirmé Mme Gratton.

« François Legault, depuis son élection, ne cesse de clamer sur toutes les tribunes que l’éducation demeure sa priorité. S’il est sérieux, il est temps qu’il le démontre, car pour une majorité d’élèves du primaire et du secondaire, l’accessibilité à l’éducation passe d’abord et avant tout par le transport scolaire. C’est une condition de base à respecter pour éviter les casse-têtes à répétition pour les familles du Québec. Après les grands discours, l’heure est maintenant à la cohérence dans l’action, M. Legault », a conclu Mme Gratton.

Rappelons enfin que certains employeurs ont également contribué à accentuer la pénurie de personnel en priorisant leurs profits au détriment des conditions de travail de leurs employé-es. Il est maintenant temps pour eux de faire aussi leur part pour être plus concurrentiels sur le marché de l’emploi.

Un sondage de la FSSS–CSN révèle que les primes temporaires ne sont pas la solution pour régler la pénurie

Alors que le gouvernement a récemment annoncé des mesures pour attirer et retenir des infirmières dans le réseau, la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) a mené un sondage pour entendre les solutions identifiées par le personnel. Si le gouvernement préconise les primes temporaires, les travailleuses et travailleurs réclament une amélioration des conditions de travail et une reconnaissance permanente de leurs efforts pour lutter contre le manque de personnel.

Le gouvernement rate la cible
Le sondage mené du 1er au 8 octobre a permis de rejoindre 4234 répondantes et répondants membres de la FSSS–CSN, principalement dans le réseau public de la santé et des services sociaux et dans les CPE. Quand on leur demande de quelles manières concrètes il serait possible d’améliorer leur santé physique et psychologique au travail pour mieux lutter contre le manque de personnel, les répondantes et répondants au sondage identifient principalement la reconnaissance de leurs efforts par des mesures financières permanentes (73 %) et la réduction de la charge de travail (63 %). Ils sont bien peu nombreux (24 %) à cibler la reconnaissance de leurs efforts par des primes temporaires, pourtant la voie préconisée par le gouvernement.

« Ce que les travailleuses et travailleurs disent au gouvernement, c’est que s’il veut vraiment régler le manque de personnel, il doit prendre une autre direction. Elles et ils sont au front depuis plus d’un an et demi face à la pandémie et sont à bout. Il faut d’urgence travailler à réduire la charge de travail et à mieux reconnaître la contribution de l’ensemble du personnel », explique Jeff Begley, président de la FSSS–CSN.

Des risques psychosociaux à prendre en compte pour mettre fin à l’hémorragie
La majorité des plus de 4200 répondantes et répondants du sondage de la FSSS–CSN identifie la charge de travail et la reconnaissance au travail comme les deux principaux problèmes minant leur santé psychologique. Parmi les autres risques psychosociaux les plus préoccupants dans le milieu de travail qui augmentent le manque de personnel dans nos réseaux, les répondantes et répondants ciblent le manque d’autonomie décisionnelle, les difficultés de conciliation travail-famille-études et le manque de soutien des supérieurs et collègues.

Il faut un minimum de 18 $ l’heure pour sortir de la pauvreté

Des groupes de lutte contre la pauvreté et de défenses des non-syndiqué-es, des centrales syndicales et des syndicats* profitent de la Journée mondiale pour le travail décent pour affirmer que le salaire minimum nécessaire pour permettre aux travailleurs et travailleuses du Québec de sortir de la pauvreté s’établit dorénavant à 18 $ l’heure.

Depuis 2016, la revendication portée par différents groupes syndicaux et communautaires d’un salaire minimum à 15 $ l’heure a remis cet enjeu sur la place publique en plus de mener à des hausses substantielles du salaire minimum, lequel demeure cependant bien insuffisant. En 2021, il est évident qu’il est impossible de vivre décemment avec le salaire minimum actuel de 13,50 $ l’heure. Même la revendication de 15 $ l’heure n’est plus adéquate en raison de la hausse du coût de la vie, particulièrement en matière de logement et de l’augmentation du coût du panier d’épicerie. C’est pourquoi une mise à jour était nécessaire.

Le salaire minimum doit permettre aux travailleurs et aux travailleuses qui occupent un emploi à temps plein de sortir de la pauvreté. En se guidant sur différents indicateurs, tels que la mesure à faible revenue (MFR-60), en consultant leurs membres, en réalisant des entrevues et un sondage auprès des personnes à faible salaire, nos organisations en sont arrivées à fixer leur nouvelle revendication en matière de salaire minimum à 18 $ l’heure. Une telle revendication tend d’ailleurs à se rapprocher du revenu viable comme défini par l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques (IRIS). C’est sur la base de ce constat que plusieurs organisations ont déjà adopté dans leurs instances la revendication pour la hausse du salaire minimum à 18 $ l’heure et que d’autres consulteront leurs membres afin de définir les orientations lors de leurs prochaines instances.

« Mais, au-delà des calculs et des aspects techniques, la lutte pour le salaire minimum reste une affaire de principe. Il est tout simplement inacceptable que le travail soit synonyme de pauvreté. Or, ce qui devrait aller de soi ne fait malheureusement pas consensus. Les regroupements d’employeurs et le gouvernement travaillent fort pour que ça ne se passe pas. Pourtant, dans le contexte économique actuel de pénurie de main-d’œuvre dans les secteurs à bas salaire, il n’y a plus d’excuses pour ne pas se rendre à 18 $. Pour nos organisations, le Québec est trop riche et prospère pour qu’un seul travailleur ou une seule travailleuse vive dans la pauvreté », déclarent les représentants et représentantes des organisations.

« L’augmentation du salaire minimum est un levier économique en soi qui favorise une société plus égalitaire. Il permet une augmentation du pouvoir d’achat des personnes, majoritairement des femmes, et réduit les écarts de revenus qui se creusent avec les années. C’est dans cet esprit que nos organisations revendiqueront 18 $ l’heure et nous nous mobiliserons pour y arriver! », ajoutent les membres des organisations.

* Organisations signataires :
La Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ)
La Confédération des syndicats nationaux (CSN)
La Centrale des syndicats du Québec (CSQ)
La Centrale des syndicats démocratiques (CSD)
Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ)
Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ)
Front de défense des non-syndiquéEs (FDNS)
Collectif pour un Québec sans pauvreté