L’argent au mauvais endroit

Le Syndicat des travailleuses en service de garde de Lanaudière-CSN dénonce l’utilisation de l’argent des CPE fait par l’Association des employeurs des CPE de Lanaudière pour se faire représenter par deux firmes d’avocats pour le même service.

Depuis près d’un an, les directions des Centres de la petite enfance, membres de l’Association des employeurs des CPE de Lanaudière qui compte actuellement 10 CPE, soit les Petites Girouettes, Gamin Gamine, Tirelou, Boutchoux, Aux Portes du Matin, Boutons de Rose, Belle Bulle, Petits Fouineurs, Multi-Garde et Clin d’œil, sont représentées par deux firmes d’avocats. Une pour les relations de travail et les négociations dites locales et l’autre pour la négociation nationale. Dès le début, le Syndicat des travailleuses en service de garde de Lanaudière-CSN a dénoncé cette utilisation de l’argent des CPE à la responsable du dossier, Mme Cloutier, directrice du CPE Les Petites Girouettes, car plusieurs CPE étaient déjà en situation de précarité financière. Rappelons que l’Association des employeurs des CPE de Lanaudière ne représente que 10 des 150 CPE de l’Association patronale nationale des Centres de la petite enfance (APNCPE). Or, après un an de travaux, l’APNCPE s’est finalement retirée de la table nationale. En réaction, le syndicat dénonce à nouveau le fait que, pendant cette période d’incertitude face aux coupures dans les CPE, l’association des employeurs continue à se payer deux firmes d’avocat à même les coffres des CPE. « Tout ça se fait sur le dos de l’avenir de nos enfants » de dire Mme Lili Tremblay, présidente du syndicat.

La situation financière déjà précaire et fragilisée par la réduction de 3 % de la subvention annuelle octroyée par le ministère de la Famille du Québec pour l’année qui se termine, le sera davantage par l’ajout de coupures globales de l’ordre de 120 millions de dollars dans les services de garde. « Déjà, des CPE ont effectué des coupures dans les heures des éducatrices et dans l’alimentation » mentionne M. Luc Tremblay, trésorier du syndicat.

L’Association des employeurs des CPE de Lanaudière venait tout juste de renouveler le contrat de la première firme d’avocats quand elle a décidé d’adhérer, en plus, à l’APNCPE pour être présente à la négociation nationale. Maintenant que l’on sait que l’APNCPE n’est plus présente à la table de négociation nationale, on ne comprend pas pourquoi l’Association des employeurs des CPE de Lanaudière continuerait à maintenir son adhésion à l’APNCPE, qui elle aussi paie un cabinet d’avocats pour un service déjà couvert. « Les C.A. et les directions doivent agir de façon responsable avec l’argent qui leur est octroyé » d’ajouter la secrétaire du syndicat, Mme Caroline Doucet.

STT de la Librairie Martin (FC-CSN)

En négociation depuis le printemps dernier, les syndiqués de la Librairie René Martin étaient à pied d’œuvre pour négocier le renouvellement de leur contrat de travail. Ce dernier a pris fin le 31 juillet. Le processus de négociation s’étant amorcé avec l’annonce par l’employeur qu’il était aux prises avec de sérieuses difficultés financières. Conscient du contexte économique difficile pour les librairies indépendantes, le syndicat a dès lors offert plusieurs concessions, les mêmes qui par ailleurs ont permis aux employés syndiqués de s’entendre avec l’employeur voisin sur St-Viateur, BuroPlus Martin. L’employeur a refusé en alléguant que c’était nettement insuffisant. La partie syndicale a donc demandé à l’employeur de bien vouloir soumettre ses états financiers à une firme externe d’experts comptables aux fins d’analyse. L’employeur a refusé et les négociations se sont retrouvées dans l’impasse. Il aura donc fallu que la partie syndicale demande, au début de l’été, l’intervention du ministre du Travail pour qu’il y ait nomination d’une personne conciliatrice.

Depuis le début des négociations, l’employeur exige aux employés syndiqués de ramener l’ensemble de leurs conditions de travail au niveau de celles prévues aux normes du travail et de leur retirer leur assurance collective. L’employeur prétend qu’il s’agit de la seule alternative possible afin d’assurer la viabilité financière de l’entreprise.

À une demi-heure de la fin de leur quart de travail et à quelques heures du réveillon de Noël, les employés syndiqués de la Librairie Martin ont été invités à quitter les lieux de travail. L’employeur venait d’annoncer qu’il décrétait un lock-out.

Un pas vers le démantèlement de nos services publics

Il y a un an, le ministre de la Santé et des Services sociaux annonçait l’interruption des projets de construction autofinancés de deux nouvelles buanderies publiques du réseau de la santé. Le ministre Barrette voulait alors évaluer la possibilité du recours au privé pour leur financement. Les deux buanderies, bien implantées dans leur région — Partagec à Québec et Lavérendière dans Lanaudière, avaient pourtant reçu toutes les autorisations nécessaires pour aller de l’avant avec leur projet.

Depuis l’automne 2014, la CSN a démontré à de multiples reprises qu’aucun argument ne justifie la privatisation des services de buanderie publics. Pertes fiscales reliées aux salaires moindres offerts dans le secteur privé, perte d’expertise dans le réseau, perte de plus de 200 emplois de qualité, contrats commerciaux opaques et déficit démocratique pour les partenaires, autant d’éléments qui devraient convaincre le ministre de reculer.

Le 22 octobre dernier, les salarié-es des deux buanderies se sont réunis devant l’Assemblée nationale afin de scander leur opposition à la privatisation de leur établissement. Cette manifestation s’inscrivait dans une longue campagne de sensibilisation et de mobilisation visant à démontrer au ministre que le recours au privé serait un choix mal avisé. Pétition de plusieurs milliers de signatures, sorties publiques, manifestations régionales : la CSN, la FSSS-CSN et les salarié-es de Partagec et de Lavérendière sont demeurés solidaires face à la menace de privatisation. Pour eux, c’est l’ensemble des services auxiliaires rendus dans la santé et les services sociaux qui sont menacés.

Le ministre Barrette devait rendre sa décision en novembre 2015. Au moment d’aller sous presse, il tardait encore à l’annoncer publiquement alors qu’il détenait depuis plusieurs semaines les rapports d’évaluation des soumissions du public et du privé. Le ministre ira-t-il de l’avant avec sa volonté de privatiser ces services publics ?

La Librairie Martin jette ses employés sur le trottoir

À une demi-heure de la fin de leur quart de travail et à quelques heures du réveillon de Noël, les employés syndiqués de la Librairie Martin ont été invités à quitter les lieux de travail. L’employeur venait d’annoncer qu’il décrétait un lock-out.

En négociation depuis le printemps dernier, les syndiqués de la Librairie René Martin étaient à pied d’œuvre pour négocier le renouvellement de leur contrat de travail. Ce dernier a pris fin le 31 juillet. Le processus de négociation s’étant amorcé avec l’annonce par l’employeur qu’il était aux prises avec de sérieuses difficultés financières. Conscient du contexte économique difficile pour les librairies indépendantes, le syndicat a dès lors offert plusieurs concessions, les mêmes qui par ailleurs ont permis aux employés syndiqués de s’entendre avec l’employeur voisin sur St-Viateur, BuroPlus Martin. L’employeur a refusé en alléguant que c’était nettement insuffisant. La partie syndicale a donc demandé à l’employeur de bien vouloir soumettre ses états financiers à une firme externe d’experts comptables aux fins d’analyse. L’employeur a refusé et les négociations se sont retrouvées dans l’impasse. Il aura donc fallu que la partie syndicale demande, au début de l’été, l’intervention du ministre du Travail pour qu’il y ait nomination d’une personne conciliatrice.

Depuis le début des négociations, l’employeur exige aux employés syndiqués de ramener l’ensemble de leurs conditions de travail au niveau de celles prévues aux normes du travail et de leur retirer leur assurance collective. L’employeur prétend qu’il s’agit de la seule alternative possible afin d’assurer la viabilité financière de l’entreprise.

Lors de la première séance de conciliation, le 29 septembre dernier, en présence de la conciliatrice nommée au dossier, l’employeur a finalement consenti, par avis aux lecteurs, à remettre ses états financiers à la firme d’experts comptables MCE Conseils. L’objectif de la démarche était de s’assurer que la précarité financière de l’entreprise exigeait de telles concessions de la part des syndiqués et soumettre à l’employeur, le cas échéant, d’autres alternatives pour permettre la viabilité de l’entreprise à long terme.

Lors de la dernière journée de négociations tenue le 15 décembre, les parties ont pu prendre acte des conclusions partielles de l’analyse financière réalisée par la firme comptable. Lors de leur présentation devant la conciliatrice du ministère du Travail, les experts comptables de MCE Conseils ont soutenu ne pas être en mesure de recommander aux employés de consentir aux concessions exigées par l’employeur. Trop de questions soulevées par eux demeurent sans réponse. L’employeur refusant toujours de soumettre plusieurs informations cruciales. Les experts ne sont donc pas en mesure d’élucider plusieurs questionnements et certaines incohérences soulevées dans les opérations et la gestion de l’entreprise, alimentant du coup le doute sur les difficultés financières soulevées par l’employeur. Par ailleurs, les experts comptables estiment que la rentabilité de l’entreprise n’est pas mise à mal par le fait de supporter les conditions de travail actuelles.

Au terme cette rencontre, les parties avaient convenu de reprendre les discussions au retour du congé des fêtes. La partie syndicale s’était d’abord engagée à rencontrer ses membres le 6 janvier afin de présenter les conclusions partielles des experts comptables et d’évaluer avec ces derniers les différentes alternatives s’offrant aux employés. Il n’y a donc jamais eu de rupture des discussions dans le processus de négociation actuel.

Cette décision de mettre les travailleurs syndiqués en lock-out est tout à fait outrageuse dans les circonstances. Aucune indication ne pouvait justifier le déclenchement d’un conflit de travail jusqu’à présent.

« Nous savions que les Martin étaient d’abord et avant tout des comptables avant d’être des libraires. Jamais on n’aurait pu penser que cette institution joliettaine pourrait manquer de cœur à ce point. C’est odieux d’attendre la veille de Noël pour déclencher un conflit de travail alors que la situation liée à la négociation et à la santé financière de l’entreprise est la même aujourd’hui qu’il y a plusieurs mois. C’est encore plus honteux lorsqu’on sait maintenant que même des concessions importantes de nos conditions de travail, en plus de celles déjà offertes à l’employeur, n’auraient peu ou pas d’impact significatif au montage financier de l’entreprise. Nous sommes conscients que l’employeur cherche à provoquer un choc et la stupeur parmi nos membres, mais ils ne sont pas dupes. On les avait prévenus que l’employeur brandissait une menace de fermeture imminente pour nous amener à cesser l’analyse financière et céder à son ultimatum. Les porte-paroles sont toujours en contact et, tel que soumis à nos membres, nous poursuivrons les discussions après les fêtes afin de regarder des alternatives à la situation financière de l’entreprise », soulève Benoit Sabourin, président du syndicat.

Le Syndicat des travailleuses et travailleurs de la Librairie Martin (CSN), représente lui aussi une quinzaine de salariés à l’emploi de BuroPlus Martin situé sur la rue St-Viateur à Joliette. Celui-ci est affilié à la Fédération du Commerce de la CSN (FC) et au Conseil central de Lanaudière-CSN.

« Quatre trente sous pour une piastre », dénonce le Front commun

Après avoir martelé que le gouvernement devait laisser de côté la perspective d’un gel salarial pour les employés du secteur public, les porte-parole du Front commun dénoncent le fait de voir le Conseil du trésor remanier ses offres tout en conservant le même cadre financier.

« Le gouvernement n’a vraiment pas compris le message, remarque le président de la FTQ, Daniel Boyer. Plutôt que de nous offrir un gel les deux premières années, Martin Coiteux nous offre un gel pour la première… et la dernière année. Ça demeure 3 % sur 5 ans et nos membres vont continuer de s’appauvrir. Est-ce que le gouvernement envoie un signal aujourd’hui ? Oui : un très mauvais signal. »

À l’invitation du Conseil du trésor, le Front commun avait accepté de procéder à des travaux visant à corriger certaines incohérences constatées dans les structures salariales. Mais les principes devant guider cette démarche avaient été clairement exprimés par les organisations syndicales : des correctifs à la hausse pour certains titres d’emplois ne pouvaient être accordés aux dépens d’autres salariés. Or, la proposition déposée par le Conseil du trésor va exactement dans le sens contraire. « Nous évaluons qu’environ 18 000 salariés, très majoritairement des catégories d’emploi féminines, verraient leur salaire diminuer, une baisse pouvant aller jusqu’à 24 % dans certains cas, indique la vice-présidente de la CSN, Francine Lévesque. Pour ces personnes, c’est une proposition complètement inacceptable. Pour plusieurs catégories d’emploi, le salaire d’entrée serait diminué : c’est donc sur le dos des jeunes salariés que le gouvernement finance sa restructuration. »

« Certes, le gouvernement jette un peu de lest sur le régime de retraite, mais sa volonté de diminuer les rentes des employés de l’État demeure, souligne la porte-parole du SISP, Carolle Dubé. Le Conseil du trésor maintient sa volonté d’augmenter la pénalité actuarielle et de faire passer l’âge de la retraite sans pénalité, progressivement, de 60 à 62 ans. L’impact demeure le même : une diminution des revenus pour les salariés de l’État. Les départs à la retraite massifs ne vont donc pas cesser pour autant ! »

Le Front commun déplore également les nombreux blocages qui persistent aux différentes tables sectorielles de négociation. Le gouvernement maintient de nombreuses demandes de reculs totalement injustifiées en raison des problèmes marginaux qu’elles sont censées solutionner.

En raison du manque d’avancées sérieuses à la table de négociation, le Front commun poursuivra son mouvement de grève tournante au cours de la semaine. En alternance, les différentes régions du Québec seront en grève aux dates suivantes :

  •   9 et 10 novembre : Outaouais, Abitibi-Témiscamingue, Laurentides, Lanaudière, Saguenay–Lac-Saint-Jean, Nord-du-Québec;
  •  12 et 13 novembre : Estrie, Montérégie, Centre-du-Québec, Mauricie, Québec et Chaudière-Appalaches, Bas-Saint-Laurent, Côte-Nord, Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine, les fonctionnaires et ouvriers de la fonction publique du Québec ainsi que de l’Agence du revenu du Québec;
  •  16 et 17 novembre : Montréal, Laval et les salariés de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse.

À propos

Le Front commun regroupe le Secrétariat intersyndical des services publics (SISP, formé de la CSQ, du SFPQ et de l’APTS), la Confédération des syndicats nationaux (CSN) et la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ). Ensemble, ces organisations représentent plus de 400 000 travailleuses et travailleurs des réseaux de la santé et des services sociaux, de l’éducation, de l’enseignement supérieur et de la fonction publique du Québec. Les conventions collectives du secteur public sont échues depuis le 31 mars 2015.

Les syndicats CSN du secteur public accueillent le ministre libéral

Réunis devant l’hôtel Château Joliette, des dizaines de militantes et militants de la région ont tenu à accueillir le ministre libéral dans le cadre du diner mensuel de la chambre de commerce du grand Joliette. Il s’agit en effet d’un ministre libéral qui a répondu favorablement à une invitation en remplacement de la ministre libérale Lise Thériault qui, initialement, devait présenter, dans le cadre d’une conférence, un premier bilan comme responsable politique de la région.

L’occasion demeure donc bien choisie pour les militants syndicaux réunis devant l’hôtel pour signifier au ministre délégué aux Petites et Moyennes Entreprises, Jean-Denis Girard, leur indignation à l’égard de la façon dont se gouvernent les libéraux avec les employé-es de l’état dans la négociation pour le renouvellement de leur convention collective.

Déjà l’ensemble des régions du Québec ont exercé une première journée de grève en alternance sans pour autant que le gouvernement ne modifie ses mandats aux tables de négociation. Tout porte à croire qu’il n’y aura pas d’avancées significatives d’ici les prochaines journées de grève, à moins que l’offre promise par Martin Coiteux en fin de semaine soit plus que sérieuse. Sinon, les syndiqué-es se verront dans l’obligation de déclencher, cette fois, deux journées de grève consécutives les 9 et 10 novembre prochains.

Les manifestants appellent le gouvernement à faire preuve d’ouverture dans le cadre des négociations du secteur public et ils souhaitent que leur message puisse se rendre aux représentants du gouvernement.

« On ne peut pas réduire nos services publics à une simple colonne de chiffres », indique madame Francine Ranger, présidente du Conseil central de Lanaudière. « Martin Coiteux démontre une insensibilité flagrante devant les besoins de la population du Québec, que ce soit en matière d’éducation, de santé ou de services sociaux. Faudra-t-il attendre que l’ensemble de notre expertise délaisse les réseaux publics pour comprendre l’apport inestimable des employé-es de l’État à l’ensemble de nos concitoyens ? Voilà pourquoi nous sommes maintenant à l’exercice de la grève : pour maintenir l’accessibilité à des services publics de qualité pour l’ensemble de la population et s’assurer que les salarié-es du secteur public puissent y travailler dans des conditions appropriées », ajoute cette dernière.

Depuis le début des négociations, le gouvernement maintient ses positions initiales en voulant imposer un gel des salaires et des attaques virulentes au régime de retraite. Des mesures qui amèneraient les employé-es de l’état directement vers l’appauvrissement, maintenant et jusqu’à la fin de leurs jours. « Nous l’avons dit et nous le répétons : Martin Coiteux doit comprendre qu’un gel salarial est tout à fait inacceptable pour les travailleuses et les travailleurs du secteur public. Si le gouvernement veut que les choses progressent aux tables de négociation, il doit déposer de nouvelles offres et retirer ses demandes de recul déraisonnables aux tables sectorielles », renchérit Madame Ranger.

Depuis quelques semaines, la population lanaudoise est en mesure de constater l’ampleur de la mobilisation des employé-es de l’État dans la région. Des piquets de grève vont se poursuivre la semaine prochaine et au cours du début du mois décembre.

À propos du Conseil Central de Lanaudière-CSN
Le Conseil central de Lanaudière-CSN représente 14 000 membres dans les secteurs public et privé répartis en 89 syndicats sur tout le territoire lanaudois.

Importante mobilisation des employé-es du secteur public en grève dans Lanaudière

Excédés par les propositions dégradantes du gouvernement et par les attaques à leurs conditions de travail, les 18 959 travailleuses et travailleurs des services publics membres du Front commun, dont 6 500 de la Confédération des syndicats nationaux (CSN) sont en grève aujourd’hui dans la région de Lanaudière.

« Ça fait plus d’un an que nous avons entamé la négociation et les 6 500 employé-es des services publics de Lanaudière sont sans contrat de travail depuis le 31 mars 2015. Là, ça ne va plus, il faut que ça bouge! » a déclaré Laurent Smith, président du Syndicat du personnel de soutien scolaire de Lanaudière – CSN, durant une importante mobilisation de plus de 500 personnes devant la Commission scolaire des Samares.

« Avec son offre de geler les salaires pendant deux ans, le gouvernement se moque de nous », a poursuivi Martin Ménard, vice-président du Syndicat des employés d’entretien de la Commission scolaire des Samares-CSN. « Continuer de s’appauvrir en travaillant toujours plus, personne n’accepterait ça ».

En plus de rester ferme sur sa proposition salariale, le gouvernement souhaite réduire les rentes à la retraite en faisant passer de 5 à 8 ans la période de calcul du salaire moyen, en plus de repousser de 60 à 62 ans l’âge de la retraite sans pénalité. « Nous n’avions aucune demande à ce sujet puisque le régime de retraite est en excellente santé. Que le gouvernement s’en prenne à un régime capitalisé à plus de 98 % nous démontre à quel point c’est un combat idéologique de leur part », a continué Nathalie Arguin, secrétaire générale de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP-CSN), qui participait aux activités de mobilisation dans Lanaudière.

Le portrait est aussi sombre du côté des tables de négociations sectorielles où les attaques aux conditions de travail sont toutes aussi agressives, dans tous les secteurs d’emploi.

« Il ne faut pas oublier que ces 6 500 personnes se battent aujourd’hui pour obtenir des conditions de travail justes, équitables et nécessaires pour maintenir les services qu’ils nous offrent chaque jour. Si vous croyez encore que le public coûte cher, imaginez ce que serait Lanaudière sans eux » a conclu Francine Ranger, présidente du Conseil central de Lanaudière, également présente pour appuyer les membres de la région en grève.

 

Le Front commun en grève dès le 26 octobre

Fort d’un mandat de grève de six jours, le Front commun amorcera demain une première séquence de débrayage dans l’ensemble des régions du Québec afin de dénouer l’impasse des négociations du secteur public.

« En date d’aujourd’hui, le gouvernement n’a toujours pas répondu aux demandes que nous avons déposées il y maintenant un an, ni en matière d’appauvrissement des travailleuses et des travailleurs du secteur public, ni en rapport au retard de leur rémunération globale par rapport à l’ensemble des Québécois, rappelle Lucie Martineau, porte-parole du SISP. Et tant que le gouvernement maintient sa volonté d’imposer un gel salarial de deux ans à ses employés – une véritable fin de non-recevoir à nos préoccupations – il nous est impossible d’envisager une éventuelle contre-proposition de notre part. »

« C’est l’intransigeance du gouvernement qui nous force à utiliser la grève comme dernier recours, indique Daniel Boyer, président de la FTQ. Nous avons utilisé jusqu’à maintenant tous les moyens à notre disposition, nous avons rassemblé plus de 150 000 personnes dans les rues de Montréal au début du mois, nous faisons preuve d’ouverture et de bonne foi aux tables de négociation, mais malgré cela, les négociateurs du gouvernement n’ont toujours pas les mandats pour faire avancer la négociation, et cela, tant aux tables sectorielles qu’à la table centrale. »

« Le gouvernement fait preuve d’une irresponsabilité très inquiétante, souligne Jacques Létourneau, président de la CSN. Son cadre financier totalement irréaliste se traduit par des compressions massives dans l’ensemble de nos réseaux publics. Parallèlement, le gouvernement voudrait procéder à des attaques sans précédent aux conditions de travail de ses employés qui, non seulement mineraient leur capacité à livrer des services de qualité, mais risqueraient de causer une perte d’expertise dramatique dans nos réseaux publics. Et ça, c’est l’ensemble de la population du Québec qui en subirait les conséquences. Voilà pourquoi nous serons en grève à compter de demain : pour stopper l’entreprise de démolition du Parti libéral. »

« Notre objectif, nous le rappelons, a toujours été d’en arriver à une entente satisfaisante et négociée. Nous poursuivrons la négociation même en temps de grève. Mais si le gouvernement persiste dans son intransigeance, son manque d’écoute et son mépris envers les travailleuses et les travailleurs du secteur public, nous n’hésiterons pas à intensifier les débrayages au cours des prochaines semaines », de conclure les porte-parole du Front commun.

Grève tournante
La grève tournante du Front commun sera faite par des enseignants, des professionnels en soins, des professionnels, des techniciens, du personnel de soutien et administratif, des ouvriers et des fonctionnaires dans l’ensemble des établissements des réseaux de la santé et des services sociaux, des commissions scolaires, des cégeps, des organismes gouvernementaux et de la fonction publique. En alternance, les différentes régions du Québec seront en grève cette semaine aux dates suivantes : 26 octobre : Outaouais, Abitibi-Témiscamingue, Laurentides, Lanaudière, Saguenay–Lac-Saint-Jean, Nord-du-Québec. 27 octobre : Québec–Chaudière-Appalaches, Bas-Saint-Laurent, Côte-Nord, Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine, les fonctionnaires et ouvriers de la fonction publique du Québec ainsi que de l’Agence du revenu du Québec 28 octobre : Estrie, Montérégie, Centre-du-Québec et Mauricie 29 octobre : Montréal, Laval et les salariés de la Commission des droits de la personne et de la jeunesse L’information quant aux établissements où s’exerceront la grève et les dates auxquelles celle-ci aura lieu dans chacune des régions du Québec est disponible au www.frontcommun.org/greve

Le président de la CSN joint sa voix à celle des salarié-es pour dire non à la privatisation des buanderies publiques

Aujourd’hui, les syndicats représentant les salarié-es des buanderies Partagec de Québec, et Lavérendière dans Lanaudière, ont décidé de manifester devant l’Assemblée nationale afin de s’opposer avec force à la menace de privatisation qui plane depuis plusieurs mois sur leurs établissements. Le président de la CSN, Jacques Létourneau, se joint à eux afin de démontrer l’appui de l’ensemble de la confédération à leur lutte pour sauver le caractère public des services de santé ainsi que les 200 emplois de qualité qui y sont rattachés.

Rappelons qu’alors que des projets de construction autofinancés avaient reçu les approbations à tous les niveaux au ministère de la Santé et des Services sociaux, le ministre Barrette les a annulés pour évaluer un possible recours au privé. Cette décision ne fait aucun sens aux yeux de la centrale syndicale, « les services auxiliaires en santé sont en général très performants. Évaluer un recours au privé ne peut pas se faire qu’en termes comptables, on est dans l’idéologie mur à mur ici », déclare Jacques Létourneau, président de la CSN.

Du côté de la FSSS-CSN, on s’inquiète énormément de la perte d’expertise qui découlerait d’une telle décision. Guy Laurion, vice-président, affirme que « les buanderies publiques c’est plus qu’un simple service de blanchisserie, c’est un savoir-faire qui s’est forgé au fil des ans et qui a des impacts importants en terme de santé publique. C’est un élément majeur qu’on pourrait perdre si le ministre décidait d’envoyer le service au privé. »

Jacques Létourneau rappelle qu’il n’est pas trop tard, « le ministre Barrette n’a toujours pas rendu sa décision, il peut encore assurer la sauvegarde des buanderies publiques et des 200 emplois de qualité qui en découlent, en fermant définitivement la porte au privé. » La CSN assure qu’elle surveille le dossier de près et qu’elle ne baissera pas les bras. « Pour sauver notre réseau public de santé et de services sociaux, nous serons intraitables », conclut Jacques Létourneau.

Les mauvaises décisions de la direction dénoncées

En juillet de cette année, la direction du Centre de la petite enfance les Petites Girouettes, qui compte actuellement 2 installations, a transmis aux salariées syndiquées une lettre évoquant son intention de procéder à des abolitions de postes d’éducatrice. En réaction, le syndicat a demandé une rencontre avec la direction du CPE qui a eu lieu le 12 juillet dernier. L’objectif étant d’en connaître davantage sur la nature des coupures annoncées, mais surtout sur les raisons justifiant une telle décision. À cette occasion, les représentants syndicaux ont été saisis de l’ampleur des coupures souhaitées en plus de la réduction possible des heures de travail de l’ensemble des salariées. Cette décision fait suite à une situation financière précaire et fragilisée davantage par la réduction de 3 % de la subvention annuelle octroyée par le ministère de la Famille du Québec. Au terme de cette première discussion, la direction s’est portée volontaire, à la demande du syndicat, d’envisager d’autres alternatives que celle de la simple suppression de postes afin de préserver la qualité actuelle des services offerts aux familles. La direction s’était alors engagée, comme le souhaitait le syndicat, à fournir ses états financiers vérifiés afin de permettre à une firme-conseil indépendante et impartiale de procéder à l’analyse de ces dits états financiers tout en proposant des alternatives dans l’organisation et l’administration générale du CPE permettant ainsi de réaliser des économies d’échelle tout en évitant de s’en prendre à la qualité des services.

Lors de rencontres subséquentes, le syndicat a transmis ses inquiétudes à la direction eu égard à la lourdeur administrative du CPE « Nous trouvions particulièrement questionnable le fait que les deux installations de 80 places subventionnées nécessitent une direction générale, 2 directions adjointes, une secrétaire comptable, une adjointe administrative et une conseillère pédagogique » souligne madame Lili Tremblay, présidente du syndicat. Avec raison, car la grande majorité des CPE de taille similaire ont fait le choix de privilégier les services aux enfants en limitant le personnel affecté à l’administration.

Selon la direction du CPE, la construction et l’ouverture d’une troisième installation seraient plutôt le remède à tous les maux financiers du CPE. Une alternative particulièrement douteuse dans les circonstances. « C’est à se demander si le CPE ne souhaite pas utiliser les vieilles tactiques du gouvernement qui finance sur le dos des employés de l’état une partie de la recherche de l’équilibre budgétaire » affirme madame Patricia Rivest, vice-présidente du Conseil central de Lanaudière CSN. Les travailleuses sont prêtes à faire un effort considérable, mais elles ne sont pas prêtes à le faire seules et à être celles qui financeront la nouvelle installation à même la perte de leurs conditions de travail. L’effort demandé aux travailleuses est inéquitable dans les circonstances. Quatre-vingt-dix pour cent des économies budgétaires nécessaires seraient générées par leurs concessions concentrées essentiellement en des coupures de postes et des réductions d’heures de travail, alors que la direction ménage ses efforts et persiste à maintenir une lourdeur administrative démesurée tout en prévoyant de continuer de s’octroyer des augmentations annuelles de rémunération à même les subventions du gouvernement.

Rencontre des représentants du conseil d’administration et plan d’action syndical. En septembre, le rapport de la firme-conseil externe confirme la lourdeur administrative du CPE et remet en perspective certains mauvais choix de gestion de la direction. Elle suggère des réaménagements de la structure directionnelle permettant un effort collectif équitable de l’ensemble du personnel syndiqué et non syndiqué afin de redresser les finances dans un contexte prévu d’expansion à court terme.

Devant le refus du conseil d’administration du CPE de se plier aux recommandations de la firme-conseil, le syndicat tente d’obtenir audience devant ce dernier afin de tenter une démarche ultime pour arriver à un terrain d’entente équitable pour les deux parties. À ce jour, le syndicat est toujours en attente d’une réponse de la part du conseil d’administration.

Réunies en assemblée générale syndicale le 6 octobre dernier, les travailleuses syndiquées se sont donné un mandat pour déclencher des moyens d’action visant à rendre équitables les efforts demandés pour assurer la viabilité financière du CPE tout en maintenant les hauts standards de qualité auquel est habituée la clientèle des deux installations du CPE.

À propos du Syndicat des travailleuses en service de garde de Lanaudière-CSN
Le Syndicat des travailleuses en service de garde de Lanaudière – CSN représente un peu plus de 300 travailleuses et travailleurs de centres de la petite enfance et de garderies privées du territoire lanaudois.

 

Le Front commun prêt à déclencher la grève le 26 octobre

Fort d’un mandat de grève de six jours, le Front commun annonce que ses premiers jours de débrayage se tiendront dans la semaine du 26 octobre si aucune avancée sérieuse n’est constatée aux différentes tables de négociation du secteur public.

« Cela fera bientôt un an que nous négocions avec le gouvernement, rappelle le président de la FTQ, Daniel Boyer. Jusqu’à ce jour, il n’a toujours pas répondu à nos préoccupations concernant le retard salarial, la précarité d’emploi, le recours au secteur privé pour la prestation de services ou encore la dégradation de l’autonomie professionnelle des salariés du secteur public. Les offres présentées par le Conseil du trésor en décembre ne sont ni plus ni moins qu’une fin de non-recevoir de nos demandes. Et tant que le gouvernement demeure sur sa position de gel salarial, il nous est impossible d’entrevoir une contre-proposition. Le gouvernement doit envoyer dès maintenant les mandats nécessaires à ses négociateurs pour que nous en arrivions à un règlement satisfaisant et négocié. »

« Notre calendrier de grève, basé sur le principe de gradation des moyens de pression, prévoit laisser tout l’espace nécessaire à la négociation, affirme Francine Lévesque, vice-présidente de la CSN. Nous commencerons, si nécessaire, la semaine du 26 octobre prochain, à raison d’une journée par région. Selon la conjoncture de la négociation, si nous ne parvenons pas à une entente à l’ensemble de nos tables, nous poursuivrons la grève dès le 9 novembre, avec deux journées pour chacune des régions du Québec. Et si nous sommes toujours dans l’impasse, nous n’aurons d’autre choix que de déclencher une grève nationale les 1er, 2 et 3 décembre prochain. Nos membres sont très conscients des impacts éventuels sur la population d’un débrayage, mais l’intransigeance du gouvernement nous pousse à devoir augmenter les moyens de pression. Notre intention n’est pas de nuire à la population, mais bien d’améliorer nos conditions de travail et de garantir l’accessibilité à des services publics fortement malmenés par le gouvernement libéral. Le droit de grève est un droit constitutionnel reconnu par la Cour suprême qui s’applique également aux travailleuses et aux travailleurs du secteur public. »

Ces journées de grève s’exerceront sur une base nationale dans le cas des fonctionnaires et des ouvriers de la fonction publique du Québec, ainsi que des salariés de l’Agence du revenu du Québec et de la Commission des droits de la personne et de la jeunesse. « La détermination des 400 000 membres du Front commun est à la hauteur de l’arrogance du gouvernement libéral, souligne la porte-parole du SISP, Lucie Martineau.  M. Coiteux a vu les images de notre manifestation monstre samedi dernier rassemblant plus de 150 000 personnes, provenant de partout au Québec, qui ont déferlé dans les rues de Montréal. J’espère qu’il saisit bien l’ampleur des mandats de grève que nous avons obtenus. De toute ma vie, je n’ai jamais vu d’assemblées aussi bondées, de mandats de grève aussi forts. Notre objectif n’est pas de faire la grève. Nous avons toutefois l’obligation de mettre toute la pression nécessaire sur le gouvernement libéral afin d’en arriver à un règlement pour préserver la qualité des services publics. Évidemment, avant d’exercer notre droit de grève, nous comptons utiliser tous les moyens nécessaires. Voilà pourquoi, dès lundi prochain, des actions de perturbations socio-économiques seront menées dans l’ensemble des régions du Québec. »

Grève tournante
La grève tournante du Front commun sera faite par des enseignants, des infirmières, des professionnels, des techniciens, du personnel de soutien et administratif, des ouvriers et des fonctionnaires dans l’ensemble des établissements des réseaux de la santé et des services sociaux, des commissions scolaires, des cégeps, des organismes gouvernementaux et de la fonction publique.

En alternance, les différentes régions du Québec seront en grève aux dates suivantes : 26 octobre : Outaouais, Abitibi-Témiscamingue, Laurentides, Lanaudière, Saguenay-Lac-Saint-Jean, Nord-du-Québec 27 octobre : Québec-Chaudière-Appalaches, Bas-Saint-Laurent, Côte-Nord, Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine, les fonctionnaires et ouvriers de la fonction publique du Québec ainsi que de l’Agence du revenu du Québec 28 octobre : Estrie, Montérégie, Centre-du-Québec et Mauricie 29 octobre : Montréal, Laval et les salariés de la Commission des droits de la personne et de la jeunesse 9 et 10 novembre : Outaouais, Abitibi-Témiscamingue, Laurentides, Lanaudière, Saguenay-Lac-Saint-Jean, Nord-du-Québec 12 et 13 novembre : Estrie, Montérégie, Centre-du-Québec, Mauricie, Québec-Chaudière-Appalaches, Bas-Saint-Laurent, Côte-Nord, Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine, les fonctionnaires et ouvriers de la fonction publique du Québec ainsi que de l’Agence du revenu du Québec.

16 et 17 novembre : Montréal, Laval et les salariés de la Commission des droits de la personne et de la jeunesse

1er, 2 et 3 décembre : grève nationale

Les syndicats CSN de Lanaudière votent massivement pour la grève

L’ensemble des syndicats CSN du secteur public de Lanaudière, représentant plus de 6500 membres, a obtenu un mandat de grève au terme d’une consultation menée partout dans la région au cours des deux dernières semaines. En moyenne, les salarié-es CSN du secteur public Lanaudois ont voté une forte majorité en faveur d’une grève tournante de 6 jours pouvant être déclenchée en Front commun dès cet automne.

« L’ampleur de la participation des salarié-es aux assemblées générales démontre le ras-le-bol généralisé de nos membres par rapport au mépris dont fait preuve le gouvernement à leur égard », martèle Francine Ranger, présidente du Conseil central de Lanaudière-CSN. « Nos membres en ont plus qu’assez des blocages importants que nous constatons à l’ensemble des tables de négociation. Voilà pourquoi ils n’ont pas hésité à se doter de mandats de grève permettant d’augmenter le rapport de force. Le gouvernement ne peut plus ignorer le mouvement de contestation qu’il a lui-même provoqué en ignorant nos revendications légitimes et en proposant des reculs qui ramèneraient les conditions de travail 30 ans en arrière. »

« Avec toutes les compressions budgétaires qui sont imposées en cette période d’austérité, notre réseau de la santé et de services sociaux vit des moments extrêmement difficiles », poursuit madame Ranger. « En proposant un gel de salaire, le gouvernement voudrait appauvrir davantage les travailleuses et les travailleurs de ce secteur. En voulant dégrader les conditions dans lesquelles ils exercent leur travail, le gouvernement vient directement miner leur capacité à offrir des services publics de qualité. Et ça, c’est l’ensemble de la population de Lanaudière et du Québec qui va en souffrir. C’est cette préoccupation qui a mené nos membres à voter massivement pour la grève. »

Les employé-es de soutien des commissions scolaires, des cégeps et des organismes gouvernementaux ont également voté pour la grève. Pour madame Ranger, le résultat des votes ne fait aucun doute sur leur détermination. « Le gouvernement voudrait accentuer la précarité d’emploi du personnel de soutien qui touche déjà des milliers de travailleuses et de travailleurs qui ne savent ni où ni quand ils travailleront au cours d’une année. Les assemblées générales de ce secteur étaient bondées : les gens ont pu non seulement exprimer toute leur colère envers les offres du gouvernement, mais ils se sont également donné les moyens nécessaires pour débloquer les tables de négociation. »

Le réseau collégial s’apprête aussi à débrayer prochainement. « Le gouvernement ne désire qu’augmenter la charge des enseignantes et des enseignants des cégeps en combinant l’ensemble des reculs demandés et la partie patronale voudrait non seulement augmenter les heures d’enseignement et de préparation de cours, mais également le nombre d’élèves par classe. Alors qu’il coupe de nombreuses ressources mises à la disposition des élèves, le gouvernement s’attaque directement aux conditions d’enseignement, sans aucun égard envers la valeur des emplois. »

« Le gouvernement considère qu’on peut presser le citron indéfiniment », s’insurge madame Ranger. « Le nombre de problèmes de santé psychologique liés au travail atteint déjà des sommets inégalés dans nos réseaux. Les compressions budgétaires et les surcharges de travail ont un effet direct sur les services à la population. Les gens sont épuisés et le gouvernement souhaite que les travailleuses et les travailleurs de ce secteur en fassent plus avec moins, dans des conditions de travail de plus en plus difficiles. Cela relève ou bien de la pensée magique ou bien d’une obsession idéologique ou encore d’une irresponsabilité dangereuse. »

« Le gouvernement ne doit plus attendre avant d’octroyer les marges de manœuvre nécessaires à ses négociateurs », souligne madame Ranger. « Si le gouvernement en avait la réelle volonté, nous pourrions en arriver à un règlement très rapidement. L’objectif a toujours été d’en arriver à des ententes négociées. Nous entendons déployer tous les moyens nécessaires pour y parvenir avant d’avoir recours à la grève. Voilà pourquoi nous serons des milliers dans les rues de Montréal ce samedi, avec nos partenaires du Front commun, pour dénoncer haut et fort l’attitude du gouvernement aux tables de négociations et faire valoir la légitimité de nos revendications. Nous appelons l’ensemble de la population lanaudoise à manifester avec nous, afin que nous puissions sauvegarder nos services publics. »

À propos du Conseil Central de Lanaudière-CSN
Le Conseil Central de Lanaudière-CSN représente 14 000 membres dans les secteurs public et privé répartis en 89 syndicats sur tout le territoire lanaudois.

Le SPSCJL-CSN unit sa voix au mouvement de grève

Les membres ont mandaté le Syndicat des personnes salariées des Centres jeunesse Lanaudière-CSN à déclencher une grève légale de 6 jours à exercer en Front commun cet automne.

« Par ce geste, nos membres expriment clairement à l’employeur, mais également au président du Conseil du trésor qu’ils rejettent catégoriquement les offres méprisantes du gouvernement ainsi que les reculs que le Comité patronal de négociation de la santé et des services sociaux (CPNSSS) », soutient Kevin Newbury, président du syndicat. Les travailleurs ont uni leurs voix aux autres Centres jeunesse du Québec qui se sont déjà prononcés massivement sur la même proposition.

« Que cela soit au Saguenay, en Gaspésie ou dans Lanaudière, nous sommes solidaires et constatons que la grève pourrait être le moyen ultime à utiliser si le gouvernement et nos employeurs ne changent pas d’attitude aux tables de négociation. » Le syndicat rappelle que la situation est inacceptable : après neuf (9) mois de négociation, les offres demeurent toujours les mêmes! Ce dernier se questionne sur la volonté réelle de négocier. Il soutient qu’il serait peut-être temps que des mandats soient confiés et que la négociation évolue dans le meilleur intérêt des services publics, notamment, celui des travailleuses et des travailleurs qui tiennent le réseau à bout de bras. Depuis que la convention collective est échue, les membres ont dénoncé la lenteur des négociations, notamment, par plusieurs moyens de visibilité aux centres jeunesse. Les directions ont été dérangées devant l’ampleur des moyens mis en place par le syndicat et les membres sont déterminés à poursuivre la lutte afin d’obtenir un règlement satisfaisant.

« Bien que les directions et les cadres démontrent une certaine irritation devant nos moyens de pression, nous considérons qu’ils n’ont qu’à acheminer le message au Comité patronal de négociation et au ministre s’ils veulent retrouver un certain climat de calme. Ce ne sera que lorsque nos appels seront entendus et qu’une entente de principe sera convenue que nos membres ressentiront une réelle reconnaissance pour le travail accompli auprès des familles et des enfants vulnérables de la région » soutient le président. L’exécutif syndical se dit très satisfait de la participation à la dernière assemblée générale.

« Nos membres se sont prononcés à 38 % et c’est avec une forte majorité, soit 81 %, qu’ils ont donné le mandat à leurs représentants de déclencher la grève au moment jugé opportun. C’est une étape très importante dans l’établissement de notre rapport de force. Évidemment, l’employeur pourrait laisser prétendre que l’exaspération n’était pas généralisée, mais lorsqu’on constate que quatre (4) travailleuses sur cinq (5) appuient le mouvement de grève, nous comprenons avoir la latitude nécessaire à poursuivre la lutte et à augmenter nos moyens de pression » tonne Kevin Newbury. « Nous voulons une convention signée, nous voulons une bonne convention et nos négociations sont très légitimes. Avec les années, nous avons essuyé des reculs et nous nous sommes appauvri, c’est maintenant le temps que cela cesse » rappelle monsieur Newbury.

Un syndicat CSN à la Société de développement culturel de Terrebonne

C’est officiel : dorénavant, les employé-es de la Société de développement culturel de Terrebonne (Théâtre du Vieux-Terrebonne) feront partie d’un syndicat affilié à la Confédération des syndicats nationaux (CSN).

S’est tenue le 9 septembre dernier, à Terrebonne, la première assemblée générale du Syndicat des travailleuses et travailleurs du Théâtre du Vieux-Terrebonne – CSN. Le syndicat avait entrepris ses démarches de syndicalisation en juin pour recevoir officiellement son accréditation cet été.

Lors de cette assemblée, les membres présents du syndicat se sont donné un plan de match pour les mois à venir et ont procédé à l’élection de leurs représentants.

C’est la première fois de leur histoire que ce groupe de salarié-es se donne un syndicat.

Pourquoi la CSN ?

L’amélioration de leurs conditions et le savoir-faire de la CSN dans la négociation des conditions de travail de leur secteur ont compté au nombre des motifs qui ont incité ces travailleuses et travailleurs à adhérer à la centrale syndicale. De plus, les pratiques des syndicats CSN, autonomes et démocratiques, ont favorisé cette même adhésion. À cela, il faut ajouter que les nombreux services donnés par la centrale syndicale, dont le service juridique, la formation et la défense des personnes victimes d’accident ou de maladies du travail, ainsi que ses compétences dans plusieurs domaines, dont les assurances, les régimes de retraite et différentes questions professionnelles, ont aussi incité ces salarié es à choisir la centrale syndicale.

Un autre syndicat CSN dans le sud de Lanaudière

Le Syndicat des travailleuses et travailleurs du Théâtre du Vieux-Terrebonne – CSN est le dernier de nombreux syndicats de la région à adhérer à la CSN. En effet, des travailleuses et travailleurs de la Ville de Terrebonne, de Tergel, de ADF, des Centres Jeunesse de Lanaudière, des CPE, des services préhospitaliers Laurentides-Lanaudière, ont tous joint la CSN dans les dernières années. D’ailleurs, pour offrir de meilleurs services de proximité aux membres de la région, la centrale syndicale a ouvert de nouveaux bureaux à Terrebonne en septembre 2014.

À propos de la CSN

Fondée en 1921, la CSN est composée de plus de 2000 syndicats et représente plus de 325 000 travailleuses et travailleurs.

À propos du Conseil central de Lanaudière – CSN

Le Conseil Central de Lanaudière-CSN représente 13 000 membres dans les secteurs public et privé répartis en 89 syndicats sur tout le territoire lanaudois.

Nouveau contrat de travail pour les employées syndiquées

Réunies en assemblée générale à la fin mai dernier, les employées syndiquées du service radiologique de Joliette de la Clinique radiologique de la Cité ont adopté, dans une proportion de 84,6 %, les termes de leur nouvelle convention collective.

Alors que leur contrat de travail était échu depuis le 1er janvier 2013, le processus de renouvellement aura connu une amorce plutôt lente et difficile au grand dam de la partie syndicale. En avril 2014, l’employeur a été saisi du cahier de demande de la partie syndicale lors de la toute première rencontre de négociation. En septembre, toujours sans nouvelles de l’employeur, il aura fallu que les syndiquées demandent l’intervention du ministre du Travail par l’entremise du service de conciliation pour que l’employeur procède au dépôt de ses demandes et entame réellement le processus de négociation.

Depuis novembre 2014, plus d’une douzaine de rencontres de négociation auront été nécessaires pour que les parties en arrivent à une entente.

Le nouveau contrat de travail, d’une durée de 5 ans, viendra à échéance le 31 décembre 2017. Il prévoit, notamment, l’introduction de mesures assurant une meilleure répartition des heures de travail disponibles, la mise en place d’un REER collectif avec contribution de l’employeur à hauteur de 1 % du salaire annuel à chacune des années pour la durée de l’entente. Les employées syndiquées bénéficieront d’une augmentation générale des salaires de 7,75 % pour la durée du contrat de travail en plus d’une bonification du régime de congés sociaux et l’ajout de modalités permettant la prise d’une retraite progressive.

Bien que la clinique la Cité traite et produit des radiographies et mammographies en collaboration, notamment, avec le CISSS de Lanaudière, il n’en demeure pas moins que cette clinique est privée, en dehors du réseau de la santé et des services sociaux du Québec. Ainsi, les employées syndiquées de cette clinique ne sont pas assujetties à la juridiction des services publics et, par conséquent, elles ne peuvent être assujetties à la convention collective des employées du réseau de la santé.

En définitive, si les employées syndiquées bénéficient de taux horaires assimilables à ceux du réseau de la santé, il n’en demeure pas moins que, pour les mêmes types d’emploi, elles étaient loin de bénéficier d’avantages sociaux comparables. Elles ne disposaient pas de régime de retraite et elles n’ont toujours pas à ce jour de couverture d’assurance collective.

En reconnaissance de l’engagement, du professionnalisme et du travail de qualité réalisé au quotidien, cette ronde de négociation visait donc à assurer un rattrapage des avantages sociaux de la convention collective.

« Nous sommes satisfaites du résultat de cette négociation et le résultat du vote en témoigne. Nous sommes conscientes que le rattrapage de nos conditions de travail en regard de celles comparables et offertes dans le réseau de la santé demeure une lutte syndicale de longue haleine. Avec ce règlement de nos conditions de travail, nous avons réussi à implanter des concepts importants qui permettront aux futures rondes de négociation de réduire davantage cet écart avec le public », déclare madame Stéphanie Moreau, présidente du syndicat.

À la suite de l’entente de principe, il aura fallu plusieurs semaines pour que l’employeur complète son processus de consultation à l’interne avant de procéder à la signature définitive de l’entente collective.

Le Syndicat des employées du service radiologique de Joliette (CSN) représente un peu plus d’une vingtaine d’employées agentes administratives, transcriptionnistes, assistantes-techniciennes et technologues en imagerie médicale à l’emploi de la Clinique radiologique la Cité. Celui-ci est affilié à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) et au Conseil Central de Lanaudière-CSN.

Non à la privatisation de la buanderie Lavérendière !

Alors que le gouvernement jongle encore avec la possibilité de privatiser les services de buanderie dans la région de Lanaudière, le Syndicat des travailleuses et des travailleurs du Centre de santé et de services sociaux du Nord de Lanaudière – STTCSSSNL (CSN) – procède aujourd’hui à la « première pelletée de terre symbolique » de sa nouvelle buanderie autofinancée qui avait été promise et qui est maintenant compromise par le volte-face du gouvernement.

L’incertitude et l’inquiétude quant à l’avenir des cinquante employé-es de la buanderie Lavérendière sont encore prolongées. L’appel d’offres du gouvernement au privé a été prolongé jusqu’au 12 août alors qu’il devait se terminer aujourd’hui.

Le président du STTCSSSNL (CSN), Gilles Savoie, rappelle que la région a déjà perdu trop d’emplois pour laisser la buanderie Lavérendière s’éteindre au profit du privé.

« Si on pense à Electrolux et à la scierie de Saint-Michel-des-Saints, plusieurs personnes ont encore de la difficulté à réintégrer le marché du travail. Il ne faut pas appauvrir davantage les citoyennes et citoyens de notre région. La buanderie Lavérendière ne fait aucun profit ; ce qui lui permet d’offrir des salaires supérieurs à ceux payés dans les buanderies privées. Une cinquantaine d’employé-es y gagnent leur vie et ce sont de jeunes familles, des payeurs de taxes, des consommateurs qui contribuent à notre économie. » « On ne comprend pas la raison de cette menace de privatisation puisque la buanderie Lavérendière a maintenu des prix concurrentiels au fil du temps et au cours des onze dernières années, l’augmentation de ses coûts de production a été inférieure au taux d’inflation », ajoute Jean Lacharité, vice-président à la CSN. Les employé-es sillonnent les rues de la région toute la journée pour sensibiliser la population à l’importance de maintenir et de moderniser la buanderie Lavérendière.


Quoi : pelletée de terre symbolique Quand : mercredi 29 juillet 2015 à 15 h Lieu : Centre hospitalier régional de Lanaudière (CHRDL) 1000, boulevard Sainte-Anne, Saint-Charles-Borromée (emplacement prévu pour la construction de la nouvelle buanderie publique) Qui :Gilles Savoie, président du STTCSSSNL (CSN) Jean Lacharité, vice-président à la CSN.


À propos

Le STTCSSSNL (CSN) représente 2300 membres qui font partie de la catégorie 2 (paratechniques, services auxiliaires et de métier) et de la catégorie 3 (le personnel de bureau, des techniciens et professionnels de l’administration) du CSSS du Nord de Lanaudière. Mis à part le CHRDL, la buanderie Lavérendière dessert plusieurs autres établissements, dont le CSSS du Sud de Lanaudière, le CSSS de Saint-Jérôme et le CSSS d’Argenteuil.

La CSN fait son entrée au CPE Clin d’œil de Lavaltrie

Les employées du CPE Clin d’œil sont maintenant syndiquées avec la CSN. La Commission des relations du travail a accordé le 18 juin 2015 son accréditation au Syndicat des travailleuses en service de garde de Lanaudière-CSN, qui regroupe 45 éducatrices et cuisinières du CPE Clin d’œil.

« C’est la première fois dans leur histoire que ce groupe de salariés se donne un syndicat », souligne Gilles Lapierre, conseiller syndical à la CSN.

Le Syndicat des travailleuses en service de garde de Lanaudière – CSN regroupe plus de 10 CPE et représente plus de 350 éducatrices, cuisinières et employées de bureau.

Il reviendra à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) de négocier leurs prochaines conditions de travail.

Le conseil central regroupe 89 syndicats représentant 13 000 travailleuses et travailleurs.

Fondée en 1921, la CSN représente pour sa part plus de 300 000 travailleuses et travailleurs.

Mobilisation estivale aux Centres jeunesse Lanaudière

Le personnel syndiqué du Centre intégré de santé et des services sociaux de Lanaudière, section Centres jeunesse Lanaudière, s’est affiché cette semaine. Ils entendent se mobiliser également durant la période estivale pour rappeler à leur employeur, mais également au président du Conseil du trésor qu’ils rejettent catégoriquement les offres méprisantes du gouvernement ainsi que les reculs que le Comité patronal de négociation de la santé et des services sociaux (CPNSSS) souhaitent leur infliger durant la présente ronde de négociation.

Les travailleurs dénoncent la lenteur des négociations et rappellent que sans une réelle volonté de négociation, un affrontement se pointe à l’horizon. D’ailleurs, ils se sont réunis en assemblée générale à la mi-juin. Appuyés de leurs collègues clinique à 90 %; les votes ont été unanimes chez les infirmières, les employés de métiers auxiliaires et chez le personnel de bureau vers la planification de la grève cet automne si les négociations achoppent ou piétinent davantage cet été. Ils se réuniront d’ailleurs rapidement dès le retour des vacances en septembre pour prendre acte de l’état des négociations. « Devant autant de mépris, les travailleuses et les travailleurs n’accepteront pas de voir leur convention être charcutée de la sorte. Nous demandons du respect et de la reconnaissance pour notre travail que nous effectuons au quotidien pour le bien-être des enfants de la région! S’il faut envisager la grève, nous le ferons! » rappelle le président du Syndicat des personnes salariées des Centres jeunesse Lanaudière – CSN, Kevin Newbury.

L’exécutif syndical entend maintenir la pression sur l’employeur par différents moyens d’action de visibilité au sein même des Centres jeunesse, car ils sont en mesure d’indiquer au CPNSSS que leurs travailleurs ne tolèreront pas autant de reculs. Les délégués syndicaux rappellent que leurs membres, majoritairement des femmes, ont fait leur part depuis les dernières décennies. En plus de subir un alourdissement substantiel de leurs tâches, des problématiques grandissantes chez la clientèle, ils ont subi des décrets, des lois spéciales, des gels salariaux et de faibles augmentations qui n’a cessé de les appauvrir. « Nos travailleurs ont raison d’être indignés et de demander un peu de respect! » tonne monsieur Newbury.

En plus d’actualiser le plan d’action en appui à la négociation de la Fédération de la santé et des services sociaux, les syndiqués participeront à des moyens locaux supplémentaires.

Le SPSCJL-CSN représente tout près de 600 membres chez les infirmières, du personnel auxiliaire, de bureau et de l’administration ainsi que du personnel technicien et professionnel de la santé et des services sociaux. Il est affilié au Conseil central de Lanaudière (CSN), à la Fédération de la santé et des services sociaux (CSN) et à la Confédération des syndicats nationaux (CSN).

RI-RTF : le choix de la démocratie

Plus de 400 ressources ont ainsi profité de la période de changement d’allégeance syndicale prenant fin le 30 janvier dernier pour quitter la Fédération des familles d’accueil et ressources intermédiaires du Québec (FFARIQ) et venir gonfler les rangs du secteur des RI-RTF de la CSN.

Pour Renée Desnoyers, responsable d’une famille d’accueil à Terrebonne depuis 16 ans et nouvelle présidente du syndicat CSN des RI-RTF de la région de Lanaudière, la décision d’opter pour la CSN s’est imposée en octobre dernier à la suite d’une assemblée de la FFARIQ. Alors que la négociation à venir était à l’ordre du jour, la présidente d’alors a plutôt tenté de convaincre les membres d’adhérer à un régime d’assurance, tout en refusant de répondre à leurs questions. « Je suis membre de la FFARIQ depuis la syndicalisation des RI-RTF en 2001. J’ai siégé au comité exécutif, j’ai beaucoup donné, mais là c’était une goutte de trop, celle qui a fait déborder le vase », déplore-t-elle. Absence de démocratie, droit de parole muselé, pouvoir de décision centralisé à Québec : la liste des déficiences est longue.

Maurice Dumais, responsable d’une famille d’accueil de Saint-Pacôme et vice-président de l’exécutif temporaire du syndicat CSN du Bas-Saint-Laurent, confirme les problèmes évoqués par la présidente : « On a vraiment donné la chance au coureur, mais en tant que membre du CA j’ai été confronté à tout ce que décrit Renée. Puis, lorsqu’ils ont décidé de me remplacer au CA, la démocratie et l’intérêt des membres ont pris le bord. »

Pour ces deux militants, très actifs durant la campagne d’allégeance syndicale, l’inquiétude suscitée par la loi 10 du gouvernement Couillard et ses conséquences anticipées pour les RI-RTF a constitué une autre bonne raison de joindre les rangs de la CSN. « La présidente de la FFARIQ ne voulait même pas reconnaître que la loi 10 allait affecter les RI-RTF. Pourtant, on sait qu’on va se retrouver face à des monstres, les CISSS, qui seront nos interlocuteurs dans nos régions. On a besoin d’une organisation qui peut nous appuyer avec toutes les ressources et la volonté nécessaires et pour nous, ça, c’est la CSN », ajoute Renée Desnoyers.

Les deux intervenants s’entendent pour dire que l’adhésion des RI-RTF à la CSN vient avec des attentes. D’abord, ils désirent que la réalité bien particulière des RI-RTF destinées à l’enfance, qui offrent un refuge aux enfants relevant de la Loi sur la protection de la jeunesse, soit prise en compte, notamment dans le cadre de l’actuelle négociation. Ils souhaitent également que la CSN représente les ressources au civil lorsque la situation le réclame. Enfin, ils espèrent que les conseillères et conseillers affectés à leurs syndicats respectifs deviendront les porteurs des représentations auprès des établissements donneurs d’ouvrage. « Nous sommes pris entre l’arbre et l’écorce en tant que contractants avec l’établissement, et si on se montre trop ferme ou si on est jugé “dérangeant”, il peut cesser de nous envoyer des enfants. Ce que la CSN nous offre, c’est de pouvoir compter sur une personne conseillère qui parlera en notre nom », poursuit M. Dumais.

Opposer le bouclier CSN

En conclusion, tous les deux tiennent à dire qu’ils sont vraiment heureux de l’accueil qu’ils ont reçu à la CSN. Ils se disent très satisfaits des services reçus et de l’attention que leur ont accordée les différentes personnes conseillères de la CSN : « En quelques mois, on a rencontré plus de conseillers et ils nous ont accordé plus de temps que tout ce que nous aurions pu espérer de la FFARIQ pendant des années. Avec la CSN, on a trouvé le bouclier, oui, c’est vraiment ce qui la décrit le mieux, le bouclier que nous recherchions », affirment en chœur Renée Desnoyers et Maurice Dumais.

Les femmes de Lanaudière sont les principales victimes

Les coupes budgétaires, seulement en santé et services sociaux, ont atteint 13,5 M$ en 2014-2015 pour l’ensemble de Lanaudière. Les mauvaises nouvelles ne sont par ailleurs pas terminées puisque le dernier budget Leitao prévoit une augmentation de l’enveloppe du ministère de seulement 1,4 % qui sera accaparé en majorité par la hausse salariale déjà négociée avec les médecins.

« Les femmes sont les premières visées par ces compressions puisqu’elles occupent la grande majorité des emplois salariés dans le réseau de la santé et des services sociaux et qu’elles subissent aussi les baisses de services comme citoyennes », avance Francine Ranger, présidente du Conseil central de Lanaudière – CSN. La présidente ajoute que Lanaudière faisait déjà partie des trois régions où il manque le plus de ressources en santé et services sociaux au Québec. Si l’on se compare à la dépense de référence, on constate en effet un retard de 4,7 % en dépenses dans les programmes de santé et services sociaux en 2014-2015. Alors qu’il faudrait un rattrapage, le gouvernement compresse encore.

« Les impacts de coupes budgétaires dans les services de santé et d’éducation peuvent toucher davantage les femmes que les hommes lorsque des services publics ne sont plus offerts. Les rôles sociaux sont encore largement découpés selon les sexes et les femmes sont en effet plus souvent responsables des tâches entourant les soins aux autres dans la sphère privée », fait valoir Flavie Trudel, militante de la CSN dans Lanaudière et enseignante au cégep régional. Cette dernière a recensé plusieurs coupes récentes du gouvernement Couillard qui touchent particulièrement les femmes : abolition de la CRÉ (19 des 22 employés étaient des femmes), hausse des tarifs des CPE qui peut se traduire par la décision de plusieurs femmes (plus bas salaire du couple ou rôle plus rattaché aux enfants) de quitter leur emploi, réduction des effectifs au niveau du Conseil du statut de la femme, coupe dans les commissions scolaires, dans l’aide aux devoirs et dans les programmes des groupes communautaires (dont ceux qui s’occupent des victimes de violence conjugale), etc.

Coup dur pour la prévention en santé

Les femmes et toute la population seront également affectées par le démantèlement aveugle de l’instance chargée de la santé et services sociaux. L’abolition de l’Agence régionale de la santé de Lanaudière, combinée à une coupe de 30 % du budget consacré à la santé publique cette année, ne feront rien pour améliorer les mesures de prévention en santé. Or, la prévention est le moyen le moins coûteux de désengorger les urgences et la première ligne de soins.

« La fin des agences donne lieu à des aberrations dans Lanaudière. Par exemple, on replace une sociologue de formation spécialisée depuis plusieurs années dans la planification régionale des services en santé mentale comme intervenante auprès de jeunes ayant fait des tentatives de suicide. La réforme Barrette vise plus à créer d’immenses structures centralisées qu’à aider les usagers », indique Louise Lemire, présidente de la section locale du Syndicat des technicien-nes et des professionnel-les de la santé et des services sociaux du Québec-STEPSSSQ (FP-CSN), affilié à la Fédération des professionnèles (FP-CSN). Le STEPSSSQ tient d’ailleurs son conseil syndical provincial à Joliette aujourd’hui et demain.

À propos

Le Conseil central de Lanaudière – CSN regroupe les syndicats CSN sur le territoire de Lanaudière. Il représente 84 syndicats et plus de 14 000 membres dans tous les secteurs d’activité, dont 8 syndicats dans le transport scolaire (400 membres). La Fédération des professionnèles (FP-CSN) compte quelque 8 000 membres qui oeuvrent dans plusieurs secteurs, dont ceux de la santé et services sociaux et du développement régional et local (CLD, CRÉ, et CDEC). Le STEPSSSQ (FP-CSN) représente 2 400 techniciens-nes et professionnels-les de la santé et des services sociaux œuvrant dans différentes missions : Centre hospitalier universitaire, CSSS, Centres de réadaptation et (ex) Agences de la santé et des services sociaux. Ses membres sont originaires de 12 établissements du réseau répartis dans 6 régions du Québec.