Les salarié-es de chez Autobus Robert déclencheront la grève générale illimitée sous peu

Lors d’une assemblée générale extraordinaire tenue ce 10 novembre, les membres du Syndicat des travailleuses et travailleurs des Autobus Robert–CSN (STTAR–CSN) ont adopté un mandat de grève générale illimitée à 89 %, par voie de scrutin secret.

« Le syndicat est rendu à négocier les clauses à incidences salariales et l’employeur n’entend pas verser la part des sommes qu’il a reçues du gouvernement afin de bonifier les salaires. Et comme dans presque tous les syndicats qui n’ont pas encore renouvelé leur contrat de travail, les salaires versés actuellement ne parviennent pas à attirer et à retenir les salarié-es nécessaires pour effectuer ses routes chaque jour. Et ce sont les enfants et leurs parents qui en paient le prix », précise Josée Dubé, présidente du Secteur transport scolaire de la Fédération des employées et employés de services publics–CSN.

Au mois de février dernier, le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, est lui-même intervenu sur la place publique afin d’appuyer les revendications du secteur du transport scolaire en soulignant que les chauffeuses et chauffeurs doivent avoir leur juste part.

« L’employeur devra reconnaître les nouvelles données salariales qui sont en vigueur dans le secteur du transport scolaire. Plusieurs règlements reconnaissent enfin le difficile travail des conductrices et des conducteurs. Tous les employeurs ont reçu une bonification variant de 15 à 30 % de la valeur de leurs contrats et cet argent doit se rendre dans les poches de celles et ceux qui conduisent les autobus, ajoute Frédéric Brun, président par intérim de la Fédération des employées et employés de services publics–CSN. Si l’employeur veut régler la négociation rapidement, il n’a qu’à délier les cordons de la bourse. »

« À l’image de tous les autres syndicats qui négocient actuellement dans le transport scolaire, nous déplorons que les salarié-es d’Autobus Robert doivent recourir à la grève pour aller chercher leur juste part. Pour nous, la balle est clairement dans le camp de l’employeur et nous allons être aux côtés des travailleuses et des travailleurs jusqu’à ce qu’ils obtiennent cette juste part », de conclure Annette Herbeuval, présidente du Conseil central de la Montérégie–CSN.

À propos

Le STTAR–CSN compte 70 membres responsables d’autant de parcours de transport scolaire.

Attention : la CAQ met nos ainé-es en danger

Par crainte de rupture de service, le gouvernement de la Coalition Avenir Québec souhaite pérenniser un règlement mis en place dans l’urgence, en pleine pandémie. Alors même que durant cette période nous avons été témoins de situations désastreuses en résidence pour ainés (RPA), ce projet de modification permettrait à toute personne appelée à donner des soins aux usagères et usagers de RPA, mais non membre d’un ordre professionnel, de rester en poste pendant un an, et ce, sans qu’aucune formation ne soit exigée. La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) tire la sonnette d’alarme quant aux dangers d’une telle décision pour nos ainé-es et elle interpelle le gouvernement pour qu’il exige que les travailleuses et travailleurs en RPA reçoivent les formations de base beaucoup plus rapidement.

Avant la pandémie, le personnel de RPA devait, pour être embauché, avoir minimalement suivi la formation de réanimation cardiorespiratoire (RCR) et celle portant sur les Principes pour le déplacement sécuritaire des bénéficiaires (PDSB). Le gouvernement souhaite maintenant accorder un délai d’un an après l’embauche pour ces mêmes formations, pourtant très courtes et essentielles à l’exercice du métier.

Lorsque l’on travaille avec des ainé-es en résidence, il est fondamental de pouvoir intervenir en cas d’urgences cardiovasculaires ou d’étouffement. « La formation (RCR) ne dure qu’une journée, dont la moitié peut être faite en ligne. On comprend qu’il manque de personnel, mais de permettre une année complète sans que cette formation de base soit suivie dépasse l’entendement. Des situations d’horreur sont à prévoir parce que c’est carrément dangereux pour la santé et la sécurité nos ainé-es », s’indigne Lucie Longchamp, vice-présidente de la FSSS–CSN.

Marlène Ross, représentante du secteur des centres d’hébergement privés à la FSSS–CSN, souligne également le fait qu’aujourd’hui, dans les résidences pour aîné-es, on retrouve des personnes en déficience intellectuelle, qui sont en dépassement de soins ou encore qui ont des troubles mentaux. « Il est irresponsable de placer ces gens vulnérables et à risque entre les mains de personnes mal outillées pour composer avec leurs réalités. C’est contraire au principe de précaution et ça met nos ainé-es à risque. »

« De plus, ne pas recevoir la formation pour déplacer correctement les usagers et les usagères laisse présager de nombreux accidents de travail. On veut attirer plus de personnel, mais on ne met pas le cadre pour les garder en place. On comprend le besoin de plus de flexibilité, mais on pense que les travailleuses et les travailleurs devraient être formés à leur arrivée ou dans les semaines suivant leur embauche », de conclure la représentante syndicale du secteur.

Le Front commun sera en grève les 21, 22 et 23 novembre prochains

Alors que 420 000 travailleuses et travailleurs sont en grève partout au Québec depuis minuit, le Front commun annonce ce matin que la prochaine séquence de grève se déroulera du 21 au 23 novembre prochains, à moins de parvenir à une entente d’ici là.

« Nous annonçons aujourd’hui le moment de la deuxième séquence de grève qui se tiendra sur trois journées complètes. Notre message ce matin est clair : nos équipes de négociation sont entièrement disponibles pour les deux prochaines semaines. L’objectif, c’est d’arriver à un règlement qui sera gagnant-gagnant, pour les travailleuses et les travailleurs, ainsi que pour les services à la population. Personne ne souhaite une autre séquence de grève, mais nous serons prêts s’il le faut », ont lancé les porte-paroles du Front commun, François Enault, premier vice-président de la CSN, Éric Gingras, président de la CSQ, Magali Picard, présidente de la FTQ et Robert Comeau, président de l’APTS.

« Cela dit, il faut bien comprendre que ce mouvement est une démonstration de la détermination de nos membres, qui ont voté à 95 % en faveur de la grève et qui sont prêts à aller jusqu’au bout, jusqu’à la grève générale illimitée, si le gouvernement ne comprend pas le message », ont tenu à préciser les porte-paroles.  

Rappelons que le 29 octobre dernier, le Conseil du trésor a déposé une offre contenant une bonification dérisoire de seulement 1,3 %. L’offre salariale, qui est passée de 9 % sur cinq ans à 10,3 % pour la même période, ne réglerait en rien les problèmes causés par l’immense retard que subissent les 420 000 travailleuses et travailleurs regroupés en Front commun. Au contraire, elle les appauvrirait.

« Après que 100 000 personnes soient venues appuyer le Front commun dans les rues le 23 septembre, après un mandat de grève générale illimitée adopté à 95 % après un dépôt insultant dimanche dernier, le gouvernement nous pousse aujourd’hui à exercer la grève. Il récolte ce qu’il a semé, rien de moins. À l’heure actuelle, nous avons élagué nos demandes à l’ensemble des tables sectorielles. Mais une chose est certaine, les attentes des travailleuses et des travailleurs sont grandes. Laisser notre monde s’appauvrir, c’est non négociable ! », ont tonné les porte-paroles. 

Rappelons aussi que le gouvernement a choisi de donner aux parlementaires 30 % d’enrichissement et de rattrapage, auxquels viendront s’additionner d’autres augmentations annuelles, et qu’il a offert 21 % sur cinq ans aux policiers de la Sûreté du Québec, offre qui a été refusée. L’entente salariale à convenir avec le Front commun devra obtenir le même niveau de considération.

Cibles d’immigration : les centrales syndicales décrient l’omission de l’immigration temporaire

Les quatre grandes centrales syndicales dénoncent le manque de considération du gouvernement du Québec envers les travailleuses et les travailleurs migrants temporaires, alors qu’il a décidé de maintenir sa cible d’immigration à 50 000 personnes. Pour la CSD, la CSN, la CSQ et la FTQ, cette décision rend quasiment impossible l’accès à la résidence permanente pour ces gens qui contribuent pleinement à la vitalité économique et sociale du Québec.  

« En maintenant ses cibles, le gouvernement emprisonne dans la précarité la grande majorité des personnes immigrantes temporaires qui habitent et travaillent déjà dans nos milieux, partout au Québec », a décrié la présidente de la CSN, Caroline Senneville.

Au cœur de l’enjeu, la grande proportion des travailleuses et travailleurs temporaires aux prises avec des permis fermés qui les rendent captifs d’un seul employeur avec, pour conséquence, la crainte de représailles s’ils tentent de faire valoir leurs droits. Rappelons que le rapporteur spécial de l’ONU a dénoncé cette situation qui s’apparente à de l’esclavage moderne. 

« Dans un contexte de recours débridé à la main-d’œuvre temporaire pour combler des besoins permanents, le gouvernement ne pouvait omettre d’inclure cette proportion importante des personnes immigrantes dans ses cibles d’immigration. En les ignorant, il pave la voie à ce que les abus se poursuivent et se généralisent à l’égard des travailleuses et travailleurs étrangers captifs de leur permis de travail fermé », explique Denis Bolduc, secrétaire général de la FTQ. 

Les nombreux obstacles à la résidence permanente contribuent d’ailleurs à la croissance, au sein du marché du travail, d’une population immigrante sans statut, dont plusieurs travailleuses et travailleurs ne détiennent que des permis temporaires. Leur accueil permanent est donc considéré comme un enjeu crucial, tout comme la régularisation de leur statut.

« Nous saluons le désir de mieux soutenir l’accès à la francisation des travailleuses et travailleurs étrangers temporaires et d’encourager les employeurs à prendre leurs responsabilités en la matière. Cependant, nous demandons des moyens pour les inclure et les franciser, et non de nouvelles mesures d’exclusion. L’apprentissage effectif du français ne pourra se faire dans les conditions proposées », explique Mario Beauchemin, vice-président de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ).

Pour les centrales, les travailleuses et les travailleurs migrants ne doivent pas se voir imposer de nouvelles exigences au renouvellement de leur permis de travail, tel qu’un niveau de français, et à l’obtention de la résidence permanente. Ils devraient plutôt avoir un accès réel à la francisation, à de meilleurs salaires et des conditions de travail décentes, à des protections sociales et à une meilleure protection contre l’exploitation et les abus.

« L’immigration est un sujet à la fois crucial pour l’avenir de la société québécoise, et malheureusement polarisé à outrance. La planification et les niveaux d’immigration doivent refléter nos réels besoins et être plus humains. Il nous incombe de développer les capacités d’accueil, incluant la francisation en milieu de travail et la régionalisation de l’immigration, afin d’inclure convenablement toutes les personnes immigrantes », explique Luc Vachon, président de la CSD.

L’immigration temporaire est composée des travailleuses et travailleurs étrangers, des demandeurs d’asile et des étudiantes et étudiants étrangers. Au Canada, cette immigration a augmenté de 68 % en deux ans et représente désormais plus de 470 976 personnes au Québec, selon Statistique Canada. 

Un dépôt insultant, une fois de plus

« Beaucoup de bruit pour rien : une bonification pitoyable de seulement 1,3 % sur une durée de cinq ans. » C’est avec une vive déception, mais peu d’étonnement, que les porte-paroles du Front commun ont pris connaissance du dépôt effectué ce matin par le Conseil du trésor, lequel est reçu comme un affront. Encore une fois, le gouvernement démontre son incapacité à comprendre les difficultés vécues dans les services publics et à réaliser l’urgence de sauver le bateau qui est en train de couler. Il prouve de plus sa déconnexion complète face à la colère des travailleuses et des travailleurs qui, épuisés, portent sur leurs épaules des services publics plus que jamais fragilisés.

« Ce dépôt est une nouvelle claque au visage des 420 000 travailleuses et travailleurs du Front commun. C’est une insulte. C’est trop peu trop tard. Pour nos gens, tendre l’autre joue, c’est terminé », ont tonné d’une seule voix les porte-paroles du Front commun, François Enault, premier vice-président de la CSN, Éric Gingras, président de la CSQ, Magali Picard, présidente de la FTQ, et Robert Comeau, président de l’APTS.

Malgré le fait que 100 000 personnes sont venues appuyer le Front commun dans les rues le 23 septembre, malgré un mandat de grève générale illimitée adopté à 95 % et l’annonce d’une première journée de grève, l’éléphant a encore accouché d’une souris. Le gouvernement continue de vouloir tout décider seul, de tout imposer, habitué à manœuvrer ainsi depuis sa première élection, en 2018.

« Nous ne voyons rien dans ce dépôt qui permettrait de lever la grève. Nous devons nous rendre à l’évidence. La grève est la seule solution pour que le gouvernement comprenne. Puisqu’il le souhaite, on va l’exercer haut et fort le 6 novembre prochain », ont renchéri les porte-paroles. Ces derniers ont aussi précisé qu’ils prendront le temps d’analyser le dépôt en détail et en feront la présentation à leurs instances respectives, mais il ne fait déjà aucun doute qu’il n’est pas à la hauteur des attentes de leurs membres.

Offre salariale

L’offre salariale, qui est passée de 9 % sur cinq ans à 10,3 % pour la même période, ne réglera en rien l’immense retard que subissent les 420 000 travailleuses et travailleurs regroupés en Front commun par rapport aux autres Québécoises et Québécois.

« La nouvelle offre salariale ne réussira pas à nous sortir de l’appauvrissement proposé par le gouvernement. Nous jouons toujours dans le même mauvais film, un film catastrophe. »

Rappelons que le gouvernement a choisi de donner aux parlementaires 30 % d’enrichissement et de rattrapage auxquels viendront s’additionner d’autres augmentations annuelles et qu’il a offert 21 % aux policiers de la Sûreté du Québec. L’entente salariale à convenir avec le Front commun devra le considérer.

« Nous constatons que ces offres substantielles ont été offertes à des emplois à majorité masculine, alors que les services publics, composés à 78 % de femmes, ne se font offrir que des miettes. On est encore devant une discrimination inacceptable envers les femmes. »

Primes

En reconduisant certaines primes jusqu’au renouvellement de la convention collective, la ministre LeBel a posé le seul geste sensé dans le contexte, mais il ne s’agit pas d’un gain, c’était déjà acquis. S’attaquer aux conditions de travail et de pratique des travailleuses et des travailleurs œuvrant dans des secteurs en difficulté, de la part d’un gouvernement qui prétend vouloir être un employeur de choix, aurait été une grave erreur. Cependant, en mettant fin à des mesures administratives prévues dans le cadre de la COVID-19, le gouvernement met le feu aux poudres.

Retraite

Le recul du gouvernement sur une mesure de « détention » qu’il voulait imposer au Régime de retraite du personnel employé du gouvernement et des organismes publics (RREGOP) – soit le fait de faire passer la retraite sans pénalité de 55 à 57 ans pour les personnes ayant 35 ans de service – constitue une bonne nouvelle, certes, mais l’attaque majeure demeure alors que le régime est pourtant en excellente santé financière, dont la réduction des rentes exigées sous prétexte d’une bonification du régime de rentes du Québec (RRQ).

Tables sectorielles

Le règlement de cette négociation passe certes par une entente à la table centrale, mais également aux tables sectorielles. « Malgré tous les signaux envoyés à ces tables, dont l’élagage mené récemment, nos vis-à-vis patronaux répondent qu’ils n’ont aucun mandat pour parler même de leurs propres demandes. Nous sommes rendus à nous questionner sur la volonté et la capacité du gouvernement à convenir d’ententes satisfaisantes prochainement. »

Comme toujours, le Front commun sera disponible pour négocier afin de faire avancer cette négociation rapidement, à la satisfaction de ses membres.

Le Front commun sera en grève le 6 novembre

Le 6 novembre prochain, les 420 000 travailleuses et travailleurs représentés par le Front commun exerceront une première séquence de grève, d’une journée. En éducation, dans la santé et les services sociaux ainsi qu’en enseignement supérieur, partout au Québec et d’une seule voix, ils enverront un premier coup de semonce pour forcer le gouvernement à faire une offre substantielle au Front commun.

C’est par les médias sociaux que le Front commun a appris cette semaine l’intention du gouvernement de déposer une nouvelle offre ce dimanche, 29 octobre. « Nous attendrons de prendre connaissance du dépôt gouvernemental avant de commenter. Mais nous dirons tout de même ceci : pour se sortir du pétrin dans lequel il s’est lui-même placé, le gouvernement n’a qu’une chose à faire : revenir avec une offre substantielle et cesser ses attaques, notamment sur la question de la retraite. Une nouvelle offre insuffisante accompagnée d’une énième opération médiatique serait reçue comme une claque en plein visage par les femmes et les hommes qui font fonctionner les services publics. La hauteur des mandats de grève octroyés par les membres témoigne de la hauteur des attentes dans nos réseaux quant à l’issue de cette négociation », ont déclaré les représentants du Front commun, François Enault, premier vice-président de la CSN, Éric Gingras, président de la CSQ, Magali Picard, présidente de la FTQ, et Robert Comeau, président de l’APTS, en conférence de presse, ce matin, à Montréal.

« Nous avions été clairs sur notre intention d’exercer le mandat et la stratégie de grève votés par les travailleuses et les travailleurs que nous représentons pour arriver à une entente satisfaisante. Au-delà des échanges croisés sur l’élagage aux tables sectorielles, la réalité, c’est que rien ne bouge à la table centrale et sur les questions salariales ».

Depuis de nombreux mois, le Front commun est sur toutes les tribunes pour rappeler au gouvernement que ses offres ne passent pas et que de proposer aux travailleuses et aux travailleurs de maintenir le statu quo constitue la recette parfaite pour mettre le feu aux poudres. Compte tenu de l’état dans lequel se trouvent nos réseaux publics, maintenir une offre salariale insultante, des attaques au régime de retraite et réclamer à tout vent plus de flexibilité relève de l’aberration. Si le gouvernement veut être un employeur de choix, il faut que ça se traduise aux tables de négociation.

« Après un an de négociations, des dizaines de rencontres aux tables, beaucoup d’échanges à travers les médias, des actions de mobilisation et de visibilité partout au Québec, une manifestation monstre qui a rassemblé 100 000 personnes dans les rues de Montréal, et maintenant des mandats à 95 % en faveur d’une grève pouvant aller jusqu’à la grève générale illimitée, il faut croire que le gouvernement attend une première journée de grève pour bouger, si désolant cela soit-il. Mais que ce soit clair : il est responsable de l’annonce que nous faisons aujourd’hui », ont ajouté les leaders syndicaux.

« Nous sommes conscients des impacts considérables qu’une grève engendre sur le quotidien des Québécoises et des Québécois. Mais nous savons que la population n’a plus envie de vivre avec des services publics carencés et continuellement en pénurie de main-d’œuvre. Nous espérons donc sincèrement que ce sera assez pour faire bouger le gouvernement de manière sérieuse et limiter les désagréments. Mais si le message n’était pas entendu, une deuxième séquence pourrait être exercée, laquelle constituerait le plus grand mouvement de grève qu’ait connu le secteur public depuis 50 ans. »

Dans l’éventualité du déclenchement d’une grève le 6 novembre prochain, le Front commun précise que les services essentiels seront assurés.

Les membres du Syndicat des enseignantes et des enseignants du Cégep régional de Lanaudière à Joliette (FNEEQ–CSN) rejettent les offres du gouvernement

Réunis pour une activité conjointe de visibilité au Cégep de Joliette, les enseignantes et enseignants ainsi que le personnel de soutien ont tenu à sensibiliser la communauté collégiale sur la pénurie de personnel actuelle et à venir dans leur établissement. Ils ont installé symboliquement des chaises vides dans le hall d’entrée avec des affiches décrivant la conséquence pour les étudiantes et les étudiants, et de l’absence de travailleuses et travailleurs dans les différents services ou disciplines enseignés. Que ce soient des techniciennes ou techniciens en travaux pratiques, des apparitrices et appariteurs ou des enseignantes et enseignants, les conditions de travail et de rémunérations actuelles nuisent grandement à l’attraction et à la rétention des employé-es. Pour Claude Majeau, trésorier du Syndicat du personnel de soutien du Cégep régional de Lanaudière–CSN, « le manque de main-d’œuvre exacerbé par la faiblesse des conditions de travail offertes par le réseau collégial prive de plus en plus, que ce soit directement ou indirectement, les étudiantes et les étudiants de nombreux services auxquels ils ont droit. » Ce problème touche aussi de plus en plus les enseignantes et enseignants. « Lors du départ à la retraite d’enseignants ou lors de congés maladie, il devient très difficile d’attirer de jeunes diplômés dans l’enseignement collégial. Les salaires ne sont vraiment plus compétitifs, surtout en début de carrière. La possibilité de télétravail à domicile, comme la correction et la préparation de cours, était un atout avant la pandémie lors de l’embauche. Maintenant, une majorité d’employeurs privés acceptent ce mode en offrant aussi un meilleur salaire et des avantages sociaux intéressants », souligne Marco Legrand, président du syndicat.

Réunis le même jour en assemblée générale, les membres du syndicat ont symboliquement adopté une proposition leur attribuant automatiquement une augmentation salariale de 30 %, comme l’ont fait les député-es provinciaux. « Nous voulions faire un clin d’œil ironique à l’augmentation que les député-es caquistes et libéraux se sont eux-mêmes voté. Comment défendre l’argument de la capacité de payer des contribuables alors que nos représentantes et représentants à l’Assemblée nationale peuvent s’octroyer 30 % d’augmentation en juin dernier et aussi consentir 21 % aux policières et aux policiers, tout en disant que 9 % suffisent pour les autres employé-es de l’État? C’est un non-sens », souligne M. Legrand.

Dans les prochaines semaines, l’ensemble des syndicats membres du Front commun (CSN, CSQ, FTQ et APTS) sont appelés à se prononcer en assemblée générale sur une proposition de mandat de grève à exercer au moment jugé opportun. Rappelons que les enjeux relatifs à l’attractivité et à la qualité des emplois dans les services publics sont au cœur des négociations.

À propos
Le Syndicat des enseignantes et des enseignants du Cégep régional de Lanaudière à Joliette (FNEEQ–CSN) représente plus de 275 enseignants et enseignantes. Il est affilié à la Fédération nationale des enseignantes et enseignants du Québec (FNEEQ–CSN). Cette dernière compte actuellement 101 syndicats et représente près de 34 000 membres dans 45 syndicats de cégeps (collèges d’enseignement général et professionnel), dans 43 syndicats d’établissements d’enseignement privés et dans 13 syndicats d’établissements universitaires. Le syndicat est également affilié au Conseil central de Lanaudière–CSN qui représente près de 14 000 membres répartis en plus de 81 syndicats sur son territoire.

Équité salariale : importante manifestation devant le Conseil du trésor

Excédés d’être victimes de discrimination salariale depuis plus de 12 ans, des centaines d’employé-es de bureau et de l’administration du réseau de la santé et des services sociaux manifestent aujourd’hui devant les locaux du Conseil du trésor. Ce rassemblement s’ajoute aux mobilisations qui ont eu lieu aux quatre coins de la province au cours de la dernière année ainsi qu’au dépôt d’une pétition à l’Assemblée nationale en mai dernier. Malgré cela, le gouvernement tarde toujours à régler les plaintes de maintien de l’équité salariale de 2010 et va même jusqu’à refuser d’en discuter avec les représentantes et représentants syndicaux. Les trois organisations syndicales représentant les membres lésés, soit la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP-FTQ) et le Syndicat québécois des employées et employés de services (SQEES-FTQ), réclament l’intervention rapide du gouvernement dans ce dossier qui a déjà beaucoup trop traîné.

« L’une des valeurs centrales de la société québécoise est l’égalité entre les hommes et les femmes. En ce sens, nous réclamons que le gouvernement corrige et applique la Loi sur l’équité salariale et qu’il règle les plaintes déposées en 2010. Il est plus que temps d’arrêter de bafouer les droits des femmes et de combler l’écart salarial qui perdure entre les sexes. Ce laisser-aller du gouvernement témoigne d’un mépris que l’on ne peut tolérer. C’est indécent qu’on en soit encore rendu là en 2023 et encore plus de laisser traîner les choses depuis plus de 12 ans. L’équité salariale est un droit, un droit qui doit être protégé par le gouvernement », d’affirmer les porte-paroles de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP-FTQ) et du Syndicat québécois des employées et employés de services (SQEES-FTQ) présents sur place.

Les travailleuses et travailleurs du secteur bureau et de l’administration sont les derniers à devoir encore attendre un règlement de leurs plaintes de 2010 en vertu de la Loi sur l’équité salariale. On parle ici des agentes administratives, adjointes à la direction et à l’enseignement universitaire, acheteuses, secrétaires médicales et juridiques, ce qui représente près de 30 000 personnes.  Majoritairement des femmes, dont plusieurs sont monoparentales, elles attendent toujours leur dû qui peut s’élever dans certains cas à plusieurs milliers, voire plus d’une dizaine de milliers de dollars. « C’est insensé de retenir le dû de milliers de femmes. Le gouvernement devrait donner l’exemple et assurer l’équité salariale auprès de ses salarié-es. On n’a plus le temps d’attendre, il y a urgence de régler au vu de la pénurie et du roulement de personnel sans précédent que l’on vit actuellement dans le réseau », de poursuivre les porte-paroles des organisations syndicales.

« Un gouvernement vraiment engagé pour l’égalité entre les hommes et les femmes ne laisserait pas des plaintes d’équité salariale traîner pendant plus de 10 ans. C’est gênant que l’État québécois manque autant de respect envers les femmes alors qu’il devrait montrer l’exemple aux autres employeurs. Si la loi actuelle permet que des dizaines de milliers de femmes attendent aussi longtemps pour recevoir un salaire juste, cette loi mérite d’être révisée, et le plus tôt sera le mieux. Je demande à Sonia Lebel de prendre ses responsabilités et de convaincre ses collègues de la CAQ qu’on doit régler ce dossier rapidement. On est en 2023, c’est non seulement une question d’équité, mais de gros bon sens. » de renchérir Christine Labrie, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière d’administration gouvernementale et pour le Conseil du trésor.

Rappelons que la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) qui traite ces plaintes a rendu un préavis dans ce dossier en mai dernier. La FSSS–CSN, le SCFP-FTQ et le SQEES-FTQ ont à leur tour déposé leur réponse à ce préavis et attendent toujours que ces travailleuses obtiennent une juste reconnaissance salariale. Cependant, à tout moment, le gouvernement peut donner le mandat au Conseil du trésor de régler ces plaintes, ce qu’il a fait dans plusieurs autres dossiers. Après 12 ans d’attente, les travailleuses de ces secteurs en ont plus qu’assez et réclament la reconnaissance des tâches et responsabilités associées à leur travail ainsi que la fin des discriminations salariales dont elles sont victimes.

Les syndiqué-es de l’usine Amaro de Saint-Cuthbert renouvellent leur convention collective

Réunis en assemblée générale, les travailleuses et travailleurs de l’usine Amaro de Saint-Cuthbert se sont prononcés, le 25 août dernier, à l’unanimité en faveur des termes de leur nouvelle convention collective.

D’une durée de trois ans, le contrat de travail de ces 43 syndiqué-es, membres d’un syndicat affilié à la CSN, prévoit des augmentations de salaire variant de 3,5 % à 5,5 % par année en plus d’un ajustement salarial de 3 % pour la majorité des catégories d’emploi. De plus, les travailleuses et travailleurs ont aussi droit à une pleine rétroactivité salariale, et ce, depuis l’échéance du dernier contrat de travail au 31 décembre 2022.

Autres gains
Les employé-es enregistrent également des gains aux chapitres suivants : libérations syndicales, procédures disciplinaire, de grief et d’arbitrage, fonctionnement du comité de relations de travail (CRT), procédure d’affichage des postes vacants, sommes remboursées pour les bottes de sécurité et le cellulaire chez les camionneuses et camionneurs, encadrement du recours à la sous-traitance, définition des heures supplémentaires, droit de refuser les heures supplémentaires de travail, vacances annuelles, conditions salariales lors des jours fériés, congés mobiles, cotisations de l’employeur à Fondaction, primes aux formateurs de mécanique, de fin de semaine, ainsi que la mise à jour d’une clause de pont permettant de garantir le maintien des conditions de travail en vigueur en cas de grève ou lock-out dans le futur.

Certains acquis passés sur lesquels l’employeur demandait des reculs ont pu être préservés. C’est notamment le cas pour la procédure de rotation entre les postes de travail, pour la désignation et la rémunération des chefs de production (syndiqués) ainsi que pour la clause de transparence économique. Les parties ont aussi convenu de discuter prochainement en comité paritaire de l’épineuse question des pauses chaleur afin de s’assurer d’être conformes aux normes de la CNESST.

Appelé à commenter, le président du syndicat, Jean-Philippe Normand a déclaré : « Si nous avons pu atteindre nos objectifs de négociation, c’est grâce à la mobilisation inébranlable de nos membres, convaincus du mérite de nos revendications alors que l’entreprise connait une croissance soutenue. Les syndiqué-es ont su se tenir debout et exiger leur juste part des profits. »

L’employeur et le syndicat n’ont pas eu besoin de recourir à leur droit de lock-out ou de grève. Rappelons que les syndiqué-es s’étaient dotés d’un mandat de grève voté à l’unanimité le 16 juin 2023 et renouvelé encore à l’unanimité le 17 août dernier. Ceux-ci ont tout de même décidé d’accorder une dernière chance au dialogue avant de déclencher un conflit de travail, décision qui s’est avérée fructueuse en bout de piste.

À propos
Le Syndicat des travailleuses et travailleurs d’Amaro–CSN représente 43 membres. Il est affilié à la fédération du commerce FC–CSN qui compte 30 000 membres partout au Québec et au Conseil central de Lanaudière–CSN qui regroupe 81 syndicats représentant plus de 14 000 membres sur l’ensemble du territoire de Lanaudière.

C-18 : La FNCC–CSN appelle tous les paliers de gouvernements à suspendre leurs publicités sur Facebook et Instagram

La Fédération de la culture et des communications (FNCC–CSN) salue la décision de Québec ainsi que du gouvernement fédéral soutenu par le Bloc québécois et le Nouveau parti démocratique de suspendre ses investissements publicitaires sur les plateformes Meta (Facebook et Instagram). La présidente de la FNCC, Annick Charette, appelle tous les paliers de gouvernements, municipaux et provinciaux, à faire de même.

« On ne peut pas laisser Meta et Alphabet dicter les lois de ce qu’il est juste ou pas de faire au Canada, il en va de notre démocratie. Chaque ville, chaque province doit se joindre à l’effort dans ce bras de fer pour assurer un juste financement de nos médias et leur survie. La loi leur demande simplement de s’asseoir avec les ayants droit de l’information qu’ils publient pour avoir une entente sur le partage des revenus », explique Annick Charette, présidente de la FNCC–CSN.

La fédération appelle aussi les entreprises de presse et les autres acteurs de la société civile à faire de même. Rappelons que Québecor et Cogeco ont déjà annoncé leur volonté de cesser de faire de la publicité chez Meta.

Depuis quelques semaines, Meta et Google additionnent les mesures de représailles et ont annoncé leur intention de cesser de relayer les nouvelles canadiennes sur leurs plateformes, en plus de notamment mettre fin à son entente de redevance avec la Coopérative nationale de l’information indépendante (CN2i).

Le projet de loi C-18, qui devrait entrer en vigueur dans environ six mois, prévoit que les géants du Web concluent des ententes de rétribution avec les médias dont ils publient le contenu. Toujours en pleine crise de l’information, cette loi représente potentiellement une source de revenus nécessaire et équitable pour les professionnel-les qui produisent de l’information de qualité.

À propos

La FNCC–CSN regroupe 6 000 membres dans 80 syndicats œuvrant dans les domaines des communications, du journalisme et de la culture. Elle est l’une des huit fédérations de la CSN qui réunit près de 330 000 travailleuses et travailleurs des secteurs public et privé, et ce, dans l’ensemble des régions du Québec.

Universités – Pas de liberté académique sans autonomie financière

Les universités doivent cesser de dépendre des dons privés ou des contributions des entreprises. C’est l’un des messages cruciaux portés par la CSN à l’occasion de la consultation gouvernementale afin de revoir la Politique québécoise de financement des universités. La CSN estime qu’une hausse du financement public des universités et une révision des conditions s’y rattachant sont impératives pour assurer la mission de ces organisations essentielles au bien commun. « Pour la CSN, un financement stable et une réelle autonomie financière sont incontournables si le gouvernement tient véritablement au principe de liberté académique », rappelle Caroline Senneville, présidente de la CSN.

La CSN estime que trop de financement conditionnel est calculé à partir de la population étudiante à temps plein (alors qu’un tiers de la population étudiante est à temps partiel) ou sur des partenariats avec le privé. La fluctuation annuelle des budgets empêche les universités de prévoir et d’engager les meilleures ressources.

La CSN souligne par ailleurs l’iniquité envers les universités francophones au Québec. Les universités anglophones obtiennent 47 % des dons philanthropiques et accueillent 43 % des étudiantes et des étudiants étrangers, alors qu’elles représentent seulement 25 % de la population étudiante au Québec. « Le gouvernement doit en faire plus pour l’ensemble du réseau universitaire en portant une attention particulière aux universités francophones, nommément au réseau de l’Université du Québec qui est essentiel pour l’accès aux études supérieures de plusieurs Québécoises et Québécois, notamment en région », ajoute la présidente de la CSN.

Les universités ne sont pas au service des entreprises

La CSN et ses fédérations s’inquiètent également des attentes formulées par le gouvernement à l’égard des universités pour répondre aux besoins des entreprises.

Selon le gouvernement, la politique vise notamment à « améliorer la contribution des établissements universitaires aux enjeux de main-d’œuvre dans les secteurs stratégiques pour l’économie québécoise » et « à renforcer la capacité des établissements de valoriser, sur le plan économique, la recherche et l’innovation. »

« Les universités ne sont pas des usines à fabriquer des travailleuses et des travailleurs pour combler la pénurie de main-d’œuvre. Détourner les missions fondamentales de ces institutions du savoir en les assujettissant aux besoins du marché du travail ne fait que nous appauvrir collectivement, à long terme », met en garde Christine Gauthier, vice-présidente de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec-CSN et responsable du regroupement université.

L’enseignement supérieur est un service public reposant sur les principes d’accessibilité, d’autonomie et d’indépendance propres à la création et à la transmission du savoir ainsi qu’au développement de l’esprit critique.

Gratuité scolaire

Le Québec doit se doter d’une politique sur les droits de scolarité fondée sur le principe de la gratuité scolaire, et ce, à tous les ordres d’enseignement. Cela diminuerait d’autant la trop grande dépendance financière des universités avec le nombre d’inscrits à temps plein chaque année.

« Alors que de plus en plus d’étudiantes et d’étudiants choisissent de délaisser leurs études pour aller sur le marché du travail, il faut plus que jamais assurer une plus grande accessibilité aux études supérieures, notamment à l’université. Un des leviers les plus puissants pour y parvenir demeure la gratuité scolaire, insiste Danny Roy, président de la Fédération des professionnèles-CSN. Contrairement à certaines idées souvent véhiculées, la gratuité de l’enseignement universitaire n’est ni marginale ni utopique, comme en témoigne son application dans les pays scandinaves. De plus, la gratuité permettrait de répondre aux objectifs que s’est fixés la ministre de l’Enseignement supérieur, Pascale Déry, comme celui d’augmenter le taux de diplomation et surtout, le nombre d’inscriptions qui est en chute libre, notamment dans le réseau UQ. »

Les moyens de nos ambitions

« Avec un financement insuffisant et instable d’une année à l’autre, les universités sont incapables de conserver leur personnel de soutien qui joue pourtant un rôle essentiel. Dans les universités comme dans l’ensemble du réseau de l’enseignement supérieur, les défis de recrutement et de rétention du personnel de soutien sont importants. Afin d’être en mesure de répondre adéquatement à cet enjeu, il faut offrir des conditions de travail et des conditions salariales attractives. Pour y arriver, il faut s’assurer que les universités obtiennent enfin un financement public, stable, prévisible et à la hauteur des besoins », martèle Stéphanie Gratton, présidente par intérim de la Fédération des employées et employés de services publics-CSN.

Des solutions novatrices

Dans son mémoire, la CSN fournit à la ministre de nombreuses solutions pour rajuster le tir, pour soutenir un réinvestissement public et pérenne des universités et pour accroître l’accessibilité aux études.

Le mémoire contient 20 recommandations, dont la fin de la déréglementation des frais pour les personnes étudiantes étrangères, l’ajustement à la hausse du financement global et des sommes reliées à celles qui s’inscrivent à temps partiel ou encore la hausse du financement pour la recherche et la création, notamment pour la recherche en français.

Mémoire disponible sur demande.

À propos

Fondée en 1921, la CSN est la première grande centrale syndicale québécoise. Composée de près de 1 600 syndicats, elle compte près de 80 000 membres dans le secteur de l’éducation et de l’enseignement supérieur qui sont répartis dans trois fédérations.

Semaine québécoise des services de garde éducatifs : reconnaître leur apport fondamental

La Semaine québécoise des services de garde éducatifs à l’enfance se déroulera du 29 mai au 4 juin 2023 sous le thème : « Le départ pour la grande aventure ».

Dès les premiers jours de fréquentation au CPE ou chez une responsable en service de garde éducatif (RSGE), pour le tout-petit ayant la chance d’avoir une place, « La grande aventure débute ». Ce milieu deviendra un peu sa 2e maison et saura mettre en place tout ce qu’il faut pour que chaque jour devienne un jour de fête et que chaque expérience complète son petit sac à dos de vie. En ce sens, la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) souligne qu’il reste du chemin à faire afin de reconnaitre à sa juste de valeur l’importance que les milieux éducatifs régis et subventionnés ont sur les premières années de vie des enfants, mais aussi sur leur avenir.

Les premières années, de 0 à 5 ans, fleurissent de moments cruciaux où tout se joue pour les tout-petits. C’est à ce moment qu’ils développent les assises fondamentales qui leur permettront de construire les adultes de demain, épanouis et équilibrés. « Il est plus qu’urgent de reconnaitre à sa juste de valeur l’importance que les milieux éducatifs régis et subventionnés ont dans la vie des enfants et de leurs familles, et ce, pendant la fréquentation, mais aussi des années plus tard. En effet, ils auront un impact dans toutes les sphères du développement de l’enfant, que ce soit en relation sociale, en savoir-être, en habileté verbale, motrice ou autres. Ces compétences et ces acquis sont tellement importants qu’il est impératif d’offrir à tous les acteurs de notre réseau le soutien et les services qui contribueront à ce que cette grande aventure soit l’élément clé du plein développement de nos tout-petits » de déclarer Lucie Longchamps, représentante du secteur de la petite enfance à la FSSS–CSN.

Or, on le voit avec le manque de place en service de garde éducatif, la pénurie de personnel est toujours très présente dans notre réseau. « Nous réitérons le souhait et la nécessité de reconnaitre à sa juste valeur ces professions si l’on veut attirer et surtout maintenir les jeunes recrues dans le métier. Nous souhaitons que notre réseau de service de garde éducatif demeure bien vivant et surtout attrayant pour le bien des générations futures » d’ajouter Chantal Racicot, représentante des RSGE à la FSSS–CSN.

« Trop souvent, les éducatrices nous quittent très rapidement, certaines même pendant leur période de stage, constatant la charge de travail et les conditions auxquelles elles devront faire face pour les vingt ou trente prochaines années. De plus, toutes peuvent malheureusement témoigner du nombre croissant d’enfants qui vivent des difficultés à divers niveaux et qui nécessitent des soins appropriés. Il faudra que le ministère soit plus créatif et agile, afin que des sommes soient mises à disposition pour améliorer le soutien à ces tout-petits, sans oublier les travailleuses pour qui la charge de travail s’est alourdie au fil des années » de poursuivre Stéphanie Vachon, représentante du secteur des CPE à la FSSS–CSN.

Depuis maintenant plusieurs années que le réseau des CPE et des RSGE est bien ancré dans notre société, toutefois, il a été souvent été malmené au fil des ans. Il reste donc énormément de chemin à faire pour en assurer son plein développement tout en y garantissant la qualité et l’amélioration des services, notamment auprès des enfants à besoins de soutien particulier.

Des congressistes unis, la présidente Caroline Senneville réélue

C’est au palais des congrès de Montréal que se termine aujourd’hui le 67e Congrès de la CSN, où près de 2 000 participantes et participants ont pu échanger, débattre, fraterniser et identifier les priorités d’action pour les trois prochaines années. C’est également lors de ce grand rassemblement que les six membres du comité exécutif ont été reconfirmés dans leurs fonctions.

« Je suis fière d’avoir été réélue par un processus démocratique, au sein d’une centrale démocratique.

Je souhaite une CSN unie, qui parle d’une seule voix, et d’une voix forte. Je vois une CSN capable d’affronter vents et marées, une CSN leader au Québec et ailleurs. Qu’on prenne notre place, qu’on continue de changer le monde à notre manière, un jour à la fois », a déclaré Caroline Senneville.

Elle ajoute : « Les défis qui nous attendent sont nombreux, alors que la pénurie de main-d’œuvre nous frappe de plein fouet, que le gouvernement cherche à centraliser les services publics et n’écoute pas les travailleuses et les travailleurs et que le patronat se fait trop souvent tirer l’oreille pour offrir des conditions décentes à ses employé-es. C’est pour toutes ces raisons que le congrès a voté en faveur d’un budget qui nous permet de continuer à être combatifs, comme l’est l’ADN de notre organisation. Nos membres méritent d’obtenir les meilleures conditions de travail possible, et nous leur donnerons les moyens de le faire. »

Les congressistes ont eu de nombreuses occasions de réfléchir et de s’exprimer, que ce soit lors des ateliers de discussion sur la transformation du monde du travail et le développement du rapport de force, en séance plénière ou lors des dîners-causeries. Les personnes qui se sont exprimées se sont montrées très satisfaites de l’ambiance du congrès, de la qualité des préparatifs, des occasions de prise de parole et de l’écoute du comité exécutif.

« On souhaite continuer notre travail en mode inclusif, combatif, ouvert, présent. Nous serons là pour porter la parole des 330 000 membres de la CSN sur toutes les tribunes », conclut la présidente.

 Le comité exécutif de la CSN 2023-2026 :

Caroline Senneville, présidente
Nathalie Arguin, secrétaire générale
Yvan Duceppe, trésorier
François Enault, 1er vice-président
David Bergeron-Cyr, 2e vice-président
Katia Lelièvre, 3e vice-présidente

Là où le mot « nation » prend tout son sens

Ce n’est pas d’hier que la CSN entretient des liens étroits avec les représentantes et les représentants du syndicat basque ELA (Solidarité travailleurs basques). À preuve, le premier contact entre la CSN et Amaia Muñoa, l’actuelle secrétaire générale adjointe du syndicat présente au congrès de la CSN, remonte à 2001, au Sommet des Amériques à Québec. Amaia venait alors tout juste d’être élue trésorière de ELA.

Une amitié tissée serrée
Malgré les images brouillées par les gaz lacrymogènes qui demeurent à l’esprit de bien des gens, les souvenirs que garde Amaia de cet événement demeurent limpides : « Je m’en souviens comme si c’était hier. Bien sûr, il y avait beaucoup d’agitation parmi les manifestantes et les manifestants et les affrontements avec les forces de l’ordre étaient particulièrement musclés. Mais ce qui m’a le plus marquée à l’époque, c’est cet accueil si chaleureux que nous avait réservé la CSN. C’est comme si nos partenaires de ce mouvement s’étaient fait un devoir de nous protéger dans tout le tumulte ambiant. C’est là que j’ai tissé mes premiers liens d’amitié avec le Québec et la CSN ».

Nations sans État et convergence des luttes
Lorsqu’on questionne Amaia et son collègue Unai Oñederra – lui aussi délégué de ELA présent au congrès de la CSN – sur la nature des liens qui unissent les deux organisations syndicales, les deux répondent du tac au tac : « Nous sommes deux grandes organisations syndicales évoluant au sein de nations sans État. Nous avons une histoire et un passé similaires, traversés par plus d’un siècle de luttes pour l’amélioration des conditions de travail de nos membres, mais aussi pour l’émancipation de nos nations respectives. Nous avons beaucoup appris de nos expériences mutuelles et avons encore beaucoup à apprendre de nos défis communs. »

Unai est aussi directeur de la Fondation Manu Robles-Arangiz créée par ELA en 1991 afin de promouvoir et de développer les valeurs du mouvement syndical basque. Pour lui, ces deux luttes, nationale et syndicale, sont indissociables : « La lutte pour l’amélioration des conditions de travail et des conditions de vie de nos compatriotes va de pair avec celle pour l’indépendance du Pays basque. Il s’agit des deux côtés de la même médaille », insiste-t-il.

Syndicalisme de combat
En plus de ces traits de convergence historiques, le style de syndicalisme même que pratique ELA s’apparente à celui de la CSN. « Pour faire face aux enjeux actuels et aux nombreux défis auxquels nous sommes tous collectivement confrontés, ça prend du nerf et de la détermination, explique Amaia. C’est ce que j’ai toujours aimé à la CSN, cette combativité dans le militantisme. On l’a vu encore dans la rétrospective des luttes présentée lors de la journée d’ouverture du congrès. C’est là qu’on voit tous les gains concrets qu’on peut réaliser lorsqu’on se mobilise avec pugnacité. »

Transformation du monde du travail et beaucoup d’émotions

C’est au palais des congrès de Montréal que s’ouvrait ce matin le 67e Congrès de la CSN, où près de 2 000 participantes et participants se sont déplacés. Ce rassemblement permet aux centaines de syndicats présents de se prononcer démocratiquement sur les grands thèmes qui orienteront les actions de la centrale syndicale au cours des trois prochaines années.

Dans son allocution d’ouverture, la présidente de la centrale, Caroline Senneville, a souligné à grands traits les bouleversements profonds qui frappent le monde du travail. « La pandémie a laissé des traces. Nous nous sommes démenés pour que les services soient maintenus, pour que les industries roulent, pour que les biens soient transportés, les personnes logées, les bâtiments construits. Maintenant, nous devons nous adapter au télétravail, à la robotisation, à la numérisation, à l’intelligence artificielle, à la transition verte, aux impacts de la pénurie de main-d’œuvre et à l’inflation, notamment. »

La transformation des emplois – tout comme leur protection – est effectivement l’une des deux grandes orientations qui seront mises au jeu cette semaine. « À la CSN, on souhaite trois choses : tout d’abord, que nos syndicats soient alertés, qu’ils interpellent leur employeur sur ces enjeux et qu’ils soient mis au jeu pour orienter les transformations en cours dans leur milieu. Ensuite, comme centrale, c’est notre rôle d’outiller nos membres. Enfin, nous devons transmettre un message clair aux gouvernements pour qu’ils soutiennent ces transformations : si vous parlez aux patrons, vous devez parler aux syndicats. Toujours. »

Un nombre de conflits et un budget de soutien records

L’ouverture du congrès a également été l’occasion de souligner le nombre record de luttes qui se sont tenues au cours du dernier exercice. Ce sont d’ailleurs plus de 26 millions de dollars qui ont été remis aux grévistes CSN entre 2020 et 2023 en prestations de grève. Du jamais vu. « La CSN est la seule centrale syndicale qui s’est dotée de ce type de fond de grève, afin que nos membres gardent la tête haute… et hors de l’eau. La preuve que nous soutenons concrètement notre monde dans leur lutte pour obtenir des conditions de travail intéressantes ».

Des moments touchants

En conclusion de cette première journée, les ex-politiciennes Françoise David et Véronique Hivon sont venues parler aux participantes et aux participants de leur engagement militant et de la façon dont elles ont su rallier autour d’elles les personnes et les moyens nécessaires pour mener à bien les projets qui leur tenaient à cœur.

Le dernier acte du lundi fut sans doute le moment le plus émouvant et le plus attendu par les congressistes : la projection d’une vidéo retraçant l’ensemble des conflits du dernier mandat. Portées par la voix de la comédienne et dramaturge Évelyne de la Chenelière, les images de travailleuses et de travailleurs en conflit ont su tirer des larmes à de nombreuses personnes sur place.

Les congressistes seront en atelier demain avant-midi sur la question de la transformation des emplois. Les médias sont cordialement invités à y participer. Le congrès de la CSN se poursuit jusqu’au vendredi 19 mai.

Projet de loi 15 – Il faut agir, mais par une véritable décentralisation du réseau, estime la CSN

En commission parlementaire aujourd’hui, la CSN estime que le projet de loi 15 doit être modifié en profondeur, dans le but de véritablement faciliter l’accès au réseau, de laisser tomber le recours au privé et de s’assurer d’une réelle décentralisation qui tienne compte des régions et des acteurs du réseau de la santé et des services sociaux.

Le projet de loi 15 du ministre Christian Dubé a été vendu sur la place publique comme une nécessité étant donné l’état actuel du réseau de la santé et des services sociaux. Les solutions proposées ne sont toutefois pas les plus efficaces pour améliorer à court terme les soins à la population du Québec.

« Ça va mal dans le réseau, il y a un problème d’accès et de manque de main-d’œuvre, il faut agir. Tout le monde le dit et nous aussi le disons. Cependant, le projet de loi actuel ne résout pas le problème d’accès, il risque même de l’empirer », affirme Caroline Senneville, présidente de la CSN, qui sera en commission parlementaire aujourd’hui en compagnie du président de la FSSS–CSN, Réjean Leclerc et de celui de la FP–CSN, Danny Roy.

Le projet de loi 15 mise également sur des mots avec lesquels il est difficile d’être en désaccord : efficacité et décentralisation. Mais au-delà des mots, où sont les mesures qui vont réellement en ce sens et qui règlent les problèmes constatés sur le terrain?

« Le réseau de la santé et des services sociaux, c’est notre filet social. Il est remis en question sans que le ministre Dubé ait fait des consultations préalables à son projet de loi », constate Caroline Senneville.

Le leitmotiv de l’efficacité pourrait par ailleurs mener à des décisions qui manquent d’humanité. « La mission d’efficacité de Santé Québec et la reddition de compte qui l’accompagnera vont se concentrer sur les statistiques de temps d’attente, sur la longueur des listes ou sur le temps consacré à chaque traitement. Cette approche comptable n’aura pas le bien-être de la population et des employé-es du réseau au centre de ses préoccupations », craint la présidente.

Pourquoi le privé?
Le projet de loi mise sur l’apport du privé plutôt que sur la valorisation du réseau public qui a été passablement ébranlé par trois réformes centralisatrices depuis 30 ans. Plus on avance, moins on s’améliore. Or, la solution du privé est loin d’être efficace. La santé ne devrait pas servir à générer du profit aux dépens des contribuables.

Sans attendre l’adoption du projet de loi, le gouvernement prévoit déjà lancer des appels d’offres auprès des cliniques privées d’ici la fin de l’été. « « Le choix du gouvernement de mettre le secteur public et celui à but lucratif sur un pied d’égalité sans tenir compte des différents impacts financiers ou humains n’est pas responsable. Le nombre de personnel disponible étant limité, celui-ci va se déplacer vers le privé, ce qui va aggraver la pénurie dans le secteur public, ce sont des vases communicants. C’est une improvisation dangereuse pour le maintien des soins à la population », déclare Réjean Leclerc, président de la FSSS–CSN.

Où est la décentralisation?
Sur le plan de la décentralisation, le projet de loi 15 ne tient pas plus la route. « Monsieur le Ministre, plutôt que de poursuivre dans la même direction que vos prédécesseurs en pensant obtenir des résultats différents, nous vous invitons à renverser la tendance actuelle en décentralisant véritablement les pouvoirs vers celles et ceux qui offrent les services sur le terrain. C’est là, de notre point de vue, la meilleure façon d’apporter un réel changement de culture et la méthode la plus efficace d’ébranler les colonnes du temple », affirme Danny Roy, président de la FP–CSN.

« Il nous semble que le moment pour déclencher des états généraux sur la santé est plus que jamais de mise », conclut Caroline Senneville.

Pour consultation du mémoire : memoire-pl15_CSN

Comportement sexualisé inapproprié ou discriminatoire : des constats accablants qui nécessitent une réponse urgente

Devant les constats accablants du rapport Mettre fin au harcèlement sexuel dans le cadre du travail : se donner les moyens pour agir, la CSN en appelle à une réforme législative majeure et urgente pour mettre fin à la banalisation des abus et à la souffrance des victimes.

Le portrait brossé par le comité d’expertes indépendantes donne froid dans le dos. On apprend qu’en 2020, au Québec, presque une personne sur deux (49 %) a observé ou subi un comportement sexualisé inapproprié ou discriminatoire en milieu de travail au cours des 12 mois précédant le sondage. De plus, les femmes ont été deux fois plus nombreuses que les hommes à déclarer avoir subi de tels comportements (26 % et 13 % respectivement).

Ces chiffres déjà alarmants ne constituent que la pointe de l’iceberg puisque seule une proportion minime des victimes fait une dénonciation formelle. « Prévenir et contrer la violence et le harcèlement au travail représente une responsabilité collective et le devoir de tout le monde », insiste Caroline Senneville, présidente de la CSN.

La CSN prendra le temps d’analyser en profondeur le rapport et ses 82 recommandations, mais déjà des constats se dessinent. « Il est impératif que ce rapport ne soit pas tabletté. Il faut que la santé psychologique soit traitée au même niveau que la santé physique, souligne Mme Senneville. Pour paraphraser les auteures de ce rapport coup de poing : le harcèlement sexuel produit des effets corrosifs sur le bien-être physique et psychologique des personnes victimes et infléchit indûment le parcours professionnel de celles-ci. »

La Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) doit aussi offrir plus de soutien. « Il faut de la proactivité de la part de la CNESST et de ses inspectrices et inspecteurs afin que les différents milieux de travail agissent en prévention en obligeant par exemple de la formation sur le sujet. La CSN invite le ministre du Travail, Jean Boulet, à agir rapidement. Le ministre peut compter sur l’entière collaboration de tout le mouvement pour faire changer les choses, une fois pour toutes », conclut la dirigeante.

Agir pour que ça cesse
En tant qu’organisation syndicale soucieuse du bien-être au travail, la CSN a développé la campagne Agis pour que ça cesse dans le but d’accroître les connaissances générales de ses membres. La campagne vise à les outiller et leur permettre de reconnaître les manifestations de harcèlement et de violence au travail et d’intervenir pour y mettre fin. Elle rejoint ainsi les objectifs des recommandations du rapport du comité d’expertes. La campagne peut être consultée ici :

https://www.csn.qc.ca/agir/

Entente de principe à la résidence Jardins Rawdon

Réunis en assemblée générale aujourd’hui, les 18 membres du Syndicat régional des CHP de Lanaudière–CSN de la résidence Les Jardins Rawdon du Groupe Santé Arbec, ont adopté l’entente de principe intervenue in-extrémis la veille.

Rappelons que la convention collective était échue depuis le 31 mars 2021. Un peu plus de deux longues années de négociation auront été nécessaires pour que les parties en arrivent à une entente. Récemment, exaspérés devant l’intransigeance de l’employeur, son absence de reconnaissance et son manque de volonté de négocier des salaires décents, les travailleuses et travailleurs ont déclenché une grève générale illimitée. Malgré tout, il aura fallu que la partie syndicale demande l’intervention du ministère du Travail afin de forcer l’employeur à négocier convenablement pour en arriver à conclure les termes d’un nouveau contrat de travail.

L’enjeu fondamental de cette négociation a été, ni plus ni moins, l’augmentation de la rémunération globale. Dans un marché ultra-compétitif, où la main-d’œuvre se fait rare, où l’inflation crée une forme de violence économique importante sur les travailleuses et travailleurs, il était urgent, voire impératif, d’augmenter le niveau de rémunération de ces femmes et ces hommes qui se donnent corps et âme au quotidien pour un salaire qui avoisine le salaire minimum.

« Il est indécent d’avoir à mener des luttes de ce genre de nos jours. Ces femmes et ces hommes soignent et accompagnent celles et ceux qui ont forgé la société d’aujourd’hui. Ils posent des actes de soins dédiés. Elles et ils ont la vocation, mais ils sont méprisés et sous rémunérés au profit de gros joueurs du milieu, comme le Groupe Arbec qui se remplit les poches joyeusement à grands coups de subventions », dénonce Martin Bourgeois, conseiller syndical au Conseil central de Lanaudière–CSN.

Avec cette entente, les préposé-es aux bénéficiaires voient leur rémunération globale bonifiée en moyenne de 3.7 % pour 2022, 4 % pour 2023 et 2.6 % en 2024. Ainsi le salaire du dernier échelon passe de 15,59 $ en 2021 à 17,10 $ en 2024. Accusant un retard salarial important, le préposé à l’entretien et la responsable de la cuisine bénéficient quant à eux d’un ajustement salarial.

« On est encore loin de la parité de nos salaires avec les employé-es du réseau public, mais avec notre détermination, nous avons réussi à réduire cet écart et nous éloigner davantage du salaire minimum. Néanmoins, il reste encore du chemin à faire. Le résultat du vote à 57 % est un message clair à l’employeur », souligne Sophie Ross, vice-présidente du Syndicat régional des CHP de Lanaudière–CSN.

La norme
Partout au Québec, des propriétaires de résidences pour aîné-es accordent actuellement des conditions salariales largement supérieures à celles qui prévalent aux Jardins Rawdon. Déjà plus d’une vingtaine d’ententes sont intervenues dans le cadre de la négociation coordonnée des centres d’hébergement privés (CHP). « Bien que l’entente à la résidence Jardins Rawdon soit à la satisfaction des parties, elle ne change en rien au fait que le groupe Arbec demeure un mauvais citoyen corporatif pour notre région. Le groupe Arbec a peu de considération pour son personnel qui, au quotidien, travaille à l’enrichir davantage », conclut Martin Bourgeois.

L’entente adoptée met donc fin à la grève. Les opérations normales reprendront dès minuit
le 6 mai 2023. Au cours des prochains jours, les parties prévoient signer la nouvelle convention collective qui viendra à échéance le 31 mars 2025.

Le nouveau Conseil de l’enseignement supérieur perdrait une vision globale indispensable

Depuis 1964, dans la foulée du Rapport Parent, le Conseil supérieur de l’éducation (CSE) veille au développement de l’éducation au Québec, avec une vision globale et indépendante des enjeux, de la maternelle à l’université. Le projet de loi 23, dévoilé jeudi matin, circonscrit le mandat du nouveau Conseil de l’enseignement supérieur, appelé à le remplacer, uniquement aux questions relatives aux cégeps et aux universités.

« Tantôt critique et tantôt en accord avec les avis fournis aux ministres par le CSE, notre fédération n’a jamais remis en question la pertinence d’un regard étendu et interordres sur les défis rencontrés par l’ensemble de notre profession. Segmenter l’analyse ne ferait qu’encourager une vision en silo, nocive pour l’enseignement de façon générale. C’est insensé », tranche Caroline Quesnel, présidente de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ–CSN).

Par exemple, comment adopter une stratégie éclairée sur la problématique de la réussite en enseignement supérieur si les analyses ne peuvent porter sur tout le bagage transmis aux personnes étudiantes en amont, c’est-à-dire au primaire et au secondaire ? « Faut-il voir dans cette pièce législative une autre stratégie du gouvernement Legault pour donner plus de pouvoir aux ministres tout en s’assurant de réduire la portée des avis indépendants en provenance du milieu de l’éducation ? », se questionne Caroline Quesnel.

Par ailleurs, la FNEEQ–CSN s’oppose à la création d’un Institut d’excellence en éducation calqué sur l’Institut national d’excellence en santé et services sociaux (INESSS) où, malheureusement, la performance et la rentabilité sont les leitmotivs.

Tout en poursuivant son analyse du PL-23, la FNEEQ–CSN veut s’assurer d’être entendue en commission parlementaire afin d’expliquer l’importance de la cohérence en éducation et en enseignement supérieur au moment où le Québec fait face à des défis importants en matière de diplomation et de formation.

Pour consulter le mémoire que la CSN a présenté en 2017 au Groupe de travail sur la création d’un institut national d’excellence en éducation mis sur pied par le gouvernement libéral :

https://bit.ly/3HHZHWh