Projet de loi 10 : Les agences de placement privées doivent cesser de cannibaliser le réseau public

La CSN se présentera aujourd’hui en commission parlementaire pour dénoncer la cannibalisation du réseau public de santé et de services sociaux par les agences de placement privées et le manque de transparence du projet de loi 10, qui est pourtant censé en restreindre l’accès. La centrale syndicale propose des moyens concrets pour mettre fin au recours aux agences. Plusieurs gouvernements, dont celui de la CAQ, ont laissé péricliter le réseau public pour justifier l’arrivée du privé. Ce petit jeu néfaste doit cesser.

« Avec les agences, nous sommes face à un véritable cercle vicieux. Le réseau agit à court terme en recourant aux agences sans s’attaquer aux conditions de travail et ce faisant, il amplifie le problème de pénurie de main-d’œuvre qui est le problème numéro un du réseau public en ce moment », explique Caroline Senneville, présidente de la CSN.

La présidente dénonce également cette injustice : « Les employé-es d’agence de placement de personnel ont bien souvent de meilleurs salaires et de meilleurs horaires que leurs collègues du public. Pour ajouter l’insulte à l’injure, il revient régulièrement au personnel du réseau public de superviser et de former les employé-es d’agences qui ne savent habituellement pas grand-chose de leur nouvel environnement de travail temporaire. »

Le problème des agences touche bien entendu les infirmières, mais aussi d’autres professions. De 2010-2011 à 2020-2021, le nombre d’heures octroyées à des agences a augmenté de 347 % pour les préposé-es aux bénéficiaires, de 601 % pour les préposé-es à l’entretien ménager, de 917 % pour les éducatrices et les éducateurs et de 326 % pour les diététistes. En 2022, c’est 960 M$ qui sont allés aux agences, en hausse de 380 % depuis 2016.

Un projet de loi qui manque de substance
La CSN estime que le gouvernement doit mettre fin à ce régime avec du personnel « à deux vitesses » le plus tôt possible. Le projet de loi 10 n’explique pas quand et comment le gouvernement compte vraiment agir. Il faudrait que le projet de loi prévoie un échéancier contraignant et pas seulement des vœux pieux. « Remettre le contenu du projet de loi à un futur règlement démontre le manque de détermination et de transparence du gouvernement », critique la présidente de la CSN. Il faudrait aussi définir le type d’organismes qui seront touchés par les restrictions dans le recours aux agences privées de placement. La CSN conseille d’exclure complètement les agences de toutes les parties du réseau public et de tous les titres d’emploi, pas seulement les infirmières dans les hôpitaux.

Pour connaître les solutions mises de l’avant par la CSN, visitez le https://www.csn.qc.ca/vraiment-public/

La langue devrait être maîtrisée avant les études supérieures 

La Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ–CSN) souligne le paradoxe entre le discours officiel du gouvernement Legault qui se targue d’être un défenseur de la langue française et l’année qui s’est écoulée avant de rendre public le Rapport du comité d’expertes sur la maîtrise du français au collégial. « Pourquoi une telle attente si le français est une priorité pour le gouvernement ? A-t-il choisi de ne pas faire de vagues avant les élections de l’automne dernier ? » se questionne Caroline Quesnel, présidente de la FNEEQ–CSN.  

Ce rapport risque de choquer les membres de la FNEEQ–CSN qui enseignent la littérature au collégial. « Le rapport insinue qu’après onze années de formation au primaire et au secondaire, il faudrait repartir à zéro. C’est comme si on demandait aux profs de mathématiques d’enseigner les tables de multiplication au cégep. Quand on arrive en enseignement supérieur, il faut que la langue soit maîtrisée en amont, pour que l’on puisse bâtir sur des acquis », souligne Caroline Quesnel.  

Du même souffle, le rapport semble enfoncer des portes ouvertes en recommandant un enseignement explicite du fonctionnement de la langue en relation étroite avec la lecture et l’écriture : cela se fait déjà au quotidien dans le cadre de l’enseignement de l’analyse littéraire. 

Le numérique : obsession du premier ministre 
Le rapport, visiblement rédigé avant l’utilisation accélérée des robots conversationnels, fait écho au plan d’action numérique gouvernemental et à l’amour démesuré du premier ministre Legault pour la technologie comme gage de solution à tous les maux. « Le numérique fait partie de nos vies, mais on ne doit pas se fier qu’aux machines et aux robots pour écrire à notre place. Il faut maîtriser la langue et comprendre comment elle fonctionne. C’est capital », martèle Caroline Quesnel. 

Par ailleurs, la FNEEQ–CSN partage le constat des chercheuses avançant que la valorisation de la langue est une responsabilité partagée et l’affaire de tout le milieu, de tous les enseignantes et enseignants, peu importe la discipline. Le ministère doit fournir des données supplémentaires pour dresser un portrait plus complet et doit consulter les spécialistes de l’enseignement que sont les profs.

La Fédération, qui représente 85 % des profs de cégep, s’intéresse de près au dossier. En décembre dernier, les syndicats membres ont mandaté la fédération pour réfléchir aux moyens de valoriser la langue : le chantier en cours prévoit une consultation des membres qui enseignent en français littérature et langue seconde.  

La CSN dénonce l’austérité postpandémique dans les écoles

La CSN dénonce les compressions budgétaires que doivent effectuer plusieurs centres de services scolaires pour pouvoir payer toutes les factures de frais extraordinaires liés à la pandémie.

Dans ce contexte, il est très difficile de concevoir que le gouvernement Legault puisse accorder des baisses d’impôt tout en réinvestissant suffisamment en santé et en éducation pour assurer à la population des services de qualité. « Il vaut mieux pour le gouvernement de revenir sur sa promesse que de compromettre l’avenir de milliers d’enfants. Ce serait la chose responsable à faire », affirme la présidente de la CSN, Caroline Senneville.

Comme le rapporte Radio-Canada aujourd’hui, des centres de services scolaires ont diminué leurs services de soutien aux élèves, comme les services en orthopédagogie et en psychologie ou encore ceux qui sont effectués par les techniciennes en éducation spécialisée. Au CSSC, dans la Capitale, c’est près de 1,5 M$ de manque à gagner qui doivent être récupérés dans le budget existant.

« C’est inadmissible de nuire aux enfants les plus vulnérables en provoquant une sorte d’austérité postpandémique. Il faut impérativement augmenter les budgets pour éponger tous les frais imprévus liés à la pandémie et pour permettre non seulement de maintenir, mais d’améliorer les services. La pandémie a eu des effets dévastateurs sur plusieurs élèves, ce n’est vraiment pas le moment de baisser les bras ; j’espère que le ministre Drainville va pouvoir défendre son ministère adéquatement », a déclaré Caroline Senneville, présidente de la CSN. La confédération estime en outre que le déficit scolaire des élèves vulnérables est majeur.

Notons que la facture pandémique est également très lourde dans les secteurs de la santé et des services sociaux ainsi que du transport en commun, pour ne nommer que ceux-là. Ne pas tenir compte de cela équivaut à plonger plusieurs administrations publiques en période d’austérité postpandémique.

Le Front commun revendique de meilleurs salaires pour les femmes dans les services publics

À l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, une centaine de militantes du Front commun – dont 78 % des membres sont des femmes – se sont réunies devant le Secrétariat du Conseil du trésor afin de lancer un message fort au gouvernement Legault au moment même où les discussions s’amorcent à la table de négociation en ce qui concerne les augmentations de salaire pour les prochaines conventions collectives : « Nous, d’une seule voix, résistons pour de meilleurs salaires et de meilleures conditions de travail! »

Cette prise de parole publique dénonce l’appauvrissement impliqué par l’offre soumise aux femmes et aux hommes qui donnent des services à la population par la présidente du Conseil du trésor et ancienne ministre de la Condition féminine, Sonia LeBel. En effet, alors que le gouvernement prévoit une inflation de 16,6 % sur 5 ans dans sa dernière mise à jour économique, il n’offre que 9 % d’augmentations salariales pour la même période. Quand les salaires du secteur public ne suivent pas, ce sont en grande majorité des femmes qui s’appauvrissent.

« Quand on regarde les conditions dans lesquelles travaillent les femmes pour éduquer, soigner et offrir des services à la population, on doit faire le constat qu’il reste encore beaucoup de chemin à faire pour atteindre une pleine reconnaissance en 2023. Quand on voit un gouvernement leur demander – encore une fois – de se serrer la ceinture alors que l’inflation les frappe de plein fouet, comme tout le monde, il y a de quoi s’insurger. Boucler le budget du Québec et réduire les impôts sur le dos des femmes du Front commun, ça ne passera pas! », dénoncent vivement les porte-parole du Front commun, Magali Picard, présidente de la FTQ, François Enault, premier vice-président de la CSN, Éric Gingras, président de la CSQ, et Robert Comeau, président de l’APTS.

Pour revaloriser les emplois du secteur public, le Front commun réclame un mécanisme permanent de protection contre l’inflation d’une part et, d’autre part, un enrichissement visant un rattrapage salarial général. Ainsi, il revendique 100 $ par semaine pour l’année 2023 ou l’indice des prix à la consommation (IPC) +2 % (selon la formule la plus avantageuse), l’IPC +3 % pour 2024 et, finalement, l’IPC +4 % pour 2025.

Le compte à rebours est commencé

Cette action symbolique du Front commun a lieu alors que les conventions collectives des travailleuses et des travailleurs des services publics viendront à échéance le 31 mars prochain. Pour marquer le coup, le Front commun amorce un compte à rebours sur les réseaux sociaux afin de rappeler à la présidente du Conseil du trésor que l’heure est à la négociation. Un rassemblement de militantes et militants de la CSN, de la CSQ, de la FTQ et de l’APTS se tiendra également le 30 mars prochain, à Québec, afin de faire le point sur la négociation en cours et d’échanger sur la mobilisation à venir pour le renouvellement des conventions collectives du secteur public.

« Le temps file, nos réseaux publics ont besoin d’air. Les membres du Front commun se sont prononcés sur des propositions pour mettre fin à la pénurie de main-d’œuvre en éducation, en enseignement supérieur et dans la santé et les services sociaux. Nous demandons au gouvernement d’être actif aux tables de négociation, de travailler sérieusement et d’être à l’écoute des propositions qui viennent de celles et ceux qui sont les mieux placés pour savoir de quoi nos services ont besoin », concluent les porte-parole syndicaux.

Statistiques pour mieux comprendre les enjeux de cette négociation

  • Moyenne salariale des employées et employés du secteur public membres du Front commun : 43 916 $ ;
  • Retard salarial : -11,9 % ;
  • Retard de rémunération globale : -3,9 % ;
  • Proportion de femmes parmi les membres du Front commun : 78 %.

Pour plus d’information sur la négociation en cours : https://www.frontcommun.org/.

À propos du Front commun

Ensemble, la CSN, la CSQ, la FTQ et l’APTS représentent plus de 420 000 travailleuses et travailleurs de l’État québécois dans les secteurs publics, en éducation, en santé et dans les services sociaux ainsi qu’en enseignement supérieur.

Entente de principe adoptée dans le secteur du transport urbain à Granby 

Réunis en assemblée générale le 5 mars dernier, les membres du Syndicat des travailleuses et travailleurs du transport urbain de Granby–CSN ont adopté un nouveau contrat de travail. Ils étaient sans convention collective depuis le 21 octobre 2022. 

Une entente satisfaisante pour les membres ! 

La négociation achoppait principalement sur les clauses à incidence financière, en particulier le salaire. « Nous sommes amplement satisfaits des gains que nous avons faits, notamment en ce qui a trait aux salaires. On parle d’augmentations d’environ 30 % ! De plus, l’employeur devra désormais reconnaitre l’ancienneté lors de l’octroi de poste, ce qui constitue une avancée majeure. » Explique Nancy Bouchard, présidente du Syndicat des travailleuses et travailleurs du transport urbain de Granby–CSN. 

Une rencontre de négociation a eu lieu le 21 février dernier. Lors de cette séance, le comité de négociation ainsi que l’employeur sont parvenus à une entente de principe. Rappelons que les membres s’étaient dotés d’un mandat de grève de 15 jours à utiliser au moment jugé opportun. 

« Les membres ont été solidaires avec leur comité de négociation et c’est pour cette raison qu’ils ont obtenu des gains remarquables. Nous espérons que les gains obtenus lors de cette négociation facilitent le recrutement et la rétention de la main-d’oeuvre. » Souligne Simon Mathieu Malenfant, vice-président-trésorier de la Fédération des employées et employés de service public–CSN (FEESP–CSN). 

Pour Denis Beaudin, président du Conseil central des syndicats nationaux de L’Estrie–CSN (CCSNE–CSN), « la solidarité et la détermination exemplaires des travailleuses et travailleurs ont fait la différence dans cette négociation. En plus de faire progresser leurs conditions de travail, ils augmentent considérablement les chances de maintenir un bon fonctionnement au niveau du service à la population. » 

À propos 

Le Syndicat des travailleuses et des travailleurs du transport urbain de Granby compte environ 15 membres. Il est affilié à la Confédération des syndicats nationaux, à la Fédération des employées et employés de service public (FEESP–CSN), ainsi qu’au Conseil central des syndicats nationaux de l’Estrie–CSN (CCSNE–CSN) regroupant environ 12 500 membres sur le territoire de l’Estrie. 

Des emplois durables, oui, mais pas sans une transition juste

La Confédération des syndicats nationaux (CSN) se réjouit du lancement aujourd’hui par le gouvernement fédéral du Programme pour des emplois durables, qui conjugue finalement environnement et emploi, mais se questionne sur l’absence de mesures touchant à la transition juste. En rappel, la transition juste, économique et écologique, consiste à assurer que les travailleuses et les travailleurs œuvrant dans les secteurs touchés par les changements climatiques aient une place à la table pour élaborer des solutions durables quand il est question de leur travail.

Pour la CSN, bien que les objectifs du programme soient tout à fait louables et qu’elle accueille favorablement l’approche tripartite des ministères concernés, la décision d’écarter la transition juste met en péril son succès.

« Ça fait maintenant plus de vingt ans que les syndicats parlent de la transition juste, économique et écologique. Le gouvernement Trudeau ne peut pas faire l’autruche sur ces enjeux, déplore Caroline Senneville, présidente de la CSN. Il sait très bien qu’il est primordial que les travailleuses et les travailleurs aient une place à la table pour décider de l’avenir des secteurs d’activités touchés par les bouleversements climatiques, en plus de leur offrir des formations et des garanties de revenus adéquats pour les aider à faire la transition vers de nouveaux secteurs plus écologiques. »

La confédération applaudit le programme qui vise la création de milliers d’emplois durables dans les prochaines années et qui ouvre la porte à un dialogue constructif entre les gouvernements, les employeurs, et le mouvement syndical. La CSN insiste pour que le gouvernement, dès le lancement du programme, mette en place des mesures qui impliqueront directement le personnel des secteurs visés.

« Le gouvernement Trudeau est doué pour fixer des objectifs ambitieux qui semblent bien beaux sur papier, mais il oublie souvent de nous donner les moyens de les atteindre. Il nous paraît irréaliste de promettre la création d’autant d’emplois durables sans passer par une transition juste des travailleuses et des travailleurs des secteurs qui sont affectés par les changements climatiques, » conclut la présidente.

Un pas dans le bon sens… sans grande audace

L’idéal d’un système VRAIMENT public commande l’affranchissement du réseau public de toute dépendance à l’égard de l’entreprise privée à but lucratif. La première mesure pour redevenir un employeur de choix est d’abolir les agences de personnel et de mettre fin à la concurrence qui prévaut actuellement entre les conditions du secteur public et celles des agences. En outre, il est crucial d’assurer au personnel du réseau public de bonnes conditions de travail et de rémunération pour y ramener les travailleuses et les travailleurs et retenir celles et ceux qui y sont demeurés.

La CSN aurait voulu que le gouvernement fasse preuve de plus d’audace en s’engageant dès maintenant dans un plan visant le rapatriement de l’ensemble des ressources dans le secteur public. Elle invite donc le gouvernement de la CAQ à aller plus loin pour éradiquer complètement les recours aux entreprises de placement de main-d’œuvre en santé et services sociaux.

« Pour mettre fin définitivement aux recours aux agences privées, il lui faudra travailler avec nous, les organisations syndicales, souligne la présidente de la CSN, Caroline Senneville. Redevenir un employeur de choix, comme réseau public, constitue la pierre angulaire de toute solution à long terme. Pour cela, ce que nous demandons, c’est que le gouvernement soit en mode écoute. Parce que des solutions, le personnel du réseau en a tout plein. Elles sont concrètes et réalistes, mais trop souvent ignorées. »

La CSN réitère la nécessité d’avoir un échéancier indiquant clairement les étapes pour s’affranchir complètement et définitivement de cette dépendance envers l’entreprise privée à but lucratif, parce que l’heure est grave. En définitive, il faudra voir le règlement qui sera adopté par le gouvernement pour savoir si on assiste à un véritable changement de cap.

Un problème généralisé
Le recours à des agences de placement de personnel crée aussi de l’instabilité pour les équipes de travail et nuit à la sécurité et à la qualité des soins et des services. Les agences sont dorénavant partout dans le réseau ! Dans les soins infirmiers, chez les préposé-es aux bénéficiaires, dans les services alimentaires, dans les services sociaux…  Bref, le problème touche plusieurs titres d’emplois et il a également pris beaucoup d’ampleur dans le secteur des centres d’hébergement privés ces dernières années. Là aussi, il faut agir, sinon on ne fait que déplacer le problème.

Pour la CSN, cette situation de dépendance doit alerter toute la population quant aux conséquences réelles de la privatisation en santé et services sociaux, et ce, même quand les frais sont couverts par l’assurance maladie publique. Elle entraîne inévitablement la fuite des ressources et de l’expertise du secteur public vers des entreprises à but lucratif dont l’objectif premier est de réaliser des profits. Des groupes de médecine familiale et centres médicaux spécialisés aux centres d’hébergement privés, aucun exemple de privatisation en santé et services sociaux n’a permis à l’État de payer moins cher que dans le secteur public tout en atteignant les objectifs, notamment en matière d’accessibilité.

Pour connaître les solutions mises en avant par la CSN, visitez le https://www.csn.qc.ca/vraiment-public/

La ministre Pascale Déry devrait présenter ses priorités

La CSN, la centrale syndicale la plus représentative en enseignement supérieur au Québec, estime que Pascale Déry tarde à faire connaître ses priorités, comme l’a fait son collègue Bernard Drainville, alors que les collèges et les universités ont pourtant des besoins criants.

Dans une récente nouvelle de TVA, la ministre Déry a raison de vouloir augmenter le taux de diplomation, mais cela n’arrivera pas par magie. « Il faudra donner aux cégeps et aux universités les moyens nécessaires pour avoir un personnel suffisant, tant pour l’enseignement et l’aide aux étudiantes et aux étudiants en difficulté, que du côté des employé-es de soutien », soutient Caroline Senneville, présidente de la CSN, qui précise que le manque de personnel et la surcharge actuelle de travail ne permettent pas de faire un travail optimal. Les établissements d’enseignement supérieur souffrent d’un sous-financement chronique depuis plusieurs années.

La pandémie a provoqué des retards d’apprentissage et de formation qui se répercutent sur l’enseignement supérieur et il faudra des moyens suffisants pour assurer la réussite éducative du plus grand nombre. On pense notamment à l’apprentissage du français écrit qui cause des difficultés à un nombre grandissant d’étudiantes et d’étudiants. Il faut s’en occuper sérieusement.

La CSN déplore que la ministre semble préoccupée seulement par les besoins actuels du marché. Elle cite les bourses Perspectives qui ciblent certaines professions au détriment des autres. « Ces bourses ne fonctionnent pas et ne garantissent pas une rétention des personnes une fois en emploi », précise Caroline Senneville, qui estime que la vision de la ministre Déry devra dépasser cette approche centrée uniquement sur la photo des pénuries de main-d’œuvre actuelles.

Pour consulter la plateforme de la CSN en éducation et en enseignement supérieur

https ://bit.ly/3EAf0PY

Le rehaussement de l’âge minimal de la retraite totalement inutile, affirme la CSN

C’est aujourd’hui que la Confédération des syndicats nationaux était entendue en commission parlementaire, alors que s’amorçait une importante consultation publique sur le Régime de rentes du Québec (RRQ). Le régime, en très bonne santé financière, est assuré pour au moins les 50 prochaines années, selon le ministère. La CSN s’étonne donc de la proposition de repousser à 62 ou à 65 ans l’âge d’admissibilité aux prestations, mesure phare de l’actuelle proposition gouvernementale. La première grande centrale au Québec est plutôt d’avis que le moment est opportun pour améliorer certaines dispositions du RRQ sans effectuer de réduction de bénéfices.

« Selon le questionnaire de Revenu Québec, la consultation, obligatoire tous les six ans, est nécessaire pour “accroître la sécurité financière des retraité-es”. Du même coup, on propose d’appauvrir celles et ceux qui en ont le plus besoin, alors que près de 3 travailleurs sur 10 n’ont que le RRQ comme revenu à partir de 60 ans. On ne comprend tout simplement pas l’objectif, affirme Caroline Senneville, présidente de la CSN. La très bonne santé financière du régime rend tout à fait superflue et même nuisible une hausse de l’âge d’admissibilité aux prestations du RRQ. Au contraire, la situation actuelle appelle à une bonification du régime pour les personnes qui y ont cotisé toute leur vie. »

Pour la CSN, le report de l’âge d’accès aux prestations se veut une solution bien imparfaite au problème conjoncturel que représente l’actuel défi de la main-d’œuvre au Québec et aura plus d’effets négatifs sur le maintien de la main-d’œuvre expérimentée que de bénéfices. Elle serait encore plus néfaste pour la population moins bien nantie.

« Si on repousse l’âge d’accès, ce sont encore une fois les femmes et les moins nantis qui seront affectés de façon disproportionnée, puisque leur revenu moyen de cotisation au RRQ est significativement moins élevé. Forcer un report du début de la rente de retraite du RRQ conduirait inévitablement de futurs retraité-es à la pauvreté. À la CSN, on défend des valeurs de justice et de solidarité et, justement, le RRQ revêt un caractère social de redistribution pour les personnes à faible revenu. »

La CSN est en faveur d’une modification des règles de calcul de la rente afin d’éviter que les gains reliés au travail de quelqu’un qui demande sa rente après 65 ans réduisent la moyenne des gains utilisés pour le calcul de sa rente. Elle se montre également favorable aux propositions visant à mieux soutenir les travailleuses et travailleurs qui agissent comme proches aidantes et proches aidants et qui doivent s’occuper d’un enfant à charge ou encore d’une personne en invalidité. Finalement la CSN privilégie le mécanisme d’ajustement actuel en cas de déséquilibre du régime de base du RRQ, et ce, autant pour le régime de base que pour le régime supplémentaire du RRQ.

Pour consulter le mémoire de la CSN : https://www.csn.qc.ca/wp-content/uploads/2023/02/2023-02-02_memoire_rrq_csn.pdf

Le syndicat des travailleuses et travailleurs du transport urbain se dote d’un mandat de grève. 

Réunis en assemblée générale le 5 février dernier, les membres du Syndicat des travailleuses et travailleurs du transport urbain de Granby–CSN, qui sont sans contrat de travail depuis le 21 octobre 2022, ont adopté à l’unanimité un mandat leur permettant de déclencher, au moment jugé opportun, une grève de 15 jours. C’est la compagnie Autobus Fleur de Lys inc. qui a été choisie par la ville de Granby, lors d’un appel d’offres, pour offrir les services de transport urbain sur le territoire de la municipalité. 

Des offres salariales inacceptables ! 

La négociation achoppe principalement sur la question du salaire. Selon Nancy Bouchard, présidente du Syndicat des travailleuses et travailleurs du transport urbain de Granby–CSN, « nos membres se sentent contraints d’effectuer des heures supplémentaires pour maintenir les services à la population, car l’employeur Autobus Fleur de Lys inc. peine à recruter des employé-es. La seule façon de résoudre ce problème, c’est de bonifier les salaires ! Voilà pourquoi le syndicat s’est donné un mandat de grève de 15 jours. L’adoption à 100 % du mandat de grève démontre la détermination de nos membres. » 

Une rencontre de négociation aura lieu le 9 février. L’issue de cette rencontre sera déterminante pour la suite des choses. S’il n’y a pas de progrès à la table de négociation, le syndicat n’hésitera pas à débrayer. « Nous souhaitons de tout coeur que l’employeur dépose des offres qui permettront un déblocage rapide des négociations. Rappelons que ces travailleuses et travailleurs sont parmi les plus bas salariés dans le secteur du transport urbain privé », souligne Simon Mathieu Malenfant, vice-président-trésorier de la Fédération des employées et employés de service public–SN (FEESP–CSN). 

Pour Denis Beaudin, président du Conseil central des syndicats nationaux de L’Estrie–CSN (CCSNE–CSN), « il est évident que les difficultés actuelles de recrutement et de la rétention mettent en péril les services auxquels la population est habituée. » 

À propos 

Le Syndicat des travailleuses et des travailleurs du transport urbain de Granby compte environ 15 membres. Il est affilié à la Confédération des syndicats nationaux, à la Fédération des employées et employés de service public (FEESP-CSN), ainsi qu’au Conseil central des syndicats nationaux de l’Estrie-CSN (CCSNE-CSN) regroupant environ 12 500 membres sur le territoire de l’Estrie.

La CSN réclame une bonification du régime d’assurance-emploi

Avec ses alliés des autres grandes centrales syndicales et les organismes de défense des chômeurs, la CSN a réclamé jeudi une bonification du régime de l’assurance-emploi que le gouvernement fédéral s’apprête à réformer. Au fil des ans, les gouvernements successifs ont restreint l’accès et diminué la durée et le montant des prestations.

« Il est plus que temps qu’Ottawa redonne aux travailleurs et aux chômeurs les bénéfices de l’assurance-emploi qui leur reviennent », a déclaré la présidente de la CSN, Caroline Senneville.

« Justin Trudeau doit décider s’il veut ajouter son nom au bas de la liste des premiers ministres qui, tour à tour et depuis 30 ans, se sont emparés des surplus de la caisse ou ont réduit les avantages d’un régime qui appartient pourtant aux travailleuses et travailleurs, et aux employeurs. »

Six travailleurs sur dix n’ont pas droit aux prestations
La CSN participait jeudi à Ottawa au Forum du Commissaire des travailleurs et travailleuses de l’assurance-emploi. La centrale met de l’avant une plate-forme de 15 revendications communes qu’elle partage avec la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ), la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) et la Centrale des syndicats démocratiques (CSD).

Depuis plusieurs années, seulement quatre personnes en chômage sur dix obtiennent des prestations, alors que tout le monde cotise. L’accès au régime diffère aussi selon le taux de chômage régional. Enfin, les travailleuses et travailleurs à temps partiel, les employé-es saisonniers et les femmes enceintes sont désavantagés.

Élargir l’accès et augmenter les prestations
Avec ses alliés, la CSN propose un nouveau seuil pour avoir droit aux prestations, soit 420 heures de travail ou après 12 semaines d’un minimum de 14 heures, au choix du prestataire. La durée des prestations devrait s’étaler de 35 semaines à 51 semaines, avec une possibilité de prolongation pour les femmes qui perdent leur emploi pendant ou après leur congé de maternité ou parental.

Les syndicats estiment en outre que le taux des prestations devrait être calculé sur la base des 12 meilleures semaines travaillées. Le taux de remplacement du revenu – qui est actuellement l’un des plus faibles des pays de l’OCDE – devrait être relevé de 55 % à 60 %. Et le maximum du revenu assurable devrait être relevé à son niveau d’antan en tenant compte de l’inflation, soit 82 300 $ au lieu de 56 300 $ (selon les données de 2021).

Les indemnités de départ et les préavis – qui sont une compensation pour la perte définitive d’un emploi – ne devraient pas être considérés dans la détermination de la période de prestations. De plus, les employeurs devraient être tenus d’être plus clairs en déclarant les motifs de cessation d’emploi.

Un régime géré par un organisme tripartite
Selon les quatre grandes centrales, le gouvernement devrait recommencer à contribuer au financement du régime qui gagnerait à être administré par un organisme tripartite. Des « agentes et des agents de liaison » devraient être embauchés pour faciliter le traitement des dossiers. Et le chef principal du nouveau Conseil d’appel devrait être redevable à la Commission de l’assurance-emploi, et non pas à son seul président.

Les prestataires pourraient librement travailler l’équivalent d’une journée par semaine sans pénalité. Un trop payé équivalent à moins d’une semaine de prestations n’aurait pas à être remboursé. Et les gens qui totalisent un revenu de plus de 75 375 $ (en salaire et en prestations) ne seraient pas tenus de remettre une partie de leurs prestations à la fin de l’année fiscale.

Santé et services sociaux : quelles portes la CAQ ouvrira-t-elle ?

Des travailleuses et travailleurs membres de syndicats CSN des secteurs public et privé se sont donné rendez-vous ce matin, rue des Parlementaires, pour sensibiliser les élu-es de l’Assemblée nationale, qui reprennent leurs travaux aujourd’hui aux enjeux majeurs qui se profilent en santé et services sociaux. Pour l’occasion, ils ont déployé une immense bannière symbolisant une porte donnant sur un système plus coûteux et inégalitaire. La CSN invite les député-es et toute la population à la vigilance devant les choix que posera le gouvernement.

« Notre système de santé et de services sociaux est à la croisée des chemins, explique la présidente de la CSN, Caroline Senneville. Depuis une trentaine d’années, nos gouvernements ont centralisé à outrance le réseau public, ils ont miné son caractère démocratique, ils ont choisi la privatisation plutôt que le renforcement de son caractère public. Pour nous, continuer d’aller dans ce sens ne ferait qu’empirer les problèmes que nous vivons. Au contraire, nous invitons le gouvernement à faire preuve de courage en ouvrant la porte aux idées des travailleuses et des travailleurs qui sont les véritables experts en la matière puisque ce sont eux qui prodiguent les soins et services à la population ».

Pour la CSN, les décisions que prendra le gouvernement auront un impact non seulement pour les salarié-es du réseau public, mais pour l’ensemble de la population, dont bien entendu les travailleuses et les travailleurs de tous les autres secteurs de la société. « Notre réseau public est un acquis précieux pour toutes les travailleuses et les travailleurs qui n’ont pas à se soucier de l’épaisseur de leur portefeuille lorsqu’ils ont besoin de soins et de services, ajoute le vice-président de la CSN, David Bergeron-Cyr, présent lors du rassemblement de ce midi. On aura beau tenter de nous rassurer voulant que l’assurance-maladie universelle demeure, on sait bien que plus on ouvrira grande la porte au secteur privé, qui coûte systématiquement plus cher que le secteur public, plus les pressions seront fortes pour reconsidérer le panier de services offerts dans le secteur public. »

Porte grande ouverte au privé
La CSN redoute notamment la cession annoncée au secteur privé de la gestion des activités dans deux nouveaux hôpitaux. La grande majorité du personnel de ces établissements flambants neufs proviendra forcément du réseau public, qui vit déjà actuellement de sérieux problèmes de main-d’œuvre. D’autres mesures annoncées par le gouvernement, notamment un récent décret consacrant l’ouverture au privé du secteur des soins virtuels, sont fort préoccupantes, car elles favorisent un système à deux vitesses.

Pour un réseau Vraiment public
Les données sont claires, le Canada est un des pays développés où le secteur privé est déjà le plus présent en santé et services sociaux. Il y a un mythe bien implanté au Québec qui voudrait que le recours au secteur privé en santé et services sociaux soit une idée nouvelle. Pourtant les exemples d’inefficacité du secteur privé dans notre système sont légion. Des groupes de médecine familiale (GMF) qui n’ont jamais rempli leurs promesses d’accessibilité, aux agences privées de personnel qui ont pris tant d’ampleur qu’elles constituent désormais un véritable casse-tête financier et organisationnel, en passant par les centres d’hébergement privés qui facturent d’énormes montants mensuels à leurs usagères et usagers tout en offrant à peine plus que le salaire minimum à leur personnel, le privé en santé et services sociaux fait généralement plus partie du problème que de la solution.

Non au statu quo
La CSN ne défend pas le statu quo. Plus importante organisation syndicale du réseau, représentant plus 125 000 travailleuses et travailleurs de toutes les catégories de personnel du réseau public ainsi que des milliers d’autres relevant d’établissements privés de santé et de services sociaux, la CSN souhaite apporter sa contribution dans la recherche de solutions réalistes et concrètes, émanant des travailleuses et travailleurs eux-mêmes. Plusieurs de ces solutions sont identifiées dans le site Web : www.csn.qc.ca/vraiment-public.

Décentraliser, démocratiser, déprivatiser
Pour la CSN, il faut corriger certaines lacunes issues des précédentes réformes. Le système est aujourd’hui beaucoup trop centralisé. Il faut redonner de l’autonomie aux établissements et amener de nouveau la démocratie. De plus, il faut renforcer le secteur public. Les recours au secteur privé ne sont pas une « addition », mais bien une « soustraction », car toutes les ressources dirigées vers le privé proviennent du public.

Les CLSC comme porte d’entrée
Entre autres exemples, la CSN invite les élu-es à considérer les CLSC comme la porte d’entrée de tout le système. Dans toutes les régions, c’est le lieu par excellence pour coordonner l’ensemble des soins et services de première ligne. Les CLSC pourraient être ouverts en tout temps, avec des équipes multidisciplinaires prêtes à traiter tous ces cas qui, faute d’alternative, doivent présentement se tourner vers les urgences des hôpitaux, eux-mêmes déjà surchargés.

Augmentation des frais en RPA : un autre pas vers un système à deux vitesses

La fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) joint sa voix aux détracteurs du projet de règlement qui prévoit de réviser les critères de fixation du loyer dans les résidences privées pour aîné-es (RPA). Ce qui est proposé par la CAQ est l’ajout de frais pour des services qui devraient être assumés par le secteur public via les soins à domicile.

Dans le projet de règlement, on peut lire que ce changement pourrait se traduire par une augmentation des revenus pour les propriétaires de RPA, mais qu’en contrepartie, cette mesure augmenterait les dépenses des résidents. « Ce que propose la CAQ, c’est ni plus ni moins que l’appauvrissement des aîné-es, ce n’est pas acceptable. Cela aura des conséquences sur plusieurs d’entre eux et sur leurs familles qui devront reconsidérer leur choix et trouver d’autres lieux d’hébergement. Les RPA ne devraient avoir que le volet locatif et d’amusement pour les ainé-es qui en ont les moyens, mais la partie soins revient au réseau public et ne devrait pas être une occasion d’affaires » de se prononcer Lucie Longchamps, vice-présidente de la FSSS-CSN responsable des secteurs privés.

Le projet de règlement gouvernemental veut permettre des hausses dans le coût des soins de santé offerts aux résidentes et aux résidents. Pour Réjean Leclerc, président de la FSSS–CSN « Le gouvernement se déresponsabilise de devoir donner des services qui devraient être assumés par le secteur public. Ça ouvre la porte à une explosion des coûts, mais là, la facture sera refilée à celles et ceux qui peuvent se le payer. C’est un message clair que nous envoie le gouvernement : il poursuit dans sa logique néolibérale de privatisation en ajoutant une autre pierre sur le chemin d’un système de santé à deux vitesses et tant pis pour ceux qui n’ont pas les moyens. »

La politique canadienne de la santé vise à faciliter un accès satisfaisant aux services de santé, sans obstacle d’ordre financier ou autre. En somme, la santé est un droit et si l’on ne veut pas que le secteur public reste l’enfant pauvre du système, il faudra investir rapidement dans les services de soins à domicile, surtout considérant le vieillissement de la population. C’est ce que martèlent les différentes recommandations à ce sujet et c’est ce qui devrait être mis de l’avant.  C’est la seule manière d’assurer un accès équitable aux soins et aux services à l’ensemble de la population, incluant aux personnes qui vivent en RPA.

L’augmentation des frais en RPA : un autre pas vers un système à deux vitesses

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) joint sa voix aux détracteurs du projet de règlement qui prévoit de réviser les critères de fixation du loyer dans les résidences privées pour aînés (RPA). Ce qui est proposé par la CAQ est l’ajout de frais pour des services qui devraient être assumés par le secteur public via les soins à domicile. 

Dans le projet de règlement, on peut lire que ce changement pourrait se traduire par une augmentation des revenus pour les propriétaires de RPA, mais qu’en contrepartie, cette mesure augmenterait les dépenses des résidentes et des résidents. « Ce que propose la CAQ, c’est ni plus ni moins que l’appauvrissement des aîné-es, ce n’est pas acceptable.  Cela aura des conséquences sur plusieurs d’entre eux et sur leurs familles qui devront reconsidérer leur choix et trouver d’autres lieux d’hébergement. Les RPA ne devraient avoir que le volet locatif et d’amusement pour les ainé-es qui en ont les moyens, mais la partie soins revient au réseau public et ne devrait pas être une occasion d’affaires » de se prononcer Lucie Longchamps, vice-présidente de la FSSS–CSN, responsable des secteurs privés. 

Le projet de règlement gouvernemental veut permettre des hausses dans le coût des soins de santé offerts aux résidentes et résidents. Pour Réjean Leclerc, président de la FSSS–CSN, « Le gouvernement se déresponsabilise en donnant des services qui devraient être assumés par le secteur public. Ça ouvre la porte à une explosion des coûts, mais là, la facture sera refilée à celles et ceux qui peuvent se le payer. C’est un message clair que nous envoie le gouvernement : il poursuit dans sa logique néolibérale de privatisation en ajoutant une autre pierre sur le chemin d’un système de santé à deux vitesses et tant pis pour ceux qui n’ont pas les moyens ».   

La politique canadienne de la santé vise à faciliter un accès satisfaisant aux services de santé, sans obstacle d’ordre financier ou autre. En somme, la santé est un droit et si l’on ne veut pas que le secteur public reste l’enfant pauvre du système, il faudra investir rapidement dans les services de soins à domicile, surtout considérant le vieillissement de la population. C’est ce que martèlent les différentes recommandations à ce sujet et c’est ce qui devrait être mis de l’avant.  C’est la seule manière d’assurer un accès équitable aux soins et aux services à l’ensemble de la population, incluant aux personnes qui vivent en RPA.

L’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec devra faire un examen de conscience et agir avec plus de transparence

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) ajoute sa voix à d’autres groupes pour réclamer plus de transparence de l’Ordre des infirmières et des infirmiers du Québec (OIIQ) afin qu’il rende disponible la copie de l’examen d’admission aux établissements d’enseignement en soins infirmiers, comme cela se fait habituellement dans les autres domaines.

À la suite de la publication du rapport d’étape du Commissaire à l’admission aux professions déposé en lien avec la vérification sur l’examen de l’OIIQ du 26 septembre dernier qui s’était soldé par un taux de réussite « historiquement bas », comme le mentionne le document, la FSSS–CSN se réjouit que la lumière soit faite et que l’enquête se poursuive.

Ce n’est un secret pour personne, l’OIIQ est en campagne depuis plusieurs mois pour rendre obligatoire le baccalauréat pour l’ensemble des infirmiers et infirmières. En ce sens, la FSSS–CSN se questionne à savoir si les récents résultats de l’examen de l’OIIQ ne font pas partie d’une stratégie pour parvenir à cet objectif. Nous saluons donc l’initiative du Commissaire et attendons avec impatience les résultats de son enquête, avec l’espoir qu’il apporte des éléments structurants qui permettront que cette situation d’échec historique vécue par les aspirants et aspirantes à la profession d’infirmière et d’infirmier en septembre ne se reproduise plus.

En effet, nous apprenions récemment dans le premier rapport d’étape du Commissaire que le taux de réussite à l’examen de l’OIIQ n’était pas de 51 %, mais bien de 45,4 % en tenant compte de l’ensemble des candidates et candidats qui se sont présentés à l’examen.  « Ce n’est pas normal que plus de la moitié des aspirantes infirmières aient obtenu un échec à leur examen, ça prouve que quelque chose ne fonctionne pas et que des mesures correctives doivent être mises en place pour les prochaines séances d’examen » de déclarer Frédéric Lapierre Justin, représentant du personnel en soins infirmiers et cardiorespiratoires à la FSSS–CSN.

« Ces résultats font-ils partie d’une stratégie de l’ordre ? Il y a lieu de se questionner et de réclamer plus de transparence sur le contenu de cet examen bâti par l’OIIQ lui-même afin de s’assurer de son impartialité » de renchérir le représentant de la FSSS–CSN.

Il n’est pas question ici de niveler vers le bas l’accès à la profession infirmière et infirmier. Cet examen est nécessaire afin d’accéder à la profession. Cependant, la FSSS–CSN croit que davantage de transparence serait de mise de la part de l’OIIQ. Cet examen doit être conçu notamment pour évaluer le jugement clinique de nos futures infirmières et infirmiers et nous devons avoir la certitude que cela ne sert pas à répondre à servir les objectifs de l’OIIQ.

« La formation collégiale en soins infirmiers nous offre la possibilité d’avoir des infirmières et infirmiers très compétents sur le terrain. Le réseau, qui est en crise actuellement, à grandement besoin de personnel en soins infirmiers. Il serait primordial que le contenu de cet examen reflète les réalités vécues dans notre réseau. On ne peut que déplorer que la situation ait eu des effets dommageables sur le parcours professionnel de certaines des personnes candidates et nous espérons qu’on évitera une telle situation à l’avenir » de conclure Frédéric Lapierre Justin.

Soins aux aîné-es : une priorité pour la CSN

Hier, la vice-présidente de la FSSS–CSN, Lucie Longchamps, le vice-président de la CSN, David Bergeron-Cyr et le président de la FP–CSN, Danny Roy, ont rencontré la ministre déléguée à la Santé et aux Aînés, Sonia Bélanger.

La CSN prône de nombreuses améliorations dans les soins et services aux aîné-es, notamment en ce qui a trait au soutien à domicile, secteur où le financement n’a jamais été à la hauteur des besoins, ainsi qu’à l’hébergement et aux soins de longue durée.

Nous avons réitéré l’importance de trouver des solutions au sein du réseau public pour un système de santé et de services sociaux Vraiment public.

8 mars 2023 : Résistances féministes !

Le slogan Résistances féministes met en lumière la nécessité d’agir et de poursuivre les luttes pour une société libre, juste, égalitaire et inclusive.

Le Collectif 8 mars dévoile aujourd’hui le slogan et le visuel de la Journée internationale des droits des femmes 2023 qui se déroulera sur le thème Résistances féministes.

Malgré les nombreuses avancées réalisées par les femmes et les travailleuses depuis des décennies, les inégalités à leur endroit perdurent, notamment chez les femmes marginalisées. Plusieurs luttes doivent encore être menées pour l’amélioration de leurs conditions de vie. La liste des obstacles auxquels les femmes se heurtent au quotidien est malheureusement trop longue :

  • Valorisation de leur travail, entre autres dans les métiers majoritairement féminins
  • Problèmes criants d’accès au réseau des services de garde éducatifs à l’enfance, qui empêchent ainsi les familles et les femmes de pouvoir travailler
  • Violences subies (violence conjugale et violence à caractère sexuel)
  • Cyberharcèlement et cyberintimidation
  • Menaces à l’existence de certains droits
  • Inaccessibilité à des services en matière de justice reproductive (avortement, services d’obstétriques et gynécologie)
  • Etc.

À l’extérieur de nos frontières, les droits des femmes sont bafoués de façon inouïe. En Afghanistan, elles subissent un véritable liberticide organisé par les talibans qui leur interdisent l’accès aux études, au marché du travail, aux espaces publics. En Iran, le régime en place continue de réprimer violemment la révolte populaire initiée par les Iraniennes en septembre dernier. Aux États-Unis, l’avortement est dorénavant interdit à 21 millions de femmes (ou fortement restreint) depuis l’annulation par la Cour suprême américaine de l’arrêt Roe c. Wade, qui en garantissait l’accès partout au pays.

Un thème combatif
Devant l’intolérance, la haine et l’obscurantisme, devant l’exacerbation des violences faites aux femmes, devant les discours dégradants et sexistes, devant les inégalités entre hommes et femmes, nous opposons nos résistances féministes !

Parce que le silence devant toutes les violences et les inégalités persistantes est intolérable, ensemble, levons-nous, prenons la parole et agissons pour un monde solidaire.

Voir et télécharger tous les outils de visibilité du 8 mars 2023

Salaire minimum: trop peu, trop tard, déplore la coalition Minimum 18$

Alors que le gouvernement du Québec annonce une hausse du salaire minimum à 15,25 $ l’heure, la coalition Minimum 18$ se désole du décalage de cette annonce.

« Si elle n’arrivait pas 6 ans en retard et qu’on n’avait pas connu une inflation frisant les 7 % dans la dernière année, l’annonce par le ministre du Travail, Jean Boulet, de l’atteinte du salaire minimum à 15,25 $ l’heure serait une bonne nouvelle. Cependant, dans le contexte actuel, cette augmentation de 1 $ l’heure est perçue comme une forme de mépris de la réalité des travailleuses et travailleurs : le gouvernement de François Legault ne fait qu’appauvrir les plus pauvres », déclarent les porte-parole de la coalition, qui comprend la FTQ, la CSN, la CSQ, la CSD, l’APTS, le SFPQ, le SPGQ, le Collectif pour un Québec sans pauvreté, le Front de défense des non-syndiqué-es (FDNS) et le Centre des travailleurs et travailleuses immigrants.

Une hausse déconnectée de la réalité

« Alors qu’en décembre dernier, le premier ministre François Legault reconnaissait la difficulté de vivre dignement avec un salaire horaire de 18 $, son gouvernement propose d’augmenter le salaire minimum à 15,25 $ l’heure. Non seulement c’est incohérent, mais c’est indécent! » Les membres de la coalition se demandent comment le gouvernement peut prétendre vouloir lutter contre la pauvreté alors que la paie minimale qu’il fixe n’offre que la misère.

« Alors que l’augmentation actuelle des prix du logement, du transport et de l’épicerie menace plus particulièrement les travailleuses et travailleurs à faible revenu, cette hausse nous apparaît complètement déconnectée de la réalité », ajoutent les membres de la coalition Minimum 18$. « Faut-il rappeler au ministre Boulet que, selon le Bilan-faim du réseau Les Banques alimentaires du Québec, le nombre de personnes ayant eu recours aux services d’aide alimentaire et dont la source principale de revenu est l’emploi a augmenté de 37 % depuis 2019! » Rappelons qu’avant la poussée inflationniste, les analyses de la coalition démontraient que le salaire minimum devait être haussé à 18 $ l’heure afin de permettre à une personne seule travaillant à temps plein de sortir de la pauvreté.

Le comble de l’insulte

Dans un contexte où le salaire moyen au Québec était de 31,41 $ l’heure en décembre 2022 et que Statistique Canada révèle qu’il a augmenté de 6,9 % depuis un an, tout laisse croire que le salaire moyen dépassera les 32 $ en mai 2023. « Nous dénonçons depuis plusieurs années l’aspect limitatif de la politique gouvernementale québécoise de plafonner le salaire minimum à 50 % du salaire moyen. Or, cette année, comble de l’insulte, le gouvernement du Québec fixe le salaire minimum bien en deçà de ce seuil (47 %). Ce dernier aurait dû, selon son propre critère, permettre minimalement 16 $ l’heure », dénoncent les membres de la coalition Minimum 18$.

Aux employeurs d’assumer leurs responsabilités

Dans le contexte actuel d’une pénurie de main-d’œuvre, encore plus criante dans les secteurs de la restauration, de l’hébergement et du commerce, la traditionnelle excuse du risque de perte d’emplois ne peut même plus être agitée. « Alors que plusieurs employeurs décident d’accorder de meilleurs salaires que leurs concurrents afin d’attirer la main-d’œuvre et de la retenir, l’occasion est belle de forcer l’ensemble des employeurs à ajuster leur rémunération pour permettre aux travailleuses et aux travailleurs de vivre décemment », poursuivent les porte-parole de la coalition.

Un salaire suffisant pour sortir de la pauvreté

Rappelons que l’objectif fixé par la coalition de porter le salaire minimum à 18 $ l’heure devrait être révisé bientôt pour tenir compte de la hausse du coût de la vie, particulièrement marquée dans la dernière année. Pour établir leur revendication, les membres de la coalition prennent en considération, sans s’y limiter, différents indicateurs de faible revenu, comme la mesure de faible revenu à 60 % de la médiane des revenus (MFR-60) et le revenu viable établi par l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques (IRIS).

« La promesse du travail à temps plein ne devrait pas être uniquement un plan de survie. La hausse du salaire minimum doit permettre de sortir de la pauvreté, donner la possibilité de faire des choix de consommation, assurer la capacité de faire face aux imprévus et permettre la participation à la vie sociale et culturelle. Pour cela, un salaire minimum à 15,25 $ l’heure est nettement insuffisant. Même à 18 $ l’heure, le salaire minimum permettrait à peine aux travailleuses et aux travailleurs de vivre décemment », rappellent les membres de la coalition Minimum 18$.

À propos

La coalition Minimum 18$, comprend les groupes suivants :

CSN, FTQ, CSQ, CSD, APTS, SFPQ, SPGQ, Collectif pour un Québec sans pauvreté, Front de défense des non-syndiqué-es (FDNS), Centre des travailleurs et travailleuses immigrants.

Le rôle des syndicats plus important que jamais !

C’est ce matin que la présidente de la CSN, Caroline Senneville, faisait connaître aux médias quelques grands dossiers et enjeux qui mobiliseront la centrale syndicale en 2023. Accompagnée d’une travailleuse et de deux travailleurs venus illustrer concrètement ces sujets par leur histoire poignante, la présidente a notamment fait état des situations problématiques liées à l’inflation, aux pénuries de main-d’œuvre, aux enjeux des réseaux publics, au travail des enfants, à l’immigration temporaire et à la transition écologique juste.

Des droits bafoués… et des témoignages éloquents
« Si quelqu’un doutait encore de l’utilité du syndicalisme de nos jours, 2022 nous a clairement montré pourquoi la défense des travailleuses et des travailleurs, que ces personnes soient syndiquées ou non, est plus nécessaire que jamais, a affirmé d’entrée de jeu Mme Senneville. Il est faux de dire que les salaires ont rattrapé l’inflation. Si les salaires étaient si attrayants, on ne se retrouverait pas avec une pénurie de main-d’œuvre si grave. »

La CSN attendra notamment du gouvernement des solutions pour pallier les ruptures de services dans les réseaux de la santé et des service sociaux, de l’éducation et de l’enseignement supérieur. « L’organisation du travail n’a aucun sens, les conditions sont terribles. L’équation est la suivante : surcharge + faible rétention = attractivité quasi nulle, ajoute la présidente. Et les offres salariales du gouvernement au secteur public sont risibles. » Claudine Léveillé, technicienne en éducation spécialisée depuis 25 ans souffrant d’une commotion cérébrale liée au travail, ajoute : « Dans mon milieu, on est rendu à offrir des services qui ne sont pas à la hauteur tout en mettant en péril la santé et la sécurité des gens qui y travaillent. Les ruptures de services et la surcharge sont la cause de mon accident de travail. »

Même son de cloche en ce qui a trait aux droits des travailleurs étrangers temporaires (TET). Steve Houle, président d’un syndicat du milieu de la transformation alimentaire employant un bon nombre de TET, déclare : « Même si la CAQ dit qu’elle veut “en prendre moins, mais en prendre soin…”, on s’aperçoit que dans bien des cas, les soins ne sont pas au rendez-vous. On est témoins de nombreux retards dans le renouvellement des permis de travail ou des visas qui privent les TET de soins de santé ou de la possibilité de sortir du pays. Aussi, les logements fournis sont souvent sur le bord de l’insalubrité et les droits élémentaires des locataires, dont le droit à la vie privée, ne sont pas respectés. On les accompagne comme on peut, mais c’est difficile avec les employeurs. »

Transition juste : où est le capitaine du bateau ?
Le contexte climatique entraînera des conséquences graves sur des milliers de personnes en emploi. Certaines vont perdre leur gagne-pain, d’autres devront se recycler après parfois des décennies dans le même emploi. « La situation exige du gouvernement des mesures rapides de formation et d’accompagnement, parce que les impacts du réchauffement climatique sont déjà là. Qu’on pense aux insectes qui dévastent les forêts et qui nuisent à l’industrie du bois et du tourisme, ou encore aux impacts de la décarbonisation sur le transport, par exemple. »

André Giguère, mécanicien depuis 32 ans à Sherbrooke, enchaîne : « Les gens de ma profession sont loin d’être suffisamment formés pour s’occuper des véhicules électriques. On doit s’adapter et ça presse. Une formation pointue existe, mais les employeurs tardent à l’implanter. Le gouvernement pourrait commencer par assujettir tous les garages pour qu’ils offrent cette formation. »

« Trop de choses manquent de bon sens dans l’organisation du travail : on veut un “virage vert” sans se préoccuper des conséquences sur les emplois ; on tolère le travail des enfants de moins de 14 ans même si les blessures dans ce groupe d’âge sont en très forte hausse ; on recrute des personnes non formées pour travailler en santé et en éducation sans vraiment les accompagner. Ça suffit, l’exploitation, c’est assez le manque de vision cohérente. La CSN va toujours dénoncer ça haut et fort. Et au gouvernement, je dis ceci : on ne trouvera pas de solution pérenne sans écouter celles et ceux qui travaillent sur le terrain et les syndicats qui les représentent. »

Les RMU et les employé-es de bureau toujours sans convention

Près de trois ans après l’échéance des conventions collectives, le 31 mars 2020, les répondantes et répondants médicaux d’urgence (RMU) du Québec et le personnel administratif d’Urgences-santé attendent toujours un signal de la part du Conseil du trésor. « Ils sont les premiers à répondre aux appels d’urgence médicale et malheureusement, ils passent en dernier aux yeux du Conseil du trésor, déplore la présidente de la CSN, Caroline Senneville. Pourtant, ces travailleuses et travailleurs contribuent à sauver des vies tous les jours et à limiter la dégradation de la qualité de vie. »

Ce midi, des représentantes et représentants de tous les syndicats composant la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) ont tenu un rassemblement en appui aux RMU et au personnel administratif d’Urgences-santé.

Le vice-président de la CSN, David Bergeron-Cyr, était sur place. « Les RMU sont le premier contact avec les citoyennes et les citoyens, qui se trouvent souvent démunis devant une urgence médicale. Ils administrent par téléphone les premiers soins dans des situations cruciales, en attendant les secours. On leur impose régulièrement des heures supplémentaires obligatoires malgré un travail qui exige un très haut niveau de concentration. Il manque de personnel tout le temps, même au sein du personnel administratif, notamment parce que les salaires ne sont pas à la hauteur. Il faut prendre mieux soin de celles et de ceux qui choisissent d’effectuer ce travail indispensable à notre qualité de vie. »

« On ne peut pas accepter que le Conseil du trésor laisse traîner les négociations comme ça, dénonce le président de la Fédération de la santé et des services sociaux–CSN, Réjean Leclerc. Ça fera bientôt trois ans que les RMU de tout le Québec et le personnel administratif d’Urgences-santé sont sans convention. Qu’est-ce qui cloche au Conseil du trésor ? Pendant ce temps, la situation sur le terrain se détériore. On n’est plus capable de retenir le personnel, plus capable d’attirer la relève. C’est irresponsable. »

« Nous ne baisserons pas les bras, poursuit la présidente du Syndicat des employé-es d’Urgences-santé–CSN, Anick Bélanger. Nos demandes sont réalistes et légitimes. Nous avons récemment présenté à l’employeur une nouvelle proposition globale centrée sur la pleine reconnaissance de la valeur de notre travail, afin de relancer la négociation. Tout est en place pour conclure une entente satisfaisante. »

En ce qui a trait aux salaires, les RMU et le personnel administratif réclament les paramètres salariaux négociés dans le secteur public. Parmi les autres revendications, notons des mesures pour favoriser l’attraction et la rétention du personnel, la réévaluation de certains titres d’emploi et des solutions aux enjeux de santé psychologique.

À propos
Les RMU sont notamment les personnes qui prodiguent les premiers soins par téléphone dans des moments cruciaux, par exemple en donnant les instructions pour amorcer des manœuvres de réanimation en cas d’étouffement ou encore pour préparer un accouchement, en attendant l’arrivée de l’ambulance ou des premiers répondants. Maillon tout aussi essentiel au sein d’Urgences-santé, les employé-es de bureau assurent pour leur part tout le soutien administratif. Ils voient, entre autres, à combler les effectifs des paramédics, des employé-es de soutien et des RMU. Ils œuvrent à l’informatique, à l’entretien général, aux compte-clients et à la facturation ainsi qu’aux services de la paye et des ressources humaines.