Des dizaines de militantes et de militants de la Confédération des syndicats nationaux (CSN) se sont rassemblés devant le Centre de réadaptation de l’Estrie, rue King à Sherbrooke. Ces derniers manifestaient contre la privatisation croissante du réseau de la santé, mais également contre les retards de versement en lien avec le non-respect de la nouvelle convention collective. Les retards de paiement touchent également l’équité salariale que plusieurs titres d’emploi attendent depuis maintenant 14 ans.
« Depuis quelques années, la santé est devenue une vraie business. Partout au Québec, des entrepreneurs cherchent le meilleur modèle d’affaires pour s’enrichir grâce à la maladie. Ça ne peut pas durer. Pour la CSN, c’est clair que notre réseau de soins doit être public, accessible et gratuit », explique Katia Lelièvre, vice-présidente de la CSN.
Mardi matin, un nouveau sondage Léger paru dans les médias confirmait les craintes de la CSN : on a de plus en plus recours au privé dans le domaine de la santé tandis que l’accessibilité aux soins décroît. En effet, 43 % des Québécoises et des Québécois affirment s’être privés de soins de santé au cours de la dernière année, faute d’accès.
« On n’a pas d’autre choix que de faire un constat d’échec face à la stratégie du gouvernement. Actuellement, les gens sont forcés de faire des choix qui n’ont pas de bons sens. On ne peut pas demander au monde de faire des compromis sur leur santé », ajoute Denis Beaudin, président du Conseil central de l’Estrie–CSN.
Témoins de la première heure de cette privatisation, les travailleuses et les travailleurs du réseau de la santé et des services sociaux doivent aussi faire face au gel d’embauche récemment annoncé par le ministère de la Santé.
« Ça ne va qu’accentuer les problèmes que nous vivons déjà. Pensons entre autres à l’entretien de nos systèmes informatiques ou au service des archives qui seront touchés. Ces travailleuses et travailleurs sont pourtant essentiels au bon fonctionnement du réseau »,explique Jonathan Tétreault, président du syndicat du personnel administratif du CIUSSS de l’Estrie–CHUS, représenté par la CSN.
« Ce gel d’embauche a déjà des impacts sur les travailleuses et les travailleurs, mais aussi sur les patients et patientes. De plus, le gouvernement fait montre d’un manque de considération incroyable envers les travailleuses en ne respectant pas ses engagements en lien avec le paiement de l’équité salariale et de certaines primes. Les travailleuses sont en colère et de plus en plus pensent à quitter le réseau. C’est encore le privé qui en sortira gagnant, ça ne peut plus durer », ajoute Réjean Leclerc, président de la Fédération de la santé et des services sociaux–CSN.
Depuis quelques mois, la CSN s’organise partout à travers le Québec sous le signe de la campagne Pour un réseau vraiment public ! Elle lance cet automne une campagne d’affichage publicitaire ayant comme slogan « Pas de profit sur la maladie » qui invite les Québécoises et les Québécois à joindre leurs voix à la lutte pour un réseau vraiment public et à visiter le site vraimentpublic.org.