Normand Baillargeon, lauréat du prix Pierre-Vadeboncoeur

C’est le professeur Normand Baillargeon, pour son essai La dure école, publié chez Leméac, qui est le choix du jury du prix Pierre-Vadeboncœur 2016. L’auteur recevra ce prix des mains du secrétaire général de la CSN, Jean Lortie, et de Marie Vadeboncœur, le dimanche 20 novembre, à l’occasion du Salon du livre de Montréal. La présentation aura lieu au Salon 8, situé sur la mezzanine, à 13 h 30.

Ce prix, remis une première fois en 2011, a été créé par la Confédération des syndicats nationaux (CSN) pour honorer la mémoire du syndicaliste et essayiste décédé en 2010. Il est doté d’une bourse de 5000 $. Pierre Vadeboncœur a œuvré durant plus de 25 ans à la CSN.

Les radicaux libres, du journaliste et historien Jean-François Nadeau, publié chez Lux éditeur, a été le second choix du jury tandis que Kuei, je te salue, de la poète innue Natasha Kanapé Fontaine et du romancier québéco-américain Deni Ellis Béchard, publié chez Écosociété, s’est classé troisième. Près d’une trentaine d’essais publiés dans une dizaine de maisons d’édition avaient été soumis au jury composé de mesdames Claudette Carbonneau, ex-présidente de la CSN, Catherine Ladouceur, professeure de littérature au cégep de Sherbrooke, et Aurélie Lanctôt, auteure et lauréate du prix Pierre-Vadeboncœur l’année dernière.

Photo: Michel Giroux
Première rangée: la présidente du jury, Claudette Carbonneau, Marie Vadeboncoeur, Normand Baillargeon. Deuxième rangée: Aurélie Lanctôt, Catherine Ladouceur et Jean Lortie

La présidente du jury, madame Claudette Carbonneau, a souligné l’originalité de l’approche de l’auteur, qui se livre à une sévère critique de l’école et des médias, producteurs, selon lui, de préjugés qui déforment trop souvent l’opinion publique et la pensée citoyenne.

Récipiendaires du prix Pierre-Vadeboncœur

2015 : Aurélie Lanctôt, Les libéraux n’aiment pas les femmes

2014 : Alain Deneault, Paradis fiscaux, la filière canadienne

2013 : Roger et Jean-François Payette, Ce peuple qui ne fut jamais souverain

2012 : Lise Payette, Le mal du pays

2011 : Bernard Émond, Il y a trop d’images

La CSN manifeste son soutien indéfectible à la Fédération des femmes du Québec

La vice-présidente de la CSN, Véronique De Sève, s’est jointe ce matin au mouvement d’appui de la Fédération des femmes du Québec (FFQ) qui souffre d’un sous-financement criant provoqué par les coupes successives des gouvernements. « Il est inconcevable qu’une organisation aussi importante pour le mouvement féministe reçoive aussi peu de financement public. Nous n’avons pas le luxe en tant que société dite égalitaire de renoncer à la FFQ et à son apport pour les femmes. Appuyons massivement la Fédération des femmes du Québec et participons à la campagne d’appui et de financement. »

Pour faire un don: ffq.qc.ca

L’heure est à l’action !

La Confédération des syndicats nationaux et ses deux fédérations de la santé et des services sociaux (la FSSS et la FP) étaient représentées par quatre personnes au Forum sur les meilleures pratiques en CHSLD. La CSN s’est prêtée au jeu bien que les solutions pour améliorer la qualité de vie des aîné-es en perte d’autonomie soient déjà connues et bien documentées. La CSN déplore que l’implantation concrète de solutions n’ait pas été à l’ordre du jour du forum. Le réinvestissement de 65 millions annoncé à la clôture du forum par le ministre Barrette, pour l’embauche de personnel supplémentaire, constitue un pas dans la bonne direction mais des problèmes demeurent. 

« C’est bien beau les meilleures pratiques qui nous sont présentées, mais tout cela ne pourra pas se faire à coût nul. Il va falloir de l’investissement d’argent neuf à un moment donné. On nous annonce aujourd’hui un réinvestissement fort attendu. Mais il y a encore plus de 3550 personnes en lourde perte d’autonomie qui attendent une place en CHSLD. Il faudra faire plus », a rappelé Jean Lacharité.

Le travail en CHSLD est fort complexe, les préposé-es aux bénéficiaires sont des intervenants incontournables, il faut miser sur leurs compétences, leur donner de l’autonomie dans leur travail, les impliquer dans les décisions et valoriser leur travail. Il faut aussi miser sur des équipes interdisciplinaires, donner tous les soins et services requis, incluant les services professionnels, et tenir compte des particularités de chaque usager dans l’organisation des soins. Et il faut que le personnel soit assez nombreux pour répondre adéquatement aux besoins des usagères et des usagers.

En ce sens, la CSN accueille positivement l’annonce de l’ajout de 1150 préposé-es aux bénéficiaires, infirmières auxiliaires et infirmières dans les CHSLD. « Nous allons également suivre de près la stratégie d’attraction et de rétention des préposé-es aux bénéficiaires que le ministre entend déployer », assure Jean Lacharité.

Ces questions sont d’une importance capitale pour la CSN. Dès 2012, elle menait une campagne de sensibilisation Vieillir dans la dignité. En 2013, la CSN s’est dotée d’une Vision sur le continuum de services publics intégrés pour les aîné-es. De grandes orientations, des recommandations et des solutions y sont identifiées visant à améliorer l’accès et la qualité des soins et services aux aîné-es, dont les CHSLD, dont plusieurs ont été présentées dans le cadre du forum.

Soins à domicile
En outre, un volet important de la recherche de solutions pour améliorer les soins et services aux aîné-es concerne l’accès à des soins à domicile sous la responsabilité des CLSC, notamment en misant sur les auxiliaires en santé et services sociaux (ASSS). La plupart des aîné-es souhaitent pouvoir demeurer à domicile le plus longtemps possible. Pour la CSN l’amélioration de l’accès à des soins et services de soutien à domicile est un rouage essentiel de l’amélioration générale des conditions de vie des aîné-es et permet d’utiliser les ressources de façon plus optimale. La CSN participera d’ailleurs au prochain forum sur les soins à domicile, en janvier 2017.

Un pas dans la bonne direction

Participant à la consultation du Comité permanent des finances sur le projet de loi C-26 visant à modifier le Régime de pensions du Canada (RPC), la CSN a tenu à présenter ses réflexions face aux intentions du gouvernement. Bien que l’organisation syndicale accueille favorablement l’ensemble des mesures annoncées, il n’en reste pas moins qu’elle les juge insuffisantes à plusieurs égards et s’inquiète aussi de dérives probables.

D’entrée de jeu, la CSN rappelle que, pour de nombreux canadiens, le RPC est la principale source de revenu de retraite et qu’un nombre important de travailleurs et de travailleuses, 60 %, n’ont pas accès à des régimes privés. Bien que pour les personnes à faible revenu les régimes publics permettent d’atteindre un seuil de remplacement au-delà de 70 % du revenu, il en est tout autrement pour les salarié-es qui gagnent plus de 30 000 $ et qui peinent à épargner pour leur retraite. De plus, dans les dernières années, ce sont les salarié-es qui ont fait les frais des coupes dans les régimes de retraite privés. Les régimes à prestations déterminées, qui faisaient reposer le risque sur les employeurs, ont laissé place aux régimes à cotisation déterminée où les risques sont maintenant assumés par les salarié-es. Permettre à tous les salarié-es d’atteindre un revenu suffisant à la retraite, c’est là tout le défi d’une réforme du RPC, selon la CSN.

Les modifications annoncées par le gouvernement fédéral doivent donc tenir compte de ce contexte peu favorable aux salarié-es. La CSN est donc en faveur de la hausse de niveau de remplacement du revenu de 25 % à 33 %, et de la hausse du salaire pris en compte dans le calcul du taux de remplacement du revenu. Bien que cela ne permettra pas à plusieurs salarié-es d’atteindre un seuil suffisant de revenu, cela constitue tout de même un pas dans la bonne direction. La CSN déplore toutefois que le gouvernement attende huit ans avant de commencer la bonification complète.

La CSN craint également que les bonifications du RPC soient compensées par des pressions des employeurs sur les régimes privés. « Alors que les régimes publics étaient soumis à des attaques, est-ce que les employeurs en ont profité pour bonifier les régimes privés ? Bien sûr que non. Maintenant qu’un gouvernement accepte de bonifier le RPC, ça serait le comble que le patronat en profite pour sabrer dans nos acquis », affirme Francine Lévesque, vice-présidente de la CSN.

En conclusion, bien que la CSN reconnaisse les apports du projet de loi C-26, plusieurs zones d’ombres demeurent. Si cette réforme constitue un pas dans la bonne direction, il faut que le gouvernement continue sa réflexion sur le sujet et poursuive ses travaux afin d’en arriver à de nouvelles mesures de bonifications qui profiteront aux salarié-es de tout le pays. « La CSN va continuer à défendre le droit de tous les travailleurs et de toutes les travailleuses à obtenir une retraite décente avec des revenus suffisants, le gouvernement doit être pro-actif sur cette question », conclut Francine Lévesque.

Francine Lévesque, vice-présidente de la CSN à la commission parlementaire, accompagné de Nathalie Joncas, actuaire de la CSN, et François Énault.
Francine Lévesque, vice-présidente de la CSN à la commission parlementaire, accompagnée de Nathalie Joncas, actuaire de la CSN, et François Énault.

On ne peut pas parler des jeunes sans parler des moins jeunes

Un 6e rassemblement des jeunes s’est tenu les 17 et 18 novembre dans la région de Québec. Plus de cinquante jeunes, provenant des syndicats de la CSN, se sont réunis pour discuter des défis intergénérationnels. Ils ont débattu de sujets qui les interpellent comme l’ancienneté, les disparités de traitement, la mobilisation et le sens du travail de même que de l’importance de poursuivre la campagne en faveur du rehaussement du salaire minimum horaire à 15 $. Plusieurs conférencières et conférenciers sont venus les rencontrer. L’événement s’est terminé par des engagements en terme d’actions et de revendications.

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Louise Leblanc

Les participantes et les participants ont aussi profité de l’occasion pour appuyer solidairement deux syndicats de l’hôtellerie en grève dans la région : l’Hôtel Pur et l’Hôtel Classique.

Dès 7 heures ce matin, les grévistes ont reçu la visite des jeunes de la CSN. Le prochain rendez-vous des jeunes sera l’école de la Relève qui aura lieu du 2 au 5 février 2017.

Nous vous invitons à consulter le dépliant et à vous inscrire en ligne.

Le jupon du démantèlement dépasse encore

« On ne peut passer sous silence qu’un des auteurs de l’étude, Robert Gagné, faisait également partie de la Commission Robillard, souligne le président du Syndicat des employé(e)s de magasins et de bureaux de la SAQ (SEMB–SAQ), Alexandre Joly. Comme ce fut le cas lors des travaux de cette commission, personne de la SAQ n’a été rencontré afin de permettre un éclairage complet sur la question étudiée par ce rapport. Selon nous, ce rapport est fort incomplet ; c’est un argumentaire politique dogmatique mis en avant par des tenants du démantèlement de la SAQ. Il est bien évident pour nos membres qui offrent le service au quotidien, que la productivité de la SAQ est loin d’avoir stagné au cours des 20 dernières années ! »

 Pour la présidente du Le Syndicat du personnel technique et professionnel de la SAQ (SPTP-SAQ), Sandrine Thériault, faire croire à la population que la SAQ ne s’est pas améliorée au cours des deux dernières décennies tient de la supercherie et démontre le caractère absurde et biaisé de cette nouvelle étude. « Au contraire, la SAQ, grâce, entre autres, au travail considérable de ses employés-es, a démontré sa grande souplesse et sa créativité en faisant passer ses charges d’exploitation sur les ventes de 25 % à moins de 18 % à ce jour, la rendant plus efficiente. » De plus, elle a pratiquement doublé son dividende à l’actionnaire, le faisant franchir le cap du milliard de dollars depuis 2005.

Les dénigreurs de la SAQ semblent déstabilisés par les dernières annonces visant une réduction de prix sur des milliers de produits. « Les efforts entrepris par la société d’État ne seront vraisemblablement jamais satisfaisants pour ceux qui ne prêchent que pour notre démantèlement. Si le gouvernement était moins gourmand au niveau du dividende attendu, la SAQ pourrait rapidement éliminer la différence de prix observée entre la SAQ et la LCBO », poursuit-elle.

Par ailleurs, rappelons que depuis 2008 la SAQ a suivi toutes les recommandations de firmes externes visant à améliorer la productivité des salarié-e, à «optimiser» le travail. Trop souvent, c’est sur le dos des salarié-es que ces gains ont été réalisés. Chaque fois, la SAQ martelait que ces efforts supplémentaires étaient nécessaires afin de protéger le monopole public contre les vautours de la privatisation.

Pour les syndicats CSN, il est déplorable que la SAQ ne se soit pas défendue avec plus de vigueur aujourd’hui, après tous ces efforts consentis par les salarié-es.
« Nous défendons le monopole public depuis des années, par tous les moyens, rappelle Alexandre Joly. Si la SAQ ne démontre pas plus de détermination qu’aujourd’hui dans la défense de cet acquis considérable, qui profite à toutes les Québécoises et tous les Québécois, nos syndicats le feront à sa place, avec l’appui de toute la CSN ».

À propos
Le Syndicat des employé(e)s de magasins et de bureaux de la SAQ (FEESP–CSN) représente quelque 5500 membres répartis sur tout le territoire du Québec. Le Syndicat du personnel technique et professionnel de la SAQ (FP–CSN) compte quelque 620 membres, principalement à Montréal et à Québec.

 

 

Le personnel de l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont dénonce le projet Optilab

La Confédération des syndicats nationaux (CSN) tenait une manifestation ce midi devant l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont pour dénoncer le projet Optilab. Pour la CSN, ce projet de fusion des laboratoires médicaux comporte des risques importants pour les patient-es et le personnel.

Plusieurs membres du personnel de l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont ont manifesté ce midi devant leur établissement pour dénoncer le projet de fusion des laboratoires médicaux mis de l’avant par le ministre Barrette. Ce projet touche directement le personnel de l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont, des technologistes médicales, en passant par les infirmières, les préposé-es et les agent-es administratives, alors qu’il prévoit de centraliser la plupart des prélèvements dans un laboratoire-serveur, situé au CHUM.

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« Le projet Optilab comporte trop de risques pour être mené de l’avant dans sa forme actuelle. Il y a une expertise incontournable dans les laboratoires médicaux actuellement au Québec. Pourquoi vouloir encore tout centraliser? À l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont, le personnel du laboratoire est au rendez-vous pour répondre aux besoins des patient-es et assister le personnel soignant. La lubie centralisatrice du ministre Barrette risque encore de faire diminuer la qualité des services à la population », déplore Jeff Begley, président de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN).

« Les technologistes médicales de partout au Québec ont de nombreuses raisons de s’inquiéter du projet Optilab, qu’elles soit en milieu urbain ou rural. Combien d’échantillons seront perdus en raison de cette centralisation? Combien de prélèvements devrons-nous reprendre parce que trop de temps aura passé entre le prélèvement et l’analyse? Ce projet va dans le sens contraire de ce que nous devons faire pour améliorer les soins à la population », poursuit Nancy Corriveau, vice-présidente de la Fédération des professionnèles (FP–CSN).

« La CSN poursuit ses interventions pour dénoncer cette fusion des laboratoires médicaux. Nous avons débuté les travaux d’un comité national pour faire état des préoccupations du personnel des laboratoires. Il faut absolument cesser les projets de centralisation qui éloigne les services de la population et ralentisse l’offre de services. Parce que mon labo, j’y tiens, la CSN continuera d’appuyer le personnel des laboratoires », de conclure Jean Lacharité, vice-président de la CSN.

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L’apprentissage tout au long de la vie est essentiel !

Véronique De Sève, vice-présidente
Véronique De Sève, vice-présidente

À la CSN, nous considérons que l’apprentissage tout au long de la vie est essentiel. En effet, la formation continue permet aux travailleuses et aux travailleurs de s’adapter aux bouleversements du marché de l’emploi et de maintenir leur capacité de mobilité et leur autonomie.

Le Québec accuse toujours un retard en matière de formation en milieu de travail par rapport au reste du Canada. Pourtant les besoins sont en croissance, notamment en raison du développement des technologies. Les syndicats doivent s’intéresser de près à cette question.

C’est dans cette optique que la CSN remet encore cette année les bourses Fernand-Jolicœur. La CSN reconnaît ainsi les efforts déployés par les syndicats et leurs membres pour continuer d’acquérir des connaissances et des compétences. Nous souhaitons aussi promouvoir la formation continue en milieu de travail et sensibiliser nos membres à son importance.

Nous invitons les membres et les syndicats à s’inscrire au www.csn.qc.ca/bourses d’ici le 28 février 2017. Les noms des lauréates et des lauréats seront dévoilés au cours de la réunion du conseil confédéral qui se tiendra en mars 2017.

L’éducation est un symbole de progrès social, un passeport vers la réussite, un facteur de développement et une source de fierté. Valorisons la formation continue!

Veronique De Sève
Vice-présidente

Misons sur Radio-Canada

L’honorable Mélanie Joly
Chambre des communes
Ottawa (Ontario), Canada
K1A 0A6

Madame la Ministre,

Comme vous le savez, la fin de l’Auberge du chien noir marque également la fin de la production culturelle à l’interne à Radio-Canada. Plusieurs personnes se retrouvent sans emploi, et la SRC risque de perdre très rapidement toute l’expertise qu’elle a bâtie depuis sa création. Voilà de quoi assombrir les célébrations du 80e anniversaire de notre diffuseur public !

Nous croyons qu’il s’agirait là d’une perte énorme, non seulement pour Radio-Canada, mais pour toute l’industrie culturelle québécoise et canadienne ainsi que pour l’ensemble de notre société. Selon nous, le gouvernement canadien devrait saisir l’occasion de la refonte de la politique culturelle annoncée pour 2017 afin de réévaluer cette orientation de Radio-Canada. Si on veut trouver des solutions durables pour assurer la pérennité de la culture québécoise et canadienne dans un univers numérique dominé par des Netflix, YouTube et Facebook, il faut miser sur Radio-Canada, son rayonnement, son expertise et sa mission. Radio-Canada dispose de tous les atouts pour jouer un rôle proactif pour le rayonnement de notre culture commune, au Québec, au Canada et à l’étranger.

Votre gouvernement a déjà prouvé qu’il croyait au diffuseur public en annulant les compressions budgétaires imposées par le précédent gouvernement conservateur. Nous vous invitons à aller plus loin en augmentant le financement de Radio-Canada jusqu’à 43,50 $ par année par citoyen, ce qui représente la moitié de ce que les démocraties avancées comparables au Canada versent à leur diffuseur public (la moyenne des pays de l’OCDE s’établit à 87 $). Nous croyons que renforcer Radio-Canada est plus qu’une question d’argent. La SRC a déjà été un modèle d’innovation et une référence dans le domaine audiovisuel, grâce à ses artisans. Pour remplir pleinement sa mission de vecteur culturel, on doit lui redonner les moyens de produire des contenus originaux dont la valeur ne se mesure pas nécessairement en cotes d’écoute et en revenus publicitaires.

Il faut changer de paradigme et accepter que la SRC joue un rôle de complémentarité aux médias privés et non de concurrence. Cela implique que Radio-Canada conserve et renforce son expertise à l’interne. Qu’elle soit suffisamment indépendante des revenus privés pour pouvoir redevenir l’extraordinaire laboratoire d’expérimentation et de diffusion des découvertes culturelles (littérature, musique, théâtre, etc.) sur toutes les plateformes, qu’elle a déjà été. 2

C’est ainsi qu’elle pourra remplir entièrement sa mission qui n’est pas celle d’un diffuseur privé uniquement motivé par le profit, mais qui n’est pas non plus celle d’un diffuseur spécialisé confiné à un créneau limité. Nous avons besoin d’une SRC bien soutenue pour partager avec le monde les recherches québécoises et canadiennes portant sur des enjeux planétaires sociaux et scientifiques.

Nous avons besoin de ce tremplin pour rendre accessibles au monde entier les découvertes culturelles qui font l’identité québécoise et canadienne. Seule Radio-Canada peut nous permettre de rayonner ainsi partout dans le monde, mission qu’elle a accomplie avec brio dans le passé. Nous avons aussi besoin de la SRC pour refléter, au Québec et au Canada, toutes les facettes de ce monde dans lequel nous vivons.

Comment penser que les contenus québécois et canadiens originaux pourront se faire une place dans le nouvel univers numérique sans le soutien énergique d’un diffuseur public fort ? Nous partageons entièrement l’objectif du gouvernement de revoir sa politique culturelle à l’aube de la révolution numérique. Nous craignons que cette refonte rate sa cible si elle n’inclut pas la nécessaire réflexion quant au rôle de Radio-Canada, non seulement comme diffuseur, mais également comme producteur de contenus originaux

Jacques Létourneau, président Confédération des syndicats nationaux
Pascale St-Onge, présidente Fédération nationale des communications
Johanne Hémond, présidente Syndicat des communications de Radio-Canada

La CSN rejette tout allègement supplémentaire des normes

Pour la Confédération des syndicats nationaux, les nouvelles normes de sécurité pour les centres d’hébergement privés annoncées l’année dernière ne doivent pas être allégées. La CSN considérait que ces normes, qui se voulaient une réponse du gouvernement à la tragédie de l’Isle-verte, n’allaient déjà pas assez loin.

« À la suite de la catastrophe de l’Isle-verte, le coroner Delage écrivait qu’un système de gicleurs automatique dans un immeuble ne règle pas tous les problèmes, rappelle le vice-président de la CSN, Jean Lacharité. Il recommandait une combinaison de mesures protectrices, dont, surtout, un personnel qualifié en nombre suffisant. Le projet de règlement que pilote aujourd’hui Gaétan Barrette va à l’encontre de cette recommandation : il doit être complètement repensé. Si le gouvernement pense que les organismes à but non lucratif ne sont pas capables de respecter ces normes, nous l’invitons plutôt à réfléchir à un moyen de les soutenir pour qu’ils soient en mesure de le faire ».

Depuis plusieurs mois, la CSN mène campagne contre la privatisation et l’effritement de nos services publics en santé et services sociaux.

Si ton travail te rend malade, change de job?

Blogue de Jean Lacharité

La prévention est le nerf de la guerre en matière de santé et sécurité. C’est en amont qu’il faut agir pour organiser les travailleuses et les travailleurs. Il est inacceptable qu’encore aujourd’hui le travail rende malade ou, pis encore, qu’il tue. Contrairement à ce que pensent les beaux-frères de ce monde, se syndiquer, c’est un incontournable pour réduire les risques associés aux maladies professionnelles et aux accidents de travail.

S’attaquer aux préjugés

La santé et sécurité du travail n’est pas un sujet facile. Souvent, on a peur des préjugés, d’être mal perçu, surtout si le motif est de nature psychologique. C’est facile de taxer nos collègues de faible ou de paresseux alors qu’en réalité ils vivent des moments difficiles. Plutôt que de les clouer au pilori, pourquoi ne pas agir à la source, en s’attaquant directement aux problèmes : les employeurs abusifs et les mauvaises conditions de travail.

Tous les six jours, un travailleur perd la vie à la suite d’un accident de travail. Quotidiennement, ce sont 225 travailleurs qui se blessent. Près de 10 500 jeunes sont blessés, mutilés ou tués au travail chaque année. Nous ne sommes pas tous des superhéros. Aucun travailleur n’est invincible.

Unhappy and depressed businessman

Le rôle du patron

Que ce soit la soudure en espace clos, un entrepôt où s’accumule la poussière et circulent des chariots élévateurs, les hautes cadences sur les chaînes de découpe de volaille ou bien l’employeur qui ne veut pas payer les bottes de travail, les patrons ont un rôle de prévention à jouer, au quotidien.

Soyons très clairs : les employeurs ont une obligation de protéger la santé et d’assurer la sécurité et l’intégrité physique et psychologique des travailleuses et des travailleurs. C’est la loi.

Au-delà de l’individualisme exacerbé

Pour les beaux-frères, la solution est simple : si tu n’es pas content, change de travail. Il s’agit de l’un des principaux arguments pour montrer la porte aux travailleurs insatisfaits de leurs conditions. Pour un employeur, la solution facile est souvent de se départir d’un travailleur usé par ses conditions de travail. À l’inverse, pour un travailleur, trouver un autre boulot n’est pas toujours évident, notamment si il a connu des blessures ou des maladies liées à son travail. Changer de travail, ça veut souvent dire recommencer à zéro (horaire de travail, titre d’emploi, ancienneté).

Or, quand ton seul gagne-pain, c’est ta force de travail, il devient nécessaire de réfléchir à son avenir et à sa sécurité. Dans les faits, les travailleurs investissent beaucoup d’eux-mêmes dans leur travail. Raison de plus de se donner les moyens pour s’assurer qu’à long terme des mesures de prévention en santé et sécurité du travail soient mises en place.

Parce que nos conditions de travail ont un impact sur notre niveau de vie, le meilleur moyen d’améliorer ses conditions de travail et de gagner le respect de son patron, c’est de se syndiquer. C’est la raison pour laquelle la CSN est présente partout sur le territoire pour agir en santé et sécurité du travail.

N’hésitez pas à faire appel à la CSN pour vous syndiquer. 

Toutes les communications demeureront sous le sceau de la confidentialité.

1-800-947-6177 (sans frais et toujours confidentiel)
sesyndiquer@csn.qc.ca

La CSN fière partenaire des RIDM

La Confédération des syndicats nationaux (CSN) est heureuse de s’associer une fois de plus aux Rencontres internationales du documentaire de Montréal (RIDM) qui se tiendront du 10 au 20 novembre pour cette 19e édition.

« Cette année encore, la programmation des RIDM témoigne de la pertinence d’un tel événement à Montréal, qui consacre l’engagement de réalisateurs et de réalisatrices dans leur milieu, a indiqué le président de la CSN, Jacques Létourneau. On ne le dira jamais assez, le point de vue critique est essentiel à la santé des sociétés démocratiques, et le documentaire engagé permet justement de prendre du recul pour mieux comprendre le monde qui nous entoure. »

Pour cette édition du RIDM, la CSN présente 10 longs-métrages

L'année dernière, les RIDM avaient attiré des milliers de personnes durant les 10 jours de la programmation.
L’année dernière, les RIDM avaient attiré des milliers de personnes durant les 10 jours de la programmation.

Pour la troisième année, la CSN s’associe aussi au jury étudiant en tant que présentateur de ce prix avec Téléfilm Canada. Ce jury est formé de six personnes provenant de cégeps de Montréal.

« Nous invitons nos membres et la population à participer en grand nombre à cette édition des RIDM, a poursuivi Jacques Létourneau. Le résultat de la campagne électorale américaine démontre plus que jamais la nécessité de questionner et de s’impliquer pour combattre les idées réactionnaires et militer pour un monde meilleur, égalitaire et juste. C’est notamment ce que visent les documentaires engagés. »

 

Les mandats de grève se multiplient

À l’issue de la première semaine d’une vaste tournée de consultation provinciale, le secteur préhospitalier de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) constate que les paramédics, répartitrices, répartiteurs et employé-es de soutien sont bien déterminés à obtenir un règlement satisfaisant de leur convention collective dans les meilleurs délais.

Au cours de la dernière semaine, les paramédics de Montréal, Laval, Québec, Saint-Jean-sur-Richelieu, Cowansville, Bedford, Waterloo, Oka, Saint-Sylvestre, Saint-Paulin et du Parc des Laurentides ont en effet voté la grève générale illimitée dans des proportions de 98 % à 100 %. Cette grève sera déclenchée au moment opportun, en fonction de l’évolution des négociations. De nombreux autres votes se tiendront au cours des trois prochaines semaines.

« La réponse de nos membres ne pourrait être plus claire. Voter la grève est une décision lourde de sens, rappelle le responsable du secteur préhospitalier de la FSSS–CSN, Jean Gagnon. Notre stratégie respectera la Loi sur les services essentiel, par conséquent, nous maintiendrons, voire améliorerons les services à la population. Toutefois, cette grève va déranger énormément tant au niveau administratif que politique. Le ministre de la Santé et des Services sociaux, Gaétan Barrette, ne veut peut-être pas nous voir à une table de négociation, mais c’est clair qu’il va nous voir dans sa soupe ! »

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Les conventions collectives du secteur préhospitalier sont échues depuis le 31 mars 2015. En négociation, les syndicats CSN, représentant quelque 3600 travailleuses et travailleurs, portent plusieurs revendications communes notamment en ce qui a trait aux salaires, à la retraite progressive, à la santé et à la sécurité du travail ainsi qu’à la surcharge de travail, l’organisation du travail et les horaires de travail (abolition des horaires de faction 7/14). Les associations patronales ont été incapables jusqu’à maintenant de proposer des pistes de solution sur ces questions alors que le ministère de la Santé et des Services sociaux, de son côté, refuse de prendre part aux travaux, contrairement aux précédentes négociations.

Pour seules réponses, les négociateurs de la FSSS–CSN ont reçu une offre de gel salarial pour 2015, assorti d’un montant forfaitaire équivalent à 0,30 $ l’heure travaillée et d’une augmentation de 1,5 % pour 2016. La partie patronale souhaiterait convenir d’un contrat de travail de cinq ans sans convenir immédiatement des augmentations salariales pour les trois dernières années, ce qui est inacceptable pour les syndicats. En ce qui a trait à tous les autres enjeux, la partie patronale exige une négociation à coût zéro. Plusieurs rencontres de négociations sont au calendrier des prochaines semaines avec les regroupements d’employeurs, notamment la Corporation des services d’ambulancies du Québec (CSAQ) ainsi que la Fédération des coopératives de paramédics du Québec (FCPQ).

Horaires de travail
« C’est comme nous dire : si vous voulez améliorer les services, par exemple raccourcir le temps de réponse des paramédics en abolissant les horaires de faction, vous devrez le financer à même vos conditions de travail. Ça n’a pas de bon sens, dénonce le vice-président de la FSSS–CSN, Dany Lacasse. Les horaires de faction devaient être une solution temporaire pour pallier le manque d’effectifs. Ça fait 30 ans que ça dure… En 2016, on ne doit plus accepter que les citoyennes et les citoyens des régions n’aient pas le même niveau de services que ceux des grandes villes. On parle de délais qui peuvent sauver des vies, ici. Nous, on a décidé que les horaires de faction, ça se terminait maintenant, dans cette négociation. Il va falloir que les employeurs et le ministère se le tiennent pour dit. On ne lâchera pas le morceau ».

Plusieurs rencontres de négociations sont au calendrier des prochaines semaines avec les regroupements d’employeurs, notamment la Corporation des services d’ambulances du Québec (CSAQ) ainsi que la Fédération des coopératives de paramédics du Québec (FCPQ).

Surcharge de travail
Par ailleurs, dans les centres urbains, comme à Montréal et à Laval, c’est le problème de la surcharge de travail qui est particulièrement criant et qui doit être réglé maintenant. Or, à la corporation Urgences-Santé il n’y a même pas de date prévue pour la poursuite des négociations sur le renouvellement de la convention collective !

Chronologie d’un chaos annoncé dans les municipalités du Québec

Le projet de loi 110 (PL110) concernant « Le régime de négociation des conventions collectives et de règlement des différends dans le secteur municipal », vient d’être adopté et sanctionné ce 2 novembre par l’Assemblée nationale du Québec.

Inutile et sans fondement, il a été maintes fois décrié par le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) et la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN). De toute évidence, cette loi a été écrite et pensée par des individus qui ne connaissent rien aux relations de travail.

Cette nouvelle loi crée des conditions qui amèneront rapidement des conflits de travail car elle limite la durée du processus de négociation à un délai qui est bien en deçà de la normale dans le secteur municipal et le secteur du transport terrestre. Plus les délais sont courts, plus les travailleurs seront obligés d’appliquer la pression tôt. Plus les enjeux seront majeurs, plus il y aura risque de grève rapide.

Dans les faits, les municipalités du Québec perdront leur autonomielors de négociations. Alors qu’une Ville, en accord avec le syndicat, voudrait continuer à négocier sans l’intervention d’un tiers, le gouvernement pourrait quand même décider d’intervenir. De la même façon, qu’une Ville qui voudrait négocier une convention collective de moins de 5 ans pour des raisons qui lui appartiennent (restructuration à venir, nouveau service à venir, nouveau conseil municipal à venir, etc.), le Gouvernement a décidé que ce ne serait maintenant plus possible.

« D’ailleurs, seuls les maires de Montréal et de Québec se sont réjouis de l’adoption d’une telle loi. Ils sont les seuls avoir souhaité un nouveau cadre législatif pour encadrer les négociations collectives, alors que plusieurs autres maires ont vite compris que cette loi s’avère être un cadeau empoisonné pour les municipalités. C’est un régime d’exception qui n’a aucune justification et qui cible, encore une fois, les employés municipaux et du transport terrestre »de préciser Denis Bolduc, Président du SCFP-Québec.

Cette loi ne menace rien de moins que la paix industrielle et torpille le ministère du Travail. PL110 veut écarter le ministère du Travail du secteur municipal et du transport terrestre Ce ministère est doté d’une grande expertise en matière de relations de travail et assure depuis des décennies la paix industrielle qui règne actuellement dans le secteur municipal et le secteur du transport terrestre.

« Auparavant, il était possible de trouver des solutions intelligentes, efficaces et durables aux demandes, des deux côtés de la table de négociations. Dorénavant, ces discussions se feront sous pression. Le gouvernement vient de créer un déséquilibre historique avec l’adoption de cette loi … la tension risque de monter assez vite ! … » de conclure Denis Marcoux, Président de la FEESP–CSN.

Le SCFP-Québec et la FEESP comptent porter cette cause devant les tribunaux, tout comme ils l’ont fait pour la loi 15 sur les régimes de retraite dans le secteur municipal. Une nouvelle bataille débute.

Le SCFP et la FEESP–CSN représentent la presque totalité des employés municipaux du Québec.

Surveillance de journalistes par la police

La CSN dénonce vigoureusement la surveillance policière dont font l’objet de nombreux journalistes dans l’exercice légitime de leur fonction. En plus de la surveillance de Patrick Lagacé par le SPVM, dont le cas a été rendu public en début de semaine, de nouvelles informations font état de six journalistes travaillant à La Presse, à Radio-Canada et au Journal de Montréal, épiés cette fois-ci par la Sureté du Québec.

La CSN s’inquiète du peu de considération à l’égard du travail journalistique dont font preuve les corps policiers et la justice. « Il y a eu accumulation, dans les dernières années, d’histoires de surveillance policière et de perquisitions chez des journalistes. Pourtant, on l’a dit et redit, l’exercice de la liberté de presse est l’un des fondements d’un système démocratique. En agissant de la sorte, les corps policiers nuisent au travail journalistique en brisant la confiance qui doit s’établir entre un journaliste et une source. Ultimement, ils briment le droit du public d’être bien informé », affirme Jacques Létourneau, président de la CSN.

« Bien que le premier ministre Philippe Couillard ait annoncé de nouvelles mesures afin de protéger les sources, il faudra en faire davantage pour assurer une pratique journalistique saine, estime Pascale St-Onge, présidente de la Fédération nationale des communications (FNC–CSN). Il est grand temps que le gouvernement envisage l’adoption d’une loi qui consacrerait la protection des sources. En 2007, on y était presque arrivé alors que Serge Ménard avait présenté un projet de loi, qui est malheureusement mort au feuilleton lors du changement de gouvernement. »

Des corps policiers qui n’hésitent pas à recourir à la surveillance et aux perquisitions chez des journalistes, et des juges de paix qui délivrent ces mandats sans trop hésiter, le problème semble endémique aux yeux de la FNC–CSN pour qui une enquête indépendante s’avère nécessaire. « Il faut faire la lumière sur ces pratiques. On ne peut et on ne doit pas faire l’économie d’une enquête indépendante exhaustive et rigoureuse, considère Pascale St-Onge. Est-ce la pointe de l’iceberg? Combien d’autres cas ne sont toujours pas connus à l’heure où l’on se parle? »

Pascale St-Onge rappelle que les journalistes membres de la FNC–CSN qui ont été victimes de surveillance policière pourront compter sur leur syndicat et sur la CSN pour les épauler.

Un rôle accru pour le secteur privé maintenant consacré

Le ministre de la Santé et des Services sociaux, Gaétan Barrette, a procédé ce matin au dépôt du projet de loi 118 visant à encadrer les laboratoires médicaux, les centres de services orthopédiques et les centres de physiologie respiratoire du secteur privé. La CSN y voit, encore une fois, un transfert de ressources publiques vers le secteur privé.

La loi vient élargir la portée des activités des laboratoires privés en autorisant les examens et les analyses réalisés à des fins de recherche ou de développement, ainsi que ceux effectués en vue d’un dépistage ou d’un suivi de la condition physique. Tout indique que ce projet de loi vise à transférer de plus en plus d’examens d’imagerie médicale aux cliniques privées, le tout aux frais de la Régie de l’assurance-maladie du Québec. En juillet dernier, le ministre annonçait en effet la gratuité des services d’échographie en clinique médicale privée, ajoutant que le scan et l’IRM suivraient sous peu.

« Si on doit se réjouir du fait que des patientes et des patients n’auront plus à payer pour de nombreux examens médicaux et de laboratoires nécessaires à leur santé, il est déplorable que le gouvernement mise une fois de plus sur le privé pour rendre les services à même les fonds publics, dénonce le vice-président de la CSN, Jean Lacharité.

« Nous craignons qu’on draine encore les ressources publiques vers des entreprises privées. La responsabilité du gouvernement ne se limite pas à payer des services. Il doit aussi les organiser de façon à renforcer la santé publique, l’efficience et le continuum des services et en assurer la maîtrise. Alors qu’on s’apprête à vider des laboratoires de leur main-d’œuvre partout au Québec, avec le projet Optilab, comment se fait-il qu’on ne se soit même pas demandé s’il n’y avait pas moyen de rapatrier au moins une partie de ces activités dans le secteur public ? Veut-on confier toute l’imagerie médicale au privé ? »

La CSN mène campagne depuis plusieurs années contre la privatisation du réseau de la santé et des services sociaux et l’effritement du système public. Sous le coup des politiques d’austérité menées par le gouvernement Couillard et des réformes engagées par le ministre Barrette, le caractère public de nos services de santé et de nos services sociaux est menacé plus que jamais.

Le projet de loi 110 est adopté !

Le projet de loi 110, Loi concernant le régime de négociation des conventions collectives et de règlement des différends dans le secteur municipal, a été adopté aujourd’hui par l’Assemblée nationale et devrait être sanctionné jeudi ou vendredi.

La FEESP–CSN, conjointement avec le SCFP, réagiront rapidement après avoir pris connaissance du texte final. « Nous allons prendre le temps de bien analyser la version finale de la Loi et ensuite évaluer les différentes options qui s’offrent à nous, », a déclaré Yvon Godin, vice-président de la FEESP–CSN.

Ensemble, la FEESP–CSN et le SCFP représentent la vaste majorité des travailleuses et des travailleurs municipaux et de transport en commun qui seront touchés par cette nouvelle loi.

Bandeau noir

Les sages-femmes dénoncent la réforme Barrette

Le Regroupement Les sages-femmes du Québec (RSFQ), en entente de service avec la CSN, est préoccupé de l’intransigeance manifestée par le gouvernement dans l’amorce de leurs négociations. « Le porte-parole du ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) a d’emblée exprimé une fin de non recevoir pour la majorité de nos demandes et soutient que la négociation se fera à coût zéro. Cette position idéologique du MSSS nous inquiète grandement », souligne d’entrée de jeu la présidente du RSFQ, Mounia Amine.

« Le ministre Barrette ajoute à sa fermeture l’obligation de nous soumettre à un exercice de reddition à outrance et à des mesures d’optimisation. Or, nous nous prêtons déjà à un exercice complet de reddition de comptes, demandé par le MSSS à la dernière ronde de négociation et mis en place avec sa participation. Cet exercice montre que les sages-femmes font les suivis complets pour lesquelles elles sont payées, voire plus. Nous savons que la reddition à outrance attendue du MSSS n’optimisera pas nos services comme il le prétend, mais aura plutôt comme conséquence de diminuer le temps clinique alloué à la clientèle. Nous refusons d’aller dans cette voie, qui mettrait en péril la qualité des services », enchaîne la présidente du Regroupement.

Des économies substantielles

L’analyse de coûts publiée le 5 mai dernier le démontre : la pratique sage-femme permet de réaliser des économies substantielles. « Un accouchement avec sage-femme coûte moins cher qu’avec un médecin. « Le système de santé canadien pourrait économiser près de 25 millions de dollars si le taux de césariennes (d’environ 26 % au Canada) était ramené au maximum de 15 % recommandé par l’Organisation mondiale de la santé. C’est sans compter les autres économies engendrées par ce modèle de pratique. Les sages-femmes font partie de la solution et le MSSS le sait », ajoute Caroline Auclair, sage-femme de la Maison de naissance de la Rivière, à Nicolet.

« Sans compter qu’on ne peut, à ce jour, quantifier tous les bénéfices à moyen et long termes du suivi sage-femme pour la santé de la population. C’est précisément le fruit de la grande disponibilité dédiée à notre clientèle qui explique nos excellents résultats. Or, à ce jour, notre garde n’est pas compensée suffisamment, elle est de l’ordre de 2 $ l’heure », comparativement à 1 h /8 h de garde pour l’ensemble des professionnel-les », précise-t-elle.

Des promesses non tenues

Mounia Amine rappelle au gouvernement qu’il s’est engagé, en 2008, à ce que 10 % des femmes québécoises puissent accoucher avec une sage-femme, dans le cadre de sa Politique de périnatalité 2008-2018. Pourtant, après 17 ans de légalisation, on atteint à peine le 3 % en 2016, loin derrière nos comparables, l’Ontario, à 15 %, et la Colombie-Britannique, à 21 %. Pourquoi ce blocage dans le déploiement des services alors que les sages-femmes sont un atout au système de santé québécois ?

« Nous espérons que le ministre Barrette réalise la valeur ajoutée de ce notre modèle de pratique et que les mandats à la table de négociation en soient le reflet. Nous demandons donc au gouvernement de joindre la parole aux actes en investissant dans le déploiement des services de sage-femme et en reconnaissant équitablement ce modèle de pratique. Nous n’accepterons ni recul, ni négociation à coût zéro », conclut-elle.