Le plan du gouvernement Couillard déçoit

Bien que le gouvernement annonce un investissement de 200 millions de dollars sur cinq ans dans sa stratégie d’action jeunesse, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) et la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ) se disent déçues de constater que l’une des problématiques majeures affectant les jeunes, soit les disparités de traitement, a simplement été repoussée dans le temps sans échéancier précis.

La création d’un groupe de travail sur les disparités de traitement, qui sera formé de représentantes et représentants du ministère des Finances, du ministère du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale et de Retraite Québec, tel qu’annoncée le 9 décembre, laisse suprises les centrales syndicales du fait que beaucoup d’études ont déjà été réalisées jusqu’ici. En outre, la CSN et la FTQ jugent que le gouvernement aurait dû s’attaquer non seulement aux régimes de retraite, mais aussi aux régimes d’assurance collective et aux clauses orphelins qui se développent illégalement dans plusieurs milieux de travail.

stratégie d’action jeunesse, Alex Roy, membre du comité national des jeunes CSN
Alex Roy, membre du Comité national des jeunes de la CSN

« Il est temps pour le gouvernement de proposer des solutions aux véritables problèmes, qui devraient rapidement se concrétiser par le dépôt d’un projet de loi. Le temps est maintenant à l’action », d’affirmer Véronique De Sève, vice-présidente de la CSN.

« Depuis 2004, il y a une tendance, en particulier dans le secteur privé, à mettre en place de nouveaux genres de régime à prestations déterminées, et à cotisation déterminée. Ces régimes peuvent être mis en place soit en fonction des catégories d’emploi, ou en fonction de l’ancienneté, avec un type de régime pour les anciens employé-es et un autre pour les nouveaux employé-es. Le nombre de participants actifs dans ce genre de régime a augmenté de 18 000 en 2004 à 581 000 en 2014 », d’ajouter Serge Cadieux, le secrétaire général de la FTQ.

Selon Maxime Sabourin, président du Comité jeunes de la FTQ, « il faut éviter d’isoler la question des retraites de celle des assurances collectives. En ce sens, une solution globale devra passer par une modification législative des normes du travail. »

La dernière stratégie d’action jeunesse a pris fin en 2014. Il était donc plus que temps de la renouveler. Par contre, nous déplorons l’absence de traitement des enjeux des jeunes travailleuses et travailleurs.

« Le gouvernement se targue d’être celui de la jeunesse, déclare Alexandre Roy, du comité des jeunes de la CSN. Malheureusement, le dépôt de cette stratégie d’action ne nous permet pas d’espérer la fin des iniquités intergénérationnelles que nous connaissons aujourd’hui. Nous nous serions attendus à plus d’actions structurantes qui soient à la hauteur des besoins, tout particulièrement en ce qui concerne l’emploi, la prolifération des différents statuts d’emploi (temps partiels, occasionnels, étudiants, etc.) qui causent de la précarité et qui sont souvent des occasions de multiplier les iniquités sur le dos des plus jeunes.

Enfin, nous déplorons l’absence d’éléments importants qui auraient dû être présents dans la stratégie :

  • Une loi cadre sur la conciliation famille-travail-études. Il est ironique de constater que la stratégie d’action traite de la question de la garde des enfants, alors que ce même gouvernement s’entête à saccager les services de garde.
  • Le financement des forums jeunesse. Il s’agit d’un lieu de concertation qui a fait ses preuves. Malheureusement, leur financement a été coupé au cours des dernières années.
  • Le financement et l’accès aux études supérieures, notamment en instaurant la gratuité scolaire dans tous les ordres d’enseignement et en assurant une offre de formation collégiale diversifiée, tout en maintenant le caractère national des programmes et des formations, dans toutes les régions du Québec.
  • L’importance d’effectuer des analyses différenciées selon les sexes qui soient intégrées dans tous les travaux reliés à la stratégie d’action jeunesse.

 

Rappels

La première Politique québécoise de la jeunesse a été adoptée en 2001, sous le gouvernement de Bernard Landry. Elle a été suivie de trois plans d’action. En 2013, le Parti Québécois a lancé une consultation présidée par Léo Bureau-Blouin. Un livre blanc a finalement été déposé. En septembre 2015, le gouvernement du Parti libéral consultait les différents acteurs sur une Politique jeunesse, qui a été déposée le 30 mars 2016. La stratégie d’action jeunesse déposée aujourd’hui vise à définir comment cette Politique sera déployée pour les prochaines cinq années. La stratégie d’action comporte 90 mesures, dont 60 nouvelles, et prévoit un investissement de 200 M$ sur cinq ans.

À propos

La FTQ, la plus grande centrale syndicale au Québec, représente plus de 600 000 travailleurs et travailleuses. La CSN représente près de 325 000 travailleuses et travailleurs regroupés dans quelque 2000 syndicats présents dans tous les secteurs d’activité.

La caravane 5-10-15 à la rencontre de ministres du gouvernement québécois

Ce matin, la Caravane montréalaise de la campagne 5-10-15 ira à la rencontre de trois ministres du gouvernement québécois. Les bureaux de la ministre de l’Économie, Dominique Anglade, de la ministre de l’Immigration, de la Diversité et de l’Inclusion, Kathleen Weil, et de la ministre responsable de la Condition féminine, Lise Thériault, seront tour à tour visités par une délégation des membres de la campagne. Leur message : l’amélioration des conditions de travail et de vie des femmes passe par une hausse du salaire minimum à 15 $ l’heure.

« Non seulement les femmes sont surreprésentées dans les emplois au salaire minimum, mais elles occupent également 57 % des emplois de moins de 15 $ au Québec. N’est-il pas étonnant qu’en 2016, ce soit encore les emplois traditionnellement occupés par des femmes qui soient les moins bien rémunérés ? », s’indigne Mélanie Gauvin, porte-parole de la campagne 5-10-15. D’autant plus que les femmes sont celles qui s’absentent encore le plus du travail pour répondre à des obligations familiales. En 2015, les femmes s’étaient absentées en moyenne 72 heures, comparativement à 17 heures pour les hommes.

« La hausse du salaire minimum à 15 $ et l’ajout de 10 jours de congé payé pour maladie et responsabilités familiales dans les normes minimales du travail sont des mesures concrètes pour freiner l’appauvrissement et atteindre une plus grande égalité hommes/femmes », ajoute la représentante.

Par ailleurs, madame Gauvin rappelle que le fait d’avoir un emploi ne permet pas nécessairement de se sortir de la pauvreté. Près de 11 % des demandes aux banques alimentaires sont faites par des gens ayant un revenu d’emploi. « N’est-il pas indigne qu’une société comme la nôtre ne puisse pas garantir aux travailleuses et travailleurs un salaire décent ? », conclut la porte-parole.

La CSN salue le rapport du Directeur de santé publique de Montréal

La Confédération des syndicats nationaux salue la publication du rapport émis par le Directeur de santé publique de Montréal (DSP–M) au sujet des agences de location de personnel.

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« Le rapport met en lumière les problèmes fondamentaux liés à ces agences de placement, un secteur affichant actuellement une croissance fulgurante. Les emplois offerts par celles-ci sont précaires, à bas salaire, et les personnes immigrantes y sont surreprésentées. Les travailleuses et les travailleurs qui utilisent les services de ces agences sont souvent très scolarisés même si ces emplois exigent généralement peu de compétences, de préciser Jean Lacharité, vice-président de la CSN. Les emplois les plus dangereux sont souvent confiés à ces agences, ce qui permet à certains employeurs d’externaliser les risques liés à la santé et à la sécurité du travail afin d’afficher un dossier plus reluisant à la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST). »

Selon le rapport, les emplois dans les agences présentent un risque variant de élevé à extrême de lésions professionnelles, et les périodes d’indemnisation y sont plus longues, ce qui s’explique probablement par la gravité des lésions.

« Plus de 80 % des agences sont situées dans le Grand Montréal et les travailleuses et les travailleurs qu’elles emploient sont trop souvent invisibles. La relation tripartite d’emploi (client-agence-salarié) rend l’application de la Loi sur la santé et la sécurité du travail (LSST) fort difficile. Les agences et leurs clients se renvoient la balle, que ce soit pour la simple responsabilité de fournir des équipements, la formation ou la prise en charge des accidents. Tous ces facteurs compromettent le droit à des conditions de travail sécuritaires », de dénoncer Dominique Daigneault, présidente du Conseil central du Montréal Métropolitain (CCMM–CSN).

« Dans un contexte d’emplois multiples, il devient difficile de repérer la source des maladies qui se développent à long terme. Les travailleuses et les travailleurs d’agences sont aussi vulnérables du fait qu’il leur est très difficile d’exercer un droit de refus ou de signaler un accident de travail chez le client puisqu’ils pourraient perdre leur emploi. En ce sens, le taux de déclaration des accidents est clairement sous-évalué. La CSN revendique un encadrement strict des agences par le biais d’une réforme législative de toutes les lois du travail qui touchent à leurs activités. Cette réforme viserait à contrer les nombreuses difficultés que génère la relation tripartite et créées par le vide règlementaire actuel, en assurant un traitement juste et équitable des travailleuses et des travailleurs d’agences », de conclure Jean Lacharité.

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 325 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

 

 

Protéger les journalistes indépendants contre les poursuites

La poursuite intentée récemment par le chroniqueur Richard Martineau contre un média indépendant et deux de ses collaborateurs pigistes soulève de nombreuses questions quant à la protection des journalistes indépendants contre les poursuites abusives.

 « L’AJIQ est extrêmement inquiète d’apprendre qu’une chronique satirique, publiée en février dernier par Marc-André Cyr dans Ricochet, vaut au média, au chroniqueur et à l’illustrateur du texte, Alexandre Fatta, une poursuite conjointe de 350 000 $ en dommages et intérêts pour diffamation. Quoi qu’on pense du texte et des caricatures en cause et sans prendre position sur le fond du litige, nous estimons que cette poursuite représente un grave précédant », affirme le président de l’AJIQ, Simon Van Vliet qui est également un collaborateur de Ricochet.

Améliorer la protection des journalistes indépendants

« Faute de moyens financiers suffisants, Ricochet ne dispose d’aucune assurance responsabilité civile lui permettant d’assumer les frais judiciaires d’une poursuite en Cour supérieure et encore moins de payer des dommages exorbitants comme ceux réclamés par M. Martineau. Le média indépendant se voit donc contraint de lancer une campagne de sociofinancement pour assurer sa défense et celle de ses collaborateurs pigistes. Cette situation est inacceptable et confirme la nécessité d’un financement adéquat des médias indépendants qui leur permettrait d’honorer les 10 principes du contrat équitable énoncés par l’AJIQ, dont la protection juridique des journalistes en cas de poursuite est un élément-clé », souligne le président de l’AJIQ.

De plus, alors que la Loi sur la presse prévoit qu’aucune action judiciaire ne peut être intentée sans préavis contre une entreprise de presse, cette protection ne semble pas s’appliquer aux médias électroniques, comme Ricochet, qui ne sont pas enregistrés en vertu de la Loi sur les journaux et autres publications, vieille de plus de 50 ans.

« Pourquoi M. Martineau a-t-il choisi de procéder directement avec une poursuite, plutôt que de demander une rétractation ou un droit de réplique. La Loi sur la presse précise par ailleurs qu’une telle action doit être entamée dans les trois mois suivants la prise de connaissance de l’article par la partie qui s’estime lésée. Pourquoi avoir attendu plus de six mois? », s’interroge Simon Van Vliet. « Cette affaire démontre que la précarité dans laquelle (sur) vivent depuis trop longtemps les journalistes et les médias indépendants fragilise dangereusement leur liberté de parole et d’action », conclut-t-il.

À propos de l’AJIQ : L’Association des journalistes indépendants du Québec, fondée à Montréal en 1988, est la seule organisation au Québec qui vise à améliorer les conditions de pratique, à favoriser le développement professionnel et à valoriser la contribution des journalistes indépendants à la production d’une information de qualité et d’intérêt public. L’AJIQ est affiliée à la Fédération nationale des communications de la CSN, le plus important regroupement de travailleurs et de travailleuses de l’information au Québec.

 

Le travail contre la violence envers les femmes n’est pas terminé

Encore cette année, la CSN tient à souligner le tragique anniversaire de la tuerie de l’École Polytechnique et en profite pour lancer un appel pressant en faveur de l’élimination de toute forme de violence à l’endroit des femmes.

« À de nombreuses reprises en 2016, les manchettes ont démontré qu’il faut se relever les manches et continuer la lutte contre ce fléau. Les violences envers les femmes s’alimentent des inégalités entre les sexes qui perdurent dans de nombreux milieux et de l’inertie de la classe politique. Il faut s’attaquer dès maintenant et de façon concrète aux stéréotypes qui permettent à ces violences de se développer », a souligné d’entrée de jeu la vice-présidente de la CSN, Véronique De Sève.

Cette dernière évoque notamment les dénonciations d’agressions de femmes autochtones par des policiers et les événements de l’Université Laval, qui ont soulevé l’indignation de la société tout entière. « Malheureusement, l’issue de l’enquête concernant les policiers de Val d’Or n’a pas donné les résultats escomptés par les plaignantes. Nous souhaitons vivement la commission d’enquête publique indépendante que nous demandons depuis longtemps au gouvernement Couillard pour que toute la lumière soit faite sur le racisme systémique envers les femmes autochtones et sur le comportement du corps policier à leur endroit », a-t-elle poursuivi.

« Chaque fois que les médias révèlent de nouveau cas d’agression sexuelle comme ceux survenus à l’Université Laval, les voix s’élèvent pour les dénoncer, poursuit-elle. Mais tous les jours, des femmes se font agresser, harceler, subissent des comportements sexistes, vivent du harcèlement, et plusieurs gardent le silence. Lutter contre la culture du viol et contre la violence en général, c’est agir en amont pour que de tels comportements ne soient jamais tolérés. C’est tout mettre en place pour que les femmes puissent les dénoncer en étant sûres d’être entendues et soutenues. »

« Le 6 décembre 1989, 14 femmes ont été froidement assassinées par un misogyne. Ce drame nous rappelle encore une fois qu’il faut combattre collectivement tous les comportements violents et sexistes que subissent les femmes au quotidien. C’est une condition sine qua non si nous voulons continuer à évoluer comme société dite égalitaire », a conclu Véronique De Sève.

 

80 000 cartes postales remises au PM Couillard en faveur d’un réinvestissement massif

Le gouvernement du Québec doit enfin écouter le cri du cœur de dizaines de milliers de parents et de travailleuses et travailleurs des services de garde en centres de la petite enfance, en milieu familial régi et en milieu scolaire. Il doit réinvestir massivement pour assurer le développement des services de qualité dispensés à près de 400 000 enfants. C’est l’essentiel du message livré aujourd’hui par des manifestants venus déposer des dizaines de milliers de cartes postales aux bureaux de Philippe Couillard, à Montréal, tout comme à Saint-Félicien. (Voir la vidéo)

Saint-Félicien, photo : Jeannot Lévesque
Saint-Félicien, photo : Jeannot Lévesque

Au total, près de 80 000 cartes postales ont été signées par la population et les travailleuses et travailleurs de toutes les régions depuis le lancement de la campagne de la CSN Un réseau qui fait grandir, le 28 février dernier. De ce nombre, 25 000 cartes ont déjà été déposées à l’Assemblée nationale, le 15 mars dernier, pour réclamer du gouvernement un changement de cap.

Montréal, photo : Michel Giroux
Montréal, photo : Michel Giroux

« Le premier ministre Philippe Couillard doit se montrer sensible à cette démarche qui a permis de rejoindre un à un des parents, des salarié-es, des spécialistes et des personnalités de tous horizons et ce, dans toutes les régions, affirme Jacques Létourneau, président de la CSN. Tous réclament la fin de la modulation des tarifs selon le revenu familial, l’arrêt des compressions budgétaires récurrentes de dizaines de millions de dollars et un réinvestissement significatif dans le réseau des services de garde. Deux années d’austérité ont permis au gouvernement d’engranger des surplus de 3,7 milliards de dollars en 2016, dont 1,5 milliard dédiés au Fonds des générations. Il a donc amplement les marges de manœuvre pour remettre le réseau sur ses rails. »

Jacques Létourneau, président de la CSN, Montréal, photo : Michel Giroux
Jacques Létourneau, président de la CSN, Montréa,l photo : Michel Giroux

Un choc tarifaire déplorable

La CSN rappelle que le gouvernement a imposé, le 1er avril 2015, des hausses tarifaires additionnelles et indexées annuellement aux parents fréquentant un service de garde régi à contribution réduite pour un total de 160 millions de dollars par année, tout en mettant ainsi en cause l’universalité et l’accessibilité aux services de garde. En milieu scolaire, la contribution a aussi augmenté, en plus d’une hausse du coût des activités pédagogiques.

Un parti pris pour les garderies commerciales

Au fil des ans, la CSN constate que les gouvernements libéraux successifs ont mis en place des mesures pour favoriser le développement de garderies commerciales : pour certaines, en leur accordant davantage de places à contribution réduite et, pour d’autres, par le biais de la bonification du crédit d’impôt versé aux parents pour frais de garde. En 2003, ces garderies privées représentaient 16 % du total des places, contre 35 % aujourd’hui.

Saint-Félicien, photo : Jeannot Lévesque
Saint-Félicien, photo : Jeannot Lévesque

 Des compressions inadmissibles

Les compressions de 300 millions de dollars imposées depuis 2014 font très mal aux enfants et aux travailleuses et travailleurs. En CPE : diminution des heures consacrées à l’alimentation, à la désinfection et à l’entretien sanitaire, à l’accompagnement des enfants aux besoins spécifiques ainsi que le non-remplacement du personnel. En milieu familial régi : baisse des ressources dédiées à l’aide pédagogique et à l’aide aux enfants ayant des besoins spécifiques. En milieu scolaire : réduction des achats de matériel ainsi que du temps de planification et de préparation au détriment de la diversité des activités des enfants.

Véronique De Sève, vice-présidente de la CSN, Saint-Félicien, photo : Jeannot Lévesque
Véronique De Sève, vice-présidente de la CSN, Saint-Félicien, photo : Jeannot Lévesque

À bout de souffle !

« Ça ne peut plus continuer ! lancent en cœur Louise Labrie, représentante du secteur des CPE, Julie Legault, du Syndicat des responsables en service de garde (RSG) en milieu familial de l’Outaouais, toutes deux de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN), et Gabrielle Messier, du Syndicat du soutien scolaire Chemin-du-Roy affilié à la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN). Tout le monde est à bout de souffle tellement on nous oblige à faire beaucoup plus avec beaucoup moins. C’est sans compter les impacts extrêmement négatifs sur la santé physique et psychologique de nos travailleuses et de nos travailleurs de même que pour les RSG qui, dans bien des cas, sont contraintes d’abandonner leur service de garde pour aller au secteur privé. »

Montréal, photo : Michel Giroux
Montréal, photo : Michel Giroux

À propos de la CSN

Quelque 11 000 travailleuses et travailleurs en CPE ainsi que 3200 RSG reconnues sont membres de la FSSS–CSN. Plus de 8000 éducatrices en service de garde en milieu scolaire sont représentées par la FEESP–CSN. Plus globalement, la Confédération des syndicats nationaux compte plus de 325 000 membres présents dans tous les secteurs d’activité.

 

La nécessité d’un réinvestissement massif s’impose plus que jamais

« Le surplus budgétaire de 1,7 milliard $ constaté par le ministre Leitão aujourd’hui impose plus que jamais un réinvestissement massif dans les services publics et les programmes sociaux », a plaidé le président de la Confédération des syndicats nationaux (CSN), Jacques Létourneau.

« Depuis son élection, le gouvernement n’a cessé de démanteler l’État social québécois qui est de moins en moins en mesure d’assumer son rôle auprès de la population et dans les régions, a poursuivi le porte-parole syndical. Les milliards de compressions ne peuvent être considérés comme le résultat d’une saine gestion, mais comme une véritable opération de démolition des services publics de santé, de services sociaux, d’éducation et des autres missions fondamentales de l’État québécois. Les mesures d’austérité ont aussi fragilisé le rôle des groupes communautaires au Québec et considérablement nui à l’emploi et au développement des régions. »

En effet, les dépenses en éducation (3 %) et dans la santé et les services sociaux (2,4 %) dans le dernier exercice budgétaire étaient sous les coûts de système. « Ces services à la population et les conditions de travail des employé-es ont continué d’être mis à mal par les politiques austères des libéraux », a mentionné Jacques Létourneau. La CSN avait dénoncé cette façon de faire.

Avec ce surplus de 1,7 milliard, le gouvernement atteint presque son objectif de 2 milliards $ pour l’année en cours, un montant qu’il souhaite verser entièrement dans le Fonds des générations. L’année dernière, le surplus budgétaire s’était élevé à 3,7 milliards $, dont 1,5 milliard avait été versé au Fonds des générations. « Le gouvernement Couillard a la responsabilité d’assurer la pérennité des services publics, a ajouté le président de la CSN, il doit donc cesser de creuser le déficit social et de réinvestir massivement dans l’ensemble des services publics et des programmes sociaux. »

Demain, à Montréal et à Saint-Félicien, la circonscription du premier ministre Couillard, la population et l’ensemble du personnel des services de garde éducatifs sont invités à manifester pour un réinvestissement dans la petite enfance, un programme qui a subi son lot de coupes et de hausses de tarifs.

La réussite éducative au cœur des actions de la CSN

La CSN participe activement à la consultation sur la réussite éducative qui se déroule actuellement et jusqu’à demain au Centre des congrès de Québec. Cette rencontre nationale vient clore une série de consultations initiées par le ministre de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur, M. Sébastien Proulx.

Consultations publiques sur la réussite éducative | Photo : Clément Allard
Consultations publiques sur la réussite éducative
Photo : Clément Allard

« Pour nous à la CSN, affirme Véronique De Sève, vice-présidente de la CSN, il est primordial d’être présents à ce forum en raison des enjeux majeurs soulevés dans le cadre des discussions sur l’atteinte du plein potentiel de tous les élèves,  sur le contexte favorisant le développement, l’apprentissage et la réussite éducative, de même que sur le rôle et la place de tous les partenaires autour de ces enjeux. »

Véronique De Sève, vice-présidente de la CSN, participe à la consultation publique. | Photo : Clément Allard
Véronique De Sève, vice-présidente de la CSN, participe à la consultation publique.
Photo : Clément Allard

La CSN est l’une des organisations syndicales les plus représentatives dans le secteur de l’éducation avec plus de 22 000 travailleuses et travailleurs en services de garde en centres de la petite enfance, en milieu familial régi et en milieu scolaire. Elle regroupe également la majorité des enseignantes et des enseignants de niveau collégial et universitaire.

 Suivre en direct sur YouTube »

 

 

Un frein à l’attraction et à la rétention de la main-d’œuvre dans le secteur public

Les centrales syndicales observent que le retard de la rémunération globale des salarié-es de l’État par rapport aux autres travailleurs québécois constituent encore aujourd’hui un obstacle à l’attraction et à la rétention de la main-d’œuvre au sein des services publics québécois.

Dans son rapport annuel consacré à la rémunération des salariés de l’État, l’Institut de la statistique du Québec (ISQ) constate que la rémunération globale – incluant le régime de retraite et autres avantages sociaux – des travailleuses et des travailleurs du secteur public accuse un retard de 9,3 % par rapport aux autres salariés québécois, et ce, pour des emplois comparables. Une situation jugée stable par l’ISQ comparativement à son dernier rapport publié à pareille date l’an dernier.

« Nous dénonçons cette situation depuis plusieurs années, rappelle la présidente de la CSQ, Louise Chabot. Ce retard salarial rend difficile le recrutement de nouveaux salariés dans les réseaux de la santé, des services sociaux et de l’éducation. La population québécoise désire avoir accès à des services publics de qualité. Nous devons donc accepter de rémunérer adéquatement les employés qui offrent ces services. »

Pour certains titres d’emploi comme ceux des ouvriers spécialisés, l’écart de la rémunération globale s’élève à plus de 40 %. « Les jeunes qui sortent de nos écoles ne sont pas idiots, déclare Daniel Boyer, président de la FTQ. Pourquoi envisageraient-ils de faire carrière dans les réseaux de la santé ou de l’éducation quand le secteur privé demeure beaucoup plus attrayant? Poser la question, c’est y répondre. »

Pour la vice-présidente de la CSN, Francine Lévesque, le gouvernement doit poursuivre les travaux relatifs aux mesures d’attraction et de rétention dans le secteur public. « Il a été convenu avec le gouvernement d’instaurer des mesures particulières visant à améliorer la capacité de nos réseaux publics à attirer de la main-d’œuvre. C’est le cas des primes d’attraction pour les ouvriers spécialisés ou les psychologues, notamment. Nous avons également mis sur pied avec le Conseil du trésor de nombreux comités de travail visant à améliorer ces mesures. Le Conseil du trésor doit maintenant amorcer ces travaux avec tout le sérieux qu’exige l’état des lieux effectué par l’ISQ aujourd’hui. »

Ottawa doit agir pour dénouer la crise du bois d’œuvre !

La Fédération de l’industrie manufacturière–CSN interpelle le gouvernement canadien afin que celui-ci intervienne avec force et conviction pour régler le différend qui l’oppose aux États-Unis dans le dossier du bois d’œuvre. Rappelons qu’avec le dépôt aujourd’hui d’une requête de la part de l’industrie forestière américaine, les autorités réagiront en imposant, six mois plus tard, une surtaxe de 25 % sur le bois canadien.

La FIM-CSN exhorte le gouvernement fédéral à déployer tous les efforts en vue d’un règlement favorable à tous et qui tienne compte des particularités de l’industrie du bois d’œuvre québécoise. « Le compte à rebours est maintenant commencé. Il faut qu’Ottawa passe de la parole aux actes et ce, de façon urgente, autant avec l’administration actuelle qu’avec celle de Monsieur Trump » estime Alain Lampron, président de la FIM–CSN.

Les conflits commerciaux qui opposent les états et les grandes compagnies font toujours les mêmes victimes, « c’est encore des milliers de travailleurs et de travailleuses de l’industrie du bois d’œuvre qui vivent l’incertitude quant à leur avenir. À la veille de la période des fêtes, ils auraient pu s’en passer », déplore Alain Lampron. Selon la FIM–CSN, le gouvernement fédéral doit mettre en place des mesures qui permettront à l’industrie de traverser la crise en assurant la préservation des emplois.

Se donner les moyens de défendre nos laboratoires médicaux

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La CSN est la seule organisation à intégrer les préoccupations de l’ensemble du personnel des laboratoires médicaux dans ses interventions et ainsi développer une vision englobante de l’avenir de nos laboratoires médicaux.

Sous le thème Mon labo, j’y tiens, la CSN a organisé une tournée de manifestations partout au Québec et poursuit les actions pour faire reculer le ministre Barrette sur le projet Optilab, qui vise la fusion des laboratoires médicaux en 11 grappes formées de laboratoires serveurs et associés.

Le projet Optilab représente trop de risques pour être poursuivi dans sa forme actuelle. Comment le ministre peut-il accepter de voir un plus grand nombre d’échantillons perdus et ainsi réduire la qualité des soins à la population ? Comment les régions se relèveraient de la perte d’emplois de qualité ? Comment accepter de voir les temps d’attente augmenter pour la population ? Autant de questions qui trouvent bien peu de réponses du ministre et des directions des établissements.

Pour porter les revendications des technologistes médicales et de l’ensemble du personnel des laboratoires, la CSN met les moyens nécessaires.

Lancement des travaux du comité prévu à la convention collective CSN

Le 10 novembre dernier, se tenait la première rencontre du comité de la lettre d’entente numéro 7 prévu à la convention collective pour discuter des enjeux des laboratoires médicaux. La CSN est la seule organisation syndicale qui a obtenu un endroit privilégié pour discuter avec le comité patronal de négociation du secteur de la santé et des services sociaux (CPNSSS) des questions reliées notamment aux impacts des réorganisations dans les laboratoires et pour convenir de recommandations.

Le comité ad hoc de la CSN, qui a le mandat d’appuyer les travaux en lien avec la convention collective, est composé de : Mélissa Gaouette, vice-présidente responsable des techniciennes, techniciens et professionnel-les à la FSSS-CSN, Hugo Dion, conseiller syndical, Yasmine Leclerc du CHU Sainte- Justine, Martin Bordua de l’Hôpital Santa Cabrini, Lesly Meunier du CSSS Memphrémagog et Josette Drouin du CSSS de Bécancour-Nicolet-Yamaska. Le comité de la lettre d’entente numéro 7 est pour sa part composé de 5 représentant-es de la CSN et de 5 représentant-es du CPNSSS.

Lors de cette première rencontre, nous avons demandé à être tenus informés du développement des orientations ministérielles sur l’enjeu des laboratoires médicaux. Nous avons d’ailleurs profité de cette rencontre pour mettre de l’avant notre vision globale des laboratoires médicaux, en souhaitant que nos travaux nous permettent non seulement de couvrir les préoccupations des technologistes médicales, mais aussi celles des autres membres du personnel touché par ce projet de fusion des laboratoires médicaux. Ce lieu d’échanges nous a permis de mettre de l’avant les recommandations issues d’un groupe de travail de la CSN composé de technologistes médicales.

Il est important d’expliquer que la fusion des laboratoires préoccupe plusieurs salarié-es du réseau, des technologistes médicales, infirmières, infirmières auxiliaires, en passant par les préposé-es, agentes administratives, les techniciens en génie biomédical et les techniciens en électronique et informatique. En effet, des membres du personnel de bureau et de l’administration (catégorie 3) et des techniciennes, techniciens et professionnel-les (catégorie 4) sont touchés par le projet Optilab, notamment en ce qui concerne les transferts.

Il est notamment important de discuter des questions liées au système informatique utilisé dans le projet Optilab. Nous avons des préoccupations sur la question de la traçabilité des échantillons qui seront analysés dans les laboratoires serveurs. Nous avons de plus fait valoir que cette fusion ne devait pas entraîner une nouvelle forme de privatisation, notamment en ce qui concerne le transport des échantillons. À ce titre, nous sommes d’avis que le personnel du secteur public doit être privilégié.

Nous pensons aussi que ce comité sera un lieu privilégié pour faire état des impacts particuliers de l’application du projet Optilab dans les différentes régions du Québec.

La prochaine rencontre de ce comité aura lieu au mois de décembre. Nous vous tiendrons informés des développements.

Un comité de travail CSN où la voix du personnel des laboratoires compte vraiment !

À la CSN, le personnel des laboratoires médicaux bénéficie d’un espace pour influencer les travaux que nous menons.

En effet, la CSN a mis en place un comité large regroupant des salarié-es de plusieurs régions et de plusieurs titres d’emploi, aussi bien de la catégorie 4 que de la catégorie 3, pour développer l’argumentaire le mieux à même de défendre nos laboratoires médicaux. Prennent part à ce comité des personnes provenant de plusieurs régions du Québec.

Pour la CSN, il n’est pas seulement question d’écouter vos préoccupations, mais bien de vous donner tout l’espace nécessaire pour que votre réalité soit au coeur des travaux que nous menons avec le CPNSSS.

La CSN entend poursuivre les actions pour mieux faire connaître le projet Optilab auprès de la population et pour permettre aux technologistes médicales et à l’ensemble du personnel des laboratoires de passer à l’action.

C’est pourquoi vous êtes invités à vous afficher ! En effet, des brassards Mon labo, j’y tiens sont disponibles partout au Québec pour poursuivre la mobilisation contre le projet Optilab.

2016-11-21_optilab_CSN

Concernant les mesures pouvant être prises au niveau local, que ce soit par exemple en proposant des alternatives aux employeurs afin de réduire l’impact des réorganisations sur les personnes salariées, un document sous forme de questions/ réponses sera acheminé prochainement aux syndicats locaux afin de vous outiller dans vos démarches et recours, le cas échéant.

Luttons contre les violences envers les femmes

En 2016, les femmes font encore l’objet de violences, du fait qu’elles sont des femmes. Les autochtones et toutes celles qui appartiennent à des communautés culturelles, les lesbiennes, trans et bisexuelles, celles qui souffrent de handicaps physiques ou mentaux, les femmes issues de milieux modestes, connaissent un risque encore plus élevé de vivre une forme de violence ou une autre. On aura beau dire, tout n’est pas acquis et il faut continuer à lutter contre cette réalité.

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À la CSN, nous ne manquons pas une occasion de dénoncer cette violence et de participer à des initiatives pour l’éliminer. C’est pourquoi, encore cette année, nous appuyons la campagne d’action contre les violence envers les femmes qui se déroule du 25 novembre au 6 décembre. Pour faire connaître le déroulement des actions auxquelles vous participez, pensez au mot-clic #12joursdaction!

Visionnez ici la vidéo de lancement de la campagne produite par le Collectif des 12 jours d’action.

Une enquête publique pour les femmes autochtones
Quand le ministre Couillard suivra-t-il son homologue fédéral ? Il est honteux de ne pas avoir encore déclenché une commission d’enquête publique. La Ligue des droits et libertés nous demande de l’appuyer pour exercer une pression en ce sens. Envoyons massivement à Philippe Couillard une lettre pour le déclenchement d’une commission que demandons depuis longtemps.

L’enquête criminelle à Val d’Or a montré ses limites. Une commission d’enquête publique est absolument nécessaire si nous voulons faire la lumière sur les pratiques policières à l’égard des autochtones et sur le racisme systémique dont elles sont la cible.

Imprimez la lettre et envoyez-la maintenant.

Mettre fin au saccage de nos services de garde éducatifs

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Le 3 décembre, manifestons pour réclamer du gouvernement la fin du saccage et le renforcement de notre réseau de services de garde éducatifs, un joyau envié dans le monde.

Malgré des surplus de 3,6 milliards de dollars cette année, le gouvernement de Philippe Couillard impose toujours ses politiques d’austérité aux parents utilisateurs et aux travailleuses et travailleurs des services de garde éducatifs à contribution réduite en CPE, en milieu familial régi et en milieu scolaire. Conséquences : les familles ont de la difficulté à payer la facture alors que les centres de la petite enfance, les services de garde en milieu familial régi et en milieu scolaire vivent durement les contrecoups des hausses tarifaires. En outre, leur capacité à offrir des services de qualité accessibles à tous les enfants se voit minée par les compressions récurrentes de dizaines de millions de dollars. Nous vous invitons à communiquer avec le conseil central de votre région pour les horaires des autobus.

Saint-Félicien: à 11 h 30, Carrefour Saint-Félicien, 1140 boul. Saint-Félicien

Montréal: à 13 h, Carré Saint-Louis (angle Saint-Denis et du Square-Saint-Louis). Métro Sherbrooke

Signalez votre participation sur Facebook :

Saint-Félicien | Carrefour Saint-Félicien
Montréal | Carré Saint-Louis métro Sherbrooke

La CSN-Construction salue les nouvelles mesures visant à accroître la présence des femmes dans l’industrie de la construction

La CSN-Construction (CSN-C) salue les modifications à trois règlements de l’industrie de la construction adoptées aujourd’hui même par le gouvernement du Québec et la Commission de la construction du Québec (CCQ).

« À partir du 12 décembre 2016, quatre nouvelles mesures vont soutenir l’embauche de femmes sur les chantiers au Québec. Issues du Programme d’accès à l’égalité des femmes dans l’industrie de la construction (PAEF) 2015-2024, ces mesures visent une hausse à 3 % d’ici 2018 de la portion de la main-d’œuvre féminine dans notre domaine. La CSN-Construction a participé activement aux consultations qui ont mené à ces avancées qui vont favoriser l’accueil et le maintien des femmes en construction », de préciser Karyne Prégent, secrétaire générale de la CSN-C et responsable de la condition féminine.

Les quatre mesures vont accélérer la délivrance d’un certificat de compétence pour les femmes diplômées ; faciliter l’accès des non-diplômées à l’apprentissage en chantier ; permettre aux compagnons de superviser une apprentie de plus que la proportion apprenti-compagnon prévue sur un chantier ; et assouplir les règles pour qu’une femme titulaire d’un certificat de compétence puisse travailler hors de sa région de domicile plus rapidement.

« Nous sommes satisfaits de ces nouvelles mesures préférentielles et nous pensons que celles-ci demeurent nécessaires afin de changer réellement la situation des travailleuses dans l’industrie. Toutefois, la mesure la plus importante, celle qui obligerait l’embauche pour tous les contrats gouvernementaux, n’a toujours pas été mise de l’avant par le Conseil du trésor, de déplorer madame Prégent. Tant que cette obligation ne sera pas mise de l’avant, les femmes devront vivre avec des obstacles plus importants que leurs collègues masculins. »

Fondée en 1924, par et pour les travailleurs, la CSN-Construction offre à ses membres tous les outils nécessaires pour défendre et améliorer leurs conditions de travail. Présente et engagée partout au Québec, la CSN-Construction représente plus de 12 500 travailleuses et travailleurs de l’industrie de la construction.

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 325 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

 

Un diachylon sur une plaie ouverte

Bien que la CSN accueille favorablement tout investissement dans le réseau des services de garde éducatifs, elle considère que le gouvernement devrait faire preuve de modestie après avoir procédé à un véritable démantèlement du réseau. Notons que dans le cadre du lancement de la Grande semaine des tout-petits, le ministre Sébastien Proulx a annoncé un investissement de 30 millions de dollars dans les CPE et les services de garde en milieu familial.

La CSN rappelle qu’avant de procéder à ce réinvestissement, le gouvernement a imposé des compressions de l’ordre de 300 millions de dollars, et ce depuis 2014. « C’est indécent, on sabre avec acharnement et de façon aveugle un réseau qui a fait ses preuves et après, on redonne des miettes, s’indigne Véronique De Sève, vice-présidente de la CSN. Est-ce que le ministre espère qu’on va applaudir ? »

Le réseau des services de garde éducatifs en CPE, en milieu familial et en secteur scolaire a besoin d’un financement stable et adéquat. « On ne construit pas un réseau efficace en fonction d’un agenda électoral. Il faut que le gouvernement s’engage dans la voie d’un financement récurrent qui assure l’accessibilité et la qualité des services offerts », plaide Véronique De Sève.

C’est entre autres pour ces raisons que la CSN tient à démontrer sa détermination en faveur des services de garde éducatifs en CPE, en milieu familial et en secteur scolaire, en organisant deux grandes manifestations, à Montréal et à Saint-Félicien, le 3 décembre prochain. Elle y convie l’ensemble de la population interpellée par l’avenir des services de garde éducatifs.

Grandes manifestations à Montréal et à St-Félicien
Grandes manifestations à Montréal et à St-Félicien

Agir maintenant pour mettre fin au racisme et à la discrimination systémiques

La Coalition pour les droits des peuples autochtones au Québec donne fermement son appui aux demandes répétées de Femmes Autochtones du Québec, de l’Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador et du Regroupement des centres d’amitié autochtones du Québec afin que le gouvernement du Québec agisse promptement pour protéger, comme son devoir le requiert, les femmes au Québec. Plus encore, il est du devoir du gouvernement de protéger les femmes autochtones qui font face à un racisme et une discrimination systémiques. « Il faut créer une enquête publique sur cette question, le gouvernement du Québec ne peut détourner les yeux plus longtemps », clame Viviane Michel, présidente de Femmes Autochtones du Québec.

Autochtones

La participation du Québec à l’enquête nationale sur les femmes autochtones disparues et assassinées ne dégage pas le gouvernement de sa responsabilité d’agir en profondeur pour assurer la sécurité des femmes autochtones vis-à-vis des corps de police. Il existe peu de garanties que l’enquête nationale couvrira  de manière exhaustive les politiques et pratiques de la police. Dans un contexte où l’impunité des agresseurs et l’inadéquation du corpus juridique entourant le phénomène des agressions sexuelles sont de plus en plus décriées, l’inaction du gouvernement du Québec pour des réformes de fond en faveur de la protection des femmes victimes d’agression sexuelle envoie un message ambigu à toutes les autres femmes, qui n’oseront pas dénoncer leurs agresseurs.

Nous rappelons que le Québec est aussi assujetti au droit international des droits humains. Le rapport des Nations unies du Comité pour l’élimination de la discrimination envers les femmes est sorti ce vendredi 18 novembre et recommande explicitement à l’enquête nationale de veiller à étudier les relations des femmes autochtones avec la police, confirmant ainsi une nécessité d’action.  Lors de sa dernière assemblée, le Forum permanent sur les questions autochtones  a par ailleurs également recommandé que le gouvernement du Québec agisse en ce sens.

Nous avons participé aux rencontres initiées par Mesdames Édith Cloutier, directrice générale du Centre d’amitié de Val-d’Or, et de Ellen Gabriel de la communauté de Kanehsatàke et avons documenté ensemble des solutions de changement basées sur une approche de sécurisation culturelle. Nous déplorons que la demande de rencontre des quatre membres du groupe de travail avec le Premier ministre pour prendre connaissance de ces solutions ait été refusée.

« Nous tenons à exprimer notre solidarité envers les femmes autochtones de Val d’Or et du Québec qui ont trouvé le courage de témoigner et devrons retrouver confiance en une justice qui leur est également accessible », dit Ghislain Picard, chef de l’Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador. « À cette fin tout racisme et discrimination systémiques doivent disparaître de nos institutions, à commencer par les corps de police et les institutions judiciaires. »

Nous appelons  également la population à démontrer sa solidarité, en signant en grand nombre la pétition présentée à l’Assemblée Nationale par Femmes Autochtones du Québec  et en se joignant au rassemblement du mardi 22 novembre 18h Place-des-Arts à Montréal.

« Le gouvernement du Québec doit enfin écouter, collaborer avec les Premières Nations et agir pour un réel changement. Son inaction pour ce type de changement couvrirait l’impunité envers les violences faites aux femmes autochtones »,  conclut Béatrice Vaugrante, directrice générale d’Amnistie internationale Canada francophone.

Complément d’information

La Coalition pour les droits des peuples autochtones au Québec est un regroupement informel d’organismes autochtones et d’organismes de la société civile, créé en 2009 de la nécessité de se regrouper afin, entre autres, de faire adopter la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones par le Canada et le Québec, et de protéger et rendre accessibles les droits des peuples autochtones au Québec.

  • Amnistie internationale Canada francophone
  • Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador
  • Centrale des syndicats du Québec
  • Confédération des syndicats nationaux (CSN)
  • Conseil central du Montréal métropolitain (CSN)
  • Fédération des femmes du QuébecFemmes Autochtones du Québec
  • Front d’action populaire en réaménagement urbain FRAPRU
  • Ligue des droits et libertés
  • Regroupement des centres d’amitié autochtones du Québec

Le gouvernement doit réviser sa loi pour le bénéfice de toutes les femmes

À l’occasion du 20e anniversaire de la Loi sur l’équité salariale, la CSN et le Conseil d’intervention pour l’accès des femmes au travail (CIAFT) ont interpellé le gouvernement sur les modifications législatives qui s’imposent afin que toutes les femmes puissent concrètement accéder à une réelle équité salariale.

Les deux organismes ont ainsi exprimé leurs attentes en vue de la révision de la loi annoncée par le gouvernement. « À la CSN, nous sommes très fières d’avoir été le fer de lance de l’une des luttes des femmes les plus importantes des 50 dernières années. Il est incontestable que la Loi sur l’équité salariale a contribué à réduire les écarts de salaire entre les femmes et les hommes et à reconnaître la valeur du travail des femmes, a d’abord souligné la vice-présidente de la CSN, Francine Lévesque. Cette loi historique transfère à l’employeur le fardeau de démontrer que sa structure de rémunération est exempte de discrimination à l’égard des emplois majoritairement occupés par des femmes. Ainsi, celles qui travaillent dans une entreprise visée par la loi n’ont plus à déposer une plainte individuelle à la Commission des droits de la personne et de la jeunesse pour faire valoir leurs droits. C’est un gain majeur. »

Une loi à parfaire
Malgré ces avancées, souligne toutefois Francine Lévesque, des lacunes persistent. « Seulement 24 % des entreprises regroupant 80 % de la main-d’œuvre québécoise sont assujetties à la Loi. C’est donc 76 % des entreprises établies au Québec, représentant 20 % de la main-d’œuvre, qui ne sont pas visées parce qu’elles n’atteignent pas le nombre de 10 salarié-es requis », souligne-t-elle. De plus, le problème des femmes travaillant en milieu exclusivement féminin demeure entier puisqu’elles n’ont pas eu droit à la rétroactivité de leurs correctifs au 21 novembre 2001. « La CSN est prête à aller jusqu’en Cour Suprême du Canada pour faire reconnaître aux femmes qui travaillent dans ces milieux le droit à l’équité salariale », ajoute-t-elle.

Parmi les autres problèmes, notons l’accès à l’information et la participation des salariées au processus de maintien de l’équité. « Depuis 2009, la loi a été modifiée de telle sorte que les employeurs ont toute la latitude pour procéder unilatéralement à l’évaluation du maintien de l’équité salariale », explique Francine Lévesque.

« Même si elles ont des obligations légales, environ 16 % des entreprises visées par la loi n’ont toujours pas réalisé un programme d’équité salariale alors qu’elles auraient au départ dû le faire pour le 21 novembre 2001, c’est-à-dire il y a exactement 15 ans », enchaîne Nathalie Goulet, directrice du CIAFT. Dans les milieux non syndiqués qu’elle connaît bien, l’exercice de maintien est encore plus difficile à réaliser. « Les travailleuses ont du mal à faire valoir leurs droits, car elles sont moins bien organisées et ne sont pas protégées par la procédure de griefs des milieux syndiqués. Malheureusement, le gouvernement nous a coupé du financement alors que nous nous occupions de former les travailleuses en milieux non syndiqués à l’exercice complexe de l’équité salariale. Le gouvernement doit prendre en compte les exclues de l’équité. Après tout, il est question ici d’un droit fondamental. Il faut que toutes soient en mesure de bien l’exercer », souligne-t-elle.

« La loi sur l’équité salariale sera révisée en 2019. Les injustices vécues au fil du temps commandent, entre autres, un encadrement plus strict de la réelle participation des travailleuses au processus, une prise en compte de l’effet rétroactif des ajustements salariaux, la transmission de l’ensemble des informations relatives au maintien de l’équité et une mécanique pour assurer le maintien de l’équité salariale en milieu exclusivement féminin. Le gouvernement doit procéder à un remaniement en bonne et due forme de la loi et faire en sorte que le droit à l’équité salariale s’applique à toutes les Québécoises, sans exception », conclut Francine Lévesque.