Soutenir le retour au travail et favoriser le maintien en emploi

Soutenir le retour au travail et favoriser le maintien en emploi a été conçu pour aider les milieux de travail à mettre en place une démarche d’accompagnement et de soutien au retour au travail. L’originalité de cet ouvrage est à plusieurs niveaux, d’une part parce que le fondement de cette démarche est de reconnaître que le travail joue un rôle central sur la santé psychologique et que pour faciliter le rétablissement et viser le maintien au travail, il faut nécessairement tenir compte des situations de travail qui ont contribué au problème de santé du point de vue du travailleur absent.

D’autre part, parce que la démarche propose d’impliquer tous les acteurs concernés (haute direction, syndicats, travailleur en absence, supérieur immédiat, service de santé, assureur, etc.) pour faire en sorte que leurs actions ne soient pas en contradiction (rétablissement contre gestion médico-administrative). Finalement, parce que la démarche propose de passer d’une approche individuelle à une démarche organisationnelle de prévention des problèmes de santé psychologique en tenant compte des dimensions du travail susceptibles de nuire à la santé des autres travailleuses et travailleurs.

Pour toutes ces raisons, la CSN est fière de reconnaître l’apport positif de cet ouvrage portant sur le retour au travail et recommande fortement à ses syndicats affiliés d’en prendre connaissance. Celui-ci peut être transmis à la haute direction de votre organisation afin de susciter la discussion sur un programme de retour au travail, de discuter de ce qui se fait actuellement dans votre milieu et de bonifier, au besoin, les pratiques de retour au travail.

Patients orphelins de médecin de famille – La CSN déplore l’inaction de Québec

La CSN déplore que le gouvernement, si prompt à imposer des réformes d’envergure contre vents et marées dans le réseau de la santé et des services sociaux, n’ait pas su s’attaquer à la priorité des Québécoises et des Québécois, soit les délais trop longs d’attente pour être reçu par un médecin de famille. De nouvelles données compilées par la Coalition Avenir Québec confirment que la situation ne s’améliore pas.

 Pour la CSN, une révision du mode de rémunération des médecins serait l’occasion de faire de l’accès à un médecin de famille une véritable priorité. Ce sont les personnes les plus vulnérables, exigeant plus d’attention et de soins, qui font les frais du mode de rémunération des médecins, car ils sont encouragés à prendre d’abord des patients avec moins de problèmes lourds de santé.

 « Il faut revoir en profondeur le mode de rémunération des médecins, explique le vice-président de la CSN, Jean Lacharité. De plus, il faut s’assurer d’une répartition optimale des médecins de famille et des médecins spécialistes sur le territoire québécois, même s’ils sont des travailleurs autonomes. Ça sonne comme le gros bon sens et pourtant, aucun ministre, pas même Gaétan Barrette, n’a eu le courage d’aller en ce sens ».

Pour la CSN, ce chantier doit être entrepris sans attendre afin d’assurer la pérennité du réseau public de santé et de services sociaux. Sinon, craint la CSN, les promesses d’une amélioration de l’accès aux soins et aux services pour la population ne pourront pas se matérialiser.

 Depuis près d’un an, la CSN mène campagne pour assurer la pérennité du système public de santé et de services sociaux sous le thème Ma place en santé, j’y tiens. Plus d’information au : maplaceensanté.com

Une mobilisation colossale, d’un océan à l’autre

Le 6 avril dernier, les agentes et agents correctionnels du Canada, dont la convention est échue depuis près de trois ans, se sont mobilisés massivement en soutien à leur comité de négociation.

Centre fédéral de formation, région du Québec

Partout à travers le pays, ils ont porté un chandail aux couleurs du syndicats sur lequel on pouvait lire “We are different/On est différents”. Ils souhaitaient rappeler une fois de plus aux négociateurs patronaux que leur travail est unique et que leur contrat doit être différent de tous les autres contrats de la fonction publique fédérale.

Établissement de Matsqui, région du Pacifique

« La participation colossale dans tous les établissements du Canada envoie le message clair au Conseil du Trésor que les membres appuient à 100 % nos demandes pour des conditions de rémunération et de travail qui répondent à nos besoins », a lancé Jason Godin, président d’UCCO-SACC-CSN. Après plusieurs mois sans rencontre entre la partie syndicale et le Conseil du Trésor, deux semaines de négociation sont prévues au cours du mois d’avril.

Établissement de Grand Valley, région de l’Ontario
Établissement Nova, région de l’Atlantique
Pavillon de ressourcement Willow Cree, région des Prairies

Une large coalition appuie la campagne Sans presse libre, pas de libertés

À un mois de la Journée mondiale de la liberté de la presse, une large coalition intersectorielle et intersyndicale pancanadienne rend publique la déclaration de principes de la campagne Sans presse presse libre, pas de libertés / No free press, no freedom.

Initiée par l’Association de journalistes indépendants du Québec et la Fédération nationale des communications, cette campagne vise à jeter le bases d’une large mobilisation pour la sauvegarde du journalisme d’intérêt public et des médias d’information qui sont menacés par une crise financière, technologique et de confiance sans précédent.

« Alors que les gouvernements ont laissé aller le marché, avec les conséquences que l’ont connaît sur la qualité de l’information pour le public et sur la qualité de l’emploi des journalistes, les multinationales du Web ont accaparé la majorité des revenus publicitaires qui servaient traditionnellement à assurer la production d’information. De plus en plus, les entreprises de presse se laissent guider par des intérêts commerciaux plutôt que par l’intérêt public, minant ainsi le lien de confiance avec le public que les journalistes ont longtemps tenu pour acquis. Enfin, l’abondance d’information accessible gratuitement, souvent filtrée par des réseaux sociaux qui donnent prépondérance à l’opinion et favorisent la désinformation et la propagation de fausses nouvelles, tend à faire oublier au public qu’il est devenu le produit d’un lucratif marché des données personnelles où sa vie privée est scrutée à la loupe par des entreprises privées et, de plus en plus, par les autorités policières », explique le président de l’AJIQ, Simon Van Vliet.

« Notre objectif est de mettre en lumière les menaces et les entraves qui pèsent actuellement sur la liberté de la presse et, par extension, sur les libertés fondamentales, afin de faire prendre conscience aux gens que rien n’est jamais acquis et qu’une presse forte et indépendante doit être défendue afin de préserver le caractère libre et démocratique de nos sociétés », fait valoir la présidente de la Fédération nationale des communications, Pascale St-Onge.

« La liberté d’expression, la liberté de la presse et les libertés civiles inscrites dans la Charte sont menacées. Ici au Canada, des journalistes qui rapportent des événements d’intérêt public sont arrêtés, poursuivis et espionnés. Il faut répondre avec force et vigueur afin de contrecarrer ces tendances inquiétantes », affirme Tom hennefer, directeur exécutif de Canadian Journalists for Free Expression.

Publiée le jour de l’ouverture de la commission Chamberland sur la protection de la confidentialité des sources journalistiques, la déclaration de principes est on ne peut plus d’actualité au Québec, mais fait aussi écho à des enjeux de portée nationale et internationale. En effet, les signataires de la déclaration de principes, qui incluent à ce jour l’Association des journalistes indépendants du Québec, Canadian Journalists for Free Expression, le Center for Free Expression – Ryerson University, la Fédération nationale des communications, la Ligue des droits et libertés, PEN Canada et SCA Canada – Le syndicat des médias, prennent parti pour :

  • La protection des sources journalistiques contre la surveillance policière et le renforcement de la liberté de la presse contre la censure et la répression de quelque forme que ce soit;
  • La promotion du droit du public à l’information par le biais d’un renforcement des mécanismes d’accès à l’information, et ce, tant pour les journalistes que pour le grand public;
  • Un débat sur les cadres règlementaires et fiscaux permettant d’assurer la qualité, l’indépendance et l’intégrité de l’information produite et diffusée tant par les entreprises de presse traditionnelles que par les nouveaux médias;
  • Le développement de programmes d’éducation aux médias favorisant une compréhension critique des processus de production et de diffusion de l’information.

La page Facebook de Presse en danger : https://www.facebook.com/pressindanger/

La déclaration de principe de Presse en danger : http://sans-presse-libre.tumblr.com/a-propos

Deux ans de réforme Barrette : tout ça pour ça?

Le 1er avril, la première des réformes lancées par Gaétan Barrette a eu deux ans. Dans chaque région du Québec, l’ensemble des établissements de santé et de services sociaux, toutes missions confondues, a été fusionné en un seul méga-établissement par région, sauf exception.

Pour les citoyennes et les citoyens, c’est la perte de lieux où ils pouvaient intervenir, faire entendre leur voix. Le ministre s’est arrogé tous les pouvoirs dans le cadre de cette réforme et de celles qui ont suivi. Trois nouveaux projets de loi actuellement à l’étude ont pour effet de renforcer encore davantage ces pouvoirs. Contrairement aux promesses, aucune amélioration des services ne s’est matérialisée. Il devient même plus difficile de s’y retrouver alors que sont amalgamés le volet médical, les services sociaux, la prévention, les soins à domicile, les services à la jeunesse, la réadaptation, etc.

Et contrairement aux promesses, l’autonomie professionnelle des salariés-es n’est pas valorisée davantage sur le terrain. Le règlement des problèmes s’avère plus difficile, les gestionnaires locaux n’ayant  plus de véritable pouvoir. Tout doit passer par la mégastructure régionale. Les conseils d’administration sont quant à eux bâillonnés et ne disposent plus d’autonomie. En juin dernier, le président du c.a. du CIUSSS de l’Est-de-Montréal, Jean Landry, démissionnait au motif que «le modèle de gouvernance retenu par le Ministère pour les CIUSSS ne permet pas au conseil d’administration d’exercer son rôle et d’avoir une valeur ajoutée signifiante.»

À la même époque,  un groupe d’experts en santé publiait une lettre ouverte dénonçant «la centralisation à outrance, l’ingérence dans les décisions d’instances réputées autonomes et la concentration [des pouvoirs] entre les mains d’une seule personne», fruit de la réforme Barrette. L’omerta imposée aux gestionnaires, administrateurs et employé-es du réseau a aussi été largement décriée. Et pour couper court à toute critique, le ministre a même aboli le Commissaire à la santé et au bien-être, organisme pourtant mis en place par Philippe Couillard en 2005 pour évaluer la performance et la qualité du réseau!

Profitant de cette réforme, le gouvernement a par ailleurs ouvert la porte à la privatisation et à la sous-traitance de nombreux services de soutien. Aussi, les CLSC sont vidés de nombreuses ressources professionnelles au profit des Groupes de médecine de famille. Mais les patients dont le dossier est plus lourd et qui n’ont souvent pas trouvé de médecin de famille – justement parce qu’ils souffrent de plusieurs affections – demeurent au CLSC dans un contexte de réduction des ressources. Forcément, le personnel sera de moins en moins capable d’assurer des services de qualité. Le gouvernement planifie également l’ouverture de mégacliniques privées. Au fond, l’objectif final semble être de recréer des CLSC, mais cette fois au sein d’organismes à but lucratif, gérés exclusivement par les médecins!

Le gouvernement mise également de plus en plus sur des ressources communautaires ou privées, pour dispenser les soins à domicile. Malgré l’ajout de ressources dans les CHSLD, le manque de places demeure criant et met tout le système sous pression en plus de favoriser le développement de l’offre dans le secteur privé.

Bref, depuis son arrivée, le ministre Barrette  a, par ses réformes, dangereusement fragilisé le système de santé et de services sociaux. Et les politiques d’austérité du gouvernement Couillard ont rendu la situation encore plus intenable. Austérité qui, ceci dit, n’a pas atteint tout le monde… À preuve, les  hausses de rémunération mirobolantes négociées par le ministre Barrette avec les fédérations médicales et qui mettent à mal, elles aussi,  la pérennité du réseau.

Jean Lacharité, vice-président de la CSN

Participons aux activités du 1er mai 2017

Le 1er mai, c’est la Fête internationale des travailleuses et des travailleurs. Ce sera l’occasion de réitérer nos revendications au sein de la coalition 5-10-15. Notamment que 

• Chacun puisse connaître son horaire de travail au moins cinq jours à l’avance ;
• Chacun puisse bénéficier de 10 jours de congés payés par année pour cause de maladie ou de responsabilités familiales ;
• Le salaire minimum soit rehaussé à 15 $ l’heure.


Des activités s’organisent dans plusieurs régions

Montréal
Québec 


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La FNC estime les mesures déposées loin des besoins réels

Même s’il s’agit d’un pas dans la bonne direction, la Fédération nationale des communications–CSN estime que les mesures de soutien à la presse écrite dévoilées dans le récent budget provincial de Carlos Leitão sont loin de combler les besoins réels.

« Pour nous, le geste historique posé par le gouvernement Couillard démontre qu’il est préoccupé par la crise économique des médias et qu’il y a moyen d’apporter du soutien à la presse écrite sans miner son indépendance. Cependant, les sommes et les moyens accordés sont nettement insuffisants et il est clair qu’ils ne suffiront pas à donner un nouveau souffle au quatrième pouvoir qui, rappelons-le, est essentiel à la santé démocratique de nos communautés », s’inquiète Pascale St-Onge, présidente de la FNC–CSN.

Le gouvernement a annoncé une enveloppe de soutien au virage numérique de 24 millions de dollars sur cinq ans visant à financer deux programmes, soit un pour les médias communautaires et d’économie sociale, et l’autre pour les médias imprimés et numériques. La seconde mesure octroie 12 millions de dollars également sur cinq ans afin de réduire la taxe prélevée par RecycleMédias pour le recyclage du papier des journaux traditionnels.

« L’abolition imminente de la publication obligatoire des avis publics des municipalités dans les journaux locaux de la province incluse dans le projet de loi 122 risque, à elle seule, de retirer environ 10 millions de dollars annuellement en revenus publicitaires aux médias écrits québécois. De plus, les données suivantes tirées d’une note économique de la firme MCE Conseils nous permettent de constater qu’au Québec, de 2010 à 2014, les revenus publicitaires annuels des quotidiens écrits ont décliné de 130 millions de dollars, passant de 445 à 315 M$. La majorité de ces revenus ont été redirigés vers les médias numériques, pour la plupart américains, Facebook et Google en tête. Nous sommes donc à même de constater que les 36 M$ annoncés lors de ce dernier budget ne comblent pas les pertes de revenus publicitaires qui servaient autrefois à la production de nos informations », d’ajouter madame St-Onge.

Cette crise structurelle menace des centaines d’emplois qui génèrent d’importantes recettes fiscales vraisemblablement plus élevées que l’aide timide qui vient tout juste d’être accordée dans le cadre de ce budget.

« Comment penser que, dans un tel contexte économique, les médias d’information québécois pourront continuer d’offrir une grande qualité, diversité et pluralité d’information autant localement que nationalement ? D’autres pays soutiennent de façon beaucoup plus marquée leurs médias. De notre côté, nous attendons toujours des actions concrètes de la part du gouvernement de Justin Trudeau qui n’a pas cru bon d’intervenir sur cet enjeu majeur lors du dépôt de son dernier budget. Plus que jamais, nous croyons fermement que le gouvernement fédéral devra instaurer des leviers économiques et réglementaires afin de contraindre les géants du Web à retourner une partie de leurs revenus publicitaires aux producteurs de contenus d’information d’ici », insiste madame St-Onge.

« Que faut-il de plus pour réaliser l’ampleur du péril qui nous guette ? Des signes évidents démontrent que l’effritement des médias traditionnels affectent concrètement le fonctionnement de nos sociétés et nous amènent vers une crise de la démocratie : pullulement des fausses nouvelles et des théories du complot, l’opinion qui capte toujours plus l’espace public et qui polarise nos débats de sociétés, atteintes aux libertés de presse et à la protection des sources journalistiques, difficulté du public à distinguer le contenu journalistique du publicitaire et les sources fiables des charlatans, et plus encore. Nous sommes face à un véritable tournant historique et l’ensemble des pouvoirs publics et de la population doivent prendre tous les moyens nécessaires afin de s’assurer que les médias d’information et les journalistes pourront continuer de jouer leur rôle de gardiens de la démocratie », de conclure madame St-Onge.

La Fédération nationale des communications–CSN regroupe 6000 membres dans 88 syndicats œuvrant dans les domaines des communications et de la culture.

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 325 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

Les salariés du préhospitalier tiennent une manifestation devant le bureau de Gaétan Barrette

 

Les paramédics des Laurentides avaient un gâteau pour Gaétan Barrette

Dénonçant le surplace dans les négociations, et ce, deux ans après l’échéance des conventions collectives, des travailleuses et des travailleurs du préhospitalier, dont des paramédics, se rassemblement ce matin devant le bureau de circonscription de Brossard du ministre de la Santé et des Services sociaux, Gaétan Barrette. En même temps, dans les Laurentides, leurs collègues occupaient des bureaux de la direction du CISSS des Laurentides.

« Le ministre Barrette doit sortir de son mutisme, explique le président du Syndicat des paramédics et du préhospitalier de la Montérégie–CSN, Gaétan Dutil. Depuis des mois, il nous dit qu’il ne veut pas négocier directement avec nos syndicats, contrairement à ce qui se fait depuis 30 ans. Mais au fond, nous savons tous très bien qu’il est le payeur unique dans le système préhospitalier. C’est lui qui détient les clés d’un règlement satisfaisant. On attend des réponse sérieuses à nos demandes, et maintenant. »

Les paramédics de la Montérégie, de Montréal et de Laval avaient aussi un cadeau pour le Dr Barrette. La cage à homards réfère à un tweet de Gaétan Barrette qui a utilisé l’expression de «cage à homards» pour répéter n’avoir rien à voir avec les négociations du personnel préhospitalier . Il y aasociait les paramédics à des homards qui seraient pris au piège par ceux qui prônent une négociation nationale.

Bien que certaines entreprises aient conclu de nouveaux contrats de services avec le ministère, les négociations n’ont pas encore repris et les syndicats ignorent si ces contrats de service prévoient une marge de manœuvre pour les négociations des conditions de travail. Le syndicat ignore donc dans quelle mesure les employeurs pourront répondre aux demandes syndicales. Les syndicats CSN réclament les mêmes conditions de travail pour tout le secteur, ce qui implique des mandats en ce sens de la part du gouvernement.

À l’occasion de cette manifestation, des salarié-es d’Urgences-santé de Montréal et de Laval ont joint leurs collègues de la Montérégie. « Urgences-santé est un organisme public. À ce titre, des représentants du gouvernement participent aux négociations. Il est fondamental qu’ils comprennent que , sur les priorités communes à tout le secteur, il n’y aura pas de règlement différent à Montréal qu’ailleurs en province. Nous sommes tous ensemble pour l’avancement de tous les paramédics, RMU et employé-es de soutien de toute la province », ajoute le vice-président à la mobilisation du Syndicat du préhospitalier–CSN, Benoit Désaliers. Rappelons que les 3600 membres CSN du secteur ont mandaté un comité national pour mener les négociations sur les enjeux monétaires communs, et ce, à toutes les tables.

Les priorités communes aux travailleuses et travailleurs du secteur préhospitalier concernent les augmentations de salaire, la bonification du régime de retraite ainsi que la diminution de la charge de travail et l’enjeu des horaires de faction (7/14). En vertu de ces horaires désuets, en vigueur dans plusieurs régions rurales et semi-urbaines, les paramédics doivent être pleinement disponibles pour un appel durant sept journées consécutives de 24 heures. En plus de représenter un défi de conciliation famille-travail pour le personnel, ces horaires font en sorte d’allonger les délais d’intervention des paramédics en cas d’urgence par rapport à des horaires réguliers à l’heure en vertu desquels les paramédics sont toujours prêts à répondre à tout appel dans les meilleurs délais.

 

 

Une langue commune pour le progrès collectif

Le français, outil d’inclusion, de prévention et de solidarité ! C’est une perspective large sur le rôle et la force du français langue commune et langue de travail qui se dégage des discussions tenues pour la Journée CSN de la francisation du 23 mars 2017. Des délégué-es de syndicats CSN de toutes les fédérations et de toutes les régions y prenaient part.

L’animatrice de la journée, Catherine Ladouceur, enseignante au cégep de Sherbrooke.

En ouverture, le président de la CSN, Jacques Létourneau, a dressé le portrait de la situation du français au Québec, à l’aube du 40e anniversaire de la Charte de la langue française (loi 101), le 26 août prochain. Il a rappelé l’importance de cette loi qui a permis de freiner le déclin du français. La CSN, et son ancêtre la CTCC, se sont toujours battues pour défendre le droit de travailler en français, un des aspects majeurs de la loi 101.

Malheureusement, ces dernières années, le français s’est remis à reculer. Au point où aujourd’hui, seulement 66 % des Québécoises et des Québécois travaillent généralement en français, soit un taux similaire à ce qu’il y avait avant l’adoption de la Charte. Dans le Grand Montréal, seulement 51 % utilisent surtout le français au travail ! Bref, après avoir réalisé de grands progrès, force est de reconnaître que la place du français est dorénavant en repli.

 

Bilinguisation des lieux de travail
Plusieurs exemples récents montrent que beaucoup de travail reste à faire. Par exemple, dans le cas des cols blancs de Gatineau, les tribunaux ont donné raison à la Ville qui souhaite rendre obligatoire la maîtrise de l’anglais pour l’obtention de certains postes (lien lettre ouverte). Voilà un précédent inquiétant ! La CSN, à l’instar de nombreuses organisations, réclame un renforcement de la Charte à cet égard.

Au Gouvernement du Québec, 75 % des interactions entre les organismes d’État et les personnes immigrantes qui n’ont pas le français comme langue maternelle se déroulent en anglais. Dans la santé et les services sociaux, de 2001 à 2006, la part du personnel soignant utilisant l’anglais au travail a augmenté de 15, 5 % !

En éducation et en enseignement supérieur aussi, la situation est préoccupante. Au primaire et au secondaire, un vide dans la loi permet la pratique des écoles dites passerelles, c’est-à-dire que des personnes qui ont les moyens d’incrire leurs enfants à l’école privée, en anglais, pour un certain temps, peuvent par la suite réclamer le droit à l’école publique en anglais.

Au collégial, la loi 101 se s’applique pas. De plus en plus nombreux sont les étudiantes et étudiants francophones ou allophones qui choisissent des études collégiales en anglais. À l’université aussi, les enjeux sont nombreux. Pensons à l’ouverture d’une faculté de médecine de famille en Outaouais en collaboration avec l’Université McGill.

« Défendre le français n’est pas un repli sur nous-mêmes. Au contraire, c’est favoriser l’inclusion et le vivre ensemble. Favoriser le français, c’est s’assurer de développer et enrichir les liens qui nous unissent, notamment en ce qui a trait à la vie syndicale », souligne-t-il.

 

Gouvernement Couillard : une attitude désinvolte

Josée Boileau

La première conférencière était Josée Boileau, qui fut éditorialiste au journal Le Devoir. Elle s’inquiète de ce qu’elle perçoit comme un désintérêt du gouvernement Couillard à l’égard de la langue. Elle rappelle notamment la déclaration malheureuse de Philippe Couillard en campagne électorale, en 2014, qui disait prôner l’apprentissage de l’anglais par les ouvriers pour qu’ils puissent dialoguer avec leur patron étranger…. De même, en visite officielle en Islande, il avait pris la parole en anglais seulement. De même, c’est en anglais qu’il a signé le livre d’or de la multinationale Siemens à l’occasion d’un voyage en Allemagne…

Elle pose la question centrale de l’intégration en milieu francophone des nouveaux arrivants, en dehors du cadre scolaire qui, globalement a fait ses preuves. Pas moins de 40 % des nouveaux arrivants ne parlent pas le français à leur arrivée au Québec. Et le gouvernement a choisi de relever le seuil d’immigration sans bonifier les programmes de francisation.

 

Par l’entremise du système scolaire, les enfants apprendront le français et de toute évidence, ils sont nombreux à avoir choisi de vivre en français parmi celles et ceux qui sont nés au Québec ou qui sont arrivés en bas âge. Mais qu’en est-il de leurs parents ? La plupart s’établissent à Montréal où seulement 25 % des PME demandent une connaissance du français à l’embauche, contre près de 40 % demandant une connaissance de l’anglais. Au final, la réalité c’est qu’il est fort possible de vivre et de travailler à Montréal toute sa vie sans connaître le français !

Pour Josée Boileau, ce constat et l’inaction du gouvernement sont alarmants non seulement pour l’avenir du français, mais plus largement pour toute notre culture et notre identité collective. Pour illustrer son propos, elle explique que lorsqu’elle était au Devoir, un jour, l’équipe s’est demandée comment faire davantage de place à des journalistes issus des communautés culturelles. C’est vers l’Université Concordia que Le Devoir dut se tourner. Ils y dénichèrent d’excellentes recrues, des gens compétents, maîtrisant le français à la perfection… mais qui ignoraient complètement qui était Julie Snyder. Bref, ils ignoraient tout de la culture québécoise.

Or, si le fait d’être entourés d’anglais a motivé nos gouvernements, dans les années 70, à s’occuper de la protection de la langue française, c’est d’autant plus d’actualité aujourd’hui avec l’omniprésence d’Internet et des nouvelles technologies de l’information. Même au niveau économique, le français est une force, rappelle-t-elle finalement : le secteur de la traduction à lui seul, pèse pour 2,5 milliards de dollars dans notre économie.

 

Le bon « perlé »
De son côté, la professeure de l’Université de Sherbrooke, Nadine Vincent, s’est attaquée à la qualité du français, surtout du français parlé, au Québec. Remontant jusqu’aux premiers jours de la colonie, elle a bien montré que le débat entre « français québécois » et « français international » n’est pas nouveau.

Nadine Vincent

Les origines de ce caractère distinct remontent à la Conquête par les Britanniques qui mit les Canadiens français sous une cloche de verre, coupant nos ancêtres de tout contact avec la France. Un siècle plus tard, lorsque les contacts reprennent, on se rend compte que le français parlé au Canada se distingue déjà fortement de celui parlé en France. Les Canadiens français parlaient encore la langue des rois, alors qu’à l’issue de la Révolution, les Français parlaient la langue du peuple

Bien que conquis, les Canadiens français sont fortement majoritaires sur le territoire et n’ont pas conscience que leur langue puisse être menacée, même si, pour communiquer avec les conquérants, ils doivent parler anglais. Dans la foulée de la Rébellion des patriotes, Londres dépêche Lord Durham qui, pour ramener la paix dans la colonie, propose d’amener la « civilisation » aux Canadiens français en prônant l’assimilation.

L’anglais gagne du terrain. À la fondation du Canada, les Canadiens français sont dorénavant minoritaires dans leur pays. Vers la fin du 19e siècle, on vit une véritable anglophilie, les parents cherchent à envoyer leurs enfants à l’école anglaise. On vit une immense insécurité linguistique. La connaissance du français n’est plus vue comme suffisante pour réussir dans la vie, d’autant plus que « notre français » n’a pas la même valeur que le « vrai français international ». C’est à cette époque que des intellectuels, dans la presse, commencent à plaider pour l’abandon de tous les termes qui ne font par patie du « français international », causes selon eux de la perte de vitesse du français au Canada. D’autres, au contraire, plaident pour la spécificité canadienne.

Bref, souligne Nadine Vincent, déjà à cette époque, c’est un débat qui oppose des lettrés à d’autres lettrés ! Ce débat revient épisodiquement de nos jours, par exemple, lorsqu’un réalisateur québécois produit un film en langue étrangère…

La trame demeure la même : il y aurait une hiérarchie des langues ; la nôtre serait située entre un « français international » théorique et des langues « repoussoirs », que ce soit les langues autochtones ou, aujourd’hui, le français parlé en Acadie ou le créole. Évidemment, cette perspective n’est pas partagée par toutes et tous, au premier chef les Acadiens qui ont réalisé beaucoup de progrès collectifs sur cette question dans les dernières décennies.

La linguiste termine en se demandant si c’est la vivacité de la langue qui sauve la patrie ou si c’est la patrie qui sauve la langue…

 

La langue française, outil de prévention et de socialisation

En après-midi, trois invités composaient une table ronde sur la maîtrise de la langue.

Pour Sylvie Gravel, professeure en sciences de la gestion de l’UQAM et spécialiste de la santé publique, le français est un enjeu de santé et de sécurité au travail. Comment assurer la prévention en milieu de travail et faire en sorte que chaque travailleur connaisse ses droits lorsqu’il ne comprend pas la langue utilisée dans les formations ou pour des affiches de prévention ? S’ajoute à cette difficulté la perception chez plusieurs immigrantes et immigrants que leur emploi n’est que temporaire et qu’il n’est pas utile de s’impliquer par exemple dans les programmes paritaires. Ces problèmes sont répandus alors que dans de nombreuses PME, particulièrement à Montréal, plus de la moitié des travailleuses et travailleurs n’ont pas le français pour langue maternelle. Un esprit communautaire se crée autour d’eux, ils ont l’impression d’être en famille, ce qui fait que même s’ils connaissent les recours possibles, ils hésiteront à les prendre. Même en cas, par exemple, de lésion professionnelle.

Il y a plusieurs solutions à la portée de ces entreprises. La CNESST peut aider lorsqu’il s’agit de bien comprendre un programme comme l’assignation temporaire.

Dans certaines entreprises où on retrouve plusieurs employé-es parlant une même langue autre que le français, on a confié à des gens parlant parfaitement français un rôle accru afin de s’assurer que tout le personnel comprenne bien les consignes de sécurité. Des subventions sont également disponibles pour faire de la formation. Sylvie Gravel souligne que les patrons et les cadres devraient aussi profiter de ces formations. Il faut que les formations soient données en milieu de travail et ouvertes au plus grand nombre.

En ce qui a trait aux travailleurs étrangers temporaires, le défi de la francisation est plus grand car la plupart de ces personnes n’entendent pas rester longtemps au pays. En général, ces entreprises se concentrent sur celles et ceux qui reviennent année après année.

Chez les travailleuses et les travailleurs d’agences, toutefois, ce sont les agences et non les employeurs qui sont imputables. Ces travailleuses et ces travailleurs ont beaucoup moins accès aux programmes de francisation et de prévention.

Globalement, l’accès à des programmes de francisation devrait être élargi car il permet non seulement d’améliorer les performances en prévention, mais aussi d’améliorer l’employabilité de ces personnes. Enfin, les instances en santé et sécurité devraient se montrer plus proactives à l’égard des travailleuses et des travailleurs précaires.

Pour le sociologue Paul Bélanger, les difficultés des adultes à lire et à écrire doivent être prises au sérieux, et pas seulement en ce qui a trait à la formation. Bien que le Québec compte plus de 800 000 analphabètes fonctionnels – c’est-à-dire des personnes adultes qui seraient incapables de lire le présent article – personne ne se définit ainsi. Ces personnes ont pour la plupart appris à lire et à écrire à l’école mais, souligne M. Bélanger, nos communications se sont lourdement complexifiées avec les années, demandant de développer des compétences nouvelles qu’elles n’ont pas développées. Selon lui, une bonne part de la faute revient aux personnes qui émettent les messages et qui échouent à le rendre compréhensible. « On voit le docteur 3 minutes et on ressort avec 3 feuilles écrites en caractères minuscules sur les médicaments qu’on nous prescrit, elle est là, l’iniquité ».

Il prône deux pistes d’action. D’abord utiliser un langage plus simple en santé et sécurité comme pour les formations techniques. En plus de cours de francisation aux employé-es, Paul Bélanger souhaiterait davantage de formation en communication pour ceux qui s’occupent, par exemple, de santé et de sécurité au travail afin qu’ils soient mieux en mesure d’être compris.

En parallèle, il plaide pour une revigoration des compétences des salarié-es. Il considère que des cours en alphabétisation sont voués à l’échec car les gens ne voudront pas s’y inscrire. Il propose d’aborder l’enjeu autrement en offrant, par exemple des formations sur les nouvelles technologies de communication écrite, ce qui permettra une amélioration globale des compétences, y compris en lecture et en écriture.

Quant à elle, Rama Diallo, une militante syndicale du Centre de réadaptation Lucie-Bruneau, a livré une perspective plus personnelle sur l’importance du français comme langue de travail dans son milieu.

D’abord, elle souligne à quel point le fait de parler la même langue, de tous se comprendre, permet de combattre l’isolement. Cela a un impact positif sur toute la vie professionnelle, comme sur les relations de travail à l’interne. Parler la même langue, cela assure une meilleure cohésion de groupe et cela fait aussi en sorte que les travailleuses et les travailleurs sont mieux en mesure de connaître – et de défendre – leurs droits.

Dans le travail syndical, la maîtrise du français est incontournable, ne serait-ce que pour pouvoir interpréter et défendre la convention collective ! L’accès à des cours de francisation va par ailleurs aider les nouveaux arrivants dans leur vie quotidienne : ils pourront par exemple mieux soutenir leurs enfants dans la réalisation de leurs devoirs. Pour que cela soit possible, note Rama Diallo, il faut prévoir des cours de francisation, sur le milieu de travail et sur les heures de travail. Les participantes et les participants doivent être rémunérés durant ces cours, sinon ils ne les suivront pas.

 

Le droit de travailler en français au Québec menacé

Le 9 mars dernier, la Cour suprême a refusé d’entendre une cause qui portait sur l’exigence du bilinguisme pour certains postes de travail. Loin d’être anecdotique, cette décision suit la tendance prise par l’État et les tribunaux québécois de systématiquement minimiser la portée de la Charte de la langue française. Nous prenons la plume aujourd’hui pour sonner l’alarme puisque cette décision risque d’avoir un impact anglicisant important sur l’ensemble des milieux de travail québécois si les dispositions de la loi 101 ne sont pas renforcées.

Rappelons les faits. Lors d’un affichage de postes en 2009, la Ville de Gatineau a exigé la connaissance de l’anglais pour des postes de commis aux finances. Le Syndicat des cols blancs de Gatineau y voyait une violation à la Charte de la langue française et s’est présenté devant un arbitre afin que cette exigence soit retirée. En 2013, l’arbitre de griefs, René Turcotte, en venait à la conclusion qu’il était utile, mais non nécessaire de connaître l’anglais pour occuper les postes qui avaient été affichés en 2009. Selon lui, la Charte de la langue française, qui est censée confirmer la langue française comme langue commune et normale du travail, a pour effet « de limiter grandement le droit de gérance des employeurs » quant à l’exigence du bilinguisme à l’embauche. Il ajoute que la « nécessité ne doit pas être confondue avec l’utilité, l’opportunité, la qualité du service offert par un employeur ».

Or, selon la loi 101 (article 46), l’employeur ne peut pas exiger la connaissance ou un niveau de connaissance spécifique d’une langue autre que la langue française pour l’accès à un emploi ou à un poste à moins que l’accomplissement de la tâche ne le « nécessite ». C’est donc l’employeur qui a le fardeau de démontrer la nécessité de cette autre langue, et pas l’inverse.

À la suite du jugement de l’arbitre de griefs, la Ville de Gatineau a porté la cause en Cour d’appel, où le juge Morissette a cassé la précédente décision en donnant à l’article 46 une interprétation qui restreint la notion de nécessité au profit d’un principe de droit individuel. « Selon les circonstances, une personne qui s’exprime dans une [autre langue que le français] devrait pouvoir compter sur une réponse intelligible dans cette langue », écrit le juge Yves-Marie Morissette. Le juge est allé jusqu’à qualifier d’excentrique la décision de l’arbitre Turcotte. Le Syndicat des cols blancs de Gatineau a demandé à la Cour suprême de pouvoir en appeler de la décision restrictive du juge Morissette, ce qu’elle a refusé le 9 mars dernier.

Loin d’être un jugement parmi d’autres, l’interprétation restrictive du juge Morissette servira de jurisprudence pour les causes à venir concernant les exigences de bilinguisme pour accéder à un poste. Il est à craindre que d’autres employeurs tentent leur chance en exigeant, par exemple, la connaissance de l’anglais sous le motif de besoins ponctuels. En fait, la Cour d’appel n’a pas su tracer la ligne en faveur du français comme langue commune du travail et la Cour suprême a avalisé cette décision en refusant d’entendre le Syndicat.

Se souvenir des objectifs initiaux…

La Charte de la langue française aura 40 ans le 26 août 2017. Certains succès de cette loi phare semblent avoir fait oublier l’intention du législateur au moment de son adoption. L’objectif était de faire du français la langue commune de l’espace public. Pour atteindre cet objectif, le préambule de la Charte affirme que l’Assemblée nationale est résolue à faire du français la langue de l’État et de la loi aussi bien que la langue normale et habituelle du travail, à laquelle un chapitre entier est consacré. L’État a un rôle à jouer en mettant tout son poids du côté du français, notamment au travail, pour contrecarrer le poids du nombre des locuteurs de langue anglaise en Amérique. Selon le spécialiste en droit linguistique, Éric Poirier, par l’entremise du pouvoir judiciaire, l’État a plutôt, au fil du temps, minimisé la portée de la Charte de la langue française dans 78 % de ses jugements. Il est inquiétant qu’au Québec, le fait de parler français devienne moins important que le fait d’être bilingue. Si les Québécoises et Québécois veulent préserver le français comme langue commune et de travail, il est impératif de modifier la Charte de la langue française en ce sens.

Dans le cas qui nous occupe ici, les recours judiciaires ont été épuisés et nous croyons que c’est maintenant au législateur québécois de réagir. Après tout, si le pouvoir judiciaire a interprété de façon restrictive la portée de la notion de « nécessité », l’Assemblée nationale peut très bien venir préciser son intention à l’égard de l’article 46 en y ajoutant des paramètres d’interprétation sur lesquels devront se baser les juges à l’avenir. Sans changer toute la loi, le gouvernement Couillard doit modifier la Charte de la langue française afin de répondre à la nouvelle interprétation restrictive des tribunaux et surtout pour baliser, en faveur du français au travail, les paramètres d’interprétation des juges.

Éric BouchardDirecteur général du Mouvement Québec français
Maxime Laporte, président de la SSJB;
Jacques Létourneau, président de la CSN;
Daniel Boyer, président de la FTQ;
Louise Chabot, présidente de la CSQ;
Christian Daigle, président du SFPQ;
Sylvain Mallette, président de la FAE;
Rose Crevier-Dagenais, présidente de la FECQ;
Sophie Prégent, présidente de l’UDA;
Martine Desjardins, présidente du MNQ;
Pierre Graveline, directeur général de la Fondation Lionel-Groulx

Lancement de la 21e campagne de financement!

Profitant de son conseil confédéral qui se tient jusqu’au 17 mars au Palais des congrès de Montréal, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) lance sa vingt et unième campagne de financement du Camp Vol d’été Leucan CSN sous le thème Safari en Afrique. Jusqu’à maintenant, 3 483 713 $ ont été amassés par des bénévoles afin d’offrir gratuitement à des milliers d’enfants atteints de cancer et à leur famille une semaine de purs loisirs et de bonheur dans un camp d’été adapté à leurs besoins.

« Nous sommes très fiers de poursuivre notre modeste contribution pour permettre à des enfants malades de bénéficier d’une semaine d’activités et de plaisirs d’été tout en offrant un répit bien mérité à leurs parents, affirme Jean Lacharité, vice-président de la CSN et responsable du dossier Camp Vol d’été Leucan – CSN. J’invite donc tous les syndicats à faire de cette campagne un vif succès. »

La campagne Camp Vol d’été Leucan CSN est née en 1996 à la suite des démarches d’une mère, alors conseillère syndicale à la CSN, après que son jeune fils soit décédé d’une tumeur cérébrale un an plus tôt. Depuis maintenant 21 ans, les campagnes de financement successives ont permis à plus de 10 000 enfants, dont des enfants malades, et à leurs parents de participer au camp, à raison de deux périodes d’une semaine chacune. En outre, le camp a pu compter au fil des ans sur l’apport essentiel d’environ 120 personnes bénévoles  chaque année, dont une proportion importante provient de la CSN.

Un total de 26 000 billets sont mis en vente aujourd’hui au coût unitaire de 5 $ auprès des syndiqué-es membres de la CSN. Ils sont disponibles sous forme de livrets dans toutes les fédérations et dans les conseils centraux régionaux. Le tirage des prix, d’une valeur totale de plus de 20 430 $, aura lieu le 28 septembre prochain au Centre des congrès de Lévis. En outre, différentes activités de financement sont prévues dans les prochaines semaines. Pour en savoir plus sur la campagne 2017 et le Camp Vol d’été Leucan CSN, cliquez sur ce lien : www.csn.qc.ca/leucan

La CSN et la FTQ lancent un appel à Gaétan Barrette

La grève générale entamée il y a six semaines par les travailleuses et les travailleurs du secteur préhospitalier est inédite par son ampleur. En se retirant des travaux au beau milieu de la négociation pour le renouvellement des conventions collectives, le ministre de la Santé et des Services sociaux a provoqué la colère de celles et ceux qui assurent les services préhospitaliers d’urgence, au quotidien. Alors que les conventions collectives sont échues depuis près de deux ans, la négociation est dans une impasse pour ce qui est des matières à incidences financières telles que les salaires, la retraite ainsi que les charges de travail et les horaires de faction.

À l’occasion d’une rare démonstration de solidarité intersyndicale dans ce secteur, où plusieurs organisations syndicales différentes sont présentes, la CSN et la FTQ ont convié les travailleurs et travailleuses de tous les syndicats du secteur à joindre leurs voix pour une manifestation unitaire, tenue aujourd’hui à Montréal.

La manifestation était organisée devant le quartier général d’Urgences-santé. Il s’agit du seul employeur où se tiennent encore des négociations. Le ministère y est présent, car il s’agit d’une corporation publique. Par conséquent, la partie patronale y détient tous les mandats nécessaires pour répondre aux principales revendications des salarié-es. Toutefois, pour les syndicats, tout le secteur préhospitalier doit bénéficier des mêmes conditions; le ministère doit bien comprendre qu’il ne pourra pas régler les conventions collectives avec le personnel d’Urgences-santé sans s’engager à dégager les mandats nécessaires à des règlements à toutes les tables.

« Nous sommes devant une crise qui aurait pu être évitée et elle peut encore se régler assez rapidement, explique le président de la CSN, Jacques Létourneau, car les enjeux sont bien connus de part et d’autre. Fidèle à lui-même, le ministre Gaétan Barrette a abordé ce dossier avec la délicatesse d’un bulldozer. Nous en appelons aujourd’hui à un changement de cap. Depuis 35 ans, le ministère prend part aux négociations collectives du secteur, car il est le seul bailleur de fonds des services et il a un rôle majeur à jouer pour s’assurer que tous les citoyens et citoyennes ont accès à des services de qualité. Nous ne voyons pas pourquoi il en irait autrement en 2017! »

Pour le secrétaire général de la FTQ, Serge Cadieux, « il est clair que les conditions de travail du secteur préhospitalier se dégradent d’année en année. Le manque de ressources, la hausse du nombre d’affectations et du nombre de transports ne peuvent qu’avoir un impact négatif sur le travail, et donc sur les services à la population. Le dévouement des hommes et des femmes qui œuvrent dans ce secteur doit être reconnu. Il est temps que ces négociations aboutissent par un règlement acceptable pour tous. »

 

À propos
Plus de 5200 travailleuses et travailleurs du secteur préhospitalier sont actuellement en grève, partout au Québec. Ensemble, la CSN et la FTQ en regroupent près de 4600.

Les libéraux doivent bonifier le régime de retraite (RRQ), réclament la CSN, la CSQ et la FTQ

Au moment où le gouvernement du Québec annonce le dépôt de son prochain budget pour le 28 mars, les organisations syndicales CSN, CSQ et FTQ estiment que le temps est venu pour le gouvernement de bonifier le Régime de rentes du Québec (RRQ). Il y a consensus à travers le pays. Ottawa et toutes les provinces, sauf le Québec, ont signé l’accord de Vancouver bonifiant le Régime de pensions du Canada (RPC).

Ce n’est pas juste les centrales syndicales et les groupes de retraités qui réclament cet ajustement, il y a aussi le comité d’experts mandaté par le gouvernement et présidé par l’ancien PDG du Mouvement Desjardins, Alban D’Amours. « Jamais nous n’allons accepter que les retraités du Québec soient les retraités les plus pauvres du Canada », déclare le secrétaire général de la FTQ, Serge Cadieux.

Ce que nous propose le gouvernement c’est une amélioration anémique, alors que la qualité des régimes se dégrade, notamment en raison des clauses de disparités de traitement (clauses orphelins), ainsi que du désengagement des employeurs face à la retraite de leurs employés. Il faut savoir que le reste du Canada a pris acte de cette problématique. Le Québec, au lieu de jouer un rôle de leader, fait fi de cette réalité.

La vice-présidente de la CSN, Francine Lévesque, souligne d’ailleurs que les grands gagnants du scénario du Québec seraient les employeurs, qui n’auraient pas à verser de contribution sur les salaires se situant sous les 27 450 $. « Avec ce qui est sur la table à l’heure actuelle, le gouvernement encourage les employeurs à maintenir de faibles salaires ou des emplois précaires pour pouvoir se soustraire à la contribution au régime. Il ne peut persister dans cette voie et doit profiter du budget pour réajuster le tir. »

Au final, ce sont malheureusement les travailleuses et travailleurs du Québec qui seraient les grands perdants avec l’option mise de l’avant par le gouvernement. « Il est tout simplement impensable que la population québécoise hérite du pire régime public de retraite du Canada. L’un des objectifs des régimes publics est de contrer les inégalités sociales, notamment en réduisant les écarts de revenus à la retraite encore aujourd’hui très importants entre les femmes et les hommes. L’ensemble des travailleuses et des travailleurs doit pouvoir compter sur une sécurité financière décente à la retraite, c’est primordial » poursuit la présidente de la CSQ, Louise Chabot.

Le gouvernement doit saisir la balle au bond, renouer le dialogue avec sa population et mettre fin à l’austérité concluent les leaders syndicaux.

Le Groupe MAMAN reçoit la première subvention de son histoire

À l’occasion de la journée internationale des femmes, le Groupe MAMAN (GM), qui est membre de la Coalition pour la pratique sage-femme au même titre que la CSN et d’autres groupes citoyens, est très fier d’annoncer le premier financement de son histoire. Celui-ci lui permettra d’assurer une présence forte au sein du mouvement de mobilisation pour l’humanisation de la naissance. En effet, la Fondation Béati a décidé d’octroyer 27 000 $ à la réalisation du projet : « Renforcer la voix citoyenne pour une maternité respectée ». L’équipe du GM se réjouit de cette nouvelle qui lui permettra d’intensifier son action et son soutien auprès des groupes citoyens qui revendiquent l’accès aux maisons de naissance et aux services des sages-femmes aux quatre coins du Québec.

« C’est un geste d’encouragement sans précédent pour nos membres actives et bénévoles qui sont responsables de toutes nos réalisations depuis la fondation de notre mouvement féministe », souligne Maude Arseneau-Richard, présidente du GM. En effet, on doit au GM de nombreuses actions de sensibilisation et de militance, dont la publication de deux livres, visant à favoriser la réappropriation de l’expérience de l’accouchement par les femmes. De plus, selon le GM, le recours au soutien d’une sage-femme est un moyen privilégié pour ce faire.

En effet, le modèle de pratique sage-femme spécifique au Québec a été développé en reconnaissant que la naissance appartient aux femmes. C’est pourquoi les maisons de naissance sont avant tout le territoire des familles qui s’y réunissent et y donnent la vie à leur manière, sans protocoles rigides qui contraignent leur liberté. « C’est inédit dans notre système de santé que les usagers aient à ce point leur place, une place qui ne va pas de soi pour certains gestionnaires ou pour ces trop nombreux médecins qui pensent encore que l’accouchement à l’extérieur de l’hôpital est risqué », rappelle Mme Arseneau-Richard.

Ainsi, en accordant ce financement, « la Fondation Béati reconnaît la pertinence d’accroître l’accompagnement des parents souhaitant s’impliquer dans l’organisation et le déploiement des services en maisons de naissance et protéger ainsi l’apport citoyen au coeur de leur structure organisationnelle », affirme Julie Raby, chargée de projets à la Fondation. « Dans le contexte de centralisation des pouvoirs en matière de santé et de services sociaux, d’un renforcement du discours médical et d’une volonté politique chancelante en ce qui a trait à l’humanisation des naissances, la proposition du Groupe MAMAN arrive à point pour solidariser les forces citoyennes engagées pour la liberté de choix », ajoute-t-elle.

Lorraine Fontaine, coordonnatrice de la Coalition pour la pratique sage-femme (CPPSF), se réjouit également pour ce financement ponctuel, « mais c’est la reconnaissance concrète du travail de cet acteur clé pour la défense des droits des femmes et un financement récurrent qui sont nécessaires », précise-t-elle. Soulignons que le Regroupement Naissance-Renaissance, également coordonné par madame Fontaine, a été un partenaire de premier plan dans l’élaboration du projet qui fait l’objet du financement annoncé ici.

De façon plus précise, le projet permettra :

  • D’animer une réflexion sur la vie associative et sur l’organisation du travail au GM qui, rappelons-le, ne compte que sur des énergies bénévoles depuis 1995;
  • De renforcer les liens et soutenir l’action de plus de trente groupes citoyens et comités de parents par l’entremise de représentantes régionales réunies en réseau;
  • De collaborer de près avec la CPPSF à une mobilisation des groupes citoyens à l’automne 2017. « Ce sera un tremplin exceptionnel pour consolider la voix citoyenne dans un contexte trop souvent réfractaire », mentionne Lysane Grégoire, déléguée du GM à la CPPSF.

Roxanne Lorrain, candidate à la maitrise en travail social et membre du GM depuis 6 ans, agira comme chargée de projet pour la réalisation du mandat. « En travaillant en étroite collaboration avec les groupes et comités, nous envisageons élaborer une déclaration commune qui sera le reflet de la solidarité qui les unit; c’est très stimulant de pouvoir ainsi renforcer leur capacité d’affirmation et d’autonomie », conclut-elle.

À propos du Groupe MAMAN (GM)

Le coeur de la mission du Groupe MAMAN consiste à agir sur la culture entourant la maternité afin que les femmes puissent donner naissance naturellement et vivre leur maternité de la manière qui leur ressemble, en étant la première responsable des décisions. Cette mission se situe dans un contexte culturel où la prise en charge de l’accouchement est fortement médicalisée. La démarche du Groupe MAMAN en est une de réappropriation d’un événement intime et familial, ainsi que de valorisation de la maternité et des activités liées à la reproduction, dont l’allaitement. Pour le Groupe MAMAN, la pratique des sages-femmes n’est pas une fin en soi, mais plutôt un moyen privilégié pour soutenir les femmes et leurs familles afin qu’elles puissent mettre leur enfant au monde dans le respect de leur autonomie et des processus physiologiques. Le GM est un espace de parole, de prise de position et communique notamment via le MAMANzine.

À propos de la Coalition pour la pratique sage-femme (CPPSF)

La Coalition pour la pratique sage-femme milite pour l’accès aux services de sage-femme et aux maisons de naissance, dans toutes les régions du Québec, au sein du système public de la santé et des services sociaux. La Coalition travaille pour que les sages-femmes puissent soutenir et protéger l’accouchement naturel et physiologique, en reconnaissant que les processus liés à la maternité appartiennent aux femmes. La CPPSF est coordonnée par le Regroupement Naissance-Renaissance et dispose d’un comité de coordination qui est principalement constitué des groupes membres oeuvrant en périnatalité. Il analyse les enjeux politiques et sociaux et planifie les actions à entreprendre à court, moyen et long terme.

Demain en mains

Parce que l’#Égalitécompte, rappelons que le #8mars est la seule journée de l’année consacrée aux droits des femmes et que pour cette raison, la parole est à elles. Pour allumer le vrai changement, prenons exemple sur les femmes de tous les horizons qui n’ont pas peur de monter au front, chaque jour, afin de dénoncer les inégalités qui persistent. Même si nous sommes en 2017.

#DemainEnMains

Berta vit, la lutte du COPINH se poursuit 

Le 2 mars 2016, Berta Cáceres a été assassinée dans le but de la faire taire, d’en finir avec son leadership dans la mobilisation communautaire et d’ainsi anéantir le projet politique et la lutte d’un peuple pour la défense de son territoire; ses assassins ne visaient pas seulement à éliminer Berta, mais aussi l’organisation avec laquelle elle militait depuis plus de 20 ans, le COPINH (Conseil civique d’organisations autochtones et populaires du Honduras).

Cependant, ce crime n’est pas parvenu à mettre un terme au mouvement de lutte. Berta Cáceres et l’héritage de son engagement, de sa résistance et de la clarté de sa vision demeurent bien vivants chez les peuples à travers la planète qui font face aux menaces du capitalisme sauvage, du patriarcat et de ce système de pillage, raciste et colonial.

À ce jour, 8 personnes ont été arrêtées en lien avec l’assassinat de Berta et la tentative d’assassinat de Gustavo Castro, présent dans la maison de Berta au moment de l’attentat. Parmi ces personnes figurent des membres de l’armée du Honduras et des militaires retraités, ainsi que des travailleurs de l’entreprise DESA, responsable du projet hydroélectrique Agua Zarca auquel le COPINH s’oppose depuis plusieurs années dans une lutte qui est devenue emblématique. Malgré l’arrestation des présumés auteurs matériels, l’assassinat de Berta demeurera impuni tant que les véritables responsables de ces crimes ne seront pas dévoilés et poursuivis en justice.

Les proches de Berta, le COPINH et Gustavo, seul témoin et survivant de l’attentat, dénoncent les nombreuses irrégularités et le manque de transparence de l’enquête, qui continue d’être sous ordonnance de non-divulgation. Ce qui pourrait être considéré comme une prétendue inefficacité sert en fait à occulter que les véritables responsables du crime évoluent dans les plus hautes sphères du pays.

Selon le rapport de Global Witness publié le mois dernier, plus de 120 activistes écologistes ont été assassinés depuis le coup d’État de 2009 en lien avec des conflits causés par la prolifération de projets extractifs impliquant directement des membres de l’élite économique et politique du Honduras. Le Honduras serait ainsi selon ce rapport le pays le plus dangereux pour les défenseurs de l’environnement. Ceux-ci et celles-ci risquent leur vie, en plus d’être confrontés chaque jour à des menaces, à des attaques, à la dépossession et à la criminalisation.

Les organisations et personnes signataires de la présente déclaration soulignent la responsabilité de l’État hondurien dans l’assassinat de Berta Cáceres, puisqu’il n’a pas garanti à la leader lenca des mesures de protection pourtant exigées par la Commission interaméricaine des droits de la personne. Nous appuyons de plus la requête présentée à la CIDH pour dénoncer les violations des droits de la personne perpétrées contre Gustavo Castro par l’État hondurien lors de son arrestation en mars 2016.

Nous condamnons également les campagnes de diffamation menées par la presse et le gouvernement hondurien à l’encontre du travail effectué par le COPINH et par d’autres organisations sociales, autant nationales qu’internationales, de même que la criminalisation constante des défenseurs des droits de la personne au Honduras.

Face à ce contexte de répression, avec des taux élevés de corruption et d’impunité alimentées par différentes instances de l’État hondurien, il est inacceptable que le gouvernement du Canada continue d’appuyer le Ministère public du Honduras par le biais de ressources financières, techniques et politiques, incluant un appui spécifique pour l’enquête sur l’assassinat de Berta Cáceres et la tentative de meurtre contre Gustavo Castro. Au moins deux fonctionnaires du Ministère public hondurien sont liés à l’approbation du projet Agua Zarca contre lequel le COPINH est en lutte. Cela soulève des interrogations quant à la volonté politique dudit ministère de mener à terme une enquête complète et impartiale.

Un an après l’assassinat de Berta, nous exprimons notre soutien au COPINH, aux peuples du Honduras et à Gustavo Castro, et nous joignons notre voix à la leur pour exiger:

  1. L’instauration d’une enquête indépendante sur l’assassinat de Berta Cáceres menée par des experts internationaux et impartiaux dans le cadre d’une enquête relevant de la Commission interaméricaine des droits de la personne (CIDH), afin que la lumière soit faite sur le crime et ses motifs véritables.
  2. L’annulation immédiate du projet hydroélectrique Agua Zarca et des concessions octroyées sur le territoire lenca, soit plus de cinquante, pour non-respect des processus d’autodétermination et du droit au consentement libre, préalable et éclairé des peuples.
  3. La démilitarisation et le retrait des forces policières du territoire lenca.
  4. L’arrêt de la criminalisation et des attaques envers le COPINH et ses membres.
  5. La cessation de l’appui technique, économique et politique du gouvernement du Canada à l’État du Honduras, en particulier aux forces de sécurité et aux organismes d’enquête du Ministère public, incluant l’Agence technique d’enquête criminelle (ATIC).
  6. L’arrêt des actions de lobbying et de la diplomatie du gouvernement du Canada pour promouvoir les intérêts au Honduras des investisseurs canadiens, qui ont une forte présence dans les secteurs de l’industrie minière, de l’énergie, des télécommunications et du tourisme, aux dépens des droits de la personne fondamentaux et des territoires autochtones au Honduras.
  7. La cessation des appuis bilatéraux du Canada au Honduras à travers des institutions financières internationales (IFI).
  8. La nullité du traité de libre-échange entre le Canada et le Honduras, négocié dans les mois ayant suivi les élections frauduleuses de novembre 2009 et signé avec un gouvernement s’inscrivant dans la continuité du coup d’État et ayant démontré son mépris pour les droits de la personne des populations du Honduras.

En mars, nous nous rappelons avec douleur ce crime horrible, mais nous célébrons aussi la vie. La vie de Berta, née un 4 mars, ainsi que la vie du COPINH, qui célébrera ses 24 ans d’existence le 27 mars prochain.

Aujourd’hui, nous célébrons la vie et nous exprimons notre solidarité avec toutes les personnes, les communautés et les mouvements sociaux du Honduras qui défendent les droits de la personne, l’environnement et la vie dans ce contexte de grave crise démocratique depuis le coup d’État de 2009 et qui demeurent debout face aux menaces croissantes contre les communautés et les territoires.

BERTA VIT, LA LUTTE DU COPINH SE POURSUIT! 

Un appel au gouvernement Couillard à ne pas voter la loi spéciale

La Confédération des syndicats nationaux (CSN) lance un ultime appel aux députés du Parti libéral du Québec à ne pas adopter le projet de loi 127 qui nie le droit à la libre négociation des juristes de l’État et leur impose de retourner au travail. « Par ce coup de force, le gouvernement Couillard enfermerait les pourparlers dans un carcan qui ne permettrait pas à la négociation de se poursuivre avec diligence et bonne foi, en raison notamment du délai de 45 jours prévu au PL127 », a dénoncé le président de la CSN, Jacques Létourneau.

Avec ce projet de loi déposé sous le bâillon, le ministre Moreau suspend une épée de Damoclès au-dessus de la tête des membres de LANEQ et brime le droit d’association, pourtant reconnu par la Cour suprême et les chartes des droits et libertés. « On ne peut permettre une libre négociation en cassant une grève, en empêchant tout recours à des moyens de pression et en imposant un délai au processus de discussions, a poursuivi Jacques Létourneau. Le gouvernement doit laisser toutes les chances à la négociation afin de favoriser une entente satisfaisante pour les parties. »

La décision rendue par le plus haut tribunal du Canada, en 2015, qui a renversé un jugement de la Cour d’appel de la Saskatchewan, confirme que le droit d’association implique le droit de grève. Il ne peut ainsi être refusé aux syndiqués. La CSN rappelle qu’elle a été la seule centrale syndicale à intervenir à la Cour suprême dans ce jugement afin de défendre notamment le droit de grève pour les syndiqués du secteur public, trop souvent bafoué au Québec.

Avec ses 170 000 membres, la CSN est la plus importante organisation syndicale du secteur public québécois et représente près de 325 000 travailleuses et travailleurs dans tous les secteurs d’activité regroupés dans quelque 2000 syndicats.

Les activités du 8 mars 2017 en région

Bas-Saint-Laurent

Le Conseil central du Bas-Saint-Laurent visitera les syndicats de sa région qui tiendront une activité soulignant la Journée internationale des femmes. Une aide financière pourra leur être allouée pour la tenue de leurs activités locales.

Cœur-du-Québec

Le comité condition féminine du Conseil central du Cœur-du-Québec vous invite le 2 mars 2017 à une activité de sensibilisation sur la publicité sexiste et ses impacts sur les femmes. Elle se tiendra au conseil central au 550, rue St-Georges à Trois-Rivières : un rendez-vous à compter de 17 h. Pour la soirée, nous recevrons Fabiola Toupin qui nous chantera des œuvres du répertoire de Charles Aznavour.

Côte-Nord

À Sept-Îles, le Conseil central Côte-Nord–CSN conjointement avec les groupes de femmes de la région, organise un « 5 à 8 » le 8 mars, qui se tiendra au gymnase (sous-sol) de la Maison des organismes communautaires du 652, avenue De Quen. Seront soulignées les actions de femmes qui se sont démarquées dans le domaine de la culture, de l’environnement et des droits des femmes. Il y aura aussi un tirage dont les profits seront versés à la Fédération des femmes du Québec (FFQ). Pour plus d’information et pour l’achat des billets, contactez directement le conseil central au 418 962-5571.

À Baie-Comeau, un « 5 à 7 » festif est organisé à L’Alternative, 27, Place La Salle le mercredi 8 mars. Une consommation gratuite sera servie à toutes les personnes participantes.

Estrie

Le Conseil central de l’Estrie est heureux d’inviter la communauté estrienne à participer à deux activités pour célébrer la Journée internationale des femmes :

Le 8 mars, de 11 h 45 à 13 h 15, le comité femmes du Syndicat du personnel enseignant du Cégep de Sherbrooke présente une conférence de Marie-Ève Surprenant, auteure du Manuel de résistance féministe. La conférence a lieu au pavillon 2, local 21-110. C’est gratuit, apportez votre lunch !

En soirée, la traditionnelle soirée de solidarité du Conseil central aura lieu de 17 h à 21 h. On y présente cette année la campagne « Ni viande ni objet : nous sommes contre les violences sexuelles ». Cocktail de bienvenue, souper (buffet chaud), prix de présence, conférence et discussions enrichissantes sont au programme. Gratuit pour les membres CSN, 10 $ seulement pour les non-membres. Réservez vite en appelant au 819 563-6515.

Gaspésie – Îles-de-la-Madeleine

En Gaspésie, plusieurs syndicats de la région organiseront diverses activités afin de célébrer la Journée internationale des femmes. À leur demande, le conseil central leur apporte un modeste soutien financier.

Dans chacun des syndicats des Îles-de-la-Madeleine, un tirage d’un panier de produits locaux fabriqués par des femmes sera organisé. Cette initiative s’inscrit comme une façon originale de souligner la Journée internationale des femmes.

Lanaudière

Le Conseil central de Lanaudière vous invite le 8 mars à un 5 à 7 pour échanger avec la conférencière Marie-Ève Maillé, professeure à l’UQAM qui a lancé la page Facebook « Décider entre hommes ». Sur le même ton humoristique et avec audace, nous constaterons la faible présence des femmes dans les milieux décisionnels et par le fait même, la surreprésentation des hommes. La conférence se tiendra à la Brasserie l’Élan, 136, rue Lajoie Sud à Joliette.

Cette activité est offerte autant aux hommes qu’aux femmes. Le prix d’entrée : pour les membres et les salariées CSN : une épinglette du 8 mars 2017; pour les non-membres : 20 $.

Inscription obligatoire avant le 2 mars 2017 par téléphone 450 759-0762 (sans frais 1 888 759-0762) ou par courriel à reception.cclanaudiere@csn.qc.ca

Laurentides

Le Conseil central des Laurentides vous invite à un souper spectacle-conférence Les Plaisirs de Distinction Féminine avec l’humoriste-conférencière Chantal Fleury. Cette activité de ressourcement par le rire se tiendra le 24 mars 2017, dès 18 h 15, à la Place des Citoyens, 999, boulevard de Sainte-Adèle, Sainte-Adèle. Un buffet froid vous sera servi ainsi qu’une consommation.

Réservez vos billets avant le 16 mars 2017, en contactant la responsable de la condition féminine Chantal Racicot au 450-438-4197 ou par courriel chantal.racicot@csn.qc.ca

Montérégie

Le Conseil central de la Montérégie vous invite à un souper-conférence avec Chantal Fleury, sur Les Plaisirs de Distinction Féminine, le 13 mars dès 17 h dans nos locaux au 7900, boul. Taschereau, Édifice E à Brossard. La soirée se terminera par une tempête d’idées pour trouver des moyens de se dépasser, pour lever les freins que la société nous impose. Pour se procurer des billets, contactez les bureaux régionaux ou le bureau à Brossard au 450 466-7036.

Montréal métropolitain

7 et 8 mars

Une formation sur la condition féminine d’une durée de 2 jours (de 9 h à 17 h) qui fait le point sur la situation actuelle de la condition féminine et vise à informer les syndicats de la nécessité persistante de mettre sur pied un comité de condition féminine. Pour vous inscrire : josiane.latour@csn.qc.ca

8 mars – 7 h à 9 h

Le comité de la condition féminine du conseil central organise une action éclair en faveur du salaire minimum à 15 $ l’heure. Cette action non mixte vise à sensibiliser la population à la pauvreté spécifique des femmes. On vous y attend de 7 h à 9 h le matin au Parc des Faubourgs, devant la sortie du Pont Jacques-Cartier à Montréal.

15 mars – 18 h 30

Il y aura une soirée-conférence avec Ruth Rose, économiste féministe ,et Mélanie Gauvin, coordonnatrice du Front de défense des non-syndiqué-es. Elles traiteront de la situation des femmes sur le marché du travail (scolarisation, inégalités de revenus, retraite et discriminations en fonction de l’appartenance à des groupes minoritaires, etc.) et de la campagne qui se mène pour un salaire minimum à 15 $ l’heure. La conférence aura lieu au 1601, avenue De Lorimier à Montréal.

Inscription et information auprès de julie.lampron-lemire@csn.qc.ca ou 514 598-2021

Outaouais

Le Conseil central de l’Outaouais offre une formation d’une journée, le 23 février, sur le sens de la Journée internationale des femmes, les gains et les défis actuels pour la condition féminine.

Aussi, une autre activité se déroulera le 1er mars 2017 dès 18 h dans ses locaux au 408, rue Main à Gatineau. Une humoriste ricaneuse, Chantal Fleury, donnera une performance, et il y aura quelques tirages d’objets significatifs. Des petites bouchées accompagnées de vin seront servies.

Pour plus d’information, communiquez avec Nicole Dupuis au 819-643-8709 ou par courriel : nicole.dupuis@csn.qc.ca

Québec-Chaudière-Appalaches

Dans la région de l’amiante, un souper-conférence aura lieu le mercredi 8 mars, durant lequel Sylvie Bolduc, éducatrice spécialisée, traitera du pouvoir que nous avons dans notre quotidien, « Prendre le volant de sa vie ». Rendez-vous à 18 h à la Maison de la culture 5, rue de la Fabrique à Thetford Mines. Billets en vente au coût de 20 $ au Centre femmes La Rose des Vents au 95, Notre-Dame Est. Tél. : 418-338-5453.

Dans la région de la Beauce, le Centre-Femmes vous invite le 8 mars à participer à un déjeuner-conférence sur le mieux-être ayant comme invitées Sylvie Rousseau et Bianka Champagne, au Baril Grill à Saint-Georges-de-Beauce. On vous y attend à 8 h au coût de 20 $. Les billets sont disponibles au Centre-Femmes de Beauce 12725, boul. Lacroix, Saint-Georges Tél. : 418 227-4037, et à la Librairie de la Chaudière, Place Centre-Ville.

Dans la région de Charlevoix, le Centre des femmes de Charlevoix et le Centre-Femmes aux Plurielles organisent le 4 mars une journée d’activités et d’échanges suivie d’un souper et d’une conférence sur le consentement sexuel donnée par l’artiste Koriass qui a fait partie de la tournée organisée sur ce thème par le Conseil du statut de la femme. Les billets pour la journée complète sont au coût de 15 $, et 10 $ pour la conférence seulement. Pour vous inscrire ou avoir plus d’information, contactez le 418 435-5752 ou 418 665-7459.

À Québec, il y aura une action politique et de sensibilisation (par la distribution de tracts) à la situation des femmes. Rassemblement à 11 h au coin des rues Saint-Joseph et Caron. En outre, la Coalition régionale de Québec de la Marche mondiale des femmes organise une marche le 12 mars. Le lieu de départ est le Pavillon Alphonse-Marie-Parent (2255, rue de l’Université). À la fin de la marche, nous célébrerons autour d’un brunch de solidarité (activité non mixte) au Cégep de Limoilou. S’inscrire pour le brunch avant le 3 mars au 418 522-8854, poste 223.

Saguenay–Lac-Saint-Jean

Au Saguenay, un souper spectacle est organisé le lundi 6 mars 2017 dès 17 h au coût de 15 $ (buffet inclus). L’humoriste Chantal Fleury viendra livrer sa prestation énergisante. Soyez au rendez-vous à la salle des Aînés de Jonquière JAK (3245, rue des Pensées à Jonquière).

Pour le Lac-Saint-Jean, le mardi 8 mars 2017 à compter de 17 h se tiendra un souper hommage suivi d’un spectacle d’humour « Les grandes crues », à la salle Hall Jeannois (2455, boul. Saint-Jude à Alma) au coût de 30 $.

Pour obtenir des billets, vous pouvez communiquer au 418-549-8541 ou par courriel : ccsaglac@csn.qc.ca

 

Femmes immigrantes et autochtones doublement discriminées en emploi

Blogue de Véronique De Sève

Le travail est un puissant instrument d’intégration. Il permet à l’individu d’accéder à l’autonomie, de jouer un rôle concret sur le plan économique et il s’avère souvent, à tort ou à raison, un outil de reconnaissance sociale. Le Rendez-vous national sur la main-d’œuvre qui s’est tenu cette semaine le gouvernement québécois est l’occasion de nous le rappeler. Or, les compressions massives qui s’abattent sur le Québec depuis l’élection des libéraux et la précarisation généralisée de l’emploi accentuent la difficulté, pour de nombreuses personnes, de gagner un salaire décent ou simplement d’accéder au marché du travail. Parmi elles, les immigrantes et les femmes autochtones accusent un retard sur le reste de la société en matière d’insertion professionnelle.

Il faut remonter à 2010 pour avoir des statistiques parlantes sur le sujet. Cette rareté dans les chiffres n’est pas étonnante. Elle traduit le désintérêt de l’État à l’égard de problèmes rencontrés par les femmes issues de communautés culturelles. Souvenons-nous qu’il a fallu des années au gouvernement fédéral pour sortir de l’indifférence et lancer enfin une commission d’enquête sur les femmes autochtones disparues ou assassinées. Le premier ministre Couillard s’est également fait tirer l’oreille avant de finalement consentir à tenir une enquête sur le comportement policier et les violences de tout acabit notamment à l’égard des femmes autochtones.

Sur le plan professionnel, les personnes immigrantes se heurtent depuis longtemps à des écueils structurels comme la non-reconnaissance des diplômes ou les problèmes de chômage. De façon générale, en 2010, seulement 65 % des femmes immigrantes ont réussi à se trouver un emploi, par rapport à 78 % des hommes immigrants. Chez les non-immigrants, les pourcentages sont de 80 % chez les femmes et de 84 % chez les hommes. Quels que soient leur niveau de scolarité ou leur origine, les revenus d’emploi des femmes se situent entre 72 % et 85 % de ceux des hommes. Ainsi, les femmes appartenant à une minorité visible ont gagné 38 097 $ en 2010 et les femmes autochtones 40 111 $. À titre comparatif, les femmes blanches ont quant à elles gagné 44 533 $, les immigrants 46 689 $, les autochtones 50 745 $ et les hommes blancs 57 094 $. En d’autres termes, les femmes immigrantes ou autochtones subissent une double discrimination en raison de leur sexe et de leur origine1. La Commission des droits de la personne parle même de triple discrimination dans le cas des travailleuses domestiques immigrantes (sexe, origine et condition sociale).

Ne jouons pas à l’autruche : la société québécoise entretient à certains égards la discrimination et le racisme systémiques. Il ne s’agit pas tant d’accuser les individus, mais de reconnaître que certaines pratiques, souvent inconscientes, ont des effets discriminatoires. Nous devons collectivement tout mettre en œuvre pour rejeter ces formes d’inégalités à l’endroit des personnes issues de la diversité. À cet égard, la situation en emploi des femmes immigrantes et autochtones doit particulièrement retenir notre attention. C’est la condition sine qua non d’un Québec plus juste, plus inclusif et plus fort.