Attention : la CAQ met nos ainé-es en danger

Par crainte de rupture de service, le gouvernement de la Coalition Avenir Québec souhaite pérenniser un règlement mis en place dans l’urgence, en pleine pandémie. Alors même que durant cette période nous avons été témoins de situations désastreuses en résidence pour ainés (RPA), ce projet de modification permettrait à toute personne appelée à donner des soins aux usagères et usagers de RPA, mais non membre d’un ordre professionnel, de rester en poste pendant un an, et ce, sans qu’aucune formation ne soit exigée. La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) tire la sonnette d’alarme quant aux dangers d’une telle décision pour nos ainé-es et elle interpelle le gouvernement pour qu’il exige que les travailleuses et travailleurs en RPA reçoivent les formations de base beaucoup plus rapidement.

Avant la pandémie, le personnel de RPA devait, pour être embauché, avoir minimalement suivi la formation de réanimation cardiorespiratoire (RCR) et celle portant sur les Principes pour le déplacement sécuritaire des bénéficiaires (PDSB). Le gouvernement souhaite maintenant accorder un délai d’un an après l’embauche pour ces mêmes formations, pourtant très courtes et essentielles à l’exercice du métier.

Lorsque l’on travaille avec des ainé-es en résidence, il est fondamental de pouvoir intervenir en cas d’urgences cardiovasculaires ou d’étouffement. « La formation (RCR) ne dure qu’une journée, dont la moitié peut être faite en ligne. On comprend qu’il manque de personnel, mais de permettre une année complète sans que cette formation de base soit suivie dépasse l’entendement. Des situations d’horreur sont à prévoir parce que c’est carrément dangereux pour la santé et la sécurité nos ainé-es », s’indigne Lucie Longchamp, vice-présidente de la FSSS–CSN.

Marlène Ross, représentante du secteur des centres d’hébergement privés à la FSSS–CSN, souligne également le fait qu’aujourd’hui, dans les résidences pour aîné-es, on retrouve des personnes en déficience intellectuelle, qui sont en dépassement de soins ou encore qui ont des troubles mentaux. « Il est irresponsable de placer ces gens vulnérables et à risque entre les mains de personnes mal outillées pour composer avec leurs réalités. C’est contraire au principe de précaution et ça met nos ainé-es à risque. »

« De plus, ne pas recevoir la formation pour déplacer correctement les usagers et les usagères laisse présager de nombreux accidents de travail. On veut attirer plus de personnel, mais on ne met pas le cadre pour les garder en place. On comprend le besoin de plus de flexibilité, mais on pense que les travailleuses et les travailleurs devraient être formés à leur arrivée ou dans les semaines suivant leur embauche », de conclure la représentante syndicale du secteur.

Le Front commun sera en grève les 21, 22 et 23 novembre prochains

Alors que 420 000 travailleuses et travailleurs sont en grève partout au Québec depuis minuit, le Front commun annonce ce matin que la prochaine séquence de grève se déroulera du 21 au 23 novembre prochains, à moins de parvenir à une entente d’ici là.

« Nous annonçons aujourd’hui le moment de la deuxième séquence de grève qui se tiendra sur trois journées complètes. Notre message ce matin est clair : nos équipes de négociation sont entièrement disponibles pour les deux prochaines semaines. L’objectif, c’est d’arriver à un règlement qui sera gagnant-gagnant, pour les travailleuses et les travailleurs, ainsi que pour les services à la population. Personne ne souhaite une autre séquence de grève, mais nous serons prêts s’il le faut », ont lancé les porte-paroles du Front commun, François Enault, premier vice-président de la CSN, Éric Gingras, président de la CSQ, Magali Picard, présidente de la FTQ et Robert Comeau, président de l’APTS.

« Cela dit, il faut bien comprendre que ce mouvement est une démonstration de la détermination de nos membres, qui ont voté à 95 % en faveur de la grève et qui sont prêts à aller jusqu’au bout, jusqu’à la grève générale illimitée, si le gouvernement ne comprend pas le message », ont tenu à préciser les porte-paroles.  

Rappelons que le 29 octobre dernier, le Conseil du trésor a déposé une offre contenant une bonification dérisoire de seulement 1,3 %. L’offre salariale, qui est passée de 9 % sur cinq ans à 10,3 % pour la même période, ne réglerait en rien les problèmes causés par l’immense retard que subissent les 420 000 travailleuses et travailleurs regroupés en Front commun. Au contraire, elle les appauvrirait.

« Après que 100 000 personnes soient venues appuyer le Front commun dans les rues le 23 septembre, après un mandat de grève générale illimitée adopté à 95 % après un dépôt insultant dimanche dernier, le gouvernement nous pousse aujourd’hui à exercer la grève. Il récolte ce qu’il a semé, rien de moins. À l’heure actuelle, nous avons élagué nos demandes à l’ensemble des tables sectorielles. Mais une chose est certaine, les attentes des travailleuses et des travailleurs sont grandes. Laisser notre monde s’appauvrir, c’est non négociable ! », ont tonné les porte-paroles. 

Rappelons aussi que le gouvernement a choisi de donner aux parlementaires 30 % d’enrichissement et de rattrapage, auxquels viendront s’additionner d’autres augmentations annuelles, et qu’il a offert 21 % sur cinq ans aux policiers de la Sûreté du Québec, offre qui a été refusée. L’entente salariale à convenir avec le Front commun devra obtenir le même niveau de considération.

Fin du temps supplémentaire à taux double : le gouvernement attise la grogne des travailleuses et des travailleurs

Les organisations syndicales représentant le personnel de la santé et des services sociaux membres du Front commun dénoncent la décision de la présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel, de mettre fin à la rémunération du temps supplémentaire à taux double en date du 4 novembre. En vigueur depuis l’urgence sanitaire, l’employeur avait pourtant proposé de la pérenniser, avant de reculer sur cette offre en octobre dernier.

« Que s’est-il passé depuis bientôt un an pour que le gouvernement juge que ces incitatifs ne sont plus pertinents? Les listes d’attente sont-elles plus courtes? Les visites aux urgences moins nombreuses? Le temps supplémentaire obligatoire s’est-il raréfié? En reculant sur la reconnaissance accordée aux travailleuses et aux travailleurs lorsqu’ils offrent des services au-delà des heures normales de travail, la ministre LeBel montre encore une fois sa déconnexion des besoins de notre réseau public et accentue la crise de pénurie de main-d’œuvre qui accable le réseau », dénoncent les porte-paroles de la FSSS-CSN, de la FP-CSN, de l’APTS, du SCFP-FTQ, du SQEES-FTQ et de la FSQ-CSQ.

Retour à la case départ pour la partie patronale

« Sous prétexte d’avoir fait une priorisation de leur cahier de demandes, nos vis-à-vis aux tables de négociations ont reculé sur l’une des rares propositions répondant aux revendications des travailleuses et des travailleurs. Loin de faire progresser les pourparlers, cela alimente la grogne des celles et ceux qui continuent de porter notre réseau public à bout de bras », ajoutent les représentantes et les représentants des organisations syndicales.

La proposition de rémunérer le temps supplémentaire à taux double ne reste en effet sur la table que pour le personnel en soins infirmiers œuvrant dans un service 24/7 identifié par le gouvernement (urgence, soins critiques, CHSLD, maisons des aînés, maisons alternatives et santé mentale) puisqu’elle est retirée pour les autres catégories de travailleuses et travailleurs. Le gouvernement créé ainsi une grave iniquité alors que le travail en temps supplémentaire est un fardeau porté par l’ensemble du personnel du réseau.

Alors que les 420 000 membres du Front commun s’apprêtent à exercer leur première séquence de grève le 6 novembre, la fin du temps supplémentaire à taux double va ajouter de l’huile sur le feu au lieu de favoriser un règlement. Les organisations syndicales demandent au Comité patronal de négociation du secteur de la santé et des services sociaux (CPNSSS) de faire preuve de bonne foi en rémunérant le temps supplémentaire à taux double pour toutes les travailleuses et tous les travailleurs de la santé et des services sociaux.

Déclaration de solidarité avec le peuple palestinien

Membre active du Centre international de solidarité ouvrière (CISO) depuis 1975, la CSN a travaillé à la rédaction d’une déclaration de solidarité avec le peuple palestinien. La CSN appuie la déclaration telle qu’adoptée lors de l’assemblée générale annuelle du 23 octobre 2023.

 

En voici le texte intégral :

Déclaration de solidarité avec le peuple palestinien

Assemblée générale annuelle du Centre international de solidarité ouvrière (CISO) 23 octobre 2023

Le Centre international de solidarité ouvrière (CISO) affirme sa solidarité envers toutes les victimes des attaques récentes perpétrées par le Hamas et l’État israélien. Il dénonce fortement les attaques ciblant les civils qui vont à l’encontre des principes de la Charte des Nations Unies et du droit international humanitaire. Il demande la protection des infrastructures civiles, telles que les établissements éducatifs et médicaux sur les territoires palestiniens.

Depuis le 7 octobre 2023 c’est au moins 6 000 personnes qui ont perdu la vie, 1 400 du côté israélien et plus de 4 400 dans la Bande de Gaza, dont la moitié environ sont des enfants.

Le CISO dénonce les attaques brutales du Hamas contre Israël, la prise d’otages et leur utilisation comme boucliers humains.

Le CISO dénonce les bombardements maritimes, aériens et terrestres indiscriminés et disproportionnés lancés par l’État israélien sur la bande de Gaza, une prison à ciel ouvert et l’un des endroits les plus densément peuplés au monde, qui constituent des crimes de guerre.

En outre, la Convention de Genève sur les blessés, les malades et les civils doit être respectée.

Il dénonce aussi le blocus de la bande de Gaza imposé depuis 16 ans par l’État d’Israël, désormais aggravé par des restrictions touchant l’accès à l’eau, à la nourriture, à l’électricité, au carburant et à des fournitures médicales, menaçant la survie de 2,2 millions de personnes à très court terme. Les bombardements indiscriminés, ainsi que ce blocus peuvent s’apparenter à des représailles collectives envers la population de Gaza, un crime punissable en droit international.

Le déplacement de plus d’un million de Palestiniennes et de Palestiniens du Nord de Gaza vers le sud et leur persécution doit être dénoncé par la communauté internationale dont le gouvernement du Canada et nous amène à craindre à un possible nettoyage ethnique.

Il est temps que la communauté internationale prenne ses responsabilités, laisse la diplomatie agir pour arrêter la guerre, protéger les civils, s’attaquer aux causes profondes du conflit israélopalestinien, y compris l’occupation des territoires palestiniens, et exige la mise en œuvre des résolutions de l’ONU sur le droit des Palestiniens à disposer d’un État viable et à vivre dans la dignité, aux côtés d’un Israël en sécurité.

  • Le CISO, en collaboration avec ses organisations alliées, demande au gouvernement canadien de faire pression pour un cessez-le-feu immédiat à Gaza et appuiera les actions en ce sens.
  • Le CISO répond à l’appel des syndicats palestiniens à la solidarité syndicale en demandant au gouvernement canadien la fin du commerce d’armes avec Israël, et il encourage ses membres et le public à faire de-même.
  • Le CISO continuera à participer aux activités d’éducation populaire sur l’occupation et la colonisation de la Palestine, ainsi que sur l’apartheid israélien.

Cibles d’immigration : les centrales syndicales décrient l’omission de l’immigration temporaire

Les quatre grandes centrales syndicales dénoncent le manque de considération du gouvernement du Québec envers les travailleuses et les travailleurs migrants temporaires, alors qu’il a décidé de maintenir sa cible d’immigration à 50 000 personnes. Pour la CSD, la CSN, la CSQ et la FTQ, cette décision rend quasiment impossible l’accès à la résidence permanente pour ces gens qui contribuent pleinement à la vitalité économique et sociale du Québec.  

« En maintenant ses cibles, le gouvernement emprisonne dans la précarité la grande majorité des personnes immigrantes temporaires qui habitent et travaillent déjà dans nos milieux, partout au Québec », a décrié la présidente de la CSN, Caroline Senneville.

Au cœur de l’enjeu, la grande proportion des travailleuses et travailleurs temporaires aux prises avec des permis fermés qui les rendent captifs d’un seul employeur avec, pour conséquence, la crainte de représailles s’ils tentent de faire valoir leurs droits. Rappelons que le rapporteur spécial de l’ONU a dénoncé cette situation qui s’apparente à de l’esclavage moderne. 

« Dans un contexte de recours débridé à la main-d’œuvre temporaire pour combler des besoins permanents, le gouvernement ne pouvait omettre d’inclure cette proportion importante des personnes immigrantes dans ses cibles d’immigration. En les ignorant, il pave la voie à ce que les abus se poursuivent et se généralisent à l’égard des travailleuses et travailleurs étrangers captifs de leur permis de travail fermé », explique Denis Bolduc, secrétaire général de la FTQ. 

Les nombreux obstacles à la résidence permanente contribuent d’ailleurs à la croissance, au sein du marché du travail, d’une population immigrante sans statut, dont plusieurs travailleuses et travailleurs ne détiennent que des permis temporaires. Leur accueil permanent est donc considéré comme un enjeu crucial, tout comme la régularisation de leur statut.

« Nous saluons le désir de mieux soutenir l’accès à la francisation des travailleuses et travailleurs étrangers temporaires et d’encourager les employeurs à prendre leurs responsabilités en la matière. Cependant, nous demandons des moyens pour les inclure et les franciser, et non de nouvelles mesures d’exclusion. L’apprentissage effectif du français ne pourra se faire dans les conditions proposées », explique Mario Beauchemin, vice-président de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ).

Pour les centrales, les travailleuses et les travailleurs migrants ne doivent pas se voir imposer de nouvelles exigences au renouvellement de leur permis de travail, tel qu’un niveau de français, et à l’obtention de la résidence permanente. Ils devraient plutôt avoir un accès réel à la francisation, à de meilleurs salaires et des conditions de travail décentes, à des protections sociales et à une meilleure protection contre l’exploitation et les abus.

« L’immigration est un sujet à la fois crucial pour l’avenir de la société québécoise, et malheureusement polarisé à outrance. La planification et les niveaux d’immigration doivent refléter nos réels besoins et être plus humains. Il nous incombe de développer les capacités d’accueil, incluant la francisation en milieu de travail et la régionalisation de l’immigration, afin d’inclure convenablement toutes les personnes immigrantes », explique Luc Vachon, président de la CSD.

L’immigration temporaire est composée des travailleuses et travailleurs étrangers, des demandeurs d’asile et des étudiantes et étudiants étrangers. Au Canada, cette immigration a augmenté de 68 % en deux ans et représente désormais plus de 470 976 personnes au Québec, selon Statistique Canada. 

Une cargaison de pommes pourries déposée devant le bureau de Justin Trudeau

Dans le cadre de la Semaine nationale des chômeurs et des chômeuses organisée par le Mouvement autonome et solidaire des sans-emploi (MASSE), le MASSE et l’Alliance interprovinciale pour l’assurance-emploi, dont font partie la CSN et la FTQ, ont joint leurs forces pour dénoncer haut et fort l’inaction du gouvernement libéral en matière d’assurance-chômage.

Plus d’une centaine de personnes se sont retrouvées mercredi matin devant le bureau de circonscription de Justin Trudeau avec une cargaison de pommes pourries pour envoyer un signal clair au gouvernement : la réforme de l’assurance-chômage est en train de pourrir sur les tablettes, on a besoin dès maintenant d’une vraie protection en cas de perte d’emploi !

« On n’en peut plus de se faire promettre une réforme sans action concrète ! Pendant qu’on attend, il n’y a rien pour les travailleurs et les travailleuses de l’industrie saisonnière qui n’arriveront pas à cumuler assez d’heures pour avoir accès au chômage ou qui se retrouveront dans le trou noir cet hiver, rien pour ces mères et travailleuses à temps partiel qui risquent encore d’être exclues du régime, rien pour ces chômeurs et ces chômeuses qui n’arrivent tout simplement pas à suivre l’inflation avec seulement 55 % de leur revenu. C’est inacceptable qu’un outil collectif, auquel l’ensemble des travailleurs et des travailleuses cotisent, soit aussi désuet en 2023 », affirme Michael Bizzarro, co-coordonnateur du MASSE, appuyé par l’Alliance interprovinciale pour l’assurance-emploi.

Les chômeurs et les chômeuses ne peuvent se permettre d’attendre davantage. Le MASSE dénonce le fait que le régime d’assurance-chômage actuel est discriminatoire envers les travailleurs et les travailleuses précaires, les femmes et les personnes racialisées et qu’il ne prenne pas en compte les réalités régionales.

C’est pourquoi nous revendiquons un régime d’assurance-chômage accessible, juste, universel et non discriminatoire. Concrètement, cela signifie d’instaurer un système qui ne tient pas compte du taux de chômage régional comme critère d’admissibilité à l’assurance-emploi, qui établit un seuil d’admissibilité unique de 350 heures ou de 13 semaines de travail, qui assure un taux de prestations d’au moins 70 % basé sur les 12 meilleures semaines de travail et qui assure un plancher minimum de 35 semaines de prestations.

Trop longtemps à attendre la réforme de l’assurance-chômage : ça commence à sentir la pomme pourrie !

La réforme doit prendre forme!

Le Mouvement autonome et solidaire des sans-emploi (MASSE) regroupe 17 organisations défendant les droits des chômeurs et des chômeuses. Ses membres militent pour le rétablissement d’un régime d’assurance-chômage accessible, juste, universel et non discriminatoire.

L’Alliance interprovinciale de l’assurance-emploi réunit plus d’une vingtaine d’acteurs, d’organisations et de syndicats de l’Est du Canada. Ensemble, ces organismes représentent et défendent les travailleuses et travailleurs sans-emploi de plusieurs régions du Québec, de l’Ontario, du Nouveau-Brunswick, de Nouvelle-Écosse, de Terre-Neuve et de l’Île-du-Prince-Édouard.

Pour plus d’informations: https://lemasse.org/revendications/

 

Un dépôt insultant, une fois de plus

« Beaucoup de bruit pour rien : une bonification pitoyable de seulement 1,3 % sur une durée de cinq ans. » C’est avec une vive déception, mais peu d’étonnement, que les porte-paroles du Front commun ont pris connaissance du dépôt effectué ce matin par le Conseil du trésor, lequel est reçu comme un affront. Encore une fois, le gouvernement démontre son incapacité à comprendre les difficultés vécues dans les services publics et à réaliser l’urgence de sauver le bateau qui est en train de couler. Il prouve de plus sa déconnexion complète face à la colère des travailleuses et des travailleurs qui, épuisés, portent sur leurs épaules des services publics plus que jamais fragilisés.

« Ce dépôt est une nouvelle claque au visage des 420 000 travailleuses et travailleurs du Front commun. C’est une insulte. C’est trop peu trop tard. Pour nos gens, tendre l’autre joue, c’est terminé », ont tonné d’une seule voix les porte-paroles du Front commun, François Enault, premier vice-président de la CSN, Éric Gingras, président de la CSQ, Magali Picard, présidente de la FTQ, et Robert Comeau, président de l’APTS.

Malgré le fait que 100 000 personnes sont venues appuyer le Front commun dans les rues le 23 septembre, malgré un mandat de grève générale illimitée adopté à 95 % et l’annonce d’une première journée de grève, l’éléphant a encore accouché d’une souris. Le gouvernement continue de vouloir tout décider seul, de tout imposer, habitué à manœuvrer ainsi depuis sa première élection, en 2018.

« Nous ne voyons rien dans ce dépôt qui permettrait de lever la grève. Nous devons nous rendre à l’évidence. La grève est la seule solution pour que le gouvernement comprenne. Puisqu’il le souhaite, on va l’exercer haut et fort le 6 novembre prochain », ont renchéri les porte-paroles. Ces derniers ont aussi précisé qu’ils prendront le temps d’analyser le dépôt en détail et en feront la présentation à leurs instances respectives, mais il ne fait déjà aucun doute qu’il n’est pas à la hauteur des attentes de leurs membres.

Offre salariale

L’offre salariale, qui est passée de 9 % sur cinq ans à 10,3 % pour la même période, ne réglera en rien l’immense retard que subissent les 420 000 travailleuses et travailleurs regroupés en Front commun par rapport aux autres Québécoises et Québécois.

« La nouvelle offre salariale ne réussira pas à nous sortir de l’appauvrissement proposé par le gouvernement. Nous jouons toujours dans le même mauvais film, un film catastrophe. »

Rappelons que le gouvernement a choisi de donner aux parlementaires 30 % d’enrichissement et de rattrapage auxquels viendront s’additionner d’autres augmentations annuelles et qu’il a offert 21 % aux policiers de la Sûreté du Québec. L’entente salariale à convenir avec le Front commun devra le considérer.

« Nous constatons que ces offres substantielles ont été offertes à des emplois à majorité masculine, alors que les services publics, composés à 78 % de femmes, ne se font offrir que des miettes. On est encore devant une discrimination inacceptable envers les femmes. »

Primes

En reconduisant certaines primes jusqu’au renouvellement de la convention collective, la ministre LeBel a posé le seul geste sensé dans le contexte, mais il ne s’agit pas d’un gain, c’était déjà acquis. S’attaquer aux conditions de travail et de pratique des travailleuses et des travailleurs œuvrant dans des secteurs en difficulté, de la part d’un gouvernement qui prétend vouloir être un employeur de choix, aurait été une grave erreur. Cependant, en mettant fin à des mesures administratives prévues dans le cadre de la COVID-19, le gouvernement met le feu aux poudres.

Retraite

Le recul du gouvernement sur une mesure de « détention » qu’il voulait imposer au Régime de retraite du personnel employé du gouvernement et des organismes publics (RREGOP) – soit le fait de faire passer la retraite sans pénalité de 55 à 57 ans pour les personnes ayant 35 ans de service – constitue une bonne nouvelle, certes, mais l’attaque majeure demeure alors que le régime est pourtant en excellente santé financière, dont la réduction des rentes exigées sous prétexte d’une bonification du régime de rentes du Québec (RRQ).

Tables sectorielles

Le règlement de cette négociation passe certes par une entente à la table centrale, mais également aux tables sectorielles. « Malgré tous les signaux envoyés à ces tables, dont l’élagage mené récemment, nos vis-à-vis patronaux répondent qu’ils n’ont aucun mandat pour parler même de leurs propres demandes. Nous sommes rendus à nous questionner sur la volonté et la capacité du gouvernement à convenir d’ententes satisfaisantes prochainement. »

Comme toujours, le Front commun sera disponible pour négocier afin de faire avancer cette négociation rapidement, à la satisfaction de ses membres.

Améliorer les conditions de travail avant de frapper un mur

Quelques jours avant de déclencher la grève, une centaine de travailleuses et de travailleurs membres de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) ont manifesté devant les bureaux du Comité patronal de négociation du secteur de la santé et des services sociaux (CPNSSS) pour réclamer un déblocage de la négociation.

Près de 20 000 travailleuses et travailleurs attendent – encore – l’employeur de choix

Près d’un an après le début de la négociation sur les conditions de travail en santé et services sociaux, la FSSS-CSN déplore le peu d’avancées. Pourtant, une crise majeure frappe le réseau et les employeurs peinent plus que jamais à attirer et à retenir le personnel. En marge de la manifestation, la FSSS-CSN a déposé une pétition recueillant près de 20 000 signatures aux représentant-es du CPNSSS pour réclamer que le gouvernement entende les solutions des travailleuses et des travailleurs.

« Le temps presse. Chaque semaine, nous voyons à quel point il est urgent d’améliorer les conditions de travail du personnel du réseau. Malgré les beaux discours, le gouvernement rate la cible depuis le début de la négociation. Après plus de 50 rencontres de négociation, il propose des mesures temporaires, des mesures ne touchant que quelques titres d’emploi et des mesures offrant plus de flexibilité pour les employeurs, au détriment du personnel. Ce n’est pas avec ça qu’on va convaincre les gens de venir travailler dans le réseau. C’est encore moins avec ça qu’on va convaincre les gens d’y rester », explique Réjean Leclerc, président de la FSSS-CSN.

« Notre message aujourd’hui est clair : le CPNSSS doit aller chercher ses mandats pour faire débloquer la négociation. Pour que ça avance enfin, le gouvernement doit arrêter de s’entêter à ne vouloir parler que de ses priorités. Si on veut améliorer les services à la population, il faudra abandonner les mesurettes et le statu quo. De notre côté, on est prêt à faire avancer la négociation pour donner de l’air à celles et à ceux qui s’occupent de la population », de conclure Réjean Leclerc.

Le Front commun sera en grève le 6 novembre

Le 6 novembre prochain, les 420 000 travailleuses et travailleurs représentés par le Front commun exerceront une première séquence de grève, d’une journée. En éducation, dans la santé et les services sociaux ainsi qu’en enseignement supérieur, partout au Québec et d’une seule voix, ils enverront un premier coup de semonce pour forcer le gouvernement à faire une offre substantielle au Front commun.

C’est par les médias sociaux que le Front commun a appris cette semaine l’intention du gouvernement de déposer une nouvelle offre ce dimanche, 29 octobre. « Nous attendrons de prendre connaissance du dépôt gouvernemental avant de commenter. Mais nous dirons tout de même ceci : pour se sortir du pétrin dans lequel il s’est lui-même placé, le gouvernement n’a qu’une chose à faire : revenir avec une offre substantielle et cesser ses attaques, notamment sur la question de la retraite. Une nouvelle offre insuffisante accompagnée d’une énième opération médiatique serait reçue comme une claque en plein visage par les femmes et les hommes qui font fonctionner les services publics. La hauteur des mandats de grève octroyés par les membres témoigne de la hauteur des attentes dans nos réseaux quant à l’issue de cette négociation », ont déclaré les représentants du Front commun, François Enault, premier vice-président de la CSN, Éric Gingras, président de la CSQ, Magali Picard, présidente de la FTQ, et Robert Comeau, président de l’APTS, en conférence de presse, ce matin, à Montréal.

« Nous avions été clairs sur notre intention d’exercer le mandat et la stratégie de grève votés par les travailleuses et les travailleurs que nous représentons pour arriver à une entente satisfaisante. Au-delà des échanges croisés sur l’élagage aux tables sectorielles, la réalité, c’est que rien ne bouge à la table centrale et sur les questions salariales ».

Depuis de nombreux mois, le Front commun est sur toutes les tribunes pour rappeler au gouvernement que ses offres ne passent pas et que de proposer aux travailleuses et aux travailleurs de maintenir le statu quo constitue la recette parfaite pour mettre le feu aux poudres. Compte tenu de l’état dans lequel se trouvent nos réseaux publics, maintenir une offre salariale insultante, des attaques au régime de retraite et réclamer à tout vent plus de flexibilité relève de l’aberration. Si le gouvernement veut être un employeur de choix, il faut que ça se traduise aux tables de négociation.

« Après un an de négociations, des dizaines de rencontres aux tables, beaucoup d’échanges à travers les médias, des actions de mobilisation et de visibilité partout au Québec, une manifestation monstre qui a rassemblé 100 000 personnes dans les rues de Montréal, et maintenant des mandats à 95 % en faveur d’une grève pouvant aller jusqu’à la grève générale illimitée, il faut croire que le gouvernement attend une première journée de grève pour bouger, si désolant cela soit-il. Mais que ce soit clair : il est responsable de l’annonce que nous faisons aujourd’hui », ont ajouté les leaders syndicaux.

« Nous sommes conscients des impacts considérables qu’une grève engendre sur le quotidien des Québécoises et des Québécois. Mais nous savons que la population n’a plus envie de vivre avec des services publics carencés et continuellement en pénurie de main-d’œuvre. Nous espérons donc sincèrement que ce sera assez pour faire bouger le gouvernement de manière sérieuse et limiter les désagréments. Mais si le message n’était pas entendu, une deuxième séquence pourrait être exercée, laquelle constituerait le plus grand mouvement de grève qu’ait connu le secteur public depuis 50 ans. »

Dans l’éventualité du déclenchement d’une grève le 6 novembre prochain, le Front commun précise que les services essentiels seront assurés.

Une absence évidente de consensus !

Le ministre de la Santé, Christian Dubé, défend sa réforme depuis près d’un an, dont le projet de loi 15 qui créera l’agence Santé Québec.

Il laisse entendre qu’il y a une adhésion large à sa réforme. Il répète avoir mené un vaste dialogue avec toutes les parties prenantes afin de dégager ce qu’il présente comme des changements attendus et nécessaires. C’est choquant pour toutes celles et ceux qui se démènent au quotidien pour soutenir le réseau public et dont l’opinion est carrément ignorée par le ministre.

En effet, de nombreuses organisations n’ont jamais eu l’occasion de s’exprimer auprès du ministre ni de ses représentantes et ses représentants. Certaines ont effectivement été rencontrées et ont participé de bonne foi à cet exercice. Elles ont identifié des zones de dangers et proposé des améliorations. La plupart constatent cependant que leurs nombreuses préoccupations n’ont pas été prises en compte.

La volonté du ministre et de son gouvernement d’agir et de poser des gestes structurants est louable. Mais on ne saura taxer d’immobilisme toutes celles et ceux qui se mobilisent corps et âme pour le droit à la santé : nous avons à cœur le bien-être de nos concitoyennes et de nos concitoyens. C’est avec en tête des objectifs de santé et de prévention que nous souhaitons éviter les écueils prévisibles de la réforme et, surtout, de défendre le droit à la santé pour toutes et tous.

C’est d’ailleurs fort de cette conviction que nous demandons au ministre Dubé de prendre un pas de recul et de prendre le temps pour s’assurer que l’ensemble des éléments du projet de loi soit débattu démocratiquement. Cela est d’autant plus nécessaire devant l’absence évidente de consensus autour du projet de loi actuel et de la réforme proposée. Aujourd’hui, non seulement souhaitons-nous faire part au ministre de nos inquiétudes et des solutions que nous avons à lui soumettre, mais nous voulons aussi nous assurer que celles-ci soient entendues, et surtout comprises. Nous prenons la parole ensemble aujourd’hui parce qu’il nous semble primordial que la population du Québec sache que la réforme engagée par le ministre de la Santé ne reçoit pas l’adhésion du personnel du réseau de la santé et des services sociaux ni de son propre ministère, pas plus que celle des organismes communautaires et des organisations de la société civile québécoise.

Par ailleurs, de nombreuses et nombreux médecins, chercheurs et experts en la matière constatent que malgré le bouleversement majeur annoncé, cette réforme n’apporte pas de solutions aux principaux enjeux et défis du réseau : celui de l’accessibilité aux soins et services pour la population ainsi que celui de la pénurie de personnel.

Jusqu’à maintenant, Christian Dubé se comporte comme si la solution à tous les problèmes pouvait être l’affaire d’un seul homme, lui, et c’est ça qui est le plus dangereux !

Le PL15 embrasse large et modifie de fond en comble la gestion du réseau, de la reddition de compte au régime de négociation collective en passant par l’autonomie des organismes communautaires. Il accélère la centralisation tout en diminuant l’imputabilité, dont celle du ministre lui-même. C’est un projet de loi mammouth comportant près de 1200 articles, sans compter les nombreux amendements déjà déposés par le ministre et ceux encore à venir. Le ministre entend centraliser le réseau comme jamais aux mains de quelques « top guns ».

S’il y a une chose sur laquelle nous sommes d’accord avec le ministre, c’est que le statu quo n’est pas tenable pour le réseau de la santé et des services sociaux. Après des années de négligence, toutes ses immenses failles et faiblesses ont été exposées au grand jour lors des vagues successives de la COVID-19. Ce que les usagères, usagers et le personnel vivent et dénoncent depuis plusieurs années auprès de gouvernements qui ont fait la sourde oreille est devenu limpide pour tout le monde.

Monsieur Dubé, pour qu’une réforme fonctionne et qu’elle améliore les choses, il est essentiel d’écouter réellement l’ensemble des parties prenantes et de susciter l’adhésion au projet. Chacune et chacun d’entre nous fait partie de la solution. Nous exclure c’est vous priver d’une expertise dont vous ne pouvez pas vous passer. Rappelez-vous le proverbe : seul on va plus vite, mais ensemble on va plus loin.

Signataires

  • Coalition solidarité santé
  • Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU)
  • Regroupement des aidantes et aidants naturels de Montréal (RAANM)
  • Parents pour la déficience intellectuelle (PARDI)
  • Ex aequo
  • Conseil central du Montréal métropolitain – CSN
  • Coordination régionale de l’Outaouais – CSQ
  • Comité d’action des personnes vivant des situations de handicap (CAPVISH)
  • Table régionale des organismes communautaires autonomes de l’Outaouais (TROCAO)
  • Regroupement des groupes de femmes de la Capitale-Nationale
  • Regroupement des organismes communautaires de la région 03 – ROC 03
  • Table des regroupements provinciaux d’organismes communautaires et bénévoles
  • Regroupement Échange Concertation des Intervenantes et des Formatrices en Social (RÉCIFS)
  • Regroupement d’éducation populaire en action communautaire de Québec et Chaudière-Appalaches
  • Coalition des Tables Régionales d’Organismes Communautaires (CTROC)
  • Réseau des Tables régionales de groupes de femmes du Québec (RTRGFQ)
  • Confédération des syndicats nationaux (CSN)
  • Fédération des travailleuses et des travailleurs du Québec (FTQ)
  • Regroupement des organismes communautaires de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine – Corporation de développement communautaire (ROCGIM–CDC)
  • Regroupement des ressources alternatives en santé mentale du Québec (RRASMQ)
  • Réseau d’action des femmes en santé et services sociaux
  • Table régionale des organismes volontaires d’éducation populaire (TROVEP) de Montréal
  • Action santé Outaouais
  • Projet d’organisation populaire d’information et de regroupement (POPIR) – Comité logement
  • Comité logement Bas-Saint-Laurent
  • Action populaire Rimouski-Neigette
  • Regroupement des organismes d’éducation populaire autonome de la Mauricie
  • Conseil provincial des affaires sociales
  • Fédération de la santé et des services sociaux – CSN
  • Association des retraitées et retraités de l’éducation et des autres services publics du Québec (AREQ – CSQ)
  • Fédération des syndicats de l’action collective (FSAC – CSQ)
  • Syndicat des professionnelles et professionnels du milieu de l’éducation de Montréal (SPPMEM – FPPE – CSQ)
  • Centrale des Syndicats du Québec (CSQ)
  • Syndicat du personnel des organismes communautaires (SPOC – CSQ)
  • Syndicat québécois des employées et employés de service (SQEES – 298)
  • Fédération de la santé du Québec (FSQ – CSQ)
  • Fédération des associations de familles monoparentales et recomposées du Québec (FAFMRGQ)
  • Table ronde des organismes volontaires en éducation populaire de l’Outaouais
  • Action cancer du sein du Québec
  • Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec
  • Corporation de développement communautaire Rimouski-Neigette
  • Hébergement l’Entre-Deux
  • Mouvement pour l’autonomie dans l’enfantement
  • Centre de documentation sur l’éducation des adultes et la condition féminine (CDÉACF)
  • Mouvement Action-Chômage de Montréal
  • Regroupement Naissances Respectées
  • Mouvement d’éducation populaire et d’action communautaire du Québec (MÉPACQ)
  • Moelle épinière et motricité Québec
  • Association coopérative d’économie familiale Rive-Sud (ACEF)
  • Le Regroupement québécois des intervenantes et intervenants en action communautaire en CISSS et CIUSSS (RQIIAC)
  • L’R des centres de femmes du Québec
  • Réseau international sur le processus de production du handicap (RIPPH)
  • Centre justice et foi
  • Le Fablier, une histoire de familles
  • Association des personnes avec difficultés visuelles de Manicouagan
  • Le Trait d’Union Montérégien
  • Association des personnes aphasiques Granby-Région
  • Maison des jeunes de Port-Cartier
  • Réseau des groupes de femmes Chaudière-Appalaches
  • Regroupement pour la santé des aînés Pierre-de-Saurel
  • Regroupement des Auberges du cœur du Québec
  • Collectif pour un Québec sans pauvreté
  • Source alimentaire Bonavignon
  • Centre des Femmes de Forestville
  • Groupe IO
  • Réseau d’action des femmes en santé et services sociaux – Montréal
  • Fédération des femmes du Québec
  • Regroupement des organismes ESPACE du Québec
  • Association féministe d’éducation et d’action sociale (AFEAS)
  • Fédération des professionnèles (FP – CSN)
  • Centre le S.P.O.T.
  • Table nationale des Corporations de développement communautaire
  • Association Dysphasie+
  • La Passerelle
  • Fédération GymnO du Québec (FGQ)
  • Pro-Def Estrie
  • Action-Services Aux proches aidants de Longueuil
  • Initium, au-delà de la schizophrénie
  • Ressources d’aide et d’information en défense des droits de l’Abitibi-Témiscamingue (RAIDD–AT)
  • Centre d’éducation et d’action des femmes de Montréal
  • Table régionale des organismes communautaires en santé et services sociaux (TROC) Centre-du-Québec et Mauricie
  • Mères avec pouvoir
  • Fédération Nourri-Source
  • Entrée chez soi Brome-Missisquoi
  • Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec – FIQ
  • Syndicat des intervenantes et des intervenants de la santé du nord est québécois (SIISNEQ –  CSQ)
  • Action Autonomie le Collectif pour la défense des droits en santé mentale de Montréal
  • Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale
  • Centre-Femmes aux Plurielles
  • Conseil d’intervention pour l’Accès des femmes au travail (CIAFT)
  • L’Envolée RASM
  • Maison de la Famille de Mirabel
  • La Rencontre de Ste-Marguerite du Lac Masson
  • Carrefour d’actions populaires de Saint-Jérôme
  • Le Trait d’Union Jeunesse
  • Maison d’accueil Le Mitan
  • Centre d’Hebergement Multiservice de Mirabel
  • Signée Femmes, le Centre de Femmes de la MRC d’Antoine-Labelle
  • L’Élan–CALACS
  • Action Bénévole de la Rouge
  • Maison des Jeunes de Grenville et Agg
  • Maison de la Famille Des Pays-d’en-Haut
  • L’Antr’Aidant–organisme communautaire en proche aidance
  • Carrefour jeunesse Desjarins
  • Centre d’Entraide Thérèse-De Blainville
  • Café communautaire Coup de Coeur
  • Carrefour des proches aidants de Québec
  • Sclérose en plaques Canada – Laurentides
  • AMIE DU QUARTIER
  • Droits–Accès de l’Outaouais
  • Le Petit Patro
  • L’association des personnes handicapées intellectuelles des Laurentides (APHIL)
  • Réseau des femmes des Laurentides
  • Corporation de développement communautaire de Mirabel
  • Centre d’Aide Personnes Traumatisées Crâniennes et Handicapées Physique Laurentides (CAPTCHPL)
  • Soupe et Compagnie des Pays d’en-Haut
  • Droits et recours Laurentides
  • Point d’appui Centre de d’aide et de prévention des agressions à caractère sexuel de Rouyn-Noranda
  • Association des personnes handicapées visuelles et aveugles des Laurentides (APHVAL)
  • Répit Bien-Être
  • Solidarité populaire Estrie
  • Table de concertation du mouvement des femmes de la Mauricie (TCMFM)
  • Association des Personnes de Petite Taille (AQPPT)
  • Coalition pour le droit à l’avortement au Canada
  • Centre de femmes l’Érige
  • Regroupement des femmes de la Côte-Nord
  • Centre Femmes des Cantons
  • Regroupement des femmes La Sentin’Elle
  • Regroupement des organismes communautaires des Laurentides (ROCL)
  • Centre-Femmes de Bellechasse
  • Maison des jeunes Sodarrid de Boisbriand
  • L’Écho des femmes de la Petite Patrie
  • Collectif pour le libre choix
  • Centre Femmes d’aujourd’hui
  • A.C.C.R.O.C.
  • Conseil central des syndicats nationaux de l’Outaouais–CSNO
  • Maison de la famille de Sainte-Anne-des-Plaines
  • Association de la fibromyalgie des Laurentides
  • Vaisseau D’or des Moulins
  • Table régionale des organismes volontaires d’éducation populaire (TROVEP) de l’Estrie
  • Illusion Emploi de l’Estrie
  • Ressources communautaires Sophie
  • Comité logement Ville-Marie
  • Centre d’action bénévole Léonie-Bélanger
  • Regroupement Les sages-femmes du Québec
  • Médecins québécois pour le régime public
  • La Collective des femmes de Nicolet et région
  • CALACS L’ANCRAGE
  • CENTRE-FEMMES Catherine-Leblond
  • Centre communautaire Radisson
  • CALACS de l’Est du BSL
  • Centre d’entraide Racine-Lavoie
  • Table des groupes de femmes de Montréal
  • Syndicat des infirmières, inhalothérapeutes et infirmières auxiliaires de Laval (SIIIAL–CSQ)
  • Centre ressources pour femmes de Beauport
  • Le Collectif Soignons la justice sociale
  • ESPACE Gaspésie-les-Îles
  • Regroupement des Femmes de la côte-de-Gaspé
  • Clinique communautaire de Pointe-Saint-Charles
  • Concertation régionale des organismes communautaires de l’Abitibi-Témiscamingue (CROC–AT)
  • Maison du Soleil Levant
  • Réseau d’appui des familles monoparentales et recomposées de l’Estrie (RAME)
  • Centre Femmes de Portneuf
  • L’Ombre-Elle
  • Juritrans
  • Halte-Femmes Montréal-Nord
  • Centre de Femmes de la Vallée de La Matapédia
  • Centre de femmes l’Éclaircie
  • Syndicat Canadien de la Fonction Publique–Québec (SCFP–Québec)
  • Association québécoise de défense des droits des personnes retraitées et préretraitées (AQDR)
  • Table régionale des organismes communautaires du Bas-Saint-Laurent
  • Ligue des droits et libertés
  • Centre de femmes Liber’Elles
  • Centre Au Cœur des Femmes
  • ESPACE région de Québec
  • Centre de femmes l’Autonomie en soiE
  • RÉCIF 02
  • Association québécoise des travailleuses sociales et des travailleurs sociaux (AQTS)
  • Maison des femmes des Bois-Francs
  • Table de concertation des groupes de femmes Bas-Saint-Laurent
  • Syndicat des infirmières, infirmières auxiliaires et inhalothérapeutes de l’Est du Québec (SIIIEQ–CSQ)
  • Avec des Elles
  • Table de concertation des groupes de femmes de la Montérégie (TCGFM)
  • Centre Entre-Femmes
  • Centre de femmes Entre Ailes
  • Comité des travailleurs et travailleuses accidentés de l’Estrie (CTTAE)
  • Centre de Femmes Au Quatre-Temps
  • Fédération du Québec pour le planning des naissances (FQPN)
  • Société québécoise de la fibromyalgie
  • L.A.S.T.U.S.E. du Saguenay
  • Maison des jeunes de Saint-Eustache
  • Centre de femmes l’Essentielle
  • Le Collectif Les Accompagnantes
  • Centrale des syndicats démocratiques (CSD)

Il n’est pas trop tard pour ajouter votre organisme à la liste des signataires :
https://lacsq.limesurvey.net/489148?lang=fr

Lettre parue dans La Presse le 25 octobre 2023 : https://www.lapresse.ca/dialogue/opinions/2023-10-25/reforme-dube/une-absence-evidente-de-consensus.php

 

 

Un mandat historique, à 95 % en faveur de la grève, pour le Front commun

À la suite d’une tournée d’assemblées générales qui se sont tenues au cours des dernières semaines, le Front commun confirme aujourd’hui avoir officiellement obtenu un mandat de grève pouvant aller jusqu’à la grève générale illimitée (GGI). En moyenne, les membres des organisations du Front commun (CSN, CSQ, FTQ, APTS) se sont prononcés à 95 % en faveur du mandat, qui précise que le déclenchement de la GGI sera précédé de séquences de grève.

« Le mandat de grève que nous avons obtenu est historique! Il s’agit d’un message on ne peut plus clair au gouvernement. Nous en avons été témoins, il s’est vraiment passé quelque chose d’extraordinaire au cours des dernières semaines. La mobilisation des membres est bien concrète et très active. Le Front commun est ancré dans nos milieux. La hauteur du mandat avec lequel nous nous présentons devant le gouvernement doit être prise au sérieux. Si le gouvernement doutait encore du contexte dans lequel nous nous trouvons, ceci est le signal ultime », font valoir les représentants du Front commun, François Enault, premier vice-président de la CSN, Éric Gingras, président de la CSQ, Magali Picard, présidente de la FTQ, et Robert Comeau, président de l’APTS, rappelant tout de même que les alertes ne manquaient pourtant pas.

« Nous le disons depuis le tout début : cette négociation, c’est d’abord et avant tout celle des 420 000 travailleuses et travailleurs que nous représentons, dont 78 % sont des femmes. Ce sont leurs demandes que nous portons. La hauteur du mandat qu’ils et elles nous ont donné témoigne de leur appui massif au Front commun et à ce grand mouvement de grève, sans précédent au cours des 50 dernières années. »

« Une réponse aussi forte et un appui aussi grand viennent aussi avec une grande responsabilité, de même qu’avec des attentes importantes quant aux résultats de l’issue de la négociation. Soyons clairs : le gouvernement joue une trame très traditionnelle, témoignant de sa déconnexion face aux réalités du terrain. C’est certain que le maintien d’une offre salariale de 9 % sur 5 ans, en dépit du ridicule de la chose, n’aide pas à calmer la grogne des membres…, mais pour Mme LeBel, il est encore temps de bien faire. Et il faudra nécessairement arriver avec des offres substantielles. »

Le Front commun interpelle donc aujourd’hui le gouvernement et lui réitère son ouverture à négocier pour arriver à un règlement qui permette aux travailleuses et aux travailleurs des réseaux de l’éducation, de la santé et des services sociaux et de l’enseignement supérieur de cesser de s’appauvrir et d’améliorer leurs conditions de travail concrètement. Pour toutes les catégories d’emploi. « Ce qu’on veut, c’est que l’issue de cette négociation nous permette de regarder

résolument vers l’avant et de reconstruire nos services publics sur des bases solides. Et ça, c’est dans l’intérêt de l’ensemble des Québécoises et des Québécois, qui l’ont d’ailleurs bien compris, comme en témoigne leur appui dans cette négociation. Est-ce qu’on peut passer à table pour la suite des choses maintenant, et sérieusement? »

Le Front commun rappelle finalement que l’obtention du mandat ne signifie pas qu’il sera exercé de facto. Le cas échéant, l’annonce en sera faite officiellement et publiquement, en amont, par le Front commun.

 

Pour vraiment protéger tout le monde, chaque jour

La Semaine nationale de la santé et de la sécurité du travail de la CSN se déroulera à nouveau sous le thème Pour vraiment protéger tout le monde, chaque jour, du 15 au 21 octobre 2023.

« Nous venons tout juste de souligner le deuxième anniversaire de l’entrée en vigueur de la loi 27 et nous attendons toujours les améliorations promises en prévention. Nous en sommes malheureusement témoins : d’une part, les employeurs tardent à appliquer le régime intérimaire en vigueur depuis 18 mois et d’autre part, ce régime ne comble pas tous les besoins en prévention dans les milieux de travail. Voilà pourquoi nous devons poursuivre tous nos efforts afin de placer la santé et la sécurité du travail dans nos priorités et cette semaine nationale qui débute sera l’occasion de le souligner à nouveau, déclare Caroline Senneville, présidente de la CSN. De surcroît, après la récente adoption des principes touchant au règlement éventuel sur les mécanismes de participation et de prévention par le CA de la CNESST, nous sommes plus que jamais déterminés à maintenir la pression sur les employeurs, la CNESST et le gouvernement pour que nos milieux disposent des mécanismes pour vraiment protéger tout le monde, chaque jour. »

« Cette année, la CSN invite ses syndicats affiliés à rappeler aux employeurs l’importance de la prévention en matière de santé et sécurité du travail. Trop souvent, les problèmes vécus par nos travailleuses et travailleurs découlent d’une organisation du travail déficiente ou encore d’un manque de considération de certains gestionnaires. La semaine nationale 2023 sera à nouveau l’occasion d’inviter les travailleuses et les travailleurs à exercer leur pouvoir d’action et de négociation en matière de santé et sécurité du travail et de leur rappeler leurs responsabilités et leurs obligations dans ce domaine. Depuis 1921, nous luttons pour les travailleuses et les travailleurs et, plus que jamais, il est primordial de poursuivre la défense de notre droit de travailler sans risquer nos vies et notre santé », conclue Chantal Ide, 1re vice-présidente et responsable politique du dossier SST du Conseil central du Montréal métropolitain–CSN.

Du 15 au 21 octobre 2023, lors de la Semaine nationale de la santé et de la sécurité du travail (https://www.csn.qc.ca/sst/semaine-sst-2023), la CSN réitère l’importance de revendiquer des mécanismes de prévention, de les intégrer dans les conventions collectives et d’agir rapidement afin d’éliminer les dangers à la source.

À propos

Le CCMM–CSN rassemble tous les membres de la CSN de la région du Montréal métropolitain, de Laval, du Nunavik et d’Eeyou Istchee Baie-James.

 

 

Projet de loi 15 – Pourquoi il faut s’opposer

(Bulletin Vraiment public no4 octobre 2023)

 

L’OPPOSITION S’ORGANISE

La CSN est loin d’être la seule à rejeter la réforme Dubé et le projet de loi 15. Elle est présentement engagée au sein de diverses coalitions réunissant non seulement les organisations syndicales, mais aussi les organismes communautaires, les regroupements de médecins et de cadres, les organisations de la société civile, les chercheurs et les élu-es de différents paliers pour contrer les visées de la CAQ en santé et services sociaux. La CSN vous invite à participer en grand nombre à une manifestation contre les horreurs de la CAQ, organisée par la Coalition Main Rouge. Plusieurs initiatives sont en branle. RESTEZ À L’AFFÛT ! 

 

La santé, un enjeu global

Pour mesurer la santé des Québécoises et des Québécois, les tableaux de bord chiffrés ont leurs limites. La réforme Dubé minimise l’impact des déterminants sociaux de la santé de la population. 

Avoir un logement convenable et un revenu décent, pouvoir s’alimenter sainement, vivre et travailler dans un environnement sain et sécuritaire et être adéquatement éduqué en matière de santé ne sont que quelques exemples des nombreux déterminants sociaux ayant un impact décisif sur la santé de la population.

Réforme Dubé, une attaque contre les femmes

Peu nombreuses aux commandes, ce sont majoritairement les femmes qui feront les frais de la réforme Dubé. Une réalité complètement occultée par le gouvernement. 

Elles subiront la réforme comme membres du personnel, à 80 % féminin. Les travailleuses verront encore une fois leur environnement de travail bouleversé et les centres de décision s’éloigner encore plus de leur réalité quotidienne. 

Elles continueront de soutenir à bout de bras les soins et les services, à coups d’heures supplémentaires et sans voir la moindre diminution de leur charge de travail ni aucune amélioration en matière d’accessibilité pour les patientes et patientes. Le constat est le même dans les organismes communautaires, où les femmes devront encore se battre pour conserver leur peu d’autonomie et pour obtenir un financement adéquat. 

Elles subiront aussi la réforme comme proche aidante, car ce sont surtout les femmes qui prennent soin de leurs proches, palliant une fois de plus les manques de l’État. Comme elles n’ont pas le luxe des services offerts au privé, ce sont aussi elles qui prendront soin de leurs parents et de leurs enfants, souvent au détriment de leur carrière.

Enfin, la réforme touche les femmes jusque dans leur façon d’aborder la grossesse, et se voit dénoncée tant par les sages-femmes que par les organismes communautaires d’accompagnement à l’interruption de grossesse. 

La santé et les services sociaux reposent, depuis toujours, sur le travail des femmes. Reste maintenant à voir quelle place le gouvernement leur réserve au sein de cette équipe de « top-guns » qu’il placera à la tête de l’agence Santé-Québec.

 

Décentralisation en Alberta

Il y a une quinzaine d’années, l’Alberta fusionnait tous les établissements de santé et de services sociaux au sein d’une seule agence de gestion pour toute la province. Au moment où Christian Dubé et la CAQ envisagent de reproduire le même modèle au Québec, voilà que l’Alberta fait marche arrière ! 

En effet, le gouvernement albertain prépare une nouvelle réforme qu’il compte présenter dès cet automne. Parmi ses objectifs : redonner plus d’autonomie aux établissements, décentraliser la gestion du réseau public et insuffler plus de démocratie, de transparence et d’imputabilité dans la prise de décision.

 

Le privé, une bonne idée ?

Les établissements publics se tournent de plus en plus vers le secteur privé pour sous-traiter des activités, et ce, même en chirurgie. Une enquête de Radio-Canada a démontré cet été que six établissements publics prévoient ainsi de sous-traiter 185 000 chirurgies de la cataracte. Or, l’enquête révèle que le groupe Vision/Lasik MD y est allé d’une soumission sous le prix coûtant, pratique qu’a dénoncée l’Association des médecins ophtalmologistes du Québec. 

Lorsqu’on traite les soins de santé comme une marchandise , il ne faut pas s’étonner que les entreprises l’abordent de la même manière. 

Elles peuvent ainsi tenter de diversifier leurs sources de profits, notamment en proposant à sa clientèle des lentilles plus sophistiquées que celles couvertes par l’assurance maladie, sans que ce ne soit requis médicalement. 

On sait que les grandes entreprises peuvent être tentées d’offrir des prix imbattables dans le but précis d’éliminer leur concurrence et de profiter ensuite d’une mainmise complète sur le marché. 

 

Pénurie de main-d’œuvre – fatalité ou défi ?

C’est la question qu’a posé le Protecteur du citoyen, Marc-André Dowd en présentant son rapport annuel le 21 septembre dernier. En santé et services sociaux, il relève de nombreux manquements et constate que le réseau public doit en faire davantage pour assurer à toutes et à tous les soins et services auxquels ils ont droit. 

Parmi ses constats les plus marquants, notons 4000 patientes et patients en attente d’une place en CHSLD, ainsi que l’exode particulièrement marqué du personnel en protection de la jeunesse, les intervenantes et intervenants étant soumis à une charge de travail trop lourde. Cette réalité a pu affecter la qualité des services aux enfants.

 

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Déménagement de la SAQ à Victoriaville : les employé-es sont contre 

Le Syndicat des employé-es de magasins et de bureaux de la SAQ (SEMB-SAQ–CSN) apporte son soutien à la ville de Victoriaville, qui tente par tous les moyens de contrer le déménagement de la succursale située dans son centre-ville.

Le syndicat, qui représente les employé-es de la succursale visée, estime qu’en voulant quitter le centre-ville, la direction de la SAQ néglige une large part de sa mission socio-économique.

« Ce sont plein de commerces du centre-ville de Victoriaville, notamment des restaurants “apportez votre vin”, qui sont directement menacés de fermeture », déplore la présidente du SEMB-SAQ–CSN, Lisa Courtemanche. « Ce sont des centaines de travailleuses et des travailleurs qui perdront leur emploi en raison de l’entêtement comptable de la direction de la SAQ. Nous demandons à notre employeur d’écouter la ville de Victoriaville, sa communauté d’affaires et l’ensemble de ses citoyennes et de ses citoyens afin de maintenir la présence de la SAQ au centre-ville, afin de continuer à y jouer un rôle attractif et contribuer à son essor, comme le veulent ses employé-es. »

Il y a une dizaine d’années, les employé-es de la SAQ du centre-ville de Trois-Rivières s’étaient joints à la communauté pour empêcher la société d’État de fermer leur succursale, laquelle est toujours ouverte, rappelle le président du Conseil central du Cœur du Québec de la CSN, Pascal Bastarache.

« Quand l’administration municipale, les gens d’affaires et la communauté implorent une entreprise publique de ne pas contrecarrer ses objectifs en matière de développement urbain, on doit les écouter. Que la SAQ veuille ouvrir une nouvelle succursale, on applaudit, mais qu’elle maintienne sa succursale du centre-ville », affirme Pascal Bastarache.

Le syndicat souligne qu’il sera des plus vigilants, à la table de négociation, quant aux questions entourant le maintien des succursales sur l’ensemble du territoire québécois. Dans le cadre des négociations avec ses employé-es, la direction de la SAQ demande notamment de pouvoir faciliter la fermeture de succursales.

Le SEMB-SAQ–CSN représente les 5500 employé-es de magasins et de bureaux de la SAQ, partout au Québec. Le Conseil central du Cœur du Québec regroupe 16 500 travailleurs et travailleuses du Centre-du-Québec et de la Mauricie. Forte de 330 000 membres, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) est présente dans l’ensemble des régions du Québec et ailleurs au Canada.

Deux ans de démolition en santé et sécurité du travail

À l’occasion du deuxième anniversaire de l’entrée en vigueur de la Loi modernisant le régime de santé et de sécurité du travail, des travailleuses et des travailleurs se sont rassemblés devant les bureaux de la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) à Montréal. Encore aujourd’hui, on continue de dénoncer les effets d’une réforme que le mouvement syndical et populaire rejetaient unanimement en 2021.

« Deux ans après l’entrée en vigueur de la réforme, on attend toujours les améliorations promises en prévention. Malgré le régime intérimaire en vigueur depuis 18 mois, ce qu’on constate sur le terrain dans les milieux de travail, c’est que la mise en œuvre de ce régime est fastidieuse pour enfin permettre l’application des obligations minimes que la loi prévoit. Minimalement, le principe du futur règlement sur les mécanismes de participation et de prévention vient tout juste d’être adopté par le CA de la CNESST. Tous ces délais nous démontrent clairement qu’il faut rester mobilisés afin de maintenir la pression sur les employeurs, la CNESST et le conseil des ministres, pour que nos milieux aient des mécanismes pour vraiment protéger tout le monde », souligne David Bergeron-Cyr, vice-président et responsable de la santé et de la sécurité du travail pour la Confédération des syndicats nationaux (CSN).

« Depuis toujours, les travailleurs et les travailleuses du Québec doivent se battre pour avoir accès aux mécanismes de prévention dans leurs milieux de travail, sans grand soutien de la CNESST pour faire respecter la loi, et la réforme n’a rien amélioré. Même dans les milieux hautement syndiqués, on a de la difficulté à faire de la prévention. Imaginez quand il s’agit de milieu non syndiqué ou de travailleurs étrangers temporaires ! C’est presque impossible d’être proactif en santé et sécurité et de faire pression sur les employeurs pour exiger des changements. Il est grand temps que le gouvernement et la CNESST mettent la volonté nécessaire pour protéger l’ensemble des travailleurs et des travailleuses du Québec. Il faut plus que jamais se mobiliser dans un contexte où le nombre de lésions professionnelles ne fait qu’augmenter, et que la réforme ouvre la porte à des reculs au niveau de la réadaptation de celles et ceux qui en sont victimes », ajoute Denis Bolduc, secrétaire général de la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ).

« C’est un triste anniversaire que nous soulignons, soit le jour de l’entrée en vigueur d’une réforme, sur laquelle nous fondions tant d’attentes et qui, au final, a fait reculer les droits d’un grand nombre de travailleuses et des travailleurs, en plus de menacer des acquis, tant en ce qui concerne la prévention et la réparation des lésions professionnelles. Nous restons toutefois mobilisés pour défendre ces droits. Maintenant que tous les milieux de travail ont des obligations en santé et sécurité, nous invitons tous les travailleurs et toutes les travailleuses à les investir et revendiquer leurs droits. La meilleure prévention passe par la participation réelle des salarié-es dans leurs milieux. Près de 160 000 lésions professionnelles et plus de 200 décès par année, et ce, année après année, c’est assez ! Il est également essentiel que la CNESST et le gouvernement bonifient substantiellement le soutien accordé aux milieux non syndiqués pour que ces travailleuses et travailleurs soient en mesure d’exercer leurs droits », renchérit Luc Vachon, président de la Centrale des syndicats démocratiques (CSD).

« Dans les milieux non syndiqués, les employeurs ignorent systématiquement la loi et le droit des travailleuses et travailleurs d’élire leurs représentantes et représentants. Dans les entrepôts d’Amazon, par exemple, l’employeur désigne qui siège aux comités pour les travailleurs et organise des élections bidon pour le poste de responsable en santé et sécurité, entre les candidates et candidats qu’il sélectionne. Rien ne change dans l’organisation du travail et les accidents du travail se multiplient. Quand les travailleuses et travailleurs revendiquent leurs droits et dénoncent ces manœuvres, on leur répond avec des sanctions et des congédiements. On exige de la CNESST et du ministre du Travail une vraie application de la loi, des sanctions contre les employeurs qui ne la respectent pas et une protection des travailleuses et travailleurs contre les patrons qui ignorent les lois québécoises. », ajoute David Mandel du Centre des travailleuses et travailleurs immigrants (CTI).

« Pour les victimes d’accidents et de maladies du travail, l’entrée en vigueur de la réforme a été une véritable catastrophe. À mesure que ces dispositions entrent en vigueur, les victimes de lésions professionnelles voient leurs droits reculer. Des travailleuses et des travailleurs accidentés ou malades subissent des menaces et des coupes de leur indemnité ou se voient imposer des retours forcés au travail, à cause de la réforme. Des victimes en assignation temporaire ne reçoivent qu’une fraction de leur salaire. Mais le pire est à venir, parce que des projets de règlement qui s’en viennent menacent gravement nos droits aux traitements et à la réadaptation. On va continuer de se mobiliser pour les droits des victimes du travail. Nous n’accepterons aucun recul et nous continuerons la lutte pour une pleine réparation des lésions professionnelles et de toutes leurs conséquences. », conclut Félix Lapan de l’Union des travailleuses et travailleurs accidentés ou malades (UTTAM).

12 % du personnel de soutien scolaire fréquente les banques alimentaires

Le 1er octobre, le secteur scolaire de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP-CSN) – principal regroupement syndical d’employé-es de soutien scolaire au Québec –, dévoilait les chiffres d’un sondage déployé auprès de ses 35 000 membres au cours du dernier mois afin de mieux connaitre leurs conditions de vie économique.

« Sept mille personnes ont rempli le sondage, soit 20 % de nos membres. Et les résultats sont accablants : les employé-es de soutien scolaire vivent une grande précarité économique quotidienne et les offres salariales actuelles du gouvernement du Québec ne feront qu’aggraver cette situation », déclare Annie Charland, présidente du secteur scolaire de la FEESP-CSN.

Voici les données que l’organisation syndicale juge alarmantes :

· 52 % des répondantes et des répondants affirment que leur emploi de soutien scolaire ne leur permet pas de combler leurs besoins de base mensuels comme le logement, l’alimentation, le chauffage et l’électricité ;

· 65 % des personnes répondantes sont mises à pied pendant la période estivale. De cette proportion, 39 % doivent occuper un autre emploi durant cette période afin de combler leurs besoins de base mensuels ;

· 19 % d’entre elles doivent occupent un autre emploi pendant l’année (excluant la période estivale) afin de pourvoir à leurs besoins de base mensuels ;

· 78 % déclarent vivre d’une paye à l’autre ;

· 12 % ont eu recours aux banques alimentaires dans la dernière année en raison de leur situation financière difficile ;

· Et finalement, 50 % des personnes interrogées soutiennent que dans la dernière année, elles n’ont jamais eu la capacité financière d’épargner pour des projets tels que la retraite ou les études des enfants tandis que 41 % d’entre elles ont répondu y être parfois parvenues.

« Ce que ces chiffres nous disent, c’est que les emplois en soutien scolaire sont sous-payés et extrêmement précaires. Qui veut venir travailler dans ces conditions? Et qui veut rester? On l’a vu dans les derniers mois, un autre sondage que nous avons effectué auprès des gens que nous représentons nous apprenait qu’environ 40 % d’entre eux songeaient à quitter le réseau scolaire en raison des mauvaises conditions de travail », déplore Mme Charland.

Des salaires qui, bien souvent, ne permettent pas de garder la tête hors de l’eau

Frédéric Brun, vice-président de la FEESP-CSN, rappelle que les employé-es de soutien scolaire sont parmi les moins bien payés du secteur public. « Selon les dernières données à jour du Conseil du trésor, en 2020-2021, le salaire annuel brut moyen d’un employé de soutien scolaire était de 24 284 $, tous statuts d’emploi confondus (occasionnel, temps partiel, temps plein). Si on prend certains titres d’emploi plus précis, on parle de 17 503 $ pour les éducatrices en service de garde, de 36 282 $ pour les concierges, de 27 482 $ pour les secrétaires d’école, de 23 613 $ pour un ouvrier spécialisé comme un peintre, de 7 306 $ pour les surveillants d’élèves, de 18 785 $ pour les préposé-es aux élèves handicapés, de 11 891 $ pour les aides générales de cuisine, de 40 400 $ pour les techniciens en travaux pratiques. Les chiffres le disent ; on voit bien que ce sont des emplois sous-payés, précaires, souvent à horaires brisés. Et les offres gouvernementales sur la table en ce moment ne leur permettent pas de garder la tête hors de l’eau. Au contraire, c’est comme si on voulait les forcer à garder la tête sous l’eau », s’indigne le vice-président.

Les employé-es de soutien s’appauvrissent pendant que les membres du gouvernement s’enrichissent

Le premier vice-président de la CSN, François Enault, rappelle que la semaine dernière, plus de 100 000 travailleuses et travailleurs du secteur public ainsi que des gens qui les appuient étaient dans les rues de Montréal pour signifier au gouvernement du Québec de refaire ses devoirs.

« Depuis deux semaines, la tournée de consultation sur la grève a débuté et TOUS les syndicats qui ont tenu leur vote jusqu’à maintenant se sont prononcés en faveur de la grève. Et ce matin, on voit des chiffres comme ça, qui touchent des dizaines de milliers de travailleuses et de travailleurs qui s’appauvrissent constamment. Pendant ce temps, les membres du gouvernement continuent de s’enrichir puisqu’ils se sont voté une hausse salariale de 30 % pour un an et de seriner que les offres salariales gouvernementales couvrent l’inflation. Mais rappelons que, malgré tout ce que peuvent dire Sonia LeBel et François Legault, l’inflation prévue par le ministre des Finances est de 16,4 % pour la période de 2022 à 2027, soit 7,4 % de plus que les offres gouvernementales présentement sur la table. Et rappelons également que le gouvernement s’est privé de milliards de dollars récemment avec ses baisses d’impôts et ses chèques de 500 $ aux ménages. Quand le gouvernement le veut, il trouve l’argent dont il a besoin. La pandémie en a été une démonstration éloquente. Ce qui nous amène à poser la question suivante : est-ce que la CAQ croit aux services publics ? À voir comment ils traitent les travailleuses et les travailleurs qui les donnent, ces services publics, on en doute de plus en plus », termine M. Enault.

Réforme Drainville : jamais trop tard pour bien faire

Alors que l’étude du projet de loi 23 du ministre Drainville continue aujourd’hui à l’Assemblée nationale, la CSN réitère que, sous sa forme actuelle, il va détériorer une situation déjà précaire à plusieurs égards dans le réseau de l’éducation. En clair, cette énième réforme est vouée à l’échec et rate sa cible.   

 

Au sortir de la pandémie, le Québec s’est retrouvé avec un réseau de l’éducation fragilisé : des élèves accumulant des retards scolaires et ayant de plus en plus de besoins particuliers, des inégalités sociales et scolaires qui s’accentuent, un personnel en nombre insuffisant et à bout de souffle ainsi qu’un accroissement de la détresse psychologique et de la violence. 

 

Par son caractère centralisateur, cette réforme nous apparaît non seulement improductive à bien des égards, mais elle comporte aussi d’importantes attaques contre l’enseignement et les services éducatifs, l’autonomie des enseignantes et des enseignants et le Conseil supérieur de l’éducation. C’est pourquoi nous demandons au ministre d’abandonner son projet de loi, à l’exception de la question de la collecte de données sur le réseau. 

 

CITATIONS 

– KATIA LELIÈVRE, vice-présidente de la CSN 

 

« Le projet de loi 23 ne fait pas le travail. Nous devons travailler ensemble pour faire de l’éducation une vraie priorité nationale. Le ministre Drainville doit prendre plus de mesures concrètes pour venir à bout du manque de personnel. Il faudra continuer à parler aux syndicats pour trouver des solutions pérennes et globales afin d’assurer un meilleur avenir à nos enfants. Pour cela, il faut notamment améliorer de façon notable les conditions de travail et l’organisation du travail pour faire en sorte d’attirer et de retenir le personnel. » 

 

Pour consulter la plateforme de la CSN en éducation et en enseignement supérieur : https ://bit.ly/3EAf0PY 

 

– FRÉDÉRIC BRUN, président par intérim de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN) 

 

Il n’y a absolument rien dans le projet de loi 23 qui améliorera les conditions d’apprentissage des élèves. Et ça, les employé-es de soutien le savent parce qu’ils sont les yeux, les oreilles et les bras du réseau scolaire. Ils sont partout, tout le temps. Ils connaissent mieux que quiconque les problèmes actuels et sont en mesure d’identifier des solutions concrètes. Il est encore temps pour le ministre de les consulter réellement avant d’adopter une autre réforme vouée à l’échec. 

 

– CAROLINE QUESNEL, présidente de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ–CSN). 

 

« Ce n’est pas en concentrant les pouvoirs entre les mains d’un ministre tout-puissant ou en créant un Institut d’excellence en éducation – calqué sur l’Institut national d’excellence en santé et services sociaux (INESSS) dont les mantras sont la performance et la rentabilité – que le gouvernement va régler les problèmes des réseaux de l’éducation. L’approche centralisatrice de la CAQ mine dangereusement la recherche, ses retombées et la diversité de ses points de vue. Elle impose également des œillères à la profession enseignante, en démantelant le Conseil supérieur de l’éducation qui offre un regard critique et pertinent, de la maternelle à l’université. »  

 

DANNY ROY, président de la Fédération des professionnèles (FP–CSN) 

 

« Le projet de loi 23, dans sa mouture actuelle, brime l’autonomie universitaire et la liberté académique des professeur-es, deux conditions pourtant essentielles à l’accomplissement de la mission des établissements d’enseignement supérieur. Pire encore, ce projet de loi vient ouvrir la porte à diverses formes d’ingérence de la part du ministre et du gouvernement au niveau du contenu des programmes universitaires et de la recherche en éducation. Le ministre doit impérativement refaire ses devoirs en consultant et en impliquant concrètement les acteurs du milieu de l’enseignement supérieur. » 

 

À propos 

 

Fondée en 1921, la CSN est la première grande centrale syndicale québécoise et elle compte près de 80 000 membres dans le secteur de l’éducation et de l’enseignement supérieur qui sont répartis dans trois fédérations. 

 

La FEESP–CSN représente près de 40 000 employé-es de soutien dans le réseau de l’éducation et de l’enseignement supérieur.

 

La FNEEQ–CSN regroupe quelque 35 000 professeurs, chargé-es de cours ainsi que tutrices et tuteurs, principalement en enseignement supérieur.

 

La FP–CSN représente plus de 700 professionnel-les du réseau collégial et universitaire et près de 1500 professeur-es d’université. 

Les employé-es de soutien méritent plus que des mercis!

« Le personnel de soutien dans nos écoles, nos cégeps, et nos universités joue un rôle de premier plan dans le cheminement éducatif des élèves et des étudiantes et étudiants. Ces travailleuses et ces travailleurs méritent grandement qu’on souligne leur apport essentiel aux réseaux de l’éducation et de l’enseignement supérieur, non seulement aujourd’hui, mais aussi toute l’année», lance Katia Lelièvre, vice-présidente de la CSN. L’organisation syndicale qui représente le plus grand nombre d’employé-es de soutien dans les établissements d’enseignement à travers le Québec tient à profiter de la Journée nationale du personnel de soutien en éducation, instaurée en 1999 par la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP-CSN), pour sommer le gouvernement de reconnaître enfin à sa juste valeur le travail accompli par ces dizaines de milliers de femmes et d’hommes.

Une reconnaissance concrète et nécessaire
Les employé-es de soutien en éducation sont parmi les moins bien rémunérés des services publics. Leur salaire moyen brut se situe autour de 26 000 $ par année. Avec l’inflation galopante, les augmentations salariales sont évidemment un des éléments les plus importants des négociations actuelles. « Dans le secteur public, ce que le gouvernement met sur la table présentement, c’est 9 % sur cinq ans, alors que l’inflation a été de 6,7 %, uniquement pour l’année 2022. Avec de telles offres et selon ses propres prédictions d’inflation, à la fin de la convention proposée, les travailleuses et les travailleurs se seront appauvris d’au moins 7,4 %. Et les choses ne s’annoncent guère mieux du côté de Concordia, alors que l’Université annonce des compressions et prépare le terrain pour déposer des offres qui, assurément, ne répondront pas à la hausse fulgurante du coût de la vie. C’est inacceptable! »,  soutient Frédéric Brun, président par intérim de la Fédération des employé-es et employés de services publics (FEESP-CSN).

Une pénurie qui fait de plus en plus mal
Cette année plus que jamais, le nombre de postes d’employé-es de soutien vacants explose dans les réseaux de l’éducation et de l’enseignement supérieur. Pour Pascal Bastarache, président du Conseil central du Cœur-du-Québec (CCCQ-CSN), une chose est claire : sans des améliorations notables aux conditions de travail et aux conditions salariales de ces travailleuses et de ces travailleurs essentiels au bon fonctionnement des établissements d’enseignement, la pénurie perdurera et les conséquences sur la population étudiante et sur l’ensemble du personnel s’aggraveront. « Avec les problèmes de recrutement et les nombreux départs d’employé-es d’expérience, les bris de service se multiplient. La surcharge de travail est terrible pour celles et ceux qui sont toujours en poste. Et, au bout du compte, ce sont les conditions d’apprentissage des élèves et des étudiantes et étudiants qui se dégradent. Il faut que ça change. Nous devons prendre soin de toutes ces femmes et de tous ces hommes qui sont toujours là pour soutenir nos enfants et nos jeunes dans les réseaux de l’éducation et de l’enseignement supérieur », conclut M. Bastarache.

Qui sont-ils? Qui sont-elles?
Trop souvent dans l’ombre, les employé-es de soutien sont pourtant, la plupart du temps, les premières et les dernières personnes qui interagissent avec les élèves et les étudiants chaque jour. Les éducatrices en services de garde, les techniciens en travaux pratiques, les techniciennes en éducation spécialisée, les surveillants d’élèves, les agentes administratives, les préposé-es aux élèves handicapés, les techniciennes en organisation scolaire, les ouvriers spécialisés, les concierges, les secrétaires, les techniciens en informatique et tous les autres membres du personnel de soutien se dévouent, au quotidien, à créer les meilleures conditions d’apprentissage possibles pour toutes et tous.

À propos
La Fédération des employées et employés de services publics (FEESP – CSN) est l’organisation la plus représentative du personnel de soutien en éducation au Québec. Elle défend les droits de plus de 40 000 employé-es de soutien dans les écoles, les cégeps et les universités.

Déclarations du gouvernement : le Front commun attend la suite

Le Front commun prend acte des déclarations de la présidente du Conseil du trésor ce matin et rappelle qu’après près d’un an de négociations, la balle est dans le camp du gouvernement.

« Nous attendons de voir si ce que Mme LeBel annonce dans l’espace public se traduira concrètement en mouvements significatifs aux tables de négociation. Ce n’est pas la première fois qu’elle fait de telles déclarations. Rappelons qu’elle voulait aussi régler la négociation avant juin dernier! Le gouvernement nous a annoncé qu’il allait effectuer un exercice de priorisation en premier. Nous prendrons la mesure de son exercice à ce moment-là.

Mais il est clair pour nous que les offres ciblées par le gouvernement devront être celles d’un employeur de choix et qu’elles doivent permettre d’améliorer significativement les conditions de travail et de pratique. Nous l’avons dit à plusieurs reprises depuis deux semaines, et la situation demeure la même aujourd’hui en dépit des déclarations de Mme LeBel : les attentes de nos membres sont grandes, très grandes. C’est leur voix et leurs demandes que nous portons. Et au-delà des priorités gouvernementales, on doit améliorer les conditions de l’ensemble des catégories de personnel des réseaux. L’heure est donc effectivement aux choix pour le gouvernement, et la balle est dans son camp. Nous l’invitons à éviter les opérations de chantage, mais plutôt à puiser dans sa réserve de courage pour s’occuper de son monde. Le message était clair samedi dans la rue », de réagir les porte-parole du Front commun, François Enault, premier vice-président de la CSN, Éric Gingras, président de la CSQ, Magali Picard, présidente de la FTQ, et Robert Comeau, président de l’APTS.

 

À propos du Front commun

Ensemble, la CSN, la CSQ, la FTQ et l’APTS représentent plus de 420 000 travailleuses et travailleurs de l’État québécois dans les secteurs publics, en éducation, en santé et dans les services sociaux ainsi qu’en enseignement supérieur. Les conventions collectives sont échues depui le 31 mars 2023.

Pour bien comprendre la négociation : https://www.frontcommun.org/.

 

La CSN réclame une meilleure formation pour la sécurisation culturelle des Autochtones

La Journée nationale de la vérité et de la réconciliation du 30 septembre est non seulement la commémoration des victimes des pensionnats, mais aussi une occasion d’avancer vers une réelle réconciliation.

Pour vraiment nous réconcilier avec les 11 nations autochtones du Québec, nous devons notamment nous assurer que l’ensemble des services publics soit rendu de façon à assurer leur sécurisation culturelle. Or, selon des leaders autochtones, la formation de 90 minutes qui est déjà donnée dans le réseau de la santé est insuffisante et inadéquate. Elle ne reconnait pas le Principe de Joyce ni le racisme systémique. Elle ne permet pas d’atteindre l’objectif du projet de loi 32, qui vise justement la « sécurisation culturelle » des Autochtones au sein du réseau de la santé et des services sociaux.

« La CSN demande aujourd’hui au gouvernement de revoir cette formation, en collaboration étroite avec les Autochtones, de façon à mieux outiller concrètement les travailleuses et les travailleurs. Il faudra par ailleurs étendre cette nouvelle formation à tous les services publics », soutient Caroline Senneville, présidente de la CSN. Le secteur de l’éducation, par exemple, touche les enfants autochtones au quotidien.

Une grande partie du contenu de la formation offerte dans la foulée du drame de Joyce Echaquan porte sur l’histoire. Des Autochtones y expriment aussi certaines demandes, mais cette section de la formation pourrait aller plus loin, en incluant notamment des exemples adaptés aux différents services publics. « Ça manque d’outils concrets pour celles et ceux qui ne veulent pas reproduire les erreurs du passé dans leurs pratiques quotidiennes avec les Autochtones », ajoute la présidente de la CSN.

Exposition d’un artiste atikamekw à la CSN

Toujours dans l’optique qu’il faut apprendre pour se réconcilier, la CSN organise à Montréal une exposition d’œuvres de Terry Randy Awashish, un artiste atikamekw de la communauté d’Opitciwan. La démarche de Terry a été fortement influencée par son arrivée à Montréal. Ayant grandi et vécu une grande partie de sa vie dans sa communauté, le territoire de ses ancêtres a toujours été son principal sujet. L’une des œuvres de l’exposition porte spécifiquement sur les pensionnats et leurs répercussions sur les enfants autochtones et leurs familles. L’œuvre intitulée Apita cetin, ce qui signifie Entrouverte, illustre une plume de la taille d’un enfant de sept ans, soit l’âge habituel où ils étaient amenés en pensionnat, parfois même plus jeune.

L’exposition est gratuite et en accès libre dans le hall d’entrée de l’édifice de la CSN à Montréal, situé au 1601, avenue De Lorimier, du 26 septembre au 3 octobre. Toute la population est la bienvenue.

À propos

La CSN compte huit fédérations et 330 000 membres dans tous les secteurs d’activité, notamment en santé et services sociaux, en éducation et en enseignement supérieur.