La grande séduction anticostienne

De passage au dîner-causerie du comité confédéral en environnement et développement durable, John Pineault, le maire d’Antiscoti, a surtout voulu parler d’amour aux délégué-es du congrès de la CSN. « Ce que je veux vous livrer aujourd’hui n’est pas un grand discours », a expliqué préalablement M. Pineault. « Je ne suis pas un “militantiste déchaîné”. Alors je vais plutôt vous parler d’amour. D’amour pour notre région, pour notre île et pour ses habitants. L’amour nous guide dans la lutte pour la conservation d’Anticosti et c’est la raison pour laquelle nous avons déposé sa candidature pour figurer au patrimoine mondial de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) ».

Rappelons que c’est à la suite de l’appui de la CSN et d’autres regroupements que le gouvernement du Québec s’est finalement plié à la pression du public pour soutenir à son tour la candidature d’Anticosti à l’UNESCO, ce qui stopperait automatiquement tout projet d’exploration et d’exploitation des hydrocarbures.

Pour le maire, il est évident que l’avenir de son île ne passe pas par les hydrocarbures, mais par l’industrie touristique. Il revendique notamment que les gouvernements interviennent afin de rendre Anticosti plus accessible et déplore le fait que si peu de Québécois puissent profiter de ce joyau national sans « demander une deuxième hypothèque ».

Malgré son enthousiasme pour la conservation, M. Pineault reconnaît que le débat sur les hydrocarbures a été assez déchirant pour sa communauté. Plusieurs habitants étaient en faveur de l’exploitation des ressources naturelles, non pas parce qu’ils sont en faveur du pétrole et des changements climatiques, mais parce qu’ils souhaitent améliorer le sort économique de leurs familles. « Les gens n’étaient pas pour les hydrocarbures, a précisé le maire, ils étaient pour des jobs à 30 $ l’heure. Ils étaient pour l’idée que leurs enfants puissent revenir et travailler chez eux. On ne peut pas être contre ça. Mais les études démontraient que les emplois liés à l’exploration et à l’exploitation sur l’île n’iraient pas aux Anticostiens, mais plutôt aux Albertains. On ne voulait pas devenir une communauté Fly-in Fly-out. »

Cette réalité est une raison de plus pour développer des champs d’activité qui peuvent servir de tremplin pour l’économie régionale. « On nous dit souvent que l’île d’Anticosti est le Galápagos du Nord. Le gouvernement équatorien limite le tourisme à 250 000 touristes par année, et le délai d’attente pour les visiter est d’environ trois ans. J’aimerais bien avoir ce problème, moi. »

Chose certaine, lors de sa visite au congrès de la CSN, M. Pineault a certainement attiré l’attention de plusieurs délégué-es qui tenteront de lui rendre visite dans un avenir assez rapproché.


Photo : Raynald Leblanc

Place au combat des générations

C’est dans une ambiance survoltée que s’est déroulé le dîner-causerie organisé par le Comité national des jeunes, mercredi midi. En s’appuyant sur un quizz opposant l’équipe « Les expérimentés » à l’équipe « Les jeunes », l’atelier avait pour objectif, de créer des ponts entre les générations de militantes et militants, sous forme ludique.

Les expérimentés étaient représentés par Michel Valiquette (FC–CSN), Dominique Daigneault (CCMM–CSN), Pierre Roger (FNC–CSN) et Lucie Longchamp (Responsable du secteur RSG et RI-RTF à la FSSS–CSN). Du côté des jeunes, David-Bergeron-Cyr (FC–CSN), Ariane Carmel-Pelosse (Comité des jeunes du CCMM–CSN), Pascale St-Onge (FNC-CSN) et Kevin Gagnon (STT de Bridgestone FIM–CSN) faisaient partie de l’équipe.
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Les participantes et participants devaient répondre à des questions sur le syndicalisme, l’histoire et la culture générale. Qui a gagné ? Les jeunes, au compte de 47 à 44.

Le dîner s’est terminé avec un petit message d’Alexandre Roy, membre du Comité national des jeunes. Après avoir remercié l’ensemble des participants, il en a profité pour inviter les jeunes à participer à l’École de la relève, qui se tiendra en deux sessions cet été, du 6 au 9 août et du 9 au 12 août 2017.

Mettre en action notre Manifeste

Notre Manifeste sera une bougie d’allumage. Il porte notre projet pour une société plus démocratique et plus équitable. Mais pour que sa flamme brûle, l’action syndicale devra être au cœur de l’opération. Il reviendra aux syndicats d’identifier leur priorité inspirée du Manifeste et de mobiliser leurs membres autour de cette priorité.

D’ici le 1er mai 2018, des assemblées se tiendront afin de définir, dans chacune des régions, des plateformes de revendication. La CSN soutiendra les syndicats et ses organisations dans la diffusion et le partage de ces revendications.

Réunis en atelier en avant-midi, les délégué-es ont partagé leurs réflexions sur les orientations du Manifeste et sur les moyens à mettre de l’avant afin de réaliser les changements que nous souhaitons pour notre société.

Pour un syndicalisme international

Pays basque
Effervescence syndicale

Les huit dernières années ont été mouvementées au Pays basque, frappé de plein fouet, comme toute l’Europe, par la crise économique. La centrale syndicale ELA (Solidarité travailleurs basques), revendiquant quelque 100 000 membres au Pays basque espagnol a été très active pour dénoncer le train de politiques antisociales et anti-ouvrières imposées par les gouvernements dans la foulée de la crise.

Le démantèlement des acquis sociaux a entraîné une forte hausse des inégalités au Pays basque, une tendance qui va en s’accélérant alors que l’économie renoue avec la croissance et crée de nouveaux emplois, pour la plupart précaires. En coalition avec d’autres syndicats et des organisations sociales, l’ELA a organisé pas moins de cinq grèves générales au cours des dernières années afin de dénoncer ces politiques d’austérité ainsi qu’une sixième pour promouvoir, cette fois, une charte des droits sociaux.

L’effritement du filet social a aussi provoqué une recrudescence des grèves et des luttes ouvrières. « Plusieurs grèves ont lieu en ce moment même, explique le secrétaire général d’ELA, Adolfo Munoz. Par exemple, le personnel des centres d’hébergement et de soins aux personnes âgées est en grève depuis plus de 200 jours. »

Pour les gouvernements de droite tant au niveau national que régional, l’ELA dérange. La centrale porte des revendications sociales en matière de partage de la richesse, de santé, d’éducation et de fiscalité. Pour le patronat et pour la plupart des politiciens, son rôle devrait se limiter aux relations de travail, point final. Il faut savoir qu’en Espagne, les organisations syndicales reçoivent des sommes de l’État pour participer à diverses structures de concertation. L’ELA ne partage pas cette orientation et se targue d’être complètement indépendante tant aux plans politique que financier.

La semaine prochaine, l’ELA tiendra d’ailleurs son propre congrès. La question de l’action sociale dans les syndicats sera au programme, de même qu’un vaste chantier sur l’équité entre les genres, en partant de l’ELA elle-même. Après avoir mené un diagnostic complet de la situation, l’ELA s’apprête à revoir l’ensemble de ses pratiques comme organisation, bref sa propre culture syndicale, afin de favoriser l’équité entre les genres. Des horaires des instances aux pratiques quotidiennes, tout sera évalué dans l’atteinte de cet objectif. Pour Adolfo Munoz, c’est un des moyens qui permettront à l’ELA de passer à travers une conjoncture économique difficile et de renouer avec les conquêtes sociales.

France
Des rendez-vous importants

Pour Force ouvrière, la réforme annoncée du Code du travail et la révision des traités européens mobiliseront beaucoup d’énergie au cours des prochains mois.

Le nouveau président français, Emmanuel Macron, souhaite, en fait, aller plus loin dans les réformes engagées par son prédécesseur, François Hollande, qui avaient suscité un vaste mouvement d’opposition des syndicats.

Un des points les plus sensibles sera la décentralisation des négociations pour qu’elles se déroulent entreprise par entreprise. Actuellement, les grands paramètres sont négociés nationalement. Les salarié-es des petites et moyennes entreprises sont donc particulièrement à risque de voir leurs conditions de travail se dégrader.

« Si nous ne sommes pas entendus, il est clair que nous reprendrons le chemin de la mobilisation ! » explique la secrétaire confédérale de FO, Andrée Thomas.

À la suite de la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, il faudra réviser les traités de l’union. Pour les syndicats européens, ce sera l’occasion de défendre une Europe sociale, par exemple en instaurant un seuil de salaire minimum équivalent dans tous les pays d’Europe.

Brésil
Course contre la montre

La Centrale unique des travailleurs du Brésil (CUT) est engagée dans une lutte sans merci avec le gouvernement issu du coup d’État constitutionnel d’août 2016. Le décompte est commencé pour une deuxième journée de grève générale prévue le 30 juin.

Selon Carmen Helena Ferreira Foro, vice-présidente nationale de la CUT issue du secteur de l’agriculture familiale, le peuple brésilien a choisi d’appuyer dans quatre élections successives le programme de réforme sociale du Parti des travailleurs et de rejeter le programme néolibéral. Elle nous raconte qu’alors que les élections de 2014 ont été extrêmement serrées, les opposantes et opposants au PT ont profité d’une procédure de destitution pour imposer un programme néolibéral qui n’a jamais obtenu de majorité électorale.

Actuellement, la CUT se mobilise pour que les travailleuses et les travailleurs ne subissent pas de reculs de leurs droits et ne perdent pas d’acquis. L’État attaque les classes populaires sur plusieurs fronts, entre autres avec des projets de contre-réformes du droit du travail et de la sécurité sociale. De plus, la politique fiscale du gouvernement s’avère désastreuse : afin de consacrer 45 % du budget au remboursement de la dette interne, le gouvernement propose de geler pendant 20 ans les investissements publics et de permettre à des multinationales d’exploiter les ressources naturelles du pays comme l’eau ou le pétrole. Résultat : « il ne reste presque plus rien pour maintenir les dépenses en santé et en éducation », dénonce Mme Foro.

Face à cette situation, la CUT a deux grands axes d’intervention, explique la syndicaliste : la lutte contre les contre-réformes et la revendication d’élections générales directes. En effet, comme une procédure de destitution est en cours contre l’actuel président et son vice-président, le risque est grand que le prochain gouvernement soit une fois de plus choisi parmi les élus du Sénat et qu’il n’y ait pas d’élections directes à court terme.

Or la majorité de la population s’oppose aux projets de l’actuel gouvernement et la centrale syndicale est confiante que le projet néolibéral ne sortirait pas victorieux des urnes. La mobilisation sociale prend donc de plus en plus d’ampleur. Après des manifestations monstres des syndicats et des mouvements sociaux durant la première année suivant le coup d’état constitutionnel, la CUT s’est tournée vers une lutte acharnée contre les projets précis du gouvernement.

Depuis la fin 2016, l’affrontement est de plus en plus frontal sur la question des dépenses publiques et la répression policière féroce. Une grève générale très suivie a paralysé le pays au printemps. Une opération « Occupons Brasilia » fut suivie par 200 000 personnes et a tourné en affrontement de trois heures avec la police. Une deuxième grève générale est programmée pour le 30 juin.

Pour la CUT, l’enjeu est de savoir qui, du peuple ou du gouvernement, tiendra la minute de plus permettant de mettre en échec les projets néolibéraux et de rétablir la démocratie.

La CUT en bref

  • La plus grande centrale syndicale d’Amérique latine
  • Plus de 13 000 syndicats
  • 18 secteurs professionnels
  • 20 millions d’affilié-es
  • 8 millions de cotisantes et cotisants*
  • 33 % des syndiqué-es du Brésil

*Les affilié-es ont le choix de cotiser ou pas à la confédération

Argentine
Thérapie de choc néolibérale et résistances populaires

L’Argentine vit actuellement une période difficile. Selon Julio Durval Fuentes, de la Central de los trabajadores argentinos autònoma (CTA-A), le néolibéralisme frappe le pays de plein fouet après une accalmie de plusieurs années de gouvernement progressiste. « On revient au point où nous en étions avant la crise de 2001, qui a vu cinq présidents se succéder en huit jours sur fond de soulèvement social, les mêmes recettes sont appliquées avec les mêmes résultats désastreux », explique le syndicaliste invité international au congrès de la CSN.

Dès son arrivée au pouvoir à la fin 2015, le gouvernement de Mauricio Macri a montré ses couleurs en intégrant plusieurs gestionnaires issus de l’entreprise privée (par exemple le ministre de l’Énergie est un ancien dirigeant de Shell). « Ce gouvernement est un représentant des groupes économiques présents dans le pays », dénonce le délégué de la CTA-A. Les premières mesures du gouvernement ont frappé extrêmement dur : ouverture des marchés à l’importation, dévaluation de la monnaie, politique inflationniste, licenciements massifs dans la fonction publique. En un an et demi, le pays a perdu 600 000 emplois.

« La réponse ne s’est pas fait attendre du côté des travailleuses et des travailleurs », raconte M. Fuentes. « En ce moment, l’Argentine vit une période de mobilisation permanente où se succèdent grèves générales, grèves sectorielles et mobilisation de rue des syndicalistes et du peuple en lutte contre les politiques d’appauvrissement et pour défendre ses droits. » Selon lui, on revient au niveau de mobilisation et de chaos social du début des années 2000.

Développer des alliances

« Pour sortir de cette situation de gouvernement néolibéral, il faut examiner les causes qui nous ont amenés là », pense le camarade Fuentes. « Un des enseignements de la période de gouvernement progressiste en Argentine et sur le reste du continent, c’est qu’il n’y a pas de capitalisme à visage humain, le capitalisme doit être confronté, régulé et encadré parce que si on laisse les choses aller, le système devient rapidement une menace pour l’environnement et la société. »

La CTA-A souhaite construire les alliances les plus larges possible avec les mouvements sociaux, féministes, écologistes. « La classe ouvrière ne s’exprime pas que dans les syndicats, elle est également présente dans ses combats », estime le syndicaliste. Le défi des alliances est de créer un lien fort et permanent entre mouvements, sans hégémonie syndicale, afin de rassembler une force et une masse critique. « C’est dans cette unité populaire que l’on peut développer des alternatives politiques qui vont mettre la table pour un changement en profondeur de la société. »

Comprendre pour agir

Une approche innovatrice a été proposée pour le 65e Congrès de la CSN. Après un long processus de consultation auprès des syndicats, un consensus s’est dégagé autour de cinq axes de revendication : sécuriser le revenu tout au long de la vie, développer l’économie et créer des emplois de qualité, lutter contre les changements climatiques, consolider les services publics, renforcer la démocratie. Pour lancer un plan d’action, il faut bien comprendre les enjeux. Nous vous présentons ici un aperçu des ateliers thématiques qui se sont tenus mardi.

Financement des services publics
Des solutions concrètes

Le Québec est-il trop endetté ? Comment financer les services publics et lutter contre la privatisation ? Voici les questions auxquelles ont tenté de répondre Mathieu Dufour, chercheur de l’IRIS et professeur à l’UQO et François Bélanger, économiste à la CSN. Dans un premier temps, M. Dufour est venu déconstruire l’idée selon laquelle nous vivons au Québec une crise de la dette. Cela mettait la table pour l’intervention de M. Bélanger qui portait sur la mise de l’avant de solutions concrètes et accessibles pour augmenter les revenus de l’État et ainsi permettre un financement adéquat de nos services publics et de nos programmes sociaux.

Sécuriser le revenu tout au long de la vie
Combler le déficit humain

Chiffres à l’appui, Simon Tremblay-Pepin de l’IRIS a estimé qu’en 2011, environ 3,5 milliards de dollars seraient nécessaires pour combler les besoins de base de tous les ménages qui ne touchent pas un revenu suffisant. Et collectivement, notre excédent pour couvrir ces mêmes besoins de base totalise environ 90 milliards.

Une des approches préconisées afin d’arriver à cette répartition équitable de la richesse : le crédit d’impôt pour solidarité. Contrairement à l’aide sociale, aucune surveillance ne serait exercée, mais il serait aussi versé chaque mois et facile à administrer.

Les regards sont tournés vers l’exemple de l’Ontario qui a décidé d’aller de l’avant avec ce crédit d’impôt. Ce faisant, le gouvernement ontarien a augmenté de 39 % l’aide sociale qui était offerte dans cette province.

4e révolution industrielle
Fin de l’emploi salarié ?

Nous vivons à l’ère de l’information, où des ordinateurs dotés de banques de données massives peuvent faire des prédictions, détecter des failles et résoudre des problèmes sans intervention humaine.

Dans ce contexte, il est primordial que le mouvement syndical s’interroge sur la relation entre la quatrième révolution industrielle et la fin de l’emploi salarié. Dans cet atelier, Simon Lacoste- Julien, professeur adjoint à l’Université de Montréal a expliqué comment l’apprentissage automatique et les données massives vont transformer notre monde. Christian Cyr, coordonnateur du Comité intersectoriel du secteur privé, a donné un aperçu général des exemples concrets déjà en cours, dont l’épicerie automatisée du géant américain Amazon.com à Seattle.

La réflexion se poursuivra lors du Colloque Gérard-Picard, qui se tiendra en novembre 2017, dans l’espoir d’aboutir à des stratégies de négociation pour les syndicats dans le secteur privé en 2018. Un dossier chaud à suivre !

Médias, médias sociaux
Fausses nouvelles

Les « fausses nouvelles » ne sont pas nées avec l’élection de Trump. Déjà, a rappelé Josée Legault, lors du référendum de 1980, le premier ministre Trudeau père, avait mené une campagne de peur en déclarant qu’un Québec souverain ferait disparaître les pensions de vieillesse. L’analyste politique et chroniqueuse au Journal de Montréal a ainsi ouvert l’atelier sur la Démocratie et les médias en insistant sur le fait que les médias sociaux intensifiaient ce phénomène.

En outre, le transfert de la publicité des annonceurs de la presse écrite, par exemple, vers les géants d’Internet comme Google et Facebook, a fragilisé la démocratie en privant la population de sources variées et complètes d’information. La campagne menée par la Fédération nationale des communications (CSN) pour défendre une presse forte et indépendante est donc essentielle.

Transition juste
Notre lutte contre les changements climatiques

Ceux qui croient que les changements climatiques n’intéressent pas les militants syndicaux auraient été fort surpris par le taux de participation aux ateliers thématiques sur cet enjeu. « Il y a de quoi faire mentir les cyniques », a lancé à la blague Pierre Patry, trésorier de la CSN. Quelque 200 personnes ont participé aux ateliers traitant des changements climatiques : décarbonisation de l’économie et transition juste. Isabelle Ménard et Mireille Pelletier, salariées de la CSN, accompagnées d’Isabelle Charron d’Ouranos, ont capté l’attention des syndicalistes préoccupés par les effets que les changements climatiques auront sur leur vie quotidienne et sur l’organisation du travail. Pour Mireille Pelletier, la place du mouvement syndical dans ce débat est indéniable : « Si l’on ne s’adapte pas aux changements climatiques, les autres vont le faire à notre place. »

Des présentations nourrissantes

Comité national de la condition féminine

Trois féministes, un constat 

Les trois conférencières-invitées du dîner-causerie concernant l’égalité femmes-hommes en avaient long à dire sur les attaques subies au quotidien par les femmes et les féministes d’ici et d’ailleurs. Certes, les jeunes femmes n’hésitent pas à dénoncer les inégalités qui perdurent et à se qualifier elles-mêmes de féministes. Mais autant l’identification au féminisme revient en force, autant le ressac antiféministe est virulent. « Les autorités américaines ont déclaré la guerre aux femmes », a d’ailleurs lancé d’entrée de jeu Élizabeth Vallet. À ce titre, il n’est pas innocent que le premier geste de Trump ait été de couper le financement en santé reproductive, dont un volet portait sur l’avortement, et de tenter coûte que coûte d’envoyer l’Obamacare aux orties. De son côté, la coordonnatrice du Bouclier d’Athena, Maude Pontel, n’a pas pas mâché ses mots en attaquant les masculinistes. « Ils parlent de traitements inégalitaires envers les hommes. Ils dénoncent un supposé matriarcat et prétendent être constamment discriminés. Ils soutiennent que les hommes vivent autant de violence conjugale que les femmes. Bullshit. » Malgré le sombre constat, une chose malgré tout rassure, estime la journaliste de La Presse, Laura-Julie Perrault. « Le mouvement féministe a le vent dans les voiles, et c’est dans la durée qu’il est le plus fort. »


Comité confédéral des lesbiennes, des gais, des bisexuelles et des trans

Se défaire des masques

« Trop de travailleuses et de travailleurs dans nos milieux de travail se sentent obligés de porter des masques pour cacher leur orientation sexuelle ou leur identité de genre », a lancé d’entrée de jeu Dominique Dubuc, membre du comité LGBT de la CSN lors de la conférence qui s’est tenue hier sur l’heure du midi. Dans la même veine, la titulaire de la chaire de recherche sur l’homophobie de l’UQAM, Line Chamberland, est venue expliquer pourquoi le travail est souvent le dernier milieu où on se défait de nos masques : « Les gens ont peur des conséquences, souvent parce qu’ils ont été témoins de propos transphobes ou homophobes dans leur milieu. Mais même si certains osent le faire, l’autocensure est importante. Les gens ne veulent pas se faire accuser d’étaler leur vie privée ». 

L’accent a aussi été mis sur le rôle important que peuvent et que doivent jouer les syndicats dans l’avancée de la cause des LGBT. 

Le comité a profité de l’occasion pour remettre à la soixantaine de participants la toute nouvelle brochure Ni plus ni moins comme tout le monde ! Tous les syndicats recevront ce guide d’animation sur la diversité sexuelle et de genre.  


Comité confédéral des relations interculturelles

Raciste, moi ? Ha! Ha ! Ha !

Tu viens d’où ? Une question souvent posée aux personnes des minorités visibles. Une question qui peut sembler anodine, mais qui s’inscrit dans le lot des microagressions subies tous les jours au Québec par bien des immigrantes et immigrants de première, deuxième et troisième génération. C’est, entre autres, de cette réalité encore méconnue qu’est venue parler Tamara Thermitus, présidente de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse. L’intervention de Mme Thermitus a aussi porté sur la discrimination systémique, comment celle-ci est souvent liée à la culture organisationnelle d’un groupe et les moyens qu’on peut se donner pour atteindre une réelle diversité en créant un environnement inclusif.

Hommage à une grande militante

Après 40 ans de militantisme, Francine Lévesque, vice-présidente de la CSN prend sa retraite.

Jacques Létourneau, président de la CSN, a souhaité lui rendre hommage.

« Francine a lutté farouchement pour le syndicalisme à la manière CSN. Tout d’abord dans son établissement d’origine, à l’hôpital Maisonneuve-Rosemont, puis à la FSSS et finalement avec l’exécutif de la CSN. »

Francine Lévesque a, quant à elle, tenu à dire quelques mots à toutes celles et ceux qui ont milité à ses côtés au cours des 40 dernières années et aussi aux femmes et aux hommes qui travaillent au quotidien à promouvoir les valeurs de la CSN.

« On ne peut rêver de plus belle vie que de se consacrer corps et âme à améliorer le quotidien de ses semblables. Grâce à la CSN, à ses militantes et ses militants, grâce à vous, j’ai eu cette chance immense. »

« Féministe, je me suis toujours définie comme tel. Le féminisme, c’est sans aucun doute le combat syndical que j’ai mené avec le plus de conviction. Celui dont je suis le plus fière. Avoir pu porter de nombreux dossiers pour la reconnaissance des droits des femmes, des travailleuses. »

« J’ai le sentiment d’avoir contribué à ce mouvement à ma pleine mesure. Je continuerai d’être une militante dans l’âme, syndicale, féministe, citoyenne. Merci de m’avoir permis de m’épanouir et de contribuer à ma manière à l’avancement de la classe ouvrière, afin que les femmes et les hommes du Québec puissent trouver l’indispensable dans le travail de chacun et chacun : la dignité. »

Faire les choses autrement

Les temps sont difficiles. Les hommes et les femmes du Québec travaillent dur pour leur argent. Désabusés, ils ne peuvent que constater le décalage entre leurs besoins et les investissements gouvernementaux. Au lieu de tisser des liens solidaires, nos dirigeants effritent le tissu social au bénéfice de la sacro-sainte économie. Les hommes et les femmes du Québec ont été trompés et c’est le temps de changer les choses. En présentant le manifeste, la CSN souhaite remettre l’espoir à l’ordre du jour.

Fruit de la démarche de consultation qui s’est déroulée auprès des syndicats l’automne dernier, le manifeste se déploie autour de cinq grands axes, cinq grandes luttes.

À l’insécurité généralisée, la CSN revendique un revenu suffisant pour tous les citoyens et citoyennes tout au long de leur vie. Des modifications majeures à la Loi sur les normes du travail, un salaire minimum qui permet de sortir de la pauvreté et une bonification de la Régie des rentes sont les ingrédients essentiels pour atteindre ce premier objectif. Mais ce n’est pas suffisant. Sans la participation de la société civile et sans une politique industrielle portée vers l’avenir, le développement des emplois de qualité sera freiné par les intérêts financiers des entreprises déjà bien choyées par nos gouvernements. La CSN réclame qu’une partie plus importante des gains des entreprises soit investie dans la formation et le perfectionnement des travailleuses et des travailleurs.

Il est aussi temps de corriger le tir et de consolider nos services publics malmenés par une vision tronquée des finances publiques. Un réinvestissement financé par une augmentation des revenus de l’État est essentiel. Des mesures contre l’évitement fiscal et les paradis fiscaux, l’instauration d’un impôt minimum pour les entreprises et l’ajout de paliers d’imposition pour les particuliers les plus fortunés seront au cœur de cette lutte à laquelle s’engage la CSN.

Il est aussi le temps de s’attaquer au réchauffement climatique, la pire menace environnementale de notre temps. La cible du gouvernement Couillard pour réduire les gaz à effet de serre ne sera sans doute pas atteinte. Le Québec doit se doter d’un plan d’action sérieux pour éliminer notre dépendance au pétrole. Développer une stratégie pour amener les entreprises à utiliser et à développer des technologies propres lui donnerait davantage de crédibilité.

Enfin, le décalage entre la volonté populaire et les résultats électoraux encourage le désabusement et le cynisme de la population à l’égard de la classe politique. Sans tout régler, un mode de scrutin proportionnel mixte améliorerait le processus démocratique. En le combinant avec un accès à une information de qualité, soutenue par un financement et une réglementation adaptée, les citoyennes et les citoyens seraient mieux outillés pour prendre des positions éclairées sur les enjeux sociaux.

« La qualité de vie peut être améliorée. Il est possible d’agir de sorte que personne ne soit laissé pour compte. On peut faire d’autres choix. On peut faire les choses autrement. » Nous devons voir loin, viser juste.

« Un plan d’action pour le Québec que nous voulons »

Le 65e Congrès de la Confédération des syndicats nationaux (CSN) s’ouvre aujourd’hui au Palais des congrès de Montréal sur le thème Voir loin, viser juste, où quelque 1600 délégué-es des syndicats affiliés sont attendus jusqu’au 9 juin pour décider des priorités de la CSN au cours des trois prochaines années. Avec les salarié-es et les retraité-es du mouvement, c’est plus de 2000 personnes qui y participeront cette semaine. Le déroulement du congrès est ici.

« Il s’agit d’un moment fort pour la CSN, car c’est l’occasion tous les trois ans de réunir nos syndicats afin d’échanger, mais surtout de débattre de questions syndicales et sociales qui préoccupent au premier chef les travailleuses et les travailleurs », a déclaré le président Jacques Létourneau qui a ouvert le congrès avec son mot d’ouverture.

Un Manifeste appuyé par un plan d’action

Les délégué-es se verront notamment proposer un plan d’action qui mènera à la prochaine élection québécoise, en octobre 2018. L’objectif sera d’interpeller les partis politiques et les différents candidats et candidates sur un ensemble de positions sociales et liées au monde du travail. « Après trois ans d’austérité, nous souhaitons un changement majeur dans les décisions qui sont prises à Québec, a poursuivi Jacques Létourneau. Au bout du compte, nous pourrons appeler nos membres à sortir les libéraux de Philippe Couillard de l’Assemblée nationale. »

Le plan d’action sollicitera tous les syndicats afin qu’ils mobilisent leurs membres autour des différentes recommandations qui concernent autant les conditions de travail que le développement économique, la création d’emplois de qualité, la démocratie et la pérennité des services publics et des programmes sociaux. « En appui aux propositions d’action, la CSN lancera un Manifeste qui définit les axes d’orientation conduisant au Québec que nous voulons, a expliqué le président de la CSN. Ce Manifeste a été rédigé à la suite d’une consultation menée auprès des syndicats au cours de l’automne et de l’hiver derniers. »

Selon ce dernier, « le Québec et le Canada ont été passés dans le tordeur par les conservateurs de Stephen Harper et les libéraux de Philippe Couillard au cours des dernières années. Nous nous sommes débarrassés de Harper, il faut maintenant nous occuper de ceux qui sévissent à l’Assemblée nationale pour stopper le démantèlement de l’État social et relancer le Québec sur de nouvelles bases. Si nous ne le faisons pas, nous resterons enfermés dans un cycle d’austérité permanente, marqué par des services publics sous-financés et une totale absence de vision du développement des régions, qui favorise la création d’emplois sous-payés, précaires, à la merci des changements technologiques. »

Vie syndicale

Au cours de la période de changement d’allégeance syndicale imposée par la réforme Barrette dans le réseau de la santé et des services sociaux, la CSN a perdu quelque 22 700 membres. Parmi les propositions qui seront débattues au congrès, certaines concernent la vie syndicale.

« Nous sommes déjà en action pour renforcer la vie syndicale et nos services dans l’ensemble de nos syndicats et nous pourrons aller plus loin avec les recommandations qui seront soumises aux délégué-es, a indiqué Jacques Létourneau. Le syndicalisme est l’objet d’attaques constantes qui l’affaiblissent, alors qu’un fort courant corporatiste prend du galon au Québec. Il nous faut démontrer la pertinence du syndicalisme à la manière CSN, en mettant de l’avant la solidarité, celle qui empêche que les luttes menées par les syndicats, en particulier les plus petits, se fassent dans l’isolement. C’est la seule façon d’envisager de faire progresser les travailleuses et les travailleurs. Car à la CSN, la lutte menée par des travailleuses et des travailleurs pour se faire respecter devient celui de tous les syndicats affiliés. »

Au cours du congrès, les délégué-es éliront les six membres du comité exécutif et les prévisions budgétaires pour les trois prochaines années.

Les invités internationaux

Pas moins de 21 délégué-es syndicaux internationaux participeront au 65e Congrès de la CSN. Ils proviennent de l’Argentine, de la Belgique, de la Catalogne, de la Colombie, de l’Espagne, des États-Unis, de la France, d’Haïti, du Japon, du Mali, du Mexique, du Nicaragua, de la Palestine, du Pays basque et du Sénégal.

La CSN représente plus de 300 000 travailleuses et travailleurs provenant de tous les secteurs d’activité principalement au Québec, mais également sur l’ensemble du territoire canadien.

Un véritable mouvement de luttes

Les travailleuses et travailleurs ont connu leur lot d’attaques ces trois dernières années : les gouvernements provincial et fédéral, les municipalités, les employeurs du privé et du public s’en sont donné à cœur joie.

Et c’est à un tour d’horizon exhaustif de toutes les luttes menées par les syndicats CSN depuis 2014 que Véronique De Sève, vice-présidente de la CSN, a convié l’auditoire dans la traditionnelle rétrospective des luttes. « Je nous revois il y a trois ans, le Parti libéral venait d’être élu. Bien sûr, nous ne savions pas encore à quel point on allait goûter à sa médecine indigeste », a-t-elle lancé d’entrée de jeu. Les membres de la CSN ont joué un rôle majeur dans la contestation contre l’austérité qui prenait de l’ampleur, au fur et à mesure que les annonces libérales tombaient.

La période 2014-2017 a également été intensive en matière de négociations à proprement parler. Personne n’a oublié celle du front commun dans le secteur public, qui a généré des mois de mobilisation et des grèves tournantes partout au Québec pour résister contre les nombreux reculs que voulait imposer le gouvernement. Plusieurs conflits, et pas des moindres, se sont également déroulés dans tous les autres secteurs. « Certaines luttes ont peut-être fait moins de bruit, mais elles représentent tout autant la force de la CSN et dans chacune d’elles, de grandes choses ont été accomplies », a insisté Véronique De Sève. Bien entendu, des victoires éclatantes, comme celle du syndicat d’Olympia ou des buanderies Partagec et Lavérendière, ont aussi occupé une place de choix dans la rétrospective des luttes 2017.

La vice-présidente de la CSN a finalement lancé un appel aux délégué-es réunis en les invitant à aller chaque fois que possible à la rencontre de leurs membres pour les informer, les sensibiliser aux sujets qui les concernent et accélérer la cadence de la mobilisation. « Il est de notre devoir de susciter et de maintenir leur intérêt », a-t-elle fait valoir. Le constat est indéniable, car c’est en organisant et en solidifiant la base que nous pourrons toujours mieux affronter nos adversaires.

Un projet syndical et social

« Nous traversons les moments les plus difficiles depuis cette période. Nos presque 100 ans d’histoire nous rappellent toutefois cette nécessité de continuer de promouvoir un projet syndical et social visant à transformer les milieux de travail et la société pour faire progresser les travailleuses et les travailleurs, et la population en général. »

Tel est l’essentiel du discours que Jacques Létourneau a livré à l’ouverture du 65e Congrès de la CSN. En évoquant directement les résultats des votes dans le secteur de la santé et des services sociaux, il a invité l’ensemble du mouvement CSN à s’interroger sérieusement et avec courage sur le sens de notre action syndicale. Le bilan de nos actions et de nos décisions ayant mené à des milliers de défections devra se faire sans complaisance. L’état de la vie syndicale locale, la qualité des services offerts, la montée de l’individualisme et le corporatisme syndical ne sont que quelques-uns des aspects qui seront examinés à la loupe.

Mais la CSN est et reste une organisation de lutte qui se déploie non pas seulement dans les milieux de travail, mais aussi sur le front social et politique. En ces temps de désengagement de l’État, en ces temps difficiles pour les femmes et les hommes du Québec, la lutte pour la justice sociale prend toute son importance.

En invitant les congressistes à regarder en avant pour identifier les luttes à mener, le président de la CSN les a aussi invités à avoir les deux pieds bien ancrés dans le réel. Voir loin, viser juste. C’est ainsi que devront s’effectuer les travaux de ce 65e Congrès avec la présentation du Manifeste et du plan d’action qui seront débattus cette semaine.


En référence à la perte de plusieurs milliers de membres en 1972

200 participants et participantes aux sessions d’accueil du congrès

Avec un potentiel de 3000 délégué-es provenant des 1600 syndicats membres, des conseils centraux et des fédérations, le congrès de la CSN peut être passablement intimidant pour les personnes qui y participent pour la première fois. Et elles sont nombreuses ! En effet, plus de 40 % des délégué-es en sont à leur premier congrès confédéral. D’où l’importance, et la popularité, des sessions d’accueil.

Cette année, le service de formation innovait en offrant trois sessions mixtes simultanées où se côtoyaient tant les personnes déléguées que salariées dont c’est le premier congrès. Les sujets abordés étaient diversifiés et allaient des incontournables comme le rôle du congrès, les différences de statut, les rôles et responsabilités de tout un chacun, un rappel des règles de procédures, du processus de décision et du cheminement des propositions.

Une attention particulière était apportée à tenter de rassurer les quelque 200 participantes et participants aux sessions de formation sur la pertinence de leur prise de parole durant le congrès et à les outiller pour vaincre le stress inévitable et favoriser le débat le plus large et diversifié possible. On pourra voir dans les prochains jours, dans les ateliers et sur le plancher, si ces bons conseils auront été suivis d’effets.

Le 65e Congrès de la CSN du 5 au 9 juin à Montréal

Les médias sont invités à la conférence de presse de la Confédération des syndicats nationaux (CSN), à 10 h 30, le lundi 5 juin 2017 à la salle 513a du Palais des congrès de Montréal, à l’occasion de son 65e congrès qui se déroulera sur le thème Voir loin, viser juste. Le président de la CSN, Jacques Létourneau, fera le point sur les propositions qui seront soumises aux quelque 1600 délégué-es provenant des syndicats affiliés et sur la démarche proposée pour les trois années du mandat qui suivront.

Les représentantes et les représentants des médias doivent s’inscrire au préalable à la salle 516a. L’ouverture officielle est à 13 h à la salle de la plénière (517), le lundi 5 juin. La présidente du Conseil central du Montréal métropolitain (CSN), Dominique Daigneault, souhaitera alors la bienvenue aux délégué-es, salarié-es, retraité-es et invité-es de la CSN ainsi qu’aux délégué-es internationaux.

Il sera possible de suivre les activités du congrès de la CSN en s’abonnant aux deux infolettres quotidiennes diffusées tôt le matin et en fin de journée.

Le président de la CSN prononcera le mot d’ouverture vers 14 h. À 16 h, les délégué-es débattront d’une proposition sur la vie syndicale. Suivra vers 17 h une présentation par la 3e vice-présidente Véronique De Sève de la rétrospective des luttes menées par les syndicats, les conseils centraux et les fédérations affiliés depuis le 64e Congrès, en 2014.

Deuxième journée

Le mardi 6 juin, la CSN lancera le Manifeste du 65e Congrès, une déclaration syndicale et politique qui présente ses grandes orientations pour sortir le Québec de cette austérité permanente qui s’est installée depuis l’élection des libéraux de Philippe Couillard. Le Manifeste a été rédigé à la suite d’une consultation auprès des syndicats affiliés qui s’est déroulée entre octobre 2016 et février 2017. « À la résignation, ce Manifeste veut opposer une vision et des revendications pour aller chercher de nouvelles avancées sur le chemin des libertés, des idéaux égalitaires, de la justice sociale et de la solidarité », note-t-on en préambule du Manifeste.

À compter de 10 h, les délégué-es participeront à l’un des neuf ateliers portant sur cinq thématiques :

  • Sécuriser le revenu tout au long de la vie
    • Une réforme de la Loi sur les normes du travail : pourquoi et pour qui ? (Jean Bernier, professeur émérite, Université Laval)
    • Revenu minimum garanti ou salaire minimum et programmes de sécurité de revenu ? (Simon Pepin-Tremblay, IRIS)
  • Développer l’économie et créer des emplois de qualité
    • La 4e révolution industrielle : la fin de l’emploi salarié ? (Simon Lacoste Julien, Institut des algorithmes d’apprentissage de Montréal, UdM)
    • Quel avenir pour le secteur manufacturier ? Quelle place pour le développement des régions ? (Louis J. Duhamel, Deloitte ; Robert Laplante, directeur général de l’Institut de recherche en économie contemporaine (IREC) ; Léopold Beaulieu, PDG de Fondaction)
  • Lutter contre les changements climatiques
    • Sortir du pétrole. Que peut faire le Québec dans le contexte canadien ? Comment assurer une transition juste ? (Éric Pineault, UQAM)
    • Les changements climatiques. Quels impacts et défis pour les régions du Québec ? (Isabelle Charron, Ouranos)
  • Consolider les services publics
    • Le Québec est-il trop endetté ? Comment financer les services publics et lutter contre la privatisation ? (Mathieu Dufour, IRIS)
  • Renforcer la démocratie
    • Un changement de notre mode de scrutin s’impose. Quel est le choix de la CSN ? (Jean-Pierre Charbonneau, ancien ministre des institutions démocratiques)
    • À l’ère des médias sociaux, quel avenir pour les médias traditionnels et la démocratie ? (Josée Legault, journaliste)

En après-midi, retour en plénière avec la présentation des états financiers 2014-2017 par le trésorier de la CSN, Pierre Patry. À compter de 16 h 30, les discussions reprennent sur la proposition sur la vie syndicale.

Troisième journée

À compter de 8 h 30, les propositions du plan d’action seront présentées aux délégué-es. Ce plan d’action, qui découle du Manifeste, vise à mobiliser les membres de la CSN autour d’enjeux syndicaux et sociaux en vue de la prochaine élection québécoise, prévue en octobre 2018. Un panel de discussion sur la démocratie syndicale, animé par Christian Nadeau, de l’UdM, mettra la table. Les délégué-es débattront des recommandations d’action en ateliers à partir de 10 heures.

Quatrième journée

Dès 8 h 30, le trésorier Pierre Patry présentera les prévisions budgétaires 2017-2020 qui seront par la suite soumises aux délégué-es. Suivra le débat en vue de l’adoption des propositions du plan d’action.

Vers 16 h, les délégué-es entendront une présentation de Donald Cuccioletta, chercheur à la Chaire Raoul-Dandurand (UQAM), sur la conjoncture aux États-Unis.

Dernière journée

À 9 h, les délégué-es voteront sur les propositions déposées par les organisations affiliées et celles qui n’auront pas été adoptées jusqu’alors.

Le congrès élira également les six membres du comité exécutif pour le prochain mandat de trois ans. L’installation des élu-es est prévue pour 11 h 45, le vendredi 9 juin. Le congrès prendra fin à 12 h 30.

Les invité-s internationaux

Pas moins de 21 délégué-es syndicaux internationaux participeront au 65e Congrès de la CSN. Ils proviennent de l’Argentine, de la Belgique, de la Catalogne, de la Colombie, de l’Espagne, des États-Unis, de la France, d’Haïti, du Japon, du Mali, du Mexique, du Nicaragua, de la Palestine, des pays Basques et du Sénégal.

La CSN représente plus de 300 000 travailleuses et travailleurs provenant de tous les secteurs d’activité principalement au Québec, mais également sur l’ensemble du territoire canadien.

OBJET :                    Conférence de presse du 65e Congrès de la CSN

PORTE-PAROLE :    Jacques Létourneau, président de la CSN

DATE :                     Le 5 juin 2017, à 10 h 30

ENDROIT :               Salle 513a, Palais des congrès de Montréal

 

 

Le gouvernement du Québec en conflit d’intérêts

Blogue co-signé par Jacques Létourneau, président de la CSN,
et Pierre Brassard, président de la CSN-Construction

Avec sa loi spéciale dans la construction, le gouvernement vient nier le droit fondamental à la libre négociation des travailleuses et des travailleurs de la construction. C’est très grave, car il contrevient ainsi aux jugements de la Cour suprême et à la Charte des droits et libertés, qui reconnaissent ce droit fondamental.

Ce n’est pas la première fois que le gouvernement québécois vote une loi matraque contre des syndiqué-es. Tout récemment, il a frappé les juristes de l’État, niant ainsi leur droit de négocier. Dans le secteur de la construction, il s’agit d’un deuxième coup de force en quatre ans. Et dans le passé, les ouvriers de cette industrie ont subi à plusieurs reprises les affres d’une loi spéciale. Ce faisant, le gouvernement a habitué les associations patronales à un certain laxisme aux tables de négociation, qui nuit à la conclusion d’ententes négociées. Pourquoi s’empresseraient-elles de négocier en sachant que le gouvernement finira par intervenir quelques jours après le déclenchement d’une grève ?

Juge et partie
Les parties à la table de négociation sont, d’un côté, les organisations syndicales chapeautées par l’Alliance syndicale, et de l’autre, les associations patronales de la construction. Or, des acteurs de l’industrie brillent par leur absence à cette table, et ce sont les donneurs d’ouvrage. On parle notamment des municipalités et des deux paliers de gouvernement, provincial et fédéral, qui se trouvent parmi les plus gros donneurs d’ouvrage de la construction.

Le gouvernement québécois a en plus le pouvoir de décréter les conditions de travail dans ce secteur névralgique, comme il vient de le faire avec sa loi spéciale. Comment croire à son impartialité dans le dossier, lui qui commande et assume les coûts de la majeure partie des travaux d’infrastructures au Québec et qui a tout intérêt à réduire la facture ? Pourrait-il être tenté, par un jeu de corridor, de s’allier aux représentants patronaux présents à la table de négociation pour tenter d’obtenir des syndiqué-es qu’ils acceptent les offres patronales ? Se ferait-il le porte-voix des municipalités, alors que les maires Labeaume et Coderre ont expressément demandé l’adoption d’une loi spéciale ? On peut se poser ce genre de questions. D’ailleurs, le gouvernement Couillard a démontré à plusieurs reprises son préjugé favorable à l’égard des patrons et s’est déjà montré très sensible aux pressions de ces deux maires lors de l’adoption du projet de loi 110 visant les conventions collectives dans le secteur municipal.

Le gouvernement semble jouer un jeu parallèle au déroulement des négociations de la construction et se place à la fois en position de juge et partie. Par le fait même, il donne toutes les apparences de conflit d’intérêts. Cette situation, tout simplement intolérable, s’est concrétisée et renforcée cette semaine avec l’adoption de la loi spéciale.

Avaler la couleuvre de la loi
La loi spéciale donne cinq mois aux parties pour en venir à une entente, sans quoi un arbitre sera appelé à recommander les conditions des syndiqué-es, qui leur seraient par la suite imposées par l’État. L’adoption de cette loi a permis au gouvernement de s’ingérer plus profondément encore dans un processus de négociation privée, et même dans l’arbitrage, si nécessaire. Nous dénonçons plus particulièrement l’article 23 de la loi qui confère à la ministre du Travail le droit de déterminer dans le menu détail les matières à arbitrage, les méthodes et le cadre pour le tenir. De facto, cet article retire à l’arbitre toute marge de manœuvre pour assumer correctement le rôle judiciaire qui lui incombe. Le gouvernement peut-il faire abstraction de son statut d’important donneur d’ouvrage lorsqu’il prend ainsi parti pour fixer les termes de la loi et les critères de l’arbitrage ?

En cas d’impasse, le statut de législateur du gouvernement et son rôle de donneur d’ouvrage lui permettent de pousser les parties, et plus particulièrement les syndicats, dans un processus d’arbitrage qu’il a concocté lui-même et dont il tirera les plus grands avantages. Les associations patronales qui seront assises à la table, elles, savent que le Saint-Esprit gouvernemental veillera sur leurs travaux et auront tout intérêt à laisser venir le processus d’arbitrage.

Le législateur aurait dû faire confiance au processus de négociation et laisser les parties poursuivre les discussions. Le coup de force du gouvernement est carrément inacceptable. En choisissant plutôt de porter deux chapeaux à la fois, il convie les 175 000 travailleurs et travailleuses de la construction à jouer à un jeu de dupes.

Le gouvernement a muselé les travailleuses et les travailleurs

L’Alliance syndicale dénonce l’adoption du projet de loi 142. « Cette loi porte atteinte au droit fondamental d’association puisqu’il entrave le droit de négocier et d’exercer un rapport de force en empêchant les travailleurs de faire la grève. Cette intervention du législateur est plus qu’intrusive. C’est une loi antidémocratique », a martelé Michel Trépanier, porte-parole syndical de l’Alliance syndicale.

« La loi spéciale ne reflète pas du tout l’attitude constructive que nous avons eue. Depuis le début, nous avons porté une attention particulière pour répondre aux demandes et recommandations de la ministre », a dénoncé le porte-parole syndical.

L’Alliance syndicale examine les recours possibles pour contester cette loi spéciale devant les tribunaux. Cependant, elle respectera le retour au travail prévu pour le 31 mai 2017 et répondra positivement aux convocations des médiateurs.

L’Alliance syndicale remercie ses membres pour leur support tout au long de ce processus et pour leur engagement. Elle espère maintenant que le retour au travail s’effectuera dans le respect des conventions collectives. D’ailleurs, tout travailleur victime d’intimidation ou de représailles de la part de son employeur est invité à communiquer avec son représentant syndical.

À propos de l’Alliance syndicale
L’Alliance syndicale représente les 175 000 travailleurs et travailleuses de la construction dans le cadre des négociations de la construction. Elle regroupe les 5 syndicats représentatifs de la construction, soit la FTQ-Construction, le Conseil provincial (International), le Syndicat québécois de la construction (SQC), la CSD Construction et la CSN-Construction.

Le gouvernement du Québec en conflit d’intérêts

Le président de la CSN, Jacques Létourneau, s’adressera ce matin à 11 h 30 aux travailleurs et travailleuses de la construction réunis devant l’Assemblée nationale pour protester contre l’adoption imminente d’une loi spéciale et en profitera pour souligner le conflit d’intérêts dans lequel se trouve le gouvernement du Québec, qui compte parmi les plus gros donneurs d’ouvrage de l’industrie.

« Encore une fois, le gouvernement intervient avec une loi spéciale qui vient nier le droit fondamental à la libre négociation pourtant reconnu par la Charte. Mais il y a plus, explique Jacques Létourneau. Les parties à la table de négociations sont, d’un côté, les organisations syndicales chapeautées par l’Alliance syndicale, et de l’autre, les associations patronales. Or, des acteurs de l’industrie brillent par leur absence à cette table, et ce sont les donneurs d’ouvrage. Il se trouve pourtant que l’un des principaux d’entre eux, le gouvernement du Québec, a le pouvoir de décréter les conditions des travailleurs dans la construction. Comment croire à son impartialité dans cet exercice, lui qui a tout intérêt à réduire ses dépenses justement parce qu’il commande et paye une grande partie des travaux d’infrastructures au Québec ? », questionne le président de la CSN.

Pierre Brassard, le président de la CSN-Construction, abonde dans ce sens et rappelle que les négociations de la construction se font alors que le cadre et les coûts de plusieurs projets de construction sont déjà fixés. Il estime du coup que cette négociation s’est déroulée dans un contexte nettement déséquilibré, où ceux qui ont réellement un intérêt à tirer les conditions de travail vers le bas influencent la table de négociation. « Est-ce que les augmentations de salaire des travailleurs sont prévues lors de l’acceptation des projets d’infrastructures ? Les donneurs d’ouvrage s’organisent-ils avec les représentants patronaux présents à la table de négociation pour faire payer aux syndiqué-es la baisse des coûts relatifs aux travaux ? On peut se poser ce genre de question. Si tel est le cas, les 175 000 travailleurs et travailleuses de la construction se trouvent pris en otage dans un jeu de dupes. »

Pour ces raisons, entre autres, la CSN dénonce fermement l’action du gouvernement libéral dans ce dossier. « Avec la menace d’une loi spéciale, le gouvernement du Québec veut contraindre les travailleurs et travailleuses de la construction à renoncer à leurs demandes, qui sont plus que raisonnables. Mais en tant que donneur d’ouvrage, il semble jouer un jeu parallèle au déroulement des négociations et se place ainsi en position de juge et partie. Par le fait même, il donne toutes les apparences de conflit d’intérêts. Cette situation est tout simplement intolérable », conclut Jacques Létourneau.

 

L’Alliance syndicale refuse les offres finales des patrons

L’Alliance syndicale de la construction refuse les offres finales qui ont été déposées par les associations patronales dans tous les secteurs de l’industrie de la construction.

Dans les secteurs institutionnel-commercial et industriel, l’Association de la construction du Québec a remis de l’avant ses demandes attaquant la conciliation travail-famille. C’est ces demandes qui sont au centre du conflit de travail actuel.

Dans tous les secteurs, les offres salariales présentées étaient aussi insuffisantes. L’Alliance syndicale refuse que les 175 000 travailleuses et travailleurs de la construction s’appauvrissent au cours des quatre prochaines années.

Le gouvernement du Québec déposera une loi spéciale demain matin à l’Assemblée nationale. « Demain, nous verrons qui le gouvernement choisira entre les 175 000 travailleurs et travailleurses et leurs familles ou les patrons et leurs chums », a déclaré Michel Trépanier, porte-parole de l’Alliance syndicale de la construction.

À propos de l’Alliance syndicale
L’Alliance syndicale représente les 175 000 travailleurs et travailleuses de la construction dans le cadre des négociations de la construction. Elle regroupe les 5 syndicats représentatifs de la construction, soit la FTQ-Construction, le Conseil provincial (International), le Syndicat québécois de la construction (SQC), la CSD Construction et la CSN-Construction.

L’Alliance syndicale dénonce la mauvaise foi de l’Association de la construction du Québec

L’Alliance syndicale a annoncé qu’elle déposera, lundi, des procédures judiciaires pour négociation de mauvaise foi contre l’Association de la construction du Québec et son négociateur, Dominic Proulx.

Hier soir, à la table du secteur institutionnel-commercial et industriel, l’ACQ a présenté une nouvelle offre qui nous ramène en arrière de plusieurs semaines. Dans leur proposition, les patrons ont ramené dans leurs demandes :

  • Les changements des horaires de travail;
  • L’abolition de l’horaire de 5 jours consécutifs;
  • Le temps supplémentaire.

Ces demandes avaient été échangées contre deux demandes syndicales de première importance soit l’inflation à la fin de la convention et le droit de rappel. Cela ne fait que démontrer l’attitude arrogante de la partie patronale à la table institutionnel-commercial et industriel .

« L’ACQ a menti aux négociateurs, aux médias et à la population en disant qu’ils retiraient leurs clauses sur la conciliation travail-famille. Le représentant de l’ACQ a dit qu’il allait prendre TOUS les moyens pour atteindre son but et qu’au pire il l’atteindrait par une loi spéciale  » a expliqué Michel Trépanier, porte-parole de l’Alliance syndicale.

« Nous sommes donc obligés de dénoncer publiquement la situation, car nous devons prendre les moyens appropriés pour défendre les intérêts de nos travailleuses et travailleurs », a conclu monsieur Trépanier.

À propos de l’Alliance syndicale
L’Alliance syndicale représente les 175 000 travailleurs et travailleuses de la construction dans le cadre des négociations de la construction. Elle regroupe les 5 syndicats représentatifs de la construction, soit la FTQ-Construction, le Conseil provincial (International), le Syndicat québécois de la construction (SQC), la CSD Construction et la CSN-Construction.

 

Construction : une mobilisation monstre partout au Québec

Deuxième journée de grève dans la construction. Des milliers de travailleuses et de travailleurs ont envahi les rues de plusieurs villes au Québec pour faire entendre leur message : il est hors de question qu’ils sacrifient leur vie de famille au profit, et c’est le cas de le dire, des entrepreneurs de l’industrie. À Montréal, Québec, Sherbrooke, Chicoutimi, Rimouski, Cap-aux-Meules, Paspébiac, les syndiqué-es et leur famille ainsi que des sympathisants à leur cause ont déambulé pour dire non aux demandes de recul inacceptables des patrons. « Moi, le samedi, je vais avec ma fille à son cours de natation. Elle aime ça, que je sois là pour l’encourager, mais là, on veut m’obliger à reprendre le travail ce jour-là s’il ne fait pas beau dans la semaine. Et à taux simple en plus. Vraiment, les boss exagèrent. Ma vie de famille est aussi importante que celle des boss », a souligné un travailleur de la CSN-Construction. Les patrons demandent également aux travailleurs d’accepter des horaires variables et d’accepter des modifications à celui-ci à quelques heures d’avis. « Quand j’apprends la veille que je dois rentrer à 5 h du matin le lendemain matin, ça marche pas. J’ai les enfants une semaine sur deux, donc une semaine sur deux c’est moi qui vais les conduire à la garderie. Je fais quoi ? » a-t-il renchéri.

Menace de loi spéciale – un rebuffade envers les arpenteurs

Dès le premier jour de grève, la ministre du Travail, Dominique Vien, a invité d’urgence les deux parties à poursuivre les négociations et s’est dite confiante qu’elles en arrivent à une entente. Un plan et des dates de négociation ont été proposées par la partie syndicale, qui a confirmé la reprise des négociations dans tous les secteurs. Toutefois, le premier ministre Couillard a commencé à brandir la menace d’adoption d’une loi spéciale dès le lundi 29 mai. « On veut une entente négociée, commente le président de la CSN-construction, Pierre Brassard. C’est ça qui est le plus profitable pour l’ensemble des travailleuses et des travailleurs. »