Un changement de cap nécessaire dans le financement des soins à domicile

Le Québec doit rattraper d’urgence son retard dans le financement et la prestation des soins à domicile, soutient la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN). Une note de l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques (IRIS) parue aujourd’hui démontre qu’il est nécessaire d’investir 4 milliards de dollars d’ici 2021-2022 pour instaurer un changement de cap et répondre aux besoins grandissants de la population.

Une nouvelle recherche qui confirme le retard du Québec dans les soins à domicile

La note socioéconomique de l’IRIS diffusée aujourd’hui illustre bien l’ampleur du retard accumulé par le Québec en ce qui concerne la prise en compte des besoins de la population dans les soins à domicile. Cette note s’ajoute au portrait qu’est en mesure de dresser la FSSS-CSN, alors que les travailleuses et travailleurs des soins à domicile constatent quotidiennement les effets des compressions budgétaires sur l’offre de soins à domicile. La Protectrice du citoyen et le Vérificateur général en viennent eux aussi aux mêmes conclusions dans leurs rapports des dernières années.

« Il est grand temps de prendre le virage des soins à domicile au Québec. C’est ce que veut la population et c’est ce que toutes les études nous indiquent de faire. Investir dans ce secteur nous permet de soigner les gens là où ils sont. Cet investissement nécessaire de 4 milliards est bien loin des maigres sommes consenties par le ministre Barrette. Ça nous prendra plus que des peanuts pour répondre aux besoins de la population ! En attendant que le gouvernement se réveille, ce sont des milliers de femmes qui s’appauvrissent en devant faire affaire avec le privé ou en étant forcé de devenir aidante naturelle », lance Guy Laurion, vice-président de la FSSS-CSN.

Miser sur l’expertise du personnel du secteur public pour développer nos soins à domicile

Prendre le virage des soins à domicile est une voie qui s’impose. En ajoutant un investissement de 4 milliards d’ici à 2021-2022 comme le propose l’IRIS, le Québec serait en mesure d’augmenter considérablement le nombre d’heures de soins à domicile qui sont donnés par le secteur public. Ces soins offerts par les Auxiliaires aux services de santé et sociaux (ASSS) et par plusieurs professionnel-les sont les mieux à même de répondre aux besoins de la population. Le travail interdisciplinaire des équipes des soins à domicile des CLSC est celui qui permet le mieux de suivre l’évolution de l’état de santé des usagères et usagers et d’adapter l’offre de soins en conséquence.

Le gouvernement pourrait financer une bonne partie de ces nouveaux investissements en appliquant des solutions mises de l’avant par la CSN depuis plusieurs années, notamment en revoyant le mode de rémunération des médecins et en instaurant une assurance médicaments 100 % publique.

« Pour donner des soins à domicile de qualité, il faut miser sur le travail qui se fait par les équipes des CLSC. L’inaction gouvernementale mène au développement du privé dans ce secteur, ce qui est une erreur lourde de conséquences pour la population. La meilleure manière de s’assurer de maintenir l’autonomie des personnes le plus longtemps possible, c’est de prendre en charge l’ensemble de leurs besoins. Et pour ça, il n’y a que le personnel des CLSC qui est en mesure de le faire ! », de conclure Guy Laurion.

À propos de la FSSS-CSN

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) compte plus de 110 000 membres dans les secteurs publics et privés. La FSSS est la plus grande organisation syndicale dans le secteur de la santé et des services sociaux et dans les services de garde. La FSSS-CSN agit en faveur d’une société plus équitable, plus démocratique et plus solidaire.

L’Alliance syndicale conclut une entente de principe dans le résidentiel

L’Alliance syndicale de la construction vient de conclure une entente de principe avec l’Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec (APCHQ) pour les travaux ayant lieu dans le secteur résidentiel.

Le contenu de l’entente finale sera dévoilé aux travailleuses et travailleurs de la construction lors d’assemblées syndicales qui auront lieu durant les prochaines semaines. « Nous avons toujours dit qu’une entente négociée était préférable et nous nous réjouissons d’avoir réussi à l’obtenir avec L’APCHQ. Il nous reste maintenant le secteur institutionnel, commercial et industriel dans lequel les discussions se poursuivent dans un climat difficile. Cependant, nous espérons encore que les patrons abandonneront leurs demandes qui affectent grandement le quotidien des familles de nos travailleurs afin que nous puissions nous entendre avant la date butoir du 30 octobre 2017 », a expliqué Michel Trépanier, porte-parole de l’Alliance syndicale.

Le secteur résidentiel représentait, en 2016, environ 18,6 % des heures travaillées dans l’industrie de la construction au Québec.

À propos de l’Alliance syndicale
L’Alliance syndicale représente les 175 000 travailleurs et travailleuses de la construction dans le cadre des négociations de la construction. Elle regroupe les 5 syndicats représentatifs de la construction, soit la FTQ-Construction, le Conseil provincial (International), le Syndicat québécois de la construction (SQC), la CSD Construction et la CSN-Construction.

Philippe Couillard en doit au moins une aux femmes

Blogue de Véronique De Sève

Le dimanche 15 octobre, des salariés de tous les horizons, des citoyennes et des citoyens descendront dans les rues de Montréal pour réclamer l’augmentation du salaire minimum à 15 $. Plusieurs groupes qui participeront à la marche, dont la CSN, revendiquent également la détermination obligatoire de l’horaire au moins cinq jours à l’avance et à l’octroi annuel de 10 jours de congés payés en cas de maladie ou de responsabilité familiale.

Le but de ces demandes, qui sont à la base de la campagne 5-10-15, est d’aider tout individu se situant au plus bas de l’échelle salariale à se sortir de la précarité et de la pauvreté. Ces mesures adouciraient le quotidien d’un grand nombre de femmes, puisqu’elles occupent encore la majorité des emplois payés au salaire minimum. Non seulement sont-elles plus nombreuses à être rémunérées sous le seuil de pauvreté, mais elles doivent souvent s’absenter du travail pour répondre aux obligations familiales. En 2015, elles ont eu besoin de 72 heures en moyenne pour s’occuper d’un proche, comparativement à 17 heures chez les hommes. Les femmes immigrantes et autochtones sont des groupes particulièrement touchées par ces discriminations systémiques.

La hausse d’Est en Ouest
Le premier ministre semble insensible au sort des travailleuses du Québec. Sa voisine l’Ontario, avec laquelle il fait front commun sur plusieurs dossiers comme la lutte aux changements climatiques ou les transferts en santé, a annoncé qu’elle irait de l’avant avec le salaire minimum à 15 $ en 2019. L’Alberta, elle, l’adoptera dès 2018. Le fait que des femmes dirigent ces provinces n’a sûrement pas nui à l’adoption de ces mesures; le Québec peut d’ailleurs faire beaucoup mieux en matière d’accessibilité des femmes à ce type de fonctions. Mais la question « femme-homme » ne constitue pas le seul facteur susceptible d’inciter les provinces à se doter de telles mesures progressistes. La Colombie-Britannique, dirigée par le néodémocrate John Horgan, a d’ailleurs emboîté le pas à l’Ontario et à l’Alberta par l’annonce, en août, d’une hausse similaire pour 2021. Le Québec, lui, reste fixé à 12,45 $ l’heure en 2020. Rien pour écrire à sa mère. Encore une fois, la rhétorique de l’Institut économique de Montréal et du Conseil du patronat a trouvé un bon écho auprès des têtes dirigeantes du parti libéral. Mais n’en déplaise à Philippe Couillard et à ses joyeux comparses qui viennent d’être reconduits dans leurs fonctions, augmenter le salaire minimum à 15 $ l’heure ne nuira pas au marché de l’emploi ; qu’on cesse donc de nous brandir cet épouvantail. Une telle mesure aura plutôt comme effet de stimuler l’économie, comme ce fut le cas en Colombie-Britannique où une augmentation de 28 % du salaire minimum a produit en 2010, selon l’Institut de recherche socio-économique (IRIS), un effet positif direct sur la consommation. De plus, contrairement aux prétentions des ténors néo-libéraux, aucune perte nette d’emploi n’a été constatée à la suite de cette hausse. On sait que le sujet est chaud aux États-Unis et c’est aussi à cette conclusion que sont arrivés, en 2014, plus de 600 économistes américains de l’Economic Policy Institute, qui compte dans ses rangs plusieurs prix Nobel.

En ce mois de l’histoire des femmes où on met de l’avant leur contribution exceptionnelle aux enjeux de société, ne conviendrait-il pas que les libéraux s’engagent résolument en faveur des moins nantis du Québec? Avec les surplus de 12 milliards engrangés par leur saccage en santé et services sociaux, il serait de bon aloi qu’ils accèdent aux demandes légitimes de celles et ceux qui envahiront les rues de Montréal demain. Mais encore faudrait-il qu’ils admettent les besoins criants de cette classe pour agir. La perspective de l’appel aux urnes pourra-t-elle opérer ce miracle?

Des droits sur les exportations du papier journal jugés inquiétants, estime la FIM-CSN

La Fédération de l’industrie manufacturière (FIM-CSN) est grandement préoccupée par l’effet catastrophique qu’aura l’imposition en 2018 de droits compensateurs et antidumping à 18 usines de papier journal au Canada, dont 10 au Québec.
Rappelons que le 9 août dernier, Norpac, un producteur américain de papier journal dans l’État de Washington, a déposé une plainte au ministère américain du Commerce (DOC) selon laquelle l’industrie canadienne bénéficie de subventions. D’après Norpac, il s’agit là de concurrence déloyale qui permet au Canada de vendre son papier journal à un prix très bas aux États-Unis.
Pour le président de la Fédération de l’industrie manufacturière (CSN), Mathieu Lafleur, la nouvelle imposition est toute aussi inquiétante pour l’industrie forestière québécoise que les droits imposés à l’industrie du bois d’œuvre et au papier surcalandré. « La dernière plainte, qui porte cette fois non pas sur le bois d’œuvre, mais sur le papier journal, constitue une attaque supplémentaire qui doit être fermement dénoncée, tout comme les nouveaux droits compensatoires imposés par les États-Unis, qui sont complètement déraisonnables et insensés », affirme-t-il.
Dans cette optique, l’annonce du gouvernement sur l’élargissement du mandat de négociation donné au négociateur pour le Québec dans le dossier du bois d’œuvre, Raymond Chrétien, afin d’ajouter le papier journal au débat sur le bois d’œuvre et le papier surcalandré, est pour Mathieu Lafleur une bonne nouvelle. « La tendance que prend le ministère américain du Commerce d’imposer rapidement des droits, et ce à chaque fois qu’il y a une plainte, n’annonce rien de bon et doit absolument être soulevée par le gouvernement canadien dans ses discussions actuelles avec son homologue américain », poursuit-il.
Mathieu Lafleur invite tous les acteurs de l’industrie forestière du Québec à pousser dans le même sens pour protéger l’industrie du papier, très fragilisée par la transformation des moyens de communication et par les changements technologiques. « Nous devons continuer à défendre et à promouvoir le secteur du bois et du papier au Québec et faire front commun pour se prémunir contre les offensives irresponsables des Américains à notre endroit. Québec et Ottawa doivent également investir les ressources nécessaires pour le développement de nouveaux créneaux de production. On ne pourra pas passer à côté », conclut le président de la FIM-CSN.

 

 

La pression monte

Les travailleuses et les travailleurs des Casinos du Québec, en négociation depuis le printemps dernier, se sont dotés de mandats de moyens de pression à utiliser au moment jugé opportun. Cette avenue était inévitable devant notamment, la lenteur des pourparlers et les demandes de recul de l’employeur.

Réunis en assemblée générale au cours de l’automne, les sept syndicats représentant près de 2000 employé-es ont voté pour accentuer leur rapport de force, et ce, dans une très forte majorité.

À Montréal, les trois syndicats du Casino de Montréal, qui représentent près de 1400 travailleuses et travailleurs, se sont dotés d’un mandat sans équivoque. Les travailleurs de la sécurité, de l’unité générale et le personnel en restauration ont voté à 94% en faveur de moyens de pression.

Les travailleuses et les travailleurs des casinos de Mont-Tremblant, du Lac-Leamy, de Charlevoix et de Montréal négocient depuis le printemps 2017 leurs conventions collectives locales respectives. À ce jour, seuls les syndicats CSN de Charlevoix et de Lac-Leamy ont conclu leur entente locale.  Des votes de moyens de pression ont tout de même été adoptés dans ces deux régions, afin d’appuyer leurs collègues dans leurs négociations locales.

De plus, tous les syndicats représentant les quatre casinos auront en poche un mandat fort lorsque les négociations à la table centrale débuteront.

Un remaniement électoraliste

Le premier ministre Philippe Couillard a présenté un Conseil des ministres électoraliste pour se lancer dans le dernier droit en vue de la prochaine élection québécoise, en octobre 2018, a réagi le président de la Confédération des syndicats nationaux (CSN), Jacques Létourneau. « Il aura cependant fort à faire pour nous démontrer un changement dans les politiques du gouvernement libéral, à l’heure où les mesures d’austérité continuent de faire sentir leurs effets désastreux dans les services publics et les programmes sociaux », a-t-il indiqué.

« Pour insuffler un véritable changement, il faudrait que le gouvernement Couillard réinvestisse massivement dans les missions de l’État, comme la santé, les services sociaux, l’éducation et le développement régional, a souligné Jacques Létourneau. Un changement de cap supposerait donc un réinvestissement majeur plutôt que de consacrer des milliards au remboursement de la dette par le Fonds des générations, et qu’une diminution du fardeau fiscal, comme l’a déclaré le premier ministre dans son discours. »

En ce sens, le président de la CSN note que le premier ministre Couillard a maintenu en poste le ministre le plus impopulaire de son Conseil, Gaétan Barrette, au ministère de la Santé et des Services sociaux. « Ce dernier fait l’unanimité contre lui et ses réformes font l’objet de critiques dans tous les milieux, a-t-il poursuivi. M. Couillard aurait envoyé un bon signal en lui retirant ce ministère. »

La CSN continuera aussi à intervenir pour une réforme de la Loi sur les normes qui répondent à la réalité des travailleuses et des travailleurs non syndiqués. Jacques Létourneau : « La question des agences de placement et le salaire minimum qui permettent de sortir de la pauvreté, comme ce que nous revendiquons avec le 15 $ l’heure, devraient aussi être au centre des priorités de ce nouveau conseil des ministres. »

Jacques Létourneau salue l’arrivée de Luc Fortin au ministère de la Famille. « Nous espérons que ce dernier changera la vision mercantile des services de garde. Depuis l’élection de 2104, les libéraux n’ont eu de cesse de diminuer les services éducatifs à l’enfance des CPE et en milieu familial en favorisant les garderies commerciales. »

À la Condition féminine aussi, la CSN note un changement positif avec l’arrivée d’Hélène David, une femme qui a agi promptement en intervenant dans les campus, lors des situations dénoncées d’harcèlement. « Elle devra évidemment faire ses preuves, mais cette nomination est de bon augure.

La CSN prend note de l’arrivée de Pierre Arcand au Trésor. « Nous espérons que l’ouverture dont il a fait preuve par le passé pourra faciliter les rapports avec les différents groupes qui représentent les salariés de l’État », a indiqué Jacques Létourneau.

Le premier ministre a posé certains gestes positifs en établissant presque une équité hommes/femmes au Conseil des ministres. « Nous ne sommes pas dupes qu’il y a là un geste qui vise à amadouer l’électorat, car pourquoi avoir attendu trois ans avant de l’atteindre ?»

Semaine nationale de la SST : Voir loin et viser la prévention

Du 15 au 21 octobre se tient la Semaine nationale de la santé et de la sécurité du travail (SST). À cette occasion, la CSN souhaite rappeler à toutes les travailleuses et à tous les travailleurs, de même qu’à ses quelque 300 000 membres des secteurs privé et public l’importance de la prévention.

Prévenir, c’est anticiper. En identifiant les risques et en prévoyant les dangers, nous nous donnons les moyens de corriger les situations problématiques dans un milieu de travail pour éviter que des accidents et des maladies professionnelles de nature physique et psychologique ne se produisent. Voilà pourquoi, cette année, nous adoptons le thème « Voir loin, viser la prévention ».

« S’il est vrai que le milieu syndical a marqué des points en santé et sécurité du travail au cours des dernières années, s’occuper de prévention demeure un défi quotidien dans un monde de plus en plus compétitif, où la productivité et la rentabilité sont devenues des obsessions » rappelle Jean Lacharité, vice-président de la CSN. C’est donc en amont qu’il faut continuer notre action pour sensibiliser les employeurs et les gouvernements aux risques liés au travail.

Des statistiques désastreuses

Rappelons les statistiques inquiétantes dévoilées en 2016 par la CNESST, les pires enregistrées depuis les dix dernières années. On déplorait 80 morts à la suite d’un accident (11 de plus qu’en 2015) et 137 décès à la suite d’une maladie professionnelle (10 de plus qu’en 2015).  « Il est inacceptable que le travail rende malade, pis encore, qu’il tue autant dans toutes les régions du Québec », dénonce Jean Lacharité.

À l’écoute, la CSN et ses organisations affiliées invitent les membres à leur faire part des problèmes de santé et de sécurité au travail vécus dans leur milieu, pour s’attaquer concrètement à ces enjeux, trouver des solutions et agir.

Par ailleurs, le site web semaineSST.org présente un éventail d’informations, de liens et d’outils pour faciliter les échanges pendant la campagne.

Bonne Semaine nationale de la santé et de la sécurité du travail!

 

Le gouvernement doit agir pour prévenir une crise

Lors d’une conférence de presse tenue ce matin, Stephen P. Gauley, président du Secteur transport scolaire (STS) et Stéphanie Gratton, vice-présidente de la Fédération des employées et employés de services publics–CSN (FEESP) ont exposé la problématique des conditions de travail qui prévalent dans le transport scolaire et de la crise qui pourrait en découler. Leur solution : la création d’enveloppes budgétaires bonifiées, dédiées et fermées afin de financer adéquatement l’augmentation des salaires et une amélioration des conditions de travail dans leur secteur.

« Un constat s’impose : les conductrices et les conducteurs disposent de conditions de travail dérisoires par rapport aux lourdes responsabilités et à la complexité de leur travail. Il existe de grandes disparités salariales, d’une région à l’autre et d’un employeur à l’autre. Alors que certains salarié-es touchent un taux horaire de 20 $ l’heure – ce qui totalise un maigre revenu annuel d’environ 20 000 dollars par année –, d’autres reçoivent à peine plus que le salaire minimum. Récemment, la Fédération des transporteurs par autobus (FTA), qui regroupe la majorité des employeurs du transport scolaire au Québec, nous a fait part des problèmes de recrutement et de rétention des conductrices et des conducteurs qui sont engagés par leurs membres, dont la majorité sont nos employeurs », de souligner Stephen P. Gauley, président du STS.

Une ex-conductrice témoigne
« Récemment, j’ai quitté mon emploi à cause d’une baisse de salaire de 8 % imposée par l’employeur. À la table de négociation, les représentants de l’employeur nous ont simplement dit : si vous refusez ces conditions, nous fermons. La société étasunienne First Student, propriétaire de l’entreprise, voulait simplement faire plus de profit sur notre dos. Mais est-ce normal que les nouveaux salarié-es touchent seulement 12,07 $ l’heure pour effectuer ce travail, avec toutes les responsabilités qui nous sont confiées ? Poser la question, c’est y répondre. J’ai donc décidé de quitter mon emploi puisqu’après 17 ans de service, alors que je touchais 18,95 $ l’heure, on réévaluait mon travail à un taux de 17,43 $ », de déplorer Sylvie Deschênes, ex-conductrice de véhicule scolaire.

Lors d’un processus rigoureux d’évaluation de l’emploi de conducteur et de conductrice de véhicule scolaire, auquel le gouvernement et les associations des transporteurs ont participé, les conclusions du comité de travail fixaient le taux horaire minimal à 19,14 $ l’heure en janvier 2015, ce qui représente actuellement un taux indexé de 20,02 $ à l’embauche, sans évidemment tenir compte de l’ancienneté.

Le piège des appels d’offres
« À chaque renouvellement de contrat, les commissions scolaires peuvent lancer des appels d’offres afin de retenir le transporteur qui chargera le moins cher pour les trajets à couvrir. Or, les transporteurs qui chargent le moins cher sont aussi ceux qui payent le moins bien leurs salarié-es. Les plus bas soumissionnaires risquent d’obtenir les contrats que les employeurs détiennent actuellement, ce qui menace directement l’emploi et les conditions de travail des conductrices et des conducteurs de véhicule scolaire. Les travailleuses et les travailleurs ne sont tout simplement pas attirés par des emplois sous-payés qui leur demandent de telles compétences et de telles qualifications. C’est exactement ce qui arrive en Ontario depuis plusieurs années. Cette province vit une crise dans le transport scolaire directement liée aux mauvaises conditions de travail qui sont offertes dans le domaine. En 2016, dans la région torontoise, une soixantaine de circuits de transport scolaire avaient été paralysés par une pénurie de main-d’œuvre causée par les mauvaises conditions offertes dans ce domaine. Cette année encore, une vingtaine de circuits ont été touchés par ce problème récurrent », de dénoncer Stéphanie Gratton, vice-présidente de la FEESP et responsable politique du STS.

« Nous luttons pour la reconnaissance de nos emplois et pour l’obtention d’un salaire décent depuis plus de 20 ans. À chaque étape de notre lutte, nous avons dû défendre l’importance du travail que nous accomplissons chaque jour et la responsabilité importante de conduire en toute sécurité nos enfants vers leur milieu d’apprentissage. Nous demandons donc au gouvernement de Philippe Couillard des enveloppes budgétaires bonifiées, dédiées et fermées qui serviront à augmenter nos salaires et à offrir des conditions de travail qui reconnaissent et respectent notre travail. Notre situation a assez duré. Nous voulons une solution durable avant les prochaines élections provinciales », de conclure monsieur Gauley.

Rappelons que plus de 521 000 écoliers, soit un peu plus de 60 % de tous les élèves du primaire et du secondaire, montent à bord des autobus scolaires tous les jours.

Le STS regroupe environ 3000 travailleuses et travailleurs membres de la Fédération des employées et employés de services publics–CSN. Celle-ci compte plus de 400 syndicats affiliés, représentant environ 55 000 syndiqué-es dans le domaine des services publics et parapublics.

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle regroupe plus de 300 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

Le salaire minimum à 15 $, rien de moins

La semaine dernière, Philippe Couillard a adopté un ton «guerrier» pour défendre les intérêts de Bombardier contre Boeing et pour dénoncer l’injustice subie par une multinationale québécoise. Nous croyons que les travailleuses et les travailleurs qui sont au bas de l’échelle et qui luttent au quotidien contre la pauvreté mériteraient que leurs dirigeants politiques défendent leurs intérêts avec la même ardeur. En cette année préélectorale, c’est ce que nous demandons au gouvernement. Rien de moins.

Le 7 octobre, Journée mondiale pour le travail décent, il y aura exactement un an que nos organisations ont lancé la campagne 5-10-15. Celle-ci s’inscrit résolument dans le débat sur l’augmentation du salaire minimum à 15 $ l’heure. C’est ce que ça prend aujourd’hui, au Québec, pour sortir de la pauvreté après avoir travaillé toute l’année à temps plein. Rien de moins.

En plus du salaire minimum à 15 $, nous souhaitons que la ministre responsable du Travail fasse preuve de courage politique dans la modernisation des normes du travail. Nos deux autres revendications, le 5 et le 10, sont des mesures simples qui amélioreront grandement la conciliation travail-vie personnelle.

Le 5 : pour permettre à toutes et à tous d’organiser leur vie personnelle et leurs obligations familiales, la Loi sur les normes du travail doit obliger les employeurs à fournir l’horaire de travail au moins cinq jours à l’avance. Rien de moins.

Le 10 : pour soutenir les travailleurs et travailleuses qui sont confrontés à la maladie ou à des obligations familiales, il faut garantir 10 jours de congé payé. Plus de 60 % des travailleurs et travailleuses du Québec n’ont toujours pas accès à cette protection. Quand on a un budget serré, la perspective de perdre quelques jours de salaire incite bon nombre de personnes à travailler même lorsqu’elles sont malades. Si on s’absente pour prendre soin d’un proche gravement malade, ce sont des dépenses essentielles qui sont sacrifiées. Pour protéger des aléas de la vie, c’est 10 jours de congé payé. Rien de moins.

Malheureusement, le gouvernement semble trouver que les travailleuses et les travailleurs ne méritent ni de sortir de la pauvreté ni d’améliorer leurs conditions de travail. Alors qu’en Colombie-Britannique, en Alberta et en Ontario, le salaire minimum à 15 $ l’heure est en voie de devenir une réalité, le Québec mise sur une hausse totale de 1,70 $ sur quatre ans, pour le porter à 12,45 $ en 2020. Une gifle pour les personnes au salaire minimum. Rien de moins.

À un an des élections, la campagne 5-10-15 veut inviter l’ensemble des partis politiques à clarifier leurs engagements en matière de salaire minimum et de conditions de travail, mais aussi augmenter la pression sur le gouvernement pour le forcer à s’intéresser au sort des travailleuses et des travailleurs pauvres et à défendre leurs intérêts avec la même vigueur qu’il défend les intérêts du patronat. Rien de moins.

C’est pour cela que nous marcherons à Montréal le 15 octobre prochain, aux côtés de nos partenaires des autres campagnes pour le salaire minimum à 15 $ l’heure.

Mélanie Gauvin, Virginie Larivière, co-porte-parole de la campagne 5-10-15*

* Les sept organisations membres de la campagne 5-10-15 : le Front de défense des non-syndiquéEs, le Collectif pour un Québec sans pauvreté, la Centrale des syndicats démocratiques (CSD), la Confédération des syndicats nationaux (CSN), la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), le Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ) et le Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ).

La consultation doit être indépendante, consciencieuse et respectueuse

Dans un contexte où la consultation publique sur le racisme systémique est largement débattue dans l’espace public, la Table de concertation contre le racisme systémique (TCRS), dont la CSN est membre, réitère l’importance de la démarche et insiste sur les conditions essentielles pouvant assurer son succès.

La TCRS, qui rassemble différents organismes de la société civile engagés dans la lutte contre le racisme systémique, rappelle que le racisme systémique est une problématique qui touche un million de Québécoises et de Québécois dans leur accès à un emploi, à la justice, aux services de santé et d’éducation. Lorsqu’on parle de racisme systémique, il s’agit non pas des attitudes individuelles, mais plutôt d’examiner de manière sérieuse le rôle des institutions pour rendre compte des inégalités sociales.

La TCRS souhaite également que la Commission des droits de la personne et de la jeunesse (CDPDJ) ait toute l’indépendance pour mener la consultation à bon port. Pour les membres de la Table, il est impératif que le Gouvernement du Québec ne recule pas, mais aussi qu’il garde désormais ses distances du processus, afin que les considérations partisanes ou électorales n’influencent pas les travaux de la CDPDJ, de la société civile, des expert.e.s et des citoyen.ne.s. La TCRS croit que la CDPDJ doit avoir les moyens politiques et financiers de fixer, en collaboration avec les organismes partenaires, un échéancier et un processus respectueux des participant.e.s et adéquat pour le sérieux des thématiques abordées.

Les organismes membres de la Table de concertation réitèrent également leur engagement pour faire de la lutte contre le racisme systémique un succès, à court comme à long terme. Pour la Table, la société civile a un rôle important à jouer dans la mobilisation citoyenne nécessaire à un véritable changement dans les pratiques des institutions et des organisations. La TCRS annonce donc qu’elle travaillera à ce que les recommandations finales de la consultation ait une suite et que la lutte pour une plus grande égalité au Québec continue, et ce peu importe les couleurs du gouvernement en place ou les saisons électorales.

La Table de concertation contre le racisme systémique a été créée en mai 2017 et rassemble des organismes engagés pour une société égalitaire, libérée du racisme et des discriminations. 

Politique culturelle canadienne : de la poudre aux yeux

Les annonces de la ministre du Patrimoine, Mélanie Joly, au sujet de la nouvelle politique culturelle, mettent à risque l’ensemble de l’industrie culturelle et médiatique au pays. La Fédération nationale des communications (FNC–CSN) tient à exprimer sa profonde déception, en particulier au sujet de la non-taxation des géants du Web (Facebook, Google, etc.) et du soutien aux médias.

Il est impossible pour la FNC de se réjouir de l’entente bilatérale de 500 millions de dollars avec Netflix. « Dans la réalité, celle-ci démontre une abdication d’imposer une fiscalité équitable. Le Canada renonce à appliquer les mêmes règles aux entreprises étrangères que celles imposées aux nôtres et brise une promesse électorale importante : lutter contre l’évasion fiscale », affirme la présidente de la FNC, Pascale St-Onge.

Si le refus de notre gouvernement d’asseoir son autorité fiscale et règlementaire dans l’univers numérique est annonciateur de son approche face aux défis qui se présentent pour toutes les industries avec la 4e révolution industrielle, il y a énormément à craindre pour nos emplois, ainsi que pour notre avenir économique, social et politique.

De plus, comme cet argent ne sera pas versé dans le Fonds canadien des médias (FCM), les productions télévisuelles et cinématographiques financées par ces sommes échapperont à nos règles et seront dictées par Netflix, en fonction de leurs propres ambitions commerciales. « Il est encore temps d’ajuster le tir », note toutefois Pascale St-Onge.

L’information, la grande oubliée
L’information journalistique, qui n’est pas soutenue par des fonds publics, est un des secteurs les plus dévastés par la concurrence inéquitable des Google, Amazon, Facebook et Apple de ce monde. Le gouvernement aurait dû annoncer des mesures beaucoup plus musclées qu’un réinvestissement évasif dans le Fonds du Canada pour les périodiques, qui, de toute façon, ne soutient pas nos grands quotidiens.

« Comment expliquer la timidité des mesures pour soutenir cet élément essentiel au bon fonctionnement de notre société alors que les pertes d’emplois se comptent par dizaines de milliers depuis dix ans et que la production d’informations journalistiques est en déclin ? » s’interroge la présidente de la FNC-CSN. Pendant que les fausses nouvelles, les opinions polarisantes, les théories de complots et la propagande pullulent sur les réseaux sociaux, le gouvernement Trudeau doit en faire plus pour garantir la pérennité des sources d’information qui sont connues et reconnues chez nous.

Un vote massif en faveur de la grève

À 94 %, les 11 000 travailleuses œuvrant dans plus de 400 centres de la petite enfance (CPE), syndiquées à la Confédération des syndicats nationaux (CSN), ont voté pour un mandat de six jours de grève à être exercé au moment jugé opportun. Elles souhaitent ainsi lancer un message clair au ministère de la Famille et aux associations d’employeurs des centres de la petite enfance (CPE) : elles sont déterminées à refuser les reculs demandés. Elles souhaitent aussi que les pourparlers soient accélérés dans le but de conclure leurs contrats de travail échus depuis 30 mois, soit le 31 mars 2015.

Près d’une trentaine de séances de négociation ont eu lieu depuis le 8 novembre 2016, dont un blitz de cinq jours tenu en mai dernier qui a permis de régler la presque totalité des dispositions dites non pécuniaires. Toutefois, le comité national de négociation des CPE de la CSN constate, que des divergences majeures persistent, notamment sur les salaires, le régime de retraite, les assurances collectives et les disparités régionales. D’autres enjeux font toujours l’objet de négociation tel que le ratio enfants/éducatrice, le temps de planification pédagogique et le droit des travailleuses de participer au conseil d’administration et aux assemblées des CPE.

Hormis la séance du 26 septembre dernier, quatre rencontres sont prévues dans les prochaines semaines. « On espère que ce calendrier va nous permettre d’obtenir un règlement satisfaisant, affirme Louise Labrie, du comité national de négociation des CPE CSN. À défaut, nos membres nous ont clairement dit qu’elles étaient à bout de patience et prêtes à recourir à la grève si nécessaire. Notre objectif, ce n’est évidemment pas de faire la grève, mais bien de conclure une entente pour assurer des conditions de travail adéquates à nos membres, tout en maintenant une qualité de services aux enfants ».

« Les travailleuses ont raison d’être impatientes alors qu’elles continuent jour après jour à subir les impacts des compressions budgétaires de plus de 300 millions de dollars depuis les dernières années, lance Jacques Létourneau, président de la CSN. Ce qu’elles veulent surtout, c’est de se faire respecter par ce gouvernement qui cherche à négocier à la baisse les conditions de travail alors qu’il dispose de marges de manœuvre financières de plus de 4 milliards de dollars engrangés par trois années d’austérité. Il doit saisir la balle au bond. »

Pour Jeff Begley, président de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), « Ce qui est aussi en jeu ici, c’est le maintien même de la qualité des services aux enfants en CPE. L’histoire l’a amplement démontré : il n’y a pas d’amélioration possible dans les services de garde éducatifs sans qu’il y ait du même coup des conditions de travail adéquates pour permettre aux travailleuses, peu importe leur appellation d’emploi, de se donner à plein au bénéfice des enfants et de leurs parents. C’est d’ailleurs ce qui a permis d’atteindre le haut niveau de qualité du réseau qui fait l’envie partout au Canada et dans le monde. »

Pour soutenir les travailleuses dans leur lutte, la CSN et ses organismes entendent déployer tous les moyens à leur disposition pour que les travailleuses des CPE obtiennent gain de cause, à commencer par l’implication des différents conseils centraux régionaux partout au Québec. « Dans notre région, explique Ann Gingras, présidente du Conseil central de Québec-Chaudière-Appalaches (CSN), les travailleuses pourront compter sur notre soutien concret et notre entière disponibilité, et ce, jusqu’à la toute dernière minute. L’acquis pour la société des CPE est trop important pour baisser les bras et laisser tomber. Ces personnes méritent d’être reconnues, d’être soutenues et d’être respectées. Il est hors de question d’accepter des reculs parce que ce sont des femmes », conclut-elle.

À propos des CPE et de la CSN

Environ 11 000 travailleuses syndiquées réparties dans quelque 400 CPE sont regroupés dans 37 syndicats affiliés à la FSSS–CSN, qui en fait le plus grand regroupement au Québec. La CSN est aussi composée de treize conseils centraux qui regroupent sur une base régionale l’ensemble des syndiqué-es membres de la CSN, dont le CCQCA–CSN qui compte environ 45 000 membres. Pour sa part, la CSN regroupe plus de 300 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations.

Des travailleuses et des travailleurs qui font toute la différence

Chaque jour au Québec, près de 200 000 personnes se rendent au travail dans les établissements d’enseignement. Parmi celles-ci, on trouve plusieurs dizaines de milliers d’employé-es de soutien. En cette Journée nationale du personnel de soutien en éducation, la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN) tient à souligner la contribution essentielle de toutes ces travailleuses et travailleurs qui se dévouent au quotidien dans les commissions scolaires, les cégeps, les collèges privés et les universités du Québec.

« Les membres du personnel de soutien dans les établissements d’enseignement travaillent souvent dans l’ombre. Pourtant, ces femmes et ces hommes participent activement à la réussite éducative des jeunes et moins jeunes », affirme Sylvie Tremblay, vice-présidente de la FEESP.

Les employé-es de soutien en éducation sont omniprésents tout au long du parcours scolaire. De l’administration à l’entretien des bâtiments, en passant par l’organisation scolaire, le soutien aux élève en difficulté, les services de garde et la préparation des travaux pratiques, ils occupent des emplois variés, essentiels au bon fonctionnement du réseau d’éducation québécois. « Leur expertise, leur compétence et leur engagement auprès des élèves, des parents, des enseignants, des professionnels et des directions d’établissements font la différence », ajoute Louis Langlois, président par intérim et secrétaire général du secteur scolaire de la FEESP–CSN.

Pour la fédération, il est important que la reconnaissance du travail de tous ces employés ne se limite pas aux célébrations de la journée. « Aujourd’hui, nous entendrons des représentants du ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur et des directions d’établissements venir encenser le travail du personnel de soutien. Il est plus que temps que cette reconnaissance se transforme aussi en gestes concrets, par exemple un vrai travail de collaboration avec les employé-es de soutien pour l’élaboration des plans d’action du réseau de l’Éducation », conclut Johanne Cadieux, présidente du Secteur cégeps de la FEESP–CSN.

Travailler au bord du gouffre 

Le Syndicat des agents correctionnels du Canada (UCCO-SACCCSN) lance aujourd’hui le court-métrage bouleversant Travailler au bord du gouffre. Tourné au vieux pénitencier de Kingston, ce film, produit par UCCOSACCCSN, présente la violente réalité dans laquelle évoluent les agentes et agents correctionnels par la reconstitution de scènes d’incidents graves qui se sont réellement produits et par des entrevues poignantes avec celles et ceux qui les ont vécus.

Le film montre également les défis auxquels sont confrontés un grand nombre d’agents correctionnels qui souffrent du trouble de stress post-traumatique (TSPT), pour lequel ils ne reçoivent pas de soutien adéquat à l’échelle du Canada. « Ces conditions de travail ne sont pas sans conséquence pour celles et ceux qui les subissent. Selon les chiffres d’une récente étude de l’Institut canadien de recherche et de traitement en sécurité publique, près de 30 % des agentes et agents correctionnels développeront un TSPT, affirme Jason Godin, président national d’UCCOSACCCSN. Ce chiffre alarmant nous commande de trouver rapidement des solutions concrètes, autant du côté de la prévention que du diagnostic et des traitements. »

Travailler au bord du gouffre s’inscrit dans une campagne plus large de sensibilisation à la réalité particulière des agentes et agents correctionnels. Alors que leur précieuse contribution à la sécurité publique reste souvent invisible aux yeux de la population, car exercée à l’intérieur des murs des établissements carcéraux, les agents correctionnels vivent quotidiennement des situations très difficiles, dans un environnement souvent hostile.

Au Canada, la santé et la sécurité au travail, de même que l’indemnisation des agentes et agents correctionnels sont de compétence provinciale, et ce, même pour les agents travaillant dans des établissements fédéraux. Avec des législations qui diffèrent grandement d’une province à l’autre quant à la présomption de stress opérationnel pour les premiers répondants, les agents correctionnels sont victimes d’une grave iniquité de traitement. Depuis plusieurs années, le Syndicat des agents correctionnels du Canada (UCCO-SACC-CSN) revendique auprès du gouvernement la mise en place de mesures pour aider celles et ceux qui vivent des situations traumatisantes dans l’exercice de leurs fonctions dans les pénitenciers du pays. « Nous sommes intervenus auprès de nombreuses et nombreux député-es, nous avons témoigné dans divers comités et pris la parole lors de plusieurs commissions parlementaires. Aujourd’hui, nous demandons au gouvernement de poser des gestes concrets, des gestes qui pourraient changer la vie de milliers d’hommes et de femmes qui se dévouent au quotidien pour assurer la sécurité de tous les Canadiens », ajoute M. Godin.

UCCOSACCCSN souhaite que Travailler au bord du gouffre aide le public à mieux comprendre le travail d’agent correctionnel. Le syndicat espère aussi que ce court-métrage percutant fouette le gouvernement afin qu’il assume ses responsabilités vis-à-vis de la santé de tous les fonctionnaires publics fédéraux. « La force de ce film réside dans les témoignages poignants des agentes et agents correctionnels qui ont vécu ces terribles événements. Ils ont fait preuve d’une résilience exemplaire en choisissant de parler ouvertement des problèmes de santé mentale auxquels ils sont confrontés à la suite des traumatismes qu’ils ont subis. Nous saluons leur courage et leur immense générosité. Maintenant, espérons qu’une législation cohérente soit adoptée rapidement dans tout le pays », lance M. Godin.

Le film sera présenté aux député-es fédéraux sur la colline Parlementaire, le 26 septembre à 17 h.  Le Syndicat des agents correctionnels du Canada invite les membres du public à visionner le film et à contacter leur député-e pour lui demander de soutenir une stratégie nationale qui reconnaisse les agents correctionnels comme premiers répondants et qui leur donne accès à des ressources pour reconnaître et traiter le TSPT, peu importe leur lieu de résidence au Canada.

À propos

Le Syndicat des agents correctionnels du Canada (UCCO-SACC-CSN) rassemble plus de 7400 membres, répartis dans cinq grandes régions du Canada : la Colombie-Britannique, les Prairies, l’Ontario, le Québec et l’Atlantique. UCCO-SACC-CSN représente les titres d’emploi de CX1 et CX2 dans 49 établissements fédéraux.

La FIM-CSN appuie ses syndicats participants

La Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN) appuie ses syndicats qui accompagneront les représentants de Produits forestiers Résolu (PFR) lors d’une rencontre qui se déroulera lundi avec les élus fédéraux afin de les sensibiliser aux enjeux régionaux des usines dédiées à l’exploitation forestière au Québec.

« Nous sommes heureux que des représentants de nos syndicats locaux participent à cette rencontre, a commenté le président de la FIM–CSN, Mathieu Lafleur. Cette discussion avec des responsables politiques à Ottawa vise en grande partie à les alimenter sur la réalité des régions afin qu’ils aient des faits et des arguments concrets dans la négociation en cours avec les États-Unis sur l’exploitation forestière, et notamment sur le bois d’œuvre. C’est notre façon de participer à cet enjeu de taille pour tous les travailleuses et travailleurs concernés par l’industrie exploitant la ressource forestière au Québec. »

À de nombreuses reprises au cours de la dernière année la FIM–CSN et la CSN ont rappelé l’importance d’unir toutes les forces qui gravitent autour de l’industrie forestière dans l’adoption d’un plan de soutien à l’industrie forestière et à ses 60 000 travailleurs. « Ce n’est qu’en se coordonnant que nos revendications communes pourront être portées par le gouvernement canadien. Il faut absolument se serrer les coudes afin de protéger les emplois du Québec », a ajouté Mathieu Lafleur.

Celui-ci rappelle d’ailleurs que la FIM–CSN, en collaboration avec les conseils centraux régionaux de la CSN, entend bien poursuivre ses représentations auprès des députés et des responsables politiques régionaux afin que les décideurs de tous les paliers comprennent bien les préoccupations des travailleuses et des travailleurs, qui sont semblables à bien des égards.

Il insiste par ailleurs sur l’importance de développer de nouveaux créneaux dans l’utilisation des matières ligneuse pour les pâtes et papiers et le bois d’œuvre. « On rappelle aux gouvernements du Québec et du Canada qu’il est nécessaire de continuer à investir des sommes dans la recherche et le développement afin d’aider ce secteur névralgique de l’économie à se renouveler dans un cadre tarifaire moins restrictif, soit par la création de produits à valeur ajoutée non régis par la taxation américaine ou encore par d’autres initiatives d’innovation ou de modernisation. Les gouvernements doivent aussi soutenir les entreprises en ce sens et les inciter à faire de même. On n’a pas le choix d’y voir, sans quoi on ne parviendra pas à maintenir la tête hors de l’eau », conclut-il.

 

De l’imprimé au numérique : 75 ans de presse syndicale à la CSN

Fière d’être associée aux Journées de la culture depuis les débuts, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) invite ses membres et la population à une exposition virtuelle sur le thème De l’imprimé au numérique : 75 ans de presse syndicale à la CSN qui se déroulera du 29 septembre au 1er octobre 2017.

L’exposition offrira l’occasion de prendre connaissance de l’imposante documentation archivée et numérisée de la CSN depuis sa fondation en 1921, mais plus particulièrement depuis la diffusion de son tout premier journal officiel à l’intention de ses membres, en 1942. « Depuis 75 ans, la CSN informe ses membres sur ses positions, sur les luttes menées par ses syndicats affiliés et sur leurs négociations, a indiqué son président, Jacques Létourneau. À travers ses archives, on prend la pleine mesure du rôle qu’à joué la CSN dans les grands débats et les mouvements qui ont marqué l’histoire du Québec. »

Durant les années 1920, les conseils centraux de Montréal et de Québec, affiliés à la Confédération des travailleurs catholiques du Canada (CTCC), l’ancien nom de la CSN, ont publié Le Travailleur et La vie syndicale. Puis, la CTCC a lancé son premier organe officiel d’information, Le Travail et la vie syndicale (1942-1944), suivi par Le travail (1944-1981), Nouvelles CSN (1978-2002) et Perspectives CSN (2003-2017).

La CSN est au cœur des changements majeurs qu’a connus la société québécoise sur le plan des conditions de travail, mais aussi sur celui des politiques sociales. Depuis 1942, au moyen de ses publications officielles, la CSN diffuse à ses membres une information pertinente sur son action, ses prises de position, les négociations et les gains de ses organisations affiliées. À l’occasion des Journées de la culture, les membres de la CSN, et plus largement la population, sont invités à découvrir une partie du patrimoine documentaire de la CSN grâce à des documents d’archives numérisés et à prendre la mesure de son action sur tous les fronts.

Il s’agit d’une exposition virtuelle sur les numéros les plus marquants, au regard des sujets, des moments historiques, de l’évolution graphique. Pas moins de 19 couvertures ont été reproduites en format 90 X 120 cm et il sera également possible de consulter l’ensemble de la collection sur des postes informatiques.

Horaire

Vendredi 29 septembre 2017 de 13 h à 19 h

Samedi 30 septembre et dimanche 1er octobre de 11 h à 15 h 30

Panel-conférence

Le samedi 30 septembre à 14 h, Jean Lortie, secrétaire général de la CSN, animera un panel réunissant des professionnel-les issus des arts graphiques qui échangeront avec le public sur leur travail dans la réalisation des publications syndicales.

  • Photographie : Michel Giroux
  • Illustration : Alain Reno
  • Design graphique : Rachel Desjardins
  • Caricature : Jacques Goldstyn (Boris)

Lieu

Siège social de la CSN, 1601, avenue De Lorimier, Montréal (métro Papineau)

 

Sortir la tête du sable!

Véronique De Sève, vice-présidente et responsable de la condition féminine à la CSN, s’inquiète vivement des récents propos tenus par la présidente du Conseil du statut de la femme (CSF), Louise Cordeau, et cité par le Journal de Montréal du 17 septembre. Madame Cordeau estime que l’égalité homme-femme est « presque atteinte ». Qui plus est, la présidente de cet organisme estime à propos de changer le nom de l’organisme. Est-il besoin de rappeler que le CSF est voué à la réalisation d’études et de recherches sur la situation de la condition des femmes dans toute leur pluralité et qu’il a notamment pour mission de faire avancer l’égalité entre les femmes et les hommes. Le CSF a également un rôle d’information auprès des décideurs, des acteurs sociaux et de la population. Ainsi, ces affirmations ont pour effet de miner les nombreux efforts du mouvement des femmes pour faire reconnaître l’importance à accorder à l’atteinte de l’égalité de fait.

« Je suis extrêmement inquiète que de telles déclarations proviennent de la présidence du Conseil du statut de la femme, insiste Véronique De Sève. Les toutes dernières données du CSF sur la condition des femmes sont pourtant sans équivoque : en matière de revenu, l’écart entre la rémunération horaire moyenne des femmes et celles des hommes a augmenté entre 2015 et 2016[1]. » La représentante syndicale ajoute que les femmes occupent près des deux tiers des emplois à temps partiel, que six personnes sur dix travaillant au salaire minimum sont des femmes et que les femmes sont encore confinées à des ghettos d’emploi.

« Je fais mienne la réplique de la Fédération des femmes du Québec qui, à juste titre, rappelle qu’« il ne saurait exister de “presque” égalité, l’égalité est pleine et entière, ou n’est pas. » [2], conclut Madame De Sève.

[1] Portrait des Québécoises en 8 temps, édition 2017, Conseil du statut de la femme.

[2] http://www.ffq.qc.ca/2017/09/madame-cordeau-il-ne-saurait-exister-de-presque/

L’AMQ doit reprendre les discussions

La CSN est profondément attristée du décès et des accidents très graves qui se sont produits ce weekend dans les mines Kiena et Westwood en Abitibi et tient à exprimer ses plus profondes condoléances aux familles des victimes. Elle demande aussi à l’Association minière du Québec (AMQ) de relancer sa participation aux travaux du comité paritaire patronal-syndical chargé de dégager un plan d’action qui viendra mieux encadrer la santé et sécurité dans les mines fermées du Québec.

« Un accident dans une mine est toujours un accident de trop, déplore le vice-président de la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM-CSN), Guy Côté. Nous devons tout mettre en œuvre pour en limiter les risques et c’est dans cette optique que nous demandons à l’AMQ de revenir prendre part aux travaux du comité. Son absence actuelle à la table pénalise l’ensemble des travailleuses et travailleurs du secteur minier du Québec. »

Rappelons qu’un litige est pendant depuis janvier dernier entre l’AMQ et la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST), laquelle est appuyée dans sa démarche par la CSN et le syndicat des métallos. Les parties ne s’entendent pas sur une certaine pratique d’extraction du minerai qui comporterait plusieurs risques pour les travailleuses et travailleurs des mines fermées. Pour la CNEEST et les parties syndicales, cette pratique devrait être interdite.

« Une bonne dizaine de rencontres se sont tenues pour tenter de résoudre la question, sans succès. Plusieurs autres réunions sont prévues pour tenter de trouver une solution à cette impasse. Or, ce qui s’est passé ce weekend nous montre qu’il n’y a plus de temps à perdre : il faut dès maintenant que les discussions reprennent pour mettre en place les mesures qui s’imposent et empêcher le plus possible que des accidents dans les mines fermées ne se produisent. On n’a pas le luxe d’attendre », conclut Guy Côté.