L’Alliance syndicale salue la neutralité de la ministre

L’Alliance syndicale de la construction prend acte de l’arrêté ministériel publié par la ministre du Travail, Dominique Vien, de ne renvoyer en arbitrage que la question salariale dans les secteurs institutionnel-commercial et industriel. Les dirigeants des cinq syndicats représentant les travailleurs de l’industrie de la construction saluent d’ailleurs la décision de la ministre de ne pas s’ingérer dans la négociation et d’empêcher l’utilisation de l’arbitrage comme un mode de négociation forcé.

« Bien que cette décision ne soit pas au bénéfice d’aucune partie, nous ne pouvons que souligner et saluer le courage de la ministre du Travail, madame Dominique Vien, de ne pas s’ingérer dans le processus de négociation en renvoyant en arbitrage d’autres demandes que les questions salariales. Par ce geste, la ministre envoie un message clair aux parties : la négociation d’une convention collective doit se réaliser aux tables de négociation et l’arbitrage ne peut être utilisé pour forcer les parties » a souligné le porte-parole de l’Alliance syndicale, monsieur Michel Trépanier.

L’Alliance tient à rappeler qu’elle s’est entendue durant les derniers mois avec deux des trois associations patronales soit l’APCHQ dans le secteur résidentiel et l’ACRGTQ dans le secteur génie civil et voirie.

Les cinq syndicats de l’industrie poursuivront leurs réflexions constructives afin d’améliorer les négociations de conventions collectives dans l’industrie de la construction, moteur économique qui représente 12 % du PIB québécois.

« Nos travailleurs et leurs familles sont les principales victimes des négociations difficiles et des conflits de travail dans notre industrie. Il est de notre devoir d’analyser cette négociation et d’en tirer des leçons pour tenter d’éviter ce type de conclusions. Nous répondons donc positivement à l’invitation de la ministre de la rencontrer début 2018 et espérons d’ailleurs pouvoir compter sur tous les partenaires de l’industrie dans ces réflexions » a conclu Michel Trépanier.

À propos de l’Alliance syndicale

L’Alliance syndicale représente les 175 000 travailleurs et travailleuses de la construction dans le cadre des négociations de la construction. Elle regroupe les 5 syndicats représentatifs de la construction, soit la FTQ-Construction, le Conseil provincial (International), le Syndicat québécois de la construction (SQC), la CSD Construction et la CSN-Construction.

Les ministres David et Barrette doivent se parler

La Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN) est très préoccupée par l’impact sur les étudiantes et les étudiants en soins préhospitaliers d’urgence du litige opposant les ambulanciers et le ministre Gaétan Barrette. Près de 400 futurs ambulanciers risquent de ne pas intégrer le marché du travail dans les délais prévus, faute de pouvoir effectuer un stage. Le ministre de la Santé et des Services sociaux n’est donc pas le seul impliqué par la situation. La ministre de l’Enseignement supérieur l’est tout autant. 

« Dès janvier 2018, les finissants en soins préhospitaliers d’urgence doivent effectuer 225 heures de stage. Si ce n’est pas possible en raison de l’attitude du ministre, c’est la valeur même du diplôme qui pourrait être remise en question. Les activités compensatoires comme les simulations n’offrent pas le même impact pédagogique qu’un stage », précise Nicole Lefebvre, vice-présidente et responsable du regroupement cégep de la FNEEQ-CSN.

Partageant de toute évidence ce point de vue, le Collège Shawinigan s’est entendu avec le ministère de la Santé et des Services sociaux pour ne pas octroyer de diplôme aux finissants qui n’auront pas effectué de stage. Le collège envisage même de reporter celui-ci à l’été ou l’automne prochain. La dizaine d’autres collèges qui offrent la formation au Québec risquent d’emboiter le pas occupant entre temps les étudiants et les étudiantes à d’autres activités de formation à défaut de quoi leur financement et les prêts et bourses des étudiants pourraient même être amputés.

Pour la fédération, le conflit n’a que trop duré. Le ministre Gaétan Barrette s’indigne du peu de vision des autres partis politiques sur les difficultés de recrutement dans le réseau, mais ses décisions, voire son entêtement à repousser le règlement avec les syndicats de paramédics affiliés à la Confédération des syndicats nationaux, va contribuer à accentuer le manque de ressources.

« Le ministre Barrette joue dangereusement et c’est la population et les finissants en soins préhospitaliers d’urgence qui risquent d’écoper. La ministre de l’Enseignement supérieur Hélène David doit intervenir auprès de son collègue afin que les parties parviennent à une solution négociée dans les prochains jours » de conclure Jean Murdock, président de la FNEEQ-CSN.

Régler la pénurie en améliorant les conditions de travail et salariales

C’est aussi bien les établissements publics de santé et de services sociaux que les résidences privées qui sont aux prises avec une pénurie de préposé-es aux bénéficiaires. Pour la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSSCSN), cette pénurie illustre bien l’ampleur des problèmes que vivent quotidiennement les préposé-es. Pour régler cette pénurie, il faut mettre en place des mesures pour mieux attirer et retenir les préposé-es aux bénéficiaires. Il faut notamment améliorer les conditions de travail et de salaire des préposé-es.

Le reportage diffusé hier sur les ondes de Radio-Canada permettait de mieux saisir l’ampleur de la pénurie de préposé-es aux bénéficiaires, qui touche à la fois les ressources intermédiaires, les centres d’hébergement privés et les établissements publics. Cette pénurie se maintient alors pourtant que le ministre Barrette a annoncé en septembre dernier des investissements dans les CHSLD pour embaucher des préposé-es aux bénéficiaires. Le reportage démontre notamment qu’il y a plusieurs places disponibles dans les écoles de formation et que le taux de placement est excellent.

« Dans plusieurs centres d’hébergement privés, nous poursuivons nos interventions pour améliorer les conditions de travail des préposé-es et de l’ensemble du personnel. Il faut que les employeurs regardent le problème en face : la seule raison pour laquelle ils ont de la difficulté à embaucher, c’est parce qu’ils n’offrent pas de bonnes conditions de travail et de salaire. Il faut s’attaquer à cette question pour le bien-être de nos aîné-es », lance Dany Lacasse, vice-président de la FSSSCSN.

Avec des salaires moyens de 13 $/heure dans les centres d’hébergement privés et des salaires entre 19,47 $ et 21,37 $/heure dans le réseau public, force est de constater que les conditions salariales ne permettent pas d’attirer de nouveaux préposé-es aux bénéficiaires. À cela s’ajoute des conditions de travail plus que difficile qui ont pour effet de dissuader plusieurs personnes de choisir ce métier et qui a pour conséquence d’entraîner un important taux de roulement, aussi bien dans le public que dans le privé.

« La pénurie de préposé-es aux bénéficiaires nous démontre l’effet de l’austérité libérale. On a tellement coupé dans les dernières années qu’il est de plus en plus difficile d’aller chercher des gens pour travailler dans le réseau. Quand on sait à quel point les arrêts de travail sont nombreux pour le personnel du réseau, on ne peut pas se surprendre qu’on ne parvienne pas à attirer. Pourtant, c’est un métier incontournable pour les usagères et usagers. Il est temps que le ministre Barrette prenne acte de cette situation déplorable et agisse pour améliorer les conditions salariales et de travail des préposé-es aux bénéficiaires », indique Guy Laurion, vice-président de la FSSSCSN.

Le RSFQ remet les pendules à l’heure concernant les propos de Gaétan Barrette

Le Regroupement Les sages-femmes du Québec (RSFQ) souhaite remettre les pendules à l’heure concernant l’affirmation de Gaétan Barrette selon laquelle les sages-femmes refusent de se soumettre à une reddition de compte. « Nous avons été très étonnées par les propos du ministre tenus cette semaine. Lorsqu’il dit que la négociation bloque parce que nous refusons de lui transmettre un rapport statistique, tout en se disant d’accord avec l’ensemble de nos demandes, ça frise la mauvaise foi », souligne une porte-parole du RSFQ, Marie-Pier Mainville, qui souhaite rétablir les faits à ce sujet.

Une reddition produite conjointement
« Nous avons développé la reddition de comptes conjointement avec le ministre et à sa demande en 2014, enchaîne-t-elle. Celle-ci permet de s’assurer que les sages-femmes respectent leurs obligations contractuelles en matière de suivis complets. Comment monsieur Barrette peut-il prétendre qu’on ne veut rien lui transmettre ? Nous sommes également surprises d’entendre qu’il dit être d’accord avec nos demandes. Le porte-parole à la table de négociation nous a répété plusieurs fois que la négociation se ferait à coût nul. Qu’en est-il de notre demande sur l’amélioration du forfait de garde, sur le remboursement des frais de kilométrages ou encore sur certaines primes, comme celle qui vise à assurer les services aux populations dans le Grand Nord? Celles-ci impliquent nécessairement l’injection de certaines sommes. Le ministre doit s’expliquer. »

Des risques de dénaturer la pratique qui sont bien réels
Marie-Pier Mainville déplore également l’impossibilité de satisfaire le ministère concernant les statistiques demandées. « Nous avons fait plusieurs suggestions pour répondre favorablement à la demande ministérielle. Nous avons aussi accepté que ces données soient transmises aux établissements malgré certaines craintes de voir des impacts négatifs sur le modèle de pratique. Cette proposition est demeurée lettre morte. On a fait plusieurs pas dans leur direction, mais le ministère cherche toujours de nouvelles raisons pour refuser ou se défiler. C’est exaspérant. »

Les sages-femmes redoutent notamment que la qualité de leurs services à la population soit grandement affectée et que leur pratique soit dénaturée par une éventuelle optimisation de leurs services. « Un représentant à la table du ministère nous a dit qu’il ne voyait aucun problème à couper dans nos services. Or, les sages-femmes doivent pouvoir utiliser leur jugement clinique et avoir la légitimité de décider comment elles utilisent leurs heures avec les femmes et les familles qu’elles suivent. Nous sommes inquiètes des glissements potentiels qui pourraient être engendrés par de telles mesures sur les familles que nous suivons aussi. Faudra-t-il demander aux femmes d’accoucher plus rapidement pour réduire le temps supplémentaire effectué par les sages-femmes ? »

Les bottines doivent suivre les babines
« Quoi qu’il en dise, le gouvernement n’a pas l’intention de mettre une cenne dans la négociation, souligne pour sa part la présidente de la Fédération des professionnèles (CSN), Ginette Langlois. Or, on a bien vu dans la mise à jour économique du gouvernement qu’il nage dans des surplus de milliards de dollars, en grande partie grâce aux mesures d’austérité. Les sages-femmes sont des professionnelles de première ligne dans le système de la santé et des services sociaux et font partie de la solution pour améliorer le réseau. Sans compter qu’elles permettent de réaliser des économies d’échelle importantes à l’État québécois. Il est temps qu’elles cessent de devoir se battre avec le docteur Barrette pour qu’il le reconnaisse concrètement », conclut-elle.

 

 

Ces 40 000 enfants qui nous échappent 

Blogue de Véronique De Sève

Le projet de loi 143 encadrant entre autres les services de garde en milieu familial non régis aura fait couler beaucoup d’encre au cours des derniers jours. À quelques heures de son adoption et au moment où le sort des tout-petits est sur plusieurs lèvres, rappeler les vrais enjeux qu’il comporte me parait essentiel.

Les influenceurs de droite ont tenté de nous convaincre que d’encadrer les services de garde en milieu familial non régis était antiféministe et mènerait inévitablement à la faillite des femmes à la tête de ces organismes. C’est bien là tout le drame : la droite n’en a que pour son idéologie économique, où le privé doit pouvoir sévir coûte que coûte. Et les tout-petits dans tout ça? Poser la question c’est y répondre.

40 000 enfants 
Ce projet de loi avait notamment pour objectif, avant qu’il ne soit amendé par le ministre de la Famille Luc Fortin, de réduire de six à quatre le nombre d’enfants qu’une personne physique peut recevoir en milieu familial, en ne détenant ni permis ni reconnaissance en vertu de la loi, et ce, en incluant ses propres enfants. Or, le ministre a reculé devant la pression. De ce fait, ce sont 40 000 enfants qui échapperont à la législation.

La réalité est la suivante : la garde non régie n’a pas à répondre aux mêmes contrôles et aux mêmes obligations à l’égard de la santé, de la sécurité, du développement, du bien-être et de l’égalité des chances des enfants. Cette garde non régie échappe aussi aux nouvelles obligations de fournir des services de nature éducative et de favoriser la réussite chez l’enfant, tel que le propose le projet de loi.  De plus, en lui permettant de continuer à émettre des reçus officiels pour fins d’impôts, la conséquence sera la suivante : créer auprès des parents une fausse impression de sécurité et l’illusion d’une garantie gouvernementale de la qualité du service fourni.

Avoir à cœur le meilleur développement possible de nos tout-petits ne devrait-il pas passer avant des considérations économiques non fondées ?
Car il faut se le dire : les femmes à la tête des services de garde en milieu familial ne déclareront pas faillite. Celles qui souhaiteraient maintenir leur ratio à six enfants pourraient très bien le faire en s’inscrivant simplement auprès d’un bureau coordonnateur et en se soumettant à une procédure de reconnaissance, et ce, sans frais. La menace imminente de la fermeture de plusieurs services de garde non régis n’est pas sérieuse et ne l’a jamais été.

En attendant, ce sont 40 000 enfants qui vont continuer à nous échapper.
En attendant, nous continuerons de scander notre slogan : Pas de profit sur le dos des petits.

 

Un deuxième rassemblement en appui aux sages-femmes

Depuis plus de deux ans, les sages-femmes du Québec sont en négociation avec le ministère de la Santé et des Services sociaux pour obtenir une reconnaissance concrète de leur travail et des conditions d’exercice plus favorables (salaire, forfait de garde, congés, etc.) Or, le ministère tente de restreindre toujours plus le champ de pratique des sages-femmes (AVAC, organisation clinico-administrative…) et, finalement, de réduire notre liberté de choix en reconnaissant de moins en moins notre capacité à mettre au monde nos enfants par nos propres moyens.

Ces négociations ont un impact direct dans nos vies. Nous voulons nos sages-femmes à nos côtés, et cela dans les meilleures dispositions pour continuer à nous accompagner avec bienveillance et diligence tout au long de la grossesse, durant et après l’accouchement.

Le 20 novembre prochain, nous sommes invité-e-s à appuyer la mobilisation des sages-femmes afin d’interpeller le ministre Barrette et de faire entendre la cause des femmes et des sages-femmes.

Rendez-vous devant la fontaine de l’Assemblée nationale
dès 11 h 30 mercredi le 29 novembre 2017

Pour lutter efficacement contre les violences à caractère sexuel, des conditions s’imposent

La Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN) participe aujourd’hui à la Commission de la culture et de l’éducation traitant du projet de loi 151 visant à prévenir et à combattre les violences à caractère sexuel dans les établissements d’enseignement supérieur. La FNEEQ–CSN prend part à ces consultations afin d’apporter sa contribution et veiller à ce que certaines conditions soient respectées.  

Aucun changement ne pourra véritablement s’opérer sans des ressources financières et humaines adéquates, récurrentes, stables et indexées. Bien que ce soit un pas dans la bonne direction, le financement de 23 millions $ sur cinq ans sera rapidement insuffisant pour permettre aux dix-huit universités et soixante-six établissements d’enseignement collégial publics et privés pour élaborer, en collaboration avec les étudiants, les dirigeants et les membres du personnel, une politique pour prévenir et combattre les violences à caractère sexuel. Les besoins sont trop criants. Du reste, une politique et un mécanisme de reddition de compte ne sont pas une panacée ; ils ne règleront pas tous les problèmes et n’élimineront pas toutes les violences. Les établissements devront mettre en œuvre des moyens efficaces de sensibilisation, de prévention, d’accompagnement et de soutien, et cela, bien au-delà des cinq années de financement.

L’implication de la communauté et de ressources externes
La Fédération est convaincue que le meilleur gage de réussite pour contrer les violences à caractère sexuel réside dans l’implication de tous les acteurs des communautés collégiales et universitaires. « Le fait d’impliquer toute la communauté dans la construction de la politique est aussi un moyen d’éduquer largement tous les groupes concernés », souligne Caroline Quesnel, trésorière et secrétaire générale de la FNEEQ–CSN.  

La Fédération croit par ailleurs que la contribution des organismes communautaires et des centres régionaux comme les CALACS et les CAVACS est essentielle dans l’accompagnement et l’aide aux personnes. Le gouvernement devrait profiter de l’occasion pour reconnaître leur expertise et leur accorder un financement récurrent et adéquat à l’accomplissement de leur mission.

Un code de conduite
La réflexion des membres de la FNEEQ–CSN sur les relations à caractère sexuel dans les établissements d’enseignement a débuté il y a plusieurs années. Les instances de la FNEEQ–CSN ont déjà adopté une résolution jugeant inapproprié d’entretenir un rapport intime avec une étudiante ou un étudiant dans une relation pédagogique ou d’autorité.

« Nous entendons collaborer avec le ministère afin de bonifier le projet de loi et nous assurer que tous les moyens seront mis de l’avant pour favoriser un milieu de vie sain et sécuritaire pour les étudiantes, les étudiants et les membres du personnel », conclut pour sa part Jean Murdock, président de la FNEEQ–CSN.

Le SCRC porte plainte au CCRI et au ministère du Travail

Dans la foulée des révélations touchant au climat de travail malsain à la station de Trois-Rivières, le Syndicat des communications de Radio-Canada (FNC–CSN) interpelle la haute direction et porte plainte au Conseil canadien des relations industrielles (CCRI) et au ministère de l’Emploi, du Développement de la main-d’œuvre et du Travail afin de faire toute la lumière sur la situation à Radio-Canada.

« Moins de 24 heures suivant la dénonciation publique du SCRC portant sur l’ambiance malsaine qui règne notamment à Trois-Rivières, un cadre de Radio-Canada aurait tenu une rencontre à cette station avec les salarié-es au cours de laquelle le syndicat aurait été accusé d’avoir créé l’histoire de toute pièce, allant jusqu’à intimider notre délégué syndical. Le SCRC prend ces nouvelles allégations très au sérieux. En ce sens, une lettre a été envoyée à Michel Bissonnette, vice-président principal à Radio-Canada et deux plaintes seront déposées au CCRI et au ministère de l’Emploi, du Développement de la main-d’œuvre et du Travail », de souligner Johanne Hémond, présidente du SCRC.

« Même si la direction a déclaré publiquement avoir pris des mesures afin de contrer l’ambiance toxique vécue dans plusieurs secteurs de l’entreprise, il nous apparaît clair que celles-ci sont totalement inefficaces pour baliser le travail de certains cadres qui font toujours la pluie et le beau temps à Radio-Canada. De surcroît, le SCRC n’a jamais été mis au fait de ces prétendues mesures. Puisque les questions de santé et de sécurité du travail sont de responsabilités paritaires dans toutes les entreprises, Radio-Canada ne peut nous tenir à l’écart de ses actions concrètes visant à régler ce problème systémique une fois pour toutes », de conclure Caroline Belley, responsable aux griefs et aux relations de travail.

Le Syndicat des communications de Radio-Canada (FNC–CSN) représente 3000 membres au Québec et à Moncton.

Dix-septième édition de la Journée nationale des chargées et chargés de cours

Pour une dix-septième année consécutive, les syndicats de chargées et chargés de cours des universités affiliés à la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ–CSN) soulignent leur apport fondamental à la formation des étudiantes et des étudiants et à l’augmentation de la diplomation au Québec.

Avec la tenue au mois de mai prochain du second rendez-vous des États généraux de l’enseignement supérieur, où l’un des trois thèmes qui seront discutés est celui de la précarité du personnel enseignant, l’édition 2017 prend une importance particulière. Qu’ils soient actifs dans leur milieu professionnel, enseignants de carrière, chercheurs ou créateurs, ces enseignantes et ces enseignants à statut précaire détiennent une expertise qu’ils mettent au profit de la réussite des étudiantes et des étudiants. Leur travail est déterminant et contribue directement à la qualité et à la démocratisation de l’enseignement supérieur au Québec. 

« La Fédération a initié cette campagne de visibilité, il y a déjà 17 ans, afin de mettre en lumière l’expertise considérable et la variété des champs d’intervention des chargés de cours », souligne Sylvain Marois, vice-président de la FNEEQ–CSN, responsable du regroupement université.

Pour souligner la journée du 22 novembre 2017, la FNEEQ–CSN lance deux nouvelles capsules vidéos qui illustrent la diversité de ce corps d’emploi, une diversité qui est un atout pour les étudiantes et les étudiants. Cette année, Ginette Pelletier, chargée de cours à l’Université du Québec à Rimouski et Safa Regragui, chargée de cours à l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue, ont généreusement accepté de témoigner.

Plusieurs activités organisées par les syndicats de chargées et chargés de cours se dérouleront sur les campus des universités québécoises.

Une invitation à participer aux marathons d’écriture d’Amnistie internationale

Cette année, deux porte-paroles, Françoise David, ex-députée et militante féministe, et Fred Dubé, humoriste, se joignent à Amnistie internationale Canada francophone (AICF) pour inviter le plus grand nombre de personnes à participer aux Marathons d’écriture : écrire, ça libère.

Écrire une lettre manuscrite ou virtuelle, ça libère ! : marathons.amnistie.ca

Les porte-paroles d’AICF invitent ainsi la population à envoyer leurs messages de solidarité en ligne : marathons.amnistie.ca et à participer aux marathons d’écriture organisés dans différents lieux publics au Québec en écrivant sur place des cartes de solidarité. 

Le 21 novembre, 2017. Lancement Québecois: Marathon cartes de vœux – Amnestie Internationale. http://cartes.amnistie.ca/ Photo Tristan Brand

Le principe des marathons d’écriture est simple : faire écrire, au plus grand nombre possible de personnes, des mots d’encouragement et de soutien à celles et ceux qui sont injustement emprisonnés ou dont les droits sont bafoués. Depuis plus de 12 ans, les marathons d’écriture ont fait la preuve de leur efficacité puisque plus de 65 % des personnes emprisonnées sont libérées. Écrire, ça marche et ça libère ! L’appui de la population a donc un pouvoir indéniable dans la vie de ces personnes. En 2016, près de 4.7 millions de cartes de vœux ont été envoyées dans le monde dont plus de 64 000 du Québec ! L’objectif cette année est de 80 000 messages d’espoir envoyés du Québec.

Le 21 novembre, 2017. Le président de la CSN, Jacques Létourneau participe au lancement Québecois: Marathon cartes de vœux – Amnestie Internationale. http://cartes.amnistie.ca/ Photo Tristan Brand

« Je n’ai pas hésité un instant lorsqu’Amnistie m’a demandé de participer activement aux marathons d’écriture », s’enthousiasme Françoise David. « J’aime Amnistie, ce grand mouvement qui mobilise citoyennes et citoyens pour faire respecter des droits politiques et sociaux, pour dénoncer les tyrans et tortionnaires, pour défendre la liberté d’expression dans des pays où prendre la parole est déjà un geste très risqué. »

« Je gagne ma vie grâce à la liberté d’expression. Les personnes, à qui nous allons écrire, ont perdu une part de leur vie à cause de la liberté d’expression. La moindre des choses, c’est que nous utilisions la nôtre pour défendre la leur. » rappelle Fred Dubé.

Un appui sans précédent aux marathons d’écriture d’AICF

L’objectif d’envoyer du Québec et du Canada plus de 80 000 messages est d’autant plus réaliste que pour la première fois cette année, Amnistie internationale Canada francophone peut compter sur la complicité de plusieurs partenaires majeurs qui invitent d’autres organisations à leur emboîter le pas : FTQ, CSN, CSQ, CSDM, FADOQ, Fondation David Suzuki, Femmes autochtones du Québec, Table des regroupements provinciaux d’organismes communautaires et bénévoles, L’R des centres de femmes du Québec, Conseil québécois LGBT, Table de concertation des organismes au service des personnes réfugiées et immigrantes, Théâtre du Nouveau Monde. Christian Yaccarini, président et chef de la direction de la SDA-Angus appuie également la campagne.

Le 21 novembre, 2017. Fred Dubé et Françoise David, les deux porte-parole de la campagne, lors du lancement Québecois: Marathon cartes de vœux – Amnestie Internationale. http://cartes.amnistie.ca/ Photo Tristan Brand

L’Association des libraires du Québec et l’Association des distributeurs exclusifs de livres en langue française offrent dans une centaine de librairies participantes des cartes exclusives illustrées par Steven Spazuk et adressées à Golrokh Ebrahemini Irae, une défenseure des droits humains et écrivaine iranienne, condamnée à six ans de prison pour avoir écrit un livre sur la lapidation.

Édition spéciale 2017 sur les défenseur.e.s des droits humains

Près de 3 500 défenseurs ont été tués pour leur travail pacifique de défense des droits humains depuis 1998, année où la Déclaration sur les défenseurs des droits de l’homme a été adoptée. Dans la majorité des cas, personne n’a été condamné ou même poursuivi pour ces crimes. Cette déclaration reconnait pourtant le droit de chacun de défendre les droits humains.

Partout dans le monde, des femmes et des hommes mettent leur courage au service de la communauté. Aujourd’hui, les défenseur.e.s des droits humains sont pris pour cible et attaqués au lieu d’être soutenus et protégés par les gouvernements. En 2016, 281 personnes ont été tuées pour avoir défendu les droits humains, contre 156 en 2015.

Voilà pourquoi Amnistie internationale a décidé que les défenseur.e.s des droits humains seraient à l’honneur lors de l’édition 2017 des marathons d’écriture, et qu’ils sont au cœur de sa campagne « Je m’indigne, j’agis, je suis BRAVE ».

On peut écrire par exemple à Taner Kilic, président de la section turque d’Amnistie internationale, arrêté le 9 juin dernier sous des accusations fantaisistes, et toujours emprisonné ! À Shackelia Jackson, déterminée à empêcher la police d’agir en toute impunité en Jamaïque. À Clovis Razafimalala, condamné pour avoir protégé la forêt à Madagascar. Ou encore à Melanie Morrison, impliquée dans la quête de justice pour les femmes autochtones disparues et assassinées au Canada.

À Montréal, le marathon d’écriture d’AICF se déroulera le samedi 9 décembre de 11h à 18h à la Maison du développement durable, en présence des deux porte-paroles, Françoise David et Fred Dubé, ainsi que d’une brochette de complices.

Des baisses d’impôt qui coûtent collectivement très cher

« L’exercice des plus électoralistes auquel nous convie le ministre Leitão ne réussit absolument pas à nous faire oublier les effets des mesures d’austérité du gouvernement Couillard depuis son élection, en 2014 », a dénoncé le président de la Confédération des syndicats nationaux (CSN), Jacques Létourneau.

« Ces baisses d’impôts annoncées sont très chèrement payées, lorsqu’on voit la détérioration des services publics et la surcharge de travail constatée chez toutes les catégories de personnel causées par les politiques restrictives des libéraux, a-t-il poursuivi. Il ne fait aucun doute que ces allégements fiscaux et la faiblesse du réinvestissement annoncé en santé et en éducation sont assumés à même le sous-financement des services publics et les coupes budgétaires draconiennes découlant des budgets Leitão. »

Selon la CSN, les familles seront nombreuses à utiliser les baisses d’impôts pour assumer les services qui ont été réduits ou qui ont carrément disparu, du fait de l’austérité libérale. « Collectivement, au vu de l’état des services publics et des programmes sociaux, la réduction du fardeau fiscal coûte très cher », a mentionné Jacques Létourneau.

Le montant additionnel de 1,1 milliard $ sur 6 ans en santé et en éducation est nettement insuffisant et ne comble absolument pas les ravages causés par les mesures d’austérité appliquées par le gouvernement Couillard. En fait, selon les données du Conference Board, c’est plus de 3,2 milliards en santé et 1 milliard en éducation qui seraient nécessaires pour répondre aux besoins de la population.

En effet, l’institut établit à 5,2 % la croissance annuelle des dépenses de programmes, alors que le gouvernement Couillard a limité les dépenses en santé à 3 % en moyenne depuis son élection et à 2,1 % en éducation.

En fin de compte, on comprend que son objectif demeure le démantèlement de l’État social québécois en privilégiant les versements au Fonds des générations et en négligeant de financer adéquatement les services publics et les programmes sociaux. Depuis 2015-2016, c’est plus de 10 milliards $ qui ont été accumulés en surplus, avant le versement au Fonds des générations. « Des montants qui auraient été nécessaires à l’État pour répondre à ces missions fondamentales, a indiqué Jacques Létourneau.

« En continuant de sous-financer les services publics et les programmes sociaux, les besoins en évolution de la population ne seront jamais comblés. Le Québec sera alors maintenu dans une austérité permanente. »

Réussite éducative et égalité des chances : le gouvernement doit protéger les enfants avant tout

L’Association québécoise des CPE (AQCPE), la Fédération des commissions scolaires, la Fédération des comités de parents, la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN), la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), la Fédération des travailleurs du Québec (FTQ), l’Association des garderies privées du Québec (AGPQ), la Coalition des garderies privées non subventionnées du Québec et l’Association des cadres de CPE (ACCPE) interpellent le ministre de la Famille sur le manque de détermination avec lequel il défend la mise en place de mesures favorisant la réussite éducative et l’égalité des chances pour tous les enfants, avec ses modifications proposées au projet de loi no 143.

L’AQCPE et ses partenaires sont les principaux acteurs du continuum éducatif de la naissance jusqu’au secondaire. Ensemble, ils réclament que tous les services de garde éducatifs à la petite enfance, sans exception, qu’ils soient régis, non régis, subventionnés, non subventionnés, en installation ou en milieu familial, soient soumis à des exigences équivalentes en termes de qualité des services éducatifs, afin d’en arriver réellement à l’égalité des chances. Cela implique nécessairement un contrôle de l’État, une formation du personnel, une évaluation obligatoire de la qualité et du soutien pédagogique, entre autres, de manière à offrir des garanties à tous les parents qui décident de confier leur enfant à un service de garde éducatif.

Une belle occasion ratée 
« Les signataires de la Déclaration pour la reconnaissance du droit de chaque enfant à une éducation de qualité dès la naissance représentent plus de 2 millions de citoyens qui veulent que la qualité de l’éducation à la petite enfance soit une priorité. À moins d’un an des élections, il nous semble que le gouvernement est en train de rater une belle occasion d’être au diapason avec la population sur ce point, » a déclaré Louis Senécal, président-directeur général de l’AQCPE.
« En matière de réussite éducative, le gouvernement doit être cohérent. La Politique de la réussite éducative, dévoilée en juin par le ministre Proulx, stipule que l’application du principe d’égalité des chances exige des stratégies préventives auprès de tous les enfants. Afin d’atteindre cet objectif, le ministre de la Famille doit mettre en place toutes les mesures requises pour réduire le nombre d’enfants commençant leur parcours scolaire avec une vulnérabilité, » a déclaré Hélène Roberge, représentante de la Fédération des commissions scolaires du Québec (FCSQ).

Le libre choix des parents 
« Les parents n’auront vraiment le libre choix que lorsqu’ils auront l’assurance que tous nos enfants reçoivent une éducation de très grande qualité, et ce, quel que soit leur choix de service de garde éducatif » a déclaré Corinne Payne de la Fédération des comités de parents.
« Comme signataires de la Déclaration, nous avons tous pris des engagements fermes envers nos plus jeunes citoyens. Nous ne pouvons accepter que le ministre de la Famille recule sur les exigences minimales liées à la qualité de l’éducation à la petite enfance, » a déclaré Jeff Begley, président de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN).« Nous avons fait le choix comme société, il y a 20 ans, d’un réseau public de services de garde éducatifs à la petite enfance, régis et subventionnés, dont la mission première est le développement global de l’enfant. Voilà ce que devrait défendre le ministre. La qualité et la sécurité des services pour tous les enfants, ça n’a pas de prix! » a déclaré Sonia Éthier, première vice-présidente de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ).
« Le recul du ministre de la Famille est une bien mauvaise nouvelle pour ceux comme nous qui croyaient son prédécesseur quand il prenait des engagements pour la qualité des services éducatifs à la petite enfance, » a déclaré Sylvie Nelson, présidente du SQEES-FTQ et vice-présidente de la FTQ.

L’égalité des chances passe par les mêmes exigences pour tous 
« Si les personnes qui accueillent des enfants dans des milieux non régis veulent continuer à oeuvrer auprès des enfants, il est logique et légitime qu’elles acceptent de se soumettre aux mêmes exigences que les autres, » a déclaré Samir Alahmad, président de l’Association des garderies privées du Québec.
« Le ministre de la Famille ne doit pas reculer sur les exigences minimales prévues dans le projet de loi déposé par son prédécesseur. Des millions de Québécois sont prêts pour que l’égalité des chances soit enfin une priorité, c’est le temps d’aller de l’avant! » a déclaré Marie-Claude Collin, présidente de la Coalition des garderies privées non subventionnées du Québec. « Jamais le Québec n’atteindra son objectif réussite éducative en étant timide sur les moyens » a déclaré Isabelle Palardy, directrice générale de l’Association des cadres des CPE.
La priorité aux enfants, pas aux modèles d’affaires « Nous demandons au gouvernement de protéger les enfants plutôt que les modèles d’affaires, a précisé Hélène Gosselin, présidente du conseil d’administration de l’AQCPE. Nous lui demandons aussi de revenir à l’esprit qui nous guidait lors de l’adoption de la politique familiale il y a 20 ans, soit que le Québec devienne plus égalitaire en permettant à ses plus jeunes citoyens d’accéder à des services de garde éducatifs de grande qualité. »

Les paramédics bloquent le ministère

Sans convention collective depuis le 31 mars 2015 et en grève depuis près de neuf mois, le personnel du secteur préhospitalier frappe un grand coup ce matin en bloquant tous les accès aux bureaux du ministère de la Santé et des Services sociaux situés au 1075, chemin Sainte-Foy.

« Nous invitons les employé-es du MSSS à demeurer chez eux ce matin, car l’édifice sera inaccessible aujourd’hui, explique le vice-président de la Fédération de la santé et des services sociaux, Dany Lacasse. Nous espérons que le ministre Barrette mesurera correctement le niveau d’exaspération des paramédics, répartitrices, répartiteurs et employé-es de soutien que nous représentons. Avec un peu de volonté politique de la part du ministre, nous sommes capables de régler rapidement les enjeux qui demeurent à la table soit, en plus du régime de retraite, la charge de travail des paramédics et les horaires de travail désuets (faction). Une entente sur ces deux questions permettra d’améliorer les services à la population en écourtant les délais d’intervention qui sont trop longs dans plusieurs zones du territoire québécois. »

Échec
Alors qu’une entente de principe avait été conclue en juillet, chez Urgences-santé à Montréal et Laval – toujours incomplète quatre mois plus tard – le ministre Barrette s’est montré incapable de finaliser les négociations avec tous les intervenants du secteur dont son ministère est le bailleur de fonds. Il porte l’entière responsabilité de cet échec. « Ce n’est pas pour rien que dans le passé, nous négociions directement avec le MSSS pour les matières communes à tout le secteur. Le ministre lui-même a décidé de se retirer des négociations, en avril 2016, pour en confier des parties à différents regroupements d’employeurs, d’autres aux établissements. Or, c’est la désorganisation complète du côté patronal et c’est nous qui en faisons les frais. Le ministre seul peut prendre les décisions qui s’imposent pour instaurer ces changements, au bénéfice de toute la population, rappelle le représentant du secteur préhospitalier à la FSSS–CSN et membre du comité de négociation, Jean Gagnon. Après neuf mois d’une grève exemplaire, personne ne pourra nous reprocher de manquer de patience ! »

Siège
Le siège se poursuivra au moins toute la matinée. Des porte-parole sont sur place pour rencontrer les représentants des médias.

À propos
La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) regroupe quelque 3600 paramédics, répartitrices, répartiteurs et employé-es de soutien du préhospitalier.

Des mesures urgentes exigées du gouvernement Trudeau

Signer la lettre ouverte de la FNC–CSN

En conférence de presse ce matin, la CSN, de nombreux syndicats du secteur des communications, ainsi que des personnalités publiques de divers horizons ont interpellé le premier ministre Trudeau afin d’établir des mesures urgentes pour apaiser la crise qui frappe de plein fouet les médias d’information écrits, particulièrement les quotidiens et les hebdomadaires, imprimés et numériques, partout au pays.

En invitant la population à signer une lettre destinée au gouvernement Trudeau, la Fédération nationale des communications (FNC–CSN) lance aujourd’hui une vaste campagne de sensibilisation pancanadienne afin d’assurer la survie de la presse écrite au pays. Déjà, plusieurs personnes influentes des milieux artistique, journalistique, universitaire, syndical, politique et économique ont apposé leur signature. Cette lettre sera présentée dans les prochaines semaines au ministre des Finances, Bill Morneau, ainsi qu’à la ministre du Patrimoine, Mélanie Joly, au ministre de l’Innovation, des Sciences et du Développement économique, Navdeep Bains et au premier ministre Justin Trudeau.

Vincent Marissal, Pascale St-Onge, Jacques Létourneau et Louis Tremblay. Photo Michel Giroux

Recettes publicitaires en chute libre
L’ensemble de la presse écrite connaît des difficultés financières depuis dix ans et la situation continue de se détériorer en raison de la chute, qui semble irréversible, des recettes publicitaires. Malgré que l’alarme ait été sonnée à plusieurs reprises et que de nombreuses demandes d’interventions aient été formulées à la ministre du Patrimoine, Mélanie Joly, lors des consultations pour le renouvellement de la politique culturelle canadienne, rien à ce jour n’a été prévu pour éviter de nouvelles fermetures et pertes d’emplois. Cette inaction nous amène aujourd’hui à prévenir le gouvernement et la population que la viabilité de nos plus grandes salles de nouvelles au Canada est désormais menacée.

« La montée fulgurante des géants du web a été tellement rapide qu’aucun nouveau modèle imaginé par les acteurs du milieu ne s’est imposé comme étant une réelle réponse à la crise que vivent les journaux, a indiqué la présidente de la Fédération nationale des communications (FNC–CSN), Pascale St-Onge. Même si nos quotidiens et hebdomadaires ont tous une présence importante en ligne sous diverses formules et qu’ils sont plus lus et partagés que jamais grâce au Web, les revenus publicitaires continuent de glisser massivement vers les quasi-monopoles que sont Google et Facebook, qui tirent aujourd’hui près de 80% de la publicité numérique. Si rien n’est fait au cours des prochaines semaines et mois, il est possible d’imaginer le pire pour nos journaux imprimés ou numériques au pays ».

Des solutions nécessaires
Contrairement à d’autres entreprises du secteur culturel, les journaux ne sont à peu près pas subventionnés par les gouvernements, ce qui les rend encore plus vulnérables face aux bouleversements provoqués par l’hégémonie des géants du Web.  Au Québec, 43 % des emplois de la presse écrite ont été perdus entre 2009 et 2015. Au Canada, ce sont 16 500 emplois dans le secteur des médias qui ont disparu entre 2008 et 2016. Le gouvernement Trudeau connaît très bien cette situation, puisqu’il a lui-même commandé un rapport sur la situation au Forum des politiques publiques et que le Comité permanent du patrimoine canadien s’est aussi penché sur l’avenir de l’information pendant plus de dix-huit mois. Les deux rapports tirent les mêmes conclusions et reconnaissent que les médias écrits d’information font face à des enjeux inédits. « Ni les recettes provenant de leur édition en ligne ni l’instauration de murs payants n’ont permis de compenser la baisse des revenus publicitaires », mentionne le rapport du Comité permanent.

Selon le président de la CSN, Jacques Létourneau, ces rapports reconnaissent les risques d’un laisser-faire sur la capacité de la presse écrite de maintenir la production d’informations journalistiques de qualité, plurielles et diversifiées, contre-pouvoir essentiel dans notre société  démocratique. « On y retrouve plusieurs des recommandations que nous défendons âprement depuis presque deux ans déjà. Les solutions sont sur la table et on comprend mal l’attitude du gouvernement fédéral, qui dit se préoccuper de l’avenir de l’information, mais qui délaisse le secteur de la presse écrite comme si celle-ci n’avait plus d’avenir. L’absence de mesures concrètes pour nos quotidiens et hebdomadaires dans la récente politique culturelle canadienne, alors qu’on semble privilégier les géants du web, nous inquiète au plus haut point. Il faudra corriger le tir rapidement.»

La mise sur pied de mesures économiques temporaires, le temps de mettre en place de nouvelles formules pérennes de financement, est plus que nécessaire. La FNC–CSN et ses cosignataires appuient particulièrement la recommandation faite au gouvernement du Canada d’instaurer un crédit d’impôt qui rembourserait une partie des investissements en capital et en main-d’œuvre des entreprises de la presse écrite. La FNC fait également sienne la recommandation visant à ce que les agrégateurs étrangers de contenus (comme Facebook et Google), qui publient des nouvelles canadiennes et qui vendent des publicités destinées aux Canadiens, soient assujettis aux mêmes obligations fiscales que les fournisseurs canadiens.  L’iniquité fiscale au détriment des entreprises canadiennes a assez duré.

Les journaux : un pilier de la démocratie
« Défendre ces mesures de soutien à la presse, c’est défendre un métier sérieux et extrêmement important pour la population, tant à l’échelle nationale que locale, estime le président du syndicat des communications du Quotidien, Louis Tremblay. « Au Saguenay–Lac-St-Jean et dans plusieurs autres régions, de nombreux journalistes, chroniqueurs, artisans et employés permettent quotidiennement  de couvrir  de façon rigoureuse l’ensemble des activités culturelles, économiques et politiques de nos communautés. Nos médias offrent un regard critique indispensable sur ce que nous sommes, permettant aux citoyens d’être informés et éclairés afin d’avancer comme société. Il s’agit d’une lourde responsabilité qui doit répondre à des normes et pratiques reconnues. Nous ne pouvons pas laisser tomber cet outil-là : les gens de la région y tiennent, mais on ne se bat pas à armes égales avec les géants du web ».

Le directeur de l’agence TACT Intelligence-conseil et ex-chroniqueur à La Presse, Vincent Marissal, a pour sa part insisté sur les dangers du déclin des journaux sur la démocratie. « Malgré tous les outils d’information dont nous disposons aujourd’hui, rien ne remplace le journalisme professionnel qui reste encore et toujours le premier chien de garde dans une démocratie saine et qui, en plus, se dresse maintenant comme l’indispensable rempart contre les fake news.»

Les citoyens peuvent signer la lettre au gouvernement Trudeau à l’adresse suivante : http://www.fncom.org/presse-ecrite-peril/

À propos
La FNC–CSN regroupe environ 6 000 salarié-es du secteur des communications et de la culture, afin d’assurer notamment le respect de leurs droits et leur indépendance journalistique. Dans une perspective du droit public à l’information, la fédération défend également les libertés de presse et d’expression.

Le SCRC exige un comité d’enquête

À la suite des récentes révélations touchant au climat de travail malsain régnant à la station de Radio-Canada à Trois-Rivières, le Syndicat des communications de Radio-Canada (FNC–CSN) exige la création urgente d’un comité d’enquête qui se penchera sur cette question.

« Ce matin à la première heure, nous avons rencontré les représentants de l’employeur afin d’exiger une enquête paritaire sur l’ambiance malsaine qui perdure à Radio-Canada. Ce n’est pas la première fois que le SCRC aborde cette question avec la haute direction et nous souhaitons vivement que cette fois-ci, la haute direction prenne la juste mesure de ces problèmes récurrents. Ce comité devra trouver des solutions et s’assurer de leur mise en application en vue d’assainir une fois pour toutes les relations de travail », de déclarer Johanne Hémond, présidente du SCRC.

« Dans le cadre de nos tournées régionales et de nos rencontres à Montréal, nous entendons souvent le même message : le climat est difficile, les relations de travail sont tendues et l’organisation du travail favorise une ambiance nocive. Le SCRC demeure conscient que le très haut taux de précarité n’incite pas les membres à s’exprimer librement lorsque des situations problématiques surviennent. En ce sens, un déficit de confiance majeur s’est créé au fil des ans et perdure », d’ajouter madame Hémond.

Au cours de ces dernières années, le SCRC a interpellé l’employeur à plusieurs reprises sur des situations problématiques touchant plusieurs secteurs et différentes régions.

En décembre 2005, un rapport divulgué par Jean-Pierre Brun, professeur et titulaire de la Chaire en gestion de la santé organisationnelle et de la sécurité du travail, a mis en lumière le mauvais climat de travail qui existait déjà chez le producteur et diffuseur public.

Près de 10 ans plus tard, en décembre 2014, Natasha Laprise, conseillère syndicale en santé psychologique au travail, a réalisé une enquête qui a révélé un inquiétant taux de détresse psychologique au sein de l’entreprise.

Enfin, en juin 2015, un rapport confidentiel portant spécifiquement sur la situation à Trois-Rivières, a été transmis à la Direction des ressources humaines. Aucune suite n’a été donnée par l’employeur à ce sujet.

« Ce matin, l’employeur a reconnu l’importance et la nécessité d’un climat sain, exempt de toute forme d’intimidation et d’abus de pouvoir. Nous attendons impatiemment le retour de celui-ci afin que nous puissions identifier clairement les problèmes et appliquer les solutions appropriées, et ce, dans les plus brefs délais. Il est maintenant urgent que Radio-Canada prenne ses responsabilités, de concert avec celles et ceux qui sont en contact constant avec les salarié-es sur le terrain », de conclure Caroline Belley, responsable aux griefs et aux litiges.

À propos
Le Syndicat des communications de Radio-Canada (FNC–CSN) représente 3000 membres au Québec et à Moncton.

Les sages-femmes manifestent

Plusieurs dizaines de sages-femmes, accompagnées par des mères et des familles, se sont déplacées des quatre coins du Québec pour aller manifester à l’hôtel Plaza de Montréal où le ministre de la Santé et des Services sociaux, Gaétan Barrette, donnait une conférence devant la Chambre de commerce de Montréal. Fait ironique, la conférence de Monsieur Barrette s’intitulait Amélioration et innovation dans le réseau de la santé. Sur le trottoir, les sages-femmes, elles, scandaient ceci : « Depuis 2015, la négo tourne en rond. On est à boutte. »

La présidente de la Fédération des professionnèles (FP–CSN), Ginette Langlois, est outrée. « Les sages-femmes sont des professionnelles de première ligne dans le réseau de santé au Québec. Un accouchement avec une sage-femme engendre d’immenses bénéfices à tous les points de vue. Elles offrent une approche globale et sont disponibles 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Leur accompagnement tout au long de la grossesse, de l’accouchement et du postnatal améliore la santé mère-enfant, notamment par la diminution des interventions évitables. De plus, fait non négligeable, elles permettent à l’État québécois de réaliser des économies substantielles. Pourquoi doivent-elles se battre avec Gaétan Barrette pour avoir une juste reconnaissance ? »

Des demandes laissées lettre morte
« Nous avons exprimé des demandes très légitimes au gouvernement pour mieux nous soutenir dans plusieurs aspects de notre travail. Ces demandes concernent notamment l’amélioration du forfait de garde, les frais de déplacement et certaines primes diverses, par exemple celle qui vise à favoriser les services aux populations du Grand Nord. Or, nous n’avons encore discuté d’aucune de ces demandes. Ça n’a pas de sens. Et comme si ce n’était pas assez, il reste fixé à son idée de mener une négociation à coût nul. En d’autres mots, il ne veut pas mettre une cenne dans notre négociation. Notre patience a des limites et celle des femmes et des familles qui font appel à nos services aussi », a souligné Marie-Pier Mainville, l’une des porte-parole du Regroupement Les Sages-femmes du Québec (RSFQ) qui participe à la table de négociation.

Des surplus de 4,5 milliards et pourtant
« Le gouvernement trouve toutes les raisons possibles et inimaginables pour retarder une entente avec les sages-femmes, comme il l’a fait avec de nombreux groupes de travailleuses et de travailleurs du secteur public. Pourquoi autant d’obstination? Gaétan Barrette se fait intraitable et refuse aux sages-femmes toute concession sur le plan financier. Faut-il rappeler que les libéraux ont accumulé des surplus gargantuesques de quelque 4,5 milliards, notamment avec leur politique d’austérité? Les sages-femmes font partie de la solution pour améliorer le système de santé et de services sociaux du Québec. Il est temps que le docteur Barrette s’en rende compte », a conclu la présidente du Conseil central du Montréal métropolitain (CSN), Dominique Daigneault.

 

Le prix Pierre-Vadeboncoeur remis à Josée Boileau et à Yvan Lamonde

C’est à la journaliste Josée Boileau, pour son recueil Avec le recul, et à l’historien Yvan Lamonde, pour son essai Un coin dans la mémoire, que le jury du prix Pierre-Vadeboncoeur a choisi de remettre la bourse pour l’édition 2017. Le secrétaire général de la Confédération des syndicats nationaux (CSN), Jean Lortie, a présenté le prix aux deux lauréats au Salon du livre de Montréal, le dimanche 19 novembre.

Le prix Pierre-Vadeboncoeur, créé par la CSN en 2011, est doté d’une bourse de 5000 $, que se partageront les lauréats. Présidé par Claudette Carbonneau, présidente de la CSN de 2002 à 2011, le jury était composé cette année de Catherine Ladouceur, professeure de littérature au Cégep de Sherbrooke et du professeur Normand Baillargeon, lauréat l’an dernier.

Pierre Vadeboncoeur est considéré à juste titre comme l’un des plus grands essayistes québécois. Il a joué un rôle de premier plan dans la construction de la CSN moderne. Il fut, avec quelques autres militants, l’un des architectes d’un type de syndicalisme unique en Amérique du Nord. Sa contribution majeure a amené la CSN, après son décès en 2010, à créer un prix à son nom, un prix qui veut souligner la contribution majeure d’un essai publié au Québec au cours de l’année écoulée. Il a entre autres été conseiller syndical durant 25 ans à la CSN.

Une quarantaine de propositions

Soulignant que ce prix avait maintenant atteint son rythme de croisière, une quarantaine d’œuvres publiées chez une douzaine d’éditeurs ayant été soumises au jury, la présidente Claudette Carbonneau a loué la qualité de la production au Québec d’essais et d’écrits qui font avancer la réflexion collective dans le sens d’une plus grande justice sociale et d’une meilleure connaissance, tant sociologique qu’historique, de la société québécoise.

De ce grand nombre d’œuvres soumises, trois d’entre elles se sont distinguées aux yeux du jury.

Le désert et l’oasis

Il y a d’abord Jean-Claude Ravet, rédacteur en chef de la revue Relations, à qui le jury a tenu à accorder une mention spéciale pour son recueil Le désert et l’oasis, publié chez Nota bene. Ravet est un pamphlétaire d’une grande qualité, a indiqué madame Carbonneau, un militant qui trouve dans sa foi chrétienne les motifs d’une lutte incessante à livrer à l’injustice, à la pauvreté et au désordre établi. L’ouvrage de Ravet, qui réunit des textes publiés durant plusieurs années et qui abordent une très riche variété de sujets, donne à entendre une voix et un ton qu’on entend trop peu, mais qui frappent par leur généreuse humanité et par certains des référents, notamment religieux, qu’ils proposent pour penser l’actualité. Ces textes sont en outre rédigés dans une langue riche et envoûtante, qui ajoute à l’intérêt qu’on prend à leur lecture.

Il y a du Bernanos dans ces accents, a-t-elle ajouté. On y retrouve aussi des pages que n’aurait pas reniées le Vadeboncoeur pamphlétaire. Qu’on pense à son brûlot Les grands imbéciles. On y retrouve aussi une pensée qui, comme chez Vadeboncoeur, fait place à la transcendance, ce que ne manque pas de relever Yvon Rivard citant l’écrivain dans sa préface.

Un coin dans la mémoire

Les membres du jury n’ont pu se résoudre à écarter, pour le premier prix, l’une ou l’autre des deux publications encore en lice. Il s’agit du recueil Avec le recul, de la journaliste Josée Boileau, publié chez Somme Toute, et de l’essai Un coin dans la mémoire, de l’historien Yvan Lamonde, publié chez Leméac.

Selon la présidente du jury, les deux œuvres se distinguent dans leur champ d’intervention respectif, mais sont liées par une affection inébranlable à l’endroit de ce Québec dont il et elle ont, chacun dans leur démarche, tenté d’en comprendre les pulsions secrètes.

Si on dit que rien n’est plus dépassé que le journal de la veille, force est de constater que le regard de Josée Boileau porte loin, estime-t-elle. En effet, mis en perspective dans des présentations qui les ramènent au temps présent, ces quelque soixante éditoriaux publiés sur une période de près de 15 ans dans le quotidien Le Devoir sont toujours d’une brûlante actualité et témoignent, comme elle le dit elle-même : « avec le recul, où en est donc ce Québec que j’aime tant? »

« Je dois avouer que la plume acérée, vivante et d’une clarté sans pareille de Josée Boileau nous manque en ces temps où son regard nous serait très utile pour nous aider à cerner les enjeux auxquels nous sommes confrontés comme société », a souligné madame Carbonneau. Josée Boileau a aussi été rédactrice en chef du Devoir de 2009 à 2016.

Yvan Lamonde est un intellectuel qui, depuis 45 ans, essaie de détricoter les nœuds qui hantent la mémoire collective québécoise. Madame Carbonneau a rappelé qu’une des publications de son œuvre, l’Histoire sociale des idées au Québec (1930-1960), avait été le deuxième choix du jury il y a quelques années. Écrit dans une langue superbe, ce Coin dans la mémoire nous révèle à nous-mêmes, mettant le doigt sur les pièges de la division qui nous empêchent d’aller au bout de ce qui devrait advenir.

Pour la présidente du jury, les dernières lignes de ce Coin dans la mémoire illustrent bien le défi qui est celui du peuple québécois, menotté par des divisions qui font le jeu de ceux qui travaillent à lui couper les ailes. « Le travail du deuil peut mener à un être souverain, à un acte souverain capable de créer un évènement qui ouvre sur une nouvelle histoire. »

Madame Carbonneau a tenu à souligner l’excellent travail d’édition réalisé par les maisons Leméac, Nota bene et Somme toute.

Récipiendaires du prix Pierre-Vadeboncœur

2016: Normand Baillargeon, La dure école

2015 : Aurélie Lanctôt, Les libéraux n’aiment pas les femmes

2014 : Alain Deneault, Paradis fiscaux, la filière canadienne

2013 : Roger et Jean-François Payette, Ce peuple qui ne fut jamais souverain

2012 : Lise Payette, Le mal du pays

2011 : Bernard Émond, Il y a trop d’images

Entente de principe pour 7400 agentes et agents correctionnels

Le jeudi 16 novembre, en soirée, le Syndicat des agents correctionnels du Canada (UCCO-SACC-CSN) a conclu une entente de principe avec le Conseil du Trésor.

Quarante-deux mois après l’échéance de la dernière convention collective, le comité de négociation d’UCCO-SACC-CSN est fier de l’entente conclue. « Le gouvernement a finalement reconnu le caractère unique du travail des agentes et agents correctionnels parmi la fonction publique canadienne. Par la solidarité et la mobilisation des membres d’un océan à l’autre, nous avons réussi à obtenir des gains importants pour celles et ceux qui travaillent au quotidien derrière les murs des établissements carcéraux du pays », affirme Jason Godin, président national d’UCCO-SACC-CSN.

L’entente de principe sera présentée aux membres et soumise au vote lors d’assemblées générales qui se tiendront partout à travers le Canada au cours des prochaines semaines.

À défaut d’entente complète, les paramédics augmentent la pression

Réunis en assemblée générale cette semaine, les paramédics de Montréal et de Laval, membres du Syndicat du préhospitalier (SP–CSN), devaient se prononcer sur l’entente de principe intervenue avec le ministère de la Santé et des Services sociaux en juillet dernier. Toutefois, cette entente est toujours incomplète, près de quatre mois après sa signature. Par conséquent, les paramédics d’Urgences-santé entendent augmenter considérablement la pression pour en venir, enfin, à un règlement de ce conflit.

À moins d’un revirement de situation, une nouvelle grève sera déclenchée au moment jugé opportun, incluant des moyens de pression administratifs qui auront un impact encore plus fort que ceux déployés jusqu’à maintenant.

« Nous avons vraiment été bons joueurs, rappelle le président du SP–CSN, Réjean Leclerc. Nos conventions collectives sont échues depuis le 31 mars 2015. Malgré cela, nous avons accepté de repousser de près de quatre mois l’assemblée sur l’entente de principe conclue le 20 juillet, et ce à la demande du ministre Barrette lui-même, pour lui permettre de finaliser le règlement, notamment en ce qui a trait au régime de retraite provincial. Non seulement il n’y est pas parvenu, mais en plus, Urgences-santé a considérablement miné notre confiance en prenant des décisions unilatérales lourdes de conséquences sur notre charge de travail alors que cet enjeu est au cœur de nos priorités. »

Constat d’échec
« C’est un constat d’échec pour le ministre de la Santé et des Services sociaux, Gaétan Barrette, enchaîne le vice-président de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), Dany Lacasse. Il est le premier responsable de la situation. C’est lui qui a décidé de se retirer des négociations directes, contrairement à l’attitude de ses prédécesseurs. C’est lui qui est incapable actuellement de ficeler le nouveau régime de retraite auquel nous sommes prêts à adhérer. C’est lui, également qui bloque les avancées sur la charge de travail et les horaires de travail en refusant de prendre ses responsabilités. Ce blocage actuel, il en est pleinement responsable ».

Mobilisation
Face à cet échec qui se matérialise dans l’incapacité de terminer la négociation à Urgences-santé, les paramédics de tout le Québec se préparent à marquer un grand coup lors d’une importante mobilisation la semaine prochaine. Par ailleurs tous les syndicats de paramédics durciront la grève au moment jugé opportun . Cette nouvelle grève ne touchera pas les services directs à la population mais aura un impact majeur sur les employeurs, les établissements de santé et de services sociaux et sur le gouvernement.

À propos
La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) regroupe quelque 3600 paramédics, répartitrices, répartiteurs et employé-es de soutien du préhospitalier, dont plus de 900 paramédics dans le Grand Montréal. Elle compte plus de 120 000 membres dans les services de santé, les services sociaux et les services de garde. Elle est affiliée à la CSN qui compte 300 000 adhérents de tous les secteurs d’activité.