Seules quelques entreprises bloquent encore un possible règlement

Au cours des dernières heures, le comité de négociation du secteur préhospitalier FSSS–CSN a conclu une entente de principe avec une coalition d’importantes entreprises ambulancières couvrant notamment les régions de Longueuil et de la Montérégie, ainsi que l’Estrie et la Capitale nationale. Cet accord est fidèle à celui conclu plus tôt cet été à Montréal et à Laval, et adopté en assemblée générale la semaine dernière.

Cette entente s’accompagne d’un engagement du ministère de la Santé et des services sociaux envers une méthode transparente et claire pour la conversion des horaires de travail désuets (7/14).

Le plus long conflit de travail de l’histoire du secteur préhospitalier tire peut-être à sa fin. Malheureusement, un groupe d’entreprises bloquent encore un règlement de ce conflit provincial, car elles refusent d’octroyer à leurs paramédics les mêmes conditions de travail qu’aux autres paramédics, on parle ici de la Corporation des services d’ambulance du Québec (CSAQ).

« C’est en bonne partie à cause de la CSAQ que ces négociations se sont enlisées. C’est elle qui a refusé pendant des mois de négocier les aspects à incidences financières, tentant de nous utiliser dans le conflit qui l’opposait au Ministère, rappelle le représentant du secteur préhospitalier à la FSSS–CSN, Jean Gagnon. Les entreprises avec lesquelles nous nous sommes entendues hier, tout comme celles de la CSAQ, sont financées entièrement par le Ministère. Il n’y a aucune raison pour que la CSAQ refuse d’octroyer à ses paramédics les mêmes conditions de travail qu’aux autres paramédics. »

Des rencontres de négociation se sont tenues cette semaine avec la CSAQ, et le comité national de négociation de la FSSS–CSN demeure pleinement disponible pour un règlement rapide.

Ententes de principe dans les secteurs résidentiel et génie civil et voirie

À la suite des assemblées de vote au scrutin secret tenues aux quatre coins du Québec, conformément à la Loi sur les relations de travail, la formation professionnelle et la gestion de la main-d’œuvre dans l’industrie de la construction (R-20), l’Alliance syndicale annonce la ratification des ententes de principe survenues le 20 juillet dans le secteur génie civil et voirie et le 15 octobre dans le secteur résidentiel. Ces ententes ont été ratifiées avec un pourcentage de 91,06% dans le secteur génie civil et voirie et 89,19% dans le secteur résidentiel.

Étant donné ces résultats, les nouvelles conventions collectives dans les secteurs résidentiel et génie civil et voirie entreront en vigueur le 31 décembre prochain. Les travailleuses et travailleurs pourront, entre autres, bénéficier de leur augmentation de salaire à compter de cette date.

« La signature de ces conventions collectives viennent mettre fin à un processus de négociation qui s’est déroulé dans des circonstances particulières avec une loi spéciale décrétée au mois de mai. Nous sommes satisfaits d’avoir réussi à obtenir des gains monétaires importants pour l’ensemble des travailleuses et travailleurs de la construction et les remercions pour leur appui » a déclaré Michel Trépanier, porte-parole de l’Alliance syndicale.

À propos de l’Alliance syndicale
L’Alliance syndicale représente les 175 000 travailleurs et travailleuses de la construction dans le cadre des négociations de la construction. Elle regroupe les 5 syndicats représentatifs de la construction, soit la FTQ-Construction, le Conseil provincial (International), le Syndicat québécois de la construction (SQC), la CSD Construction et la CSN-Construction.

Plus de 3500 travailleuses toujours sans convention collective nationale

Environ 130 centres de la petite enfance membres de l’Association patronale nationale des CPE (APNCPE) refusent de reconnaître l’entente de principe intervenue le 6 novembre dernier entre la Fédération de la santé et des services sociaux, le ministère de la Famille et plusieurs associations patronales. C’est pourquoi plus de 3500 travailleuses et travailleurs œuvrant dans des CPE en Estrie, en Montérégie, à Montréal-Laval et dans le Cœur du Québec participent aujourd’hui à une action de visibilité afin de réclamer que l’entente de principe soit intégrée dans leur convention collective.

L’action d’aujourd’hui coïncide avec la tenue d’une rencontre expresse demandée par la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) avec les porte-paroles de l’APNCPE. La rencontre vise à leur présenter et à leur expliquer la teneur de l’entente convenue en novembre après plus d’une trentaine de séances de négociation. « Ça va faire bientôt trois ans que les travailleuses des CPE sont sans convention collective. Ça suffit ! », affirme Louise Labrie, membre du comité national de négociation et responsable du secteur des CPE à la FSSS–CSN. On espère que l’APNCPE va se résoudre à intégrer la totalité de l’entente négociée et ainsi accélérer la conclusion et la signature définitive des conventions collectives des travailleuses que nous représentons. Dans certaines régions, les négociations viennent à peine de débuter. Ça n’a pas de sens. »

En février 2016, l’APNCPE s’est retirée du processus de négociation nationale pour faire cavalier seul. D’ailleurs, ses cahiers de demandes patronales déposées aux syndicats dans quatre régions comportent des centaines de demandes pourtant déjà réglées au niveau national. Parmi les matières que l’APNCPE cherche à négocier en-dessous de ce qui a été conclu à la table nationale figurent les salaires, la garantie d’heures travaillées par les diverses appellations d’emploi, les ratios enfants/éducatrice, l’intégration de nouvelles appellations d’emploi et les exigences d’obtention de poste, les activités d’encadrement pédagogiques et la participation aux conseils d’administration et aux assemblées générales du CPE, sans compter plusieurs reculs majeurs pour toutes les travailleuses, particulièrement les travailleuses occasionnelles.

« C’est une situation complètement absurde, affirme pour sa part Dany Lacasse, vice-président à la FSSS–CSN et responsable des secteurs privés. Pour nous, il n’est pas question d’accepter que les conditions de travail du personnel soient non seulement différentes mais inférieures selon que le CPE est représenté par l’APNCPE ou par une association patronale qui a participé de bonne foi à la négociation nationale. Il est difficile de comprendre que des parents siégeant au conseil d’administration de leur CPE donnent le mandat à leur association patronale de détériorer les conditions de travail des travailleuses qui s’occupent de leurs enfants au quotidien, malgré qu’une entente nationale soit intervenue. Si l’APNCPE persiste dans cette voie, nous n’aurons d’autre choix que de relancer la mobilisation avec l’appui des 11 000 travailleuses que nous représentons. »

À propos des CPE et de la CSN

Environ 11 000 travailleuses et travailleurs syndiqués répartis dans les quelque 400 CPE sont regroupés dans 37 syndicats affiliés à la FSSS–CSN. Ces syndicats sont aussi affiliés à la CSN qui compte plus de 305 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux.

Des administrateurs du privé ont remplacé la population dans l’administration du réseau

De plus en plus de personnes issues de l’industrie privée des soins de santé occupent des postes d’administrateurs au sein du réseau de la santé et des services sociaux. C’est ce que démontre une étude menée par la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSSCSN) qui met également en lumière la disparition complète des citoyennes et citoyens dans l’administration des établissements issus de la réforme Barrette. Pour la FSSSCSN, cette évolution soulève de nombreux questionnements et il est urgent de donner un coup de barre pour favoriser la participation citoyenne en santé et services sociaux.

La réforme Barrette élimine la population de l’administration du réseau
Lors de la conférence de presse de fin de session parlementaire, le premier ministre Couillard a défendu les méthodes du ministre Barrette en prétendant que ce dernier avait l’intérêt des patientes et patients en tête. Pourtant, l’étude menée par la FSSSCSN illustre la diminution drastique de la place de la population dans l’administration des établissements du réseau. Entre 2002 et aujourd’hui, le nombre de représentantes et représentants élus par la population sur les conseils d’administration est passé de 1400 à 0, en plus d’assister à l’élimination des forums de la population, qui sont passés de 18 à 0.

« Les derniers jours ont laissé place à plusieurs critiques légitimes des méthodes du ministre Barrette. Ce ministre intimidateur a pris le contrôle du réseau en concentrant le pouvoir entre ses mains. Comment le gouvernement Couillard peut-il prétendre mettre les besoins du patient au centre de ses priorités ? Au-delà des grands discours, nous devons juger un gouvernement sur ses actes. La réforme Barrette est celle qui est venue fermer la porte à la population dans l’administration de son réseau public de santé et de services sociaux », explique Jeff Begley, président de la FSSSCSN.

Bien des questions se posent sur les administrateurs des établissements du réseau
L’étude de la FSSSCSN s’intéresse aussi aux profils des membres des CA des établissements du réseau. En procédant à l’examen de tous les administrateurs des établissements, la FSSS a établi trois familles de cas types qui soulèvent de sérieuses questions en matière de gestion des conflits d’intérêts potentiels. Il y a d’abord les membres de CA ayant des liens avec des multinationales de l’industrie de la santé, ensuite ceux qui font affaire dans l’hébergement privé et finalement des médecins qui ont des intérêts privés.

« Comment se fait-il que ces personnes aient été sélectionnées alors pourtant que la législation sur la question des conflits d’intérêts est présente ? Ces administrateurs “indépendants” apparaissent au même moment où le personnel et la population perdent leur place dans l’administration des établissements. C’est tout le contraire qu’on doit faire pour redonner une voix à la population en santé et services sociaux », de conclure Jeff Begley.

 

Une mauvaise solution à un vrai problème

Par Michel Valiquette, trésorier de la Fédération du commerce (CSN), responsable politique du secteur Tourisme, diplômé de l’ITHQ

Sous prétexte de vouloir contrer l’actuelle rareté de main-d’œuvre qui touche la restauration, l’Association des restaurateurs du Québec (ARQ) demande une modification à l’article 50 de la Loi sur les normes du travail touchant aux pourboires.

Leur demande est claire : ils souhaitent pouvoir partager les pourboires des serveuses et des serveurs avec les salariés travaillant aux cuisines afin de valoriser ces métiers. Pour nous, il s’agit d’une mauvaise solution à un problème réel.

À cet égard, nous avons été surpris de l’appui de Liza Frulla, directrice générale de l’Institut de tourisme et d’hôtellerie du Québec, à la demande de l’ARQ. Plus surprenant encore, elle soutient que le travail actuel dans un restaurant se fait désormais en équipe, au lieu de reposer presque entièrement sur le serveur. Pour justifier son appui, elle fait référence à une époque révolue depuis fort longtemps où le travail se faisait au « guéridon », par le serveur, devant les clients, à la table.

Cette vision archaïque des enjeux touchant à la main-d’œuvre de la restauration révèle une faible connaissance de ce milieu.

Pour nous, le partage des pourboires n’est pas une solution puisque cette proposition risque de déplacer le problème de recrutement vers les serveuses et les serveurs.

La Loi sur les normes du travail actuelle est claire : le pourboire versé directement ou indirectement par un client appartient en propre au salarié qui a rendu le service au client. Puisque la dernière révision de cette loi date de 2002, nous sommes d’avis qu’elle répond bien à la réalité des salariés à pourboire.

VALORISER LES MÉTIERS DE LA CUISINE

Pour réellement valoriser le travail exigeant qui est accompli dans les cuisines en restauration, l’ITHQ pourrait, entre autres, faire connaître ce métier peu reconnu. Peu de gens savent qu’on y trouve de nombreux postes intéressants offrant une rémunération décente et une perspective de carrière. Prenons simplement l’exemple éloquent du secteur de l’hôtellerie.

Conscients de la piètre qualité des emplois dans le secteur de l’hôtellerie au milieu des années 80, des hommes et des femmes travaillant dans ce domaine se sont syndiqués et ont développé des stratégies communes de négociation. Au fil des ans, grâce à leur détermination, et surtout à leur solidarité, ils ont réussi à obtenir des conditions de travail décentes qui leur permettent maintenant de faire carrière dans l’industrie.

En fait, les salaires et les avantages sociaux versés dans certains restaurants d’hôtels du Québec sont si avantageux que ces salariés ont des revenus qui les placent dans la classe moyenne.

À ces taux horaires, il nous faut ajouter les avantages sociaux : des vacances bonifiées, des régimes de retraite, des assurances collectives et des clauses favorisant la conciliation famille-travail qui constituent un facteur additionnel d’attraction et de rétention à l’emploi dans ce secteur. Pour arriver à de telles conditions de travail, nous avons misé sur la valorisation de ces emplois. Les faits nous démontrent le succès de cette stratégie.

Une autre avenue qui permettrait de bonifier les conditions des plus bas salariés de la restauration consisterait à promouvoir les revendications de la campagne 5-10-15, soit d’être informés de l’horaire de travail au moins 5 jours à l’avance, de disposer de 10 jours de congés payés annuellement et de recevoir une rémunération minimale de 15 $ l’heure. Nous sommes d’avis que l’ensemble de ces mesures seraient bénéfiques pour les secteurs d’emploi où il y a une rareté de la main-d’œuvre.

Finalement, nous nous opposons à la modification de l’article 50 de la Loi sur les normes du travail parce que nous croyons fermement qu’on ne peut corriger les salaires d’un groupe moins bien payé sur le dos d’un autre groupe mieux payé. Seule une hausse des salaires et des avantages sociaux offerts aux gens de métiers des cuisines pourra répondre à cette rareté de main-d’œuvre.

Comme une ambulance sans roue !

Des paramédics et des membres du personnel du secteur préhospitalier ont déposé aujourd’hui une ambulance dont trois roues sont manquantes devant les bureaux montréalais du ministre de la Santé et des Services sociaux, Gaétan Barrette. Ils ont ensuite livré les trois roues manquantes au bureau du premier ministre, Philippe Couillard, l’invitant à prendre contact avec M Barrette pour favoriser un déblocage rapide des négociations. Les syndicats CSN du secteur préhospitalier sont sans convention collective depuis le 31 mars 2015. Ils manifestent actuellement et jusqu’à 13 h, devant le 2021, avenue Union, à Montréal et se rendront ensuite aux bureaux montréalais de Philipe Couillard.

« Nos négociations n’avancent plus, explique le représentant du secteur préhospitalier à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), Jean Gagnon. Cela fait un bout de temps que nous avons convenu de la carrosserie. Ce qui nous manque maintenant, ce sont trois roues : la surcharge de travail, les horaires de faction et les matières monétaires avec la CSAQ,  Une ambulance ne peut pas rouler sans ces trois roues ; nous ne pouvons pas régler l’ensemble des conventions sans ces trois éléments. Une entente est à portée de main mais du travail reste à faire. »

Enjeux
Partout au Québec les syndicats CSN représentant 3600 paramédics, répartitrices, répartiteurs et employé-es de soutien de tout le Québec sont tous à la recherche de contrats de travail s’appuyant sur les paramètres qui ont permis de conclure une entente de principe chez Urgences-santé en juillet dernier.

Pour compléter une entente de principe, il faudra :

  • Un comité de fardeau de tâches dans toutes les entreprises représentées par la Coalition (CETAM, CTAQ, CTAE, APAR) et par la CSAQ permettant d’agir sur la surcharge de travail à partir de données probantes. Les syndicats veulent traiter les problèmes dès qu’ils se manifestent. La surcharge de travail entraîne des délais d’intervention auprès de la population.
  • La conversion immédiate d’horaires de faction (7/14) en horaires à l’heure dans les zones prioritaires et des règles claires de conversions futures. Ces horaires font en sorte qu’en plusieurs endroits du Québec, les paramédics n’ont pas de cadre horaire. Ils doivent plutôt être pleinement disponibles, sur appel, durant une période de 7 jours consécutifs ce qui entraîne des délais d’intervention auprès de la population.
  • Une entente entre la Corporation des services ambulanciers du Québec (CSAQ), l’un des deux regroupements d’employeurs privés, et le ministère de la Santé et des Services sociaux, afin de nous permettre de finaliser une entente de principe sur les matières monétaires.

Chez Urgences-santé, le Syndicat du préhospitalier, représentant quelque 950 paramédics de Montréal et de Laval a conclu une entente de principe en juillet dernier. Toutefois, elle n’est complète seulement que depuis hier soir, 21h15, heure à laquelle ont été complétées les négociations avec toutes les parties au nouveau régime de retraite provincial.

Verre : la fin du gaspillage

La campagne Verre : la fin du gaspillage est lancée aujourd’hui par 3 organisations syndicales pour instaurer une consigne sur les bouteilles de vin et de spiritueux vendues par la Société des alcools du Québec (SAQ). Le samedi 9 décembre, des membres de ces 3 organisations, soit la Confédération des syndicats nationaux (CSN), le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP-Québec FTQ) et le Syndicat des Métallos (FTQ), seront dès 10 h devant une vingtaine de succursales de la SAQ à travers le Québec avec une pétition, question d’inviter les Québécois à « signer pour la consigne ».

En conférence de presse ce matin, les leaders syndicaux ont présenté une animation sur la campagne qui circulera sur les médias sociaux pour une consigne sur les bouteilles de vin et de spiritueux.

Pour l’heure, seulement 14 % du verre placé dans les bacs ou les sacs de recyclage par les citoyens est bel et bien recyclé. «  Les taux de recyclage sont gênants. Des travailleuses et travailleurs sont blessés dans les centres de tri en manipulant du verre cassé, dont le contenu vient souvent souiller les autres matières. La consigne fonctionne très bien sur les bouteilles de bière classiques, avec un taux de recyclage et de récupération qui frise les 100 %. Il y a de quoi s’en inspirer afin de créer des emplois pour un réel recyclage du verre », croit le président de la CSN, Jacques Létourneau, qui était accompagné d’Alexandre Joly, président du Syndicat des employés de magasin et de bureau de la SAQ-CSN (SEMB-SAQ).

Une consigne sur les bouteilles de vin et de spiritueux permettrait de récolter le verre séparément, de le traiter plus facilement pour qu’il puisse entrer à nouveau dans la composition de verre. « Actuellement, l’usine québécoise qui fabrique des contenants en verre doit importer de l’étranger du verre broyé à grands frais. Pourtant avec une consigne, elle pourrait s’approvisionner à même le verre recyclé au Québec, augmenter la proportion de verre dans ses recettes et ainsi réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) produites lors de la fabrication », illustre l’adjoint au directeur québécois des Métallos, Dominic Lemieux, qui avait à ses côtés Éric Provencher, le président de la section locale 206G des Métallos représentant les travailleurs d’Owens Illinois.

La campagne Verre : la fin du gaspillage propose d’instaurer une consigne de 25 ¢ sur chaque bouteille vendue par la SAQ, qui pourrait même être remboursée sur la carte de fidélité de la société d’État, la carte Inspire, lors du retour des bouteilles. « La société d’État doit être un citoyen corporatif exemplaire. Elle doit prendre ses responsabilités. Nous sommes une des seules provinces au pays à ne pas avoir de consigne sur les bouteilles de vin et de spiritueux et on voit où ça nous a menés, avec des taux faméliques de recyclage et de récupération. Une consigne, c’est bon pour l’environnement, c’est bon pour l’économie du Québec et c’est bon pour l’emploi », ajoute le président du SCFP-Québec, Denis Bolduc, flanqué du président du Syndicat de la SAQ‑SCFP 3535, Joel Latour.

Une copie PDF de la pétition peut être téléchargée sur les sites csn.qc.ca, scfp.qc.ca et metallos.ca. Elle sera au cours des prochains mois diffusée sur le site de l’Assemblée nationale.

Des militants seront donc postés de 10 h à 14 h le samedi 9 décembre prochain devant les SAQ suivantes pour faire signer la pétition. Les 3 organisations syndicales invitent les citoyens à se joindre à eux pour signer et aider à faire signer la pétition aux endroits suivants :

Montréal :

  • SAQ Dépôt, Marché Central, 1001, rue du Marché central
  • SAQ Beaubien, 900, rue Beaubien Est, Montréal
  • SAQ Atwater, 155, avenue Atwater, Montréal

Vaudreuil : SAQ Dépôt, 22600, chemin Dumberry, Vaudreuil-Dorion
Saint-Hubert : SAQ Dépôt, 1525, boulevard des Promenades, Saint-Hubert
Sorel-Tracy SAQ, 340, boulevard Poliquin
Saint-Jean-sur-Richelieu : SAQ, 1095, boulevard du Séminaire Nord
Blainville : SAQ Dépôt, 1395, boulevard Michèle-Bohec
Terrebonne : SAQ, 241, rue des Migrateurs
Sherbrooke : SAQ Dépôt, 540, boulevard Jean-Paul-Perreault
Drummondville SAQ, 695, boulevard Saint-Joseph
Trois-Rivières : SAQ Dépôt, 3305, boulevard des Récollets
Québec :

  • SAQ Dépôt 2900, rue Einstein
  • SAQ, 853, rue Saint-Jean

Saint-Georges : SAQ, 15 655, boulevard Lacroix
Saguenay : SAQ Dépôt, 1898, boulevard Talbot
Rimouski : SAQ, 457, boulevard St Germain, Rimouski
Sept-Îles SAQ, 649, boulevard Laure
Rouyn-Noranda SAQ, 200, boulevard Rideau

Bien du travail reste à faire pour éliminer les violences envers les femmes

La CSN joint sa voix à tous les groupes qui commémorent aujourd’hui la tragédie du 6 décembre 1989 de l’école Polytechnique pour faire acte de mémoire et rendre hommage aux 14 femmes qui ont perdu la vie en ce jour fatidique.

« Des femmes voulant contribuer à façonner notre société, à l’égal de leurs compagnons d’études, ont été la cible d’un homme qui les haïssait parce qu’elles étaient des femmes et qui a froidement décidé de les assassiner pour cette raison. Ce geste inqualifiable constitue une forme extrême des violences sexistes que nous ne devons jamais cesser de combattre », a souligné d’entrée de jeu Véronique De Sève, vice-présidente de la CSN.

« Les nombreuses dénonciations des dernières semaines concernant des violences et du harcèlement subis par des femmes au quotidien nous font prendre la juste mesure du sexisme ambiant et des rapports inégaux entre les sexes qui perdurent en 2017. Cet électrochoc collectif nous prouve que la culture du viol existe au Québec et ailleurs et qu’à aucun moment, nous ne pouvons baisser la garde : j’invite les hommes et les femmes, ensemble, à ne tolérer aucun geste violent, aucune parole dévalorisante ou dégradante dirigée expressément vers une femme. Il faut éliminer à la source les comportements intolérables », a-t-elle enchaîné.

La vice-présidente de la CSN insiste. « Les voix se sont élevées pour dénoncer les abus dont les femmes font l’objet, elles ne doivent surtout pas s’éteindre. Il faut briser l’impunité dont bénéficient depuis trop longtemps des personnes aux comportements violents dans différents milieux et c’est en grande partie par la prise de parole et la dénonciation que nous parviendrons à les pousser dans leurs derniers retranchements. »

Véronique De Sève rappelle par ailleurs que les syndicats ont un grand rôle à jouer pour enrayer le phénomène de violence et de harcèlement dont souffrent notamment les femmes au travail. « La CSN s’est dotée depuis longtemps d’une politique de prévention pour aider ses syndicats à adapter leurs moyens afin de prévenir et de faire cesser ces comportements. Cette politique vient d’être réactualisée pour mieux refléter certaines préoccupations actuelles, notamment dans le chapitre concernant la violence et le harcèlement à caractère sexuel. La CSN ne fera aucun compromis pour lutter contre toutes les formes de violences envers les femmes dans les milieux de travail québécois », conclut-elle.

100 voix face à l’injustice

Plus d’une centaine de personnalités et représentants des milieux culturels, syndicaux et d’affaires ont uni leurs voix en appui à la déclaration suivante :
« On ne peut permettre aux géants étrangers d’échapper aux taxes que toutes les entreprises d’ici doivent prélever. Il faut corriger cette injustice qui pénalise nos entreprises, nos artistes, nos artisans et nos travailleurs. Tous ensemble, nous avons le devoir de protéger la culture du Québec et du Canada. »

Cette déclaration est co-signée par :

  • Aetios Productions, Fabienne Larouche et Michel Trudeau
  • Alex Nevsky
  • Alliance des producteurs francophones du Canada (APFC)
  • Alliance québécoise des techniciens de l’image et du son (AQTIS)
  • Amalga Créations Médias, André Dupuy
  • AMIS de la radiodiffusion canadienne
  • Analekta, François Mario Labbé
  • Arrimage, Corporation culturelle des Iles de la Madeleine
  • Association des agences de communications créatives (A2C), Dominique Villeneuve
  • Association des distributeurs exclusifs de livres en langue française (ADELF)
  • Association des libraires du Québec (ALQ)
  • Association des professionnels de l’édition musicale (APEM)
  • Association des propriétaires de cinémas du Québec (APCQ)
  • Association des réalisateurs et réalisatrices du Québec (ARRQ)
  • Association nationale des éditeurs de livres (ANEL)
  • Association québécoise de la production médiatique (AQPM)
  • Association québécoise de l’industrie du disque, du spectacle et de la vidéo (ADISQ), Claude Larivée
  • Audiogram
  • Bell, Martine Turcotte
  • Bell Média, Gerry Frappier
  • Charles Lafortune
  • Cinémaginaire, Denise Robert
  • Claude Fournier
  • Cogeco, Louis Audet
  • Conseil de la culture du Bas-Saint-Laurent
  • Conseil des métiers d’arts du Québec (CMAQ)
  • Conseil du patronat du Québec (CPQ), Yves-Thomas Dorval
  • Conseil provincial du secteur des communications (CPSC), Alain Caron
  • Conseil québécois des arts médiatiques (CQAM)
  • Conseil québécois du commerce de détail (CQCD), Léopold Turgeon
  • Conseil québécois du patrimoine vivant (CQPV)
  • Copibec
  • Confédération des syndicats nationaux (CSN), Jacques Létourneau
  • Culture Saguenay-Lac-Saint-Jean
  • Danielle Trottier
  • Denys Arcand
  • Encore Télévision, François Rozon
  • Éric Bruneau
  • L’Équipe Spectra, Francos de Montréal et Festival International de Jazz de Montréal, Jacques-André Dupont
  • Espace GO, Ginette Noiseux
  • evenko, Jacques Aubé
  • Fédération culturelle canadienne-française (FCCF)
  • Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ), Stéphane Forget
  • Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ), Daniel Boyer
  • Fédération nationale des communications (FNC-CSN), Pascale St-Onge
  • Festival de musique émergente, Sandy Boutin
  • Festival du nouveau cinéma, Nicolas Girard-Deltruc
  • Festival en chanson de Petite-Vallée, Alan Côté
  • Festival international de poésie de Trois-Rivières, Gaston Bellemare
  • Festival TransAmériques, Charles Milliard
  • Forum for Research and Policy in Communications (FRPC)
  • Front des réalisateurs indépendants du Canada (FRIC)
  • Groupe Capitales Médias, Claude Gagnon
  • Groupe TVA, France Lauzière
  • Groupe V Média, Maxime Rémillard
  • Guilde des musiciens et musiciennes du Québec, Luc Fortin
  • Guy Nadon
  • Guylaine Tremblay
  • Jacques Nantel, professeur émérite et fondateur de la Chaire de commerce électronique RBC groupe financier, HEC Montréal
  • Jean Beaudin
  • Jean-Claude Lord
  • Jean-Philippe Dion
  • Karine Vanasse
  • KOTV, Louis Morissette
  • Le Devoir, Brian Myles
  • Librairies indépendantes du Québec (LIQ)
  • Luc Dionne
  • Luc Godbout, professeur titulaire et chercheur à la Chaire de recherche en fiscalité et en finances publiques, Université de Sherbrooke
  • Mario Jean
  • Martin Matte
  • Marwah Rizqy, professeur adjointe, Université de Sherbrooke
  • Michelle Allen
  • Mitsou Gélinas
  • L’Observatoire du documentaire
  • Patrice Godin
  • Patrick Huard
  • Paul Dupont-Hébert
  • Peter Simons
  • Pixcom, Nicola Merola
  • Productions Déferlantes, Benoit Clermont
  • Québec Cinéma
  • Québecor, Pierre Karl Péladeau
  • Regroupement des artistes en arts visuels du Québec (RAAV)
  • Regroupement des artistes interdisciplinaires du Québec (RAIQ)
  • Réseau indépendant des diffuseurs d’événements artistiques unis (RIDEAU)
  • Réseau COOPSCO
  • Rose Films, Marie-Josée Raymond
  • Sphère Média Plus, Jocelyn Deschênes
  • Société canadienne des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique (SOCAN)
  • Société civile des auteurs multimédia (SCAM)
  • Société de développement des entreprises culturelles (SODEC), Monique Simard
  • Société de gestion collective des droits des producteurs de phonogrammes et de vidéogrammes du Québec (SOPROQ)
  • Société des auteurs de radio, télévision et cinéma (SARTEC)
  • Société des auteurs et compositeurs dramatiques (SACD)
  • Société du droit de reproduction des auteurs compositeurs et éditeurs au Canada (SODRAC)
  • Société professionnelle des auteurs et des compositeurs du Québec (SPACQ)
  • Sophie Lorain
  • Stéphane Laporte
  • Stingray, Eric Boyko
  • Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), Denis Bolduc
  • Syndicat des communications de Radio-Canada (SCRC)
  • Télé-Québec, Marie Collin
  • Théâtre du Nouveau Monde, Lorraine Pintal
  • Théâtre du Rideau Vert, Denise Filiatrault, Céline Marcotte
  • TV5, Marie-Philippe Bouchard
  • Unifor
  • Union des artistes (UDA), Sophie Prégent
  • Union des écrivaines et des écrivains québécois (UNEQ)
  • Vidéotron, Manon Brouillette
  • XPND Capital, Alexandre Taillefer
  • Yan England

Nous invitons la population à partager la déclaration par l’entremise de la photo ci-dessus ainsi que du mot-clic #100voix.

La discrimination systémique existe bel et bien au Québec

La CSN participe aujourd’hui au Forum sur la valorisation de la diversité et la lutte contre la discrimination. Organisé par le ministère  de l’Immigration, de la Diversité, et de l’Inclusion (MIDI), ce forum réuni plusieurs représentants des différents paliers gouvernementaux, ainsi que des acteurs des milieux économiques, culturels et communautaires, qui discuteront principalement des questions liées à l’emploi, à la formation et à la francisation.

Regarder le Forum en direct

À l’origine, cette consultation ratissait bien plus large et avait comme objectif d’examiner l’ensemble des enjeux touchant le racisme et la discrimination systémique sous la forme d’une consultation publique confiée à la  Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse (CDPDJ). Pour la CSN, la mutation de la consultation ainsi que le retrait de la CDPDJ à la tête des débats est fort regrettable. Afin d’enrayer le racisme à travers les différentes sphères de notre société, il faut avant tout reconnaître l’existence même de la discrimination systémique au Québec.

Engager un dialogue constructif visant des correctifs significatifs et durables
Malgré le fait que le forum n’aborde pas des enjeux importants liés éducation, la santé et les services sociaux, le logement, la sécurité publique et la culture, la CSN a tout de même préparé un mémoire afin de démontrer quelques discriminations auxquelles font face les personnes immigrantes et les personnes racisées.

Consulter la version intégrale du mémoire de la CSN


Expérience professionnelle

Un sondage du Conseil du patronat du Québec révèle que 33 % des entreprises ne sont pas favorables à embaucher des immigrantes et des immigrants sans expérience au Québec.

Taux de chômage

En septembre 2017,  alors que le taux de chômage des personnes nées au pays s’élevait à 5,4 % au Québec, il était de 8,8 % chez les personnes immigrantes. Le plus grand écart se situait chez les personnes arrivées depuis moins de cinq ans dont le taux de chômage atteignait 17 %.

Disparité de revenus

En 2010, les membres d’une minorité visible nés au Canada et qui ont fait des études universitaires gagnaient en moyenne 87 cents, contre un dollar pour les universitaires dont la peau est de couleur blanche. Cela équivaut à un écart salarial de près de 13 %. L’écart salarial varie selon les provinces, et le Québec se classe au dernier rang avec un écart de près de 20 %.

Décrochage

Les élèves issus de l’immigration connaissent un plus fort taux de décrochage scolaire, puisque leur taux de sortie sans diplôme ou autre qualification est de 27 % alors qu’il est plutôt de 13 % pour les autres élèves du Québec.

Francisation

Plus de 200 000 immigrants, soit 20 % de l’ensemble de la population immigrée du Québec, ne parlent pas le français, même si certains sont ici depuis plus de 30 ans. Il est temps d’agir et de mettre les efforts nécessaires pour offrir la chance à tous les nouveaux arrivants d’acquérir une langue essentielle à leur intégration et pour préserver une des caractéristiques distinctes de la société québécoise : le français.

Une mauvaise solution à un vrai problème

Sous prétexte de vouloir contrer l’actuelle rareté de main-d’œuvre qui touche la restauration, l’Association des restaurateurs du Québec (ARQ) demande une modification à l’article 50 de la Loi sur les normes du travail touchant aux pourboires.

Leur demande est claire : ils souhaitent pouvoir partager les pourboires des serveuses et des serveurs avec les salariés travaillant aux cuisines afin de valoriser ces métiers. Pour nous, il s’agit d’une mauvaise solution à un problème réel.

À cet égard, nous avons été surpris de l’appui de Liza Frulla, directrice générale de l’Institut de tourisme et d’hôtellerie du Québec, à la demande de l’ARQ. Plus surprenant encore, elle soutient que le travail actuel dans un restaurant se fait désormais en équipe, au lieu de reposer presque entièrement sur le serveur. Pour justifier son appui, elle fait référence à une époque révolue depuis fort longtemps où le travail se faisait au « guéridon », par le serveur, devant les clients, à la table.

Cette vision archaïque des enjeux touchant à la main-d’œuvre de la restauration révèle une faible connaissance de ce milieu.

Pour nous, le partage des pourboires n’est pas une solution puisque cette proposition risque de déplacer le problème de recrutement vers les serveuses et les serveurs.

La Loi sur les normes du travail actuelle est claire : le pourboire versé directement ou indirectement par un client appartient en propre au salarié qui a rendu le service au client. Puisque la dernière révision de cette loi date de 2002, nous sommes d’avis qu’elle répond bien à la réalité des salariés à pourboire.

VALORISER LES MÉTIERS DE LA CUISINE

Pour réellement valoriser le travail exigeant qui est accompli dans les cuisines en restauration, l’ITHQ pourrait, entre autres, faire connaître ce métier peu reconnu. Peu de gens savent qu’on y trouve de nombreux postes intéressants offrant une rémunération décente et une perspective de carrière. Prenons simplement l’exemple éloquent du secteur de l’hôtellerie.

Conscients de la piètre qualité des emplois dans le secteur de l’hôtellerie au milieu des années 80, des hommes et des femmes travaillant dans ce domaine se sont syndiqués et ont développé des stratégies communes de négociation. Au fil des ans, grâce à leur détermination, et surtout à leur solidarité, ils ont réussi à obtenir des conditions de travail décentes qui leur permettent maintenant de faire carrière dans l’industrie.

En fait, les salaires et les avantages sociaux versés dans certains restaurants d’hôtels du Québec sont si avantageux que ces salariés ont des revenus qui les placent dans la classe moyenne.

À ces taux horaires, il nous faut ajouter les avantages sociaux : des vacances bonifiées, des régimes de retraite, des assurances collectives et des clauses favorisant la conciliation famille-travail qui constituent un facteur additionnel d’attraction et de rétention à l’emploi dans ce secteur. Pour arriver à de telles conditions de travail, nous avons misé sur la valorisation de ces emplois. Les faits nous démontrent le succès de cette stratégie.

Une autre avenue qui permettrait de bonifier les conditions des plus bas salariés de la restauration consisterait à promouvoir les revendications de la campagne 5-10-15, soit d’être informés de l’horaire de travail au moins 5 jours à l’avance, de disposer de 10 jours de congés payés annuellement et de recevoir une rémunération minimale de 15 $ l’heure. Nous sommes d’avis que l’ensemble de ces mesures seraient bénéfiques pour les secteurs d’emploi où il y a une rareté de la main-d’œuvre.

Finalement, nous nous opposons à la modification de l’article 50 de la Loi sur les normes du travail parce que nous croyons fermement qu’on ne peut corriger les salaires d’un groupe moins bien payé sur le dos d’un autre groupe mieux payé. Seule une hausse des salaires et des avantages sociaux offerts aux gens de métiers des cuisines pourra répondre à cette rareté de main-d’œuvre.

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Abolition de la fonction de commissaire à la santé et au bien-être : une erreur

En adoptant le projet de loi 150, le gouvernement fera disparaître définitivement le poste de Commissaire à la santé et au bien-être (CSBE). Ce serait une erreur, déplorent les intervenants du milieu de la santé et des services sociaux réunis en collectif autour de 15 grandes solutions visant à assurer la pérennité du système de santé. Ils déplorent que le gouvernement ait fermé la porte à toute consultation sur cette décision lourde de sens. Rappelons que cette fonction avait été créée par le premier ministre, Philippe Couillard lui-même, alors qu’il était ministre de la Santé et des Services sociaux, en 2005.

« Gérant plus de la moitié du budget de l’État, le ministère de la Santé et des Services sociaux doit être suivi de près par un organisme qui a les coudées franches, qui ne dépend pas du ministre lui-même », explique le président de l’Association médicale du Québec (AMQ), Dr Hugo Viens.

« Très souvent, les interventions du commissaire, véritable chien de garde du système de santé ont permis d’identifier des problèmes concrets et ont contribué à améliorer les choses.  C’est un contre-pouvoir très important », renchérit le vice-président de la Confédération des syndicats nationaux (CSN), Jean Lacharité.

« C’est aussi un forum qui permet à tous les acteurs de s’exprimer sur l’état du réseau pour l’améliorer en dehors du carcan partisan. On nous promet que le rôle du commissaire continuera d’être assumé par des organismes à l’intérieur même du ministère. Nous n’y croyons pas », ajoute le président de l’Alliance des patients pour la santé (APS), Jérôme Di Giovanni.

Le 23 octobre, l’APS, l’AMQ, la CSN et l’Association des cadres supérieurs de la santé et des services sociaux (ACSSSS) présentaient 15 solutions pour redresser le système de santé. « Nous pensons que la gouvernance du réseau ne va pas dans le bon sens actuellement. Nous croyons qu’il faut renforcer les mécanismes de participation et de consultation de la population, réviser le partage des pouvoirs au sein des mégastructures et les dépolitiser. Quant à la fonction de Commissaire à la santé et au bien-être, relevant non pas du gouvernement, mais de l’Assemblée nationale, elle demeure essentielle à nos yeux », conclut la présidente de l’ACSSSS, Carole Trempe.

Ensemble, préparons un monde sans VIH/SIDA !

Dans le cadre de la journée mondiale de lutte contre le VIH/SIDA, le comité LGBT de la FSSS-CSN a tenu un kiosque en marge du conseil fédéral régulier pour sensibiliser les délégué-es sur les enjeux de cette journée.

C’est près de 400 délégué-es qui ont été rencontrés et qui ont été invités à porter le ruban rouge pour commémorer la mémoire de ceux et celles qui sont décédés en raison du VIH/SIDA. Ce kiosque était aussi l’occasion de sensibiliser le public au sida et à la pandémie du virus du VIH.

Agir en prévention pour un monde sans VIH/SIDA

Durant la journée, les représentants du comité LGBT de la FSSS-CSN ont entretenu les délégué-es sur certaines approches de prévention du VIH/SIDA.

Le comité a notamment présenté l’usage correct et régulier du Truvada oral à titre de Prophylaxie préexposition (PrEP) et l’usage correct et régulier du condom.

La PrEP peut être utilisée par les hommes et les femmes qui estiment avoir un risque élevé d’acquisition du VIH, souhaitent renforcer leur protection contre le VIH (condom + PrEP) ou n’utilisent pas ou peu le condom pour des raisons diverses. C’est aussi un outil de prévention adapté pour les couples sérodifférents dont la personne vivant avec le VIH n’a pas une charge virale indétectable.

La PrEp diminue les risques de transmission du VIH, mais non des autres infections transmises sexuellement et par le sang (ITSS).

Ce traitement peut être prescrit pour un patient qui a un ou plusieurs partenaires infectés par le VIH, ou encore à un patient qui a une activité sexuelle dans un environnement ou un milieu social où la prévalence est élevée et remplit une ou plusieurs des conditions suivantes :

  • Utilisation non systématique ou absence d’utilisation de préservatif (condom)
  • Diagnostic d’infection transmise sexuellement
  • Échange de relations sexuelles contre des biens tels que l’argent, de la nourriture, un abri ou de la drogue
  • Utilisation de drogues illicites ou dépendance à l’alcool
  • Incarcération
  • Partenaires dont le statut sérologique pour le VIH-1 est inconnu, mais qui remplissent n’importe laquelle des conditions ci-dessus.

La consommation de ce médicament est étroitement surveillée avec des suivis aux 3 mois en général. Le Truvada est maintenant disponible en générique (Teva emtricitabine Tenofovir), ce qui permet d’en réduire le coût de façon importante pour les patients.

Plusieurs études démontrent l’efficacité de la PrEp pour réduire la présence du VIH/SIDA. Le ministère de la Santé et des Services sociaux cite d’ailleurs plusieurs de ces études dans cet avis.

Pour vous informer sur ce traitement, nous invitons à consulter cette brochure sur la PrEp.

Tous ensemble, continuons de préparer un monde sans VIH/SIDA !

Menace de mises à pied massives à la Télé-université (Téluq)

Réunis en assemblée générale le 29 novembre, les membres du Syndicat des tuteurs et tutrices de la Télé-université (STTTU) ont pu mesurer l’ampleur de la réorganisation initiée par leur employeur depuis plus d’un an.

Après avoir transféré en sous-traitance l’encadrement d’environ 37 % des étudiants-es, provoquant la mise à pied d’une quarantaine de tuteurs et de tutrices, la direction de la l’université se livre à une seconde attaque. Elle crée des postes de « professeurs-es sous contrat », qui reprendront l’encadrement des étudiants-es, une tâche effectuée depuis toujours par les tuteurs et les tutrices. De l’aveu même du porte-parole patronal, ceux-ci vont perdre 75 % de leurs tâches d’ici quelques semaines en raison de la restructuration. Ce chiffre ne tient pas compte des étudiants-es déjà transféré-es au sous-traitant.

Le Syndicat a entrepris plusieurs recours juridiques, mais ce qui va, souhaitons-le, contribuer à sauver les emplois est la mobilisation des 200 tuteurs et tutrices dont plusieurs ont plus de vingt ans d’expérience à l’Université TÉLUQ. Solidarité !

 

Une légère amélioration, mais un retard bien réel

Malgré une légère amélioration, le retard de la rémunération des salarié-es du secteur public demeure bien réel, constatent les centrales syndicales à la lumière des résultats de l’enquête annuelle de l’Institut de la statistique du Québec (ISQ) publiée ce matin.

Alors que le retard de la rémunération globale – incluant le régime de retraite et autres avantages sociaux – qu’accusent les employé-es de l’État par rapport aux autres salariés québécois était de 9,3 % l’an dernier, cet écart se situe aujourd’hui à 8,6 %, observe l’ISQ.

« Si les libéraux avaient fait d’autres choix budgétaires que de couper dans tous les réseaux publics, d’en mettre plein les poches aux médecins et de distribuer des bonbons électoraux, ce retard salarial aurait pu être réglé depuis longtemps, constate le président de la CSN, Jacques Létourneau. Malgré les surplus budgétaires annoncés récemment par le ministre Leitao, le gouvernement choisit délibérément de maintenir la rémunération de ses propres employé-es en deçà de la moyenne québécoise. »

Pour la présidente de la CSQ, Louise Chabot, ce retard salarial contribue à la rareté et aux pénuries croissantes de main-d’œuvre dans les réseaux de l’éducation, de la santé et des services sociaux et de la fonction publique. « Non seulement le gouvernement coupe de nombreuses ressources, ce qui augmente la charge de travail des salarié-es du secteur public, mais il refuse en plus de les rémunérer équitablement par rapport aux autres travailleuses et travailleurs québécois. Cela n’encourage pas la relève à faire carrière dans le secteur public. Qui assumera l’éducation de nos enfants, qui prendra en charge les soins de santé pour nos concitoyens plus vulnérables s’il demeure désavantageux de travailler dans nos réseaux publics? »

« Lors de sa mise à jour économique, Carlos Leitao reconnaissait que les augmentations salariales accrues dans le secteur privé, l’an dernier et au cours des années à venir, ont un effet bénéfique sur la croissance économique et les revenus de l’État, souligne Daniel Boyer, président de la FTQ. Il serait temps que le gouvernement, le plus gros employeur du Québec, commence par donner l’exemple avec ses propres salariés! »

Donner de l’oxygène au personnel du réseau de la santé et des services sociaux

Pour la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN), les négociations locales qui débutent dans plusieurs CISSS et CIUSSS du Québec doivent être l’occasion de donner de l’oxygène au personnel de plus en plus essoufflé du réseau. C’est le message que les délégué-es de la FSSS-CSN ont lancé ce midi en faisant une chaîne humaine devant l’Hôpital Sainte-Croix, à Drummondville.

Pour une bonne convention locale négociée
Rassemblés en conseil fédéral à Drummondville, les 400 délégué-es de la FSSS-CSN ont profité de l’occasion pour débuter la mobilisation en appui aux négociations locales. Suite à la fusion des accréditations syndicales dues à l’adoption du projet de loi 10, l’ensemble des syndicats touchés par les fusions doivent négociées de nouvelles conventions collectives locales. Si certaines clauses font partie des conventions collectives nationales, d’autres sont à négocier au niveau local.

« Les négociations locales débutent un peu partout au Québec. Nous suivons ça de près. Tous les indicateurs sont au rouge dans le réseau de la santé et des services sociaux. Les arrêts de travail atteignent des sommets inégalés. Les gens quittent le réseau en raison de la surcharge de travail. Il faut profiter de ces négociations pour changer de cap et redonner de l’oxygène au personnel. C’est la seule manière d’améliorer les services à la population. Ces négociations locales sont une opportunité pour les employeurs des méga-établissements d’établir un dialogue avec les syndicats. C’est un dialogue essentiel si on va trouver des moyens pour améliorer le climat de travail », lance Jeff Begley, président de la FSSS-CSN.

Des négociations locales cruciales !
Ces négociations sont d’une importance cruciale. Les parties locales sont responsables de la négociation de 26 stipulations locales. La FSSS craint que les CISSS et CIUSSS aient pour objectif d’augmenter la mobilité et la flexibilité du personnel durant ces négociations. De tels objectifs ne permettent pourtant pas d’atténuer les nombreux problèmes vécus actuellement par le personnel du réseau.

« Si on veut aider le personnel épuisé du réseau, on doit faire tout autrement que de poursuivre sur la voie de la flexibilité à tout prix ! C’est pourquoi nous aurons des priorités de négociation pour améliorer les conditions de travail, notamment pour exiger plus de stabilité, pour la conciliation famille-travail-études et pour moins de précarité au travail. Le personnel du réseau subit la réforme Barrette et les compressions budgétaires et il ne passe pas une semaine sans qu’on ne parle des problèmes qu’ils vivent. Il est temps que les employeurs entendent ce message de détresse ! », de conclure Jeff Begley.

Pour des solutions durables

Pour les syndicats du secteur préhospitalier affiliés à la CSN, l’annonce faite aujourd’hui par le ministre de la Santé et des Services sociaux, Gaétan Barrette, quant à l’ajout de ressources va dans le bon sens, mais elle ne répond pas entièrement aux priorités des 3600 paramédics, répartitrices, répartiteurs et employé-es de soutien du secteur préhospitalier.

« En ce qui a trait à la surcharge de travail, l’annonce d’aujourd’hui permettra certainement d’améliorer la situation, explique le représentant du secteur préhospitalier à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), Jean Gagnon. Toutefois, nous maintenons qu’il faut mettre en place un comité permanent de fardeau de tâche dans chaque entreprise ambulancière. En fait, un tel mécanisme nous permettra d’agir dès les premiers symptômes pour répondre plus rapidement aux besoins de la population. Ainsi, nous éviterons au ministre, selon ses propres paroles, de devoir réagir à nos dénonciations publiques. »

« Quant à la conversion des horaires de faction en horaires à l’heure, un autre pas est fait dans la bonne direction, mais il demeure certaines zones où les horaires devraient être convertis de façon prioritaire. De plus, les critères sur lesquels les évaluations sont faites pour modifier les horaires de factions doivent être partagés par l’ensemble des intervenants du secteur. Ce n’est pas normal que de telles décisions — qui vont dans le sens de l’amélioration des services à la population — reposent chaque fois que sur notre capacité de mobilisation syndicale », poursuit Jean Gagnon.

Négociations
Par ailleurs, la FSSS–CSN partage la préoccupation du ministre quant à la négociation. La FSSS–CSN considère que des ententes de principe sont à portée de main à toutes les tables, à condition que toutes les parties se rallient au nouveau régime de retraite à prestations déterminées. Par ailleurs, il faut que tous les employeurs acceptent l’introduction d’un comité de fardeau de tâche. Enfin, les syndicats attendent du Ministère qu’il s’engage à regarder, avec les syndicats, des solutions à long terme sur l’important enjeu de la conversion des horaires de faction.

Le ministre Barrette doit joindre les actes à la parole et débloquer les mandats de négociation

Réunies devant l’Assemblée nationale aujourd’hui, après avoir manifesté à Montréal la semaine dernière, des sages-femmes venues des quatre coins du Québec ont sommé le ministre Barrette de donner à ses représentants du ministère de la Santé et des Services sociaux les mandats nécessaires pour que la négociation démarre enfin.

« La semaine dernière, le ministre a déclaré qu’il était en accord avec nos demandes — ce qui nous a étonnées, mais qui nous a réjouies — et a affirmé que le problème résidait dans notre supposé refus de nous soumettre à un exercice de reddition de comptes. Cette affirmation est évidemment non fondée, puisque nous avons développé la reddition de comptes conjointement avec le ministre, à sa demande en 2014. Celle-ci lui permet de s’assurer que les sages-femmes respectent leurs obligations contractuelles en matière de suivis complets », souligne d’entrée de jeu l’une des porte-parole du Regroupement Les Sages-femmes du Québec, Marie-Pier Mainville.

Se recentrer sur la négociation
« Il semble y avoir un manque de communication entre le ministre et ses représentants à la table de négociation, enchaîne-t-elle. Nous avons accepté que les données contenues dans la reddition de comptes soient transmises aux établissements. Le ministre ne semblait pas être au courant la semaine dernière. Maintenant qu’il s’est probablement mis à jour sur le dossier, et qu’il se dit en accord avec nos demandes, il n’y a aucune raison pour qu’on ne puisse pas enfin s’engager dans cette négociation et aborder le cœur des enjeux dont nous voulons discuter. »

Rappelons que les sages-femmes demandent notamment l’amélioration du forfait de garde, le remboursement de frais de kilométrage et l’attribution de certaines primes, comme celles qui visent à assurer les services à des clientèles en situation de vulnérabilité ou aux populations dans le Grand Nord.
« Les sages-femmes sont des professionnelles de première ligne dans le réseau de la santé au Québec et elles ont exprimé des demandes très légitimes au gouvernement pour mieux les soutenir dans plusieurs aspects de leur travail, souligne pour sa part la présidente de la Fédération des professionnèles–CSN, Ginette Langlois. Un accouchement avec une sage-femme engendre d’immenses bénéfices à tous les points de vue. Leur accompagnement tout au long de la grossesse, de l’accouchement et de la période postnatale améliore la santé de la mère et de l’enfant. Sans compter qu’elles permettent à l’État québécois de réaliser des économies substantielles. Elles méritent une juste reconnaissance de leur travail. »

« Lors de sa mise à jour économique, le gouvernement libéral nous a fait la démonstration qu’il nage dans des surplus faramineux, obtenus en grande partie en coupant des services de santé et de services sociaux aux Québécoises et aux Québécois. Les sages-femmes font partie de la solution pour améliorer le système de santé et de services sociaux du Québec. Le ministre Barrette a tout à fait les moyens de répondre à leurs demandes qui sont plus que raisonnables et qui vont profiter à toutes et à tous. Qu’il cesse donc de leur faire des misères », a conclu le secrétaire général du Conseil central de Québec Chaudière-Appalaches, Yves Fortin.

Notons finalement que des porte-parole des trois partis de l’opposition se sont adressés aux manifestantes et aux manifestants durant l’événement pour exprimer leur soutien aux sages-femmes.