Rémunération des médecins: la CSN réclame un débat immédiat

Pour la CSN, une réflexion en profondeur sur le mode de rémunération des médecins doit s’enclencher de toute urgence. Une nouvelle étude rendue publique aujourd’hui, pilotée par des experts du secteur, révèle en effet que la hausse importante de la rémunération des médecins n’a pas entraîné les effets souhaités, notamment sur l’amélioration de l’accessibilité aux soins.

« Ce qui nous scandalise, c’est qu’en dépit d’une hausse très importante de la rémunération, on voit une stagnation généralisée — voire une diminution dans certains secteurs — de la quantité de soins prodigués par les médecins, réagit Jean Lacharité, vice-président de la CSN. Cela s’explique d’abord par le mode actuel de rémunération des médecins qui n’a pas été revu. On a fonctionné à l’envers. Le gouvernement aurait dû, dans un premier temps, revoir le modèle d’organisation des soins, en s’appuyant sur le rôle des équipes multidisciplinaires dans les établissements. Ensuite, il aurait été mieux en mesure de rattacher la rémunération des médecins à ce mode d’organisation. Cela n’a pas été fait et nous estimons qu’il y a urgence d’ouvrir ce débat afin de ramener un certain équilibre entre les sommes dévolues aux 23 000 médecins et celles visant à assurer des conditions de travail décentes aux 250 000 autres salarié-es du réseau dont la contribution est absolument indispensable. »

Commissaire à la santé
Cette intéressante étude, menée par différents chercheurs complètement indépendants du ministère de la Santé et des Services sociaux permet de reprendre le débat entourant la rémunération des médecins sur la base de faits bien documentés et analysés. Cette étude avait été commandée au départ par le Commissaire à la santé et au bien-être (CSBE), poste qui a été aboli récemment, dans la foulée de la réforme du Dr Gaétan Barrette. Cette étude a pu être complétée malgré l’abolition du CSBE. Ce chien de garde du réseau n’existant plus, le ministère composant le plus important poste budgétaire de l’État se surveille dorénavant lui-même. Pour la CSN, l’abolition de ce poste, initialement créé par Philippe Couillard alors qu’il était ministre, était une erreur grave et la publication aujourd’hui de cette étude montre à quel point son rôle était pertinent.

Des solutions
Au sein d’une coalition inédite, réunissant médecins, patients, cadres et salarié-es, la CSN prône une vaste réflexion sur l’avenir de notre système de santé et de services sociaux. La coalition met au jeu quinze grandes pistes de solution pour remettre le réseau sur ses rails, notamment une révision du mode de rémunération des médecins ainsi que le rétablissement d’une instance indépendante de surveillance du MSSS. Pour en savoir plus, visiter le www.15solutions.org.

À propos
Réunissant 300 000 salarié-es de tous les secteurs d’activité, dont plus de 100 000 en santé et services sociaux, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) est l’organisation syndicale la plus représentative dans le réseau de la santé et des services sociaux et elle est la seule organisation à regrouper des travailleuses et des travailleurs des quatre grandes catégories professionnelles du réseau.

Télécharger l’étude : http://pocosa.ca/2018/03/07/analyse-des-impacts-de-la-remuneration-des-medecins-sur-leur-pratique-et-la-performance-du-systeme-de-sante-au-quebec/

 

La grande illusion

Blogue de Véronique de Sève

En octobre 2018, nous élirons un nouveau gouvernement à Québec. Tous les partis sont en mode grande séduction et peaufinent leur image de marque autour de la famille, un thème récurrent en période électorale. Mais plusieurs nient le problème de fond dont on a des échos ces jours-ci dans le cadre de la Journée internationale des femmes : les parents peinent à conjuguer leurs obligations familiales et professionnelles.

Par exemple, des annonces à la pièce comme les changements au Régime québécois d’assurance parentale des libéraux ou le véritable piège pour les femmes contenu dans les bébés bonus de la CAQ nous situent encore loin d’un nécessaire plan global en matière de conciliation famille-travail-études. L’écran de fumée qu’utilisent ces partis est encore moins crédible si l’on considère que la réduction d’impôts et le démantèlement de l’État social sont inscrits dans leur ADN.

Un leurre
La baisse d’impôts favorable aux familles est une illusion sur toute la ligne. Qui dit baisses d’impôts dit diminution des services publics. Et le constat est douloureux pour les familles lorsqu’elles doivent ou bien payer de leur poche les services auparavant fournis par l’État ou bien s’en passer.

Les libéraux ont engrangé 4,5 milliards de dollars en surplus en coupant dans les services à la population. Les enfants, les élèves, les parents et les familles en paient le prix fort. Le réseau des services de garde éducatifs à l’enfance, lui, en ressort grandement affecté. Les femmes et les familles monoparentales ont perdu le soutien de nombreux organismes. En éducation, l’épuisement professionnel guette les profs alors qu’en santé et services sociaux, le personnel, dont un grand nombre de femmes le plus souvent avec des familles, croule sous la charge de travail et le régime des heures supplémentaires forcées. Dans le milieu scolaire, des élèves sont privés du soutien de psychologues, d’orthophonistes, de psychoéducatrices et autres spécialistes.

Par ailleurs, s’appuyer sur le parti de François Legault pour défendre les services aux familles relève du pur mirage. La CAQ dit vouloir remettre de l’argent dans le portefeuille des ménages. Leur porte-parole en matière de famille, Geneviève Guilbault, admet vouloir défendre le modèle d’affaires des garderies privées non subventionnées, tout en acceptant de tolérer les CPE existants. Le bel exemple de progrès social à la sauce caquiste…

Dur à croire
Pour venir en aide aux ménages québécois, les partis doivent proposer une loi-cadre pour contraindre les employeurs à réaliser la conciliation famille-travail-études et adopter des changements à la Loi sur les normes du travail. Comme la plupart des tâches domestiques et des soins aux enfants incombent encore aux femmes, qui se retrouvent plus nombreuses dans les emplois atypiques, précaires, à temps partiel et au salaire minimum, ils doivent intégrer à cette loi l’horaire de travail fourni cinq jours à l’avance et l’octroi de 10 congés payés pour obligations familiales et maladie. Il faut aussi qu’ils s’empressent de proposer une hausse du salaire minimum à 15 $ l’heure. L’Ontario, l’Alberta et la Colombie-Britannique s’y sont engagés. Mais le Québec traîne de la patte, avec une hausse insuffisante à 12 $ en mai prochain.

Quant à François Legault, on sait qu’il se positionne contre la hausse du salaire minimum à 15 $ l’heure. Le député caquiste Simon Jolin-Barrette reproche pour sa part aux gens du Québec de ne pas valoriser la semaine de travail de 60 heures. En matière de conciliation famille-travail-études, on a vu mieux que le modèle américain.

En somme, certains partis voient dans la famille le thème marketing par excellence pour séduire et marquer des points. Mais ce n’est que de la poudre aux yeux. Triste quand même, lorsqu’il s’agit d’un enjeu aussi important.

Une rencontre cordiale, mais les femmes attendent des gestes concrets

À l’occasion de la Journée internationale des femmes, les membres du Collectif 8 mars ont rencontré aujourd’hui le premier ministre du Québec, Philippe Couillard, et la ministre responsable de la Condition féminine, Hélène David, afin de leur présenter les huit revendications du 8 mars 2018. Elles ont ainsi fait entendre la voix des 700 000 femmes qu’elles représentent pour demander des engagements fermes en matière d’égalité entre les sexes, tout en respectant l’analyse différenciée selon les sexes. Cette rencontre était une première entre le Collectif et un chef libéral, contexte préélectoral oblige. Celui-ci a d’ailleurs affirmé qu’une telle rencontre entre un premier ministre ou une première ministre du Québec et le Collectif 8 mars devrait être une tradition.

Combattre les violences envers les femmes
Le Collectif a notamment demandé au gouvernement de s’engager à mener une véritable offensive contre les violences envers les femmes. ” Il est urgent qu’il se montre proactif. Il y a diverses voies pour le faire, comme en intensifiant les campagnes de sensibilisation et de prévention à cet égard, en renforçant les services sociaux offerts aux victimes de violence, en prévoyant des congés payés spécifiques aux victimes de violence conjugale, et en incluant la définition du harcèlement sexuel dans la Loi sur les normes du travail “, a d’abord expliqué la porte-parole du Collectif 8 mars, Gabrielle Bouchard.

Des solutions existent pour contrer les agressions sexuelles et pour améliorer l’accès des femmes au système judiciaire lorsqu’elles décident d’y recourir, estime le Collectif 8 mars. Il peut par exemple s’agir de la formation du corps policier, des juristes et du personnel du milieu de la santé et des services sociaux ou encore de l’adoption du ” modèle de Philadelphie “, selon lequel les groupes de défense des droits des femmes seraient chargés de réviser les plaintes d’agression sexuelle déposées à la police, pour évaluer la qualité des enquêtes.

Promouvoir l’autonomie économique des femmes
Les représentantes du Collectif ont par ailleurs rappelé que le Québec peut faire beaucoup mieux en ce qui concerne le salaire minimum. ” Pour permettre à une personne d’avoir un revenu viable et de sortir de la pauvreté, le gouvernement doit rapidement augmenter le salaire minimum à 15 $ l’heure, et pas dans cinq ans, mais maintenant. Rappelons que les femmes représentent près de 60 % de l’ensemble des personnes qui travaillent au salaire minimum “, a aussi commenté Gabrielle Bouchard.

Elles ont également tenu à aborder la question de la conciliation famille-travail-études avec Philippe Couillard et Hélène David. ” Il est plus que jamais nécessaire de mettre en place une loi-cadre pour permettre à toutes et à tous de trouver un équilibre entre la vie professionnelle et la vie familiale. ”

Contrer le racisme et la discrimination
Le racisme et la discrimination subis par les femmes ont également fait partie des discussions. ” Les femmes sans statut et certaines femmes immigrantes sont exclues des systèmes de santé, de justice, d’éducation et ne sont pas protégées par les lois du travail. Il est inacceptable qu’au Québec, en 2018, il y ait des femmes qui n’ont même pas accès aux soins de bases. ”

” Les femmes autochtones, elles, souffrent de discriminations systémiques qui touchent tous les aspects de leur vie. Le gouvernement ne peut plus faire l’impasse sur cette situation et doit s’attaquer concrètement à ces problèmes. Il faut mettre fin aux violences qu’elles subissent de toutes parts “, a affirmé Gabrielle Bouchard.

Réinvestir massivement
Le Collectif a finalement insisté sur la hauteur insuffisante des réinvestissements annoncés par le gouvernement. ” Ces annonces sont loin de résoudre les effets dévastateurs qu’ont sur les femmes les politiques d’austérité dans les services publics. Nous revendiquons un réinvestissement adéquat en santé, en éducation et dans les programmes sociaux ainsi qu’une assurance médicaments universelle. ”

Les membres du Collectif ont finalement réclamé l’injection de ressources financières suffisantes pour répondre aux besoins des groupes qui luttent au quotidien pour la justice et l’égalité des femmes. ” Ce sont les femmes qui doivent prendre le relais au sein des familles et dans les groupes communautaires lorsque les services publics sont inadéquats. Le sous-financement de ces groupes les empêche même de fournir des services d’urgences “, a déploré Gabrielle Bouchard.

En outre, le Collectif 8 mars juge que la balle est dans le camp du gouvernement. ” Le premier ministre nous a écoutées de façon polie, mais nous attendons à présent des gestes concrets pour les femmes “, de conclure la porte-parole du Collectif 8 mars.

La fin de Phénix, enfin

Le Syndicat des agents correctionnels du Canada (UCCO-SACC-CSN) salue la décision de remplacer le système de paye Phénix, qui passera malheureusement à l’histoire pour son inefficacité et le cauchemar qu’il continue de faire vivre à des dizaines de milliers de fonctionnaires fédéraux, dont plusieurs centaines d’agentes et agents correctionnels.

« Même si cette décision arrive un peu tard, après un milliard de dollars d’investissement public dépensé en vain, elle est encourageante », a lancé Jason Godin, président national d’UCCO-SACC-CSN. « Par contre, nous sommes insatisfaits des mesures transitoires qui sont proposées en attendant le nouveau système. Nous ne pouvons accepter qu’un seul autre agent correctionnel subisse les ratés de Phénix et vive dans l’angoisse de ne pas être payé correctement ». Le syndicat maintient que les agentes et agents correctionnels doivent pouvoir parler directement à des personnes-ressources ayant un plein accès au système de paye afin de régler les problèmes à la source.

Investissement en santé mentale
Depuis plusieurs années, UCCO-SACC-CSN travaille assidûment au développement de politiques et de législations pour soutenir les agents de sécurité publique aux prises avec des enjeux de santé mentale. En plus des nombreuses rencontres avec des décideurs politiques, le syndicat a lancé, en septembre 2017, la campagne Travailler au bord du gouffre, une campagne de sensibilisation à la réalité d’agentes et agents correctionnels souffrant du trouble de stress post-traumatique (TSPT). Le syndicat se réjouit donc de voir dans le budget 2018 plusieurs investissements, totalisant 30 millions sur cinq ans, pour soutenir la recherche en matière de blessure de stress post-traumatique, et pour assurer un meilleur accès aux mesures de soutien en santé mentale pour les agents de la sécurité publique. « Lorsque des agentes et agents correctionnels souffrent d’un TSPT causé par leur travail, c’est la responsabilité de l’État de s’assurer qu’ils aient rapidement accès à des soins adéquats. Nous espérons que ces mesures influenceront les gouvernements provinciaux du Québec, de la Colombie-Britannique et du Nouveau-Brunswick à adopter enfin une législation pour les premiers répondants, incluant les agents correctionnels, qui vivent avec un TSPT », a ajouté Jason Godin.

UCCO-SACC-CSN tient aussi à souligner que l’ajout de 20 millions de dollars au budget du Service correctionnel du Canada afin de mieux subvenir aux besoins en matière de santé mentale des détenu-es sous responsabilité fédérale, est un pas dans la bonne direction. Le syndicat réclame des investissements en ce sens depuis plus de 10 ans. « Il y a une importante hausse des incidents violents dans les établissements, en particulier dans les centres de traitement. Les agressions de détenu-es sur des agents correctionnels augmentent et nous constatons que ces incidents sont très souvent perpétrés par des détenu-es qui souffrent de problèmes de santé mentale. Il y a urgence d’agir en ce sens. Il faut sans tarder mettre les ressources nécessaires sur le terrain, particulièrement dans les établissements pour femmes », a conclu M. Godin.

À propos
Le Syndicat des agents correctionnels du Canada (UCCO-SACC-CSN) rassemble plus de 7400 membres, répartis dans cinq grandes régions du Canada : le Pacifique, les Prairies, l’Ontario, le Québec et l’Atlantique. UCCO-SACC-CSN représente les agentes et agents correctionnels dans 49 établissements fédéraux.

Trop d’enjeux en suspens malgré certaines avancées sociales

Bien que la CSN salue certaines mesures du budget fédéral 2018, comme le retrait du système de paye Phénix ou l’équité salariale, elle reste sur sa faim concernant de nombreux autres aspects, notamment en ce qui a trait à la lutte contre les paradis fiscaux et au soutien à l’industrie médiatique.

Phénix, un fiasco coûteux
La CSN se réjouit en effet de l’annonce du gouvernement quant au remplacement du système de paye Phénix qui demeure aujourd’hui un fiasco sans précédent. « C’est une bonne nouvelle pour les salarié-es du gouvernement fédéral, notamment pour les agents des services correctionnels fédéraux. Par contre, nous sommes inquiets des mesures transitoires, car il faut permettre aux salarié-es d’avoir accès directement aux personnes-ressources afin de régler les problèmes à la source. Aucun salarié ne devrait subir les problèmes de paye liés au service Phénix », clame le trésorier de la CSN, Pierre Patry.

La Davie attend toujours
Engagée dans une importante campagne pour soutenir les salarié-es du chantier naval Davie, qui a été laissé de côté depuis de nombreuses années par le gouvernement fédéral, la CSN déplore qu’aucune somme n’ait été réservée à l’octroi de contrats de brise-glace ou pour d’autres projets. Pierre Patry rappelle que plus de 400 salarié-es sont toujours sans emploi. « Le gouvernement a été interpellé depuis plusieurs mois, nous pensions au moins que le gouvernement prendrait une orientation dans son budget fédéral », se désole Pierre Patry.

Équité salariale et congé parental
La CSN se réjouit toutefois des mesures en faveur de l’équité salariale et du congé parental. « C’est une bonne nouvelle, mais pourquoi avoir attendu aussi longtemps? Il faut rappeler que le Québec a adopté sa Loi sur l’équité salariale en 1996 et que le congé pour les pères existe depuis de nombreuses années. Mais vaut mieux tard que jamais », lance aussi Pierre Patry.

 Soutien aux médias : une déception
Alors que le monde des médias traverse la pire crise de son histoire, le gouvernement fédéral semble en minimiser l’ampleur. « On annonce un soutien aux médias locaux dans des régions mal desservies, mais qu’en est-il pour le reste de l’industrie qui en a gravement besoin? se demande Pierre Patry. Le gouvernement manque un bon rendez-vous avec l’histoire. »

Et le « trou noir » de l’assurance-emploi?
Bien que le gouvernement fédéral semble avoir conscience des problèmes majeurs que causent le travail saisonnier et les règles d’admissibilité à l’assurance-emploi pour de nombreux salarié-es, les mesures ne sont ni adaptées, ni suffisantes, soutient par ailleurs Pierre Patry : « Les travailleuses et travailleurs saisonniers de l’est du Québec, prestataires de l’assurance-emploi, vivent une véritable situation d’urgence liée au « trou noir » et le gouvernement se contente d’annoncer des miettes. »

Paradis fiscaux et iniquité fiscale
La CSN dénonce le fait que le gouvernement ne s’engage pas à corriger l’iniquité fiscale qui favorise des entreprises étrangères comme Netflix ou Facebook, ou qu’il n’ait pas décidé d’enfin mettre un frein aux paradis fiscaux. Elle critique également le recul sur sa réforme concernant le financement des sociétés privées. « C’est franchement décevant, on laisse des entreprises étrangères engranger les profits sans rien exiger et on ne fait rien pour limiter les paradis fiscaux. Ce sont des milliards qui échappent ainsi aux finances publiques », déplore Pierre Patry.

Malgré tout, la CSN souligne favorablement le fait que le ministre ne sacrifie pas sa politique sociale et économique pour le seul objectif comptable du déficit zéro. Elle rappelle que le Canada est l’un des pays du G7 qui a la plus faible proportion de son PIB accordée à la dette. Cela permet au gouvernement de soutenir des programmes sociaux et des initiatives intéressantes, comme le congé parental et l’équité salariale.

À propos
Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 1700 syndicats. Elle regroupe plus de 300 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

Aide à la presse écrite : il faudra aller beaucoup plus loin

Alors que la presse écrite vit la plus grande crise de son histoire, les mesures annoncées par le gouvernement Trudeau dans son budget représentent un pas dans la bonne direction, mais une déception quant à l’ampleur des mesures, estiment la Fédération nationale des communications (FNCCSN) et la Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ).

L’aide de 10 millions de dollars par année (50 millions sur cinq ans) pour les médias locaux dans les régions mal desservies marque la reconnaissance de la crise et du fait que la presse est en danger. Toutefois, selon la présidente de la FNCCSN, Pascale St-Onge, le gouvernement a fait le choix de s’en tenir à des montants insuffisants et d’abandonner une grande partie des salles de nouvelles canadiennes. « C’est très loin des besoins réels. Ça ne touche qu’un petit nombre de médias locaux et certains des médias les plus fragiles n’auront probablement pas accès à ces mesures. Nous restons donc sur notre appétit, mais nous n’avons pas le choix de continuer la bataille pour sensibiliser les élus et la population au sujet des impacts de la crise sur l’information de qualité. » La FNCCSN souhaite continuer les discussions avec le gouvernement Trudeau pour mettre en place des solutions. Déjà, la fédération compte sur de nombreux appuis de sénateurs et de députés à la Chambre des communes, y compris chez les libéraux.

Tout un secteur à risque

Ce ne sont d’ailleurs pas que les journaux locaux qui sont à risque, mais tous les journaux imprimés ou numériques qui se battent actuellement pour leur survie. Même les grands médias qui font partie de conglomérats ne pourront continuer d’opérer longtemps si les revenus ne sont plus au rendez-vous. Récemment, l’éditeur du Toronto Star, le journal le plus lu au Canada, a avancé que son journal pourrait fermer si rien n’est fait.

La question de l’iniquité fiscale envers nos entreprises canadiennes est également au cœur du débat. « Le ministre Morneau a raté une belle occasion d’aller chercher l’argent dans les poches des Netflix, Google et Facebook, comme l’ont déjà fait plusieurs pays. Plusieurs géants étrangers ne paient pas leur part d’impôts et imposent une concurrence inéquitable envers les entreprises d’ici. La survie de la presse passe par un ensemble de mesures et celle-ci est en quelque sorte l’éléphant dans la pièce. Allons chercher l’argent là où il est pour la réinvestir dans la production de contenus », souligne Pascale St-Onge.

Qui plus est, des mesures pour encourager la publicité dans nos médias canadiens, plutôt que sur les plateformes numériques américaines, auraient pu être introduites, de même que des engagements du gouvernement pour favoriser nos médias dans ses investissements en publicité fédérale.

Diversité de l’information et des points de vue

À terme, c’est la diversité de l’information et tout son écosystème qui se verront bousculés. « Si d’autres journaux disparaissent, c’est l’accès à une information diversifiée et à des enquêtes sérieuses qui s’en trouvera d’autant réduite, poursuit Stéphane Giroux, président de la FPJQ. Ce sont aussi des points de vue divergents qui seront occultés. Il ne faut pas oublier que le choc des idées est essentiel en démocratie et que celles-ci doivent provenir autant des journaux spécialisés ou locaux que des quotidiens nationaux. Nous ne le répéterons jamais assez : la diversité de l’information est aujourd’hui en jeu, ce qui compromet la capacité de la population à être bien informée afin de prendre part aux débats de société. »

La FNC-CSN propose depuis longtemps l’idée de donner un crédit d’impôt sur la masse salariale des médias écrits, puisqu’il s’agit d’un secteur névralgique et important pour l’ensemble de la société. Une mesure qu’appuie également la FPJQ. Ces mesures auraient permis de freiner la saignée que vivent les salles de presse au pays, le temps que l’industrie se restructure pour assurer sa pérennité.

Finalement, l’idée d’encourager la philanthropie pour appuyer les médias locaux à but non lucratif est intéressante, mais il s’agit d’une goutte d’eau dans l’océan. Les philanthropes canadiens sont déjà extrêmement sollicités et leur apport ne peut être qu’aléatoire, sans compter que les choix des grands donateurs sont rarement désintéressés. Si le gouvernement pense diminuer ainsi la mainmise des milliardaires et des grandes familles sur les médias en introduisant de telles mesures, il risque d’être déçu. Les deux organisations revendiquent plutôt des mesures variées et structurantes pour l’ensemble des médias canadiens.

Les activités entourant le 8 mars 2018 en région

À l’occasion du 8 mars 2018, des activités s’organisent partout au Québec. Prenez-en connaissance région par région et participez-y en grand nombre. Pour plus de renseignements, contactez le conseil central de la région où se déroule l’activité qui vous intéresse.


Abitibi-Témiscamingue–Nord-du-Québec

Plusieurs syndicats de la région recevront un soutien financier pour organiser diverses activités afin de célébrer la Journée internationale des femmes.

Responsable de la condition féminine : Rose-Anne Lévesque, 819 825-6137


Bas-Saint-Laurent

En collaboration avec le comité élargi du 8 mars à Rimouski, une conférence de presse est organisée le 6 mars en après-midi pour faire valoir nos revendications avec les différents partenaires du comité.

Pour son assemblée générale du 7 mars, le conseil central a réservé un point au 8 mars (thème et revendications 2018). Les syndicats qui participent sont invités à favoriser une délégation féminine. Le tout sera suivi d’un cocktail. Des syndicats recevront un soutien financier pour l’organisation d’activités locales.

Le Comité élargi du 8 mars organise une soirée d’improvisation féministe le 7 mars 2018 à 19 h 30 à la Coudée du cégep de Rimouski. Lors de cette soirée, qui a pour thème Féministes tant qu’il le faudra!, nous aurons droit à la prestation de comédiennes de la Ligue d’improvisation montréalaise et L’Amphigouri, Ligue d’improvisation théâtrale du cégep de Rimouski. De plus, nous rendrons un hommage à sœur Monique Dumais des Ursulines de Rimouski pour sa contribution à la cause de la condition féminine. Cette activité est gratuite.


Cœur-du-Québec

Le comité de condition féminine du Conseil central du Cœur du Québec vous invite à un colloque sur la proche aidance au féminin. En première partie, une prise de conscience de la réalité des proches aidantes et aidants en emploi sera animée par l’Appui Mauricie et l’Appui Centre-du-Québec; en seconde partie, une conférence de Josée Boudreault et de Louis-Philippe Rivard qui présenteront « Rebondir après l’épreuve! ». Ce colloque se tiendra le 27 février 2018 de 9 h à 16 h, au Complexe Laviolette, 2203, boul. des Forges à Trois-Rivières. Inscription par télécopieur : 819 378-1827 ou par courriel micheline.rivard@csn.qc.ca, au plus tard le vendredi 23 février 2018.

Prévoir 20 $ pour les frais d’inscription, payables à l’arrivée.


Côte-Nord

À Sept-Îles, le Conseil central Côte-Nord–CSN, conjointement avec les groupes de femmes de la région, organise un « 5 à 8 » qui se tiendra le 8 mars au MOCSI, 652, avenue De Quen. Seront soulignées les actions de cinq femmes inspirantes qui se sont impliquées dans la région. Pour plus d’information et pour l’achat de billets, communiquez directement avec le conseil central au 418 962-5571.

À Baie-Comeau, il y aura diffusion de capsules vidéo produites par le groupe femmes en mouvement (GFM). De plus, un panneau extérieur sera exposé pendant cinq jours pour souligner la Journée internationale des femmes.


Estrie

Le mercredi 14 mars, le conseil central vous invite dans ses locaux, à la salle 03 du 180, côte de l’Acadie à Sherbrooke, à une conférence intitulée « Sabotage hormonal, comment des produits d’usage courant menacent votre santé? ». Donnée par Lise Parent, Ph. D. professeure au département de Science et technologie de la TÉLUQ, la conférence nous fera découvrir comment diverses substances présentes dans nos maisons, dans notre alimentation et même dans notre garde-robe provoquent des désordres hormonaux et envoient des signaux néfastes à l’organisme; elle nous renseignera sur les perturbateurs endocriniens qui affectent la santé, mais aussi la reproduction de l’espèce humaine.

  • 17 h : cocktail de bienvenue
  • 18 h : souper (buffet chaud)
  • 19 h : conférence « Sabotage hormonal comment des produits d’usage courant menacent votre santé? », par Lise Parent

Gratuit pour les membres CSN et 10 $ pour les non-membres. Les femmes et les hommes sont les bienvenus.

Inscription obligatoire au plus tard le lundi 12 mars 2018, par téléphone au 819 563-6515 ou CCestrie@csn.qc.ca


Lanaudière

Le comité de condition féminine du Conseil central de Lanaudière invite l’auteure de l’ouvrage « La maternité, la face cachée du sexisme », madame Marilyse Hamelin, féministe et journaliste engagée. Sa conférence portera sur les discriminations systémiques liées à la maternité et rencontrées, entre autres, sur le marché du travail. Le jeudi 8 mars à 17 h au Château Joliette, 450, rue Saint-Thomas à Joliette; des bouchées et une consommation seront servies.

Prix d’entrée :

Pour les membres et les salarié-es CSN : une épinglette du 8 mars 2017
Pour les non-membres : 20 $

Inscription obligatoire avant le 2 mars 2018, par téléphone au 450 759-0762 (sans frais 1 888 759-0762) ou par courriel à reception.cclanaudiere@csn.qc.ca


Laurentides

Le comité de condition féminine du Conseil central des Laurentides organise un souper-conférence « Rire et grandir en dix étapes », avec madame Carole Miville, une éduc-animatrice. Rendez-vous le 23 mars dès 18 h à l’Hôtel de région, 161, rue de la Gare à Saint-Jérôme.

Pour vous procurer les billets au prix de 25 $, contacter Julie Caisse au 450 438-4196 ou par courriel julie.caisse@csn.qc.ca avant le 9 mars 2018.


Montréal métropolitain

Le comité de condition féminine organise un atelier sur la prise de parole, avant l’assemblée générale du conseil central, le 7 mars, de 17 h 15 à 18 h 15. Réservez votre place à nathalie.cliche@csn.qc.ca; un léger goûter sera servi.

Le 8 mars même, le conseil central participe à l’organisation d’une action surprise le matin à 8 h 45 devant l’édifice de la CSN. Également, il convie toutes et tous à une activité éclair organisée par le Collectif 8 mars à l’heure du dîner. Rassemblement à 12 h devant les bureaux du ministère de la Santé et Services sociaux, 2021, rue Union (métro McGill) pour poursuivre avec une courte marche vers un deuxième endroit.

Pour la soirée, un appel est lancé pour participer à la marche organisée par Femmes de diverses origines à compter de 17 h 30 à la Place du 6-décembre-1989 (près de Queen-Mary et Decelles, métro Côte-des-Neiges).


Outaouais

Le Conseil central des syndicats nationaux de l’Outaouais vous invite le 8 mars à assister à une conférence de Mélanie Carpentier, une survivante de la traite des femmes à des fins d’exploitation sexuelle et auteure d’un livre à succès J’ai été esclave sexuelle… Se sortir des gangs de rue!. Rendez-vous au conseil central, 408, rue Main à Gatineau, de 17 h à 20 h; un buffet froid vous sera servi.

Pour plus d’information, communiquer avec Nicole Dupuis au 819 643-8709 ou par courriel nicole.dupuis@csn.qc.ca.


Québec–Chaudière-Appalaches

À Québec, la coalition régionale de la Marche mondiale des femmes vous invite le 11 mars à une marche de solidarité, qui sera suivie d’un brunch. Le rassemblement pour la marche est prévu à 10 h 30 au Cégep Limoilou, 1300, 8e Avenue. Le brunch, au coût de 6 $, sera servi à 12 h au Centre Horizon, 801, 4e Rue. Pour réservation 418 651-4280.

Dans la région de Charlevoix, le Centre des femmes de Charlevoix et le Centre-Femmes aux Plurielles vous invitent à un dîner-brunch le 4 mars 2018, à 9 h 30, à la Salle communautaire St-Urbain, 357, rue Sainte-Claire. Plusieurs activités vous attendent, dont une conférence et des capsules théâtrales. Vous pouvez vous procurer les billets au coût de 15 $ au 418 435-5752 ou au 418 665-7459.

À Thetford Mines, le Centre femmes La Rose des vents vous invite le mercredi 7 mars, à 18 h, à un souper-conférence avec Marie-Claude Joubert sur le thème « Libre de choisir! » et au lancement du roman Deux fois trop, à la Salle du Club de l’Âge d’or Saint-Alphonse, 44, rue Saint-Alphonse Sud. Les billets, au coût de 20 $, sont en vente au 418 338-5453.

Le Centre-Femmes de Beauce vous invite le 8 mars, à 8 h, à un déjeuner-conférence avec prestations musicales en compagnie de Laurence Jalbert, au Georgesville, 300, 118e rue, à Saint-Georges de Beauce. Les billets, au coût de 25 $, sont en vente au 418 227-4037 ou au 418 227-1303.

Le Comité 8 mars de Lévis vous invite à une soirée reconnaissance et humour le jeudi 8 mars, à 19 h, à L’Anglicane, 31, rue Wolfe, à Lévis. L’entrée est gratuite (contribution volontaire), mais la réservation est obligatoire au 418 838-3733.


Saguenay–Lac-Saint-Jean

Le Collectif 8 mars de Saguenay vous invite à un souper-conférence avec la sexologue et professeure, Francine Duquet, PH.D., le jeudi 8 mars, à compter de 17 h, à l’Hôtel le Montagnais de Chicoutimi, 1080, boulevard Talbot, à Chicoutimi. Les billets sont au coût de 15 $ (souper inclus) et sont disponibles au conseil central jusqu’au 28 février 2018.

Le Collectif de la célébration du 8 mars au Lac-Saint-Jean convie la population à un souper-spectacle musical, avec Sylvie Jean, auteure-compositrice d’Alma, le jeudi 8 mars, à compter de 17 heures, à la salle Hall Jeannois, 2455, boulevard Saint-Jude, à Alma. Les billets sont en vente au coût de 20 $ au Centre de femmes au Quatre Temps (418 668-7698) ainsi qu’au conseil central.

STT du CTEQ (FP–CSN)

À la suite du dépôt de la requête en accréditation, le 5 décembre 2017, le Syndicat des travailleuses et travailleurs du Centre de Transfert d’Entreprise du Québec (FP–CSN) a été accrédité pour représenter : « Tous les conseillers de transfert d’entreprise au sens du Code du travail, excluant les chargés de communication, les techniciens comptable et les adjoints de direction. »

Ces travailleurs ont pour mission de traiter des transferts d’entreprise. Ainsi, ils accompagnent les cédants et les repreneurs sur l’ensemble du processus et favorisent la pérennité des entreprises. Ils sont situés dans l’ensemble des régions du Québec.

Ce nouveau syndicat sera affilié à la Fédération des professionnèles, aux différents conseils centraux et, bien entendu, à la Confédération des syndicats nationaux.

Pour une vision large de la réussite éducative

La Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ–CSN) dénonce une vision réductrice de la réussite éducative véhiculée notamment par la notion de «contrats de réussite ». Certaines personnes ont réagi négativement en apprenant que les établissements d’enseignement n’hésitent pas à multiplier les moyens pour aider les cégépiens afin de leur permettre d’obtenir un diplôme.

La FNEEQ–CSN défend une vision beaucoup plus large de la réussite éducative qui englobe l’ensemble du développement de la personne. Elle n’est pas reliée uniquement à l’obtention d’un diplôme, mais contribue à former des citoyennes et des citoyens. La relation maître-élève, les troubles d’apprentissage, la motivation scolaire ou des conditions socioéconomiques difficiles sont quelques-uns des éléments qui peuvent avoir un impact significatif sur le parcours scolaire. La réussite éducative est beaucoup plus large et plus complexe que ne le démontrent les données statistiques colligées inégalement par les établissements d’enseignement.

Selon Nicole Lefebvre, vice-présidente et responsable du regroupement cégep de la FNEEQ–CSN, « on ne doit pas se cantonner à des positions idéologiques sur une question si complexe que certains voudraient limiter à une opération comptable. C’est tout aussi simpliste que de réduire cet enjeu à une question de course au financement imposée par le gouvernement aux établissements ».

Abdiquer devant l’échec d’une étudiante ou d’un étudiant, c’est refuser d’accompagner une personne pour qu’elle devienne une citoyenne ou un citoyen à part entière. Pour Nicole Lefebvre, cela irait à l’encontre même de la mission des cégeps. « La réussite est au cœur des préoccupations quotidiennes des enseignantes et des enseignants, et cela malgré les pressions pour limiter leur marge de manœuvre surgissant occasionnellement.  La lutte au décrochage scolaire et l’amélioration de la persévérance en enseignement supérieur sont essentielles pour le développement de la société québécoise, » conclut-elle.

Le tout-aux-médecins, ça suffit

Devant l’offre globale inacceptable qui leur a été faite la semaine dernière par le gouvernement, le même jour où l’on apprenait l’octroi de plusieurs milliards pour les médecins spécialistes, une cinquantaine de sages-femmes ont procédé aujourd’hui au raccompagnement symbolique du ministre de la Santé et des Services sociaux (MSSS), Gaétan Barrette, et du premier ministre du Québec, Philippe Couillard, là où ils seraient les plus utiles pour le système de santé : à la Fédération des médecins spécialistes du Québec (FMSQ).

« Nous sommes outrées des reculs que le gouvernement veut nous faire subir, a souligné une porte-parole du Regroupement Les sages-femmes du Québec (RSFQ), Marie-France Beaudoin. Notre pratique est bénéfique d’abord pour la santé des femmes et des enfants et, comme nous en avons déjà fait la démonstration, pour les finances dans le réseau de la santé et des services sociaux du Québec. Pourquoi le gouvernement est-il aussi intransigeant envers nous? Avant les fêtes, le ministre Barrette s’était clairement positionné dans les médias en accord avec la majorité de nos demandes. C’était de la poudre aux yeux. »

« Dans les faits, les sages-femmes n’ont jamais eu la chance d’aborder le cœur de leurs demandes, alors que leur entente est échue depuis 2015, a pour sa part enchaîné la vice-présidente du Regroupement Les sages-femmes du Québec, Josyane Giroux. Maintenant, les représentants de Gaétan Barrette nous présentent avec une fermeté déconcertante une offre globale tout simplement insultante. »

« Avec les milliards qu’il vient de distribuer aux médecins spécialistes, force est de constater que ce gouvernement de médecins n’en a vraiment que pour les médecins. Pourquoi est-ce si difficile de le faire réagir lorsqu’il s’agit de groupes de travailleuses comme les sages-femmes? Est-ce parce qu’elles sont des femmes, et qui plus est, parce qu’elles sont peu nombreuses? », a lancé la présidente de la Fédération des professionnèles (FP–CSN), Ginette Langlois.

Pierres d’achoppement
Rappelons que la garde constitue le pilier de la pratique des sages-femmes, puisqu’elle permet d’assurer la continuité des soins durant toute la grossesse, l’accouchement et le suivi postnatal. À l’heure actuelle, les sages-femmes sont payées moins de 2 $ l’heure de garde effectuée. Or, l’offre du gouvernement leur ferait enregistrer un recul de près de 1700 $ par année pour une sage-femme à temps complet. « Le ministre Barrette semble s’opposer idéologiquement au règlement d’une entente en ne reconnaissant pas la spécificité de la pratique des sages-femmes. Quels professionnels de la santé sont rémunérés 2 $ l’heure de garde? Aucun. Pourquoi le duo Barrette-Couillard ne traite-t-il pas les sages-femmes de la même façon que les autres professionnels de la santé? C’est inacceptable », a enchaîné Marie-France-Beaudoin.

Notons que d’autres demandes ont aussi été écartées, comme le dédommagement de 10,75 $ réclamé pour les journées d’utilisation du véhicule. « Le gouvernement veut négocier avec nous en faisant fi de ce que notre travail engendre comme dépenses et comme exigences. Lors des journées de garde, nous sommes obligées d’utiliser notre voiture pour avoir avec nous le matériel nécessaire au besoin. Ce sont des dépenses qui devraient nous permettre de bénéficier d’une couverture minimum pour les distances que nous devons parcourir. Ce n’est pas normal que nous devions payer le kilométrage de notre poche. Encore une fois, le gouvernement se moque de nous. »

« Pourquoi messieurs Couillard et Barrette sont-ils aussi inéquitables envers un groupe de quelque 200 femmes, qui sont complètement dévouées aux femmes qu’elles accompagnent ainsi qu’à leur enfant et à leur famille? Pourquoi sont-ils aussi entêtés à leur envoyer des miettes, alors qu’ils ont distribué des milliards aux médecins et qu’ils ont engrangé des surplus indécents avec les coupes dans les services publics? Il est temps que le gouvernement reconnaisse le travail des sages-femmes et leur modèle de pratique qui a fait ses preuves à travers les années. Il est temps qu’il leur donne ce qu’elles méritent : le respect », a conclu la présidente du Conseil central du Montréal métropolitain, Dominique Daigneault.

Le gouvernement viole-t-il sa propre loi encadrant les responsables de service de garde en milieu familial ?

La décision du gouvernement Couillard d’imposer aux responsables en service de garde (RSG) des frais pour l’adhésion à un guichet unique est jugée totalement inacceptable par la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN). En plus d’appauvrir les RSG, cette décision constitue un affront direct puisqu’elle a été prise sans leur consentement collectif, pourtant obligatoirement requis par la loi encadrant leur reconnaissance et leurs négociations collectives. La FSSS–CSN demande donc au ministre de la Famille, Luc Fortin, d’annuler cette contrainte financière et d’en assumer les coûts à même les deniers publics, le gouvernement ayant engrangé d’énormes surplus budgétaires au cours des dernières années.

Pour Lucie Longchamps, représentante du secteur des RSG à la FSSS–CSN : « Il est assez choquant de voir le ministre nous imposer unilatéralement cette mesure, alors que depuis des mois, nous étions en pleine discussion sur l’implantation d’un guichet unique permettant aux parents de trouver rapidement des places pour leurs enfants. On s’est montrée d’accord avec un tel guichet depuis le début, mais certainement pas à nos frais. »

La représentante de plus de 3200 syndiquées au Québec fait valoir que les RSG n’ont pas à assumer les coûts d’un service d’inscription des enfants à même leurs maigres ressources, tout comme les travailleuses en centre de la petite enfance ou en garderie privée subventionnée ou non. Or, les RSG sont tenues de prendre entièrement à leur charge toutes les dépenses reliées à leur service de garde, soit l’accueil, l’alimentation, l’entretien, le bien-être, l’éducation, l’hygiène et la sécurité des tout-petits.

« Même les médecins qui adhèrent au guichet d’accès à un médecin de famille n’ont pas à payer de tels frais d’inscription, qui sont couverts par l’État. Pour nous, il n’est pas question d’accepter sans broncher l’imposition de frais tout à fait injustifiés alors que le gouvernement refuse lui-même de réinvestir les énormes économies nées des hausses répétées de la tarification et des compressions budgétaires de plus de 300 millions de dollars imposées dans les services de garde éducatifs », ajoute-t-elle.

« Le gouvernement fait fausse route en décrétant cette “taxe d’inscription” aux RSG, affirme Dany Lacasse, vice-président et responsable des secteurs privés à la FSSS–CSN. Qui plus est, le ministre s’apprête à modifier unilatéralement leurs conditions de travail d’ordre salarial, faisant fi des obligations et des paramètres prévus notamment à la Loi sur la représentation de certaines personnes responsables d’un service de garde en milieu familial et sur le régime de négociation d’une entente collective les concernant. On a d’ailleurs confié au service juridique de la CSN le soin d’évaluer le caractère illégal de la décision ministérielle et ses effets, de même que les recours possibles. On ne laissera pas passer cette injustice sans réagir. »

Pour Yves Fortin, secrétaire général du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CCQCA-CSN) : « On a en face de nous un gouvernement qui poursuit ses politiques d’austérité sans borne à l’égard de la population et des travailleuses et des travailleurs qui peinent à arriver, sauf bien sûr des médecins et du monde des affaires qui semblent être ses seuls points de mire. S’il ne change pas sa décision à l’endroit des RSG, il y a fort à parier qu’il va se retrouver avec un groupe de plus qui va lui en faire voir de toutes les couleurs d’ici les prochaines élections. Il doit reconsidérer sa décision dans les meilleurs délais. »

À propos des RSG

Quelque 3200 RSG réparties dans la plupart des régions au Québec sont membres de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN). Celle-ci regroupe 110 000 membres provenant des secteurs public et privé de la santé et des services sociaux. Pour sa part, la CSN est composée de près de 1400 syndicats regroupant plus de 300 000 travailleuses et travailleurs.

La FTA et trois transporteurs confirment la problématique

La Fédération des employées et employés de services publics–CSN (FEESP–CSN) tient à saluer la sortie publique de la Fédération des transporteurs par autobus (FTA) ainsi que celle de trois transporteurs de la ville de Laval dans un article du Courrier Laval du 14 février, en lien avec la crise de la main-d’œuvre qui prend de l’ampleur dans le transport scolaire.

« La situation de ces trois transporteurs n’est pas isolée. Nos membres de toutes les régions du Québec nous informent quotidiennement des problématiques et des effets liées à cette pénurie de main-d’œuvre, de souligner Stephen P. Gauley, président du Secteur transport scolaire (STS). Entre autres, nous avons appris hier qu’une vingtaine de circuits demeuraient sans conducteurs à Montréal et que ce scénario se reproduit fréquemment dans les régions de Lanaudière et de l’Estrie. Des transporteurs vont jusqu’à rappeler au travail des conducteurs en congé de maladie pour ne pas interrompre le service, ce qui contrevient à la santé et à la sécurité des élèves et des usagers de la route. D’autres transporteurs utilisent leurs répartiteurs, ce qui laisse les conducteurs, les parents et les commissions scolaires sans réponse en cas d’urgence ou de problèmes ».

Le 10 octobre dernier, le Secteur transport scolaire de la FEESP–CSN avait interpelé le gouvernement en soulignant qu’une crise pourrait très bien se dessiner au Québec, situation qui se concrétise actuellement.

« Nous vivons un sérieux problème où des salarié-es sont nettement sous-payés pour les compétences et les qualifications qui leur sont demandées. Le financement actuel du secteur provenant du gouvernement du Québec ne permet tout simplement pas aux transporteurs scolaires d’être compétitifs sur le marché de l’emploi. Pour nous, la situation est claire : le gouvernement doit intervenir rapidement en augmentant le financement par le biais d’une enveloppe supplémentaire fermée et dédiée à l’amélioration des conditions de travail des conductrices et des conducteurs de véhicules scolaires. Il faut éviter que des parents et des enfants soient privés de transport scolaire, faute de personnel », de conclure Stéphanie Gratton, vice-présidente de la FEESP et responsable politique du STS.

Rappelons que les salarié-es du transport scolaire touchent un taux horaire moyen de 17,86 $ l’heure – pour un revenu annuel moyen de 19 288 dollars –, alors que d’autres reçoivent 12,07 $ l’heure, un taux avoisinant le salaire minimum, sans autre avantage social.

Rappelons également que dans le cadre d’un processus rigoureux d’évaluation de l’emploi de conducteur et de conductrice de véhicule scolaire, qui fut initié par la CSN et auquel le gouvernement et les associations de transporteurs ont participé, le comité de travail a fixé un taux horaire minimal de référence à 19,14 $ l’heure en janvier 2015, ce qui représente actuellement un taux indexé de 20,02 $ à l’embauche, sans évidemment tenir compte de l’ancienneté.

Plus de 521 000 écoliers, soit un peu plus de 60 % de tous les élèves du primaire et du secondaire, montent à bord des autobus scolaires tous les jours.

Le STS regroupe environ 3000 travailleuses et travailleurs membres de la Fédération des employées et employés de services publics–CSN. Celle-ci compte plus de 425 syndicats affiliés, représentant environ 60 000 syndiqué-es dans le domaine des services publics et parapublics.

Des journalistes rencontrent les députés à Ottawa

Pour souligner la journée de la Saint-Valentin, des représentants du milieu de la presse écrite ont organisé, partout au Québec ainsi qu’à Ottawa, une journée pour l’amour de l’information. Pour l’occasion, la Fédération nationale des communications – CSN (FNC‑CSN) a remis une lettre ouverte signée par des milliers de citoyens et de personnalités publiques au gouvernement Trudeau, afin de lui rappeler l’urgence d’agir rapidement pour soutenir un secteur en difficulté, mais qui demeure essentiel à la santé de la démocratie.

La FNC-CSN s’attend à ce que le gouvernement fédéral passe de la parole aux actes et qu’il instaure des mesures concrètes lors du prochain budget, afin de freiner les fermetures et les pertes d’emplois.

« La baisse brutale des revenus publicitaires met une pression insoutenable sur les médias écrits, estime Caroline Senneville, vice-présidente de la CSN. Il s’agit d’une tendance lourde observée depuis 2009. Même si les médias écrits tentent de s’adapter au contexte numérique et arrivent à prendre leur place sur le Web, il est difficile de produire de l’information de qualité avec de moins en moins de revenus ».

À Ottawa, des salarié-es de plusieurs quotidiens du Québec ont rencontré les élu-es et les sénateurs à la Chambre des communes. Lors de cet événement, Pascale St-Onge, présidente de la FNC-CSN, a remis au gouvernement la pétition demandant des mesures urgentes de soutien financier et a rappelé les demandes de l’organisation.

« Nous avons proposé différentes avenues au gouvernement, que ce soit des crédits d’impôt sur la masse salariale ou une réforme des critères d’admissibilité du Fonds du Canada pour les périodiques, afin d’ouvrir un nouveau volet accessible notamment aux quotidiens, a indiqué Pascale St-Onge, lors d’un point de presse. Nous avons rencontré le gouvernement à plusieurs reprises et nous espérons qu’il saisisse l’ampleur de la crise et l’urgence d’agir dès maintenant ».

En parallèle, la FNC-CSN, qui représente environ 6 000 salarié-es du secteur des communications et de la culture, estime nécessaire de trouver des solutions qui assurent la pérennité de l’information dans le contexte numérique actuel.

Le président de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ), Stéphane Giroux, était également sur place pour porter le message. « On ne peut pas se permettre d’autres pertes d’emploi ou d’autres fermetures de médias. L’information n’est pas un produit comme les autres et le gouvernement Trudeau a une responsabilité de soutenir un journalisme libre et diversifié, car c’est essentiel pour la santé de la démocratie canadienne », a-t-il souligné.

Iniquité fiscale
Tous les intervenants ont donc souhaité mettre de la pression sur le gouvernement fédéral avant le dépôt du prochain budget. L’ancien journaliste et directeur principal de l’agence TACT Intelligence-conseil, Vincent Marissal, estime que le gouvernement doit aussi s’attaquer à la question de l’iniquité fiscale. « Celle-ci perdure et avantage les géants du Web comme Facebook et Google, qui sont des concurrents directs des médias canadiens sur le plan des revenus publicitaires. Il ne faut pas se mettre la tête dans le sable : le gouvernement Trudeau doit aussi agir dans ce dossier puisque ces entreprises ne sont toujours pas taxées au même titre que les entreprises locales, ce qui leur offre un immense avantage » estime-t-il.

D’autres activités en appui à la presse écrite ont eu lieu à Montréal, Québec, Trois-Rivières, Chicoutimi et Rouyn-Noranda.

Après la poursuite, l’offensive citoyenne !

À l’invitation de la Société Saint-Jean-Baptiste (SSJB) et de son président général, Me Maxime Laporte, un vaste front commun s’est réuni ce mardi à l’Assemblée nationale afin de procéder au lancement d’une importante pétition concernant la loi 101, parrainée par la députée de Vachon et chef du Bloc Québécois, Mme Martine Ouellet. Étaient présents à la conférence de presse plusieurs représentants des Partenaires pour un Québec français (PQF), dont M. Christian Daigle, président du Syndicat de la fonction publique et parapublique (SFPQ), ainsi que le député du Parti Québécois dans Bourget, M. Maka Kotto, et Mme Manon Massé, députée de Sainte-Marie-Saint-Jacques et co-porte-parole de Québec solidaire.

Disponible en ligne sur le site languefrancaise.quebec, la pétition exhorte le gouvernement Couillard à respecter la démocratie québécoise et le statut du français comme seule langue officielle de l’Administration publique. L’objectif consiste à ce que soit enfin mis en vigueur l’article 1 de la loi 104, adopté à l’unanimité par l’Assemblée nationale il y a plus de 15 ans, mais laissé lettre morte depuis. Cette disposition précise que les ministères et organismes publics doivent correspondre uniquement en français avec les corporations établies au Québec.

Pour Martine Ouellet, « Au Québec, c’est clair : le français est la seule langue officielle. En refusant de mettre en vigueur l’article 1 de la loi 104, qui, rappelons-le, a été votée à l’unanimité par l’Assemblée nationale, le gouvernement libéral premièrement renie sa parole et deuxièmement favorise l’anglicisation. C’est complètement irresponsable ! C’est juste normal qu’au Québec, le gouvernement et ses sociétés communiquent uniquement en français avec les personnes morales établies sur le territoire québécois. Tout comme c’est en islandais en Islande, en anglais en Grand- Bretagne et en danois au Danemark ! C’est une simple question de respect ! ».

« Le Parti Québécois appuie cette démarche citoyenne pour défendre la langue française au Québec. Alors que le bonjour/hi est un symptôme sérieux du déclin de la langue française à Montréal, le gouvernement et l’Administration publique doivent être exemplaires dans leur utilisation de la langue française et envoyer le message qu’il n’y a qu’une seule langue officielle au Québec : le français. Il est plus que temps que le gouvernement décrète l’entrée en vigueur de l’article premier de cette loi adoptée unanimement il y a 15 ans. » a déclaré Maka Kotto.

Manon Massé a renchéri : « J’invite tous les Québécoises et les Québécois à signer cette pétition. L’application de la loi 104 est nécessaire pour renforcer le français comme langue d’usage au Québec. Les communications officielles entre l’État et les patrons des entreprises doivent se faire en français. Il s’agit aussi d’une question de démocratie. À quoi ça sert de voter des lois à l’unanimité à l’Assemblée nationale si on ne les applique pas? »

Élément phare de la campagne « L’Odyssée du Lys » initiée par la SSJB, la pétition s’inscrit également dans la foulée d’un pourvoi en mandamus déposé le 19 janvier dernier par Me Laporte qui demande à la Cour supérieure de forcer les Libéraux à enfin « déguédiner » dans ce dossier, eux qui négligent voire refusent d’exercer leurs responsabilités les plus fondamentales à cet égard.

Maxime Laporte a fait valoir : « En plus de laisser délibérément cours à l’anglicisation de notre société et à l’étiolement du français au Québec, le gouvernement du Québec agit au mépris de notre démocratie, c’est-à-dire de la volonté unanime des élus du peuple québécois et du principe de la souveraineté du Parlement ! En refusant d’« exécuter » les tâches qui lui ont été déléguées par le Parlement, l’exécutif agit objectivement en monarque absolu. Il abuse de ses pouvoirs ! »

« Si l’État québécois se révèle lui-même incapable de faire preuve d’exemplarité dans ses pratiques linguistiques ; si le français y apparaît toujours comme une langue optionnelle, alors qu’il s’agit de la langue officielle, comment voulez-vous que nos concitoyens.nes allophones y accordent toute l’importance qu’il se doit ? Faut-il se surprendre, après cela, des chiffres catastrophiques qui témoignent de l’échec total de ce gouvernement en matière de francisation, tels que rapportés par la Vérificatrice générale ? », s’interroge monsieur Laporte.

Les organisations composant le front commun se sont engagées à faire la promotion de la pétition auprès de leurs membres respectifs. « C’est une grosse opération ! Les groupes que nous réunissons aujourd’hui représentent un segment important de la population du Québec, notamment chez les travailleurs et travailleuses, où les enjeux linguistiques sont souvent criants. Nous comptons envoyer un message fort au gouvernement Couillard. Le Québec ne peut plus se permettre d’avoir des irresponsables linguistiques à sa tête. L’heure est à la re-mobilisation générale sur le front linguistique », a conclu Maxime Laporte.


Les Partenaires pour un Québec français (PQF) :
Confédération des syndicats nationaux (CSN)
Centrale des syndicats du Québec (CSQ)
Fédération autonome de l’enseignement (FAE)
Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ)
Fondation Lionel-Groulx (FLG)
Mouvement national des Québécois (MNQ)
Mouvement Québec français (MQF)
Société-Sain t-Jean-Baptiste de Montréal (SSJB)
Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ)
Union des artistes (UDA)

La CSN et la FTQ s’opposent à la modification de l’article 50

La Confédération des syndicats nationaux (CSN) et la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ) ainsi que leurs fédérations et syndicats affiliés s’opposent à toute modification de l’article 50 de la Loi sur les normes du travail (LNT) qui toucherait aux pourboires.

« Plusieurs voix demandent au gouvernement de modifier la LNT afin de donner le pouvoir aux patrons de partager les pourboires des serveuses et des serveurs avec les salarié-es travaillant dans les cuisines dans le but, soutiennent-ils, de valoriser ces métiers. Pour nous, cette proposition ne ferait que déplacer le problème des bas salarié-es de la restauration. Ce genre de nivellement vers le bas risque de dévaloriser entièrement le secteur de la restauration, l’effet contraire de ce qui est recherché ici », de préciser Jacques Létourneau, président de la CSN.

« Révisée en 2002, la LNT actuelle prévoit que le pourboire versé directement ou indirectement par un client appartient en propre au salarié qui a rendu le service au client. Le partage des pourboires permettrait aux employeurs de piger dans ces sommes et de les distribuer arbitrairement, selon leur bon vouloir. Si, à l’époque, le législateur a adopté cette formule dans la LNT, c’est qu’il avait bien saisi le danger de laisser le choix de la méthode de partage de ces sommes aux employeurs », de souligner Daniel Boyer, président de la FTQ.

« Comme plusieurs autres secteurs, la restauration traverse une période difficile de recrutement et de rétention de ses salarié-es. La restauration n’est pas un domaine facile, particulièrement en cuisine, et, la plupart du temps, les salaires offerts ne reconnaissent pas les compétences et les efforts demandés : le travail debout en cuisine s’effectue sous pression, dans la chaleur et l’humidité, où le risque de blessure est beaucoup plus élevé que dans d’autres secteurs. À notre avis, le partage des pourboires n’est pas une solution puisque cette proposition risque de déplacer le problème de recrutement en cuisine vers les serveuses et les serveurs », de renchérir Daniel Boyer.

« Si on veut améliorer les conditions de travail des plus bas salariés de la restauration, il serait plus efficace d’augmenter le salaire minimum à 15 $ l’heure à l’embauche, d’informer les salarié-es de l’horaire de travail au moins 5 jours à l’avance et d’offrir 10 jours de congés payés annuellement. Ces mesures seraient bénéfiques pour tous les secteurs d’emploi où il y a une rareté de la main-d’œuvre, y compris dans la restauration. Ce n’est pas en corrigeant les salaires d’un groupe moins bien payé sur le dos d’un autre groupe que l’on trouvera une solution juste et équitable », de conclure Jacques Létourneau.

Source : CSN et FTQ.

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Des employeurs profitent des négociations locales pour affaiblir davantage le personnel du réseau

Pendant que les signaux de détresse du personnel du réseau de la santé et des services sociaux s’accumulent, certains employeurs veulent profiter des négociations locales actuellement en cours pour s’en prendre davantage aux conditions de travail du personnel.

Dans les derniers jours, le ministre Barrette a indiqué que ces négociations étaient une occasion de répondre aux préoccupations du personnel. Pour la FSSSCSN, plusieurs demandes patronales actuellement déposées aux tables de négociation sont plutôt une preuve supplémentaire du peu de considération des employeurs et du gouvernement pour celles et ceux qui donnent les services à la population. Alors que ces négociations doivent obligatoirement être terminées dans les prochains mois, il est inquiétant de constater l’ampleur des reculs patronaux demandés dans le contexte d’épuisement du personnel. Ces demandes sont d’autant plus insultantes que l’entente intervenue au Saguenay-Lac-Saint-Jean démontre qu’il est possible de s’engager au niveau local pour donner un peu de souffle au personnel.

Ces employeurs sont muets pour proposer des solutions aux problèmes d’attraction et de rétention de personnel. Ils n’ont rien à proposer pour améliorer les conditions de travail et ainsi répondre aux nombreux indicateurs du niveau d’épuisement du personnel, des taux d’absences maladie qui atteignent des sommets à la pénurie grandissante de personnel. Au contraire, ce qu’ils mettent de l’avant actuellement dans les négociations locales ne ferait qu’empirer les choses. Voici quelques exemples des reculs qu’ils proposent pour augmenter la détresse du personnel :

  • Modifier l’horaire de travail du personnel avec un délai de seulement 48 heures ;
  • Déplacer le personnel pratiquement sans limites un peu partout sur le territoire des CISSS ou CIUSSS ;
  • Rayer de la liste de disponibilité pour une période de 6 mois toute personne qui refuse 2 affectations par année ;
  • Planifier l’horaire de travail sur une période de deux semaines, sans régularité du nombre d’heures de travail par jour ou des jours de congé ;
  • Annuler deux jours à l’avance une fin de semaine de congé s’il y a insuffisance de personnel.

« Où sont ces employeurs des établissements du réseau pour répondre aux signaux de détresse du personnel ? N’ont-ils pas la responsabilité de s’assurer que le personnel a ce qu’il faut pour donner des soins de qualité ? Comment les femmes du réseau pourront-elles concilier leur travail et leur vie familiale si on change leur horaire aux deux jours ? Ces négociations locales, elles sont une occasion qu’on ne peut pas rater. Elles doivent permettre de donner de l’oxygène au personnel avant qu’il ne soit trop tard », lance Josée Marcotte, vice-présidente de la FSSSCSN.

« Avec sa réforme ultracentralisée, le ministre Barrette s’est assuré d’avoir le contrôle sur tout. J’ai bien du mal à croire qu’il n’est pas au courant de ce qui se passe actuellement dans les négociations locales. Si son intention est vraiment d’améliorer les choses pour le personnel épuisé, il est temps qu’il l’indique aux employeurs question que ces négociations avancent », de conclure, Jeff Begley, président de la FSSSCSN.