Le gouvernement crée beaucoup d’incertitude

Le plan d’action numérique en éducation et en enseignement du gouvernement est à peine dévoilé qu’il soulève déjà plusieurs questions pour la Confédération des syndicats nationaux (CSN) et ses fédérations membres. Pour la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants (FNEEQ-CSN), la Fédération des profesionnèles (FP-CSN) et la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP-CSN), le plan de plus de 80 pages apporte bien peu de précisions et contribue surtout à créer un climat d’incertitude pour les travailleuses et les travailleurs du milieu de l’éducation, et ce, quant à chacune des trois orientations.

« Le plan ne prévoit pas de comité directeur pour la mise en œuvre de ce vaste chantier, soulève Véronique de Sève, vice-présidente de la CSN. C’est le néant quant à l’intégration des partenaires dans l’élaboration de la stratégie, rien ne précise le rôle qu’ils devront jouer, quels objectifs ou axes doivent être développés par qui, dans quel ordre ou à quel moment. Bref, c’est un plan sans acteurs. Pour éviter un développement chaotique, nous réclamons la mise en place d’un comité incluant les représentantes et représentants des organisations syndicales et étudiantes. »

« D’entrée de jeu, on constate que le gouvernement mise sur la formation de tous les titres d’emploi, explique Sylvie Tremblay, vice-présidente-trésorière de la FEESP. C’est une bonne intention, mais il n’y a aucun détail concernant la mise en place de cette formation. Il n’y aucun calendrier prévu pour ces formations et nous savons déjà que les employé-es du milieu de l’éducation manquent de temps pour accomplir tous les volets de leur tâche. Impossible également de savoir qui donnera ces formations et si du personnel supplémentaire sera embauché pour les donner. Il en va de même pour la mise en place, le soutien technique et l’entretien. Il est important de ne pas recourir à des sous-traitants provenant du privé, et de plutôt privilégier la compétence du personnel du secteur public. »

« Concernant certains points plus précis du plan, le gouvernement souhaite mettre sur pied un campus virtuel et déployer davantage la formation à distance, remarque Caroline Quesnel, présidente de la FNEEQ. Il faut faire attention à ce que la formation virtuelle serve réellement à rendre l’éducation plus accessible sur le plan géographique et ne constitue pas une alternative « bon marché » à un enseignement en présentiel. En ce qui a trait au projet de campus virtuel, nous avons plusieurs craintes voulant que cette plateforme contribue à nourrir la concurrence entre les établissements, notamment par la course à la « clientèle » étudiante internationale. Nous craignons aussi une standardisation de la formation en enseignement supérieur. Les initiatives actuelles en formation à distance comportent aussi des écueils quant à la sous-traitance de l’enseignement, comme c’est le cas à la TÉLUQ. Le plan doit interdire ces dérives. »

« Nous sommes également préoccupés par la question de l’autonomie professionnelle, poursuit Louise Briand, vice-présidente de la FP. Il est impensable de mettre en place une stratégie qui aura des impacts potentiels sur la liberté académique, sur le droit d’auteur et sur la façon d’enseigner sans respecter la latitude qu’ont les professeurs. »

« Le gouvernement parle à plusieurs reprises du développement des compétences numériques, s’inquiète Véronique de Sève. Or, ces fameuses compétences ne sont jamais clairement définies, ce qui est particulier dans un plan qui touche l’éducation. On souhaite développer des compétences, sans savoir lesquelles. Nous craignons également que le programme mis en place pour le développement de ces compétences se fasse au détriment des autres matières enseignées. Il faut éviter de tomber dans un simple effet de mode qui répond aux impératifs des entreprises sans avoir de vision globale de l’éducation. »

« Ça fait maintenant quelques mois que le gouvernement délie les cordons de la bourse et annonce de grandes réformes et de grands chantiers. On sent bien que la campagne électorale est lancée officieusement. Voilà pourquoi nous ne lançons pas ces questions qu’au gouvernement, mais à tous les partis politiques. Nous souhaitons avoir l’heure juste et savoir où se situe chacun des partis quant au plan dans son ensemble et par rapport aux multiples questions qu’il soulève », conclut Véronique de Sève.

Vers une grève des 5500 employé-es de la SAQ?

Réunis en conseil général cette semaine à Joliette, les délégué-es du Syndicat des employé(e)s de magasins et de bureaux de la SAQ (FEESP–CSN) ont décidé de consulter leurs 5500 membres sur un mandat de grève totalisant jusqu’à six journées. Si ce mandat lui est octroyé, le syndicat utilisera cette banque de jours de grève au moment jugé opportun, selon l’évolution des négociations.

Ce midi, les délégué-es ont profité de l’ajournement de leurs travaux pour manifester devant une succursale de Joliette.

« Après plus de 16 mois de négociation, la SAQ maintient la ligne dure, explique la présidente du syndicat, Katia Lelièvre. Nous nous sommes engagés dans cette négociation avec comme priorités, la conciliation famille-travail et la stabilisation des emplois de nos membres, dont 70 % sont confinés au temps partiel. Comme dans toute négociation, nous sommes prêts à faire des compromis, mais certainement pas à empirer la situation ». Certaines demandes de la SAQ entraîneront plus de précarité pour le personnel et compliqueront davantage la conciliation famille-travail.

« Un conflit de travail peut être évité, précise la secrétaire générale de la Fédération des employé-es de services publics (FEESP–CSN), Nathalie Arguin. La consultation de tous les membres prendra quelques semaines. Nous invitons la SAQ à reconsidérer ses positions, à l’aube d’un conflit potentiel. S’ils doivent avoir recours à la grève pour empêcher la SAQ de sabrer leurs droits, ces travailleuses et ces travailleurs compteront sur l’appui de toute la CSN. Il faut saluer leur détermination. »

Le succès de la SAQ repose d’abord et avant tout sur l’engagement de ses travailleuses et travailleurs, rappelle pour sa part la vice-présidente de la FEESP–CSN, Stéphanie Gratton. « L’employeur devrait être le premier à reconnaître la contribution des salarié-es et à répondre à leur besoin de stabilité. Cela peut prendre dans certains cas plus de 15 ans pour obtenir un poste régulier à la SAQ. C’est difficile de boucler le budget familial quand on ne sait pas combien d’heures on va travailler la semaine suivante. C’est difficile de concilier sereinement le travail et la vie familiale quand on ne sait pas quel jour on travaille ni à quelle heure. Alors, quand la SAQ leur demande aujourd’hui encore plus de flexibilité et de mobilité, elle doit savoir que ça ne passe pas. »

« Le message des salarié-es est très clair, conclut la présidente du Conseil central de Lanaudière (CSN), Francine Ranger. Dans Lanaudière comme ailleurs au Québec, les salarié-es seront très visibles au cours des prochaines semaines. Nous irons à la rencontre de la population et des clients de la SAQ pour leur expliquer pourquoi nous refusons les reculs que veut imposer l’employeur. Nous démontrerons qu’augmenter la précarité chez les salarié-es aura des effets négatifs tant pour la clientèle que pour le bon fonctionnement de la SAQ. »

À propos

Le SEMB-SAQ (CSN) représente les 5500 travailleuses et travailleurs des magasins et des bureaux de la SAQ. Il est affilié à la Fédération des employé-es de services publics (FEESP–CSN) et à la Confédération des syndicats nationaux (CSN).

Nouvelle opération de signatures

Ce samedi, de 10 h à 14 h, des militantes et des militants de partout au Québec tiennent une nouvelle opération de signatures aux portes de 25 succursales de la Société des alcools du Québec. Cette action tenue le jour de la consigne s’inscrit dans le cadre de la campagne Je signe pour la consigne/Verre : la fin du gaspillage.

« Le succès de notre première séance de signatures tenue le 9 décembre dernier nous démontre clairement l’appui de la population à l’instauration d’une consigne sur toutes les bouteilles vendues à la SAQ. Actuellement, nous avons atteint plus de 25 000 signatures et nous comptons bien en ajouter plusieurs milliers d’ici le dépôt des pétitions à l’Assemblée nationale, avant la fin de la présente session parlementaire, de déclarer Jacques Létourneau, président de la Confédération des syndicats nationaux. Pour nous, une chose demeure certaine : il faut mettre fin au gaspillage du verre et la consigne à la SAQ demeure LA solution. »

Hier, en réaction aux actions menées par la CSN, le SCFP-Québec FTQ et les Métallos FTQ, les médias nous apprenaient que la SAQ a changé de ton à ce sujet et que désormais, elle se plierait à la décision du gouvernement si celui-ci décidait d’instaurer une consigne sur toutes les bouteilles vendues dans ses magasins. Ce changement de position de la part de la SAQ doit impérativement inciter le gouvernement et les partis politiques à prendre position en faveur de cette consigne.

« Trop de verre se retrouve encore dans les sites d’enfouissement. Voilà pourquoi, au même moment, l’usine d’Owens Illinois doit acheter du verre à fort prix dans le reste du Canada et aux États-Unis. Cette situation est totalement absurde », lance Dominic Lemieux, adjoint au directeur québécois des Métallos, dont le syndicat représente les travailleurs de l’usine de fabrication de verre Owens Illinois à Pointe-Saint-Charles. De plus, en utilisant davantage de verre recyclé dans les recettes de fabrication de nouveau verre, on peut réduire les émissions de GES liées au procédé et au transport du verre.

Cette semaine, les 125 députés de l’Assemblée nationale ont reçu une bouteille de vin vide pour les sensibiliser à l’importance d’instaurer une consigne sur les bouteilles de vin et de spiritueux puisqu’aucun système de consigne n’existe au Québec et que les centres de tri peinent à traiter adéquatement le verre afin qu’on puisse lui donner une seconde vie. Le Québec et le Manitoba sont les seules provinces à ne pas avoir de consigne sur leurs bouteilles de vin et de spiritueux.

« La SAQ dispose d’un réseau de distribution efficace et bien implanté dans toutes les régions du Québec. Les camions se rendent remplis de bouteilles dans plusieurs points de vente et de distribution pour ensuite revenir vides vers les entrepôts. On peut facilement penser à un système de consigne intelligent en tirant profit de l’extraordinaire réseau de distribution de la SAQ », d’expliquer Denis Bolduc, président du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP-Québec). En ce sens, les trois syndicats invitent les parlementaires à exiger une plus grande responsabilité sociale et environnementale de la part de la société d’État qu’est la SAQ.

Les trois organisations syndicales invitent également la population à signer en grand nombre la pétition en ligne jusqu’au 9 juin sur le site de l’Assemblée nationale :

https://www.assnat.qc.ca/fr/exprimez-votre-opinion/petition/Petition-7249/index.html

À l’approche des élections provinciales, les députés auront bientôt l’occasion de s’engager à mettre en place un système de consigne sur les bouteilles de vin et de spiritueux digne de ce nom, pour enfin mettre un terme au scandale du verre.

 

Liste des SAQ où il y aura une séance de signatures

Source :

Confédération des syndicats nationaux (CSN)

Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP-Québec FTQ)

Syndicat des Métallos (FTQ)

Le gouvernement doit jouer son rôle de chef d’orchestre

Employeurs, investisseurs, société civile, organisations syndicales et environnementales, ainsi que le chef de l’Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador rassemblés hier et avant-hier dans le cadre d’un sommet historique regroupant près de 300 personnes au Palais des congrès de Montréal sur le thème de la transition énergétique juste ont lancé un appel urgent au gouvernement du Québec en l’invitant à jouer son rôle de chef d’orchestre pour la réaliser efficacement.

Éric Demers

Les participants et participantes provenant de divers horizons ont dégagé un constat commun clair qui marque l’urgence de la situation. « La transition énergétique est bel et bien déjà entamée et le Québec, malgré les valeurs qui le gouvernent et les ressources dont il dispose, est en retard. Il faut agir impérativement, car cet enjeu dépasse largement le monde du travail et concerne l’ensemble de la société », ont fait valoir les panélistes regroupés en table ronde hier après-midi.

La nécessité de faire de la transition énergétique juste un enjeu de première heure sur la place publique a largement fait consensus. « Nous devons saisir cette occasion pour définir le projet de société que nous voulons, car il s’agit aussi d’un enjeu de justice sociale », ont fait valoir plusieurs intervenants. Il a été question, notamment, du besoin d’éducation, de sensibilisation et de formation que soulève cet enjeu crucial.

Photo : Cédric Martin

Une plateforme rassembleuse

Ce sommet se voulait une plateforme rassembleuse des forces vives du Québec économique, social et environnemental, des Premières Nations et de tous les groupes intersectoriels interpelés par cet enjeu incontournable qu’est la transition énergétique juste. Les coorganisateurs, conférenciers et participants ont lancé un appel à s’unir pour une transition énergétique juste en amont du sommet afin de penser et de planifier une transition énergétique durable et juste pour tous et toutes.

Les journées ont été ponctuées de panels, de conférences et d’ateliers visant à informer sur la transition énergétique juste dans sa globalité, à préparer et adapter le concept de transition énergétique juste à la réalité québécoise et à permettre aux participants et participantes d’avoir voix au chapitre. Cela a été l’occasion d’établir un état des lieux et de l’action gouvernementale nettement insuffisante au regard des changements climatiques, et de mieux cerner le concept de transition juste, de discuter des leviers et des obstacles qui se dressent dans l’industrie financière pour la mise en place d’une transition juste, et de rendre publics les résultats et les recommandations du groupe de travail multisectoriel sur les impacts de la transition énergétique sur la main-d’œuvre et les entreprises du Québec à l’horizon de 2030.

Photo : Cédric Martin

« Nous nous appuyons sur ces deux jours de présentations et de débats pour demander à toutes les formations politiques en lice pour la prochaine campagne électorale non seulement de prendre position sur la question de la transition énergétique juste, mais aussi de s’engager à inclure des moyens concrets pour la réaliser dans leur plateforme », ont conclu les coorganisateurs de l’événement.

Messieurs et Mesdames les Députés, que ferez-vous de cette bouteille ?

Cette semaine, les 125 députés de l’Assemblée nationale recevront une bouteille de vin vide pour les sensibiliser à l’importance d’instaurer une consigne sur les bouteilles de vin et de spiritueux. L’opération s’inscrit dans le cadre de la campagne Je signe pour la consigne / Verre : la fin du gaspillage.

Les députés sont invités à réfléchir aux moyens de recycler réellement cette bouteille, alors qu’aucun système de consigne n’existe au Québec et que les centres de tri peinent à traiter adéquatement le verre afin qu’on puisse y donner une seconde vie. Le Québec est la seule province avec le Manitoba à ne pas avoir de consigne sur ses bouteilles de vin et de spiritueux.

« Les députés amorcent le dernier sprint de la session parlementaire avant de se mettre en mode électoral. C’est le temps de réfléchir à ce qu’on propose aux Québécoises et Québécois. Le scandale du gaspillage du verre a assez duré. Nous invitons chaque député et leur parti respectif à s’engager à instaurer un vrai système de consigne qui, seul, peut permettre un recyclage efficace du verre », a soutenu Jacques Létourneau, président de la Confédération des syndicats nationaux.

L’envoi spécial aux députés s’inscrit dans le cadre d’une campagne pour une consigne et accompagne la pétition qu’on peut signer en ligne sur le site de l’Assemblée nationale jusqu’au 9 juin prochain à l’adresse https://www.assnat.qc.ca/fr/exprimez-votre-opinion/petition/Petition-7249/index.html

L’absence de consigne constitue un gaspillage éhonté. « Le verre déposé dans les bacs de recyclage n’est, pour la majeure partie, pas réellement recyclé. Ce faisant, une usine comme Owens Illinois doit acheter à fort prix son verre dans le reste du Canada et aux États-Unis, pendant qu’on envoie dans les dépotoirs cette précieuse matière. C’est absurde », lance Dominic Lemieux, adjoint au directeur québécois des Métallos, dont le syndicat représente les travailleurs de l’usine de fabrication de verre Owens Illinois à Pointe-Saint-Charles. De plus, en utilisant davantage de verre recyclé dans les recettes de fabrication de nouveau verre, on peut réduire les émissions de GES.

« La SAQ dispose d’un réseau de distribution efficace, bien implanté dans toutes les régions du Québec. Les camions se rendent pleins de bouteilles dans plusieurs points de distribution pour ensuite revenir vides vers les entrepôts. On peut penser un système de consigne intelligemment en tirant profit de l’extraordinaire réseau de distribution de la SAQ », explique Denis Bolduc, président du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP-Québec). En ce sens, les trois syndicats invitent les parlementaires à exiger une plus grande responsabilité sociale et environnementale de la part de la société d’État qu’est la SAQ.

Une nouvelle séance de signatures

Le 26 mai prochain, journée de la consigne, les trois organisations syndicales organisent une nouvelle session de signatures devant 25 succursales de la SAQ. Ils invitent également la population à signer en grand nombre la pétition en ligne jusqu’au 9 juin sur le site de l’Assemblée nationale. Les députés quant à eux auront bientôt l’occasion de s’engager à mettre en place un système de consigne sur les bouteilles de vin et de spiritueux digne de ce nom, pour enfin mettre un terme au scandale du verre.

Liste des SAQ où il y aura une séance de signatures

Source :

Confédération des syndicats nationaux (CSN)

Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP-Québec FTQ)

Syndicat des Métallos (FTQ)

 

On offre le meilleur

Depuis longtemps, la CSN défend avec vigueur la grande qualité de l’expérience en centre de la petite enfance et en milieu familial régi.

Les conclusions de l’Observatoire des tout-petits soulèvent, avec raison, une question fondamentale : en tant que société, pouvons-nous laisser pour compte certains de nos tout-petits?

Pour la CSN, la réponse est sans équivoque, c’est non.

Voilà pourquoi elle lancera au cours des prochaines semaines sa campagne « On offre le meilleur », qui fera valoir les importants avantages qu’offrent les CPE et le milieu familial régi.

Restez à l’affût.

Pourquoi la transition énergétique juste est-elle importante ?

La transition énergétique est inévitable. Il est nécessaire d’unir et de faire converger les efforts de tous et de planifier le changement pour éviter une crise sociale. Toutes les industries et toutes les personnes actives de notre société seront touchées.

Voilà pourquoi notre coalition d’organisations environnementales, financières et syndicales, incluant la Confédération des syndicats nationaux (CSN), la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ), Fondaction, la Fondation David Suzuki, le Fonds de solidarité FTQ et Greenpeace Canada, organise le Sommet pour une transition énergétique juste dans le but de lancer un appel à penser et à planifier une transition énergétique durable et juste pour tous et toutes.

Comment allons-nous entreprendre le passage d’une structure économique polluante à une économie faible en carbone, tout en assurant un traitement digne aux travailleurs, aux travailleuses et aux communautés affectés et en préservant la sécurité et la souveraineté énergétiques du Québec ? Il nous faudra, c’est une évidence, penser à des mesures de soutien aux personnes et aux communautés affectées, réduire les sources de gaspillage, gagner en efficacité énergétique et réduire considérablement notre dépendance envers les hydrocarbures, au bénéfice des énergies renouvelables dont le Québec est généreusement doté.

Dans ce grand chantier économique et social, le gouvernement du Québec a un rôle essentiel et incontournable que lui seul peut assumer : assurer l’encadrement législatif, réglementaire, administratif, fiscal et budgétaire à l’intérieur duquel l’effort collectif pourra se déployer le plus efficacement. Des politiques industrielles innovantes, des programmes de formation et de transition pour la main-d’œuvre des secteurs touchés par la transition, une fiscalité encourageant l’efficacité plutôt que le gaspillage ne peuvent venir que d’un gouvernement résolu et visionnaire.

Pour réussir cette transition énergétique et en tirer le meilleur parti pour l’ensemble de la société, pour placer notre économie sur la voie de la prospérité durable, le laisser-faire n’est pas une option. L’État et ses partenaires doivent jouer un rôle actif de premier plan.

Face à l’urgence d’agir, nous devons travailler en concertation. Le Sommet pour une transition énergétique juste rassemblera les forces vives du Québec économique, social et environnemental pour faire de cette transition majeure une grande réussite profitable à tous et à toutes. Cependant, pour entreprendre ce virage concrètement, il faudra que les autorités publiques emboîtent le pas.

Le Québec s’est engagé à réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 37,5 % d’ici 2030, mais les efforts sur le terrain progressent trop lentement pour atteindre cette cible. Il faut un plan de transition énergétique intégral, bâti de région en région de façon proactive. Pour le réaliser, nous voulons nous inspirer des Principes directeurs pour une transition juste vers des économies et des sociétés écologiquement durables pour tous proposés par l’Organisation internationale du Travail.

Parce qu’une société démocratique repose sur la participation de tous les citoyens, nous appelons toutes les organisations de la société civile et du milieu des affaires à mettre en commun leur expertise autour de cet enjeu et à dessiner ensemble notre feuille de route afin de faire du Québec un modèle en matière de lutte contre les changements climatiques.

Nous interpelons aussi le gouvernement actuel et tous les partis politiques qui participeront à la prochaine élection générale, afin qu’ils précisent comment ils entendent planifier et engager une transition énergétique juste et profitable pour tous et pour toutes, dans les meilleurs délais.

Une politique qui ne répond pas aux attentes

La nouvelle politique de financement des universités déposée aujourd’hui par le gouvernement libéral ne permettra pas de répondre aux attentes. « La ministre responsable de l’enseignement supérieur a fait fi de nombreuses recommandations largement partagées par la communauté universitaire. Rappelons que les travaux ont été effectués dans la plus grande opacité » a déploré d’entrée de jeu, Véronique De Sève, vice-présidente de la CSN.

La nouvelle formule de redistribution ne permettra pas de réduire la concurrence entre les établissements pour attirer davantage de clientèles. Le montant des subventions repose encore trop sur le nombre d’étudiants, sans compter l’apport financier que procurera l’effectif des étudiants internationaux. « Le sous-financement du réseau va continuer à accentuer les iniquités du modèle de financement », a précisé Mme De Sève. Une des faiblesses du financement basé sur le nombre d’étudiants équivalent à temps plein est qu’il ne tient pas compte des caractéristiques de l’effectif étudiant. « À cet effet, nous déplorons que les critères n’aient pas été modifiés pour mieux tenir compte des coûts associés aux services offerts aux étudiants à temps partiel, qui sont de plus en plus présents dans les universités ».

Du côté de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec, on s’oppose notamment à la libéralisation des droits de scolarité et à ce que les étudiantes et les étudiants internationaux permettent le désengagement de l’État dans le financement de l’enseignement supérieur. « Nous nous opposons à la déréglementation des droits de scolarité pour les étudiants internationaux qui sont plus que jamais perçus comme une source de financement additionnel. L’accueil d’étudiants internationaux doit s’inscrire dans une quête d’enrichissement culturel et intellectuel et non dans une vision utilitariste ou de désengagement financier de l’État » a précisé pour sa part Jean Murdock, président de la FNEEQ–CSN.

Pour sa part, la Fédération des professionnèles note que si certains éléments de la nouvelle politique apparaissent positifs, d’autres inquiètent. « Pour nous, le soutien accru aux établissements de petite taille et la réduction du nombre d’allocations spécifiques semblent intéressants. Toutefois, les mandats stratégiques qui permettront un financement basé sur l’atteinte de cibles convenues entre le gouvernement et les universités soulèvent, chez nous, des craintes. Cela ressemble étrangement à des contrats de performance qui orienteront la réalisation de la mission des universités et le développement des programmes » a conclut Ginette Langlois, présidente de la FP–CSN.

À propos
Fondée en 1921, la CSN regroupe plus de 300 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

La Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec–CSN regroupe quelque 35 000 membres dans 46 cégeps, 39 établissements privés et 13 syndicats d’université.

La Fédération des professionnèles de la CSN compte plus de 8 000 membres, principalement dans les secteurs de la santé, des services sociaux et de l’éducation, notamment des professeurs et des professionnel-les d’université.

Le consommateur en sort-il gagnant?

Dans un article paru le 8 mai dernier dans le quotidien Le Devoir, le journaliste François Desjardins présente le point de vue du ministre des Finances du Québec, Carlos Leitão, concernant le projet de loi 141 (PL 141) sur l’encadrement du système financier. Rappelons qu’il s’agit d’un projet de loi monstre qui vient modifier plus d’une cinquantaine de lois qui touchent de près ou de loin différents aspects du système financier. Le PL 141 vient notamment permettre la vente en ligne d’assurance sans l’entremise d’un représentant certifié, que ce soit un courtier d’assurance, ou encore, un agent d’assurance lorsque l’on appelle directement chez l’assureur.

Nous pouvons lire dans l’article de M. Desjardins que, selon le ministre, « ceux qui concluent à un affaiblissement de la protection des consommateurs font une mauvaise lecture du projet de loi », et que la position du gouvernement « ne fait aucun compromis sur la protection du consommateur ». La Confédération des syndicats nationaux (CSN) et la Fédération du commerce–CSN sont en désaccord avec le ministre.

Nous représentons plus de 1000 travailleuses et travailleurs qui exercent fièrement le métier d’agent d’assurance au sein de la SSQ. Leur quotidien consiste à bien informer et à conseiller consciencieusement le consommateur, afin qu’il obtienne le produit d’assurance qui convient le mieux à ses besoins.

Les conséquences liées à une couverture d’assurance inadéquate peuvent s’avérer catastrophiques financièrement pour l’assuré, pouvant même parfois entraîner la faillite. Cette situation peut d’autant plus survenir s’il se croit couvert à tort. Le domaine de l’assurance est extrêmement complexe. Par exemple, saviez-vous que dans le domaine de l’assurance automobile, qui apparaît pourtant simple au premier abord, il existe un total de 42 avenants rattachés au seul formulaire des propriétaires (FPQ no 1)? Savez-vous lesquels sont pertinents pour vous?

C’est pourquoi au fil des ans, la loi a conféré un rôle important aux représentants d’assurance. En présence d’un représentant certifié, le client bénéficie d’une protection non négligeable. En effet, le représentant doit réussir un examen et obtenir un permis de pratique de l’Autorité des marchés financiers (AMF); il doit également se conformer à un code de déontologie qui l’assujettit à un comité de discipline en cas d’infraction; enfin, il doit suivre 20 heures de formation continue tous les deux ans.

Avec la vente de produits d’assurance en ligne sans représentant, la tentation sera grande de naviguer sur un site Internet de comparaison d’assurances et de cliquer sur l’offre la plus abordable sans comparer la portée des protections offertes et des exclusions des différents produits proposés sur le marché. Avec le PL 141, certaines responsabilités additionnelles ont été dévolues aux assureurs pour encadrer la vente en ligne, mais cela n’est pas suffisant. Visiblement, la manière dont la vente d’assurance en ligne sera encadrée créera deux standards de protection distincts pour le consommateur, soit l’assurance est distribuée en ligne sans l’entremise d’un représentant certifié, soit elle l’est par un moyen traditionnel (rencontre en personne ou téléphonique avec un représentant).

Certains diront que la formule envisagée donne le choix au consommateur, puisqu’en tout temps lors du processus en ligne, il pourra contacter un agent d’assurance pour obtenir des conseils. Or, l’agent d’assurance n’est pas seulement là pour répondre aux questions des consommateurs ; son rôle consiste aussi à vérifier certains éléments d’information et à poser des questions pour clarifier les besoins du client, qui ne s’y connaît pas nécessairement en matière d’assurance.

Si le ministre Leitão souhaite réellement ne faire aucun compromis sur la protection du consommateur, le seul choix qui lui reste, selon nous, est d’encadrer la vente d’assurance en ligne de manière à ce que le client maintienne l’accès aux conseils des représentants d’assurance.

Nous déplorons par ailleurs le fait que cet important enjeu soit noyé dans un projet de loi aussi volumineux. Nos gouvernements doivent mettre fin à cette habitude qu’ils ont depuis quelque temps de se servir de projets de loi « mammouth » pour faire avaler des décisions politiques qu’ils savent délicates ou impopulaires.

La menace qui pèse sur les emplois dans le secteur des assurances crée une grande inquiétude chez les travailleuses et travailleurs. Mais qu’ils soient rassurés, la CSN et la Fédération du commerce–CSN poursuivront leurs interventions pour dénoncer les effets néfastes du PL 141.

Le gouvernement Couillard forcé de maintenir le poste de commissaire à la santé et au bien-être face à la pression populaire

La Confédération des syndicats nationaux (CSN) se réjouit que le gouvernement Couillard soit forcé de revenir sur sa décision insensée d’abolir le poste de Commissaire à la santé et au bien-être (CSBE). L’opposition à cette décision gouvernementale est venue de toute part. Pour la CSN, il est nécessaire de donner les moyens au commissaire d’analyser les politiques gouvernementales en santé et services sociaux afin de mesurer leurs effets sur l’offre de services à la population, et ce, en toute indépendance.

« L’abolition du poste de Commissaire à la santé et au bien-être ne faisait tout simplement aucun sens. Le rôle de chien de garde que joue le commissaire est primordial pour l’amélioration du réseau public de santé et de services sociaux. Les nombreux rapports qu’il a publiés au cours des dernières années témoignent de l’importance de son travail. Pendant tout son mandat, le gouvernement Couillard s’en est pris aux contre-pouvoirs qui sont en mesure d’analyser ses réformes. Cette façon de faire nuit à la démocratie » explique le vice-président de la CSN, Jean Lacharité.

La CSN propose 15 solutions pour améliorer le réseau, au sein d’une alliance inédite, réunissant médecins, patients, cadres et salarié-es. Parmi ces solutions, certaines concernent la gouvernance du réseau, notamment la nécessité de maintenir le poste de CSBE.

Pour une loi adaptée au travail d’aujourd’hui

Dans son ensemble, la CSN accueille favorablement les modifications proposées à la Loi sur les normes du travail (LNT). Cependant, lorsqu’il est question des normes du travail, il importe de regarder les problèmes sous plusieurs angles afin de trouver les solutions les plus appropriées. C’est pourquoi la CSN, de passage à la commission parlementaire sur les modifications à la LNT adopte une approche proactive et propose d’aller un peu plus loin sur certains enjeux précis.

« D’entrée de jeu, on constate qu’un chantier sur la conciliation famille-travail-études a été lancé dans le cadre de cette réforme, explique Caroline Senneville, 1re vice-présidente de la CSN. Nous saluons le travail du gouvernement qui fait un pas dans la bonne direction en imposant la rémunération pour deux des dix jours de congé pour maladie ou obligations familiales prévus à la loi. La LNT constitue le contrat de travail des salarié-es les plus vulnérables de la société et nous sommes d’avis que toute perte de revenu constitue un obstacle majeur à la prise de congé pour plusieurs d’entre eux. Nous croyons que le gouvernement devrait même aller un peu plus loin et augmenter le nombre de journées rémunérées, afin de donner une réelle chance aux travailleuses et aux travailleurs qui se retrouvent sans traitement alors qu’ils doivent prendre soin de leur santé ou de celle de leur famille. »

« Pour ce qui est des horaires et des heures de travail, nous sommes heureux de constater qu’une personne salariée pourra refuser de travailler plus de deux heures au-delà de ses heures habituelles quotidiennes, plutôt que l’actuel “quatre heures”, souligne Caroline Senneville. Cependant, la LNT ne prévoit toujours pas qu’on puisse refuser ces heures sans condition, un problème qui pourrait être réglé aisément. D’un autre côté, nous croyons que la modification voulant que les employé-es aient maintenant le droit de refuser du travail offert moins de cinq jours à l’avance est insuffisante. La loi doit prévoir une mécanique claire permettant aux travailleuses et aux travailleurs de connaître leur horaire de travail cinq jours à l’avance. Pour l’instant, le projet de loi fait reposer le choix de refuser des heures de travail sur les épaules des salarié-es, et la LNT ne prévoit aucune garantie que les heures ainsi refusées pourront être reportée. Dans une optique d’amélioration de la conciliation famille-travail-études, il faut que la LNT permette réellement aux salarié-es d’organiser leur vie familiale à l’avance. Finalement, concernant les heures de travail, le gouvernement doit mettre en place des règles de déconnexion, faisant en sorte qu’un salarié ait le droit d’être coupé de toutes communications relatives à son travail en dehors de ses heures de travail. Le projet de loi privé sur le droit à la déconnexion est une avenue intéressante à ajouter aux modifications à la LNT. »

« La conciliation famille-travail-études est une réalité du travail d’aujourd’hui qui prend de plus en plus de place, notamment avec l’arrivée des jeunes sur le marché du travail et la réalité de plusieurs emplois qui changent et qui comportent des horaires élargis et une connexion permanente avec les employé-es. Dans ce contexte, le travail de réforme du gouvernement est intéressant, mais ce dernier doit pousser sa réflexion jusqu’au bout et faire les choix qui s’imposent pour réellement donner à la main-d’œuvre d’aujourd’hui une loi claire qui la protège sans retenue », ajoute Caroline Senneville.

Autres modifications à la LNT

Le projet de loi ne se limite pas qu’à la condition famille-travail-études, plusieurs autres aspects sont abordés. Sans entrer dans le détail pour chacun de ces points, la CSN tient à en souligner quelques-uns.

« Pour ce qui est des pourboires, nous réitérons qu’il est impensable de modifier l’article 50, insiste Caroline Senneville. Ce qui est perçu par certains comme une mesure de valorisation des métiers aurait comme conséquence de répartir les pourboires de façon arbitraire. Des solutions plus appropriées sont mises de l’avant par la CSN et permettraient de répondre adéquatement aux problèmes d’attraction et de rétention dans ce milieu. »

« La CSN appuie également plusieurs mesures concernant les disparités de traitement, poursuit Caroline Senneville. Nous saluons notamment la modification qui interdirait que le taux de salaire, la durée et l’indemnité de vacances soient réduits uniquement sur la base de la différence de statut entre des salarié-es travaillant à temps partiel ou à temps plein. Il en va de même pour l’élargissement de la loi afin que l’ensemble des avantages sociaux soit pris en considération lorsqu’il est question de disparité de traitement. Cependant, nous considérons que l’article 46 du projet de loi continue de légitimer certaines situations discriminatoires et illégales existantes. Cette situation maintiendra des iniquités pour plusieurs travailleuses et travailleurs qui les subissent. Sans que les mesures de la LNT soient applicables de manière rétroactive, nous croyons que les modifications devraient comprendre une mention claire selon laquelle la distinction fondée sur la date d’embauche concernant les régimes de retraite ou les avantages sociaux doit se résorber rapidement. »

« Finalement, la CSN apprécie l’effort consenti par le gouvernement pour mieux encadrer les agences de placement et élargir la défense des travailleurs étrangers temporaires, continue Caroline Senneville. Par exemple, l’ajout de mesures qui assurent aux salarié-es d’agence un taux de salaire identique à celui payé à celles et ceux de l’entreprise cliente pour effectuer les mêmes tâches dans le même établissement est un pas dans la bonne direction. Cela dit, en ce qui concerne les agences, la loi prévoit actuellement que le gouvernement pourra établir des règlements concernant plusieurs aspects de la relation entre agence et entreprise cliente. Nous croyons que toutes les mesures devraient être encadrées par la loi plutôt que par voie réglementaire afin d’uniformiser les conditions applicables aux agences, aux entreprises clientes et aux travailleuses et travailleurs des agences. »

« La CSN défend les travailleuses et les travailleurs du Québec et reconnaît qu’un effort est fait pour améliorer la protection minimale qu’offre la LNT, mais il faut aller plus loin », conclut Caroline Senneville.

Opposition carrée aux restaurateurs

Pour la Fédération du commerce (FC–CSN), la position de l’Association des restaurateurs du Québec (ARQ) et des chef-fes signataires de la lettre ouverte publiée cette semaine est irresponsable et dévalorise complètement le travail des serveuses et des serveurs. Dans le cadre des consultations pour la modification de la Loi sur les normes du travail (LNT), le gouvernement doit maintenir sa position et continuer de refuser de modifier l’article 50.

« Les exemples mis de l’avant par les chefs sont loufoques. Ils se plaignent que la profession de cuisinier n’est pas reconnue à sa juste valeur, que le salaire est trop bas. Nous sommes bien d’accord avec eux que la tâche effectuée en cuisine mériterait bien plus, mais ce n’est pas en pigeant dans la poche des employé-es au service qu’on résoudra le problème, estime Michel Valiquette, trésorier à la FC–CSN. Il ne faut pas oublier que, dans la majorité des cas, les femmes et les hommes qui travaillent au service ont un salaire horaire bien moins élevé étant donné que leur travail comprend un pourboire. De plus, ils paient des impôts sur leur pourboire, qu’ils en aient effectivement reçu ou non. »

« Sans compter que nous déplacerons simplement le problème d’attraction et de rétention du personnel, poursuit Michel Valiquette. Le problème qui se vit actuellement dans les cuisines se transposera dans les salles à manger. Qui acceptera d’être payé 9,80 $ l’heure, sous prétexte qu’on lui verse un pourboire, alors qu’on vient chercher ce pourboire gagné directement dans sa poche pour le redistribuer selon la volonté ou l’humeur du gestionnaire en place? Les chefs se plaignent du climat malsain dans leurs établissements, ce n’est certainement pas cette approche qui améliorera la situation. Et qu’adviendrait-il des employé-es des cuisines, seraient-ils maintenant considérés comme travailleuses et travailleurs à pourboire? Les restaurateurs sont clairs à savoir qu’ils n’augmenteront pas le taux horaire du personnel de service pour compenser leurs pertes, mais que comptent-ils faire avec les autres salarié-es de leur établissement? »

« C’est d’autant plus surprenant que, bien que les pourboires existent pratiquement depuis toujours au Québec, le fait d’aller soudainement piger dans ces sommes devient la solution à tous les maux des restaurateurs, se surprend Michel Valiquette. Ce sont des gestionnaires qui ont fait le choix d’être gestionnaire, leur travail est de trouver des solutions. Et pourtant, ce ne sont pas les solutions qui manquent. Au-delà des taux horaires qui mériteraient d’être revus à la hausse, on peut penser à une bonification des vacances pour ces salarié-es qui travaillent souvent sous pression et qui répondent constamment à une clientèle exigeante. On pourrait aussi regarder du côté des régimes de retraite afin de retenir la main-d’œuvre plus longtemps en protégeant leur avenir. Pour la conciliation famille-travail-études, il y aurait plusieurs avenues intéressantes. Les métiers de la restauration sont souvent très stressants, avec des horaires atypiques et des salaires qui ne permettent pas toujours de subvenir aisément aux besoins d’une famille. Il serait donc normal d’instaurer des pratiques comme le dévoilement des horaires au moins cinq jours à l’avance et le droit de refuser sans condition des heures supplémentaires au-delà de deux heures après les heures prévues. Si on ajoute à cela des assurances collectives adéquates, on commence à avoir un début de solution pour garder les jeunes travailleuses et travailleurs avec des familles. »

« On le voit bien, la position des restaurateurs ne peut se limiter à la simple approche du partage des pourboires, il faudrait alors réformer des pans entiers de la loi, ne serait-ce que pour maintenir les maigres protections prévues à la LNT pour les travailleuses et les travailleurs de la restauration. La FC–CSN partage la position de la CSN, le gouvernement ne doit pas modifier l’article 50 », conclut Michel Valiquette.

Québec accroît l’iniquité entre les universités

La Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN) a pris connaissance des intentions de la ministre David, rapportées par La Presse aujourd’hui. La fédération s’oppose à la libéralisation des droits de scolarité et à ce que les étudiantes et les étudiants internationaux deviennent une source de financement permettant le désengagement de l’État dans le financement de l’enseignement supérieur.

Pour la FNEEQ-CSN, ces nouvelles règles créeront des iniquités entre les universités et auront notamment des impacts sur l’avenir et le développement des établissements en région. À McGill et Bishop’s, par exemple, les étudiants canadiens non résidents du Québec et les étudiants étrangers représentent près de la moitié de l’effectif total. Or, c’est loin d’être le cas des universités du réseau de l’Université du Québec en région. La déréglementation des frais de scolarité va donc grandement favoriser les universités des grands centres urbains au détriment des établissements du réseau de l’Université du Québec qui en accueillent très peu. Cette orientation fait des diplômes un bien qui se négocie sur le marché national et international et participe à la marchandisation de l’éducation.

Les universités en région semblent être les grands oubliés par cette annonce de la ministre qui prévoit aussi un financement plus généreux des programmes de maîtrise et de doctorat. Leur offre de formation de deuxième et troisième cycles étant beaucoup plus réduite, elles seront donc, encore une fois, nettement défavorisées par rapport aux «grandes» universités.

Jean Murdock, président de la FNEEQ-CSN, questionne la décision de la ministre de procéder par règle budgétaire pour encadrer les salaires et les bonifications des recteurs. «Il est temps de mettre fin à la tendance des dernières années qui a conduit les recteurs, principalement ceux des universités à charte, à s’apparenter à de hauts dirigeants d’entreprise», conclut-il.

Enfin, selon Jean Murdock, «ces annonces sont une autre démonstration des décisions prises à la pièce sans véritable vision du développement et de la mission des universités au Québec. C’est pourquoi la FNEEQ-CSN réclame la création d’un conseil des universités qui aurait une fonction de conseil et de coordination du développement du réseau universitaire. Plus encore, une loi-cadre devrait définir les assises du contrat social entre les universités et la société québécoise, ainsi que le cadre de référence entre les universités et l’État.»

Fondée en 1969, la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec-CSN regroupe quelque 35 000 membres dans 46 cégeps, 39 établissements privés et 13 syndicats d’université. Elle est l’organisation syndicale la plus représentative de l’enseignement supérieur au Québec. La fédération est l’une des huit fédérations affiliées à la Confédération des syndicats nationaux.

Grève nationale et manifestation à Québec

Le Secteur transport scolaire (STS) de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN) a déclenché une grève nationale marquée par une manifestation aux abords de l’Assemblée nationale à Québec.

« La grève nationale d’aujourd’hui touchera près de 74 000 élèves d’une vingtaine de commissions scolaires, dans plusieurs régions au Québec. Tous les syndicats en grève se sont dotés d’un mandat, en assemblée générale, par voie de scrutin secret. Nous maintenons toujours la revendication formulée l’automne dernier, soit celle de l’obtention de la part du gouvernement du Québec, dans les plus brefs délais, d’une enveloppe budgétaire supplémentaire de 26,75 millions $, fermée et dédiée à l’amélioration de nos conditions de travail », de préciser Stephen P. Gauley, président du STS.

À la suite d’une rencontre portant sur cette problématique avec Sébastien Proulx, ministre de l’Éducation, du Loisir et du Sport, le 17 avril dernier, la Confédération des syndicats nationaux attend toujours une réponse dans le dossier du financement du transport scolaire au Québec. À ce jour, la seule décision qu’a prise le gouvernement fut de mettre un terme à la possibilité qu’avaient les commissions scolaires d’utiliser à d’autres fins 50 % des surplus générés par les enveloppes du transport scolaire. Cette réponse demeure nettement insuffisante, en plus de ne rien régler à la problématique fondamentale. Pour leur part, certaines commissions scolaires n’ont pas du tout apprécié l’abolition de cette mesure.

« Le 8 février dernier, la Fédération des transporteurs par autobus (FTA), qui représente la presque totalité des transporteurs scolaires du Québec, a reconnu la problématique de la pénurie de main-d’œuvre, tout en validant le constat de début de crise dans leur domaine. Trois transporteurs de la ville de Laval ont également exposé leur important manque de main-d’œuvre dans les médias. À plusieurs autres endroits, des circuits n’ont pas été effectués, ou ont été effectués en retard, ou menacent de ne pas être effectués en raison de ce manque de conductrices et conducteurs. Cette menace de perte du service nous démontre que le gouvernement doit impérativement agir afin de régler ce problème systémique, d’ajouter Denis Marcoux, président de la FEESP–CSN. Nous attendons toujours l’annonce d’une solution durable à cette crise qui risque de dégénérer si le gouvernement n’agit pas rapidement. »

« Les graves problèmes actuels d’attraction et de rétention des conductrices et conducteurs de véhicules scolaires sont directement liés aux conditions de travail dérisoires qui sévissent depuis plus de 25 ans dans ce secteur. Nous réitérons donc notre souhait de voir le gouvernement poser des gestes concrets qui règleront ce problème une fois pour toutes. Seul un financement adéquat garantira la pérennité de cet important service public sur lequel comptent des centaines de milliers de parents tous les jours d’école », de préciser Jacques Létourneau, président de la CSN.

Rappelons que les salarié-es du transport scolaire touchent un taux horaire moyen de 17,86 $ l’heure — pour un revenu annuel moyen de 19 288 $ —, alors que d’autres reçoivent 12,07 $ l’heure, un taux avoisinant le salaire minimum fixé au 1er mai dernier à 12 $ l’heure, sans autres avantages sociaux. En 2015, les salarié-es œuvrant dans le transport scolaire étaient déjà sous-payés d’environ 8,5 % en moyenne que d’autres emplois comparables dans le secteur privé du transport et, depuis ce temps, l’écart n’a cessé de s’amplifier.

Rappelons également que dans le cadre d’un processus rigoureux d’évaluation de l’emploi de conducteur et de conductrice de véhicule scolaire, qui fut mis en œuvre par la CSN et auquel le gouvernement et les associations de transporteurs ont participé, le comité de travail a fixé un taux horaire minimal de référence à 19,14 $ l’heure en janvier 2015, ce qui représente actuellement un taux indexé de 20,02 $ à l’embauche, sans évidemment tenir compte de l’ancienneté.

Plus de 521 000 écoliers, soit un peu plus de 60 % de tous les élèves du primaire et du secondaire, montent à bord des autobus scolaires tous les jours.

Le STS regroupe environ 3000 travailleuses et travailleurs membres de la Fédération des employées et employés de services publics–CSN. Celle-ci compte plus de 425 syndicats affiliés, représentant environ 60 000 syndiqué-es dans le domaine des services publics et parapublics.

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle regroupe plus de 300 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

La FNC-CSN propose des solutions innovantes et respectueuses des journalistes et des éditeurs

Témoignant dans le cadre de l’examen législatif de la Loi sur le droit d’auteur mené par le comité permanent de l’industrie, des sciences et de la technologie, la présidente de la FNC-CSN, Pascale St-Onge, a proposé des pistes de solutions innovantes et permettant de générer des fonds qui permettront de soutenir financièrement les journalistes et éditeurs.

La FNC-CSN constate que les plateformes numériques captent une part de plus en plus importante des revenus publicitaires grâce aux contenus produits par le travail journalistique. « Les éditeurs ou les journalistes se font doublement vampiriser, sans égard à leurs droits d’auteur, d’une part par le partage de leur contenu sans compensation sur les plateformes numériques alors qu’elles en tirent des revenus, et puis par les revenus publicitaires qui migrent vers ces plateformes, explique Pascale St-Onge. Il faut que ça cesse. » L’organisation syndicale indique qu’il est impensable que la solution passe par les tribunaux, « dans l’état actuel, il revient à chaque éditeur ou à chaque journaliste d’entreprendre des recours extrêmement coûteux afin de faire valoir ses droits d’auteur et ses droits moraux contre des compagnies plusieurs fois milliardaires, ce qu’aucun n’a entrepris au Canada » poursuit Pascale St-Onge.

Fort de ces constats, la FNC-CSN innove en proposant des modifications à la loi qui permettrait la création d’une société de gestion des droits d’auteur des œuvres journalistiques qui regrouperaient éditeurs et journalistes. Dans le cas où il serait impossible pour cette société de gestion de négocier des tarifs, la FNC-CSN propose que la Commission du droit d’auteur du Canada puisse déterminer les tarifs à leur juste valeur. « Nous demandons que ce travail de création de contenu d’information soit reconnu même dans l’univers numérique et qu’en ce sens, une juste valeur lui soit attribuée. Ainsi financés, le journalisme et l’édition de contenu journalistique pourraient peut-être retrouver certains revenus qui lui échappent cruellement actuellement » conclu Pascale St-Onge.

Pour consulter le mémoire de la FNC-CSN sur la Loi sur le droit d’auteur, http://www.fncom.org/wp-content/uploads/2018/05/Me%CC%81moire-FINAL-LDA-4-mai-2018.pdf

À propos

La Fédération nationale des communications – CSN regroupe 6000 travailleuses et travailleurs dans 89 syndicats œuvrant dans les domaines des communications et de la culture. Elle fait partie de la CSN, une organisation syndicale fondée en 1921, qui regroupe 300 000 membres dans 1700 syndicats. La CSN œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise.

Nouvelle campagne de financement pour le Camp Vol-d’été Leucan – CSN

Au cours des dernières années, le financement du Camp Vol d’été Leucan – CSN se faisait au moyen d’une loterie à travers tout le Québec. Cette année, la CSN a décidé d’innover et de changer sa formule de collecte de fonds auprès de ses membres.

La nouvelle campagne consiste à solliciter l’ensemble des syndicats CSN pour faire un don de 1 $ par membre par année. « C’est moins d’un café par personne par année », déclare Jean Lacharité, vice-président de la CSN et responsable du dossier Camp Vol d’été Leucan – CSN.

« Nous sommes convaincus que cette nouvelle façon de faire permettra d’assurer le financement des deux semaines d’activités et de plaisir pour les enfants atteints de cancer, tout en offrant un répit bien mérité à leurs parents. J’invite donc tous les syndicats à faire de cette campagne un vif succès. »

Puisqu’il n’y aura plus de billets à acheter, nous vous invitons à participer à cette campagne et à nous aider à faire monter le thermomètre pour atteindre notre objectif de 150 000 $. Continuons de faire une différence pour les enfants malades.

Nous vous remercions à l’avance de votre générosité.

L’équipe de la Fondation du Camp Vol d’été Leucan – CSN

Pour que l’éducation devienne un enjeu électoral

À la conclusion des travaux du Deuxième rendez-vous des États généraux de l’enseignement supérieur, le collectif regroupant les vingt-cinq organisations syndicales, professionnelles, étudiantes et communautaires sortent satisfaits des orientations définies par les participantes et les participants. Les discussions ont permis de cibler des pistes des solutions prometteuses afin de réorienter les réseaux collégial et universitaire au service de l’intérêt commun en insistant sur les précarités, le financement et la gouvernance.

Ce n’était pas anodin d’inviter, à la veille des élections provinciales, les représentant-es des principaux partis politiques et les acteurs de l’enseignement supérieur pour discuter du développement et de leur vision des réseaux. Pour Véronique de Sève, vice-présidente de la CSN, «il est important que nos décideurs entendent ce que les personnes préoccupées par l’avenir de l’enseignement supérieur ont à dire. Ces hommes et ces femmes supportent à bout de bras les réseaux collégial et universitaire malgré les embûches, malgré des décisions politiques et financières trop souvent en contradiction avec le développement social. Nous apprécions la présence aujourd’hui des porte-paroles des principaux partis politiques. Souhaitons que le rapport du collectif leur soit une source d’inspiration durant la prochaine campagne électorale».

Les précarités
La précarité sous toutes ses formes des divers corps d’emplois doit faire l’objet d’une sérieuse remise en question. Les conditions de travail du personnel se sont terriblement dégradées au fil des années et le taux de précarité du personnel est effarant. Le stress lié aux études, à la charge de travail, à l’isolement et l’incertitude financière engendrent une détresse psychologique parfois importante tant au sein de la population étudiante que chez les différents personnels.

«Nous croyons que le gouvernement provincial devrait mettre en oeuvre une stratégie d’intervention pour prévenir et contrer les problèmes psychologiques en enseignement supérieur. À cet égard, nous demandons un financement supplémentaire et récurrent visant l’amélioration des services aux étudiantes et aux étudiants souffrant d’anxiété et de de détresse psychologique sans retrancher le budget de fonctionnement des universités.» précise Guillaume Lecorps, président, Union étudiante du Québec (UEQ).

Le financement
Afin de sortir d’une dynamique de compétition entre les établissements et afin que l’éducation redevienne une véritable priorité au Québec, les participantes et participants misent sur des solutions qui pourront garantir un financement étatique à la hauteur des besoins. «Une nouvelle formule de financement, tant au niveau collégial qu’au niveau universitaire, pourrait corriger les travers des allocations et des subventions spécifiques provoqués par les changements et les ajouts survenus au fil du temps,» affirme Mario Beauchemin, 3e vice-président de la CSQ. «Des modifications doivent être apportées aux modes de financement afin de les rendre plus équitables, mieux adaptés à l’ensemble des missions et au service des communautés.» précise-t-il.

La gouvernance
La culture de la collégialité est partie intégrante du mode de fonctionnement des cégeps et des universités depuis leur création. Malheureusement, l’imposition des pratiques managériales a mis à mal les principes de collégialité et de liberté académique et a entrainé une judiciarisation des rapports entre les différents acteurs.

«Nous devons revenir à une plus grande collégialité, une gestion participative au sein de tous les établissements ainsi qu’à la représentation de tous les groupes de la communauté au sein des comités décisionnels ou consultatifs. Il importe de se réapproprier nos institutions et de les guider vers notre idéal de l’enseignement supérieur.» souligne pour sa part Claude Fortin, vice-présidente, Fédération du personnel professionnel des universités et de la recherche (FPPU).

Pour les participants à ce second rendez-vous des États généraux de l’enseignement supérieur, la principale solution aux problèmes des réseaux collégial et universitaire réside dans la capacité des institutions d’enseignement supérieur d’exercer librement leurs missions d’enseignement, de recherche et de création, pour faire avancer l’ensemble des savoirs humains et les partager avec la communauté. Sans une véritable volonté politique, c’est donc la société québécoise qui en subira les préjudices.

À propos
Les membres du collectif des États généraux de l’enseignement supérieur sont :

Association des Étudiantes et des Étudiants de Laval inscrits aux Études supérieures (ÆLIÉS), Association pour la voix étudiante au Québec (AVEQ), Association québécoise des étudiants ayant des incapacités au postsecondaire (AQEIPS), Centrale des syndicats du Québec (CSQ), Confédération des associations d’étudiants et d’étudiantes de l’Université Laval (CADEUL), Confédération des syndicats nationaux (CSN), Conseil provincial du secteur universitaire (CPSU-FTQ), Fédération des associations étudiantes du campus de l’Université de Montréal (FAÉCUM), Fédération des associations étudiantes universitaires québécoises en éducation permanente (FAEUQEP), Fédération des employées et employés de services publics (FEESP-CSN), Fédération des enseignantes et enseignants de cégep (FEC-CSQ), Fédération des professionnèles (FP-CSN), Fédération du personnel de soutien de l’enseignement supérieur (FPSES-CSQ), Fédération du personnel professionnel des collèges (FPPC-CSQ), Fédération du personnel professionnel des universités et de la recherche (FPPU), Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ), Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN), Fédération québécoise des professeures et professeurs d’université (FQPPU), Fondation Paul Gérin-Lajoie, Institut de coopération pour l’éducation des adultes (ICEA), Nouveaux cahiers du socialisme (NCS), Nouvelle alliance pour la philosophie au collège (NAPAC), Regroupement des syndicats universitaires (RSU-CSQ), Syndicat des Étudiant-e-s Salarié-e-s de l’Université de Montréal (SÉSUM), Union étudiante du Québec (UÉQ).

Des ASSS rencontrent le ministre Barrette

Une délégation de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) a rencontré ce matin le ministre Gaétan Barrette pour discuter des enjeux du soutien à domicile. Les auxiliaires aux services de santé et sociaux (ASSS) ont profité de l’occasion pour rendre compte des difficultés qu’elles vivent dans la prestation des soins à domicile. La FSSS–CSN mène actuellement la campagne Assez ! Personnel surchargé qui propose plusieurs solutions durables pour mettre fin à la détresse du personnel du réseau.

Vers un véritable réseau de soutien à domicile

Il y a quelques semaines, la CSN tenait un forum sur l’amélioration du soutien à domicile au Québec. À cette occasion, des dizaines de travailleuses et travailleurs des soins à domicile ont témoigné des obstacles qu’elles rencontrent pour répondre aux besoins de la population. Les ASSS du CISSS de la Montérégie-Centre qui ont rencontré ce matin le ministre Barrette ont présenté les nombreux manques dans l’offre de soins alors que les besoins de la population augmentent. Il faut dire que les compressions des dernières années et la réforme Barrette n’ont rien fait pour améliorer les choses. Elles ont parlé d’enjeux importants comme la valorisation de leur emploi, les conditions d’exercice difficiles et le maintien de l’équité salariale, en plus de remettre un dépliant au ministre.

Cette rencontre a permis de sensibiliser le ministre à la réalité du personnel qui chaque jour donne des soins à domicile à la population québécoise. Elle a aussi permis de lancer le débat en vue du Forum sur les meilleures pratiques : usagers, CHSLD et soutien à domicile qui se tiendra dans les prochaines semaines. Le ministre Barrette s’est engagé à assurer un suivi sur les éléments mis de l’avant par les ASSS. La FSSS–CSN a finalement fait part de ses préoccupations sur l’exigence de permis du bureau de la sécurité privée pour certains titres d’emploi.

« Le soutien à domicile n’a pas été soutenu adéquatement par les gouvernements qui se sont succédé. Les dernières années d’austérité ont fait très mal aux usagères et usagers qui ont plus de difficultés à obtenir des services et au personnel qui subit une pression accrue. Plus que jamais, il est temps de prendre le virage des soins à domicile. C’est le message que nous avons lancé au ministre Barrette aujourd’hui », explique Guy Laurion, vice-président de la FSSS–CSN.

Assez ! Personnel surchargé

La FSSS–CSN lançait récemment la campagne Assez ! Personnel surchargé pour dénoncer les problèmes de surcharge, d’épuisement et de pénurie vécus par le personnel du réseau. Cette campagne met de l’avant des solutions pour mettre fin à la détresse du personnel. Plusieurs actions sont à prévoir dans les prochaines semaines.

À propos de la FSSS-CSN

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) compte plus de 110 000 membres dans les secteurs publics et privés. La FSSS est la plus grande organisation syndicale dans le secteur de la santé et des services sociaux et dans les services de garde. La FSSS–CSN agit en faveur d’une société plus équitable, plus démocratique et plus solidaire.

Le ministre Blais doit abolir le purgatoire

Alors que débute l’étude détaillée du projet de loi 173, le Collectif pour un Québec sans pauvreté et sept organisations syndicales pressent le ministre François Blais de bonifier son projet de revenu de base, notamment en s’engageant à abolir le délai de carence de 66 mois qui est tout simplement arbitraire et inutile.

« Nous continuons de croire que le projet de loi 173 peut représenter une avancée pour les quelque 84 000 personnes avec des contraintes sévères à l’emploi qui disposeront enfin, dans plusieurs années, d’assez d’argent pour couvrir leurs besoins de base, rappelle Serge Petitclerc, porte-parole du Collectif pour un Québec sans pauvreté. Toutefois, le ministre devrait commencer à corriger tout de suite ses nombreuses lacunes, et nous lui avons soumis six recommandations pour ce faire. »

« Un consensus fort s’est dégagé des trois jours de consultation sur le projet de loi 173, et il concerne la remise en question du purgatoire de 66 mois imposé aux personnes pour confirmer leur admissibilité au revenu de base, affirme Serge Petitclerc. Aujourd’hui, nous sommes heureux de constater que sept organisations syndicales se prononcent en faveur de nos six recommandations, et notamment celle sur l’abolition du purgatoire. Il s’agit de l’APTS, de la CSD, de la CSN, de la CSQ, de la FIQ, de la FTQ et du SFPQ, qui sont tous membres du Collectif. »

Un délai arbitraire et inutile
La raison invoquée par le gouvernement pour imposer le délai de carence est « d’évaluer la persistance des limitations socioprofessionnelles ». Or, les statistiques montrent que, pour une forte majorité des personnes avec des contraintes sévères à l’emploi, ces contraintes sont permanentes.

D’après des données du gouvernement obtenues par le Collectif, 75% des personnes demeurent dans le programme de solidarité sociale pour une durée consécutive de 120 mois et plus. « Pourquoi laisser poireauter pendant 66 mois des personnes qui ne pourront pas retourner sur le marché du travail de toute façon? » s’interroge Serge Petitclerc.

« Avec le projet de loi 173, le gouvernement reconnaît enfin que la Mesure du panier de consommation (MPC) est le seuil à atteindre pour permettre aux gens de couvrir les besoins de base reconnus, poursuit Serge Petitclerc. La MPC, c’est le minimum nécessaire pour vivre en santé. Comme les personnes avec des contraintes sévères à l’emploi ont déjà de graves problèmes de santé, il nous semble contreproductif et même dangereux de leur imposer ce long purgatoire et de refuser d’augmenter leur revenu disponible pour qu’elles atteignent la MPC le plus rapidement possible. »

« Par ailleurs, plusieurs personnes avec des contraintes sévères à l’emploi doivent déjà surmonter plusieurs obstacles pour arriver à faire reconnaître ces contraintes… lorsqu’elles y arrivent! Pourquoi leur ajouter des délais supplémentaires? se demande Serge Petitclerc. En terminant, soulignons un fait qui nous semble injuste : en raison du purgatoire, le revenu de base demeurera de facto inaccessible aux jeunes de 18 à 23 ans et aux personnes de 55 ans et plus. »

Appui du milieu syndical
Des sept organisations syndicales qui appuient les recommandations du Collectif, trois étaient représentées à la conférence de presse.

Selon le président de la CSD, Luc Vachon, « de la façon dont le projet de loi est conçu à l’heure actuelle, une seule voie est prévue pour accéder au revenu de base, celle de la Solidarité sociale. Toutes les autres personnes qui ont des contraintes sévères à l’emploi devront donc passer par la Solidarité sociale et voir leur situation se dégrader pendant de longues années avant d’avoir accès au revenu de base et être capables de couvrir des besoins essentiels. C’est absurde pour elles, c’est absurde pour les personnes déjà à la Solidarité sociale. Le revenu de base devrait être accessible dès le départ à toutes les personnes avec des contraintes sévères à l’emploi, pas après cinq ans et demi. »

Le président général du SFPQ, Christian Daigle, a quant à lui réaffirmé que « bien que l’instauration de ce “revenu de base” constitue un pas vers l’augmentation du revenu de certaines personnes en situation de pauvreté, une telle réforme doit être accompagnée d’un réinvestissement important dans les services publics et l’amélioration des protections sociales afin de lutter plus globalement contre la pauvreté. »

La présidente du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN), Ann Gingras, a mentionné : « Dans les régions de Québec et de Chaudière-Appalaches, le nombre de prestataires tous programmes confondus a atteint un creux historique. Étant donné la situation de plein emploi et de pénurie de la main-d’œuvre, il est évident que les personnes qui restent sur le carreau ont des contraintes sévères à l’emploi et il est indécent de retarder l’atteinte du revenu de base, c’est une question de dignité humaine. »

Les six recommandations du Collectif pour bonifier le projet de revenu de base

  1. Que la reconnaissance d’une contrainte sévère à l’emploi soit l’unique critère d’admissibilité au programme de revenu de base.
  2. Que le gouvernement assouplisse les critères menant à la reconnaissance des contraintes sévères à l’emploi.
  3. Qu’il soit possible d’accéder au programme de revenu de base sans obligatoirement passer par le programme de solidarité sociale.
  4. Que le montant des prestations du programme de revenu de base soit inscrit dans le règlement et que la Mesure du panier de consommation y soit clairement identifiée comme le seuil auquel s’élèvera le revenu de base.
  5. Que l’atteinte de la cible d’amélioration du revenu à la hauteur de la Mesure du panier de consommation soit devancée.
  6. Que le programme de revenu de base soit implanté dans les plus brefs délais.

Rappel
Le projet de loi 173, déposé par le ministre de l’Emploi et de la Solidarité sociale, François Blais, vise l’instauration d’un « revenu de base » destiné aux personnes avec des contraintes sévères à l’emploi et qui reçoivent des prestations de solidarité sociale depuis plusieurs années. L’objectif est que le revenu disponible de ces personnes atteigne, à terme, le seuil de la Mesure du panier de consommation (environ 18 000 $ pour une personne seule en 2018) et leur permette ainsi de couvrir les besoins de base reconnus.