Manifestation en marge du congrès de la FEESP–CSN

Aujourd’hui, en marge du 27e congrès de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN), les délégué-es ont participé à une manifestation à Sherbrooke, en appui au Secteur transport scolaire (STS).

« Toutes les actions que nous avons menées récemment s’inscrivent dans notre plan d’action qui vise à obtenir enfin le respect de notre métier et des conditions de travail décentes. Nous devons vivre avec des salaires indécents qui ne reconnaissent pas les responsabilités importantes liées à notre métier. Nos salaires insuffisants nous condamnent à vivre sous le seuil de faible revenu avec des gains annuels moyens de seulement 19 288 $. Voilà pourquoi nous revendiquons l’attribution par le gouvernement du Québec d’une enveloppe budgétaire supplémentaire de 26,75 millions, fermée et dédiée à l’amélioration de nos conditions de travail, dans les plus brefs délais. Et notre mobilisation se poursuivra à l’automne si le gouvernement persiste à ignorer nos demandes », de préciser Stephen P. Gauley, président du STS.

En 2015, les salarié-es œuvrant dans le transport scolaire étaient déjà sous-payés d’environ 8,5 % en moyenne que ceux d’autres emplois comparables dans le secteur privé du transport et, depuis ce temps, l’écart n’a cessé de s’amplifier.

« Dès septembre prochain, il y a de fortes chances que nous vivions une crise dans le transport scolaire. Même la Fédération des transporteurs par autobus (FTA), représentant la presque totalité des employeurs dans le transport scolaire au Québec, reconnaît la problématique de la pénurie de main-d’œuvre et redoute la crise qui pourrait en découler. Trois transporteurs de la ville de Laval sont du même avis et ont exposé leur important manque de main-d’œuvre dans les médias. Dans plusieurs autres régions, des circuits n’ont pas été effectués, l’ont été en retard, ou menacent de ne pas l’être, en raison de ce manque de conductrices et conducteurs. Pour nous, l’heure est grave puisque la menace de perte du service est bien réelle pour des milliers de parents et enfants. Le gouvernement se doit donc d’attaquer le problème de front, d’ajouter Denis Marcoux, président de la FEESP–CSN. Nous réitérons qu’il nous faut une solution durable à cette crise qui risque de dégénérer si le gouvernement n’agit pas dès que possible. »

Lors d’une rencontre avec Sébastien Proulx, ministre de l’Éducation, du Loisir et du Sport, le 17 avril dernier, la Confédération des syndicats nationaux a bien exposé la problématique actuelle. Depuis cette rencontre, le gouvernement a mis un terme à la possibilité qu’avaient les commissions scolaires d’utiliser à d’autres fins 50 % des surplus générés par les enveloppes du transport scolaire. Même si cette demande figure dans ses revendications, cette mesure demeure nettement insuffisante puisqu’elle ne règle pas la question du sous-financement chronique.

« Les importants problèmes d’attraction et de rétention des conductrices et conducteurs de véhicules scolaires sont directement liés aux conditions de travail dérisoires qui sévissent depuis plus de 25 ans dans ce secteur. Encore une fois, nous réitérons notre souhait de voir le gouvernement poser des gestes concrets qui régleront ce problème une fois pour toutes. Seul un financement adéquat garantira la pérennité de cet important service public sur lequel comptent des centaines de milliers de parents tous les jours d’école », de préciser Denis Beaudin, président du Conseil central des syndicats nationaux de l’Estrie (CCSNE–CSN).

Rappelons que dans le cadre d’un processus rigoureux d’évaluation de l’emploi de conducteur et de conductrice de véhicule scolaire, mis en œuvre par la CSN et auquel le gouvernement et les associations de transporteurs ont participé, le comité de travail a fixé un taux horaire minimal de référence à 19,14 $ l’heure en janvier 2015. Actuellement, ce taux indexé atteint 20,02 $ à l’embauche, sans évidemment tenir compte de l’ancienneté.

Plus de 521 000 écoliers, soit un peu plus de 60 % de tous les élèves du primaire et du secondaire, montent à bord des autobus scolaires tous les jours.

Le STS regroupe environ 3000 travailleuses et travailleurs membres de la Fédération des employées et employés de services publics–CSN. Celle-ci compte plus de 425 syndicats affiliés, représentant environ 60 000 syndiqué-es dans le domaine des services publics et parapublics.

La CSN conteste plusieurs entraves juridiques au droit de grève dans le secteur public

La CSN déposera aujourd’hui à la Cour supérieure une requête visant à faire invalider de nombreuses entraves juridiques au droit de grève dans le secteur public, notamment dans le réseau de la santé et des services sociaux. Le pourvoi en contrôle judiciaire vise à faire déclarer inconstitutionnels certains aspects de la Loi sur les services essentiels ainsi que les modalités restreignant le droit à la libre négociation et à la grève dans le cadre des négociations locales, qui ont cours présentement dans les établissements de santé.

Dans ses prétentions, la CSN s’appuie particulièrement sur l’arrêt Saskatchewan, une décision de la Cour suprême rendue en janvier 2015 qui reconnaît pour la première fois que le droit de grève est protégé par la Charte des droits et libertés.

Pour le président de la CSN, Jacques Létourneau, il est plus que temps que le cadre législatif québécois s’adapte à cette nouvelle jurisprudence. « La Loi sur les services essentiels doit être revue afin de permettre un réel rapport de force pour les travailleuses et les travailleurs du réseau de la santé. Jamais nous ne remettrons en question la nécessité d’offrir des services essentiels à la population, et loin de nous l’idée de mettre sa santé et sa sécurité en danger. Néanmoins, la loi doit être revue afin de respecter le droit de grève de ces salariés, sans entraves à l’esprit de la Charte. »

Pour la CSN, l’imposition d’un seuil unique de services devant être rendus lors d’une grève dans le réseau de la santé, sans égard au rôle et aux fonctions de chacun des salariés — qu’ils fassent partie d’une unité de soins intensifs ou encore d’un service administratif, par exemple –, constitue une entrave législative au droit de grève contraire à la Charte des droits et libertés.

La CSN vise également à faire invalider certaines dispositions de la Loi sur le régime de négociation des conventions collectives des secteurs public et parapublic (communément appelée loi 37) en regard de la négociation des stipulations locales des conventions collectives. Alors que l’ensemble des syndicats du réseau de la santé sont actuellement en négociation locale, dans la foulée des fusions d’établissements imposées par la réforme Barrette, la loi 37 leur interdit de faire la grève. De plus, une fois ces stipulations locales négociées, l’employeur n’a aucune obligation de se rasseoir à la table de négociation dans le futur, un autre aspect contesté par la CSN.

« On ne peut jouir d’un droit constitutionnel à temps partiel, souligne Jacques Létourneau. D’importants aspects des conventions collectives sont en jeu dans les négociations actuelles, notamment la question des horaires de travail, la conciliation famille-travail et la notion de port d’attache. En interdisant le droit de grève, la loi 37 brime des droits fondamentaux des travailleuses et des travailleurs du réseau de la santé. »

En août dernier, une décision du Tribunal administratif du travail (TAT) avait déclaré « constitutionnellement inopérantes » les dispositions de l’article 111.10 de la Loi sur les services essentiels, qui prévoient les pourcentages minimaux de services devant être rendus lors d’une grève. Toutefois, la décision ayant été rendue par le TAT, elle ne s’applique qu’aux quatre établissements de santé où le recours avait été logé. En s’adressant aujourd’hui à la Cour supérieure, la CSN vise à faire déclarer inconstitutionnelles ces dispositions, et ce, pour l’ensemble du Québec.

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle regroupe plus de 300 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

Un nouveau site Web et une application mobile qui vont plaire aux membres

Après avoir pris des décisions importantes quant à son avenir lors du congrès de février dernier, la CSN-Construction entreprend sa relance! Pensée spécifiquement pour les membres, cette relance s’accompagne d’une nouvelle application mobile et d’un nouveau site Web qui vont complètement reconfigurer les façon de communiquer de la fédération avec ses membres.

Pour pouvoir bien soutenir l’ensemble de ses membres, la CSN-Construction a revu toutes ses structures et ses façons de faire. Et qui dit appui dit nécessité d’être présent et de communiquer efficacement. En cette matière, les nouvelles technologies sont indispensables.

Un site Web revampé

Dans une interface attrayante et facile de navigation, les membres trouveront sur le tout nouveau site Web de la CSN-Construction toute l’information qu’ils recherchent pour pouvoir bien fonctionner dans l’industrie et tirer leur épingle du jeu. Par l’entremise du site, ils pourront aussi communiquer directement avec les personnes de la nouvelle structure de la fédération (représentants régionaux, directeurs de métier ou d’occupation, conseiller en relations de travail membres élus du comité de direction). C’est bien simple : le site Web de la CSN-Construction deviendra un incontournable pour tous les membres, et pour les futurs membres aussi!

Une application mobile
En téléchargeant la nouvelle application de la CSN-Construction dès maintenant, les travailleuses et travailleurs pourront rapidement enregistrer leurs heures de travail, mettre à jour leur dossier, communiquer directement avec la fédération, signaler leur disponibilité ou leur non-disponibilité à l’emploi et recevoir les alertes en besoin de main-d’œuvre. Avec cette application, ils vont aussi recevoir une foule d’informations propre à l’industrie. Un outil de travail indispensable!

Pour un récapitulatif de la relance
Plusieurs autres changements sont survenus lors de ce congrès pour servir les travailleuses et aux travailleurs membres dans la plus grande efficacité : abolition des syndicats régionaux, création d’associations de métiers et d’occupations, mise en place de nouvelles structures de représentation politique, de représentation par métier et occupation et de représentation par région. Pour plus de renseignements sur la relance de la CSN-Construction, cliquez ici.

La Cour supérieure reconnaît aux agents correctionnels fédéraux le droit de négocier leur régime de retraite

Le Syndicat des agents correctionnels du Canada (UCCO-SACC-CSN) accueille très favorablement la décision rendue par le juge Thomas M. Davis de la Cour supérieure dans la cause qui opposait le syndicat à la Procureure générale du Canada. Cette décision donne raison à UCCO-SACC-CSN quant à l’inconstitutionnalité d’un paragraphe de l’article 113 de la Loi sur les relations de travail dans le secteur public fédéral (LRTPF) qui interdisait aux agents négociateurs de la fonction publique fédérale de négocier en bonne et due forme le régime de retraite et la dotation.

« C’est une victoire majeure pour les agentes et agents correctionnels fédéraux. Depuis 2002, nous exprimons la volonté des membres de négocier les retraites et la dotation lors du renouvellement de la convention collective avec le Conseil du Trésor », a lancé Jason Godin, président national d’UCCO-SACC-CSN.

Au fil des ans, la détermination du syndicat lui a permis d’obtenir certaines avancées sur ces deux matières, entre autres par la mise en place en 2005 d’un deuxième palier de négociation (entente globale) avec le Service correctionnel du Canada. « Malgré les gains réalisés à l’extérieur du cadre officiel de négociation, nous avons toujours maintenu que l’article de la LRTPF, qui nous empêchait de discuter avec le Conseil du Trésor de ces deux enjeux d’une grande importance pour nous, ne respectait pas l’article 1 de la Charte canadienne des droits et libertés », a ajouté M. Godin. C’est d’ailleurs sur les motifs de garantie des droits et libertés et de protection du droit d’association comme prescrit par la charte que s’appuie la décision du juge Davis.

En rendant nul et sans effet un paragraphe d’un article d’une loi fédérale, le jugement Davis ouvre la porte à des recours qui pourront être intentés par tous les agents négociateurs du pays. « UCCO-SACC-CSN est fier d’avoir mené cette bataille pour faire tomber les entraves à la négociation. Ce ne sont pas seulement les agentes et agents correctionnels qui bénéficieront de cette victoire, mais bien l’ensemble des employé-es de la fonction publique fédérale. »

La CSN, à laquelle est affilié le Syndicat des agents correctionnels du Canada, a tenu à féliciter les membres d’UCCO-SACC-CSN pour leur ténacité et à souligner l’importance de cette décision. « Depuis deux décennies, les plus hauts tribunaux du pays ont rendu plusieurs décisions importantes en matière de liberté d’association et de droit à la négociation collective. Le jugement rendu mercredi confirme une fois de plus que les droits des travailleuses et des travailleurs ne peuvent être bafoués, ni par des employeurs privés ni par le gouvernement, même s’il est à la fois employeur et législateur », a conclu Jacques Létourneau, président de la CSN.

Syndicalisation, 4e révolution industrielle et vie syndicale au menu

Le 3e congrès triennal de la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN) s’ouvre aujourd’hui et se tient jusqu’à vendredi, au Centre des congrès de Lévis. Quelque 300 délégué-es sont attendus. Sur le thème « Nos membres au cœur de nos actions », les participantes et participants au congrès discuteront de plusieurs enjeux chauds dans le secteur manufacturier, notamment l’état du libre-échange et des relations économiques internationales.

Ainsi, le mercredi 6 juin, à 10 h 45, les délégué-es entendront :

  • Luc Bouthiller, Professeur titulaire au département des sciences du bois et de la forêt de l’Université Laval
  • Pierre-Marc Johnson, Ancien Premier ministre du Québec et négociateur en chef du Québec pour l’Accord économique et commercial global Canada-Union européenne
  • Denis Lebel, PDG du Conseil de l’industrie forestière du Québec (CIFQ)

Ces experts s’exprimeront à l’occasion d’un panel de discussion animé par le journaliste économique François Gagnon. Une présentation en direct sera diffusée à partir du compte Facebook de la FIM–CSN.

« L’élection de Donald Trump aux États-Unis a bouleversé les relations économiques internationales et cela n’est pas sans impact pour nos industries manufacturières, explique le président de la FIM–CSN, Louis Bégin. Qu’il s’agisse de l’imposition de droits compensatoires ou de nouveaux tarifs frappant nos exportations, les décisions prises à Washington sont inquiétantes à plusieurs égards pour nos membres. Nous avons pensé réunir ces experts du domaine afin de faire le point avec eux et de déterminer plus clairement où nous devrons agir dans les prochaines années pour défendre nos emplois et nos conditions de travail. L’ALENA n’est pas parfait, nous avons toujours été critiques de certains aspects de ce traité. Néanmoins, la perspective de voir disparaître des règles commerciales claires entre les états est fort préoccupante. »

Les politiques industrielles du Canada et du Québec seront également au menu des discussions du congrès, notamment en ce qui a trait au soutien et à la vitalité des industries manufacturières du Québec.

Rassemblement à la Davie
Le mercredi 6 juin, en fin d’après-midi, les délégué-es se rendront au chantier naval Davie afin de souligner les efforts déployé conjointement ces derniers mois par les syndicats et la direction du chantier afin d’assurer l’avenir du chantier. Beaucoup de travail reste à faire pour la pérennité de la Davie. L’entrerprise, les syndicats et la CSN continueront de faire pression afin que le gouvernement fédéral inclue Davie dans sa politique maritime.

4e révolution industrielle
En novembre 2017, la CSN tenait son colloque annuel Gérad Picard. Il portait cette année sur la 4e révolution industrielle, actuellement en cours. Les progrès fulgurants de la robotique et de l’intelligence artificielle bouleversent considérablement les milieux de travail en plus de soulever de nombreuses questions éthiques. Pour les travailleuses et les travailleurs, de nombreux enjeux émergent et sont appelés à prendre encore plus d’ampleur , qu’on pense aux conséquences sur l’emploi, les cadences de travail ou encore la santé et à la sécurité au travail. Ainsi, parmi les propositions qui seront soumises aux délégué-es de la FIM–CSN on en trouvera pour développer davantage l’expertise syndicale en ces matières et mieux outiller les syndicats.

 

Une fédération en essor
Au cours des trois dernières années, depuis son dernier congrès, la FIM–CSN accueilli 24 nouveaux groupes de salarié-es dans différents secteurs d’activités. En congrès, les délégué-es débattront des orientations stratégiques de la fédération en matière de syndicalisation et de vie syndicale.

 

À propos
La Fédération de l’industrie manufacturière (FIM-CSN) regroupe près de 30 000 travailleuses et travailleurs répartis dans 320 syndicats à travers le Québec. Elle est une des huit fédérations professionnelles composant la Confédération des syndicats nationaux (CSN). Les syndicats CSN comptent plus de 300 000 membres dans tous les secteurs d’activité.

Mobilisation dans une dizaine de régions au Québec

Aujourd’hui, le Secteur transport scolaire (STS) de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN) a débuté un mouvement de grèves tournantes dans les Laurentides et Lanaudière, appuyé par plusieurs autres actions de mobilisation dans une dizaine de régions au Québec.

« Les grèves et autres mobilisations d’aujourd’hui s’inscrivent dans notre plan d’action qui vise à obtenir enfin le respect de notre métier et des conditions de travail décentes. Nous devons vivre avec des salaires pathétiques pour les responsabilités importantes de notre métier qui nous confinent à vivre sous le seuil de la pauvreté avec un revenu annuel moyen de 19 288 $. Plus que jamais, nous sommes déterminés à défendre notre revendication portant sur l’attribution par le gouvernement du Québec d’une enveloppe budgétaire supplémentaire de 26,75 millions, fermée et dédiée à l’amélioration de nos conditions de travail, dans les plus brefs délais. Et notre mobilisation se poursuivra à l’automne si nous n’obtenons pas satisfaction à nos demandes », de préciser Stephen P. Gauley, président du STS.

En 2015, les salarié-es œuvrant dans le transport scolaire étaient déjà sous-payés d’environ 8,5 % en moyenne que ceux d’autres emplois comparables dans le secteur privé du transport et, depuis ce temps, l’écart n’a cessé de s’amplifier.

« D’un côté, nous avons la Fédération des transporteurs par autobus (FTA), représentant la presque totalité des transporteurs scolaires du Québec, qui reconnaît la problématique de la pénurie de main-d’œuvre et qui valide notre constat de début de crise dans le transport scolaire. De l’autre, nous avons trois transporteurs de la ville de Laval qui ont également exposé leur important manque de main-d’œuvre dans les médias. Et nous savons également qu’à plusieurs autres endroits, des circuits n’ont pas été effectués, ou l’ont été en retard, ou menacent de ne pas l’être, en raison de ce manque de conductrices et conducteurs. Malgré tous ces constats alarmants de menace de perte du service, le gouvernement se traîne les pieds et refuse d’attaquer le problème de front, d’ajouter Denis Marcoux, président de la FEESP–CSN. Il nous faut une solution durable à cette crise qui risque de dégénérer sérieusement si le gouvernement ne prend pas la juste mesure de la situation. »

À la suite d’une rencontre avec Sébastien Proulx, ministre de l’Éducation, du Loisir et du Sport, le 17 avril dernier, la Confédération des syndicats nationaux demeure sans réponse dans le dossier du financement du transport scolaire au Québec. Depuis cette rencontre, le gouvernement a mis un terme à la possibilité qu’avaient les commissions scolaires d’utiliser à d’autres fins 50 % des surplus générés par les enveloppes du transport scolaire. Même si cette demande figure dans ses revendications, cette mesure demeure nettement insuffisante puisqu’elle ne règle pas la question du sous-financement chronique.

« Les importants problèmes d’attraction et de rétention des conductrices et conducteurs de véhicules scolaires sont directement liés aux conditions de travail dérisoires qui sévissent depuis plus de 25 ans dans ce secteur. Encore une fois, nous réitérons notre souhait de voir le gouvernement poser des gestes concrets qui régleront ce problème une fois pour toutes. Seul un financement adéquat garantira la pérennité de cet important service public sur lequel comptent des centaines de milliers de parents tous les jours d’école », de préciser Manon Perron, secrétaire générale du Conseil central du Montréal métropolitain.

Rappelons que dans le cadre d’un processus rigoureux d’évaluation de l’emploi de conducteur et de conductrice de véhicule scolaire, qui fut mis en œuvre par la CSN et auquel le gouvernement et les associations de transporteurs ont participé, le comité de travail a fixé un taux horaire minimal de référence à 19,14 $ l’heure en janvier 2015, ce qui représente actuellement un taux indexé de 20,02 $ à l’embauche, sans évidemment tenir compte de l’ancienneté.

Plus de 521 000 écoliers, soit un peu plus de 60 % de tous les élèves du primaire et du secondaire, montent à bord des autobus scolaires tous les jours.

Le STS regroupe environ 3000 travailleuses et travailleurs membres de la Fédération des employées et employés de services publics–CSN. Celle-ci compte plus de 425 syndicats affiliés, représentant environ 60 000 syndiqué-es dans le domaine des services publics et parapublics.

Le numéro un

Le mot du président

Depuis plus de 75 ans, nous avons ce souci de communiquer avec nos membres pour nourrir une solidarité essentielle entre les syndicats de notre mouvement, notamment en partageant leurs luttes et leurs revendications. Perspectives CSN, dont le format s’apparentait davantage à celui d’un magazine, cède donc la place au Point syndical, un journal qui paraîtra plus fréquemment, soit cinq fois l’an.

Au cours des vingt dernières années, les moyens de communication ont considérablement évolué. La CSN s’est toujours assurée d’utiliser pleinement les différentes plateformes pour faire rayonner les mobilisations des syndicats, et pour partager les positions de nos instances démocratiques : vidéo, photoreportage, médias sociaux, infolettre, blogue. La CSN a été la première organisation non gouvernementale, à l’exception des médias, à se doter d’un site Internet qui a été rafraîchi à plusieurs reprises depuis 1995. Et, aujourd’hui, nous sommes à même d’offrir à nos syndicats leurs propres sites sous la bannière monsyndicat.org.

Dans le journal, vous pourrez lire des articles et des reportages sur les négociations et les luttes de nos syndicats. Ceux-ci travaillent fort pour améliorer le quotidien de leurs membres et pour assurer une vie syndicale dynamique. Ici, vous découvrirez comment ! Les militantes et militants des syndicats nouvellement accrédités raconteront les raisons qui les ont poussés à se regrouper pour se donner une voix et une force devant leurs patrons.

Le Point syndical s’intègre parfaitement aux autres plateformes dont nous disposons. Sur notre site Web et dans notre infolettre hebdomadaire, En mouvement, les reportages pourront être complétés par des galeries de photos et des informations supplémentaires. Aussi, la CSN se met à la baladodiffusion. Une première, dont nous sommes fiers. Ces outils d’information seront relayés à travers nos médias sociaux pour une diffusion la plus large possible. La CSN est une organisation de lutte et ces pages le refléteront.

Campagnes permanentes
N’avez-vous pas l’impression que le Québec est en perpétuelle campagne électorale ? Pendant que le premier ministre Trudeau se prépare publiquement au scrutin fédéral qui se tiendra dans plus d’un an, le ministre Leitaõ a officiellement lancé la précampagne québécoise lors de la consultation prébudgétaire, en décembre dernier, près de 10 mois avant l’élection.

Voilà qui détourne évidemment l’attention des médias tout en permettant aux partis politiques de lancer des ballons pour tester l’opinion publique. Le gouvernement Couillard, lui, n’est pas en reste en annonçant réinvestissement par-dessus réinvestissement. Après trois années d’austérité qui ont érodé l’édifice social que nous avons collectivement érigé avec la Révolution tranquille, n’y a-t-il pas là de l’hypocrisie ?

À la CSN, nous avons profité du dernier congrès pour nous donner un plan de match et faire valoir les préoccupations de nos membres d’ici la véritable campagne. La loi électorale québécoise nous oblige en effet à débattre des enjeux syndicaux et sociaux avant le lancement officiel de cette campagne. Dans les syndicats et les conseils centraux de la CSN, des discussions ont cours pour établir des plateformes de revendications sur lesquelles nous demandons aux candidates et aux candidats ainsi qu’aux différentes formations politiques de prendre position. La Fête internationale des travailleuses et des travailleurs a d’ailleurs été la première occasion d’intervenir publiquement sur les enjeux électoraux québécois.

Au menu : des normes du travail améliorées, incluant un salaire minimum à 15 $ l’heure, des réinvestissements massifs dans les services publics et les programmes sociaux, et une politique manufacturière créatrice de bons emplois. Nous continuerons d’être de ces débats.

Ma Caisse.Mon Syndicat

La Fédération du commerce (FC–CSN) amorce une vaste opération de négociation de conventions collectives pour ses membres dans les caisses Desjardins. Durant plus d’un an, les différents syndicats entameront les discussions avec l’employeur. Comme chaque milieu est différent et que la réalité d’une caisse à l’autre n’est pas uniforme, l’option d’une négociation coordonnée ne semblait pas adaptée aux besoins. Cependant, après un sondage auprès des membres — qui a obtenu un très haut taux de réponse —, la FC–CSN a constaté que certains enjeux se recoupaient et qu’à plusieurs égards, l’opinion des membres sur leur travail et les problèmes vécus étaient similaires. La FC–CSN a donc choisi une voie alternative, soit l’organisation d’une campagne commune à toutes les caisses, mais que les syndicats pourront décliner selon leurs besoins.

C’est ainsi que la campagne « Ma caisse. » a vu le jour. Visant l’appropriation de leur milieu de travail par les membres, cette campagne répond du même coup au renforcement du sentiment d’appartenance par les membres à leur caisse locale, par opposition à la refonte de plus en plus centralisatrice du Mouvement Desjardins. Au cœur des revendications communes, on trouve des demandes axées sur la participation du syndicat à la prise de décision au sein des caisses et le développement d’outils permettant une meilleure défense des travailleuses et travailleurs au quotidien. L’autre axe privilégié par la FC–CSN concerne l’évaluation de rendement, une mécanique complexe, trop souvent arbitraire, qui influence directement le salaire des membres. Les syndicats demandent notamment d’avoir un mot à dire sur le résultat de ces évaluations. Le thème pourra aisément être modulé selon les besoins locaux avec, par exemple, « Ma caisse. Ma région » ou « Ma caisse. Mes solutions ». Plusieurs outils sont disponibles pour les syndicats membres afin qu’ils s’approprient le thème et qu’ils puissent s’identifier solidairement à la négociation de leur convention.  

Je signe pour la consigne | Verre la fin du gaspillage

Le 24 mai dernier, les 125 députés de l’Assemblée nationale ont reçu une bouteille de vin vide pour les sensibiliser à l’importance d’instaurer une consigne sur les bouteilles de vin et de spiritueux. Ceux-ci ont été invités à réfléchir aux moyens de recycler réellement cette bouteille, alors qu’aucun système de consigne n’existe au Québec et que les centres de tri peinent à traiter adéquatement le verre afin qu’on puisse y donner une seconde vie. Le Québec et le Manitoba sont les seules provinces avec à ne pas avoir de consigne sur leurs bouteilles de vin et de spiritueux.

Le 26 mai dernier, Journée de la consigne, trois organisations syndicales ont organisé une nouvelle séance de signatures devant 25 succursales de la SAQ. Les députés quant à eux auront bientôt l’occasion de s’engager à mettre en place un système de consigne sur les bouteilles de vin et de spiritueux digne de ce nom, pour enfin mettre un terme au scandale du verre.

Des morceaux de notre histoire populaire

«LCSN a un trésor archivistique considérable. Nos journaux, produits sur plus de 75 ans, illustrent l’histoire de la CSN et les messages qui ont été portés au cours de cette période riche en événements sociaux et syndicaux. Ils racontent, depuis 1942, le quotidien des travailleurs et des travailleuses, mais aussi leurs espoirs et leurs souhaits. Cette presse syndicale est leur voix. Comment en auraient-ils une autrement ? »

À l’occasion des Journées de la culture, en septembre 2017, le secrétaire général de la CSN, Jean Lortie, n’était pas peu fier de présenter l’imposante collection des journaux officiels de la confédération. À cette occasion, elle a également rendu publiques plus de 10 000 pages de ces journaux qui ont été numérisées pour les rendre accessibles depuis son site Internet.

« En jetant un œil à ces publications, on peut y lire le point de vue de ces femmes et de ces hommes sur des moments qui ont marqué le Québec, des moments dont ils ont été les principaux acteurs et actrices et qui n’ont pas toujours été rapportés par l’histoire officielle, renchérit Jacques Létourneau, président de la CSN. Les batailles, les grandes négociations, les mobilisations qui ont permis des avancées majeures pour l’amélioration de leurs conditions de vie, mais également pour la société québécoise et canadienne, y sont racontées. La CSN est une organisation de lutte et ses journaux en sont le reflet. »

Précurseur et longévité

En publiant un journal sur une base régulière depuis plus de 75 ans, la CSN fait figure de précurseur, qui témoigne de cette volonté de faire connaître à ses membres les positions votées par ses instances et de partager largement leurs luttes. « En excluant la presse écrite, dont les magazines, il y a peu d’éléments de comparaison au Québec et au Canada pour les organisations qui ont publié sans interruption, et sur une période aussi longue, un média pour ses membres, tout en rendant cette information accessible au grand public », mentionne Jacques Létourneau.

Cette tradition s’est poursuivie en 1995, alors que la CSN a été parmi les toutes premières organisations à se doter d’un site Internet au Québec. « Il y a là un réel souci de transparence, d’éducation populaire sur les grands enjeux sociaux, autant que cette nécessité de promouvoir une solidarité concrète au sein de la classe des travailleuses et des travailleurs. »

L’information syndicale connaît dans les années 1940 une véritable popularité qui n’est certainement pas étrangère aux nombreuses luttes pour la reconnaissance syndicale et pour l’amélioration des conditions générales de travail, notamment celles en santé et en sécurité du travail.

Ainsi, dans Portrait d’un mouvement, publié par la CSN en 2000, on note qu’en 1948, Le Travail double son tirage, de 25 000 à 50 000. En 1950, Le Travail passe de mensuel à hebdo­madaire et en 1954, sous la direction de Gérard Pelletier, son tirage de 60 000 exemplaires le place au premier rang de la presse syndicale au Canada. En outre, en 1965, le journal officiel de la CSN, redevenu mensuel et comptant pas moins de 32 pages, est envoyé au domicile des quelque 225 000 membres, une opération qui ne pourrait très certainement pas être reprise aujourd’hui pour des raisons budgétaires et de logistique.

Le Service de l’information a réussi un véritable tour de force en produisant mensuellement Le Travail dès 1978, tout en diffusant un hebdomadaire, Nouvelles CSN, qui est devenu le journal officiel de la CSN en 1981. À l’époque, la publication présentait des résumés des communiqués de presse du mouvement et recensait les nombreux conflits de travail. Bimensuel paraissant 18 fois par année, Nouvelles CSN a été publié pour la dernière fois le 14 juin 2001, soit après 508 numéros. L’année suivante, il est remplacé par Perspectives CSN, un magazine de 36 pages distribué quatre fois par année. Après 58 numéros, il cède aujourd’hui sa place au Point syndical, un tabloïd de 16 pages qui sera publié cinq fois par année.

Catholicisme, anticapitalisme, combativité

Des journaux syndicaux, il s’en publiait avant janvier 1942. Lorsque la Confédération des travailleurs catholiques du Canada (CTCC), l’ancien nom de la CSN, lance Le Travail et la Vie syndicale, les conseils centraux de Québec et de Montréal, notamment, diffusent déjà leur publication à leurs membres depuis les années 1920. C’est le 6 mai 1939 que le comité exécutif de la CTCC adopte une résolution pour doter la centrale syndicale d’un organe officiel et « que ce journal doit être un journal d’opinion ».

Le premier numéro publié au milieu de la Seconde Guerre mondiale en témoigne. Le soutien à l’effort de guerre, notamment dans les usines métallurgiques, et l’emprise du catholicisme dominent. Dans le tout premier éditorial, le président de l’époque, Alfred Charpentier, ne laisse aucun doute à ce sujet : « La responsabilité nationale et tout ce que ces mots comportent de compréhension mutuelle et de collaboration entre employeurs et ouvriers, puis entre ces deux groupes et l’État, surtout en ces temps difficiles, voilà la tâche urgente à laquelle la CTCC veut se consacrer plus que jamais. »

Le traitement de la nouvelle et des positions confédérales change au lendemain de la guerre, lorsque le président nouvellement élu, Gérard Picard, lance une campagne de promotion pour faire davantage connaître Le Travail, publié dès 1946. Les luttes ouvrières y sont abondamment traitées et le ton n’est plus caractérisé par cette complaisance à l’endroit des élites politiques et économiques.

Qu’on en juge à la page frontispice de l’édition de juin 1949 : « Les mineurs d’amiante n’ont pas déclaré la grève pour plaire à leurs officiers ou aux dirigeants de la CTCC. Ils veulent en finir avec l’arrogance des compagnies minières, les seigneurs féodaux de l’industrie capitaliste moderne qui voudraient régner sur la misère ouvrière comme sur leur montagne d’or. »

Et que dire de cette manchette à la une de l’édition de septembre 1949 : « Il faut remplacer le capitalisme. » Mgr Desranleau, bien connu pour avoir bruyamment appuyé en 1937 les grévistes de Sorel contre l’une des familles les plus riches et les plus puissantes au pays, les Simard, y déclare : « C’est ce capitalisme qui est la cause de toutes nos misères. Nous devons travailler contre, non pas pour le transformer, il est intransformable, non pas pour le corriger, il est incorrigeable, mais pour le remplacer. »

Bien qu’appuyées par la faction la plus combative du clergé, ces manchettes annoncent la déconfessionnalisation de la CTCC — alors présidée par Gérard Picard —, qui deviendra la CSN en 1960 et qui sera enrichie du syndicalisme de combat ainsi que du deuxième front théorisé par Marcel Pepin.

Des moyens diversifiés

En plus des nombreux conflits de travail qui se déroulent aux quatre coins du Québec, Le Travail relaie les positions sociales de la confédération pour améliorer les conditions générales de vie de ses membres, mais aussi celles de la population : un régime d’assurance-automobile (1947), un régime public et gratuit de santé et d’éducation incluant la gratuité scolaire (1958), une législation touchant les sociétés de finance, véritables requins qui égorgent les familles ouvrières (1964).

L’information est toujours au cœur de l’action de la CSN pour bien renseigner ses membres sur les revendications et les luttes syndicales autant que sur les positions votées par les instances du mouvement. Si la presse imprimée garde sa pertinence, les moyens déployés aujourd’hui sont à l’image des technologies qui ne cessent de se développer. À l’ère numérique, la CSN diffuse aujourd’hui des vidéos, une infolettre, des blogues et des nouvelles, depuis son site Web et dans les médias sociaux. En outre, elle offre aux syndicats des sites Internet conviviaux pour qu’à leur tour, ils profitent de ces avancées et puissent mieux informer leurs membres.

Mettre fin à l’impasse

Depuis le début de l’année scolaire qui se termine bientôt, le secteur du transport scolaire traverse de graves problèmes d’attraction et de rétention des conductrices et conducteurs de véhicules scolaires. À l’image des autres domaines où il y a pénurie de main-d’œuvre, les conditions de travail dérisoires qui sévissent depuis plus de 25 ans dans ce secteur sont directement liées à ce début de crise.

Les salarié-es du transport scolaire touchent un taux horaire moyen de 17,86 $ l’heure — pour un revenu annuel moyen de 19 288 $ —, alors que d’autres reçoivent 12,07 $ l’heure, un taux avoisinant le salaire minimum fixé le 1er mai dernier à 12 $ l’heure, sans autres avantages sociaux. En 2015, les salarié-es œuvrant dans le transport scolaire étaient déjà payés 8,5 % de moins en moyenne que ceux d’autres emplois comparables dans le secteur privé du transport. Depuis ce temps, l’écart n’a cessé de s’amplifier.

Pourtant, dans le cadre d’un processus rigoureux d’évaluation de l’emploi de conducteur de véhicule scolaire, qui fut mis en œuvre par la CSN et auquel le gouvernement et les associations de transporteurs ont participé, un taux horaire minimal de référence à 19,14 $ l’heure a été fixé en janvier 2015, ce qui représente actuellement un taux indexé de 20,02 $ à l’embauche, sans évidemment tenir compte de l’ancienneté.

Le secteur passe à l’action

Le 15 mai dernier, le Secteur transport scolaire (STS) de la Fédération des employées et employés de services publics–CSN a déclenché une grève nationale marquée par une manifestation aux abords de l’Assemblée nationale à Québec.

Cette grève nationale a touché près de 74 000 élèves d’une vingtaine de commissions scolaires, dans plusieurs régions au Québec. Depuis l’automne dernier, leur revendication demeure la même : l’obtention de la part du gouvernement du Québec, dans les plus brefs délais, d’une enveloppe budgétaire supplémentaire de 26,75 millions, fermée et dédiée à l’amélioration des conditions de travail dans leur secteur.

La FTA et des transporteurs reconnaissent la crise

Le 8 février dernier, la Fédération des transporteurs par autobus (FTA), qui représente la presque totalité des transporteurs scolaires du Québec, a reconnu la problématique de la pénurie de main-d’œuvre, tout en validant le constat de début de crise dans leur domaine. Trois transporteurs de la ville de Laval ont également exposé leur important manque de main-d’œuvre dans les médias. À plusieurs autres endroits, des circuits n’ont pas été effectués, ou l’ont été en retard. À la Commission scolaire des Samares dans Lanaudière, une lettre envoyée aux parents les avertissait que certains circuits menaçaient de ne pas être effectués en raison du manque de conductrices et conducteurs. Cette menace de perte de service démontre que le gouvernement doit impérativement agir afin de régler ce problème systémique, sans quoi cette crise risque de dégénérer.

Le ministre bien au fait de la situation

À la suite d’une rencontre portant sur cette problématique avec Sébastien Proulx, ministre de l’Éducation, du Loisir et du Sport, le 17 avril dernier, la CSN attendait toujours une réponse dans le dossier du financement du transport scolaire au Québec. À ce jour, la seule décision qu’a prise le gouvernement est de mettre un terme à la possibilité qu’avaient les commissions scolaires d’utiliser à d’autres fins 50 % des surplus générés par les enveloppes du transport scolaire. Pour le STS, cette réponse demeure nettement insuffisante, en plus de ne rien régler à la problématique fondamentale. Seul un financement adéquat garantira la pérennité de cet important service public sur lequel comptent des centaines de milliers de parents et d’enfants tous les jours d’école.

Une chose demeure toutefois certaine : le mouvement de contestation est en marche et les conductrices et conducteurs sont déterminés à obtenir gain de cause. À suivre.

Des palmes pour la presse syndicale

Chaque année, l’ACPS, remet des prix pour les meilleures productions de presse écrite et visuelle. En mai 2018, lors du congrès annuel de l’association qui s’est tenu à Halifax, le Syndicat des chargé-es de cours de l’UQO a remporté le prix de la meilleure affiche produite par un militant, dont la conception est de Nicolas Harvey, et l’illustration du bédéiste Réal Godbout (Michel Risque, Red Ketchup). La CSN, quant à elle, a été récompensée pour deux articles parus dans Perspectives CSN, « Une forme d’exploitation “made in Québec” », de Katerine Desgroseilliers, et « Une vie des plus surprenante », d’Ariane Gagné. Toutes nos félicitations aux lauréats.

Des demandes raisonnables

La société québécoise vieillit, c’est un fait. Selon les dernières données de l’Institut de la statis­tique du Québec, c’est plus de 20 % de la population qui aura 65 ans et plus en 2021. Cette tendance démographique, qui s’accentue d’année en année, entraîne des besoins particuliers, entre autres en matière de logement pour les aîné-es.

Au cours des dernières années, des gens d’affaires ont bien compris que le marché de l’hébergement des personnes âgées était des plus lucratif. La présence des grands groupes financiers dans ce secteur en constitue une preuve éloquente. Pendant que les propriétaires s’enrichissent, les employé-es des centres d’hébergement privés (CHP) se dévouent au quotidien pour une rémunération qui, souvent, ne dépasse pas le salaire minimum.

Une négociation coordonnée

Au cours du printemps, des milliers de travailleuses et de travailleurs des CHP membres de la FSSS–CSN ont choisi de s’engager à négocier de façon coordonnée à travers tout le Québec en adoptant une plateforme commune qui contient deux grandes revendications.

D’abord, la demande salariale qui prévoit pour la personne salariée dont le salaire était inférieur à 12 $ au 30 avril 2018, une augmentation de 1,75 % rétroactive au 1er avril 2018, en plus de la majoration prévue au salaire minimum ; et, pour tous les salarié-es, 0,50 $, ou une augmentation salariale équivalente à la majoration du taux du salaire minimum décrétée annuellement par le gouvernement, ou le plus avantageux des deux, rétroactivement à la date anniversaire de la convention collective.

Puis, la deuxième demande qui fixe l’échéance des conventions collectives au 31 mars 2021 pour les conventions se terminant en 2020.

Contenu local pour contrats publics

Lorsqu’en février dernier, le premier ministre Philippe Couillard annonce l’octroi du contrat du REM au consortium dirigé par SNC-Lavalin et Alstom, le contenu local, canadien et québécois pour la portion construction s’annonce intéressant. Toutefois, en ce qui concerne le matériel roulant, les garanties ne sont pas au rendez-vous. Et qu’en est-il des autres projets publics d’envergure ?

Alors qu’un vent de protectionnisme souffle dans le monde en général, et chez nos voisins du Sud en particulier, le Québec s’aligne sur la défense coûte que coûte d’un libéralisme économique. Pourtant, l’exigence d’une proportion locale importante de contenu dans l’octroi des contrats publics semble acquise et normale dans plusieurs juridictions. Pourquoi n’en est-il pas ainsi au Québec ?

Le Buy american act

L’arrivée de Trump à la présidence américaine — soufflant à tout vent sur les braises du nationalisme économique — n’augure rien de bon pour les entreprises exportatrices québécoises. Déjà en 2008, Obama avait renforcé le Buy american act ; ces dispositions protectionnistes risquent de s’amplifier considérablement avec l’administration Trump. À titre d’exemple, depuis le 1er octobre 2017, le seuil de contenu américain dans les contrats de transport public est passé à 65 % et se hissera à 70 % à compter d’octobre 2019. Des règles similaires s’appliquent à d’autres secteurs, dont l’aviation civile. Selon un rapport de recherche mené par la CSN, « [ces règles] ont pour ultime but de forcer les entreprises étrangères, canadiennes ou québé­coises qui désirent être présentes sur le marché américain à revoir leur chaîne d’approvisionnement, ce qui peut sous-­entendre à produire une plus grande partie de leur production aux États-Unis ou à accroître leurs relations d’affaires avec les fournisseurs américains. »

Avec la fermeture de la frontière américaine à nos produits, les contrats publics d’envergure canadiens et québécois sont une occasion de consolider et de développer le secteur industriel. « Le secteur industriel québécois est diversifié et riche d’une grande expertise. Aussi, l’absence de mesures pour garantir le contenu local s’explique mal, soutient Louis Bégin, président de la FIM–CSN. Nous construisons un pont avec de l’acier d’Espa­gne, qui semble présenter plusieurs problèmes, alors que de nombreuses entreprises d’ici produisent de l’acier de qualité. »

À la CSN, bien que l’on comprenne que des règles existent en matière de commerce international, on s’inquiète des répercussions sur la préservation de l’expertise industrielle. « C’est normal qu’il y ait des règles, et souvent nos entreprises réussissent à s’imposer à l’international. Toutefois, sans un minimum de garanties de contenu local, on ne joue pas à armes égales, affirme Pierre Patry, trésorier de la CSN. En raison des exigences imposées à l’étranger, les entreprises doivent revoir leur organisation de production. Ultimement, cela affaiblit le développement industriel du Québec. »

Un levier pour les régions

En plus d’assurer le maintien et le développement de l’expertise québécoise, l’exigence de contenu local dans les contrats publics aurait un effet de levier sur le développement régional. Pierre Patry estime que « pour chaque entreprise et chaque emploi directement lié à un contrat, il y a une région qui profite de nombreux effets indirects. C’est tout un écosystème économique qu’on préserve et qu’on développe lorsqu’on stimule nos industries. Après avoir été mis à mal dans les dernières années, le développement régional en aurait bien besoin. »

Alors que le monde se tourne vers plus de protectionnisme, alors que les surplus budgétaires semblent être au rendez-vous et que l’on annonce de plus en plus de grands projets, notamment en mobilité, il est grand temps de se questionner sur la place que doit y occuper le contenu québé­cois. Financés à même les fonds publics, ces projets doivent profiter à l’ensemble de la collectivité en soutenant le développement industriel et le développement régional.

Des pénuries qui font mal

Jusqu’à maintenant, personne, ni les entreprises, ni les gouvernements, ni les maisons d’enseignement n’ont pu trouver remède à cette crise. Dans Québec–Chaudière-­Appalaches, le phénomène est encore plus criant qu’ailleurs. Le conseil central de la région a donc organisé, le 18 avril dernier, un Forum syndical sur les pénuries de main-d’œuvre pour dresser le bilan de la situation et explorer des pistes de solution.

Actuellement, au Québec, le taux de chômage est à son plus bas niveau en dix ans et le nombre de postes vacants atteint des sommets, plus encore que dans le reste du Canada. Selon Julien Laflamme, économiste au SRT–CSN, deux phénomènes sont responsables de ces pénuries de main-d’œuvre dans certains secteurs : « Il y a d’une part l’amélioration de la situation économique, mais aussi le vieillissement de la population québécoise, et c’est ici que le phénomène est le plus important en Amérique du Nord. La population active, les 15-64 ans, est en baisse, celle des soixante-cinq ans augmente très rapidement et les baby-boomers prennent massivement leur retraite, c’est un sommet. » Il y a donc plus de travail disponible, mais moins de monde pour pourvoir les postes et cela risque de durer encore une dizaine d’années. La survie de certaines entreprises est aujourd’hui menacée par ce manque de main-d’œuvre. Certains employeurs tentent de sacrifier les conditions de travail existantes, nous dit Jean Lortie, secrétaire général de la CSN : « Plusieurs se font dire : il faut que vous travailliez plus, que vous preniez moins de congés et moins de vacances, parce qu’on manque de monde. »

Dans certains secteurs, comme celui de la santé et des services sociaux, les travailleuses et travailleurs sont devenus les premières victi­mes de cette pénurie de main-d’œuvre. « Les mauvaises conditions d’emploi, la surcharge de travail et les heures supplémentaires obligatoires, causées par le manque de personnel, font fuir nos préposé-es aux bénéficiaires », explique Nathalie Côté, agente de griefs au CHU de Québec. Actuellement, dans notre région, il manque de 800 à 900 préposé-es aux bénéficiaires. Moi, j’en vois toutes les semaines des gens qui partent en maladie, qui demandent des congés sans solde ou qui démissionnent. »

Le secteur de la santé a maintenant très mauvaise réputation, ajoute Danny Roy, éducateur et président du syndicat des professionnel-les, des techniciennes et des techniciens du CIUSSS de la Capitale-Nationale. « Les conditions de travail sont devenues très diffi­ciles et la pénurie de main-d’œuvre, ce sont les salarié-es du réseau qui la portent sur leurs épaules. Comme l’employeur refuse les congés, les gens partent en maladie. Plutôt que de se laisser mourir au travail, plusieurs démissionnent et vont vers d’autres emplois. »

Au cours des dix prochaines années, un million de postes seront à pourvoir au Québec en raison des départs à la retraite et de la création d’emploi. À peine 50 % de ces emplois pourront être comblés par les jeunes qui arrivent sur le marché du travail. Il faudra donc miser sur l’immigration. Encore faut-il faire une place aux nouveaux arrivants, reconnaître leurs compétences, les former et les accueillir comme il se doit, nous dit Maxime Jobin, électromécanicien et président du syndicat chez Garant de Saint-François-de-la-Rivière-du-Sud. « Nous avons embauché une douzaine de travailleurs de Madagascar, certains avec un diplôme d’ingénieur ou d’enseignant. Des individus qui n’avaient jamais travaillé dans une usine. Il faut les intégrer. On essaie de les accueillir et de sensibiliser nos travailleurs pour contrer la xénophobie et le racisme. Au début, certains sont venus me voir pour me dire : “ As-tu vu ça, ils se lavent les pieds dans le lavabo ? ” Je leur ai répondu que moi, je suis mécanicien, que j’ai les mains pleines de graisse, et que lorsque je me lave les mains dans le lavabo : ce n’est pas plus propre. »

Partout au Québec, on cherche des solutions aux problèmes causés par les pénuries de main-d’œuvre. Une des avenues les plus prometteuses, c’est la formation, nous dit Julie Marquis, économiste au SRT–CSN. « La formation, c’est essentiel ; il faut favoriser la formation continue en milieu de travail, profiter de programmes en formation de base et en francisation. Il faut donner aux travailleuses et travailleurs des compétences transférables et reconnues pour s’adapter et passer à travers les changements technologiques. » Entre-temps, l’automatisation des tâches et des emplois menace un grand nombre de travailleurs. L’OCDE prévoit que 12 % des emplois pourraient être automatisés d’ici vingt ans. La réflexion est loin d’être terminée.

Des écrits qui ont marqué leur temps

À quelques années de souligner le centenaire de sa fondation, la confédération s’active à rendre disponible une grande partie des collections documentaires issues de ses archives historiques. Si ce n’était pas un secret, cela est devenu une information à partager : la CSN aura 100 ans en septembre 2021. Alors que plusieurs chantiers mijotent pour bien marquer cet événement, l’histoire continue de s’écrire…

Et puisque l’on ne refait pas l’histoire, plutôt s’attarder à prendre connaissance d’événements importants qui ont façonné ce grand mouvement qu’est le nôtre. Justement, un document parmi d’autres publiés à la CSN permet de remonter les événements qui ont interpellé la centrale sur les plans local, régional et international. Portrait d’un mouvement relate aussi, par morceaux choisis, de grandes luttes sociales et syndicales, sur près de 80 ans. Des repères historiques, oui, mais aussi des informations toujours d’actualité, comme nos valeurs — la Déclaration de principe, l’origine du Chaînon, le logo de la CSN, etc. « Pour apprécier notre militantisme et notre engagement, rien de tel que de le mettre dans la perspective de l’engagement et du militantisme de celles et de ceux qui nous ont précédés et ont bâti ce mouvement » [Marc Laviolette, président de la CSN, 1er mai 2000]. Certains écrits invitent davantage à la réflexion : des textes fondateurs, dénonciateurs, revendicateurs, ce portrait en offre un choix de 27 « qui expriment ce mouvement, ses idées et ses actions », à l’aube du 21e siècle. Sous différentes rubriques — Un syndicalisme original ; À la défense des droits ; Critique du système ; Le pays à cœur, on peut lire les mots d’anciens élu-es tels Jean Marchand, Gérard Picard, Marcel Pepin, Michel Chartrand, Gérald Larose, Claudette Carbonneau, et d’autres. Des contributions de salariés aussi : Pierre Vadeboncœur — À la recherche du mieux-vivre dans l’action syndicale, Guy Ferland — Structures et liberté.

Document unique, si vous ne l’avez pas à portée de main, courez vous le procurer tant qu’il est encore disponible.

Pour commander (10 $) : poledoc@csn.qc.ca

Après l’entente, le bilan

En décembre 2017, 42 mois après l’échéance de leur dernière convention collective, les membres du Syndicat des agents correctionnels du Canada (UCCO-SACC-CSN) ont adopté les ententes de principes conclues avec le Conseil du Trésor et Service correctionnel Canada. Ces ententes, qui ont reçu l’aval de 87 % des membres, prévoient des augmentations de salaire rétroactives de 1,25 % par année pour 2014, 2015, 2016 et 2017, auxquelles s’ajoute un rajustement de 2,3 % en juin 2016. Les membres d’UCCO-SACC-CSN ont aussi obtenu l’intégration de l’indemnité d’agent correctionnel à leur salaire, ce qui signifie que cette indemnité entrera dorénavant dans le calcul de la pension de retraite et d’autres bénéfices.

À la suite de ces trois longues années et demie de négociation, le comité exécutif d’UCCO-SACC-CSN a décidé de déployer ressources et énergie pour mener une importante opération-bilan de la ronde de négociation 2014-2018. Dans un premier temps, un sondage en ligne a été envoyé aux membres qui ont répondu en grand nombre (plus de 1500 participations). À partir des réponses obtenues, le comité de mobilisation a développé une série d’ateliers et une quarantaine d’agentes et agents correctionnels de partout à travers le Canada ont été invités à prendre part à un forum, en février, à Montréal. Avec une quinzaine de recommandations adoptées par le comité exécutif, le syndicat considère que l’opération, dans son ensemble, a été très positive.

On y offre le meilleur

Au Québec en 2018, les parents ont plus que jamais le choix entre les CPE, les milieux familiaux régis et les garderies commerciales. Malgré les preuves irréfutables démontrant la supériorité des services publics, nos politiciens hésitent toujours à donner de vrais moyens au réseau afin de permettre au plus grand nombre d’en bénéficier. Dans cette optique, la CSN lancera sous peu sa campagne « On offre le meilleur – Qualité, santé, égalité », dont l’objectif principal est de démontrer la supériorité des services de garde éducatifs publics.

Marie-Claude Laurin est éducatrice, responsable d’un service de garde depuis environ 20 ans. Les distinctions entre son milieu familial régi et subventionné et son pendant privé sont, selon elle, bien définies. « Le milieu familial correspond aux valeurs des familles et offre un environnement éducatif de qualité propice au développement de leurs enfants. Ses particularités (multiâge, fratrie privilégiée, petit groupe, souplesse, lien étroit, cuisine maison, soutien parental, etc.) favorisent l’épanouissement et la confiance de toute la famille ! L’ouverture, la flexibilité et la chaleur du milieu familial sont une richesse unique à ce mode de garde. »

Soutenues et encadrées

Les éducatrices responsables de service de garde en milieu familial subventionné et reconnu reçoivent annuellement trois visites de conformité à l’improviste. « Nous ne sommes pas laissées à nous-mêmes. Le bureau coordonnateur (BC) vient s’assurer du bien-être des enfants, de la sécurité des lieux, de l’hygiène, de la bonne alimentation, du respect de la réglementation, etc. Nos détecteurs de fumée sont-ils fonctionnels  ? Notre remplaçante répond-elle aux exigences ? Notre matériel éducatif propose-t-il des défis adaptés au niveau de développement des tout-petits qui nous sont confiés. Est-il accessible, varié et attrayant  ? Les enfants sortent-ils régulièrement à l’extérieur ? »

Le bureau coordonnateur est aussi présent pour apporter du soutien à une éducatrice qui en fait la demande. « Si j’ai épuisé toutes mes ressources personnelles pour aider un enfant, je peux demander conseil à l’agente de soutien pédagogique, celle-ci peut m’aider à développer mes compétences, et même me mettre en lien avec d’autres professionnel-les de l’éducation. Je sais également que je peux compter sur mes collègues RSG pour me ressourcer et briser l’isolement. »

La supervision des bureaux coordonnateurs constitue aussi un avantage pour le parent qui peut d’ailleurs s’impliquer au conseil d’administration. « Si le parent a des inquiétudes ou estime que la responsable ne répond pas adéquatement aux besoins de son enfant, il peut s’adresser au bureau coordonnateur pour être entendu et guidé dans la relation avec sa responsable. Il peut également déposer une plainte s’il juge que le développement ou la sécurité de son enfant est compromis. » Toutes les RSG doivent renouveler leur reconnaissance aux trois ans et définir leur approche éducative, en plus d’appliquer le programme éducatif du Ministère « Accueillir la petite enfance ». Avec le BC, il est aussi plus facile d’avoir accès aux services du CLSC (l’agente de soutien servant d’intermédiaire) dans le cas où un enfant présente des retards de développement ou d’autres problèmes.

Également formées

« Je dois suivre un minimum de six heures de perfectionnement chaque année, dont trois consacrées au développement de l’enfant. Je dois également suivre une formation de premiers soins et me soumettre à une vérification judiciaire. Hormis la formation de base de 45 heures, la responsable doit également suivre un cours exigé par le MAPAQ portant sur l’hygiène et la salubrité alimentaire. Plusieurs d’entre nous possèdent un diplôme d’études en éducation à l’enfance ou d’études universitaires dans un domaine connexe. »


Dans ce premier numéro, nous présentons les distinctions entre le milieu familial régi et son pendant privé. Le point sur les CPE et les garderies privées sera livré dans la prochaine édition.

Une guerre commerciale qui ne fera que des perdants

L’annonce du gouvernement américain de la mise en application des tarifs douaniers de 25 % sur l’acier et de 10 % sur l’aluminium exportés aux États-Unis vient de plonger les pays mis en cause dans une guerre commerciale d’envergure.

« Depuis l’annonce de ces mesures protectionnistes au mois de mars dernier, nous avions évalué plusieurs scénarios d’impacts, et ce, autant sur la production de l’acier que sur celle de l’aluminium. Nous entrevoyons donc des répercussions majeures sur l’industrie qui, à long terme, pourrait menacer des milliers d’emplois au Québec, de préciser Louis Bégin, président par intérim de la Fédération de l’industrie manufacturière–CSN. Dans la mesure où le conflit perdure, nous redoutons la mise en attente de certains projets importants directement liée aux nouveaux tarifs douaniers. »

Dès aujourd’hui, le Canada, le Mexique et les 28 pays membres de l’Union européenne sont désormais frappés par cette mesure. Le Canada a réagi hier en imposant des tarifs équivalents sur de multiples produits étasuniens, et l’UE a précisé qu’elle portera le conflit devant l’Organisation mondiale du commerce (OMC) aujourd’hui même, une procédure qui pourrait durer plusieurs années. Pour sa part, le gouvernement mexicain a également annoncé des mesures de représailles commerciales rapides contre les États-Unis, des tarifs qui toucheraient à plusieurs produits courants de consommation.

« Évidemment, nous allons surveiller la situation de très près du fait que presque toute la production de notre aciérie est exportée aux États-Unis. Et la réponse actuelle de Justin Trudeau, qui impose à son tour des tarifs équivalents pour contrer la manœuvre du gouvernement Trump, laisse entrevoir une escalade que nous redoutons. Nous nous attendons à ce que le gouvernement canadien tente de trouver une voie de sortie rapide à ce conflit qui ne fera que des perdants », de déclarer François Nadeau, président du Syndicat des ouvriers de Fer et titane CSN.

« À court terme, puisque les États-Unis ne produisent pas assez d’aluminium pour fournir leur marché intérieur, leurs entreprises qui l’utilisent en matière première seront tout de même forcées de s’approvisionner au Canada. Nous ne savons toutefois pas si le marché s’ajustera ou si le prix de l’aluminium augmentera de manière durable, de souligner Michel Desbiens, président du Syndicat national des employés de l’aluminium de Baie-Comeau (CSN). Même si une augmentation n’est pas si catastrophique, nous craignons simplement que celle-ci soit finalement refilée aux consommateurs. Et l’incertitude des effets à long terme nous inquiète, c’est certain. »

« Le déclenchement d’une guerre commerciale sur les matières premières n’est jamais une bonne nouvelle tant pour les travailleuses et travailleurs que pour les consommateurs qui, au bout du compte, sont exactement les mêmes personnes lorsqu’elles se procurent des biens dont les prix augmentent à cause de mesures protectionnistes, de déplorer Jacques Létourneau, président de la CSN. La hausse générale des prix qui risque d’en découler exercera une nouvelle pression sur le budget des ménages, qui peinent déjà à boucler leurs fins de mois. Évidemment, nous souhaitons un règlement rapide de ce nouvel épisode peu reluisant de l’ère des politiques du gouvernement de Donald Trump. »

La FIM–CSN rassemble plus de 25 000 travailleuses et travailleurs réunis au sein de quelque 320 syndicats et provenant de toutes les régions du Québec.

 

 

La CSN souligne la semaine des services éducatifs en CPE et en milieu familial

La Confédération des syndicats nationaux (CSN) souligne la semaine des services éducatifs en CPE et en milieu familial régi qui se déroule du 27 mai au 2 juin 2018. Pour la CSN, cette semaine est l’occasion de rappeler l’importance du travail effectué chaque jour par des milliers de travailleuses et travailleurs dans le réseau des services de garde éducatifs.

La CSN représente des milliers de travailleuses dans les CPE et dans les services de garde en milieu familial régis. Dans les derniers jours, une nouvelle étude est venue rappeler la qualité supérieure des services donnés aux enfants dans les CPE et par les responsables de service de garde (RSG) en milieu familial régi. Cette étude illustre l’urgence de mettre nos énergies à consolider notre réseau des services de garde éducatifs pour assurer le développement des enfants.

« Dans toutes les régions du Québec, les femmes et les hommes qui œuvrent dans les CPE et les services de garde en milieu familial régis sont aux petits soins des enfants. Notre réseau de services de garde éducatifs est un outil collectif incontournable pour réduire les inégalités sociales et pour aider les enfants à bien se préparer à entrer à l’école. Durant cette semaine, nous appelons les partis politiques à cesser de favoriser les garderies privées au détriment des services de garde éducatifs et à s’engager à miser sur les CPE et les RSG », affirme Véronique De Sève, vice-présidente de la CSN.