Derrière les paillettes des festivals

Saison estivale rime souvent avec fête, festivités, festival… Mais est-ce vraiment la fête pour les employé-es festivaliers ?

D’après les données de Bonjour Québec, la province recense plus de 500 festivals chaque année. Une étude commandée par la Fédération nationale de la culture et des communications (FNCC–CSN) brosse un portrait peu reluisant des conditions de travail des salarié-es festivaliers.

Une bonne partie des postes qui y sont offerts sont « événementiels » : ils ne bénéficient habituellement pas des avantages sociaux qui sont offerts aux employé-es permanents. Ce sont des emplois pouvant s’apparenter à des postes dits saisonniers, avec toute la précarité qui en découle. La rémunération est loin d’être mirobolante ; elle avoisine bien souvent le salaire minimum.

Julie, qui vérifie les billets à l’entrée, est payée 15,75 $ l’heure et travaille (debout !) une douzaine d’heures par jour. Rafik, au bar, a de fortes chances d’être « employé » à la manière d’un bénévole, récoltant comme seul revenu, les pourboires de la soirée. Le technicien de son, Jean-François, est derrière sa console depuis 7 h ce matin et y restera jusqu’à la fin du spectacle, bien au-delà de 23 h. Maria – vous ne la voyez pas –, elle s’occupe de la logistique. Elle reçoit 21 $ l’heure et n’a pas de pause-repas.

Syndiquer ces milieux fait partie des priorités de la FNCC–CSN afin de créer un rapport de force permettant de changer la donne. Avec la fin récente du festival Juste pour rire, l’industrie festivalière a lancé un cri d’alarme, demandant une sécurisation et une bonification des financements publics. Doivent être prévus dans cette nécessaire bonification des montants pour améliorer les conditions salariales et de travail des employé-es festivaliers. Sinon, combien de Juste pour rire sont appelés à disparaître ?

Enfin !

L’ exercice de la grève est souvent très coûteux pour les travailleuses et les travailleurs. Lorsque ces derniers optent pour le débrayage, ils sacrifient leur rémunération et leurs avantages sociaux afin de tenter d’améliorer leurs conditions de travail.

Toutefois, ce droit est miné lorsqu’un employeur a recours à du personnel de remplacement pour permettre à l’entreprise de poursuivre ses activités pendant que les employé-es sont en grève ou en lock-out.

Alors que l’ensemble des travailleuses et travailleurs du Québec bénéficient d’une loi interdisant le recours aux briseurs de grève depuis 47 ans, ceux œuvrant dans une organisation de compétence fédérale ne disposaient pas, jusqu’à tout récemment, d’une telle législation.

Permettre l’utilisation de travailleurs de remplacement en temps de grève ou de lock-out a un effet dévastateur sur la négociation collective, sur le rapport de force et sur le retour à la paix industrielle. Dans les faits, ces salarié-es de substitution agissent comme des briseurs de grève. Ce qui permet à l’employeur de poursuivre ses opérations pendant que ses employé-es sont sur les lignes de piquetage. Une situation inacceptable qu’a dénoncée récemment la présidente de la CSN, Caroline Senneville, en commission parlementaire à Ottawa.

En maintenant leurs activités et leurs revenus pendant un arrêt de travail, les employeurs développent un avantage déloyal et menacent la liberté d’association des travailleuses et travailleurs pourtant protégée constitutionnellement. Ainsi, les scabs prolongent les grèves et les lock-out et n’incitent guère l’employeur à conclure une entente favorable.

« La capacité de former un syndicat, de négocier collectivement et de faire la grève sont des droits fondamentaux du mouvement syndical, insiste Caroline Senneville. C’est en exerçant ces droits fondamentaux que les travailleuses et travailleurs parviennent à bouleverser le déséquilibre de pouvoir entre eux et leur employeur. »

C’est avec beaucoup d’enthousiasme que la CSN accueille l’adoption du projet de loi anti-briseurs de grève. Celle-ci rétablira l’équilibre entre le patronat et le syndicat à la table de négociation. Ce n’est qu’en corrigeant cette injustice historique entre les deux parties que les syndiqué-es de compétence fédérale arriveront à jouir pleinement de leur droit fondamental d’association.

La recherche universitaire, à la botte de l’industrie ?

Dans le milieu de la recherche universitaire, le projet de loi 44 de la CAQ sème l’émoi. La fusion des trois fonds publics visant à financer la recherche uni­ver­sitaire en un seul, de surcroît sous l’unique gouverne économique du ministre Pierre Fitzgibbon, n’a rien de banal.

La présidente du syndicat CSN des professeur-es de l’UQAM, Geneviève Hervieux, explique l’enjeu citoyen : « L’histoire, la culture, ce sont des richesses. Ce que l’on est en train de faire, c’est de ramener toute considération humaine ou environnementale à la remorque de l’économie. » Elle craint entre autres que les orientations déterminées par le financement public de la recherche universitaire au Québec soient de plus en plus dirigées en fonction des profits anticipés par ces éventuelles découvertes et inventions.

« Le risque que la recherche en souffre dans certains domaines, comme dans ceux des sciences sociales ou des arts, est bien réel », souligne Mme Hervieux. Elle a publié une lettre ouverte en mars dernier, signée par plus de 2000 autres professeur-es d’université pour tirer la sonnette d’alarme. Dans une pétition accessible sur son site Web, le syndicat de l’UQAM rappelle qu’en 2001, le gouvernement a divisé un fonds unique en trois fonds distincts, précisément pour reconnaître la spécificité des pratiques de recherche en sciences et en génie, ainsi qu’en santé et en sciences sociales et humaines. Un rappel évoquant que les arguments de l’époque demeurent parfaitement valides aujourd’hui.

La CSN représente non seulement des professeur-es d’université, mais aussi quelque 40 000 personnes dans les établissements d’enseignement supérieur, en plus du personnel dans les trois fonds de recherche appelés à fusionner.

Dans un avis transmis aux membres de la Commission de l’économie et du travail de l’Assemblée nationale qui étudient le projet de loi, Katia Lelièvre, vice-présidente de la CSN, relève que les établissements du réseau de la santé ou les institutions à caractère culturel, qui étaient auparavant identifiés comme des partenaires sectoriels au même titre que l’industrie, ne le sont plus.

« Les fonds de recherche et les universités ne devraient pas être soumis à une logique de business. On doit viser le bien commun et développer l’avenir. Ce projet de loi révèle la vision comptable du gouvernement actuel. Les universités ne sont pas là pour générer des profits », conclut Geneviève Hervieux, qui garde l’espoir de convaincre le gouvernement de renoncer à cette fusion.

Derrière la porte, des intervenantes dévouées

Si la pandémie a révélé une hausse inégalée des féminicides, la hausse des actes de violence envers les femmes était pourtant déjà bien claire : depuis 2005, une augmentation de 31 % a été constatée au Québec.

Pour les femmes victimes de violence, les risques sont actuellement grandement amplifiés, nous disent celles qui leur viennent en aide. L’inflation frappe fort et amplifie la dépendance économique de nombreuses femmes. Trouver un logement pour se sauver de l’enfer et y mettre les enfants en sécurité relève souvent de l’impossible. Dans certaines régions, le néant locatif vous attend de pied ferme.

« Chaque fois qu’une crise sociale survient, les femmes sont toujours plus impactées », glisse Rachel Lafleur, intervenante dans une maison d’hébergement de L’Ombre-Elle, à Sainte-Agathe-des-Monts.

« En ce moment, on sent que les femmes sont plus réticentes à quitter leur milieu violent parce que les défis économiques sont beaucoup plus grands. Elles doivent se trouver un logement, déménager… Alors oui, des femmes doivent rester dans leur milieu violent. Elles se disent qu’elles vont attendre d’avoir plus d’argent pour tenter de s’en sortir », déplore celle qui préside également son syndicat CSN.

Elle rappelle à quel point les aspects de contrôle et de coercition sont au cœur des problèmes de violence conjugale. À quel point les chiffres confirment la dépendance financière de nombreuses femmes !

« Un conjoint peut t’empêcher de travailler, de faire de l’argent. Il peut t’empêcher d’aller à l’école, de chercher de l’aide financière. Certains vont même te voler ou contracter des dettes en ton nom… », énumère-t-elle.

« C’est une emprise psychologique totale. Après un certain temps, la personne n’a même plus besoin d’exercer de la violence. C’est la peur qui s’installe », décrit Rachel.

« Alors quand, en plus, t’es prise à la gorge financièrement… »

Lente reconstruction

À L’Ombre-Elle, environ 25 intervenantes se relaient jour et nuit pour accompagner le long processus de reconstruction pour les femmes et leurs enfants. Un véritable milieu de vie où de nombreuses familles brisées se côtoient. À une certaine période l’an dernier, jusqu’à quinze enfants s’y fréquentaient.

« Les impacts sur les enfants sont nombreux. Certains vont eux-mêmes développer des comportements violents, ce qui nous oblige à intervenir tôt. D’autres vont vivre de l’anxiété, vont chercher à s’isoler. Les plus jeunes peuvent vivre des violences nocturnes ou même régresser dans leur développement. »

Dans son travail auprès des femmes victimes de violence, Rachel nous explique à quel point il est important pour elle d’aborder différents enjeux reliés à la socialisation. À quel point elle travaille sur la notion de contrôle, sur la nécessité de savoir mettre ses limites : « J’accompagne les femmes du début jusqu’à la fin de leur séjour. Tellement de choses sont à déconstruire… », soupire-t-elle.

« On voit dans quel état sont les femmes au début, et où elles en sont à la fin de leur séjour. C’est un virage à 180 degrés. »

Pénurie de places

Bien sûr, le manque de place constitue une source de frustration constante pour les intervenantes. Tous les efforts sont néanmoins déployés pour faire en sorte qu’aucune personne ne soit laissée à elle-même.

Car L’Ombre-Elle ne sert pas que de refuge en cas d’urgence. Rachel et ses collègues sont également responsables d’une ligne téléphonique d’urgence pour la région, ainsi que d’une gamme de services externes pour prévenir la violence conjugale ou identifier les signes précurseurs.

Mais quand les risques à l’endroit d’une femme et ses enfants deviennent trop grands, L’Ombre-Elle leur sert de lieu protecteur. « En ce moment, on reçoit beaucoup de femmes provenant de Montréal, parce que les refuges sont pleins là-bas. Ce n’est pas évident pour une femme de se réinstaller si loin de son travail ou de l’école de ses enfants. Malheureusement, devant la distance, certaines femmes ne veulent pas faire le trajet jusqu’à notre maison… »

Sous la pression des organismes leur venant en aide, le gouvernement acceptait en 2022 de financer la construction de nouvelles maisons d’hébergement en utilisant les budgets du ministère du Logement. En mars dernier, constatant que les coûts de la construction de ces maisons dépassaient ceux des projets de construction en logement social, la ministre France-Élaine Duranceau interrompait toutefois plusieurs chantiers, exigeant des modifications.

L’absurdité de la comparaison ne fait pas rire Rachel.

« C’est une vision très immobilière de cet enjeu, s’insurge-t-elle. Une maison d’hébergement, ce n’est pas du logement social. C’est un milieu de vie qui sert d’accueil à des femmes brisées. Pour travailler à leur réintégration, ça prend des espaces de travail, ça prend des bureaux pour nos rencontres, ça prend des espaces de vie pour les ados… »

« Ça paraît que la ministre n’est pas familière avec le milieu communautaire. Ça illustre tout à fait l’approche top-down du gouvernement de la CAQ. »

Rester maîtres chez nous

La reprivatisation de la production d’électricité a commencé sous le dernier gouvernement libéral avec l’implantation de minicentrales et de parcs d’éoliennes. Elle se poursuit sous le gouvernement de la CAQ : une nouvelle politique énergétique pourrait bientôt ouvrir grand la porte à la privatisation.

Grignotage par le privé

Le grignotage du monopole d’Hydro-Québec n’est pas sans conséquence. Si les lignes de transport actuelles deviennent occupées par de l’électricité privée, elles ne pourront plus transporter autant d’électricité d’Hydro-Québec qu’à l’heure actuelle. Conséquence : la réduction de notre capacité collective d’exporter ou de transporter de l’énergie vers de nouveaux projets. Si les producteurs privés construisent leurs propres lignes, d’intenses débats sur l’acceptabilité sociale risquent de survenir à mesure que ces nouvelles infrastructures privées verront le jour. Faut-il le rappeler ? La production privée n’est pas avantageuse collectivement.

Une étude récente de l’Institut de recherche en électricité du Québec démontre que les éoliennes privées ont coûté à la collectivité plus d’un milliard de dollars, puisque les profits de ces entreprises ont été tirés à même les poches des citoyennes et des citoyens.

Avant de produire plus, il serait par ailleurs avisé de maximiser les opportunités liées à l’efficacité énergétique. Ce serait là un moyen de libérer des kilowattheures à moindre coût, sans pour autant perturber l’environnement. Or, un producteur privé n’aurait pas ce genre de préoccupation puisqu’il voudra produire plus, dès que possible, pour engranger davantage de profits.

Si la distribution d’électricité se voyait privatisée en partie, on assisterait alors à un écart important de tarifs entre les secteurs plus populeux, donc plus rentables, et le reste du Québec. Dans cette perspective, Hydro-Québec devrait desservir les endroits qui exigent d’importantes dépenses. C’est d’ailleurs cette disparité de tarifs, et le fait que certaines régions n’étaient carrément pas desservies, qui ont en partie mené à la nationalisation de l’électricité dans les années 1960.

Vision d’ensemble

La transition énergétique en cours pour décarboner l’économie du Québec exige une vision d’ensemble. Difficile de dire oui à des projets au cas par cas dans un contexte de bilan électrique plus serré.

Le fait de composer avec un seul maître d’œuvre est d’ailleurs un avantage stratégique pour le Québec à cet égard, avantage qu’il ne faudrait pas perdre. Tant qu’Hydro-
Québec décide, il demeure possible d’établir des critères pour favoriser des projets plus en phase avec la décarbonisation et créer ainsi davantage d’emplois de qualité. Il serait intéressant de sonder les besoins des industries en région afin d’éviter que leur développement soit compromis parce que le territoire est mal desservi en électricité.

Transparence nécessaire

La CSN s’inquiète également du niveau de transparence de la société d’État qui, croit-on, pourrait s’amenuiser si le privé venait à prendre plus de place. Les derniers contrats d’exportation d’électricité signés par Hydro-Québec ont un impact certain sur la gestion de nos « surplus » d’électricité. Or, aucun débat public n’a eu lieu sur ce choix important qui nous force maintenant à produire beaucoup plus que prévu.

Sur les projets de production, la CSN estime que le rôle du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) doit être maintenu et que les droits des Premières Nations doivent absolument être respectés. Pas question de tourner les coins ronds et d’en payer le prix pendant des décennies.

Quant aux tarifs, la CSN demande de rétablir le rôle initial de la Régie de l’énergie : considérer les critères économiques, mais aussi environnementaux et sociaux. Sans régulateur indépendant, les tarifs vont fluctuer selon les aléas des décisions politiques et des cycles électoraux. Cette régulation constitue aussi le meilleur moyen de rencontrer une cohérence et une équité dans les tarifs.

Tout comme la nationalisation de l’électricité avait lancé, au Québec, la campagne libérale de Jean Lesage, l’ouverture à une reprivatisation de notre réseau devrait aussi être au centre du débat électoral de 2026. Aucun élu actuel n’a la légitimité d’agir sur cet enjeu névralgique qui concerne l’ensemble de notre société. Pour l’avenir du Québec, le prochain gouvernement devra prendre des décisions en ce sens en écoutant la volonté de la population.

Drummondville : la CSN manifeste contre la privatisation du réseau de la santé

Plusieurs centaines de militantes et de militants de la CSN se sont rassemblés devant le bureau du député de Drummond–Bois-Francs, Sébastien Schneeberger, pour manifester contre la privatisation croissante du réseau de la santé.  

« La session parlementaire tire à sa fin, mais le mouvement CSN ne prend pas de vacances. Nous serons sur le terrain tout l’été pour sensibiliser les Québécois et Québécoises aux effets négatifs de la privatisation de notre réseau de la santé et des services sociaux », explique Pascal Bastarache, président du Conseil central Cœur-du-Québec. 

Réunies en instance à Drummondville, la Fédération du commerce (FC–CSN) et la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) étaient sur place. Une importante délégation de militantes et de militants du secteur de l’hôtellerie, présentement en négociation coordonnée, étaient notamment présents.  

« Depuis l’adoption sous bâillon de la réforme Dubé, la CSN a décidé d’augmenter d’un cran la mobilisation contre la privatisation, partout sur le territoire du Québec. On n’a jamais vu un gouvernement aussi enclin à faire appel au privé et ça ne doit pas passer inaperçu », ajoute Caroline Senneville, présidente de la CSN, qui défend le bienfondé d’un réseau de la santé vraiment public. 

Une manifestation avait lieu en parallèle à Saguenay, où plusieurs autres centaines de militantes et militants de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN) et de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ–CSN) étaient réunis.  

Saguenay : la CSN manifeste contre la privatisation du réseau de la santé

Plusieurs centaines de militantes et de militants de la CSN se sont rassemblés devant une clinique de santé privée du groupe Biron, sur le boulevard du Royaume, pour manifester contre la privatisation croissante du réseau de la santé.  

« Comme clinique privée, le groupe Biron fait partie du problème, pas de la solution.  Nous sommes de plus en plus préoccupés par la place croissante qui est laissée au privé en santé. La nomination récente de Geneviève Biron, l’ancienne dirigeante du groupe Biron, est loin de nous rassurer », explique Manon Tremblay, présidente du Conseil central du Saguenay–Lac-Saint-Jean–CSN. 

Réunies en instance à Chicoutimi, la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN) et de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ–CSN) étaient notamment sur place. 

 « Depuis l’adoption sous bâillon de la réforme Dubé, la CSN a décidé d’augmenter d’un cran la mobilisation contre la privatisation, partout sur le territoire du Québec. On n’a jamais vu un gouvernement aussi enclin à faire appel au privé et ça ne doit pas passer inaperçu », ajoute Caroline Senneville, présidente de la CSN, qui défend le bienfondé d’un réseau de la santé vraiment public.  

Une manifestation avait lieu en parallèle à Drummondville, où plusieurs autres centaines de militantes et militants de la Fédération du commerce (FC–CSN) et de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) étaient réunis.  

La direction de la SAQ doit avoir les coudées franches pour négocier, demande la CSN

Une manifestation devant la succursale de la SAQ d’Arvida, à Saguenay, a rassemblé des dizaines d’employé-es et de membres de la CSN, en fin de journée. Les manifestantes et les manifestants déplorent qu’après un an et demi de pourparlers, la direction de la SAQ n’ait toujours pas le mandat du gouvernement pour aborder les enjeux financiers reliés à cette négociation.

La présidente du syndicat représentant les 5000 employé-es de magasins et de bureaux de la SAQ, Lisa Courtemanche, a dénoncé la lenteur des travaux. « Après un an et demi de discussion, le volet normatif n’est toujours pas réglé. On est encore à discuter de la façon de stabiliser nos horaires de travail. Moindrement que l’on tente de s’attaquer à la précarité qui affecte nos membres, on nous répond que c’est de l’ordre financier. »

La vice-présidente de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN), Stéphanie Gratton, a demandé au gouvernement d’octroyer les mandats nécessaires à la direction de la SAQ afin que cette négociation puisse progresser. « On le constate à plusieurs tables de négociation du secteur parapublic : les tables sont bloquées. Les employeurs ajoutent de nouvelles demandes ou indiquent carrément qu’ils n’ont pas les mandats de la part du gouvernement. Maintenant que les conventions collectives du secteur public sont sur le point d’être signées, il n’y a plus aucune raison pour que la SAQ n’obtienne pas du gouvernement toute la latitude nécessaire pour convenir d’une entente satisfaisante », a souligné la dirigeante syndicale.

La vice-présidente du Conseil central du Saguenay–Lac-Saint-Jean, Marie-Pier Ouellet, était également présente à la manifestation. « C’est près de 70 % des employé-es de la SAQ qui travaillent à temps partiel et sur appel, et qui ne savent jamais quand ni combien d’heures, ils pourront travailler à la prochaine séquence de paye », a-t-elle tenu à rappeler. « Attendre sept années avant d’avoir accès à des assurances ou douze ans pour avoir un poste régulier, ça n’a aucun bon sens en 2024, encore moins quand tu travailles pour l’État québécois. »

Avenir des emplois

Dans le cadre de la présente négociation, le syndicat des employé-es de la SAQ désire notamment améliorer l’accès du personnel à la formation, augmenter le nombre de conseillers en vin et maintenir le nombre de coordonnateurs en succursale afin de renforcer le service à la clientèle.

Le personnel souhaiterait également pouvoir préparer en magasin les commandes passées sur Internet. À cet effet, le syndicat reproche à la direction son entêtement à concentrer dans son centre de distribution de Montréal la préparation des commandes pour l’ensemble du Québec ; centralisation responsable des délais de livraison de cinq jours et des résultats décevants des ventes effectuées en ligne.

Par ailleurs, la partie syndicale dénonce que la direction cherche à faciliter la fermeture de succursales de la SAQ en région afin de les remplacer par des permis privés d’agence. En plus de constituer un recul des emplois, une telle mesure viendrait miner l’offre à la clientèle en région, estiment les employé-es.

À propos

Le Syndicat des employé(e)s de magasins et de bureaux de la SAQ (SEMB-SAQ–CSN) représente les 5000 employé-es de magasins et de bureaux de la SAQ, partout au Québec. Il est affilié à la Fédération des employées et employés de services publics, qui compte plus de 425 syndicats affiliés représentant 65 000 membres oeuvrant dans le domaine des services publics et parapublics. Le Conseil central des syndicats nationaux du Saguenay–Lac-Saint-Jean–CSN regroupe quant à lui quelque 100 syndicats représentant, sur une base régionale, plus de 15 000 membres issus de tous les secteurs d’activité, publics et privés. Forte de 330 000 membres, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) est présente dans l’ensemble des régions du Québec et ailleurs au Canada.

La FNCC demande aux services de diffusion continue en ligne de se conformer

La Fédération nationale des communications et de la culture (FNCC–CSN) salue la mise en place par le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) d’une contribution obligatoire pour les services de diffusion continue en ligne de 5 % de leurs revenus canadiens au système de radiodiffusion canadien. « Il était plus que temps que cela advienne. Tout le monde, et cela inclut les services de diffusion continue en ligne, doit contribuer à la vitalité de notre écosystème de production au même titre que nos diffuseurs traditionnels. Nous espérons que les services de diffusion continue en ligne se conformeront à cette décision du CRTC », déclare Annick Charette, présidente de la FNCC–CSN.

Depuis le début des discussions politiques sur ces questions, la FNCC a toujours défendu la nécessité de soumettre les entreprises étrangères aux mêmes impératifs de participation au financement de production et de diffusion de contenus que toute entreprise canadienne soumise à la législation. « Nous sommes particulièrement satisfaits de l’apport que cette contribution amènera à la production québécoise et aux télédiffuseurs d’ici, comme Radio-Canada, Télé-Québec, TVA, Noovo, etc. Nous le savons, la production distincte québécoise francophone doit, tout comme le contenu original canadien, être soutenue et valorisée dans cette compétition mondiale inéquitable, notamment entretenue par les services de diffusion continue en ligne, à qui on abandonne de trop grands pouvoirs.  Cette contribution les forcera à se plier à nos règles nationales et permettra de soutenir les artistes et artisans québécois en leur offrant un meilleur appui et en assurant le rayonnement de leur talent », continue Mme Charette.

Dans la foulée, Mme Charette souligne aussi la création d’un fonds temporaire pour soutenir la production de nouvelles locales par des stations de radio commerciales situées à l’extérieur des grands centres urbains. « Nous avons lancé l’hiver dernier la campagne L’information, un bien public, qui met de l’avant des solutions structurantes pour mieux appuyer les médias d’information. Ces derniers sont grandement affaiblis dans leur capacité à répondre à leur mission en raison de l’effritement de leurs ressources. Cette situation est particulièrement dangereuse pour les médias qui se consacrent à l’information locale. La création de ce fonds est un appel d’air, mais ne devrait pas être temporaire », enchaîne-t-elle.

Mme Charette termine en demandant au CRTC d’être intransigeant dans l’application de cette décision. « Les géants du Web qui constituent les services de diffusion continue en ligne doivent se conformer à cette décision. S’ils rechignent à la respecter, le CRTC devra intervenir », conclut la présidente.

Rémunération des médecins: la CSN réclame un véritable débat de fond

La Confédération des syndicats nationaux invite le gouvernement à évaluer le statut et le mode de rémunération des médecins, à l’occasion de la négociation en cours avec les omnipraticiens, et ce, dans l’objectif de renforcer le réseau public de santé et de services sociaux.

« C’était une erreur dès la création du régime public de ne pas avoir pleinement intégré les médecins et d’avoir maintenu leur statut de travailleurs autonomes, explique la présidente de la CSN, Caroline Senneville.» C’est en effet parce que les médecins sont des travailleurs autonomes qu’on se retrouve à devoir périodiquement négocier avec eux l’organisation et l’accès aux soins et aux services pour l’ensemble de la population. À cela, s’ajoute le fait que les médecins sont majoritairement rémunérés à l’acte de sorte que l’on se retrouve aujourd’hui avec une multiplication des tarifs et des incitatifs financiers de toutes sortes. Plus de 11 000 actes sont codifiés ! « On en perd de vue l’objectif principal : assurer à toutes les Québécoises et les Québécois l’accès aux soins et aux services dont ils ont besoin », poursuit-elle.

La première ligne des services de santé et de services sociaux est pratiquement entièrement entre les mains des médecins autonomes qui travaillent dans les GMF, lesquels sont des entreprises privées dont il faut rediscuter le financement et l’accessibilité. C’est compliqué, c’est lourd, ça ouvre la voie à la médecine entrepreneuriale en plus de perdre les citoyennes et citoyens dans les dédales administratifs. On se retrouve aussi avec des cliniques médicales qui ne fonctionnent que durant les jours la semaine. Pourtant, il y a déjà sur l’ensemble du territoire, des établissements qui ont tout pour être la porte d’entrée générale à toute la population : les CLSC.

La CSN demande une révision du statut et du mode de rémunération des médecins dans un souci d’efficacité et de saine gestion des fonds publics. L’objectif devrait être de reprendre le contrôle public sur l’organisation de la première ligne en santé et services sociaux.

Pour la CSN, c’est la clé de voûte pour assurer la pérennité du réseau public et l’accessibilité aux soins et services pour l’ensemble de la population. La véritable solution n’est pas de créer sans cesse de nouveaux tarifs pour de nouveaux actes. Au contraire, la CSN considère que l’État doit reprendre ses responsabilités en mettant de l’avant une vision globale, notamment en faisant appel à d’autres professionnel-les de la santé et des services sociaux. Ces derniers peuvent contribuer activement à la santé globale d’une population selon une approche d’interdisciplinarité.

« À qui servent les valses perpétuelles entre les associations de médecins et le gouvernement ? questionne Caroline Senneville. Certainement pas aux Québécoises et aux Québécois qui veulent avoir accès aux services ! Pendant qu’on ignore le fond du problème – le mode de rémunération des médecins –, le privé se frotte les mains, y voyant une occasion d’en tirer des profits. Ce dont nous avons besoin collectivement, ce sont des mesures concrètes qui garantiront à toutes les Québécoises et tous les Québécois un réseau vraiment public. »

À propos

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle regroupe plus de 330 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans 13 conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec. La CSN compte plus de 125 000 membres dans le réseau public de santé et de services sociaux, de toutes les catégories de personnel.

Les responsables de service de garde en milieu familial manifestent devant le ministère de la Famille

En pleine négociation avec le gouvernement, les responsables de service de garde éducatif en milieu familial (RSGE) affiliées à la Confédération des syndicats nationaux (CSN) dénoncent les reculs importants proposés par Québec. Ceux-ci fragiliseront davantage ce maillon important des services éducatifs à l’enfance.

« Les offres du ministère de la Famille (MFA) visent essentiellement à “faire plus avec moins” et à “maximiser les services de garde déjà existants” en remettant cette responsabilité sur les épaules des RSGE. Le gouvernement devrait plutôt mettre en place les moyens nécessaires pour parvenir à “optimiser” le réseau », affirme la représentante du secteur des RSGE à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), Chantal Racicot.

Le gouvernement propose des augmentations en dessous de la hausse de l’indice des prix à la consommation (IPC). De plus, ces augmentations ne s’appliquent que sur 80 % de la rémunération des RSGE.

Le MFA ne semble pas vouloir combler l’écart salarial entre les RSGE et l’emploi équivalent en centre de la petite enfance (CPE). Toujours dans l’optique de « maximiser les services de garde déjà existants », le gouvernement souhaite un gel des congés octroyés aux responsables.

Il faut rappeler que le ministère s’est fixé des cibles ambitieuses en matière de création de places afin d’accroître l’accessibilité des services de garde comme le souligne la Vérificatrice générale du Québec dans son plus récent rapport à l’Assemblée nationale.

« Les offres du gouvernement ne lui permettront pas d’atteindre ses cibles. En fait, elles auront l’effet contraire, estime la vice-présidente responsable des secteurs privés à la FSSS–CSN, Lucie Longchamp. De notre côté, nous sommes convaincues qu’il faut bonifier les conditions de travail pour favoriser la rétention des RSGE et rendre ce métier attrayant pour la relève. À l’inverse, le ministère souhaite exploiter au maximum les RSGE en place, autant financièrement que dans leurs conditions de travail », ajoute la dirigeante syndicale.

Mécontentement
Le 29 mai dernier, des RSGE de partout en province, des représentantes et représentants de la CSN et du Conseil central du Montréal métropolitain–CSN ont profité de la tenue d’une séance de négociation pour manifester leur mécontentement devant les bureaux du MFA.

Pour l’instant, les négociations avancent à pas de tortue, avec comme seul gain notable l’ajout du terme « éducatif » dans l’appellation RSGE. « Le gouvernement devra faire plus que ça pour valoriser cette profession essentielle et honorer ses promesses de créations de places pour les familles du Québec », termine la présidente de la CSN, Caroline Senneville.

À propos
La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) constitue l’organisation syndicale la plus importante dans le secteur de la petite enfance. En milieu familial, la fédération représente environ 3 000 responsables en service de garde éducatif (RSGE). Dans les centres de la petite enfance (CPE), elle regroupe 12 500 travailleuses.

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle regroupe plus de 330 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans 13 conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

La CSN rencontre la ministre Déry

Le gouvernement du Québec n’a toujours pas de position claire sur l’intelligence artificielle (IA) en enseignement supérieur et l’incertitude plane toujours sur le dévoilement de la formule de financement des universités. 

 La CSN, la FNEEQ–CSN, la FP–CSN et la FEESP–CSN ont rencontré la ministre Pascale Déry, hier après-midi, pour lui faire part de craintes importantes et de certaines attentes quant aux enjeux qui plombent actuellement le réseau. 

 Au cours de la rencontre avec la ministre Déry, le groupe CSN en éducation lui a demandé d’exercer son leadership afin de créer un lieu d’échange démocratique et ouvert sur l’enjeu de l’IA, à l’abri d’une mainmise des développeurs privés. Une éducation de qualité repose avant tout sur une relation pédagogique établie entre humains.  

 La centrale syndicale, qui représente 45 000 personnes en enseignement supérieur, souhaite par ailleurs que le financement de base des universités et des cégeps soit augmenté avec de l’argent frais. En plus d’un sous-financement chronique, l’inflation frappe l’ensemble des établissements postsecondaires.  

 CITATIONS 

 « À nos yeux, il est impensable que le personnel des cégeps et des universités puisse être remplacé par des robots conversationnels parce que les établissements manquent de financement. C’est l’avenir du Québec qui serait compromis par cette déshumanisation du travail qui affecterait inévitablement la transmission du savoir à la nouvelle génération. » 

 – Caroline Senneville, présidente de la CSN  

 

« Au sortir de la rencontre avec Pascale Déry, un flou persiste à propos de la vision et des actions de la ministre de l’Enseignement supérieur dans le dossier du développement effréné et sans contraintes de l’intelligence artificielle. Alors que l’IA déploie ses tentacules dans nos téléphones ainsi que dans nos classes, il y a urgence d’agir. Plus que jamais, le personnel enseignant est une “espèce menacée de déshumanisation”. »  

 – Caroline Quesnel, présidente de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ–CSN)  

 

« Le sous-financement des universités et des cégeps est criant. Dans son plus récent rapport, le Vérificateur général du Québec soulève que deux cégeps sur trois sont en mauvais état et que les investissements déjà prévus ne suffiront pas à renverser leur dégradation importante. Comment voulez-vous que le personnel de soutien dans les cégeps effectue un travail de qualité dans des établissements qui tombent littéralement en ruine? » 

 – Frédéric Brun, vice-président de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN)  

 

 «Nous attendons encore la nouvelle politique de financement des universités qu’on nous avait promise pour ce printemps. Les établissements d’enseignement supérieur ont besoin d’un financement accru, prévisible et équitable, qui ne dépend pas du nombre d’inscrites, d’inscrits ou de diplômé-es dans quelques secteurs jugés prioritaires par le gouvernement du moment.» 

 –Jessica Goldschleger, vice-présidente de la Fédération des professionnèles (FP–CSN)  

 

 À propos 

 Fondée en 1921, la CSN est la première grande centrale syndicale québécoise et elle compte près de 80 000 membres dans le secteur de l’éducation et de l’enseignement supérieur qui sont répartis dans trois fédérations.  

 La FEESP–CSN représente 10 000 employé-es de soutien dans le réseau de l’enseignement supérieur.  

 La FNEEQ–CSN regroupe quelque 35 000 membres en enseignement supérieur, à savoir les professeur-es de 45 cégeps et 12 collèges privés, ainsi que des chargé-es de cours, personnes tutrices et étudiant-es salarié-es dans onze universités québécoises. 

 La FP–CSN représente plus de 700 professionnèles du réseau collégial et universitaire et près de 1 500 professeur-es d’université.  

 

 

 

Trudeau, Miller ne reculez pas! Défendez un programme de régularisation digne de ce nom!

Le Premier ministre Justin Trudeau l’a promis. Marc Miller, son ministre de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté du Canada, doit défendre un programme complet et inclusif pour la régularisation des personnes sans statut migratoire. Alors que le 17 mai dernier, Justin Trudeau a confirmé qu’un programme sera présenté, la Campagne québécoise pour la régularisation, qui rassemble une quarantaine d’organisations, rappelle, à quelques jours de la fin de la session parlementaire, que le Canada a la responsabilité de protéger toutes les personnes sur son territoire, quel que soit leur statut migratoire et demandent d’adopter, sans plus de délai, un programme de régularisation, complet et inclusif. Monsieur le Premier ministre, ne brisez pas votre promesse. Monsieur Marc Miller, défendez un programme digne de ce nom !

Contre la politique du bouc-émissaire, la société civile québécoise se tient aux côtés des personnes sans statut migratoire

La société civile québécoise ne se reconnaît pas dans les discours toxiques qui alimentent la xénophobie et le racisme de certains partis politiques et élu-es transformant les personnes migrantes et immigrantes en boucs-émissaires. Elle se tient debout aux côtés de ces personnes, quel que soit leur statut.

C’est pourquoi nous réclamons un programme de régularisation complet et inclusif depuis la pandémie et le confinement, qui ont clairement mis en lumière comment la société québécoise et canadienne se reposent sur les personnes migrantes et immigrantes sans statut ou avec un statut temporaire et précaire, qui sont toutes très vulnérables aux abus et violences de toutes sortes.

Un tel programme permettra aux personnes sans papier en butte aux abus, à la peur et à la souffrance d’avoir accès à un travail décent et aux conditions requises pour exercer leurs droits civils, politiques, économiques et sociaux. Ce programme leur ouvrira aussi l’accès aux soins de santé et à l’éducation, tout en leur permettant de contribuer au financement des services publics. Leur régularisation n’exercera en outre aucune pression sur le marché locatif, puisqu’elles vivent déjà ici.

Nous ne laisserons pas nos gouvernements leur faire payer le poids de leur incompétence ou de leur timidité à mettre en œuvre des politiques publiques qui s’attaquent aux inégalités criantes et à l’augmentation de la pauvreté.

Citations

« Ne pas régulariser ces personnes qui ont perdu leur statut le plus souvent à cause des failles des politiques d’immigration, ou trier parmi elles celles qui seront régularisées, ne fera que les enfoncer encore plus profondément dans la peur et les abus. Nous ne pouvons le tolérer. » –Imene, comité des femmes du Centre des travailleurs et travailleuses immigrants

« La CSN est aux côtés des personnes immigrantes, des précaires et des sans-papiers, depuis de très nombreuses années. Les centrales syndicales québécoises CSD, CSN, CSQ et FTQ sont fières d’avoir réalisé l’unité pour revendiquer des politiques migratoires plus inclusives et plus respectueuses de la dignité des migrantes et des migrants, et aussi plus justes et plus structurantes pour notre société et nos milieux de travail. Le Premier ministre Trudeau a une excellente occasion de montrer que ses bottines suivent ses babines. S’il croit vraiment à une société fondée sur des valeurs humanistes, il doit traduire ces valeurs dans des politiques publiques qui respectent la dignité humaine et qui garantissent l’égalité des droits des familles les plus précaires, comme le réclament toutes les centrales syndicales québécoises. » –Katia Lelièvre, vice-présidente, Confédération des syndicats nationaux (CSN)

« Il est inconcevable que le gouvernement fédéral laisse tomber les personnes sans statut et à statut précaire qui font partie de notre société en contribuant non seulement à notre économie, mais aussi à notre développement social en tant que peuple.  Nous n’avons pas le droit de les abandonner et le gouvernement fédéral a le devoir de régulariser leurs statuts. Comme le souligne le mémoire remis conjointement par la CSD, la CSN, la CSQ et la FTQ au Comité permanent de la citoyenneté et de l’Immigration, il est temps d’intégrer pleinement et dignement les personnes vivant sans statut ou avec un statut temporaire ! » –Marc-Édouard Joubert, le président du Conseil régional FTQ Montréal-Métropolitain.

« M. Trudeau, nous sommes à la croisée des chemins. Il y a inéluctablement un choix à faire : Souhaiteriez-vous maintenir des personnes sans statut ou les expulser au risque qu’elles soient en proie aux abus de toutes sortes, confinées dans une précarité et une vulnérabilité à nul autre pareil ? Ou, a contrario, souhaiteriez-vous agir en harmonie avec les valeurs que vous entendez défendre, en l’occurrence, celles de la défense des droits humains et de la liberté ? M. Trudeau, TOUS les regards sont rivés vers vous ! » –Harrold Babon, organisateur communautaire à la Clinique pour la justice migrante.

« Les discriminations encourues par la non-régularisation des femmes sans statut les maintiennent dans la marginalisation et l’exploitation. Ces femmes, rappelons-le, assurent en grande partie des métiers de soin essentiels à la population. Il est temps d’exiger qu’elles puissent bénéficier des mêmes traitements que l’ensemble de la société québécoise comme les soins de santé, les services de garde, les protections prévues par le droit de la famille et bien d’autres. » –Sylvie St-Amand, présidente, Fédération des femmes du Québec (FFQ)

« Les statuts migratoires précaires et l’absence de statut engendrent de nombreuses violations des droits humains, notamment des droits économiques et sociaux. C’est la responsabilité de l’État de protéger les droits de toute personne sur son territoire. Le gouvernement de Justin Trudeau ne doit pas céder au discours toxique qui a pris le dessus dernièrement: il doit tenir sa promesse envers les personnes sans papiers, mettant en place un programme de régularisation véritablement large et inclusif. » –Marisa Berry Méndez, responsable des campagnes chez Amnistie internationale Canada francophone.

 

À propos

La Campagne québécoise pour la régularisation des personnes sans statut migratoire a été lancée en octobre 2022 (https://www.facebook.com/regulariser.qc/) et réunit actuellement une quarantaine d’organisations communautaires, syndicales et de défense de droit, dont :

  1. Accueil et Intégration Bas-Saint-Laurent
  2. Action Réfugiés Montréal
  3. Amnistie internationale Canada francophone
  4. Association pour les droits des travailleuses.rs de main et de ferme (DTMF)
  5. Au bas de l’échelle
  6. Centrale des syndicats démocratiques (CSD)
  7. Centrale des syndicats du Québec (CSQ)
  8. Centre d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel (CALACS) de l’Est du Bas-Saint-Laurent
  9. Centre des travailleurs et travailleuses immigrants (CTTI)
  10. Centre femmes de la Mitis
  11. Centre femmes de Rimouski
  12. Centre international de solidarité ouvrière (CISO)
  13. CLEF Mitis-Neigette
  14. Clinique pour la justice migrante (CJM)
  15. Collectif bienvenue
  16. Collectif pour un Québec sans pauvreté
  17. Comité d’action de Parc-Extension
  18. Comité d’Action des personnes sans statut (CAPSS)
  19. Comité logement Bas-Saint-Laurent (CLBSL)
  20. Confédération des syndicats nationaux (CSN)
  21. Conseil canadien pour les réfugiés (CCR)
  22. Conseil central de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine (CCGIM-CSN)
  23. Conseil central des syndicats nationaux des Laurentides (CCSNL)
  24. Conseil central des syndicats nationaux de l’Estrie (CCSNE-CSN)
  25. Conseil central du Montréal métropolitain-CSN (CCMM-CSN)
  26. Conseil régional FTQ Montréal métropolitain (CRFTQMM)
  27. Fédération des femmes du Québec
  28. Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ)
  29. Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ)
  30. Foyer du Monde
  31. Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU)
  32. Illusion Emploi de l’Estrie
  33. La Débrouille
  34. Le Québec c’est nous aussi (LQCNA)
  35. Ligue des droits et libertés (LDL)
  36. Médecins du Monde Canada
  37. Migrante Québec
  38. Mission communautaire de Montréal
  39. PINAY (Organisation des femmes philippines du Québec)
  40. Projet Accompagnement Solidarité Colombie (PASC)
  41. Réseau d’aide aux travailleuses et travailleurs migrants agricoles du Québec (RATTMAQ)
  42. Solidarité populaire Estrie
  43. Table des groupes de femmes de Montréal (TGFM)

Les services d’aide à l’emploi sont plus indispensables que jamais

Le fait que le ministère de l’Emploi et de la Solidarité sociale justifie ce programme par le contexte actuel de plein emploi et de pénurie de main-d’œuvre trahit une analyse plutôt simpliste de la situation et une incompréhension désolante quant à l’importance et à l’étendue des services offerts par ces organismes.

Nous croyons que, plutôt que de les rendre caducs, le contexte actuel tend à magnifier l’importance des services d’aide à l’emploi.

En effet, plutôt que d’utiliser cette situation économique particulière comme un prétexte pour couper encore davantage les vivres à des organismes déjà sous-financés, le gouvernement devrait plutôt réaliser le rôle primordial que ces organisations peuvent jouer pour aider les employeurs à trouver la main-d’œuvre dont ils ont besoin. Ces organismes ont le potentiel d’assurer une meilleure adéquation entre les besoins des employeurs et le développement des compétences des individus sur un territoire donné.

Qui plus est, la croissance fulgurante de l’indice des prix à la consommation (IPC) et la hausse vertigineuse du coût des logements auxquelles nous assistons depuis quelques années sont des facteurs qui doivent aussi être pris en compte lors de l’analyse contextuelle. L’augmentation du coût de la vie qu’engendrent ces deux phénomènes vient en effet exacerber la précarité de la situation des demandeurs d’emploi et renforcer le besoin d’intégrer le plus de personnes possible dans le marché du travail.

Un mode de gestion à revoir

Un regard rapide sur les mécanismes d’évaluation des résultats et de financement des organismes spécialisés en employabilité suffit pour comprendre ce qui fausse l’analyse du Ministère quant à leur utilité.

Le financement sous forme de « forfait » par client ou par acte et la mesure de performance en termes de « nombre de participants » ne tiennent pas compte des besoins croissants des personnes en recherche d’emploi et des employeurs.

Dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre et de plein emploi, les personnes qui sont toujours sans emploi se présentent souvent avec des problématiques plus complexes, qui demandent une attention soutenue et des services plus pointus.

Les organismes sont donc coincés dans un engrenage où ils sont inévitablement perdants : ils n’atteignent pas leurs nombres « cibles » de participants, donc on coupe leur financement, ce qui rend leurs objectifs encore plus difficilement atteignables.

Ajoutons à cela que plusieurs individus qui désirent obtenir de l’aide se voient refuser l’accès aux services en raison de critères d’admissibilité exagérément restrictifs et complexes qui visent davantage à réduire le financement qu’à s’adapter aux besoins de la clientèle actuelle.

Par exemple, les personnes avec un statut de réfugié et les travailleurs et travailleuses précaires n’ont pas accès à la plupart des services, alors que les organismes, eux, seraient tout à fait disposés à leur en offrir.

Tous ces écueils font en sorte que nous sommes convaincus qu’à l’heure actuelle, la société québécoise ne bénéficie pas du plein potentiel des organismes spécialisés en employabilité. Nous sommes aussi convaincus que pousser ces organismes à fusionner ou à fermer leurs portes n’améliorera en rien la situation.

Nous espérons avoir bientôt la chance de rencontrer la ministre de l’Emploi, Kateri Champagne Jourdain, afin de discuter plus longuement des moyens et des outils à mettre en place pour aider ces organismes à jouer pleinement leur rôle de moteur du développement économique et du développement régional au Québec.

Danny Roy, Président de la Fédération des professionnèles–CSN

 

1. Lisez Aide à l’emploi–Le gouvernement veut moins d’organismes

La CSN sur le point de conclure la signature des conventions collectives du secteur public

Après des semaines de travaux intensifs, la CSN et ses fédérations du secteur public sont à finaliser les textes permettant la signature de l’ensemble de leurs conventions collectives, ce qui mettra un terme officiel à la ronde 2023 de négociation du secteur public.

Tard en soirée hier soir, la table concernant les 120 000 travailleuses et travailleurs de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) a terminé cet exercice, dernière étape avant la signature de la convention collective et son entrée en vigueur. Nous sommes généralement très près d’une entente sur les textes des autres tables ; nous consacrons toutes les énergies nécessaires pour terminer l’exercice dans les prochains jours.

Pour les 170 000 travailleuses et travailleurs membres de la CSN visés par la négociation du secteur public, cela signifie que les améliorations aux conditions de travail et de pratique négociées entreront en vigueur dès la signature des conventions collectives. Les augmentations salariales et les paiements de rétroactivité suivront.

« Nous nous réjouissons pour les travailleuses et les travailleurs des services publics qui pourront enfin bénéficier des améliorations négociées pour elles et eux. Dans le contexte où l’inflation se fait toujours sentir, ces sommes seront assurément les bienvenues », a souligné le premier vice-président de la CSN et responsable de la négociation du secteur public, François Enault.

« Nos équipes de négociation ont travaillé d’arrache-pied afin de permettre aux membres de récolter le fruit de leur mobilisation historique. Dès l’application des hausses, ce sera une bonification de 8,8 % de leur salaire qu’elles et ils toucheront, sans compter des sommes importantes qui seront versées en rétroactivité », a précisé M. Enault.

L’entente de table centrale négociée avec le gouvernement – conclue à la fin décembre 2023 et adoptée par les travailleuses et les travailleurs en février dernier – prévoit notamment des augmentations salariales de 17,4 %, dont l’effet composé atteindra 18,6 % sur cinq ans. Les ententes sectorielles incluent aussi plusieurs mesures avantageuses sur le plan de l’organisation du travail.

Consensus pour un régime d’assurance médicaments public et universel

Alors que se déroulent les auditions en comité parlementaire, neuf organisations syndicales et communautaires représentant plus d’un million de citoyennes et de citoyens du Québec saluent le projet de loi C-64 du gouvernement fédéral. « Jamais nous n’avons été aussi près de la mise en place d’un véritable régime public et universel d’assurance médicaments. Le régime hybride public-privé en place au Québec crée un système à deux vitesses non viable qui doit être corrigé », déclare Maxime Dorais, codirecteur général de l’Union des consommateurs, au nom des neuf organisations.

Dans leur mémoire, les organisations rappellent que le régime d’assurance médicaments québécois actuel est loin d’avoir garanti à toutes et à tous un accès raisonnable et équitable aux médicaments, comme prévu dans la Loi sur l’assurance médicaments du Québec. « Les divers frais exigés lorsqu’on se procure des médicaments sont en réalité des tickets modérateurs qui ont un effet dissuasif : des gens sautent des doses ou se privent de médicaments parce qu’ils n’ont pas les moyens de se les procurer », poursuit M. Dorais. La hausse des coûts des médicaments met par ailleurs une pression accrue sur les régimes privés, menant des milieux de travail à abandonner leurs assurances et ainsi perdre l’ensemble de leur couverture.

Le projet de loi C-64 met en place un cadre devant mener à la création d’un régime d’assurance médicaments public et universel. « Nous demandons au gouvernement fédéral de ne pas céder aux provinces et aux territoires qui demandent un droit de retrait inconditionnel avec pleine compensation financière. Si le Québec souhaite obtenir sa part de financement, l’obligation de mettre sur pied un régime public et universel d’assurance médicaments doit être maintenue. Nous demandons également que les paiements aux provinces et aux territoires ne soient effectués que dans le seul cas où ils permettent d’offrir une couverture entièrement publique et universelle au premier dollar et à payeur unique », continue M. Dorais.

Les organisations revendiquent aussi qu’une stratégie globale de financement équitable soit mise en place rapidement afin d’instaurer un régime public et universel, couvrant toutes les catégories de médicaments, en concertation avec les provinces et les territoires. La gratuité des médicaments devrait aussi s’appliquer à tous les médicaments qui seront couverts par l’éventuelle liste nationale.

Pour consulter le mémoire : https://uniondesconsommateurs.ca/memoire-c-64/

 

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À propos

Les neuf organisations sont : l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS), la Centrale des syndicats démocratiques (CSD), la Coalition solidarité santé (CSS), la Confédération des syndicats nationaux (CSN), la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ), la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ), la Table des regroupements provinciaux d’organismes communautaires et bénévoles (TRPOCB) et l’Union des consommateurs qui représente 15 associations de défense des droits des consommateurs.

40 organisations demandent de participer aux discussions sur la transition écologique et sociale

Aujourd’hui se sont rassemblé-e-s devant l’Assemblée nationale des représentant-e-s de 40 organisations de la société civile — elles-mêmes représentant plus de deux millions de membres — pour demander au gouvernement de planifier ensemble une véritable transition énergétique, écologique et sociale au bénéfice des Québécois et Québécoises.

Se présentant sous le nom du Mouvement Pour la suite du monde, les groupes ont lancé un appel à l’action et à la mobilisation, qui culminera avec des manifestations à travers le Québec le 27 septembre prochain afin d’exiger la mise en place d’actions concrètes en faveur de la transition sociale et environnementale.

Changer d’approche

 Depuis plusieurs années, la société civile québécoise étudie, documente, consulte, se concerte et s’entend sur des principes et des actions pour réaliser et mettre en œuvre cette transition.

 « À l’inverse, le gouvernement ne veut rien entendre, navigue sans planification adéquate, ni direction claire. C’est de ce ras-le-bol qu’est né notre mouvement. Un dialogue social s’impose, car c’est ensemble que nous pourrons construire le Québec de demain », proposent les groupes.

 « Il existe déjà une base solide sur laquelle le gouvernement peut s’appuyer pour mettre en œuvre une véritable transition écologique et sociale. La décision d’écouter et d’intégrer les propositions au lieu de sabrer dans la réglementation et les mécanismes de participation publique est donc politique. Les élu-e-s sont en mesure de faire des choix courageux pour mener la société vers un avenir plus sécuritaire, écologique et juste, d’autant plus que notre collectif démontre que, grâce à nos membres, il aurait l’appui de près du quart de la population québécoise », concluent les groupes.

 4 documents « fondateurs »

 De nombreuses organisations de la société civile se sont penchées, et se penchent encore, sur des solutions atteignables pour limiter l’impact social et économique des bouleversements climatiques et jeter les bases d’un avenir sécuritaire et viable. Lors de leur démonstration, ils et elles ont tenu à rappeler au gouvernement l’existence de documents dits fondateurs qui servent de base pour orchestrer la transition écologique et sociale et qui prouvent qu’avec de l’écoute et de la volonté politique, des organisations aux orientations qui s’entrechoquent parfois, peuvent s’entendre et dégager différents consensus constructifs.

 Du nombre on trouve :

  • La Feuille de route pour la transition du Québec vers la carboneutralité élaborée par 190 personnes issues de 85 organisations et une trentaine d’universitaires d’une douzaine d’universités a été rendue publique en 2020;
  • La Feuille de route du G15+ a permis d’énoncer, le 23 septembre, 2023, 45 propositions pour le bien-être du Québec; endossée par 15 organisations provenant de milieux différents;
  • Le Manifeste pour un avenir énergétique juste et viable porte 14 revendications permettant d’ouvrir la porte à un contre-discours sur l’avenir énergétique de la province, auquel plus de 200 organisations, universitaires et personnalités publiques ont adhéré jusqu’à présent;
  • L’Appel de Montréal, lancé lors de la COP15 sur la biodiversité en décembre 2022, a été endossé par les gouvernements du Canada, du Québec, de la Nation crie et la Ville de Montréal ainsi que par plusieurs dizaines d’organisations à travers le monde.

 Le mouvement remettra ces documents en mains propres aux quatre partis de l’Assemblée nationale dans le courant de la journée.

« Il est temps de créer un rapport de force et de reprendre le pouvoir d’agir sur l’avenir du Québec. C’est ce que nous ferons, avec l’aide de la population, d’abord en rappelant les solutions qui existent, puis en faisant entendre raison au gouvernement », concluent les groupes.

À propos du Collectif pour la suite du monde

 Nous sommes un mouvement réunissant des organisations syndicales, environnementales, de santé, communautaires, étudiantes et des collectifs citoyens autour d’une vision démocratique de la transition environnementale et sociale.

 À travers diverses actions, nous nous mobilisons afin de forcer nos gouvernements à mettre en place des solutions démocratiques porteuses de justice sociale et environnementale.

 Notre mouvement rassemble une quarantaine d’organisations, représentant plus de deux millions de personnes.

 Site web : Pourlasuitedumonde.ca

 Organisations du mouvement Pour la suite du monde

Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS)

AREQ (CSQ) Le mouvement des personnes retraitées CSQ

Association québécoise des médecins en environnement (AQME)

Attac Québec

Centrale des syndicats démocratiques (CSD)

Centrale des syndicats du Québec (CSQ)

Coalition Alerte à l’Enfouissement Rivière-du-Nord (CAER)

Coalition Biodiversité-Non au Bti

Coalition Québec meilleure mine (QMM)

Coalition Québécoise des lacs incompatibles avec l’activité minière (QLAIM )

Confédération des syndicats nationaux (CSN)

Demain Verdun

Eau Secours

ENvironnement JEUnesse

Équiterre

Fédération Autonome de l’Enseignement (FAE)

Fédération étudiante collégiale du Québec

Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec-FIQ

Fondation David Suzuki

Fondation Rivières

Front commun pour la transition énergétique

Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec FTQ

Greenpeace Canada

L’Assomption en transition

La planète s’invite au parlement

Les oubliés de l’autobus

Mères au front

Mouvement d’éducation populaire et d’action communautaire du Québec (MÉPACQ)

Nature Québec

Oxfam-Québec

Réalité climatique Canada

Regroupement vigilance énergie Québec

Réseau québécois des groupes écologistes RQGE

Société pour la nature et les parcs (SNAP Québec)

Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ)

Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ)

Table de pastorale sociale des diocèses catholiques du Québec

Travailleuses et Travailleurs pour la Justice Climatique (TJC)

Union étudiante du Québec

Vigilance OGM

Union des écrivaines et des écrivains québécois (UNEQ)

Le 4 mai dernier, les membres de l’Union des écrivaines et des écrivains québécois (UNEQ) ont pris la décision de s’affilier à la Fédération national des communications et de la culture, aux conseils centraux et à la Confédération des syndicats nationaux.

Ce nouveau syndicat affilié représente :

« Tous les artistes professionnels oeuvrant dans le domaine de la littérature au Québec. »

En modifiant la loi sur le statut de l’artiste en juin 2022, l’Assemblée nationale a octroyé pour la première fois aux écrivaines et aux écrivains québécois le droit à la négociation collective, un droit constitutionnel dont ils étaient jusqu’alors privés.

En approuvant l’affiliation avec la FNCC–CSN, les écrivaines et les écrivains se dotent d’outils qui vont permettre à l’UNEQ d’amorcer les négociations visant à établir les premières ententes collectives dans le secteur de l’édition.

La route est encore longue, mais cette décision rapproche l’UNEQ de son objectif de mieux encadrer les pratiques de travail des artistes de la littérature et d’améliorer leurs conditions socio-économiques.

Nous leur souhaitons bienvenue à la CSN !

Amazon : le syndicat de l’entrepôt de Laval est officiellement accrédité

Un premier entrepôt d’Amazon est syndiqué au Canada : dans une décision rendue vendredi, le Tribunal administratif du travail (TAT) accrédite le Syndicat des travailleuses et travailleurs d’Amazon Laval–CSN.

Après avoir mené son enquête en vertu des pouvoirs que lui confère le Code du travail, le tribunal reconnaît qu’une majorité de salarié-es de l’entrepôt DXT4 ont fait le choix d’adhérer à leur syndicat afin d’entamer la négociation menant à une première convention collective, tel qu’Amazon en a maintenant l’obligation légale en vertu du caractère exécutoire de la décision.

« Il s’agit d’abord et avant tout d’une très grande victoire pour des femmes et des hommes venus d’Amérique latine, du Tchad, du Maghreb et d’Asie, qui n’ont pas eu peur de se tenir debout pour faire respecter leurs droits », d’affirmer la présidente de la CSN, Caroline Senneville.

« Au cours des derniers mois, Amazon aura tout essayé pour s’immiscer dans notre campagne de syndicalisation, n’hésitant pas à inonder les milieux de travail de messages alarmistes. C’est toute une leçon de courage que les employé-es de DXT4 viennent de démontrer. Nous espérons évidemment qu’elle fera boule de neige », de poursuivre Caroline Senneville.

Le 19 avril dernier, la CSN déposait une requête auprès du TAT pour représenter les 200 salarié-es de l’entrepôt DXT4 d’Amazon, rue Ernest-Cormier à Laval. Au cours des semaines précédentes, c’est en grand nombre que les salarié-es avaient rallié leur syndicat.

Selon les propos tenus par les employé-es, plusieurs facteurs expliquent leur insatisfaction à l’égard de leurs conditions de travail : des cadences de travail exagérées, des mesures de santé et de sécurité au travail totalement déficientes, sans parler des salaires nettement inférieurs à la rémunération offerte dans le secteur des entrepôts et des centres de distribution au Québec.

Amazon entend contester

Avant même que la décision du TAT ne soit rendue, les avocats nouvellement retenus par Amazon avaient annoncé, le 6 mai, leur intention de contester la constitutionnalité de l’article 28 du Code du travail du Québec. Dans une correspondance adressée au tribunal, à la CSN et au procureur général, Amazon prétend que la capacité du TAT de reconnaître le caractère représentatif d’un syndicat est contraire à la Charte des droits et libertés de la personne « car elle viole le droit de ses salariés à la liberté d’association en les privant potentiellement de choisir leurs représentants » [sic].

« On le constate depuis le début : Amazon n’a jamais voulu respecter le cadre légal qui prévaut en matière de relations de travail au Québec. Aujourd’hui, Amazon demande ni plus ni moins de suspendre le Code du travail le temps qu’elle engorge les tribunaux en s’acharnant à empêcher ses employé-es de se regrouper pour améliorer leur sort. Ce n’est pas vrai qu’une multinationale américaine va venir dicter nos lois. Nous avons entièrement confiance en notre système de justice, qui viendra confirmer que notre Code du travail est bien conforme à la charte, n’en déplaise à Amazon », de conclure la présidente de la CSN.

Au cours des prochains jours, le syndicat tiendra une première assemblée générale pour établir ses statuts et règlements et élire ses représentantes et représentants syndicaux. Un processus de consultation sera par la suite mené auprès des salarié-es afin de jeter les bases d’une première convention collective. En vertu du Code du travail du Québec, Amazon a dorénavant l’obligation légale de négocier un tel contrat collectif de travail.

L’information sur l’actuelle campagne de syndicalisation d’Amazon au Québec peut être trouvée à l’adresse suivante : https://sesyndiquer.org/mawu/

Fondée en 1921, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) regroupe 330 000 travailleuses et travailleurs des secteurs public et parapublic, et ce, dans l’ensemble des régions du Québec et ailleurs au Canada.

Les travailleuses affiliées à la CSN proposent des solutions à la crise actuelle

Dans le but de résoudre la pénurie de personnel et les bris de services qui menacent les centres de la petite enfance (CPE) du Québec, les 12 500 travailleuses affiliées à la CSN revendiquent plus d’outils ainsi qu’un important rattrapage salarial pour mener à bien leur mission auprès des tout-petits.

Le 8 mai, les travailleuses ont officiellement déposé au ministère de la Famille (MFA) leurs demandes. Celles-ci constituent des solutions aux difficultés de recrutement et à l’exode de la main-d’œuvre en place. Le 14 mai, elles recevront les offres gouvernementales.

Les solutions
En 2021-2022 seulement, 3 000 travailleuses ont quitté le navire. Pour compenser le départ de leurs collègues, celles qui demeurent en place doivent prendre les bouchées doubles. Le gouvernement a pourtant promis de recruter 18 000 nouvelles éducatrices d’ici 2026 pour être en mesure d’offrir les 37 000 places subventionnées prévues dans son Grand chantier pour les familles.

« Il faut attirer du personnel formé et outillé pour relever tous les défis de la profession. Il faut que le gouvernement soit cohérent : il doit offrir aux travailleuses des conditions à la hauteur des exigences législatives qui encadrent la qualité du service en CPE », martèle la représentante des CPE à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), Stéphanie Vachon.

Pour la CSN, la solution passe par un important rattrapage salarial. « Le secteur ne peut pas fonctionner avec des rattrapages salariaux aux 20 ans seulement. Il faut la parité avec le secteur public », insiste Mme Vachon. « Comment compétitionner avec la fonction publique, notamment le secteur scolaire ? Dans l’actuelle pénurie de main-d’œuvre, les travailleuses en CPE ont le choix. Elles sont de plus en plus nombreuses à se diriger vers le secteur scolaire, note la vice-présidente responsable des secteurs privés à la FSSS–CSN, Lucie Longchamp. Pour respecter ses promesses de création de places dans le réseau et d’ouverture de nouveaux CPE, le gouvernement doit recruter plus de travailleuses et être à l’écoute, car, avec les conditions de travail actuelles, il n’y arrivera tout simplement pas. »

« Le gouvernement a beau promettre de développer le modèle des CPE et d’offrir une place aux quelque 29 500 enfants sur sa liste d’attente, force est de constater que le réseau se trouve en piteux état. Ses travailleuses sont fatiguées, voire épuisées. Le ministère de la Famille doit agir rapidement pour améliorer les conditions de travail et les services éducatifs à l’enfance », ajoute la présidente de la CSN, Caroline Senneville.

Résumé des principales demandes

  • Les travailleuses affiliées à la CSN réclament une amélioration notable des salaires. Peu importe leurs fonctions (éducatrice spécialisée, responsable en alimentation, éducatrice technicienne, conseillère pédagogique, adjointe administrative, etc.), elles demandent la parité avec les types d’emplois équivalents dans le secteur public. Elles réclament aussi l’ajout d’un mécanisme permanent d’indexation annuelle basé sur l’indice des prix à la consommation (IPC) afin de se protéger contre l’inflation.
  • Les travailleuses affiliées à la CSN revendiquent plus de services pour les enfants à besoins de soutien particulier. Leur nombre a considérablement augmenté sans que les ressources nécessaires à leur intégration aient suivi la même tendance. Il faut un meilleur diagnostic afin de permettre à ces enfants d’obtenir tous les outils nécessaires pour se développer à leur plein potentiel.
  • Les travailleuses affiliées à la CSN réclament une augmentation des heures consacrées aux tâches pédagogiques et à la gestion de la cuisine. Au cours des dernières années, les exigences de qualité ont fortement augmenté (dossier de l’enfant et renouvellement du programme éducatif), mais peu de moyens ont été octroyés au personnel. Ce dernier doit aussi veiller aux tâches de préposé-es puisque plusieurs de ces postes essentiels ont été abolis par les coupes budgétaires. Bref, les travailleuses n’ont tout simplement plus assez de temps pour vaquer à leur mission première d’éducation.
  • Les travailleuses affiliées à la CSN réclament une augmentation du nombre de congés personnels et l’obtention d’une sixième semaine de vacances (après 15 ans de services). Pour faire contrepoids à la charge de travail croissante, les travailleuses ont besoin de plus de congés personnels. Cette bonification rendrait également les emplois en CPE plus alléchants et faciliterait la rétention du personnel. Pour les travailleuses les plus expérimentées, l’ajout d’une sixième semaine de vacances se veut une façon de les encourager à demeurer dans le réseau et à valoriser leur expérience.

Fortement mobilisées
Les travailleuses en CPE de partout au Québec étaient prêtes à négocier depuis plus d’un an. Elles se sont d’ailleurs dotées d’un mandat de moyens de pression, excluant la grève. Fortes de leur dernière lutte, qui a démontré la grande solidarité des travailleuses de l’ensemble des appellations d’emplois, elles sont prêtes pour cette nouvelle mobilisation.

À propos
La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) constitue l’organisation syndicale la plus importante dans le secteur des centres de la petite enfance (CPE) au Québec. Elle regroupe 80 % de toutes les accréditations syndicales du secteur des CPE pour 12 500 travailleuses et travailleurs.

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle regroupe plus de 330 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans 13 conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.