Radio-Canada ampute son secteur de la scénographie

La Société Radio-Canada a annoncé aujourd’hui l’abolition de 16 postes en scénographie et d’un autre aux communications internes. Il s’agit donc maintenant de 59 postes supprimés depuis décembre 2018, à la SRC.

« Depuis 2005, nous avons dénoncé la fermeture du costumier, du département des arts graphiques et des ateliers. C’est aujourd’hui le point final, puisqu’il ne restera plus que 14 personnes du côté scénique et de la scénographie, là où il y en avait 150 par le passé », déplore Johanne Hémond, présidente du Syndicat des Communications de Radio-Canada (SCRC), elle-même issue de ce département. Parmi les postes supprimés aujourd’hui, on compte des machinistes, une habilleuse, un designer prothésiste et deux ensembliers. Certaines des personnes visées pourront se replacer ailleurs dans la SRC, mais cela entraîne néanmoins une grande période d’incertitude et une perte d’emploi pour certains qui ne pourront pas trouver de poste équivalent ailleurs à la SRC.

« Toute cette restructuration qui se poursuit, morceau par morceau, nous inquiète au plus haut point. L’installation dans la nouvelle maison de la SRC ne peut pas être le prétexte pour laisser de côté les artisans de Radio-Canada, qui ont contribué à produire des émissions de qualité depuis des décennies », soutient Johanne Hémond. 

Cette dernière déplore également la disparition de l’émission Second regard. « Je doute que la majorité des auditeurs de cette émission se retrouve maintenant sur les plateformes numériques comme semble le croire la direction », affirme la présidente du SCRC. Rappelons que la direction a également annoncé, en décembre dernier, la fin des émissions Marina et Entrée principale, et la fermeture du département accessoires-meubles. Plusieurs postes ont aussi été coupés à Moncton, il y a quelques semaines.

« Il est étonnant que deux des principaux dirigeants de la SRC, Catherine Tait et Michel Bissonnette, choisissent de délaisser la production à l’interne, alors qu’ils ont œuvré dans le secteur de la production au privé », conclut Johanne Hémond, qui souligne qu’il n’y aura bientôt plus que les émissions d’information qui seront produites entièrement à la SRC.

À propos

Le Syndicat des Communications de Radio-Canada (SCRC) compte près de 3000 membres au Québec et à Moncton. Il est affilié à la Confédération des syndicats nationaux (CSN) et à la Fédération nationale des communications (FNC).

 

Renseignements : Thierry Larivière, Service des communications de la CSN

Cellulaire : 514 966-4380 ; bureau : 514 598-2139 ; thierry.lariviere@csn.q

 

Un budget qui confirme l’abandon du réseau des services de garde éducatif

Ce que craignaient les travailleuses et travailleurs du réseau des services de garde éducatif se confirme dans le budget 2019 : le gouvernement les abandonne. La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) déplore que le développement de places dans les CPE et dans le milieu familial régi ne figure pas à l’agenda du gouvernement Legault, alors qu’il garde le cap sur son projet insensé de maternelles 4 ans mur-à-mur.

Un gouvernement qui s’entête avec des maternelles 4 ans mur-à-mur dont personne ne veut

Malgré les interventions de la FSSS–CSN, le gouvernement Legault continue d’aller de l’avant avec un projet qui ne prend pas en considération les besoins des familles et des travailleuses. Jusqu’à récemment, le gouvernement prévoyait investir environ 400 millions de dollars dans son projet de maternelles 4 ans. Le budget 2019 nous apprend maintenant que le gouvernement est prêt à mettre 1 milliard de dollars dans le 1er mandat dans ce projet mur-à-mur qui ne répond pas aux besoins des familles et des milieux.

« Partout au Québec, les travailleuses des CPE et les RSG rencontrent les député-es. Ce que le gouvernement nous annonce aujourd’hui, c’est que nous devons continuer de leur mettre de la pression parce qu’ils n’ont rien compris! », lance Lucie Longchamps, vice-présidente de la FSSS–CSN.

Le gouvernement avance timidement dans la fin de la modulation des tarifs instaurée par le gouvernement libéral. Pour la FSSS–CSN, il faut mettre fin à cette modulation des tarifs et réinvestir dans le réseau pour donner une place à plus de 45 000 enfants qui sont en attente. Les 13 500 places annoncées récemment par le ministre de la Famille sont insuffisantes pour répondre aux besoins. Il faut de plus s’assurer d’alléger les règles pour le financement des infrastructures pour permettre un réel développement des places en CPE.

« Le réel choix des parents, c’est d’aller dans les CPE et chez les RSG. Et ce n’est pas étonnant parce que c’est là que la qualité se trouve pour le développement de nos enfants. Pour respecter le réel choix des parents, il faut ouvrir des places dans le réseau des services de garde éducatif », lance Louise Labrie, représentante des syndicats de CPE à la FSSS–CSN.

Le gouvernement forcé d’investir dans le personnel, mais continue de faire augmenter le manque à gagner

Face à l’ampleur de la crise du réseau de la santé et des services sociaux, le gouvernement Legault est forcé de répondre en partie aux demandes de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN). Mais comme il refuse de s’attaquer à la rémunération médicale et aux médicaments, il porte à 9 milliards de dollars le manque à gagner des établissements du réseau depuis 2013-2014. Il annonce de plus le retour à l’austérité dès l’an prochain.

Le gouvernement forcé de répondre aux demandes de la FSSS–CSN

La FSSS–CSN a soumis trois mesures à inscrire au budget 2019 pour mettre fin à la détresse du personnel du réseau. Le gouvernement Legault répond partiellement à ces trois mesures. L’ampleur de la crise et les interventions répétées de la FSSS–CSN ont forcé le gouvernement à agir. Si le gouvernement investit des sommes qui aideront à donner de l’air au personnel, une grande question demeure : comment s’y prendra-t-il ?

Pour la FSSS–CSN, le gouvernement doit maintenant miser sur des initiatives qui permettront d’attirer et de retenir le personnel dans le secteur public : amélioration des conditions de travail et salariales, formation à l’embauche et formation continue rémunérées, mesures de conciliation travail-famille-études, stabilisation des équipes, fin du recours aux heures supplémentaires obligatoires, rehaussement de postes, etc. La FSSS–CSN s’inquiète que le gouvernement profite plutôt de l’occasion pour accentuer le recours au privé, que ce soit dans le soutien à domicile ou encore avec les maisons des aîné-es. Le gouvernement doit intégrer ce projet de maisons des aîné-es dans le secteur public, aussi bien pour la gestion pour que la prestation de services.

Demandes de la FSSS–CSN pour le budget 2019 :
– Un montant de 500 millions de dollars pour l’embauche et l’amélioration des conditions de travail des préposé-es aux bénéficiaires;
– Un ajout immédiat de 500 millions de dollars dédiés à des mesures d’attraction et de rétention du personnel;
– Un financement récurrent de 500 millions de dollars en soins à domicile pour augmenter le personnel des CLSC et répondre aux besoins grandissants de la population.

Le gouvernement Legault annonce :

• 15 millions de dollars récurrents à compter de 2019-2020 pour former de nouveaux préposé-es aux bénéficiaires (PAB)
• 70 millions récurrents pour 900 places d’hébergement de longue durée
• L’embauche de PAB et de personnel, ce qui permettra de réduire la surcharge de travail
• 280 millions de dollars pour le soutien à domicile
• 10 millions pour la première ligne en CLSC
• 200 millions pour l’amélioration des services, notamment par l’ajout de personnel en CLSC, CH et CHSLD, pour améliorer les conditions de travail et ajouter des effectifs
• 18 millions pour la mission jeunesse
• 40 millions récurrents pour la consolidation des infirmières praticiennes spécialisées

« Si nous voulons vraiment maîtriser notre avenir, les investissements annoncés par le gouvernement Legault doivent servir à mettre en place des solutions dans le réseau public. Le gouvernement reconnaît l’essoufflement du personnel et l’échec de la réforme Barrette. Il faut maintenant s’assurer que les traitements nécessaires pour sauver le réseau sont les bons », explique Jeff Begley, président de la FSSS–CSN.

Le manque à gagner depuis 2013-2014 se chiffre maintenant à 9 milliards

Le gouvernement hausse de 5,9 % les investissements en santé et services sociaux. Mais comme la rémunération médicale coûte maintenant près de 8 milliards de dollars et que le financement des établissements privés augmente de 6 %, la hausse réelle est de seulement 4 % pour les établissements publics du réseau. Cela est en deçà des besoins réels qui sont de 5,2 % par année, ce qui a pour conséquence d’augmenter de 1,5 milliard de dollars le manque à gagner cette année par rapport à 2013-2014.

« Le gouvernement avait promis de remettre de l’ordre dans la rémunération médicale. On a beau chercher, il n’y pas de trace du 1 milliard promis par le gouvernement dans le budget. Il faut revoir le mode de rémunération des médecins et instaurer une assurance médicaments 100 % publique pour assurer le financement adéquat de notre réseau public », poursuit Jeff Begley.

L’austérité au programme dès l’an prochain

Le gouvernement nous annonce un retour ferme à l’austérité dès l’année prochaine avec un taux de croissance des investissements en santé et services sociaux de 4,1 %. « On a un an pour convaincre le gouvernement de ne pas faire rejouer le mauvais film de l’austérité envers le personnel du réseau et les usagères et usagers », de conclure Jeff Begley.

Un premier pas pour combler d’immenses besoins en éducation et en enseignement supérieur

La Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ–CSN) considère que la hausse des dépenses en éducation et en enseignement supérieur de 5,1 % en 2019-2020 et de 3,8 % en moyenne pour les deux années suivantes constitue un timide pas dans la bonne direction compte tenu de la santé des finances publiques. En augmentant le soutien financier aux universités en région et aux cégeps, le ministre des Finances, M. Eric Girard, met un baume sur les nombreux problèmes provoqués par des années d’austérité.

« Ce budget laisse encore planer beaucoup d’incertitudes sur les politiques que le gouvernement mettra de l’avant en éducation et en enseignement supérieur, notamment la déréglementation des droits de scolarité des étudiants internationaux, qui est nuisible à l’accessibilité, en plus de nourrir la concurrence entre les établissements », souligne Caroline Quesnel présidente de la FNEEQ–CSN.

Le ministre de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur, M. Jean-François Roberge, sait cependant que le réinvestissement actuel est nettement insuffisant pour permettre aux cégeps et aux universités de relever l’ensemble des défis auxquels ils seront confrontés durant les prochaines années. La FNEEQ s’interroge sur les sommes qui sont destinées à adapter le modèle de financement des cégeps aux nouveaux besoins. « Que vise exactement le gouvernement? Souhaite-t-il un plus grand rapprochement avec l’entreprise privée au risque de développer chez les étudiantes et les étudiants des compétences difficilement transférables? » se questionne Caroline Quesnel. « Alors que des établissements en région songent à fermer des programmes d’études, le gouvernement doit impérativement soutenir l’offre d’une formation diversifiée et accessible partout sur le territoire du Québec », conclut-elle.

Lancement de la 23e édition du Camp Vol d’été Leucan-CSN

C’est le 13 mars à 16 h qu’a eu lieu le lancement de la 23e édition de la campagne de financement de la CSN du Camp Vol d’été Leucan-CSN au Palais des Congrès de Montréal. Lors du conseil confédéral, Jean Lacharité, parrain de la campagne, et Pascale Bouchard, directrice générale de Leucan, ce sont adressés aux membres pour leur rappeler l’importance de cette campagne de collecte de fonds, les remercier de leur soutien année après année et d’annoncer le retour de la campagne du « 1 $ par membre ». Outre cette campagne, c’est par différentes activités, organisées partout à travers la province, pour réussir à financer ce camp unique au Québec pour les enfants atteints de cancer et leur famille.

La solidarité des membres de la CSN pour ces familles et pour ce camp est toujours très présente et essentielle à sa tenue. À l’été 2019, les familles de Leucan vivront un camp sous la thématique du pays imaginaire.

Les militantes et militants sont invités à s’engager dans cette nouvelle édition où grâce à tous, le cap du 4 millions en dons amassés depuis le début devrait être dépassé.

Budget : des réinvestissements qui ciblent les mauvaises priorités

La CSN salue la décision du ministre des Finances, Éric Girard, d’utiliser une bonne partie des surplus budgétaires pour réinvestir dans les secteurs de l’éducation et de la santé et des services sociaux. Toutefois, elle questionne les cibles choisies par le gouvernement de François Legault.

« Il y a beaucoup d’argent pour le béton et les fixations du premier ministre, mais encore trop peu pour venir améliorer les soins à la population et soulager le personnel de nos réseaux publics, mis à mal par les années d’austérité budgétaire », remarque le président de la CSN, Jacques Létourneau. Une large partie de la hausse du budget en éducation servira à construire des classes pour répondre à la promesse de François Legault de créer des maternelles 4 ans sur tout le territoire du Québec. On aurait préféré davantage d’investissements dans les services directs aux élèves et pour l’aide à la réussite scolaire. »

Bien que la CSN se réjouisse de la fin de la modulation des tarifs des services de garde, elle s’inquiète du fait que celle-ci sera étalée sur quatre ans. « Clairement, le réseau de la petite enfance sera affaibli à très court terme, puisque la poursuite de la modulation des tarifs fera en sorte que les CPE et les services de garde en milieu familial seront défavorisés par rapport aux maternelles 4 ans », poursuit Jacques Létourneau. Celui-ci déplore également que le réseau de l’enseignement supérieur soit pratiquement ignoré dans ce budget.

Le réseau de la santé et des services sociaux fait également l’objet d’un important réinvestissement. « En annonçant l’embauche de préposé-es aux bénéficiaires, d’infirmières, de techniciennes et techniciens et de professionnel-les additionnels, le gouvernement reconnait enfin le manque de personnel et les surcharges de travail que nous dénonçons depuis trop longtemps. Espérons que le gouvernement se souviendra de cette réalité lors des prochaines négociations du secteur public qui s’amorceront à l’automne », souligne le président de la CSN. La centrale syndicale se réjouit également des enveloppes supplémentaires dédiés aux soins et aux services à domicile.

Toutefois, la CSN déplore l’attitude du gouvernement envers les centres d’hébergement de soins à longue durée. « Près de la moitié des réinvestissements en santé seront consacrés à… 2600 places dans de nouvelles maisons pour les aîné-es. Je nous souhaite de piger le ticket chanceux! Toute proportion gardée, il reste bien peu d’argent pour améliorer les conditions de vie de nos concitoyens en CHSLD », remarque Jacques Létourneau.

La CSN voit d’un bon œil le relèvement de l’enveloppe d’Investissement Québec, qui pourrait avoir jusqu’à 5 milliards à investir dans plusieurs secteurs de l’économie. De cette somme, un milliard de dollars pourrait être consacré à protéger les sièges sociaux québécois et favoriser les entreprises stratégiques.

La CSN accueille favorablement la hausse substantielle du budget du ministère de l’Immigration, notamment en ce qui a trait aux sommes dédiées à l’accompagnement des immigrants en matière d’intégration à l’emploi et de francisation. La CSN demeure toutefois préoccupée par la baisse des seuils d’immigration prévue par la CAQ.

Enfin, la CSN dénonce que, malgré les investissements prévus en environnement pour la lutte contre les changements climatiques, aucune cible de réduction des émissions de gaz à effet de serre ne figure à l’ordre du jour.

Déclaration de la CSN contre le racisme, la discrimination raciale et la xénophobie

À l’occasion

  • de la Journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale
  • du 20e anniversaire de la Semaine d’actions contre le racisme tenue au Québec
  • de la Décennie internationale des personnes d’ascendance africaine de l’ONU

La CSN réaffirme son engagement à combattre le racisme, la discrimination raciale et la xénophobie sous toutes leurs formes.

Aujourd’hui encore, le racisme tue, discrimine, humilie. Sur tous les continents et ici même, au Québec, encore très récemment, des millions d’enfants, de femmes et d’hommes subissent la douleur et l’injustice associées au racisme.

Que ce soit à l’école ou au travail, dans le sport, la culture et les médias, le logement, la santé, la sécurité publique et le système de justice, le racisme ne semble pas reculer au fil des ans. Pourtant, la Charte des droits et libertés de la personne exige que nous traitions chaque personne qui vit au Québec comme une Québécoise ou un Québécois à part entière, quelle que soit la couleur de sa peau, son origine ethnique ou nationale, sa religion ou sa langue.

À la CSN, nous croyons que le droit à l’égalité est non seulement une obligation légale, mais aussi notre responsabilité à toutes et tous. Nous sommes individuellement et collectivement responsables de bâtir et de préserver la société juste, égalitaire et solidaire que nous voulons.

Individuellement, nous avons le devoir d’intervenir devant les préjugés et les faussetés qui sont répandus autour de nous. Nous avons le devoir d’exiger que ces propos et ces comportements soient corrigés et que des sanctions soient appliquées.

Collectivement, nous devons examiner les pratiques qui ont cours dans nos milieux de travail et de vie, et dans nos organisations. Cet examen rigoureux ne s’applique pas qu’au hockey et aux médias sociaux. Nous devons aussi transformer le monde du travail et les syndicats.

À la CSN, nous croyons qu’il est grand temps d’agir !

  • Il est temps de dénoncer la discrimination qui s’opère quand un poste est offert à un Tremblay plutôt qu’à un Ahmed, un Diallo ou un Chang tout aussi qualifié.
  • Il est temps de faire place à tout le monde dans nos rangs et d’encourager les candidatures de personnes racisées et issues de minorités ethniques dans les postes syndicaux.
  • Il est temps de reconnaître les besoins de main-d’œuvre immigrante au Québec et d’exiger l’amélioration des programmes d’accueil et de francisation en milieu de travail.
  • Il est temps de prendre en charge les plaintes de harcèlement raciste au travail, tout en offrant de la formation et de l’information préventive sur le racisme et la discrimination.
  • Il est temps que tous les enfants du Québec puissent fréquenter un service de garde éducatif et recevoir des soins de santé, quel que soit le statut migratoire des parents.
  • Il est temps de comprendre et de combattre les obstacles historiques et systémiques qui se dressent devant les Autochtones, pour qu’ils puissent accéder à l’éducation et à l’emploi.
  • Il est temps de lutter contre l’ethnicisation et la féminisation de la pauvreté, vu les préjugés persistants, et d’exiger de bons emplois bien rémunérés pour toutes et tous.
  • Il est temps de prêter l’oreille et de faire confiance aux jeunes, pour qu’ils nous aident à créer des ponts interculturels et à bâtir le Québec de demain dont nous rêvons.

Devant toutes les paroles et pratiques racistes et discriminatoires qui subsistent au Québec, comme ailleurs, nous appelons nos membres à l’action pour que cela cesse enfin.

Le manque d’envergure du budget fédéral déçoit la CSN

La CSN se montre déçue du peu d’envergure du budget fédéral dévoilé aujourd’hui par le ministre des Finances, Bill Morneau. Alors que de nombreux enjeux auraient dû être abordés afin de venir en aide aux citoyennes et aux citoyens canadiens, bien peu de mesures structurantes se retrouvent dans ce budget.

« Nous le savons, les problèmes reliés aux pénuries de main-d’œuvre menacent directement l’économie canadienne, souligne le président de la CSN, Jacques Létourneau. Plutôt que de prendre le taureau par les cornes, le gouvernement vient piger dans la caisse d’assurance-emploi pour financer des formations à très court terme, alors que le problème du trou noir des travailleurs saisonniers demeure entier. » La CSN approuve toutefois le retour au tripartisme lors de contestation des décisions au Tribunal de la sécurité sociale.

D’autre part, la CSN aurait attendu des mesures bien plus concrètes pour régler le problème de la croissance sans fin du prix des médicaments, qui vient miner le bien-être des familles canadiennes. « La volonté du gouvernement fédéral de contrôler le coût des médicaments est certes bienvenue. Mais ce n’est pas en créant une agence nationale pour tenter de négocier leur coût qui règlera les problèmes que nous vivons. Seul un programme d’assurance médicaments public et universel pourra à la fois régler les iniquités entre les différentes formes de couverture et réduire substantiellement les coûts pour l’ensemble de la société canadienne », rappelle Jacques Létourneau.

La CSN salue néanmoins la confirmation des mesures en appui à la presse écrite, telles qu’énoncées par le ministre Morneau en novembre dernier. Le crédit d’impôt sur la masse salariale des journalistes, que prévoit le budget d’aujourd’hui, figure parmi les nombreuses revendications portées par la CSN afin de venir en aide aux médias écrits dans la crise qu’ils traversent présentement.

Enfin, la CSN déplore qu’aucune mesure particulière visant à appuyer le chantier maritime de la Davie ne se trouve dans le budget fédéral dévoilé aujourd’hui et que ce chantier — le plus grand au Canada — ne figure toujours pas au centre de la stratégie nationale de construction navale.

La reconnaissance professionnelle et des correctifs salariaux importants

À la suite des années de mobilisation et d’efforts, les 18 000 enseignantes et enseignants membres de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ–CSN), ont obtenu, en 2015, la reconnaissance professionnelle de leur appartenance à l’enseignement supérieur en se voyant attribuer le rangement 23 de la structure salariale. Le 2 avril prochain marquera une journée importante pour ceux-ci, car ils bénéficieront enfin de correctifs salariaux qui leur accorderont une hausse salariale moyenne de 6,4 %. Soumis à une pression exceptionnelle et des arguments en béton, le Conseil du trésor avait fini par reconnaître leur appartenance à l’enseignement supérieur et l’autonomie individuelle et collective propre à leur pratique enseignante.

Pour Caroline Quesnel, présidente de la FNEEQ–CSN, c’est cependant loin d’être terminé. « Il reste du travail à faire pour que la structure soit pleinement équitable pour toutes et tous, et particulièrement pour les précaires », tient-elle à préciser. « Nous débutons une consultation auprès de nos membres en vue du renouvellement de notre convention collective. Nous aurons certainement des demandes à soumettre à la table de négociation », conclut-elle.

Un dialogue à poursuivre

À l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, les membres du Collectif 8 mars, qui représente 700 000 femmes au Québec, ont rencontré la ministre responsable de la Condition féminine, Isabelle Charest. Le but de cette première rencontre était de présenter leurs revendications et de proposer des solutions concrètes et actuelles pour améliorer rapidement les conditions des femmes et pour atteindre l’égalité entre les sexes.

À la lumière de cette rencontre, les représentantes du collectif ont constaté que la ministre Charest a fait preuve d’intérêt et d’une ouverture envers les revendications portées. Elles saluent particulièrement la volonté de la ministre de maintenir un canal de communication sur le terrain. Elles attendent à présent, à l’approche du budget provincial, des actions claires de la part du gouvernement de François Legault pour l’atteinte de l’égalité entre les sexes, tout en respectant l’analyse différenciée selon les sexes+.

Les membres du collectif se seraient attendues à ce que le premier ministre participe à cette première. Or, celui-ci a brillé par son absence, malgré l’engagement public de ses prédécesseurs de rencontrer annuellement le Collectif 8 mars.

Un réinvestissement massif
Ce sont les femmes, majoritaires dans les services publics à titre de travailleuses et d’usagères, qui sont les principales victimes des coupes des dernières années dans ces services. Les membres du collectif ont insisté auprès de la ministre pour qu’elle intercède en faveur d’un réinvestissement massif dans les services publics, la fonction publique et les programmes sociaux dans les domaines de la santé et des services sociaux, de l’éducation, des services éducatifs à la petite enfance, du soutien aux proches aidantes, etc.

« Le réseau de la santé et des services sociaux et le réseau de l’éducation, incluant l’enseignement supérieur, sont des exemples de milieux dans lesquels les travailleuses vivent au quotidien une surcharge de travail, de la pression, des heures supplémentaires obligatoires, un manque de ressources et subissent une gestion déficiente ainsi que des violences. Tous ces problèmes sont au cœur de leur réalité. Il n’est pas surprenant que les taux de détresse psychologique, de décrochage et d’épuisement professionnel au sein de ces réseaux publics atteignent aujourd’hui des sommets inégalés », a déploré Gabrielle Bouchard, porte-parole du Collectif 8 mars.

Les représentantes du collectif ont également revendiqué un financement adéquat pour les organismes communautaires qui œuvrent auprès des femmes et qui manquent cruellement de ressources. Les demandes de soutien sont d’ailleurs en constante augmentation, entre autres, en cas d’agression sexuelle, de violence conjugale, de détresse psychologique ou de problèmes de santé mentale. « Les besoins des femmes sont considérables et le sous-financement force malheureusement les groupes de femmes à cesser d’offrir certains services », s’est indignée Gabrielle Bouchard.

La fin du détournement des pensions alimentaires pour enfants
Lors de la campagne électorale, la Coalition avenir Québec (CAQ) a promis de retirer les pensions alimentaires du calcul de l’aide sociale et de l’aide aux études. « Le Collectif 8 mars exige non seulement du gouvernement de François Legault qu’il respecte sa promesse maintenant qu’il est au pouvoir, mais qu’il aille plus loin en cessant de comptabiliser les pensions alimentaires comme un revenu pour l’admissibilité à l’aide juridique et au soutien au logement », a précisé la porte-parole.

Augmentation du salaire minimum à 15 $ l’heure
Sur dix personnes qui travaillent au salaire minimum, six sont des femmes. On estime que 90 % du total des emplois au salaire minimum sont dans le secteur féminisé des services et que les personnes qui travaillent au salaire minimum font en moyenne 25 heures par semaine. « Encore une fois cette année, nous revendiquons une hausse du salaire minimum à 15 $ l’heure, et ce, dès maintenant. Ceci dans une perspective de réduction de la pauvreté et de l’écart salarial entre les femmes et les hommes, et dans le respect de ses engagements du gouvernement envers l’égalité entre les sexes. La hausse prévue de 0,50 $, portant le salaire minimum à 12,50 $ l’heure le 1er mai prochain, demeure insuffisante pour aider les femmes à sortir de la pauvreté », a aussi commenté madame Bouchard.

Loi-cadre en matière de conciliation famille-travail-études
Les représentantes du collectif ont abordé la question de la conciliation famille-travail-études avec Isabelle Charest. La charge de conciliation repose principalement sur les épaules des parents et, plus particulièrement, sur celles des femmes : elles consacrent en moyenne 1,5 heure de plus que les hommes aux tâches ménagères, aux soins aux enfants ou à titre de proches aidantes.

De plus, dix fois plus de femmes que d’hommes « font le choix » de travailler à temps partiel pour prendre soin de leurs enfants. « Nous revendiquons une loi-cadre pour permettre à toutes et à tous de trouver un équilibre entre la vie professionnelle et la vie familiale dans une perspective d’égalité », de conclure la porte-parole du Collectif 8 mars.

Outil essentiel à appliquer : l’analyse différenciée selon les sexes intersectionnelle (ADS+)
Les représentantes du collectif ont finalement présenté à la ministre Charest deux outils utiles pour comprendre les enjeux relatifs aux femmes. En effet, l’ADS et l’ADS+ permettent d’analyser les structures, les politiques, les réformes, les programmes et les budgets afin d’évaluer les avancées et les reculs de l’égalité entre les hommes et les femmes, mais aussi entre les femmes elles-mêmes. Le collectif a notamment demandé au gouvernement de s’engager à inclure l’ADS+ dans l’ensemble de ses ministères.

« L’ADS+ est beaucoup plus inclusive que sa version initiale puisqu’elle tient compte de l’ensemble des femmes, notamment celles qui sont plus marginalisées », a expliqué la porte-parole du Collectif 8 mars, Gabrielle Bouchard. Il est essentiel de placer les femmes racisées, les femmes en situation de handicap et les femmes des communautés LGBTQ au cœur de nos calculs pour dresser un portrait réel des inégalités. Nous sommes plus fortes lorsque toutes les femmes sont incluses.

Le Collectif 8 mars en action pour la Journée internationale des droits des femmesEn plus de participer à une rencontre avec la ministre de la Condition féminine, les membres du Collectif 8 mars ont manifesté aujourd’hui dans le cadre du procès de Gilbert Rozon pour mettre en lumière les inégalités toujours présentes en défaveur des femmes.

À propos du Collectif 8 mars
Le Collectif 8 mars est formé de représentantes provenant de l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS), de la Centrale des syndicats démocratiques (CSD), de la Confédération des syndicats nationaux (CSN), de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), de la Fédération autonome de l’enseignement (FAE), de Femmes de Diverses Origines (FDO), de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ), de la Fédération des femmes du Québec (FFQ), de la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ), du Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ) et du Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ).

Les employés de Québec solidaire rejoignent la CSN

Lundi dernier, le Tribunal administratif du travail (TAT) a reconnu l’accréditation syndicale des employé-es politiques travaillant auprès des dix députés de Québec solidaire à l’Assemblée nationale. Il s’agit d’une première au Québec, dans un milieu pour le moins atypique.

« La CSN sera toujours présente pour défendre le droit à la syndicalisation de l’ensemble des travailleuses et des travailleurs, tous secteurs d’emploi confondus », rappelle Jean Lacharité, vice-président de la CSN.

Cette syndicalisation du personnel d’un parti politique a posé, sans contredit, quelques questions d’ordre juridique, le TAT devant se prononcer sur le caractère représentatif des demandes d’accréditation (à savoir une majorité de membres voulant être syndiqués) ainsi – et surtout – que sur la définition du véritable employeur.

« Tout au long de ce processus, la CSN a tenu à protéger le droit à la syndicalisation des employé-es de Québec solidaire. Ceux-ci ayant dorénavant leur accréditation syndicale, la CSN les appuiera au cours de la constitution de leur syndicat et de la planification de leur négociation d’une première convention collective », ajoute M. Lacharité.

Le Syndicat des travailleuses et travailleurs de Québec solidaire – CSN représente 45 membres et est affilié à la Fédération des professionnèles de la CSN.

Bienvenue chez vous!

La journée de la femme n’existe pas

Blogue de Véronique De Sève

Quel ne fut pas mon étonnement lorsque, lundi dernier, j’ai entendu l’animateur de radio d’une émission matinale se poser la question suivante : le 8 mars, est-ce la Journée internationale des femmes ou de LA femme ?

Encore cette éternelle interrogation !, me suis-je écriée en moi-même.

Le pluriel a toujours été de mise pour parler de la Journée internationale des femmes. Il vise à souligner la diversité, et non un soi-disant idéal féminin incarné dans un singulier, ma foi, bien réducteur. Cette année, le Collectif 8 mars a pris l’initiative d’ajouter la notion des droits des femmes au nom de cette journée, qui devient ainsi la Journée internationale des droits des femmes. Je m’en réjouis. Bien sûr, je n’en veux pas à cet animateur de ne pas avoir été mis au courant de ce changement. Mais de grâce, prenons donc enfin note, collectivement, du nom exact de cette journée.

Un mot fait toute la différence
Les femmes ne parlent pas d’une seule et même voix, tout comme les hommes, d’ailleurs ! Elles sont plurielles et chacune d’entre elles, unique, représente un individu à part entière. Elles n’ont pas les mêmes idées et ne vivent pas les mêmes réalités quotidiennes. Elles ont des parcours différents, rencontrent des difficultés qui leur sont propres. Elles sont grandes, petites, rousses, brunettes, filiformes ou toute en rondeur. Certaines se disent féministes, d’autres préfèrent le terme humaniste ; d’autres encore refusent toute étiquette. Les femmes ne forment pas un bloc monolithique ! Pour cette raison, j’ai toujours repris les personnes qui parlent de la Journée de la femme et défendu l’appellation Journée internationale DES femmes pour bien représenter notre grande diversité.

Le 8 mars n’est pas une journée comme les autres : parler des droits des femmes, c’est refléter la vraie nature de ce dont il s’agit. C’est donner à cette journée la perspective militante et féministe qu’elle doit avoir. C’est aussi une occasion pour dénoncer les nombreuses discriminations, inégalités et violences envers les femmes et souligner le chemin parcouru. Le mythe de l’égalité déjà atteinte est tenace ! L’égalité de droit est certes atteinte, mais tant s’en faut dans les faits.

Revendiquons !
Nous devons en convenir : en 2019, les hommes assument de plus en plus de responsabilités familiales. Or, les femmes sont encore majoritairement celles qui supportent la charge mentale et qui jonglent avec les différentes sphères de la conciliation famille-travail. Moins nombreuses dans les lieux décisionnels, elles ne sont toujours pas parvenues à briser le plafond de verre, et ce, même si elles détiennent autant de compétences que leurs confrères. Les femmes subissent encore trop de violence au travail et dans l’espace public, et le harcèlement sexuel est le lot quotidien de plusieurs d’entre elles. Les écarts salariaux entre les femmes et les hommes subsistent, malgré les luttes passées pour l’équité salariale. La pauvreté et la précarité demeurent aussi de réels enjeux pour elles. Et ce ne sont là que quelques exemples d’inégalités inadmissibles à leur égard.

J’aimerais que les politiques gouvernementales apportent des changements concrets pour une réelle égalité entre les femmes et les hommes, et entre les femmes elles-mêmes. Depuis l’élection de la CAQ, deux ministres se sont succédé à la condition féminine. Pourtant, nous ne savons toujours pas ce que compte faire ce gouvernement pour enfin atteindre l’égalité que nous demandons depuis si longtemps.

La Journée internationale des droits des femmes 2019 doit être festive et refléter la solidarité qui nous lie, toutes et tous. Mais surtout, elle doit être l’occasion de nous rappeler qu’il reste encore de nombreuses luttes à mener et qu’il faut, ensemble, se donner les moyens pour les conduire à terme.

Bon 8 mars !

Ottawa doit mettre en place un régime d’assurance médicaments public et universel

Le rapport provisoire du Conseil consultatif sur la mise en œuvre d’un régime national d’assurance-médicaments rendu public aujourd’hui confirme ce que nous disons depuis longtemps, « Trop de Canadiens n’ont pas les moyens de payer les médicaments d’ordonnance dont ils ont besoin ». De plus, le rapport confirme également que les dépenses actuelles au Canada pour les médicaments d’ordonnance ne sont pas viables.

C’est le message qu’ont lancé, aujourd’hui, huit importantes organisations syndicales et de la société civile québécoises après avoir pris connaissance du rapport provisoire du Conseil consultatif sur la mise en œuvre d’un régime national d’assurance-médicaments, rendu public aujourd’hui par la ministre fédérale de la Santé, Ginette Petitpas Taylor.

Formant un front uni, ces huit organisations réitèrent la déclaration qu’elles ont déposée la semaine dernière auprès de la ministre, à savoir de mettre en place un véritable régime d’assurance médicaments public et universel. Selon elles, le rapport provisoire rendu public par la ministre est un pas dans la bonne direction, mais il esquive toujours cette option fondamentale.

Selon ces organisations, Ottawa commettrait une erreur en voulant reproduire le modèle hybride en vigueur au Québec, où la coexistence de régimes d’assurance privés et public a entraîné une explosion des coûts et de profondes iniquités.

« Le Canada est le seul pays de l’OCDE ayant un régime public d’assurance maladie qui n’inclut pas l’assurance médicaments, souligne le président de la FTQ, Daniel Boyer. En ce sens, nous avons salué la création, en 2018, du Conseil consultatif sur la mise en œuvre d’un régime national d’assurance-médicaments. Nous sommes toutefois inquiets que le gouvernement fédéral succombe à la tentation de reproduire le modèle hybride québécois, qui contient de graves lacunes. »

Le régime public d’assurance médicaments mis sur pied par le gouvernement québécois n’est accessible qu’aux citoyens et citoyennes n’ayant pas accès à un régime d’assurance collective en milieu de travail, rappelle le président de la CSN, Jacques Létourneau. « Cette coexistence d’un régime public parmi plusieurs régimes privés nous prive d’un puissant levier de négociation auprès des compagnies pharmaceutiques. Le même médicament peut coûter au Canada dix fois plus cher qu’en Nouvelle-Zélande. Les études démontrent que l’instauration d’un régime entièrement public et universel pourrait réduire le prix des médicaments de 20 à 40 %. Seulement au Québec, on parle d’économies de l’ordre de 1 à 3 milliards de dollars pour l’ensemble de la société. »

Alors que la médiane des dépenses en médicaments par habitant est de 603 $ pour les pays de l’OCDE, les dépenses par habitant pour les médicaments au Québec sont de 1087 $, soulignent les organisations. Les dépenses en médicaments prescrits atteignent aujourd’hui près de 9 milliards de dollars annuellement au Québec seulement.

« Le coût de la couverture médicaments de nos régimes d’assurance collective privés est en explosion, déclare la présidente de la CSQ, Sonia Éthier. Au cours des dernières années, les primes d’assurance médicaments augmentent de 5 à 8 % par année. Résultat ? De plus en plus de syndicats prennent la décision de mettre un terme à leur régime d’assurance collective, seul moyen d’avoir accès au régime public d’assurance médicaments, perdant ainsi leur couverture d’assurance salaire, dentaire et d’autres bénéfices. En somme, le régime hybride québécois actuel menace plusieurs de nos protections sociales. »

Les organisations déplorent les nombreuses inégalités du régime hybride présent au Québec. « Les cotisations exigées, le montant des franchises, même la liste des médicaments couverts diffère d’un régime à l’autre, dénonce la présidente de l’APTS, Carolle Dubé. Alors que tous et toutes devraient être égaux quant à l’accès au système de santé public, l’accès aux médicaments n’est clairement pas équitable pour tout le monde. Le régime canadien doit éviter cet écueil et être résolument universel. »

« En raison de la montée des coûts des médicaments, de nombreux citoyens et citoyennes ne peuvent tout simplement pas se les permettre, mentionne la porte-parole de la TRPOCB, Mercédez Roberge. Au Québec, près de 10 % de la population n’ont pas accès aux médicaments qu’on leur prescrit, faute de moyens. Cela affecte particulièrement les personnes les plus vulnérables sur le plan de la santé, comme les personnes âgées, celles en situation de handicap ou vivant avec une maladie chronique. On parle d’un véritable problème de santé publique qui a un impact négatif sur l’ensemble de notre réseau de santé. »

« Plusieurs employeurs contribuent déjà, bien qu’à hauteur variable, au régime d’assurance collective de leurs salariés, rappelle la présidente de la FIQ, Nancy Bédard. Il ne s’agit pas de les soustraire à leurs obligations. Le financement d’un régime d’assurance médicaments public et universel doit reposer sur le rapatriement de ces cotisations, tout comme celles des salariés. »

Pour la porte-parole de l’Union des consommateurs, Élisabeth Gibeau, le régime hybride québécois va complètement à l’encontre de la logique assurantielle. « Les régimes privés couvrent les assurés qui sont considérés comme des ʺbons risquesˮ, à savoir les personnes qui sont en emploi et qui, généralement, sont en meilleure santé. La majorité des personnes sans emploi ou à la retraite, qui ont tendance à consommer davantage de médicaments, sont couvertes par le régime public. Des coûts supplémentaires incombent donc au gouvernement, alors que les compagnies d’assurance engrangent les profits », déplore-t-elle.

Les organisations mettent en garde le gouvernement fédéral du puissant lobby qui s’organise pour freiner la mise en place d’un régime public et universel. « Il n’y a qu’un régime entièrement public et universel qui serait bénéfique tant pour le gouvernement, les employeurs que pour les citoyennes et les citoyens. Il n’y a aucune raison de ne pas aller de l’avant », de déclarer les porte-paroles.

Équité salariale : un projet de loi qui maintient les discriminations envers les femmes

Présente hier soir à la commission parlementaire portant sur le projet de loi no 10 modifiant la Loi sur l’équité salariale, la CSN a soutenu que les modifications législatives proposées par le ministre du Travail feront en sorte que des discriminations salariales envers les femmes risquent de se poursuivre. Ainsi, pour la CSN, le projet de loi ne répond pas totalement aux exigences du jugement de la Cour suprême de mai dernier, qui enjoignait au gouvernement québécois de modifier sa loi afin de mettre un terme à toute forme de discrimination.

En effet, en introduisant une mesure d’exception pour les plaintes déjà déposées ou initiées au moment de la sanction de la loi, la CSN est d’avis que le gouvernement discrimine les salariées visées par le jugement de la Cour suprême en les privant d’ajustements salariaux.

De plus, la formule de correctif basé sur un montant forfaitaire plutôt que d’ajustement salarial rétroactif demeure discriminatoire puisqu’elle prive les travailleuses d’une pleine compensation, notamment en ce qui a trait à leur rente future.

Enfin, la CSN déplore la disposition du projet de loi permettant à la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) de regrouper des plaintes visant le maintien de l’équité salariale, issues de différentes associations, et ce, sans leur consentement. Cette façon de faire brime la liberté d’association d’une organisation non majoritaire en la privant de la possibilité d’arriver à un règlement satisfaisant pour ses membres.

Pour la vice-présidente de la CSN, Caroline Senneville, ce projet de loi demeure incomplet. « La Cour suprême a statué que la Loi sur l’équité salariale comportait encore certaines discriminations. Malheureusement, le projet de loi déposé par le ministre du Travail ne permet pas de mettre un terme à l’ensemble de celles-ci. Nous invitons la commission parlementaire à étudier sérieusement les amendements que nous avons déposés pour bonifier ce projet de loi, et ce, afin de respecter l’esprit et les objectifs poursuivis par la loi au bénéfice de l’ensemble des travailleuses du Québec. »

Pénurie de main-d’œuvre : l’ensemble des acteurs doivent assumer les enjeux

Alors que les problèmes de pénurie et de rareté de main-d’œuvre se font de plus en plus sentir au Québec, la CSN appelle tous les acteurs patronaux, syndicaux et gouvernementaux à prendre leurs responsabilités pour faire face à ces défis. C’est le message envoyé par la centrale syndicale à l’ouverture d’un forum portant sur la question, réunissant environ 600 participantes et participants au Palais des congrès de Montréal.

« Les problèmes auxquels nous sommes confrontés concernent tous les acteurs socioéconomiques, a souligné d’entrée de jeu le président de la CSN, Jacques Létourneau. La pérennité de certaines entreprises est en jeu, les surcharges de travail occasionnées menacent la santé et la sécurité des travailleuses et des travailleurs et, à terme, c’est l’ensemble de l’économie québécoise qui en est affectée. »

Le président de la CSN a tenu à rappeler que la meilleure façon d’attirer et de retenir la main-d’œuvre consiste à améliorer les conditions de travail offertes. « Il est pour le moins paradoxal de constater que nous sommes pratiquement en situation de plein emploi, mais que les salaires continuent de stagner. De toute évidence, il y a certains employeurs et de nombreux décideurs qui n’ont pas encore compris que c’est en haussant les salaires et en offrant de bonnes conditions de travail qu’on réussit à attirer du personnel dans nos entreprises. »

Jacques Létourneau a également insisté sur la nécessité pour les employeurs d’investir dans la formation de la main-d’œuvre afin que les salarié-es puissent s’adapter adéquatement aux changements technologiques.

« L’immigration peut certes faire partie de la solution, mais ne peut constituer la seule réponse à l’ampleur des défis auxquels nous faisons face. Comme société, nous devons éviter d’instrumentaliser l’immigration pour de simples besoins économiques ou d’être tentés de niveler par le bas les conditions de travail. Les enjeux sont complexes, voilà pourquoi nous avons décidé de réunir tant les syndicats, le patronat que le gouvernement pour réfléchir à la question », de conclure M. Létourneau.

Projet de loi sur l’immigration: au-delà des sentiments

Lettre d’opinion parue le 26 février 2019 dans Le Devoir dont la CSN est signataire.

Depuis son dépôt par le ministre de l’Immigration, de la Diversité et de l’Inclusion, le Projet de loi 9 fait l’objet de critiques provenant de nombreuses sphères de la société québécoise, à commencer par le milieu politique. « Cruel », « inhumain », « sans cœur ». Les qualificatifs réprobateurs ont fusé dans les rangs de l’opposition à l’Assemblée nationale, faisant oublier l’essentiel : il n’est pas ici question de sentiments, mais bien d’État de droit et de respect. De respect des personnes, des engagements de l’État et des institutions démocratiques québécoises.
 
Ce que révèle l’affaire des 18 000 dossiers
La question des 18 000 dossiers en cours, annulés sans autre forme de procès, témoigne d’une méconnaissance de nos institutions et traditions démocratiques. Tout d’abord, ignorant la souveraineté de l’Assemblée nationale à laquelle il revient de débattre, d’amender et de voter les textes qui lui sont soumis, l’article 20 du PL9 s’est trouvé de facto effectif dès le dépôt du texte puisque les personnes concernées ont été immédiatement informées de l’annulation de leur dossier en raison de directives formelles du ministre. Ensuite, le même article précise qu’« aucun dommages et intérêts ni aucune indemnité en lien avec une telle demande [déboutée par la présente loi] ne peuvent être réclamés ». Cette disposition reflète clairement que le gouvernement est conscient d’infliger un préjudice pécuniaire sérieux aux personnes affectées. Au-delà des coûts directs payés par les demandeurs de résidence permanente, les personnes ont engagé des coûts indirects substantiels pour constituer leur dossier (frais de traduction et de déplacement, tests linguistiques, honoraires d’avocats, etc.). À cela s’ajoutent les coûts d’opportunité subis par les personnes qui ont renoncé à d’autres choix de vie parce qu’elles étaient convaincues, sur la base des critères de sélection énoncés par le Québec, d’avoir toutes leurs chances d’être admises. En limitant dans de telles circonstances le droit pour une personne requérante de porter sa cause devant la Justice, cet article révèle la conception inquiétante de ce qu’est un État de droit. Enfin, l’annulation des 18 000 dossiers soulève un enjeu de discrimination. En effet, elle touche de manière disproportionnée les demandes provenant d’Afrique et d’Asie en raison des délais de traitement élevés que connaissent les services d’immigration qui couvrent ces zones géographiques.
 
Un État managérial qui renonce à une vraie politique d’inclusion
Loin de répondre aux principaux défis de l’intégration et de l’inclusion tels que documentés par de nombreuses études, le PL9 crée des difficultés nouvelles. Ainsi, le gouvernement renonce à s’attaquer aux freins liés à l’exigence d’une expérience québécoise, à la reconnaissance des acquis et à la discrimination. Il contourne ces problèmes en faisant comme si le seul et véritable enjeu était celui d’une inadéquation entre l’offre et la demande. Pourtant, les critères de sélection des immigrants reposent déjà dans une large mesure sur les besoins du marché du travail. Se départissant d’une approche citoyenne et inclusive de l’immigration, le PL9 pousse la logique managériale jusqu’à faire de l’immigrant une ressource en probation, dont la libre circulation peut être limitée par simple décision du ministre, contrevenant au passage à l’article 6.2 de la Charte canadienne des droits et libertés. Enfin, loin de lutter contre la discrimination, le PL9 nourrit insidieusement l’idée que la personne immigrante est une menace potentielle contre « les valeurs démocratiques et les valeurs québécoises » ou la stabilité « socio-culturelle » de notre société.

Qu’en est-il du gouvernement garant de nos institutions démocratiques ?
Alors qu’il constitue l’un des premiers textes d’envergure déposés par le gouvernement Legault, le PL9 est révélateur d’un rapport inquiétant aux institutions. Cela apparaissait déjà dans les déclarations récentes du ministre de l’Agriculture outrepassant ses prérogatives dans l’affaire du licenciement du lanceur d’alerte Louis Robert, ou encore dans les propos sur les signes religieux de la ministre déléguée à l’Éducation que le Premier ministre a décrits comme étant une « opinion personnelle » alors que toute parole ministérielle engage le gouvernement par principe.
 
En fait, si aujourd’hui ce sont les droits des personnes immigrantes qui sont mis à mal et qu’on nous annonce déjà des atteintes aux droits des minorités religieuses, ce qui se joue fondamentalement c’est un affaiblissement de nos institutions démocratiques dont pâtiraient toutes les Québécoises et tous les Québécois.


Signataires: Haroun Bouazzi, coprésident de l’AMAL-Québec, Marie-Hélène Dubé, avocate, Kamel Beji, professeur, département des relations industrielles, Université Laval, Gérard Bouchard, Professeur émérite, Université du Québec à Chicoutimi, Charles Taylor, Professeur émérite de Philosophie, Université McGill, Dalia Gesualdi-Fecteau, professeure, Département des sciences juridiques, UQAM, Ryoa Chung, Professeure, Département de philosophie, Université de Montréal, Jacques Létourneau, président de la Confédération des syndicats nationaux (CSN), Maryse Potvin, sociologue et professeure titulaire, UQAM, David Koussens, Professeur, Faculté de Droit, Université de Sherbrooke, Anne Latendresse, Professeure, département de géographie, UQAM. Daniel Weinstock, Professeur, Faculté de droit, Université McGill, Paul Eid, professeur, département de sociologie, UQAM

Entente de principe adoptée au SEMB-SAQ

Après consultation des 5500 membres du syndicat, l’entente de principe fut adoptée à 93% par les employé-es de magasins et de bureaux de la SAQ. « On a travaillé très fort pour faire disparaître le plus possible les disparités de traitement entre les salarié-es et pour améliorer la conciliation famille-travail pour tous les membres. Nous sommes très fiers du résultat », explique la présidente du syndicat, Katia Lelièvre. L’entente prévoit la reconnaissance de nombreux droits pour les employé-es à temps partiel, dont les congés, les assurances, les journées maladie et les vacances.

La lutte menée par les membres du Syndicat des employé-es de magasins et de bureaux de la SAQ (SEMB–SAQ–CSN) se sera terminée sur des gains majeurs, notamment pour une bonne partie des salarié-es les plus précaires de la société d’État. Ils seront dorénavant 1750 réguliers alors qu’ils étaient 1400 avant la négociation.

Les 5500 membres du SEMB–SAQ (CSN) étaient sans convention collective depuis le 31 mars 2017. La nouvelle convention collective sera en vigueur jusqu’au 31 mars 2023. Le SEMB–SAQ (CSN) est affilié à la Fédération des employé-es de services publics (FEESP–CSN).

Le gouvernement ne doit pas provoquer de fermetures

Position de la CSN sur les maternelles 4 ans

Le plan de déploiement de places dans le réseau des services de garde annoncé par le ministre Lacombe ne permet pas de rassurer les travailleuses des CPE et du milieu familial régi qui craignent même des fermetures. Pour la CSN et la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), il est inconcevable de continuer de miser sur les garderies privées alors que les responsables en service de garde (RSG) en milieu familial et les éducatrices en CPE donnent les meilleurs services à nos enfants. L’absence de plan détaillé pour le déploiement de 5000 classes de maternelle quatre ans n’a rien pour sécuriser ces milliers de femmes qui veillent au développement de nos enfants.

Le ministre Lacombe présente ce matin un plan de déploiement de 2500 places subventionnées et une relance de 11 000 places déjà annoncées par le passé. Le ministre ressort essentiellement des projets qui traînaient en longueur sous le gouvernement libéral. Malgré les nombreuses critiques sur les garderies privées, le ministre annonce que certaines de ces nouvelles places se feront dans le privé. Bien loin de donner une nouvelle direction au réseau des services de garde éducatifs, le gouvernement Legault poursuit dans la même logique que celle des libéraux.

« Le gouvernement sent la soupe chaude. Les critiques viennent de partout au sujet de son projet de maternelles 4 ans. Pour tenter de calmer les choses, il ressort des projets qui avaient été tablettés. Le gouvernement doit cependant tenir compte de l’impact de la création de places de maternelles 4 ans et de CPE dans chacune des régions du Québec », explique Jacques Létourneau, président de la CSN. Selon les études d’impacts faites par le ministère de l’Éducation, la mise en place de maternelles 4 ans pourrait entraîner la perte de 12 000 à 24 700 places d’enfants dans les services de garde en milieu familial.

Le président de la CSN demande par ailleurs au gouvernement d’accélérer la fin de la modulation des tarifs dans les services de garde subventionnés, ce qui pourrait améliorer le sort des RSG en incitant plus de parents à revenir vers les services régis et subventionnés plutôt que d’aller au privé. Plusieurs parents souhaitent que leur enfant, en particulier en très bas âge, se retrouve dans un milieu familial éducatif et encadré. Le plan du gouvernement ne semble pas tenir compte de cette demande pour le moment.

Le gouvernement Legault a refusé de dévoiler le plan détaillé sur cinq ans pour le déploiement annoncé des 5 000 classes de maternelle quatre ans. « Ce matin, le ministre Lacombe n’a aucun message pour rassurer les milliers de femmes en milieu familial régi. Le gouvernement doit mettre la pédale douce sur le déploiement de la maternelle quatre ans. La qualité des services donnés dans le réseau des services de garde éducatifs est reconfirmée étude sur étude et c’est sur ce réseau et les femmes qui y œuvrent que nous devons miser pour veiller au développement de nos enfants », de conclure Lucie Longchamps, vice-présidente de la FSSS–CSN.

 

La protection de l’environnement tenue en otage par le Sénat

Lettre d’opinion parue le 19 février 2019 dans La Presse+ dont la CSN est signataire.

En 2012, le gouvernement Harper a démantelé le cadre de protection de l’environnement afin de favoriser l’expansion de l’industrie pétrolière.

Ce morcellement des lois définissant les évaluations environnementales nécessaires à l’approbation de grands projets permettait à bon nombre d’entre eux d’échapper à tout contrôle.

Un seul exemple pour illustrer le mal fait à la protection de notre environnement : c’est à l’Office national de l’énergie (ONE) qu’on donnait la responsabilité d’évaluer l’impact environnemental des projets d’oléoducs, l’équivalent de confier au loup la sécurité du poulailler. C’est ainsi que l’ONE a favorablement recommandé le projet d’oléoduc Trans Mountain en excluant les émissions de gaz à effet de serre et l’impact climatique global du projet.

« Loi sur la destruction environnementale »
Cet affaiblissement des lois environnementales en 2012 n’a fait l’objet d’aucun processus de consultation publique préalable et s’est glissé dans une loi « mammouth » sur le budget de 425 pages qui amendait, abrogeait ou introduisait plus de 60 lois d’un seul coup. Par contraste, le projet de loi C-69 a été introduit à la Chambre des communes il y a plus d’un an et le comité du Sénat vient tout juste de commencer son étude…

Le projet de loi du gouvernement Harper, que certains avaient surnommé la « Loi sur la destruction environnementale », a été adopté sans amendement par les deux Chambres en moins de trois mois. Une demande d’accès à l’information avait démontré que les cinq lois environnementales touchées avaient été identifiées au gouvernement comme prioritaires par l’industrie pétrolière.

À ce jour, ces lois, véritables passe-droits aux entreprises pétrolières, demeurent celles qui sont censées protéger l’environnement à travers le pays et qui continuent d’encadrer les évaluations des grands projets, comme le pipeline de gaz naturel et le terminal de liquéfaction proposé au Québec.

Le gouvernement Trudeau a été élu avec de nombreuses promesses environnementales et un engagement à prendre des décisions basées sur la science. Un important processus de consultation a d’ailleurs été lancé en ce sens dès la première année du mandat, qui a mené au dépôt du projet de loi C-69 sur l’évaluation environnementale.

Bien qu’il ne soit pas parfait, ce projet a l’appui de groupes environnementaux, d’experts et de plusieurs secteurs industriels dont l’Association minière du Canada.

Le processus de consultation du gouvernement a été exemplaire en incluant :

  1. Un comité d’experts sur les processus d’évaluation environnementale de quatre personnes qui a visité 21 municipalités à travers le Canada (dont Vancouver, Calgary, Edmonton, Fort McMurray, Montréal et Québec) et produit un rapport de 138 pages ;
  2. Un comité d’experts sur la modernisation de l’Office national de l’énergie de cinq personnes qui a visité 10 municipalités et produit un rapport de 88 pages ;
  3. Un comité multilatéral consultatif composé de représentants de l’industrie, de groupes écologistes et des peuples autochtones qui offre des conseils à la ministre de l’Environnement depuis l’été 2016 jusqu’à ce jour ;
  4. Un comité de la Chambre des communes qui a reçu plus de 250 mémoires et entendu plusieurs témoins sur la loi sur les eaux navigables ;
  5. Une consultation en ligne sur le document de travail du gouvernement « Examen des processus d’évaluation environnementale et réglementaire » précédant le dépôt du projet de loi ;
  6. Le comité de la Chambre des communes qui a fait l’étude du projet de loi au printemps 2018 a entendu plus de 100 témoignages et apporté plusieurs amendements.

Aujourd’hui, après près de trois ans de consultations et de débat public, un comité sénatorial propose pourtant de partir en tournée dans le Canada, aux frais des contribuables évidemment, pour faire leurs propres consultations sur le sujet.

Si le Sénat lance cette tournée, plusieurs craignent que les délais occasionnés mettent à risque l’adoption du projet de loi avant la fin de la session parlementaire, en juin.

Le cas échéant, le projet de loi pourrait mourir au feuilleton.

Le projet de loi C-69, bien qu’imparfait, comprend des priorités et des engagements électoraux majeurs du gouvernement actuel de restaurer la confiance du public dans les processus fédéraux d’évaluation environnementale.

Les nombreux citoyens, entreprises et groupes québécois qui ont participé à ce jour au débat entourant ce projet de loi veulent voir les importantes réformes et compromis représentés par C-69 adoptés et mis en œuvre, et mettre fin au statu quo inacceptable du maintien des règles du gouvernement Harper si le projet de loi échoue.

Le Sénat peut très bien consulter la population en invitant des citoyens à participer à Ottawa ou par vidéoconférence. Les sénateurs québécois doivent rejeter la proposition de faire une tournée sur le projet de loi C-69 et compléter son examen efficacement en s’assurant que le progrès représenté par le projet de loi actuel ne soit pas menacé.


Signataires: Sidney Ribaux, directeur général d’Équiterre, Prunelle Thibault Bédard, avocate, présidente du Centre québécois du droit de l’environnement; Pierre Patry, trésorier de la Confédération des syndicats nationaux; Serge Cadieux, secrétaire général de la Fédération des travailleurs du Québec ; Karel Mayrand, directeur général de la Fondation David Suzuki Québec ; Patrick Bonin, responsable de la campagne Climat-Énergie Greenpeace Québec ; Christian Simard, directeur général de Nature Québec ; Vincent Moreau, directeur général du Regroupement national des conseils régionaux de l’environnement du Québec ; Alain Branchaud, biologiste, directeur général de la Société pour la nature et les parcs (SNAP Québec)

Interrogations sur la gestion financière de la TÉLUQ

Les tutrices et tuteurs manifestent présentement devant les bureaux de la TÉLUQ, à Montréal et à Québec, afin de dénoncer la demande d’entérinement par le conseil d’administration de futures nouvelles dépenses récurrentes en contexte déficitaire et de baisse de fréquentation étudiante.

La demande constituant l’attribution de 10 nouveaux postes de professeurs, qui engendrera des dépenses récurrentes d’environ un million de dollars par année, est basée sur des chiffres qui ne reflètent plus la réalité actuelle, selon le Syndicat des tuteurs et tutrices de la Télé-université–CSN. « On appelle la TÉLUQ à la prudence, car ces embauches s’appuient sur les données de l’an dernier, une importante augmentation artificielle des étudiantes et étudiants à la suite d’un partenariat avec l’Institut MATCI. Cette entente de sous-traitance de l’encadrement des employé-es d’une entreprise privée, au sein de laquelle le ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur avait trouvé suffisamment d’irrégularités pour suspendre la direction générale de l’époque, n’a pas été renouvelée. On se retrouvera alors devant un déficit structurel qui nuira à l’avenir de notre université », déclare Nancy Turgeon, présidente du Syndicat des tuteurs et tutrices de la Télé-université–CSN (STTTU).

La Fédération nationale des enseignantes et enseignants du Québec (FNEEQ–CSN) s’indigne de ces décisions et déplore leurs impacts sur les enseignantes et enseignants, poussés à la grève par l’intransigeance de l’employeur. « Alors qu’à la table de négociation on dit que la TÉLUQ est déficitaire et, conséquemment, que le maintien des conditions salariales des tutrices et tuteurs est irrecevable, la direction s’apprête à s’engager financièrement de manière récurrente. Il s’agit pour nous d’une décision irresponsable, d’autant plus qu’on nous menace toujours de nombreuses mises à pied en diminuant le temps d’encadrement des étudiantes et étudiants », déplore Richard Bousquet, vice-président de la FNEEQ–CSN.

Le STTTU–CSN a proposé plusieurs compromis durant les 18 mois de négociation en présence de conciliateurs du ministère du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale avant d’en arriver au déclenchement de la grève générale illimitée le 28 janvier dernier. « Les étudiantes et étudiants font les frais de ces décisions et se retrouvent dans l’impossibilité de terminer leur trimestre », précise la présidente.