La FNEEQ–CSN, solidaire des communautés autochtones

Le rapport final de l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues ou assassinées (ENFFADA), qui vient de paraître, cerne des mesures concrètes qui exigent un engagement de la part de plusieurs acteurs, dont ceux du milieu de l’éducation. La Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQCSN) souhaite apporter sa contribution en lançant, notamment, un appel à tous ses membres afin de les inviter à éduquer et à sensibiliser les étudiantes et les étudiants sur cette question.

Pour Caroline Quesnel, présidente de la FNEEQCSN, les appels à la justice lancés dans le rapport exigent une transformation radicale et nécessaire de nos rapports avec les autochtones, en particulier avec les femmes, les filles et les personnes 2ELGBTQQIA. « À la lumière des nombreux témoignages et analyses contenus dans ce rapport, les enseignantes et les enseignants doivent avant tout actualiser leurs connaissances au sujet des pratiques coloniales de l’État. Ce travail doit cependant s’effectuer en étroite collaboration avec les autochtones », précise-t-elle. La FNEEQCSN invite ses membres à consulter le guide pédagogique produit par l’équipe de l’ENFFADA à leur intention.

La FNEEQCSN compte des membres qui œuvrent dans des écoles innues à Pessamit et à Mashteuiatsh. « Nous devons travailler ensemble avec confiance et respect si nous voulons expurger toute hiérarchisation entre des groupes humains », affirme Marlène Paul, présidente du Syndicat des travailleuses et travailleurs de MashteuiatshCSN, un syndicat composé d’enseignantes et d’enseignants de la communauté innue située au Lac Saint-Jean.

Déjà en 2015, lors de son congrès triennal, la FNEEQCSN avait adopté une proposition pour exiger des gouvernements fédéral et provinciaux qu’ils mettent en place des mesures concrètes, en collaboration avec les conseils de bande et les collectivités, pour contrer la violence intra-familiale et les disparitions de femmes autochtones. Il faut que ce rapport d’enquête ait des suites rapides et tangibles.

À droite (presque) toutes

Le mot du président

À quelques mois des élections fédérales, les récentes victoires de partis conservateurs dans différentes provinces canadiennes ont de quoi inquiéter.

Appuyé par la « Ford Nation » — cette ceinture de banlieues de classes moyennes entourant Toronto —, Doug Ford a aisément pris les rênes de Queen’s Park. En Alberta, les néodémocrates se sont fait montrer la porte, la réunification de la droite albertaine ayant permis à Jason Kenney, ancien ministre fédéral sous Stephen Harper, de remporter les élections. L’Île-du-Prince-Édouard et le Nouveau-Brunswick ont également des gouvernements conservateurs depuis quelques mois.

Le Québec n’est pas en reste, l’élection de la Coalition avenir Québec en octobre dernier ayant mis un terme à une cinquantaine d’années d’alternance entre libéraux et péquistes.

À l’heure actuelle, sept des dix provinces canadiennes sont dirigées par des gouvernements campés à droite du spectre politique. Et ce n’est qu’une question de semaines avant que les conservateurs terre-neuviens ne renversent les libéraux, minoritaires.

À peine élu, Jason Kenney vient de déposer un projet législatif qui aurait pour effet d’abaisser le salaire minimum pour les moins de 18 ans et de forcer la tenue d’un vote secret à la suite du dépôt d’une requête en accréditation. M. Kenney, qui tentera par tous les moyens d’imposer ses projets de pipeline à travers le pays, pourrait vraisemblablement s’ériger en porte-parole de la droite des provinces. La récente visite en Alberta du ministre des Finances du Québec, Éric Girard, tend à confirmer cette hypothèse.

Cette montée en puissance des partis con­servateurs provinciaux laisse-t-elle présa­ger un changement de garde à Ottawa ? Malheureusement, les récents sondages pancanadiens en prévision des prochaines élections laissent entrevoir cette possibilité bien réelle.

Il faut dire que Justin Trudeau n’a visiblement pas aidé sa cause. Certes, les lois antisyndicales C-377 et C-525, adoptées sous Stephen Harper, ont été abrogées. Son gouvernement a également adopté une intéressante mise à jour des lois du travail, notamment en matière d’équité salariale et de santé et sécurité au travail. Ce qui ne l’a toutefois pas empêché d’avoir recours à une loi spéciale pour forcer le retour au travail des grévistes de Postes Canada.

Cela dit, le maigre bilan législatif de Trudeau fut rapidement éclipsé par ses voyages costumés, son rachat du pipeline Trans Mountain et les scandales interminables de SNC-Lavalin et du vice-amiral Mark Norman, emporté par la tourmente de la Davie.

Dans le dossier SNC-Lavalin, la possible intervention du bureau du premier ministre pour protéger la multinationale d’ingénierie québécoise sera parvenue à mettre au jour nos deux solitudes, la perspective de sauvegarder de « corrompus Québécois » — et ses milliers de salarié-es — étant largement rejetée par le reste du Canada.

La pugnacité du cabinet Trudeau dévoilée dans ce dossier détonne largement de son peu d’empressement à venir en aide au chantier Davie. Après avoir annulé le contrat d’un deuxième ravitailleur (l’Obélix), Justin Trudeau, croulant sous les pressions de la famille Irving pour résilier l’autre contrat octroyé à la Davie pour l’Astérix, aurait poussé une colère telle en constatant une fuite dans les médias que ses proches n’auraient eu d’autre choix que de mandater illico la GRC afin qu’elle mène enquête.

Et ce n’est qu’à l’aube des prochaines élections que le gouvernement libéral a enfin ouvert la porte à un troisième chantier pour répondre à la stratégie maritime du Canada, reconnaissant indirectement l’échec de celle-ci.

Fidèle à ses traditions, la CSN n’envoie pas de consigne de vote à ses membres en vue des prochaines élections. Mais nous vous encourageons fortement à interpeller les différents candidats, candidates et partis politiques sur certains dossiers qui nous concernent directement — voir à la page suivante.

Sur ce, je vous souhaite à toutes et à tous de très agréables vacances, amplement méritées, il va sans dire.

Prévenir les inondations : il faut travailler en amont

Les inondations se succèdent depuis des décennies et ce sont souvent les mêmes régions qui se retrouvent sous l’eau. Que ce soit pour les taxes municipales, pour offrir des maisons à prix raisonnables ou simplement pour faire preuve de dynamisme, des villes n’hésitent pas à construire en zone inondable. Est-ce inévitable ?

Selon Danielle Pilette, professeure au Département de stratégie, responsabilité sociale et environnementale (UQAM) et auteure d’un très récent article sur les inondations, ce scénario pourrait très bien être évité, au moins en partie, si on prenait le recul nécessaire et qu’on mettait en œuvre les solutions qui s’imposent. Le Point syndical a rencontré cette spécialiste du monde municipal.

La première étape, c’est la cartographie des zones inondables. Ironie du sort, on annonçait en mars dernier que Gatineau obtenait 2,8 M$ pour revoir ses cartes d’ici décembre 2020. Même constat à Montréal, où la Communauté métropolitaine de Montréal dispose d’une équipe de 16 personnes qui revoit la cartographie, mais dont le travail devrait se terminer en décembre 2020.

Ces cartes devraient ensuite guider les schémas d’aménagement des villes ou des municipalités régionales de comté (MRC) afin de prévoir un zonage qui exclut le développement dans le territoire régulièrement inondable (0-20 ans). C’est d’ailleurs ce que prévoit la Loi sur l’aménagement et l’urbanisme. Cette loi découle en partie d’une analyse des conséquences de la grande crue de 1974. Malgré ce dispositif, pourquoi n’est-ce toujours pas réglé ?

Danielle Pilette fait d’abord remarquer que le ministère de l’Environnement a perdu l’expertise interne des risques environnementaux dont il disposait dans les années 1980. La responsabilité de l’aménagement a donc été largement décentralisée dans les municipalités et les MRC. « Les MRC misent sur des experts locaux », précise la professeure de l’UQAM, qui ajoute que ces ingénieur-es du privé vont prévoir des façons de gérer les risques géotechniques d’un nouveau site à développer. L’idée ici, c’est de ne pas être trop « rigide » et permettre le développement. Cette approche s’inscrit dans une « tendance idéologique » en place depuis la fin des années 1980 et qui consiste à reporter la responsabilité collective sur les individus. « C’est basé sur des plans et des pressions des promoteurs », résume Danielle Pilette.

L’accès aux maisons, au cœur du problème
Malgré la volonté de fournir un accès à la propriété à coût raisonnable pour la classe moyenne, plusieurs villes ne font pas une analyse complète de tous les coûts engendrés par l’étalement urbain, particulièrement en zone inondable.

La spécialiste en finance et fiscalité municipales de l’UQAM estime en effet que le développement de nouveaux quartiers loin des principales villes n’est habituellement pas rentable pour les municipalités. Les frais en traitement d’eau potable, en service de police et en protection contre les incendies des immeubles plus élevés, par exemple, seront bien souvent plus coûteux que le gain fiscal. Et on ne tient même pas compte d’autres factures qui seront refilées à d’autres instances (routes, écoles, transport en commun, etc.).

Nouvelle approche requise
 Il faut aller vers plus de naturel, et non pas plus de digues », indique Danielle Pilette, qui fait valoir que les bassins de rétention, les milieux humides ou la « revégétalisation » des berges, par exemple, peuvent jouer un rôle pour ralentir les crues à l’échelle d’un bassin. Les digues repoussent plutôt le problème en amont. « Il y a une nouvelle cartographie des zones inondables qui s’en vient, mais est-ce qu’il y a des incitatifs pour les bassins de rétention de l’eau ? », s’interroge la professeure.

Pour Danielle Pilette, la solution est en partie politique. Un ministre des Affaires municipales plus redevable de l’impact de ses décisions, plus de préfets de MRC élus au suffrage universel, et donc moins sensibles aux pressions locales, sont deux des moyens qu’elle envisage. Selon la professeure, les ministres des Affaires municipales tentent avant tout de ne pas décevoir leurs collègues ministres.

Vers une politique nationale d’aménagement du territoire ?
« L’imperméabilisation provenant de l’étalement urbain vient limiter la capacité des sols à absorber l’eau, aggravant ainsi les impacts des inondations. D’où l’intérêt d’avoir une politique nationale d’aménagement du territoire et de l’urbanisme », affirme Sylvain Perron, coordonnateur du Mouvement Ceinture Verte, qui précise que les chercheurs ont démontré que le maintien des milieux humides en zone urbaine aurait diminué les coûts de 38 % lors des inondations de 2017.

Une vision d’ensemble contenue dans une politique nationale de l’aménagement du territoire serait requise tant pour s’attaquer aux problèmes des inondations qu’à d’autres défis liés à l’étalement urbain. C’est justement ce que propose l’Alliance Ariane, qui regroupe des centaines de signataires provenant de groupes écologiques et de professionnel-les de l’aménagement, du monde agricole et du milieu universitaire.

« Il faut se doter d’une vision cohérente pour l’ensemble du bassin versant », soutient Antoine Verville, directeur du Regroupement des organismes de bassins versants du Québec et membre de l’Alliance Ariane. Ce dernier précise qu’il faut agir en amont des bassins versants en préservant les milieux naturels qui ralentissent la coulée de l’eau. Un peu plus loin dans le bassin, il faut « redonner de l’espace » aux cours d’eau pour qu’ils puissent déborder sans trop de dommages. En aval, près des villes et des exutoires, il faut retirer des habitations des zones inondables, lorsque c’est possible, et indemniser les propriétaires des maisons qui ne peuvent pas être déplacées.

Élections fédérales, priorités syndicales

Alors que la rentrée de l’automne sera marquée par la campagne électorale fédérale, le Point syndical vous propose de faire l’état des lieux de certains dossiers qui seront suivis de près par la CSN.

Environnement et lutte aux changements climatiques
Malgré les engagements pris par le gouvernement canadien lors de la Conférence de Paris (COP21) en matière de réduction des gaz à effet de serre, rien ne l’empêcha d’acheter à fort prix l’oléoduc Trans Mountain. Depuis l’élection de Doug Ford et de Jason Kenney, l’opposition à toute forme de taxation du carbone se fait de plus en plus entendre. En matière de mesures concrètes pour réduire notre production et notre consommation d’hydrocarbures, les lendemains du 21 octobre prochain deviennent de plus en plus inquiétants, en dépit de l’ampleur de la crise climatique.

Assurance-emploi
Malgré certains ajustements introduits par le gouvernement libéral, beaucoup reste à faire pour assurer une protection adéquate aux personnes en situation de chômage. Les mesures annoncées dans le budget fédéral de 2018 n’ont pas permis de mettre un terme au « trou noir » qui frappe durement des milliers de travailleuses et travailleurs saisonniers dans plusieurs régions du Québec et ailleurs au pays.

Assurance-médicaments
Constatant les ratés de la panoplie de régimes d’assurance médicaments à la grandeur du Canada, tant privés que publics, le gouvernement Trudeau a mis sur pied le Conseil consultatif sur la mise en œuvre d’un régime national d’assurance-médicaments. Son rapport préliminaire, dévoilé en mars dernier, confirme les prétentions de la campagne menée par la CSN, la FTQ et la CSQ. Même s’il comporte des avantages par rapport au reste du Canada, le régime hybride, public et privé, qui prévaut au Québec entraîne de profondes iniquités entre les citoyennes et citoyens et provoque une hausse démesurée des coûts, tant pour les salarié-es et les employeurs que pour les différents paliers de gouvernement. Seul un régime entièrement public et universel pourrait instaurer l’égalité en matière d’accès aux médicaments parmi la population canadienne et entraîner d’importantes économies pour l’ensemble de la société.

Accords internationaux, contrats publics et emploi
La multiplication d’accords de libre-échange bipartites ou multipartites a grandement diminué la capacité du Canada, de ses provinces et de leurs différentes sociétés publiques de privilégier l’emploi local. Devant les géants américains, européens et asiatiques, il est de plus en plus difficile pour nos entreprises nationales de tirer leur épingle du jeu. Le gouvernement fédéral n’a toutefois pas démontré une réelle volonté de favoriser l’emploi local et les entreprises d’ici. L’exemple des trains de VIA Rail pour l’axe Québec-Windsor est flagrant : jamais la société de la Couronne n’a eu recours à la possibilité qui lui était offerte de négocier avec Bombardier Transport pour permettre à l’usine de La Pocatière d’égaliser la soumission de Siemens.

Aide aux médias
La classe politique, tous paliers de gouvernance confondus, a réagi bien tardivement à la crise que traversent les médias canadiens, particulièrement la presse écrite, et ce, malgré les revendications portées par la CSN depuis quelques années. La recommandation formulée par la Fédération nationale des communications–CSN, à savoir d’instaurer un crédit d’impôt sur la masse salariale des salles de presse, s’est enfin concrétisée dans le dernier budget Morneau. Reste à voir si les modalités d’application qui seront recommandées par le comité d’experts passeront le cap du 21 octobre.

Système de paye Phénix
Un véritable fiasco : pour combler la perte de 550 emplois au Nouveau-Brunswick, entraînée par l’annulation du registre des armes à feu, Stephen Harper provoquait trois fois plus de mises à pied à la grandeur du pays en voulant centraliser à Miramichi l’ensemble des systèmes de paye de la fonction publique fédérale. Depuis l’implantation du système Phénix, des milliers de fonctionnaires doivent en subir les ratés informatiques, ne recevant pas la rémunération correspondant à leurs heures travaillées. Au-delà des offres de compensation offertes récemment et acceptées par les membres d’UCCO-SACC–CSN, les libéraux ne sont toujours pas parvenus à trouver des solutions durables à ce véritable merdier provoqué par les conservateurs.

Paradis fiscaux
Fortement critiqué par les conservateurs, le cycle de déficits budgétaires dans lequel le gouvernement fédéral s’est engagé pourrait rapidement être résorbé par des mesures agressives et concrètes en matière de lutte à l’évasion et à l’évitement fiscaux. Entre autres dispositions législatives ayant un impact bien réel, le gouvernement canadien doit mettre un terme à la possibilité pour les entreprises de rapatrier des dividendes en franchise d’impôt à partir de paradis fiscaux. Pour la CSN, le Canada doit également appliquer les nouvelles normes découlant des initiatives du G20 et de l’OCDE en matière d’échange automatique de renseignements financiers pour mettre fin au secret bancaire.

S’unir. Agir. Gagner.

Après des années de compressions budgétaires, les besoins sont immenses dans le secteur public. Un réinvestissement massif s’impose, et ce, dès maintenant.

Des réseaux désorganisés, un sous-financement criant, des travailleuses et des travailleurs à bout de souffle, mais aussi de nouveaux acteurs politiques provinciaux et des surplus budgétaires importants ; voilà l’environnement dans lequel s’entreprendront les négociations pour le renouvellement des conventions collectives du secteur public, qui viendront à échéance le 31 mars 2020.

Au cours des derniers mois, c’est par dizaines de milliers que les membres des quatre fédérations du secteur public de la CSN ont participé à une grande consultation afin de brosser le portrait de la situation dans les réseaux. Cette première étape a mené à la préparation des cahiers de demandes à déposer au gouvernement l’automne prochain. De cette vaste consultation, il est ressorti que, pour répondre adéquatement à l’ensemble des enjeux qui se posent dans les divers milieux de travail et pour assurer la pérennité des services, le projet de négociation doit mettre l’accent tant sur l’amélioration des conditions de travail et de pratique que sur l’amélioration des conditions salariales.

Des réseaux en crise
Le contexte actuel de rareté et de pénurie de main-d’œuvre, la précarité qui touche près de 40 % du personnel des réseaux et l’alourdissement des charges de travail provoquent des problèmes criants d’attraction et de rétention dans le secteur public, sans compter l’impact sur la santé et la sécurité des travailleuses et travailleurs. Pour freiner ce phénomène, les conditions de travail et de pratique doivent s’améliorer de manière radicale ; le gouvernement doit agir rapidement pour les bonifier.

Dans les dernières années, le gouvernement n’a pas financé les services publics à la hauteur des besoins, ce qui a entrainé des impacts directs sur le travail des femmes et des hommes qui portent les services publics à bout de bras. Couper des postes tout en essayant de maintenir la prestation de services a inévitablement provoqué une augmentation de la charge pour celles et ceux qui occupent toujours des emplois dans les réseaux et, par conséquent, une hausse importante des cas d’épuisement et de détresse psychologique.

Pour améliorer la qualité et l’accessibilité des services, un réinvestissement majeur et rapide est nécessaire en santé et services sociaux, en éducation et dans les organismes gouvernementaux. Ces investissements doivent aussi permettre d’obtenir des mandats et de dégager des marges financières importantes pour convenir, aux tables sectorielles, de solutions pour améliorer les conditions de travail et de pratique, notamment l’ajout de nouveaux postes.

Des salaires nettement insuffisants
Au fil des conventions collectives, les hausses de salaire du personnel des réseaux ont été presque systématiquement inférieures à l’augmentation du coût de la vie. Globalement, les travailleuses et travailleurs du secteur public se sont appauvris. Afin que cela cesse, la demande salariale soumise à la consultation propose de réintroduire dans les conventions collectives une clause protégeant le pouvoir d’achat en assurant des hausses supérieures à l’inflation.

Les faibles hausses salariales des deux dernières décennies ont presque toutes été versées en pourcentage pour tous les titres d’emploi, de sorte qu’aujourd’hui, plus de 100 000 travailleuses et travailleurs, soit 20 % des salarié-es, sont toujours sous la barre du 25 $ l’heure. Cette faible progression des salaires rend le secteur public peu attrayant pour les personnes qui arrivent sur le marché de l’emploi. Dans le contexte actuel de rareté de main-d’œuvre, cette situation est dramatique et soulève un questionnement : le gouvernement tenterait-il de « vider » le secteur public et, du même coup, de priver des centaines de milliers de Québécoises et de Québécois de services publics de qualité auxquels ils ont droit ?

Afin de renverser la situation et de réussir à attirer du personnel, il est proposé de donner un grand coup en augmentant tous les salaires de 3 $ l’heure, et ce, dès la première année. Tout en ayant un effet positif important pour toutes et tous, ce montant fixe aurait un impact majeur pour les personnes qui œuvrent dans les emplois les moins bien payés.

Par la suite, des augmentations de 3 % sont proposées pour chacune des deux autres années des conventions collectives, ce qui permettrait d’entamer un rattrapage par rapport à l’ensemble des salarié-es du Québec, puisque les hausses salariales à l’extérieur du secteur public devraient se situer autour de 2,5 % selon les prévisions. Rappelons que les autres salarié-es québécois, pour des emplois équivalents, gagnent en moyenne 6,6 % de plus en rémunération globale (salaire et avantages sociaux) que les salarié-es du secteur public.

Les fédérations proposent aussi de mener des travaux afin d’identifier d’autres mesures qui pourraient permettre d’améliorer les conditions salariales des travailleuses et travailleurs du secteur public.

Un projet à la hauteur des attentes ?
C’est maintenant aux 150 000 membres du secteur public de la CSN à se prononcer, en assemblée générale, sur le cahier de demandes qui leur est soumis. C’est le temps d’analyser et de débattre des propositions afin que l’ensemble des demandes qui seront déposées au gouvernement constituent un projet de négociation mobilisant, un projet qui permette d’obtenir des services publics plus humains, tant pour celles et ceux qui y travaillent que pour l’ensemble de la population du Québec.

Une modernisation qui se fait attendre

En 1979, le gouvernement provincial adoptait la Loi sur la santé et la sécurité du travail (LSST) et le Québec faisait alors figure de précurseur en matière de prévention. « Aujourd’hui, force est de constater que nous nous retrouvons en queue de peloton, le monde du travail a énormément évolué depuis l’adoption de la Loi et les modifications législatives n’ont pas suivi au même rythme », affirme Jean Lacharité, vice-président de la CSN.

Il y a toutefois lieu d’espérer que cette mise à jour se concrétise, alors que Jean Boulet, ministre du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale, s’est engagé à déposer un projet de loi en ce sens, dès l’automne 2019.

80 % d’exclus
Selon le vice-président de la CSN, il est urgent d’agir, car dans sa forme actuelle, la Loi et ses mécanismes de prévention excluent environ 80 % des travailleuses et travailleurs du Québec.

Quels sont ces mécanismes ? On parle ici de l’obligation, pour les employeurs, d’avoir un programme de prévention, un programme de santé spécifique à l’établissement et un comité de santé et de sécurité du travail, ainsi que d’assurer la présence d’un représentant à la prévention. Mais tous ne sont pas égaux devant ces mécanismes.

« À l’origine, le gouvernement avait identifié six groupes prioritaires pour instaurer une application progressive de la Loi et de ses mécanismes. Or, l’application intégrale de celle-ci s’est arrêtée aux deux premiers groupes, soit ceux qui touchent principalement des industries telles que le secteur minier et forestier ! Ce qu’on demande, c’est de ne plus avoir de groupes prioritaires afin que la Loi puisse s’appliquer à tous les milieux de travail », explique Jean Lacharité. La CSN exige également l’abolition du Bureau d’évaluation médicale, trop souvent utilisé par les employeurs pour contester les invalidités des travailleuses et travailleurs.

L’Organisation internationale du travail a 100 ans

Créée en 1919, l’Organisation internationale du travail (OIT) est la plus vieille institution multilatérale internationale. En 1946, elle est devenue une institution spécialisée des Nations Unies. Elle est la seule instance fonctionnant sur une base tripartite réunissant des représentantes et représentants des gouvernements, des employeurs et des travailleurs de 187 États membres. Sa mission est de définir les grandes conventions internationales et de faire la promotion des droits fondamentaux au travail.

L’OIT a aussi pour objectif de concevoir des politiques et des programmes visant, notamment, la création d’emplois décents, le développement de la protection sociale et le renforcement du dialogue social.

Chaque année, les représentants des États membres se réunissent à Genève pour la Conférence internationale du travail. La CSN est membre de la délégation syndicale canadienne depuis les années 1920 et sera présente encore cette année.

Pour souligner les 100 ans de l’OIT, une commission mondiale chargée d’étudier l’avenir du travail a été mise en place en 2017. Son rapport, dévoilé en janvier dernier et intitulé Travailler pour bâtir un avenir meilleur, sera discuté par les délégué-es lors de la Conférence du centenaire.

Alors que les changements technologiques, climatiques et démographiques bouleversent le monde du travail, la Commission sur l’avenir du travail propose un programme d’action centré sur l’humain et axé sur trois volets : l’investissement dans le potentiel humain, l’investissement dans les institutions du travail et l’investissement dans le travail décent et durable.

Ce programme d’action s’accompagne de dix recommandations, dont un droit universel à l’apprentissage tout au long de la vie, une couverture universelle de protection sociale de la naissance à la vieillesse, le renforcement de la maîtrise du temps, la promotion active de la représentation collective et du dialogue social ainsi qu’une refonte des dispositifs incitatifs visant les entreprises afin d’encourager les investissements à long terme.

Alors que les inégalités s’accroissent, la Commission en appelle aux gouvernements ainsi qu’aux organisations d’employeurs et de travailleurs pour qu’ils redynamisent le contrat social. C’est à eux qu’il revient d’assurer « une juste part du progrès économique, le respect de leurs droits et la protection contre le risque en échange de leur contribution permanente à l’économie. »

Inégalités sous surveillance

Même si le Québec est plus égalitaire que le reste des Amériques, les inégalités étaient plus importantes en 2016 qu’en 1996.

Selon les chiffres de l’Institut de la statistique du Québec, le coefficient de Gini, qui sert à mesurer le niveau d’inégalité, a progressé de 35,1 à 36,6 en 20 ans. Précisons qu’un indice de 0 correspond à une égalité parfaite où toutes et tous ont le même revenu et qu’un indice de 100 à une inégalité totale où tous les revenus sont accaparés par une seule personne.

« Ce n’est pas une grosse augmentation, mais l’indice ne dit pas tout », soutient Nicolas Zorn, directeur général du tout nouvel Observatoire québécois des inégalités. Ce dernier estime notamment que les politiques qui ont favorisé l’intégration des femmes au marché du travail ainsi que l’endettement ont permis d’atténuer la hausse des inégalités au Québec. « Ce sont des éléments qu’on ne pourra pas reproduire », fait cependant remarquer Nicolas Zorn. Il ajoute que, de 1978 à 2000, le revenu de 99 % de la population du Québec était à peu près au même niveau, après une baisse dans les années 80 et 90 et une remontée à partir de 1998. Ainsi, le spécialiste estime que, depuis le milieu des années 2000, l’essentiel de la population a le même revenu que 30 ans auparavant.

Pour remédier à cette inégalité, la hausse des salaires est une des pistes privilégiées puisqu’elle augmente les revenus des travailleuses et travailleurs et fait diminuer le revenu des actionnaires, dont plusieurs se retrouvent dans le 1 %.

« Les pays scandinaves performent bien sur la question des écarts de revenus, sur le bonheur de la population et au niveau économique », souligne par ailleurs Nicolas Zorn, pour montrer qu’il est possible d’être plus égalitaire, tout en améliorant les autres indicateurs sociaux importants. Selon différentes recherches internationales, les facteurs clés qui contribuent à plus d’égalité sont : un taux élevé de syndicalisation, une fiscalité plus progressive et plus importante, des services publics plus accessibles et des régulations du travail, des biens et des services qui sont à l’avantage de la majorité de la population.

Favoriser la baisse des inégalités
Cette toute nouvelle organisation, lancée le 14 mars dernier, tentera d’expliquer pourquoi les inégalités progressent au Québec. « L’Observatoire va évaluer, éclairer et éveiller », explique Nicolas Zorn. L’organisation est soutenue par une multitude de partenaires, dont la Fondation Chagnon et des organismes du monde syndical, gouvernemental et universitaire.

« On veut favoriser la baisse des inégalités lorsqu’elles sont trop élevées », explique le directeur général, qui compte s’appuyer sur des « données scientifiques » et souhaite collaborer avec l’ensemble des chercheuses et chercheurs du Québec qui s’intéressent à la question. Une quinzaine de disciplines universitaires sont ciblées.

Dans un premier temps, l’Observatoire veut répertorier tout ce qui se fait déjà sur ce sujet d’étude, mais il prévoit aussi mener des projets de recherche pour combler les « trous » dans notre connaissance des inégalités au Québec.

Inquiétudes chez les RSG

Malgré de nombreuses mises en garde, le gouvernement semble vouloir aller de l’avant avec les maternelles 4 ans. Une obstination qui inquiète les responsables des services de garde en milieu familial (RSG).

Le projet des maternelles 4 ans, tel que mis de l’avant par le gouvernement du Québec, fait l’objet de multiples critiques. Des coûts qui explosent, un manque d’intérêt de la part des parents alors que les inscriptions traînent, des spécialistes qui se prononcent contre l’application universelle de cette mesure, autant d’éléments qui mettent à mal l’acceptabilité sociale et la viabilité éducative du projet. Or, malgré ces nombreuses mises en garde, le gouvernement semble vouloir faire fi de tout cela et aller de l’avant.

Le Point syndical est allé à la rencontre des RSG pour comprendre leur état d’esprit face à un projet qui, s’il se réalise, pourrait mettre à mal l’existence même de leur réseau.

Nuages gris à l’horizon
Il est 7 h 15 et le premier ami fait son entrée dans le service de garde de Karine Morisseau, RSG depuis plus de 20 ans. D’ici une heure, ils seront six bambins à se retrouver dans un lieu qui les voit grandir, se développer et apprendre au rythme d’un quotidien à leur échelle.

« Le fait de nous retirer la tranche d’âge des 4 ans va complètement chambouler notre quotidien et certainement faire augmenter notre charge de travail », affirme Karine. « Nous suivons ces enfants dès un très jeune âge et, rendus à quatre ans, ils ont intégré le rythme du service de garde et les activités quotidiennes. Ils accompagnent à bien des égards leurs camarades les plus jeunes. En plus de les responsabiliser – ils en sont très fiers ! –, ils contribuent à plein de petites tâches qui facilitent la vie au service de garde. »

La précarisation à venir
L’implantation mur à mur des maternelles 4 ans entraînera inévitablement une transformation dans le secteur de la petite enfance. Une perspective qui inquiète Marylin Potvin, RSG au Lac-Saint-Jean : « ce n’est pas très compliqué, avec ce projet, nous nous exposons toutes à une perte de revenus ». Une tuile de plus, alors que les RSG entament leurs négociations avec le ministère de la Famille pour, entre autres, combler un important retard de leur rémunération.

La journée se poursuit et cet écosystème continue à se déployer tranquillement, au rythme des tout-petits qui, occupés à dessiner à leur table, n’ont aucune conscience de ce qui se trame là-bas, dans le monde des adultes.

Marylin confie qu’elle a la certitude que cette perte de clientèle aura de lourdes conséquences sur la vie des RSG. « Ça fait 10 ans que nous travaillons fort pour parler d’une seule voix ; nous nous sommes syndiquées et nous avons obtenu une reconnaissance progressive de notre travail, avec des conditions qui s’améliorent d’une entente à l’autre. Mais la perte de clientèle risque d’augmenter la compétitivité entre RSG. Par exemple, certaines n’auront pas d’autre choix que d’offrir des disponibilités en sautant des vacances ou des congés, bref travailler gratuitement, pour ne pas perdre des parents au profit d’autres services », explique-t-elle. Même son de cloche pour Karine qui affirme que « cette situation va nous ramener dans des conditions de travail d’il y a 15-20 ans. N’allez pas me dire que ce type de compétition favorise l’efficacité d’un service, loin de là ! »

Il est 18 h, la journée tire à sa fin, mais nos deux RSG en ont encore long à dire. « Nous avons interpellé le ministère de la Famille afin de savoir s’il va continuer de payer pour les places des 4 ans dans les milieux familiaux et nous n’avons toujours pas la certitude que ce sera le cas. Si nous perdons notre milieu de travail, il n’existe aucun programme de soutien pour le retour aux études ou la transition professionnelle. Même pas de chômage, c’est l’aide sociale directement qui nous attend », nous confie Karine.

La CSN en commission parlementaire

La CSN était en commission parlementaire, le 28 mai dernier, à l’occasion des présentations sur le projet de loi 5 concernant l’implantation des maternelles 4 ans.

La centrale a parlé de la place que devraient avoir les services de garde éducatifs pour les enfants de quatre ans. Bien que nous soulevons plusieurs arguments valables, le ministre Roberge reste campé sur sa position. Le président de la CSN, Jacques Létourneau, a notamment fait ressortir le fait que le ratio adulte/enfants dans les services de garde en milieu scolaire est de 1 pour 20, ce qui ne convient pas du tout pour les enfants de quatre ans. Or, 77 % des enfants vont au service de garde après l’école.

Tous les partis d’opposition talonnent le gouvernement avec de bonnes questions. La CSN était représentée par Jacques Letourneau​, Lucie Longchamps​, Anne Thibault-Bellerose​ et Mireille Bénard.

Nouvelle image pour les métiers de la Construction

Durant toute l’année 2018, l’équipe de la CSN–Construction a consacré l’ensemble de ses énergies à l’implantation des changements adoptés en congrès. Création d’associations de métiers et d’occupations, mise en place de nouvelles structures de représentation politique, par métier et occupation, et par région. Les travaux sont allés bon train. Le 22 mai dernier, la fédération a achevé sa métamorphose en lançant la nouvelle image de ses associations de métiers. Huit illustrations originales pour huit associations réalisées avec brio par le tatoueur montréalais Éric Dufour.

Mise en place d’un nouveau comité exécutif d’UCCO-SACC–CSN

Du 6 au 9 mai dernier, UCCO-SACC–CSN tenait sa 7e Assemblée générale nationale à Calgary. Tenue aux trois ans, il s’agit de l’instance démocratique la plus importante du syndicat. À cette occasion, près de 200 agentes et agents correctionnels provenant des 49 pénitenciers fédéraux ont discuté d’enjeux importants, tels le Programme d’échange de seringues en prison, le système de paie Phénix et la ronde de négociations qui débutera à l’automne.

L’assemblée fut aussi l’occasion d’élire plusieurs membres des comités exécutifs régionaux ainsi qu’au national. Jason Godin, président national sortant — et membre fondateur d’UCCO-SACC–CSN, il y a 20 ans — a laissé sa place à Jeff Wilkins, de la région de l’Atlantique. Le comité exécutif national est maintenant composé de Derek Chin, président de la région Pacifique, James Bloomfield, président de la région des Prairies, Rob Finucan, président de la région de l’Ontario, Frédérick Lebeau, président de la région du Québec, Bev McKibbon, président de la région de l’Atlantique, de Gord Robertson et Éric Thibault, vice-présidents, et de Jeff Wilkins, président national.

20 ans de luttes au Québec

Si la profession de sage-femme existe depuis toujours, c’est depuis 1999 qu’elle est légalisée au Québec. Malheureusement, 20 ans plus tard, plusieurs régions telles que la Côte-Nord, l’Abitibi-Témiscamingue, la Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine et même Laval n’ont toujours aucune maison de naissance sur leur territoire. Cependant, grâce à de nombreuses mobilisations citoyennes, plusieurs projets sont actuellement en développement et verront le jour dans les prochaines années.

En cette année de célébration des luttes qui ont permis l’avancement de la profession, le Regroupement Les Sages-femmes du Québec (RSFQ) effectuera une tournée aux quatre coins de la province qui permettra de faire connaître la pratique sage-femme et ce qui la rend unique. Bien que des avancées aient été réalisées dans les dernières décennies, il incombe maintenant au gouvernement d’assurer une réelle accessibilité au suivi avec une sage-femme pour l’ensemble des régions du Québec et prendre les moyens nécessaires pour éviter une nouvelle pénurie de main-d’œuvre.

La FIM–CSN demande un maximum de contenu local

La Fédération de l’industrie manufacturière–CSN demande au gouvernement de François Legault d’inclure un maximum de contenu local dans le projet de loi no 26 concernant le Réseau structurant de transport en commun de la Ville de Québec.

« Pour cet important projet, la FIM–CSN demande au gouvernement Legault d’inclure un maximum de production et d’assemblage final provenant du Québec. Pour nous, il va de soi qu’un gouvernement qui a maintes fois répété qu’il désirait soutenir les emplois d’ici, bien rémunérés, se doit d’agir conséquemment à cette position en favorisant l’expertise québécoise en matière de transport », de souligner Louis Bégin, président de la FIM–CSN.

« Les travailleuses et les travailleurs de Bombardier La Pocatière ont récemment vu plusieurs contrats publics importants leur passer sous le nez, ce qui représente plusieurs milliards de dollars qui soutiennent l’emploi ailleurs dans le monde. En ce sens, le gouvernement peut et doit impérativement soutenir le développement économique du Québec en maximisant les retombées dans nos régions », d’ajouter Nancy Legendre, présidente du Conseil central du Bas-Saint-Laurent–CSN.

La Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN) rassemble plus de 30 000 travailleuses et travailleurs réunis au sein de 320 syndicats, partout au Québec.

Le Conseil central du Bas-Saint-Laurent–CSN regroupe 110 syndicats et représente environ 10 000 membres provenant de tous les secteurs d’activité.

Jouer au golf pour les enfants atteints de cancer!

Clairement, plusieurs membres de la CSN aiment jouer au golf et ont un grand cœur. Cela se voit entre autres du fait que 4 tournois de golf sont organisés au courant des prochaines semaines au profit du Camp Vol d’été LeucanCSN. Ce Camp est la cause qu’embrasse la CSN et finance via différentes campagnes à travers la province. On rappelle que le Camp Vol d’été LeucanCSN est le seul camp destiné spécifiquement aux enfants atteints de cancer et leur famille au Québec.

Vous aimeriez jouer à l’un de ses tournois? Voici les détails :

  • Le 7 juin au Club de golf La Madeleine. Organisé par la CSN pour sa 35e édition. Formule de départs simultanés. Il est possible de venir pour le souper seulement. Pour plus de détails : nancy-lynn.tremblay@csn.qc.ca
  • Le 15 juin au Club de golf des Iles, à l’Étang-du-Nord. Organisé par le conseil central de la Gaspésie-Iles-de-la-Madeleine pour sa 16e édition. Formule “quatre balles, meilleures balles”. Vous pouvez aussi participer au souper aux homards le 14 juin à la journée de clôture du congrès du conseil central. Pour plus de détails :  blandine.leblanc@csn.qc.ca
  • Le 7 septembre au Club de golf l’Oasis à Brownsburg-Chattam. Organisé par le conseil central des Laurentides pour une 8e édition. Formule de départs simultanés. Il est possible de venir pour le souper seulement. Pour plus de détails : eric.cere@csn.qc.ca ou  chantal.racicot@csn.qc.ca

Qui fera un trou de coup? Qui enverra sa balle la plus loin? Pour le savoir, nous vous invitons à participer en grand nombre.

En espérant vous voir sur le green.

La majorité des préposés aux bénéficiaires subissent de la détresse psychologique, démontre un sondage de la FSSS-CSN

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) dévoile un sondage-choc qui montre que 74 % des préposés aux bénéficiaires (contre 18 % des autres salarié-es québécois) vivent une détresse psychologique élevée alors que le réseau de la santé et des services sociaux traverse une crise inégalée.

La dégradation des conditions de travail des préposé-es aux bénéficiaires (PAB) fait la manchette depuis plusieurs semaines. Mais le sondage mené par la FSSS-CSN est le premier à chiffrer l’ampleur du problème. Plus de 80 % des répondantes subissent de la détresse psychologique depuis au moins un an, ce qui illustre le risque de voir augmenter davantage les arrêts de travail si rien n’est fait. Cela dans le contexte où les arrêts de travail sont en hausse constante. En 2017-18, le ratio d’assurance salaire des PAB était 21 % plus élevé que pour l’ensemble du personnel du réseau. Le sondage de la FSSS-CSN révèle aussi que le deuxième bain tant mis de l’avant est loin de se matérialiser dans les établissements.

Un sondage-choc sur la détresse des PAB

La consultation de la FSSS-CSN a été menée du 15 février au 5 mai 2019. Ce sont plus de 8500 préposé-es aux bénéficiaires qui ont répondu à ce sondage, ce qui représente plus de 20 % des PAB du réseau. Les répondantes, très majoritairement des femmes, proviennent de toutes les régions du Québec et œuvrent dans tous les types d’établissements du réseau (CHSLD, hôpitaux, santé mentale).

Les résultats indiquent l’urgence d’agir :

  • Plus de 70 % des répondantes ont fait du temps supplémentaire au cours des 6 derniers mois ;
  • Plus de 40 % ont fait du temps supplémentaire obligatoire (TSO) au cours des 12 derniers mois ;
  • Près de 30 % ont été menacées de sanctions disciplinaires en cas de refus de faire du TSO ;
  • Plus de 75 % n’ont pas suffisamment de temps pour donner les bains ;
  • Plus de 90 % affirment être constamment pressé par le temps à cause d’une forte charge de travail ;
  • 80 % indiquent vivre une grande fatigue physique et mentale à la fin de leur quart ;
  • Plus de 95 % indiquent que des PAB absents ne sont pas remplacés ;
  • 100 % sont exposées à une demande psychologique élevée et 90 % à une faible latitude décisionnelle ;
  • Plus de 95 % ont été exposées à au moins une forme de violence ;
  • Plus de 90 % identifient le manque de personnel et l’alourdissement des bénéficiaires comme les problèmes principaux, suivis de l’instabilité des équipes de travail (60 %).

Cette surcharge a un impact direct sur les soins, alors que :

  • Près de 90 % des répondantes affirment qu’elles n’ont plus le temps d’établir une relation d’aide ;
  • Plus de 35 % affirment que personne n’est en mesure d’effectuer les tâches qu’elles n’ont pas eu le temps d’effectuer ;
  • Seulement 16 % indiquent réussir chaque semaine sans exception à donner un minimum d’un bain par semaine à tous les résidents qui sont dans leur charge de travail ;
  • Seulement 15 % affirment que tous les résidents qui sont dans leur charge de travail et qui le désirent bénéficient du 2e bain chaque semaine ;
  • 70 % doivent faire des compromis sur la qualité du travail ;
  • 60 % indiquent devoir laisser des résident-es couchés alors qu’ils devraient être levés ;
  • 55 % voient une augmentation des délais pour répondre aux demandes des résident-es ce qui peut occasionner des chutes.

« Les résultats prouvent une chose : les préposé-es aux bénéficiaires sont au bord de l’épuisement généralisé. C’est un signal d’alarme très clair, le gouvernement ne peut le nier. Quand on se rend compte que certains employeurs forcent des PAB à prendre en charge jusqu’à 100 résident-es dans certains contextes, c’est que ça ne tourne pas rond. Et avec cette surcharge, ce qui prend le bord, c’est la relation d’aide qui est si essentielle pour prendre soin de la population », explique Jeff Begley, président de la FSSS-CSN.

Les solutions, les PAB les ont !

La FSSS-CSN propose des solutions pour améliorer les conditions de travail des préposé-es aux bénéficiaires et de l’ensemble du personnel. Le sondage de la FSSS-CSN permet de mettre de l’avant des solutions identifiées par les PAB :

  • Près de 90 % des répondantes demandent l’embauche de personnel et la réduction de la charge de travail ;
  • Plus de 70 % affirment qu’il faut améliorer la gestion ;
  • Plus de 65 % souhaitent pouvoir participer aux décisions qui ont un impact sur leur travail ;
  • Plus de 60 % affirment vouloir avoir accès à des mesures de conciliation travail-famille.

« J’invite les ministres McCann et Blais à prendre connaissance des résultats du sondage. Elles doivent faire quelque chose rapidement. La négociation s’en vient. Il faut en profiter pour augmenter substantiellement les salaires du personnel et pour améliorer les conditions de travail. C’est pour ça que la FSSS-CSN propose notamment à ses membres d’exiger qu’on interdise le recours au TSO. Il faut donner un coup pour mettre fin à la crise ! », de conclure Jeff Begley.

Vote de grève du personnel enseignant

Réuni-es hier en assemblée générale avec un taux de participation de 95 %, les enseignantes et enseignants du Collège Jean de la Mennais ont voté à 71 % en faveur d’un mandat de grève de quatre jours dans le but de faire avancer les négociations qui stagnent.  Le déclenchement des journées de grève s’effectuera au moment jugé opportun par le comité exécutif du syndicat.

Malgré quatorze rencontres de négociation, dont six en présence d’une conciliatrice du ministère du Travail, la direction maintient ses demandes de reculs (augmentation de la tâche éducative, retrait de l’indexation des primes d’assurances collectives) et refuse de considérer les demandes syndicales relatives à la tâche éducative au secondaire et au nombre d’élèves au primaire.

« Nous sommes satisfaits du résultat du vote. Nous espérons sincèrement que cela fasse débloquer la table de négociation », déclare Mathieu Boutin, président du Syndicat des enseignantes et enseignants du Collège Jean de la Mennais (SEECJDLM-CSN).

« Les négociations s’étirent depuis septembre 2018, la direction campe sur ses positions, mais les membres du syndicat espèrent toujours en arriver rapidement à une entente satisfaisante. Souhaitons que le message soit enfin compris et que le collège fasse preuve d’ouverture », souligne Léandre Lapointe, vice-président et responsable du regroupement privé de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN).

« Le Conseil central de la Montérégie appuie le SEECJDLM-CSN dans sa lutte et continuera à le soutenir tant que les négociations se poursuivront et que le syndicat n’aura pas atteint ses objectifs », affirme pour sa part Annette Herbeuval, présidente du Conseil central de la Montérégie-CSN.

À propos

Le Collège Jean de la Mennais est une école privée située dans la ville de La Prairie. L’école reçoit près de 1 500 élèves du primaire et du secondaire. Le Syndicat des enseignantes et enseignants du Collège Jean de la Mennais – CSN représente les 94 enseignantes et enseignants de l’établissement. Il est affilié à la FNEEQ-CSN et au Conseil central de la Montérégie.

Le gouvernement doit respecter ses engagements

Lors de la dernière négociation des conventions collectives dans le secteur préhospitalier au Québec, en 2017, le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) s’est engagé envers les paramédics à réduire la charge de travail des horaires à l’heure et à transformer des horaires de faction en horaire à l’heure. Plus de deux ans plus tard, alors que les seuils et les déclencheurs qu’il a lui-même établis pour l’ajout de véhicules à l’heure et la transformation d’horaire de faction en horaire à l’heure sont atteints, voire dépassés dans plusieurs régions, force est de constater que l’actuel gouvernement ne respecte aucun de ses engagements.

« Nous sommes exaspérés par le manque criant de véhicules d’urgence sur la route. On n’arrive tout simplement plus à répondre aux besoins dans les temps requis, ce qui a des effets sur la santé et la sécurité tant de la population desservie que celle des paramédics », souligne Jean Gagnon, paramédic et représentant du secteur préhospitalier à la CSN. À titre d’exemple, sur les 77 641 heures de services supplémentaires annoncées par le MSSS en 2017, une grande majorité de ces heures de service supplémentaires n’ont toujours pas été déployées. Pour Jeff Begley, président de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), « le gouvernement doit respecter les engagements pris envers la population et les 3500 paramédics de la CSN pour des services d’urgence adéquats et conformes aux normes. Les mesures annoncées par le précédent gouvernement permettaient de ramener le délai de réponse à un niveau acceptable, il est plus que temps que la ministre McCann passe à l’action. »

« Les paramédics sont les premiers répondants en matière de soins préhospitaliers d’urgence, et ce qu’ils nous disent depuis des années, c’est qu’ils n’arrivent plus à répondre dans les temps requis aux besoins identifiés, d’où leurs craintes pour la santé et la sécurité de la population. Tant que la ministre McCann n’injecte pas les fonds nécessaires pour garantir un meilleur accès à ces soins d’urgence, c’est la population qui se trouve en danger, particulièrement dans les régions où l’on constate des problèmes d’effectifs ambulanciers. La CAQ doit respecter les engagements pris en 2017 par l’ancien gouvernement libéral envers les paramédics. Ce n’est pas seulement une question de cohérence, mais aussi une question d’accès aux soins d’urgence pour la population », défend Sol Zanetti, responsable solidaire en matière de santé et services sociaux.

À propos de la CSN et de la FSSS

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) représente la majorité des paramédics au Québec, soit environ 3500. Elle compte près de 110 000 syndiqué-es œuvrant dans les secteurs public et privé. Pour sa part, la CSN regroupe plus de 300 000 membres présents dans la plupart des secteurs d’activité.

La CSN en faveur d’un investissement massif pour la petite enfance

La CSN accueille favorablement la volonté du gouvernement d’investir davantage pour nos enfants de quatre ans, mais souhaite qu’il le fasse aussi pour l’ensemble de la petite enfance. « Le réseau des services éducatifs à l’enfance a été conçu pour les enfants de 0 à 5 ans et il a fait ses preuves pour bien préparer les enfants à la maternelle 5 ans. Le problème, c’est qu’il manque cruellement de places et les parents attendent souvent pendant des années avant d’avoir accès à un service de garde éducatif », affirme Jacques Létourneau, président de la CSN. Ce dernier demande donc au gouvernement de prendre les budgets prévus pour les enfants de quatre ans afin d’offrir un réel choix aux parents en donnant un accès aux CPE et aux milieux familiaux régis et subventionnés à ceux qui le souhaitent, et ce, à un coût équivalent à celui de la maternelle. Il n’est pas judicieux d’offrir des maternelles 4 ans mur à mur. La centrale demande plutôt la gratuité des services de garde éducatifs pour les familles à faible revenu ainsi que pour tous les enfants de quatre ans.

« Pourquoi dépenser près de deux milliards de dollars en béton, alors que les mesures les plus urgentes seraient de réinvestir dans le réseau de l’éducation et de la petite enfance et de rendre disponibles les services éducatifs et les professionnel-les nécessaires pour les enfants plus vulnérables », ajoute Jacques Létourneau, qui rappelle que les coupes dans le réseau scolaire et dans celui de la santé et des services sociaux ont rendu l’accès à ces spécialistes très difficiles, même dans les écoles.

Ratio avantageux

Une autre raison qui milite pour privilégier les services de garde éducatifs pour la petite enfance à l’école, c’est le ratio adulte-enfants. « Limiter le nombre d’enfants par éducatrice est primordial pour la qualité des interactions », soutient Lucie Longchamps, vice-présidente de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS—CSN), qui représente plus de 13 000 membres dans le réseau des services de garde éducatifs. Ce dernier permet un ratio adulte-enfants avantageux (1 pour 6 ou 1 pour 10 au maximum).

Diagnostic avant 4 ans

En plus du ratio plus avantageux, les services de garde éducatifs permettent un diagnostic plus précoce des troubles de l’apprentissage, bien avant quatre ans. « Quand on parle de diagnostic précoce à l’âge de quatre ans, pour un pédiatre, c’est comme si vous me demandiez d’agir dans un CHSLD de bébés », a lancé récemment le pédiatre reconnu Jean-François Chicoine en entrevue avec la CSN. Ce dernier précise que plusieurs diagnostics importants peuvent se faire à 18 mois avec un accès au spécialiste approprié.

Formation adaptée

En ce qui concerne la formation, rappelons qu’une majorité d’éducatrices des services de garde ont suivi une formation entièrement axée sur les enfants de 0-5 ans, tandis que les enseignantes et enseignants détiennent une formation adaptée pour les 5 à 12 ans et non sur les besoins des tout-petits. Ces derniers ne sont pas aussi bien préparés pour l’apprentissage par le jeu.

Que veulent les parents ?

Un récent sondage Léger montre que les parents préfèrent les services de garde éducatifs à la maternelle 4 ans. Le seul obstacle est le manque de places en CPE et chez les responsables en services de garde régis et subventionnés. L’argent prévu pour les maternelles 4 ans pourrait cependant résoudre ce dernier problème tout en permettant l’embauche de plus de professionnel-les. Par ailleurs, rien ne permet de croire que les 20 % d’enfants qui, pour le moment, échappent à toute forme de services éducatifs avant 5 ans seront inscrits par leurs parents à la maternelle 4 ans. Ces parents tiennent peut-être à garder leur enfant à la maison ou attendent une place en services de garde à l’enfance ou encore travaillent avec des horaires atypiques. « Il faudrait en savoir plus sur ces parents avant de créer à grands frais un 2e réseau parallèle pour la petite enfance », insiste Lucie Longchamps, vice-présidente de la FSSS-CSN qui est l’organisation la plus représentative du personnel des CPE.

Un réseau inachevé

Le précédent gouvernement a malheureusement imposé des freins au développement de places subventionnées pour les enfants, notamment en finançant seulement 50 % du coût des nouvelles installations. Cette mesure a favorisé l’essor des garderies privées, d’autant plus que des crédits d’impôt avantageux ont aussi été instaurés. Pour des familles de la classe moyenne, ces crédits peuvent rendre la garderie privée plus avantageuse financièrement au détriment du volet éducatif qui est beaucoup moins encadré dans ce type de service. La CSN demande donc la poursuite du développement des places en milieu familial régi et en CPE, la fin de la modulation des tarifs ainsi que la fin du crédit d’impôt pour frais de service de garde.

La CNESST doit prendre soin du personnel de la santé et des services sociaux

Les principales organisations syndicales représentant le personnel du secteur de la santé et des services sociaux accueillent très favorablement l’ensemble des recommandations formulées par la Vérificatrice générale, Guylaine Leclerc, dans l’audit de performance de la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) en prévention en santé et en sécurité au travail. « Les organisations syndicales demandent depuis longtemps que la CNESST joue un rôle plus proactif dans le réseau de la santé et des services sociaux. Quotidiennement, nous sommes les témoins des constats dressés par madame Leclerc et il est grand temps que ça change », souligne Linda Lapointe, vice-présidente de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec – FIQ.

Dans son rapport, la Vérificatrice générale invite notamment la CNESST à utiliser pleinement tous ses pouvoirs règlementaires afin de contribuer à la modernisation du régime de santé et de sécurité au travail.

« Le réseau de la santé et des services sociaux traverse actuellement une crise. Il est donc urgent que les quatre mécanismes de prévention soient intégralement implantés dans le secteur de la santé et des services sociaux », affirme Jeff Begley, président de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN).

Le rapport indique aussi que la prévention doit prendre plus de place et être organisée de manière plus efficace par la CNESST.

« La prévention doit devenir LA priorité. Pour ce faire, il faut que la CNESST mette en place sans tarder des incitatifs plus efficaces, qu’elle consacre plus de ressource à ce volet, et qu’elle conçoive des outils mieux adaptés », souligne Christian Naud, Représentant politique du dossier santé et sécurité au travail de la Fédération des Professionnèles (FP-CSN).

La Vérificatrice générale met en outre la lumière sur des lacunes en matière d’inspection. Par exemple, bien que le secteur de la santé soit une nouvelle priorité pour la Commission depuis 2017, le rapport estime que ce secteur est « laissé pour compte » en matière d’inspection. La CNESST attend en effet un « plan d’action du milieu » avant de procéder.

« La CNESST ne peut plus tarder à intervenir. Il y a longtemps que nous l’avons saisie de la crise qui prévaut en santé et services sociaux. Le milieu de la santé et des services sociaux ne peut être laissé à lui-même. Des inspections doivent donc être faites dans le secteur de la santé et des services sociaux », affirme Frédéric Brisson, Président du CPAS-SCFP. « Les lésions au travail sont en hausse et la situation est inacceptable, tant d’un point de vue humain que financier. La CNESST doit notamment s’assurer que la prévention est organisée comme il se doit et qu’elle est efficace partout dans le secteur et qu’elle s’effectue de manière paritaire avec les syndicats, à toutes les étapes. C’est son rôle. », ajoute Line Camerlain, première vice-présidente de la CSQ.

Santé mentale négligée

La Vérificatrice demande aussi à la CNESST d’être plus « proactive » en ce qui concerne les risques latents et émergents pour la santé des travailleuses et de travailleurs. Le rapport souligne en particulier que la santé psychologique « préoccupe » la CNESST, mais que cette dernière n’en a pourtant pas fait une priorité dans son plan 2017-2019. Le rapport de la Vérificatrice souligne que l’OCDE a pourtant indiqué, dès 2012, que la santé psychologique était un « nouveau défi prioritaire » du monde du travail. « Il faut que la CNESST intervienne en reconnaissant que de nombreux problèmes de santé mentale sont liés au travail », indique Sylvie Nelson, présidente du Syndicat québécois des employées et employés de service (FTQ). « La CNESST doit soutenir concrètement le processus d’identification des risques qui existent dans les milieux et exiger leur élimination. Elle doit s’assurer que le tout se fasse efficacement », précise Madame Nelson.

Le rapport souligne aussi qu’aucune nouvelle maladie n’a été reconnue par la CNESST depuis 1985 et qu’aucun plan d’action n’est prévu pour les troubles musculo-squelettiques qui représentent pourtant un pourcentage important des lésions.

« La CNESST doit agir sans tarder sur la question de la santé psychologique qui est un nouveau fléau partout dans le réseau », conclut Carolle Dubé, présidente de l’APTS.