Formation générale au cégep : évitons le nivellement par le bas

À la suite des propos tenus en début de semaine par le ministre de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur, M. Jean-François Roberge, quant à une éventuelle modernisation de la formation générale dans les cégeps, la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQCSN) tient à rappeler l’importance de défendre une vision large de la réussite éducative qui englobe l’ensemble du développement de la personne et qui ne se réduit pas à une approche comptable axée strictement sur le taux de diplomation.

Certains propos tenus dans les médias cette semaine laissent entendre qu’il faut « moderniser » et rendre plus « attrayante » la formation générale pour augmenter le taux de diplomation, en particulier les cours de français et de philosophie. « Il s’agit d’une équation simpliste sans fondement qui ressemble à s’y méprendre à du nivellement par le bas : les établissements collégiaux appartiennent à l’enseignement supérieur qui suppose une complexité des savoirs, qu’on se destine au milieu du travail ou aux études universitaires. », affirme Caroline Quesnel, présidente de la FNEEQCSN.

La formation générale fournit précisément un socle commun de connaissances et d’aptitudes qui préparent à la citoyenneté : il s’agit d’un apport considérable au développement de la personne qui enrichit considérablement l’ensemble de la société québécoise. « La formation générale est incontournable pour mener à la réussite éducative puisqu’elle forme des citoyennes et des citoyens outillés de façon assez large et durable pour comprendre la société dans laquelle ils vivent et être en mesure d’y contribuer et de s’adapter aux changements. », explique Yves de Repentigny, vice-président responsable du regroupement cégep de la FNEEQCSN.

Les enseignantes et les enseignants des cégeps, experts disciplinaires et pédagogiques, sont au cœur des processus de révision, d’implantation et d’évaluation des programmes et la responsabilité de la qualité de l’enseignement leur incombe. « Les enseignantes et les enseignants ne sont pas déconnectés de la société et la question de la mise à jour de la formation fait partie de leur quotidien. Leur expertise ainsi que l’autonomie professionnelle dont ils jouissent leur offrent la latitude nécessaire pour rendre les cours plus ” attrayants ” à l’intérieur des balises ministérielles. Présenter les cours comme des entités figées, donc désuètes, c’est méconnaître le dynamisme de la vie pédagogique enseignante. », conclut Yves de Repentigny.

Les organisations syndicales saluent la décision du gouvernement fédéral de rétablir le tribunal tripartite de contestation de l’assurance-emploi

Les organisations syndicales FTQ, CSN, CSQ et CSD applaudissent la décision du gouvernement fédéral de remettre sur les rails le tribunal tripartite d’appel de l’assurance-emploi pour 2021. Ce tribunal, rappelons-le, avait été aboli par l’ancien gouvernement conservateur par pure idéologie. Sur ce tribunal décisionnel tripartite, maintenant appelé Commissions d’appel de l’assurance-emploi, siègeront des représentants du gouvernement, des employeurs et des organisations syndicales.

Dans un rapport publié en 2017, la firme KPMG, chargée d’évaluer le travail du Tribunal de la sécurité sociale (TSS) des conservateurs, avait conclu à l’inefficacité de ce dernier quant aux délais d’attente, à l’équité, à la transparence, à l’accessibilité et à la protection des chômeurs et chômeuses, en plus d’être plus couteux que l’ancien système.

« Face à ce constat d’échec, il devenait plus qu’important que l’actuel gouvernement agisse positivement afin de permettre aux travailleuses et aux travailleurs ayant perdu leur emploi d’être enfin traités de façon équitable, avec justice et respect, même si nous aurions préféré que cette nouvelle réforme soit effective plus rapidement », déclare le secrétaire général de la FTQ, Serge Cadieux.

« La CSN partage l’avis de la FTQ et aurait souhaité que l’on redonne une voix aux travailleuses et aux travailleurs plus rapidement. Toujours sur la question de l’assurance-emploi, la CSN tient à rappeler que l’important problème du “trou noir” n’est toujours pas réglé, ce qui prive des milliers de personnes de prestations dans certaines régions », soutient Jean Lacharité, vice-président de la CSN.

« Rappelons que le régime d’assurance-emploi est financé à 100 % par les employés et les employeurs, poursuit Luc Beauregard, vice-président de la CSQ. Il est donc souhaitable que les représentants de ces derniers soient impliqués dans les décisions et puissent être directement informés de l’évolution des problématiques liés à l’application du régime. De plus, la participation de représentants du milieu assure que la réalité de chaque région soit prise en compte. »

« La décision de ramener les tribunaux d’appel tripartites ne tombe pas du ciel, elle survient après une intense campagne des centrales syndicales et des groupes de femmes et de défense des chômeurs en vue de réformer le Tribunal de la sécurité sociale pour que les personnes en chômage qui vont en appel d’une décision en matière d’assurance-emploi retrouvent une instance plus conviviale, où ils sont entendus par des membres de la communauté issus des parties prenantes du régime d’assurance-emploi, et non par des personnes dont la nomination dépend de leur allégeance politique. C’est une victoire pour les chômeurs et les chômeuses », conclut le président de la CSD, Luc Vachon.

Source : FTQ, CSN, CSQ, CSD

Le Regroupement Les Sages-femmes du Québec répond aux propos de Me Marc Boulanger

Le Regroupement tient à rectifier certains des propos énoncés par l’avocat Marc Boulanger dans l’article « Mort d’un bébé impliquant une sage-femme » paru dans le Journal de Québec le samedi 17 août. Nous tenons tout d’abord à envoyer toutes nos sympathies à la famille dans cette épreuve difficile. Les circonstances entourant le décès de l’enfant étant encore inconnues, nous ne commenterons point la situation tant que l’enquête suit son cours.

Nous ne pouvons toutefois passer sous silence la déclaration de Me Boulanger qui remettait en question la compétence et l’existence des sages-femmes. « Les femmes et les familles du Québec ont fait le choix de se doter d’un réseau de professionnelles de la santé pour les accompagner dans la naissance de leur enfant, et ce, depuis l’entrée en vigueur de la Loi sur les sages-femmes en 1999 », a souligné Josyane Giroux, sage-femme et vice-présidente du Regroupement. « Loin de découler d’un agenda politique, notre profession fut légalisée il y a maintenant 20 ans en réponse aux demandes de la population. » a-t-elle ajouté.

« En remettant en doute la compétence des sages-femmes, Me Boulanger questionne la capacité des femmes et personnes à faire un libre choix sur le suivi de leur maternité », a affirmé Ginette Langlois, présidente de la Fédération des professionnèles – CSN. « Il ne s’agit pas d’une profession marginale : les sages-femmes font partie intégrante de notre réseau de la santé et leurs services sont couverts par la RAMQ. » a soutenu Mme Langlois.

« Qui plus est, le Québec accuse un important retard dans l’accessibilité de ces services pour l’ensemble des familles québécoises, avec plusieurs régions non desservies. Les sages-femmes assurent 4% des suivis de grossesses et près de 3 000 naissances par année (contre respectivement 17% des suivis et 23 000 naissances en Ontario). » ajoute Mounia Amine, sage-femme et présidente du Regroupement.

« La profession de sage-femme continue de faire les frais de la méconnaissance populaire dont témoigne Me Boulanger. Alors que la sécurité du suivi avec sage-femme n’est plus à démontrer, de tels propos ne peuvent plus être tolérés. Il est essentiel que notre pratique soit mieux connue du grand public et des professionnels pour que ce choix légitime cesse d’être questionné » s’indigne Mme Amine.

À propos
Le Regroupement Les Sages-Femmes du Québec (RSFQ) est l’association professionnelle des 230 sages-femmes du Québec. Les sages-femmes sont des professionnelles de la santé reconnues par le ministère de la Santé et des Services sociaux. Elles suivent une formation universitaire rigoureuse de plus de quatre années et doivent être membres de leur ordre professionnel pour pratiquer. Elles offrent un suivi de périnatalité du début de la grossesse jusqu’à six semaines après l’accouchement.

Groupe Capitales Médias : le modèle coopératif proposé comme outil de relance

À la suite de l’annonce de la faillite du Groupe Capitales Médias, les syndicats CSN des quotidiens régionaux se montrent intéressés à participer financièrement à la relance des opérations de ces médias écrits.

« C’est une très triste journée pour les médias d’information, pour leurs artisans, mais également pour l’ensemble de la population, particulièrement en région. Il y a longtemps que nous tirons la sonnette d’alarme au sujet de la crise qui sévit dans le secteur de la presse écrite, affirme la présidente de la Fédération nationale des communications (FNC-CSN), Pascale St-Onge. Craignant que des journaux puissent fermer, nous avons travaillé sur différents scénarios afin d’en assurer leur survie. L’un des scénarios qui nous semblent porteurs d’avenir serait de constituer une coopérative de travailleuses et de travailleurs de l’information qui deviendrait actionnaire des quotidiens du Groupe Capitales Médias, en partenariat avec d’éventuels investisseurs. C’est en ce sens que nous consulterons l’ensemble des membres des syndicats concernés au cours des prochains jours. »

La présidente de la FNC-CSN tient à saluer la réponse du gouvernement du Québec, dont le prêt temporaire assurera le maintien des opérations des six quotidiens. « Il est primordial, à très court terme, que les quotidiens continuent d’être publiés d’ici à ce que l’on trouve une solution globale pour assurer la pérennité de ces médias. Voilà pourquoi nous travaillerons d’arrache-pied avec différents partenaires pour développer un modèle d’affaires qui permettra aux six quotidiens et à leurs artisans de continuer d’offrir à la population une information diversifiée et de qualité. »

La FNC-CSN sera présente lors de la commission parlementaire sur l’avenir des médias au Québec, lundi prochain, afin de présenter ses recommandations visant un meilleur soutien financier des différents médias d’information.

Financement des cégeps : un pas dans la bonne direction, malgré quelques inquiétudes

La CSN accueille favorablement la hausse de l’enveloppe liée aux activités pédagogiques pour les plus petits collèges qui doivent composer avec une baisse de l’effectif étudiant. La centrale syndicale s’inquiète toutefois que les modifications au mode de financement des cégeps annoncées par le ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur (MEES) se fassent au détriment des cégeps de grande taille, qui pourraient se voir imposer une diminution de leur financement. Les cégeps de taille moyenne, qui font aussi face à une baisse de l’effectif étudiant, particulièrement en région, n’ont droit, quant à eux, à aucun financement supplémentaire.

« Quelle que soit la taille de l’établissement, aucun cégep ne nage dans le luxe, surtout après plusieurs années de sous-financement. L’un des principes qui doivent guider le mode de financement est celui de ne pas contribuer à la concurrence entre les établissements, mais plutôt à la consolidation et à la cohérence du réseau collégial sur tout le territoire québécois. Cette préoccupation semble absente des choix politiques actuels », soutient Yves de Repentigny, vice-président de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQCSN).

La Fédération des employées et employés des services publics (FEESPCSN), qui représente la majorité des employé-es de soutien du réseau collégial, se réjouit d’une plus grande stabilisation du financement des cégeps en région. « Il s’agit effectivement d’un pas dans la bonne direction, particulièrement pour les cégeps de petite taille, affirme Martin Ménard, président du Secteur soutien cégeps de la FEESPCSN. Nous souhaitons toutefois que ce financement soit récurrent pour les années à venir afin d’assurer la pérennité des services aux étudiants, et ce, pour l’ensemble du réseau collégial, peu importe la taille des établissements. »

Enfin, la FNEEQCSN dénonce que le Ministère octroie à la Fédération des cégeps une somme de 1,9 M$ pour des bourses étudiantes permettant ainsi à cet organisme patronal de déterminer seul les moyens de favoriser la réussite ou les critères d’attribution d’une bourse. Pour Yves de Repentigny, ce travail doit se faire avec le concours incontournable de l’expertise enseignante.

La consigne est la seule solution éprouvée

On parle beaucoup, ces derniers temps, de la nécessité de réduire l’utilisation des contenants de plastique à usage unique, comme les bouteilles d’eau. Or, ne pas recycler adéquatement des bouteilles de verre n’est pas plus cohérent d’un point de vue environnemental et économique.

Considérant la situation de la collecte du verre au Québec, un grand volume de bouteilles consignées doit être importé d’États américains voisins avant que celles-ci soient recyclées. Pourquoi, alors, ne pas étendre la consigne en sol québécois, quand ce mode de collecte permet même à nos voisins de nous expédier leurs bouteilles?

Il faut aussi promouvoir la consigne sur les bouteilles de bière à remplissage multiple qui sont malheureusement en déclin.

Ces demandes font partie du message de la CSN et du Syndicat des employé-es de magasin et de bureau de la SAQ (SEMB-SAQ-CSN) qui se présentent aujourd’hui devant la Commission des transports et de l’environnement qui mène des consultations sur les enjeux de recyclage et de valorisation locale du verre.

« Le verre de la collecte sélective est trop souvent acheminé aux sites d’enfouissement. Même lorsqu’il est acheminé à des fins de recyclage, il s’agit de procédés où l’usage du verre recyclé a une valeur moindre sur le plan environnemental et économique que lors de son usage initial. Il est grand temps de passer à l’action ! », lance Alexandre Joly, vice-président du SEMB-SAQ-CSN. Depuis 1992, ce syndicat demande l’instauration d’une consigne sur les bouteilles de vin et de spiritueux pour assurer un plus grand recyclage. Le syndicat affirme par ailleurs que la SAQ peut jouer un rôle pour récupérer les bouteilles consignées.

Dans leur mémoire, la CSN et le SEMB soutiennent, études à l’appui, que la consigne sur les bouteilles de vins et spiritueux représente un choix plus économique que la collecte sélective qui suppose, dans bien des cas, que des frais pour l’enfouissement s’ajoutent à la facture du tri initial.

« Aucune des études effectuées jusqu’à maintenant n’a démontré que la collecte sélective est plus avantageuse économiquement que la consigne », explique Alexandre Joly, qui précise qu’un des problèmes du recyclage est le taux de 20 % à 30 % d’impuretés dans le verre issu de la collecte sélective. La consigne permettrait par ailleurs de récupérer des bouteilles en provenance des restaurants et institutions qui ne participent pas à la collecte sélective en ce moment.

De plus, même si des solutions ont récemment été annoncées pour permettre le recyclage du verre par le biais de la collecte sélective, les résultats tangibles et économiquement viables ne sont pas encore au rendez-vous. Rejeter d’emblée l’option de la consigne s’avérerait donc imprudent.

L’usage unique de la canette de bière

Dans le secteur de la bière, le contenant à usage unique en aluminium est malheureusement en pleine progression. La part de marché de la bonne vieille bouteille brune a d’ailleurs baissé de 85 % à seulement 26 % de 2011 à 2017. Or, cette bouteille de verre consignée représente également le choix le plus avantageux du point de vue environnemental et économique pour ce secteur. Une des raisons qui explique cela est que plus de 95 % des bouteilles de bière consignées sont récupérées contre seulement 70 % pour les contenants à remplissage unique.

« Nous déplorons la fin des quotas et des amendes aux brasseurs qui visaient à limiter à 37,5 % la proportion de contenants à usage unique dans cette industrie », affirme Pierre Patry, trésorier de la CSN et porte-parole environnemental de la centrale syndicale.

Vision d’ensemble requise

« La crise que vit le secteur du recyclage concerne non seulement le verre, mais aussi le papier et le plastique, et on doit collectivement dégager des solutions globales », insiste Pierre Patry. Ce dernier propose par ailleurs au gouvernement de moderniser le secteur dans son ensemble de façon à minimiser l’enfouissement dans le contexte plus difficile de la fermeture du marché chinois.

« Le gouvernement du Québec, en collaboration avec les organismes municipaux, doit agir sur un ensemble de fronts pour modifier en profondeur ses propres pratiques, celles des acteurs de l’industrie et celles des citoyennes et des citoyens en général », ajoute Pierre Patry.

Emplois décents

La CSN demande la mise en place d’un chantier important visant la valorisation du travail dans les centres de tri par la formation et l’amélioration des conditions de travail.

La qualité des emplois dans le secteur du recyclage est trop souvent négligée et on doit s’attaquer à cet enjeu fondamental. « Les employé-es des centres de tri, par exemple, doivent améliorer leurs conditions de travail qui comportent encore de trop nombreux risques pour la santé », conlut Pierre Patry.

La CSN-Construction réclame la tenue d’une consultation de l’ensemble des travailleuses et travailleurs du Québec

À la suite de la décision du Tribunal administratif du travail (TAT) relative à la mobilité des salarié-es dans l’industrie de la construction, la CSN-Construction tient à rappeler sa position historique en faveur de la priorité d’embauche sur une base régionale afin de protéger les emplois en région, et réclame du même souffle une consultation de l’ensemble des 191 000 travailleuses et des travailleurs de l’industrie sur cet enjeu névralgique en vue des négociations de 2021.

« La décision qui vient d’être rendue par le juge Gagnon rend inconstitutionnels les articles de loi priorisant l’embauche régionale et renvoie les parties négocier les clauses de mobilité de la main-d’œuvre dans leurs conventions collectives », a déclaré Pierre Brassard, président de la CSN-Construction. « Nous devons convoquer dès maintenant l’ensemble des 191 000 travailleuses et travailleurs de l’industrie de la construction, toutes allégeances syndicales confondues, afin de connaître leur point de vue sur cet enjeu crucial et négocier en conséquence. Nous ne pouvons pas nous permettre d’attendre l’issue d’une éventuelle contestation judiciaire, dont la décision nous reporterait aux calendes grecques, avant d’agir », a-t-il poursuivi.

« En tant que représentants des travailleuses et travailleurs de la construction, il est de notre devoir de consulter les 191 000 travailleuses et travailleurs de l’industrie de la construction par rapport au mandat qu’ils souhaitent donner à leurs comités de négociation en vue du renouvellement des conventions collectives provinciales d’ici 2021. S’il faut louer le Stade olympique ou le Centre Vidéotron pour réunir et consulter l’ensemble des travailleuses et travailleurs de la construction, on le fera. Mais le temps presse et on ne peut pas attendre à la veille du renouvellement des conventions collectives pour agir », a conclu M. Brassard.

La CSN-Construction rappelle cependant qu’en dépit de l’application éventuelle du jugement quant à la mobilité des salarié-es, l’obligation, pour l’employeur, d’appliquer les clauses des conventions collectives concernant la mobilité de la main-d’œuvre demeurent.

Rappelons que la décision rendue par le juge Gagnon le 9 août dernier déclare invalides et inopérants les articles 35 et 38 du Règlement sur I’embauche et la mobilité des salariés dans I’industrie de la construction. Le juge Gagnon renvoie aux parties l’obligation de négocier l’encadrement des clauses de mobilités de main-d’œuvre dans les conventions collectives de l’industrie de la construction.

La grève à la TÉLUQ prend fin

Réunis en assemblée générale hier soir, les membres du Syndicat des tuteurs et tutrices de la Télé-Université-CSN (STTTU-CSN) ont adopté, dans une proportion de 62%, la recommandation du conciliateur survenue le 10 juillet dernier. Ceci met donc fin à la grève générale illimitée déclenchée le 28 janvier 2019.

Le règlement négocié en présence d’un conciliateur du ministère du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale vient encadrer plusieurs enjeux cruciaux, dont la rémunération et la sous-traitance. Il établit également des balises protégeant les emplois des tuteurs et des tutrices.  Finalement, le règlement met fin à tous les litiges en cours dans le dossier.

Les négociations entre le STTTU-CSN et la Télé-Université durent depuis plus de deux ans, alors que la convention collective est échue depuis décembre 2016. Tout au long des négociations, le syndicat a dû faire face à un employeur exigeant et peu flexible, ce qui a mené au plus long conflit du monde de l’enseignement au Québec. Les membres du Syndicat des tuteurs et tutrices de la Télé-Université-CSN ont mené, au cours des derniers mois, une mobilisation exemplaire. Ayant toutefois à cœur l’avenir de la TÉLUQ, ils ont souhaité ne pas mettre davantage en péril le parcours de leurs étudiantes et étudiants.

La nouvelle convention collective prendra fin en 2024.

La CSN rend hommage à Laurent McCutcheon décédé cette semaine

La CSN est très peinée d’apprendre que l’infatigable Laurent McCutcheon nous a quittés ce jeudi 4 juillet. Militant de la première heure pour les droits des personnes LGBT+ au Québec, il a inspiré et épaulé le travail de nombreux membres de la CSN qui ont milité dans nos comités LGBT+ régionaux et confédéral.

Le responsable du comité LGBT+ du Conseil central du Montréal métropolitain–CSN, Donald Picotte, a d’ailleurs déclaré : « On lui doit beaucoup dans la communauté. Pour moi, Laurent est une inspiration, car c’est lui qui m’a poussé à devenir le militant que je suis ». D’autres militantes du comité confédéral ont exprimé leur tristesse face au départ de ce « grand militant ».

Laurent McCutcheon au défilé de la fierté
Photo : Fonds Diversité sexuelle – Laurent McCutcheon

Laurent a été l’instigateur d’un grand nombre d’organismes et d’événements importants. Il a notamment présidé le service d’aide téléphonique Gai Écoute (aujourd’hui Interligne) pendant 22 ans. Il a aussi amorcé la mise en place de la Coalition québécoise pour la reconnaissance des conjoints et conjointes de même sexe, à laquelle la CSN a participé activement. À cette époque, la CSN militait pour la reconnaissance des conjoints de même sexe dans les conventions collectives, particulièrement à des fins d’assurance collective. Ces efforts ont mené à l’adoption d’une loi innovatrice sur l’union civile, en juin 1999. La vice-présidente de la CSN, Véronique De Sève, a tenu à rendre hommage à ce militant exemplaire. « Laurent a été l’un des principaux artisans de la plateforme de revendications de cette époque. Sans lui et son action visionnaire, il aurait été plus difficile pour les syndicats de faire valoir leurs demandes auprès des employeurs. Dans les dernières années, il a aussi alerté tout le monde de la réalité des personnes âgées qui ne veulent pas retourner dans le placard quand elles doivent aller vivre en résidence ou en CHSLD. Le sort des aînés LGBT+ lui tenait à cœur. »

D’abord responsable de l’action sociopolitique à la Table de concertation des gais et lesbiennes du Québec, Laurent McCutcheon a mis sur pied en 2000 la Fondation Émergence à laquelle la CSN a toujours été étroitement associée. Il a consacré les dernières années de sa vie à l’élaboration de la Charte de la bientraitance envers les personnes aînées LGBT et du programme Vieillir dans la dignité. C’est aussi Laurent qui est à l’origine de la Journée mondiale contre l’homophobie et la transphobie du 17 mai, dans sa version nationale. Cette journée est maintenant soulignée chaque année partout dans le monde. La CSN la souligne également tous les ans par la levée d’un drapeau aux couleurs de l’arc-en-ciel devant son édifice de Montréal ainsi qu’en région.

Les centrales syndicales réclament des correctifs à la nouvelle structure salariale du secteur public

Depuis plusieurs mois, les centrales syndicales – CSN, CSQ et FTQ – sollicitent le Secrétariat du Conseil du trésor ainsi que les comités patronaux de négociation de la santé et des services sociaux, des commissions scolaires et du collégial afin de résoudre la problématique de non-reconnaissance de l’expérience. Or, ceux-ci ont indiqué la semaine dernière qu’ils mettaient fin aux discussions sur cette problématique vécue par plusieurs dizaines de milliers de travailleuses et de travailleurs des services publics. Pour les organisations syndicales, cette attitude de fermeture est inacceptable.

« Le personnel des services publics s’engage chaque jour corps et âme afin d’accomplir sa mission. Chacun de ces jours travaillés compte pour le bien-être, l’apprentissage et l’épanouissement des personnes dont elles et ils s’occupent. Chacun de ces jours travaillés compte dans l’état de santé physique et psychologique des personnes salariées. Il n’est pas normal que chacun de ces jours ne compte pas dans le calcul de leur expérience! », explique la
vice-présidente de la Confédération des syndicats nationaux, Caroline Senneville.

Rappelons que, le 2 avril dernier, les salariées et salariés des services publics ont été intégrés à une nouvelle structure salariale, à un échelon où le salaire est égal ou immédiatement supérieur. Cette règle d’intégration vient rompre le lien entre les années d’expérience accumulées et le classement dans les nouvelles échelles. Par exemple, tous les préposés aux bénéficiaires et les secrétaires en commissions scolaires d’expérience ont reculé d’un échelon et ne sont plus au sommet de leur échelle salariale. Dans certains cas, comme les appariteurs, les techniciens en orthèse-prothèse ou les surveillants en établissement, le recul a été de quatre ou cinq échelons. Cette non-reconnaissance de la pleine expérience limite les augmentations salariales pour plusieurs titres d’emploi. La situation est d’autant plus frustrante qu’une nouvelle personne embauchée après le 2 avril verrait son expérience reconnue et pourrait dépasser les salariées et salariés plus anciens dans l’échelle.

« À la toute fin de la dernière négociation, alors que l’on constatait les impacts potentiels de l’intégration à la nouvelle structure salariale, nous avions convenu de mettre en place un comité pour trouver des solutions à ces situations. Or, la semaine dernière, le Conseil du trésor nous a claqué la porte au nez. C’est très irrespectueux et démotivant pour les dizaines de milliers de personnes salariées qui voient toutes leurs années d’engagement dans les services publics oubliées. On devrait pourtant valoriser l’expérience acquise! », lance la présidente de la Centrale des syndicats du Québec, Sonia Ethier.

Les centrales syndicales ont aussi tenu à mentionner que plusieurs employeurs locaux, notamment la Commission scolaire de Montréal (CSDM), ont interpelé directement les ministres responsables ou les comités patronaux de négociation afin de leur faire part de leurs inquiétudes quant aux impacts négatifs de cette problématique sur l’attraction et la rétention du personnel.

« On le sait, c’est déjà un grand défi actuellement pour les réseaux de combler leurs besoins de main-d’œuvre. Dans ce contexte, il est extrêmement contre-productif pour le Conseil du trésor d’adopter une posture rigide qui a pour effet de nier l’expérience acquise par les travailleuses et les travailleurs. Il faut que la partie patronale saisisse l’occasion de corriger ces problèmes. Nous sommes en mode solutions. Par ailleurs, contrairement à ce que prétend le Conseil du trésor, la reconnaissance de l’expérience des salariés dans ce dossier ne doit pas être un enjeu de la prochaine négociation dans le secteur public. », conclut le président de la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec, Daniel Boyer.

Ensemble, les centrales syndicales représentent plus de 305 000 travailleuses et travailleurs de l’État québécois.

Viaction Assurance s’associe au Camp Vol d’été Leucan-CSN

Depuis 2017, Viaction Assurance a décidé de s’associer à la cause qu’embrasse la CSN depuis maintenant 23 ans, le Camp Vol d’été LeucanCSN. Pour les familles avec un enfant atteint de cancer, ce camp est une opportunité de profiter de vraies vacances, d’oublier ne serait-ce qu’un instant la maladie. Il est adapté à leur réalité et à leurs besoins en offrant sur place une équipe médicale présente durant toute la durée du camp.

Jean Lacharité (2e vice-président, CSN), Suzie Mailloux (Conseillère, campagnes annuelles et dons majeurs, Leucan), Paola Sarti (gestionnaire, Stratégies Marketing, Viaction Assurance),  Janvier Cliche (président du C.A., Viaction Assurance) et Pierre-Paul Cournoyer (directeur général, Viaction Assurance)

Depuis avril 2017, pour chaque police d’assurance « Protection Jeunesse » vendue, Viaction Assurance a versé 50 $ au Camp Vol d’été LeucanCSN. La police devait rester en vigueur un minimum de 1 an. En avril dernier, c’est un montant total de 3 350 $ qui a été remis pour soutenir le Camp. La promotion continue. N’hésitez pas à visiter leur site Web pour tous les détails.

La CSN est très fière de l’implication de son partenaire et Leucan les remercie chaleureusement.

La CSN contestera les modifications imposées par Québec

La CSN entend déposer un recours en Cour supérieure afin de contester certaines modifications entraînées par l’adoption du projet de loi 10 par l’Assemblée nationale en avril dernier.

Rappelons qu’en mai 2018, la Cour suprême avait invalidé certains articles de la Loi sur l’équité salariale et forcé le gouvernement du Québec à la modifier. Le plus haut tribunal du pays avait statué que les correctifs salariaux doivent être rétroactifs au moment où une discrimination est apparue – par l’entremise d’une modification aux tâches ou aux exigences d’un titre d’emploi, par exemple – plutôt qu’au moment où le maintien de l’équité est effectué, un exercice obligatoire à tous les cinq ans. 

En introduisant une mesure d’exception pour les plaintes déjà déposées ou initiées au moment de la sanction de la loi, le gouvernement discrimine les salariées visées par le jugement de la Cour suprême en les privant d’ajustements salariaux, estime la centrale syndicale.

La vice-présidente de la CSN, Caroline Senneville, rappelle qu’en tant que plus grand employeur du Québec, le gouvernement est lui-même assujetti à sa propre loi sur l’équité. « L’exercice de maintien de l’équité salariale du secteur public réalisé en 2010 a été l’objet de milliers de plaintes le contestant, tout comme l’exercice de 2015, par ailleurs. Aucune entente n’a été possible avec le Conseil du trésor pour régler ces litiges. La Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité au travail (CNESST) n’a toujours pas rendu une décision sur ces plaintes. En adoptant le projet de loi 10, le gouvernement privera des milliers de femmes d’ajustements salariaux rétroactifs auxquels elles devraient avoir droit. Cette mesure d’exception s’appliquera tout autant aux employeurs du secteur privé. En adoptant cette loi, le gouvernement est, en quelque sorte, venu cautionner leur laxisme des dernières années. »

D’autres éléments de la loi seront également contestés, notamment en ce qui a trait au regroupement des plaintes. « Il arrive que différentes organisations déposent des plaintes de maintien de même nature. Dans un souci de faciliter le processus de conciliation, la CNESST peut demander aux parties plaignantes de regrouper ces plaintes afin d’en arriver à une entente avec l’employeur. Ce regroupement s’est toujours fait sur une base volontaire. Or, le projet de loi adopté permettra à la CNESST de regrouper l’ensemble des plaintes, et ce, sans l’aval des organisations les ayant déposées. Si, par le processus de conciliation, l’employeur et les organisations représentant une majorité de salariées visées en arrivaient à une entente, cela aurait pour effet de disposer de l’ensemble des plaintes. Cette disposition nous préoccupe grandement, puisqu’il y en va du droit des salariées d’être pleinement entendues et de leur liberté d’association », déplore Caroline Senneville. 

Présente tant dans les secteurs public que privé, la CSN regroupe 300 000 travailleuses et travailleurs, et ce, dans l’ensemble des régions du Québec.

La CNESST doit intervenir sans tarder dans le réseau de la santé et des services sociaux

Lors d’une rencontre avec la présidente du conseil d’administration et chef de la direction de la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST), Madame Manuelle Oudar, des représentantes des principales organisations syndicales représentant près de 300 000 travailleuses et travailleurs œuvrant dans le secteur de la santé et des services sociaux ont fait valoir que la crise qui sévit actuellement dans le réseau commandait une intervention plus ferme et rapide de la part de la CNESST, qui doit pleinement jouer son rôle, notamment en matière de santé psychologique.

Les représentantes ont demandé à la CNESST d’utiliser pleinement ses pouvoirs afin que l’intégralité des mécanismes de prévention qui existent soit déployée dès maintenant dans le réseau. Il s’agit d’une condition sine qua non pour que le secteur de la santé, un secteur particulièrement vaste et complexe, parvienne à prendre en charge efficacement la prévention.

La CNESST doit se faire la gardienne du principe de paritarisme, et ce, à toutes les étapes de la prévention. Actuellement, cette dimension pose problème dans le réseau. Un réel paritarisme implique notamment un accès à toutes les informations qui sont nécessaires pour conduire efficacement les actions en prévention. Le tout ne peut pas être laissé à la volonté de chacun dans le réseau. La CNESST doit aussi exiger du réseau une organisation de la prévention décentralisée, seul moyen de détecter efficacement les risques dans les milieux de travail, dans la perspective de les éliminer à la source.

Enfin, des interventions plus rapides et plus soutenues en inspection sont demandées de la part de la CNESST, incluant en santé psychologique. À cet égard, des inquiétudes ont été soulevées relativement aux ressources dont dispose l’organisme pour procéder aux inspections nécessaires dans ce secteur.

« La crise actuelle, qui perdure depuis des années, commande que la CNESST exerce un fort contrôle externe sur le réseau. Il faut s’assurer que la prévention soit efficace et qu’elle donne des résultats. Bien que la réception de nos représentations par Mme Oudar nous semble positive, nous demeurerons en attente de mesures concrètes, à être prise très rapidement de la part de la CNESST », concluent d’une même voix les représentantes des organisations syndicales.

Hommage à Garnotte

Ayant passé près de 10 ans en tant que caricaturiste de la CSN, Garnotte a récemment annoncé qu’il remisait ses crayons. La CSN tient à lui rendre hommage pour tant d’années de satire sociale et politique par cette sélection de croquis qu’il a commis pour la confédération. 

La FP-CSN salue l’intention du ministre Boulet

La Fédération des professionnèles de la CSN (FP-CSN) salue l’intention du ministre du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale, Jean Boulet, de faire reconnaître les maladies psychologiques liées au travail, de façon à ce qu’elles soient reconnues et indemnisées plus facilement. Elle invite également le ministre à aller plus loin.

« Il est temps que le législateur se penche sur cette problématique du travail qui est trop souvent sous-estimé et même ignoré, estime Danny Roy, vice-président de la FP-CSN. Les problématiques de santé psychologique sont multifactorielles, mais nous savons que les projets d’organisation du travail, qui ont intensifié la charge de travail avec l’appui des employeurs, doivent aussi faire partie de la réflexion. » Depuis des années, les syndicats de la fédération travaillent à faire reconnaître les problématiques de santé psychologique puisqu’elles affectent fortement les professionnels et techniciens œuvrant tant au sein du secteur public que privé.

En effet, les employeurs devront donc se pencher davantage sur la prévention et surtout ne plus encourager des pratiques qui rendent les milieux de travail toxiques. Les propos du ministre révélés dans Le Soleil sont donc un pas dans la bonne direction, mais il ne faut pas perdre de vue la source du problème. 

La surcharge de travail et la charge mentale, qui découlent souvent d’une perte d’autonomie professionnelle par une uniformisation du travail, d’une augmentation des tâches administratives, d’une obligation de performance et d’un manque d’effectifs doivent donc devenir une priorité. 

C’est d’ailleurs ce que compte faire la Fédération des professionnèles lors de la prochaine ronde de négociation du secteur public, en invitant le gouvernement à traiter ces problèmes criants auprès des intervenants professionnels et techniciens du réseau de la santé et des services sociaux.

Un appel d’offres pour remplacer des grévistes

Choqués et indignés par la décision de l’Université Téluq de lancer un appel d’offres pour obtenir les services de correcteurs externes qui feront une partie du travail des tutrices et des tuteurs en grève générale depuis le 28 janvier, les délégué-es au Congrès du Conseil central du Montréal métropolitain manifestent ce midi devant les bureaux du premier ministre pour réclamer son intervention.

« C’est un geste désespéré de la part d’un employeur s’acharnant à tenter de briser un syndicat, et maintenant de briser une grève, plutôt qu’à négocier avec ses enseignants. C’est plutôt incongru et scandaleux de la part d’un établissement d’enseignement public de cette envergure, surtout après des représailles envers la présidente pour ses activités syndicales. Le premier ministre devrait mettre tout son poids pour mettre fin à cette dérive de la direction. La majorité des étudiants de la TÉLUQ sont sur le marché du travail, ce sont nos membres syndiqués, ils ne méritent pas d’être privés de l’expertise des tuteurs et tutrices », souligne Jean Lortie, secrétaire général de la Confédération des syndicats nationaux (CSN).

Une impression de déjà-vu
Après le transfert en 2017 de l’encadrement d’étudiant-es à une entreprise privée, l’Institut Matci, , c’est un peu comme le jour de la marmotte. L’université tente à nouveau de sous-traiter le travail des tutrices et tuteurs. « C’est aberrant ! Ce sont des personnes non employées par la TÉLUQ, n’ayant ni la formation ni l’expérience des tutrices et des tuteurs, qui détermineront si ces étudiant-e-s obtiennent ou non leur diplôme. Encore une fois, quelle sera la valeur de ce diplôme ? » questionne Richard Bousquet, vice-président et responsable du regroupement université de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN).
Bien que le geste posé par l’université suscite la colère et l’indignation chez les délégué-es au Congrès, elle leur inspire aussi la solidarité. « En participant à cette manifestation nous clamons notre appui aux revendications des tutrices et des tuteurs de la TÉLUQ et à la lutte qu’ils mènent pour le maintien de la qualité de l’encadrement à la TÉLUQ et la préservation de leurs emplois », de mentionner Dominique Daigneault, présidente du Conseil central du Montréal métropolitain.

La TÉLUQ souhaite-t-elle réellement négocier ?
La question se pose de plus en plus. Le syndicat avait accepté une trêve médiatique en échange d’un blitz de négociation. L’objectif était de permettre aux étudiant-es de retrouver leur service d’encadrement et d’évaluation le plus tôt possible. « Pour toute réponse, la TÉLUQ a décidé de confier notre travail à d’autres, alors que nous sommes en grève depuis presque cinq mois. Il est temps que la direction cesse de se moquer de nous et agisse comme un employeur responsable », conclut Nancy Turgeon, présidente du Syndicat des tuteurs et tutrices de la Télé-université (STTTU-CSN).

La créativité des communications de la CSN mise à l’honneur par l’ACPS

La CSN et ses affiliés ont remporté cinq prix et deux mentions honorables lors de leur participation au gala annuel de l’Association canadienne pour la presse syndicale (ACPS), qui s’est tenu le 7 juin dernier, à Winnipeg.

En plus du travail du Service des communications de la CSN, l’ACPS a également reconnu la contribution militante de l’équipe du Syndicat des chargées et chargés de cours de l’Université du Québec en Outaouais–CSN, le seul syndicat de la CSN à être membre de l’association.

Le comité exécutif de la CSN tient à féliciter le SCCC-UQO ainsi que les équipes de travail de la CSN et leurs collaboratrices et collaborateurs qui ont contribué à la réalisation de ces projets remarquables.


Meilleure illustration ou infographique

Une sourde menace : le bruit en milieu de travail | Rachel Desjardins, Designer graphique de la CSN
Très fort choix de couleurs et un bon équilibre entre le visuel et l’information présents dans le texte. Les images alimentent profondément le sens.Juge de l'ACPS

Prix Katie-FitzRandolph pour la meilleure publication

Le point syndical, no. 2 – Consulter le numéro ou télécharger le PDF, produit par le Service des communications de la CSN
Le journal de la Confédération des syndicats nationaux a su bien capter l’attention de son lectorat, par l’entremise d’une très belle mise en page et d’un contenu fort, accessible et stimulant pour les membres et non-membres de la CSN. À l’occasion de l’élection provinciale qui s’est déroulée au Québec, Le Point syndical a bien su établir un pont entre les enjeux politiques et les enjeux syndicaux, de manière claire, nette et précise, même pour le non-­adepte ou le profane en matière politique. Le journal sait également bien faire le portrait des enjeux des divers secteurs que la CSN représente, ce qui lui permet d’atteindre un plus large lectorat. Ceci étant dit, mon coup de coeur a été l’extrait intitulé Une militante mordue de syndicalisme. C’est un entretien avec Mme Audrey Benoit, dont il est dit que « mère d’une fillette de deux ans, âgée de 30 ans, elle est à la tête d’un syndicat de près de 600 membres, le Syndicat des travailleuses et des travailleurs de PJC Entrepôt-CSN. Elle est présidente depuis tout juste un an et son syndicat est composé à 90 % d’hommes». Quel entretien remarquable et inspirant, pour toutes les personnes souhaitant (ou non) s’impliquer au sein de son syndicat.Juge de l'ACPS

Meilleur article d’opinion, de nouvelles ou dossier thématiques

Des morceaux de notre histoire populaire – Louis-Serge Houle, ancien Directeur du Service des communications de la CSN
Si nous étions pour documenter tous les aspects pertinents des mouvements luttant pour la justice et l’équité, l’histoire aurait plusieurs figurants, actrices et acteurs différents. Malheureusement, ça n’a pas toujours été le cas, d’où l’importance de documenter les enjeux, luttes et victoires de ces mouvements par nos propres moyens. Cela explique ma fascination et admiration pour le récit Des morceaux de notre histoire populaire, écrit par Louis-Serge Houle. Houle suit l’évolution des médias utilisés par la CSN au fil du temps, dans l’optique de pouvoir bien rapporter la participation syndicale dans de grands enjeux qui ont, et qui continuent de marquer l’histoire québécoise et canadienne. En passant d’un journal mensuel à hebdomadaire, pour ensuite devenir un journal bimensuel, puis pour continuer sous forme de magazine publié quatre fois par année, pour finalement devenir un tabloïd de 16 pages publié cinq fois par année, Le Point Syndical tel qu’on le connaît aujourd’hui est passé par plusieurs changements, afin de rejoindre un lectorat plus large et de continuer sur sa lancée au fil de l’évolution technologique.Juge de l'ACPS

Meilleur article d’opinion, de nouvelles ou dossier thématiques

Contribution militante

Serons-nous radicaux ou conciliants ? le livre de Nicolas Harvey, Vice-président au communications du SCCC-UQO–CSN
Bravo à Nicolas Harvey d’offrir à ses lectrices et lecteurs un historique approfondi du mouvement syndical des chargé-es de cours de l’UQO, à l’aide d’entretiens de plusieurs chargé-es de cours y ayant participé au fil des ans (membres fondatrices et fondateurs, membres élu-es, etc.). Ces témoignages offrent aux lectrices et lecteurs un aperçu de la réalité, des enjeux et des défis affrontés; choses qui est toujours d’actualité, par ailleurs, pour plusieurs chargé-es de cours d’autres institutions postsecondaires. Ce qui m’a le plus intrigué a été la présentation, au chapitre 3, de la situation vécue à Hull, endroit où l’on compte peu d’activistes radicaux, mais qui a pourtant connu et marqué les débuts de la CSN. Alors que Nicolas Harvey nous présente les difficultés rencontrées, on y retrouve aussi un thème récurrent: l’importance de la mobilisation.Juge de l'ACPS

Meilleure courte vidéo pour diffusion télévisée ou en ligne

En route vers le respect, une campagne du Secteur transport scolaire de la Fédération des employées et employés de services publics–CSN
Éloquente et éclairante, cette publicité vulgarise très bien l’équité salariale, qui est parfois difficile à expliquer, en montrant une femme qui conduit un autobus scolaire, mais qui, au lieu d’aller chercher des enfants, collecte des sacs de déchets. C’est drôle, et l’auditeur comprend en même temps très bien la nécessité d’un salaire équitable.Juge de l'ACPS

Mention honorable – Meilleur article d’opinion, de nouvelles ou dossier thématiques

Tous dans le même bateau – Mathieu Murphy-Perron, conseiller syndical au Service des communications de la CSN

Mention honorable – Meilleure infographie ou illustration

Contribution militante

La fondation du SCCC-UQO–CSN – Illustrations de Réal Godbout

Assurance médicaments : les centrales syndicales québécoises se réjouissent des recommandations du comité consultatif

La FTQ, la CSN et la CSQ se réjouissent des recommandations déposées au gouvernement fédéral aujourd’hui par le Comité consultatif sur la mise en œuvre d’un régime national d’assurance-médicaments. Ce dernier recommande à Ottawa de mettre en place, d’ici le 1er janvier 2022, un régime public et universel d’assurance médicaments, et ce, en collaboration avec les gouvernements provinciaux et territoriaux. Les centrales syndicales demandent que les partis politiques fédéraux s’engagent, en prévision de la prochaine campagne électorale, à mettre en œuvre les recommandations du comité consultatif dans les meilleurs délais.

« Le rapport est très clair, indique le président de la FTQ, Daniel Boyer. La mosaïque de régimes particuliers présents au Canada — plus de 100 qui sont publics, pas moins de 100 000 privés — a entraîné de profondes iniquités en termes d’accès aux médicaments. Beaucoup trop de Canadiennes et de Canadiens ne prennent pas les médicaments dont ils ont besoin, faute de moyens ou encore en raison de la faible couverture de leur régime d’assurance privé. La recommandation principale va exactement dans le sens de nos revendications : seul un régime entièrement public et universel pourrait mettre un terme à ces injustices et répondre aux valeurs canadiennes en matière d’universalité d’accès aux soins de santé. »

Pour le président de la CSN, Jacques Létourneau, il était tout à fait approprié que le comité présidé par le docteur Eric Hoskins reconnaisse qu’il y a un vaste consensus dans ce dossier. « C’est l’ensemble de la société canadienne qui sortira gagnante d’un tel projet. Le rapport le mentionne explicitement : la multitude de régimes d’assurance médicaments nous fait perdre un extraordinaire levier de négociation auprès des compagnies pharmaceutiques. Nous partageons l’esprit du rapport à l’effet que le modèle hybride québécois n’est pas la solution appropriée. Il n’est pas normal que le prix des médicaments au Canada soit l’un des plus élevés parmi les pays de l’OCDE. Encore une fois, les conclusions auxquelles arrivent les membres du comité sont limpides : c’est l’ensemble de la société canadienne, que ce soit les travailleuses et les travailleurs, les entreprises et les différents paliers de gouvernements qui économiseront des milliards quand ce régime sera mis en place. »

La présidente de la CSQ, Sonia Éthier, se réjouit que les travailleuses et les travailleurs puissent avoir un meilleur accès aux médicaments. « Les primes de nos assurances augmentent année après année, principalement en raison de l’explosion des coûts des médicaments, indique-t-elle. Le rapport reconnait ce que nos membres nous disent à tous les jours : à chaque renouvellement de leur plan d’assurance, constatant l’augmentation de leurs primes, ils cherchent tous les moyens pour amenuiser l’impact financier, parfois en devant réduire leur couverture. Au final, c’est l’accès aux médicaments qui écope, et donc l’état de santé des travailleuses et des travailleurs. De plus, en raison des coûts, environ 10 % de la population québécoise ne consomme pas les médicaments qu’on leur prescrit, faute de moyens. Il s’agit d’un véritable problème de santé publique qui a un impact négatif sur l’ensemble de notre réseau de la santé. »

Alors que la campagne électorale prendra son envol au cours des prochaines semaines, les centrales syndicales du Québec exhortent les partis fédéraux à s’engager à mettre en œuvre les recommandations du rapport. Elles invitent également le gouvernement du Québec à mettre en place les conditions afin d’assurer une rapide mise en place d’un régime public et universel d’assurance médicaments.

La FTQ, la CSN et la CSQ représentent plus d’un million de travailleuses et de travailleurs. Ensemble, elles mènent depuis septembre dernier la campagne La pièce manquante visant la mise en œuvre d’un régime public et universel d’assurance médicaments.

La CSN exige l’augmentation des effectifs sur la route

Près de deux ans après avoir conclu leur négociation, les syndicats du secteur préhospitalier affiliés à la CSN déplorent que le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) tarde à respecter ses engagements visant à augmenter les effectifs d’urgence sur les routes du Québec.

« Les paramédics de la CSN dénoncent depuis trop longtemps les délais d’attente entraînés par le manque de ressources pour desservir la population, fait remarquer le président de la CSN, Jacques Létourneau. Il est aberrant que nous arrivions toujours au même constat, année après année. Nous avons convenu de mesures visant à rehausser les effectifs lorsque les seuils déterminés avec le MSSS étaient atteints. Il est temps que le ministère donne suite aux modalités que nous avons négociées afin d’assurer un accès de qualité aux soins d’urgence. »

« Nous avons conclu cette négociation principalement parce que nous étions parvenus à convaincre le ministère d’ajouter des ressources pour améliorer l’accès aux soins d’urgence », affirme Jean Gagnon, représentant des paramédics de la CSN. Nous nous sentons floués par le ministère, qui refuse non seulement de nous divulguer l’information relative à l’état des seuils, mais qui, de plus, bloque l’octroi des budgets nécessaires à l’ajout des effectifs supplémentaires pour lesquels nous nous sommes entendus. »

« La région métropolitaine de Montréal comporte son lot de particularités, d’ajouter Dominique Daigneault, présidente du Conseil central du Montréal métropolitain–CSN. À Montréal, seulement 6 postes à temps complet et 8 postes à temps partiel ont été ajoutés sur les 70 postes à temps complet nécessaires au déploiement des heures de service promises en 2017. »

Pour Jeff Begley, président de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), « les mesures annoncées par le précédent gouvernement permettaient de ramener le délai de réponse à un niveau acceptable ; il est plus que temps que la ministre McCann passe à l’action. »

La CSN tient à rappeler que le MSSS s’était engagé à réduire la charge de travail des paramédics, notamment en augmentant le nombre d’horaires à l’heure et en transformant les horaires de faction (horaires qui consistent à demeurer disponibles 24 heures sur 24 durant sept jours). Plus de deux ans plus tard, alors que les seuils et les déclencheurs qu’il a lui-même établis pour l’ajout de véhicules à l’heure et la transformation d’horaires de faction en horaires à l’heure sont atteints, la CSN demande au gouvernement de respecter ses engagements.

Improvisation du ministère de l’Immigration, de la Diversité et de l’Inclusion dénoncée

La Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQCSN) remet en question la décision du ministère de l’Immigration, de la Diversité et de l’Inclusion de modifier les calendriers de formation des nouvelles et des nouveaux arrivants dans les collèges sans en avoir évalué correctement l’impact sur le personnel et la qualité de la formation.

« Le Ministère a ajouté une nouvelle session de francisation cet été qui chevauchera en partie celle de l’automne. Ce qui est étonnant, c’est que cet ajout ne vise qu’à étaler les formations déjà existantes. Et puisqu’il y a un chevauchement entre la session de l’été et celle de l’automne, les animatrices en francisation et les agentes d’intégration ne peuvent évidemment pas se dédoubler et travailler durant ces deux sessions, » précise Yves de Repentigny, vice-président et responsable du regroupement cégep de la FNEEQCSN.

La décision du Ministère impliquera donc une perte d’expertise, car les collèges auront probablement à embaucher des personnes qu’ils n’auront pas le temps d’intégrer adéquatement dans leurs nouvelles tâches.

En complément au travail des professeur-es, les animatrices permettent aux nouvelles et aux nouveaux arrivants d’approfondir leur maîtrise de la langue française et les agentes d’intégration leur transmettent une foule d’information sur la culture et l’organisation de la société québécoise. « Le gouvernement affirme sur toutes les tribunes que l’intégration de cette population est importante, mais les premiers gestes qu’il pose relèvent plutôt de l’improvisation, » conclut Yves de Repentigny.